les espèces de lauracées et les cacaoyers de guyane jardin...

1 Les Jardins des Lauracées - Sisley – juillet 2016 – Nadine Amusant - CIRAD

Rapport final juillet 2016

Les espèces de Lauracées et de cacaoyers

de Guyane : Jardin Sisley des Lauracées

Les Jardins des Lauracées Sisley – Juillet 2016 – Nadine Amusant - CIRAD 2

Sommaire

1 Présentation du projet ........................................................................................................ 3

2 Présentation du CIRAD-Guyane ........................................................................................... 4

3 Localisation du Jardin de Sisley des Laur acées .................................................................... 6

4 Liste des espèces installées ................................................................................................. 7

5 Description de la parcelle et préparation de la parcelle à la plantation .............................. 16

6 Plan d’installation des plants sur la parcelle ...................................................................... 17

7 Liste des plants de la parcelle ............................................................................................ 19

8 Mise en place de la plantation ........................................................................................... 23

9 Traçabilité du bois de rose et des autres espèces de Lauracées ......................................... 24

10 Transplantation des cacaoyers ...................................................................................... 25

11 Bilan de l’installation des plants (un an)......................................................................... 28

Taux de mortalité .................................................................................................................. 28

Bilan de la croissance ............................................................................................................ 30

12 . 2ème de phase de transplantation des plants ................................................................ 32

13 Bilan (juillet 2016) ......................................................................................................... 32

14 Recommandations ........................................................................................................ 43

3 Les Jardins des Lauracées - Sisley – juillet 2016 – Nadine Amusant - CIRAD

1 Présentation du projet

Ce projet de collaboration de recherche entre le CIRAD et le Conservatoire du littoral

s’inscrit dans une volonté de créer un « parc péri-urbain » à Rémire-Montjoly, sur la

presqu’île de Cayenne, avec des sentiers et des parcours de découverte thématiques

(faune flore, habitations coloniales, fortifications, roches gravées…).

Figure 1: Localisation de la zone du projet


2 Présentation du CIRAD-Guyane

Présent en Guyane depuis près de 40 ans, le CIRAD a pour ambition de constituer,

avec ses partenaires de la recherche et du développement, un pôle d’excellence de

recherche sur la connaissance et la gestion des ressources naturelles. Ses travaux

portent sur le fonctionnement de l’écosystème forestier tropical, sa biodiversité, sur le

bois et sur des plantes cultivées pérennes comme le cacaoyer, l'hévéa, les caféiers et

plusieurs palmiers. Les questions de conservation, de gestion et d’utilisation des

d'utilisation des ressources biologiques sont également au cœur de ses activités.

Fort de son expérience en Guyane, le CIRAD héberge une collection d’espèces diverses

via de nombreux dispositifs :

30 hectares de collections de cacaoyers, caféiers, hévéas et palmiers. 42 hectares d’arbres forestiers à croissance rapide et d’espèces locales. 125 hectares de forêt naturelle pour le suivi de 70 000 arbres

La Guyane étant un hot spot de la biodiversité (5500 espèces végétales dont 1800 espèces ligneuses), l’acquisition de connaissance est indispensable pour sa

conservation, sa gestion et sa valorisation.

Lorsque le Conservatoire du Littoral de Guyane a proposé ce projet «Le jardin des Lauracées», c’était l’occasion pour le CIRAD à la fois i) de mettre à disposition des ressources patrimoniales qui ont marqué la Guyane dans son histoire ou de nouvelles ressources d’intérêt économiques et de ii) contribuer aux partages des connaissances

acquises et sensibiliser le grand public.

Le Jardin des Lauracées est situé à côté des vestiges de l’Habitation Artur, ancien médecin du roi, célèbre naturaliste qui a contribué à la découverte et à la connaissance de la flore de Guyane. Les jésuites y produisaient du sucre, du cacao, du café, du roucou de l’indigo au XVIIIème siècle. Dans cette continuité, le Jardin des

Lauracées se veut être une vitrine des plantes patrimoniales de Guyane ayant largement contribué à son rayonnement. On y trouve des collections du CIRAD : café, cacao et des espèces ligneuses issues de différentes espèces : Lauracées, le cèdre sam (Cordia olliodora), bagasse (Bagassa guianensis). Nous y avons intégré d’autres espèces de Lauracées que le bois de rose car cette zone constituera une vitrine de plantes ligneuses aromatiques. Ces espèces, pourtant courantes, sont très peu connues et exploitées en Guyane. Cette famille botanique est largement représentée en Guyane française, environ 120 espèces sont répertoriées à l’Herbier de Guyane. Compte tenu du potentiel que représentent ces espèces en Guyane, le Cirad propose d’intégrer des espèces appartenant à cette famille afin de constituer une collection de Lauracées dans un but à la fois de conservation mais aussi de disposer de matériel végétal pour développer les recherches et approfondir les connaissances sur sa caractérisation et

son identification.


Figure 2 : Vestiges de l’habitation Artur

L’originalité du Jardin des Lauracées qui se veut être un modèle démonstratif, repose

sur l’implantation de ces espèces selon une approche agroforestière fournissant des

services divers : des arbres et des bananiers en association avec des cultures de café,

et cacao pour leur apporter de l’ombrage. Ce jardin peut fournir des ressources à

haute valeur ajoutée : café, fèves de cacao pour le secteur de l’agroalimentaire, le

matériau bois pour le secteur de la construction et des huiles essentielles pour les

secteurs de l’aromathérapie ou cosmétique.

L’implantation de ces espèces permet aussi de restaurer des écosystèmes, de préserver

la biodiversité particulièrement le bois de rose (Aniba rosaeodora). Cette espèce est

classée sur la liste II (espèce menacée) de la CITES en 2010 et dont l’exploitation en

Guyane est interdite depuis 2001.


Enfin, le Jardin des Lauracées, constitue pour le CIRAD un nouveau site

d’expérimentation permettant de poursuivre l’acquisition de connaissances sur le

potentiel génétique et agronomique de ces espèces en Guyane :

- Acquisition de connaissances scientifiques sur les Lauracées de Guyane

- Acquisition des connaissances sur les cacaoyers de Guyane

- Suivi de parcelles agroforestières afin d’accompagner la conduite de projet de

recherche-développement

Enfin, le projet s’inscrit aussi dans une volonté de reconquérir les abords de

l’habitation Artur, fixer les sols, lutter contre les abattis destructeurs de la forêt et

développer des parcours de découverte, mais aussi à terme restaurer et mettre en

valeur une zone d’anciens abattis grâce à la culture d’espèces ligneuses d’origine local

telles que des espèces de lauracées, des cacaoyers et des caféiers à forte valeur

patrimoniale et potentiel économique.

3 Localisation du Jardin de Sisley des Laur acées

Le Jardin de Sisley est situé sur la Commune de Rémire-Montjoly à proximité de

l’Habitation Arthur et du Ford Diamant. Il jouit d’une situation remarquable au pied

du plateau du Mahury. Accessible par la route des Plages, le jardin représente une

surface de 3000 m2 (4,871843°52’13.3N, 52,248178°14’5W).


Figure 3 : Localisation de la parcelle d’essai

4 Liste des espèces installées

Nous avons sélectionné les espèces suivantes

Coffea canephora

Coffea arabusta

Theobroma cacao

Bagassa guianensis Aubl (bagasse)

Cordia alliodora (Ruiz & Pav.) Oken (cèdre sam)

Lauracées dont Aniba rosaeodora Ducke (bois de rose) et autres


Le caféier Robusta (Coffea canephora, Rubiaceae)

Quelques plants de caféiers ont été introduits en Guyane au XVIIIème siècle, mais il

s’agissait de Coffea arabica, la première espèce cultivée hors d’Afrique et d’Arabie, qui

n’est pas adaptée au climat chaud et humide de la Guyane. Au cours du XIXème

siècle, l’espèce Coffea canephora originaire d’Afrique Centrale, a connu un fort

développement dans les zones tropicales impropres à la culture du caféier Arabica.

Quelques plantations ont été faites en Guyane, la production atteignait une trentaine

de tonnes. L’origine des plantes n’est pas documentée. On peut encore trouver

quelques plants de caféiers dans les jardins créoles. Les plantes sont vigoureuses, avec

de grandes feuilles, peu attaquées par les maladies et insectes. Le contexte écologique

de la Guyane est favorable à Coffea canephora (le robusta), qui est l’espèce la mieux

représentée (2ème collection robusta au monde). Les «cerises» sont rouges à maturité.

Les grains sont chargés en caféine, la boisson est plutôt amère. Les grains sont petits

et très recherchés par les producteurs de cafés solubles mais sa valeur sur le marché

est très inférieure à celle de l’arabica.

Le caféier Arabusta (Coffea X Arabusta)

Le café Arabusta a été créé dans les années 1960 par l’Institut Français du Café et du

Cacao en Afrique est issu d’un croisement entre les deux espèces Robusta et l’Arabica.

Ces caféiers produisent un café original, avec des grains plus gros que ceux du

Robusta et des feuilles plus épaisses et plus arrondies.

Le fruit, rouge à maturité, contient une ou deux graines. Les arômes se développent

quand on les fait griller (torréfaction). L’ombrage des bananiers et des arbres diminue

la température et favorise une meilleure qualité de ces derniers. Cet hybride est plus

aromatique que le Robusta et mieux adapté à la Guyane que l’Arabica.

Fruits de Robusta

Plant Robusta


Fleur d’Arabusta Plant d’Arabusta


Le cacaoyer (Theobroma cacao, Malvaceae)

Les cacaoyers sont originaires des forêts néotropicales et

domestiqué en Amérique centrale (Mayas) puis révélé

aux Européens en 1502. Les cacaoyers sont spontanés

en Guyane. Ils ont été découverts par le Sergent

Delahaye sur le Haut Oyapock en 1728.

Les recherches du CIRAD ont permis d’identifier le

groupe «Guiana» comme original. Il semble

particulièrement intéressant au regard de son aptitude à

résister aux maladies, de sa productivité, et de la

vigueur de la plante.

Les premiers cacaoyers «de plantation» de Guyane provenaient d’autres pays. Le Cirad

effectue des recherches sur les cacaoyers Guiana depuis 198 et a réalisé des

prospections et collectes en 1987, 1990, 1995 et 2012, dans les bassins des rivières

Oyapok, Camopi, Kérindioutou, Eulepousing, Tanpok. Le matériel végétal collecté est

sauvegardé, caractérisé et sélectionné en collection à Sinnamary.

Figure 4 : Localisation des cacaoyers du groupe Guiana

Localisation des populations collectées

C = CAMOPI

B = BORNE 7

E = EULEUPOUSING

K = KÉRINDIOUTOU

O = OYAPOK

P = PINA

T = TANPOK

Y = YALOUPI


Figure 5 : Séchage des fèves de cacao

Les Lauracées

Cette famille aromatique est présente dans les zones tropicales et subtropicales. Elle

représente 10 % des espèces ligneuses répertoriées en Guyane : 116 espèces sur les

1600 espèces ligneuses connues. Les Lauracées forment un groupe de grande

importance économique au niveau mondial.

Diversité d’espèces, diversité d’usages

Les Lauracées constituent une vaste famille d'arbres et arbustes principalement

tropicaux. De nombreuses espèces produisent des épices et des huiles utilisées depuis

des millénaires, on peut citer Cinnamomum zeylanicum (cannellier) utilisé pour son

écorce, Laurus nobilis (laurier) utilisé pour ses feuilles. Les Lauracées sont

représentées par des arbres, des arbustes, des lianes et des plantes herbacées. Les

huiles essentielles provenant des feuilles, du bois ou de l’écorce et peuvent être

valorisées dans le domaine de la parfumerie de luxe (Aniba rosaeodora), de la

cosmétique, de l’agroalimentaire ou de l’aromathérapie. :

Fruits : l’avocatier (Persea americana).

Epices : le laurier-sauce (Laurus nobilis) et la cannelle (Cinnamonum

zeylanicum).

Huiles essentielles : le bois de rose (Aniba rosaeodora), le camphrier

(Cinnamomum camphora) pour des usages en parfumerie, cosmétique,

aromathérapie...


Feuilles : le cèdre d’argent (Ocotea guianensis) pour des usages en médecine

traditionnelle.

Bois d’œuvre : le Grignon (Sextonia rubra), 3ème espèce la plus exploitée en

Guyane), et l’Itauba (Mezilaurus itauba).

Le bois de rose (Aniba rosaeodora Ducke)

Le bois de rose, fut l’une des principales ressources exploitées en

Guyane avec l’or la gomme de balata entre le 19ème et le début du

20ème siècle.

L’huile essentielle est présente dans tous les organes de la plantes

(tronc, racines, écorce, branches, feuilles). L’huile essentielle

extraite du bois, est un constituant majeur des parfums pour ses

propriétés odorantes et fixatrices.

Sa raréfaction dans son aire naturelle a conduit à la prise de

mesures de protection. Depuis 2001, son exploitation sous toutes

ses formes est interdite en Guyane et depuis 2010, elle est inscrite

par la CITES sur la liste des espèces menacée.

cannelle avocat

Huile essentielle Grignon


Figure 6 : Informations générale sur le bois de rose


La Bagasse (Bagassa guianensis Aublet, Moraceae)

Cousine des figuiers (Ficus), la bagasse produit un

latex blanc et des fruits qui rappellent des figues. Les

fruits sont une ressource-clef en forêt.

Cousine des amourettes (Brosimum), la bagasse

produit un bois très dense et durable. Utilisée pour la

construction de charpentes solides. Elle est exploitée

du fait de qualités technologiques exceptionnelles en

termes de durabilité, de facilité de sa transformation et

d’esthétisme. Cette espèce à croissance très rapide

mériterait d’être développée en plantations

Figure 7 : arbre, tronc et coupe transversale de bagasse


Le Cèdre Sam ou Laurel (Cordia alliodora Ruiz & Pav. Oken - Boraginaceae)

Cet arbre est emblématique des plantations forestières tropicales

en Amérique latine. Distribué du Mexique à l’Argentine, on le

retrouve aussi à l’état naturel en Guyane et sa région.

Son bois est comparable à celui de l’Acajou et du Teck. Il est

utilisé pour la construction en extérieur ou en intérieur

(charpente, menuiserie, bateau). A Saül, il a servi à la construction

des principales bâtisses du bourg

Adaptée à la plantation dans son aire de répartition, elle est

couramment utilisée dans les systèmes agroforestiers en apportant

de l’ombrage aux cultures du sous-étage (cacao, café). C’est aussi

un bon candidat pour la mise en place de plantation en Guyane.

Figure 8 : arbre, et fleur et planche de Cèdre de sam

https://en.wikipedia.org/wiki/Boraginaceae


5 Description de la parcelle et préparation de la parcelle à

la plantation

Il s’agissait d’une parcelle de forêt très secondarisée avec une présence importante de

lianes et de rochers. Le nettoyage de la parcelle a été réalisé selon approche non

mécanisée. Afin de contrôler la réinstallation de la végétation, nous avons opté pour

une élimination des déchets végétaux à partir d’une opération de mise à feu. La

demande d’autorisation de la mise à feu a été réalisée auprès des services de la Mairie

de Rémire-Montjoly (Annexe 2 & 3). Sur les recommandations de la mairie, nous avons

prévenu le SDISS pour une assistance en cas de non maîtrise de l’incendie. Le service

du SDISS nous a donné l’autorisation de la mise à feu et nous a demandé

expressément de les prévenir en cas de débordement. Nous avons prévenu l’ensemble

du voisinage avant la mise à feu. La mise à feu a été réalisée le 04 décembre 2014 à

9h00 et le feu était circonscrit à 12 heures.

Figure 9 : Parcelle avant nettoyage et mise à feu


6 Plan d’installation des plants sur la parcelle

Les différentes espèces de Lauracées ont été installées autour des zones 1 et 2 et dans

certaines interlignes de la zone 1. Les lauracées installées sont les suivantes : bois de

rose (Aniba rosaeodora), l’avocatier (Persea americana), les feuilles d’argent (Ocotea

guianensis) et des Lauracées spp. Les Lauracées représentent 10 % en termes de la

diversité de la ressource ligneuse en Guyane, cependant cette famille présente des

difficultés d’identification à laquelle s’ajoute l’absence d’une classification claire. La

présence d’espèces de Lauracées non encore identifiées dans ce jardin, permettra de

disposer d’une ressource à partir de laquelle nous pourrons développer des outils

d’identification sur la base de l’étude du plan ligneux ou de la signature chimique des

volatils présents dans le bois ou l’écorce.

Description de la zone 1 (caféiers) : elle comprend 12 lignes de 13 plantes. L’espacement est de 3m entre les lignes et de 2m entre les plants d’une même ligne.

Description de la zone 2 (cacaoyers) : elle comprend aussi 12 lignes de 13 plants, mais l’espacement est de 3m x 3 m.


Figure 10 : Plan d’installation des différentes espèces


7 Liste des plants de la parcelle

Nous avons transplantés :

- Café Robusta (plants issus de boutures) : 40 - Café Arabusta (plants issus de boutures) : 40 - Cacaoyers 100 - Cèdre sam (plants issus de semis) : 20 - Bagasse (plants issus de semis) : 20 - Bananier (vitroplants issus de Vitropic) : 104

L’ensemble des plants (caféiers, cacaoyers, bananiers, bagasse, cèdre sam et le bois de

rose) ont été produits à partir de semis ou de bouture puis mis en culture à la

pépinière de pointe combi du CIRAD durant une période de 12 à 24 mois.

Figure 9 plants des différentes espèces patrimoniales à la pépinière de Combi


Les Lauracées

Le jardin de Lauracées constituera une vitrine de plantes ligneuses aromatiques. Les Lauracées constituent une vaste famille d'arbres et arbustes principalement tropicaux. Nous avons sélectionné le bois de rose Aniba rosaeodora, espèce riche en huile essentielle, utilisée dans le domaine de la parfumerie et qui a joué un rôle important dans l’économie de la Guyane (XIXème - début XXème siècle). Mais nous y intégrerons d’autres espèces représentatives de cette famille :

- 2 espèces d’Aniba autres qu’Aniba rosaeodora,

- 3 Ocotea, dont O. Guianensis (feuille d’argent),

- 1 Rhodostemonodaphne,

- 3 Licaria,

- Cassytha filiformis,

- Kubitzkia,

- avocatier

- Bois de rose (plants issus de semis) : 20 - Lauracées (semis ou sauvageons) : 13

Nous avons obtenu une dérogation pour l’installation des plants de bois de rose (Arrêté

R03- 2016- 05-12-007, Annexe 1). M. Christophe Couturier les a transportés sur site

le jour de la transplantation.

En ce qui concerne les autres espèces de Lauracées, nous avons effectué des

prospections en zones forestières, afin dans un premier temps de les repérer puis de

prélever des graines et/ou des sauvageons. Tous les prélèvements ont donné lieu à la

récolte d’un herbier et à l’enregistrement du point GPS. Certaines espèces ne seront

pas identifiées lors des prospections. Un outil de caractérisation intégrant des données

anatomiques, chimiques ou génétiques ayant été développé par le CIRAD permettra

une identification ultérieure1.

Zones prospectées :

RN 2 PK 25, Montagne des chevaux. Plusieurs peuplements de Lauracées ont été

repérés, qui comprennent au moins 4 espèces dont Licaria cannella.

1 Raphaëlle RinaldoCertification, biocomplexité et valorisation des Lauracées de Guyane

Thèse UAG - 2012

http://www.theses.fr/167273957


Licaria cannella coordonnées GPS : N 0343364-O 0523718

Aniba ou Kubitzkia, coordonnées GPS : N 0344634 -O 0522361

Coordonnées GPS : N 0344806 - O 0522064

Piste de St Elie PK 12 (Sinnamary). Un individu a été repéré au bord de la

route certainement du genre Aniba. Nous n’avons pas repéré de jeunes plants

dans les environs. Un essai de bouturage a été réalisé au cours du mois de mai.

Piste de Bélizon PK10 (Base vie laviro), nous avons prélevé les graines d’un

spécimen adulte de Licaria cannella.


Ecorce de Licaria cannella, coordonnées GPS : N 0349613- E 0485957

Montagne de Kaw : PK5. Repérage d’un arbre adulte certainement du genre

Kubitzkia, nous avons prélevé des boutures et des graines.

Figure 11 : Exemples de plants de Lauracées élevés en serre


8 Mise en place de la plantation

Les plants âgés en moyenne de 12 mois ont été installés en pleine saison des pluies

(23/01/15) à l’exception des plants de Cacaoyers qui ont été installés une fois les

bananiers devenus adultes (avril 2016). Des trous d’environ 50 cm ont été réalisés

manuellement et les plants ont été transplantés après un ajout d’amendement (azote,

phosphore, potassium). Les arbres ont été plantés en ligne en tenant compte la

géométrie de la parcelle conformément au plan présenté dans la figure 10 et certains

déjà présents sur la parcelle ont été conservés afin d’apporter de l’ombrage durant les

premières phases de développement des arbres.

Plant café arabusta

Plants Bagasse

Plant café robusta

Plants de bois de

rose

Parcelle avec bananier

sssssBananiers

Plant de Cèdre sam


Persea americana

9 Traçabilité du bois de rose et des autres espèces de

Lauracées Le bois de rose étant une espèce protégée nous avons identifié chaque individus par

une étiquette rose sans pour autant mettre de nom afin d’éviter tout risque de

vandalisme. N° CIXXX. Les trois derniers chiffres indiquent le numéro de l’individu.

Aniba sp Licaria canella

Aniba sp Aniba sp.

Persea americana

Licaria kubitzkia


10 Transplantation des cacaoyers

Les plants de cacaoyers ont été installés l’année suivante une fois que les bananiers se

soient développés et puissent apporter un ombrage suffisant. Nous avons favorisé le

mois d’avril 2016, coïncidant à une forte pluviométrie. La figure 12 présente le plan

d’installation des cacaoyers (figure 13).


Figure 12 Plan d’installation des cacaoyers


Figure 13 : Plants de cacaoyers issus de la station Combi

15-05-15

Parcelle destinée à la transplantation des cacaoyers


11 Bilan de l’installation des plants (un an)

Taux de mortalité

Durant la saison sèche, nous avons réalisé un paillage avec des copeaux de bois répartis au pied des arbres. Cette opération à pour objectif d'économiser l'eau d'arrosage en créant une couverture du sol autour afin de maintenir un niveau d’humidité autour du plant. Au regard de la sensibilité des plants de Lauracées au manque d’eau nous avons réalisé des opérations d’arrosage durant la saison sèche (02/10/2015 - 14/10/2015 2/10/2015 - 29/10/15 - 03/11/15 - 16/11/15 - 25/11/15 01/11/15) nécessitant le déploiement d'un groupe électrogène, d'une pompe électrique, d'un tuyau d'environ 150m. Le tableau 1 et la figure 15 présente les taux de mortalité et la distribution de la

hauteur pour chacune des espèces installées. Globalement le Cèdre sam, le café Robusta sont les espèces qui se sont le mieux acclimatées aux conditions d’installation sur le site d’essais avec des taux de mortalité au plus supérieur à 10 % comparativement aux autres espèces. En ce qui concerne les autres espèces, les taux de mortalité se situent entre 22 % (café Arabusta) et 30 % (bagasse et le bois de rose). Ces mortalités sont dues notamment à la sécheresse et les caractéristiques de drainage du sol de la parcelle sont très hétérogènes. L’année 2015 a été classée comme la 4ème année la plus chaude depuis 1955 et les précipitations et la température sont supérieures aux normales saisonnières (Figure 11). Enfin, on a observé que les Lauracées issues du milieu forestier ne se sont pas particulièrement bien acclimatées. On suppose que ces difficultés seraient liées à un manque de connaissances sur le comportement lors de la domestication.

Tableau 1 : Taux de mortalité et nombre d’individus à remplacer en fonction des différences espèces

Espèces Taux de mortalité (%)/ Nombre d’arbres à remplacer

Café Arabusta 30 9

Café Robusta 10 2

Cèdre sam 10 2

Bagasse 30 6

Bois de rose 30 6

Lauracées (autres) 70

9

Bananier 4 /


Figure 14 : Données climatiques en Guyane – année 2015 (données issues de Météo France)

Bilan de la croissance

En ce qui concerne le suivi de la croissance, nous pouvons observer que les caféiers Robusta se sont mieux adaptés avec une croissance moyenne de 64 cm et 46 % des individus ont une croissance comprise entre 60 et 80 cm en un an. En ce qui concerne

les caféiers Arabusta, 46 % des individus présente une croissance moyenne comprise entre 28 cm et 56 cm. Parmi les espèces forestières nous ne nous attendions pas à observer une telle croissance pour le Cèdre sam avec une croissance moyenne de 3,22m et 36 % des individus ont une croissance supérieure à 4m. La bagasse qui est


une espèce adaptée à la plantation présente une croissance moyenne de 1,65 et 33 % des individus présentent une croissance supérieure à 2,50m. Le choix de ces espèces pourraient être retenu pour des projets de mise en place de plantations en Guyane

d’où l’importance du suivi de leur évolution. Enfin les bois de rose présentent une croissance moyenne de 78 cm en un an, valeurs assez proches des observations de Amusant et al (2015)2 qui ont observé une croissance moyenne de 70 cm/an pour des bois de rose installés sur le site de Risquetout.

2 Amusant N., A. Digeon, L. Descroix, O. Bruneau, V. Bezard, J. Beauchène. 2015 Planting

rosewood in Amazonian fallow for the sustainable production of essential oil – Influence of tree position and seed provenance on yield. Bois et Forêts des Tropiques. 326 (4): 57-64.


Figure 15 : Fréquence de la croissance des individus chez café Arabusta, Robusta, Bagasse, Cèdre sam, Bois de rose

12 . 2ème de phase de transplantation des plants

Pour chacune des espèces installées, nous avons remplacé les plants morts. Les plants ont été installés durant la saison des pluies entre le mois de février et d’avril 2016. Les nouveaux plants de caféiers, de bagasse, de cèdre de sam et de bois de rose ont été récupérés à la station de pointe Combi. En ce qui concerne les bois de rose, nous avons changé de stratégie et installé les plants sous les bananiers afin de leur fournir plus d’ombrage.

En ce qui concerne les autres espèces de Lauracées, nous avons effectué de nouveaux prélèvements, en milieu naturel. Nous avons veillé à prélever un maximum de racines puis les sauvageons ont été rapidement replantés en pots pour une période de reprise d'environ 2 mois. Date de prélèvement et localisation : le 19/11/15 à N4 43 15 8 O52

13 Bilan (juillet 2016)

La période de janvier à juillet 2016 a coïncidé à pluviométrie favorable à la croissance des arbres (précipitation + 12% pour mars, avril, mai). Les plants de caféiers Robusta ont fleuri et fructifié.


Le tableau suivant fait état du nombre d’individus présents sur la parcelle d’essai en fonction des différentes espèces répertoriées juillet 2016 (17/07/2016).

Espèces Nombre d’individu

Caféiers Robusta 32

Caféiers Arabusta 36

Cacaoyers 62

Bois de rose 25

Lauracées autres 8

Afin d’aider à l’identification, nous avons référencé chacune des espèces avec étiquettes de couleur différentes. Afin d’aider à l’identification, nous avons référencé chacune des espèces avec étiquettes de couleur différentes. Afin d’aider à l’identification, nous avons référencé chacune des espèces avec étiquettes de couleur

différentes

- Bois de rose et Lauracée étiquette rose

- Cacaoyer étiquette rouge

- Café Arabusta étiquette bleue

- café Robusta étiquette violette

- Cèdre sam étiquette jaune

- Bagasse étiquette orange

Fleurs de Arabusta Fruits de Arabusta


Bagasse

Café Arabusta

Café Robusta

Bois de rose

Cedre sam

Cacaoyer


.

Rangée de Robusta entre bananiers


Rangée d’Arabusta entre bananiers

Rangée de cacaoyer entre bananiers


Bois de rose

Rangée de bois de rose


Cèdre sam

Bois de rose

roseCèdre sam


Bagasse


Lauracées


14 Recommandations

Nous préconisions pour l’ensemble des plants de mettre du compost au pied de chacun des individus pour fertiliser et maintenir un certain niveau d’humidité du sol en saison sèche. Il faut éviter l'envahissement des tiges par les mauvaises herbes et les lianes. Les adventices doivent être éliminés tous les un à deux mois en fonction de la saison. En saison des pluies, la fréquence de nettoyage de la parcelle devra être augmentée. En cas de forte sécheresse, nous préconisons un arrosage des plants les plus jeunes en 2016-2017. En ce qui concerne les cacaoyers il sera peut être nécessaire de replanter des bananiers dans les zones qui ne sont pas suffisamment ombragées. Nous serons amenés à remplacer les cacaoyers qui seront morts.

En ce qui concerne les caféiers, nous préconisons un engourmandage pour conserver 3 à 4 tiges maximum par plante. Le préconisons que cette étape soit réalisée avec les experts du CIRAD.

Il faudra veiller à ce que les arbres déjà présents ne fassent pas trop d’ombre et perturbent le bon développement de ceux sous couvert. Les experts du CIRAD, pourront apporter leur expertise si nécessaire et les conditions d’interventions seront

définies dans le cadre d’une nouvelle convention avec le Conservatoire du Littoral.


ANNEXE 1


Annexe 2

les espèces de lauracées et les cacaoyers de guyane jardin...

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