les echos - 31 07 2020

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VENDREDI 31 JUILLET ET SAMEDI 1 ER AOÛT 2020 ISSN0153.4831 113 e ANNÉE NUMÉRO 23252 18PAGES Antilles Réunion 4,10 €. Belgique 3,50 €. Espagne 4,40 €. Grande-Bretagne 3£80. Grèce 4,20 €. Italie 4,40 €. Luxembourg 3,80 €. Maroc 31 DH. Suisse 5,90 FS. Tunisie 5,00 TND. Zone CFA 3100 CFA. 01 47 64 64 75 -www.herez.com 01 47 64 64 75 -www.herez.com GESTION PRIVÉE GESTION PRIVÉE GESTION DE FORTUNE GESTION DE FORTUNE FAMILY OFFICE FAMILY OFFICE « L’ÉDITO ÉCO » À 7H45 DU LUNDI AU VENDREDI SUR Les Etats-Unis subissent un choc économique historique PANDÉMIE Le PIB américain a reculé de 32,9 % en rythme annua- lisé au deuxième trimestre, soit une chute de 9,5 % par rapport au premier trimestre. C’est à peine mieux que l’Allemagne, et cela prouve la sévérité du choc causé par la pandémie de Covid-19. Sur- tout, l’envolée des contaminations au coronavirus depuis mi-juin et un bilan qui vient de dépasser les 150.000 victimes pourraient hypo- théquer l’ampleur de la reprise espérée au troisième trimestre. Une partie de l’activité de l’été et de l’automne dépendra aussi des mesures de relance qui seront adoptées par le Congrès. // PAGE 4 La pandémie plonge l’Allemagne dans sa pire récession CONJONCTURE L’économie alle- mande s’est contractée de 10,1 % au deuxième trimestre, la plus forte baisse depuis 1970. Le pays est offi- ciellement en récession. La loco- motive de l’activité, l’automobile, a été frappée de plein fouet. Volks- wagen comme Daimler ont vu leurs revenus s’effondrer de près de 25 %. Maintenu à flot par le chô- mage partiel, le marché du travail est néanmoins resté relativement stable. Malgré l’optimisme relatif des économistes, les craintes d’une deuxième vague de Covid (les con- taminations ont augmenté de 27 % en une semaine) et de faillites en chaîne pèsent sur l’avenir. // PAGE 5 La domination du dollar sur l’économie mondiale remise en cause DEVISES Pris dans une spirale baissière, le billet vert a perdu plus de 3 % depuis le 1 er juillet. La mau- vaise gestion de la crise du corona- virus, et ses conséquences écono- miques, ont eu raison de la plupart des facteurs qui assuraient sa domination sur les autres devises ces dernières années. A l’inverse, l’euro bénéficie d’un net retour en grâce depuis l’annonce du plan de relance européen en mai. Il a dépassé son plus haut niveau en deux ans face à la monnaie améri- caine. Pour Anton Brender, écono- miste en chef de Candriam, « la baisse du dollar sanctionne l’affai- blissement des Etats-Unis ». // PAGES 22-23. L’Etat et les régions se réconcilient pour relancer l’économie COLLECTIVITÉS L’Etat et les régions veulent avancer main dans la main en vue de la relance. Le Pre- mier ministre, Jean Castex, a signé jeudi avec Régions de France un « accord de méthode » prévoyant notamment de débloquer 600 millions d’euros de crédits d’investissements pour les régions. En contrepartie, celles-ci s’enga- gent à investir « massivement » pour la relance, au travers des pro- chains de contrats de plan Etat-ré- gions. Dans le cadre de la baisse des impôts de production, la compen- sation – par une fraction de TVA – de la suppression de la part de coti- sation sur la CVAE perçue par les régions est actée. // PAGE 2 Port du masque : faut-il plus de contrainte ? Le point de vue de François-Xavier Demoures et Chloé Morin Le poids de la « norme socia- le » génère dans une partie de la population l’effet inverse de celui recherché. Mieux vau- drait que l’Etat et les entrepri- ses privées essaient de com- prendre pourquoi certains éprouvent une réticence à por- ter un masque ou à adopter les gestes barrières. // PAGE 7 De nombreux groupes ont basculé dans le rouge au premier semestre RÉSULTATS Total, Renault, Air France, Airbus et la SNCF qui plongent dans le rouge vif, Sanofi, L’Oréal, Danone ou Safran qui tiennent le choc. Face au coronavirus, les grandes entreprises françaises n’ont pas toutes les mêmes capacités de résistance : près de 27 milliards de pertes déjà enregistrées. // PAGES 12 À 16 ET L’ÉDITORIAL DE DAVID BARROUX PAGE 10 Après des pertes historiques, Renault veut s’inspirer de PSA pour rebondir AUTOMOBILE Le groupe au Losange a enregistré un déficit semestriel record de 7,3 milliards, dû pour les deux tiers à une contribution négative de l’allié Nissan. Le nouveau directeur général, Luca de Meo, s’est dit « admira- tif » du travail fourni par le rival PSA ces dernières années, et compte en faire « une source d’inspiration ». // PAGE 13 ET « CRIBLE » PAGE 28 Plan de relance : ce que demandent les industriels de la métallurgie POLITIQUE Inquiet pour l’avenir de l’industrie française qui est « à un point de bascule », le président de l’Union des industries et métiers de la métallur- gie, Philippe Darmayan, appelle dans une interview à un « triple choc », de protection, de compétitivité et d’investissement pour « gagner la bataille de la localisation des activités de demain ». // INTERVIEW PAGE 2 « Les people se rebiffent » Le roman politique, l’épilogue // P. 8 « Ces crises de dettes qui ont marqué l’histoire » Episode 5 // P. 9 séries d’été CAC 40 : la facture du Covid Le quartier d’affaires de La Défense, dans les Hauts-de-Seine, siège de nombreuses sociétés du CAC 40. Photo Laurent Granguillot/RÉA – Source : sociétés UPLOADED BY "What's News" vk.com/wsnws TELEGRAM: t.me/whatsnws

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Page 1: Les Echos - 31 07 2020

VENDREDI 31 JUILLET ET SAMEDI 1ER AOÛT 2020

ISSN0153.4831 113e ANNÉENUMÉRO 23252 18PAGES

Antilles Réunion 4,10 €. Belgique 3,50 €.Espagne 4,40 €. Grande-Bretagne 3£80.Grèce 4,20 €. Italie 4,40 €. Luxembourg3,80 €. Maroc 31 DH. Suisse 5,90 FS. Tunisie5,00 TND. Zone CFA 3100 CFA.

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G E S T I O N P R I V É EG E S T I O N P R I V É E

G E S T I O N D E F O R T U N EG E S T I O N D E F O R T U N E

F A M I L Y O F F I C EF A M I L Y O F F I C E

« L’ÉDITO ÉCO »À 7H45DU LUNDI AU VENDREDI

SUR

Les Etats-Unis subissent un choc économique historiquePANDÉMIE Le PIB américain a reculé de 32,9 % en rythme annua-lisé au deuxième trimestre, soit une chute de 9,5 % par rapport au premier trimestre. C’est à peine mieux que l’Allemagne, et cela prouve la sévérité du choc causé par la pandémie de Covid-19. Sur-tout, l’envolée des contaminations au coronavirus depuis mi-juin et un bilan qui vient de dépasser les 150.000 victimes pourraient hypo-théquer l’ampleur de la reprise espérée au troisième trimestre. Une partie de l’activité de l’été et del’automne dépendra aussi des mesures de relance qui seront adoptées par le Congrès.// PAGE 4

La pandémie plonge l’Allemagne dans sa pire récessionCONJONCTURE L’économie alle-mande s’est contractée de 10,1 % audeuxième trimestre, la plus forte baisse depuis 1970. Le pays est offi-ciellement en récession. La loco-motive de l’activité, l’automobile, a été frappée de plein fouet. Volks-wagen comme Daimler ont vu leurs revenus s’effondrer de près de 25 %. Maintenu à flot par le chô-mage partiel, le marché du travail est néanmoins resté relativement stable. Malgré l’optimisme relatif des économistes, les craintes d’unedeuxième vague de Covid (les con-taminations ont augmenté de 27 %en une semaine) et de faillites en chaîne pèsent sur l’avenir.// PAGE 5

La domination du dollar sur l’économie mondiale remise en causeDEVISES Pris dans une spirale baissière, le billet vert a perdu plusde 3 % depuis le 1er juillet. La mau-vaise gestion de la crise du corona-virus, et ses conséquences écono-miques, ont eu raison de la plupartdes facteurs qui assuraient sa domination sur les autres devises ces dernières années. A l’inverse, l’euro bénéficie d’un net retour en grâce depuis l’annonce du plan de relance européen en mai. Il a dépassé son plus haut niveau en deux ans face à la monnaie améri-caine. Pour Anton Brender, écono-miste en chef de Candriam, « la baisse du dollar sanctionne l’affai-blissement des Etats-Unis ». // PAGES 22-23.

L’Etat et les régions se réconcilient pour relancer l’économieCOLLECTIVITÉS L’Etat et les régions veulent avancer main dansla main en vue de la relance. Le Pre-mier ministre, Jean Castex, a signéjeudi avec Régions de France un « accord de méthode » prévoyant n o t a m m e n t d e d é b l o q u e r 600 millions d’euros de crédits d’investissements pour les régions.En contrepartie, celles-ci s’enga-gent à investir « massivement » pour la relance, au travers des pro-chains de contrats de plan Etat-ré-gions. Dans le cadre de la baisse desimpôts de production, la compen-sation – par une fraction de TVA – de la suppression de la part de coti-sation sur la CVAE perçue par les régions est actée. // PAGE 2

Port du masque : faut-il plus de contrainte ?Le point de vue deFrançois-Xavier Demoures et Chloé Morin

Le poids de la « norme socia-le » génère dans une partie de la population l’effet inverse de celui recherché. Mieux vau-drait que l’Etat et les entrepri-ses privées essaient de com-prendre pourquoi certains éprouvent une réticence à por-ter un masque ou à adopter les gestes barrières. // PAGE 7

De nombreux groupes ont basculé dans le rouge au premier semestreRÉSULTATS Total, Renault, Air France, Airbus et la SNCF qui plongent dansle rouge vif, Sanofi, L’Oréal, Danone ou Safran qui tiennent le choc. Face au coronavirus, les grandes entreprises françaises n’ont pas toutes les mêmes capacités de résistance : près de 27 milliards de pertes déjà enregistrées. // PAGES 12 À 16 ET L’ÉDITORIAL DE DAVID BARROUX PAGE 10

Après des pertes historiques, Renault veut s’inspirer de PSA pour rebondirAUTOMOBILE Le groupe au Losange a enregistré un déficit semestriel record de 7,3 milliards, dû pour les deux tiers à une contribution négative del’allié Nissan. Le nouveau directeur général, Luca de Meo, s’est dit « admira-tif » du travail fourni par le rival PSA ces dernières années, et compte en faire« une source d’inspiration ». // PAGE 13 ET « CRIBLE » PAGE 28

Plan de relance : ce que demandentles industriels de la métallurgiePOLITIQUE Inquiet pour l’avenir de l’industrie française qui est « à un pointde bascule », le président de l’Union des industries et métiers de la métallur-gie, Philippe Darmayan, appelle dans une interview à un « triple choc », de protection, de compétitivité et d’investissement pour « gagner la bataille dela localisation des activités de demain ». // INTERVIEW PAGE 2

« Les people se rebiffent » Le roman politique, l’épilogue // P. 8

« Ces crises de dettes qui ont marqué l’histoire » Episode 5 // P. 9

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CAC 40 : la facture du Covid

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dont notre pays a besoin », a déclaré jeudi Jean Castex, le Premier minis-tre, avant de signer un « accord de méthode » avec Renaud Muselier, leprésident LR de Régions de France.

Il est prévu de débloquer desmoyens supplémentaires pour les régions, à la tête de grandes compé-tences en matière d’emploi, de for-mation, de développement écono-mique ou de transports. Celles-ci severront attribuer, dans le prochain projet de loi de finances, une enve-loppe de 600 millions d’euros de crédits d’investissements, rattachésà l’exercice 2020, « sur des opéra-tions liées au plan de relance ».

Sur le sujet très sensible de labaisse des impôts de production voulue par Bercy dans le plan de relance et de sa compensation, « il n’est pas question que ça vienne aggraver les difficultés financières desrégions. Donc, nous prenons nos res-ponsabilités », souligne Jean Castex.

« Révolution partenariale »La part de CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) reve-nant aux régions – leur première ressource, qui leur a rapporté 9,24 milliards l’an dernier – sera supprimée en 2021. A la place, cel-les-ci recevront une fraction de TVA

« égale en 2021 au montant de CVAE perçu par les régions en 2020 ». Cette compensation se fera sur une base dynamique, l’Etat garantissant l’évo-lution de cette fraction de TVA « sur lerythme d’évolution nationale de cet impôt à compter de 2022 ». Pour Renaud Muselier, cet accord « est une révolution partenariale qui per-met aux régions de démultiplier leursinvestissements dans le plan de relance ». « En 15 jours, nous avons débloqué une situation très complexeque nous n’avions pas réussi à déblo-quer en trois ans », a-t-il salué.

En contrepartie, il est demandéaux régions de participer « massi-

20 milliards d’euros », est-il écrit dans l’accord. Les priorités de ces CPER tourneront autour de la tran-sition écologique, la recherche, la cohésion sociale et territoriale, la santé, la formation professionnelle ou des infrastructures de transport.

Les régions devront également« alimenter un fond de sauvegarde », qui servirait en cas de nouvelle crise. Elles l’abonderont en épargnant une partie de la hausse de leur fiscalité. Il s’agit aussi de « rénover le système de péréquation » entre régions, avec comme idée de redistribuer chaque année « entre 1 % et 2 % » de leurs recettes de fonctionnement totales. n

Impôts de production, relance : un compromis qui satisfait les régions

Laurent Thévenin @laurentthevenin

L’Etat et les régions unissent leurs forces en vue de la relance. « C’est par les territoires, c’est dans les terri-toires que nous préparerons le mieuxla lutte contre la crise et la relance économique sur des bases nouvelles

L’exécutif va débloquer 600 millions d’euros de crédits d’investissements pour les régions. En contrepartie, celles-ci devront investir « massive-ment » pour la relance.

« Nous ne sommes qu’à l’aube de la crise économique »

s’accélère. Aujourd’hui, on n’y est pas : l’industrie fonctionne à 80 % deses capacités tout en ayant des frais fixes toujours aussi importants.

Dans ce contexte peu optimiste, qu’attendez-vous du plan de relance ? Pour revenir au niveau de produc-tion de 2019, il nous faut un triple choc : un choc de protection à courtterme pour nos fleurons menacés, un choc de compétitivité pour que la localisation de l’industrie en France soit durable et un choc d’investissement pour aller vers la nouvelle économie.

Qu’entendez-vous par choc de protection ? La première protection à réaliser c’est celle des bilans des entreprises. Si les entreprises ont le boulet du remboursement du PGE [prêt garanti par l’Etat], les banques ne les laisseront pas réemprunter. Cette question fondamentale n’est tou-jours pas réglée. Nous appelons à desfonds en partenariat entre l’Etat, les régions, des branches professionnel-les ou des entreprises privées qui puissent venir remplacer la dette du PGE par des quasi fonds propres afind’assainir les bilans. Sans ce choc de protection, les mesures de soutien à l’investissement seront vaines.

Le deuxième sujet, ce sont lescompétences. La ministre du Tra-vail a affirmé mercredi dans vos colonnes qu’« il n’est pas question

que le plan de relance se fasse avec des travailleurs détachés ! » Mais, sur certains métiers, nous n’avons malheureusement pas en France les compétences, et ce, malgré la crise ! Dans la métallurgie, nous sommes prêts à nous engager à ren-forcer la formation sur ces compé-tences spécifiques à trois ans pour contribuer à traiter ce problème.

Après les annonces du gouver-nement, la métallurgie est-elle prête à prendre des engage-ments chiffrés d’embauche de jeunes et d’alternants ? Nous allons bien sûr utiliser l’aide à l’embauche. Mais les mesures sur l’apprentissage sont les plus structu-rantes. La métallurgie avait pris l’engagement d’augmenter de 50 % ses effectifs d’apprentis sur le quin-quennat. Nous le maintenons mal-gré la crise. Les mesures annoncées par le gouvernement vont nous y aider. L’ensemble des personnels de l’OPCO [opérateur de compétences, NDLR] de l’industrie va démarcher les entreprises pour leur rappeler qu’elles ont un devoir citoyen là-des-sus. Mais, pour avancer, nous avons besoin que le gouvernement aille plus loin dans l’assouplissement desconditions d’accès à l’aide pour les entreprises de plus de 250 salariés.

Sur quoi faut-il jouer pour provoquer un choc de compé-titivité, selon vous ? L’industrie française est lourde-

Il pourrait comporter un bonus vert,qui inciterait chaque entreprise à faire son bilan carbone et à prendre des engagements pour l’améliorer.

Si ces conditions sont réunies, vous vous engagez à des relo-calisations ? Il y aura des relocalisations dans certains secteurs stratégiques, et l’automobile a pris des engage-ments en la matière. Mais le plus important est de gagner la bataille de la localisation des activités de demain. Il faut lancer des appels à projets et écouter les filières indus-trielles afin que les investissements se concentrent sur les véritables points d’évolution de leur métier.

La crise a changé la donne ? Il y a un tournant important actuel-lement. On est à la fois les héritiers du pacte productif d’avant la crise etde la Convention citoyenne sur le climat. Les 30 milliards d’euros d’investissements verts du plan de relance doivent soutenir les gran-des filières industrielles. Elles ont pris des engagements de neutralité carbone en 2050 qui vont se tra-duire par des modifications de leursprocess industriels qui appellent degrands projets. Ce mouvement lancé avant la crise doit être conti-nué. Et puis la convention citoyennea pris le sujet de la neutralité car-bone par les usages, par exemple la mobilité. Cela positionne l’indus-trie totalement différemment.

C’est-à-dire ? La réalité est que produire en France, c’est bon pour le climat ! Bien sûr, l’empreinte carbone de l’industrie est un enjeu important, sur lequel nous travaillons. Mais l’industrie est aussi source de solu-tions. C’est un grand changement. Notre rôle est maintenant de com-poser avec l’enjeu climatique, les nouvelles demandes et la néces-saire pérennité de nos entreprises. Nous préparons par exemple actuellement avec France Industrieun projet sur les passoires thermi-ques avec les grands producteurs de matériaux qui va se traduire ensuite par une offre industrielle et un début de réglementation tel que Barbara Pompili l’a annoncé.

Quelles sont les grandes filiè-res qu’il faudrait soutenir dans les prochaines années ? Il y a beaucoup de sujets d’infras-tructure. Par exemple en matière demobilité, on ne réussira pas la tran-sition vers le véhicule électrique si on n’a pas autant de modes de rem-plissage des voitures que ce qu’on avait avec l’essence. Actuellement, vous avez une seule borne électriquepar station-service, c’est insuffisant !

La prime à la conversion auto-mobile a été reconfigurée, et Barbara Pompili vient d’annon-cer la suppression des aides sur le diesel dans trois ans. Qu’en pensez-vous ? Le plan de relance automobile va dans le bon sens. L’exécutif a appliquéce que nous proposions. A la fois unevision à long terme avec l’annonce d’un bonus sur les véhicules électri-ques et aussi des mesures de court terme qui permettent de vider les stocks. Dans trois ans, on verra bien sicela a suffisamment bougé sur les infrastructures et la consommation. Si ce n’est pas le cas, Mme Pompili devra en tenir compte.

Cette crise va-t-elle amener à un décrochage ou à un sursaut de l’industrie française ? Nous sommes à un point de bascule.Si on crée un choc de protection, de compétitivité et d’investissement, je pense que c’est jouable. Le numéri-que et l’économie verte en sont les deux clés. Nous devons également travailler sur la localisation avec les acheteurs pour regarder le coût complet des achats, y compris les coûts induits comme celui du chô-mage créé en cas de délocalisation. Nous avons lancé à l’UIMM un cer-tain nombre de travaux avec des associations d’acheteurs sur le sujet. Mais tout cela ne fonctionnera que dans la mesure où nous aurons le tri-ple choc auquel j’appelle. n

Un reconfinement « serait fatal » à l’industrie,

avertit Philippe Darmayan. Photo Franck Dunouou

Propos recueillis par Leïla de Comarmond

@leiladecoet Julien Dupont-Calbo

@jdupontcalbo

L’industrie semble redémarrer plus lentement en France qu’ailleurs. Pour quelle raison ?Nous sommes face une crise très importante. La baisse d’activité sur l’année est de l’ordre de 20 % en moyenne pour la métallurgie avec deux secteurs particulièrement touchés – l’aéronautique et l’auto-mobile – qui impactent toute la chaîne d’approvisionnement de la métallurgie. Le confinement a été total en France. On a donc été arrêtéplus fortement et maintenant on a du mal à redémarrer. Les menaces de seconde vague laissent planer unrisque sur l’activité, donc freinent leréamorçage des stocks et des chaî-nes logistiques. On doit apprendre àvivre avec le virus dans le respect bien sûr des précautions sanitaires.Nous le disons fermement au gou-vernement : un reconfinement serait fatal à notre industrie.

Pour l’instant, il n’y a pas beaucoup d’annonces de plans sociaux…Le chômage partiel mis en place parle gouvernement a permis de limi-ter les effets immédiats de la crise sanitaire. Mais nous ne sommes qu’à l’aube de la crise économique. Nous voyons actuellement aug-menter le nombre d’entreprises en difficulté et nous craignons une multiplication des plans sociaux à la rentrée. C’est pour cela que nous avons fortement milité pour qu’il y ait un système de chômage partiel de longue durée. Il est indispensablepour les entreprises de l’aéronauti-que ou de l’acier, notamment, dont la diminution de l’activité va durer. Si on veut éviter les plans sociaux, il faut que les entreprises – pas seule-ment les grandes, mais aussi les PME – s’en emparent. C’est l’enjeu del’accord que nous avons signé dans la branche jeudi. Mais on ne réus-sira à faire la relance que si la reprise

PHILIPPE DARMAYANPrésident de l’Union des industries et métiers de la métallurgie

« Nous craignons une multiplication des plans sociaux à la rentrée. »

l Inquiet pour l’avenir de l’industrie française qui est « à un point de bascule », le président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie appelle à un « triple choc », de protection, de compétitivité et d’investissement. l Pour Philippe Darmayan, le plus important est de « gagner la bataille de la localisation des activités de demain ».

ment pénalisée depuis trop long-temps par la fiscalité de production.Ce combat semble déboucher sur des mesures concrètes. Le gouver-nement a annoncé une baisse de 10 milliards d’euros des impôts de production, avec le remplacement de la part régionale de la CVAE par de la TVA. C’est un premier pas. Nous app elons également à une réévaluation de la contribu-tion foncière des entreprises. Il fau-dra ensuite poursuivre la baisse desprélèvements obligatoires.

En quoi devrait consister le choc d’investissement ? Un seul objectif : une industrie forte sur les secteurs d’avenir pour une France à nouveau souveraine ! Pour cela, nous appelons à un soutien massif à l’investissement privé et à un programme ambitieux d’inves-tissements publics. Il nous faut par exemple un dispositif de suramor-tissement ou quelque chose d’équi-valent qui convienne aussi aux PME.

« Nous appelons à un soutien massif à l’investissement privé et à un programme ambitieux d’investissements publics. »

vement » à la relance : « Le montant investi par les régions dans les con-trats de plan Etat-régions (CPER) 2021-2027, qui intègre les investisse-ments dans les infrastructures de mobilité, ne saurait être inférieur à

La suppression de la part de cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises revenant aux régions sera compensée par une fraction de TVA.

FRANCE Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 Les Echos

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Les Echos Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 FRANCE // 03

de forêt. Et pas qu’au sud. Mardi dernier, 250 hectares boisés sont partis en fumée en Sologne. Début juillet, le président de la fédérationdes sapeurs-pompiers, Grégory Allione, a dit redouter un été 2020 de « tous les dangers » sur l’ensem-ble du territoire. Jeudi, le ministèrede la Transition écologique et soli-daire a lancé un appel à la vigi-lance, en partant d’un constat cli-matique inquiétant : « Depuis plus d’un an, les mois se succèdent en bat-tant les records de températures avec plus 1,8 °C supplémentaire par rapport à la normale (moyenne sur 30 ans). »

Moins de pluieIls ne sont pas les seuls à s’inquié-ter. « La hausse des températures à l’issue de ces 30 dernières années estde 1,5 degré. Cela joue sur la fré-quence des sécheresses. Dans les années 1960, il y en avait trois par

décade, contre six désormais », explique Matthieu Baïsset, direc-teur technique d’imaGeau, en fai-sant le constat qu’il pleut de moins

en moins. Selon les calculs de cettestart-up, spécialisée dans la compi-lation – par dizaines de milliers – dedonnées historiques et actuelles sur l’état de la ressource en eau, la pluviométrie de ces six derniers mois a été déficitaire dans le cen-tre, le nord et l’est de la France.

Juillet, toujours d’après imaGeau,a même été le moins pluvieux depuis 50 ans pour les trois quarts nord du pays. Conséquence, les niveaux de beaucoup de cours d’eause situent sous la normale. Au 27 juillet, un quart d’entre eux accu-saient un débit déficitaire, signale le site info-sécheresse.fr, récemment lancé par cette société. Du côté des nappes phréatiques, près de 30 % des stations d’observation affi-chaient à la même date des niveaux « modérément bas », « bas » ou « très bas ». La faute à la douceur duprintemps, qui a effacé les bienfaits d’un hiver pluvieux.

Un phénomène dont la répétitionest à craindre. « C’est le fait du chan-gement climatique. Il va falloir s’adapter, apprendre à garder le même niveau d’activités avec une res-source en eau moins importante », estime Matthieu Baïsset. Une des solutions les plus sérieusement envisagées consiste à capter les excédents qui partent à la mer, prin-cipalement ceux de l’hiver, et à les réinjecter dans les nappes phréati-ques, comme s’y emploient déjà l’Inde et Israël.

Ce scénario est à l’étude auniveau du bassin Rhône-Méditer-ranée-Corse. Il a les faveurs du monde agricole. « Il faut s’adapter au climat et stocker le trop-plein d’eau, quand il y en a », plaide Joël Limouzin. Encore faut-il que la réglementation, qui ne permet cette pratique qu’entre la fin novembre et la fin mars, elle aussi s’adapte, considère-t-il. n

En 2019, la France a connu un été particulièrement aride. Ici, le lit de la Loire à Montjean-sur-Loire l’année dernière. Photo Loïc Venance/AFP

« C’est le fait du changement climatique. Il va falloir s’adapter, apprendre à garder le même niveau d’activités avec une ressource en eau moins importante. »MATTHIEU BAÏSSETDirecteur technique d’imaGeau

La France doit faire face à une nouvelle alerte sécheresse

Joël Cossardeaux @JolCossardeaux

Après un été 2019 particulièrementaride, la sécheresse se remet à sévirsur la majeure partie de l’Hexa-gone. Mercredi, 67 départements, soit les deux tiers d’entre eux, fai-saient l’objet d’arrêtés préfectoraux imposant des mesures de restric-tion d’eau sur tout ou partie de leur territoire. C’est nettement moins que l’an dernier, où, à la même épo-que, seulement cinq départements n’avaient été l’objet d’aucune consi-gne, y compris de vigilance. Mais cela fait tout de même déjà beau-coup. Le pic de chaleur, court mais intense, qui sévit sur la France et qui, selon toute vraisemblance, n’est pas le dernier de l’été, va accélé-rer l’assèchement des sols.

Surtout, plusieurs des zones géo-graphiques qui avaient souffert du manque d’eau à la fin juillet 2019, sont en train de revivre cette situa-tion. Le centre et l’est de la France, du Massif central à l’Alsace en pas-sant par la Lorraine, la Bourgogne et les départements du nord du sillon rhônalpin sont en alerte, voire en crise dans certains sec-teurs. En Côte-d’Or, dans la Nièvre et la Haute-Saône, le rouge est mis. Seuls les prélèvements pour des usages prioritaires (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité) sont autorisés. « Cela fait au moins la troi-sième année consécutive qu’une bonne partie de ces territoires sont impactés », se désole Joël Limouzin,qui s’occupe du risque climatique à la Fédération nationale des syndi-cats d ’exploitants agricoles (FNSEA).

Des feux de forêt plus seulement au sudDans le Grand Est, ces sécheresses à répétition empêchent les éleveursde reconstituer leurs stocks de fourrage et de céréales pour leurs bêtes, et « il faut les nourrir avec les récoltes qui viennent d’être réali-sées », indique-t-il. Dans les grandescultures, les rendements sont en chute libre, et, dans le secteur viti-cole, les vendanges s’annoncent à nouveau très précoces. Elles ont déjà démarré à Fitou, dans l’Aude, là où elles débutaient après le 15 août il y a quelques décennies.

La déshydratation des solsaccroît aussi les risques d’incendie

l Pour la deuxième année d’affilée, l’Hexagone commence à souffrir d’un manque d’eau.l Les deux tiers des départements ont imposé des mesures de restriction.

ENVIRONNEMENT

Stéphane Frachet— Correspondant à Tours

Les premiers pas et, déjà… une polémique. Le pont Wilson à Tours, que les habitants appel-lent affectueusement « le pont depierre », sera débarrassé des voi-tures dès le 13 août. C’est la pre-mière mesure emblématique adoptée par la nouvelle équipe municipale dirigée par l’écolo-giste Emmanuel Denis. Une décision aussitôt applaudie par les associations comme le Col-lectif Cycliste 37, mais vilipendéepar d’autres, comme l’ancien maire radical Christophe Bou-chet. Le candidat malheureux aux dernières municipales dénonce une mesure « précipitéeet idéologique » et un non-sens écologique qui se traduira par « un report très pénible de la circu-lation sur les deux autres ponts ducentre-ville dès la rentrée ».

« Il s’agit d’un test, que nous avi-ons inscrit dans notre pro-gramme », rappelle le premier magistrat écologiste, pour désa-morcer les nombreuses critiquesqui émergent depuis cette annonce, y compris à gauche. Emmanuel Denis entend donnerplus de place aux mobilités dou-ces dans une « ville apaisée ». Il n’apas donné de date butoir à cette expérimentation.

« Conflits d’usage »Ce pont enjambant la Loire ne s’est pas élargi depuis sa création au XVIIIe siècle. Actuellement, cebel ouvrage supporte deux voies de tram, des piétons, des vélos et une seule voie voiture. « Les con-flits d’usage sont fréquents. Les pié-tons empruntent les voies cycla-bles, les vélos gênent les piétons, et le trafic automobile n’y est pas si important », plaide Emmanuel Denis, jugeant que sa décision va « dans le sens de l’histoire ».

De fait, cette fermeture n’estpas une surprise. En 2013, lors de la mise en service du tram-way, le maire socialiste Jean Germain l’avait déjà envisagée avant d’y renoncer. En 2018, Christophe Bouchet avait lui-même lancé une concertation, qui a abouti à un projet de pas-serelle à quelques coups de pédale du pont Wilson, ce qui faciliterait son accès. « Ce projetest désormais repris par la métropole », souligne-t-il.

La méthode ne convient pasnon plus aux commerçants. « Personne n’a été consulté. Or, nous serons les premières victi-mes », s’agace Nadia Malbec, la coprésidente des Vitrines de Tours, l’association des commer-çants. A l’appui de sa démonstra-tion, cette dirigeante d’une bouti-que de prêt-à-porter brandit une étude sur la fréquentation com-merciale du centre-ville : « 70 % de nos clients sont des automobi-listes qui arrivent des départe-ments voisins : Poitiers, Le Mans, Orléans, Blois, Angers… Et ils veu-lent circuler et se garer facilement, pas dans des parkings relais en périphérie », fustige-t-elle, dénon-çant le retard pris dans l’affichagedes parkings disponibles.

Cette association, qui porte lavoix des 2.000 commerçants du centre-ville, a mené un rapide sondage : « Nous avons déjà une cinquantaine de retours, tous con-tre. Certains appellent à manifes-ter », menace-t-elle déjà. n

Ecologie : à Tours, le pont de la discorde

POLITIQUE

Le nouveau maire de Tours, Emma-nuel Denis, a inter-dit les voitures sur un pont historique du centre-ville, à compter du 13 août.

Coralie Donas—Correspondante à Strasbourg

Interdiction de remplir sa piscine ou de laver sa voiture pour les parti-culiers, réduction des volumes d’eau utilisables par les agricul-teurs… La préfecture du Haut-Rhin a publié des arrêtés, en vigueur à partir de jeudi, en raison de la séche-resse jugée « préoccupante ». Le département du Bas-Rhin est en état d’alerte depuis le 23 juillet et l’ensemble des départements de la région Grand Est ont pris des mesu-res depuis la mi-juillet.

« Cette année, la sécheresse esthomogène, l’ensemble des cours

d’eau de la région connaît un étiagemarqué », observe Xavier Marly,chef de projet à la Direction régio-nale de l’environnement, de l’amé-nagement et du logement (Dreal)Grand Est.

La région connaît sa quatrièmesécheresse estivale d’affilée. Si le terr i toire p eut compter sur d’importantes réserves d’eau, son image de « château d’eau » com-mence à être écornée, reprend Xavier Marly : « En 2018, le niveau du Rhin était descendu très bas, ce qui avait eu des impacts sur la navi-gation ; en 2019, c’était celui de la Meuse. »

Mise en place d’un pôle de compétences sur l’eauEt les pouvoirs publics se saisissent du sujet. La préfète du Grand Est et du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, vient d’annoncer la mise en place d’un pôle de compétences sur l’eau, piloté par la Dreal. Quant à la région, elle a depuis 2019 une « mis-

sion eau » qui intègre les enjeux de la ressource dans les différentes compétences régionales : écono-mie, aménagement, formation, tourisme, etc. « La crise sanitaire a renforcé la nécessité de préserver les ressources de base, l’eau, l’énergie et l’alimentation », indique Sabine François, directrice de la transition écologique à la région.

Les réserves en eau se reconsti-tuent durant l’hiver et la séche-resse n’a pas d’impact sur l’accès àl’eau potable. En revanche, elle aun effet sur l’environnement.« Une baisse du niveau de la nappephréatique, même de quelquesdizaines de centimètres, a unimpact préoccupant sur la bio-diversité des zones humides du cen-tre de l’Alsace, où la nappe phréati-que affleure », analyse FabienToulet, chargé d’études à l’Aprona,l ’o b s e r v a t o i r e d e l a n a p p ed’Alsace.

La sécheresse a aussi des consé-quences dans le secteur de l’agri-

culture. L’élevage est concerné parla diminution de l’herbe et dufourrage, les cultures et le maraî-chage notamment peuvent êtretrès touchés par les restrictionsd’irrigation.

Fa c e a u x s é c h e r e s s e s q u ireviennent chaque été, les agricul-teurs s’adaptent. « Plus largement,détaille Nathaël Leclech, agro-nome à la chambre d’agriculturedu Grand Est, il faut s’adapter au

changement climatique. Nous plan-tons plus de tournesols en Lorrainepour diversifier les rotations de cul-tures et utiliser moins de produitsphytosanitaires. Les éleveurs diver-sifient les sources de fourrage avecdes prairies temporaires. »

L’adaptation est le maître motpour tous. Les initiatives de récu-pération et de stockage d’eau depluie par les particuliers et les col-lectivités locales pour l’arrosagedes potagers et des espaces vertsse multiplient. « C’est une consé-quence des épisodes précédents desécheresse. En plus des actionsmenées l’été quand le débit descours d’eau et le niveau de la nappephréatique baissent, un travail defond est mené tout au long del’année pour être plus économe eneau dans les cultures ou les systè-mes industriels », souligne Gré-gory Boinel, chef du service envi-ronnement et gestion des espacesà la direction départementale desterritoires (DDT) du Bas-Rhin. n

Comment la région Grand Est tente de s’adapterLa région Grand Est affronte sa quatrième sécheresse estivale d’affilée. Elle dispose d’importantes réserves d’eau, mais la situation préoccupe les agriculteurs et les pouvoirs publics.

La préfecture du Haut-Rhin a interdit aux particuliers de laver leur voiture et a réduit les quantités d’eau autorisées pour l’agriculture.

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Page 4: Les Echos - 31 07 2020

ÉTATS-UNIS

Le présidentaméricain a posé dans un tweet jeudila question d’un report du scrutin prévu le 3 novembre prochain.

Il pointe les risques que ferait peser sur le scrutin l’organisation d’un vote par correspondance.

Est-ce pour énerver ses opposants, mobiliser ses troupes ou rêver tout haut à un moment où les sondages le donnent perdant ? Donald Trump a posé jeudi la question d’unreport de l’élection présidentielle, prévue le 3 novembre. « Avec le vote par correspondance universel (« mail-in voting », NDLR) et non le vote par correspondance (« absenteevoting », NDLR) – ce qui est une bonne chose –, 2020 sera l’élection la plus INEXACTE ET FRAUDU-LEUSE de l’histoire. Ce sera très embarrassant pour les États-Unis. Retarder l’élection jusqu’à ce que les gens puissent voter correctement, en toute sécurité et sans risque ? », a-t-iltweeté.

La réaction n’a pas tardé, côtédémocrate. « Les États-Unis ontorganisé des élections pendant laguerre civile, et nous en organise-rons une dans 96 jours. Pas dediversion, mettons-nous au tra-vail », a tweeté dans la foulée PeteButtigieg, l’un des candidats àl’investiture démocrate, rallié àJoe Biden.

La prop osit ion de DonaldTrump relève de fait surtout de laprovocation. Selon la Constitu-tion américaine, le président nedétient pas le pouvoir de déciderdu report d’une élection présiden-tielle. Seuls les parlementaires, auCongrès, peuvent en décider. Unehypothèse improbable, alors que

la Chambre des représentants està majorité démocrate.

Le président évoque depuis plu-sieurs semaines le spectre d’une fraude massive en cas de vote par correspondance, alors que plu-sieurs Etats souhaitent y recourir plus largement pour limiter les ris-ques de contamination au Covid-19.Donald Trump fait la différence entre deux formes de vote par cor-respondance, l’« absentee vote » et le « mail-in vote ». Le premier est unvote par correspondance autorisé pour ceux ne pouvant voter physi-quement dans leur bureau de vote, comme les militaires, ou pour une raison à laquelle l’administration aura donné son accord, le champ

des justificatifs variant d’un Etat à l’autre. Le « mail-in vote » universelfait référence à un vote par corres-pondance qui serait accordé à tous les électeurs, sans qu’ils aient à four-nir de justificatif – un vote « sans excuse », selon un autre vocable fré-quemment utilisé. Quelques Etats envoient déjà un bulletin par cor-respondance à tous leurs électeurs.

Une pratique politiquement clivéeLe vote par correspondance reste politiquement clivé aux Etats-Unis. « Environ deux tiers des Américains (65 %) affirment que la possibilité de voter par anticipation ou par corres-pondance devrait être offerte à tout

électeur sans avoir besoin d’une rai-son documentée, tandis qu’un tiers d’entre eux affirment que le vote par anticipation et par correspondance ne devrait être autorisé qu’avec une raison », indique un sondage réaliséen juin par le centre Pew Research. Mais les démocrates sont beaucoupplus favorables au vote par corres-pondance sans motif (83 %) que les républicains (44 %). Le président a par ailleurs laissé entendre ces der-niers jours qu’il n’accepterait pas forcément le résultat de l’élection présidentielle, à l’occasion d’une récente interview sur la chaîne télé-visée Fox News. « Je verrai », a-t-il répondu de manière elliptique. — V. L. B.

Trump attise les tensions en caressant l’idée d’un report de l’élection

haute fréquence » analysées en quasi temps réel : paiements en carte bancaire, taux d’occupation des hôtels, ventes de carburants dans les stations-service… Des don-nées qui « montrent que le rythme de la reprise a ralenti » au gré des nouvelles restrictions d’activité, a indiqué Jerome Powell, lors de sa conférence de presse mercredi. Cri-tiquée pour sa gestion de la pandé-mie, la Maison-Blanche table tou-jours sur un fort rebond de l’activitéau troisième et au dernier trimestrede l’année, un enjeu majeur pour l’élection présidentielle prévue début novembre.

« Choc désinflationniste »Peu inquiet sur l’inflation – « fon-damentalement, il s’agit d’un choc désinflationniste » –, Jerome Powell l’est bien davantage pour l’emploi, après avoir vu s’évanouir « le meilleur marché du travail de ces 15 dernières années ». Les créa-tions d’emplois record ces deux derniers mois n’effacent qu’une partie des destructions de postes du début du printemps, a-t-il rap-pelé, avec encore 11,1 % de la popu-

lation active au chômage, contre 3,5 % en début d’année.

Avec des règles probablementdurables de distanciation sociale, « dans les restaurants, les bars, les voyages et l’hébergement, beaucoupde gens auront des difficultés à trou-ver un emploi, ils auront besoin d’aide », a-t-il prévenu. La crise a été particulièrement marquée dans les emplois de services les moins bien payés, avec, dans les f o y e r s g a g n a n t m o i n s d e 40.000 dollars par an, « 40 % de chances de perdre son emploi en avril ou mai », a-t-il rappelé.

Les inégalités raciales, avec untaux de chômage des Afro-Améri-cains deux fois plus élevé que celuides Blancs et un écart qui ne s’est pas réduit malgré une décennie decroissance, ne sont pas directe-ment liées à la politique moné-taire, a en revanche jugé Jerome Powell, citant plutôt la mondiali-sation, les technologies, l’éduca-tion ou le système de santé.

Si la Réserve fédérale a reditmercredi qu’elle utiliserait tous les outils à sa disposition, elle n’est pasomnipotente : elle peut certes prê-

ter de l’argent, mais pas en « don-ner » – une mission dévolue à la politique fiscale et budgétaire. Sans s’avancer sur les montants que le Congrès devrait à nouveau engager, Jerome Powell a qualifié de « bonne chose » les négocia-tions en cours pour un nouveau plan de relance. Celles-ci sont tou-tefois tendues, à dix jours de la fin de la session parlementaire et deux jours de l’extinction d’une aide exceptionnelle auxchômeurs.

« La tourmente est derrière nous »La Fed a prolongé, lundi jusqu’à findécembre, la disponibilité de sa palette d’outils (facilités de crédit et de liquidité, achats d’actifs…). Des fonds massifs qui ne sont d’ailleurs que partiellement utili-sés. « Nous n’avons pas octroyé autant de prêts que nous le pen-sions, mais c’est parce que les mar-chés ont fonctionné, a expliqué Jerome Powell. Pour autant, il est important de les laisser en place jus-qu’à ce que nous soyons sûrs que la tourmente est derrière nous ». — V. L. B.

Pour la Fed, le marché de l’emploi américain va rester longtemps déprimé

« La trajectoire de l’économie dépen-dra fortement de l’évolution du virus. » L’assertion de la Réserve fédérale pourrait aller de soi, mais, dans un pays qui voit depuis un mois et demi une envolée des cas deCovid-19 sans qu’une stratégie claire n’émerge de la Maison-Blan-che, cela méritait visiblement d’êtrerappelé. Le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a en tout cas tenu à l’écrire dans le communiqué publié à l’issue de la réunion du comité de politique monétaire mercredi, et dont les marchés financiers font toujours l’exégèse. Une réunion quia par ailleurs, sans surprise, main-tenu le niveau des taux d’intérêt entre 0 et 0,25 %.

A la source des inquiétudes de labanque centrale, les données « à

Les données analysées en temps réel par la banque centrale américaine montrent un ralentissement de l’activité depuis la résurgence, mi-juin, des contamina-tions au coronavirus.

Véronique Le Billon @VLeBillon

—Bureau de New York

L’économie américaine a plongéde 32,9 % au deuxième trimestreen rythme annualisé, selon lapremière estimation publiéejeudi matin par le BEA, l’officestatistique américain. Cela repré-sente une chute de 9,5 % de l’acti-vité par rapport au premier tri-mestre, qui avait déjà enregistréun premier recul de son activitéliée à l’épidémie de coronavirus.

Les Etats-Unis encaissent ainsiun choc historique, comme laplupart des grandes économies.L’Allemagne a affiché plus tôtdans la journée un recul de 10,1 %de son activité au deuxième tri-mestre, tandis que la France et lazone euro publieront ce vendredileur première estimation desdégâts du coronavirus au prin-temps.

Par ailleurs, 1,43 million denouveaux inscrits à une indemni-sation chômage ont été décomp-tés la semaine dernière, selon leschiffres publiés jeudi matin par leBLS, l’office statistique du minis-tère du Travail. Un chiffre quimontre la fragilité de la reprise.Le taux de chômage a reculé à11,6 % au 18 juillet mais reste biensupérieur aux 3,5 % du débutd’année.

Mesures de relance en débatLa Maison-Blanche et plusieursEtats, souvent dirigés par desg o u v e r n e u r s r é p u b l i c a i n scomme au Texas ou en Floride,ont poussé dès le mois d’avril àune levée rapide des restrictionsd’activité et de circulation. Unecélérité qui a peut-être limité unchoc encore plus profond del’activité, mais qui se traduitdepuis la mi-juin par une envoléedes nouvelles contaminations.

Avec un bilan qui vient dedépasser les 150.000 victimes,cela pourrait désormais hypothé-quer la reprise espérée au troi-sième trimestre. Mercredi, le pré-sident de la Réserve fédéraleaméricaine, Jerome Powell, apointé un ralentissement durythme de la reprise, observé àtravers une multitude d’indica-teurs de consommation courante.

A l’occasion de la présentationde leurs résultats trimestriels,

certains secteurs repoussentaussi l’horizon d’un retour à lanormale, à l’instar du secteuraérien. Le constructeur aéronau-tique Boeing a ainsi annoncé uneréduction des cadences de pro-duction, tandis que certainescompagnies aériennes n’ont pasexclu de nouvelles suppressionsde postes massives à la rentrée.D’autres secteurs sont moins pes-simistes, comme le fabricant dejouets Hasbro, qui a assuré queses usines aux Etats-Unis aurontrattrapé leur retard de produc-tion d’ici à fin septembre.

Une partie de l’activité de l’été etde l’automne dépendra aussi desmesures de relance qui serontadoptées. Au Congrès, démocra-tes et républicains, qui s’étaientfacilement mis d’accord en marssur un plan de sauvetage de l’éco-nomie de plus de 2.000 milliardsde dollars – l’équivalent de 10 % duPIB américain –, ferraillent désor-mais autour du niveau de soutienfinancier nécessaire pour lesménages.

« Manque de ciblage »Dans une note récente, Bank ofAmerica notait que le premierplan de sauvetage avait créé deseffets d’aubaine, entre les chè-ques distribués à des familles quin’étaient pas en difficulté, uneallocation chômage exception-nelle généreuse et des subven-tions aux entreprises largementdistribuées. « Ce manque deciblage peut contribuer à expli-quer pourquoi le taux d’épargne aatteint de loin le plus haut niveaude l’histoire des tats-Unis, quadru-plant pour atteindre 32 % en avrilet chutant à “seulement” 23 % enmai », indiquait Ethan Harris. n

l Le PIB américain a reculé de 32,9 % en rythme annualisé au deuxième trimestre.l L’envolée des contaminations au coronavirus depuis mi-juin et un bilan qui vient de dépasser les 150.000 victimes dans le pays pourraient en outre hypothéquer l’ampleur de la reprise espérée au troisième trimestre.

Les Etats-Unis face à un choc économique historique

ÉTATS-UNIS

Le constructeur aéronautique Boeing a annoncé une réduction des cadences de production, tandis que certaines compagnies aériennes n’ont pas exclu de nouvelles suppressions de postes massives à la rentrée.

MONDE Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 Les Echos

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Les Echos Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 MONDE // 05

RetrouvezÉtienneLefebvreà7h15pour«L’éditoéco»dans le6h30-9hde FrançoisGeffrier

EUROPE

Nathalie Steiwer @natbxltec

—Correspondante à Berlin

C’est désormais officiel : l’Allemagneest en grave récession. Son produit intérieur brut a chuté de 10,1 % entreavril et juin, a annoncé jeudi l’office allemand de statistiques. La pre-mière économie européenne avait déjà reculé de 2 % au premier tri-mestre. « Il s’agit de la plus forte baisse depuis le début des calculs tri-mestriels du PIB allemand en 1970 », précise Destatis.

Recul des exportations et desimportations, timidité de la consom-mation privée et chute massive des investissements en équipements se sont conjugués, entraînant l’écono-mie dans une chute de 11,7 % rapportau deuxième trimestre 2019.

Le moteur de l’économie alle-mande, l’industrie automobile, est frappé de plein fouet par les effets mondiaux du Covid-19. Le premier producteur mondial, Volkswagen a annoncé jeudi une baisse de 23,2 % de son chiffre d’affaires et une perte opérationnelle de 800 millions d’euros. Une semaine plus tôt la mai-son mère de Mercedes, Daimler affi-chait un revenu en baisse de 29 %.

« Grande inquiétude»Malgré ces coups portés aux loco-motives de l ’économie al le-mande, les analystes tablent surune timide embellie dans les pro-chains mois. L’institut allemandde recherche économique (DIW)s’attend à une reprise de 3 % auprochain trimestre. Le recul alle-mand reste, par ailleurs, infé-

rieur à ceux attendus dans lesautres grandes économies euro-péennes (France, Italie, Espagne).

Maintenu à flot par le soutiendu gouvernement au chômagepartiel, le marché du travail resterelativement stable : la légèreaugmentation de 0,1 point duchômage en juillet pour atteindre6,3 % marque le « rythme saison-n i e r h a b i t u e l » , n o t e j e u d il ’Agence pour l ’emploi al le-mande. L’inflation est égalementen baisse, de 0,1 %, « pour la pre-mière fois depuis des années », a

annoncé jeudi l’office national destatistique.

Les signaux restent néanmoinstrès contrastés, en commençant par les craintes d’une seconde vague de Covid-19. En une semaine,les cas ont augmenté de 27 %, avec 815 cas signalés par jour contre 500auparavant. « L’évolution récente des cas de Covid-19 est source de grande inquiétude », s’est alarmé Lothar Wieler président de l’insti-tut allemand de santé publique Robert-Koch, lors d’une conférencede presse le 28 juillet à Berlin.

Le deuxième trimestre estd’habitude l’époque où le secteur dutourisme fait le plein de personnel pour l’été. Mais, cette année, ce der-nier a tourné à vide. Sur les trois der-niers mois, le nombre de deman-deurs d’emploi a augmenté de 55.000 personnes. Le taux de chô-mage s’établit à 15,3 %, contre 14,4 %au premier trimestre. Mais il faut ajouter à ces chiffres 1,1 million de personnes de plus qui ont été clas-sées « inactives » sur la période car le confinement les a empêchées de se lancer à la recherche d’emploi. Tous les secteurs ont réduit leur activité, avec 800.000 postes de tra-vail de moins dans le secteur des services, 127.000 dans l’industrie, 108.800 dans la construction et 21.000 dans l’agriculture.

Saison touristique catastrophiqueIl s’agit de chiffres « terribles », « les pires de notre histoire », selon le secrétaire général du syndicat UGT,

Pepe Alvarez. Mais les économistess’accordent sur le fait que ces pre-mières données de l’INE ne livrent pas toute la dimension du désastre. « Les 15 % de chômeurs se convertis-sent en 20 % si nous ajustons le pour-centage à la chute de population active et même en 30 % si nous y ajou-tons les personnes en chômagetemporaire ou partiel », indique l’analyste Angel Talavera, d’Oxford Economics, qui calcule que la chutedu nombre d’heures travaillées,de 22,6 % sur le trimestre, pourrait conduire à une chute du PIB de 20 %en 2020, s’il n’y a pas de hausse

Cécile Thibaud @CecileThibaud

—Correspondante à Madrid

L’Espagne a perdu un million d’emplois en un seul trimestre. Le coup de massue s’est abattu comme durant aucune autre crise jusque-là.Les chiffres de l’institut national de statistiques (INE) viennent de livrer la photo d’un panorama dévasté parla pandémie, entre la mise à l’arrêt du pays durant le confinement et la reprise timide de l’activité. Mais l’impact sur l’emploi aurait pu être encore plus dramatique sans l’acti-vation des mécanismes de chômagepartiel qui maintiennent encore le lien entre les salariés et leurs entre-prises, même s’ils sont sans activité.

Le deuxième trimestre a été marqué par une chute sans précédent de la population active, malgré le rôle amortisseur des mécanis-mes de chômage partiel.

Olivier Tosseri @oliviertosseri

—Correspondant à Rome

Dans toute carrière politique en Italie, il faut évidemment passer devant les électeurs, mais aussi souvent devant les magistrats. Matteo Salvini, qui a détrôné le roi en la matière, Silvio Berlus-coni, en tant que leader de la droite, peut maintenant le con-currencer également sur le ter-rain judiciaire.

Le Sénat a autorisé le renvoien procès de l’ancien ministre del’Intérieur qui a perdu le pouvoiril y a presque un an. Il sera pour-suivi pour « séquestration de per-sonnes aggravée ». En août 2019, il bloquait pendant plusieurs jours le navire humanitaire d’Open Arms devant l’île de Lampedusa avec à son bord 150 migrants.

Le patron de la Ligue feral’objet d’un autre procès le 3 octobre prochain pour des faits identiques. En juillet 2019, ilavait refusé durant plus de trois jours le débarquement de 131 migrants sauvés dans le canal de Sicile et recueillis à bordd’un navire militaire, le « Grego-retti ». Matteo Salvini, qui encourt une peine d’inéligibilité entre six et huit ans, se présente comme victime d’un acharne-ment judiciaire orchestré par ses rivaux politiques. « Je refe-rais tout à l’identique, a-t-il déclaré, je n’ai fait que défendre les frontières de ma patrie. »

L’Italie appelle l’Europe à l’aideDes frontières qui suscitent de nouveau l’inquiétude du gou-vernement italien. « La situationest vraiment très difficile. La crise sanitaire et économique liée au coronavirus engendre un flux

EUROPE

Le Sénat a autorisé le renvoi en procès de l’ancien ministre de l’Intérieur.

Il y a un an, il refusait pendant plusieurs jours de laisser débarquer des migrants secourus par un navire humanitaire.

exceptionnel de migrants écono-miques », estime la ministre de l’Intérieur, Luciana Lamorgese, en précisant que « ces nouvelles arrivées sont inacceptables. Nous faisons tout notre possible mais les débarquements autonomes sur les côtes se sont plus que mul-tipliés en très peu de temps ».

Ils ont lieu pour la plupart surl’île de Lampedusa sous les yeux des baigneurs en vacan-ces. Quelque 18 débarquementsde petites embarcations, avec plus de 400 personnes à bord, ont été enregistrés entre mardi et mercredi . Cela porte ainsi à plus de 1 .000 le total des m i g r a n t s d a n s l e c e n t r e d’accueil de l’île, dont la capa-cité théorique est de 95 person-nes. Selon les chiffres officiels, près de la moitié des quelque 11.000 migrants qui ont débar-qué en Italie la semaine der-nière étaient partis de Tunisie, et la plupart d’entre eux étaient des citoyens tunisiens. Des cen-taines se sont échappés ces der-niers jours des centres d’accueilou des structures dans lesquel-les ils étaient placés en quaran-taine pour dépister d’éventuels malades du coronavirus.

Les précautions sanitairesindispensables entravent les répartitions au sein des différen-tes régions italiennes. « La situa-tion est hors de contrôle », affirme le président de la Sicile. Ceux du Frioul, de la Toscane et de l’Emilie-Romagne annon-cent avoir atteint leur limite tan-dis que celui du Piémont refuse catégoriquement toute nouvellearrivée sur son territoire. « Ça suffit, cela mettrait en risque notre système sanitaire et social »,a-t-il écrit à la ministre de l’Inté-rieur. Une opinion partagée par le ministre des Affaires étrangè-res. « L’UE doit se saisir de cette question et opérer immédiate-ment une répartition des nou-veaux arrivants, déclare Luigi Di Maio. En particulier durant cette phase de risque sanitaire élevé. La cohésion sociale de l’Ita-lie est en danger. » n

Italie : Salvini renvoyé devant la justice pour sa gestion de la crise migratoire

L’Italie fait face ce mois-ci à de nouveaux flux migratoires importants, surtout en provenance de Tunisie.

Alors que le moratoire sur lesprocédures d’insolvabilité se pour-suit jusqu’en septembre prochain, l’association des chambres de com-merce et d’industrie a attiré l’atten-tion sur les risques de faillites en chaîne. Selon le DIHK, 40 % des entreprises allemandes manquent de liquidités.

Les banques optimistesLe patron de l’autorité de sur-veillance financière, la BaFin, Felix Hufeld, a lui aussi tiré la sonnette d’alarme, en appelant les banques àassurer leurs arrières : « Des défautsde paiement plus importants pour-raient bien se produire encore », a-t-ilannoncé.

Autre son de cloche toutefois ducôté des banques : « Les institutions financières s’attendent à ce que leurs performances soient tirées par une reprise économique en forme de V, couplée à un taux modeste de défautsde paiement », commente Andreas Hackethal, directeur du Centre d’études financières à Francfort.

Le patron de la Deutsche Bank,Christian Sewing affichait lui aussi son optimiste mercredi en présen-tant ses résultats pour le deuxième trimestre 2020, entre autres parce que « même en cas de seconde vague,les autorités ne vont pas mettre l’éco-nomie à l’arrêt comme la première fois ». n

l L’économie allemande s’est contractée de 10,1 % au deuxième trimestre.l Malgré l’optimisme relatif des économistes, les craintes d’une secondevague de Covid et de faillites en chaîne pèsent sur l’avenir.

Un gros trou d’air pour l’économie allemande

notable de la productivité d’ici à la fin de l’année.

La situation de l’emploi pourraitencore empirer car le rebond de la pandémie est en train de compli-quer l’horizon de la saison touristi-que déjà catastrophique. L’appari-t i o n d e n o u ve a u x f o ye r s d e contagion très actifs en Catalogne, notamment, vient en effet de pous-ser la France, les Pays-Bas et l’Alle-magne à demander à leurs ressor-tissants d’éviter les vacances en Espagne alors que le Royaume-Uni a décidé d’imposer une quaran-taine à ceux qui en reviennent. L’Espagne avait reçu 84 millions de visiteurs l’an dernier. Le coup est rude pour le secteur touristique, quigénère habituellement 12 % des emplois. Mais il est aussi inquiétantpour l’équilibre de l’économie espa-gnole, indique une note des analys-tes de BBVA Research, car il prive lepays de la vigueur d’un secteur qui aservi de refuge pour l’emploi durantles dernières périodes de crise. n

En Espagne, la pandémie de coronavirus a déjà détruit un million d’emplois

800.000POSTES DE TRAVAILde moins dans le secteur des services, 127.000 dans l’industrie,108.800 dans la construction et 21.000 dans l’agriculture.

Des reculs partout en Europe

En attendant les chiffres de l’Italie, de l’Espagne et de la France ce vendredi, les premiers indicateurs publiés montrent une contraction hors-norme de l’activité économique en Europe. Comme l’Allemagne (–10,1 %) , l’Autriche a subi un recul historique de 10,7 % de son produit intérieur brut d’avril à juin par rapport au trimestre précédent et le pays est désormais en réces-sion. « Un déclin de cette ampleur est unique dans les cal-culs de l’activité économique depuis la Seconde Guerre mondiale », indique l’institut Wifo. Sur un an, le plon-geon du PIB au deuxième trimestre atteint 12,8 %. La contraction a été encore plus marquée en Belgique, un pays qui vient d’annoncer un durcissement des mesures pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Après un recul de 3,5 % entre janvier et mars, le PIB a chuté de 12,2 % au deuxième trimestre par rapport au premier.

Cyberattaques : l’Union européenne sanctionne des Russes et des ChinoisINTERNET La tentative de cyberattaque contre l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et celles connues sous lesnoms de WannaCry, NotPetya et Operation Cloud Hopper ont étésanctionnées, a annoncé le chef de la diplomatie européenne. Lesmesures (interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE et un geldes avoirs) visent le siège du renseignement militaire russe (GRU), une société chinoise et une nord-coréenne, 4 ressortis-sants russes et 2 ressortissants chinois.

en bref

« Des défauts de paiement plus importants pourraient bien se produire encore. »FELIX HUFELDPatron de l’autorité de surveillance financière, la BaFin

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L’IA doit devenir une technologie du quotidien

Une hôtesse de la Conférence mondiale sur l’intelligence artificielle dialogue avec un robot, le 20 juillet dernier, à Shanghai. Photo Aly Song /Reuters

D epuis plusieurs années,scientifiques, entrepre-neurs ou dirigeants politi-

ques soutiennent que l’intelligence artificielle représente l’innovation technologique majeure de ce début de siècle. Qu’elle changera nos vies dans des proportions équivalentes à l’électricité en son temps. Et pour-tant, alors que le monde fait face à lapandémie la plus grave de son his-toire récente, force est de constater que l’intelligence artificielle n’a pas été d’une aide décisive dans la ges-tion de la crise. La méthode du con-finement, qui, de tout temps, a été utilisée pour limiter la contagion épidémique, est apparue comme la réponse la plus efficace à de nom-breux gouvernements.

Ce paradoxe a été souligné parplusieurs personnalités au cours des dernières semaines et il mérite que l’on s’y arrête. Il convient d’abord de le nuancer un peu. Et pour commencer, il serait plus clairde renoncer à l’expression « intelli-gence artificielle », source de fantas-mes et de confusion. Mieux vaut

nommer cette science algorithmi-q u e p a r c e q u’e l l e r e c o u v r e vraiment, à savoir des modèles mathématiques. Or il serait inexact de dire que ces derniers ont été absents de la gestion de crise. En Chine, on sait qu’ils ont aidé à repé-rer les personnes infectées, à affinerles diagnostics médicaux, ou encoreà équiper des robots dans des hôpi-taux très exposés au virus pour transporter les médicaments ou la nourriture. Ils sont aujourd’hui au cœur des technologies de « trac-king » qui ne vont pas sans poser lesquestions éthiques que l’on sait. Mais au-delà de la Chine, et une foispassé le pic épidémique, des outils tels que Bluedot, ou la plateforme EpiRisk, qui permettent de calculer des probabilités d’infection et de modéliser la diffusion du virus, pourraient se révéler très utiles dans notre lutte contre une possiblerésurgence de la pandémie. Ces outils existent. Pourtant, ils ne se sont pas imposés.

Ce constat, flagrant pendant lacrise sanitaire, n’est pas nouveau : il

existe un déficit d’adoption des modèles algorithmiques. D’un côté,les outils que nous utilisons au quo-tidien et dont nous pensons qu’ils relèvent de l’intelligence artificielle – en particulier via les services que nous proposent les géants du Web, des suggestions d’achat d’Amazon àl’algorithme de Youtube – n’en sont pas vraiment.

Ce sont le plus souvent des outilstrès basiques de « machine lear-ning » capables d’exploiter des données afin d’optimiser ou d’automatiser des processus, mais qui ne changeront pas radicale-ment nos vies. De l’autre côté, des start-up embauchent des cher-cheurs pour développer des modè-les très pointus, mais qui ne trou-vent que rarement leur marché et ne sont adoptés ni par les grands groupes ni par les institutions publiques, ni pour finir par les consommateurs et usagers…

Certains se souviennent peut-être que, dans les années 1980 et 1990, la mode était aux « systèmes experts ». Sorte de système d’exploi-

LE POINTDE VUE

de Charles-Edouard Bouée

public. Elles élaborent pour cela, à partir des chiffres de fréquentation passée, un petit modèle économé-trique de prévision, qui rend bien des services. Mais la véritable valeur ajoutée d’un tel outil, c’est d’être actualisé en temps réel à par-tir de données d’observation, les données dites « chaudes ». Les modèles algorithmiques permet-tent de faire cela. Et pourtant, ce potentiel est rarement mis en œuvre.

Il nous faut dissiper les idéestrompeuses. Celle, naïve, d’un ave-nir proche, où l’intelligence artifi-cielle résoudrait tous nos problè-mes. Celle, pessimiste, d’une technologie de niche pour mathé-maticiens experts. En trouvant ses marchés et répondant à des besoinsbien identifiés, les modèles algo-rithmiques peuvent devenir une technologie du quotidien, et faire une différence dans nos vies.

Charles-Edouard Bouée est président-directeur général du cabinet de conseil Roland Berger.

tation intégré à l’IT de l’entreprise, ils étaient censés répliquer, dans undomaine particulier, le savoir-faire d’un spécialiste. Beaucoup d’argent a été investi dans ces dispositifs, quisouvent n’ont pas fait la preuve de

leur valeur ajoutée. Et dans le monde du conseil, il est frappant devoir que beaucoup de consultants en sont restés à la bonne vieille feuille de calcul Excel. Les modèles algorithmiques traversent peut-être leur moment « système expert »… dont il leur faut sortir. Carles besoins sont là. J’ai vu, par exem-ple, quantité d’équipes travailler surdes prévisions de fréquentation d’une boutique ou d’un équipement

Force est de constater que l’intelligence artificielle n’a pas été d’une aide décisive dans la gestion du Covid.

DANS LA PRESSEÉTRANGÈRE

• L’épidémie de coronavirus fait toujours rage en Inde, deuxième pays le plus peuplé du monde, avec un nom-bre d’infections dépassant 1,5 million mercredi et près de 35.000 décès.

Les hôpitaux publics en Inde sont sous-équipés et ontdu mal à faire face à la crise du Covid-19. Les hôpitaux privés réclament, pour leur part, jusqu’à 800 euros par jour pour des soins intensifs, rapporte le docteur Taha Mateen dans un entretien avec RFI. Après avoir passé vingt jours dans une clinique le mois dernier dans la

ville de Surat et s’être rétabli du Covid-19, Kadar Shaikh,un promoteur immobilier indien, a été horrifié par la facture qu’il a dû régler, rapporte le quotidien britanni-que « The Guardian ».

« Le coût des soins dans un hôpital privé était énorme.Comment les personnes démunies pourraient-elles se permettre un tel traitement ? », a déclaré l’homme d’affaires à l’Agence France-Presse. « J’ai donc décidé de faire quelque chose et de contribuer à la lutte contre ce virus mortel. »

Kadar Shaikh a pu obtenir l’approbation des autori-tés locales pour convertir ses bureaux de 2.800 mètres carrés dans le Gujarat, l’Etat d’origine du Premier minis-tre indien, Narendra Modi, en un établissement de trai-tement pour soigner le nouveau coronavirus.

Le gouvernement fournit et paie le personnel, l’équi-pement médical et les médicaments, tandis que Kadar Shaikh a acheté les lits et supporte le coût du linge et del’électricité. « N’importe qui peut être admis », souligne-t-il, indépendamment de « sa caste, ses croyances ou sa

religion ». En Inde, dans les bidonvilles plus qu’ailleurs, le coronavirus se propage à une très grande vitesse. Uneétude commandée par la municipalité de Bombay, mégalopole de 20 millions d’habitants, a démontré queplus de la moitié des résidents de ses bidonvilles ont étéinfectés. Les tests sanguins effectués sur 6.936 person-nes sélectionnées au hasard par les autorités de la ville ont révélé que 57 % des habitants des bidonvilles et 16 %de non-résidents avaient des anticorps. — Kenza Halimi

Un patron indien transforme ses bureaux en unité Covid

06 // Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 Les Echos

idées&débats

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Les Echos Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 IDEES & DEBATS // 07

opinions

LE POINTDE VUE

de Jean-François Brochard, Patrick Errard et Olivier Nataf

L’avenir de notre système de santé repose sur l’innovation

Q uelles leçons en termes desanté pouvons-nous tirer de lacrise du Covid-19 ? La question

est dans toutes les têtes. Le plan Ségur entend apporter des réponses aux pro-blématiques de l’hôpital public. La question de l’indépendance sanitaire est sous les feux de la rampe.

Il manque une pierre à cet édifice : laquestion de l’innovation. Pourtant cel-le-ci a été clé dans la gestion de cette crise sanitaire. Jamais il n’a fallu aussi peu de temps pour identifier un nou-veau virus, le temps de la recherche cli-nique s’est accéléré apportant des espoirs de solutions thérapeutiques et vaccinales en un temps record, des solutions innovantes ont été mises en place pour suivre des patients atteints de maladies chroniques malgré l’engor-gement des hôpitaux, des outils de coordination sont apparus pour per-mettre aux différents acteurs (hôpi-taux, médecins) de mieux échanger. Que faut-il retenir d’autant d’innova-tions survenues en si peu de temps ?

En premier lieu, nous devons sortirdu paradigme qui veut qu’à un mal cor-responde un traitement. D’une appro-che qui veut compartimenter les inno-vations, nous devons nous orienter versune approche globale. Le nouveau coronavirus l’aura souligné : ce n’est pasun traitement, mais un ensemble de solutions (thérapeutiques, technologi-ques, numériques, organisationnelles) qui sera la clé de voûte de la santé de demain. Nous devons apprendre à éva-luer chacune de ces innovations (pas moins de 300 sont attendues dans les

aux Gafam) pour les intégrer ensemble,et proposer ainsi les meilleures répon-ses pour préserver et améliorer encore la santé des Français.

L’enjeu est de taille, puisque ce sontces « chaînes d’innovations » qui per-mettront, demain, d’améliorer le dépis-tage et le diagnostic des maladies, d’adapter le traitement pour chaque patient, et de favoriser la prise en chargeà domicile, bref soigner mieux et vivre en bonne santé. Mais ce sont aussi ces chaînes d’innovation qui contribuerontà la création de valeur. Selon France Biotech, d’ici à 2030, le secteur de la healthtech, en France, pourrait à lui seul créer 130.000 emplois pour un chif-fre d’affaires de 40 milliards d’euros.

C’est pourquoi, nous, dirigeants réu-nis au sein de l’association LIR, appe-lons ainsi à la constitution d’une « plate-forme d’échange prospectif pour l’innovation en santé ». Réunissant chercheurs, professionnels de santé et représentants du secteur médico-so-cial, les patients et les usagers, entrepre-neurs, celle-là aura vocation à aider les pouvoirs publics à anticiper la place de l’innovation dans le système de santé dedemain. Pour le bien-être des patients etla création de valeur en France.

Jean-François Brochard est président de Roche France et de l’association LIR.Patrick Errard est président d’Astellas France et trésorier du LIR.Olivier Nataf est président d’AstraZeneca France et vice-président du LIR.

cinq ans), ainsi qu’à anticiper l’impact de leurs combinaisons sur l’ensemble de la chaîne de soins, en termes de pré-vention des maladies, de changement des pratiques médicales, de nouvelles trajectoires de soins.

De plus, cette crise nous apprendque, face à l’urgence, la coopération entre le public et le privé, mais aussi entre les parties prenantes du privé, a été primordiale. Elle a permis l’accélé-ration du temps de la recherche commela mise en place de nouvelles solutions

pour les patients souffrant d’autres maladies. La Coalition Innovation Santé est un bon exemple. Des partenai-res publics et privés ont été mobilisés par l’urgence sanitaire au service des patients atteints de maladie chronique.

L’idée n’est pas de proposer naïve-ment l’esprit de coconstruction commeun remède miracle, mais plutôt de con-cevoir la santé comme un ensemble de fonctions dissociées et spécialisées qu’ilconvient de faire marcher dans un but convergent. Les décideurs de la santé auront la responsabilité de réussir à mailler ces différentes briques prove-nant du monde des entreprises bio-pharmaceutiques, des jeunes biotechs, des entreprises du secteur de la med-tech, ou du numérique (de la start-up

Jamais il n’a fallu aussi peu de temps pour identifier un nouveau virus.

LE POINTDE VUE

d’Emmanuel Maurel

Ne laissons plus les Etats-Unis faire la loi en Europe

L ’extraterritorialité du droit amé-ricain, c’est-à-dire la capacité desEtats-Unis à faire appliquer leur

droit en dehors de leurs frontières, revient sur le devant de la scène. Après avoir empêché les Européens, en parti-culier la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, d’appliquer l’Accord de Vienne avec l’Iran, ils ont désormais « Nord Stream 2 » dans leur ligne de mire. Ce gazoduc sous-marin reliant la Russie à l’Allemagne était censé voir le jour fin 2019. Pour mettre un coup d’arrêt à la finalisation du projet, les Américains avaient mis en place un pre-mier régime de sanctions, visant en par-ticulier l’entreprise suisse AllSeas, l’une des rares à disposer d’un navire capable de poser de tels pipelines.

Aujourd’hui, Washington a l’inten-tion d’aller encore plus loin, en program-mant pour septembre un nouveau trainde sanctions, qui seront rétroactives et frapperont tout acteur impliqué de près ou de loin dans Nord Stream 2 (y com-pris, dit-on, ses fournisseurs de repas !). Ce faisant, les Etats-Unis brutalisent nonseulement le droit, mais aussi leurs alliés européens, dont ils n’apprécient guère les velléités d’indépendance éco-nomique comme énergétique.

Car il ne faut pas être dupe. L’objet duprojet de loi du Congrès, porté entre autres par Ted Cruz, sénateur républi-cain du Texas et de son très coûteux gaz de schiste, ne vise pas à « protéger la sécu-rité énergétique de l’Europe ». En voulant soit nous obliger à acheter leur gaz, peu rentable et écologiquement désastreux, soit à nous contenter des gazoducs pas-

décider ; et pas aux Etats-Unis dont le Pentagone, le département d’Etat ou la Maison-Blanche pourraient estimer qu’il va à l’encontre de leurs intérêts. Si ceux-là manient de longue date le droit comme une arme économique et politi-que, il nous revient à nous, Européens, de maintenir cette arme hors de portée de notre territoire.

Dans sa réponse à la question écriteque je lui ai adressée, le haut représen-tant de l’Union, Monsieur Borrell, s’est cantonné à qualifier ces sanctions « d’inacceptables et contraires au droit international ». Cette prise de position, certes claire mais peu concrète sur la marche à suivre d’ici septembre et au-delà, n’est pas de nature à rassurer les parlementaires de tout bord qui ont tiré la sonnette d’alarme. L’Union semble se contenter d’attendre une alternance à Washington… mais la plupart des démocrates soutiennent aussi ces sanc-tions !

Seule l’Allemagne, directementimpactée par ces décisions, monte aujourd’hui au créneau. Or il en va de la souveraineté des Etats européens. A ce dossier hautement politique, il faut une réponse européenne forte et solidaire. Sinous ne restons pas maîtres des règles du jeu au sein même de notre continent,cela donnera des arguments supplé-mentaires à ceux qui voient dans l’Europe la cause de tous les problèmes.

Emmanuel Maurel est député européen, membre du groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique.

sant par la très instable Ukraine, leur tri-butaire dans la région, les Etats-Unis nous maintiennent sous leur tutelle stratégique et politique.

Au-delà des aspects strictement éco-nomiques, le diktat sur Nord Stream 2 revêt en effet une dimension géopoliti-que. La question n’est pas simplement d’être pour ou contre ce projet. Il s’agit desavoir si nous avons la volonté, nous Européens, de refuser qu’un Etat étran-ger, quel qu’il soit, s’ingère dans nos affai-res internes.

La subordination du Vieux Continentau grand frère américain est devenue tout aussi obsolète qu’inacceptable. Elle doit donc être fermement et définitive-ment rangée dans les tiroirs de l’histoire.Il serait tragique et humiliant d’acceptersur notre sol une telle extension du domaine de la loi américaine — et d’en subir les très graves conséquences poli-tiques pour la crédibilité du projet euro-péen.

Qu’adviendrait-il si, un jour, l’Europedécidait par exemple de se doter d’une véritable défense commune ? Quelle que soit l’appréciation de fond que l’on porte sur cet objectif, c’est à nous d’en

La subordinationdu Vieux Continent au grand frère américain est devenue tout aussi obsolète qu’inacceptable.

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et se défendre contre ce qui est perçu commeune attaque de leur personne, plutôt qu’à procéder à une introspection et à réfléchir aux gains individuels et collectifs qu’ils pour-raient tirer d’un changement de leurs com-portements.

Ces pratiques excèdent d’ailleurs très lar-gement la question sanitaire, où elles sont envérité assez bien identifiées et ont fait l’objet de très nombreuses études. Elles s’appli-quent à bien des sujets d’intérêt général, comme l’environnement. Quand Greta Thu-nberg déclare, à propos du réchauffement climatique, « I want you to panic », elle donneprise aux mêmes résistances : pour une par-tie de la population, l’injonction à paniquer aun effet repoussoir. Elle conforte certes ceux qui sont déjà convaincus qu’il faut accélérer la conversion écologiste, quand elle génère, au contraire, des affects négatifs chez ceux qui ne veulent pas l’entendre – on ne compte plus les opposants qui s’en sont pris à son âgeou à son expertise, ou les stratégies d’évite-ment, pour ne pas assumer la dissonance cognitive que cet argument peut susciter.

En réalité, si l’on voulait éviter d’en appelerà l’Etat pour régimenter l’ensemble de nos comportements en société – demande qui aboutit à des guides ubuesques de déconfine-ment scolaire de 62 pages… –, il vaudrait mieux que la puissance publique, comme lesentreprises privées, essaient de comprendre pourquoi certains éprouvent une réticence àporter un masque ou à adopter les gestes bar-rières, et s’appuient sur une compréhension réelle des mécanismes de formation des atti-

tudes, de changement de comportement et sur la façon de contourner les résistances au changement. Ce qui suppose de mieux iden-tifier ceux que l’on souhaite convaincre, en quels messagers ils ont confiance, d’identi-fier leurs points de blocage, de porter atten-tion à ce qui importe pour eux et à ce qui leurimporte moins. Est-ce l’inconfort du port du masque ? Le manque ou la dégradation des interactions sociales ? L’environnement dans lequel ils évoluent ? Leur confiance en eux ? Leur conviction qu’ils passeront entre les gouttes ? En un mot, c’est en se mettant à la place des autres plutôt qu’en s’appuyant sur ce qui marche pour soi qu’on sera en mesure de déployer des stratégies de persua-sion plus efficaces. Cela commence par éviterle faux consensus : c’est-à-dire la tendance à croire que nos jugements sur ce qu’il est opportun de faire ou de ne pas faire sont trèslargement partagés. n

François-Xavier Demoures est expert en stratégie d’opinion.Cloé Morin est directrice de l’Observatoire de l’opinion à la Fondation Jean-Jaurès.

L’utilisation contraignante de la « norme sociale » génère dans une part de la population l’effet inverse de celui recherché.

LE POINTDE VUE

de François-Xavier Demoures et Chloé Morin

Port du masque : jusqu’où faut-il aller dans la contrainte ?

A vec la reprise épidémique, le débatsur les gestes barrières et le port dumasque reprend de plus belle. Une

vague d’indignation parcourt médias et réseaux sociaux face à des comportements jugés irresponsables : ceux des « jeunes », notamment, montrés en train de danser, col-lés les uns aux autres et sans masque, sur les plages et autres lieux de fête improvisés. Unequestion revient dans la conversation : jus-qu’où doit-on aller dans la contrainte ? Faut-ilpasser par la loi et la menace de sanctions pour inciter les citoyens à modifier leurs comportements ?

Aux partisans de la responsabilité indivi-duelle, qui parient sur le civisme, s’opposent ceux qui ne veulent pas prendre le risque de remettre leur santé entre les mains de « Fran-çais indisciplinés ». Dans un pays comme le nôtre, où la défiance est forte, ils en appellentà l’Etat pour réglementer jusqu’au plus petit détail de la vie collective. Si la contrainte effective n’est pas là – ou si elle ne suffit pas –, la tentation est grande de chercher à imposerles comportements sanitaires vertueux en pointant du doigt les récalcitrants, en cher-chant à susciter chez eux un sentiment de honte ou de culpabilité, ou plus encore en lesdésignant à la vindicte populaire.

Ce « blame game » donne actuellementlieu à de virulents débats aux Etats-Unis. On s’interroge sur la légitimité de ces pratiques : les autorités ou les individus qui me repro-chent de ne pas me conformer à la règle sont-ils les mieux à même de me faire la leçon ? Ons’interroge plus encore sur l’efficacité de ce type de message : chercher à susciter en eux un sentiment de culpabilité, est-ce pertinent pour obtenir un changement de comporte-ment ? C’est, semble-t-il, le contraire qui l’emporte : en réaction à ces campagnes, on voit s’exprimer de plus en plus de récalci-trants, qui font du non-port du masque le symbole d’une insoumission. Insoumission à une « élite déconnectée » qui incarne tout cequ’ils abhorrent ; insoumission à des règles qu’ils perçoivent comme moralisatrices ou infantilisantes. Loin de réussir à changer tous les comportements, l’utilisation contrai-gnante de la « norme sociale » génère donc dans une part de la population l’effet inverse de celui recherché : certains contre-argu-menteront ; d’autres se sentiront plutôt con-fortés dans leur première attitude ; d’autres encore s’en prendront au messager, à ce qu’il représente, à ses propres valeurs.

Bref, les méthodes du « name and shame »ou les « blame games » tendent à nourrir unerésistance au changement, dont les consé-quences sont parfois plus négatives que l’effetrecherché. Comme le disent les spécialistes du management : « When there is blame, there is no learning. » Mettre les salariés – oucitoyens – en position d’accusés, sur la défen-sive, les incite à se figer, à tenir leurs positions

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Page 8: Les Echos - 31 07 2020

08 // SÉRIE D'ÉTÉ Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 Les Echos

par LE BARON DE S. Sous ce pseudo se dissimule un familier du pouvoir et de ceux qui l’occupent,

dont l’identité surprendrait et amuserait beaucoup. Ô lecteur ! Si nous pouvions la révéler…

même cérémonie). Etait aussi du voyage son Pre-mier ministre, l’entraîneur Didier Deschamps. Sarkozy n’avait composé son gouvernement quede membres de la société civile, jouant pleine-ment l’hyper-présidence mais, cette fois-ci, effi-cace, sans s’abîmer dans les combinaisons politi-ques peu ragoûtantes.

Emmanuel Macron les attendait, dans la courd’honneur du Palais des Papes, accompagné de Brigitte, sobrement vêtue d’un tailleur bleu ciel Dior. Lui-même portait une lourde cape rouge qui ne le quittait plus, symbole de la continuité de l’histoire de la ville et de son rôle dans le royaume des hommes. Sa nouvelle affectation avait nourri des élans mystiques. Il n’était pas rare de le croiser en génuflexion, quand ce n’était pas couché à même le sol les bras en croix,devant l’autel de la paroissiale Sainte Agricole ou de l’une des dix autres splendeurs ecclésialesde la ville. A l’arrivée de la délégation française, on entendit les Olifants. Puis un roulement de tambour.

« Bienvenue au président de la République fran-çaise, grand protecteur des arts et lettres. Bienvenucher Nicolas, notre ami. Nous allons ensemble inaugurer une création unique : “Figure, défigure et refigure”. Elle a été écrite par des auteurs, des musiciens, des cinéastes des cinq continents. Elle retrace l’histoire cachée du monde, de ses souffran-ces tues, de ses peuples silencieux, de ses nervures secrètes. C’est un opéra/pièce/film/happening/autre chose, qui se déroule en une journée. 24 heu-res de représentations, 168 langues, 2.322 artistes,

100 nationalités, 19 scènes, 612 écrans. Et lesressources uniques de la technologie grâceau soutien d’Apple, de Microsoft, de Goo-gle et de WeChat. »

L e président Sarkozy avait tenu sapromesse, comme toujours. LesEtats du Pop, ainsi qu’EmmanuelMacron avait tenu à ce qu’ils s’appe-lassent, entreprise privée à capital

semi-public, avaient obtenu par décret prési-dentiel le statut d’autonomie. Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel avait tenté,dans un dernier geste rageur, de l’empêcher, arguant du caractère indivisible de la Républi-que. Mais il s’était vu opposer une fin de non-re-cevoir sèche et sans appel : « Dis donc m’sieur l’président, vous êtes plus sous Flamby ici, quand je décide c’est qu’c’est moi qu’est le chef vous voyez ? Surtout que l’indivisibilité elle a bon dos. Et la Corse ? Les Dom-Tom ? Allez, allez, Laurent,vous signez, on n’en parle plus. Ou bien je passeraipar le référendum et j’en profiterai pour mettre unterme à votre mandat. »

L’ex-président Macron, désormais présidentgénéral de la société des Etats du Pop, avait déménagé, en toute modestie, au Palais des Papes. Il avait lancé immédiatement de grands travaux, réussi une levée de fonds gigantesque auprès de divers milliardaires philanthropes dumonde entier à qui il avait fait les yeux doux comme il s’y entendait si bien, acheté de très nombreux terrains pour reconstituer l’ancien Comtat Venaissin qui, de 1274 à 1791 avait été undomaine pontifical. Le long du Rhône et de la Durance, il avait installé un réseau de transport et d’approvisionnement hydraulique révolu-tionnaire sur le plan écologique et avait arrimé de loin en loin sur les berges des bateaux-lavoirsde théâtre ondulant. Il entreprit de décloisonnerle centre-ville historique et les banlieues mal famées en lançant le programme « Par-delà les remparts » : on achetait les barres de HLM, on les détruisait, on réimplantait les habitantsmaghrébins et gitans dans des mas à la campa-gne cependant qu’on installait des compagniesde théâtre, des studios de cinéma, des cabines

d’enregistrement, des ateliers de peintre sur l’emprise des anciennes cités. Le tout, à coups degrands concours d’architecture pour lesquels rivalisaient tous les prix Pritzker de la planète. Les habitants de la ville, un peu étonnés de ce bouleversement, au point d’avoir surnommé Macron « le Fada », s’y habituèrent finalement ety prirent même goût. Eric Zemmour, coiffeur célèbre du centre-ville tant pour ses tarifs attrac-tifs que pour son homonyme télévisuel, déclara à« La Provence » : « Lui au moins, il coupe pas les cheveux en quatre. »

L’heure était aux projets. Il réforma. Il connutla mélancolie des réunions interminables, les froids réveils dans le Palais des Papes, l’étourdis-sement des chantiers et des idées, l’amertume des dépassements de devis.

Au bout de quelques mois, Avignonétait devenue la capitale mondiale dela culture. Le modèle révolution-naire qu’il avait lancé se développait

par une loi d’entropie artistique inouïe. Des hôtels de luxe en matériaux biodégradables poussaient comme des champignons. Des pro-moteurs avaient lancé un programme d’éco-vil-las pour milliardaires sur l’île de la Barthelasse. Tous les milieux branchés de la planète avaient les yeux tournés vers l’exception culturelle vau-clusienne. La victoire était totale, urbi et orbi. Il avait fait la une du « Washington Post », du « Quotidien du Peuple » et de cent autres jour-naux. Les télévisions campaient à l’ombre du Pont Saint-Bénézet.

Le président Sarkozy, qui avait triomphale-ment remporté l’élection dès le premier tour, y descendit pour la Toussaint, comme il l’avait pro-mis, à la veille de l’ouverture de ce qui s’appelait dorénavant la 2e saison. Le festival de la ville-Etat-entreprise battait son plein en permanence et offrait désormais 4 sessions de création par an.

Le président était accompagné de son minis-tre de la Culture, Michel Houellebecq, qui avait mis pour l’occasion son plus beau costume (unejaquette un peu ancien régime qui lui avait servi pour son mariage) ainsi que son plus beau dentier (également utilisé pour cette

Sarkozy se tourna discrètement vers Des-champs qui n’en menait pas large et lui mur-mura à l’oreille : « 24 heures… Eh bah mon Didier,on n’est pas dans la merde. »

Le cocktail battait son plein à la Société, navireamiral de la galaxie Costes sur la place Saint-Germain-des-Près. Tous les beautiful people de Paris se pressaient, rigolant entre eux, un verre de Spritz et une cigarette Vogue à la main. Vin-cent Lindon, moqueur, expliquait à Catherine Deneuve que l’autodérision était la qualité prin-cipale des acteurs par rapport aux politiques. Fabrice Luchini et Adèle Haenel faisaient hurlerde rire l’assistance en rivalisant dans un con-cours d’imitation de l’un par l’autre. Hervé Temime plastronait au milieu de Ladj Ly, de Juliette Binoche et de tant d’autres en racontantde croustillantes anecdotes de Palais. Dupond-Moretti lui disputait la vedette.

C ’était Dominique Besnehard, lagrande star de la soirée. Le plusgrand agent français s’était recon-verti en producteur et il multipliait

les succès. Il avait invité tout ce beau monde à l’avant-première d’un film comique qui allait faire grand bruit et nombre d’entrées. Il bavar-dait avec Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron, également de la partie.

Brigitte lui dit : « Bon, les comédiens sontraillés, mais vous ne nous avez pas manqués non plus. » Emmanuel en rajouta : « Ah oui, nous pourrions vous en vouloir. » « Mais mon p’tit Dominique, lui dit Sarkozy, vous nous avez pas dit, comment qu’ça vous est venue une idée aussi géniale ? Moi j’aime bien savoir comment les gensqu’ont des idées ils font pour les avoir. »

« Oh c’est tout bête messieurs les présidents,répondit le héros du jour de sa petite voix zozo-tante cachant des trésors de malice et d’intelli-gence, j’ai eu l’idée comme ça un été, au Flore, en lisant un feuilleton dans “Les Echos”. Ça s’appe-lait : “Les People se rebiffent”. J’ai repris les droits et j’en ai fait un film. Franchement, je vous remer-cie d’avoir joué le jeu. Que les acteurs jouent leur rôle, c’est cool. Mais vous, c’est génial. Même Lalle-ment est content. » n

Blow UpEmmanuel Macron a décidé d’abdiquer pour ne s’occuper que du Festival d’Avignon et Nicolas Sarkozy se fait élire président.

L’ex-président Macron, désormais président général de la société des Etats du Pop, avait déménagé, en toute modestie, au Palais des Papes.

LES PEOPLE SE REBIFFENT14/14

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Page 9: Les Echos - 31 07 2020

Les Echos Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 SÉRIE D'ÉTÉ // 09

Illustration Pascal Garnier

CES CRISES DE DETTES QUI ONT MARQUÉ L’HISTOIRESÉRIE D’ÉTÉ

par Kevin Badeau

D ébut août 1982. C’est la panique àMexico. I l ne reste plus que180 millions de dollars dans lescaisses de l’Etat, alors que le paysfait face à une échéance de rem-

boursement de dette de 300 millions le 23 du mois. Le Mexique ne peut pas payer. Ni même emprunter pour rembourser, car les banques internationales n’ont plus confiance. Il ne reste qu’une option : le défaut de paiement. Impensa-ble pour la communauté financière ! C’est la catastrophe.

Pour comprendre comment le Mexique enest arrivé là, il faut revenir dix ans en arrière. Ladécennie 1970 est celle de toutes les promesses.Le Mexique connaît « une vague de prospérité enfiévrée », dira plus tard le prix Nobel d’écono-mie Paul Krugman. Le pays peut compter sur l’exploitation de ses mines d’argent, de zinc et de fer. Il découvre aussi d’importants gise-ments de pétrole. Son PIB progresse de 3 à 9 % l’an. Les banques prêtent alors sans trop regar-der. La dette extérieure mexicaine passe tran-quillement de 6 à 80 milliards de dollars entre 1970 et 1981. C’est colossal, mais personnene s’en inquiète puisque le revenu des exporta-tions mexicaines est supérieur au coût de la dette. « No problemo ». Sauf que tout va très vite s’effondrer.

Les premiers signes d’un retournement appa-raissent de l’autre côté de la frontière, aux Etats-Unis. L’inflation y atteint 14 % en mars 1980. Un niveau insoutenable. Pour casser la hausse des prix, le tout-puissant gouverneur de la Réserve fédérale américaine (Fed), Paul Volcker, remonte le taux d’intérêt américain à court terme, qui culmine à 20 % en 1981. Cette politiquemonétaire fait grimper le dollar. Elle augmente mécaniquement la charge de la dette externe duMexique libellée en dollars, d’autant plus que

certaines créances sont à taux variable. Le dur-cissement brutal de la politique monétaire amé-ricaine pèse aussi sur la croissance mondiale, très affaiblie jusqu’en 1982. Les Etats-Unis, le Japon et d’autres pays entrent en récession. Le commerce international ralentit. Les revenus duMexique baissent.

Panique généraleDonc, le 14 de ce mois d’août 1982, le ministre mexicain des Finances, Jesús Silva Herzog, s’envole les poches vides à Washington pour demander l’aide du Fonds monétaire internatio-nal (FMI), alors dirigé par le Français Jacques deLarosière. « Lorsque le ministre des Finances du Mexique est venu m’annoncer un défaut immi-nent, je lui ai dit : “Je crois préférable de procéder autrement et ne pas annoncer un défaut immi-nent” », se souvient l’ancien directeur général duFMI, qui nous rejoue la scène. « Mais je ne peux plus payer, je n’ai plus la liquidité pour les échéan-ces à venir, c’est fini », rétorque alors le Mexicain au Français. « J’ai compris, mais il y a des maniè-res plus intelligentes que le défaut ouvert pour trai-ter le problème », le rassure le patron du FMI.

Plutôt qu’un défaut tabou, ce sera d’abord unmoratoire. Le Mexique annonce le 20 août qu’il suspend ses paiements pour six mois. Même si cette décision est plus « soft » que le défaut pur, elle déclenche la panique générale. Les banquesse retirent des marchés de dette publique de nombreux pays en développement. Très vite, l’Argentine frôle à son tour le défaut (novem-bre 1982), suivie du Brésil (décembre 1982) et du Pérou (mars 1983) . D ’autres suivront (Venezuela, Costa Rica, Equateur, Uruguay…).

Comme le Mexique, toute l’Amérique latines’était lourdement endettée. De 1970 à 1980, la dette extérieure du sous-continent est passée de40 à 240 milliards de dollars. « Les gouverne-

ments ont accepté des prêts internationaux pour contourner les problèmes structurels associés à une réorganisation de leur économie », écrira plustard Ennio Rodriguez, ancien ministre respon-sable de la dette du Costa Rica. Une option qu’encourageaient certaines banques, inondées de pétrodollars. Résultat : « Les grandes banquesinternationales avaient quatre à sept fois plus d’expositions qu’elles ne possédaient de fonds pro-pres, rappelle Jacques de Larosière. En cas de défaut, elles auraient fait faillite. »

C’est dans ce contexte qu’émerge un « forum »d’institutions publiques, avec le FMI pour chef d’orchestre. Dès 1982, le Fonds planche sur le dossier mexicain. Plus tard sur celui des voisins latino-américains. Paul Volcker et Jacques de Larosière demandent aux banques créancières de « rester debout ». L’analyse de l’époque veut que les Etats endettés rencontrent davantage unproblème de liquidité que de solvabilité. Pas de panique, donc. L’Amérique latine pourra rem-bourser, dit-on, à condition qu’on lui prête encore et que ses comptes publics s’assainissent.

Les banquiers grincent des dents. Soit ilsaccordent une rallonge pour que les Etats rem-boursent leurs dettes par de nouveaux emprunts, soit ils font l’impasse sur leurs dus et le système bancaire s’effondre. Les banques acceptent. Le système bancaire est sauvé. Cette solution coopérative – une première mondiale –se met très vite en train. Une centaine de restruc-turations de dette suivront.

Le FMI met lui aussi la main à la poche. Il condi-tionne ses financements à des pratiques de « bonnegouvernance », les fameux programmes d’ajuste-ment structurels. A savoir, des réformes d’inspira-tion libérale visant à diminuer le rôle de l’Etat dansl’économie et à réduire le poids des déficits. Au pro-gramme : austérité budgétaire stricte, libéralisa-tion du commerce extérieur, privatisation des

entreprises publiques… On a parlé de potion amère, puis de « Consensus de Washington ».

Ces réformes ont des effets sociaux massifs.Toute l’épargne intérieure et la création de richesse sont consacrées à la dette. Le niveau de vie, déjà bien bas, est amputé. « Pour le peuple [mexicain], le prix à payer est très élevé, écrira l’économiste Jacques-Marie Vaslin. Les salaires réels chutent de 40 % entre 1981 et 1989. »

De la pauvreté naît la colère. En 1984, desémeutes éclatent dans toute l’Amérique latine, menées par des habitants peu aisés qui n’arri-vent plus à joindre les deux bouts. Le 8 mars, lesBoliviens lancent une grève générale de plu-sieurs jours. Communications téléphoniques coupées, routes barrées, ravitaillement en essence compliqué. Les mineurs, fer de lance dumouvement, réclament 500 % d’augmentation de salaire et une indexation sur la hausse des prix. Ces revendications, à première vue exagé-rées, sont pourtant bien en deçà de la terrible inflation qui frappe le pays : +2.700 % en 1984 ! Ilfaut des kilos de bolivianos pour s’offrir un sac depommes de terre. C’est la descente en enfer.

L’hyperinflation frappe toute l’Amériquelatine. Le journaliste Daniel Bastien, des « Echos », se souvient de cette scène étonnante en Argentine : « Les prix grimpaient tellement vite qu’ils n’étaient même plus indiqués dans les rayons des supérettes. Le gérant du magasin devaitles annoncer au micro ! »

Les Etats-Unis sentent bien que l’hémisphèresud du continent ne parviendra pas à sortir de l’ornière. En 1985, le secrétaire au Trésor, James Baker, propose des prêts supplémentaires de 20 milliards de dollars sur trois ans à quinze paystrès endettés, essentiellement en Amérique latine. La philosophie est qu’il n’y aura pas de

remboursement des créances sans retour de la croissance. La communauté internationale applaudit. Mais le « plan Baker » se solde par unéchec… Les banques commerciales, trop expo-sées, rechignent à prendre davantage de risques.

Il faut attendre 1987 pour que s’ouvre un nou-veau chapitre. Jacques de Larosière et Paul Volc-ker, qui ont évité l’effondrement bancaire, quit-tent leurs postes. Surtout, l’analyse selon laquelleles pays endettés étaient en capacité de tout rem-bourser ne tient plus. En décembre, la Bank of Boston décide d’effacer 200 millions de dollars deprêts à des pays du tiers-monde. C’est bien la preuve que les banques ne se font plus guère d’illusion. « Clairement, on s’aperçoit que les pays latino-américains ne sont pas solvables », souffle un spécialiste du sujet. Un mythe s’effondre.

Il n’y a plus le choix. Il faut agir. Vite. Le spectredu « collapse » n’est pas loin. Nicholas Brady, secrétaire au Trésor de George Bush père, con-cocte un nouveau plan en mai 1989. Il repose surune annulation partielle de la dette extérieure. Les banquiers – tant bien que mal – finissent parse résoudre à une perte en valeur nominale ou en intérêts. En échange : de nouveaux titres obli-gataires d’une maturité plus longue. Et surtout lagarantie de remboursement des autorités monétaires internationales. Une sorte de sociali-sation des pertes… à l’échelle internationale !

Le fardeau de la dette s’allège enfin. Le Brésil etle Mexique ont obtenu des banques une réduc-tion de 35 % de leur dette commerciale. Après avoir culminé à 472 milliards de dollars en 1987,l’encours de la dette latino-américaine reflux à 429 milliards en 1991, selon les statistiques de la Banque mondiale. L’Argentine, la Bolivie, le Chili, le Salvador, le Honduras, le Nicaragua et l’Uruguay respirent enfin. En moyenne, sur l’ensemble de ces sept pays, la dette ne repré-sente que 37 % du PIB contre 64 % quatre ans plus tôt. L’hyperinflation se calme. La crois-sance, divisée par quatre pendant les années 1980 à 1988, repart enfin, même si c’est de manière très inégale.

Il aura donc fallu dix longues années pour queles pays sud-américains, et en particulier le Mexique, quittent cette zone de turbulence éco-nomique extrême. « Una década perdida », selonl’expression consacrée. Une décennie perdue.

Crise mexicaine : la descente aux enfers d’un continent

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Comme le Mexique, toute l’Amérique latine s’était lourdement endettée. De 1970 à 1980, la dette extérieure du sous-continent est passée de 40 à 240 milliards de dollars.

6Et lundi Notre nouvelle série sur la saga des Agnelli – Le Senatore Agnelli et le mystère du limogeage de Malaparte

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« Quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console. » Talleyrand n’est plus là pour conseiller les grands de ce monde, mais ses petites phrases n’ont rien perdu de leur pertinence. A l’heure où les grands groupes français comme internationaux font leurs comptes d’une première moitié d’année catastrophique, nombreux sont ceux pouvant se dire que le choc a été rude et qu’ils souffrent, mais qu’en relatif, ils ont fait preuve de résilience.

Comme toujours, la crise va contribuer à faire le tri, etnombre de nos champions tricolores pourraient bien une fois l’orage passé se retrouver moins affaibli que d’autres. Eux verront le verre à moitié plein, alors que les PME, les ETI ou certains concurrents moins soutenus par leurs pouvoirs publics ou entrés très endettés dans le gel de l’économie manquent déjà d’oxygène.

Côté bonne nouvelle, les géants du CAC 40 prouvent globalement qu’ils sont en mesure d’encaisser un choc d’une violence aussi inattendue qu’inouïe. Les chiffres d’affaires se sont écroulés comme jamais, les marges ont fondu, mais de nombreuses entreprises restent

bénéficiaires et semblent enmesure de se sortir rapidementde cette tempête conjoncturelle,pour peu qu’une seconde vagueépidémique ne vienne pasétouffer les premiers signauxde la reprise. Les groupes de luxe,les acteurs de la grandeconsommation et de ladistribution, les opérateurstélécoms et même certainsindustriels de biensd’équipement ou de la chimie ontsouffert, mais disposent d’unevéritable capacité de rebond.

Côté mauvaise nouvelle, ilse confirme néanmoins que lesentreprises entrées fragiliséesdans la récession ou celles quivont devoir faire face à unechute durable de la demande ne sont déjà plus dans une criseconjoncturelle, mais bienstructurelle. D’Air France à

Renault en passant par EDF ou la SNCF, les mois qui viennent s’annoncent particulièrement difficiles. Même Airbus et un secteur aéronautique à qui tout souriait doivent se préparer à un long hiver.

Prier pour une reprise en V de la demande ne suffirapas pour tirer d’affaire tous les soldats malades du capitalisme tricolore. Révélateur de faiblesses, la crise va contraindre de nombreux groupes à de très lourdes restructurations. Certains ont commencé à tailler dans leurs effectifs, d’autres vivent encore dans le formol d’un chômage partiel qui ne fait que retarder l’heure de vérité. Après la crise sanitaire et économique, une crise sociale semble inéluctable. Pour atténuer le choc, certains comme la SNCF ou EDF devront sans doute vendre quelques précieux actifs. D’autres devront peut-être tout simplement se vendre. Le tri qui s’annonce va rebattre bien des cartes.

(Lire nos informationsPages 12 à 17

L’ÉDITORIAL DES « ÉCHOS »

L’heure du tri

Certains acteurs très fragilisés vont devoir se restructurer, céder des actifs, voire se vendre.

Par David Barroux

LA PHOTO DU JOUR

LA NBA REDÉCOLLE Suspendu pour cause de Covid-19, le championnat de basket professionnel nord-américain a repris dans la nuit de jeudi à vendredi avec la rencontre opposant Utah Jazz aux New Orleans Pelicans et le derby de Los Angeles, avec la confrontation entre les Lakers et les Clippers. Un derby loin de se jouerà domicile. La NBA a dû s’installer au Disney World d’Orlando en Floride, où se disputeront 88 matchs à huis clos en quinze jours pour clore sa phase régulière. Leséquipes ont pu se roder lors de matchs préparatoires (notre photo). Photo Jessee D. Garrabrant NBAE via Getty images/AFP

DERNIÈRE HEURE

Pékin s’attaque encore à Hong Kong

'CHINE – Les candidaturesaux législatives hongkongai-ses d’une dizaine de mili-

tants prodémocratie, parmi lesquels Joshua Wong, ont été invalidées jeudi, après l’arrestation de quatre étudiants la veille, l’oppo-sition dénonçant la « Terreur » dans laquelle Pékin chercherait à plonger l’ex-colonie britannique. Un an après des manifestations sans précédent depuis sa rétroces-sion en 1997, la région semi-auto-nome connaît une reprise en main par le pouvoir chinois depuis qu’il lui a imposé fin juin une loi contro-versée sur la sécurité nationale.

Décès de l’ancien président de Taïwan

'ASIE – L’ancien président deTaïwan, Lee Teng-hui, sur-nommé « M. Démocratie »

pour son rôle dans la transition politique du pays après la dicta-ture, est mort jeudi à l’âge de 97 ans, a annoncé l’hôpital où il était soigné. Reconnu comme l’un des artisans de la transformation de Taïwan en un pays libre et moderne après des décennies de dictature, il était resté président de 1988 à 2000. Il était devenu une figure de proue du mouve-ment visant à faire reconnaître l’île comme un Etat souverain sur la scène internationale.

Mort de l’ancien garde des Sceaux Albin Chalandon

'PERSONNALITÉ – L’anciengarde des Sceaux et ex-PDGd’Elf-Aquitaine Albin Cha-

landon est décédé à l’âge de 100 ans, a annoncé jeudi le minis-tre de la Justice, Eric Dupond-Mo-retti, saluant un « grand serviteur » de la République. Ancien ministre de l’Equipement et du Logement, il est aussi le père des « chalandon-nettes », ces 65.000 maisons indivi-duelles bon marché construites entre 1970 et 1972. Mais certaines vont rencontrer des problèmes techniques, provoquant le mécon-tentement de leurs propriétaires.

Strasbourg : la maire écologiste abroge un arrêté anti-mendicité

'POLITIQUE – La maireécologiste de Strasbourg,Jeanne Barseghian, a abrogé

jeudi un arrêté anti-mendicité agressive pris par son prédéces-seur socialiste, jugeant qu’il « por-tait atteinte à la dignité des person-nes ». « Dans une ville où un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté, c’est la pauvreté qu’il faut combattre et non les pauvres », a-t-elle souligné. Lorsque cet arrêté avait été pris, Jeanne Barse-ghian, alors conseillère munici-pale, avait dénoncé dans une tribune « une faute politique ».

« Respiration estivale » par Sabrina Chess pour « Les Echos »

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Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020www.lesechos.fr

Emmanuel Grasland @EGrasland

C’est la réplique du berger à la bergère. Le groupe néerlandais d’optique Grandvision a annoncé jeudi avoir engagé une procé-dure d’arbitrage contre EssilorLuxottica, enréponse aux poursuites judiciaires lancées par le géant franco-italien de l’optique. Il entend « obtenir la confirmation » qu’il res-pecte bien toutes ses obligations vis-à-vis d’EssilorLuxottica.

L’initiative n’a pas été appréciée. PourEssilorLuxottica, il s’agit ni plus ni moins que d’« une tentative surprenante mais évi-dente […] pour détourner l’attention des man-quements de GrandVision ». Le groupe fran-co-italien estime même que cette « réticenceà fournir ces informations » augmente ses craintes « quant à l’ampleur des manque-ments de GrandVision à ses obligations ».

Une audience le 10 aoûtVoilà près de deux semaines, le groupe né de la fusion entre le spécialiste des montu-res de luxe Luxottica et le fabricant de ver-res ophtalmiques Essilor avait annoncé avoir lancé des poursuites judiciaires con-tre GrandVision, auprès du tribunal de Rot-terdam. Engagé depuis un an dans le rachatdu distributeur d’optique pour un montant pouvant atteindre 7,2 milliards d’euros, le propriétaire de Ray Ban, Varilux et Oakley entendait mieux « appréhender la façon dont GrandVision a géré la marche de ses affaires pendant la crise du Covid-19 ».

Or, « malgré plusieurs demandes en cesens, GrandVision n’a pas apporté ces élé-ments d’information de façon volontaire, ce qui ne laisse à EssilorLuxottica d’autre optionque celle d’engager des poursuites judiciai-res », indique le géant franco-italien de 150.000 salariés. Une audience doit se tenir dans ce cadre le 10 août.

nCAC 404.852,94 points-2,1336 % n

EUROSTOXX 503.207,56 points-2,8059 % J

EURO/DOLLAR1,1789 $4,4383 % J

ONCE D’OR1.957,65 $0,346 % n

PÉTROLE (BRENT)42,64 $-2,5371 %

DEVISES EUR/GBP 0,9041 EUR/JPY 123,843 EUR/CHF 1,0751 GBP/USD 1,3041 USD/JPY 105,057 USD/CHF 0,9121 TAUX EONIA -0,466 LIFFE EURIBOR 3 MOIS -0,458 OAT 10 ANS -0,2477 T-BONDS 10 ANS 0,5298

OPTIQUE

« GrandVision est en complet désaccordavec la demande d’EssilorLuxottica », mar-tèle de son côté le groupe néerlandais, qui estime avoir déjà fourni les informations requises dans le cadre du contrat entre les deux sociétés. D’où la décision du proprié-taire de Générale d’Optique et de GrandOp-tical de lancer une procédure d’arbitrage. En dépit de ces tensions croissantes, les

deux acteurs réaffirment, chacun de leur côté, leur volonté de mener à bien cette tran-saction dans les délais requis par leur con-trat initial. Ils ont pour cela jusqu’au 31 juillet 2021 au maximum.

Dévoilé en juillet 2019, le rachat du néer-landais GrandVision par EssilorLuxottica doit intervenir, via le rachat de la participa-tion de 77 % du holding HAL (l’holding de la

La tension monte d’un cran entre EssilorLuxottica et GrandVision

famille Van der Vorm, la deuxième fortune des Pays-Bas).

Cette transaction devait être réalisée auprix de 28 euros par action jusqu’au 31 juillet2020. Le prix se montera ensuite à 28,42 euros. Soit une hausse d’environ 80 millions d’euros, même si entre-temps, l’environnement économique a radicale-ment changé avec la crise du Covid-19. n

Le propriétaire de Ray Ban, Varilux et Oakley est engagé depuis un an dans le rachat du distributeur d’optiquepour un montant pouvant atteindre 7,2 milliards d’euros. Photo Franck Crusiaux/REA

affirme le directeur général, Ben Smith, qui a déprécié pour 520 millions d’euros d’actifs en décidant de mettre un terme prématurément à l’emploi d’Airbus A 380.Air France prévoit une réduction de 6.560 équivalents temps plein d’ici la fin de l’année 2022. De son côté, KLM a déjà obtenu 2.000 départs volontaires.

Augmentation de la detteLa direction du groupe précise avoir décalé d’un an les objectifs financiers à moyen terme. Elle annonce désormais l’objectif d’une marge opérationnelle de 7-8 % et un cash-flow libre opérationnel positif en 2025. Le niveau d’investisse-ment pour 2021 à 2024 sera d’environ 3 milliards d’euros par an en moyenne, mais reste largement flexible. Vu la situa-tion financière plus que délicate de la com-pagnie aérienne – qui a vu sa dette aug-menter de 1,8 milliard en six mois pour atteindre un total de près de 8 milliards d’euros –, le conseil d’administration du groupe précise « poursuivre ses réflexions commencées en avril dernier sur le plan de renforcement des fonds propres et quasi-fonds propres d’ici mai 2021 ». L’Etat fran-çais avait à l’époque indiqué qu’il pourrait participer à l’opération, ce qui pourrait ouvrir la voie à une renationalisation. n

Air France-KLM essuie des pertes spectaculaires

Nicolas Madelaine @NLMadelaine

La presse franco-allemande fait front commun dans son bras de fer avec Goo-gle, et bientôt d’autres plateformes. Ils espèrent que le géant du Net acceptera le principe d’un droit voisin, justifiant que Google rémunère les éditeurs pourla publicité générée sur son moteur de recherche grâce au trafic engendré par l’information.

L’Alliance de la presse d’informationgénérale (Apig), qui réunit 300 éditeursfrançais, et VG Media, un collecteur allemand de droits voisins (pas seule-ment de presse), fort de 222 sociétés détentrices de droits de l’industrie, de l’édition, de la télévision, de la radio et dela presse, se réunissent en effet pour créer une nouvelle société de gestion collective. Le but est d’« assurer conjoin-tement la négociation, la perception et la répartition du droit voisin, créé par la directive sur le droit d’auteur ».

Précédent en FranceLa France a transposé cette directive européenne depuis un an sous la hou-lette des députés David Assouline et Patrick Mignola. Mais la négociation traîne, les éditeurs estimant que Googlepropose une rémunération inaccepta-ble : moins que l’argent proposé dans son fonds d’aide à la presse de 2013, disent certains. Il faut dire que Google joue gros. Ce qu’il paiera en France pourrait créer un précédent. L’écho mondial rencontré par l’effort du gou-vernement australien pour faire payer les plateformes montre que tous les pays voulant soutenir leur presse en dif-ficulté sont aux aguets.

En tout cas, ce ne sera donc pas leCentre français d’exploitation du droit de copie, comme il en avait été question,qui gérera le droit voisin en France. La nouvelle société sera basée à Paris, avecune équipe franco-allemande. Elle sera ouverte à d’autres pays européens, le signal étant que l’axe franco-allemand peut faire bouger les choses, dit un diri-geant de média français.

Rapport de forceCette alliance change-t-elle le rapport de force ? « Il fallait l’outil d’une société de gestion collective et celle-ci envoie un signal politique », dit un autre patron depresse. VG Media a aussi l’expérience des contentieux, si nécessaire. Sur cha-cun de ces territoires, la stratégie de Google est de signer avec certains médias, pour diviser leur front et choi-sir combien il paye, disent ses détrac-teurs. En juin, il a ainsi signé des accords de licence avec certains médias en Allemagne et dans d’autres pays. VG Media ne regroupe d’ailleurs qu’un peu plus de la moitié des médiasallemands.

En France, l’Autorité de la concur-rence a enjoint en avril Google de négo-cier avec la presse. Elle doit dire le 18 août si le géant américain a négocié de bonne foi depuis les mesures con-servatoires prises dans la foulée. Ensuite, l’Autorité se prononcera sur lefait de savoir si Google abuse de sa posi-tion dominante. La cour d’appel de Paris, saisie par Google, se prononcera,elle, le 10 septembre. « L’Autorité impo-sera-t-elle un accord ? C’est ce qui comptele plus, » dit un patron de presse. n

Droits voisins de la presse : face à Google, une alliance franco-allemandePRESSE

Airbus 12, 15, 28Air Liquide 12Altice 17Amazon 19Amundi 24Apple 17, 19Bouygues Telecom 18BP 12Cafeyn 18Canal+ 19Canal+, 18Casino 28CFNR Transport 20Crédit Mutuel 23Danone 12EDF 12Facebook 18, 19

Frey 20Google 17, 18, 19Hermès 12Huawei 17Instagram 19Kering 12Lafarge-Holcim 16LVMH 12miLibris 18Nissan 13Orange 12, 17Porsche 13Qualcomm 17Renault 12, 13, 28Rhenus 20RTE 12Safran 12, 15, 28Saint-Gobain 12

Samsung 17SFR 17SFR Presse 18Shell 12Skoda 13SNCF 16Société Générale 24Tele-performance 28Tesla 13Total 12Universal Music 19Veolia 15Vivendi 19Volkswagen 13Wine Services 20

= LES ENTREPRISES CITÉES

Hermès franchit l’obstacle du coronavirusC’est un stress test dont le secteur du luxe seserait bien passé. Mais il semble réussi. Comme LVMH et Kering, Hermès est resté dans le vert au premier semestre malgré le coronavirus. // P. 14 ET «CRIBLE» P. 28

Après Suez, Veolia tombe à son tour dans le rougeVeolia, leader mondial de l’eau et des déchets, vise un retour à la normale en fin d’année. Les mois perdus avec la crise sani-taire risquent de retarder l’atteinte des objec-tifs de son plan stratégique à 2023. // P. 15

Julien Dupont-Calbo @jdupontcalbo

Il y avait peu de suspens. Frappé de plein fouet par le gel du transport aérien, Air France-KLM doit faire face à des pertes abyssales. Le groupe franco-néerlandais affiche un résultat net négatif de 4,4 mil-liards d’euros sur les six premiers mois de l’année. Les deux compagnies ont trans-porté 62 % de passagers de moins que l’an dernier sur la même période. Au deuxième trimestre, le chiffre d’affaires esttombé à 1,18 milliard, en baisse de 5,84 mil-liards sur un an… Le groupe précise dispo-ser de 14,2 milliards d’euros de liquidités oude lignes de crédit « pour faire face à la crise

et restructurer son activité ».Air France-KLM a bénéficiéd’un prêt garanti par l’Etatfrançais de 4 milliardsd’euros et d’un prêt direct deBercy de 3 milliards. LesPays-Bas ont également misla main à la poche – en injec-tant 3,4 milliards. « Ce con-texte nous pousse à accélérernotre transformation »,

AÉRIEN

Les géants de la tech face au tir nourri des députés américainsLes élus du comité antitrust de la Cham-bre des représentants ont pilonné lesPDG de Google, Facebook, Amazon etApple sur d’éventuels abus de positiondominante. // P. 19

Les banques ont supprimé 2.000 distributeurs de billets en un anLe nombre d’automates a baisséde 4,1 % en 2019 en France métro-politaine, selon un rapport de laBanque de France. Leur dispari-tion s’accélère dans les zones lesplus peuplées. // P. 25 iS

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Page 12: Les Echos - 31 07 2020

l En quelques jours, les grands noms de la Bourse de Paris ont annoncé près de 22 milliards d’euros de pertes en cumulé.l En six mois, c’est une somme qui promet un automne noir sur le plan social dans l’Hexagone.

L’heure des comptes sonne pour les grandes entreprises françaises

Julien Dupont-Calbo @jdupontcalbo

Oubliez 1929 ou 2009. A compulser les résultats financiers des grands groupes du CAC 40, la première moitié de l’année 2020 est encore plus effrayante. Ils confineraient presque au trou noir : en quelques jours, les grands noms de la Bourse de Paris ont annoncé près de 27 mil-liards d’euros de pertes en cumulé. U n e s o m m e q u i p r o m e t u n automne noir sur le plan social dansl’Hexagone.

Rares sont les grands noms ducapitalisme français à se tirer d’affaire. Il y a bien Sanofi, qui voit son chiffre d’affaires progresser et qui tient le haut du pavé avec 3,5 mil-liards de gains. Ou encore les géantstricolores du luxe mondial – LVMH, Kering, Hermès et L’Oréal –, qui res-tent largement profitables malgré lafermeture de leurs boutiques ou le confinement. Tous les autres ou presque ont vu la dernière ligne de leurs comptes virer au rouge.

Nuances de rougeDans ce jeu de massacre, on distin-gue cependant plusieurs nuances derouge. Dans la mobilité, c’est san-glant. « Touchant le fond », selon son nouveau directeur général, Luca de Meo, Renault a présenté aujourd’hui les pires résultats semestriels de sa longue histoire, avec une perte de 7,3 milliards d’euros (dont 4,8 milliards prove-nant de Nissan, c’est vrai). La SNCF affiche, de son côté, un résultat net négatif de 2,4 %, ses TGV étant désertés – quand ils roulent. Airbus, qui a pourtant l’habitude d’aligner des résultats stratosphériques, subi de plein fouet le gel du transport aérien mondial, avec une perte de 1,9 milliard. Sans oublier AirFrance-KLM, qui décroche de 4,4 milliards d’euros.

Les mastodontes de l’énergie nes’en sortent pas vraiment mieux. Total encaisse une perte de 8,3 mil-liards de dollars sur six mois, après avoir déprécié pour plus de 8 mil-liards d’actifs : le pétrolier hexago-nal est familier des performances brillantes, mais il a dû, comme ses rivaux, acter la fin de pétrole cher. Quant à EDF, il perd 700 mil-lions d’euros. Autant à cause du con-finement qu’en raison des affres des centrales nucléaires, nombreuses à l’arrêt. Saint-Gobain a également souffert de l’arrêt des chantiers.

Quid des petits fournisseurs ?D’autres enfin se sont mieux arran-gés du confinement. Danone, L’Oréal, Air Liquide, Orange, PSA (qui a signé l’un des plus beaux semestres de son secteur, un tour deforce quand on se souvient de l’état du lion il y a cinq ans), Unibail ou encore Safran ont su résister à l’ouragan. Soit parce qu’ils sont assissur un modèle solide et lucratif, soit parce que leur métier a été relative-ment épargné par les ravages de la pandémie.

Dans ce décor, les grands groupesont en général les reins assez solidespour faire le dos rond pendant la tempête. Ce n’est pas vraiment le casde leurs fournisseurs implantés sur le territoire français. Pour eux et pour l’avenir du tissu industriel fran-çais, les résultats de la semaine son-nent comme un glas.

(Lire l’éditorial de David Barroux Page 10

RÉSULTATS

deuxième trimestre. Shell et ENI ont fait de même jeudi, annonçant respectivement 17 milliards de dol-lars (14,46 milliards d’euros) et 3,5 milliards de dépréciations d’actifs. Ces dernières semaines, BP a aussi prévenu le marché que ses dépréciations pouvaient s’éle-ver à 17,5 milliards de dollars (15,5 milliards d’euros) ce trimes-tre. Le britannique publie ses résultats le 4 août.

Les sables bitumineux canadiens dans le viseurCes décisions sont emblématiques,car elles reflètent une vision plus pessimiste pour l’avenir des réser-ves de gaz et de pétrole des géants du secteur en Europe. Chez Total, ces dépréciations concernent les activités du groupe dans les sables bitumineux au Canada, ainsi que celles de gaz naturel liquéfié (GNL) en Australie. Compte tenu des coûts de produc-

si l’on met de côté ses dépréciationshors normes. Le bénéfice trimes-triel ajusté du groupe atteint 126 millions de dollars.

Ce trimestre, le choc a été sur-tout brutal dans les activités d’exploration production du groupe : les pertes de cette activité clef atteignent 209 millions de dol-lars, contre un résultat opération-nel net ajusté de plus de 2 milliardsde dollars l’an passé. En cause, la baisse des prix du pétrole et aussi lerecul de la production. Compte tenu de la politique de quotas de l’Opep, Total a réduit sa productionde 4 % au cours du trimestre.

Dans un climat de volatilité horsnorme, les activités de trading de Total lui ont néanmoins permis detraverser la tempête. Nos résultats sont « portés en grande partie par lasurperformance de nos activités de trading », a confirmé Patrick Pou-yanné, lors d’une conférence télé-phonique. La tonalité est la même

chez l’anglo-néerlandais Shell, qui évoque une performance de tra-ding, qui figure parmi « ses records historiques ».

RésilienceDans ce contexte, et en dépit des vents contraires, la progression de la dette nette de Total se limite à 4 % sur le trimestre. Les analystes saluent cette résilience. « Total vient de traverser un de ses trimes-tres les plus difficiles et conserve un bilan indemne. Cela devrait lui lais-ser de la flexibilité pour mobiliser des capitaux et engager des acquisi-tions ciblées sur les activités “amont”et dans les nouvelles énergies, tout enmaintenant son niveau de divi-dende », estiment les analystes de Citi. C’est bien le projet de Patrick Pouyanné. Il a assuré jeudi que « Total étudiera les nouvelles oppor-tunités d’acquisitions d’actifs pétro-liers à bas coûts qui pourraient sur-gir dans le contexte actuel ». n

Total assume la fin du pétrole cher et tombe dans le rouge

Sharon Wajsbrot @Sharonwaj

Ce sont les premières pertes tri-mestrielles du pétrolier depuis le krach de 2015 et elles s’élèvent à rien de moins que 8,4 milliards de dollars. A l’instar de ses concur-rents, Total a été confronté à l’effondrement des cours du baril et à une chute sans précédent de lademande mondiale ces derniers mois. Du fait de ces « circonstances tout à fait exceptionnelles », selon les termes du PDG de Total, PatrickPouyanné, le pétrolier fran-çais a déprécié un record de 8,1 milliards dollars (6,9 milliards d ’euros) d ’acti fs au t i tre du

Total engrange ses premiè-res pertes trimestrielles depuis 2015. Le pétrolier affiche 8,4 milliards de dollars de pertes nettes au deuxième trimestre.

liard lié à la crise sanitaire. Pour redresser la barre et surtout conte-nir son ratio d’endettement finan-cier, le groupe va engager une nou-velle vague de cessions d’actifs. Entre 2015 et 2020, le géant fran-çais de l’énergie s’était déjà séparé de 10 milliards d’euros d’actifs en ouvrant notamment le capital du gestionnaire de réseau de trans-port d’électricité RTE à la Caisse des Dépôts. Désormais, il s’agit de céder pour 3 milliards en deux ans.

Nouveau plan d’économieLa liste des actifs candidats est for-cément plus mince que par le passémais les équipes d’EDF sont déjà sur le pont. Début juin, Bloomberg rapportait l’ouverture de discus-sions sur une possible cession de Dalkia Wastenergy, la filiale de Dal-

kia spécialisée dans la transforma-tion de déchets.

A ces opérations viendra s’ajou-ter un nouveau plan d’économie de 500 millions d’euros qu’EDF veut mettre en œuvre pour réduire ses charges opérationnelles entre 2019 et 2022. Ceci non pas avec « des plans sociaux massifs », a assuré le PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy, mais via un programme de « non-remplacement de départs » et « des mobilités de salariés vers des activités à plus fort potentiel ». Les détails de ce plan doivent être pré-sentés en interne en septembre.

Dégradé par l’agence de notationStandard de A– à BBB+ à la fin juin, EDF a peu d’autres possibilités. Compte tenu notamment de la baisse de sa production nucléaire, le groupe vise désormais un résul-

tat d’exploitation (Ebitda) compris entre 15,2 et 15,7 milliards d’euros en2020, contre un objectif de 17,5 à 18,0 milliards annoncé avant la crise sanitaire. Dans le même temps, l’endettement net du groupes’alourdit : il atteint 42 milliards d’euros à la fin juin, contre 41 mil-liards d’euros à la fin 2019.

Le sujet est d’autant plus urgentque la crise pourrait avoir d’autres effets délétères. Le calendrier de l’EPR de Flamanville (Manche) en particulier n’est pas à l’abri de nouveaux dérapages. « Toutes les activités de construction sur site ont été temporairement interrompues entre la mi-mars et le début mai, ce qui pourrait engendrer des délais et des coûts supplémentaires », indi-que EDF qui mène actuellement une analyse d’impact.

Par ailleurs, le plan de rénovationdes centrales nucléaires qui doiventallonger leur durée de vie est aussi sous revue. Des discussions avec l’autorité de sûreté nucléaire « pourraient conduire à des investis-sements additionnels dans les annéesà venir », prévient EDF. — S. W.

4À NOTERLe juge de l’AMF a condamné, ce jour, EDF à une sanction de 5 millions d’euros pour avoir diffusé une fausse information dans un communiqué de presse du 8 octobre 2014. Il a aussi prononcé une sanction de 50.000 euros contre Henri Proglio, PDG à la date du com-muniqué litigieux

En perte, EDF se prépare à céder 3 milliards d’actifs

Le Covid-19 porte un nouveau coupdur aux finances fragiles d’EDF. Ausortir d’un semestre marqué par une chute inédite de la consomma-tion d’électricité et par une baisse dela disponibilité de son parc nucléaire, EDF affiche une perte nette de 701 millions d’euros, contreun bénéfice net de 2,5 milliards l’an passé à la même période. Le résul-tat d’exploitation (Ebitda) du groupe recule modestement de 2 %,à 8,2 milliards d’euros sur la périodemalgré un impact négatif de 1 mil-

EDF accuse une perte nette de 701 millions d’euros, contre un bénéfice de 2,5 milliards il y a un an. Le Covid a amputé son résultat d’exploitation de 1 milliard au premier semestre.

tion et en raison de la baisse des cours, une part plus grande des réserves risque de ne jamais sortir du sol. Total table désormais sur un prix du brent de 35 dollars par baril en 2020 – contre 60 dollars avant crise –, puis de 40 dollars en 2021, 50 dollars en 2022 et 60 dol-lars en 2023.

Les marchés ont légèrementsanctionné le groupe : jeudi, le titrea clôturé en baisse de 1,6 % à Paris, à 31,9 euros. A la différence de ses concurrents, ENI ou Shell, Total a décidé de maintenir son dividendeinchangé. Par ailleurs, Total est parvenu à maintenir ses résultats opérationnels en territoire positif

Les activités de trading du groupe lui ont néanmoins permis de traverser la tempête.

ENTREPRISES Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 Les Echos

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Les Echos Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 ENTREPRISES // 13

RESULTATS SEMESTRIELS 2020Progression du chiffre d’affaires de 6,01 %

Le Conseil d’Administration de SAINT JEAN GROUPE réuni le 30 juillet 2020 a arrêté les comptes semestriels 2020. Lechiffre d’affaires consolidé du premier semestre 2020 ressort à 43,1 M€, en hausse de 6,01 % par rapport au premiersemestre 2019, principalement due à l’intégration au 1er avril 2020 du chiffre d’affaires réalisé par la société DEROUXFRERES. A périmètre constant, la hausse du chiffre d’affaires est de 1,3 %. Le bénéfice net s’établit à 736 K€ en haussede 11 % et à 647 K€ à périmètre constant soit une baisse de 2,41 %.

Comptes consolidés audités IFRS(en milliers d’euros)

30.06.2020Y compris DEROUX FRERES (1)

30.06.2020Périmètre constant

30.06.2019 31.12.2019

Chiffre d’affaires 43 122 41 194 40 677 81 527

Résultat opérationnel courant 771 657 712 1 907

Coût de l’endettement financier net 35 37 67 143

Charge d’impôts (158) (128) (123) (1 193)

Résultat net part du groupe 736 647 663 3 867

Capitaux propres du groupe 70 332 70 243 66 897 69 606

Trésorerie 48 769 48 413 45 471 47 036(1) Intégrée à compter du 1er avril 2020

Le rapport financier semestriel 2020 de SAINT JEAN GROUPE sera disponible au plus tard le 7 août 2020 sur le site internetde la société : www.saint-jean-groupe.fr.

Covid-19 :La crise sanitaire a eu un impact défavorable sur le niveau d’activité et la rentabilité du groupe au cours du premier semestre2020. L’ensemble des collaborateurs a repris une activité normale sur les sites et l’équipe dirigeante reste mobilisée sur lesmesures nécessaires à la protection des salariés.

Perspectives :La société SAINT-JEAN :• continuera la construction de l’extension de l’usine de Romans, en commençant par la base logistique et la nouvelle usine

de pâtes fraîches,• investira dans le développement de la marque SAINT JEAN en augmentant notamment la publicité télévisuelle et sur le net.

La CIE AGRICOLE DE LA CRAU poursuivra dans la mesure du possible, ses démarches en vue de la cession du soldedes terrains du domaine de la Peronne.Plus généralement, la société recherche des acquisitions dans le secteur agroalimentaire.

A propos de SAINT JEAN GROUPE :Les filiales de SAINT JEAN GROUPE opèrent principalement dans le secteur de l’agro-alimentaire. SAINT JEAN, Pastier Françaisdepuis 1935, est spécialisée dans la fabrication des ravioles, quenelles, pâtes fraîches et produits traiteurs sous les marques SaintJean, Royans, Comptoir du Pastier, Ravioles de Romans et La Royale.

Contact : Marie-Christine FAURE - Tél : 04.72.52.22.00SAINT JEAN GROUPE - 59 Chemin du Moulin Carron - 69570 DARDILLYCotation : Euronext Paris compartiment C - N° Isin : FR0000060121SAINT JEAN GROUPE est éligible au PEA PME

Luca de Meo esquisse son plan stratégique pour sauver le Losange

La priorité aux marges sur la course aux volumes, déjà actée avant l’arrivée de Luca de Meo, estconfirmée. De même, la réductiondrastique de coûts fixes et varia-bles sera l’un des leviers pour redresser la marge à court terme.

• OFFENSIVE À VENIR SUR LE SEGMENT CC’est la principale évolution à attendre sur le plan commercial. « Nous sommes très forts sur les petites voitures, a-t-il rappelé, en pointant le succès de la nouvelle Clio. Mais le centre de gravité de la gamme doit être un peu plus haut. »Pour cela, « Renault doit reconqué-rir le segment C », celui des berli-nes compactes et des petits SUV, où les marges sont plus élevées. LeLosange y a eu par le passé de bel-les positions, grâce à la Megane entre autres. « Mais ces dernières années, nous avons raté la vague, déplore le dirigeant. Les Scénic, Kadjar et Koleos ne font pas les volumes dont on a besoin. »

Le futur plan produit doit yremédier. Pour l’adapter, « nous avons pris plus de décisions fortes durant les quatre dernières semai-nes que ces deux dernières années »,affirme Luca de Meo. Les pre-miers modèles actant cette inflexion stratégique sont atten-dus dans les concessions à partir de la fin 2022. Gilles Vidal, en pro-venance de PSA, sera sans doute chargé d’accompagner le mouve-

ment au niveau du design. Sur le plan industriel, la plateforme utili-sée pour les Clio et les Captur peutservir à fabriquer des voitures plusgrandes, a assuré le patron du Losange. Pas un mot, en revanche,sur les berlines haut de gamme type Talisman. Le groupe n’a guère connu la réussite sur ce cré-neau par le passé, et il ne devrait pas retenter l’aventure à court terme.

• PRIORITÉ AU MARCHÉ EUROPÉEN« Dans les deux-trois prochaines années, nous allons donner la prio-rité aux marchés qui sont capables de générer de la marge », a annoncéle dirigeant italien. Le groupe, en clair, va concentrer ses efforts commerciaux sur l’Europe, là où ilest susceptible de redresser le plusvite ses profits. Cela ne signifie pasque le constructeur va se retirer decertaines régions. Mais investir enAmérique latine pour produire des petites voitures avec une ren-tabilité qui serait aussi incertaine que longue à venir ne serait pas raisonnable au vu des finances du Losange.

• VERS UNE ORGANISATION PAR MARQUES« Il est temps pour Dacia de s’épa-nouir comme une marque à part entière », avance Luca de Meo. Au-delà de la reconnaissance des qua-lités des voitures low cost, cette déclaration pourrait présager d’un passage à une organisation par marque (et non plus par région comme aujourd’hui). Un schéma que Luca de Meo a connuchez son précédent employeur, Volkswagen.

• ALPINE CONSERVÉ POUR VENDRE DU RÊVEEn annonçant, fin mai, son plan d’économies de 2 mill iards d’euros, le groupe avait indiqué qu’il « ouvrait la réflexion sur la reconversion de l’usine de Dieppe à la fin de la production de l’Alpine A110 », ce qui laissait craindre la disparition de la marque. Arrivé depuis aux manettes, Luca de Meoécarte ce scénario : « Alpine est et devrait demeurer une marque de niche dans le futur, mais elle peut être mieux exploitée. C’est l’exempleparfait de ce que cette entreprise peut faire pour générer des émo-tions. Et dans mon monde, émo-tions signifie capacité à augmenter les prix. » — L. S.

Le futur plan stratégique de Renault doit être présenté début 2021, et Luca de Meo, qui a officiel-lement pris ses fonctions il y a un mois à peine, n’avait pas forcé-ment prévu d’en dire beaucoup avant cette date . Mais face à l’ampleur abyssale des pertes au premier semestre (7,3 milliards d’euros), le nouveau directeur général a livré jeudi quelques perspectives lors de la présenta-tion des résultats, afin d’entretenirla foi chez les salariés comme chezles investisseurs. Tour d’horizon des futures orientations.

• PSA, L’EXEMPLE À SUIVRELe nouveau patron a rendu hom-mage à plusieurs reprises au rival traditionnel de Renault : « PSA est en train de faire un travail extraor-dinaire, on est admiratifs de ce qu’ i ls ont fai t ces dernières années. » Les recettes déclinées par Carlos Tavares pour redresserle groupe seront « une source d’ins-piration, mais à la sauce Renault ».

Montée en gamme, priorité au marché européen, changement d’organisation… Le nouveau dirigeant du groupe a dévoilé jeudi plusieurs facettes de son futur plan stratégique pour sortir Renault du trou noir.

Renault « touche le fond » et encaisse des pertes historiques

Lionel Steinmann @lionelSteinmann

Le calvaire se poursuit pour Renault. Après avoir enregistré en 2019 ses premières pertes en dix ans(–141 millions d’euros), le construc-teur français a vécu un premier semestre des plus éprouvants, qui s’est soldé par une perte nette de 7,3 milliards d’euros. Le précédent record (3,1 milliards d’euros sur l’ensemble de l’exercice 2009) est largement enfoncé.

Et le constructeur se refuse ànouveau à faire des prévisions sur l’ensemble de l’exercice, faute de visibilité sur la situation sanitaire

Le Losange affiche un déficit net de 7,3 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année. Le choc du coronavirus a aggravé les difficultés structurelles du groupe, et Nissan, dans le rouge vif, plombe son partenaire français.

au quatrième trimestre. Le cons-tructeur a entamé l’année affaibli par les suites de l’affaire Ghosn, qui a perturbé la gouvernance et les relations avec l’allié Nissan. Ces dif-ficultés ont été amplifiées par la pandémie de coronavirus, qui a assommé les ventes durant plu-sieurs semaines. Plombé par des immatriculations en recul de 34,9 % (contre –28,3 % pour l’ensemble du marché), le chiffre d’affaires à périmètres et taux de changes constants a dévissé de 32,9 % sur les six premiers mois de l’année, à 18,4 milliards d’euros.

Nissan dans une très mauvaise passeConséquence, la marge opération-nelle est passée à –1,2 milliard, et le résultat d’exploitation à –2 mil-liards. Pour ne rien arranger, Nis-san traverse également une très mauvaise passe, avec des comptes qui s’enfoncent également dans le rouge. Après avoir contribué pen-dant des années à muscler les résul-

tes, la direction avait annoncé fin mai un plan visant à économiser 2 milliards d’euros sur trois ans, soit20 % de ses coûts f ixes, avec 15.000 suppressions de postes à la clé, dont 4.600 en France. L’objectif de 600 millions économisés cette année devrait être tenu, et la direc-tion ne semble pas envisager à ce stade un nouveau tour de vis sur desmesures qui avaient été calibrées avant la crise sanitaire.

Espoirs pour la suitePour entretenir l’espoir d’un réta-b l i s s e m e n t , l e g r o u p e p e u t s’appuyer sur quelques sujets de satisfaction, comme la bonne tenuedes ventes de la Clio en Europe, ou surtout celles de la ZOE, qui a dominé sur les six premiers mois del’année le marché des véhicules électriques en Europe, devant Tesla.

Les ventes de juin, par ailleurs,ont été bonnes, et le groupe espère que ce renforcement va se poursui-vre. Autre signe positif, les stocks sont nettement moins élevés qu’il y a un an (547.000 véhicules au 30 juin, soit 83.000 de moins par rapport à 2019). « La situation est sans précédent, elle n’est pas sans appel », assure Luca de Meo. Le nouveau patron a salué le travail fait chez PSA, présenté comme une« source d’inspiration », qu’il faut décliner « à la sauce Renault ». n

tats du Losange, le partenaire japo-nais les torpille cette année, avec une contribution négative de 4,8 milliards, du fait des 43 % du capital détenus par le groupe.

« Les résultats d’aujourd’hui sontun coup de semonce perturbant », a déclaré Luca de Meo, nouveau directeur général du constructeur français, venu de la marque espa-gnole Seat du groupe Volkswagen. « Nous sommes actuellement en train de toucher le fond d’une courbenégative qui remonte à plusieurs années, et probablement plus loin encore. »

La tâche s’annonce extrêmementdélicate pour le nouveau directeur général. Pour redresser ses comp-

Sujets de satisfaction, la bonne tenue des ventes de la Clio en Europe, ou surtout celles de la ZOE.

L’onde de choc de la crise n’épargne pas Volkswagen

Sur les six premiers mois de l’année, le groupe allemand a pris de plein fouet l’ouragan Covid, avec des ventes en chute de 30 % (à 3,7 millions de véhicules), un chiffre d’affaires glissant de 23 % (à 96 milliards d’euros) et une rentabilité en berne : le groupe affiche une perte opéra-tionnelle de 800 millions, très loin des +10 milliards affichés l’an dernier sur la même période. Seuls Skoda et surtout Porsche sont restés dans le vert entre janvier et juin, la marque phare Volkswa-gen encaissant une marge opérationnelle négative de 1,5 %. Même Audi, la vache à

lait de Wolfsburg, est en perte – la marque aux anneaux est en pleine refonte depuis un an. En guise de baume au cœur, les charges liées au scandale du « dieselgate » sont en baisse, à 700 millions d’euros « seulement ». Ces mauvais chiffres ris-quent de secouer encore une fois Wolfs-burg. Depuis quelques mois, le numéro un mondial de l’auto est agité par des dissen-sions internes au sein de son état-major. La position du grand patron, Herbert Diess, a été fragilisée, et le groupe peine à exécuter l’ambitieuse électrification de sa gamme.

AVIS FINANCIERS

Luca de Meo : « Nous avons pris plus de décisions fortes durant les quatre dernières semaines que ces deux dernières années ».

Pau

Barr

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/ AFP

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14 // ENTREPRISES Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 Les Echos

Demain chez votremarchand

de journaux, votrehebdomadaire

LES GAGNANTSET LES PERDANTSDES RÉSULTATSSEMESTRIELS

à suivre

ArcelorMittal enregistre une perte de 1,7 milliard de dollarsSIDÉRUGIE Le géant de la sidérurgie affiche une perte de 1,7 mil-liard de dollars au premier semestre pour un chiffre d’affairesde 26 milliards (contre 38 milliards l’an dernier), en raison de la chute de la demande mondiale d’acier. « Le deuxième trimestre, ontété l’une des périodes les plus difficiles dans l’histoire dugroupe », a commenté le PDG Lakshmi Mittal. Le groupe indique que la demande « reste significativement inférieure à la normale »et que « le rythme et le profil de la reprise reste incertain ».

Location de bateaux : Click&Boat rachète son concurrent NautalNAUTISME Le site de location de bateaux entre particuliersClick&Boat a annoncé l’acquisition de son principal concur-rent, l’espagnol Nautal, lui permettant de désormais proposer45.000 bateaux contre 35.000 avant l’opération. Click&Boat varenforcer son empreinte en particulier aux Pays-Bas, en Espa-gne et en Allemagne. Il s’agit de la troisième acquisition réaliséepar Click&Boat sur les douze derniers mois, après notammentle rachat de l’allemand Scansail, réalisé cette année.

BAE Systems à l’abri de la criseDÉFENSE Le groupe britannique de défense BAE Systems se féli-cite de dépendre de contrats au long cours, comme les avions dechasse F35, qui le mettent à l’abri de la crise du coronavirus frap-pant de plein fouet l’aéronautique civile. Le chiffre d’affaires aupremier semestre est en hausse à 9,8 milliards de livres avec unemarge brute de plus de 10 %. Le carnet de commandes culmine à46,1 milliards et BAE a repris le versement de dividendes. Pour2020, BAE promet un bénéfice à peine inférieur à celui de 2019.

Courrier : le timbre vert va dépasser 1 euro au début 2021POSTE La Poste a annoncé jeudi que les tarifs du courrieraugmenteront de 4,7 % en moyenne au 1er janvier 2021, le prixdes timbres ordinaires augmentant nettement plus pour coûtertous plus de 1 euro. Le prix du timbre vert, pour un pli distribuéen 48 heures, passera de 97 centimes à 1,08 euro tandis que celuidu timbre rouge grimpera de 1,16 à 1,28 euro. Les tarifs des colispostaux classiques (Colissimo) augmenteront parallèlement de1,6 % au 1er janvier, mais le paquet de moins de 250 grammes res-tera au même prix.

les produits de luxe ont davantage souffert.Les concurrents des deux géants français présentent égale-ment des performances contras-tées mais jamais catastrophiques. Nestlé, le géant suisse de l’alimenta-tion, a publié un bénéfice net en hausse de 18,3 % pour le premier semestre, à 5,9 milliards de francs (5,492 milliards d’euros) sous l’effet des cessions et d’acquisitions d’acti-vités. Le groupe tire profit d’une forte demande de café à domicile etd’aliments pour animaux.

Après avoir procédé en janvier àla vente de sa filiale américaine spé-cialisée dans les glaces pour un montant de 4 milliards de dollars à Froneri, le groupe suisse a finalisé en décembre dernier la vente de 60 % des charcuteries Herta à Casa Tarradellas.

La croissance organique dugroupe a néanmoins ralenti, à 2,8 %. Le géant suisse explique qu’après avoir bondi au premier tri-mestre avec la ruée sur les super-marchés, la croissance a ralenti au

trimestre suivant avec « l’impact sévère des restrictions de déplace-ment sur les activités hors foyer » et« l’utilisation, par les consomma-teurs, des stocks de denrées alimen-taires qu’ils avaient effectués ».

De son côté, Procter & Gamble, lamaison mère de Gilette, Braun, Ariel, Monsieur Propre, et d’autres marques bien connues des cha-riots, fait encore plus fort, avec une hausse organique des ventes de 6 %pour atteindre les 17,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

L’entreprise a été portée par unehausse de la demande pour les pro-duits ménagers ainsi que pour les produits de santé et de nettoyage dela peau, en particulier en Amériquedu Nord et en Chine. L’entreprise deCincinnati réussit même l’exploit de réaliser sa plus forte croissance annuelle sur les ventes de lessive et de produits d’entretien. Sur l’année,Procter vivant en exercice décalé, lechiffre d’affaires progresse de 6 % à 71 milliards de dollars, pour un résultat net de 13 milliards.

Léa Sirot @LeaSirot

L’heure n’est plus aux stocks de pré-caution. Après avoir enregistré un premier trimestre dopé par la ruée dans les supermarchés, les géants de la grande consommation affi-chent un second trimestre en baisse. Mais dans l’ensemble, com-paré à d’autres secteurs, tous ces acteurs s’en tirent à bon compte. Les clients n’avaient d’autres choix que de se nourrir et de se laver mal-gré le confinement.

Dans le rayon alimentaire,Danone a fait plus que résister. Le groupe affiche un chiffre d’affaires de 12,2 milliards d’euros, en baisse de 3,6 % seulement. Le bénéfice netdu groupe est quant à lui en repli de1,9 % au premier semestre, à 1,015 milliard d’euros. Danone explique avoir été touché par la baisse de 21 % de sa division eaux. Mais les produits laitiers et d’ori-gine végétale (qui représentent l’essentiel du chiffre d’affaires du groupe) ont vu leurs ventes pro-gresser de 3 %. La nutrition spéciali-sée (médicale ou infantile) fait pres-que aussi bien.

L'Oréal et Danone résistentAu rayon beauté, L’Oréal essuie unechute de son chiffre d’affaires de 11,7 %, à 13 milliards d’euros. Le résultat d’exploitation diminue légèrement mais atteint encore 2,4 milliards d’euros contre 2,9 mil-liards sur la même période l’an der-nier. Jean-Paul Agon, le PDG, a évo-qué « une crise d’offre plutôt que de demande ».

Les ventes de produits profes-sionnels ont chuté de moitié – les salons de coiffure et de beauté ayantfermé durant le confinement –, les produits grand public affichent des volumes quasi stables, tandis que

Frappés par la pandémie, les géants de la grande consommation affichent des résultats variant entre demande record et forte chute. Mais dans l’ensemble ils ont plutôt bien traversé la pandémie.

23 euros. Soit un plus bas depuis janvier… 1996. Une douche froide pour un groupe sorti de la procé-dure de sauvegarde et bien posi-tionné pour profiter du comporte-ment atypique des consommateursau plus fort de la crise sanitaire.

L’e-commerce progresseDe fait, au deuxième trimestre 2020,les ventes en France ont augmenté de 6 % en comparable, à 3,91 mil-liards d’euros, la légère baisse de 0,8 % dans les hypermarchés Casino étant largement compensée par la forte hausse (9,9 %) dans les supermarchés, celle, plus modérée (2,9 %) chez Monoprix, et la crois-sance « à trois chiffres » dans l’e-commerce alimentaire, indique le groupe. Globalement, l’e-com-merce a fortement progressé, de 21 %, à 499 millions. Enfin, au Brésil,l’activité a crû de 12,5 % en compara-ble, à 3,44 milliards.

Cependant, sur le semestre, lerésultat opérationnel courant (ROC) ressort en baisse de 3,6 % à taux de change constant, à 386 mil-lions d’euros. Une contre-perfor-mance qui tient au versement d’uneprime exceptionnelle versée aux salariés pour récompenser une mobilisation remarquable pendantle confinement. Sans cette prime conjoncturelle, le ROC aurait affi-ché une hausse de 7 % (seulement 2 %). « Nous nous attendions à un effet de levier opérationnel plus posi-tif », commente dans une note l’analyste spécialiste de la valeur

Malgré des ventes soute-nues dans ses magasins et sur Internet, le distributeur affiche un résultat opérationnel en baisse avec un cours au plus bas depuis 1996.

Coca-Cola se retrouve davantagesecoué par la crise. Le leader du soda (Coca-Cola, Fanta, Sprite, Minute-Maid) assume une baisse de 28 % sur son chiffre d’affaires au deuxième trimestre 2020. Le nom-bre de bouteilles et canettes distri-buées a diminué de 25 % en avril parrapport au mois précédent. Depuis,les ventes ont remonté de 10 % en juin et d’environ 5 % en juillet.

Le rival historique, PepsiCo,dépasse quant à lui des résultats tri-mestriels supérieurs aux attentes de Wall Street grâce à une hausse des ventes de sa marque Frito-Lay (producteur de Cheetos, Lay’s, Dori-tos) en Amérique du Nord - qui a compensé une demande faible pour ses sodas.

Le bénéfice net du groupe abaissé à 1,82 milliard de dollars (1,55 milliard d’euros) sur son deuxième trimestre clos le 16 juin, contre 2,11 milliards un an plus tôt. Le chiffre d’affaires de PepsiCo aprogressé de 2,4 % à 16,09 milliardsde dollars. n

Les géants de la grande consommation s’en tirent à bon compte

chez Kepler Cheuvreux, Fabienne Caron. Carrefour affiche de son côtéun ROC en progression de 29 % en dépit du versement de primes.

Signe positif, l’analyste de KeplerCheuvreux pointe la situation de cash-flow libre, à –40 millions au premier semestre, en très forte amélioration de 140 millions par rapport à la même période l’an der-nier. Elle interprète ce mouvement par « une bien meilleure variation dufonds de roulement », sans pouvoir identifier si cela provient de déve-loppement immobilier ou de paie-ment plus long. La réaction épider-mique des marchés tiendrait, notamment selon cette analyste, à ce manque de transparence dans lacommunication financière, repro-ché par certains, à commencer par Muddy Waters, la société de CarsonBlock spécialiste de la vente à découvert, qui avait mis le feu aux poudres dans une note rédigée en décembre 2015.

D’autres continuent de s’inquié-ter de la capacité du groupe à faire face à sa dette. Rallye, la maison mère de Casino, pourrait en effet setrouver en 2023 face à un « mur de dette » qui pourrait monter jusqu’à 1,153 milliard d’euros, ont estimé des analystes. S’il n’arrive pas à amé-liorer nettement ses résultats et à dégager du cash, le groupe sera con-traint d’accélérer le démantèle-ment du groupe, qui a été marqué sur le semestre écoulé par la ces-sion de Leader Price et la finalisa-tion de celle de Vindémia. n

Les performances de Casino ne rassurent pas

Les géants de la grande consommation affichent un second trimestre en baisse. Patrick Allard/REA

Antoine Boudet @Aboudet

Les magasins du groupe Casino ontfait le plein au cours du premier

semestre 2020, mais les résultats financiers du groupe de Jean-Char-les Naouri ne rassurent manifeste-ment pas les marchés financiers.

Malgré les ventes flatteuses dessupermarchés de proximité du groupe et de Cdiscount au plus fort de la pandémie de Covid-19, en France comme au Brésil, ils ont lourdement sanctionné le cours de l’action Casino. Le titre a cédé jus-qu’à 15 % de sa valeur, puis autour de12 % en cours de séance, à près de

exceptionnelles des différents Etats », précise-t-il.

Sur les six premiers mois del’année, le sellier-maroquinier a vu son chiffre d’affaires reculer de 24 %, à 2,5 milliards d’euros. L’intégration verticale du groupe et le poids des coûts fixesont logiquement pesé sur la ren-tabilité : le résultat opérationnel courant s’élève à 535 millions, contre 1,1 milliard sur la même période l’an dernier, et le résultatnet tombe à 335 millions d’euros– contre 754 millions en 2019. Les carrés Hermès ont été parti-culièrement touchés, avec des ventes soies et textile fondant deplus de 35 %.

Accélération très forte des ventes en ligneAxel Dumas a par ailleurs cons-taté une accélération très forte des ventes en ligne. « Ces ventes ont été faites avec des clients qui n’étaient pas nos clients à 75 %. Le physique et le online ne sont pas des vases communicants », relève le gérant, qui ne se donnepas d’objectifs chiffrés sur le canal numérique.

Malgré le contexte, Hermès apoursuivi ses efforts d’investis-sements, notamment en injec-tant 68 millions dans son réseau de magasins, entre les rénovations et les ouvertures. D’ici à la fin de l’année, le groupeveut ouvrir ou agrandir 14 bou-tiques. Le groupe a noté une « amélioration progressive amorcée en juin » du marché. « On espère que le groupe pourrareprendre sa marche en avant l’an prochain », a souligné Axel Dumas. — J. D.-C.

C’est un « stress test » dont le sec-teur du luxe se serait bien passé.Mais il a été passé en limitant la casse. Comme LVMH et Kering, Hermès a su rester dans le vert au premier semestre malgré les ravages du coronavirus. Même si les comptes, il n’y a pas de secret, ont été durement éprou-vés par les confinements et les interdictions de voyager. Le 20 avril, tous les « flagships » de la maison étaient fermés, où qu’ils se trouvent dans le monde.

« C’est une crise sans précé-dent. Nous devons traverser la tempête mais nous sommes bien équipés », affirme Axel Dumas, le gérant du groupe. Pour lui, la crise sanitaire « permet d’éprou-ver la solidité de notre modèle d’entreprise. Hermès a préservé les emplois et maintenu le salaire de base de ses collaborateurs par-tout dans le monde sans avoir recours aux aides publiques

Comme LVMH et Kering, la marque Hermès a su rester dans le vert au premier semestre malgré les ravages du coronavirus.

Hermès franchit l’obstacle du coronavirus

« On espère que le groupe pourra reprendre sa marche en avant l’an prochain.»AXEL DUMASGérant du groupe Hermès

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Page 15: Les Echos - 31 07 2020

Les Echos Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 ENTREPRISES // 15

Anne Bauer @annebauerbrux

Airbus, dont les livraisons d’avion ont été divisées par deux, a subi une perte nette de 1,9 milliard d’euros aupremier semestre 2020. Toutefois, leconstructeur aéronautique ne révise pas encore à la baisse le plan de production annoncé en avril der-nier, sauf dans le secteur du long- courrier, avec un objectif de pro-duire désormais seulement cinq A350 par mois et non plus six comme annoncé en avril. Ce qui ne change guère le plan global, à savoirune baisse de 40 % de la production et une diminution d’effectifs de 11 %, avec 15.000 postes supprimés.

Au premier semestre, Airbus atout de même livré 196 avions, soit moitié moins qu’au premier semes-tre 2019, mais bien davantage que son concurrent américain Boeing (70 livraisons). « L’impact de la pan-démie de coronavirus sur nos résul-tats est aujourd’hui bien visible au deuxième trimestre, avec moitié moins de livraisons d’avions com-merciaux qu’un an plus tôt sur la même période », a déclaré dans un communiqué Guillaume Faury, le président exécutif d’Airbus. Signe d’espoir, le groupe a, malgré la crise du Covid, sécurisé des prises de commande pour 298 avions au pre-mier semestre, le groupe affichant toujours un carnet de commandes de 7.584 appareils.

In fine, la baisse de chiffre d’affai-res enregistrée depuis le début de l’année, de 39 % sur ce premier semestre à 18,9 milliards d’euros, correspond peu ou prou à la déci-sion de réduire la production de 40 %. Airbus a enregistré une perte opérationnelle de 1,6 milliard d’euros, pâtissant notamment d’unecharge de 332 millions liée à la fin duprogramme du gros-porteur A380 en 2021.Pour s’adapter à une reprise du trafic aérien qui ne devrait retrouver son niveau de 2019

dont 3,6 milliards pour le paiement d’amendes en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis à l’issue d’un accord conclu en janvier dans le cadre d’affaires de corruption. Le constructeur aéronautique euro-péen a précisé qu’il entendait ne pasconsommer de trésorerie avant fusions et acquisitions, et finance-ments-clients au deuxième trimes-tre 2020.

« Notre ambition est de ne pas con-sommer de liquidités » au second semestre 2020, affirme Guillaume Faury. « Nous sommes confrontés à une situation difficile et l’incertitude demeure, mais grâce aux décisions que nous avons prises, nous pensons être bien placés à présent avec l’adap-tation désormais faite de notre pro-duction pour traverser cette période difficile dans notre secteur », ajoute-t-il. Ceci évidemment grâce aussi à un recours massif aux différents systèmes de chômage partiel mis en

Le constructeur aéronautique, qui a perdu 1,9 milliard d’euros en 6 mois, reste sur le plan annoncé en avril d’une baisse de production de 40 % et de 15.000 départs.

Après un bon premier trimestre, le motoriste et équipementier aéronautique Safran a pris de plein fouet la crise aéronautique p r ovo q u é e p a r l e C ov i d a u deuxième trimestre. « Toutes nos activités ont été touchées, à l’excep-tion des ventes pour les hélicoptèreset pour la défense », a commenté son directeur général Philippe Petitcolin.

Au total, le chiffre d’affairesajusté a dévissé sur six mois de 27,6 % à 8,7 milliards d’euros, tan-dis que le résultat opérationnel a reculé de 49,7 % à 947 millions d’euros, soit une marge opération-nelle de 10,8 %. Et l’équipementier accuse une perte nette de 340 mil-lions d’euros.

Néanmoins, comme l’expliquePhilippe Petitcolin, le groupe a serré les vannes avec une rapidité foudroyante, dès le mois de mars, ce qui lui a permis de maintenir une trésorerie positive de 901 mil-lions d’euros sur les six premiers mois de l’année. « Safran montre qu’il est solide et qu’il a les moyens de résister », estime Philippe Petit-colin, qui promet de maintenir cette marge opérationnelle cou-rante à 10 % sur l’année pour un

chiffre d’affaires en baisse de 35 %.Et Safran aura à nouveau un flux de trésorerie disponible « positif au second semestre », promet le directeur général.

La recette de cette résistance estsimple : pour parer à la chute des commandes, Safran a taillé à toutevitesse dans ses coûts, ce qui a d’ailleurs heurté nombre de ses sous-traitants. Le groupe a coupé ses achats de matières premières (–30 %), ses dépenses de sous-traitance (–40 %), ses investisse-ments (–74 %), sa R&D (–31 %), et asupprimé 11.000 postes, l’équiva-lent de 14 % de ses effectifs en comptant les intérimaires. Tous ces licenciements ont eu lieu hors de France, essentiellement dans les pays anglo-saxons, ce qui signi-fie que le groupe a supprimé un emploi sur cinq à l’international.

Pas de licenciements secsEn France en revanche, Safran a signé avec les syndicats un accord de transformation visant à éviter tout licenciement sec, surtout grâce au chômage partiel des équipes de longue durée mis en place par le gouvernement. Safrantable toutefois sur 3.000 départs anticipés en retraite. Enfin, les syndicats ont accepté des modéra-tions salariales. L’ensemble de ces mesures permettent selon Phi-lippe Petitcolin de sauver 12.000 emplois dans l’Hexagone. Par

ailleurs, le patron de Safran ne cache pas que la crise du Covid lui permet de mener au pas de chargedes restructurations qu’il aurait fallu faire quelle que soit la con-joncture, mais sur une durée plus longue. La division aménagementintérieur des avions (sièges, cabi-nes), celle qui souffre le plus de la crise (–35 % d’activité) vu la situa-tion critique des compagnies aériennes, va fermer plusieurs sites de production aux Etats-Uniset au Royaume-Uni, pour transfé-rer partiellement des opérations au Mexique, en Tunisie ou au Maroc. « Nous consolidons une dizaine de sites », explique Phi-lippe Petitcolin.

Après cette taille, la dépenseopérationnelle a été réduite de 17 % au premier semestre et devrait l’être de 20 % au second. Mais Philippe Petitcolin souligne ne pas regretter le rachat de Zodiac. « Par malchance, la crise du Covid arrive alors que nous avi-ons tiré Zodiac du rouge en 2019. Mais grâce aux restructurations, la branche sera très bénéficiaire à la reprise », parie le gestionnaire. Même analyse pour les moteurs, notamment si les vols du Boeing 737MAX reprennent bien au qua-trième trimestre, comme l’affirmeBoeing. Au premier semestre, Safran a livré 50 % de moteurs en moins qu’au premier semestre 2019 à 535 moteurs. — A. B.

Safran sabre ses coûts et promet une marge opérationnelle de 10 %L’équipementier limite les pertes au premier semestre et a déjà taillé près de 14 % de ses effectifs.

place par les Etats européens. Air-bus a notamment annoncé qu’il allait supprimer 15.000 postes dans le monde, soit 11 % de ses effectifs, et jusqu’à 5.000 en France. Il estime la provision nécessaire pour financer ces mesures sociales entre 1,2 et 1,6 milliard d’euros. En raison d’une « visibilité limitée », notamment surla reprise des livraisons, le groupe renonce à émettre des prévisions pour 2020. n

Airbus s’en sort un peu mieux que Boeing

Airbus ralentit sa production d’A350. Ici, à Colomiers, près de Toulouse. Photo Régis Duvignau/Reuters

S1 2019 S1 2020

Collecte commerciale globale (M€) 765 583

Actifs administrés en fin de période (Md€) 12,1 11,8

Produit Net Bancaire (M€) 99,5 82,1

Résultat d’exploitation (M€) 15,5 -2,2

Résultat net consolidé part du Groupe (M€) 10,4 -1,9

« Nous venons de traverser une crise sans précédent au coursdu 1er semestre 2020 et je tiens avant tout à saluer le travail del’ensemble des collaborateurs pour avoir traversé au mieux cettetempête.

Du fait de la baisse des revenus et de la stabilité des chargesd’exploitation impactées par des éléments comptables ponctuelset conjoncturels, nos résultats semestriels sont déficitaires. Larésistance du PNB, à 82,1 M€ au 1er semestre 2020, démontrenéanmoins la grande résilience de notre portefeuille de clients, lapérennité de notre modèle et notre capacité d’adaptation.

Nous restons bien entendu vigilants sur l’évolution de la situationsanitaire et économique. » déclare Julien Brami, Directeur Généralde l’UFF.

11,8Md€Actifs administrés

198 000Clients conseillés

Retrouvez toutel’information

financière de l’UFF sur

www.uff.net

L’Union Financière deFrance dispose d’unréseau dense présentpartout en France et estcomposée de plus de1 300 salariés, dont plusde 900 dédiés au conseil.Au 30 juin 2020,l’Union Financièrede France compte198 000 clients, dont178 000 particuliers et20 000 entreprises.

Union Financière deFrance Banque est cotéesur Euronext ParisCompartiment B(FR0000034548 / UFF)Relations actionnaires01 40 69 64 [email protected]

• Un PNB en baisse de -18% à 82,1 M€

• Un résultat net négatif de -1,9 M€

• Une entreprise résiliente dans un contexte de crisesans précédent

• Maintien de la suspension de distribution de dividendes

Résultatssemestriels2020

Des résultats impactéspar la pandémie de Covid-19

municipalités, mais elle est aussi bien plus volatile, car son volume de déchets varie selon la production industrielle.

La baisse de presque un mil-liard d’euros du chiffre d’affai-res semestriel de Veolia (– 6,8 %à 12,4 milliards) comprend plusde 800 millions de chute d’acti-vité due à la crise sanitaire. A noter que le coup d’arrêt a été beaucoup plus fort en France que dans n’importe quel autre pays : le chiffre d’affaires de Veolia y a chuté de 16 % au deuxième trimestre, contre 6,7 % ailleurs en Europe.

Nouveau plan d’écono-mies « spécial Covid »Dur, dans ces conditions, d’absorber les frais fixes, sur-tout lestés de 33 millions de sur-coûts Covid. Veolia a mis en place un nouveau plan d’écono-mies « spécial Covid » de 250 millions (notamment par recours au chômage partiel) en sus de son plan préexistant annuel d’économies. Cela porte le total de baisse de coûts à 500 millions et les investisse-ments sont aussi amputés de 500 millions. Les perspectives 2020 précédemment données au marché ne tiennent plus mais avec ces économies et le fort rebond de l’activité depuis juin, « notre objectif est un retour des performances opé-rationnelles à un niveau équi-valent à 2019 au quatrième tri-mestre 2020 », a annoncé le PDG, Antoine Frérot. n

Myriam [email protected]

Le leader mondial de l’eau et desdéchets a dévoilé une perte nette de 138 millions d’euros au premier semestre, contre un bénéfice de 331 millions sur la même période en 2019. La moi-tié correspond à 74 millions d’euros de dépréciations excep-tionnelles en Amérique latine et au Maroc, le reste est dû à la baisse d’activité liée au Covid.

Si les opérateurs d’eau et dedéchets ont continué à assurer pendant la crise les services publics d’eau potable, d’assai-nissement et de collecte des ordures ménagères, la gestion de l’eau et des déchets des clients industriels et commer-ciaux s’est arrêtée avec la ferme-ture des entreprises, comme la construction d’usines d’eau et de réseaux.

Coup d’arrêt plus fort en FranceLa clientèle industrielle est bienplus rentable que le traitement des ordures ménagères des

Déficitaire au premier semestre, Veolia, leader mondial de l’eau et des déchets, vise un retour à la normale en fin d’année. Les mois perdus avec la crise sanitaire risquent de retarder l’atteinte des objectifs de son plan stratégique à 2023.

Après Suez, Veolia tombe à son tour dans le rouge

qu’entre 2023 et 2025, l’avionneur a baissé ses cadences de production à 40 Airbus A320 par mois (contre 60en 2019), 4 A220 et 2 A330. « La situation actuelle du marché a con-duit à un petit ajustement de la cadence de production de l’A350 de 6

à 5 appareils par mois. » Airbus pro-duisait avant-crise 9 à 10 long-cour-riers A350 par mois, ce qui lui per-mettait d’atteindre l’équilibre sur ce programme. Au cours du semestre, l’avionneur européen a consommé 12,4 milliards d’euros de trésorerie,

Au premier semestre, Airbus a tout de même livré 196 avions, soit moitié moins qu’au premier semestre 2019.

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Page 16: Les Echos - 31 07 2020

16 // ENTREPRISES Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 Les Echos

Denis [email protected]

Un résultat opérationnel en chute libre, un chiffre d’affaires amputé de plus de 3,7 milliards, une fré-quentation des TGV en retrait de 55 % en moyenne sur la période et une dette nette qui repart à la hausse : la crise sanitaire a eu comme prévu un effet dévastateur pour les comptes de la SNCF au pre-mier semestre.

D’autant qu’elle s’ajoute aux tur-bulences sociales déjà encaissées en janvier avec la fin du conflit sur les retraites. Elle vient ainsi inter-rompre brutalement un rétablisse-ment de la trajectoire financière du groupe ferroviaire public, contraintd’espérer un nouveau geste subs-tantiel de l’Etat actionnaire, au-delàde l’effacement de 25 milliards de dettes de SNCF Réseau au 1er janvierdernier, avant 10 milliards supplé-mentaires prévus en janvier 2022.

Magnitude sans précédentAu total, ces six mois totalement inédits dans l’histoire de l’entre-prise se soldent par une perte nette de 2,4 milliards, à comparer au mai-gre bénéfice de 20 millions sur la même période de 2019. A ce stade, laSNCF est bien en peine de caler des prévisions annuelles : « L’impact financier à long terme de la crise sanitaire est encore difficile à déter-miner avec précision, compte tenu

des fortes incertitudes sur la fin de la crise et ses conséquences économi-ques », explique-t-on au siège. Les effets vertueux de la réforme ferro-viaire de 2018 seront donc remis à plus tard.

« Cette crise aura été d’une magni-tude jamais connue, survenant alors que nous étions en capacité d’absor-ber l’impact de la grève et que les tra-fics repartaient en février. Pour autant l’entreprise a voulu garder son cap et rester à la manœuvre », affirme Laurent Trevisani, direc-teur général délégué stratégie et finances. Contrairement aux pertes

historiques de 2015 (12 milliards surl’année) uniquement dues à des rai-sons d’écriture, avec des déprécia-tions comptables massives du parc de TGV et du réseau, celles de 2020 s’expliquent par des seules raisons opérationnelles, découlant elles-mêmes du confinement imposé à lami-mars par les pouvoirs publics.

Pendant cette période, seuls 7 %des TGV ont circulé, transportant 1 % de leur trafic normal. Or, par construction, le train rapide, fierté des cheminots, a besoin de dégagerun taux de marge de l’ordre de 20 %pour financer par lui-même son

fonctionnement ! Au total, le groupe public a sauvé de justesse une marge opérationnelle (Ebitda) positive, à 136 millions d’euros (–2,8 milliards sur un an), après desmesures de réduction des charges tous azimuts de 350 millions. Dont un allégement bienvenu de masse salariale de 125 millions, grâce au chômage partiel payé par l’Etat.

Autre point à l’ordre du jour, uneréduction de 10 % des investisse-ments financés en propre sur l’année. « Nous avons lancé un plan d’économies total de 1,8 milliard d’euros sur l’année, dont 1,1 milliard

déjà réalisé à fin juin », complète Laurent Trevisani.

Pas d’impact sur les effectifsSur le plan financier, le pilotage se fait par la croissance de la dette. Les-tée par un cash-flow libre négatif deprès de 3 milliards, la SNCF est alléeplusieurs fois sur les marchés pen-dant cette période chahutée, pour lever plus que prévu avant la crise : soit 4,3 milliards en trois campa-gnes d’émissions obligataires et quelques placements privés. Et maintenant ? Malgré une trésore-

La SNCF plombée par la perte record des TGVL’activité grandes lignes, traditionnelle vache à lait du groupe ferroviaire, quasiment à l’arrêt durant le confinement, a perdu beaucoup plus d’argent que les autres divisions au premier semestre.

Rebond du secteur des matériaux de construction

Myriam [email protected]

Après la chute libre, la remontée en flèche. Les cimentiers et le secteur des matériaux de construction retrouvent des couleurs depuis que les chantiers de BTP ont redémarré. Le deuxième trimestre a été noir, en témoignent les 3,4 milliards d’euros de dépréciations d’actifs annoncées début juillet à la suite de la pandémiede Covid-19 et du Brexit par le numéro deux mondial du ciment, l’allemand HeidelbergCement, dont la moitié au Royaume-Uni.

Mais HeidelbergCement a aussimontré sa résilience, vendant 56 millions de tonnes de ciment au premier semestre, soit 8 % de moins seulement que sur la même période en 2019. A 8,2 milliards d’euros, son chiffre d’affaires ne recule que de 10 %, contre –18 %, à 10 milliards d’euros, pour Lafarge-Holcim, qui a vendu 87 millions de tonnes de ciment (16 % sur un an). Mais le plus résilient de tous a été leplus petit : le dernier cimentier français, Vicat, affiche fièrement unchiffre d’affaires de 1,3 milliard, qui n’a baissé que de 2,7 %, et un résultatnet bénéficiaire de 27 millions (–41 %).

A force de baisse des coûts, Hei-delbergCement a de même com-pensé l’effet Covid-19 et, hors dépréciations d’actifs, son résultatnet progresse sur un an à 356 mil-lions. Dépréciations incluses, il affiche une perte nette de 3,1 mil-liards, contre l’équivalent de 323 millions d’euros de bénéfice

Les cimentiers ont repris des couleurs avec la réouverture des chantiers de BTP, au point qu’en juin, les ventes de ciment du leader mondial Lafarge-Holcim ont dépassé celles de juin 2019. Ils prévoient une demande solide au deuxième semestre.

Antoine Boudet @Aboudet

Comme le chimiste belge Sol-vay mercredi, le françaisArkema a publié jeudi enavant-Bourse des résultatssemestriels qui illustrent labonne résistance du secteur.Le chiffre d’affaires du groupede chimie de spécialités abaissé de 10,7 % sur un an, à3,99 milliards d’euros (celuide Solvay a reculé de 11 %),tandis que son excédent brutd’exploitation (Ebitda) aenco re p lu s lo urdem entchuté, de 24,6 %, à 586 mil-lions, contre 1 milliard pour legroupe belge (–15,6 %). Lamarge d’Ebitda d’Arkema esttombée de 17,4 % au premiersemestre 2019 à 14,7 % auterme des six premiers moisde 2020, quand celle de Solvayest restée au-dessus de 20 %.

« Points bas de l’année »Le PDG d’Arkema, Thierry LeHénaff, a déclaré, lors d’uneconférence téléphonique, quele groupe a « réalisé de solidesrésultats au deuxième trimes-tre avec une excellente généra-tion de cash et finalement unebaisse du chiffre d’affaires plu-tôt assez limitée », comptetenu du contexte exceptionnelde la pandémie de Covid-19. Ila en outre estimé qu’avril etmai « devraient être les pointsbas de l’année », constatant

Le chiffre d’affaires du groupe français de chimie de spéciali-tés a baissé de 10,7 % au premier semestre, et son excédent brut d’exploitation de 24,6 %.

Arkema maîtrise ses coûts et sa trésorerie dans la crise

net pour LafargeHolcim (–66 %). HeidelbergCement se rapproche lentement du leader mondial, ce dernier ayant fondu à force de ces-sions. Mais il ne le dépassera pas, car, en mai, la vente conclue pour 1,9 milliard d’euros d’Holcim Phi-lippines a été bloquée par l’anti-trust local. Cette filiale ne sera pas remise en vente, elle restera dans le groupe suisse… à la suite de l’impact du Covid-19, car les Phi-lippines ont connu un des confine-ments les plus stricts de la planète.

N’importe, car au niveau mon-dial, vu la force du rebond, « en juin 2020 nos ventes ont dépassé en volume celles de juin 2019, la demande sera solide au deuxième semestre. Et maintenant que nous avons les infrastructures sanitaires, il n’aura pas de confinement en cas de

nouvelle vague de Covid-19 », a estimé ce jeudi le directeur général de LafargeHolcim, Jan Jenisch. Hei-delbergCement voit une autre rai-son d’être optimiste : il table sur un nouveau bond de la demande de ciment avec les plans de relance gouvernementaux prévus à la ren-trée, qui devraient stimuler la cons-truction et les infrastructures.

Saint-Gobain en aval de la chaîne« Les marchés de la construction, quireprésentent 85 % des ventes du groupe, devraient être sur une ten-dance favorable, tout particulière-ment la rénovation en Europe, qui représente environ la moitié de l’acti-vité du groupe », renchérit Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain, côté France. La rénovation

énergétique est une mesure phare du plan de relance verte français, par exemple. Juin « laisse envisager une forte amélioration du résultat d’exploitation au second semestre », poursuit-il. Mais Saint-Gobain n’a pas profité aussi vite que les cimen-tiers du rebond du BTP, ses produits(plaques de plâtre , la ine de verre, etc.) étant plus en aval. Ses économies de coûts n’ont pas com-pensé une baisse de 18 % du chiffre d’affaires, à 17,8 milliards, et 734 millions de dépréciations et plus ou moins-values de cessions, dont 581 millions de dépréciations de son activité distribution au Royaume-Uni, l’ont plombé. S’il réalise un bénéfice net courant de 272 millions hors dépréciations, en les incluant, son résultat net publié est une perte de 434 millions. n

La capacité de résilience est telle que les ventes du leader mondial du ciment LafargeHolcim ont dépassé en volume celles de juin 2019. Photo Christophe Ena/AP/Sipa

rie « solide » et un niveau de liquidi-tés de 6,8 milliards, l’entreprise diri-gée par Jean-Pierre Farandou discute plus que jamais d’un plan desoutien avec l’Etat actionnaire. Jean-Baptiste Djebbari, le ministre des Transports, a promis un geste de plusieurs milliards pour éviter que la dette se reconstitue, mais les modalités exactes (une recapitali-sation, une reprise d’une part com-plémentaire de dette, voire un panachage des deux) sont encore en débat. « L’issue des discussions estattendue avant la fin de l’année », complète la SNCF.

En attendant, le montant massifdes pertes n’aura pas vraiment detraduction directe sur le plansocial. Non seulement la trèsgrande majorité des cheminots enplace est protégée par son statut ;mais même sur les recrutements,la compagnie n’entend pas déviercette année de ses projets initiauxpour les activités de production enFrance, contrairement à une pistelancée par Jean-Pierre Farandouen plein confinement. n

« Nous avons lancé un plan d’économies total de 1,8 milliard d’euros sur l’année, dont 1,1 milliard déjà réalisées à fin juin. »LAURENT TRÉVISANI, Directeur général délégué stratégie et finances.

une amélioration en juin« tirée par les segments de mar-ché liés à la construction. »

Record de trésorerieEn ces temps d’incertitudes,une gestion rigoureuse desc o û t s e t d e l a t r é s o r e r i es’avère cruciale. Arkema con-firme être « en bonne voiepour atteindre notre objectif deréduction des coûts de 50 mil-lions d’euros en 2020 par rap-port à 2019 », tandis que lesinvestissements sont réduitsde 100 millions par rapport auplan initial de 700 millions.« Nous restons sur une four-chette haute pour l’année enpréservant notamment large-ment le rythme des investisse-ments dédiés à notre usine depolyamide 11 à Singapour », aprécisé Thierry Le Hénaff.

E n f i n , l e g r o u p e agénéré un niveau de cash-f l o w l i b r e t r è s é l e v é a ud e u x i è m e t r i m e s t r e , à288 millions, contre 90 mil-lions un an plus tôt, « soit unn o u v e a u r e c o r d p o u rArkema ». Le chimiste fran-çais, qui s’attend à une nou-velle baisse de chiffre d’affai-res au troisième trimestre,« d’environ 10 % », continuepar ailleurs de dérouler sastratégie 2024, présentée enavril dernier. n

288MILLIONSCash-flow libre généré au 2e trimestre, contre 90 millions un an plus tôt.

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Page 17: Les Echos - 31 07 2020

RÉPUBLIQUE FRANÇAISELiberté - Égalité - Fraternité

PRÉFET DES HAUTS-DE-SEINEDirection de la coordination des politiques publiques et de l’appui territorial

AVIS DE PROLONGATION D’ENQUÊTE PUBLIQUEAvis de prolongation de l’enquête publique environnementale relative à une

demande de renouvellement d’une autorisation environnementale au titre de la loisur l’eau, en application des articles L181-1 et L.214-3 du code de l’environnement

En application des dispositions de l’arrêté préfectoral n°2020 - 76 en date du27 juillet 2020, l’enquête publique environnementale préalable au renouvellementd’une autorisation environnementale au titre de la loi sur l’eau en application desarticles L.214-3 et L181-1 du code de l’environnement, au profit de la sociétépublique locale (SPL) Val de Seine Aménagement est prolongée jusqu’auvendredi 21 août 2020, soit pour une durée de 14 jours consécutifs.

En complément des permanences mentionnées à l’article 4 de l’arrêté préfectoralDCPPAT n°2020-62 du 18 juin 2020, monsieur Gérard Dechaumet, commissaire-enquêteur, se tiendra à la disposition du public le vendredi 21 août 2020, de 14h30à 17h30 à la mairie de Boulogne-Billancourt – service urbanisme réglementaire –2ème étage – 26 avenue André Morizet.

Il se tiendra également à la disposition du public lors de permanencestéléphoniques de trente minutes, à réserver par le biais du site internet dédié àl’enquête publique : http://zac-seguin-boulogne-billancourt.enquetepublique.net dans le créneau indiqué ci-dessous :

- le jeudi 13 août 2020, de 9h à 12hPendant toute la durée de cette prolongation, les pièces du dossier et le registre

seront mis à disposition du public, notamment l’étude d’impact, l’avis de l’autoritéenvironnementale et le mémoire en réponse à cet avis produit par la SPL Val deSeine Aménagement, selon les modalités de consultations prescrites dans l’arrêtépréfectoral DCPPAT n°2020-62 du 18 juin 2020.

Le dossier soumis à enquête publique sera également consultable sur les sitessuivants :

http://zac-seguin-boulogne-billancourt.enquetepublique.net

http://www.hauts-de-seine.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-et-prevention-des-risques/Environnement/Eau/Eau-Arretes-et-Enquetes-publiques-Eau

https://www.projets-environnement.gouv.frLe public pourra également adresser ses observations et propositions par voie

postale à l’adresse suivante : Hôtel de ville de Boulogne-Billancourt - Serviceurbanisme réglementaire – 92100 Boulogne-Billancourt, à l’attention de monsieurGérard Dechaumet, commissaire enquêteur.

Il pourra aussi formuler ses observations et propositions sur le registredématérialisé à l’adresse suivante :

[email protected] ainsi que sur la boîtefonctionnelle de la préfecture des Hauts-de-Seine :

[email protected] les mêmes conditions, cet avis sera publié sur le site internet de la

préfecture des Hauts-de-Seine à l’adresse suivante :

http://www.hauts-de-seine.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-et-prevention-des-risques/Environnement/Eau/Eau-Arretes-et-Enquetes-publiques-Eau

A l’issue de la procédure, le préfet des Hauts-de-Seine prendra un arrêtéd’autorisation assorti le cas échéant de prescriptions ou un arrêté de refus surla demande d’autorisation environnementale déposée par la SPL Val de SeineAménagement.

Le secrétaire général,Chargé de l’administration de l’État

dans les Hauts-de-SeineVincent Berton

EP 20-214 P [email protected]

La ligne de référence est de 40 signes en corps minimal de 6 points didot.Le calibrage de l’annonce est établi de filet à filet.

Les départements habilités sont 75, 78, 91, 92, 93, 94, 95 et 69.

LES ECHOS SOCIÉTÉS - LE PUBLICATEUR LÉGAL - LA VIE JUDICIAIRE

contexte opérationnel pourtant très difficile », estime Carlos Winzer, vice-président senior chez Moody’s.Au niveau global cependant, la mauvaise performance de l’Espa-gne et du reste de l’Europe tire le groupe vers le bas. Son chiffre d’affaires tous pays confondus est en recul de 0,4 % tandis que l’Ebitdaal décline de 1,8 %. Le résul-tat net accuse une baisse de 10 % surle semestre.

Modèle de l’abonnementEn France, SFR voit aussi ses ven-tes augmenter. Elles affichent unehausse de 0,2 %, à 2,6 milliardsd’euros mais son Ebitda ajustédécline de 1 %, à 1 milliard d’euros.« En France, nous avons maintenude la croissance au deuxième tri-mestre dans notre activité-cœurdes télécoms », écrit Patrick Drahi,le patron du groupe Altice (mai-s o n m è r e d e S F R) , d a n s u ncommuniqué. Elle reste toutefoisplus faible qu’au premier trimes-tre lorsque SFR avait vu ses ventesprogresser de 3,6 %.

L e s r é s u l t a t s d u p r e m i e rtrimestre avaient en effet mis en

ment et l’éducation des enfants. Mais, pour les opérateurs, la période était peu propice à la con-quête d’abonnés. La priorité des Français confinés était plutôt de garder une connexion même un peu poussive plutôt que de changerd’opérateur, avec le risque de se retrouver seul face à une panne ou d’attendre sa nouvelle box pendant longtemps. Le marché s’est donc gelé. Mais il est vite reparti dès le déconfinement.

Les opérateurs n’ont d’ailleurspas attendu longtemps avant de sortir de nouvelles box pour profi-ter à fond de ce mouvement. Début juillet, Free a lancé sa nouvelle box Pop. L’opérateur de Xavier Niel a frappé fort en proposant un forfait mobile à 10 euros par mois à vie à tous ses clients fixes actuels qui achèteraient le nouvel appareil. Quelques semaines plutôt, SFR et Bouygues avaient lancé de nouvel-les offres fibre intégrant pour la pre-mière fois des téléviseurs Samsung.

La perte du « roaming », une marge pureLes opérateurs n’ont cependant pasété complètement immunisés con-tre le Covid. La fermeture de leurs boutiques pendant le confinement a fait plonger les ventes de smart-phones. Les ventes d’équipements sont ainsi en baisse de presque 27 %chez Orange et 24 % chez SFR.

De la même façon, l’arrêt du tou-risme international a amputé les revenus du « roaming », ces frais supplémentaires prélevés par les opérateurs lorsque leurs abonnés voyagent à l’étranger. Or ces reve-nus représentent de la marge pure. La crise a également fait baisser les investissements dans les réseaux, lenerf de la guerre dans cette indus-trie. Les dépenses dans les réseaux ont baissé de presque 10 % chez Orange. Les « capex » de SFR ont reculé de 18,7 % pour tomber à 460 millions d’euros. n

Raphaël Balenieri @RBalenieri

Jusqu’à quel point les opérateurs télécoms ont-ils « bien résisté » à la crise du Covid ? La publication, jeudi, des résultats du deuxième trimestre d’Orange et de SFR, les premiers opérateurs du marché français à dévoiler leurs chiffres, permet d’y voir plus clair.

Chez Orange, le chiffre d’affairesa progressé de 2,7 % en France pouratteindre 4,5 milliards d’euros, alors qu’il était resté quasi inchangéau premier trimestre. La rentabilitéprogresse elle aussi, puisque l’Ebitdaal (c’est-à-dire après loyer) augmente très légèrement de 0,5 % sur le semestre, à 3,3 milliards. « C’est un beau résultat, surtout quand on voit les mauvaises nouvel-les qui s’égrènent tous les jours dans les autres secteurs de l’économie », s’est félicité Stéphane Richard, le PDG d’Orange.

« Les résultats d’Orange reflètentune bonne résilience dans un

TÉLÉCOMS

annonces judiciaires & légalesANNLEGALECH

l Orange et SFR ont tous les deux réussi à amortir le choc de la crise.l Le confinement a provoqué une ruée vers la fibre, qui génère de nouveaux abonnés mais a fait plonger les ventes de smartphones et leurs investissements dans les réseaux.

Les opérateurs télécoms résistent plutôt bien à la crise

évidence la relative résilience dusecteur, liée au modèle écono-mique de l ’abonnement, quipermet aux opérateurs vendantun service essentiel en période deconfinement d’encaisser desrevenus quoi qu’il arrive. Mais lap é r i o d e d e j a n v i e r à m a r sn’incluait que deux des septsemaines du confinement. Lesnouveaux chiffres suggèrentqu’Orange comme SFR ont réussià traverser le gros de la crise sanstrop de heurts.

Ces deux performances s’expli-quent surtout par la conquête de nouveaux abonnés sur la fibre. Sur la période, Orange a recruté 238.000 nouveaux clients fibre, un record pour un deuxième trimes-tre. Au même moment l’année dernière, l’opérateur historique n’avait en effet gagné « que » 160.000 clients. SFR a séduit 100.000 nouveaux clients fibre au deuxième trimestre, là aussi davan-tage qu’au printemps 2019 (71.000).

Le confinement a servi de révéla-teur. Jamais les réseaux fibre n’ont été autant sollicités, tant pour télé-travailler que pour le divertisse-

Le confinement a servi de révélateur : jamais les réseaux fibre n’ont été autant sollicités, tant pour télétravailler que pour le divertissement et l’éducation des enfants.

Mais, pour les opérateurs, la période était peu propice à la conquête d’abonnés.

Florian Dèbes @FL_Debes

Objectif atteint pour Huawei ! Le fabricant chinois vient pour la pre-mière fois de s’imposer comme le plus gros vendeur de smartphones au monde sur un trimestre. D’aprèsle cabinet d’étude de marché Cana-lys, l’entreprise de Shenzhen a écoulé 55,8 millions d’appareils entre avril et juin dernier, contre 53,7 millions pour le sud-coréen Samsung.

Ces derniers mois, les dirigeantsde Huawei ne cachaient plus leurs ambitions. Mais ces résultats – qui permettent à Huawei de ravir une pôle position que se partageaient Samsung et Apple sans conteste depuis neuf ans – sont davantage le reflet d’un marché du smartphone chamboulé par l’épidémie de

Covid-19 que celui d’une stratégie chinoise victorieuse.

Au deuxième trimestre, les ven-tes mondiales de smartphones ont été portées par les consommateurs chinois, touchés en premier par l’épidémie mais finalement moins impactés que le reste du monde parles mesures de confinement et une économie au ralenti. Or, c’est en Chine que Huawei écoule 70 % de ses smartphones. Au final, Canalys enregistre une baisse des volumes écoulés par Huawei de « seule-ment » 5 %. Sur l’année, le cabinet IDC anticipe une baisse du marché mondial de 11,9 %.

Samsung a davantage souffert que HuaweiSamsung a davantage souffert. En volume, Canalys évalue la chute desventes de smartphones du sud-co-réen à 30 %. Plus exposé à la ferme-ture des boutiques sur les marchés américain et européen que son rivalchinois, il a enregistré des revenus dans ce segment en baisse de 18 %, d’après les résultats trimestriels publiés ce jeudi 30 juillet à Séoul. Sur l’ensemble de son activité dans l’électronique grand public (smart-phone, télévision, puces électroni-

ques, etc.), ses recettes chutent de 6 %. Mais le profit opérationnel a augmenté de 23 %, porté par le succès des très rentables puces-mémoires destinées aux serveurs informatiques de l’informatique en ligne (« cloud computing »), en plein boom.

Accord avec QualcommEn Europe, les ambitions de Huawei sont contrariées sur le mar-ché des équipements télécoms 5G –le Royaume-Uni et la France enten-dent bannir les technologies du chi-nois à plus ou moins long terme – comme sur celui des mobiles. Le groupe a vu s’atténuer l’engoue-ment pour ses smartphones. Les plus récents sont en effet dépour-vus d’un accès au vaste magasin d’applications mobiles de Google en raison d’une réglementation américaine empêchant de nom-breuses sociétés technologiques basées aux Etats-Unis de travailler avec le chinois. Malgré les démentisde Huawei, le gouvernement amé-ricain le soupçonne toujours de coopérer avec les services secrets de l’empire du Milieu.

Mais cette pression du gouverne-ment américain n’a pas empêché

Huawei de clore un vieux conten-tieux de propriété intellectuelle avec le californien Qualcomm, qui lui fournit les processeurs de ses smartphones.

A l’instar d’Apple, qui a soldé lemême type de conflit avec Qual-comm l’an dernier, le chinois ver-sera un gros chèque (1,8 milliard de dollars) à son partenaire, mais pourra continuer à travailler avec lui. En raison de restrictions amé-ricaines sur l’exportation de com-posants électroniques des Etats-Unis vers la Chine, les derniers smartphones de Huawei com-prennent de moins en moins de pièces américaines mais intégrenttoujours des éléments Qualcomm.Signe que Huawei imagine vite repartir sur un rythme de crois-sance, le PDG de Qualcomm a assuré que ce « deal » allait encoreaccroître le volume d’affaires entreles deux entreprises. n

Smartphones : l’épidémie permet à Huawei de ravir à Samsung la place de numéro un mondialL’entreprise de Shenzhen a écoulé 55,8 millions d’appareils entre mars et juin, contre 53,7 millions pour le sud-coréen Samsung. Très présenten Chine, Huawei a moins souffert de la pandémie mondiale.

Les smartphones de Huawei comprennent de moins en moins de pièces américaines.

HIGH-TECH & MEDIASLes Echos Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020

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Page 18: Les Echos - 31 07 2020

18 // HIGH-TECH & MEDIAS Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 Les Echos

LET’S IGNITE POSITIVE CHANGEThis year again, VivaTech helps thousands of startups from

all over the world to connect with industry leaders.

COMMUN IQU É

French IoT accélèrel’innovation à impact positif

Le programme d’accélération French IoT du Groupe La Posterécompense des startups engagées dans un numérique responsable(santé, services, smart city & mobilité, deep tech et gov & civic tech).

Lumière sur trois lauréates 2019 qui auraient dû être présentesà VivaTech cette année.

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presse, NDLR], nous connaissons la valeur d’une section “opinions” dans la diffusion des informations. Cepen-dant, le manque de vérification des faits et de transparence de la rubri-que “opinions” et son apparente indifférence aux preuves sapent la confiance de nos lecteurs et notre capacité à gagner en crédibilité auprès des sources », écrivent les signataires de ce courrier, dévoilé par le « New York Times ».

Pour y remédier, les journalistesproposent de séparer plus nette-ment les rubriques proposant les points de vue des articles stricte-ment journalistiques, de rappeler plus clairement que les pages « opi-nions » sont indépendantes de la rédaction, et demandent à ne pas être « réprimandés » lorsqu’ils pointent les erreurs factuelles des contributions extérieures dans leurs articles.

DémissionsSi les journalistes du « Wall Street Journal » ne contestent pas le prin-cipe de la diversité des points de vue, le mouvement fait écho à d’autres critiques dans les rédac-tions américaines. Au « New York Times », le rédacteur en chef des pages « opinions », James Bennett, a dû démissionner sous la pression de lecteurs et de la rédaction début juin. Il avait laissé publier une tri-bune d’un sénateur de l’Arkansas, titrée « Envoyez les troupes », à la suite des manifestations consécuti-ves à la mort de l’Afro-Américain George Floyd aux mains de la

Véronique Le Billon @VLeBillon

— Bureau de New York

Certains des plus grands médias américains sont en proie depuis quelques mois à une forme de bataille rangée autour de la place dudébat d’idées dans leurs colonnes. Un débat que la proximité de l’élec-tion présidentielle ou les tensions autour du mouvement Black Lives Matter n’ont fait qu’attiser. La vague de critiques internes s’étend ainsi désormais au « Wall Street Jour-nal ». Dans une lettre adressée à l’éditeur du quotidien des affaires, Almar Latour, 280 journalistes du « WSJ » viennent ainsi de faire part de leur inconfort avec certaines tri-bunes et opinions publiées par le quotidien.

« En tant que journalistes etpartisans du premier amendement [affirmant notamment la liberté d’expression et la liberté de la

PRESSE

Près de 300 journalis-tes du « Wall Street Journal » demandent une séparation plus claire des articles et des points de vue.

Le « New York Times » et plusieurs titres sont en proie à des débats et à des démissions.

La presse américaine secouée par les polémiques sur ses pages « opinions »

police. Un responsable du « Phila-delphia Inquirer » a connu le mêmesort après la publication d’un point de vue titré « Les bâtiments comp-tent aussi » – toujours en référence au mouvement Black Lives Matter.

En réaction, la semaine dernière,une journaliste des pages « opi-nions » du quotidien new-yorkais, recrutée il y a quatre ans pour élar-gir la palette des points de vue aprèsl’élection surprise de Donald

Trump en 2016, a également démis-sionné en estimant que le quoti-dien, ouvertement pro-démocrate, n’était en fait pas ouvert au débat. « Un nouveau consensus s’est dégagédans la presse, mais peut-être surtoutdans ce journal, a dénoncé Bari Weiss. La vérité n’est pas un proces-sus de découverte collective, mais uneorthodoxie déjà connue d’une poi-gnée d’éclairés dont le travail consisteà informer tous les autres. »

« Note aux lecteurs »A la mi-juillet, un chroniqueur influent et conservateur du « New York Magazine » a également annoncé sa démission, visiblement souhaitée par une partie de la rédac-tion. Tout auteur « qui n’est pas acti-vement engagé dans une théorie criti-

que sur les questions de race, de genre,d’orientation sexuelle et d’identité de genre, porte activement préjudice à ses collègues de travail simplement enexistant dans le même espace virtuel », a-t-il conclu à regret.

Dans une « note aux lecteurs », lecomité éditorial du « Wall Street Journal » a répondu sèchement aux critiques des journalistes, esti-mant que « leurs angoisses ne sont pas de notre ressort ». « Il était proba-blement inévitable que la vague de culture de la dénonciation [“cancel culture”] arrive au “Wall Street Jour-nal”, comme elle l’a fait dans presquetoutes les autres institutions culturel-les, commerciales, universitaires et journalistiques. Mais nous ne som-mes pas le “New York Times” », écritle comité. n

De nombreux journalistes du « Wall Street Journal », propriété du groupe News Corporation, viennent de faire part de leur inconfort avec certaines tribunes et opinions publiées par le quotidien. Photo Erik McGregor/Sipa USA/Sipa

à un service d’abonnement : il compte aujourd’hui 50.000 sous-cripteurs à 10 euros par mois et 30.000 à l’essai, et s’adresse directe-ment au consommateur. Cafeyn a de son côté 1,5 million d’utilisateursactifs et en espère rapidement davantage s’ i l transforme le surcroît d’intérêt pour la presse en format numérique créé pendant la crise sanitaire en lecteurs réguliers.

La grande majorité de ces utilisa-teurs ne sont cependant pas abon-nés en direct pour 10 euros par moismais ont accès au service dans des « bundles » via des distributeurs comme les opérateurs télécoms – lorsqu’il était baptisé LeKiosk, Cafeyn était allié à Bouygues Tele-com et l’est toujours – ou même Canal+, qui le propose dans son offre myCanal.

Un certain recul des kiosques numériques« Nous allons garder la marque Blendle, en tout cas pour le moment, car elle est prestigieuse et rester ouverts sur les modèles », dit Ari Assuied, président et actionnaire majoritaire de Cafeyn. En plus de gérer désormais le kiosque SFR Presse, Cafeyn a aussi racheté miLibris, l’acteur dominant en France de la conversion des jour-naux et magazines en formats numériques, dont le PDF.

Les kiosques numériques ontconnu un certain recul depuis la période où ils étaient mis en avant, parce que SFR s’en était servi pour

abaisser la TVA de ses abonne-ments télécoms (Internet et télévi-sion), ce qui a finalement été inter-dit. Mais Ari Assuied est persuadé qu’ils sont promis à un bel avenir.

Audio et algorithmeA l’heure où la presse voit ses revenus de publicités numériques captés par Google et Facebook, et ladistribution papier de plus en plus fragilisée, les éditeurs mettent l’accent sur les abonnements numériques à leurs propres sites. Mais Ari Assuied estime qu’il y a unbassin potentiel énorme entre les millions de lecteurs occasionnels d’un titre et les quelques dizaines demilliers de gens qui s’abonnent en ligne. L’enjeu de sa société est de signer d’autres partenariats de distribution, mais aussi de faire connaître son service pour que ceux qui y ont accès via leurs offres s’en servent tous. Le groupe veut aussi utiliser les développements dans l’audio de Blendle et son algorithme de recommandation pour accélérer le passage de la consultation par titre en PDF à une consultation plus éclatée.

Cafeyn ne divulgue pas son chif-fre d’affaires. Il est cependant sur une tendance de croissance de 30 %, assure Ari Assuied. Et les édi-teurs en récupéreraient 50 %, qui gonflent directement leur marge, en fonction de la consultation de leurs titres, selon différents modè-les de rémunération liés à la popu-larité des titres. n

Nicolas Madelaine @NLMadelaine

Cafeyn, le kiosque de consultation de la presse en ligne dominant en France, a acheté son concurrent néerlandais Blendle, l’ex-« iTunes de la presse » lancé en 2014 avec desinvestisseurs prestigieux comme Axel Springer, le Nikkei et le « New York Times ».

Le montant de la transaction n’apas été révélé, mais le groupe estime former un « leader euro-péen » du « streaming de l’informa-tion ». Fort de 150 personnes, dont 90 en France, il sera aussi présent au Royaume-Uni, en Italie, en Espa-gne, en Irlande, en Allemagne, en Autriche, en Suisse, au Benelux, et même au Canada. Avec des modè-les économiques différents. Blendleest passé l’an dernier de l’achat d’articles à l’acte, qui n’a jamais vrai-ment satisfait les éditeurs de presse,

PRESSE

L’acteur dominant des kiosques numériques en France rachète l’ex-« iTunes de la presse », le néerlandais Blendle.

L’enjeu est de devenir une vraie source de revenus pour les éditeurs.

Cafeyn intègre Blendle pour imposer son modèle de « streaming de la presse »

« Le manque de vérification des faits et de transparence de la rubrique “opinions” et son apparente indifférence aux preuves sapent la confiance de nos lecteurs. »LETTRE ADRESSÉEÀ L’ÉDITEUR DU « WALL STREET JOURNAL » PAR 280 JOURNALISTES

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Page 19: Les Echos - 31 07 2020

Les Echos Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 HIGH-TECH & MEDIAS // 19

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S’adresser : - À Maître Florence CHOPIN, avocat, membre de la SCP LANGLAISCHOPIN, 1-5 av. Pierre Brossolette (94) CRETEIL, Tél. 01.42.07.29.56 dépositaired’une copie du CCV - Au Greffe du Juge de l’Exécution du Tribunal Judiciaire deCRÉTEIL où le CCV est déposé - Sur les lieux pour visiter, le mardi 8 septembre2020 à 9h45

Retrouvez toutes les informations sur le site www.vlimmo.fr (réf :130622)

9375 VENTE aux enchères publiques, au Tribunal Judiciaire de PARIS (75)

le JEUDI 03 SEPTEMBRE 2020 à 14h - EN UN LOT

UN BIEN à PARIS 16ème -21 rue de CivryConsistant en : Esc. B, au RdC, une CHAMBRE DE DOMESTIQUE n° 22

Mise à Prix : 50.000 € - Loué et Occupé(Consignation pour enchérir : 5.000 €)

S’adresser : - A Maître Isabelle SIMONNEAU, Membre de la SELARLU IS AVOCATAvocat au Barreau de PARIS, 30 avenue du Président Kennedy (75016) PARIS, Email : [email protected] et [email protected] dépositaire du CCV - Au Greffe du Juge de l’Exécution duTribunal Judiciaire de PARIS où le CCV est déposé - Sur les lieux pour visiter le mercredi19 août 2020 à 10h. - INTERNET www.isabellesimonneau-avocats.fr - www.licitor.com

Retrouvez toutes les informations sur le site www.vlimmo.fr (réf : 130620)

9394 VENTE aux enchères publiques, au TJ de CRÉTEIL (94) Place du Palais, Salle A (ou B)

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UN APPARTEMENT de 61,55 m² à VILLECRESNES (94)28 rue du Docteur Jean-Philippe Bertrand (Bât. C)

Au 2ème étage : entrée, SdE, 2 chambres, WC, séjour avec coin cuisine,BALCON - Au sous-sol : PARKING

Mise à Prix : 70.000 € - Loué et Occupés(Consignation pour enchérir : 7000 € à l’ordre du Bâtonnier Ventes)

S’adresser pour tous renseignements : À Maître Florence CHOPIN, Avocat auBarreau du Val de Marne, 1 à 5 avenue Pierre Brossolette (94) CRETEIL, Tel01.42.07.29.56, dépositaire d’une copie du CCV - Au Greffe du Juge de l’Exécutiondu Tribunal Judiciaire de CRÉTEIL où le CCV est déposé- Sur les lieux pour visiter,lemardi 15 septembre 2020 de 14 h 30 à 15 h 30

Retrouvez toutes les informations sur le site www.vlimmo.fr (réf : 130634)

9394 VENTE aux enchères publiques sur Liquidation Judiciaire au Tribunal Judiciaire

de CRETEIL (94) le JEUDI 24 SEPTEMBRE 2020 à 9h30 - EN UN LOT

UN APPARTEMENT de 23,57 m² à VILLEJUIF (94)95/97 avenue du Président Allende et 20 à 30 rue du Docteur Pinel

Dans un immeuble à usage de résidence hôtelière à l’enseigne VILLA BELLAGIO, au2ème étage du bâtiment, portant le n° 218 sur le plan de niv. R+2 : entrée, WC, SdB,chambre avec coin-cuisine, bureau, placard. Cet appartement est loué suivant bailcommercial en date du 10/10/2009.

Mise à Prix : 40.000 € Avec possibilité de baisse du quart,du tiers, puis de la moitié. (Consignation pour enchérir : 4000 €)

S’adresser : - À Maître Francis RAIMON, Avocat, Membre de la SCP AKPR 14 rueLejemptel (94) VINCENNES, Tél. 01.43.74.74.94, dépositaire du CCV - Au Greffe duJuge de l’Exécution du TJ de CRÉTEIL où le CCV est déposé - Sur les lieux pour visiter,le : vendredi 18 septembre 2020 de 15h30 à 16h30 - INTERNET : www.akpr.com

Retrouvez toutes les informations sur le site www.vlimmo.fr (réf : 130635

En 2019, un nombre record de plus d’un million de transactions a été enregistré. Cettehausse s’explique en partie par l’investissement locatif qui prend de l’ampleur. Eneffet, de plus en plus de Français, y compris des ménages modestes, se lancent dansl’investissement locatif pour préparer leurs vieux jours.

De plus en plus de particuliers choisissent d’acquérir un bien pour le louer afin dese constituer un patrimoine et d’assurer leurs revenus une fois à la retraite. Les tauxd’emprunt historiquement bas y sont pour beaucoup. Ils permettent à davantage deménages d’investir dans la pierre, un placement réputé sûr et largement plébiscité.

L’investissement locatif en hausse depuis trois ans

D’après les chiffres du réseau Century 21, plus d’un quart des achats concernait ainsiun investissement locatif en 2019, soit une hausse de 25 % de transactions par rapportà 2018. Cette tendance s’affirme depuis trois ans, témoignant de la démocratisation dece type d’investissement. Ainsi, parmi les investisseurs, employés et ouvriers repré-sentent la catégorie socio-professionnelle la plus importante – plus d’un quart d’entreeux.

Priorité à la constitution d’un patrimoine

Les investisseurs ne cherchent pas la rentabilité à tout prix. Leur objectif, à plus longterme, consiste à se constituer un patrimoine et à avoir remboursé le bien d’ici laretraite. Il s’agit donc plutôt d’une démarche « d’épargne forcée ». D’ailleurs, le montantmoyen de ces investissements locatifs tourne autour de 134 000 euros – contre plusde 218 000 euros tous types de transactions confondus – et permet ainsi au plusgrand nombre de solder un emprunt avant la retraite.

La hausse des prix, une donnée de l’équation

Actuellement, le stock de biens s’avère au plus bas par rapport à la demande. D’oùl’estimation d’une hausse des prix de 2 % cette année. De plus, les taux d’empruntaccusent une légère remontée. Ainsi, il pourrait devenir plus difficile d’emprunter pourles ménages les plus modestes.

Dans le contexte de cet élan pour l’investissement locatif, les vendeurs devront sansdoute ajuster leurs prix au pouvoir d’achat des acquéreurs. Cette tendance s’est déjàdessinée en 2019 avec des écarts entre prix annoncés et prix réels de plus de 6 %. Ceratio, à la hausse, semble indiquer que les vendeurs ont davantage adapté les prix à

93

DIVERS BIENSIMMOBILIERSà PARIS 16ème43 avenue Foch

et 189 rue de la Pompe,à l’angle de ces voies

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9375VENTE aux enchères publiques, au palais de justice de PARIS (75)

Tribunal de Paris, Parvis du Tribunal de Parisle JEUDI 24 SEPTEMBRE 2020 à 14h - EN UN SEUL LOT

Retrouvez toutes les informations sur le site www.vlimmo.fr (réf : 130624)

plus de quinze secondes d’affilée. Via une vidéo-conférence, ils ont cherché à minimiser leur domina-tion en assurant que la compétition était féroce. Chacun a présenté sa croissance au cours de la dernière décennie comme une « success story » américaine, mis l’accent sur leur création d’emplois directs et indirects et évité de répondre aux questions trop précises.

Tactiques divergentesLeurs tactiques ont cependantdivergé. Jeff Bezos (Amazon) areconnu certaines pratiques sansy voir d’entraves à la concurrence.Sundar Pichai (Google) a optépour les réponses les plus vaguespossible. Mark Zuckerberg (Face-book) s’est montré combatif. TimCook (Apple) a bénéficié d’uneplus grande clémence des élus,

avec deux fois moins de questionsque les patrons de Google et Face-book

« Nos fondateurs ne s’inclinaientpas devant un roi, nous ne devrions pas nous incliner devant les empe-reurs de l’économie numérique », a déclaré David Cicilline, le démo-crate présidant le comité, en ouver-ture de l’audition. Il l’a close en affir-mant la nécessité de « scinder certaines sociétés et d’en réguler d’autres correctement ».

Le pouvoir conféré par la main-mise de ces quatre entreprises sur les données a été au cœur de l’audi-t i o n . P l u s i e u r s d é p u t é s o n t questionné les dirigeants d’Ama-zon, d’Apple et de Google sur les conflits d’intérêts nés de leur dou-ble rôle d’opérateur de places de marché et de vendeur sur leurs pro-pres plateformes.

Anaïs Moutot— Correspondante à San Francisco

217 questions et cinq heures. Mer-credi, les patrons d’Apple, Google, Amazon et Facebook ont fait face aux tirs nourris de quinze élus de laChambre des représentants, une confrontation sans précédent depuis l’interrogatoire de Microsoften 1998.

Les députés du comité antitrustont pilonné les quatre dirigeants surd’éventuels abus de position domi-nante et présenté, pour la première fois, certains documents obtenus lors de leur enquête démarrée il y a un an. Plusieurs d’entre eux, majori-tairement du côté républicain, se sont cependant éloignés des prati-ques anticoncurrentielles pour concentrer leurs attaques sur les accusations de « biais idéologiques » de ces plateformes. Les quatre patrons ont rarement pu s’exprimer

RÉGULATION

Les élus du comité antitrust de la Cham-bre des représentants ont pilonné les PDG de Google, Facebook, Amazon et Apple sur d’éventuels abus de position dominante.

Ils ont aussi présenté des documents obtenus lors de leur enquête démarrée il y a un an.

Nicolas Madelaine @NLMadelaine

Avec son modèle lié à l’abonne-ment dans ses principaux métiers – la musique à travers l’importance du « streaming » pour sa filiale Universal Music, et la télévision avec Canal+ –, Vivendi s’en sort mieux que les groupes de médias dépendant de la publicité à l’issue du premier semestre.

De janvier à juin, Vivendi adégagé 7,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, une baisse limitée à 2 % à données compa-rables et une hausse de 3 % grâce à l’intégration de l’opéra-teur de télévision M7 dans Canal+. Son résultat opération-nel ajusté (Ebita) s’élève à 735 millions, en hausse de 2,4 %sur un an. Le groupe estime « difficile à ce jour de déterminercomment [la crise] impactera lesrésultats annuels ».

Havas souffreL’agence de communication Havas a souffert, avec une baisse organique des ventes de 11,2 % (3,3 % au premier trimes-tre et 18,3 % au second), de même que les activités specta-cles de Vivendi Village. De son côté, l’éditeur Editis a généré 262 millions d’euros de ventes, en recul de 15,1 % à données comparables, même si la crois-sance du chiffre d’affaires de

38 % en juin invite à l’opti-misme, Editis et Vivendi Villagesont en pertes pour le semestre.

Universal Music et Canal+voient leurs revenus progresser de 6,2 %, à respectivement 3,5 milliards et 2,7 milliards, et affichent de belles performan-ces opérationnelles, même si Canal+ est en léger recul sur sonactivité en comparable. A la fin du premier semestre 2020, Universal compte sept des dix artistes les plus écoutés aux Etats-Unis, selon Nielsen, dit le groupe. Et il a vu ses revenus d’édition musicale (différents de ceux de la musique enregistrée) bondir de 21 %, grâce à un pro-duit lié à une réclamation de royalties mais aussi des accords significatifs signés avec des artistes comme Taylor Swift ou Meduza. Le chiffre d’affaires de Canal+ France reste en repli (–2,1 % à données comparables) malgré 100.000 abonnés en plus, à 8,7 millions. Le groupe invoque la baisse du marché publicitaire, auquel il est un peuexposé avec ses chaînes gratui-tes (C8, CNews…). Le chiffre d’affaires à l’international pro-gresse de 5,2 % hors M7.

Enfin, Vivendi estime avoirun bilan sain avec un endette-ment financier net de 3 mil-liards malgré 1,4 milliard distri-bué aux actionnaires via des rachats d’actions et dividendes.

4À NOTERLagardère est affecté par la crise. Il a annoncé une perte nette part du groupe de 481 millions d’euros.

AUDIOVISUEL

Universal Music et Canal+ tirent leur épingle du jeu.

L’abonnement préserve Vivendi

Apple a été accusé de traiterinjustement les développeurs dans l’App Store à cause de la commis-sion de 30 % prélevée sur les revenus. Google s’est vu reprocher de favoriser ses propres sites dans son moteur de recherche et de jouerle rôle de vendeur et d’acheteur sur son site d’enchères publicitaires, Pramila Jayapal dressant un paral-lèle avec les délits d’initié.

Rachat d’InstagramL’attitude prédatrice de ces entre-prises à l’égard de leurs concurrentsa également été au centre des débats. Jerry Nadler, élu démocratede New York, a dévoilé des courrielsécrits par Mark Zuckerberg en 2012.Le patron de Facebook y évoque la « neutralisation d’un concurrent potentiel » parmi ses motivations pour racheter Instagram. n

« Nous avons une politique intimant de ne pas utiliser les données des vendeurs tiers, mais je ne peux pas garantir qu’elle n’a jamais été violée », a admis Jeff Bezos, le PDG d’Amazon. Photo Reuters

Les géants de la tech face au tir nourri des députés américains

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Page 20: Les Echos - 31 07 2020

20 // PME & REGIONS Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 Les Echos

DES AFFAIRES PAS ORDINAIRESSÉRIE D’ÉTÉ

Guillaume Roussange—Correspondant à Amiens

Frey, la foncière d’immobilier commercial cotée sur Euronext, accélère la transformation de ses aménagements de parcs commer-ciaux (« retail parks »). Son PDG, Antoine Frey, a annoncé vouloir investir 35 millions d’euros d’ici à 2030 pour acquérir entre 3.000 et 4.000 hectares de forêts en France.L’aménageur a bouclé une pre-mière opération en achetant une centaine d’hectares à Messigny et Vantoux, en Côte-d’Or.

« Nous sommes confrontés àune situation paradoxale : alors que la France dispose du troisième massif forestier d’Europe, la filière bois y est assez peu développée. Beaucoup de constructions sont réalisées à partir de matériaux importés, en particulier d’Autri-che. Notre objectif est de gérer durablement ces forêts pour cons-truire le plus massivement possi-

HAUTS-DE-FRANCE

La foncière Frey va investir 35 millions d’euros d’ici à 2030 pour acquérir entre 3.000 et 4.000 hecta-res de forêts en France.

Elle veut sécuriser l’approvisionnement en bois durable de ses futurs parcs commerciaux.

volonté, formulée dans l’appeld’offres publié par VNF et larégion Grand Est fin 2017, derelancer une voie d’eau en déclin.Affectée à la fois par la baisse detonnage de la sidérurgie et par lasourde concurrence à laquelle selivraient les bassins de Metz, deThionville et de Nancy, la Mosellene voit plus passer aujourd’huiqu’entre 4 et 5 millions de tonnesde fret par an, contre le double il ya une dizaine d’années.

Organe de gouvernance consti-tué en 2019, le Syndicat mixteouvert (SMO) des ports lorrains achargé une société d’économiemixte à opération unique (Semop)d’assurer l’exploitation et la ges-tion portuaire sur un parcours de158 kilomètres entre Neuves-Mai-sons, près de Nancy, et le portmosellan d’Apach, à la frontièreluxembourgeoise. ArcelorMittal,gestionnaire des ports d’Illange etde Mondelange, le logisticieninternational SEA-Invest et la CCIde Meurthe-et-Moselle en grou-

l’espace logistique européen », souli-gne François Pélissier, président dela CCI de Meurthe-et-Moselle. Ges-tionnaire de la plateforme multi-modale de Frouard, près de Nancy,la chambre consulaire s’est rap-prochée de la SNCF, des Chemins de fer luxembourgeois (CFL) et desports de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), d’Anvers et de Zeebru-ges, en Belgique, pour faire valoir les atouts de la Moselle canalisée.

La nouvelle donne devrait fairerevenir le long de la Moselle deslogist iciens qui s’en étaientdétournés. Le groupe Suez sepositionne pour stocker près deNancy les terres excavées duGrand Paris. Le port céréalier deMetz verra sa ligne de conteneursrenforcée. La CCI de Meurthe-et-Moselle, qui s’enorgueillit d’avoirdétourné 30.000 camions del’autoroute A 31 grâce à la solutionmultimodale mise en œuvre àFrouard, évalue la capacité de laMoselle à 10 millions de tonnessans investissement majeur. n

Cela devrait faire revenir le long de la Moselle des logisticiens qui s’en étaient détournés. Photo VNF/Phileas

pement avec CFNR Transportavaient déposé trois candidaturesdistinctes avant que ne se dessineune offre unifiée. Sous réserve dela concrétisation des engage-m e n t s b a n c a i r e s , l a S e m o pouvrira 51 % de son capital à troisacteurs privés : la CCI de Meurthe-et-Moselle (55 %), CFNR (30 %) etArcelorMittal (15 %).

« Cette nouvelle configurationillustre le potentiel fluvial du sillon lorrain : nous sommes parvenus à dépasser les frontières administrati-ves et territoriales pour mettre en valeur sa position centrale dans

Le consortium public-privé investira 30 millions d’euros, dont 10 millions d’euros au cours des dix prochaines années.

Frank Niedercorn @FNiedercorn

—Correspondant à Bordeaux

C h â t e a u M a rg a u x ,Yq u e m , A n g e l u s ,Ausone mais aussiBollinger ou Ornel-laia, le grand cru ita-

lien. La société Wine Services, qui compte 160 clients parmi les 300 plus grandes marques de vin à Bordeaux mais aussi en Champa-gne, Californie, Italie, Espagne et Australie, est aussi discrète que ses clients sont célèbres. « Dans l’indus-trie du luxe, le monde des grands vins est le seul qui ne connaisse pas ses clients. Pour ces propriétés, nous som-mes un peu l’œil de Moscou », expli-que Clément Marcorelles, le fonda-teur de Wine Services en 2010. Avec un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros et une douzaine de salariés, la société occupe même une posi-tion de… leader mondial sur un métier qu’elle a inventé.

La distribution des grands crusest en effet complexe. Les précieux flacons passent par plusieurs inter-médiaires avant d’arriver sur les linéaires d’un caviste ou dans la caved’un restaurant. Avec des destina-tions inattendues, comme ce super-marché du Chinatown de Los Ange-les proposant des dizaines de grandscrus bordelais que les riches Chinoisde passage achètent pour aller con-sommer dans les restaurants voi-sins. En Floride, la carte du Bern’s

Steak House fait 189 pages. En Cali-fornie, The Restaurant at Mea-dowood propose 23 millésimes du Château d’Yquem. Pour savoir où sont vendus ces nectars, la seule solution consiste à aller chercher l’information à la source. « Dans le monde, 300 marques veulent la même information. Le créneau est étroit, mais la demande existe. »

En 2010, quand il crée son entre-prise, Clément Marcorelles travaille seul pendant un an et demi. De New York à Shanghai et Hong Kong, en passant par Los Angeles, Miami et Londres, il écume les vingt-cinq vil-les les plus riches où on consomme ces vins coûteux : « Mon travail con-sistait à me balader dans les caves et les restaurants. Le reste du temps, j’étais à Bordeaux pour développer le business. » Avec des frais réduits car diplômé de HEC quelques années plus tôt, il profite de son réseau. « J’aieu la chance de ne pas avoir eu à payerun seul hôtel. En revanche j’ai beau-coup dormi sur les canapés de tous mes copains », sourit-il.

Depuis, le terrain de chasse deWine Services est à peu près resté le même : 1.000 cavistes et 6.000 res-taurateurs chez lesquels Wine Servi-ces traque les bouteilles de ses clients. « Ce sont des endroits impor-tants pour construire une marque carc’est là que les crus sont les plus visi-bles », insiste Clément Marcorelles. Trois informations sont essentiel-les : le nom du domaine, le millé-sime, le prix. Pour les quatre salariés

ble en bois français », explique Antoine Frey.

Ce plan de long terme vise aussila réalisation d’économies d’échelle. Faute d’une filière suffi-samment structurée, la construc-tion bois made in France affiche un surcoût de l’ordre de 10 à 15 %, selon les calculs d’Antoine Frey. « Intégrer l’amont de la filière ne peut avoir qu’un impact positif sur le prix final », souligne le PDG. Il sedéfend de toute tentative de verdis-sement de l’image d’une activité – la création de parcs commerciaux– sujette à polémique, tant concer-nant la consommation d’espaces agricoles que l’impact sur les com-merces de centre-ville.

Neutralité carbone en 2030Pour preuve, la foncière met en avant sa volonté d’indexer sa ren-tabilité sur son impact carbone. En mars, elle a ainsi publié pour lapremière fois, un « résultat net p a r t d u g r o u p e c a r b o n e (RNPGC) », c’est-à-dire un résultat net minoré de l’impact des émis-sions carbone du groupe. Soit, pour 2019, un RNPGC de 42,8 mil-lions d’euros (correspondant à un résultat net de 49,7 millions d’euros diminué de 275.000 ton-nes équivalent CO2 à 25 euros la tonne prix de marché). « Cet indi-cateur très simple permettra de sui-vre la réalisation de nos objectifs, soit une neutralité carbone en 2030 », annonce Antoine Frey.

Le premier projet bois livré parFrey sera celui de Saint-Genis-Pouilly, dans l’Indre, dont l’ouver-ture est prévue en 2024. Au total, 48.700 mètres carrés seront cons-truits moyennant 150 millions d’euros d’investissement. n

La foncière Frey investit dans le bois

Un trio d’opérateurs pour les 11 ports lorrains

Pascale Braun—Correspondante à Metz

En Lorraine, trois ans de concerta-tion viennent d’aboutir à la désigna-tion du trio d’opérateurs qui pilo-tera la navigation fluviale au long dela Moselle au cours des trente pro-chaines années. La Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Meurthe-et-Moselle, ArcelorMittal et CFNR Transport, filiale du groupe allemand Rhenus, exploite-ront conjointement neuf ports publics et deux ports privés du nordau sud de la rivière.

Le consortium se proposed’investir 30 millions d’euros dans ces infrastructures, dont 10 millionsd’euros au cours des dix prochainesannées, et vise durant cette période une croissance des tonnages de 16 % sur la Moselle canalisée.

Baisse des tonnages« Longuement négociée, cette solu-tion réunifie la quasi-totalité dufret mosellan tout en garantissantl’équilibre régional. Le groupementretenu se positionne comme unacteur de poids dans les discussionsavec les Grands Ports maritimes »,se réjouit Pascal Gauthier, direc-teur territorial Nord-Est de Voiesnavigables de France (VNF). Com-plexe, le montage concrétise la

GRAND EST

Les 11 ports fluviaux de la Moselle se re-groupent sous l’égide d’un gestionnaire commun rassemblant la CCI de Meurthe-et-Moselle, ArcelorMittal et CFNR Transport.

6Et lundi Le devenir des cen-tres historiques : le Vieux Lyon ou les dilemmes d’un quartier touristique

Pour Wine Services, l’objectif estdésormais d’améliorer la couverturede son marché en étant davantage présent auprès des grands crus amé-ricains et des maisons de champa-gne. Les globe-trotteurs de l’entre-prise vont aussi devoir reprendre la route. En Europe pour l’instant, puisaux Etats-Unis dès que la situation sanitaire le permettra. n

Wine Services, l’« œil de Moscou » des grands crusLa PME bordelaise a inventé son métier : écumer les meilleurs cavistes et restaurants du monde entier pour relever les prix de vente des grands crus français et étrangers.

qui écument le terrain, la méthode est restée la même. Dictaphone en main, il s’agit de noter vocalement des dizaines, voire des centaines de références. A l’image de ce magasin de la chaîne Oaks Cellar de Singa-pour, avec 600 grands crus et des verticales sur plusieurs années.

Des prix qui laissent songeursSi, aux Etats-Unis ou en Grande-Bre-tagne, il n’y a aucun problème de transparence, l’accueil est parfois moins chaleureux. Comme en France, où l’on n’aime guère parta-ger l’information. Pour contourner

l’obstacle, il lui est même arrivé de mener une conversation téléphoni-que en utilisant un langage codé. Avec les restaurateurs, une partie dutravail s’effectue à distance. Aux Etats-Unis, la précieuse carte des vins est parfois sur le site Web. Sinon, l’astuce consiste à la deman-der sous des prétextes divers. « Je pense que nous utilisons une bonne cinquantaine d’adresses courriels dif-férentes. Malgré tout, certains ont dû recevoir la même demande plusieurs fois », sourit Clément Marcorelles. Grâce à une application mobile, Wine Services rémunère aussi des bénévoles qui envoient des cartes.

La Romanée-Conti, vin de Bour-gogne, s’affiche comme le plus cher, aux environs de 50.000 euros chez les cavistes à Hong Kong. Pour un même cru les différences sont par-fois énormes. Comme cette bouteillede Cheval Blanc étiquetée il y a peu six fois plus cher au duty free de Roissy qu’au magasin Carrefour de la Porte d’Auteuil, réputé pour sa cave. Petrus, la star de Pomerol, vendu environ 2.500 euros la bou-teille chez les cavistes et 4.000 eurosdans les restaurants, remporte la palme : « C’est un produit en petit volume, très cher et pourtant très biendistribué. C’est un exploit. »

Les précieux flacons passent par plusieurs intermédiaires avant d’arriver sur les linéaires d’un caviste ou dans la cave d’un restaurant. Lydie LECARPENTIER/REA

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Page 21: Les Echos - 31 07 2020

Les Echos Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 // 21

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Contact : Maître Florent HUNSINGERSOLVE ADMINISTRATEURS JUDICIAIRES

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REDRESSEMENT JUDICIAIREDU 16 JUILLET 2020

Hélène BourboulouxJean-François BlancGaël CouturierCécile Dür

Nathalie LeboucherSylvain HustaixBenjamin TamboiseCharlotte Fort

TANNERIE située en Aveyron (12)Activité : vente de peaux travaillées (tannage végétal ou à base de chrome)

et de cuir relief – négoce et travail à façonEffectif : 21 salariés

CA HT au 30/06/20 (projet) : 3.735 K€ / CA HT au 30/06/19 (12 mois) : 4.851 K€La date limite de dépôt des offres de reprise est fixée au : 18 septembre 2020 à 18h00.

Les tiers sont invités à remettre leur offre (conforme à l’article L. 642-2 du code de commerce) en 6exemplaires (dont 1 non relié) à l’administrateur judiciaire. L’accès à une data room électronique sera autoriséaprès régularisation d’un engagement de confidentialité et d’une présentation succincte du candidat à lareprise. Référence à rappeler impérativement : 7569

RECHERCHE DE REPRENEURS

Les candidats intéressés sont invités à se manifester par mail auprès de :SELARL FHB – Administrateurs Judiciaires Associés – Me Jean-François BLANC

2 rue d’Athènes – 12000 RODEZ – www.fhbx.euFax : 05 65 68 80 15 / E-mail : [email protected]

APPEL D’OFFRES

Date limite de dépôt des offres : vendredi 11/09/2020 à 12h00

RECHERCHE DE PARTENAIRE OU DE REPRENEURENTREPRISE EN REDRESSEMENT JUDICIAIRE

Entreprise de mécanique industrielle de précisionRégion : SEINE-ET-MARNE (77)C.A.: 10.794 k€ 31/12/2019 (sur 12 mois)Activité : Fabrication et distribution d’éléments de

moule, de découpe emboutissage et de visserieEffectif : 66 salariésModalités :Cession organisée en application des articles L.642-1 et suivants du

Code de CommerceL’accès aux informations sera réalisé par dataroom électronique après

un premier contact auprès de l’étude : [email protected] identifiants de connexion seront communiqués après remise de

l’engagement de confidentialité et des pièces mentionnées, téléchargeablessur le site : www.ajilink.fr

Retrouvez l’ensemble des appels d’offre sur www.ajilink.fr

SELARL AJILINK LABISCABOOTERJérôme CABOOTERAdministrateur Judiciaire Associé18, rue de l’abreuvoir77100 MEAUXwww.ajilink.fr

RECHERCHE DE PARTENAIRES AU CAPITALOU DE CANDIDATS À LA REPRISE, SOCIÉTÉSEN REDRESSEMENT JUDICIAIRE :BVA SAS et ses holdings AXIOM & CIE, HERMIONE

et filiale IN VIVO HOLDING

• Activité : BVA SAS est une société d’études de

marché et d’opinion, spécialisée dans l’expérience

clients et employés, la santé et le suivi de l’opinion.

• Localisation : Toulouse et Ile-de-France

• Salariés :

- BVA SAS = 224 (dont 2 mandataires sociaux)

- HERMIONE = 12 (dont 4 mandataires sociaux)

- AXIOM & CIE = 49

- IN VIVO HOLDING = 0

• CA 2019 BVA SAS : 64 M€

• CA 2019 Consolidé : 204 M€

• Ouverture des procédures de Redressement

Judiciaire : 5 juin 2020Les candidats devront régulariser un engagement de

confidentialité en ligne afin de pouvoir accéder à la data room.

Date limite de dépôt des offres :

12 août 2020 à 17h00Pour toute manifestation d’intérêts, nous vous invitons à

adresser un courriel à : [email protected]

AdministrateursJudiciaires :Christian Caviglioliet Lou FléchardCONTACT :CBF ASSOCIES4 Place de Wagram75017 PARISTél. : 01 85 08 30 30Email :[email protected]

CARDON & BORTOLUS8 RUE DES CORDELIERS -BP 215-77104 MEAUX CEDEX TÉL. : 0 1 60 09 96 00 -FAX : 01 60 09 96 19

E-MAIL : [email protected]

Leader historique de la réparation de broches et d’électrobrochesImplanté dans le département de la Seine et Marne (77)

C.A. 2019 : 3.136 K€ / C.A. 2018 : 3.503 K€Effectif : 15 personnes

APPEL D’OFFRES DE REPRISE

Un accès à une data-room électronique sera transmis sur demande écrite motivée auprèsde l’Etude après signature d’un engagement de confidentialité. [Réf. Étude: No7946]

CARDON & BORTOLUS8 rue des Cordeliers - BP 215 - 77104 MEAUX CEDEX

Tél. : 01 60 09 96 00 – Fax: 01 60 09 96 19 – E-mail: [email protected]

DATE LIMITE DE DÉPÔT DES OFFRES: 24/08/2020 À MINUIT

Recherche d’investisseur ou de repreneurSociété en redressement judiciaire

(L631-22 et L642-1 et suivants du Code de Commerce)

La Roche-sur-Yon –La Rochelle – Rennes –

Lorient – CaenDossier suivi à RENNES

Contact :Maître MERLY

A.J.I.R.E.6 cours Raphael Binet CS76531 - 35065 RENNES CX

Tél. : 02 99 67 84 [email protected]

Maître MERLYAdministrateur

Judiciaire associé

Activité : Fabrication accessoires automobiles

Effectif : 32 salariés

Implantation(s) : 35400 – SAINT MALO

Date limite de dépôt des offres :

30/09/2020 à 12h00.

Accès au dossier de reprise après signature d’un engagement de confidentialitéet sur justification de la capacité et de l’intérêt du candidat à étudier le dossier

Contact : [email protected]

Maître Florence TULIER POLGEAdministrateur Judiciaire

Rue René Cassin - 91000 EVRYTél. : 01.60.87.36.36 – Fax: 01.60.87.36.37

[email protected] : Engareh ALIREZAI

Un dossier de présentation peut être obtenu auprès deMaître Florence TULIER POLGE sur demande écrite.

Activité : Fabricant de système de fixation :œillets, rivets, boutons, pressions.

Entièrement intégré : presse à emboutir, injection plastiqueet chaîne de traitement.

Implantation: 91 / Salariés à ce jour: 18 / CA 31/12/2019: 2 689 618 €Références à rappeler: 2705

Date limite de dépôt des offres: 01/09/2020 à 17h00

ENTREPRISE A CEDER(Articles L 631-22 et L.642-1 et suivants

du Code du Commerce)

CRÉATION ET EXPLOITATIOND’UNE ENTREPRISE DE TRAVAUX

D’ÉTANCHÉITÉ ET L’EXÉCUTION DE TOUSTRAVAUX PUBLICS ET PARTICULIERS

Chiffre d’affaires au 31/12/2019 : 1.060.746 €Effectif : 9 salariés

Siège des activités : Champigny sur Marne (94)Date limite du dépôt des offres :

Lundi 31 août 2020 à 12h00, en son étude.

L’accès à la data room sera autorisésous les conditions préalables suivantes :

• Réception d’une lettre d’intérêt par [email protected]

[email protected]ésentant le candidat le cas échéant

représenté, son activité, sa surface financièreet ses motivations ;

• Signature d’un engagement de confidentialitéet non débauchage dont le modèle sera

transmis à réception de la lettre d’intérêt.

APPEL D’OFFREDE REPRISE D’ENTREPRISE

Dans le cadre d’une Liquidation Judiciaireavec maintien de l’activité, conformément

aux dispositions de l’article 642-1 et suivantsdu Code de commerce sous l’égide

de l’Administrateur JudiciaireSELARL BARONNIE-LANGET

RECHERCHES D’INVESTISSEURS OUREPRENEURS EN PLAN DE CESSION

AÉCRIRE À : SELAS BMA, Aministrateurs Judiciaires, Maître Laurent MIQUEL,119 RUE JACQUEMARS GIELEE – 59041 LILLE CEDEX

Tél. : 03 28 36 17 36 – Emails : [email protected] et [email protected]ès au dossier de présentation après signature d’un engagement de confidentialité

Activité : TransportsCA HT 31/12/2019(12 mois) :6 924 278 €CA HT 30/06/2020(6 mois) :2 567 140 €Nombre de salariés : 40Lieu d’exploitation: Région parisienneDate limite de dépôt des offres : 14/08/2020 à 18h00

Entreprise spécialisée dans la fabricationde moules pneumatiques

Situation géographique : Nouvelle AquitaineCA 2018 : 5,6 M€ / CA 2019 : 3,2 M€

Effectif : 47 salariésDate limite de dépôt des offres:mardi 15 septembre 2020 à 17h00

Contact : Maître Florent HUNSINGERSOLVE ADMINISTRATEURS JUDICIAIRES

[email protected]

LIQUIDATION JUDICIAIRE AVEC POURSUITED’ACTIVITÉ DU 21 JUILLET 2020

Hélène BourboulouxJean-François BlancGaël CouturierCécile Dür

Nathalie LeboucherSylvain HustaixBenjamin TamboiseCharlotte Fort

Société exploitant 9 centres de remise en forme en France (représentantenviron 21.000 adhérents). – Nombre de salariés : 63 salariés,

CA au 30.06.2017 (12 mois) : 5.583 K€,CA au 30.06.2018 (12 mois) : 5.569 K€,CA au 30.06.2019 (12 mois) : 5.589 K€.

La date limite de dépôt des offres de reprise est fixée au: 16 septembre 2020 à 12h00.Les tiers sont invités à remettre leur offre (conforme à l’article L. 642-2 du code de commerce) en 6exemplaires (dont 1 non relié) à l’administrateur judiciaire. L’accès à une data room électronique sera autoriséaprès régularisation d’un engagement de confidentialité et d’une présentation succincte du candidat à lareprise. Référence à rappeler impérativement : 7599

RECHERCHE DE REPRENEURS

Les candidats intéressés sont invités à se manifester par télécopie ou e-mail auprès de :SELARL FHB – Me Jean-François BLANC – Administrateurs Judiciaires Associés

5 Rue des Salins - 34070 MONTPELLIERFax : 04 67 42 19 23 / E-mail : [email protected]

SELARL V&VMaître Daniel VALDMAN

Administrateur Judiciaire Associé

RECHERCHE PARTENAIRES / REPRENEURSLAVENTE DE PRODUITS DE LA FETE

Chiffre d’affaires HT au 31/03/2019 : 11 900 K €Implantation : Régions au Nord de la LoirePersonnel : 98COMMENTAIRES: Premier réseau spécialisé dans lesproduits de la fête en FRANCE (31 magasins, site internet),cette société propose depuis 2003 une large gamme d’articlesde fête et de produits d’art de la table.

La date limite de dépôt des offres de reprise est fixée au :

MERCREDI 23 SEPTEMBRE 2020 À 18H00Tout dossier de présentation sera remis sur la base d’une lettre de confort

émanant du candidat, justifiant de sa qualité et de sa capacité à présenter

une éventuelle offre.

CONTACT:Marion DHALLEINE23 Rue Emile Zola80000 AMIENS

: 03 22 92 96 18: 03 22 92 96 22: [email protected]

APPEL D’OFFRE EN REDRESSEMENT JUDICIAIRE - CESSION D’ENTREPRISEINDUSTRIE MÉTALLURGIQUE - MÉCANIQUE DE PRÉCISION

(Articles L.631-13, L.642-2 et L.642-22 du Code de commerce)

Activité : Mécanique de précision. Fraisage-Tournage / Mécanosoudure / AjustageC.A. au 31/12/2019 (14 mois) : 3,2 M€Effectifs : 24 salariés (tourneurs, fraiseurs, ajusteurs, monteurs, soudeurs ... )Localisation : Région Centre-Val de Loire (37)Particularité : Entreprise fondée il y a + de 70 ans, sous-traitant pour l’industrieaéronautique notamment, savoir-faire important et salariés hautement qualifiés.Redressement judiciaire : 01/07/2020Date Limite de Dépôt des Offres : 4 septembre 2020 à 12h00

Une data room électronique sera accessible après régularisation d’un engagement de confidentialitéet transmission d’une présentation du candidat à la reprise auprès de l’étude : [email protected] offres devront être conformes aux dispositions de l’article L.642-2 du code de commerce.

SELARL A2JZ – Maître Julien ZETLAOUI – Administrateur Judiciaire9 rue de Lucé I 37 000 TOURS

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Page 22: Les Echos - 31 07 2020

péen par Angela Merkel et Emma-nuel Macron le 18 mai. Ce plan histo-rique de 750 milliards d’euros a été signé le 21 juillet, permettant à l’eurode se hisser à 1,16 dollar. Depuis, le mouvement s’est encore accéléré.

L’euro est passé au-dessus de1,18 dollar jeudi après-midi, son plushaut niveau depuis plus de deux ans.La monnaie unique profite aussi du délitement du dollar. Le PIB des Etats-Unis s’est contracté de 32,9 % (en rythme annualisé) au deuxième trimestre, selon une première esti-mation publiée jeudi par le départe-

les empêche de profiter à plein de la reprise. « Le système de protection sociale européen, par exemple le dis-positif de chômage partiel français, a permis un redémarrage très rapide, une fois la période de confinement passée, et l’Europe sortira plus rapide-ment de la crise économique », estimeVincent Juvyns.

Depuis quelque temps, les inves-tisseurs internationaux qui se méfiaient des actifs européens ont recommencé à regarder les mar-chés du Vieux Continent avec inté-rêt. « Nous favorisons à nouveau les actions et les obligations périphéri-ques européennes dans nos porte-feuilles d’investissement depuis débutjuin, alors que nous étions négatifs sur les places européennes depuis plu-sieurs années. » Ces dernières semai-nes, les flux de capitaux vers les fonds actions européens ont été plusnourris que vers les fonds spéciali-sés dans les actions américaines. « Les investisseurs réalisent que la prime de risque associée à l’Europe était sans doute trop importante », analyse Vincent Juvyns, qui se prépare « à une remontée de l’euro vers 1,30 dans la décennie à venir » . — S. Ro.

L’euro à son plus haut niveau depuis plus de deux ans

Longtemps handicapé par le man-que de visibilité sur la construction européenne, l’euro bénéficie d’un formidable retour en grâce depuis l’annonce d’un plan de relance euro-

L’euro bénéficie d’un formidable retour en grâce depuis l’annonce du plan de relance européen en mai. La zone euro redevient lisible pour les investis-seurs internationaux alors que les Etats-Unis accumulent les difficultés.

nière phase de correction, l’équipe pense que le billet vert reste suréva-lué. […] Le dollar est négativement corrélé avec la santé de l’économie mondiale, qui s’améliore beaucoup plus rapidement hors des Etats-Unis qu’à l’intérieur. »

Le dollar n’est plus

une valeur refuge

2 Au début de la crise sani-taire, le dollar avait bénéfi-

cié à plein de son statut de valeur refuge. En temps de crise, les inves-tisseurs se réfugient vers les emprunts d’Etat américains, consi-dérés comme les actifs les plus sûrssur les marchés. Entre le 9 et le 20 mars, l’indice pondéré du dollar avait progressé de 8 %. « Le dollar bénéficiait d’une prime à la sécurité. Il était surévalué par rapport aux fondamentaux de l’économie améri-caine, notamment les parités de pou-voir d’achat », explique Vincent Juvyns chez JP Morgan AM. Cette prime à la sécurité est de moins en moins justifiée aux yeux des inves-tisseurs. En cause : la gestion chao-tique de la crise sanitaire qui freine la reprise de l’économie, et les ten-sions avec la Chine. Certains, comme Ray Dalio, le fondateur de Bridgewater, s’en sont inquiétés. Pour lui, le conflit commercial, technologique et géopolitique avec la Chine menace de dégénérer en « une guerre du capital », suscepti-ble de fragiliser le billet vert.

Des taux moins

attirants

3 Dans un monde où les ren-dements se sont effondrés,

et où les volumes d’obligations affi-chant un taux négatif ont dépassé les 14.000 milliards de dollars, les Etats-Unis faisaient figure d’excep-

tion. Placer ses liquidités en dollars restait l’une des rares façons de bénéficier d’une rémunération intéressante. Début 2020 encore, les Treasuries à 10 ans rapportaient1,92 % tandis qu’il coûtait aux inves-tisseurs 0,22 % de détenir des Bunds allemands de même matu-rité. De quoi attirer des flux de capi-taux importants aux Etats-Unis et maintenir le billet vert à des niveaux élevés. La crise du Covid estvenue rogner les rendements offerts. « Les taux américains, courtset longs, étaient les plus rémunéra-teurs au sein du G10 pendant presquetrois ans, témoigne Deutsche Bank. Ils sont désormais loin d’être excep-tionnels. » La Réserve fédérale, qui avait déjà pris par surprise les mar-chés en baissant ses taux direc-teurs, le 3 mars, les a ramenés à 0 %.Du côté des taux longs, les incertitu-des sur la fin de la crise du coronavi-rus et le regain de tensions géopoli-tiques ont fait plonger jeudi le rendement des Treasuries à 10 ans àun plus bas historique : 0,56 %.

Des déficits

qui se creusent

4 Les marchés montrent uneinquiétude croissante face

au creusement du déficit budgé-taire américain, qui atteint des niveaux rarement vus. « Sur les neufpremiers mois de l’année fiscale, le déficit du budget fédéral approche déjà 3.000 milliards de dollars, soit 14 % du PIB. La situation budgétaire ne peut se comparer qu’avec la guerrecivile ou les deux guerres mondia-les », confirme Bruno Cavalier chez Oddo BHF. Les Etats-Unis ne sont pas les seuls à avoir augmenté leursdépenses pour tenter d’amortir le choc économique lié à la crise du coronavirus. Mais, avertit Nomura, « même si les gouvernements de tou-tes les grandes puissances économi-

ques ont augmenté leurs déficits à cause de la crise du coronavirus, la question à long terme sera de savoir quels sont les déficits qui seront les plus difficiles à financer et quels sontceux qui resteront longtemps en place. » Or les Etats-Unis n’ont pas montré par le passé, un grand empressement à assainir leurs comptes publics. De plus, ils affi-chent en parallèle une balance commerciale elle aussi négative. Ces « déficits jumeaux » font peser des craintes sur la capacité ultime des Etats-Unis à rembourser leur dette, en partie parce qu’ils sont trèsdépendants des investisseurs étrangers

Un statut de monnaie

de réserve fragilisé

5 Le dollar règne encore sanspartage dans l’univers des

devises de réserves. Selon le FMI, le billet vert représente 62 % des réser-ves de changes des banques centra-les dans le monde et est utilisé dans 88 % des transactions sur les devi-ses. Mais il pourrait voir son statut remis en cause, avertissent les ana-lystes de Goldman Sachs. Ces der-niers pointent les craintes d’une dépréciation du dollar, entraînée par une résurgence de l’inflation. Avec une hausse des dépenses publiques outre-Atlantique qui creuse les déficits et un bilan de la Réserve fédérale qui a bondi de plusde 2.800 milliards de dollars au pre-mier semestre, le risque d’une pertede confiance dans la monnaie amé-ricaine est réel, souligne Goldman Sachs. Ce n’est pas la première fois que cette déchéance du roi dollar estannoncée. Mais jusqu’ici elle ne s’estjamais concrétisée. Notamment parce qu’il n’existe pas d’alternative.Malgré sa popularité sur le Vieux Continent, l’euro n’a pas encore con-vaincu à l’international. n

Guillaume Benoit @gb_ecoet Sophie Rolland

@Sorolland

Plus dure sera la chute. Le dollar a perdu plus de 3 % au cours du moisde juillet, sa pire performance men-suelle en 10 ans. Conséquence, l’indice dollar spot, qui mesure le cours de la monnaie américaine contre un panier de devises, évolue à son plus bas niveau en deux ans. Incertitudes politiques, tensions commerciales, hausse du chômage et persistance du coronavirus fragi-lisent le billet vert. Décryptages des menaces qui pèsent sur le roi dollar.

Le dollar engagé

dans une phase

baissière

1 A entendre les spécialistesdes marchés des grandes

banques d’investissement interna-tionales, la baisse du dollar a toutesles chances de se poursuivre. Un certain nombre d’entre eux ont revu leurs pronostics à la baisse. Dans une note récente, Alan Ruskinet George Saravelos de Deutsche Bank, estiment que leurs précéden-tes prévisions d’une parité euro-dollar à 1,20 en fin d’année, 1,25 fin 2021 et 1,30 fin 2022 sont probable-ment trop « prudentes ». « Toute la question est désormais de savoir si laphase de baisse actuelle du dollar marquera un retournement de l’ampleur de ceux de 1985 ou de 2002ou si la correction restera contenue. »Chez Goldman Sachs, les stratégis-tes de marché tablent sur un déclin supplémentaire de l’indice du dol-lar de plus de 5 % au cours des 12 prochains mois. « En dépit de la der-

BOURSE

« La baisse du billet vert sanctionne l’affaiblissement des Etats-Unis »La baisse du dollar est-elle le symptôme d’un certain déclin des Etats-Unis ?On aura le recul suffisant pour répondre à cette question dans une vingtaine d’années ! Il est troptôt pour parler d’un « change-ment d’ère ». En revanche, il est évident que les Etats-Unis sortentdiminués de la crise actuelle. Le président américain, par ses ges-ticulations et ses incohérences, n’apparaît clairement plus comme « le chef du monde libre ». Et la première puissance mondiale ne parvient pas à maî-triser la pandémie. L’organisationsociale et politique américaine se révèle moins efficace que celle des pays européens, qui, malgré les difficultés, parviennent à s’entendre sur des solutions com-munes. La baisse du dollar sanc-tionne cet affaiblissement et celuides perspectives de rebond de l’économie américaine.

L’approche des présidentiel-les américaines et la chute de Donald Trump dans les sondages n’est-elle pas de nature à rassurer les investisseurs ?Pas réellement. Même si la proba-bilité que Joe Biden soit élu est remontée ces derniers temps, les élections présidentielles corres-pondent souvent à une période d’incertitude et de nervosité sur les marchés. D’ailleurs, si le candi-dat démocrate l’emporte, il pren-dra des mesures qui, à court terme au moins, seront plutôt défavorables au dollar. En outre, la crise politique va au-delà de la seule personnalité du président.

Bon nombre de gouverneurs républicains se sont révélés inca-pables de gérer la crise sanitaire dans leur Etat. Et actuellement, démocrates et républicains sont incapables de s’entendre entre eux et avec la Maison-Blanche surun plan de relance !

La suprématie du dollar comme première monnaie de réserve et de transaction dans le monde est-elle menacée ?Dans vingt ans, l’euro aura sûre-ment une place plus importante, surtout si une dette commune européenne émerge. De même, lerenminbi profitera forcément de la puissance de la Chine. Mais à court et moyen terme, aucune de ces deux devises ne dispose d’un système financier suffisamment développé pour remplacer le dol-lar dans son rôle international. Même si c’est par défaut, la mon-naie américaine devrait conser-ver ce rôle central pendant encorede longues années.Propos recueillis par S. Ro.

ANTON BRENDER Chef économiste chez Candriam

« La crise politique va au-delà de la seule personnalité du président. »

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ment du Commerce. C’est le repli tri-mestriel le plus important jamais enregistré depuis 1947. En juillet, la monnaie unique se sera appréciée d’environ 5 % face au dollar. « Une fois n’est pas coutume, l’Europe est mieux armée que les Etats-Unis dans cette crise », commente Vincent Juvyns chez JP Morgan AM. Le stra-tégiste note qu’habituellement, lors-que les Etats-Unis sont confrontés à

une crise, les entreprises réduisent les coûts et licencient, ce qui leur permet de protéger leurs marges enattendant une conjoncture plus por-teuse. A l’inverse, les entreprises européennes ne peuvent pas réduire la voilure aussi vite, leurs marges souffrent, et elles traînent ensuite un déficit de rentabilité qui

Les flux de capitaux vers les fonds actions européens ont été plus nourris que vers les fonds spécialisés dans les actions américaines.

l Pris dans une spirale baissière, le billet vert a perdu plus de 3 % depuis le 1er juillet.l La crise du coronavirus a eu raison de la plupart des facteurs qui assuraient sa domination sur les autres devises ces dernières années.

Comment la crise du coronavirus a sapé de la toute puissance du dollar

FINANCE & MARCHES Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 Les Echos

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Page 23: Les Echos - 31 07 2020

Électricité de Strasbourg S.A.Résultats consolidés du groupe au 1er semestre 2020

Un impact du COVID-19 maîtriséLe Conseil d’administration d’Électricité de Strasbourg S.A. réuni le 30 juillet 2020 a arrêté les comptes consolidés du 1er semestre2020, dont les éléments clefs s’établissent comme suit, en normes IFRS :

En M€ 30.06.2019 30.06.2019 30.06.2020 Variationretraité (4) 2020 / 2019

retraité

Chiffre d'affaires 402,1 402,1 370,9 -7,7%

Résultat opérationnel courant (1) 40,3 49,1 42,9 -12,7%

Résultat opérationnel 36,6 45,4 40,4 -11,0%

Résultat net part du Groupe 23,2 28,9 27,2 -5,8%

Résultat net courant (2)(3) 25,6 31,3 28,9 -7,6%

(1) Présenté conformément à la recommandation 2009-R-03 du Conseil National de Comptabilité (CNC).(2) L’impact de la charge supplémentaire de péréquation (FPE) au titre des exercices antérieurs est présenté au niveau du résultat opérationnel courant.(3) Correspond au résultat net part du groupe, retraité des éléments non récurrents du résultat opérationnel nets d’impôts(4) Les résultats 2019 comprennent le dénouement de la régularisation FPE pour la période 2012-2018 (charges de -17,7 M€ et reprise de provisions de +9 M€). Les résultats 2019 retraités

éliminent cet impact non récurrent.

Le chiffre d’affaires consolidé s’établit à 370,9 M€. Le retrait de 7,7% par rapport à 2019 s’explique en grande partie par unclimat exceptionnellement doux et la baisse des consommations consécutives au confinement

Le résultat opérationnel s’établit à 40,4 M€, en recul de 11% par rapport au résultat opérationnel 2019 retraité de larégularisation du FPE (voir note 4). Ce recul résulte principalement de la crise sanitaire du COVID (baisses de marge, reventes àperte, provisions pour non recouvrement).

Dans ce contexte, le résultat net part du Groupe semestriel s’établit à 27,2 M€, en retrait de 5,8%.

Faits marquants du 1er semestre 2020 :Le groupe ÉS a assuré la continuité de ses activités industrielles et clientèle pendant la crise, tout en préservant la santé dessalariés.

Distribution d’électricité : Sous le double effet d’un climat défavorable et du COVID, les volumes d’électricité reculent de 6,8%à 3,2 TWh.La tempête Ciara de début d’année n’a que faiblement affecté la continuité d’alimentation, qui reste à un excellent niveau.

Fourniture d’électricité et de gaz naturel : Le climat et le COVID ont également eu un impact sur les ventes d’électricité et degaz naturel, qui s’établissent respectivement à 2,8 TWh (0%) et 2,3 TWh (-14,5%).La conquête de clients hors du territoire historique permet néanmoins d’atténuer cet impact, en particulier en électricité.

Services énergétiques : Le climat particulièrement doux et un contexte de prix défavorable ont pesé sur les résultatssemestriels.Des succès commerciaux emblématiques ont néanmoins été obtenus auprès de grands industriels en Alsace.

Production d’énergies renouvelables : La continuité des centrales en fonctionnement a été assurée pendant le confinement.Les tests sur le puits n°1 du projet de géothermie profonde d’Illkirch ont été reportés au 2ème semestre, du fait du confinement.

Électricité de Strasbourg • S.A. au capital de 71 693 860 Euros • 26, boulevard du Président Wilson • F-67932 Strasbourg, Cedex 9558 501 912 RCS STRASBOURG • www.es.fr

AVIS FINANCIERS

10,1 % de l’économie du pays au second trimestre, soit sa plus fortebaisse depuis près de cinquante ans. Un autre choc, en provenancedes Etats-Unis cette fois, a aggravéla correction entamée plus tôt dans la journée : sur les trois der-niers mois, l’économie américainepourrait avoir reculé de 32,9 % en rythme annualisé, selon les pre-mières estimations du départe-ment du Commerce. Un record que le pays n’avait plus enregistré depuis les années 1940. Outre-At-lantique, Wall Street a accusé le coup. A la clôture européenne, le Dow Jones perdait 1,2 % et le S&P 500 0,8 %.

Entrée officielle des Etats-Unis en récessionCe deuxième trimestre de repli marque l’entrée officielle de la pre-mière économie mondiale en récession. Les inscriptions au chô-mage ont également progressé pour la seconde semaine d’affilée. « L’élan initial de reprise, qui avait permis de se sortir des profondeurs atteintes début avril, ralentit », notel’analyste Patrick O’Hare pour Briefing.com.

C’est un très mauvais signalpour Donald Trump, qui espère encore faire de la reprise économi-que un argument pour sa réélec-tion à la fin de l’année. Ce dernier ad’ailleurs tenté, comme à son habitude, de faire diversion avec un tweet provocateur évoquant la nécessité d’un report de l’élection

du fait du risque que fait peser le vote par correspondance sur le scrutin.

Les marchés à leur limiteCertains observateurs alertent depuis plusieurs semaines sur le risque de correction des marchés, tant le rebond a été puissant ces trois derniers mois. « Alors même que les pays affichaient de fortes baisses du PIB d’une année sur l’autre, le S&P 500 a connu son meilleur trimestre depuis le qua-trième trimestre de 1998, avec un rendement de 20 %, notent les ana-lystes de Fidelity. Mais tandis que les données économiques publiées se détériorent, il est peu probable que les marchés poursuivent sur leur lancée sans autre stimulus ou sans une reprise marquée de l’activité économique. Ils ne peuventpas indéfiniment défier la réalité économique. »

La réunion de la Fed, mercredisoir, qui s’est soldée par un main-tien de sa politique actuelle, n’a pas apporté de soutien aux mar-chés. Le bilan de la Réserve fédé-rale est maintenant stable depuis un mois. L’or noir est également en repli jeudi de près de 5 %, ce qui a fait repasser le baril de WTI sous les 39 dollars. La baisse du produit intérieur brut en Allemagne et aux Etats-Unis « n’est pas de bon augure pour la demande d’essence » , souli-gne John Kilduff, chez Again Capital LLC. n

Gabriel Nedelec @GabrielNedelec

Coup de froid sur les marchés mondiaux face à l’avalanche de mauvaises nouvelles économi-ques jeudi, en provenance de l’Allemagne et des Etats-Unis. A la clôture, le DAX de Francfort accuse une lourde chute de 3,45 %,après avoir reculé de plus de 4 % en séance. A Paris, où la journée a également été assombrie par les mauvais résultats de plusieurs grands noms du CAC 40 (Orange, Danone ou encore Casino), l’indice est en net repli de 2,13 %, après avoir touché temporaire-ment un plus bas depuis un mois. Londres recule pour sa part de 2,31 %.

Ce sont d’abord les premièresestimations du PIB allemand qui ont plombé le moral des investis-seurs. Berlin a fait part dans la matinée d’une contraction de

L’Allemagne et les Etats-Unis affichent des chutes historiques de leur PIB au second trimestre, ce qui donne du corps au scénario d’une reprise longue et douloureuse. En l’absence de nouveau stimulus, le rebond enregistré ces trois derniers mois par les marchés risque d’être difficile à reproduire.

Les marchés rattrapés par l’économie réelle

m i q u e s d e l a p a n d é m i e d e Covid-19 et de la période de confi-nement. Ils touchent les comptes de CMAF sous deux angles : l’acti-vité a tourné au ralenti – de façon plus ou moins marquée selon les métiers – provoquant une chute des revenus de 679 millions d’euros (–9,8 %), à 6,86 milliards d’euros.

« Actualisation » du plan stratégiqueDans le même temps, le coût du r i s q u e a p l u s q u e d o u b l é ( + 5 8 4 m i l l i o n s d ’e u r o s) , à 1,046 milliard d’euros ce qui affecte mécaniquement le résul-tat. Il s’agit principalement de pro-visions passées pour des risques « non avérés », en anticipation de possibles difficultés futures. « Dans un contexte d’incertitude économique et sociale, Crédit Mutuel Alliance Fédérale fait le choix de la prudence », précise le groupe.

Reste que le risque « avéré »n’est pas non plus anodin, en pro-gression de 119 millions d’euros sur un an (+21,4 %). Au total, le taux de créances douteuses reste

encore quasiment stable (à 3,04 %du portefeuille de prêts). Sur le plan de l’activité, la banque de détail – qui représente 70 % des revenus des métiers opération-nels du groupe – n’a pas démérité :certes, elle supporte la majorité des nouvelles provisions, mais enregistre une chute limitée de son produit net bancaire (PNB), de2,5 % à périmètre constant.

De plus, la machine à prêter atourné à plein régime – mais sans forcément générer de revenus immédiats – avec l’octroi de prêts garantis par l’Etat qui ne seront remboursables qu’au printemps 2021, et la mise en place de mora-toires sur les prêts existants.

Dans ce groupe, qui a inventé lemodèle de bancassurance dans les années 1970, l’activité d’assu-rance – où les métiers de banquieret d’assureur viennent se complé-ter – a vu son activité fondre de 36,3 % au cours du trimestre, le confinement ayant entraîné « un fort ralentissement des ventes de contrats d’assurance et un repli significatif de la collecte d’épar-gne ».

Vraie bonne nouvelle du semes-tre, la banque privée a vu ses reve-nus et son résultat bondir, l’activitéde gestion restant soutenue pen-dant le confinement.

Résilient, le groupe se dirigetoutefois vers une « actualisation »de son plan stratégique au cours du second semestre. Sans plus de détail, il annonce d’ores et déjà sonintention « d’amplifier » ses choix stratégiques « reposant sur l’exi-gence de proactivité, simplicité, effi-cacité et modernité ». n

Edouard Lederer @EdouardLederer

Potion amère pour Crédit Mutuel Alliance Fédérale (CMAF). L’entitéqui regroupe 13 des 19 fédérations de Crédit Mutuel ainsi que le CIC avu son résultat net pratiquement divisé par deux (–47,7 %) à 857 millions d’euros, à l’issue du premier semestre, selon des chif-fres publiés jeudi soir.

Les résultats du groupe mutua-liste sont un bon baromètre de l’activité de détail, alors que les grandes banques cotées s’apprêtent, vendredi puis lundi, à dévoiler leurs performances du trimestre. Autre indicateur pour le « retail », Crédit Agricole Ile-de-France (la plus grosse Caisse régionale du groupe Crédit Agri-cole) a publié jeudi un résultat net consolidé du semestre de 82,1 mil-lions d’euros, en recul de 45,9 %. En cause, bien sûr, les effets écono-

BANQUE

La principale compo-sante du groupe Crédit Mutuel enre-gistre un bénéfice net de 857 millions d’euros au premier semestre, en repli de 47,7 %.

Les résultats sont impactés par une hausse de 584 millions d’euros du coût du risque.

Les résultats de Crédit Mutuel Alliance Fédérale divisés par deux au premier semestre

–45,9 %C’est la baisse du résultat net consolidé du semestre pour Crédit Agricole Ile-de-France (la plus grosse Caisse régionale du groupe).

les fondamentaux

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Les Echos Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 FINANCE & MARCHES // 23

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24 // FINANCE & MARCHES Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 Les Echos

Romain Gueugneau @romaingueugneau

avec Bastien Bouchaud @BastienBouchaud

Société Générale fait évoluer son modèle dans la gestion d’actifs. La banque a annoncé ce jeudi la signa-ture d’un nouvel accord de partena-riat avec Amundi, le leader euro-péen dans le secteur avec plus de 1.500 milliards d’euros d’encours. Conclu pour cinq ans, l’accord entrera en vigueur en novem-bre 2020, date à laquelle le précé-dent contrat devait échoir.

Si Amundi reste bien le « premierpartenaire » de Société Générale qui continuera à distribuer ses pro-duits via ses réseaux de banque de détail et d’assurances, la banque compte aussi élargir sa gamme. Ellesouhaite ainsi pouvoir proposer des solutions d’épargne et d’inves-tissement d’autres acteurs. C’est une nouveauté. « Ce partenariat constitue une nouvelle étape dans notre stratégie d’offre de solutions de placement qui vise à ce que nos réseaux de détail offrent à nos clientsune gamme en architecture ouverte, leur permettant d’accéder aux meilleures expertises de gestion en

BANQUE

Les deux groupes ont signé un nouvel accord pour cinq ans.

La banque espère vendre davantage de produits d’investisse-ment et d’épargne à ses clients en s’ouvrant à d’autres acteurs dans la gestion d’actifs.

Gestion d’actifs : Société Générale et Amundi font évoluer leur partenariat

Laurence Boisseau @boisseaul

La place de Paris attendait beau-coup des ajustements proposés par la Commission européenne sur la directive MiFID 2, vendredi dernier. Plus spécifiquement, elle espérait des mesures visant à donner de l’oxygène à l’analyse financière, une activité de marchés à l’agonie depuisdeux ans. Elle est déçue car selon elle, Bruxelles ne va pas assez loin.

La directive MiFID 2 est venuebouleverser le modèle économiquedes brokers en rendant l’analyse financière, jusque-là gratuite – car comprise dans les commissions de courtage – payante par les investis-s e u r s (e n a n g l a i s , o n p a r l e d’« unbundling »). De nombreux courtiers ont, par conséquent, cesséde publier des recherches sur les petites entreprises pour réduire les coûts. A Paris, les valeurs dont la capitalisation est inférieure à 10 millions d’euros ne sont presque pas couvertes.

Mi-juillet, la Commission a pro-posé de faire machine arrière pour les capitalisations inférieures au milliard d’euros, en regroupant à

RÉGULATION

La Commission européenne a amendé MiFID 2 en faisant machine arrière dans la facturation de l’analyse financière pour les capitalisa-tions de moins de 1 milliard d’euros.

lions d’euros en 2020, malgré une bonne reprise dans la deuxième moitié de l’année.

Le chiffre d’affaires de son por-tefeuille a reculé de 10,2 %, à 3,59 milliards d’euros, sur les six premiers mois de 2020, et le béné-fice de ses participations a chuté de 66 %, à 83,4 millions. Participa-tion historique, et en difficulté récurrente depuis la dernière crisefinancière, Cromoly (matériaux de construction) a vu ses ventes baisser sur les deux premiers tri-mestres de 2020.

La valeur des entreprises déte-nues (actif net réévalué) a en con-séquence diminué de plus de 16 %.Ainsi Wendel creuse sa décote parrapport à la fin 2019 (sa valeur en Bourse rapportée à son actif net ayant aussi baissé), à –37,6 %, soit 138,6 euros par action à fin juin.

Situation financière « saine »Cependant André François-Pon-cet, le président du directoire de Wendel, veut voir le verre à moitiéplein : « Wendel et ses actifs en por-tefeuille ont relativement bien sur-monté la première vague de Covid-19, commente-t-il. Certainessociétés ont été peu affectées, alors que d’autres ont souffert davantage

en termes de chiffre d’affaires et de résultats. » Le dirigeant souligne que la quasi-totalité de ses partici-pations a continué de générer de la trésorerie et que leur situation financière est restée « saine » mal-gré la pandémie.

Si l’on regarde la situation à finmars, son actif net est amélioré de 17,3 %. Un point positif lié à la hausse du cours de Bureau Veritaset des actifs non cotés sous l’effet du rebond des multiples de socié-tés comparables cotées utilisées pour leur valorisation. Certaines entreprises, souligne également Wendel, ont revu à la hausse leurs estimations pour cette année.

Quant à la société de gestion,elle a poursuivi ses efforts de ratio-nalisation et fermé trois de ses bureaux au premier semestre.

Ainsi, « la solidité financière deWendel, combinée à celle de son portefeuille, a permis à notre groupe de verser un dividende sans difficulté, explique André Fran-çois-Poncet, tout en faisant preuve de modération et d’esprit de solida-rité ». Alors que les régulateurs bancaires et plus largement les politiques demandent aux entre-prises de reporter le versement dedividendes, la société d’investisse-ment entend ainsi laisser sa politi-que inchangée. Elle versera 2,8 euros par action, comme l’an dernier.

Jusqu’ici très réservé sur lesconditions de marché, André François-Poncet se dit mainte-nant « attentif aux opportunités nouvelles susceptibles d’ajouter de la croissance » au holding de la dynastie des anciens maîtres de forges. n

Valdis Dombrovskis, vice-prési-dent exécutif de la Commission européenne, a expliqué qu’il s’était contenté de modifier les textes exis-tants. Or, la recherche sponsorisée ne figurait pas dans ces textes. Elle pourrait à nouveau faire partie des discussions des députés en septem-bre prochain, au moment du vote. Mais, l’espoir est faible que les tex-tes soient modifiés dans ce sens avant le troisième trimestre 2021, au moment de la révision totale de la directive MiFID 2.

Problème majeur« Le “rebundling” est une mesure défensive qui permet de restaurer en partie les conditions de production dela recherche pour les petites valeurs, mais cela ne règle pas le problème majeur qui est la liquidité sur ces valeurs », expl ique Maxime Mathon, directeur marketing d’AlphaValue, un cabinet de recher-che indépendant. « Pour qu’un investisseur puisse acheter ou vendre une action, il faut qu’il puisse lire la recherche concernant ce titre et cela n’est bien sûr possible que si la recher-che circule, ce qui n’est pas le cas avec uniquement un “rebundling”. Il faut donc également aider la recherche sponsorisée – gratuite pour tout inves-tisseur – à se développer », ajoute-t-il.

A l’AFG (Association française degestion), on considère que ces pro-positions de la Commission appor-tent une réponse à une partie des préoccupations de MiFID 2 sur l’analyse financière mais pas à tou-tes. Par ailleurs, certains investis-seurs institutionnels s’inquiètent dela mise en œuvre opérationnelle decette nouvelle mesure, qui risque degénérer un coût supplémentaire. n

Analyse financière : la place de Paris déçue par Bruxelles

Anne Drif @Anndrif

Très prudent, Wendel n’a pas mieux surmonté les effets du Covid-19 que ses pairs. La société d’investissement tricentenaire est tombée dans le rouge au premier semestre, en dépit de son recen-trage à marche forcée lancé après les départs de Frédéric Lemoine etdu numéro deux Bernard Gautier.Tout comme son concurrent his-torique Eurazeo, parti dans une stratégie diamétralement oppo-sée, de diversification mondiale et d’ouverture à des tiers.

Sur un an, le holding, qui nedétient plus que sept participa-tions valorisées 6,1 milliards d’euros – dont plus de la moitié correspondant à Bureau Veritas –,a creusé sa perte nette part du groupe : celle-ci est passée de –18,2 millions d’euros sur le pre-mier semestre 2019 à –203,7 mil-

CAPITAL-INVESTISSEMENT

La société d’investis-sement a fini le premier semestre dans le rougeet a vu sa décote s’accentuer.

Mais elle maintientsa politique de distribution et veut croire en des « opportunités nouvelles ».

Wendel maintient son dividende malgré ses pertes

– 203,7MILLIONS D’EUROSPerte nette part du groupe de Wendelau premier semestre 2020.Elle était de –18,2 milionsau premier semestre 2019.

nouveau l’analyse financière et les commissions d’exécution dans une même facturation (« rebundling », en anglais). Ces propositions doi-vent être suivies d’un vote par le Par-lement européen, en septembre.

Beaucoup d’analystes financierset de gérants espéraient davantage. Ils voulaient aussi que Bruxelles accompagne le développement de la recherche subventionnée ou sponsorisée. Cette recherche actions, en plein essor à Paris (près de 400 contrats en 2020 contre 289 fin 2017) est une recherche payée par l’entreprise cotée et non par la société de gestion d’actifs. Elle sou-lève des problèmes spécifiques notamment en matière de gestion de conflits d’intérêts.

Ces analystes et gérants auraientsouhaité que la Commission euro-péenne reconnaisse que la recher-che sponsorisée n’était en rien diffé-rente dans son contenu de la recherche payée par l’investisseur, et surtout qu’elle n’entrait pas dans la catégorie « information publici-taire », ce qui nuirait à son essor. Pour donner des gages à la Com-mission européenne et aux inves-tisseurs, la SFAF (Société française des analystes financiers) a rédigé untexte de bonnes pratiques. Parmi elles, le lien avec l’émetteur doit figurer sur l’analyse financière de manière visible.

La recherche sponsorisée pourraità nouveau faire partie des discussions des députés en septembre.

France et à l’international et de répondre à leur demande croissante d’investissement socialement res-ponsable », commente Frédéric Oudéa, le patron de Société Géné-rale, cité dans un communiqué.

DiversificationLa banque de La Défense ne cache pas ses ambitions dans la gestion del’épargne, même si elle ne produit plus elle-même ses produits et opère seulement en tant que distri-buteur. Elle veut pouvoir améliorer son offre afin de proposer – et donc de vendre – davantage de produits àses clients, avec un choix plus large en termes de thématiques d’inves-tissement (nouvelles géographies, nouveaux positionnements…).

Société Générale espère ainsi sediversifier par rapport aux établis-sements concurrents, qui privilé-gient les produits maison, issus de leur propre division de gestion d’actifs. « Les modèles en architec-ture ouverte sont traditionnellement utilisés pour la banque privée et les clients fortunés, pour garantir la meilleure offre sans se soucier des coûts », explique un bon connais-seur du secteur. « Nous assumons lefait d’être un simple distributeur dans la gestion d’actifs, expliquait récemment une source au sein de labanque. En revanche, nous sommes très exigeants avec nos fournisseurs afin d’avoir les meilleurs produits et de faire gagner de la valeur à nos clients ».

Pour Société Générale, basculeren architecture ouverte est aussi unbon moyen de faire jouer la concur-rence entre les gestionnaires

d’actifs, et donc de baisser les prix. En pleine crise sanitaire, dont les impacts économiques se feront

également sentir dans le secteur bancaire, la baisse des coûts demeure un enjeu majeur. De nou-veaux partenariats pourraient être signés et annoncés dans les pro-chains mois.

Renouvellement attenduL’accord de distribution entre les deux groupes était en place depuis l’introduction en Bourse de la société de gestion en 2015, elle-même issue de la fusion entre la filiale de gestion du Crédit Agricole et celle de Société Générale en 2009.Le gérant ne dispose pas de bouti-q u e s e n p r o p r e s , m a i s d o i t s’appuyer sur les réseaux de ses par-tenaires pour distribuer ses pro-duits auprès du grand public.

Grâce au contrat avec SociétéGénérale, les produits d’investisse-ment d’Amundi sont proposés par défaut aux clients de ses réseaux debanque de détail et d’assurance, soitplus de 2.700 agences en France. Or,ce sont ces réseaux qui déterminentencore largement la collecte de l’épargne en France et dans la plu-part des pays d’Europe, contraire-ment aux Etats-Unis et au Royau-me-Uni.

Le renouvellement de ce contrat,même s’il est moins exclusif, était donc très attendu. « Il conforte la position d’Amundi comme parte-naire de référence des réseaux retail en Europe », a commenté Yves Per-rier, le directeur général du gestion-naire d’actifs. n

Le nouveau contrat entrera en vigueur en novembre 2020, date à laquelle le précédent devait échoir. Photo Pascal Sittler/RÉA

Pour Société Générale, basculer en architecture ouverte est aussi un bon moyen de faire jouer la concurrenceentre les gestionnaires d’actifs.

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Page 25: Les Echos - 31 07 2020

Les Echos Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 FINANCE & MARCHES // 25

Le Maire de Boulogne-Billancourt

AVIS DE PROLONGATIOND’ENQUÊTE PUBLIQUE

Avis de prolongation d’une enquête publique uniquepréalable à la délivrance de deux permis de construire

portant sur la construction de deux ensemblesimmobiliers à usage de bureaux et de commerce, sur la

partie centrale de l’Ile Seguin, dans la ZAC Seguin-Rives-de-Seine à Boulogne-Billancourt

Conformément à l’article 123-9 du code de l’environnement,ainsi qu’à la décision motivée du commissaire enquêteur, eten application des dispositions des arrêtés du Maire en datedu 26 juin 2020 et du 28 juillet 2020, l’enquête publiqueunique portant sur la construction de deux ensemblesimmobiliers à usage de bureaux et de commerce, surla partie centrale de l’Ile Seguin, dans la ZAC Seguin-Rives-de-Seine à Boulogne-Billancourt, par la sociétéDEVELOPPEMENT BOULOGNE SEGUIN, responsablede projets, sise 59, rue Yves Kermen, 92100 Boulogne-Billancourt, initialement prévue du 15 juillet 2020 à partirde 8h30 au 18 août 2020 inclus, à 17h30, est prolongée de15 jours, soit jusqu’au mercredi 2 septembre 2020 inclus,à 17h30.

Durant la période de prolongation, les modalitésd’organisation de l’enquête, de consultation du dossierd’enquête et celles concernant le dépôt des observations,prévues à l’arrêté communal du 26 juin 2020, mentionnéci-dessus, restent inchangées.

Par décision rendue le 15 juin 2020, Monsieur le Présidentdu Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise a désignéMonsieur Bernard AIMÉ, en qualité de commissaire enquêteur.

Il se tiendra à la disposition du public avec le dossierd’enquête publique et le registre d’enquête permettant àchacun de consigner éventuellement ses observations aucours des 6 permanences suivantes, dont 2 supplémentaires :

- Mairie de Boulogne-Billancourt – Direction de l’UrbanismeRéglementaire – 2ème étage – 26, avenue André Morizet :

• le mardi 21 juillet 2020 de 13h30 à 17h30 ;• le jeudi 30 juillet 2020 de 8h30 à 12h30 ;• le jeudi 13 août 2020 de 14h00 à 19h00 ;• le mardi 18 août 2020 de 13h30 à 17h30.

Permanences supplémentaires

• le vendredi 28 août 2020 de 8h30 à 12h30• le mercredi 2 septembre 2020 de 13h30 à 17h30

De plus, le commissaire enquêteur se tiendra à ladisposition du public lors de permanences téléphoniques devingt minutes, à réserver par le biais du site dédié à l’enquêtepublique http://partie-centrale-ile-seguin-zac-seguin-boulogne-billancourt.enquetepublique.net, dans lescréneaux indiqués ci-dessous :

• le mercredi 15 juillet 2020 de 8h30 à 12h30 ;• le lundi 3 août 2020 de 8h30 à 12h30.

Permanence téléphonique supplémentaire

• le mercredi 24 août 2020 de 13h30 à 17h30.Pendant toute la durée de l’enquête un exemplaire du

dossier contenant notamment l’étude d’impact commune,l’avis de l’Autorité Environnementale, les mémoires produitspar le responsable de projets et par la SPL Val-de-SeineAménagement, ainsi qu’un registre d’enquête coté et paraphépar le commissaire enquêteur et ouvert par lui, seront mis à ladisposition du public aux jours, lieu et horaires suivants :

- Mairie de Boulogne-Billancourt – Direction de l’UrbanismeRéglementaire – 2ème étage – 26, avenue André Morizet :

• du lundi au mercredi, de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h30 ;• le jeudi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 19h00 ;• le vendredi de 8h30 à 16h30 ;• le samedi de 9h00 à 12h00 ;

Pendant toute la durée de l’enquête publique, le dossiersera également consultable sur un poste informatique situédans les locaux de la mairie aux jours et heures habituellesd'ouverture au public.

Pendant toute la durée de l’enquête publique, les piècesdu dossier seront également mises à disposition du public surle site dédié : http://partie-centrale-ile-seguin-zac-seguin-boulogne-billancourt.enquetepublique.net

Pendant la durée de l’enquête, les observations etpropositions pourront être consignées par le public sur leregistre d'enquête mis à disposition en mairie de Boulogne-Billancourt.

Elles pourront par ailleurs être envoyées par voie postaleà l’attention du commissaire enquêteur, avec la mention «Enquête publique Permis de construire Partie centrale de l’IleSeguin - Ne pas ouvrir » à l’adresse suivante : Hôtel de Ville deBoulogne-Billancourt, Direction de l’Urbanisme Réglementaire,26 avenue André Morizet, 92100 Boulogne-Billancourt.

Les observations et propositions du public, transmisespar voie postale ainsi que celles portées sur le registred'enquête seront consultables au siège de l'enquête et sur leregistre dématérialisé accessible sur le site internet dédié auxprojets : partie-centrale-ile-seguin-zac-seguin-boulogne-billancourt.enquetepublique.net

Le public pourra également faire parvenir ses observationset propositions sur le registre d’enquête dématérialisédisponible à l’adresse suivante : partie-centrale-ile-seguin-zac-seguin-boulogne-billancourt.enquetepublique.net

Ces observations seront annexées au registre d’enquête.

Le présent avis de prolongation sera publié par les soins duMaire de Boulogne-Billancourt, et en caractères apparents, auplus tard à la date prévue initialement pour la fin de l’enquête,dans deux journaux régionaux ou locaux diffusés dans ledépartement des Hauts-de-Seine.

Dans les mêmes conditions, cet avis sera publié sur lesite internet de la Ville de Boulogne-Billancourt à l’adressesuivante : https://www.boulognebillancourt.com/ma-ville/urbanisme-et-grands-projets/enquetes-publiques et parvoie d’affiches dans la Commune de Boulogne-Billancourt.

Dans les mêmes conditions, le responsable de projets,procèdera à l’affichage du même avis sur les lieux ou lieu duvoisinage, des deux projets de construction.

Le rapport et les conclusions du commissaire enquêteurseront tenus à disposition du public, à réception et pendantun an suivant la clôture de l’enquête publique, à la mairiede Boulogne-Billancourt, aux jours et heures habituellesd'ouverture au public. Ils pourront aussi être consultés sur lesite internet suivant : https://www.boulognebillancourt.com/ma-ville/urbanisme-et-grands-projets/enquetes-publiques

À l'issue du délai d'instruction, le Maire de Boulogne-Billancourt prendra sa décision sur les deux demandesde permis de construire déposées par la sociétéDEVELOPPEMENT BOULOGNE SEGUIN: soit un accordassorti le cas échéant de prescription(s), soit une décision derefus.

Dès la publication du présent arrêté, toute personne peut,sur sa demande et à ses frais, obtenir communication dudossier d’enquête publique en adressant une demande auprèsde Monsieur le Maire de Boulogne-Billancourt, 26 avenueAndré Morizet 92100 Boulogne-Billancourt.

Toute information concernant les projets de construction deces ensembles immobiliers pourra être sollicitée auprès duresponsable de projets :

DEVELOPPEMENT BOULOGNE SEGUINMonsieur GUEULLETTE Jean-François - Président59, rue Yves Kermen - 92100 Boulogne-Billancourt

Le MairePierre-Christophe BAGUET

EP 20-241 P [email protected]

Le Maire de Boulogne-Billancourt

AVIS DE PROLONGATIOND’ENQUÊTE PUBLIQUE

Avis de prolongation d’une enquête publiquepréalable au permis de construire portant sur un

projet de construction d’un ensemble immobilier àusage de bureaux, d’habitation et de commerce,

sur l’îlot D5 de la ZAC Seguin-Rives-de-Seineà Boulogne-Billancourt

Conformément à l’article 123-9 du code de l’environnement,ainsi qu’à la décision motivée du commissaire enquêteur, et enapplication des dispositions des arrêtés du Maire en date du 22juin 2020 et du 28 juillet 2020, l’enquête publique portant surla construction d’un ensemble immobilier à usage de bureaux,d’habitation et de commerce sur l’îlot D5 de la ZAC Seguin-Rives-de Seine, portée par SCCV BOULOGNE D5, Maîtred’ouvrage, sise 167 quai de la Bataille de Stalingrad, 92867Issy-Les-Moulineaux cedex, initialement prévue du 10 juillet2020 à partir de 8h30 au 11 août 2020 inclus, à 17h30, estprolongée de 15 jours, soit jusqu’au mercredi 26 août 2020inclus, à 17h30.

Durant la période de prolongation, les modalitésd’organisation de l’enquête, de consultation du dossierd’enquête et celles concernant le dépôt des observations,prévues à l’arrêté communal du 22 juin 2020, mentionné ci-dessus, restent inchangées.

Par décision rendue le 8 juin 2020, Monsieur le Président duTribunal Administratif de Cergy-Pontoise a désigné MonsieurJean-Jacques MINARD, en qualité de commissaire-enquêteur.

Il se tiendra à la disposition du public avec ledossier d’enquête publique et le registre d’enquêtepermettant à chacun de consigner éventuellement sesobservations au cours des 6 permanences suivantes, dont2 supplémentaires :

- Mairie de Boulogne-Billancourt – Direction de l’UrbanismeRéglementaire – 2ème étage – 26, avenue André Morizet :

• le jeudi 16 juillet 2020 de 13h30 à 17h30 ;• le vendredi 17 juillet 2020 de 8h30 à 12h30 ;• le jeudi 23 juillet 2020 de 14h00 à 19h00 ;• le lundi 3 août 2020 de 8h30 à 12h30.

Permanences supplémentaires :

• le mardi 11 août 2020, de 13h30 à 17h30• le jeudi 13 août 2020, de 13h30 à 17h30

De plus, le commissaire-enquêteur se tiendra à la dispositiondu public lors de permanences téléphoniques de vingt minutes,à réserver par le biais du site dédié à l’enquête publiqueht tp: / / i lo t -d5-zac-seguin-boulogne-b i l lancourt .enquetepublique.net, dans les créneaux indiqués ci-dessous :

• le mardi 21 juillet 2020, de 13h30 à 17h30 ;• le mardi 28 juillet 2020, de 13h30 à 17h30.

Permanences téléphoniques supplémentaires :

• le jeudi 20 août 2020, de 8h30 à 12h30.• le mardi 25 août 2020, de 8h30 à 12h30.

Pendant toute la durée de l’enquête un exemplaire dudossier contenant notamment l’étude d’impact, l’avis del’Autorité Environnementale et le mémoire en réponse à cetavis produit par le responsable de projet, ainsi qu’un registred’enquête coté et paraphé par le commissaire enquêteur etouvert par lui, seront mis à la disposition du public aux jours,lieu et horaires suivants :

- Mairie de Boulogne-Billancourt – Direction de l’UrbanismeRéglementaire – 2ème étage – 26, avenue André Morizet :

• du lundi au mercredi, de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h30 ;• le jeudi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 19h00 ;• le vendredi de 8h30 à 16h30 ;• le samedi de 9h00 à 12h00 ;

Pendant toute la durée de l’enquête publique, le dossier seraégalement consultable sur un poste informatique situé dans leslocaux de la mairie aux jours et heures habituelles d'ouvertureau public.

Pendant toute la durée de l’enquête publique, les pièces dudossier seront également mises à disposition du public sur lesite dédié : http://ilot-d5-zac-seguin-boulogne-billancourt.enquetepublique.net

Pendant la durée de l’enquête, les observations etpropositions pourront être consignées par le public sur leregistre d'enquête mis à disposition en mairie de Boulogne-Billancourt.

Elles pourront par ailleurs être envoyées par voie postaleà l’attention du Commissaire enquêteur, avec la mention« Enquête publique Permis de construire Ilot D5 - Ne pas ouvrir »à l’adresse suivante : Hôtel de Ville de Boulogne-Billancourt,Direction de l’Urbanisme Réglementaire, 26 avenue AndréMorizet, 92100 Boulogne-Billancourt.

Les observations et propositions du public transmises parvoie postale ainsi que celles portées sur le registre d'enquêteseront consultables au siège de l'enquête et sur le registredématérialisé accessible sur le site internet dédié du projet :ilot-d5-zac-seguin-boulogne-billancourt.enquetepublique.net

Le public pourra également faire parvenir ses observationset propositions sur le registre d’enquête dématérialisédisponible à l’adresse suivante : ilot-d5-zac-seguin-boulogne-billancourt.enquetepublique.netCes observations seront annexées au registre d’enquête.

Le présent avis de prolongation sera publié par les soins duMaire de Boulogne-Billancourt, et en caractères apparents, auplus tard à la date prévue initialement pour la fin de l’enquête,dans deux journaux régionaux ou locaux diffusés dans ledépartement des Hauts-de-Seine.

Dans les mêmes conditions, cet avis sera publié sur lesite internet de la Ville de Boulogne-Billancourt à l’adressesuivante : https://www.boulognebillancourt.com/ma-ville/urbanisme-et-grands-projets/enquetes-publiques et parvoie d’affiches dans la Commune de Boulogne-Billancourt.

Dans les mêmes conditions, le responsable du projet,procèdera à l’affichage du même avis sur les lieux prévus poursa réalisation.

Le rapport et les conclusions du commissaire d’enquêteurseront tenus à disposition du public, à réception et pendant un ansuivant la clôture de l’enquête publique, à la mairie de Boulogne-Billancourt, aux jours et heures habituelles d'ouverture au public.Ils pourront aussi être consultés sur le site internet suivant :https://www.boulognebillancourt.com/ma-ville/urbanisme-et-grands-projets/enquetes-publiques

À l'issue du délai d'instruction, le Maire de Boulogne-Billancourt prendra sa décision sur la demande de permisde construire déposée par la SCCV BOULOGNE D5 : soitun accord assorti le cas échéant de prescription(s), soit unedécision de refus.

Dès la publication du présent arrêté, toute personne peut,sur sa demande et à ses frais, obtenir communication dudossier d’enquête publique en adressant une demande auprèsde Monsieur le Maire de Boulogne-Billancourt, 26 avenueAndré Morizet 92100 Boulogne.

Toute information concernant le projet de constructionde cet ensemble immobilier pourra être sollicitée auprès duresponsable du projet :

SCCV BOULOGNE D5Monsieur COURTAIGNE Olivier

Directeur Général Adjoint167, quai de la Bataille de Stalingrad

92867 Issy-les-Moulineaux cedexLe Maire

Pierre-Christophe BAGUETEP 20-234 P [email protected]

La ligne de référence est de 40 signes en corps minimal de 6 points didot. Le calibrage de l’annonce est établi de filet à filet.Les départements habilités sont 75, 78, 91, 92, 93, 94, 95 et 69.

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LES ECHOS SOCIÉTÉS - LE PUBLICATEUR LÉGAL - LA VIE JUDICIAIRE

de diminuer chaque année, avec une baisse de 13,2 % entre 2012 et 2019. La crise du coronavirus auraencore accentué le phénomène, avec un bond des paiements sans contact. De nombreux pays ont d’ailleurs relevé le plafond autorisé pour ces transactions ; en France, il est passé de 30 à 50 euros en mai.

Un sujet sensibleLe phénomène n’est pas nouveau, mais son accélération risque de faire grincer des dents, notammentchez certains élus locaux attachés àces automates, perçus comme les garants de la vie économique dans les petites communes. Le sujet, sen-sible d’un point de vue politique, avait été remis sur la table à l’occa-sion de la crise des « gilets jaunes » et des inquiétudes sur la disparitiondes services de proximité dans les zones rurales.

Malgré cette baisse, la Banque deFrance assure que le maillage du territoire reste globalement inchangé. « Près de 99 % de la popu-lation métropolitaine âgée de 15 ans etplus réside soit dans une commune équipée d’au moins un automate, soitdans une commune située à moins dequinze minutes en voiture de la com-mune équipée la plus proche. »

La diminution du nombre deDAB se concentre en effet sur les vil-les les plus peuplées, avec une baisse de 4,8 % dans les communes

de plus de 10.000 habitants. Dans lemême temps, le nombre de « pointsd’accès privatifs » a augmenté de 10 %, avec 25.536 lieux où il est pos-sible de retirer des espèces sans automate : il peut s’agir des bureauxde tabac qui travaillent avec le ser-vice Nickel, de points relais Crédit Agricole et Crédit Mutuel, ou encore des différents points de con-tact de La Poste (agences, relais, etc.)

Les banques cherchent en effetà optimiser le parc d’automates existants, dont l’entretien et l’appro-visionnement représentent un coût. Elles ont par exemple fermé des distributeurs dans les agences

qui en comptaient plusieurs ou bien profité des regroupements de plusieurs agences d’une même commune pour faire disparaître des automates. Cette baisse accom-pagne aussi le rythme de diminu-tion du nombre d’agences bancai-res (–3 % entre 2014 et 2018).

De nouveaux acteurs« Le dispositif actuel d’accès aux espèces est très efficace en France, a réagi Frédéric Oudéa, le président de la Fédération bancaire fran-çaise. Les banques rendent leurs ser-vices de paiement disponibles sur tout le territoire, qu’il s’agisse des espèces ou des paiements par carte ».Le lobby bancaire assure que la géo-graphie des DAB « reste vivante », avec 33 communes équipées pour la première fois en 2019. Dans le même temps, elles sont 49 à avoir vu disparaître le leur.

La situation offre en tout casl’opportunité à de nouveaux acteursde s’inviter sur le marché. C’est le casdes transporteurs de fonds, comme l’américain Brink’s, qui installent et exploitent des distributeurs de billets, essentiellement dans des zones rurales où les volumes d’opé-rations sont réduits, mais où les communes jugent nécessaire la pré-sence d’un automate pour soutenir la dynamique économique locale. Afin juin 2020, on recensait 27 distri-buteurs de ce type en France. n

Romain Gueugneau @romaingueugneau

La baisse s’accélère. A fin 2019, la France métropolitaine comptait 50.316 distributeurs de billets (DAB) en activité, selon des chiffres publiésjeudi par le ministère de l’Economiedes Finances et de la Relance, et la Banque de France. Soit une diminu-tion de 4,1 % en un an (–2.135 auto-mates). Entre 2015 et 2018, la baisse était « limitée » à 1,8 % par an en moyenne.

« Cette rationalisation s’inscritdans le contexte de l’érosion de l’usagedes espèces dans les transactions, sous l’effet des changements des modes de consommation et de paie-ment », analyse la Banque de France, dans son rapport. La valeur des transactions en espèces ne cesse

BANQUE

Le nombre d’automates a baissé de 4,1 % en 2019 en France métropolitaine, selon un rapport de la Banque de France.

Leur disparition s’accélère dans les zones les plus peuplées.

En un an, les banques ont supprimé 2.000 distributeurs de billets

« Cette rationalisation s’inscrit dans le contexte de l’érosion de l’usage des espèces dans les transactions, sous l’effet des changements des modes de consommation et de paiement. »LA BANQUE DE FRANCE

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Page 26: Les Echos - 31 07 2020

26 // FINANCE & MARCHES Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 Les Echos

CAC 40

VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPAOST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PERISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT

ACCOR (AC) R A 22,28 21,72 - 2,03 - 47,981135368 22,33 -10,29 42,24

FR0000120404 10/05/19 1,05 270.932.350 21,49 - 46,05 20,15AIR LIQUIDE (AI) R A 140 139,7 - 0,68 + 10,7

1241523 142 + 8,8 142,2FR0000120073 11/05/20 2,7 473.452.688 138,6 + 22,74 94,86 1,93AIRBUS GROUP (AIR) R A 63,5 63,34 + 1,87 - 51,46 3,4

3218359 66,11 - 0,28 139,4 18,66NL0000235190 15/04/19 1,4 784.064.748 62,16 - 50,41 48,12 2,61ARCELORMITTAL (MT) R A 10,01 9,159 - 4,92 - 41,45

8068730 10,05 - 2,25 16,85LU1598757687 16/05/19 0,15 1.102.809.772 9,08 - 37,38 5,98ATOS SE (ATO) R A 76,26 73,32 - 3,2 - 1,35

465304 76,3 - 3,4 82,46FR0000051732 03/05/19 1,7 107.157.905 72,74 - 0,24 43,26AXA (CS) R A 17,92 17,214 - 3,65 - 31,45

12089478 17,92 - 7,51 25,615FR0000120628 07/07/20 0,73 2.417.698.920 16,824 - 25,16 11,844 4,24BNP PARIBAS (BNP) R A 35,67 34,38 - 3,97 - 34,92

6533565 35,67 - 2,8 54,22FR0000131104 29/05/19 3,02 1.249.798.561 33,79 - 17,2 24,505BOUYGUES (EN) R A 31,4 30,53 - 2,09 - 19,4

1042833 31,4 + 0,39 41,32FR0000120503 30/04/19 1,7 379.942.244 30,18 - 5,8 22,27CAP-GEMINI (CAP) R A 111,45 107,15 - 4,07 - 1,61

620343 111,45 + 5,1 120,9FR0000125338 03/06/20 1,35 169.449.699 106,15 - 7,31 51,78 1,26CARREFOUR (CA) R A 13,81 13,295 - 3,24 - 11,07

3885930 13,83 - 3,34 16,915FR0000120172 08/06/20 0,23 817.623.840 13,24 - 23,9 12,095 1,73CREDIT AGRICOLE (ACA) R A 8,68 8,244 - 4,69 - 36,22

9152354 8,68 - 2,18 13,8FR0000045072 24/05/19 0,69 2.884.688.712 8,176 - 22,56 5,7DANONE (BN) R A 60 57,02 - 5,38 - 22,84

4699428 60,22 - 7,37 75,16FR0000120644 14/07/20 2,1 686.629.600 55,8 - 27,1 50,26 3,68DASSAULT SYSTEMES (DSY) R A 153,7 152,3 - 0,52 + 3,92

537243 154,2 - 0,85 164,15FR0000130650 28/05/20 0,7 264.692.100 151,6 + 11,17 105 0,46ENGIE (ENGI) R A 11,235 10,855 - 3,25 - 24,62 1,21

9186516 11,255 - 1,32 16,795 9,00FR0010208488 21/05/19 0,8 2.435.285.011 10,69 - 22,69 8,626ESSILORLUXOTTICA (EI) R A 119,6 115,35 - 1,66 - 15,06

721532 119,7 + 0,96 145FR0000121667 21/05/19 2,04 437.564.431 113,55 - 2,7 86,76HERMES INTL (RMS) R A 724,4 711 - 3,4 + 6,72

92445 725,2 - 4,41 788,2FR0000052292 28/04/20 3,05 105.569.412 706,2 + 12,46 516 0,43KERING (KER) R A 500,1 492,6 - 1,95 - 15,82

281708 501,2 + 1,72 614,9FR0000121485 23/06/20 4,5 126.279.322 481,25 + 4,51 348,55 0,91L.V.M.H. (MC) R A 384 373,85 - 3,44 - 9,74

713632 385,3 - 4,26 439,05FR0000121014 07/07/20 2,6 505.027.339 370,55 - 0,17 278,7 0,7LEGRAND (LR) R A 71,1 69,36 - 2,26 - 4,52

551106 71,1 + 2,57 77,94FR0010307819 01/06/20 1,34 267.447.746 69,24 + 9,64 45,91 1,93L'ORÉAL (OR) R A 288,6 284,5 - 1,63 + 7,77

739285 288,6 - 0,42 297,2FR0000120321 03/07/20 3,85 559.298.180 279,5 + 15 196 1,35

MICHELIN (ML) R A 90,94 90,6 - 0,26 - 16,96651806 91 - 1,88 112,8

FR0000121261 01/07/20 2 178.641.341 88,9 - 9,4 68 2,21ORANGE (ORA) R A 10,47 9,956 - 4,91 - 24,12

17164934 10,47 - 6,47 13,545FR0000133308 02/06/20 0,2 2.660.056.599 9,84 - 26,03 8,84 2,01PERNOD-RICARD (RI) R A 148,3 148,2 - 0,4 - 7,03

636602 149,7 + 5,82 171,1FR0000120693 08/07/20 1,18 265.421.592 147,7 - 5,96 112,25 0,8PEUGEOT (UG) R A 14,95 14,09 - 4,8 - 33,85

4972236 14,95 - 2,69 22,01FR0000121501 02/05/19 0,78 904.828.213 13,91 - 33,97 8,878PUBLICIS GROUPE (PUB) R A 29,01 28,18 - 2,39 - 30,18

877068 29,01 - 2,19 43,7FR0000130577 25/06/19 2,12 240.712.988 27,8 - 37,46 20,94 7,52RENAULT (RNO) R A 23,4 21,765 - 9,26 - 48,4

4361679 24,095 - 3,61 43,365FR0000131906 18/06/19 3,55 295.722.284 21,76 - 57,21 12,77SAFRAN (SAF) R A 93,12 94,24 + 3,9 - 31,54

1450981 95,82 + 5,63 152,3FR0000073272 27/05/19 1,82 427.235.939 92,48 - 28,12 51,1SAINT-GOBAIN (SGO) R A 33,02 32,25 - 3,01 - 11,64

2029088 33,29 + 0,62 37,255FR0000125007 10/06/19 1,33 544.683.717 31,47 - 7,76 16,408SANOFI (SAN) R A 89,6 88,55 - 1,52 - 1,19

2441413 89,82 - 2,32 95,82FR0000120578 04/05/20 3,15 1.256.192.074 87,56 + 17,16 67,65 3,56SCHNEIDER ELECTRIC (SU) R A 101 99,96 - 2,48 + 9,25

1377355 101,95 + 1,09 105,5FR0000121972 05/05/20 2,55 567.068.555 98,56 + 29,18 61,72 2,55SOCIÉTÉ GÉNÉRALE (GLE) R A 13,846 13,172 - 5,07 - 57,53

9375936 13,862 -11 32,23FR0000130809 27/05/19 2,2 853.371.494 13,014 - 40,28 11,346STMICROELETRONICS (STM) R A 24,47 23,66 - 3,66 - 1,29 0,23

6466738 24,66 - 2,23 29,44 104,11NL0000226223 22/06/20 0,04 911.204.420 23,52 + 41,72 13,73 0,18TELEPERFORMANCE (RCF) R A 250 250,3 + 5,52 + 15,13

237933 254,5 +10,8 254,5FR0000051807 02/07/20 2,4 58.730.600 247,8 + 32,93 150,3 0,96THALES (HO) R A 64,62 64 - 0,25 - 30,83

497273 64,9 -10,96 99,96FR0000121329 03/12/19 0,6 213.340.377 63,16 - 37,89 52,5TOTAL (FP) R A 32,1 31,93 - 1,6 - 35,1

8810163 33,21 - 6,02 50,93FR0000120271 29/06/20 0,68 2.653.124.025 31,71 - 32,4 21,12 2,13UNIBAIL-R/WFD (URW) R A 48,6 44,06 - 8,78 - 68,67

2696211 48,63 -12,16 142,05FR0013326246 24/03/20 5,4 138.472.385 44,06 - 64,82 40,64VEOLIA ENV. (VIE) R A 20,4 19,535 - 3,58 - 17,61

2620006 20,46 - 2,42 29,09FR0000124141 12/05/20 0,5 567.266.539 19,535 - 13,56 16,015 2,56VINCI (DG) R A 79,28 77,64 - 2,46 - 21,58

1400138 79,52 - 5,32 107,35FR0000125486 23/06/20 1,25 612.405.455 77,28 - 13,73 54,76 1,61VIVENDI (VIV) R A 22,2 22,01 - 1,92 - 14,76

2939576 22,3 - 3,63 26,42FR0000127771 21/04/20 0,6 1.185.525.292 21,77 - 11,96 16,6 2,73WORLDLINE (WLN) G A 72,8 70,96 - 2,42 + 12,37

945654 73,4 - 7,94 80,48FR0011981968 182.960.921 69,9 + 8,25 36,36

A.S.T. GROUPE (ASP) g C 2,39 2,43 + 2,1 - 32,311056 2,44 - 8,99 4,05

FR0000076887 19/06/19 0,25 12.903.011 2,38 - 42,62 1,82AB SCIENCE (AB) g B 8,82 8,7 - 0,57 + 61,71

112559 8,82 - 3,01 11FR0010557264 41.597.243 8,56 +100 4,81ABC ARBITRAGE (ABCA) g B 7,1 6,99 - 1,13 + 4,33

26650 7,1 + 2,19 7,27FR0004040608 07/07/20 0,03 58.512.053 6,98 + 10,43 5,05 0,43ABIVAX (ABVX) g B 20,95 19,72 - 4,73 - 12,55

19187 20,95 - 5,19 25FR0012333284 12.228.269 19,54 +110,46 10,4ACTIA GROUP (ATI) g C 2,21 2,21 - 48,72

10686 2,215 - 1,12 4,625FR0000076655 12/06/19 0,1 20.099.941 2,18 - 54,1 1,8 4,53ADOCIA (ADOC) g B 8,08 7,93 - 1,37 - 19,9

12137 8,08 - 7,03 16,18FR0011184241 6.976.454 7,93 - 55,94 5,6AÉROPORTS DE PARIS (ADP) G A 88 83,3 - 5,02 - 52,7

223608 88 - 8,86 179,2FR0010340141 06/12/19 0,7 98.960.602 83,05 - 46,22 70,7AIR FRANCE-KLM (AF) LR A 3,74 3,573 - 4,59 - 64

5736455 3,76 -11,41 10,27FR0000031122 14/07/08 0,58 428.634.035 3,559 - 58,88 3,504AKKA TECHNOLOGIES (AKA) Gg B 16,6 17,7 + 6,63 - 70,27

274122 17,92 -37,89 62,273FR0004180537 28/06/19 0,49 20.291.990 16,02 - 69,43 16,02 3,96AKWEL (AKW) g B 13,2 13,1 - 1,36 - 35,15

8374 13,36 - 9,15 20,8FR0000053027 08/06/20 0,2 26.741.040 12,9 - 28,02 8,8 1,49ALBIOMA (ABIO) Gg B 39,15 38 - 2,56 + 46,15

52571 39,15 + 3,83 41,1FR0000060402 11/06/20 0,35 31.601.983 37,3 + 57,68 22,85 0,92ALD (ALD) G A 8,74 8,48 - 2,98 - 38,73

128947 8,86 - 3,64 14,2FR0013258662 29/05/20 0,63 404.103.640 8,43 - 34,77 6,29 7,43ALPES (CIE DES ) (CDA) g B 15,66 15,22 - 2,06 - 49,01

23989 15,66 -13,91 30,95FR0000053324 10/03/20 0,7 24.510.101 15 - 39 13,2 4,6ALSTOM (ALO) LR A 48,39 48,17 - 0,89 + 14,07

673867 48,98 +16,32 50,64FR0010220475 15/07/19 5,5 226.859.500 47,76 + 23,54 29,73ALTAREA (ALTA) A 120,8 115,4 - 4,31 - 43,01

3255 121 -12,18 210FR0000033219 06/07/20 4,5 17.275.839 115,4 - 37,69 103,2ALTEN (ATE) G A 65,75 64,05 - 3,25 - 43,07

78936 66,3 -16,33 119FR0000071946 20/06/19 1 34.178.944 63,45 - 41,77 54,5AMUNDI (AMUN) G A 68,6 65,95 - 4,14 - 5,65EX-DS 15/03/17 272037 68,75 - 5,38 78,55FR0004125920 24/05/19 2,9 202.163.305 65,6 + 6,89 43,82ARCHOS (JXR) g C 0,041 0,041 + 0,25 - 62,06

537886 0,041 -12,5 0,115FR0000182479 145.183.473 0,039 - 76,2 0,031ARGAN (ARG) A 82,2 83,6 + 0,48 + 7,73

3226 83,8 + 2,7 93FR0010481960 26/03/20 1,9 22.309.227 82,2 + 32,7 54ARKEMA (AKE) LR A 89,2 87,66 - 0,41 - 7,43

367015 89,4 + 2,96 95,66FR0010313833 25/05/20 2,2 76.736.476 87,02 + 7,88 42,5 2,51ARTMARKET.COM (PRC) g C 8,08 8 - 1,48 - 15,88

8903 8,12 + 2,3 10,1FR0000074783 6.651.515 7,86 - 35,48 5,01ASSYSTEM (ASY) B 22,5 22,15 - 1,56 - 31,42OPA 24/11/17 2526 22,5 - 0,45 34,65FR0000074148 08/07/20 1 15.668.216 21,9 - 42,91 16,58 4,52ATARI (ATA) g C 0,256 0,245 - 3,35 - 25,66

552390 0,256 -13,88 0,36FR0010478248 267.782.050 0,243 - 36,53 0,17AUBAY (AUB) g C 31,9 32,5 + 4,17 - 2,84

21147 32,6 +16,07 34,2FR0000063737 15/05/20 0,27 13.208.296 31,65 + 3,67 15,32 0,83AVENIR TELECOM (AVT) g C 0,011 0,011 - 0,93 - 12,3

10508739 0,011 -43,68 0,029FR0000066052 21/10/11 0,05 768.797.338 0,01 - 73,65 0,005AXWAY SOFTWARE (AXW) g B 19,9 19,95 + 0,25 + 60,89

6339 20,2 +12,08 21,2FR0011040500 02/07/19 0,4 21.308.766 19,65 + 63,52 10,55BAINS MER MONACO (BAIN) B 55,8 55,6 - 3,14

1376 56,2 + 7,34 67,6MC0000031187 26/09/14 0,01 24.516.661 55,6 - 4,47 44BÉNÉTEAU (BEN) g B 6,335 6,21 - 1,27 - 42,66

48494 6,335 - 1,9 10,9FR0000035164 12/02/20 0,23 82.789.840 6,03 - 33,65 4,9 3,7BIC (BB) G A 51,8 51,45 + 0,1 - 17,02

98408 52,9 +13,83 66,05FR0000120966 01/06/20 2,45 45.532.240 51,45 - 25,16 41,86 4,76BIGBEN INT. (BIG) g C 14,2 13,92 - 2,38 - 13,22

48812 14,2 +24,29 17,1FR0000074072 24/07/19 0,2 19.718.503 13,64 + 15,23 8,1BIOMÉRIEUX (BIM) G A 136,5 135 - 1,17 + 70,13

95178 136,9 +10,38 138FR0013280286 14/07/20 0,19 118.361.220 134,3 + 75,78 75 0,14BOIRON (BOI) g A 32,8 32,8 - 9,89

6173 32,8 -10,63 41,65FR0000061129 02/06/20 1,05 17.545.408 32,1 - 18,41 26,75 3,2BOLLORÉ (BOL) G A 2,882 2,838 - 0,91 - 27,04

924998 2,882 + 1,5 3,996FR0000039299 04/06/20 0,04 2.946.208.874 2,816 - 27,68 2,01 1,41BONDUELLE (BON) g B 20,9 20,3 - 2,17 - 12,88

14007 20,9 - 5,36 23,9FR0000063935 06/01/20 0,5 32.538.340 20 - 23,68 16,58 2,46BUREAU VERITAS (BVI) LR A 19,1 18,56 - 6,78 - 20,21

2020374 19,4 - 1,17 26,01FR0006174348 20/05/19 0,56 452.204.032 18,255 - 18,95 15,165BURELLE SA (BUR) A 514 498 - 3,49 - 39,12

87 514 - 7,78 842FR0000061137 03/06/20 15 1.757.623 495 - 41 407 3,01CARMILA (CARM) g C 10,12 10,06 - 0,79 - 49,7

48616 10,12 -17,54 20FR0010828137 03/07/20 1 136.821.149 9,89 - 33,82 8,69CASINO (CO) G A 25,98 22,64 - 13,12 - 45,71

2805269 26,05 -31,19 42,85FR0000125585 09/05/19 1,56 108.426.230 21,58 - 31,99 21,58 6,89

CATANA GROUP (CATG) g C 2,21 2,105 - 5,61 - 51,3990542 2,21 - 2,09 4,49

FR0010193052 30.514.178 2,105 - 25,88 1,7CGG (CGG) G A 0,788 0,777 - 2,83 - 73,15

15276371 0,797 -20,17 3,121FR0013181864 711.323.559 0,762 - 58,81 0,76CHARGEURS (CRI) g C 14,68 14,1 - 3,43 - 18,4

143077 14,68 + 5,7 24,1FR0000130692 04/05/20 0,2 24.003.377 13,9 - 15,57 7,9 1,42CHRISTIAN DIOR (CDI) A 360,8 349,8 - 2,67 - 23,42EX D OP 08/06/17 8890 360,8 - 6,87 479,8FR0000130403 07/07/20 2,6 180.507.516 345,4 - 25,45 252,4 0,74CNP ASSURANCES (CNP) G A 10,44 10,09 - 3,72 - 43,09

837430 10,44 - 1,56 18,17FR0000120222 26/04/19 0,89 686.618.477 9,84 - 45,9 5,3COFACE (COFA) G A 6,6 6,79 + 6,43 - 38,1

855396 6,99 +16,27 12,51FR0010667147 22/05/19 0,79 152.031.949 6,54 - 39,05 4,448COLAS (RE) A 113 112 - 20,45

2451 114 - 1,75 143FR0000121634 29/04/19 5,55 32.654.499 111 - 20,45 90COVIVIO (COV) G A 61,5 60,65 - 1,14 - 40,07

173388 61,5 - 5,97 112,2FR0000064578 27/04/20 4,8 94.488.052 60,1 - 34,99 38,84COVIVIO HOTELS (COVH) A 15,25 14,55 - 4,59 - 48,95

5993 15,35 -19,83 30FR0000060303 13/05/20 1,55 132.547.616 14,55 - 42,72 14,55DASSAULT AV. (AM) G A 734 715 - 1,24 - 38,89

7074 734,5 -12,86 1192FR0000121725 22/05/19 21,2 8.348.703 702,5 - 41,73 624DBV TECHNOLOGIES (DBV) G B 6,745 6,435 - 3,31 - 67,22

334227 6,79 -18,29 25,44FR0010417345 54.927.187 6,265 - 62,39 3,5DERICHEBOURG (DBG) g B 2,432 2,44 + 0,33 - 33,15

184869 2,468 - 4,24 3,784FR0000053381 07/02/20 0,11 159.397.489 2,412 - 26,19 2,07 4,51DEVOTEAM (DVT) g C 97,5 97,5 + 3,17

39209 97,8 +33,74 99,1FR0000073793 03/07/19 1 8.332.407 97,5 - 9,89 47,25EDENRED (EDEN) LR A 43,15 42,6 - 1,37 - 7,59

519895 43,44 + 9,43 51,56FR0010908533 13/05/20 0,7 246.583.351 42,25 - 6,95 29,74 1,64EDF (EDF) LR A 9,61 9,04 - 4,36 - 8,94EX-DS 7/03/17 3494273 9,766 +10,11 13,61FR0010242511 26/11/19 0,15 3.103.621.086 8,916 - 18,15 5,978EIFFAGE (FGR) LR A 78,34 75,8 - 2,95 - 25,69

307322 78,38 - 6,88 111,75FR0000130452 21/05/19 2,4 99.601.884 75,8 - 14,47 44,65EKINOPS (EKI) g C 6,06 5,76 - 4,95 - 12,86

45124 6,06 - 1,03 6,8FR0011466069 24.628.580 5,73 + 57,81 3,67ELIOR (ELIOR) G A 4,9 4,77 - 1,61 - 63,59

470316 4,902 - 5,92 13,83FR0011950732 07/04/20 0,29 174.125.268 4,692 - 59,54 4,072 6,08ELIS (ELIS) G A 11,06 10,95 + 4,39 - 40,81

1126193 11,56 + 5,39 19FR0012435121 27/05/19 0,37 221.793.981 10,88 - 35,05 5,375EOS IMAGING (EOSI) g C 1,398 1,312 - 5,61 - 40,77

214201 1,398 + 5,81 2,9FR0011191766 26.569.946 1,3 + 22,85 1,18ERAMET (ERA) G A 25,5 23,1 - 17,06 - 49,61

325459 25,8 -27,63 47,18FR0000131757 29/05/19 0,6 26.636.003 23,1 - 47,37 18,665ERYTECH PHARMA (ERYP) g B 6,52 6,1 - 6,15 - 8,96

38390 6,52 -20,16 11,46FR0011471135 17.956.115 6,07 + 11,31 2,8ESI GROUP (ESI) g C 35,2 35,5 + 0,57 + 9,23

1119 35,5 + 3,2 41FR0004110310 5.955.072 34,9 + 16,39 24,6EURAZEO (RF) G A 45 43,84 - 2,79 - 28,13

80109 45 - 3,9 67,05FR0000121121 08/05/19 1,25 78.645.486 43,68 - 28,95 35,6EUROFINS SCIENTIFIC (ERF) LR A 562,6 552,2 - 2,27 + 11,74

23059 563,8 - 1,15 620,2FR0000038259 03/07/19 2,45 18.984.199 546 + 43,35 393 0,52EUROPCAR GROUPE (EUCAR) g B 1,374 1,35 + 0,6 - 68,85

2443642 1,415 -36,2 4,688FR0012789949 21/05/19 0,26 163.884.278 1,315 - 76,19 1,22EUTELSAT COM. (ETL) G A 8,51 8,51 - 0,07 - 41,27

1394267 8,628 + 3,65 14,825FR0010221234 21/11/19 1,27 230.544.995 8,378 - 51,15 7,984 14,92EXEL INDUSTRIES (EXE) B 36,5 36,4 - 0,27 - 21,89

127 36,6 - 3,96 47,8FR0004527638 13/02/19 1,14 6.787.900 36,1 - 21,21 31FAURECIA (EO) LR A 35,69 34,04 - 4,25 - 29,13

514225 35,7 - 2,1 49,49FR0000121147 31/05/19 1,25 138.035.801 33,58 - 21,53 20,58FDJ (FDJ) G A 28,45 31,92 + 18,84 + 33,98

1386098 32,03 +16,24 32,18FR0013451333 26/06/20 0,45 191.000.000 28,12 + 63,69 18,3 1,41FFP (FFP) g A 68,5 65,3 - 4,67 - 37,21

10944 68,5 - 2,54 105,6FR0000064784 22/05/20 2,15 24.922.589 64,7 - 28,94 42,15 3,29FIGEAC AERO (FGA) g B 3,68 3,415 - 7,2 - 63,28

28460 3,68 -15,26 9,69FR0011665280 31.839.473 3,335 - 71,06 2,48FIN. ODET (ODET) A 630 620 - 3,13 - 20,72

460 630 - 3,13 810FR0000062234 04/06/20 1 6.585.990 610 - 24,39 497 0,16FNAC DARTY (FNAC) G A 35,5 33,08 - 4,12 - 37,35

110069 35,6 -10,01 53,85FR0011476928 26.607.956 32,86 - 48,11 16,29FONCIÈRE LYONNAISE (FLY) A 68,6 68 - 0,88 - 7,86

120 69 - 4,23 83,4FR0000033409 21/04/20 2,65 46.528.974 68 + 0,29 58GECI INTERNATIONAL (GECP) g C 0,03 0,03 + 6,38 - 8,54

1805295 0,031 -16,43 0,07FR0000079634 01/10/01 0,1 219.582.624 0,028 - 68,09 0,018GECINA (GFC) LR A 113,4 110,6 - 1,69 - 30,7

146063 113,4 + 0,55 183,6FR0010040865 01/07/20 2,5 76.411.605 110,1 - 20,83 88,5GENFIT (GNFT) G B 4,18 3,944 - 5,78 - 77,65

835495 4,184 -21,67 20,96FR0004163111 38.858.617 3,854 - 75,26 3,854

GENSIGHT (SIGHT) g C 3,1 3,025 - 0,82 + 21,73159954 3,1 + 5,4 4,88

FR0013183985 32.827.362 2,985 +116,07 1,36GETLINK (GET) LR A 13,14 12,89 - 2,5 - 16,89

965887 13,17 + 0,39 17,04FR0010533075 23/05/19 0,36 550.000.000 12,82 - 2,79 8,615GL EVENTS (GLO) g B 10,76 10,6 - 1,49 - 55,93

28052 10,8 -13,82 24,45FR0000066672 01/07/19 0,65 29.982.787 10,52 - 57,09 10,02GROUPE CRIT (CEN) g B 47 47 - 36,14

445 47,5 -10,48 74,4FR0000036675 26/06/19 1 11.250.000 46,8 - 22,82 36,15 2,13GROUPE GORGÉ (GOE) g B 12,86 12,22 - 4,53 - 28,29

7761 12,88 -17,32 19FR0000062671 01/07/20 0,32 13.502.843 12,2 - 17,32 8,59 2,62GTT (GTT) G A 79,9 79,2 + 5,67 - 7,26

115496 81,5 +16,64 102,7FR0011726835 08/06/20 1,75 37.078.357 77,2 - 4,35 48,76 2,21GUERBET (GBT) g B 31,6 30,5 - 3,02 - 26,15

3554 31,6 - 9,36 44,1FR0000032526 30/06/20 0,7 12.596.162 30,2 - 41,23 26 2,3HAULOTTE GROUP (PIG) g B 4,7 4,48 - 4,88 - 15,47

34312 4,76 -10,93 5,78FR0000066755 15/07/20 0,22 31.371.274 4,435 - 37,6 3,27 4,91HEXAOM (HEXA) g B 30,9 31,1 + 0,65 - 15,49

753 31,1 - 6,89 39,8FR0004159473 11/06/19 1,5 6.937.593 30,5 - 5,76 21,7HIGH CO (HCO) g C 4,46 4,14 - 5,91 - 31,91

6180 4,49 +13,42 6,32FR0000054231 24/05/19 0,16 22.421.332 4,12 - 24,18 2,95ICADE (ICAD) G A 57,55 55,55 - 3,73 - 42,76

105944 57,7 -10,4 106FR0000035081 06/07/20 1,6 74.535.741 55,55 - 29,77 55,45ID LOGISTIC (IDL) g A 183,8 181,4 - 1,31 + 0,55

661 183,8 + 5,22 188,4FR0010929125 5.649.427 180 + 7,46 115IMERYS (NK) G A 33,6 31,58 - 5,22 - 16,19

140101 33,6 + 4,09 43,54FR0000120859 15/05/20 1,72 85.015.055 31,52 - 18,06 20,68 5,45INGENICO GROUP (ING) LR A 135,1 132,3 - 2,79 + 36,67

118828 136,2 - 6,83 147,9FR0000125346 17/06/19 1,1 63.713.047 132,05 + 54,7 64,46INNATE PHARMA (IPH) g B 5,25 4,982 - 4,19 - 16,41

329631 5,25 -10,15 7,48FR0010331421 78.898.264 4,96 - 18,59 2,9INTERPARFUMS (ITP) g A 39,7 39,5 - 0,75 + 6,76

6339 39,75 - 0,75 42,85FR0004024222 02/05/19 0,71 47.262.190 39 - 10,02 26,05IPSEN (IPN) G A 81,95 84,7 + 5,22 + 7,22

213813 84,9 +11,96 84,9FR0010259150 03/06/20 1 83.814.526 80,05 - 17,53 34,2 1,18IPSOS (IPS) G A 23,1 22,7 - 0,87 - 21,59

32760 23,1 + 1,79 32,1FR0000073298 01/07/20 0,45 44.436.235 22,4 - 8,1 15,82 1,98JACQUET METAL SERVICE (JCQ) g B 10,94 10,8 - 1,28 - 29,96

6137 11,06 - 7,85 15,86FR0000033904 01/07/20 0,2 23.461.313 10,64 - 33 7,6 1,85JCDECAUX (DEC) G A 14,52 14,03 - 4,88 - 48,94

515960 14,6 -15,23 27,74FR0000077919 21/05/19 0,58 212.902.810 13,58 - 46,08 13,58KAUFMAN & BROAD (KOF) g B 36,95 36,85 - 0,27 - 0,41

25880 37,25 +20,03 41,86FR0004007813 08/06/20 1,75 22.088.023 36,55 - 0,41 19,4 4,75KLEPIERRE (LI) LR A 16,22 14,6 - 6,11 - 56,87

2341272 16,22 -17,68 34,66FR0000121964 07/07/20 1,1 299.939.198 14,42 - 48,45 12,625KORIAN (KORI) G A 33,5 32,9 - 1,62 - 21,52

209188 33,62 + 0,98 45,66FR0010386334 11/06/19 0,6 82.730.907 32,66 - 7,27 25,16LAGARDÈRE (MMB) G A 14,17 14,2 - 26,92

401831 14,22 +12,08 19,76FR0000130213 14/05/19 1,3 131.133.286 13,69 - 31,73 8,14LDC (LOUP) A 102 102 - 2,39

638 103,5 - 2,39 110,5FR0013204336 27/08/19 1,6 17.134.471 102 - 5,56 74,2 1,57LE BÉLIER (BELI) g C 37,7 37,8 + 0,27 + 3,85

5044 37,8 + 7,39 37,8FR0000072399 21/05/19 1,18 6.582.120 37,7 + 38,97 26,15LNA SANTÉ (LNA) g B 52 51,6 - 0,58 + 4,14

4855 52,1 + 8,63 53FR0004170017 08/07/20 0,45 9.705.937 51,5 + 4,24 31,75 0,87LECTRA (LSS) g B 18,14 17,94 - 0,33 - 19,73

12439 18,14 +10,88 24,85FR0000065484 06/05/20 0,4 32.245.034 17,9 - 5,58 12,2 2,23LINEDATA SVICES (LIN) g B 24 23,8 - 0,42 - 10,86

2021 24,1 -14,08 30,9FR0004156297 06/07/20 0,95 6.625.726 23,8 - 15,3 18 3,99LISI (FII) g A 19 18,82 - 0,84 - 37,37

13208 19 + 1,73 32,7FR0000050353 30/04/19 0,44 54.114.317 18,6 - 26,77 12,5LUMIBIRD (LBIRD) g C 11,2 11,88 + 4,39 - 21,33

35342 12,04 + 4,58 15,499FR0000038242 22.466.882 11,2 - 25,27 5,365M6-MÉTROPOLE TV (MMT) G A 10,9 10,42 - 4,75 - 37,9

115625 10,9 + 3,78 17,07FR0000053225 15/05/19 1 126.414.248 10,32 - 32,12 8,55MAISONS DU MONDE (MDM) G B 13,15 12,81 - 3,54 - 1,23

314423 13,45 + 9,96 13,45FR0013153541 02/07/19 0,47 45.241.894 12,68 - 26,76 5,35MANITOU (MTU) g B 16,82 16,58 - 1,31 - 22,7

7860 16,82 - 4,6 22,3FR0000038606 17/06/19 0,78 39.668.399 16,16 - 34,21 11,36MARIE BRIZARD W & S (MBWS) g C 1,178 1,228 + 4,78 - 23,35

21278 1,24 + 1,15 1,7FR0000060873 27/09/07 0,5 44.698.754 1,16 - 35,37 0,651MAUNA KEA (MKEA) g C 1,236 1,19 - 3,41 - 12,88

94373 1,236 - 7,18 2FR0010609263 30.558.480 1,174 - 25,63 0,566MEDIAWAN (MDW) g B 11,98 11,94 + 14,37

15226 11,98 - 0,17 12FR0013247137 32.147.961 11,94 + 15,7 5,02MERCIALYS (MERY) G A 6,695 6,355 - 5,01 - 48,46

280235 6,695 -14,7 12,64FR0010241638 27/04/20 0,48 92.049.169 6,27 - 39,82 5,7MERSEN (MRN) g B 21 20,6 - 2,14 - 39,68

19176 21 - 2,83 35,3FR0000039620 03/07/19 0,95 20.856.460 20,35 - 37,58 12,38METABOLIC EXPLORER (METEX) g C 1,88 1,805 - 3,22 + 17,21

40201 1,88 +21,96 2,04FR0004177046 27.813.800 1,8 + 17,82 0,921NANOBIOTIX (NANO) g B 6,89 6,7 - 2,05 - 19,08

56023 6,89 - 7,2 9,56FR0011341205 13/05/19 22.731.122 6,67 - 27,25 3,54NATIXIS (KN) G A 2,11 2,028 - 3,8 - 48,76

10876609 2,11 -12,77 4,411FR0000120685 31/05/19 0,78 3.155.846.495 2,001 - 44,07 1,471NEOEN (NEOEN) G A 39,55 38,5 - 2,04 + 24,6

96845 39,65 + 6,94 41,15FR0011675362 85.242.638 38,1 + 72,65 25,3NEXANS (NEX) G A 44,2 43,56 - 1,36 + 0,16

104965 44,86 + 5,37 50,8FR0000044448 17/05/19 0,3 43.606.320 43,22 + 43,1 21,55NEXITY (NXI) G A 30 29,16 - 3,51 - 34,88

217251 30,16 + 1,25 46,2FR0010112524 25/05/20 2 56.129.724 29,1 - 32,93 23,3 6,86NICOX (COX) g B 3,7 3,58 - 4,53 - 17,8

108182 3,71 -12,04 5,23FR0013018124 33.491.370 3,56 - 22,68 2,53NRJ GROUP (NRG) B 6,12 6,12 + 0,33 - 8,66

5169 6,16 +11,27 6,88FR0000121691 03/06/19 0,17 78.107.621 6,12 - 8,11 4,5ONXEO (ONXEO) g B 0,681 0,655 - 3,96 + 18,02

112241 0,682 -12,55 0,979FR0010095596 78.317.810 0,654 - 10,15 0,3ORPÉA (ORP) LR A 110,2 107,45 - 2,63 - 5,99

139443 110,2 + 4,42 129FR0000184798 12/07/19 1,2 64.615.837 107,3 - 4,57 69,1PHARMAGEST INT. (PHA) g B 82,8 80,2 - 3,95 + 32,34

5579 84,2 + 2,82 85FR0012882389 01/07/20 0,9 15.174.125 80 + 38,51 41,25 1,12PIERRE & VACANCES (VAC) g B 14,1 13,65 - 3,19 - 32,43

12370 14,1 -14,69 33,9FR0000073041 19/03/12 0,7 9.805.232 13,6 - 19,99 9,9PLASTIC OMNIUM (POM) G A 18 17,66 - 2,38 - 29,08

217995 18,02 - 2,59 26,41FR0000124570 29/04/20 0,49 148.566.107 17,32 - 25,17 12,01 2,78PLASTIVALOIRE (PVL) g B 3,61 3,59 - 0,97 - 48,12DIV 8 02/05/17 9880 3,65 - 3,49 7,48FR0013252186 18/04/19 0,2 22.125.600 3,59 - 41,63 2,79PROLOGUE (PROL) g C 0,229 0,223 - 2,62 - 34,8

88802 0,232 - 5,51 0,387FR0010380626 46.585.630 0,212 - 53,83 0,15QUADIENT (QDT) g B 12,75 12,55 - 1,34 - 41,84

58560 12,75 - 3,31 24,3FR0000120560 02/08/19 0,53 34.562.912 12,32 - 31,38 10,67 4,22RALLYE (RAL) A 6,58 5,93 - 10,96 - 41,4

221968 6,67 -15,65 10,3FR0000060618 20/05/19 1 52.373.235 5,82 + 43,24 3,87RAMSAY GDS (GDS) A 17,55 17,35 + 3,27

70 17,55 21,8FR0000044471 02/12/14 1,4 110.389.690 17,35 - 5,71 15,2RECYLEX SA (RX) g C /130520 - 45,57

3,66FR0000120388 04/07/90 0,61 25.886.482 - 53,22 1,3RÉMY COINTREAU (RCO) G A 136,1 134,5 - 1,47 + 22,83

65691 136,8 +10,97 141,3FR0000130395 28/07/20 1 50.149.787 133,9 + 1,43 79,2 0,74REXEL (RXL) G A 10,94 10,295 - 6,41 - 13,09

1488807 10,97 + 1,23 13,415FR0010451203 02/07/20 0,48 304.425.106 9,964 - 1,86 4,921ROBERTET (RBT) G B 908 910 + 0,33 - 1,41

227 922 - 2,26 1068FR0000039091 02/07/20 5 2.172.551 904 + 44,44 662 0,55

ROTHSCHILD & CO (ROTH) G A 21,7 21,4 - 2,95 - 16,4113944 21,75 - 0,47 26

FR0000031684 20/05/19 0,79 77.617.512 21,3 - 24,11 14,62

RUBIS (RUI) G A 40,34 39,6 - 1,79 - 27,67DIV 2 28/07/17 158950 40,34 - 7,43 57,45FR0013269123 17/06/20 1,75 103.554.889 39,24 - 21,89 31,6 4,42

SARTORIUS STED. BIO. (DIM) G A 266,4 263,8 - 0,6 + 78,61DIV 6 10/05/16 61908 267,4 +17,24 284,8FR0013154002 29/06/20 0,34 92.180.190 259 + 83,58 133,9 0,13

SAVENCIA (BH) B 49,1 48,8 + 0,21 - 20,523392 49,1 - 9,63 64,8

FR0000120107 13/05/19 1 14.032.930 48,5 - 26,73 45,1

SCOR (SCR) LR A 22,8 22,1 - 2,64 - 40,94673061 22,8 - 9,43 39,12

FR0010411983 30/04/19 1,75 186.674.276 21,82 - 40,61 15,88

SEB (SK) G A 140,5 142,2 - 0,35 + 7,460429 143,5 - 3,33 148,6

FR0000121709 22/05/20 1,43 50.307.064 140,5 - 2,6 86,35 1,01

SES-IMAGOTAG (SESL) Gg B 23,8 23,85 + 0,21 - 24,765899 24,45 + 3,47 37,5

FR0010282822 25/06/12 0,5 15.758.108 23,75 - 19,7 19,5

SHOWROOMPRIVÉ (SRP) g C 0,63 0,63 + 1,45 - 4,71298742 0,678 +45,17 0,87

FR0013006558 51.201.284 0,606 + 2,56 0,243

SOITEC (SOI) G A 100,3 96,7 - 2,86 + 3,2EX-DS 13/05/16 REGR.1P20 91908 100,3 - 2,52 110FR0013227113 33.180.921 96,2 + 4,03 48,86

SOLOCAL GPE (LOCAL) g B 0,111 0,102 - 7,51 - 81,47REGR. 5987007 0,112 -36,42 0,583FR0012938884 627.041.466 0,101 - 86,17 0,087

SOLUTIONS 30 (ALS30) A 14,45 14,17 - 1,87 + 42,27235969 14,45 +11,05 15,16

FR0013379484 107.127.984 13,75 + 57,1 5,3

SOMFY (SO) A 100 102,4 + 0,39 + 17,036881 102,4 +14,03 103,6

FR0013199916 30/06/20 1,25 37.000.000 100 + 24,42 63,6 1,22

SOPRA STERIA GP (SOP) G A 131,5 128,1 - 3,03 - 10,7347655 133,1 +16,77 162

FR0000050809 02/07/19 1,85 20.547.701 125,3 + 10,24 78,15

SMCP (SMCP) g B 3,61 3,624 + 2,96 - 61,65158513 3,698 -16,11 10,08

FR0013214145 74.117.760 3,506 - 74,8 2,945

SPIE (SPIE) G A 14,91 14,14 - 5,1 - 22,14468993 15,03 + 6,32 19,58

FR0012757854 24/09/19 0,17 157.698.124 13,9 - 16,73 7,805

SQLI (SQI) g C 21,2 20,2 - 4,27 - 17,555780 21,3 +12,22 24,5

FR0011289040 21/07/17 0,88 4.613.975 20,1 - 2,42 13,42

STEF (STF) g B 64,7 64,6 - 0,16 - 19,651665 64,9 -10,77 85,1

FR0000064271 03/05/19 2,5 13.000.000 64,3 - 19,45 57,2

SUEZ (SEV) LR A 10,96 10,315 - 1,76 - 23,512317592 11,03 - 1,15 16,035

FR0010613471 18/05/20 0,45 628.362.580 10,28 - 21,86 8,046 4,36

SWORD GROUP (SWP) g B 31,75 31 - 2,36 - 9,094386 31,75 + 8,77 37,15

FR0004180578 07/05/19 1,02 9.544.965 30,8 - 0,32 20,45 3,87

SYNERGIE (SDG) g B 20,45 19,9 - 2,93 - 31,855359 20,45 -12,14 31,4

FR0000032658 19/06/19 0,8 24.362.000 19,9 - 31,97 13

TARKETT (TKTT) G B 10,14 9,985 + 0,35 - 30,66155819 10,89 - 3,62 16,56

FR0004188670 12/06/19 0,6 65.550.281 9,95 - 33,83 7,53

TELEPERFORMANCE (RCF) R A 250 250,3 + 5,52 + 15,13237933 254,5 +10,8 254,5

FR0000051807 02/07/20 2,4 58.730.600 247,8 + 32,93 150,3 0,96

TF1 (TFI) G A 5,1 5,05 + 0,6 - 31,76919144 5,275 + 4,9 7,805

FR0000054900 29/04/19 0,4 210.397.574 4,972 - 45,23 4,062 7,92

TFF GROUP (TFF) B 28,6 28,6 - 22,07627 28,8 +10,85 38,2

FR0013295789 06/11/19 0,35 21.680.000 28,5 - 21,64 22 1,22

THERMADOR GROUPE (THEP) B 57,4 55,6 - 3,14 + 4,911755 57,4 + 6,92 58,8

FR0013333432 09/04/20 1,8 9.200.849 55,4 - 3,47 35,7 3,24

TIKEHAU CAPITAL (TKO) g A 22,9 22,5 - 1,75 + 2,27EX D S 03/07/17 6873 22,9 - 6,25 26,4FR0013230612 22/05/20 0,5 136.802.970 22,5 + 16,58 15,45 2,22

TRANSGÈNE (TNG) g B 1,46 1,432 - 2,32 - 7,6148056 1,474 - 3,76 2,08

FR0005175080 83.841.334 1,43 - 38,8 0,81

TRIGANO (TRI) G A 100,2 97,8 - 2,4 + 3,9316347 100,2 + 4,88 101,6

FR0005691656 14/01/20 2 19.336.269 96,75 + 7,71 41,76 2,05

UBISOFT ENTERTAINMENT (UBI) LRA 70,5 69,48 - 1,86 + 12,83495804 71 - 5,34 80,8

FR0000054470 122.155.603 69,48 - 6,56 51,16

VALEO (FR) LR A 23,53 22,48 - 4,46 - 28,431151513 23,53 - 3,77 33

FR0013176526 29/06/20 0,2 241.036.743 22,15 - 21,97 10,51 0,89

VALLOUREC REG (VK) G A 27,85 26,37 - 5,55 - 76,56121189 28,035 -29,04 114,68

FR0013506730 11.449.694 26,04 - 78,3 26

VALNEVA (VLA) g B 4,8 4,72 - 2,08 + 83,66318550 4,81 + 8,76 5,74

FR0004056851 90.926.423 4,675 + 54,25 1,784

VERALLIA (VRLA) g A 26,2 26,45 + 0,95 - 12,5933804 26,8 + 3,93 36,01

FR0013447729 15/06/20 0,85 123.272.819 25,9 - 2,04 19,26 3,21

VERIMATRIX (VMX) g B 2,275 2,32 + 0,43 + 17,17392173 2,42 + 2,65 2,44

FR0010291245 84.927.567 2,24 + 16,35 1,138

VICAT (VCT) g A 27,7 27,25 - 1,27 - 32,4758019 27,85 - 0,37 41,65

FR0000031775 20/04/20 1,5 44.900.000 26,9 - 34,81 22,5 5,51

VILMORIN & CIE (RIN) g A 50 49,7 - 0,6 + 3,013340 50,5 + 5,41 50,6

FR0000052516 11/12/19 1,35 22.917.292 49,7 + 0,1 34,25 2,72

VIRBAC (VIRP) G A 186,2 184,8 - 0,86 - 21,868642 186,4 - 5,23 244,5

FR0000031577 26/06/15 1,9 8.458.000 179 + 9,35 132,2

WAVESTONE (WAVE) g B 20,85 20,7 + 0,73 - 20,382865 20,85 + 3,71 29

FR0013357621 19/09/19 0,23 20.196.492 20,4 - 17,2 15,5

WENDEL (MF) G A 81,5 78,7 - 2,78 - 33,5962495 81,5 - 7,25 127,5

FR0000121204 07/07/20 2,8 44.682.308 78 - 37,49 54,8 3,56

WORLDLINE (WLN) G A 72,8 70,96 - 2,42 + 12,37945654 73,4 - 7,94 80,48

FR0011981968 182.960.921 69,9 + 8,25 36,36

XPO LOGISTICS (XPO) A 236 234 + 1,74 - 1012 236 280

FR0000052870 20/06/19 0,6 9.836.241 232 - 17,02 214

AUTRES VALEURS DE LA ZONE EUROEURONEXT (ENX) G A 99,9 94,85 - 0,16 + 30,56

158100 99,9 + 6,27 99,9NL0006294274 20/05/20 1,35 70.000.000 94,6 + 39,38 52,9 1,68

NOKIA (NOKIA) R A 3,678 3,638 - 0,68 + 9,99 0,3806518 3,69 - 6,04 4,189 12,29

FI0009000681 29/07/19 0,02 5.653.886.159 3,517 - 25,92 2,083 1,38

SES (SESG) LR 6,114 6,074 - 1,14 - 51,41940200 6,21 - 0,1 14,165

LU0088087324 21/04/20 0,34 370.693.490 5,992 - 59,59 4,87 6,59

X-FAB SILICON (XFAB) g A 3,095 2,99 - 1,97 - 28,3438829 3,095 -11,67 6,08

BE0974310428 130.781.669 2,93 - 33,33 1,868

VALEURS ZONE INTERNATIONALEGENERAL ELECTRIC (GNE) 5,82 5,36 - 3,89 - 45,57 1,29

17131 5,82 -11,77 12,1US3696041033 USD 26/06/20 0,01 8.747.092.000 5,302 - 42,58 5,1

HSBC (HSB) 4,017 3,859 - 4,01 - 44,99 52,1937825 4,017 - 9,03 7,121

GB0005405286 USD 27/02/20 0,21 20.691.345.654 3,849 - 46,66 3,849

LAFARGEHOLCIM LTD (LHN) A 42,03 39,91 - 2,66 - 18,47 458981 42,86 + 3,47 49,79

CH0012214059 CHF 15/05/20 2 615.929.059 39,7 - 10,13 26,89

SCHLUMBERGER (SLB) A 16,3 15,5 - 4,91 - 56,82 3,4545291 16,45 - 2,52 36,9

AN8068571086 USD 02/06/20 0,13 1.385.122.304 15,5 - 55,84 11,05

SRD Suite VALEURS FRANÇAISES SRD Suite VALEURS FRANÇAISES

A : Indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : Bénfice par action. PER : Price Earning Ratio. Les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année civile. Les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres A pour les capitalisations supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et C pour les capitalisations inférieures à 150 millions d’euros. L : Valeurs de l’indice CACNext20. R : Valeurs de l’indice CACLarge60. G : Valeurs de l’indice CACMid60. g : Valeurs de l’indice CACSmall. Les bénéfices par action : source FacSet JCF Estimates.

VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPAOST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PERISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT

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euronext SÉANCE DU 30 - 07 - 2020CAC 40 : 4852,94 (-2,13 %) NEXT 20 : 10196,76 (-2,34 %)

CAC LARGE 60 : 5361,01 (-2,15 %)CAC ALL-TRADABLE : 3752,91 (-2,08 %)

DATE DE PROROGATION : 26 AOÛT

SRD VALEURS FRANÇAISES

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Page 27: Les Echos - 31 07 2020

Les Echos Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 FINANCE & MARCHES // 27

opérationnel du groupe LeaderInsurance depuis 2018.

PRUNAYFranck Domenechsera directeur du développement du groupe, à compter du 31 août.

Franck Domenech, 51 ans, estdiplômé en commerce et gestionde l ’Ensade Business SchoolP a r i s X V. D é b u t a n t d a n s l egroupe GMF, il a ensuite officiéchez Zurich Insurance plc pen-dant plus de treize ans. Il estnommé international off icemanager d’Axa Corporate Solu-tions en 2014, puis responsabledes opérations France (régionsEurope et Afrique) d’Allianz Glo-bal Corporate & Specialty SE en2016. Il était directeur général

Emmanuelle Delettrez, 47 ans, asuivi une formation en marketinget communication et est diplô-mée de l’université de Berkeley(Etats-Unis). Elle a commencé sacarrière dans le groupe Casino.C’est en 2010 qu’elle a intégré legroupe Spartoo comme direc-trice de la communication.

KORUSEmmanuelle Delettrezest désormais directrice de la communication du groupe. A ce titre, elle intègre le comité de direction.

BREDNadhir Zouaghiest nommé directeur du réseau métropole de la BRED. Il y intègre le comité exécutif.

Nadhir Zouaghi, 57 ans, diplômé de l’ESG et de l’ITB, a d’abord tra-vaillé au sein des Caisses d’Epar-gne d’Ile-de-France Ouest. En 2008, il a intégré la Caisse d’Epar-gne RA, avant de prendre, deux ansplus tard, la direction du réseau banque de détail. Depuis 2017, il assurait la direction générale de la BCI Mer Rouge à Djibouti.

démarré son parcours profession-nel au sein de la société de gestion Oddo & Cie comme relationship manager. Depuis 2008, il était client advisor intermédiaires financiers ausein d’UBS France.

UBSMaxence Demaineest promu responsable des intermédiaires financiers d’UBS France.

Maxence Demaine, 40 ans, diplômé de l’Ecole supérieure de finance, est ingénieur-maître en banque, finance et assurance. En 2006, il a

ENTREPRISES

KEOLISMarie-Ange Debonsera présidente du directoire du groupe Keolis, à compter du 24 août.

Marie -Ange Deb on, 55 ans ,ancienne élève de l’ENA, diplô-mée de HEC, fut d’abord magis-trate à la Cour des comptes. Aprèsavoir été directrice généraleadjointe de France 3 en 1994, ellea rejoint, en 1998, le groupeThomson (devenu Technicolor)où elle a assumé les fonctions dedirectrice financière adjointe,puis de secrétaire générale. Elleest entrée dans le groupe Suez entant que secrétaire générale àl’occasion de sa mise en Bourseen 2008. La même année, elle estdevenue directrice généraleadjointe du groupe Suez poursuccessivement diriger la divi-sion internationale et la divisionFrance. Par ailleurs, elle assure lavice-présidence du Medef Inter-national.

EIFFAGE MÉTALThierry Wolkiewiezdevient directeur général France.

Thierry Wolkiewiez, 47 ans, ancienélève de l’Ecole polytechnique, ingé-nieur des Mines de Paris, a com-mencé sa carrière au sein d’Exxon-Mobil. En 2004, il a intégré le groupe Vallourec, au sein duquel il a notamment été chargé de la stra-tégie de la division casing-tubing dugroupe, puis de la direction com-merciale de la division produits de forage, avant de participer au déve-loppement d’entités en Amérique du Nord et en France. Précédem-ment, il était directeur général de Vallourec Bearing Tubes.

,Envoyez vos nominations à[email protected]

carnetf r

+Ils sont nésun 31 juillet

•Dominique Bayle, cofondatrice de l’association Petits Princes, 64 ans.•Richard Berry, acteur, 70 ans.•Nina Bouraoui, romancière, 53 ans.•Géraldine Chaplin, actrice, 76 ans.•Kenza Dali, footballeuse, 29 ans.•Frédéric Didier, architecte, 60 ans.•Marion Game, actrice, 82 ans.•Grand Corps Malade, auteur-interprète, 43 ans.•Pascal Ory, historien, 72 ans.•J. K. Rowling, écrivaine, 55 ans.•Hubert Védrine, ex-ministre des Affaires étrangères, 73 ans.

FÉDÉRATION PROFESSIONNELLE

FÉDÉRATION DES ASCENSEURSGuillaume Fournier Favreest reconduit dans son mandat de président.

G u i l l a u m e Fo u r n i e r Fav r e ,46 ans, ancien élève de l’Ecolenationale des ponts et chaussées,diplômé de l’Insead, est directeurgénéral de Kone France depuis2017. Au cours de sa carrière, il aœuvré au sein de Pricewaterhou-seCoopers, chez Johnson Con-trols et chez Carrier. En 2013, il arejoint Kone France en tant quedirecteur des opérations pro-vince avant de prendre la direc-tion des opérations Ile-de-Franceet de l’activité équipements neufs.

SERVICE ABONNEMENTS LES ECHOS 4, rue de Mouchy 60438 Noailles Cedex. Tél. : 01 70 37 61 36 du lundi au vendredi de 9h à 18h. IMPRESSION L’Imprimerie (Tremblay-en-France), Midi Libre (Montpellier). TIRAGE DU 30 JUILLET 2020 : 58.243 exemplaires.Origine du papier : France. Taux de fibres recyclées : 56%.Ce journal est imprimé sur du papier porteur de l’Ecolabel européen sous le numéro FI/37/002. Eutrophisation : P

tot0.01kg/tonne de papier Membre de membre ACPMOJD CPPAP : 0421 c 83015. Toute reproduction, même partielle, est interdite sans l’autorisation expresse de l’éditeur (loi du 11 mars 1957)

ÉDITRICE Marie Van de Voorde-LeclerqÉDITRICE ADJOINTE Clémence CalliesDIRECTEUR DES DÉVELOPPEMENTSÉDITORIAUX DU PÔLE LES ECHOS Henri GibierDIRECTEUR DES RÉDACTIONS Nicolas BarréDIRECTEURS DÉLÉGUÉS DE LA RÉDACTIONDominique Seux et François VidalRÉDACTEURS EN CHEFDavid Barroux (Entreprises)Julie Chauveau (Entreprises)

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PUBLICITÉ Les Echos Le Parisien MédiasTél. : 01 87 39 78 00.PRÉSIDENTE Corinne MrejenDIRECTEUR GÉNÉRAL Philippe PignolDIRECTRICE PUBLICITÉ FINANCIÈRE Céline VandrommeDIRECTRICE PUBLICITÉ COMMERCIALE Emmanuelle Denis

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Elsa Conesa (Finance et Marchés)Daniel Fortin (Magazine, Opinions et Innovation)Arnaud Le Gal (Les Echos Entrepreneurset opérations spéciales)Etienne Lefebvre (France et international)Clémence Lemaistre (Information digitale)Lucie Robequain (France, International et Enquête)Marie-Christine Sonkin (Patrimoine)DIRECTEUR DE CRÉATIONFabien Laborde

DIRECTRICE ARTISTIQUEMarion MoulinEDITORIALISTESCécile Cornudet, Jacques Hubert-Rodier,Eric Le Boucher, Jean-Francis Pécresse,Jean-Marc Vittori, Sabine Delanglade,Laurent Flallo, Sylvie Ramadier(Le Crible)LES ECHOS EXECUTIVESRÉDACTRICE EN CHEFMuriel Jasor

LES ECHOSWEEK-ENDDIRECTEUR DE LA RÉDACTIONHenri GibierRÉDACTEURS EN CHEF Laura Berny, KarlDe Meyer et Mariana RealiDIRECTRICE ARTISTIQUE Cécile TexeraudSÉRIE LIMITÉERÉDACTRICE EN CHEF Frédérique DedetDIRECTRICE ARTISTIQUEClarice Fensterseifer

CHANGES COURS AU COMPTANTVAR. VAR.

COURS VEILLE ANNÉE1 EURO EN DEVISE BCE EN % EN %30-07-2020

TAUX MARCHÉS MONÉTAIRES ET EURODEVISESMARCHÉS MONÉTAIRES

JOUR 1 MOIS 3 MOIS 6 MOIS 1 AN30-07-2020

ECARTS DE TAUX AVEC L’ALLEMAGNE6 MOIS 2 ANS 5 ANS 7 ANS 10 ANS30-07-2020

ALLEMAGNE 100,30 -0,67 -0,73 -0,67 -0,53

PORTUGAL 0 5,55 0,45 0,52 0,70

FRANCE -0,08 0,07 0,17 0,18 0,28

ESPAGNE -0,07 0,25 0,46 0,60 0,76

ITALIE -0,16 0,48 0,35 1,29 1,49

DOLLAR US 1,1789 -0,02 5,07LIVRE STERLING 0,9041 -0,32 6,80FRANC SUISSE 1,0751 -0,09 -0,96COURONNE DANOISE 7,443 0,01 -0,40COURONNE NORV. 10,7725 1,17 9,06KUNA CROATE 7,4885 -0,10 0,58COURONNE SUEDOISE 10,3173 0,29 -1,70DOLLAR CANADIEN 1,5842 0,77 8,73YEN JAPONAIS 123,843 0,10 1,54DOLLAR AUSTRALIEN 1,6517 0,70 3,28ROUBLE RUSSE 86,872 1,62 25,07ROUPIE INDIENNE 88,283 -0,10 10,34DOLLAR NEO-ZELANDAIS 1,7752 0,41 6,39COURONNE TCHEQUE 26,272 0,27 3,39FORINT HONGROIS 344,935 -0,09 4,18ZLOTY POLONAIS 4,4141 0,15 3,42LEV BULGARE 1,9578 0,03 0,08DOLLAR HONG-KONG 9,1367 -0,03 4,58WON SUD COREEN 1410,8 0,54 8,88PESO MEXICAIN 26,168 1,02 23,18REAL 6,1116 0,22 35,59DOLLAR SINGAPOUR 1,622 0,12 7,46RAND SUD-AFRICAIN 19,931 2,10 26,86LIVRE TURQUE 8,2431 0,28 23,49RENMIBI YUAN 8,2629 0,08 5,82RUPIAH 17215,5911 0,43 10,52PESO PHILIPPIN 57,9808 0,13 2,06RINGGIT MALAIS 4,9986 -0,09 8,84BATH THALANDAIS 36,9896 -0,14 10,98

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FR0011051598 AMOEBAg C 2,855 2,875 2,67 2,675 - 5,48 423277

FR0012789667 AMPLITUDEg C 1,65 1,65 1,6 1,62 - 0,92 7975

FR0013258589 ANTALIS INTLg B 0,732 0,738 0,732 0,732 - 0,81 11451

FR0011992700 ATEMEg C 15,5 15,54 15 15,26 - 1,93 13191

FR0013183589 AURES TECHNOg C 15,2 15,2 14,9 14,9 - 1,97 1500

FR0011800218 AWOXg C 0,87 0,87 0,822 0,83 - 3,49 17048

FR0013258399 BALYOg C 1,414 1,42 1,206 1,222 685707

FR0000062788 BARBARA BUI C 3 3,3 3 3,3 - 21,8 3123

FR0004023208 BASSAC B 44 44,1 43,7 44 564

FR0000035370 BASTIDE CONF.MED.g C 38,2 38,5 37,7 38 - 0,52 3265

FR0011814938 BOOSTHEAT C 4,81 4,83 4,65 4,65 - 3,33 1480

FR0000074254 BOURSE DIRECT C 1,8 1,8 1,64 1,66 - 8,79 57384

FR0000045544 CA TOULOUSE 31 CCI C 99 100,98 98 100,98 - 0,98 557

FR0012969095 CAPELLIg C 26,8 27,5 26 26,5 - 0,38 2173

FR0000072894 CASTg C 2,54 2,76 2,54 2,62 + 6,5 19253

FR0000064446 CATERING INTL SCESg B 9,9 9,9 9,8 9,84 - 0,81 4580

FR0010193979 CBO TERRITORIA C 3,3 3,32 3,27 3,27 - 0,91 18447

FR0000053506 CEGEDIM B 29,4 29,4 26 26,5 - 6,69 23844

FR0000054322 CIBOX INTERACTIVEg C 0,187 0,187 0,175 0,175 - 5,68 322006

FR0013426004 CLARANOVAg B 5,495 5,57 5,27 5,27 - 4,1 186777

FR0010483768 CRCAM BRIE PIC. CC B 21,125 21,125 20,9 20,985 - 0,73 4803

FR0000185514 CRCAM NORD FR. B 19,398 19,398 19,162 19,2 1356

FR0000045528 CRCAM PARIS IDF B 67,4 67,89 67,05 67,05 - 0,52 416

FR0000045346 CRCAM SUD RHONE B 157,66 157,66 150 150 - 4,87 494

FR0007317813 CS GROUPg C 3,57 3,6 3,33 3,46 - 3,08 6433

FR0011026749 DALETg C 10,2 10,2 9,95 9,95 - 0,5 844

FR0013283108 DELTA PLUSg B 49,8 52,8 49,8 51,2 + 8,25 16913

FR0012202497 DIAGNOSTIC MEDICALg C 1,63 1,655 1,605 1,635 - 1,21 42929

FR0010099515 ECAg B 23,2 23,3 22 22 - 5,17 2517

FR0000072373 EGIDEg C 0,772 0,8 0,75 0,786 - 2,72 23037

FR0000031023 ELECT.STRASBOURG B 108,5 110 108,5 110 + 0,46 773

FR0012650166 ENGIE EPSg C 10,7 11,35 10,7 10,9 + 0,46 22753

FR0000120669 ESSOg B 13,15 13,4 13,1 13,25 - 0,75 1966

FR0000054678 EURO RESSOURCES C 3,3 3,3 3,23 3,29 - 0,9 6466

FR0000075343 EUROMEDIS GROUPE C 9,3 9,5 8,6 8,7 - 6,45 6691

FR0010490920 EUROPACORPg C 0,898 1,018 0,769 0,804- 6,4 1360981

FR0000035784 EVERGREEN C 1,03 1,03 1,03 1,03 8315

FR0000038184 F.I.P.P. C 0,214 0,226 0,214 0,226+ 2,73 1446

FR0011271600 FERMENTALGg C 1,694 1,77 1,52 1,55 - 7,85 317604

FR0004076891 FLO (GROUPE)g B 0,14 0,145 0,14 0,145 - 0,34 8218

FR0011277391 FONC. PARIS NORDg C 0,029 0,03 0,027 0,029 - 5 299737

FR0000038499 FONCIERE EURIS B 8 8 8 8 - 3,03 983

FR0013030152 FRANCAISE ENERGIEg C 15,6 15,8 15,5 15,5 - 0,64 1045

FR0010501692 GENERIXg C 6,92 7 6,8 6,96 - 0,86 10446

FR0013399474 GENKYOTEXg C 2,15 2,15 2,01 2,05 - 5,09 22699

FR0011799907 GENOMIC VISIONg C 0,438 0,464 0,428 0,461 + 7,96 1529439

FR0000061459 GERARD PERRIER B 59,2 60,4 59,2 59,6 + 1,02 1565

FR0000065971 GRAINES VOLTZ C 69 69 68 68 - 1,45 944

FR0004050300 GROUPE OPENg C 14,86 14,9 14,82 14,84 9168

FR0004155000 GROUPE SFPIg C 1,09 1,09 1,07 1,07 - 1,38 27456

FR0000066722 GUILLEMOTg C 4,84 4,85 4,44 4,79 + 0,21 202505

FR0012821916 HIPAY GROUPg C 3,55 3,75 3,22 3,31 + 1,53 47450

FR0000051393 IDI B 41 41 35,7 38,2 - 7,06 2411

FR0000033243 IMMO. DASSAULT B 64,6 64,8 62,2 62,2 - 4,01 532

FR0000071797 INFOTELg C 36,8 37,4 36,4 37,1 + 3,06 7549

FR0000064297 INNELEC MULTIMEDIAg C 4,96 5,06 4,92 5 + 0,81 3013

FR0013233012 INVENTIVAg B 8,81 8,94 8,13 8,51 - 4,38 93019

FR0000072597 IT LINKg C 14,5 14,5 13,05 13,05 - 7,77 7872

FR0004026151 ITESOFTg C 3,08 3,08 3 3,06 - 0,65 2022

FR0012872141 JACQUES BOGARTg C 8,84 9 8,84 9 417

FR0004029411 KEYRUSg C 2,18 2,18 2,15 2,17 - 0,46 4837

FR0000032278 LATECOEREg C 1,68 1,68 1,602 1,602 - 4,64 27779

FR0006864484 LAURENT-PERRIER B 73,8 73,8 70,4 71 - 3,79 2217

FR0013233475 LYSOGENEg C 2,45 2,47 2,4 2,41 - 2,43 24577

FR0000060196 M.R.M. C 0,975 0,975 0,96 0,96 - 1,03 16556

FR0000032302 MANUTAN INTER. B 51,4 52,2 51,4 52 + 1,17 837

FR0000051070 MAUREL ET PROMg B 1,746 1,746 1,684 1,688 - 1,17 37780

FR0011742329 MCPHY ENERGYg C 20,8 20,9 18 18,3 - 5,96 349392

ACTIONSEURONEXT HORS SRD FRANÇAISES

ISIN VALEUR OUV +HT +BS CLÔT ÉCART VOL

ACTIONSEURONEXT HORS SRD Suite FRANÇAISES

ISIN VALEUR OUV +HT +BS CLÔT ÉCART VOL

FR0004065605 MEDINCELL C 7,92 7,94 7,76 7,88 - 0,76 21398

FR0010298620 MEMSCAPg C 1,08 1,08 1,025 1,04 - 2,35 6469

FR0000077570 MICROPOLEg C 1,085 1,095 1,08 1,09 40333

FR0013482791 NACON SAS B 6,5 6,59 5,27 6,14 - 4,06 215241

FR0013018041 NAVYAg B 2,355 2,36 1,98 2,04 - 11,3 573066

FR0004154060 NETGEMg C 1,06 1,07 1,045 1,06 13620

FR0004050250 NEURONES B 23,2 24,5 23,2 24,5 + 5,6 4429

FR0000052680 OENEOg B 11,6 11,66 11,42 11,6 9102

FR0010428771 OL GROUPEg C 2,18 2,18 2,14 2,15 - 0,92 24623

FR0000075392 ORAPIg C 6,2 7,14 5,24 5,24 - 18,13 60794

FR0010609206 OREGE C 1,05 1,095 0,992 1 - 3,85 132002

FR0012127173 OSE IMMUNOg C 5,84 5,9 5,7 5,74 - 1,03 15171

FR0004038263 PARROT B 3 3,23 2,92 2,92 + 0,34 40696

FR0000038465 PASSATg C 4,7 4,7 4,54 4,66 - 0,85 2930

FR0011027135 PATRIMOINE ET COMM B 14 14 14 14 - 0,71 390

FR0012432516 POXELg C 6,85 6,95 6,38 6,49 - 0,15 252466

FR0012613610 PRODWAYS GROUPg C 1,67 1,72 1,65 1,72 + 1,78 28623

FR0000060329 PSB INDUSTRIESg B 14,8 14,95 14,3 14,3 - 3,38 1430

FR0000075954 RIBERg C 1,475 1,475 1,4 1,4 - 5,09 14868

FR0013344173 ROCHE BOBOIS SA B 15,75 15,75 15,1 15,1 - 1,63 680

FR0000054199 S.T. DUPONT C 0,086 0,091 0,084 0,091 - 1,31 19106

FR0000039109 SECHE ENVIRONNEM.g B 36,05 36,05 33,5 33,95 - 5,83 10291

FR0011950682 SERGEFERRARI GPg C 5,72 5,98 5,5 5,64 + 0,71 30101

FR0000074122 SIIg C 20,6 20,6 19,8 19,9 - 2,45 2213

FR0004016699 SMTPCg B 17,9 18 17,7 17,95 - 0,28 506

FR0010209809 SOC FRANC CASINOS C 1,62 1,62 1,62 1,62 3452

FR0000065864 SOGECLAIRg C 14,8 14,9 13,9 13,9 - 6,08 1684

FR0000131732 SPIR COMMUNIC.g C 5 5 5 5 4735

FR0010526814 SUPERSONICSg C 1,41 1,41 1,39 1,39 - 2,11 450

FR0010918292 TECHNICOLORg B 2,657 2,709 2,51 2,709+ 3,64 69812

FR0000033003 TOUAXg C 4,97 5,04 4,94 4,94 - 0,6 2149

FR0000036816 TOUR EIFFELg B 29 29,8 28,9 29,4 + 1,73 1658

FR0000034548 UNION FIN.FRANCEg B 15,6 15,6 15,5 15,5 1672

FR0004186856 VETOQUINOL B 65,4 66,2 64,4 64,6 - 1,22 1262

FR0000066680 VIDELIO C 1,74 1,74 1,7 1,7 - 2,86 1133

FR0000050049 VIEL ET CIE C 5,04 5,1 4,88 4,99 - 0,6 3432

FR0004183960 VOLUNTISg C 1,53 1,53 1,4 1,458 - 2,93 29574

FR0000062796 VRANKEN - POMMERY B 13,1 13,2 13,05 13,15 + 0,38 991

FR0004034072 XILAM ANIMATIONg C 44,65 44,65 43,55 44 - 0,11 5811

ISIN VALEUR OUV +HT +BS CLÔT ÉCART VOL

ACTIONSEURONEXT HORS SRD Suite FRANÇAISES

CERTIFICAT/FONDS INVESTIR 10INVESTIR 10 GRANDES VALEURS I10GS - FR0011630474 115,67 -1,91

INVESTIR PEA PALATINE FR0013284114 96,12 -0,01

Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP.Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI), sicav luxembour-geoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DÉSIGNATION DES VALEURS».

Banque Cantonalede Genève (France) SATél. 04 72 07 31 50bcgef.fr/fonds

CLA

SSIF

ICAT

ION

CLA

SSIF

ICAT

ION

Mirabaud Asset ManagementTél. +41 058 200 60 [email protected]

LU0704154292 RAM (L) SF EM MKT EQ 182,51 29/07

LU0375629556 RAM (L) SF EUROPEAN EQ 421,78 29/07

LU1048876350 RAM (L) SF GB STB INCOME EQ 116,37 29/07

LU0705072691 RAM (L) SF L/S EM MKT EQ 103,52 29/07

VAL. UNIT DATE DERNIERDÉSIGNATION HORS FRAIS DE LA DIVIDENDE NET

CODE ISIN DES VALEURS EN EUROS** VALOR. EN EUROS**MONT. DATE

VAL. UNIT DATE DERNIERDÉSIGNATION HORS FRAIS DE LA DIVIDENDE NET

CODE ISIN DES VALEURS EN EUROS** VALOR. EN EUROS**MONT. DATE

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LU2004923152 SWISS ALL CAPS (EUR) 114,84 29/07LU1626130063 SWISS SMALL & MID CAPS (CHF) 112,65 29/07LU1626130816 SILK ROAD ZONE STOCKS (USD) 92,86 29/07LU0851564038 BALANCED (EUR) 124,39 29/07LU0851564384 DYNAMIC (EUR) 142,37 29/07LU1626130220 HIGH DIV. EUROPE STOCKS (EUR) 89,07 29/07LU0851564541 WORLD EQUITY (EUR) 161,91 29/07

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LU0705071701 RAM (L) SF L/S EUROPEAN EQ 136,33 29/07

LU0375630729 RAM (L) SF NORTH AM EQ 320,18 29/07

LU0419186167 RAM (L) TF GB BD TOT RET 154,44 29/07

LU0935723782 RAM (L) TF II ASIA BD TOT RET 153,55 29/07

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Page 28: Les Echos - 31 07 2020

28 // Vendredi 31 juillet et samedi 1er août 2020 Les Echos

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// Budget de l’Etat 2020 : 399,2 milliards d’euros // PIB 2019 :2.479,4 milliards d’euros courants// Plafond Sécurité sociale :3.428 euros/mois à partir du 01-01-2020 // SMIC horaire :10,15 euros à partir du 01-01-2020 // Capitalisation boursière de Paris :1.827,78 milliards d’euros (au 06-01-2020)// Indice des prix (base 100 en 2015) :103,55 en décembre 2020 // Taux de chômage (BIT) :8,6 % au 3etrimestre 2019 // Dette publique :2.415,1 milliards d’euros au 3etrimestre 2019

= Les chiffres de l’économie

crible

Un bon attelageLa Bourse de Paris fait la fine bouche, mais ses meilleures griffes du luxe la rassurent.L’attelage du luxe français fait bonne figure à mi-chemin d’une année tourmentée. Hermès a franchi le grand saut d’obstacles de la publica-tion semestrielle, en restant bénéficiaire malgré le choc mondial de la pandémie de coronavirus, comme avant lui LVMH, le leader mondial du luxe, et Kering, le numéro trois par la capitalisation boursière. Si les réactions boursières à chaud se sont montrées plutôt ingrates envers les deux premiers, c’est surtout parce que les pronostiqueurs financiers s’étaient montrés trop optimistes dans leurs anticipations de réduction du levier du bénéfice opérationnel, là où ils avaient été trop prudents, au contraire, pour celui du propriétaire de Gucci. Mais les compétiteurs français restent dans le vert, à la différence des chevaux légers italiens, Prada et Moncler. Et le secteur phare de la place parisienne n’est pas démuni d’arguments pour tranquilliser les « stock-pickers » malgré son manque de visibilité immédiat, même s’il faudra attendre le suisse Richemont, à l’exercice décalé, pour avoir le résultat complet des courses. Car les meilleures griffes ont très bien résisté, comme le démontrent Hennessy, Louis Vuitton (avec une marge jugée toujours aussi enviable) et Dior. Les ventes de la division Mode & Maroquinerie de LVMH ont réalisé un bond supérieur à 65 % en Chine au deuxième trimestre. Le consommateur chinois n’a donc pas perdu son appétit pour le luxe, même si les achats rapatriés dans l’empire du Milieu ne peuvent pas remplacer ceux des touristes par enchantement.

Le rouge et le vert

« Il ne faut pas gaspiller une bonne crise. » L’adage attribué à Churchill est re-venu dans l’air du temps pendant le grand confinement causé par le coro-navirus et la récession inédite par temps de paix qui a suivi. Encore faut-il en avoir les voies et moyens, ce qui ne va pas de soi pour tout le monde, si l’on en juge par l’actuel tsunami de publications semestrielles. Les histoires boursières déjà bien « challengées » à des degrés divers, comme Renault mais aussi Casino, Danone ou Unibail-Rodamco-Westfield, ont tendance à le rester. A l’inverse, les trajectoires stratégiques sur orbite bénéficiaire, comme Air Liquide ou Schneider Electric, semblent pouvoir bénéficier d’un effet d’accélération dans leurs thèmes de développement (numérique, environnement, etc). Les bons chiffres de la Française de Jeux, qui compte de nombreux nouveaux actionnaires individuels, contribueront aussi à adoucir le choc provoqué par le retour d’une grosse vague rouge de pertes à la Bourse de Paris. Cette dernière s’avère moins anxiogène que lors du der-nier grand retournement de cycle, grâce à l’intervention rapide des ban-ques centrales et des Etats. Mais rien ne garantit que cet argent facile sera facilement transformé en création de valeur économique pour les action-naires et les différentes parties prenantes. La sanction subie par l’ex Régie (–9,3 % pour l’action) tient d’ailleurs peut-être moins à l’ampleur financière du déficit dévoilé (7,3 milliards d’euros) qu’à la tâche de longue haleine du redressement industriel, dans une économie mondiale dégradée et avec un actionnariat compliqué.

La résistance d’Air Liquide et de La Française des Jeux adoucit la pilule Renault.

La Bourse de Paris perd 2,13 %

• La Bourse de Paris a fortement reculé jeudi, sur fond de résultats d’entreprises décevants et de mau-vais indicateurs économiques. Dans un volume d’échanges parti-culièrement important de 4,6 mil-liards d’euros, l’indice CAC 40 a perdu 105 points (–2,13 %), à 4.852,94 points, après avoir touché – 3 % dans l’après-midi.

Les chiffres du PIB américain, enrecul de 32,9 % au deuxième tri-mestre, ont pesé lourd sur la cote. Tout comme la hausse des deman-deurs d’emploi la semaine dernière.En Europe, l’Allemagne a enregis-

tré son plus important recul du PIBde l’après-guerre.

Du côté des valeurs, seules troissociétés ont terminé dans le vert. Teleperformance (+5,52 %) et Safran (+3,90 %) ont bénéficié de l’annonce de bons résultats. En hausse de 1,87 %, Airbus s’est hissé à la troisième marche du podium.

A l’inverse, Renault, qui a accuséla plus importante perte nette semestrielle de son histoire, s’est effondré de 9,26 %, signant la plus mauvaise performance de l’indice. Hors du CAC 40, Casino a dévissé de 13,12 %.

M inistre des cheminots, des pilotes de ligne, desaiguilleurs du ciel et des transporteurs routiers, ences temps très secoués, ça impose le respect, même

pour un débutant de 38 ans. Entre les grèves hivernales sur lesretraites qui ont largement bloqué les transports et les consé-quences cataclysmiques du Covid sur tout son secteur, « le Djeb », éphémère député LREM de la Haute-Vienne, a gagné du galon, en tout cas renforcé son rôle de pilier de la Macronie.Certes, les milliards qu’il se fait fort de débloquer pour aider laSNCF à retrouver une trajectoire saine viendront plus des caisses de Bercy, le véritable actionnaire de la galaxie chemi-note, que des siennes, boulevard Saint-Germain, mais l’homme n’hésite pas à monter au front dans les dossiers chauds, et l’ancien pilote d’avions d’affaires, loin de se canton-ner à Air France, s’est fait un nom dans le monde du rail. Nor-mal, puisqu’il fut le rapporteur à l’Assemblée de l’importante réforme ferroviaire de 2018… à l’origine des précédentes vagues de grèves. Avec son appétence pour les plateaux télés,les mauvaises langues le surnomment « ministre auprès de BFM TV ». Au siège de la SNCF, on s’étonne de sa frénésie pourla relance des trains de nuit, quand l’entreprise croule sous lessujets plus urgents. Le mordu de rugby et de squash travaille ses dossiers. Au sein du gouvernement, il détonne un peu pour ne pas avoir fait l’ENA mais l’ENAC, celle qui mène à l’Aviation civile. Brièvement contrôleur aérien, puis pilote et dirigeant de compagnies d’aviation d’affaires, son plan de vol asérieusement bifurqué en 2015, lorsqu’il était allé voir Emma-nuel Macron alors à Bercy, pour chercher son soutien en vuede monter une compagnie régionale. Finalement, c’est le loca-taire de l’Elysée qui l’aura attiré dans son équipage, et ramenésur le plancher des vaches. Le ciel attendra.

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Jean-Baptiste DjebbariEN VUE

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