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Les données comme matériau de création Exposition présentée du 4 mai au 6 octobre 2018 Contacts presse : Pierre Laporte Communication : 01 45 23 14 14 Laurence Vaugeois [email protected] Samira Chabri [email protected] Fondation Groupe EDF Ariane Mercatello, responsable de la communication [email protected] 01 40 42 57 44 DOSSIER DE PRESSE

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Les données comme matériau de création

Exposition présentée du 4 mai au 6 octobre 2018

Contacts presse :Pierre Laporte Communication : 01 45 23 14 14Laurence Vaugeois [email protected] Chabri [email protected]

Fondation Groupe EDFAriane Mercatello, responsable de la [email protected] 40 42 57 44

DOSSIER DE PRESSE

Éditorial de Laurence Lamy p. 3

Communiqué de presse p. 4

Entretien avec David Bihanic, p. 8 commissaire

Parcours de l’exposition p. 11 Gros plan sur quelques œuvres

Commissaire et scénographie p. 19

Catalogue p. 20

Informations pratiques p. 20

Partenaires médias de l’exposition p. 20

sommre

WIND OF BOSTONRefik Anadol, États-UnisÉcran TV 65 pouces ultra HD-4K

RE

FIK

AN

AD

OL

Sommaire

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DOSSIER DE PRESSE

Le phénomène du « big data » a profondément modifié notre quotidien. Ses développements sont exponentiels, ses applications multiples, et la question de sa régulation sature l’actualité. La multiplication et l’accumulation des données sont génératrices d’autant d’opportunités que de dangers potentiels. Les enjeux sont débattus entre scientifiques, économistes et politiques et ne sont pas toujours accessibles au profane. Les craintes dominent.

Avec ce détour artistique, la Fondation Groupe EDF souhaite enrichir la réflexion sur ces enjeux et participer à leur vulgarisation.

La Fondation Groupe EDF a choisi d’articuler son activité autour de deux axes, la solidarité et le progrès, qui sont aussi les deux valeurs qui constituent l’ADN de cette entreprise scientifique de service public. « 1, 2, 3, Data » permet donc à la Fondation Groupe EDF de poursuivre son ambition : démontrer que l’innovation technologique peut être mise au service du progrès social. Car la technologie en elle-même est neutre. La question est de nature éthique. C’est la façon dont les données sont traitées, mises en perspective et exploitées qui déterminera si le big data possède un impact positif ou négatif sur notre société. Il est donc plus important que jamais de s’informer des risques potentiels de cette évolution, mais également de prendre conscience des possibilités fantastiques qu’elle nous offre. Cette exposition est un voyage dans le monde du design de la donnée. Le but est de donner à voir les potentialités qu’elles recèlent. Par le design, les données sont rendues intelligibles, cohérentes, belles, parfois même esthétiques. C’est cette vision du progrès technologique que la Fondation Groupe EDF soutient à travers « 1, 2, 3, Data  » : la vision d’un progrès ré-enchanté, au service de la connaissance, de l’humain et de l’intérêt général.

EdtLaurence Lamy

Déléguée générale de la Fondation

Groupe EDF

TRAVEL TIMEJan Willem Tulp, Pays-BasÉcran tactile

Éditorial de Laurence Lamy

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DOSSIER DE PRESSE

« Wind of Istanbul », « Travel time »,

« Income inequality », « Data strings » …

Les intitulés des œuvres exposées sont autant de promesses de plongées dans des univers très divers, parfois surprenants… ainsi « One Angry Bird » traite des expressions faciales des six derniers présidents de la République américains. Conviant le public à la découverte du processus même du design de la donnée, David Bihanic, commissaire de l’exposition, a sélectionné des productions pour certaines « classiques », des œuvres emblématiques, comme « Tele-Present Water » de David Bowen : une résille métallique suspendue traduit les oscillations d’une micro parcelle du Pacifique, en fonction de données récupérées en temps réel par une bouée. Aux côtés d’installations artistiques figurent des projets bluffants (et moins « classiques ») comme « Multiplicity », produit par l’une des grandes figures internationales du « data design », Moritz Stefaner qui prend le pouls de la région parisienne en rendant visible l’ensemble des images postées sur Instagram.

« 1, 2, 3 data » avec cette nouvelle exposition la Fondation Groupe EDF poursuit l’exploration des nouveaux univers créatifs entre science, art et design. Pour la première fois en France, une quarantaine de data designers présentent leurs productions. Ils ont en commun un même matériau de création : les data, les milliards de données qui circulent aujourd’hui dans le monde. Une ressource inépuisable qui se prête à tous les modes de traitement et d’expression, pour des effets spectaculaires, poétiques, pertinents et inattendus.

« TELE-PRESENT WATER »David Bowen, États-UnisTubes en plastique, structures et câbles métalliques, logiciel Max/MSP (bibliothèque jitter, v5), microcontrôleur Arduino, moteurs à courant continu de 24 V. 5,4 x 3 x 3 m.

Communiqué de presse

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DOSSIER DE PRESSE

« Faire sortir le data design

de la confidentialité »

Le « data design » ne vient pas de naître, il s’est développé depuis une vingtaine d’années, dynamisé par les demandes des médias, par le développement des outils numériques de toutes sortes. Le temps était venu de rendre accessibles ces pratiques innovantes, audacieuses et encore trop confidentielles, comme le précise David Bihanic : « les acteurs sont aujourd’hui nombreux et variés (agences, studios, designers intégrés, etc.), leurs productions s’avancent foisonnantes... Il devenait urgent d’en permettre une visibilité grand public (tout particulièrement en France) et par là-même de rompre avec certains des a priori persistants touchant à la valeur et utilité des données ».

Les data designers : les nouveaux

explorateurs de notre monde

David Bowen, Moritz Stefaner, le collectif Domestic Data Streamers, l’agence Periscopic… Qui sont ces créateurs en prise avec les données de notre monde, avec les flux qui inondent les réseaux sociaux ? Inconnus du grand public (pour plusieurs d’entre eux), ils constituent une communauté sans frontières avec une forte présence américaine (près de la moitié des œuvres présentées), reflet du dynamisme de ce secteur aux États-Unis. Experts en algorithmes, créateurs pluridisciplinaires, les « data designs » travaillent en réseau ou en agence. Leurs projets répondent à des commandes d’entreprises, d’institutions ou à des explorations, voire à des engagements plus personnels. Ils sont pour certains les héritiers des graphistes mais leur support n’est plus qu’occasionnellement le papier. Explorateurs d’un monde globalisé, ils rendent lisibles des pans entiers de notre réalité, qu’il s’agisse du climat, de la biodiversité, des migrations, des inégalités sociales… ou nous donnent à voir l’inflation des données sur les réseaux sociaux.

Un même matériau de création : les data

Les outils numériques les génèrent de façon exponentielle, elles foisonnent, elles déferlent, elles s’accumulent au sein de gigantesques « data centers », elles sont présentes sans nous être vraiment familières, nous les produisons et les utilisons sans le savoir et nous les partageons, volontairement ou non. Le terme « data  » englobe des données de nature très différentes : des données stockées ou des flux en temps réel, des données privées résultant d’études spécifiques, des données institutionnelles, des « open data  » accessibles à tous et des données encodées, invisibles, illisibles. Les « data designers  » s’en emparent, les sélectionnent de façon pointue ou en brassent d’énormes quantités et au final les remettent à leur juste place. Loin de l’image anxiogène des « data  » - grands ordonnateurs du monde ou obscurs mécanismes de notre vie numérique - les données constituent un susbtrat qui peut produire du sens. C’est une manne aux potentialités infinies, le miroir du monde actuel et le terreau de l’intelligence artificielle pour demain…

« DATA STRINGS »Data Domestic Streamers, EspagnePanneaux de bois (OSB), lettrage adhésif, crochets métaliques, ficelles de couleurs différentes, cutter. 2,55 x 6 m.

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DOSSIER DE PRESSE

Des formes d’expression

multiples

Sculptures, infographies, posters, interfaces, visualisations, installations numériques, web documentaires, dispositifs interactifs, vidéos… L’exposition donne un bel aperçu de la diversité et de la richesse des modes d’expression qui caractérisent les pratiques des « data designers ». Qu’apportent-ils ? La pertinence de solutions visuelles et graphiques, pour traduire, rendre attractives des données relevant de domaines très variés. Ils traquent l’abondance, la différence et le mouvement. Transformées en points, en lignes, en projections panoramiques, en animations cartographiques, en véritables sculptures… Les données se donnent d’abord à voir. L’art et le design s’invitent. Le plaisir esthétique se nourrit de l’originalité et de l’inventivité des mises en forme puis l’esprit s’empare du contenu pour une autre lecture ou pour une implication interactive.

Une rencontre en trois temps

En partant des œuvres les plus artistiques, présentées au rez-de-chaussée, pour terminer par des projets plus conceptuels, la scénographie fait cheminer le visiteur sur les deux niveaux de la Fondation. Les œuvres sont ordonnées selon un parcours fluide, en trois temps : EXHIBITORY DESIGN (EXPOSER) – EXPLANATORY DESIGN (EXPLIQUER) – EXPLORATORY DESIGN (EXPLORER), correspondant à trois types d’approches : certains designers s’emparent des données comme d’un matériau de création au sens plein, un moteur invisible générateur de formes ; d’autres prennent les données au sérieux comme source première pour une connaissance renouvelée du monde et enfin certains expérimentent les potentiels fonctionnels de nouveaux outils, traquent dans les « open data » les variantes culturelles du monde.

L’exposition se prolonge par un espace de consultation de ressources, offrant ainsi aux visiteurs un accès direct aux plateformes de données et à d’autres projets. Un mur d’ouvrages et un site www.123data.paris accessible durant toute la durée de l’exposition, complètent cette initiation progressive et permettent de se familiariser avec le monde des « data » , beaucoup plus rassurant lorsqu’il est ainsi artistiquement dompté.Elle s’achèvera le 6 octobre lors de la 17e édition de Nuit Blanche.

« WIND MAP »Nicolás García

Belmonte, États-UnisÉcran tactile

55 pouces, impression sur

papier « dos bleu » mat 120 g,

panneaux de bois (OSB).

1,95 x 4,20 m

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DOSSIER DE PRESSE

Et pour approfondir nos connaissances sur les « data » un PopUp Doc vient enrichir l’expositionAu 1er étage, un espace de consultation de ressources web et bibliographiques est à la disposition de chacun.

www.123data.paris Cette plateforme de ressources web est conçue et réalisée dans le cadre de l’exposition. Elle compile, arrange, par entrées thématiques et mots-clés, des sélections de projets de data design, des dossiers d’information plurimédia ainsi que des interviews d’experts. Elle permet à chacun de composer ses propres listes de favoris (projets, flux d’informations thématiques, etc.). Et à chacun de publier ensuite sa sélection d’œuvres, de projets en vue 3D sur Facebook.

Avec

Kim Albrecht, AllemagneTiziana Alocci, Grande-BretagneRefik Anadol, États-UnisDominikus Baur, États-UnisSamuel Bianchini, FranceDavid Bowen, États-UnisMichaela Büsse, SuisseOwen Cornec, États-UnisPeter Crnokrak, Grande-BretagneMarian Dörk, AllemagneNicholas Felton, États-UnisSylvia Fredriksson, FranceNicolás García Belmonte, États-UnisDaniel Goddemeyer, États-UnisJonathan Harris, États-UnisGreg Hochmuth, États-UnisMarcin Ignac, Grande-BretagneEkene Ijeoma, États-UnisSusanne Jaschko, AllemagneGiorgia Lupi, États-Unis/ItalieDan Majka, États-UnisLev Manovich, États-UnisMauro Martino, États-UnisDavid McCandless, Grande-BretagneAlbertine Meunier, FranceAndreas Nicolas Fischer, AllemagneCory Mollet, États-UnisSantiago Ortiz, États-UnisMichael Pecirno, Grande-BretagneMaral Pourkazemi, Grande-BretagneDámaso Randulfe, Grande-BretagneCarlo Ratti, États-UnisHerwig Scherabon, AutricheMoritz Stefaner, AllemagneHendrik Strobelt, États-UnisMatan Stauber, IsraëlJer Thorp, États-UnisJan Willem Tulp, Pays-BasJustinien Tribillon, FranceJuan-Pablo Velez, États-UnisRichard Vijgen, Pays-BasFilipe Vilas-Boas, FranceBen Willers, Grande-BretagneFan Xiang, ChineNathan Yau, États-UnisPiero Zagami, Grande-BretagneShunshan Zhu, Chinele MIT Senseable City Lab, États-Unisle Smart Gastronomy Lab, Belgiquele Nature Conservancy, États-Unisla fondation Share (Share Lab), SerbieAccurat, États-UnisBestiario, EspagneDomestic Data Streamers, EspagneDataveyes, FranceFfunction, CanadaHyperakt, États-UnisInteractive Things, SuissePeriscopic, États-UnisPitch Interactive, États-UnisStamen Design, États-Unis

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DOSSIER DE PRESSE

Depuis quand le design de données existe-t-il ?

Il existe véritablement depuis près d’une vingtaine d’années maintenant. Rappelons que la visualisation de données est au départ un domaine scientifique, porté par des communautés informatiques à partir des

années 1960/70. Longtemps, le design (par ailleurs intéressé, impliqué dans le champ de la représentation graphique de l’information) se tenait pour ainsi dire à l’écart des sujets et problématiques de traitement des données. Depuis les années 2000, il les a très largement investis considérant qu’il avait une expertise à faire valoir, notamment s’agissant des questions de formalisation des données, mais pas seulement ; la donnée devient pour le design un matériau qu’il entend manier avec intelligence et habileté, découvrant, révélant ses emplois et utilités...

Quel est l’enjeu du design dans la visualisation des données ? Permet-il d’avoir une lecture et une compréhension plus immédiates ?

Effectivement, la contribution première du design fut de trouver des moyens, des solutions visuo-graphiques permettant de rendre compte des significations que renferment les données ; les modèles et formalismes en place n’étaient pas toujours opérants de ce point de vue. Le design a ensuite usé de ce matériau pour tenter

d’exprimer, de traduire certaines réalités, certains faits et phénomènes de société (signalant, en outre, certains problèmes fonciers), également en vue d’identifier .../...

.../... d’autres usages possibles… Les données sont devenues un medium à part entière. Elles sont la matière première, le « fuel » alimentant des applications et services web notamment… Chacun produisant et partageant des données peut aujourd’hui en retirer des avantages et bénéfices divers – je ne nie pas pour autant les méfaits nombreux qui pourraient entacher la situation que je décris là, c’est un versant ou revers sur lequel il y aurait aussi beaucoup à dire, par ailleurs. Disons que nous nous concentrons là sur les opportunités qui s’ouvrent avec les données. – Il y a donc un double enjeu : la domestication et la valorisation de ce matériau.

Auriez-vous un exemple concret pour l’illustrer ?

Prenons, à titre d’exemple, le laboratoire Senseable City Lab dirigé par l’architecte Carlo Ratti qui a développé un projet intitulé « Treepedia » lequel consiste à cartographier la canopée urbaine, soit

la couverture verte de plusieurs mégapoles. Pour ce faire, ils se sont attelés à représenter, à marquer par point de couleur variable, la distribution granulaire végétale. Il en résulte la formation de motifs (‘patterns’) renseignant sur la manière dont sont ‘urbatecturées’ les villes, dont elles sont organisées, agencées, etc. Fort d’un vocabulaire graphique élémentaire, ces représentations cartographiques offrent de réaliser des comparaisons multiples entre agglomérations, d’avoir une approche « diagnostic » plus efficace, préalablement à la mise en place de projets de réaménagement notamment… Un autre exemple, le projet « Wind map » de Nicolás García Belmonte consistant en la projection graphique de données météorologiques (aussi séduisante qu’efficace), ici la circulation des vents sur le territoire Etats-Uniens. De là, il devient possible de se faire une image ou plus exactement d’appréhender perceptivement et sensiblement certains phénomènes naturels ; par ailleurs, elle offre d’affiner, de corriger certains points clés d’études prédictives…

Le design participe-t-il à la réflexion plus générale ?

Oui, cela enjoint à une prise de conscience de manière générale ; il offre d’établir un regard critique sur l’existant, In fine il concourt à une évolution plus satisfaisante des politiques d’aménagement, par exemple.

ENt ret ENavec

David Bihanic commissaire

Entretien avec David Bihanic

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DOSSIER DE PRESSE

Est-ce qu’il y a des secteurs d’activité plus concernés ?

Les questions environnementales sont, il est vrai, assez souvent traitées par le design, tout comme les questions touchant au social, aux inégalités et iniquités de traitement, d’accès au logement, par exemple... Il y a une dimension éthique très forte.

La plupart du temps ces projets sont traduits en 2D ?

Oui, nombre d’entre eux ont recourt à des formalismes 2D ; ceci étant, ils sont de plus en plus nombreux aujourd’hui à développer des environnements 3D, à l’instar de Nicolás García Belmonte que je citais à l’instant

lequel contribuant au développement du framework « Deck.gl » (société Uber). Disons que quantité de projets se voient publiés sur le web ; bien sûr, d’autres réalisations, notamment, sont de type sculptural passant par des technologies d’impression 3D, des appareillages motorisés ; c’est le cas du projet « Tele-present Water » de David Bowen, designer-artiste – cette porosité entre les champs, art et design, m’intéresse vivement par ailleurs. « Tele-present Water » consiste en une sorte de résille métallique suspendue et activée, muée par des moteurs. Elle évolue en fonction des données récupérées d’une bouée houlographe perdue dans le Pacifique – la balise GPS ne fonctionne plus depuis 2011. Toutefois, celle-ci demeure fonctionnelle et continue donc à collecter et à envoyer des données. Le designer les récupère pour re-matérialiser cette portion d’eau qu’on ne peut dès lors localiser précisément.

On est ici face à une proposition d’ordre artistique ou poétique plutôt que scientifique ou analytique, n’est-ce pas ?

C’est juste, les données ne sont pas ici regardées, considérées tout à fait pour elles-mêmes, pourrait-on dire. Elles entrent dans un processus, une démarche artistique à approcher globalement ; les données sont en somme une nouvelle « glaise ». Citons un autre projet,celui d’Ekene Ijeoma intitulé

« Wage Islands ». Au sein d’un bassin rempli d’une eau noirâtre est plongée la topographie «extrudée» (en 3D) de New York ; son volume, pour le dire brièvement, reflète les variations du prix de l’immobilier. En poussant un bouton situé sur la sculpture de données, le visiteur entre son revenu annuel. La forme insulaire motorisée s’active alors laissant émerger les parties du territoire qu’il lui est possible d’habiter. Autant vous dire, que l’effet est saisissant et la conclusion des plus nettes qui soient. La fracture sociale que l’on dit très marquée à New York est bien réelle.

Quel est le fil conducteur de l’exposition ?

J’ai choisi de distribuer (et non de découper) l’exposition autour de 3 postures, approches non tout à fait disjointes les unes des autres : Exposer (Exhibitory Design),

Expliquer (Explanatory Design) et Explorer (Exploratory Design). 3 temps dans le parcours de visite offrant aux visiteurs de passer d’une stature contemplative à une position plus active impliquant de lui qu’il interagisse, qu’il s’engage dans une exploration de divers jeux de données…

Entretien

« REFUGEE PROJECT »Hyperakt, Ekene Ijeoma, États-UnisÉcran tactile

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DOSSIER DE PRESSE

Que souhaitez-vous apporter au visiteur ?

Il m’importe que le visiteur change radicalement d’idées sur les données. Je sais les a priori, préjugés, également les craintes et inquiétudes de toutes sortes qui plombent lourdement le jugement de

certains. Je souhaite que les publics sortent de l’exposition en se disant 2 choses : (1) le traitement des données peut offrir des opportunités formidables (créatives bien entendu mais pas seulement), (2) les préoccupations, questions (nombreuses) liées à la production, à l’échange, à l’exploitation des données (notamment les données personnelles) sont des sujets qui ne regardent pas seulement les experts et spécialistes. Il s’agit-là de sujet d’intérêt commun. Mieux encore – si je me place toujours dans la « peau » du visiteur : j’ai, en tant que producteur et usager des données, un rôle à jouer, une contribution à apporter pour faire en sorte que ces données n’entrent pas dans une logique de marchandisation pernicieuse à plus d’un titre – je n’ai pas le temps ici de développer mais je crois que vous voyez à quoi je fais référence… – En somme, le parcours de visite est pensé un peu comme un chemin initiatique. L’objectif premier : faire tomber les « écailles » des yeux du public profane ; mais aussi, évidemment, contenter également ceux déjà sensibilisés via la monstration de projets, de réalisations de créateurs de renom.

Quelle sera la première pièce qui accueillera le visiteur ?

En entrant dans l’espace, le visiteur devrait faire face à un « totem » de leds réalisé par le collectif Trafik en charge de la scénographie de l’exposition Ce monolithe donnera le ton : l’esthétique des machines, des équipements informatiques (les tripailles de câbles, les

ordinateurs et leurs périphériques, etc.) nous plait. Nous ne cachons rien. Nous montrons tout. N’y voyez pas l’aveu d’une «Geek-itude»  ! Il n’en est rien. Seulement, ces matériels nous intéressent formellement. De même que les « Data centers » sont des édifices intrigants, fascinants. La régularité de leur distribution spatiale nous aura inspirés ici – un rack d’unités centrales à l’étage constituera ou plutôt symbolisera notre micro-centre de données. Juste derrière se trouvera exposée la pièce centrale de l’axe 1 (« Exhibitory Design »), celle de David Bowen autour de laquelle vont être agencées notamment les réalisations de Refik Anadol, d’Andrea Nicolas Fisher, de Peter Crnokrak, également du collectif espagnol Domestic Data Streamers, (projet « Data Strings »). Cette dernière appellera la participation des publics qui co-construiront la représentation visuelle – je n’en dis pas plus afin de réserver la surprise.

À proximité se trouvera installée une pièce interactive inédite de Moritz Stefaner (réalisée pour l’occasion) ; plus loin sera exposé le travail que Moritz aura réalisé avec Susanne Jaschko. Il s’agit du programme « Data Cuisine » explorant de quelles façons les matières alimentaires peuvent composer un medium nouveau pour la représentation de données : leurs textures, saveurs, parfums, couleurs et mélanges sont ici à l’étude...

Quelles sont les pièces sur lesquelles attirer tout particulièrement l’attention des visiteurs dans la deuxième partie ?

Notons le projet de la designer iranienne Maral Pourkazemi intitulé « The Iranian Internet between Freedom and Isolation ». Cette jeune femme a cartographié l’internet Iranien, lequel est aujourd’hui encore (et ce depuis le début de la présidence de Mahmoud Ahmadinejad) un espace sous contrôle des autorités gouvernementales. Joignant

le design graphique de données à la tradition de l’ornement, elle trace les embranchements d’un web national cadenassé et nous alerte plus globalement sur la situation politique en Iran. Le projet « Migration in maps » de Dan Majka traite quant à lui des migrations animales sur le continent américain. À son tour, il nous interpelle sur les conséquences ou effets des changements climatiques. Le projet « Webverse (1996-2016) » d’Owen Cornet propose de plonger dans les archives numériques créées par Brewster Kahle lequel ayant pour ainsi dire, stocké l’Internet entre 1996 et 2016. L’agence Hyperakt et Ekene Ijeoma cartographient cette fois les migrations humaines sur une période de plus de 40 ans ; c’est là le projet « Refugee project ». Ils rendent compte ainsi notamment des nombreuses correspondances dans l’histoire entre conflits armés et déplacements de populations. En outre, se trouvera à l’étage, ce que j’ai nommé le PopUp Doc : un espace de consultation de ressources notamment web (webographiques) et bibliographiques à disposition des visiteurs. Il invite ces derniers à s’attarder après ou pendant la visite de l’exposition en vue de découvrir d’autres projets, de compulser divers documents. Il pourra composer un panier/chutier numérique de références clés qu’il retrouvera en dehors des murs de l’exposition. Une manière d’indiquer que l’exposition ne constitue qu’une micro-parcelle d’une production dès lors foisonnante...

Entretien

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DOSSIER DE PRESSE

Exhibitory Design

#créer, #exposer, #exprimer, #interpréter, #former, #façonner, #générer, #activer, #expérimenter

Et si les données n’étaient qu’un simple matériau, une matière souple et façonnable ou encore un moyen, un intermédiaire (entre hasard et nécéssité, accident et intention créative) ? Les considérant moins pour ce qu’elles sont en propre, pour ce qu’elles « disent », que pour ce qu’il est permis d’en faire, certains designers artistes les exposent, lesinterprètent, les emploient en vue de générer des formes, d’animer ou d’activer des artefacts, des dispositifs.

Exposer

UN PARCOURS DE VISITE EN TROIS PARTIES :

« Tele-Present Water »DAVID BOWEN, ÉTATS-UNIS#activer, #interpréter

L’œuvre « Tele-Present Water » (« eau en téléprésence ») de David Bowen consiste en la (re)formalisation, (re)matérialisation physique, sensible d’une micro parcelle topographique dynamique distante. Plus exactement, il s’agit de reproduire non un lambeau de terre mais une portion de mer située dans le Pacifique et dont une bouée houlographe (N°51003) équipée de divers capteurs par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) permet de collecter des données en temps réel : oscillation de l’eau en surface, réfraction de la houle, etc. Cette bouée n’est désormais plus précisément localisable. Le dernier rapport sur sa position datant du 25 avril 2011. Toutefois encore fonctionnelle, elle continue d’émettre et de communiquer les informations qu’elle collecte. Ainsi, par cette sculpture cinétique de données, David Bowen rend tangible et manifeste, autant perceptivement que spatialement, ce lopin océanique, lequel ne recouvre plus d’autre réalité pour nous. www.dwbowen.com

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Parcours de l’exposition

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DOSSIER DE PRESSE

« Data Strings »DATA DOMESTIC STREAMERS, ESPAGNE#exprimer, #interpréter,

Plutôt que de projeter graphiquement des données statistiques, le collectif Data Domestic Streamers a coutume d’engager la participation active des publics directement concernés par les sujets traités en vue de leur permettre de co-constuire des représentations visuelles signifiantes. Ils conçoivent alors des artefacts, des installations et des dispositifs coopératifs relevant d’un processus lent et progressif de formalisation de données personnelles. Les représentations prennent forme au rythme des participations individuelles. L’installation « Data Strings ») (« chaînes de données ») en est un exemple remarquable. Chaque visiteur est ici invité contributeur à l’œuvre en tendant, en « tricotant » un fil, de crochet en crochet, répondant ainsi aux questions qui lui sont posées (d’une distribution des questions/réponses possibles par colonne — la couleur du fil étant dotée d’une signification particulière. Se révèle alors, au bout d’un temps plus ou moins long, selon le nombre de personnes participantes et leur célérité, la trace savamment orchestrée d’une action collective autant que la somme visuelle des croisements d’opinions. domesticstreamers.com

« Love Will Tear Us Apart Again »PETER CRNOKRAK, GRANDE-BRETAGNE#créer, #exposer, #exprimer

L’œuvre graphique de Peter Crnokrak consigne toutes les versions et remix connus du célèbre titre intitulé « Love Will Tear Us Apart » du groupe Joy Division, datant de 1979, soit un total de 168 items. La représentation discoïdale les range selon un ordre chronologique : au centre figurent les dix variations originales autour desquelles sont radialement réparties toutes les autres sur presque quarante ans. Le noyau intègre les spectres sonores des trois versions studio enregistrées par le groupe (partie extérieure) ainsi que les deux remix posthumes sortis en 1995 (partie intérieure). C’est là un splendide hommage rendu au groupe pop-rock légendaire, la facture graphique s’accordant parfaitement à son esthétique musicale. www.petercrnokrak.com

PE

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DOSSIER DE PRESSE

« Network Effect »JONATHAN HARRIS, GREG HOCHMUTH, ÉTATS-UNIS#exprimer, #interpréter

Le projet « Network Effect » (« effet de réseau ») relève avant tout de l’organisation visuelle d’une masse conséquente de données et ressources web : 10 000 clips vidéo, 10 000 enregistrements vocaux, des informations textuelles tirées de l’actualité multisecteur/multidomaine, des tweets, des productions graphiques, des millions de prélèvements de données individuelles, etc. Ce matériau est ici habilement agencé (reliant les diverses données et ressources entre elles). L’utilisateur est invité à une fouille ou à une exploration quasi socio-anthropologique ou psychologique : regard sur l’humanité à l’ère des réseaux sociaux. Parcourir la totalité de ces contenus obligerait de mobiliser plusieurs heures. Aussi, Jonathan Harris et Greg Hochmuth proposent à chacun d’y consacrer 7 minutes seulement (temps de session bloqué) — c’est la durée moyenne de consultation d’une page internet. Cela suppose une lecture pressée rejoignant la frénésie et l’alacrité de certains des protagonistes présentés à l’écran. Cette déambulation chaotique nous pousse au voyeurisme. Tout paraît répondre de l’hallucination, du mirage, de l’illusion. Ainsi abreuvé d’informations, d’images et de vidéos, on aperçoit alors quelque chose de « Nous », que toute restitution visuelle, toute présentation graphique standard de données échouerait foncièrement à montrer.networkeff ect.io

JOH

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HA

RR

IS, G

REG

HO

CH

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DOSSIER DE PRESSE

ExpliquerExplanatory Design #décrire, #montrer, #expliquer, #analyser, #décrypter, #comprendre, #apprendre, #guider, #orienter

Proposer une appréhension élargie des réalités du monde ou une compréhension plus fine d’un sujet, souvent d’intérêt commun, analyser l’information et ainsi aider à la décision, éclairer, guider l’action ; tel est l’apport de nombre de designers qui s’attachent à rendre compte des significations profondes que recèlent les données. Le postulat est ici que la lecture des données compose aujourd’hui la voie d’accès à tous les savoirs.

« The Iranian Internet Between Freedom and Isolation »MARAL POURKAZEMI, GRANDE-BRETAGNE#montrer, #décrypter, #comprendre

L’internet iranien est aujourd’hui encore (et ce depuis le début de la présidence de Mahmoud Ahmadinejad) un espace sous le contrôle des autorités gouvernementales. Il s’apparente à un web insulaire, démaillé du reste du monde, enserrantLes internautes sur le plan notamment moral et éthique. La designer Maral Pourkazemi fait preuve d’un engagement politique en créant une représentation graphique de ce web national. Elle en dénonce les aberrations, les contradictions et les paradoxes. Elle cartographie une part de la blogosphère iranienne et montre, en outre, comment les usagers tendent à échapper à ce qui s’apparente à une geôle numérique. Pour cela, elle développe une écriture graphique d’une beauté vive, rutilante, empruntant à la tradition multiséculaire iranienne de l’ornement.monoment.io

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DOSSIER DE PRESSE

« Migration in Motion »DAN MAJKA (THE NATURE CONSERVANCY), ÉTATS-UNIS#montrer, #comprendre

Les changements climatiques n’affectent pas uniquement l’espèce humaine, faut-il le rappeler ? Ils touchent directement et en priorité les animaux. Pour faire face à ces perturbations, vers où devront-ils migrer pour survivre ? La mainmise presque totale de l’homme sur le territoire terrestre les contraindra-t-elle sévèrement dans leurs déplacements, notamment leurs migrations périodiques ? Dan Majka cartographie les principales mobilités des mammifères, des oiseaux et des amphibiens sur le continent américain. Il trace leurs sillons, soit les routes sinueuses, anfractueuses qu’ils empruntent aujourd’hui à la recherche de climats plus hospitaliers.maps.tnc.org/migrations-in-motion

« One Angry Bird »PERISCOPIC, ÉTATS-UNIS#décrire, #analyser, #décrypter, #comprendre

L’agence Periscopic a initié une série de représentations graphiques de données qui traitent des expressions faciales émotionnelles des six derniers présidents américains à l’occasion de leurs différentes prises de parole publiques, consignées dans des enregistrements vidéo. Sont analysées, par le biais de l’API Microsoft Emotion, les différentes tonalités expressives (positives ou négatives) ainsi que les accents émotionnels (colère, agacement, joie, contentement, etc.). Des formes arquées, courbes de facture presque tégumentaire (plumes, poils), compilent les séquences d’émotions perçues — chaque poil, brin ou filament représentant l’équivalent d’une demi-seconde. www.periscopic.com

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« Who Old Are You ? »DAVID MCCANDLESS, GRANDE-BRETAGNE#montrer, #analyser, #guider

Qui êtes-vous à votre âge ? Comment vous percevez-vous ? Qu’avez-vous accompli de grand, de bon ou de méritant, de satisfaisant ? La réussite est une notion éminemment relative. Le projet « Who Old Are You? » du designer et journaliste David McCandless dresse une ligne de temps des pics créatifs ou inventifs de personnalités de premier plan, tous domaines et spécialités confondus : de l’âge d’artistes, scientifiques et entrepreneurs (entre autres) illustres au moment de l’accomplissement d’actions ou de tâches ayant marqué l’histoire. Puis, sur la base de cette séquence chronologique, il nous propose non tout à fait de nous comparer à eux — quel intérêt au fond  ! — mais plus exactement de prendre toute la mesure des avancées et des exploits que certains accomplirent à des âges très variés, tantôt jeunes tantôt plus âgés. Il nous revient par-là de célébrer le génie, l’entrepreneuriat (éveillant ou réveillant le goût d’entreprendre) sous toutes ses formes.informationisbeautiful.net

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Exploratory Design #explorer, #chercher, #percevoir, #découvrir, #discerner, #comparer, #projeter, #envisager, #repérer

Qu’est-il possible de saisir des choses du monde lorsque l’on s’immerge dans la masse des données, lorsque que l’on s’enfonce dans les abysses des bases et répertoires qui les ordonnent ? L’aube de toute connaissance nouvelle revêt les traits d’une découverte. C’est ce que tentent certains designers en traçant des plans et des cartes, en édifiant des scènes panoramiques et tableaux synoptiques ou encore des vues sidérales.

Explorer « Multiplicity »MORITZ STEFANER, ALLEMAGNE#explorer, #chercher, #comparer

À l’instar d’autres réalisations antérieures (notamment les projets « Stadtbilder », « On Broadway » et « Selfiecity », Multiplicity est une tentative de représentation idiomatique, non strictement cartographique, du territoire, ici la région parisienne. Ce qui intéresse Moritz Stefaner, ce n’est pas de répertorier en images les éléments immobiliers, fonciers et cadastraux ni de rendre compte des conformations topographiques urbaines, mais plutôt de tracer des ensembles de formes « géo-instanciées/positionnées » nous offrant de prendre, parfois en temps réel, le pouls des villes : de sonder ou d’apprécier la pluralité des activités qu’elles hébergent, le rythme des déplacements divers qu’elles favorisent. En définitive, ce sont toutes ces choses proprement instables et précaires qui font la ville, qui la dessinent. C’est cela que tend à dépeindre, à exhaler Moritz Stefaner. Dans le cadre du présent projet, « Multiplicity », les données choisies proviennent des réseaux sociaux. Aucun texte ou mot-clé ne vient s’ajouter à la visualisation, les images seules, postées sur la toile et présentes ici par milliers, définissent une territorialité. S’agglomérant spatialement, s’agglutinant les unes aux autres par similarité, elles en sont tout à la fois le sol, le terrain et le peuplement.truth-and-beauty.net

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« Wind Map »NICOLÁS GARCÍA BELMONTE, ÉTATS-UNIS#explorer, #comparer

Exploitant les nouvelles possibilités fonctionnelles de WebGL 2.0 via le framework « Deck.glL » développé par la société Uber, l’Argentin Nicolás García Belmonte, qui participa au développement du logiciel, a élaboré une cartographie 3D interactive des vents circulant au-dessus du sol américain à partir de données provenant de plus de 1200 stations météorologiques à travers le pays : leur direction (ligne), leur vitesse (rayon), leur température (teinte). Inspiré par les travaux de Cameron Beccario (« Earth Wind Map », 2017), Fernanda Viégas et Martin Wattenberg (« Wind Map », 2012) pour le compte de la NASA, Nicolás Belmonte permet ici à l’utilisateur d’infléchir la perspective de la carte, qui passe d’un plan 2D à un espace 3D, et de s’y déplacer, et aussi de basculer des champs de vecteurs aux couches de particules, d’afficher le relief (plaines, plateaux, montagnes) et, enfin, de faire varier le curseur temporel en vue de suivre le déplacement des masses d’air sur 72 heures. philogb.github.io

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« The Architecture of Radio »RICHARD VIJGEN, PAYS-BAS#explorer, #percevoir, #découvrir

Nous sommes environnés d’ondes de toutes sortes (radio, électromagnétiques, etc.) — l’accroissement des réseaux non filaires d’échange, de communication de données occasionnant de facto une augmentation des émissions. Reste que celles-ci demeurent, pour nous, proprement invisibles, au moins en partie. Il semble tacitement accepté que ces champs d’ondes vont se multiplier et se densifier encore à l’avenir — sans d’ailleurs que nous emportions une vue très nette de leurs répercussions sur la santé humaine, tant physique que mentale. Mais cela appelle et appellera encore plus fortement dans le futur qu’une matérialisation et une signalisation visuelles, « optiques », ou encore une traduction opto-cinétique, les fassent « exister » concrètement pour nous. Richard Vijgen s’y attelle dans le cadre de l’installation « The Architecture of Radio », laquelle offre de superposer ou, plutôt, de marier à l’espace physique un paysage évanescent, fugace de signaux. La concentration, la propagation et la dispersion graphiques de ces signaux s’accordent très exactement aux mesures enregistrées in situ. Dans le cas présent, la masse des données traitées provient de satellites, d’antennes relais, de millions de routeurs Wifi, etc.www.architectureofradio.com

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Scénographie Trafik (agence cofondée et dirigée par Pierre et Joël Rodière)

Câbles, écrans, claviers, ordinateurs, supports … Délibérément visibles, ils constituent la matière de la scénographie. Tangibles, ces éléments incarnent les voies de circulation des datas. Salle blanche, architecture désincarnée, absence de cimaises, la mise en scène déploie un espace où le visiteur circule au milieu d’une forêt d’écrans, sans obstacle à son regard, ni parcours imposé. L’esthétique manifeste qui émerge comme sa symbolique donne le ton. Ainsi, le sol et le mur des salles révèlent, par un motif récurrent, l’omniprésence et la continuité des données. L’aspect brut se déploie aussi à travers un caractère typographique mono utilisé : chasse unique, graisse unique et un accent informatique, qui réactualise l’univers technique des premières machines électroniques de reconnaissance de textes.

Commissaire David Bihanic, est designer et maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses recherches – à l’articulation du design et des sciences de l’ingénieur – sont principalement axées sur l’étude des formalismes idiomatiques de représentation et de visualisation de larges ensembles de données (data design).David Bihanic appartient à cette génération de professionnels du design dont l’originalité revient principalement à leurs parcours résolument transversaux. Diplômé en 2000 (DNSEP) de l’École Régionale des Beaux-Arts de Rennes, il poursuit ses études à l’Université de Rennes 2 Haute Bretagne (DEA) puis à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne où il obtient en 2007 le grade de Docteur en Arts & Sciences de l’Art, option « Design » (une option dès lors nouvelle dans la sphère universitaire française). David Bihanic examine principalement les différents paradigmes de visualisation et de manipulation de larges ensembles de données (data design). Recourant à l’analyse esthétique cognitive des organisations visuo-graphiques de l’information, il sonde de nouvelles pistes et opportunités de conception créatives procédés/techniques/modèles/systèmes de représentation et d’exploration de données) augurant une plus grande plus-value de traitement ‘utilisateur’. Fort aujourd’hui d’une solide expérience professionnelle, David Bihanic a acquis une parfaite maîtrise des techniques, des outils et des méthodologies du design. Auteur de plusieurs livres, chapitres d’ouvrages et articles scientifiques à l’articulation du Design et des Sciences de l’Ingénieur (croisant les versants pratiques et théoriques), ses recherches portent également sur l’étude des nouvelles interfaces utilisateur (cf. interfaces cartographiques, tangibles, adaptatives, relationnelles, etc.). Il a dirigé notamment l’ouvrage collectif « New Challenges for Data Design, Springer, Londres, 2015. »www.davidbihanic.com

Commissaire et scénographie

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Informations pratiquesFondation Groupe EDF6, rue Récamier75007 ParisM° Sèvres-BabyloneEntrée libre du mardi au dimanche12h-19h (sauf jours fériés)Tél. : 01 40 42 35 35

Fondation Groupe EDFAriane Mercatello, responsable de la [email protected] 40 42 57 44

Contacts presse :Pierre Laporte CommunicationLaurence Vaugeois [email protected] [email protected]

http ://fondation.edf.com

Fondation Groupe EDF

twitter @ Fondation_EDF #123data

Instagram : fondation_edf

Catalogue.

Data design les données comme matériau de création

En librairie le 17 mai 201876 pages / quadri relié 15 x 20 cm / 8 dépliantsÉditions Gallimard Collection ALTERNATIVES, 14,90 €

La Fondation Groupe EDFMettre en lumière les transformations de notre monde et ses enjeux : telle est l’ambition de cet espace culturel qui se veut un carrefour ou des gens d’aujourd’hui viennent réfléchir à la société de demain. Dans cette sous-station électrique gratuite et ouverte à tous, experts, artistes ou scientifiques viennent partager leurs idées avec le grand public.

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