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Les Chroniques de l’Académie Von Einzbern A cadémie Von Einzber n

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Les Chroniques de l’Académie Von Einzbern

Académie Von Einzbern

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Les Chroniques de l’Académie Von Einzbern

Les Chroniques de l’Académie Von Einzbern

Voici une version test pour se souvenir de nos sujets favoris sur le fo-rum. Vous pouvez me demander votre propre version. N’hésitez pas non plus à commenter cet exemplaire, un de mes objectifs est de travailler ma mise en page ;) . Pour tout souci contacter moi par mp. PS: vous pouvrez cliquer sur les titres des sujets pour vous rendre au chapitre souhaité.

Remerciements à Johann pour m’avoir fourni tous ses visuels, et à ma chère Shamandalie pour m’avoir encouragé.

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Sommaire

Yunna et Leone : soirée avec un mafieux.

Shamandalie et Shin : ça commence...

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Yunna et Leone : soirée avec un mafieux.

Yuuna

Leone

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Cette fois-ci le jeune homme avait enfilé une chemise d’un sombre pourpre, dont la matière brillait assez pour en révéler la grande valeur. Une veste noire de bonne couture s’y était superposée, et un pantalon de même couleur et qualité en finissait le costume. Enfin pres-que, puisque s’étaient des chaussures d’un noir ciré qui

se trouvaient au bout du corps de Leone. La famille Martillo ne plaisantait pas avec la bonne tenue, et avait veillé à ce que son héri-

tier soit soigné de la tête aux pieds, et ce soir là, les cheveux du jeune homme avaient étaient repoussés de son front, afin de lui donner une allure moins enfantine. Il avait déjà l’habitude de faire attention à son apparence lorsqu’il réglait une affaire dans le monde de l’ombre, où être présentable était une obligation. Parce qu’il était sûr de s’en-nuyer , avec une femme collée à lui ce ne pouvait être que le cas, le jeune homme avait passé sa journée à s’entraîner non avec, mais sur ses hommes aux arts martiaux. Leone était souvent regardé comme un monstre dans sa maisonnée, pourtant tous le respectaient et avait même une certaine affection pour lui, cependant il était un peu trop doué aux arts martiaux, et aimait un peu trop les combats.

Entièrement propre et habillé de beaux tissus, le jeune homme at-tendait sa cavalière qui devait être dans une classe inférieure à la sien-ne. Il ne l’avait jamais vraiment remarqué, et espérait qu’elle ne soit pas trop féminine. Enfin, Leone était très étrange, il avait eu pas mal

Yuuna et Leone : Soirée avec un mafieux

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Yunna et Leone : soirée avec un mafieux.

d’aventures avec des femmes plus âgées, mais les jugeait superficiel-les. Ce qui était assez pour embrouiller ses propres sentiments, et ne plus savoir ce qu’il désirait. Surtout que sa dernière relation l’avait marqué plus durement qu’il ne pensait pouvoir l’être. Toujours était il que ce soir là il attendait une fille, sa cavalière pour une des fêtes étranges de l’académie. À sa droite des couples n’arrêtaient pas d’en-trer dans la salle de bal, l’air souriant pour certains, et anxieux pour d’autres. Le jeune homme, lui, soupira…

~

Le grand jour était arrivé, enfin. Nerveuse comme tout, Yuuna avait passé beaucoup de temps à choisir sa tenue. Sur le coup elle aurait beaucoup aimé s’ha-biller en homme pour rendre les choses plus simple mais après un bon temps de réflexion, il n’en était pas question! Disposant toutes les robes qu’on lui avait commandé sur son lit, elle décida de confier le choix au hasard, pile ou face, rien de plus simple! Cepen-dant, bien qu’elle n’arrivait pas à se décider, Yuuna avait tout de même quelques préférences, aussi elle lança sa pièce une bonne di-zaine de fois, afin de voir le «destin» se mettre d’accord avec elle. Des escarpins blancs aux pieds, la jeune fille finit alors par sortir de sa chambre vêtue d’une robe bleu clair à bustier à bretelles, lui arrivant jusqu’en dessous des genoux. La tenue comprenait également une longue écharpe de la même couleur mais Yuuna estima qu’elle allait sans doute la gêner. Et hop, un accessoire en moins égale à moins d’encombrement! Son maquillage se voyait à peine car c’était bien le but, faire «naturelle». Elle resta donc dans des tons clairs. Les seuls bijoux qu’elle porta furent un collier au pendentif en jade, dit impé-rial, rien d’extraordinaire mais elle aimait beaucoup cette pierre ainsi qu’une paire de petites boucles d’oreille passant presque inaperçue. Pour finir, toujours avec la pièce de monnaie, elle était tombée sur l’option «cheveux légèrement bouclé»...

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Passant rapidement aux cuisines, Yuuna s’empara d’un petit sac en papier qu’elle avait préparé quelques heures avant, en espérant que cela plairait... Étant, selon le chauffeur de la famille, en retard, elle ne put faire autrement que de monter dans la voiture de celui-ci. Dire qu’elle pensait se rendre à l’académie à pieds! Quelle folie! Arrivée au portail de l’établissement, elle confia un des deux petits paquets contenus dans son sac à son chauffeur. Sa mission, le délivrer à une certaine personne ... Yuuna se dépêcha ensuite de rejoindre la Salle des Orchidées. Devant la foule qui se présentait à elle, il était diffi-cile de repérer une personne en particulier, surtout qu’ils ne s’étaient sûrement jamais vu avant. La jeune fille n’avait que quelques indica-tions: «Cheveux verts, président du club de karaté, à peu près ta taille et ‘mignon’ « lui avait dit une camarade de classe. Bien, la tâche ne s’annonçait pas facile et ces informations ne l’aidaient pas beaucoup, d’ailleurs leur notion du ‘mignon’ était souvent différente, du moins pour les peluches, ce qui n’avait bien sûr rien à voir avec les êtres humains!

Après cinq bonnes minutes à jouer un peu des coudes, Yuuna réussit enfin à trouver son cavalier, du moins c’est ce qu’elle pensait. Elle vérifia que son présent n’était pas écrabouillé puis finit par s’avancer prudemment, espérant ne pas se tromper de personne. Question de chance, mais justement elle n’en avait pas. Il ne restait qu’à prier et prendre ses jambes à son cou en cas d’erreur!

«Euh ... Leone-sen... pai ?» dit-elle prête à aller se cacher dans la foule.

~

Regrettant déjà qu’il n’y ait pas d’alcool au bal, le jeune homme n’osait même pas pensé à sa cavalière, tant il en voyait l’image d’une femme trop pomponnée et beaucoup trop parfumée. Une blessure dans sa poitrine, lui rappela qu’il n’était pas encore tout à fait guérit de sa dernière relation. Pour avoir utilisé la peur de le ‘salir’ comme prétexte à ne pas l’embrasser, et même à le jeter, cette femme devait

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recevoir un terrible châtiment. Enfin, c’était ce que ce disait Leone en préférant remplacer la douleur par la colère. En réalité il avait l’in-

tention de rien en faire, simplement imaginer l’apaisait. Ses pensées sombres, il les gardait pour lui, et souriait d’un air angélique à tous ceux qui le saluaient, ce qui re-présentaient tous ceux qui passaient prés de lui. Faisant partie des riches parmi les riches, le jeune homme était très connu dans l’école, et certains allaient même jusqu’à lui lécher les bottes. Après tout, son air angélique favori-sait ce genre de réaction, contrairement à l’attitude ren-frognée de Mat.

Alors qu’il était sur une planète très lointaine, Leone sentit son es-prit rappeler par une voix hésitante. Sans aucun doute s’était une voix féminine, et fort probablement c’était celle de sa cavalière. Prenant son courage à deux mains afin d’affronter la planète terre, et les ga-mins de l’académie, il posa son regard sur la dite personne. Celle-ci ne ressemblait pas du tout à l’idée qu’il s’en était fait. Loin d’en avoir fait trop, la jeune fille paraissait naturelle. Ce qui faillit le laisser boucher bée. Heureusement il se reprit avant de dévoiler son fameux sourire joyeux et enfantin.

«Oui c’est moi, tu es Yuuna-san, n’est-ce pas ? Tu es vraiment jolie» dit-il d’un ton enjoué.

Leone était ravi, non seulement sa cavalière n’était pas une de ces filles de riches qui en faisaient trop, mais en plus elle était toute jolie. Voilà de quoi lui remonter le moral en flèche, bien que cela n’était pas forcement une bonne chose pour la jeune fille en question…

~

Oui, c’était bien le grand soir. Le bal original tant attendu par tous les élèves de l’établissement, du moins la plupart, offrait un spectacle incroyable à tous ceux qui s’y présentaient. Les décorations comme

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les participants étaient resplendissantes. Chacun s’était fait beau pour ce jour et tous allait enfin faire plus ample connais-sance avec leur cavalier ou cavalière. Yuuna quant à elle avait prévu de profiter de l’occasion pour s’amu-ser. Il était vital pour elle de se détendre et oublier les cours, cependant, le stresse ressenti avant de rencontrer son cavalier improvisé avait suffi à la refaire sombrer dans un état de panique. Un sac contenant un présent en main, Yuuna circula tant bien que mal dans la foule d’élèves, manquant de se faire écrabouiller à plusieurs reprises. Mais ce n’était pas la fin de ses péripéties, car ne sachant pas vraiment à quoi ressemblait Leone, la jeune fille pria pour que la personne qu’elle avait interpellée était celle qu’elle cherchait.

Heureusement pour elle, la chance avait fait en sorte qu’elle ne se ridiculise pas et voilà que son cavalier se tenait devant elle. Tout d’abord, Yuuna hocha vivement la tête en signe de oui à la question de Leone puis, elle laissa échapper un petit «ouf»de soulagement. Cependant son état se détente totale ne fit pas long feu avec Leone le mafieux, du moins, la dernière phrase de celui-ci la transperça d’un coup. Comme à son habitude inchangée et inchangeable1, Yuuna ne sut quoi répondre et se mit à rougir. Elle réussit pourtant à caser un petit merci timide dans sa panique pour enchaîner tout de suite par un mouvement très rapide, presque automatique, comme un robot. En effet, Yuuna avait mis en avant son sac qu’elle tenait avec ses deux mains, le tendant à Leone. Le pauvre sac avait fini presque écrasé sur le torse du jeune homme. Heureusement, ce n’était pas avec la force d’hamster de Yuuna que le contenu serait endommagé.

«Euh ... J’ai fait des biscuits pour l’occasion ...J’espère que ça te plaira ! ...» dit-elle toujours les bras tendus.

1 [j’invente des mot °°]

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Puis se rendant compte qu’elle avait oublié quelque chose de cru-cial, Yuuna s’empressa d’ajouter en finissant par courber son dos telle une vraie japonaise :

«Oh ! Et j’espère qu’on va passer une bonne soirée!»

~

Contrairement à un certain nombre d’élèves de l’école, Leone avait l’habitude des fêtes privées, puisqu’il faisait parti d’un groupe d’adolescent plutôt remuant. Il préfé-rait largement ce genre de fête au bal officiel, en repro-chant le manque d’alcool et le côté trop pompeux. Le jeune home aimait s’habiller de façon classe et cool, rien à voir avec l’apparence de prince qui était demandé lors des bals. Il pensait que ce type de réception était bien loin de la vérité, même riche personne ne vivait dans un conte de fées.

Heureusement cette fois ci, il aurait une cavalière sans froufrous, ni parfum à assommer un cheval. En plus elle était jolie, mais bon Leone savait qu’il ne devait pas essayer de sortir avec une fille de l’école, si-non il risquait de perdre sa bonne réputation. Sans oublier que rien ne garantissait que la jeune demoiselle soit libre, même si cela n’aurait pas franchement arrêté Leone2. Pour le moment, la surprise s’afficha sur les traits du jeune homme quand un sac faillit s’écraser contre son torse.

«Merci Yuuna-chan, c’est vraiment très gentil à toi. Dis moi je peux t’appeler Yuuna-chan au moins ?» dit il, un sourire lumineux et enfantin sur les lèvres.

Il prit le cadeau dans ses mains, et se demanda ce qu’il allait en faire. Le jeter, oui il ferait cela parce qu’il se disait qu’il n’aimait pas tout ce

2 [ il doute de rien celui là mdr]

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qui était sucré. Contrairement à tout ce que ces filles pensait, Leone n’était pas un gamin…Et puis non, il ne le jetterait pas il le donnerait à ses hommes, c’était encore mieux ainsi, une plus belle vengeance…Un combat intérieur faisait rage en Leone, alors qu’il essayait de se persuader qu’il n’adorait pas ce qui était sucré et qu’il n’était pas du tout tenter de manger ses biscuits. Pourtant, le jeune homme avait du mal à taire sa gourmandise, et si son esprit s’inventait des faux désirs, il avait commencé à guider sa cavalière tout tenant bien fermement le fameux sac.

~

Peu à peu, Yuuna retrouvait son calme. Elle s’était longtemps demandée ce qui l’attendrait à ce bal, de-mandée si c’était vraiment une bonne idée d’y parti-ciper. Tout le monde lui avait conseillé de s’y rendre, elle avait longtemps craint de regretter son choix, ce-pendant, la soirée semblait bien commencer, Yuuna se sentait assez à l’aise à présent. Chose plutôt normale puisqu’elle n’avait aucune idée des pensées de son cavalier !

Ses biscuits acceptés, elle se sentit plus légère et espérait que son autre paquet avait bien été livré à son destinataire. Elle se contenta ensuite d’hocher la tête en signe de « oui », un petit sourire aux lè-vres elle aussi. A présent l’esprit tranquille, elle allait pouvoir profiter du bal, ou du moins c’est ce qu’elle pensait… Tous deux avançant vers la salle de bal, il ne fallut pas beaucoup de temps à Yuuna pour apercevoir l’éblouissante lumière qui en provenait. Pour l’occasion, l’établissement n’y était pas allé de main morte, c’était le moins que l’on puisse dire ! Il y avait tellement de … « décorations » qu’il était presque impossible d’en faire une liste complète et détaillée. Bref, Yuuna préféra ignorer tout cela, histoire de ne pas devenir aveugle et salua comme elle put les quelques personnes qu’elle reconnaissait. Au loin elle vit Shamandalie et Timotee. Les voir ainsi réunis ne man-qua pas de lui faire tirer une petite grimace, sa dernière rencontre avec le jeune homme n’ayant pas été très agréable, même loin de là… Elle

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essaya ensuite de trouver Aiden dans la foule de couple, tournant la tête à gauche et à droite, en vain. L’espace d’une seconde, ses sourcils se froncèrent mais firent rapidement place à une mine déçue. Peu de temps après, s’arrêtant net, Yuuna se tourna vers son cavalier, le re-gardant dans les yeux comme elle le faisait avec n’importe qui.

« Et… Que sommes-nous censés faire à présent ? » questionna-t-elle presque inquiète du programme de leur soirée.

La question pouvait paraître stupide mais c’était un fait, la jeune fille était toujours déboussolée lors de telles occasions. Lors du pré-cédent bal, Yuuna s’était quasiment faite traînée dans tous les sens, ne sachant pas quoi faire...!

~

Le jeune garçon évitait de regarder les décorations de la pièce, il y avait beaucoup trop de froufrous à son goût, ce qui lui donnait l’impression d’étouffer. Il se surprit même à tirer légèrement sur le col de sa chemise, comme si cela pouvait mettre fin à cette désagréable sensation. Leone se demandait comment les organisateurs du bal faisaient pour être des sans gênes pareils. Et puis ce thè-me du couple le plus beau et le plus mature c’était vrai-

ment n’importe quoi. N’importe couple était beau quand les deux amoureux l’était l’un et l’autre. Bon pour le mature, là Leone séchait un peu, ce n’était pas son rayon.

*Je me demande ce qu’elle en pense elle…* pensa t’il en jetant un regard vers sa cavalière.

Son bras enlaçait toujours le fameux paquet, on aurait dit qu’il ne voulait pas s’en séparer. Leone recevait souvent des cadeaux par les femmes qu’il séduisait, mais jamais on n’avait cuisiné ainsi pour lui. Malgré sa volonté d’être un cœur de pierre, l’attention de la jeune fille l’avait touché.

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«Vu l’ambiance je suppose que je suis censé t’inviter à danser à la manière d’un prince charmant, puis te proposer de te servir à boire et faire de ta soirée un conte de fées…mais à vrai dire je danse très mal, et je ne pense pas ressembler à un prince char-mant.» répondit-il avec un sourire angélique.

Etonnant contraste qu’offrait le jeune homme entre son apparence innocente, proche d’un personnage de fiction, et l’aveu de ses dé-fauts. D’autant plus, que cela ne semblait pas l’embarrassé le moins du monde. Il semblait même plus mature dans cette façon de parler, ce qui était assez rare chez lui.

Le jeune homme faillit reprendre la parole, lorsque deux de leurs camarades d’école les interpella avec un « Bonsoir les filles ! » qui ne plut pas du tout au mafioso. Bon, cinq fois sur dix on se trompait sur son sexe à cause de ses traits fins et de sa taille, et à chaque de ses fois l’aura de Leone devenait subitement très sombre. Cette expérience-ci n’échappa pas à la règle, Leone se retourna donc vers les impertinents avec une élégance glaciale.

«Qui est une fille ?» demanda sa voix calme mais d’une note assez terrifiante.

Visage d’ange mais démon à l’intérieur, le jeune homme fit vite fuir les accosteurs. Il ne se souvint de la présence de sa cavalière juste à côté qu’après. Non seulement, elle devait être elle aussi touchée par son aura démoniaque, et certainement être effrayée, mais en plus elle avait vu des garçons le prendre pour une fille…la honte complète. Les joues de Leone se teintaient légèrement de rouge lorsqu’il fit face à la jeune fille.

«Je suis désolé…je peux te servir quelque chose à boire si tu veux…enfin, si tu veux bien rester avec moi…» proposa t’il, embarrassé.

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~

Yuuna était bien perdue dans ce monde beaucoup trop éblouissant à son goût. Aussi elle préféra s’abs-tenir de regarder trop longuement ce qui l’entourait, mieux valait se concentrer sur les personnes. La jeune fille en revint donc à son cavalier qui tenait encore ses biscuits... Peut-être aurait-elle dû les lui donné plus tard, passer la soirée avec ce paquet dans les mains n’allait pas être commode pour Leone. Elle aurait bien aimé les lui prendre de suite et s’expliquer ensuite mais son cavalier ne semblait pas vouloir s’en séparer. Cette seule pensée lui fit plaisir et lui ôta toute envie de récupérer le petit sac.

Par la suite, comme elle s’en était doutée, Yuuna ne sut quoi faire maintenant arrivée au bal. La réponse de son cavalier la fit cependant esquisser un sourire. Drôle de réaction peut-être mais le fait qu’elle ne soit pas la seule à avoir du mal avec la danse, malgré les entraine-ments intensifs qu’elle avait subi par le passé, lui plaisait infiniment. Ce n’était pas tous les jours qu’elle avait l’occasion de danser, aussi elle devait sûrement être rouillée à présent, mieux valait ne pas s’y risquer.

«Prince charmant ou pas, avec une cavalière aussi maladroite mieux vaut éviter la piste.» dit-elle en riant, « Je préfèrerais ne pas te faire courir de danger avec mes talons démoniaques ... Je me demande bien comment Cendrillon a fait pour ne pas rendre son prince handicapé ...» ajouta-t-elle, en murmurant presque cette dernière phrase.

La pièce de théâtre vue en compagnie de «Moe-chan» l’avait plu-tôt marqué après tout. Cendrillon avait sûrement un don inné pour la danse, contrairement à elle et son cavalier. Alors que les choses commençaient à s’agiter, Yuuna était perdue dans ses pensées. Elle

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mit donc plus de temps que Leone à comprendre les propos des autres élèves...

Fronçant les sourcils, elle voulut intervenir mais avant même qu’el-le ait pu émettre le moindre son, Yuuna sentit comme des ondes néga-tives émaner de son cavalier. Non c’était même plus que ça, son aura était presque meurtrière. L’espace d’un instant, elle crut même trem-bler de peur en entendant la voix du jeune homme. Cependant c’était une chose qu’elle ne put vraiment confirmer, ayant presque oublié ce qu’elle venait de ressentir dès que son cavalier s’était retourné vers elle, embarrassé. Un vrai contraste entre ce visage angélique et l’aura démoniaque qui l’entourait juste avant... A l’avenir elle saurait qu’il valait mieux éviter que Leone entende des sottises pareilles, quitte à lui boucher les oreilles elle-même ou le pousser dans une piscine pour qu’il devienne sourd l’espace d’un instant.

«Ne t’excuse pas voyons, si tu ne l’avais pas fait je m’en serais chargée moi-même ! Bon certes avec moins ... d’autorité je dirais ?», dit-elle presque amusée, «Bref ...! Va pour une boisson !»

Ne souhaitant pas que Leone repense à cet incident toute la soirée, Yuuna préféra faire son possible pour lui faire oublier cette malheu-reuse rencontre. Aussi elle s’empara d’une main libre de son cavalier, un sourire aux lèvres, se lançant ainsi à la recherche des boissons. Néanmoins son projet rencontra un grand obstacle : avec la foule qui se dressait devant elle, la jeune fille perdit son sens de l’orientation... Pas très malin dans un moment pareil, et elle qui voulait prendre les choses en mains, c’était raté.

«Bon ... Je crois bien qu’un GPS ne serait même pas suffisant pour me remettre sur le droit chemin. Mmh…» dit-elle en se tour-nant vers Leone, presque l’air implorant.

~

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Leone Martillo s’accrochait toujours au fameux sac comme si sa vie en dépendait. Quand il y pensait, le jeune homme avait presque l’impression de flotter tant cela lui faisait plaisir. Toutefois, ce n’était pas vraiment pratique pour la soirée, et l’un des serviteurs en place vint lui proposer de veiller sur ses affaires. Très réticent, le mafieux ne cessa de pas-ser son regard du paquet à l’homme de service, de l’hom-me de service au paquet. Il était plus qu’évident qu’il fi-nit par céder uniquement à contre cœur. Une ombre de regret suivit même le paquet tant précieux quand celui-

ci disparu vers les quartiers du personnel. Leo ne réalisa qu’après coup, qu’il aurait peut être du également confié sa veste, mais ne fit aucun commentaire pour ne pas souligner son manque de réflexion à ce moment là.

En théorie, le couple était censé jouer les parfaits partenaires de soirée, mais Leone n’était pas certain de visualiser ce que «parfait» signifiait dans ces cas là. Un coup d’œil vers les membres du jury, qu’il pu repérer, le confirma dans son idée que la sélection serait « parfaitement » subjective. Le jeune homme ne s’amusait pas souvent aux événements de l’école, parce qu’il ne pouvait pas s’y détendre complètement. Contrairement aux soirées passées avec ses amis et un bon nombre d’admiratrices, pas mal de choses manquaient à son confort, comme par exemple avoir toujours Shun à ses côtés. Au ly-cée ce dernier n’était que le meilleur ami du jeune homme, mais à l’extérieur il était son bras droit, et ne le quittait que rarement. Pour-tant, et ce, petit à petit, Leone avait commencé à se sentir à l’aise ce soir. Il finit même par rire gentiment au commentaire de Yuuna sur les talons démoniaques.

«Tu es vraiment une fille mignonne Yuuna, je me sens bien avec toi.»

Un sourire sincère suivait ses paroles franches et directes. Il disait

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ce qu’il pensait d’une façon totalement naturelle, et sans même penser que cela pouvait mettre mal à l’aise la destinatrice. Le jeune homme était content de se trouver là, uniquement parce que sa cavalière était Yuuna, il venait tout juste de le réaliser. D’ailleurs, il était passé sans y faire attention du ‘Yuuna-chan’ au ‘Yuuna’, ce qui lui donnait l’im-pression de s’être rapproché d’elle, mais donnait également au com-plimenteur3 une dimension plus mature. Ensuite le rouge lui monta aux joues jusqu’à ce qu’il ressemble à une tomate en entendant le mot « autorité », mais sourit d’un air embarrassé.

Quelque chose d’étrange se passait ce soir là : depuis quand le vi-sage de sa cavalière était-il entouré de lumières et de fleurs?

À présent quand il la regardait, il sentait ses joues chauffées légère-ment, et peinait à remarquer autre chose qu’elle. Quand elle lui prit la main, il fut surprit d’avoir l’impression de sentir la douceur de Yuuna dans sa paume, et qu’en réponse, son cœur battait très fort. Leone était un peu paniqué à l’idée qu’elle puisse entendre la course folle de cet organe majeur. Toutefois, il se sentait heureux aussi surpre-nant et subit que cela lui semblait. Ils avaient beau être bloqué dans une foule dense, il paraissait au jeune homme être seul avec sa cava-lière. D’ailleurs, il ne réalisa la situation bloquée que lorsque Yuuna en parla de vive voix. Alors Leone passa devant sa cavalière avec un sourire qui ne demandait que sa confiance, et avança sans lâcher la précieuse main.

«Je vais nous mener jusqu’au buffet». annonça t’il avec un sourire angélique, sans qu’il ait eu besoin de le préparer.

Puis ils se mirent à avancer à pas de plus en plus régulier, curieuse-ment, grâce à l’aura naturelle de Leone la foule s’écartait légèrement autour d’eux pour leur ouvrir le chemin. Il n’utilisait même pas son

3 [mot qui fait étrange à l’horizon, mais je le trouvais drôle ^^]

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regard noir de mafieux pour effrayer ses camarades, bien au contraire, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de sourire jusqu’à ce qu’ils se trouvèrent devant le service des boissons.

«Que désires-tu ?» demanda t’il en coupant la parole de façon fla-grante à un serveur, qui comptait s’adresser à sa cavalière.

Ce soir, il n’était pas question pour le jeune homme de partager avec qui que ce soit Yuuna. Leone avait déjà décidé de faire de son mieux pour rendre ce bal agréable, peu lui importait de concourir, il espérait seulement que la jeune fille apprécierait sa compagnie autant que lui appréciait la sienne.

«Dans quel dortoir te trouves-tu ?» posa t’il, en ajustant toute son attention vers la réponse de sa cavalière.

~

Alors que Yuuna se demandait si sa petite inten-tion n’allait pas gêner son cavalier toute la soirée, un employé vint proposer ses services, libérant ainsi les bras du jeune homme. Elle pensait que ce dernier allait être soulagé mais l’expression qu’il affichait était tout autre. Aussi elle dut étouffer un petit rire, amusée par l’attention que Leone montrait pour les biscuits.

Si le meilleur couple devait obligatoirement danser, alors le choix était vite fait, ces deux là n’avaient aucune chance de gagner. Mais cela était bien la dernière de leur préoccupation, le plus impor-tant pour Yuuna était de garder Leone sain et sauf et donc, de ne pas tenter l’impossible sur la piste de danse. Sans trop savoir pourquoi, la jeune fille fut de nouveau complimentée et eut droit au beau sou-rire de son interlocuteur. Elle n’allait décidément pas tenir la soirée si elle continuait à rougir à chaque compliment que lui faisait son cavalier…

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« Il … Il en va de même pour moi senpai! » réussit-elle à articuler toujours embarrassée, sans oser s’adresser plus familièrement à lui.

En effet, Yuuna était plutôt heureuse chaque fois que quelqu’un l’appelait par son nom, cela lui donnait l’impression d’être au moins amie avec la personne. Cependant elle avait appris que ce n’était pas le cas pour tout le monde, aussi ses parents lui ont toujours reproché d’être impolie. De peur de lui manquer de respect, elle préféra ne rien risquer. A présent elle commençait à comprendre pourquoi Kate avait été aussi excitée lorsqu’elles avaient appris l’identité de son cavalier ! Quoique … elle avait surtout insisté sur le ‘mignon’. Yuuna, elle, était plutôt captivée par la personne en elle-même, ou plutôt intriguée … ? Le jeune homme était non seulement capable d’afficher un sourire capable de faire battre à toute vitesse le cœur de n’importe quelle demoiselle mais aussi capable de se montrer soudainement dur et ex-trêmement menaçant face à des assaillants. Préférant garder l’ange à ses côtés, Yuuna entraina Leone dans sa recherche, tentant de lui changer les idées. Ce soir là, elle avait bien l’intention de prendre son courage à deux mains. En temps normal, se comporter avec si peu de gêne avec une personne du sexe opposé la terrifiait. Cette soirée ne lui appartenait pas exclusivement mais était aussi celle de Leone. C’était aussi une bonne occasion pour elle pour s’entrainer à « com-muniquer » car depuis la fête passée avec Tomoe, Yuuna n’avait pas vraiment eu l’occasion « d’exploser ». Il fallait néanmoins un moyen pour elle de tout rater, et son mauvais sens de l’orientation pointa vite son nez. L’ange qu’était devenu son cavalier prit alors les devants, donnant un aperçu à Yuuna de ce qu’était un sourire presque divin. Le cœur de cette dernière se sentit comme réchauffé tout comme la main que tenait Leone. Ce fut un des moments les plus impressionnants auquel elle avait pu assister de toute sa vie. La foule se rangea sur les côtés pour ouvrir un chemin au couple. Yuuna, bouche bée, suivit la personne qui semblait être le roi auquel on faisait cet honneur. Arri-

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vée au buffet, ce fut à peine si la jeune fille avait entendu le serveur s’adresser à elle. Encore impressionnée, elle mit un certain temps à comprendre la question de son cavalier.

« Hé ? … Ah euh … ! Je prendrai la même chose que toi ! » dit-elle encore abasourdie.

‘Comme tu voudras’, ‘je ne sais pas …’ … Tant de phrase dont Yuu-na n’arrivait pas à se débarrasser, elle s’en voulait d’ailleurs souvent de n’être jamais capable de prendre des décisions pour elle-même. Cependant, quelque chose de plus important à ses yeux la tracassait, et bien que cela ait pu sembler totalement futile, elle ne put s’empê-cher d’en parler…

« Comment as-tu fait ça ?! Tout-… tout le monde s’est écarté comme ça et … et … C’était … ! … Incroyable. » finit-elle presque par murmurer, admirative.

Voilà. Elle l’avait fait et à présent elle le regrettait. Elle qui vou-lait garder une image mature d’elle devant son cavalier, c’était raté. Il fallait la comprendre, s’exciter et s’inquiéter pour un rien était sa spécialité. Aussi sa soudaine intervention l’embarrassa plus que tout. Son visage vira au rouge vif et alors qu’elle baissait la tête pour le cacher, elle se rendit compte qu’elle tenait toujours la main du jeune homme et que celui-ci ne semblait pas vouloir se séparer de la sienne, ou du moins ne se rendait pas compte de la situation, ce qui la gêna encore plus.

« Dé-… Désolée … C’est juste que … Ca m’a disons … impres-sionné et … désolée … » enchaina-t-elle presque immédiatement, en murmurant, la tête baissée et les joues brûlantes.

Par la suite, un nouveau sujet put lui faire oublier un temps soit peu

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ses agissements. Yuuna sauta sur l’occasion et tenta de répondre cal-mement. Raté.

« The New Day House ! J’ai eu du mal à avoir la permission, sachant que ma principale raison d’y aller était la cuisine mise à disposition des élèves … Je fais régulièrement des fournées de gâteaux même pour les autres dortoirs donc si tu en veux un jour n’hésites pas ! » dit-elle un sourire radieux aux lèvres.

Parler de gâteaux, pâtisseries et biscuits en tout genre l’enchantait. Aussi le fait que peu d’employés acceptaient de travailler dans ce dor-toir donnait plus de libertés aux élèves et c’est ce dont Yuuna rêvait. Disposer librement des cuisines, que demander de plus ? Bien sûr la tâche ne fut pas de tout repos, il fallait convaincre son entourage de la laisser s’y installer et ce fut assez éprouvant.

« Et toi … ? Si ce n’est pas indiscret bien sûr … ! » ajouta-t-elle, curieuse de savoir si les deux dortoirs étaient trop éloignés pour que les distributions se fassent.

~

Plus Yuuna rougissait, plus le jeune homme la trou-vait charmante. Elle ne ressemblait en rien aux jeunes filles qui l’approchaient habituellement. Une fraicheur agréable émanait d’elle, cette sensation mettait Leone en confiance. Il se fit alors la promesse de prendre soin d’elle durant toute la soirée, si ce n’est plus. Cette pen-sée le fit rougir un court instant avant qu’il ne la mène au buffet. Il se servit de son aura de ‘demone’ pour

creuser un passage dans la foule, tout en prenant garde de ne pas influencer sa cavalière. Quelque part, il craignait de la faire fuir,

alors que son seul souhait était de rendre ce moment agréable.

«Je pense que je vais prendre un jus d’ananas…humm tu es cer-

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taine de vouloir la même chose ?» demanda-t-il d’un ton inquiet.

Aussitôt son choix avoué, le jeune homme se demanda s’il ne faisait pas trop immature. En même temps, peu de boissons sur les tables permettaient de jouer les hommes mûrs. Il n’était pas question de servir de l’alcool à un bal officiel organisé au sein de l’école, si ce n’était un champagne doux et peu alcoolisé. De toute façon, il n’était pas très conseillé de laisser Leone boire en vue des conséquences que cela pouvait avoir. L’ananas risquait d’être un peu acide, mais il ne pouvait être que de bonne qualité, comme tous les jus divins que seuls de riches familles avaient les moyens de s’offrir.

«Et bien, je suppose que ça doit être mon côté démoniaque qui leur à fait peur… J’ai du t’embarrasser, je n’ai pas réfléchi avant de…» dit-il avec un rire gêné, comme s’il essayait de plaisanter.

L’admiration qu’il lisait dans les yeux de sa cavalière, plus que sa remarque le mit mal à l’aise, et le fit rougir. Leone ne savait pas vrai-ment comment gérer son ‘mauvais’ côté. Il n’avait aucune envie que Yuuna le connaisse, ainsi elle ne pourrait le détester. Et pourtant il lui répugnait de devoir lui mentir. Soucieux de la voir s’échapper, pres-que inconsciemment, le jeune homme tenait fermement mais avec douceur la main de la jeune fille.

«Ce n’est rien…je…j’espère seulement que ce n’est pas une mau-vaise chose…» ajouta le jeune homme quand Yunna se révéla déso-lée.

Elle aussi avait les joues rouges, mais sa tête restait baissée tandis que lui l’observait. Etrangement, il la voyait toujours avec des fleurs autour du visage, et une lumière bordant ses cheveux comme si elle avait été un ange. Il tenta alors de lancer une conversation un peu plus neutre, une façon également de mieux connaître sa cavalière.

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«Je viendrais avec plaisir ! » répondit-il immédiatement avec un sourire innocent.

Il lui tardait de rendre visite à Yuuna après le bal, et de la voir en dehors des tralalas de l’académie. Bien sûr, il aurait pu s’étonner de son choix de résidence, après tout seuls les plus pauvres d’entre les élèves allaient à la New Day House, mais il était bien trop heureux d’avoir reçu l’invitation de la jeune fille pour cela.

«Moi ? Je suis au Palais de Gahan Antarjyoti...»

Les rumeurs au sujet de son propre dortoir lui traversèrent l’esprit. Parfois, on disait que seuls les élèves un peu étranges se trouvaient dans cette residence. Leone espérait que sa cavalière n’en avait pas entendu parler. La joie à l’évocation de se revoir après le bal lui avait fait oublier durant un moment le plus important. Le jeune homme aimait bien Yuuna, elle lui plaisait même sincérement, ce pourquoi il posa ses deux mains sur les bras de sa cavaliére pour capter toute son attention.

«Yuuna, si jamais un jour je te semble agir étrangement ne viens surtout pas me voir. S’il-te-plait, éloignes toi le plus possible de moi. Je ne peux pas t’expliquer pourquoi mais il faut que tu fasses ce que je te demande, tu veux bien?» demanda-t-il d’un air sérieux en plongeant son regard doré dans celui de la jeune fille.

Leone comptait bien prévenir sa cavalière, et faire en sorte qu’elle ne voit jamais son côté démoniaque s’il pouvait empêcher cette catas-trophe d’arriver. Il ne pensait pas pouvoir supporter qu’elle finisse par le haïr à cause de sa part d’ombre.

~

Yuuna était heureuse, heureuse de pouvoir rencontrer des personnes

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si étonnantes et sympathiques dans cette académie. Ce soir là ne faisait pas exception, et c’est avec bon-ne humeur qu’elle tenta de s’ouvrir et profiter du bal en compagnie d’un cavalier pour qui certaines seraient prêtes à tout … Elle se demandait d’ailleurs si une photo souvenir ferait plaisir à Kate, elle qui raffolait des beaux garçons …

Toujours aussi indécise, la jeune fille laissa son cavalier décider des boissons, de toute façon, elle n’était pas très difficile. Elle fut alors agréablement surprise par son choix qui la fit esquisser un petit sourire.

« Oui ça me convient parfaitement ! » dit-elle amusée, « J’adore les jus fruits en plus ! Je vois que nous avons un point commun ! »

Règle numéro 1 pour s’entendre avec les autres : avoir des inté-rêts/goûts semblables ! Ou du moins c’est ce que racontait un de ses magasines, bidons pour certains mais indispensables à Yuuna qui les considérait comme ses bibles. Aussi cela lui donnait l’impression d’être plus proche des personnes qu’elle fréquentait, ce qui ne lui déplaisait pas à cet instant !

Peu importe le temps qu’ils passeraient ensemble, le charisme de Leone laisserait toujours la jeune Ashford bouche bée. Elle avait d’ailleurs bien du mal à contenir son admiration et c’est ainsi qu’elle réussit à embarrasser son cavalier sans le vouloir. Alors que le jeune homme semblait s’excuser, Yuuna se mit à hocher la tête de gauche à droite en signe de « non » et s’excusa à son tour, désolée de s’être laissée emporter.

« Ton côté démoniaque qui leur a fait peur ? … Vu sous cet angle là c’est encore plus impressionnant … » finit-elle par murmurer.

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En effet, curieuse, elle tenta d’imaginer un ‘dark Leone’ mais la tâ-che fut plutôt complexe. De plus, penser que ce qu’elle avait admiré avait pu effrayé les autres rendait tout cela presque fascinant …

Gênée par ses propres paroles et sa main prisonnière, elle ne mit pas longtemps à se débarrasser de son teint rougeâtre, heureuse comme tout que le coup des gâteaux ait à nouveau fonctionné. Elle remerciait le ciel de lui avoir accordé la capacité de cuisiner des choses que la plupart des gens acceptaient de consommer.

« Oooh ! Le Palais c’est tout un autre univers d’après ce que j’ai entendu dire ! Ca me gênerait presque de te faire venir à mon dortoir … Peut-être que je devrais commencer à livrer ? » dit-elle, pensant déjà au bazar qu’elle créerait durant la confection de ses pâtisseries en tout genre.

En effet, à ses yeux, le Palais de Gahan Antarjyotiétait était surtout réputée pour son exotisme, sa beauté et ses masseurs ! Rien à voir avec le New Day House ... Yuuna s’était de son côté habituée aux conditions de vie de son dortoir, voulant à tout prix l’accès à ses cui-sines. Mais cela risquait de ne pas être évident pour les visiteurs, en sachant qu’ils faisaient régulièrement face à des pannes en tout genre dans ce modeste dortoir ...

Par la suite, prise par surprise, Yuuna fut soudainement noyée dans le beau regard de Leone. Ne comprenant pas vraiment la requête de celui-ci, elle se contenta d’hocher la tête de bas en haut, trop débous-solée par les yeux de son cavalier pour réfléchir. L’inquiétude ne mit cependant pas longtemps à s’emparer d’elle, qui pensait qu’il allait prochainement faire face à des évènements douloureux.

« Je veux bien mais … En es-tu sûr ? Je pourrais peut-être t’aider si tu en as besoin ou juste être là pour toi ou … » dit-elle agitée, osant enfin affronter le regard de son cavalier.

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L’art d’exagérer, sa spécialité ! Aussi la situation de Leone tourna vite en un scénario dramatique. Yuuna envisagea toutes les possibili-tés qui lui semblaient plausibles et bien sûr, elle ne pensa pas au côté démoniaque pourtant mentionné plus tôt !

« Si tu y tiens vraiment je suppose que les gâteaux seront tout aussi bons froids … » ajouta-t-elle, le regard vers le sol.

Peut-être préférait-il qu’elle ne se mêle pas de ses affaires ? Après tout, ils se connaissaient à peine, elle n’était donc pas la mieux placée pour l’aider en temps de crise ... Yuuna et l’art de s’inquiéter pour tout et rien !

~

Leone avait longuement hésité avant d’avouer son choix de bois-son, torturé par l’idée de paraitre trop enfantin. Il finis-sait même par se demander si un jus d’orange n’aurait pas fait plus mature, seulement le jeune garçon préférait l’ananas. Ses sourcils se froncèrent à force de réfléchir à ce qu’il aurait pu dire ou ne pas dire. Heureusement l’in-tervention de sa cavalière changea instantanément son expression en un étonnement heureux.

«Je suis ravi que nous ayons un point en commun» commenta-t-il avec un sourire aux anges.

De part son statut d’aîné, le jeune homme connaissait un nombre important d’élèves au sein du lycée. Il ne se réjouissait que rarement de se trouver un point commun avec l’un d’entre eux. En effet, mal-gré son apparence aimable, Leone restait la plupart du temps avec son groupe d’amis. Le jeune homme n’était pas de ceux à apprécier les nouvelles rencontres, parce que généralement, elles le décevaient. Cette fois-ci était différente, Yuuna ressemblait à ses yeux à un trésor inespéré. Plus il passait de temps avec elle, plus l’héritier mafieux oubliait tout le reste.

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« Tu sais…il n’y a rien d’admirable à faire peur aux autres…» murmura-t-il à son tour, sans oser la regarder.

Son ton avait une note de regret, malheureusement sa nature reve-nait au galop lorsqu’il avait cru pouvoir l’oublier. Tandis que dans sa famille son côté démoniaque le plaçait à un rang quasi divin, Leone aurait aimé être normal. Ainsi il ne pousserait pas sans le vouloir ses amis dans des bagarres stupides. Pourtant, cette facette sombre était certainement ce qui l’avait rapproché de ceux qu’il fréquentait. Il se demanda alors comment Yuuna réagirait s’il la présentait à ses pro-ches. Son idée soudaine le fit brusquement rougir. Il pensait presque à elle comme à une petite amie, ce qu’elle n’était pas.

« Au contraire cela me ferait plaisir de venir te voir à la New Day House, le Palais a une réputation un peu bizarre, sans compter qu’il est facile de s’y perdre…je n’aurais peut être pas du dire ça…» réalisa-t-il en rougissant à nouveau.

Et si Yuuna associait la bizarrerie de son dortoir à la sienne ? Curieu-sement il craignait que la jeune fille n’ait une mauvaise image de lui. D’habitude Leone ne se souciait pas autant de ce qu’on pensait de lui. Cette impression de marcher sur un fil au dessus du vide commençait à lui donner le vertige.

*Elle ne doit pas connaître mon mauvais côté, sinon elle finira par me détester…* se dit-il.

Le jeune homme finit par craquer et par mettre en garde sa cavalière contre lui-même, sans pour autant rien lui expliquer. Il s’attendait presque à la voir s’effrayer de son comportement un peu fou, mais il espérait ainsi la pousser à la prudence.

Voilà qui pourquoi la réaction de Yuuna le figea un long moment.

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Son cœur sembla s’arrêter de battre. Ses poumons interrompirent bru-talement leur respiration, comme s’il avait reçu un coup de poing violent. Les larmes lui montèrent aux yeux, mais il refusa de les lais-ser couler. Brusquement mais avec la douceur de celui qui manipule une porcelaine, Leone enlaça sa cavalière. Heureusement l’heure était au slow, alors son épanchement ne serait pas trop remarqué. Sans oublier qu’il ne dura qu’un instant, le temps pour le jeune homme de réaliser ce qu’il faisait. Alors il relâcha la jeune fille qui semblait briller plus fort que n’importe qui à cet instant, et détourna le regard. Leone espérait cacher ses yeux rougis à cause de l’émotion. Personne ne lui avait jamais dit ce qu’il venait d’entendre. Même si ses amis et ses hommes de clan seraient toujours là pour lui, il n’avait jamais lu en eux ce genre de sollicitude. Yuuna paraissait inquiète de ce qu’il pouvait ressentir, alors que lui-même se voyait, quelque part, comme un monstre. Visiblement, le jeune homme s’était aussi laissé emporter par le côté dramatique de la scène.

« Je serais ravi de les manger chauds…de te voir les faire…ou même de t’aider si tu le veux bien…» dit-il après un moment de silence, la voix un peu tremblante.

~

Se réjouir devant du jus d’ananas, qui l’aurait cru ? C’était pourtant ce qu’il se passait et Yuuna en était plus que ravie. Elle se sentait de plus en plus chan-ceuse d’être tombée sur un cavalier aussi sympathi-que et de pouvoir passer une si agréable soirée en sa compagnie. Elle avait cependant toujours du mal à contenir son admiration envers lui, et était toujours abasourdie par son sourire, ce qui déclenchait auto-matiquement une réaction en chaine menant au teint rouge pivoine qu’elle arborait si souvent. Ce fut en-suite avec rapidité qu’elle s’empara des deux verres de jus qu’un serveur leur avait amené, remerciant ce dernier en inclinant légère-

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ment la tête. Yuuna tendit ensuite la boisson à Leone, tentant de redi-riger l’attention du jeune homme sur le verre plutôt que sur son visage rouge.

« Et si nous trinquions ? Je ne sais pas à quoi mais ce n’est pas tous les jours qu’on assiste à un bal ! »

En effet, bien qu’étant issue d’une famille adepte de soirées chics, Yuuna n’avait jamais réussi à s’habituer aux occasions de ce genre. C’était dans un sens, une bonne chose puisqu’il était presque impos-sible de ne pas l’impressionner. Toute personne sortant quelque peu de l’ordinaire en était aussi capable, et dans le cas de Leone qui était tout sauf ordinaire, Yuuna ne put s’empêcher de réagir.

« C’est sûrement vrai … Mais tu ne fais pas peur ! Ou du moins je n’ai pas peur de toi ! Je suis juste intimidée … » dit-elle un sourire aux lèvres.

Craignant d’avoir mis Leone mal à l’aise, elle tenta de mettre les choses au clair. A ses yeux, il était presque impossible d’être effrayé par le jeune homme et son sourire angélique ravageur. Il faisait sûre-ment partie des personnes les plus gentilles qu’elle avait eu la chance de rencontrer. Yuuna ne voyait habituellement que le ‘bon’ en chacun, ce qui la rendait d’ailleurs un peu trop naïve et facile à berner si ja-mais elle devait faire face à quelqu’un de rusé. Aussi, elle ne se serait jamais doutée que des doubles facettes comme celles de son cavalier pouvaient exister.

« Ah … En effet, si c’est un labyrinthe qui m’attend mieux vaut que je m’abstienne ! » dit-elle en riant, « Et qu’entends-tu par ‘bizarre’ ? Aussi étrange que les plats qu’on nous sert parfois au réfectoire ? »4

4 [Yuuna, traumatisée par la nouvelle recette de Yuki Kamiku haha …]

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Etant entourée de beaucoup de personnes pouvant être qualifiées de ‘bizarres’, le bon sens de la jeune fille en avait pris un coup. Entre sa camarade de classe qui concoctait des plats douteux avec des ingré-dients banals, Aiden qui avait été piqué par une mouche ralentisseuse, Kate qui était capable de repérer des beaux garçons à des kilomètres à la ronde … De la diversité, il y en avait ! Aussi Yuuna avait de plus en plus de mal à interpréter ce mot.

Par la suite, inquiète pour Leone, elle ne put s’empêcher de s’inté-resser à sa situation. Si quelque chose la tracassait, elle aurait aimé que quelqu’un soit là pour elle, elle appliqua donc cette logique à son cavalier. La réponse de ce dernier fut des plus surprenantes ! Yuuna eut à peine le temps d’apercevoir l’émotion sur le visage du jeune homme qu’elle atterrit dans ses bras. Relâchée presque de suite après, elle voulut être forte, pour elle et surtout pour lui, mais il lui était dif-ficile de ne pas réagir à pareille action. Aussi, ses jambes flanchèrent l’espace d’une seconde. Elle réussit heureusement à se rattraper, mais son cerveau était déjà entré en éruption, et elle se mit à rougir comme jamais.

« Ca … Ca serait … Super. » balbutia-t-elle encore perturbée.

A ce moment précis, il lui était impossible de remettre de l’ordre dans ses pensées. Le geste de son cavalier l’avait certes déboussolé, mais ce qui la perturbait le plus c’était sa propre réaction, ce qu’elle avait pu ressentir. La réponse de Leone sous entendait qu’elle pouvait l’aider, ce qui lui fit plaisir, même beaucoup trop. Etait-ce si facile de faire battre son cœur de cette façon ? Entre honte et bonheur, Yuuna s’empressa de boire plusieurs gorgées de jus, espérant que cela la calmerait. Voulant rester ‘normale’, elle tenta de reprendre la conver-sation.

« Tu as des préférences ? Une allergie au chocolat ou autre … ? Il faudrait que j’évite de t’empoisonner ... » articula-t-elle, la tête à

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moitié baissée osant à peine le regarder dans les yeux. Pour relancer une conversation après autant d’émotion, ce n’était,

comme qui dirait, pas top …

~Leone avait l’impression de flotter sur un nuage. Les visages autour d’eux paraissaient flous, si bien que le jeune homme ne reconnais-

sait plus personne à part sa cavalière. Lorsqu’il prit le verre que lui tendait Yunna, ses doigts frôlèrent légè-rement ceux de la jeune fille. Ce contact imprévu res-semblait à la scène d’un manga pour filles à ses yeux, pourtant il fit curieusement plaisir au garçon.

« Merci. C’est une bonne idée ! Nous pouvons trin-quer à notre rencontre ! », s’exclama-t-il, les joues légèrement rouges, le sourire toujours sur les lèvres.

Contrairement à Yunna, le jeune homme était un habitué des évé-nements chics et des bals grandioses. Cependant, s’il proposa autre chose c’est parce que ce soir-là il ne voyait plus que sa cavalière. Le reste des invités, y compris ses amis, n’existaient plus. Petit à petit et pourtant si vite, Leone oubliait toute méfiance pour un sentiment bien différent.

« Si tu n’as pas peur, alors j’en suis heureux.» commenta-t-il avec un sourire en conséquence.

Il sautillait presque de joie, mais se retenait à grand peine. En effet, il était important pour lui de paraitre mature aux yeux de la jeune fille. Yunna n’avait pas peur de lui, bon il l’intimidait, mais pas de peur à l’horizon ! Des ailes auraient pu lui pousser dans le dos qu’il ne se serait pas déplacé avec plus de légèreté. Son cœur battait fort dans sa poitrine quand il la regardait, pourtant il aimait la façon dont ses che-veux lui tombaient sur les épaules, ses yeux gris comme des perles, sa

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peau blanche qui avait l’air si douce…

« Oui…oui…très… » répliqua-t-il un peu rapidement.

Le jeune homme paniqua. Il venait de se rendre compte qu’il fixait la jeune fille depuis un petit moment. Perdu dans ses pensées, il avait complètement décroché de la conversation. Heureusement, Leone parvint à revenir sur terre, même s’il commençait à se persuader d’avoir un ange à ses côtés.

Suivant une envie irrésistible, le jeune homme prit un instant Yunna dans ses bras. Il n’avait pu réprimer ce geste tendre, toutefois il par-vint à y mettre un terme. Afin d’être sur de ne pas recommencer, mais aussi de cacher ses yeux encore rouges, il évita de poser à nouveau son regard sur sa cavalière.

« Parfait ! Si nous nous retrouvions ce week end ? J’aime beau-coup les pommes, le café et le chocolat. Je ne suis allergique qu’au gingembre… » répondit-il.

Quand Leone constata que la jeune fille osait à peine le regarder dans les yeux, tout comme lui-même avec elle. Il se rendit soudain compte qu’il avait plus que tout envie de revoir Yunna après ce bal. Non pas uniquement une fois, mais plusieurs fois et le plus souvent possible. Ses désirs lui faisaient un peu peur, le jeune homme connaissait bien la douleur de se faire rejeter. Il ne résista pas longtemps, et finit par demander d’une voix hésitante :

« Yunna, est-ce qu’ensuite… tu aurais envie d’aller avec moi au cinéma ? Ou… autre part si tu préfères ? »

Quand il comprit les mots sortant de ses lèvres, Leone sentit la cha-leur envahir son visage. Affligé, il réalisa que son visage devait avoir pris une couleur rouge tandis que la nervosité le faisait trembler lé-gèrement.

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~

Décidément, la chance souriait à Yuuna ! Elle remerciait le ciel de l’avoir faite rencontrer quelqu’un d’aussi « angélique » que Leone. Pour être honnête, elle avait longtemps été angoissée par ce bal, l’académie regorgeant d’élè-ves aussi farfelus les uns que les autres. Aussi, le fait qu’elle s’entende plutôt bien avec son cavalier lui sau-va la soirée. Avançant son verre de jus, ce dernier entra brièvement en collision avec celui de Leone, laissant échapper un son presque divin. Rien d’impressionnant venant de cet établissement richissime mais Yuuna eut l’impression de le redécouvrir. Dire que son verre contenait du jus d’ananas ! Ses parents auraient sûre-ment fait une crise à la vue du liquide !

« Je devrais prendre exemple sur toi ! Ca m’éviterait de me faire écrabouiller par la foule … » murmura-t-elle les sourcils froncés.

La jeune fille n’était pas bien costaude et sa nature timide n’arran-geait pas les choses. Pouvoir s’imposer, elle en rêvait. Cependant c’est grâce à ce rôle passif qu’elle était devenue plus réceptive à ce qui l’entourait, aussi elle ne mit pas longtemps à ce rendre compte que l’esprit de son cavalier s’envolait parfois on ne sait où. Elle avait beau l’avoir remarqué, restait à en trouver la raison et c’était bien ça le plus dur car elle était tout sauf perspicace ! Ce fut donc avec un air inquiet qu’elle approcha sa main libre du front du jeune homme.

« Est-ce que ça va ? Tu veux prendre un peu l’air ? » demanda-t-elle en retirant progressivement sa main.

Les seules possibilités auxquelles Yuuna avait pensées : fièvre, ma-laise … Elle ne constata néanmoins pas d’anomalie concernant la température de Leone, ce qui ne suffit pourtant pas à la convaincre.

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Comme pour fuir la réalité, elle commença à se dire qu’il était étran-ge que quelqu’un soit aussi chaleureux avec elle (bien que beaucoup l’était) et que le teint rouge du jeune homme était inquiétant. A croire qu’elle ne se rendait pas compte de l’état de son propre visage !

« Ca me va ! Je peux aussi faire du porridge si tu te sens mal ! Mais je ne pense pas pouvoir y ajouter du chocolat … » répondit-elle à la fois encore inquiète de l’état de santé de son cavalier et toute retournée par les péripéties de la soirée.

Il devenait de plus en plus dur pour la jeune Ashford de faire face à son rythme cardiaque irrégulier. Quelle en était la cause ? La réponse lui faisait peur. Le visage d’Aiden ne cessait d’apparaitre dans sa tête. Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas vu ni même eu au télé-phone5. Elle l’aimait encore, restait à savoir à quel point, et c’était bien ça qui la tracassait. Comment pouvait-elle se demander une telle chose ? Plus elle y pensait, plus elle culpabilisait. Fille facile, elle ? Rien que cette pensée lui donna mal au crâne. Bien sûr elle faisait de son mieux pour ne rien laisser paraitre, mieux valait que son cavalier ignore le débat qui faisait rage dans son cerveau. Elle tenta de se rassurer, se persuader qu’elle n’avait trahi personne et qu’elle n’allait trahir personne… quitte à se mentir à elle-même. Ainsi, bien qu’elle perçut l’invitation de Leone comme un cadeau du ciel l’espace d’un instant, elle s’efforça de considérer cela comme une sortie entre « amis ».

« Euh … Bien sûr ! Ca fait longtemps que je n’y ai pas mis les pieds en plus ! » dit-elle un petit sourire aux lèvres.

Sa réponse n’avait pas du tout l’air de celle d’une simple amie. Ses joues étaient automatiquement devenues rouges et elle avait éprouvé une certaine joie à accepter. Mais … Et si elle avait mal interprété la

5 [HS : je ne sais pas si le perso va rester donc j’improvise pour avancer ! Ca fera du drame XD]

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demande de Leone ? Et si elle se tourmentait pour rien ? Yuuna eut un petit pincement au cœur à cette pensée, puis la culpabilité reprit vite le dessus. Cela devenait impossible à gérer pour elle, c’est donc sans trop réfléchir qu’elle saisit une des mains du jeune homme pour l’emmener un peu plus à l’écart, là où il n’y aurait pas d’oreilles in-discrètes.

« Je dois savoir. Je dois en être sûre. A tes yeux, suis-je une amie ou … plus ? » murmura-t-elle.

Elle ne mit pas bien longtemps à regretter ses paroles. Paniquée et tremblotante, elle n’arrivait pas à croire qu’elle ait pu demander une chose pareille. D’où était sorti ce courage ?! Aussi elle s’empressa d’ajouter :

« Euh non ! Ce n’est pas ce que je voulais dire … je suis censée être en couple et … Ca me ferait vraiment vraiment vraiment plaisir d’y aller avec toi, plus que tu ne l’imagines mais … ce n’est peut-être pas une bonne idée et … arrgh je sens que ma tête va exploser … » balbutia-t-elle, cachant son visage entre ses mains.

Pour la première fois de la soirée, Yuuna aurait voulu avoir un autre cavalier. Quelqu’un d’arrogant, orgueilleux et détestable. Au moins elle ne se serait pas sentie aussi perdue …

~C’était bien la première fois que quelqu’un pensait devoir prendre

exemple sur lui, et d’autant plus une fille. Leone restait sans voix, comme s’il n’avait pas entendu ce murmure si surprenant. Il ne pou-vait se cacher que ces paroles lui faisaient plaisir. Le jeune homme ne pensait pas être un modèle à suivre, et avait même souvent honte de son côte sombre qu’il ne contrôlait pas très bien.

« Je pense que tu es très bien comme tu es…» murmura-t-il en retour.

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Il avait du mal à imaginer une foule osant écrabouiller une jeune fille aussi adorable, mais n’osa pas en faire le commentaire. Si jamais Yuuna venait à connaître son autre lui-même que dirait-elle alors ? En viendrait-elle à le détester ? Devenu blanc comme un linge le garçon ne pouvait empêcher la peur le submerger. Sa cavalière pourrait-elle accepter la partie de sa personnalité liée au monde de la mafia ? Étrangement, cela lui semblait très important pour lui alors qu’ils ne venaient que de se ren-

contrer.

La prochaine question lui parvient aux oreilles d’une façon loin-taine, sans qu’il ne sache vraiment quoi répondre. La main douce de la jeune fille sur son front le fit légèrement sursauter. Il ne s’attendait pas à un geste attentionné et encore moins un nouveau contact. Sans vraiment y réfléchir il recouvrit les doigts posés sur sa peau par les siens. Son cœur s’était de nouveau engagé dans une course folle, lui donnant l’impression d’être essoufflé. Ses traits dessinaient l’étonne-ment, mais aussi un soupçon de crainte.

« Je vais bien ne t’inquiètes pas. Je goûterais avec plaisir tout ce que tu désireras me préparer.» dit-il d’une voix faible.

Le rouge venait d’envahir de nouveau ses joues tandis qu’il prenait conscience du sens de ses propres paroles. Après coup, il craignait s’être montrer trop fleur bleue comme ces princes de contes de fées. Pour la première fois, il regretta d’avoir critiqué leurs mots suaves et belles paroles. Finalement, peut être que ce genre de phrases naissait toutes seules, se nourrissant de sincérité, sans se soucier de le faire paraitre niais.

Cette impression disparut vite quand elle accepta la sortie à ses cô-

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tés. Brusquement, le visage de Leone s’illumina d’un sourire heu-reux. Il ne pouvait plus empêcher ses lèvres de révéler à quel point cette réponse lui faisait plaisir. Tout son corps semblait flotter dans un nuage doux et tiède de bonheur. De peu, il parvint à ne pas exprimer sa joie en sautillant ou en la prenant dans ses bras. Heureusement, sa cavalière le guida à l’écart quand il eu plus de mal à se contenir. La surprise lui permit de retrouver un peu de calme, et d’enregistrer la suite des événements.

Les murmures de la jeune fille lui parvint aux oreilles sans provo-quer chez lui la moindre réaction. On voyait sur son visage que le garçon avait besoin d’un moment pour en comprendre le sens. Puis son esprit se vida tel un ordinateur qui aurait laissé qu’un seul mes-sage énigmatique, du genre « error 504 ». Sa cavalière enchaina alors, avant même que les mots « je ne sais pas » puissent se former sur les lèvres du garçon. À présent, elle cachait son visage derrière ses mains, il semblait à Leone que réfléchir se faisait plus aisé. Tandis qu’il intégrait les informations et acceptait enfin de les comprendre, il réalisa que l’une d’elle le blessait. L’air devenait plus difficile à res-pirer, un poids dans sa poitrine le faisait souffrir, lui ôtant tout envie de sautiller. Imaginer Yuuna dans les bras d’un autre garçon lui parut alors insupportable. Cela le mit en colère jusqu’à ce qu’il parvienne à identifier ce sentiment : la jalousie. Il était jaloux.

Doucement, mais avec fermeté, il captura les mains de la jeune fille des siennes pour les faire glisser de chaque côté de son visage. Rete-nant celui-ci entre ses paumes, il plongea son regard doré dans celui de sa cavalière.

« Yuuna, si tu me demande d’être sincère alors je ne veux pas que tu sois mon amie »

Leone se montrait direct, il voulait éviter de parler longtemps pour cacher à quel point il avait peur. Plus que cela il était terrifié par la

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Yunna et Leone : soirée avec un mafieux.

réaction que pourrait avoir la jeune fille face à son comportement. Mais la boule au ventre, qui le tiraillait cruellement, ne l’avait pas dissuadé de se montrer honnête. Yuuna méritait la vérité, et il le lui devait. Alors soudainement, il l’embrassa tendrement sans oser s’at-tarder sur les lèvres de la jeune fille par crainte qu’elle ne cherche à s’enfuir. Le garçon n’était pas certain de pouvoir supporter d’être violemment rejeté. Alors, il interrompit vite son geste. Toutefois, il ne parvint pas à cacher par son expression le regret de devoir se retenir. Une partie de lui sentait qu’il venait de manquer sa dernière chance de profiter de ce contact. À cette pensée son cœur se serra, avant de tambouriner à nouveau contre sa poitrine. Leone n’entendait plus la musique, seule la sensation des lèvres de Yuuna sur les siennes lui parvenait encore. Puis, toujours avec douceur, il la relâcha complè-tement.

«Je ne peux pas m’imaginer ne plus te revoir après le bal, cela me semble trop douloureux. Demande moi de ne plus te toucher, si c’est la condition pour laquelle tu serais d’accord pour me laisser t’approcher. Je le ferai. S’il-te-plait, passe du temps avec moi. Si c’est ce que tu préfères alors accepte de le faire comme avec... un ami » ajouta-t-il d’une voix légèrement tremblante, avant de pronon-cer difficilement ce dernier mot comme s’il était dernier douloureux à prononcer.

Il venait de baisser les yeux en s’apercevant qu’il voyait flou. Si ja-mais des larmes devait couler, alors il ne voulait pas que la jeune fille puisse voir à qu’il était si sensible. Ce n’était vraiment pas viril de pleurer. Malgré ça, Leone ne parvenait pas à cacher sa tristesse et sa crainte. Il avait tellement peur de perdre Yuuna. Cela aurait pu lui pa-raitre ridicule parce qu’il venait juste de la rencontrer, et pourtant ce qu’il ressentait lui semblait à cet instant si naturel, si évident. Glacé par la peur, il tremblait. Une seule pensée cohérente demeurait dans son esprit, il ne voulait pas qu’elle s’enfuit.

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~

Sur son petit nuage, Yuuna passait une soirée plus qu’agréable. Son rythme cardiaque avait ses hauts et ses bas, pour le meilleur comme pour le pire ... Perturbée par ses propres réactions et malgré ses efforts pour agir normalement, elle sombra progressivement dans une spirale infernale où joie et culpabilité ne cessaient de se combattre jusqu’à anéan-tir ce qui lui restait de retenue.

Sa nature timide s’éclipsa l’espace de quelques se-condes, secondes qui suffirent à détruire toute chance de revenir en arrière. Ces quelques instants de fran-chise lui valurent une réponse qui la laissa bouche bée. Confuse, inquiète, voire blessée, ses sourcils se froncèrent et elle osa à peine regarder son cavalier dans les yeux, l’idée qu’elle ne méritait même pas d’être son amie s’insinuait en elle. Le baiser surprise de Leone la sortit rapidement de sa confusion, mais provoqua un chaos total dans son esprit. D’abord pétrifiée, une de ses mains tremblantes vint lentement effleurer ses lèvres pendant qu’elle écoutait la réelle réponse du jeune homme. La déclaration de Leone la touchait beaucoup, et plus que nécessaire … Yuuna eut des pincements au cœur en entendant les derniers mots de Leone, elle était cependant consciente qu’il était lui aussi loin de pouvoir sourire gaiement. Elle regretta amèrement son élan de bravoure qui n’avait fait que compliquer les choses. Les larmes ne mirent pas longtemps à pointer le bout de leur nez, elle s’approcha alors de son cavalier et le prit dans ses bras sans réfléchir, l’empêchant par la même occasion de la voir pleurer comme une madeleine. Silencieuse un moment, elle finit par prendre la parole tout en le serrant de toutes ses forces.

« Je vais être franche, je … Je ne sais pas quoi te répondre. Je ne me comprends pas moi-même. Je me réjouis déjà à l’idée de te revoir mais je ne sais pas comment je devrais interpréter ça. J’ai peur … de te faire du mal à toi et à Aiden … Je l’aime. Et honnê-

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Yunna et Leone : soirée avec un mafieux.

tement … ce soir, je pense avoir éprouvé des sentiments sembla-bles à ton égard… » dit-elle en s’efforçant de contenir ses larmes.

Yuuna n’avait à présent qu’une envie, être enterrée au fin fond des entrailles de la Terre. Elle avait épuisé en une soirée l’équivalent d’un an de courage et se retrouvait à présent dans une impasse. Il lui sem-blait impossible de considérer son cavalier comme un simple ami à présent mais si c’était le seul moyen de le garder à ses côtés ne serait-ce que quelques instants de plus, elle était prête à accepter la proposi-tion du jeune homme. Elle voulait le revoir, lui parler plus et mieux le connaître sans se soucier de quoique ce soit. C’était égoïste et lâche de sa part, elle le savait et s’en voulait terriblement. L’estime qu’elle avait d’elle-même n’était jamais tombée aussi bas ...

Lâchant prise et faisant un pas en arrière, Yuuna tenta de retrouver une respiration normale et s’empara d’une des mains de Leone.

« Passe au dortoir samedi, c’est le jour où je fais un tas de four-nées spécialement pour mes … amis. » ajouta-elle difficilement en fixant sa main, « Je t’attendrais avec des brownies … ».

En prononçant ces mots, elle finit par joindre son auriculaire à celui de la main prisonnière du jeune homme avant de le libérer, lui faisant signe à la japonaise qu’il s’agissait d’une promesse. La jeune fille réussit à le regarder dans les yeux puis esquissa tant bien que mal un petit sourire.

Par la suite, pensant préférable de se retirer, elle s’inclina à 45° afin de s’excuser et fonça vers la foule pour rejoindre la sortie. A présent qu’elle avait commis l’irréparable, il ne lui restait plus qu’à s’enfer-mer dans sa chambre et s’étouffer sous sa couette jusqu’à ce que la culpabilité daigne lui offrir des vacances. Elle faillit appeler Aiden un bon nombre de fois mais se dégonfla à chaque fois, n’osant pas lui parler de la soirée. Yuuna ne ferma pas l’œil de la nuit et resta roulée en boule dans son lit toute la journée qui suivit …

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Fin du chapitre

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Shin

Shamandalie

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Shamandalie et Shin : ça commence...

Sham marchait dans les couloirs, en direction de la sortie de l’académie. Les cours avaient fini tôt pour elle aujourd’hui, ce qui lui laissait le temps de penser à autre chose qu’aux examens qui risquaient d’arriver plus vite que l’on ne croyait. Elle s’arrêtât près d’une fenêtre, s’appuya contre le mur et entre-prit de chercher son portable dans son sac.

* Un vrai sac de fille, c’est pas possible ! Il va être tout au fond sous mes livres, ça c’est sûr !!!*

Elle fouillait dans son sac, espérant ne pas l’avoir oublié en classe… Quand il émergea, fier et vainqueur, niché entre son livre de math et son sachet de biscuit d’urgence pour les petits creux avant le repas… Ou même après ! Elle l’attrapa, l’ouvrit et commença à écrire un mes-sage. Elle ne savait pas encore si elle l’enverrait vraiment, comme à chaque fois qu’elle écrivait à Timotée. Il avait promis d’assumer leur relation et de faire confiance à sa force à elle pour braver les innom-brables critiques qui seraient faites sur eux lorsque se serait su de toute l’académie, mais depuis, les premiers pas l’un vers l’autre avaient été timides. Sham se disait bien qu’ils ne pouvaient pas arriver comme ça au lycée et se jeter dans les bras l’un de l’autre, mais on commençait à voir qu’il existait quelque chose entre eux et elle trouvait ridicule

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de continuer à avoir peur. Elle avait déjà essuyé quelques critiques et remarques désobligeantes de la part de certaines camarades de classe. Elles trouvaient timotée changé quand Sham était près de lui, il sou-riait même des fois et la regardé plus longtemps que nécessaire. El-les avaient déjà remarqué, mais pour elles tout était étrange et Sham passait pour une opportuniste, « une fille de parvenus qui essaie de rentrer dans la haute » et Timotée comme un imbécile qui veut jouer au prolétaire au risque de tout perdre ! Leur relation n’étant pas réel-lement assumée, les gens pensaient qu’ils n’étaient pas sérieux, qu’ils s’amusaient… Sans compter les amis de Sham qui n’arrêtaient pas de lui rabattre les oreilles avec le fait que Timotée était un garçon froid et insensible, qu’elle risquait de souffrir… Elle releva la tête, sortant de son texto et de ses pensées pour se dire qu’après tout :

*Les amis de Timotée… Ou du moins ses connaissances… Doi-vent penser que moi je l’utilise… aaaaaaah… Ça va pas être du gâteau… Mais je dois lui prouver, à lui et aux autres, qu’être pau-vre ça rend fort !*

Elle se savait plus forte et plus résistante que ne le pensait les autres. Elle avait confiance en Timotée, même si de temps à autres ses dou-tes et ses peurs étaient revenus… Elle avait recommencé à penser à ce jour qui avait brisé ce qu’elle était, à cette amie qui l’avait trahi et à ce garçon qui l’avait utilisé… Elle avait eu peur qui Timotée ne soit pareil au final… Elle le craignait encore, il y a des peurs qu’on n’oublie pas facilement, mais à chaque fois qu’elle voyait ses yeux, elle ne doutait plus. Il restait quand même un problème : un garçon… Il la fusillait du regard chaque fois qu’ils se croisaient, la bousculait quand elle passait près de lui et elle savait que les réflexions idiotes sur les pauvres et l’argent qu’il débiter à voix haute à ses amis quand elle était là lui étaient destinées.

*Je me demande ce qu’il veut lui… Mais ça va pas tarder à m’éner-

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ver s’il continue ! Si le fils à papa s’est jamais pris une gifle, il va vite savoir ce que ça fait d’être puni comme un pauvre…*

Sur ces pensées elle appuya sur l’icône d’envoi de son message. Elle disait à Timotée que ses cours étaient finis et lui demandait si il était libre pour aller faire un tour ensemble avant de rentrer. Elle n’ajouta rien de trop mielleux. Heureusement pour elle, elle n’était pas du genre à rabâcher 100 fois « je t’aime » dans un message ou à donner des surnoms stupides ou à mettre des smileys partout. Puis ils n’en étaient pas là. Elle finit par un simple « je pense à toi ». Elle referma son portable et s’apprêtait à le ranger quand IL apparut au coin du couloir…

~

IL aurait très bien pu être le fameux Timotee Ryan, réputé pour être l’un des petits génies riches de l’école. Mais non, le IL était présentement un jeune homme n’ayant rien à voir avec Timotee ou encore Shamandalie, du moins à première vue. Élève en se-conde dans l’Académie, il n’avait strictement rien à faire à cet étage, mise à part peut être : parler à un professeur. Enfin, cette motivation aurait été bien trop sérieuse pour Shin Harukaze. Même si ses notes restaient correctes, il n’avait pas la réputation d’un

étudiant studieux. D’ailleurs, il avait attendu la sortie de l’adulte avant de pénétrer dans la salle de classe après avoir guet-

ter discrètement qui en sortait, et surtout, qui restait.

*Parfait, elle est seule…*, pensa-t-il- comme un gamin préparant un mauvais coup.

Avec nonchalance, le jeune garçon repoussa les cheveux couleur ébène, qui lui tombaient devant les yeux, en les peignant de ses doigts. L’inconvénient d’une coiffure dégradée se situait dans les mèches

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rebelles manquant de cacher son regard purement hostile envers la jeune fille. Ses yeux d’un rubis flamboyant marquaient souvent l’es-prit de ceux qu’il croisait, voire leurs faisaient peur. Il s’avança vers sa cible jusqu’à placer un mètre d’une distance raisonnable entre eux. Sa main et ses doigts fins se posèrent sur une hanche dans une pose qui devait lui donner un air sûr de lui. Emotion dont le jeune garçon était en réalité totalement dépourvue derrière son masque arrogant posé sur le visage. En effet, son cœur tambourinait désagréablement dans sa poitrine tandis qu’il fixait Shamandalie.

« Tu ferais mieux de laisser tomber pour Timotee. Quelqu’un comme toi n’es pas fait pour lui.» parvient-il à dire d’un ton sec, en fronçant ses sourcils joliment dessinés mais curieusement fins pour un garçon.

On pouvait bien se demander : « Mais diable pourquoi se mêlait-il des relations entre deux autres élèves ?! ». À vrai dire, le jeune homme lui-même n’était pas certain d’en connaître la raison. Depuis quelques temps, il avait remarqué les regards doux entre Shamanda-lie et Timotee, accompagné d’un sourire déconcertant sur les lèvres de ce dernier. Visiblement, celui qui se trouvait être son président de club semblait amoureux. Une idée laissant un goût trop étrange sur la langue de Shin pour qu’il puisse l’accepter. Depuis, il ressentait un pincement au cœur à chaque fois que le « couple » se croisait sous ses yeux. Aucune relation officielle ne les liait encore, et le fauteur de troubles était bien décidé à faire son possible que pour cela ne soit jamais le cas.

~

Elle le vit s’approcher, l’air sur de lui, ses yeux rouges brillants d’une lueur qui en disait long sur ses sentiments pour Sham… Elle le connaissait de réputation seulement mais ce que l’on disait de lui n’avait rien de compliments : élèves moyen, comportement à pro-blème, il avait eu des démêlés avec d’autres élèves… Mais surtout,

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elle ne le connaissait pas, ne lui avait jamais parlé et n’avait rien à voir de près ou de loin avec lui. Le fait d’être seule dans le couloir avec lui ne lui présageait rien de bon. Il avait un comportement plus qu’hos-tile à son égard et ce face à face risquait d’être ex-plosif… et elle ne se trompait pas.

« Pardon ?... Quelqu’un comme moi ? Mais tu te prends pour qui? Ce qui se passe entre Timotee et moi ça ne te regarde pas !»

Elle sentait le rouge lui monter aux joues. Il se prenait pour qui ce garçon ? Il envahissait son espace personnel, se mêlait de sa vie privée et la détestait pour… Pour quoi d’ailleurs ?... Elle eut une il-lumination ! Impossible, ce garçon était jaloux ! Jaloux d’elle, ça ex-pliquait ses réactions à son encontre concernant Timotee. Ses yeux s’agrandirent sous le choc !

« Tu es jaloux… C’est pour ça que tu es si odieux avec moi !!!! Ah, c’est de la jalousie ! »

Elle fut prise d’un fou rire incontrôlable durant quelques secondes ! C’était trop ! Mais d’un coup ce garçon ne l’impressionnait plus tel-lement… Elle se demanda ce qu’il pourrait bien dire. Vue ce qu’elle savait de lui, il ne laisserait pas tomber. Mais elle non plus ! Elle en avait assez de devoir subir les assauts des gamins de riches qui la considérait comme une impropre parce qu’elle n’avait ni sang bleu, ni vieille fortune ! Timotee et elle étaient amoureux, bien que cela tienne du miracle compte tenu du caractère du jeune homme, mais c’était le cas et il lui avait promis de lui faire confiance, donc elle ne se laisse-rait pas faire par cette andouille ! Mais elle gardait dans un coin le fait de parler de ce garçon a Timotee, il savait peut-être quelque chose.

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~

Shin toisait la jeune fille d’un air hostile, attardant son regard dans ses cheveux d’or roux aux reflets écarlates. Elle était plutôt jolie avec ses grands yeux noisette. Forcément, sinon Timotee Ryan ne l’aurait jamais regardé d’une façon aussi agaçante. Parvenus à la pointe de sa chevelure, son attention descendit le long des courbes de Shamandalie. Mince, son corps ne possédait pas les formes pulpeuses d’une femme sexy mais restait tout de même agréable à observer. En se fiant uniquement à son physique, oui, le garçon

aurait pu comprendre l’inclination de son président de club. Cepen-dant…

« Tu ne sais vraiment pas respecter ceux qui te sont supérieurs. Je suppose que je ne devrais pas m’en étonner. Très bien, je vais être plus clair : cesse de tourner autour de Timotee, paysanne ! »

Le jeune homme adoptait un air faussement blasé, avant de croiser les bras. Il venait de prononcer le mot « paysanne » comme si cela avait été une des plus odieuses insultes au monde. Shin semblait s’at-tendre à voir la jeune fille capituler. Une attitude terriblement naïve. À moins que le garçon, ne connaisse pas véritablement la raison le poussant agir ainsi. Réputé pour sa mesquinerie, il n’hésitait pas à blesser ses camarades pourtant cela n’était que très rarement son but. Que cherchait-il alors en affrontant Shamandalie ? Celle-ci sembla soudain trouver une réponse à ses motivations. Toutefois, Shin ne s’attendait absolument pas à un tel dénouement, si bien que la surpri-se s’installa sur son visage, chassant toute autre émotion. Il paraissait alors beaucoup plus jeune, tandis que l’on pouvait lire sur son visage le chemin que prenaient ses pensées. Avait-elle raison ? Était-il véri-tablement jaloux ? Cela expliquait-il son comportement envers une inconnue ? Le rire de la jeune fille l’empêchait de pousser plus loin

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ses réflexions. Il avait la curieuse impression qu’elle se moquait de lui. Et il n’aimait pas ça. Ses joues rougirent alors d’embarras et ses poings se serrèrent.

« Tu te surestimes, paysanne. Tu n’as pas ce qu’il faut pour me rendre jaloux de Timotee. » articula-t-il d’un ton boudeur, en jetant un bref regard à la poitrine de la jeune fille.

~

Ce petit gosse de riche commençait à lui courir sur les nerfs avec son air supérieur et son hostilité affichée. Non seulement il l’insultait, si tant est que «paysanne» soit une insulte, mais en plus il la dé-taillait de haut en bas, sans se gêner! Il avait des idées rétrogrades sur les classes sociales visible-ment!! Sans compter qu’il ne comprenait rien de ce qu’elle disait visiblement!! Sa réflexion sur la jalou-sie du jeune homme avait embarrassé ce dernier, il en était devenue rouge de colère, ou de honte elle ne savait pas. Elle sourit de plus belle en entendant sa réponse. La croyait-il aussi va-niteuse et imbu d’elle même? Visiblement, il avait du mal à admettre que tout le monde ne soit pas comme lui...

«Je n’ai jamais dit que tu étais jaloux... de Timotée... Je dirais plutôt que tu es jaloux... De moi! C’est pour ça que tu es si hostile avec moi...»

Elle s’adossa au mur du couloir, détendue, les bras croisés. Elle ne le craignait pas, des gamins comme lui l’école en regorgeait et elle les avait apprivoisé ou ignoré simplement. Ils n’étaient pas les plus à craindre... Certains élèves étaient réellement dangereux! Mais visi-blement pas lui... Elle ne devait pas céder!

«De deux chose, l’une: Tim n’appartient à personne et il prend

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ses décisions seul, comme un grand garçon... Deux: lui et moi, ça ne te regarde pas... Mais si tu as un truc à dire, je pense que Tim serait ravi que tu lui dises, puisque tu à l’air de penser qu’il a be-soin de toi pur réfléchir... Le connaissant... Il va adorer...»

Elle connaissait Tim... Et elle savait qu’il détesterait qu’un garçon lui parle comme ça de ses décisions. Surtout que...

«Au fait... Comment tu connais Tim?...»

~

Shin se mouvait au rythme du swing de la mélo-die de Moanin d’Arts Bakley1. Alors qu’il s’attendait à une capitulation dans les règles, la demoiselle ne le laissa même pas apercevoir le drapeau blanc. Du coup, le jeune homme aux joues encore rouges se demandait ce qu’il devait faire face à cette présomp-tueuse jeune femme. Il fut d’autant plus déstabilisé quand il comprit s’être trompé sur le sens des mots de Shamandalie. Alors, d’écarlate, son visage se mit

à pâlir graduellement, tandis qu’il tentait de saisir toutes les implica-tions de la réponse portée à ses oreilles.

Soupirant d’un air blasé, il vint se frotter l’arrière du crâne d’une main vive, ce qui ne manqua pas d’ébouriffer ses cheveux.

«Je suis désolé, j’avais mal compris ce que tu voulais dire….» commença t-il d’un ton curieusement sincère.

Puis, le garçon s’approcha de la jeune femme, adossée au mur du couloir et visiblement détendue. Usant de plus force que nécessaire, Shin attrapa l’un de ses poignets et plongea son regard de la couleur

1 (Ah ! Non ! ça c’était le narrateur…)

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du rubis dans celui de Shamandalie.

« Je ne suis pas gay», dit-il très sérieusement, «et je ne prétends posséder personne, moi.»

Desserrant sa prise, le jeune garçon s’écarta légèrement mais resta assez près pour qu’elle puisse l’entendre murmurer.

« Timotee n’a pas la réputation d’être un cœur tendre. Cepen-dant, c’est un excellent élève, particulièrement doué pour faire semblant quand le devoir le lui impose. Comment peux-tu être certaine qu’il ne t’utilise pas pour améliorer son image ?»

La lâchant complètement, Shin s’éloigna encore d’un pas, une ombre fugace de douleur passa sur son visage tandis qu’il répondait :

« Tu n’as pas envie de savoir….» avant d’adopter de nouveau un air dur «Tu ferais mieux de le laisser tomber, il n’est pas pour toi»

~

Sham ne supportait pas ce garçon... Elle sentait que son animosité envers elle la poussait à le haïr, lui. Elle ne se sentait pas menacé mais elle ne vou-lait pas lui laisser le loisir d’avoir le dernier mot! Elle le vit pâlir de plus en plus. Il avait compris... Enfin! Et il avait l’air presque embarrassé de ne pas l’avoir comprise plus tôt... Ce garçon était de plus en plus étrange, il était agressif sans raison et d’un coup devenait presque sincère dans son embarras... Soudain elle le vit s’approcher d’elle et lui saisir le poignet dans un étau qui surprit Sham. Il était mince mais pas dénué de force...

«Tu es drôlement jaloux en tout cas... Et je ne possède pas Timoté,

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il n’appartient à personne, il est avec moi de son plein grès... Mais ça te tue qu’il m’ait choisit moi...»

Elle le savait, elle le sentait... Il ne comprenait pas! Et elle ne vou-lait pas lui faire comprendre ce qui se passait entre elle et Timoté. Il semblait presque souffrir de ne plus voir le jeune homme comme un garçon gâté et froid... Mais tant pis pour lui! Les mots qu’il prononça ensuite devait rester dans sa mémoire... Elle le trouva si pitoyable d’utiliser ça comme attaque...

«Parce que sortir avec une paysanne améliore son image?... Mau-vaise stratégie, tu ne crois pas?... Et la réputation, c’est seulement des mots... Ce que les gens disent quand ils ne te connaissent pas... Et aucun devoir ne le lie à moi... Tu as perdu!»

Elle s’éloigna un peu, replaçant derrière son oreille une mèche re-belle. Elle l’entendit lui dire de laisser tomber Timoté... Il ne manquait pas de culot! Elle se retourna et se dirigea d’un pas plein de rage vers son rendez vous avec son âme soeur. Cette pensé, ajouté à la situa-tion et à la discussion qu’elle venait d’avoir la fit partir d’un éclat de rire...

~

Shin serrait le poignet de la jeune fille comme si ce contact physique pouvait lui faire adopter son point de vue. Shamandalie semblait bien décidée à n’en fait qu’à sa tête, et le garçon commençait à croire que rien ne lui ferait changer d’avis. Une partie de lui avait envie de céder à la violence. D’ailleurs, son regard prit une la nuance sombre et inquiétante. Ne quittant plus sa proie, il cachait à peine sa tentation à choi-sir un recours bien plus primaire. Eh oui, si Shin pa-

raissait mince et délicat comparé à la majorité de ses camarades masculins il n’en restait pas moins un jeune homme en

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pleine croissance. Pire encore, son père issu d’une famille de yakuza ne l’avait pas vraiment habitué à retenir ses pulsions.

« Je ne suis pas jaloux… Et je n’ai aucune envie de posséder Timo-tée. Ce gars serait incapable d’avoir assez confiance en quelqu’un pour se laisser aller. Et surtout, je le hais ! » répondit-il d’un ton sec proche du grondement.

Frustré de ne pas parvenir à ses fins, le jeune homme désirait ter-riblement la faire souffrir. Mais Shamandalie était une femme, une paysanne certes, mais une femme. Ses principes lui interdisaient de la blesser physiquement, Shin desserra son étreinte avant de lancer une attaque verbale. Les mots seraient les seules armes qu’il se per-mettrait d’utiliser. Toutefois, sa proie ne laissa pas faire, cette fois-ci encore. Sans qu’il ne pu la contenir, la surprise apparut sur ses traits, cédant petit à petit la place à un sourire ravi. Cette réaction totalement incongrue éclaira son visage, comme celui d’un enfant recevant un beau cadeau le jour de noël. Seulement cette satisfaction irradiant d’innocence donnait l’impression qu’on avait soudain échangé le jeu-ne homme avec son jumeau angélique. Un changement assez flippant. Quand il reprit la parole, ce fut avec une sincérité déconcertante.

« Effectivement, ça me tue de le voir avec toi, dit-il alors en re-trouvant son sérieux, il est sûr que sortir avec une paysanne n’est pas le meilleur des choix. Mais de toute façon, je ne lui ai jamais reconnu l’intelligence que tout le monde semble lui prêter… En fait, en affichant sa soi-disant affection envers toi, cela le fait pa-raitre plus humain aux yeux des autres Lions. Plus facile de grim-per les échelons si ses pairs pensent qu’il cache un cœur tendre sous sa carapace frigide…. Une romance compliquée entre deux amoureux issus de classes différentes ne manquera pas d’atten-drir les cœurs. »

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Shin observa attentivement sa proie replacer une mèche de ses che-veux derrière son oreille. Shamandalie préféra mettre fin à la conver-sation plutôt que d’affronter sa dernière réplique. Le jeune homme la laissa partir, sans pour autant la quitter du regard. À vrai dire, il y était peut être allé un peu fort.

« Je ne m’avoue pas vaincu…paysanne » murmura-t-il doucement pour lui-même.

* Cette fille a beau être de basse extraction, visiblement elle n’en est pas moins intelligente.* se dit-il avec un sourire, visiblement im-patient d’assister au prochain round.

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