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PREMIER MINISTERE -=-=-=-=-= CABINET -=-=-=-=--= COMITE AD HOC DE REFLEXION SUR L’UNIVERSITE DU BURKINA FASO BURKINA FASO Unité - Progrès - Justice L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU BURKINA FASO : DIAGNOSTIC, DEFIS ET NORMALISATION DE Ses INSTITUTIONS Auteur du rapport : Comité Ad hoc de Réflexion (CAR) sur l’Université burkinabè Coordonnateur : Pr Alfred S. TRAORE, Ancien Recteur d’Université, Ancien Chancelier – Président d’Université ; Membres : Pr Laya SAWADOGO, Ancien Ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique ; Pr Karifa BAYO, Président de l’Université Ouaga II ; Pr Père Jacques SIMPORE, Recteur de l’Université Saint Thomas d’Aquin (Ouagadougou) ; Pr Filiga Michel SAWADOGO, Ancien Recteur d’Université ; Pr Joseph PARE, Ancien Président d’Université, Ancien Ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique ; Pr Georges SAWADOGO, Vice-Président de l’Université de Koudougou (UK) Pr Georges Anicet OUEDRAOGO, Président de l’Université Polytechnique de Bobo- Dioulasso (UPB) ; Dr Poussi SAWADOGO, Docteur, Conseiller Spécial du Premier Ministre. Secrétariat d’appui au CAR Pr Nicolas BARRO, Professeur Titulaire, Université de Ouagadougou Pr Aly SAVADOGO, Maître de Conférences, Université de Ouagadougou Dr Justin OUORO, Maître Assistant, Université de Ouagadougou Dr Serge B. BAYALA, Assistant, Université de Ouaga II Secrétariat : Madame Claudine YONLI, Secrétaire de Direction Septembre 2012

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Page 1: L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU BURKINA FASO … · S3: Semestre 3 S4: ... Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. ... La situation des services chargés des problèmes sociaux

PREMIER MINISTERE

-=-=-=-=-=

CABINET

-=-=-=-=--=

COMITE AD HOC DE REFLEXION SUR

L’UNIVERSITE DU BURKINA FASO

BURKINA FASO

Unité - Progrès - Justice

L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU BURKINA FASO :

DIAGNOSTIC, DEFIS ET NORMALISATION

DE Ses INSTITUTIONS

Auteur du rapport : Comité Ad hoc de Réflexion (CAR) sur l’Université burkinabè Coordonnateur : Pr Alfred S. TRAORE , Ancien Recteur d’Université, Ancien Chancelier – Président d’Université ; Membres : Pr Laya SAWADOGO, Ancien Ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de

la Recherche scientifique ; Pr Karifa BAYO , Président de l’Université Ouaga II ; Pr Père Jacques SIMPORE, Recteur de l’Université Saint Thomas d’Aquin (Ouagadougou) ; Pr Filiga Michel SAWADOGO , Ancien Recteur d’Université ; Pr Joseph PARE, Ancien Président d’Université, Ancien Ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique ; Pr Georges SAWADOGO, Vice-Président de l’Université de Koudougou (UK) Pr Georges Anicet OUEDRAOGO, Président de l’Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB) ; Dr Poussi SAWADOGO, Docteur, Conseiller Spécial du Premier Ministre.

Secrétariat d’appui au CAR Pr Nicolas BARRO, Professeur Titulaire, Université de Ouagadougou Pr Aly SAVADOGO , Maître de Conférences, Université de Ouagadougou Dr Justin OUORO, Maître Assistant, Université de Ouagadougou Dr Serge B. BAYALA, Assistant, Université de Ouaga II

Secrétariat : Madame Claudine YONLI, Secrétaire de Direction Septembre 2012

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ATOS : Administratif, Technique, Ouvriers et de Soutien

AUF : Agence Universitaire de la Francophonie

BG4 : Biologie Géologie 4ème année

CAMES : Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur

CAR : Comité Ad Hoc de Réflexion sur l’université burkinabè

CB4 : Chimie-Biologie 4ème année

CEDEAO : Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest

DA : Directeur Adjoint

ECTS : European Credit Transfer System

ENS : Ecole Normale Supérieure

ESI : Ecole Supérieure d’Informatique

ESR : Enseignement Supérieur et la Recherche

FAD : Formation à distance

IBAM: Institut burkinabè des Arts et Métiers

IDR: Institut du Développement Rural

IES: Institutions d’Enseignement Supérieur

IGEDD: Institut du Génie de l’Environnement et du Développement Durable

INSSA: Institut Supérieur des Sciences de la Santé

IPERMIC: Institut Panafricain d’Etudes et de Recherche sur les Médias, l’Information et

la Communication

ISEA: Institut des Sciences Exactes et Appliquées

ISNV: Institut des Sciences de la Nature et de la Vie

ISSP: Institut Supérieur des Sciences de la Population

IUT: Institut Universitaire de Technologie

L: Licence

LAC: Lettres, Arts et Communication

LMD: Licence-Master-Doctorat

LSH: Lettres et Sciences Humaines

MIDA : Migration pour le Développement en Afrique

MPA: Maths Physique Appliqués

OIM : Organisation Internationale des Migrations

REESAO: Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest

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SA-CAR : Secrétariat d’Appui au Comité Ad hoc de Réflexion sur l’université burkinabè

S1: Semestre 1

S2: Semestre 2

S3: Semestre 3

S4: Semestre 4

S5: Semestre 5

SDS: Sciences de la Santé

SEA: Sciences Exactes et Appliquées

SEG: Sciences Economiques et de Gestion

SH: Sciences Humaines

SJP: Sciences Juridiques et Politiques

ST: Sciences et Technologies

SVT: Sciences de la Vie et de la Terre

TIC: Technologies de l’Information et de la Communication

UEMOA: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine.

UFR: Unité de Formation et de Recherche

UK: Université de Koudougou

UO: Université de Ouagadougou

UO.II: Université Ouaga II

UPB: Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso

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Liste des tableaux Tableau 1: Classement des pays de l’UEMOA selon l’Indice de Développement Humain et ses composants (IDH) .................................................................................................................... 20

Tableau 2: Les régions regroupant les Institutions d’enseignement supérieur au Burkina Faso .................................................................................................................................................. 25

Tableau 3: Effectifs cumulés des étudiants de l’université de Koudougou .............................. 40

Tableau 4: Organisation de l’année 2011-2012 ...................................................................... 44

Tableau 5: Organisation de l’année 2011-2012 ...................................................................... 45

Tableau 6: Organisation de l’année 2011-2012 ...................................................................... 45

Tableau 7: Dates probables de la rentrée 2012 – 2013 ........................................................... 46

Tableau 8: Evolution comparée des effectifs étudiants, enseignants permanents et enseignants vacataires ................................................................................................................................. 47

Tableau 9: Evolution du budget de l’Université Polytechnique de bobo au cours de 5 dernières années ....................................................................................................................... 49

Tableau 10: Les offres de formations à l’Université Ouaga II ................................................ 51

Tableau 11: Répartitions des enseignants titulaires par grade à l’UOII ................................. 52

Tableau 12 : Répartitions des assistants et des enseignants à temps plein (ETP) .................. 52 Tableau 13: Evolution du financement de l’UO II entre 2009-2011 ....................................... 53

Tableau 14: Evolution du financement de l’UO II entre 2009-2011(suite) ............................. 53

Tableau 15 : Les Forces, les Faiblesses, les Menaces et les Opportunités de l’UO II ........... 54 Tableau 16 : Proposition de calendrier ................................................................................... 58

Tableau 17: Proposition de calendrier .................................................................................... 58

Tableau 18: Proposition de calendrier .................................................................................... 59

Tableau 19: Tableau du ratio étudiants/enseignant dans les institutions d’enseignement supérieur publiques du Burkina Faso en 2008-2009 ............................................................... 61

Tableau 20 : Effectif des étudiants ........................................................................................... 61

Tableau 21: Répartition des étudiants burkinabè dans les grands champs de formation : cas de l’Université de Ouagadougou ............................................................................................. 62

Tableau 22: Récapitulatif des volumes horaires sur l’ensemble de l’université en 2007 ........ 63

Tableau 23 : Au niveau de l’U.F.R. LAC (suite) ...................................................................... 63

Tableau 24 : Au niveau de l’U.F.R. S.D.S. .............................................................................. 64

Tableau 25 : Au niveau de l’U.F.R. S.E.A. (suite) ................................................................... 64

Tableau 26 : Au niveau de l’U.F.R. S.H. ................................................................................. 65

Tableau 27 : Au niveau de l’U.F.R. S.V.T. (suite) ................................................................... 66

Tableau 28 : Au niveau de l’IBAM (suite) ............................................................................... 66

Tableau 29 : Au niveau de l’I.S.P.P. (suite) ............................................................................. 67

Tableau 30 : Leurs capacités en nombre de places correspondant au nombre de chaises qui peuvent y être disposées sont les suivantes : ............................................................................ 68

Tableau 31 : Récapitulatif général de la capacité d’accueil ................................................... 68

Tableau 32 : Financement annuel de l’enseignement supérieur public .................................. 69

Tableau 33 : Programmes 2011/2012 ...................................................................................... 74

Tableau 34 : Récapitulatif des besoins en infrastructures d’accueil du C-UP ........................ 78 Tableau 35 : Récapitulatif des besoins en équipements d’accueil du C-UP ........................... 79

Tableau 36 : Besoins annuels en équipements techniques ....................................................... 80

Tableau 37 : Coût dans les 5 prochaines années ..................................................................... 81

Tableau 38 : Difficultés particulières et propositions ............................................................. 86

Tableau 39 : Les solutions préconisées peuvent se résumer comme suit : .............................. 95

Tableau 40 : L'évolution des effectifs d'étudiants totaux de l'ES privé (2006-2007 à 2010-2011) ......................................................................................................................................... 98

Tableau 41 : Les infrastructures et les équipements .............................................................. 124

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Tableau 42 : Evolution des effectifs d’étudiants de 2012 à 2013 .......................................... 126

Tableau 43 : Part des structures de l’Enseignement supérieur dans le budget total alloué à l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique .................................................... 128

Tableau 44 : Le financement .................................................................................................. 129

Tableau 45 : Evolution des dépenses des universités publiques et des œuvres universitaires du Burkina Faso .......................................................................................................................... 130

Tableau 46 : Evolution des dépenses des universités publiques et des œuvres universitaires du Burkina Faso .......................................................................................................................... 130

Tableau 47 : Les estimations prévisionnelles des IES et des structures de gestion des questions sociales ................................................................................................................... 132

Tableau 48 : Simulation des gains d’investisseurs ................................................................ 136

Tableau 49 : Simulation des recettes par une hausse des frais d’inscription sur trois ans ... 137 Tableau 50 : Répartition des Sources de financement ........................................................... 139

Tableau 51 : Les propositions sur les indemnités de fonctions ou de responsabilités des responsables dans les IES ...................................................................................................... 156

Tableau 52 : Proposition de grilles salariales (ASSISTANT) ................................................ 162

Tableau 53 : Proposition de grilles salariales (ASSISTANT), suite ...................................... 162

Tableau 54 : Proposition de grilles salariales (MAITRE-ASSISTANT) ................................ 163

Tableau 55 : Proposition de grilles salariales (MAITRE-ASSISTANT), suite ....................... 164 Tableau 56 : Proposition de grilles salariales (MAITRE DE CONFERENCES) .................. 164 Tableau 57 : Proposition de grilles salariales (PROFESSEUR TITULAIRE) ...................... 166 Tableau 58 : Les propositions sur les indemnités académique, pédagogiques et primes divers dans les IES ............................................................................................................................ 166

Tableau 59 : Synthèse des actions à entreprendre pour une mise en œuvre efficiente des mesures suggérées .................................................................................................................. 167

Tableau 60 : Synthèse des actions à entreprendre pour une mise en œuvre ......................... 171

Tableau 61: Synthèse des actions à entreprendre pour une mise en œuvre des suggestions 173

Tableau 62 : Action pour l’amélioration de la gouvernance ................................................. 182

Tableau 63 : Actions pour l’amélioration de la qualité ......................................................... 184

Tableau 64 : Développement des infrastructures et des équipements ................................... 186

Tableau 65 : Propositions pour l’intégration des TIC dans les I’IES ................................... 187

Tableau 66 : Actions à entreprendre pour relever le défi LMD ............................................ 188

Tableau 67 : Les actions à entreprendre pour une recherche plus visible ............................ 199

Tableau 68 : Les actions à entreprendre pour une coopération plus fructueuse .................. 201

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SOMMAIRE

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ..................................... 2

Liste des tableaux ................................................................................. 4

Avant-propos : brève présentation des termes de références

proposés au Comité Ad hoc de Réflexion (CAR) sur l’Université

burkinabè ............................................................................................ 12

1. Composition du comité .................................................................................... 12

2. La mission du CAR .......................................................................................... 12

3. La méthodologie de travail ............................................................................. 13

4. La démarche suivie par le CAR ..................................................................... 14

INTRODUCTION GENERALE ...................................................... 16

I. CONTEXTE SOCIOECONOMIQUE ET POLITIQUE ET

PLACE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU BURKINA

FASO ................................................................................................... 18

I.1. Le contexte socioéconomique ....................................................... 18

I.2. Le contexte politique ..................................................................... 20

I.3. La place de l’enseignement supérieur dans le système ................. 22

éducatif au Burkina Faso ..................................................................... 22

I.4. Les institutions d’enseignement supérieur (IES) au Burkina Faso

....................................................................................................................... 24

I.4.1. Les institutions d’enseignement supérieur publiques ................................ 25

I.4.2. Les Institutions d’enseignement supérieur privées .................... 26

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7

II. DIAGNOSTIC DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE

LA RECHERCHE UNIVERSITAIRE AU BURKINA FASO .... 27

II.1. Présentation synthétique et analyse de la situation ..................... 27

de l’enseignement supérieur et de la recherche universitaire .............. 27

au Burkina Faso ................................................................................... 27

II.1.1. L’évolution de l’enseignement supérieur au Burkina Faso et les réformes

27

II.1.2. La situation de l’Université de Koudougou (UK) .................................... 32

II.1.4. La situation de l’Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB)... 47

II.1.5. La situation de l’Université de Ouaga II .................................................. 50

II.1.6. La situation de l’Université de Ouagadougou (UO) et des centres

universitaires (CU) rattachés (CUPF, CUO, CUD) ............................................ 60

II.1.7. L’Institut des Sciences .............................................................................. 82

II.1.8. La situation des services chargés des problèmes sociaux des étudiants . 84

II.1.9. La situation de l'enseignement supérieur privé ........................................ 97

II.2. Synthèse des résultats et propositions obtenus de la consultation

des institutions de l’Etat et des composantes de la société civile (OSC) . 101

II.2.3. Gouvernance administrative et institutionnelle ..................................... 101

II.2.2. Gouvernance académique et pédagogique ............................................. 104

II.2.3. Gouvernance financière ........................................................................ 106

II.2.4. Gouvernance sociale et économique ...................................................... 107

II.2.5. Les écoles doctorales et la recherche ..................................................... 109

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8

III. LES PRINCIPAUX DEFIS DE l’ENSEIGNEMENT

SUPERIEUR AU BURKINA FASO .............................................. 113

III.1. Le défi de l’hostilité de l’environnement socio-économique

114

L’enseignement supérieur du Burkina Faso, à l’instar de celui des

autres pays de la sous-région, affronte de multiples défis sur le plan

sociopolitique. Ces défis sont engendrés : .................................................. 114

III.2. Le défi de la modernisation de la gouvernance .............. 115

III.2.1. L’élection ou la nomination des premiers responsables ....................... 116

III.2.2. Le leadership des premiers responsables ............................................. 116

III.2.3. La communication ................................................................................. 117

III.2.4. Les conditions administratives de travail ............................................. 117

III.2.5. Les organes de gestion démocratique ................................................... 118

III.2.6. La hiérarchie administrative ................................................................. 119

III.2.7. La discipline et les sanctions ................................................................. 119

III.2.8. Le dialogue social ................................................................................. 120

III.2.9. Le suivi statistique et les plans stratégiques de développement ........... 120

des universités ................................................................................................... 120

III.2.10. L’Ouverture des académies de régions ............................................... 121

III.2.11. Le renforcement de la qualité pour un enseignement supérieur

durable 122

III.3. Le défi de l’insuffisance des infrastructures et des

équipements 123

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9

III.4. Le défi de la gestion des flux d’étudiants à croissance

exponentielle 125

III.5. Le défi de l’insuffisance et de la mauvaise répartition du

financement face à l’ampleur des besoins .............................................. 128

III.5.1. L’évolution du budget de l’Etat consacré au MESS ............................. 129

III.5.2. Les besoins de financement des IES du Burkina Faso pour les cinq

prochaines années. ............................................................................................ 131

III.6. Le défi de la réforme LMD ....................................................... 139

III.6.1. Le processus de Bologne ....................................................................... 139

III.6.2. Les objectifs ........................................................................................... 140

III.6.3. Les compétences visées en LMD ........................................................... 141

III.6.4. Les caractéristiques du LMD ................................................................ 142

III.6.5. Le LMD dans les espaces UEMOA et REESAO ................................... 147

III.7. Le défi des technologies de l’information et de la

communication (TIC) ............................................................................... 152

III.8. Le défi de l’amélioration des conditions de travail et de la

revalorisation des salaires des enseignants et des autres catégories de

personnels 154

III.8.1. Les enseignants-chercheurs .................................................................. 154

III.8.2. Les ATOS ............................................................................................... 170

III.9. Le défi du financement des études et de l’amélioration des

conditions sociales des étudiants .............................................................. 172

III.9.1. Au niveau du CENOU ........................................................................... 172

III.9.2. Au niveau du CIOSPB ........................................................................... 173

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10

III.9.3. Au niveau du FONER ............................................................................ 173

III.10. Le défi de la réorganisation de la recherche ........................... 175

à travers la réorganisation des laboratoires et des écoles doctorales 175

III.11. Le défi de l’assurance-qualité dans les institutions

d’enseignement supérieur publiques et privées .......................................... 176

III.12. Le défi de la dépolitisation des campus, du respect de .......... 177

la discipline, de la déontologie et de l’éthique .................................. 177

IV. PROPOSITION D’UN PLAN D’ACTIONS POUR UN

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR PERTINENT ET DE

QUALITE AU BURKINA FASO .................................................. 179

IV.1. Vision et Missions de l’enseignement au Burkina Faso .... 179

IV.1.1. La vision ................................................................................................ 179

IV.1.2. Les missions de l’ES au Burkina Faso .................................................. 180

IV.2. Axes stratégiques à renforcer .............................................. 181

V.2.1. Axe stratégique 1: Amélioration de la gouvernance ............................. 182

IV.2.2. Axe stratégique 2 :Amélioration de la qualité et des offres de formation

183

IV.2.3. Axe stratégique 3: Développement des infrastructures et des

équipements ...................................................................................................... 186

IV.2.4. Axe stratégique 4: Intégration des facilités des TIC dans les IES .... 187

IV.2.5. Axe stratégique 5: Adaptation de la mise en œuvre de la réforme LMD à

la réalité du Burkina Faso ................................................................................ 188

IV.2.6. Axe stratégique 6: Développement et valorisation de la recherche et de

l’innovation dans les IES du Burkina Faso....................................................... 198

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11

IV.2.7. Axe Stratégique 7: Renforcement de la coopération entre les IES du

Burkina Faso et les partenaires internationaux ............................................... 201

CONCLUSION GENERALE ......................................................... 203

BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES ................................................ 206

Documents de politique nationale, textes juridiques et rapports ....... 206

Ouvrages ............................................................................................ 209

ANNEXES ........................................................................................ 210

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Avant-propos : brève présentation des termes de références proposés au Comité Ad hoc de Réflexion (CAR) sur l’Université burkinabè 1. Composition du comité

Par Arrêté N° 2012-020/PM/SG/ du 21 juin 2012, Son Excellence Monsieur le Premier

Ministre a mis en place un comité ad hoc de réflexion (CAR), chargé d’élaborer des

propositions à lui soumettre dans le cadre d’une recherche de solutions efficaces, pertinentes

et durables au bénéfice de notre système éducatif et plus spécifiquement de notre

enseignement supérieur qui, nous le constatons tous, connaît d’énormes difficultés en ce

moment. Voici ci-dessous la liste des membres du CAR.

Coordonnateur: Pr Alfred S. TRAORE, Ancien Recteur d’Université, Ancien Chancelier – Président d’Université ; Membres : Pr Laya SAWADOGO, Ancien Ministre des Enseignements secondaire, supérieur et

de la Recherche scientifique ; Pr Karifa BAYO , Président de l’Université Ouaga II ; Pr Père Jacques SIMPORE, Recteur de l’Université Saint Thomas d’Aquin (Ouagadougou) ; Pr Filiga Michel SAWADOGO , Ancien Recteur d’Université ; Pr Joseph PARE, Ancien Président d’Université, Ancien Ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique ; Pr Georges SAWADOGO, Vice-Président de l’Université de Koudougou (UK) Pr Georges Anicet OUEDRAOGO, Président de l’Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB) ; Dr Poussi SAWADOGO, Docteur, Conseiller Spécial du Premier Ministre.

Secrétariat d’appui au CAR (SA-CAR) : Pr Nicolas BARRO, Professeur Titulaire, Université de Ouagadougou Pr Aly SAVADOGO , Maître de Conférences, Université de Ouagadougou Dr Justin OUORO, Maître Assistant, Université de Ouagadougou Dr Serge B. BAYALA, Assistant, Université de Ouaga II

Secrétariat : Madame Claudine YONLI, Secrétaire de Direction

2. La mission du CAR L’objectif général du travail du CAR est de permettre à notre enseignement supérieur de

répondre à trois principaux défis :

- défi de la qualité et de la pertinence ;

- défi de l'employabilité des jeunes ;

- défi de son rayonnement et de sa compétitivité au niveau international.

Pour y parvenir, le CAR a eu pour missions de :

- faire des propositions, garantissant le fonctionnement normal et régulier des

universités du Burkina Faso à travers :

- identifier les problèmes qui entravent le bon fonctionnement des universités,

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13

publiques comme privées ;

- proposer un plan d’actions chiffré :

* à court terme (résorption du retard sur les calendriers universitaires 2010-

2012) ;

* à moyen et à long termes : élaboration des recommandations dans la

perspective d’une solution durable aux difficultés auxquelles sont confrontées les

universités du Burkina Faso et portant principalement sur :

i) la gouvernance institutionnelle et administrative ;

ii) la gouvernance académique et pédagogique ;

iii) la gouvernance économique ;

iv) le dialogue social.

3. La méthodologie de travail Le travail du comité ad hoc de réflexion comporte trois grandes phases :

3.1. Phase de collecte de l’information.

Elle a été réalisée in situ (rencontres directes avec les acteurs), à travers les audiences

accordées aux membres du CAR et à travers la documentation disponible sur les institutions

d’enseignement supérieur (IES) du Burkina Faso. Cette phase a permis de faire le diagnostic

le plus complet possible des maux qui minent le fonctionnement des universités du Burkina

Faso : organisation, qualité, rendements, réponses aux défis du développement.

3.2. Phase d’analyse critique des éléments du diagnostic

Elle a permis la mise en évidence des principaux défis de notre système d’enseignement

supérieur mais aussi d’indiquer les opportunités à saisir pour un fonctionnement efficient des

universités du Burkina Faso.

3.3. Phase de proposition des points d’appui stratégiques à mettre en œuvre

pour la résolution des problèmes identifiés (défis majeurs)

Cette phase a permis de :

- proposer des actions à entreprendre selon un calendrier ;

- identifier les acteurs principaux de chaque action ;

- esquisser dans la mesure du possible une évaluation financière des actions.

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4. La démarche suivie par le CAR Le CAR a mis en œuvre trois méthodes de collecte de l’information en plus de

l’exploitation de la documentation disponible.

4.1. Les audiences accordées au CAR par :

- les leaders d’opinion (autorités traditionnelles, coutumières et religieuses) ;

- les institutions de la République (Assemblée nationale, Conseil Economique et

Social, Chef de file de l’opposition) ;

- les organisations de la Société Civile (OSC) ;

- le Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur.

4.2. Les questionnaires

La liste des questionnaires spécifiques adressés à l’ensemble de la communauté

universitaire et aux structures de gestion des problèmes sociaux des étudiants est donnée ci-

dessous :

- Questionnaire destiné aux premiers responsables (Présidents, Directeurs d’UFR,

écoles et instituts, chargés de mission des centres universitaires) ;

- Questionnaire destiné aux enseignants ;

- Questionnaire destiné aux syndicats d’enseignants ;

- Questionnaire destiné aux syndicats des ATOS et délégués ATOS ;

- Questionnaire destiné aux associations d’étudiants à caractère syndical et non

syndical ;

- Questionnaire destiné au CENOU ;

- Questionnaire destiné au CIOSPB ;

- Questionnaire destiné au FONER ;

- Questionnaire destiné aux parents d’élèves et d’étudiants.

Pour faciliter l’exploitation des questionnaires, le CAR a jugé nécessaire de se faire

épauler par un secrétariat d’appui de quatre (04) membres comme indiqué plus haut.

4.3. Les rencontres directes avec les acteurs internes des IES

Des missions ont été dépêchées pour rencontrer au sein de chacune des plus grandes IES du

pays (Institut des Sciences, Université de Koudougou, Université de Ouagadougou,

Université Ouaga II, Université polytechnique de Bobo-Dioulasso) les personnes ou groupes

de personnes ci-dessous :

- Le Président ;

- Le président et ses collaborateurs (Vice-présidents, SG, DAF, AC, CF, Directeurs

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d’UFR, d’Ecoles et d’Instituts, chargés de mission des centres universitaires). Chaque

responsable académique est intervenu pour exposer la situation de son service et réagir

globalement par rapport à la problématique posée ;

- Les syndicats d’enseignants ;

- Les associations d’étudiants ;

- Les syndicats et délégués des ATOS ;

- Le bureau de la Conférence des Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur

(CEPES).

L’exploitation des résultats issus de ce travail a permis de produire le rapport ci-dessous,

ayant pour titre «L’enseignement supérieur au Burkina Faso : diagnostic, défis et

normalisation de ses institutions ».

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INTRODUCTION GENERALE

Une crise structurelle ébranle actuellement les fondements de l’Université burkinabè

dans toutes ses composantes. Ses causes sont à rechercher dans le contexte économique et

sociopolitique.

Il y a la faible évolution des mentalités sur la question de l’enseignement supérieur

quant à son financement et à sa gestion. En effet, comment bénéficier d’un enseignement

supérieur de qualité dès lors qu’on n’est pas disposé soi-même à y mettre le prix ? C’est une

donnée indiscutable de nos jours : le savoir est devenu un bien (notion d’économie du savoir)

comme tous les autres. Il a un coût que la communauté nationale et les bénéficiaires se

doivent de payer sur une base de souveraineté nationale en vue d’en tirer le meilleur profit au

plan individuel et collectif, c’est-à-dire mettre en place un enseignement supérieur à même de

booster l’émergence du pays et l’épanouissement de l’Homme burkinabè.

S’il est vrai que les problèmes de l’enseignement supérieur burkinabè sont

comparables à ceux enregistrés dans les autres pays ouest-africains francophones (effets

négatifs des programmes d’ajustement structurel (PAS), adoption de la réforme LMD sans

mesures d’accompagnement, insuffisance de planification stratégique, mauvaise définition

des priorités, accroissement rapide des effectifs, etc.) il n’en demeure pas moins que certains

pays ont adopté des solutions pour y faire face avec plus ou moins de succès.

Face aux nombreuses et graves conséquences, sociales, économiques, politiques et

surtout académiques, dues à cette crise sans précédent au regard de son ampleur, les premiers

responsables de notre pays, particulièrement le Chef du Gouvernement burkinabè, ne

pouvaient rester indifférents.

Ainsi, dans la perspective de trouver une solution durable à cette crise qui perdure au

risque de gangréner l’ensemble des institutions d’enseignement supérieur et de recherche,

publiques comme privées, SEM le Premier Ministre a mis en place un Comité ad hoc de

réflexion (CAR). La mission du CAR est de formuler, sans complaisance, des propositions

concrètes, cohérentes, pertinentes, réalistes et économiquement soutenables par l’économie

burkinabè, avec l’aide des partenaires techniques et financiers du Burkina Faso. Ces

propositions doivent, sur la base de leur efficacité et de leur pertinence, contribuer à mettre

notre pays en phase avec son environnement politique et ses engagements régionaux en

matière d’enseignement supérieur (UEMOA, CEDEAO, CAMES, REESAO).

Pour mener à bien sa mission, le CAR a, pour l’essentiel, outre l’expérience notable de

ses membres, fondé ses travaux, d’une part, sur des audiences qui lui ont été accordées par

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d’éminentes personnalités de notre pays et, d’autre part, sur des questionnaires spécifiques,

adressés aux différents acteurs du monde universitaire ainsi que des entretiens directs avec ces

derniers.

Le présent rapport général, après une présentation succincte des termes de références

et de la méthodologie de travail, aborde les points suivants :

- Contexte socio-économique et politique et place de l’enseignement

supérieur au Burkina Faso ;

- Diagnostic de l’enseignement supérieur et de la recherche au Burkina

Faso ;

- Synthèse des résultats issus des enquêtes ;

- Principaux défis de l’enseignement supérieur au Burkina Faso ;

- Plan d’actions stratégique pour un enseignement supérieur de qualité ;

- Conclusion générale.

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I. CONTEXTE SOCIOECONOMIQUE ET POLITIQUE ET PLACE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU BURKINA FASO

I.1. Le contexte socioéconomique

Le Burkina Faso est un pays sahélien de 274.000 Km2. Sa température moyenne

oscille entre 30 et 35°C. Son climat sec est marqué par deux saisons d’égale durée : saison

sèche de novembre à mai et saison pluvieuse de juin à octobre. Il est situé au cœur de

l’Afrique Occidentale et fait frontière avec six pays : la Côte-d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le

Bénin (au Sud), le Mali (au Nord et à l’Ouest) et le Niger (à l’Est) (Figure 1).

Figure 1 : Carte du Burkina Faso avec ses pays limitrophes

Sa capitale politique est Ouagadougou (environ 1,6 millions d’habitants). Bobo-Dioulasso

la seconde ville du pays, (700.000 habitants) est la capitale économique. Le Burkina Faso

connaît une urbanisation rapide à l’instar de la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest. Il est

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divisé en 13 régions administratives, composées de 45 provinces. Les 45 provinces sont

divisées en quelque 350 départements administratifs (circonscriptions administratives) ou

communes (collectivités territoriales) qui en constituent le support de l’éducation. Depuis une

quinzaine d’années, le pays connaît un processus de décentralisation avec un transfert des

compétences aux collectivités territoriales (régions et communes). L’éducation est un des

secteurs qui font l’objet de transfert. Le Burkina Faso est un pays essentiellement rural dont

l’activité principale est bâtie sur :

- les céréales, les oléagineux (sésame, arachide, etc.), les tubercules ;

- les plantes maraichères et fruitières ;

- l’élevage (bovins, caprins, porcins, etc.) et la pisciculture ;

- le coton.

Il s’agit d’une agriculture fortement soumise aux aléas climatiques et pluviométriques.

Elle est peu mécanisée et bénéficie de peu de réseaux d’irrigation modernes. Le pays affiche

de plus en plus le développement d’une forte activité d’exploitation minière. Le secteur

informel, dominé par les femmes à travers l’artisanat et le commerce de détail, joue un rôle

très important dans l’économie du pays : 30 % du PIB.

Des industries agroalimentaires de transformation des matières premières, basées sur

l’élevage, la culture du coton, des fruits et légumes et des céréales, et des industries

d’exploitation des minerais d’or et de phosphates et des industries textiles en constituent les

principales bases de l’économie moderne.

Le Burkina Faso se classe parmi les pays les moins avancés de la planète. Son indice de

développement humain le classe au 176ème rang sur 182 en 2011 avec une valeur de 0,300. A

titre de comparaison, la Norvège, classée première sur la liste de l’IDH affiche un indice de

0,950.

L’espérance de vie y atteint 59,1 ans ; mais l’avènement du VIH/SIDA dont le taux de

séropositivité est officiellement ramené à environ 2 % en 2010, a eu un impact défavorable

sur ce paramètre.

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Tableau 1: Classement des pays de l’UEMOA selon l’Indice de Développement Humain et ses composants (IDH)

Classement selon l’IDH par Pays

Valeur de l’Indice de Développement Humain (IDH)

Espérance de vie à la naissance (en années)

Durée moyenne de scolarisation (en années)

Revenu National Brut (RNB) par Habitant en 2008 (En PPA en Dollars)

Valeur de l’IDH non monétaire

Bénin 0,435 62,3 3,5 1 499 0,491

Togo 0,428 63,3 5,3 844 0,557

Sénégal 0,411 56,2 3,5 1 816 0,433

Côte d’Ivoire 0,397 58,4 3,3 1 625 0,420

Mali 0,309 49,2 1,4 1 171 0,312

Burkina Faso 0,300 59,1 3,9 320 0,509

Guinée-Bissau 0,289 48,6 2,3 538 0,362

Niger 0,261 52,5 1,4 675 0,285

Source : PNUD 2010.

Le Burkina Faso fait partie des pays bénéficiant des aides et subventions accordées par

la communauté internationale aux pays pauvres très endettés (PPTE) dont environ 60 % sont

africains. L’ambition du gouvernement était de parvenir à un taux de croissance économique

de 7 à 8 % par an, de façon à ramener l’incidence de la pauvreté à 30 % à l’horizon 2010 au

lieu des 49 % en 2004, marquant le seuil actuel de la pauvreté. Mais l’indice de pauvreté n’a

reculé que de trois points se situant actuellement à 46 %.

En somme, la situation économique s’est dégradée depuis les années 1980 entraînant

l’avènement des programmes d’ajustement structurel (PAS). Un autre facteur s’est produit,

rendant encore plus précaire la situation, il s’agit de la dévaluation du franc CFA, survenue en

1994.

I.2. Le contexte politique

Après une longue période d’Etat d’exception, le pays a renoué avec la démocratie

multipartite en adoptant une nouvelle constitution en 1991 qui consacre un régime doté des

trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Depuis 1992, une stabilité politique s’est

installée et les élections présidentielles et législatives se déroulent selon la périodicité fixée

par loi jusqu’à nos jours. Le pays devrait profiter de cette stabilité pour se construire. Mais, du

fait d’autres facteurs, le Burkina Faso traverse une des phases les plus critiques de son histoire

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dans la conjoncture mondiale actuelle, marquée entre autres par :

- les effets de la démocratisation mal comprise ;

- l’instabilité politique sous régionale ;

- la pauvreté même du pays ;

- les effets de la répercussion de la crise économique et financière mondiale.

L’enseignement supérieur se révèle toujours comme un des secteurs les plus sensibles à

ces évolutions négatives quel que soit le pays. Le Burkina Faso ne fait pas exception à la

règle. Il vit des difficultés liées aux aléas climatiques, à l’agitation sociale et aux restrictions

budgétaires dans les IES. Cela crée un climat délétère au sein de ces institutions,

compromettant dangereusement leur fonctionnement normal.

En se référant à la déclaration de la conférence mondiale de l’UNESCO sur

l’enseignement supérieur de 1998, aucun pays au monde ne peut prétendre à un

développement endogène et durable sans faire de son enseignement supérieur une priorité.

Les pays développés et émergents en sont une illustration édifiante qu’il convient de ne pas

perdre de vue.

Dans cette perspective, le Burkina s’est doté depuis 2010 d’un nouveau cadre de

développement qui est la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable

(SCADD). Ce document de référence a été adopté par le Gouvernement burkinabè et les

partenaires techniques et financiers comme étant la solution aux limites du Cadre Stratégique

de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) mais aussi pour son approfondissement. La SCADD

comporte également 4 axes stratégiques que sont :

• Axe 1 : le développement des piliers de la croissance accélérée ;

• Axe 2 : la consolidation du capital humain et la promotion de la protection

sociale ;

• Axe 3 : le renforcement de la bonne gouvernance ;

• Axe 4 : la prise en compte des priorités transversales dans les politiques et

programmes de développement.

La SCADD présente une nette avancée sur le CSLP en matière de prise en compte de

l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique, de la technologie et de l’innovation. En

effet, elle laisse apparaître une importance certaine au rôle que l’enseignement supérieur et la

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recherche scientifique, technologique et l’innovation peuvent jouer dans le développement.

Ainsi, bien que doté de référentiels de politique générale et sectorielle évolutifs, il reste qu’un

engagement fort et effectif est encore à faire pour achever de convaincre de l’importance de

l’enseignement supérieur et de la recherche dans le développement socioéconomique et le

combat pour l’émergence du Burkina Faso.

I.3. La place de l’enseignement supérieur dans le système éducatif au Burkina Faso

La population du Burkina Faso est estimée en 2011 à environ 16 millions d’habitants,

comprenant une soixantaine d’ethnies. C’est un pays au fort taux de croissance

démographique : 3,1% en moyenne par an.

Sa population est très jeune avec 57% qui a moins de 20 ans. Cela explique la forte

demande éducative du pays. Le taux de scolarisation est de 72% au primaire, 22 % au

secondaire et 4 à 6 % au supérieur. Cela correspond à 289 étudiants pour 100.000 Habitants,

soit 0,289 %, taux nettement inférieur à la norme de l’UNESCO qui est de 2 % de la

population.

L’enseignement supérieur occupe une place de choix dans le système éducatif

burkinabè. En effet, pour de nombreux Burkinabè, l’université représente le passage obligé

pour la réussite de la vie. Ainsi, sous la pression des parents, pour qui, jusqu’ici l’enfant est

considéré comme un investissement, beaucoup d’enfants voudraient y accéder à tout prix.

Cette situation explique le développement à un rythme fulgurant du secteur privé face à

l’incapacité du secteur public à satisfaire la demande nationale en matière de formation

supérieure.

L’analyse fine de la répartition des étudiants dans nos institutions montre que celle-ci ne

cadre pas toujours avec les besoins de développement du pays. En effet, les statistiques

indiquent, au regard du taux de chômage, que les produits de l’enseignement supérieur

burkinabè sont confrontés à des difficultés d’insertion socioprofessionnelle. L’inadéquation

entre formations et emplois révèle un important déséquilibre et cela dès les inscriptions à

l’université. En 2008, la répartition des étudiants de l’enseignement supérieur se présentait

comme suit : 55% en sciences sociales et commerce ; 15% en lettres et arts ; 16% en

sciences ; 7% en sciences de la santé ; 5% en protection sociale et de l’éducation ; 1% en

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sciences agronomiques ; 1% en sciences de l’ingénierie et 1% en sciences industrielles, de la

transformation et de la production. Or, sur pratiquement la même période, la structure des

emplois montre que les travailleurs sont répartis comme suit : 67% en agriculture, chasse et

pêche ; 17,1% en commerce, réparations, activités domestiques ; 4,8% en activités

extractives ; 3,2% en activités de fabrication ; 2,6% en administration publique, éducation,

social et santé ; 1,9% dans la construction. Ces décalages entre la structuration de la formation

et l’économie nationale, d’une part, et entre la même structuration et les emplois, d’autre part,

expliquent le taux élevé de chômage des jeunes diplômés. Il apparaît évident, que

l’enseignement supérieur burkinabè doit accroître davantage son efficacité externe.

On accède aujourd’hui à l’enseignement supérieur après en moyenne 6 ans

d’enseignement primaire, 4 ans de cycle intermédiaire (collèges) et 3 ans d’enseignement

secondaire. Le taux global de succès au baccalauréat, actuellement de l’ordre de 35 à 40 %,

produit chaque année en moyenne de 16.000 à 20.000 nouveaux candidats potentiels à

l’enseignement supérieur. Ainsi chaque année, on assiste à une augmentation fulgurante des

effectifs d’étudiants avec un taux de croissance de 10 à 15 % par an. Pour décongestionner la

première université nationale, les autorités ont senti la nécessité de déconcentrer les

formations du supérieur par la création de quatre (04) universités, trois (03) centres

universitaires et des instituts supérieurs publics susceptibles d’accueillir les jeunes après le

baccalauréat.

L’enseignement supérieur public absorbe chaque année 5 à 6 % du budget national. A

ce taux, cet effort financier de l’Etat s’avère nettement insuffisant au regard de ses ambitions

affichées pour une croissance accélérée, basée sur la valorisation du capital humain. Cette

insuffisance de crédits, comme il sera démontré plus loin, génère beaucoup de faiblesses dans

le système.

Le parlement burkinabè a voté la loi n° 13-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi

d’orientation de l’éducation, au Burkina Faso. L’objectif de cette loi d’orientation est de

consacrer la définition des cycles terminaux de formation du système éducatif national. Ces

cycles terminaux de formation devront constituer les points d’injection des produits de

l’éducation dans la vie active ou professionnelle. Cela a modifié le schéma de découpage de la

chaine éducative du Burkina Faso en considérant :

• L’éducation de base, allant de la classe de Cours préparatoire 1ère année à la classe de

3ème (10 ans de formation) ; le diplôme de fin de cycle est le Brevet d’Etudes du

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Premier Cycle (BEPC). L’enfant qui arrive à ce stade est âgé d’au moins 16 ans. Il

peut entrer dans un centre de formation professionnelle ou poursuivre les études de

formation générale en entrant dans un lycée ou collège ;

• Le deuxième cycle des études secondaires, allant de la classe de seconde des lycées et

collèges à la classe de terminale (3 ans de formation). A ce niveau l’élève passe le

baccalauréat ; il est âgé d’environ 20 ans. Il peut alors entrer à l’université pour une

formation professionnelle et technique ou pour une formation générale.

Un symposium national, organisé du 26 au 28 mai 2011, a validé l’adoption de la

réforme LMD pour l’ensemble des formations au niveau universitaire. Les autorités

voudraient y mettre l’accent sur l’effectivité des cycles terminaux marqués par la licence, le

master et le doctorat. Elles engagent désormais notre système d’enseignement supérieur à une

diplomation à trois niveaux, mettant ainsi fin au système de diplomation hérité de la

colonisation.

I.4. Les institutions d’enseignement supérieur (IES) au Burkina Faso

Les effectifs d’étudiants dans les IES du Burkina Faso augmentent très rapidement car

la demande sociale pour l’enseignement supérieur y est très forte, même si le taux de

scolarisation au niveau tertiaire reste faible à hauteur de 4 à 6 %.

L’enseignement supérieur burkinabè, placé sous la tutelle du ministère des enseignements

secondaire et supérieur, est aujourd’hui porté par plusieurs institutions publiques ou privées.

Depuis janvier 2011, la recherche a été détachée pour être confiée au Ministère chargé de la

Recherche Scientifique et des Innovations (MRSI). Les institutions d’enseignement supérieur

publiques, depuis octobre 2000, sont devenues des établissements publics à caractère

scientifique, culturel et technique (EPSCT). Les universités sont placées sous l’autorité de

présidents, assistés de vice- présidents.

Ces structures d’enseignement supérieur se trouvent groupées dans quatre (04) régions sur

treize (13) comme l’indique le tableau II, ci-dessous.

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Tableau 2: Les régions regroupant les Institutions d’enseignement supérieur au Burkina Faso

Régions abritant les Institutions d’enseignement supérieur (IES)

Nombre d’IES publiques

Nombre d’IES privées

Total d’IES

Centre 09 22 31

Centre-Nord - 01 01

Centre-Ouest 05 - 05

Hauts-Bassins 06 05 11

Nord - 1 49

Total 20 29

Données à partir des annuaires statistiques/DEP/MESSRS, 2008

I.4.1. Les institutions d’enseignement supérieur publiques L’enseignement supérieur burkinabè est aujourd’hui porté par plusieurs institutions

d’enseignement supérieur publiques

I.4.1.1. Les universités, les centres universitaires et les instituts publics

• Université de Ouagadougou (UO) : (UFR/SH, UFR/LAC, UFR/SDS,

UFR/SVT, UFR/SEA, IBAM, ISSP, IPERMIC) ;

• Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB) : (ESI, ISNV,

IDR, INSSA, IUT, ISEA) ;

• Université de Koudougou (UK) : (UFR/SEG, UFR/LSH, ENS, IUT) ;

• Université Ouaga II : (UFR/SEG, UFR/SJP) ;

• Centre Universitaire Polytechnique de Fada N’Gourma (CUP-F) :

(Mines et Génie Civil) ;

• Centre Universitaire Polytechnique de Ouahigouya (CUP-OHG) :

(Gestion Commerciale et Sciences de la Santé) ;

• Centre universitaire Polytechnique de Dédougou (CUP-D) :

(Formations en Sciences Appliquées) ;

• Institut des Sciences (IDS).

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I.4.2. Les Institutions d’enseignement supérieur privées Outre l’enseignement supérieur public, l’enseignement supérieur privé est en pleine

expansion au Burkina Faso. Il s’appuie aujourd’hui sur quelque 5 universités privées et une

soixantaine d’écoles ou d’instituts supérieurs. Ce secteur privé de l’enseignement supérieur a

besoin d’une organisation car la plupart des promoteurs privés, n’étant pas du métier,

n’observent pas toujours le respect des cahiers de charge contractés avec l’Etat pour garantir

la qualité de la formation. C’est pourquoi, le Conseil Africain et Malgache pour

l’enseignement supérieur s’est engagé récemment à proposer un cahier de charge précisant les

critères et règles de création des institutions d’enseignement supérieur privées. Cependant, cet

enseignement supérieur privé apporte une contribution appréciable à l’élargissement de l’offre

de formation en faveur de la forte demande sociale éducative. En effet, il a inscrit en 2012

plus de 13.000 étudiants.

Les structures qui le supportent se répartissent en trois catégories :

- Les Universités (au nombre de 6) :

• Université Aube Nouvelle (U-AUBEN), ex-ISIG ;

• Université Libre du Burkina (ULB) ;

• Université Saint Thomas d’Aquin (USTA) ;

• Université Catholique d’Afrique de l’Ouest/Unité universitaire de Bobo-

Dioulasso (UCAO/UUB) ;

• Université Privée de Ouagadougou (UPO) ;

• Université Ouaga 3S (UO3S).

- Les instituts et les écoles

Il faut noter qu’aujourd’hui soixante-cinq (67) établissements d’enseignement supérieur

privés sont fonctionnels. Ils incluent 6 universités et soixante-un (61) instituts ou écoles

(Ecole Supérieure Polytechnique de Kaya, Institut Supérieur des Techniques Avancées,

Centre d’Etudes et de Formation en Informatique de Gestion, Institut Africain de

Management, etc.). Le corps professoral de l’enseignement supérieur privé, pour le moment,

provient en grande partie de l’enseignement supérieur public.

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II. DIAGNOSTIC DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE UNIVERSITAIRE AU BURKINA FASO

II.1. Présentation synthétique et analyse de la situation de l’enseignement supérieur et de la recherche universitaire au Burkina Faso

II.1.1. L’évolution de l’enseignement supérieur au Burkina Faso et les réformes L’enseignement supérieur burkinabè a commencé sa structuration à partir des années 1960,

après l’accession du pays à l’indépendance par la mise en place des instituts ou des écoles de

formation supérieure :

1965. Institut Supérieur de Formation Pédagogique (ISFP);

1967. Institut Universitaire de Technologie (IUT);

1973-1974. Institut Supérieur Polytechnique de Ouagadougou (ISPO);

Institut des Mathématiques et de Physiques (IMP);

Ecole Supérieure des Sciences Economiques (ESSEC);

Institut Africain de Formation et d’Etudes cinématographiques (INAFEC);

Ecole Supérieure de Droit (ESD) ;

Ecole Supérieure des Sciences de la Santé (ESSA).

Eu égard à ses structures, au nombre de ses étudiants et à son ambition de former désormais

sur place et dans tous les domaines les cadres supérieurs pour la nation, le Centre d’enseignement

supérieur créé en 1969 et qui regroupait alors les structures existantes, est transformé en Université

à compter du 1er Avril 1974 par ordonnance N° 74-031/PRES/EN du 19 Avril 1974.

La direction des enseignements supérieurs et de la recherche est transformée en direction

générale des enseignements supérieurs et de la recherche, par décret du 6 août 1974 portant

réorganisation de l’administration du ministère de l’éducation nationale. Cette direction générale

regroupait tous les établissements d’enseignement supérieur sur le territoire national :

• l’Université de Ouagadougou ;

• le Centre voltaïque de la recherche scientifique (CVRS) ;

• l’Institut pédagogique national (IPN) qui a remplacé le Centre de documentation et de

perfectionnement pédagogique (CDPP).

Le décret N° 75-416/PRES/EN/MF du 20 octobre 1975 consacra l’organisation de

l’université de Ouagadougou et des enseignements supérieurs au Burkina Faso.

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Dans le souci d’adapter cette université aux besoins immédiats et futurs de l’emploi, le

décret N° 85-498/CNR/PRES/ESRS du 29 août 1985 autorise la création de 12 établissements

d’enseignement et de recherche :

• l’Institut Supérieur des Langues, des Lettres et des Arts (INSULLA) ;

• l’Institut des Sciences Humaines et Sociales (INSHUS) ;

• l’Institut des Mathématiques et de la Physiques (IMP) ;

• l’Institut de Chimie (INC) ;

• l’Institut des Sciences de la Nature (ISN) ;

• l’Institut du Développement Rural (IDR) ;

• l’Institut Universitaire de Technologie (IUT) ;

• l’Institut Africain d’Education Cinématographique (INAFEC) ;

• l’Institut des Sciences de l’Education (INSE) ;

• l’Ecole Supérieure des Sciences Economiques (ESSEC) ;

• l’Ecole Supérieure des Sciences de la Santé (ESSSA) ;

• l’Ecole Supérieure de Droit (ESD).

L’INAFEC a été supprimé en 1987-1988, après avoir produit quelques grands cinéastes

burkinabè. A la même année a été ouvert l’institut des sciences de l’éducation (INSE).

Dans la quête d’un meilleur fonctionnement de l’Université de Ouagadougou, le séminaire

national de Saria (Province du Boulkiendé au Centre-Ouest) tenu du 27 au 29 avril 1988 s’est

employé à décrire la situation de l’enseignement supérieur en analysant l’état de ses structures, son

fonctionnement et sa situation financière. Ce séminaire va élaborer des perspectives et des

recommandations.

Trois ans après la restructuration de 1988, le constat a été que le nombre élevé des

établissements débouchait sur une dispersion des ressources et que la plupart de ces établissements,

malgré leur appellation d’écoles et d’instituts, fonctionnaient comme des facultés.

C’est ainsi qu’intervient la restructuration du 17 juillet 1991 avec pour objectif la mise en

œuvre d’une véritable démocratie, une offre d’enseignement orientée vers le plus grand nombre, la

recherche d’une formation de cadres dont les compétences sont attendues des différents secteurs

d’activités du pays. Cette restructuration a été marquée par le regroupement des instituts et écoles

en facultés. Elle paraissait incontournable compte tenu de la forte demande de formation. Ainsi,

l’université de Ouagadougou fut-elle structurée en cinq (5) facultés, trois (03) instituts et en une

(01) école ainsi qu’il suit :

• la Faculté des Langues, des Lettres, des Arts, des Sciences Humaines et Sociales

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(FLASHS) ;

• la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) ;

• la Faculté de Droit et de Sciences Politiques (FDSP) ;

• la Faculté des Sciences de la Santé (FSS) ;

• la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) ;

• l’Institut du Développement Rural (IDR) ;

• l’Institut des Sciences de l’Education (INSE) ;

• l’Institut Universitaire de Technologie (IUT) ;

• l’Ecole Supérieure d’Informatique (ESI).

Cette restructuration visait une avancée pédagogique.

Après la décentralisation, il était apparu opportun pour l’Université de Ouagadougou, d’une

part, de disposer d’outils de travail pertinents, performants et adaptés aux réalités nationales,

africaines et internationales en matière d’enseignement supérieur et de recherche scientifique,

d’autre part, de tracer les voies les plus appropriées par lesquelles les universités et les grandes

écoles accéderont au 3ème millénaire.

Le séminaire organisé par l’UO sur le thème « Université de Ouagadougou au 21ème siècle : à

la recherche de l’efficacité et de la performance » du 8 au 10 septembre 1998 s’inscrivait dans ce

vaste mouvement de repositionnement de l’UO dans le contexte de la mondialisation. Ce séminaire

a permis à tous les acteurs et partenaires nationaux et étrangers de l’UO de mettre en synergie leurs

réflexions autour des sous-thèmes ci-après :

• l’efficacité interne et externe de l’université de Ouagadougou ;

• la recherche utilitaire ;

• les prestations de service et le financement de l’Université de Ouagadougou ;

• la pédagogie universitaire et les nouvelles technologies de l’information et de la

communication.

Les travaux de ce séminaire ont permis à l’université de Ouagadougou de rentrer de plain-

pied dans le 3ème millénaire par le développement d’une culture de la compétition et de l’inventivité.

L’UO était appelée à revoir constamment ses objectifs, ses programmes et ses méthodes de

formation pour répondre à la demande d’une clientèle estudiantine aux capacités et aux besoins

divers. Elle devait également s’impliquer directement, par son expertise, dans la résolution des

problèmes de plus en plus complexes et variés de l’ensemble de la société.

Les diverses recommandations ont constitué des jalons indispensables pour faire de

l’Université de Ouagadougou un des leviers importants qui portera le Burkina Faso dans le 21ème

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30

siècle.

Après plusieurs restructurations (en 1985, en 1988 et en 1991), l’UO s’est engagée dans la

refondation aux termes du décret N° 2000-469/PRES/PM/MESSRS du 6 novembre 2000 portant

dissolution des facultés et suspension du statut de l’Université de Ouagadougou. Cela a résulté

d’une crise institutionnelle qui a provoqué le blocage des activités académiques et pédagogiques

durant l’année universitaire 1999-2000 et qui a abouti à son invalidation.

Un vaste programme de réformes de l’Université de Ouagadougou fut alors engagé. Ce travail

de refondation de l’université avait pour objectif d’améliorer ses rendements internes et externes et

d’accroitre son utilité globale dans un contexte marqué par une crise économique et sociale. Il a

permis en outre d’impulser l’université dans la dynamique des nouvelles réformes académiques et

pédagogiques afin que l’université soit :

• une université performante et pertinente ;

• une université professionnelle et professionnalisante ;

• une université à l’écoute de son environnement socio-économique tant national

qu’international.

Ainsi, selon les textes de la refondation, « cette refondation doit permettre à l’institution de :

• porter au plus haut niveau et au meilleur rythme de progrès, les formes supérieures de la

culture et de la pensée burkinabè ;

• former et perfectionner les chefs d’entreprises, cadres moyens et ouvriers spécialisés dont ont

besoin les secteurs public et privé ;

• constituer un pôle de développement local, national, régional et international ».

Dans ce cadre, les IES publiques ont changé de statut juridique, passant de la structure

d’Etablissement Public à caractère Administratif (EPA) à celle plus conforme à leurs missions

d’Etablissement Public à caractère Scientifique, Culturel et Technique (EPSCT). Au niveau de la

nouvelle organisation administrative et académique, on observe surtout l’institution d’un Conseil

d’Administration (CA), d’un Conseil de la Formation et de la Vie Universitaire (CFVU), d’un

Conseil Scientifique (CSU), d’une présidence des universités, de trois vice-présidences, d’un centre

de pédagogie universitaire, des Unités de Formation et de Recherche (UFR), des instituts et des

écoles.

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Les unités de formation et de recherche et l’Institut mis en place pour le cas de l’UO à l’issue

de la refondation se répartissent comme suit :

• Unité de Formation et de Recherche en Lettres Arts et Communication (UFR/LAC) ;

• Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé (UFR/SDS) ;

• Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Vie et de la Terre (UFR/SVT) ;

• Unité de Formation et de Recherche en Sciences Exactes et Appliquées (UFR/SEA) ;

• Unité de Formation et de Recherche en Sciences Humaines (UFR/SH) ;

• Unité de Formation et de Recherche en Sciences Economiques et de Gestion (UFR/SEG) ;

• Unité de Formation et de Recherche en Sciences Juridiques et Politiques (UFR/SJP) ;

• Institut Burkinabé des Arts et Métiers (IBAM).

Il est intéressant de noter que la refondation dès 2000 avait mis en place un enseignement

modulaire à l’UO dans le but d’améliorer son efficacité interne. Cet enseignement modulaire était

basé sur des crédits (25 heures d’effort pédagogique), capitalisables et transférables.

Par la suite, des instituts ou centres de formations tertiaires viendront compléter cette

structuration de l’université de Ouagadougou. Il s’agit de la création de :

• L’Institut Panafricain d'Etudes, de Recherche sur les Médias, l’Information et la

Communication (IPERMIC) ;

• L’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP)(2001) ;

• Le Centre d’études pour la promotion, l’aménagement et la protection de l’environnement

(CEPAPE) (1996) ;

• Le Centre de Recherche en Sciences Biologiques, Alimentaires et Nutritionnelles

(CRSBAN) (1997) ;

• L’Institut de Gestion des Déchets pour un Développement Durable (IGEDD).

Ainsi donc, l’histoire de l’enseignement supérieur au Burkina Faso commence véritablement

avec la transformation du CSUP en université nationale en avril 1974. Cela s’inscrit dans la

dynamique de la nationalisation de la formation des cadres dont le pays a besoin.

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II.1.2. La situation de l’Université de Koudougou (UK)

Dans le cadre de sa politique nationale de décentralisation, le gouvernement du Burkina

Faso a, depuis quelques années déjà, entamé une diversification et une déconcentration

progressives des structures d’enseignement supérieur et de recherche du pays. C’est dans ce

contexte que l’Université de Koudougou a vu le jour par décret n° 2005-460/PRES / PM /

MESSRS / MFB du 31 août 2005, suite à la dissolution de l’ex-Ecole normale supérieure de

Koudougou (ENSK) dont la mission fondamentale était d’assurer la formation initiale et

continue des personnels d’enseignement et d’encadrement du Burkina Faso, tous niveaux

confondus. L’Université de Koudougou est donc héritière de cette précieuse structure de

formation pédagogique qu’elle a d’ailleurs conservée en son sein, aux côtés d’autres

Etablissements d’enseignement supérieur et de recherche comme l’Unité de Formation et de

Recherche en Sciences économiques et de gestion (UFR / SEG), l’Unité de Formation et de

Recherche en Lettres et Sciences humaines (UFR / LSH), l’Institut Universitaire de

Technologie (IUT) ainsi que le Centre de Pédagogie Universitaire (CPU).

L’ouverture de cette université vise à permettre une diversification accrue des offres de

formation telle que préconisée dans le plan de développement de l’enseignement post-

primaire au Burkina Faso (1996-2005) et dans le rapport sur l’efficacité interne de

l’Université de Ouagadougou présenté lors du séminaire sur l’Université de Ouagadougou au

21ème siècle (septembre 1998). Il s’agit donc d’une stratégie qui, en rapprochant les centres

éducatifs de la communauté éducative, permet d’élargir progressivement l’offre d’accès à

l’enseignement supérieur pour l’ensemble des Burkinabè et supprimer les goulots

d’étranglement au passage du secondaire au supérieur. L’Université de Koudougou (UK) se

veut ouverte sur son environnement et sur le monde. Elle est membre du Réseau pour

l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest (REESAO) et entretient des

relations de coopération avec plusieurs institutions de recherche et de développement à travers

le monde. L’Université de Koudougou (UK) accorde également une place importante à la

recherche scientifique en participant, à travers ses enseignants, à plusieurs programmes de

recherche conduits par des équipes pluridisciplinaires. L’UK est en Afrique de l’Ouest, l’une

des références en matière de formation en pédagogie.

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II.1.2.1. Missions

Aux termes des statuts approuvés par décret n°2005-564/PRES/PM/MESSRS du 22

novembre 2005, l’Université de Koudougou est un établissement public à caractère

scientifique, culturel et technique (EPSCT) doté de la personnalité morale et de l’autonomie

scientifique, pédagogique, administrative et financière. Elle a pour missions :

• la production et la transmission des connaissances pour la formation des hommes et des femmes ;

• la formation des cadres dans tous les domaines ;

• la recherche scientifique et la vulgarisation des travaux ;

• l’élévation du niveau technique, scientifique et culturel des citoyens en général ;

• la contribution au développement économique, social et culturel du pays ;

• la collation des titres et diplômes ;

• la valorisation des compétences dans tous les secteurs d’activités du pays.

II.1.2.2. Organisation et fonctionnement

L’Université de Koudougou est administrée par un Conseil d’Administration (CA) de

dix-huit (18) membres qui assure la haute responsabilité de l’administration de l’Institution.

Le Conseil de la formation et de la vie universitaire (CFVU) est un organe de décision, de

réflexion et de proposition qui définit l’orientation générale de l’Université. Le Conseil

scientifique de l’Université (CSU) est un organe consultatif de réflexion et de propositions qui

définit l’orientation de l’Université de Koudougou aux plans scientifique, pédagogique et de

la recherche. L’Université de Koudougou est dirigée par un Président, responsable de la

bonne marche de l’établissement, du respect des franchises universitaires et du maintien de

l’ordre au sein de l’établissement. Le Président de l’Université est actuellement assisté par

deux (2) Vice-présidents sur les trois (3) prévus par le statut de l’Université de Koudougou.

Les deux (2) Vice-présidents assurent pour le moment les fonctions des trois (3) vice-

présidents.

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Il s’agit :

• du Vice-président chargé des enseignements et des innovations pédagogiques ;

• du Vice-président chargé de la recherche et de la coopération internationale.

Les fonctions de la troisième vice-présidence chargée de la professionnalisation et des

relations université – entreprises sont actuellement, et à titre transitoire, exercées par le Vice-

président chargé de la recherche et de la coopération internationale. Le Président est

également assisté d’un Secrétaire général et des directeurs de services centraux et rattachés,

dans l’application de la politique générale de l’Université.

Chaque établissement d’enseignement dispose d’une équipe de direction composée d’un

directeur, d’un directeur adjoint, d’un secrétaire principal, d’un chef de service administratif

et financier, d’un chef de service de stage, d’un chef de service de scolarité, d’un chef de

service de bibliothèque, d’un chef de service informatique et d’un responsable chargé de la

réforme du système Licence-Master-Doctorat. Il existe des sections, des départements et des

centres de recherche qui sont des structures de base au plan de l’enseignement, de la

formation professionnelle et de la recherche au sein des différents établissements. Comme

instance délibérante, il existe, dans chaque Etablissement, un Conseil d’établissement et un

Conseil scientifique.

II.1.2.3. Filières de formation

L’Université de Koudougou forme aussi bien les étudiants que les personnels

d’encadrement et d’éducation. Les filières qui existent dans les différentes Unités de

Formation et de Recherche, écoles et instituts sont :

Au niveau de l’Ecole normale supérieure

Il s’agit de la formation des professeurs et des encadreurs pédagogiques de

l’enseignement secondaire, ainsi que celle des encadreurs pédagogiques de l’enseignement

du premier degré. L’ENS forme des stagiaires recrutés par voie de concours par le Ministère

de la Fonction publique. Les filières de formation sont :

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• le Professorat de l’enseignement secondaire avec quatre diplômes correspondant à quatre options :

� le certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement dans les collèges d’enseignement général (CAP-CEG) ;

� le certificat d’aptitude à l’enseignement technique (CAET) ;

� le certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement secondaire (CAPES) ;

� le certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement technique (CAPET).

• Les encadreurs pédagogiques du secondaire avec trois (03) diplômes relatifs à trois (3) options :

� le certificat d’aptitude aux fonctions de conseiller d’information et d’orientation scolaire (CA-CIOS) ;

� le certificat d’aptitude aux fonctions de conseiller pédagogique de l’enseignement secondaire (CA-CPES) ;

� le certificat d’aptitude à l’inspectorat de l’enseignement secondaire (CA-IES).

• Les encadreurs pédagogiques du premier degré avec trois (03) diplômes relatifs à trois (3) options :

� le certificat supérieur d’aptitude pédagogique aux fonctions d’instituteur principal (CSAP) ;

� le certificat d’aptitude pédagogique aux fonctions de conseiller pédagogique itinérant (CA-CPI) ;

� le certificat d’aptitude à l’inspectorat de l’enseignement du premier degré (CA-IEPD).

• Les Conseillers, Assistants et Attachés d’éducation :

Ces formations sont ouvertes au cours de l’année 2008-2009.

• Le personnel d’administration et d’orientation scolaire :

Il s’agit essentiellement de la filière Conseiller d’orientation.

Dans le cadre de l’exécution du programme de renforcement de la formation professionnelle

(PRFP), des ateliers techniques de formation professionnelle ont été mis en place au cours de

l’année 2009-2010 à l’Ecole normale supérieure et trois filières ont été ouvertes : le génie

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civil bâtiment, la mécanique automobile et le génie électrique.

Dans le court terme, il est envisagé la création de :

• une licence professionnelle en sciences de l’éducation avec des passerelles entre

toutes les filières et options ;

• une licence professionnelle en sciences et techniques des activités physiques et

sportives (STAPS).

Au niveau de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences économiques et de

Gestion (UFR/SEG)

Les études sont organisées en cycles. Pour le moment, il n’existe que le premier et le

deuxième cycle : Les études du premier cycle préparent les étudiants à la poursuite d’études

du deuxième cycle de l’enseignement supérieur et/ou à une insertion professionnelle. Elles

sont organisées sur une durée de deux (02) ans et sont sanctionnées par le diplôme d’études

universitaires générales (DEUG) en sciences économiques et de gestion. Les études du

deuxième cycle prolongent et approfondissent les formations dans les domaines de

l’économie et de la gestion. Elles préparent les étudiants à une insertion professionnelle et/ou

à des études de troisième cycle de l’enseignement supérieur. Elles sont organisées sur une

durée de deux (02) ans et sont sanctionnées par la licence et la maîtrise. Les études du

deuxième cycle comprennent actuellement trois filières :

• Analyse et politiques économiques (APE) ;

• Économie agricole et de l’environnement (EAE) ;

• Économie et Sciences de gestion (ESG) consacrée à la formation de gestionnaires

d’entreprises.

Ces formations donnent droit aux diplômes suivants : le Diplômes d’Etudes

Universitaire Générales (DEUG I et II), le Diplôme Universitaire de Technologie (DUT), la

Licence, la Maîtrise, le Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) et le Doctorat Unique.

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Au niveau de l’Unité de Formation et de Recherche en Lettres et sciences

humaines (UFR-LSH)

Quatre filières sont actuellement fonctionnelles :

• Géographie ;

• Lettres modernes ;

• Psychologie ;

• Histoire et Archéologie.

Une nouvelle filière intitulée « Archives – bibliothèque – documentation» (A.B.D)

vient de s’ouvrir au cours de l’année académique 2010-2011 et a pour ambition de combler le

vide qui existe actuellement en matière de formation dans ces domaines au niveau national.

En effet, cette filière ambitionne de former les archivistes des administrations publiques ou

privées (ministères, entreprises, ONG, ambassades, banques, assurances, musées, presse

écrite, parlée ou télévisuelle, etc.), les bibliothécaires des établissements scolaires, secondaires

ou universitaires, des centres de jeunesse et de lecture publique, etc. enfin, elle formera des

documentalistes d’entreprises ou de l’audiovisuel, des responsables des centres de ressources.

Au niveau de l’Institut Universitaire de Technologie

Ouvert au départ avec deux (2) filières de formation, cette structure a vu s’accroitre le

nombre de ses filières qui est passé à la fin de l’année 2010 à quatre :

• Secrétariat de Direction (SD) ;

• Finances Comptabilité (FC) ;

• Tourisme et Hôtellerie (TH) ;

• Gestion Commerciale (GC).

Aujourd’hui, deux (2) nouvelles filières techniques et professionnelles viennent de

s’ouvrir : il s’agit du génie civil bâtiment et du génie électrique.

Au niveau du Centre de Pédagogie Universitaire (CPU) dont la mission est le

développement des pratiques pédagogiques au sein de l’Université de Koudougou dans le but

d’accroitre la qualité de l’enseignement supérieur et de développer l’excellence dans le

secteur éducatif, une formation doctorale en sciences de l’éducation a été ouverte au cours de

l’année 2009-2010. Les domaines couverts par le doctorat en sciences de l’éducation portent,

entre autres, sur la didactique des disciplines, la psychopédagogie, l’andragogie, Mesure et

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Evaluation, les politiques éducatives (éducation comparée, planification de l’éducation,

éducation inclusive, réformes éducatives). Outre le doctorat, l’ouverture du Master en

sciences de l’éducation est sur le point d’être une réalité. Deux (2) laboratoires ont été créés

pour assurer la formation et l’encadrement des travaux de recherche des étudiants en thèse et

master en sciences de l’éducation de l’Université de Koudougou. Ces laboratoires ont aussi

pour rôle de conduire, par le biais d’équipes spécialisées, les activités de recherche en

sciences de l’éducation au sein du CPU de l’Université de Koudougou.

Alors que ces quatre établissements et le CPU sont actuellement ouverts et fonctionnels,

d’autres établissements et filières (ci-après) le seront dans les court et moyen termes. Les

filières prévues dans le projet d’ouverture des établissements pour les prochaines années

sont : l’UFR/Sciences juridiques et politiques (UFR/SJP) (Droit public et sciences

politiques - Droit privé et des affaires), l’UFR/Sciences et technologie (UFR/ST) avec au

moins cinq filières (Mathématiques – Informatique – Statistiques, Physique, Chimie,

Biologie, Géologie), l’UFR/Sciences de la Santé avec deux filières (Médecine, Pharmacie),

l’Ecole supérieure des Ingénieurs (ESI) avec cinq (5) filières (Génie électrique et

électronique, Génie Mécanique et génie civil, Informatique et télécommunication, Agro-

alimentaire).

II.1.2.4. Œuvres sociales

Le service d’œuvres sociales est assuré par le Centre régional des œuvres universitaires

de Koudougou (CROUK). Ce centre qui est une représentation du Centre national des œuvres

universitaires de Ouagadougou (CENOU) est une structure autonome. Il accompagne la vie

universitaire dans plusieurs domaines : restauration (il existe actuellement 4 restaurants au

profit des étudiants), logement (5 sites d’hébergement avec une capacité totale de 763 lits),

santé (ouverture d’un dispensaire et d’une mutuelle de santé) et sport (participation des

étudiants à des rencontres sportives de haut niveau au plan national).

II.1.2.5. Perspectives

L’Université de Koudougou est en pleine croissance du point de vue du nombre de ses

étudiants et de la diversification des offres de formation. Dans le but de conforter cette

nouvelle Institution universitaire dans ses missions et ambitions et de lui permettre de

conforter sa place de pôle d’excellence du système éducatif burkinabé, des actions seront

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développées au cours des années à venir. Dans les perspectives, il importe de rappeler qu’au

terme des cinq (5) années que durera le chronogramme d’ouverture des établissements, des

unités de formation et de recherche, des écoles et instituts viendront s’ajouter à ceux déjà

fonctionnels. L’ouverture de ces nouveaux établissements sera accompagnée :

• du recrutement d’un personnel enseignant en nombre suffisant et en profil conforme à ses besoins ;

• du recrutement du personnel administratif ;

• de la construction d’infrastructures, notamment des amphithéâtres pour les cours et des bâtiments à usage de bureaux.

Il est envisagé un certain nombre de projets dont :

• ouverture d’un Master en sémiotique du cinéma (UFR / LSH) ;

• ouverture d’un Master en psychologie de l’éducation (UFR / LSH) ;

• revue scientifique WIIRE en Lettres et Sciences Humaines ;

• ouverture d’un Master en Economie du développement durable (UFR / SEG).

La mise en œuvre récente de la réforme LMD constitue également un défi urgent à

relever par nos universités si elles veulent gagner le pari de l’excellence et accompagner

efficacement l’option stratégique du gouvernement de faire du Burkina Faso un pays

émergent possédant une expertise qualifiée, suffisante et disponible dans tous les corps de

métiers et susceptible de valoriser le potentiel économique.

II.1.2.6. Quelques atouts de l’Université de Koudougou

Les atouts de l’Université de Koudougou sont nombreux :

• relative jeunesse de la structure (2005) et de ses enseignants ;

• membre fondateur du Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest (REESAO) ;

• membre du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) ;

• dispose d’une Ecole normale supérieure unique dans la sous-région à former les

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enseignants et les encadreurs pédagogiques du primaire et du secondaire ;

• dispose d’un Centre de Pédagogie universitaire qui assure la formation pédagogique des enseignants du supérieur ainsi que des Laboratoires spécialisés en Sciences de l’éducation ;

• dispose d’un réseau coopératif assez développé ;

• dispose d’un Plan stratégique de développement ;

• disposera bientôt d’un équipement et d’infrastructures adaptés à l’enseignement à distance avec le Projet RESEAU.

Les effectifs des personnels et des étudiants de l’UK l’année académique 2011-2012 :

� Personnels enseignants : 89.

� Enseignants contractuels : 60.

� Fonctionnaires détachés : 28.

� Etudiants : 8 500.

Tableau 3: Effectifs cumulés des étudiants de l’université de Koudougou CYCLES PAR ANNEE 1er cycle 2èmecycle

2005 – 2006 1476 Néant

2006 – 2007 2051 Néant

2007 – 2008 3083 174

2008 – 2009 3902 881

2009 – 2010 2425 1382

TOTAL 12937 2437

II.1.2.7. Le plan stratégique de développement de l’université de Koudougou

Dans le cadre de l’opérationnalisation de la Politique sous sectorielle de l’enseignement

supérieur burkinabè dont les axes fondamentaux sont ci-dessus énumérés, l’Université de

Koudougou s’est dotée d’un Plan stratégique de développement 2012 – 2021. Conformément

à ce Plan stratégique, les objectifs que s’est assignés l’Université de Koudougou à l’horizon

2016 se résument comme suit :

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� mettre en place un système universitaire cohérent, efficace et adapté au contexte national et international ;

� assurer une gouvernance efficace ;

� promouvoir une recherche pour le développement.

La mise en œuvre de ces objectifs se heurte à des difficultés d’ordre institutionnel, structurel

et financier.

� Les facteurs structurels et institutionnels

Les contraintes institutionnelles et structurelles qui freinent le développement de l’UK se

caractérisent par :

� une faiblesse des capacités (insuffisance des infrastructures, des équipements didactiques,

pédagogiques, des ressources logistiques et technologiques…) à répondre à la demande

en forte croissance ;

� un déficit chronique d’enseignants-chercheurs ;

� un manque de motivation du personnel enseignant ;

� une absence de cadre et de mécanisme de prévention des crises sociales qui entravent le

bon déroulement des programmes d’enseignement ;

� un dispositif structurel et fonctionnel inadapté à la mise en place du système LMD ;

� un manque de visibilité des résultats de la recherche et de l’innovation ;

� une faiblesse de la gouvernance universitaire dans toutes ses composantes :

administrative, pédagogique, financière, recherche, accompagnement des étudiants, etc. ;

� la faiblesse de l'animation et de la communication au sein des systèmes d’éducation;

� une faiblesse de l’efficacité externe, notamment une inadaptation des contenus et des

programmes de formation aux besoins actuels et futurs de l'économie et de la société.

� Les facteurs financiers

Les facteurs financiers sont inhérents au système éducatif burkinabè dans son ensemble. Ils se

matérialisent par :

� une insuffisance des ressources affectées à l'éducation (3,18% PIB) et leur inégale

répartition (par exemple plus de 70% du budget est affectés aux salaires et une faible

proportion à la pédagogie, à la recherche et à l’investissement dans les infrastructures et

l’équipement) ;

� une faible efficacité des ressources affectées aux transferts sociaux (bourses, prises en

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charge, subventions, etc.) dont le coût élevé est en déphasage avec le faible nombre des

bénéficiaires (environ 12% des élèves dans le secondaire et dans le supérieur dans certains

pays) ;

� un déblocage tardif du budget alloué à l’université.

Pour relever ces défis, l’Université de Koudougou s’est fixé des objectifs spécifiques à

atteindre à l’horizon 2016. Ces objectifs sont :

� l’augmentation de l’offre en fonction de la demande ;

� l’accroissement de la qualité des enseignements ;

� l’amélioration de l’efficacité externe de l’université ;

� l’intégration de l’université au milieu socioculturel par la promotion des langues nationales, de l’art et de la culture ;

� la promotion de la recherche pour le développement ;

� la promotion de la bonne gouvernance.

Pour atteindre ces objectifs, les recommandations suivantes sont faites :

• Au niveau de l’augmentation et de la diversification de l’offre éducative

� construire et équiper des amphithéâtres ;

� diversifier les filières de formation ;

� développer le partenariat public / privé ;

� utiliser de façon optimale les salles de cours ;

� acquérir du matériel informatique et péri informatique ;

� élaborer et mettre en œuvre un plan de recrutement du personnel enseignant, en quantité et en qualité.

• Au niveau de la sécurisation et de l’assainissement du domaine universitaire

� réaliser la clôture de l’université ;

� procéder au bitumage des voies ;

� mettre à la disposition de la communauté universitaire des installations sanitaires fonctionnelles.

• Au niveau de la composante Qualité

� le développement d’un système d’aide à l’orientation universitaire ;

� le recrutement et la formation continue des enseignants ;

� le recrutement et la formation des personnels en charge de la gestion des bibliothèques ;

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� l’acquisition de mobiliers et de livres ;

� le renforcement des bibliothèques centrales avec une bibliothèque virtuelle ;

� la construction d’un Centre de Pédagogie universitaire et la formation des enseignants en pédagogie universitaire ;

� l’intégration obligatoire d’un module de pédagogie universitaire dans la formation des doctorants ;

� la formation des enseignants dans la mise en ligne des cours ;

� l’acquisition de matériels informatiques au profit des enseignants ;

� la restructuration des services de la scolarité ;

� la construction de bâtiments R + 2 pour servir bureaux des enseignants ;

� l’octroi de bourses doctorales.

• Au niveau de la composante Examen, Contrôle et Evaluation

Le plan stratégique de l’UK recommande l’amélioration de l’organisation des

examens professionnels et universitaires à travers la formation des agents chargés de

l’organisation des examens.

• Au niveau du développement de la recherche universitaire

� élaborer un programme de recherche universitaire ;

� encourager la participation des enseignants au FRSIT, aux colloques nationaux et internationaux ;

� élaborer un recueil des résultats de la recherche universitaire ;

� mettre en place une école doctorale équipée et fonctionnelle.

• Au niveau de la composante Renforcement des capacités institutionnelles

Le plan stratégique de développement recommande :

� la tenue régulière de toutes les sessions ou instances de décision (CA, CFVU, CS) ;

� le renforcement des capacités des DAF, DEP, DRH, DAOI de l’université ;

� L’acquisition de matériels de bureau et de matériels roulants ;

� l’élaboration d’outils de pilotage et de gestion ;

� la création des unités socioéconomiques pour générer des recettes ;

� la mise en place de mécanismes permettant à l’université de participer aux prestations intellectuelles ;

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� la création des incubateurs d’entreprises au sein de l’espace universitaire ;

� la conversion des comptes privés des projets en comptes de projets dans les EPSCT ;

� la mise en place d’une base de données pour le suivi de la mise en œuvre des projets ;

� la mise en place d’un dispositif de recensement, d’enregistrement et de coordination de tous les projets au sein de l’université.

II.1.2.8. La situation académique actuelle à l’université de Koudougou (2010-

2012)

La présente situation concerne les filières qui n’ont pas encore terminé leurs

programmes d’enseignements, contrairement à l’IUT, à l’ENS et à l’UFR SEG qui ont

terminé ou qui termineront au plus tard à la fin du mois d’août.

• Les premières années LSH (Géographie, Histoire et archéologie, Lettres

modernes, Psychologie)

Tableau 4: Organisation de l’année 2011-2012

SEMESTRE I

Filières Début des cours Délibération de

la 1ère session

Examen de la

2ème session

Délibération de

la 2ème session

Géographie 03 avril 23 août 03 septembre 24 septembre

Histoire et

archéologie 03 avril 16 août 27 août 14 septembre

Lettres modernes 09 janvier Réalisée 10 août 31 août

Psychologie 09 janvier Réalisée Réalisée 24 août

Observation : Sauf cas d’incident majeur ou de grève, les délibérations de la 2ème session

du S1 des filières encore en retard, seront bouclées en fin septembre.

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45

Tableau 5: Organisation de l’année 2011-2012 SEMESTRE II

Filières Début des cours Délibération de

la 1ère session

Examen de la

2ème session

Délibération de

la 2ème session

Géographie 1er août 5 octobre 15 octobre 07 novembre

Histoire et

archéologie

1er août 22 octobre 05 novembre 23 novembre

Lettres modernes 30 juillet 15 novembre 26 novembre 17 décembre

Psychologie 04 juin 28 septembre 08 octobre 22 octobre

Observation : Toutes les délibérations de la 2ème session devront intervenir au plus tard

fin décembre. C’est dire que les Premières années à l’UK boucleront l’année 2011 – 2012

en décembre 2012. Cela à condition que des grèves ne viennent perturber le déroulement

normal des activités académiques.

• Les Deuxième, Troisième et Quatrième années LSH

Tableau 6: Organisation de l’année 2011-2012

Filière /Niveau Début des cours Délibération de

la 1ère session

Examens de la

2ième session

Délibération

de la 2ième

session

Géographie

2ème année 03 avril 10 octobre 22 octobre 09 novembre

3ème année 03 avril 07 novembre 17 novembre 30 novembre

4ème année 03 avril 16 août 27 août 14 septembre

Histoire et archéologie

2ème année 05 mars 10 octobre 22 octobre 09 novembre

3ème année 05 mars 10 octobre 22 octobre 09 novembre

4ème année 05 mars 16 août 27 août 14 septembre

Lettres modernes

2ème année 16 janvier 15 septembre 25 septembre 10 octobre

3ème année 16 janvier 15 septembre 25 septembre 10 octobre

4ème année 16 janvier 15 septembre 25 septembre 10 octobre

Psychologie

2ème année 16 janvier Réalisé 13 août 24 août

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3ème année 16 janvier 24 août 03 septembre 17 septembre

4ème année Option Orientation 16 janvier Réalisé 13 août 24 août

4ème année Option Education 16 janvier Réalisé 13 août 24 août

4ème année Option Clinique 16 janvier 24 août 03 septembre 17 septembre

Sciences de l’information documentaire

1ère année 16 janvier Réalisé

2ième année 16 janvier 07 août 17 août 27 août

Observation : Conformément au tableau ci-dessus, sauf perturbation du calendrier

établi, l’année 2011–2012 devra être bouclée, à tous les niveaux, au plus tard mi-

décembre 2012.

Tableau 7: Dates probables de la rentrée 2012 – 2013 UFR/Institut /Ecole Période

IUT Octobre

ENS Octobre

SEG Novembre

LSH Décembre s’il n’y a pas de perturbations.

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II.1.4. La situation de l’Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB)

L’UPB a été créée en 1997 à partir d’une délocalisation à Bobo-Dioulasso des écoles et

instituts de l’Université de Ouagadougou, en l’occurrence l’Institut du Développement Rural

(IDR), l’Ecole Supérieure d’Informatique (ESI) et l’Institut Universitaire de Technologie

(IUT). Les objectifs du gouvernement en procédant à cette délocalisation étaient

essentiellement la recherche de l’adéquation formation-emploi, la maîtrise des flux des

étudiants, la décentralisation de l’enseignement supérieur et son exploitation comme facteur

de redynamisation de l’économie locale en recul.

II.1.4.1. L’évolution des effectifs étudiants et personnels de l’UPB

Les effectifs étudiants de l’UPB ont connu une croissance moyenne annuelle de 17%,

soit une progression de 86% des effectifs sur les cinq dernières années. Au regard de cette

relative constance de la progression des effectifs, l’on est en droit de penser que l’UPB

maîtrise ses flux à l’entrée.

Les données disponibles renseignent sur les effectifs des enseignants permanents et des

vacataires. Les effectifs enseignants permanents évoluent annuellement dans un intervalle de -

9% a +19%, soit une progression moyenne de +6% sur la période 2007-2011. Relativement à

l’évolution des effectifs étudiants, celui des enseignants progresse difficilement, il en résulte

un énorme usage de vacataires avec en moyenne 02 vacataires pour un 01 permanent.

Tableau 8: Evolution comparée des effectifs étudiants, enseignants permanents et enseignants vacataires

N° Rubriques

Années

2007 2008 2009 2010 2011

1 Effectif des étudiants 1.349 1.588 1.854 2.162 2.515

2 Enseignants permanents 85 101 112 102 105

3 Vacataires 173 164 158 151 143

Le constat est sans appel : l’UPB ne dispose pas de suffisamment d’enseignants permanents

pour lui assurer un fonctionnement convenable.

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II.1.4.2. Les défis de l’UPB

L’UPB se caractérise par diverses contraintes d’ordre structurel et institutionnel et financier :

• Les facteurs structurels et institutionnels

L’UPB est confrontée à des défis de plusieurs ordres qui se caractérisent par :

� une faiblesse des capacités (insuffisance des infrastructures, des équipements didactiques,

pédagogiques, des ressources logistiques et technologiques…), à répondre à la demande

en forte croissance ;

� un déficit chronique d’enseignants-chercheurs ;

� une recherche scientifique et technologique éloignée des problèmes de développement des

pays ;

� une faiblesse de la gouvernance universitaire dans toutes ses composantes :

administrative, pédagogique, financière, recherche, accompagnement des étudiants, etc. ;

� la faiblesse de l'animation et de la communication au sein des systèmes d’éducation ;

� une faiblesse de l’efficacité externe, notamment une inadaptation des contenus et des

programmes de formation aux besoins actuels et futurs de l'économie et de la société.

• Les facteurs financiers

Ils sont identiques à toutes les universités du Burkina Faso et ce qui a été mentionné pour

l’UK est valable pour l’UPB avec un recul de l’investissement dans un contexte

d’augmentation des effectifs d’étudiants. L’essentiel de la subvention de l’Etat sert à couvrir

les besoins de fonctionnement au détriment de l’investissement qui est capital pour une jeune

université en construction.

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Tableau 9: Evolution du budget de l’Université Polytechnique de bobo au cours de 5 dernières années

Rubriques Années avec les montants chiffrés en Francs cfa

2007 2008 2009 2010 2011

Investissements 874 208 000 408 169 500

852 000

000 645 565 000 65 000 000

Fonctionnement (y

compris recettes

propres et reports) 1 170 254 964

1 107 907

959

1 346 939

082 1 978 629 221 2 094 754 041

TOTAL 2 044 462 964

1 516 077

459

2 198 939

082 2 624 194 221 2 159 754 041

INVESTISMENT/T

OTAL 42,76% 26,92% 38,75% 24,60% 3,10%

L’évolution des charges de fonctionnement appellent une action, à savoir la nécessité

d’une étude de l’efficience dans l’allocation des ressources. Autrement dit, les charges

actuelles de fonctionnement de l’UPB sont-elles véritablement en adéquation avec son

opération ? Une telle étude est souhaitable pour l’ensemble des universités.

II.1.4.3. La situation académique actuelle à l’UPB

L’une des conséquences majeures de la manifestation conjoncturelle de la crise de

l’enseignement supérieur au Burkina Faso est le chevauchement de trois années académiques,

notamment les années 2009-2010, 2010-2011 et 2011-2012.

• Situation de l’année 2009-2010 à l’UPB

Au regard des réponses des responsables d’UFR et des points de la présidence, l’UPB ne

connaît pas de retard sur l’année 2009-2010.

• Situation de l’année 2010-2011 à l’UPB

De même que l’année 2009-2010, l’UPB a bouclé son année 2010-2011. Elle n’a aucun retard

sur l’année 2010-2011.

• Situation de l’année 2011-2012 à l’UPB

Le point des enseignements au 27 juin 2012 montre une année 2011-2012 relativement

satisfaisante dans l’ensemble, à l’exception de l’ISNV qui connaît un taux faible d’exécution

du programme d’enseignement du deuxième semestre. Il en résulte une rentrée académique

2012-2013 graduelle, selon les filières et les promotions, du 1er octobre au 6 novembre.

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II.1.5. La situation de l’Université de Ouaga II

II.1.5.1. Synthèse du plan stratégique de l’université Ouaga II

L’université Ouaga II a été créée en 2007 par décret n°2007-

834/PRES/PM/MESSRS/MEF du 12 décembre 2007. L’objectif de cette création est le

désengorgement de l’UO et le développement futur d’une seconde université dans la région

du Centre. Provisoirement implantée sur le site de l’Université de Ouagadougou (UO) et

celui du SIAO, sa présidence est logée dans un immeuble en location au secteur 29 à

Wemtenga sur l’avenue Charles de Gaulle. Le site définitif est à Gonsé, localité située à une

vingtaine de kilomètres du centre ville de Ouagadougou, dans la Commune rurale de Saaba.

L’Université Ouaga II (UO II) a été érigée en Etablissement public de l’Etat à caractère

scientifique, culturel et technique (EPSCT) par décret n° 2008- 442/PRES/PM/MESSRS/MEF

du 15 juillet 2008. C’est également par décret n°2008-516/PRES/PM/MESSRS/MEF du 28

août 2008 que les statuts de l’Université Ouaga II ont été adoptés. Ces statuts définissent les

missions, l’organisation et le fonctionnement. Elle a pour objectif de contribuer à la résolution

des problèmes d’offre de formation et de recherche au Burkina Faso. Cette université a été

constituée sur la base des Unités de Formation et de Recherche (UFR) Sciences Economiques

et Gestion (SEG) et Sciences Juridiques et Politiques (SJP) faisant anciennement partie de

l’UO.

Au bout de cinq années de fonctionnement, l’UO II enregistre une progression

moyenne des effectifs d’étudiants de 10%, une croissance du personnel de 75% et un taux de

promotion des enseignants chercheurs au CAMES de 62 %. En dépit de ces différents acquits

engrangés, il existe des contraintes qui peuvent freiner son développement. Il s’agit, entre

autres, des défis liés à la capacité d’accueil et aux ressources humaines.

L’Université Ouaga II : une jeune institution aux résultats éloquents confrontée à des

défis énormes

Les objectifs assignés à l’Université Ouaga II sont les suivants :

• la formation des cadres dans tous les domaines ;

• la recherche scientifique et la vulgarisation des travaux de la recherche ;

• l’élévation du niveau technique, scientifique et culturel des travailleurs ;

• la contribution au développement économique, social et culturel des travailleurs ;

• la collation des titres et diplômes ;

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• la valorisation des compétences dans tous les secteurs d’activités du pays ;

• la coopération en matière de formation et de recherche ;

• la promotion des échanges interuniversitaires.

Performances réalisées par l’Université Ouaga II depuis sa création

Les effectifs d’étudiants

L'université Ouaga II compte près de 12 000 étudiants avec une vingtaine de nationalités.

Taux de succès et devenir des diplômés

Le taux moyen de succès à l’Université Ouaga II est estimé à 61,88%. Ce taux est parmi

les plus élevés au plan national. Les taux de succès sont de 100% en maîtrise dans les filières

professionnalisantes. L’UO II connaît aussi un faible taux d’abandons, 10% en moyenne pour

une moyenne nationale comprise entre 20% et 29%. Le taux de promotions à l’UO II oscille

entre 48%-74% contre une moyenne nationale comprise entre 26%-65%. Tous ces chiffres

démontrent la performance de l’UO II.

Les principaux secteurs d’emploi des diplômés sortant de l’UO II sont : l’enseignement

et la recherche, l’administration publique et le secteur privé. Les efforts de

professionnalisation au niveau de l’UO II permettent de renforcer l’employabilité des

étudiants. La Maîtrise en Sciences de Gestion à l’UFR/SEG illustre parfaitement cette

situation, avec un taux de placement des étudiants de 100% dès la sortie de l’université.

L’offre de formations à l’Université Ouaga II

L’Université Ouaga II dispose de plus d’une trentaine de formations.

Tableau 10: Les offres de formations à l’Université Ouaga II

Nature de la

formation

Formations Professionnalisantes Formations Universitaires

BAC+3 BAC+4 BAC+5 BAC+3 BAC+4 BAC+5 BAC+8

SEG SJP SEG SJP SEG SJP SEG SJP SEG SJP SEG SJP SEG SJP

F.I 2 0 1 3 3 3 3 2 3 1 3

F.C 2 3 1

FOAD 1 1

TOTAL 1 0 4 0 4 1 3 3 3 3 3 3 1 3

F.I : Formation Initiale ; F.C : Formation Continue ; FOAD : Formation Ouverte et à

Distance

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Les effectifs des personnels enseignants de l’Université Ouaga II

Le personnel de l’UO II se compose du personnel enseignants (49%) et du personnel

ATOS (51%).

Le personnel enseignant titulaire de l’enseignement supérieur.

Les tableaux suivants indiquent les répartitions des enseignants par grade et par UFR

de l’UO II.

Tableau 11: Répartitions des enseignants titulaires par grade à l’UOII Grades UFR/SEG UFR/SJP Total

Professeurs Titulaires 0 2 2

Maîtres de Conférences 8 4 12

Maîtres Assistants 14 16 30

Nombre total des

enseignants/UFR 22 22 44

Les assistants et les enseignants à temps plein (ETP)

Tableau 12 : Répartitions des assistants et des enseignants à temps plein (ETP) Grade UFR/SEG UFR/SJP Total

Assistants 16 5 21

ETP 14 11 25

Nombre total d’ETP

par UFR 30 16 46

L’UO II compte 90 enseignants pour environ 12000, étudiants soit un ratio

d’encadrement de 134 étudiants pour un enseignant alors que la norme est de 25 étudiants

pour un enseignant.

Les infrastructures réalisées ou en cours de réalisation

Sur le site de l’Université Ouaga II les réalisations disponibles sont :

• 02 amphithéâtres de 1500 et 1000 places ;

• 01 bâtiment pédagogique R+2, qui comprend 31 bureaux et 28 salles équipés ;

• Electrification et assainissement du village universitaire ;

• Cité universitaire de 408 lits en construction ;

• 01 restaurant universitaire de 300 places assises en construction.

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Sources de financement et allocation des fonds à l’Université Ouaga II

Les tableaux 13 et 14 donnent l’évolution du financement de l’UO II entre 2009-2011.

Tableau 13: Evolution du financement de l’UO II entre 2009-2011 Rubrique 2009 2010

Prévisions Rec. Taux rec. Prévisions Rec. Taux rec.

Recettes

propres 53 904 535 56 937 290 106% 180 000 000 205 423 110 114%

Etat 1 159 126 000

889 794

500 77% 2 163 961 000 2 163 961 000 100%

Invest. 225 000 000

200 000

000 89% 1 139 000 000 1 139 000 000 100%

Part subv.

à l'invest. 19,41% 22,48% 116% 52,63% 52,63% 100%

Tableau 14: Evolution du financement de l’UO II entre 2009-2011(suite)

Rubriques 2011

Recettes propres Prévisions Rec. Taux rec. TRM ECART

Etat 253 991 885 215 101 528 85% 101% 1%

Invest. 3 169 455 481 3 143 749 980 99% 92% -8%

Part subv. à l'invest. 1 430 345 481 1 392 845 481 97% 95% -5%

45,13% 44,31% 98% 105% 5%

Invest. : Investissement ; Rec. : recouvrements ; Taux rec. : taux de recouvrement ; TRM :

Taux moyen de recouvrement.

Forces, Faiblesses, Menaces et Opportunités de l’UO II

Les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités sont consignés le tableau 15.

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Tableau 15 : Les Forces, les Faiblesses, les Menaces et les Opportunités de l’UO II Forces Faiblesses

Un management et un leadership participatif : un esprit de

dialogue et de concertation existe entre tous les acteurs

(décideurs politiques, enseignants, étudiants, personnel

administratif, technique, ouvrier et de soutien)

La mise en œuvre d’une gouvernance moderne : la

systématisation des procédures et processus soutenue par les

technologies de l’information et de la communication

Le dynamisme de son corps enseignant : en minorité jeune et

dont les résultats au CAMES sont éloquents

La tenue régulière des instances et organes de gouvernance :

Conseil d’Administration, CFVU, Conseil Scientifique et autres

organes statutaires

Une approche structurée dans l’entrée dans le LMD :

s’agissant d’une réforme, la stratégie de sensibilisation et d’une

approche par étape

Des expériences réussies de formations continues : l’UFR

SEG offre 04 formations continues et l’expérience peut être

déroulée à grande échelle

Une identité établie : l’UO II s’est progressivement affichée sur

l’échiquier de l’enseignement supérieur burkinabè et régional

Absence de formulation claire d’une vision partagée

par les parties prenantes de l’UO II

Communication insuffisante au niveau externe entre

l’UO II et son environnement

Une offre de formation peu diversifiée : les UFR SEG

et SJP offrent moins d’une dizaine d’options de

formation

Une faible culture des étudiants à participer

financière à leur formation : les frais d’inscriptions

sont très bas au regard relativement aux exigences de

qualité souhaitée

Un déficit quantitatif et qualitatif du corps

enseignant : au regard des effectifs accueillis, le taux

d’encadrement est faible (138 étudiants pour 1

enseignant)

L’insuffisance des infrastructures : pour relever ses

défis, l’UO II a besoin de plus d’infrastructures

d’accueil

La faible intégration des TICs dans la formation :

pour atteindre un plus nombre, l’ingénierie pédagogico-

technique doit être renforcée

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La lourdeur des procédures administratives et

financières : il existe une pseudo autonomie qui ne

permet pas véritablement une gestion souple dans un

contexte permanent de crise

L’incomplétude de l’organigramme statutaire : des

postes et services non encore pourvus avec pour

conséquence des cumuls et une lourdeur dans

l’exécution des tâches

Faiblesse de l’efficacité interne et externe : 30% des

étudiants sortent diplômés tandis qu’un grand nombre de

diplômés trouve difficilement un emploi pendant la

première année

La faible valorisation des fonctions de

responsabilités : il en résulte un refus des acteurs pour

occuper des postes d’encadrement et de direction

L’absence de culture de mobilisation de ressources

en dehors de la subvention étatique; il est reconnu que

le financement de l’Etat est insuffisant, mais les efforts

de mobilisation de ressources sont timorés par l’absence

d’une culture institutionnelle de levée de fonds

Le vieillissement du personnel enseignant : les

enseignants de première génération abordent la sortie

progressive de l’Université la fin de leur carrière

Opportunités

Menaces

Une demande grandissante : la croissance démographique et

le besoin de renforcement des capacités des professionnels

Une demande non satisfaite par l’enseignement supérieur :

la création d’un technopole et d’un incubateur d’entreprise

Le faible engagement et soutien du politique : bien

qu’admis comme incontournable dans le développement

économique et social, l’engagement du politique reste

timoré

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demeurent un maillon souhaitable mais manquant dans la chaîne

de l’entrepreneuriat et de l’innovation

Une volonté d’accompagnement de l’Université burkinabè

par ses partenaires traditionnels : le sérieux dans le travail est

reconnu par tous et fait de l’université un partenaire gagnant

La reforme LMD : acceptée, elle présente une occasion unique

de reformer l’enseignement supérieur et plus particulièrement

l’université burkinabè

Le développement des TIC : l’ingénierie pédagogico-

technologie est un levier essentiel pour répondre aux besoins de

la communauté en matière d’enseignement, de formation et de

recherche. Le développement des TIC offre ainsi une

opportunité réelle pour faire de l’UO II un centre d’excellence

en phase avec son environnement et les défis du développement.

Le manque de confiance à l’institution universitaire

dans son ensemble : l’Université burkinabè souffre

d’une image peu flatteuse et d’une confiance perdue du

fait de ses cycles répétés d’années qui se chevauchent et

des crises très violentes, dont elle est le théâtre

Les troubles sociopolitiques qui prennent leurs

origines en dehors de l’Université : les crises de la

société trouvent dans l’université un foyer fécond de

propagation et diffusion, toute chose qui perturbe son

bon fonctionnement

Le faible engagement du monde de l’entreprise dans

la construction d’une université africaine au service

du développement : les parties prenantes n’ont pas le

même engagement pour faire du sous système un vivier

pour la croissance, par le renforcement des capacités et

par la recherche appliquée

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DISPOSITIONS A PRENDRE POUR LA RENTREE PROCHAINE ET/OU POUR LE

RATTRAPAGE DU RETARD DE L’ANNEE UNIVERSITAIRE 2011-2012

Les dispositions suivantes ont été proposées pour la rentrée prochaine

• Les bacheliers de la session 2011 (cas de Ouaga II) :

• Certains ont commencé les cours soit en début février 2012, soit en fin février

2012. Pour l’essentiel, les cours sont pratiquement terminés, des évaluations sont

déjà faites. Il manque quelques travaux dirigés et la fin des évaluations. C’est le

cas à Ouaga II ; si le mois de septembre est mis à profit, ils pourraient clore

l’année académique 2011-2012 en fin novembre 2012.

• Les nouveaux bacheliers (session 2012): mener des réflexions afin qu’ils ne soient

pas victimes des situations énumérées ci-dessus. Le bon management de leur situation

sera un bon signal pour un nouveau départ promettant.

Le rattrapage du retard de l’année universitaire 2011-2012

• Exploitation du mois de septembre

• UFR/ SEG

Tout le mois de septembre est programmé pour les évaluations et la fin des derniers TD.

Ainsi :

• En première année : des examens sont prévus pour le 3 septembre (comptabilité

générale de 15h à 17h), le 8 septembre (statistiques de 15h à 17h), le 10 septembre

(mathématiques de 15h à 17h) et le 15 septembre (économie générale de 15h à 17h) ;

• En deuxième année : le 4 septembre (mathématiques de 8h à 10h) le 8 septembre

(macroéconomie de 8h à 10h) le 11 septembre (probabilités de 8h à 10h) le 15

septembre (comptabilité nationale de 8h à 10h) le 20 septembre (anthropologie de 8

à10h) le 25 septembre (économie d’entreprise de 8h à 10h) et le 29 septembre

(mathématiques financières de 8 à 10h)

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• En troisième année : proposition de calendrier des examens

Tableau 16 : Proposition de calendrier MATIERES DATES HEURES NIVEAU/FILIERES

Statistiques 05/09 15h-17h EGEOI /MGDI : EARNEI

Fluctuation et Croissance 12/09 15h-17h MGDI

Comptabilité analytique 12/09 15h-17h EGEOI

Micro éco appli 12/09 15h-17h EARNEI

Macro éco. Techniques marketing 17/09

17/09

15h-17h

15h-17h

MGDI

EGEOI

Analyses des marchés 17/09 15h-17h MGDI

Economie du Burkina 20/09 15h-17h MGDI

Politique générale et stratégie de

l’entreprise

20/09 15h-17h EGEOII

Technique de Pro. 24/09 15h-17h EGEOI

Techniques de Pla. 24/09 15h-17h MGDI

Introduction à l’économie de l’Env. 27/09 15h-17h MGDI/EARNEI

• En quatrième année : proposition de calendrier des examens

Tableau 17: Proposition de calendrier

MATIERES DATES HEURES NIVEAU/FILIERES

Socio et anthropologie rurale 06/09 15h-17h EARNEII

Financement de l’entreprise 06/09 15h-17h EGEOII

Pratique de la gestion du

développement

13/09 15h-17h MGDII/EARNEII

Commerce international des

productions.

18/09 15h-17h EARNEII

Gestion des projets 18/09 15h-17h EGEOII/MGDII

Economie des transports 22/09 15h-17h MGDII /EARNEII

Evaluation des projets 26/09 15h-17h EGEOII/MGDII

Droit du travail 29/09 15h-17h EGEOII/MGDII

Droit foncier 29/09 15h-17h ERANEII

Contrôle de gestion 03/10 15h-17h EGEOII

Econométrie 03/10 8h-10h MGDII /EARNEII

Intégration Eco. Régionale 06/10 8h-10h EGEOII/MGDII/EARNEII

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• UFR SJP

Le mois de septembre servira essentiellement pour la fin des cours et les évaluations.

Ainsi, les cours sont programmés du 3 au 22 septembre et un programme a été dressé

pour les évaluations du lundi 24 septembre au mercredi 10 octobre

Tableau 18: Proposition de calendrier

Date 1ere année 2eme année 3eme année 4eme année

24/09

8H-11h : droit

constitutionnel

15h-18 : droit du

travail

8H-11h: DCC/

Cont.Adm

25/09 8h-11h: anglais 15H-18h: Eco.pol 15h-18h : D. fiscal 8h-11h: R. actes

26/09 15h-18: D. Aminis 15h-18h : TD/DA

DC

8h-11h : D.P.S

27/09 8h-11h :T.D TGO 15h-18 : TD/DA 8h-11h : D. Ass

28/09 8-11 : T.D Eco.Po 15h-18: IDAS 15h-18h : DHLP 8h-11h : SVE

01/10 8h-11h : IPC 15h-18h : DPF 15h-18h : D. Com 8h-11h : DECI

02/10 8h-11h : HIES 15h-18h: TD/DPF 15h-18h : Anthr

03/10 8h-11h : MSS 15h-18h: TD/Fisca

04/10 15h-18h : DIP 15h-18h : D.Admin

05/10 8h-11h : Inst. Inter 15h-18h: TD/DIP

DJP

15h-18: C/DATUE

08/10 8h-11: TD D Const 15h-18h: P. Pénale

15h-18h: Contrats

spéciaux

09/10 8h-11h : IED 15h-18h : compta

10/10 15h-18h : DIH

La réalisation de ce programme de l’UO II nécessite au moins deux salles avec des

capacités de 1400 places chacune et disponibles sur le campus de Zogona. Il y a nécessité

d’une bonne programmation pour l’utilisation de ces deux salles par les deux universités

Ouaga et Ouaga II durant le mois de septembre. Ce programme de rattrapage, s’il venait à être

mis en œuvre permettra à Ouaga II d’espérer démarrer l’année 2012-2013 au plus tard le 4

janvier 2013.

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II.1.6. La situation de l’Université de Ouagadougou (UO) et des centres universitaires (CU) rattachés (CUPF, CUO, CUD)

II.1.6.1. L’Université de Ouagagoudou

L’Université de Ouagadougou a été créée en 1974 et, sous la refondation, elle a été

érigée en EPCST en 2000. Elle est aujourd’hui la plus vielle université du Burkina Faso avec

environ à nos jours 40000 étudiants pour environ 500 enseignants tous grades confondus.

L’université de Ouagadougou compte 5 UFR, 1 Institut et 3 Centres universitaires (CU) :

celui de l’Est à Fada N’Gourma), celui du Nord à Ouahigouya et celui de la Boucle du

Mouhoun à Dédougou. L’université de Ouagadougou assure la gestion pédagogique et

financière de ces centres universitaires qui évoluent sous la responsabilité directe des chargés

de missions, ayant rang de vice-présidents.

Les effectifs des personnels et des étudiants

Les effectifs des personnels enseignants et ATOS : 802 personnes

- 419 enseignants permanents ;

92 enseignants de rang A ;

224 enseignants de rang B ;

Les femmes représentent environ 10% des effectifs.

Le tableau ci-dessous donne une idée du corps professoral des universités du Burkina

Faso, y compris l’UO.

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Tableau 19: Tableau du ratio étudiants/enseignant dans les institutions d’enseignement supérieur publiques du Burkina Faso en 2008-2009 Institutions d’enseignement supérieur

Nombre d’enseignants

Nombre d’étudiants

Ratio étudiant par enseignant

Université de Ouagadougou

447 20.516 46

Université Ouaga II 180 11. 184 62

Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso

80 2.128 27

Université de Koudougou

223 6.787 30

Institut des Sciences 15 883 59

Moyenne nationale 1.151 41.671 36

Sources : Données/Présidence, 2010

L’évolution des effectifs d’étudiants

L’évolution des effectifs d’étudiants est donnée sur les tableaux ci-dessous.

Tableau 20 : Effectif des étudiants Etablissements Effectifs

2007-2008 2008-2009 2009-2010

U.F.R/LAC 4 528 5 394 6 603

U.F.R/S.D.S. 2 082 2 318 2 467

U.F.R/S.E.A 1 865 2 240 1 986

U.F.R/ SEG 5 213 - -

U.F.R/S.H. 7 112 8 170 7 754

U.F.R/ S.J.P. 5 915 - -

U.F.R/S.V.T. 3 276 3 898 3 181

IBAM 456 692 627

I.S.S.P. 20 87 87

IPERMIC 32 24

TOTAL 30 467 22 831 22 652

Source : DEP de l’UO

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L’analyse des effectifs d’étudiants de l’UO montre un taux d’accroissement moyen

annuel de 18,30 %. Cet accroissement au regard des taux d’admission aux examens est à

l’origine de la massification des étudiants que l’on constate sur les campus de l’UO. Cette

massification très souvent est à l’origine de multiples grèves qui perturbent le bon

déroulement des années universitaires. A l’UO, le ratio des femmes est d’environ 26 % des

effectifs d’étudiants. L’engagement des autorités pour une politique de création d’universités

géographiques ou régionales atténuera à court terme les effets de la massification : meilleur

contrôle des mouvements des étudiants et réduction des coûts de formation pour les parents,

assurant, dans l’immense majorité des cas, les frais de formation de leurs enfants.

On observe que près de 70 % des étudiants de l’UO sont inscrits dans les formations

tertiaires, littéraires, juridiques et économiques au détriment des autres secteurs que sont ceux

des sciences et technologies et des sciences médicales. Cela traduit la nécessité de mieux

orienter les étudiants en tenant compte des besoins réels des populations et du marché de

l’emploi. A cet effet, un effort devrait être fait pour renforcer l’enseignement de la langue de

travail (français) et les disciplines scientifiques, particulièrement les mathématiques. Un tel

dispositif doit s’appliquer à tous les niveaux de formation : primaire secondaire et supérieur.

Tableau 21: Répartition des étudiants burkinabè dans les grands champs de formation : cas de l’Université de Ouagadougou

Filières de formation Effectifs d’étudiants % de l’effectif global

Lettres et sciences sociales 20.149 66,12

Formations médicales 2.485 8,15

Sciences et formations technologiques 7.838 25,72

Total 30.472 100

Source : Tableau de bord MESSRS, 2007

• Les offres de formations et les volumes horaires de l’UO

Les tableaux qui suivent présentent les offres de formations assez variées de l’UO. Il faut

noter que ces tableaux demandent à être actualisés pour prendre en compte les filières créées

les dernières années puisque les données de ces tableaux datent de 2007-2008.

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Tableau 22: Récapitulatif des volumes horaires sur l’ensemble de l’université en 2007 Etablissements

Volume horaire Total Cours théoriques Travaux dirigés Travaux pratiques

U.F.R. LAC 11 298,5 4 570,5 75 15 944 U.F.R. S.D.S. 6 811 1 041 1 957 9 809 U.F.R. S.E.A 10 031 3 526 2 358 15 915 U.F.R. S.H. 7 412 1 602 365 9 379 U.F.R. S.V.T. 8475 1903 3 066 13 444 IBAM 6 975 2 995 0 9 970 I.S.P.P. 796 0 0 796

Total général 51.798 15.638 7 821 75.258

Tableau 23 : Au niveau de l’U.F.R. LAC (suite) Département/Filière – Niveau d’études

Volume horaire Total Cours

théoriques Travaux dirigés

Travaux pratiques

Communication et Journalisme

1re année 346 422 0 768

2e année 333 467 0 800

Master 1 287 293 0 580

Master 2 162 216 0 378

Etudes anglophones

1re année 300 150 50 500

2e année 475 100 0 575

Licence 525 50 25 600

Maîtrise 262,5 12,5 0 275

Etudes germaniques

1re année 420 240 0 660

2e année 345 215 0 560

Licence 312,5 212,5 0 525

Maîtrise 87,5 87,5 0 175

Lettres modernes

1re année 300 237,5 0 537,5 2e année 287,5 187,5 0 475

Licence 375 175 0 550

Maîtrise 150 25 0 175

D.E.A.

Linguistique

1re année 338 187,5 0 525,5 2e année 325 175 0 500

Licence 312,5 212,5 0 525

Maîtrise 200 100 0 300

D.E.A. 200 0 0 200

Traduction Interprétation

Master 1 360 390 0 750

Master 2 270 390 0 660

Art, gestion et administration culturelles

1re année Arts dramatiques

350 0 0 350

2e année Arts dramatiques

337,5 0 0 337,5

3e année Arts dramatiques

312,5 0 0 312,5

1re année Arts vivants 375 0 0 375

2e année Arts vivants 100 0 0 100

1re année Management culturel

450 0 0 450

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2e année Management culturel

475 0 0 475

1re année Beaux-Arts 400 0 0 400

2e année Beaux-Arts 350 0 0 350

3e année Beaux-Arts 325 0 0 325

1re année Critique d’art 375 0 0 375

2e année Critique d’art 100 0 0 100

Licence AGAC 575 25 0 600

Total général 11 498,5 4 570,5 75 16 144

Tableau 24 : Au niveau de l’U.F.R. S.D.S. Section – Niveau d’études

Volume horaire Total Cours

théoriques Travaux dirigés

Travaux pratiques

Pharmacie

1re année ou PH1 455 60 150 665

2e année ou PH2 410 10 280 700

3e année ou PH3 495 35 250 780

4e année ou PH4 590 45 200 835

5e année ou PH5 580 170 170 920

6e année ou PH6 165 0 0 165

Médecine

1re année ou PCEM-1 596 96 142 834

2e année ou PCEM-2 580 55 80 715

3e année ou DECM-1 525 40 170 735

4e année ou DECM-2 420 0 0 420

5e année ou DECM-3 420 0 0 420

6e année ou DECM-4 355 15 0 370

Techniciens supérieurs de la santé

1re année 540 275 275 1 090 2e année 560 195 195 950

3e année 120 45 45 210

Total général 6 811 1 041 1 957 9 809

Tableau 25 : Au niveau de l’U.F.R. S.E.A. (suite) Niveau d’études Volume horaire

Total Cours théoriques

Travaux dirigés

Travaux pratiques

Premier cycle (DEUG)

1re année MPC 260 250 90 600

1re année MPI 305 255 40 600

2e année PC 260 220 120 600

2e année MP 275 255 70 600

DUT Gestion, traitement et valorisation des déchets

1re année 475 230 200 905

2e année 525 240 150 915

DUT Solaire 1re année 1084 0 0 1084 2e année 916 0 0 916

Second cycle Licence et

Licence Maths 285 315 0 600

Licence Chimie pure 180 180 240 600

Licence Physique 285 235 80 600

Licence Sciences physiques 250 210 140 600

Maîtrise Maths 300 300 0 600

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maîtrise Maîtrise Chimie pure 180 180 240 600

Maîtrise Sciences physiques 240 240 120 600

Maîtrise Physique 595 244 36 875

Maîtrise Physique appliquée 631 172 322 1125 Master professionnel Institut du génie de l’environnement et du développement durable

Licence « SDAT » 800

0

120

920

Licence « Eau et assainissement » 765

0

120

885

Master 1 830 0 120 950

Master 2 590 0 150 740

Total général 10 031 3 526 2 358 15 915

Tableau 26 : Au niveau de l’U.F.R. S.H. Département – Niveau d’études

Volume horaire Total Cours

théoriques Travaux dirigés

Travaux pratiques

Géographie 1re année 437,5 112,5 0 550

2e année 387,5 187,5 0 575

Licence 462,5 137,5 130 730

Maîtrise 55 25 0 80

Histoire et Archéologie

1re année 300 280 0 580

2e année 325 280 0 605

Licence 275 275 80 630

Maîtrise 50 0 0 50

D.E.A 320 0 0 320

Philosophie 1re année 475 0 0 475

2e année 475 0 0 475

Licence 450 0 0 450

Maîtrise 200 0 0 200

Psychologie 1re année 400 25 25 450

2e année 450 75 25 550

Licence 475 0 0 475

Maîtrise 100 0 0 100

Sociologie 1re année 437 99,5 0 536,5 2e année 412,5 50 75 537,5 Licence 775 55 30 860

Maîtrise 150 0 0 150

Total général 7412 1602 365 9379

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Tableau 27 : Au niveau de l’U.F.R. S.V.T. (suite) Département – Niveau d’études

Volume horaire Total Cours

théoriques Travaux dirigés

Travaux pratiques

1re année Chimie Biologie – Biologie Géologie

315

135

150

600

1re année Diplôme de techniciens supérieurs (DUTS) en Contrôle de qualité en industries agroalimentaires (CQIA)

410

235

190

835

2e année Chimie Biologie 355 90 144 589

2e année BG2 330 48 222 600

2e année DUTS / CQIA 475 170 205 850

Licence Sciences biologiques 380 55 215 650

Licence Géologie 390 80 140 610

Licence Biochimie – Option Microbiologie générale

370

132,5

145

647,5

Licence Biochimie – Option Sciences et technologie alimentaire

510

150

285

945

Licence Biochimie – Option Substances naturelles

320

140

150

610

Maîtrise Sciences biologiques – Option Biologie et Physiologie animales

375

90

180

645

Maîtrise Sciences biologiques – Option Biologie et Physiologie végétales

375

90

180

645

Maîtrise Géologie 415 55 180 650

Maîtrise Biochimie – Option Microbiologie appliquée

385

107,5

150

642,5

Maîtrise Biochimie – Option Substances naturelles

425

87,5

140

652,5

Maîtrise Biochimie – Option Sciences et Techniques en technologie alimentaire / Nutrition

505

137,5

190

832,5

D.E.S.S. Zones humides 770 0 0 770

DESS-Industries Agroalimentaire 700 100 200 1000

DEA-Biotechnologie 670 0 0 670

Total général 8475 1 903 3 066 13 444

Tableau 28 : Au niveau de l’IBAM (suite) Section – Niveau d’études

Volume horaire Total Cours

théoriques Travaux dirigés

Travaux pratiques

Banque Assurance

1re année Tronc commun

540

290

0

830

2e année Banque 670 280 0 950

2e année Assurance 580 305 0 885

Finance Comptabilité / Gestion

1re année Tronc commun

520

280

0

800

2e année Finances

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commerciale Comptabilité 620 310 0 930

2e année Gestion commerciale

550

310

0

860

Secrétariat de direction / Secrétariat bilingue

1re année Tronc commun

515

405

0

920

2e année Secrétariat de direction

475

400

0

875

2e année Secrétariat bilingue

485

415

0

900

Méthodes informatiques appliquées à la gestion

1re année

750

0

0

750

2e année

700

0

0

700

2. ITIC D.E.S.S. 570 0 0 570

Total général 6 975 2 995 0 9 970

Tableau 29 : Au niveau de l’I.S.P.P. (suite) Niveau d’études

Volume horaire Total Cours théoriques Travaux dirigés Travaux pratiques

Master 796 0 0 796

Total général 796 0 0 796

Deux aspects peuvent être retenus à l’issue de ce point sur les programmes :

- le développement des formations professionnalisantes ;

- le nombre élevé des heures d’enseignement par rapport à celui des enseignants.

En établissant un rapport entre l’effectif du personnel académique et le nombre d’heures d’enseignement à assurer, on se rend compte qu’un déséquilibre très net demeure et qui explique l’augmentation sans cesse croissante de l’enveloppe financière destinée aux heures de vacation, aux missions d’enseignement et aux heures supplémentaires payées aux enseignants.

Les infrastructures

L’UO connaît beaucoup de difficultés en termes d’infrastructures d’accueil des étudiants,

de l’administration centrale et du corps professoral.

• insuffisance de la capacité d’accueil des étudiants (cours, travaux dirigés, travaux pratiques) ;

• insuffisance de bureaux d’enseignants pour faciliter leur travail d’encadrement ;

• insuffisance des laboratoires de recherche ;

• insuffisance des espaces pour une administration performante : locaux de la

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présidence, services de scolarité, etc.

Le campus est vaste mais non modulable, car conçu sans une vision à long terme. Il ne

permet pas facilement des projets d’extension. Le campus de Ouagadougou s’imbrique

pratiquement dans l’agglomération urbaine. Les conditions de sécurité (vols, sécurité

physique des acteurs, etc.) y sont difficiles à faire assurer.

L’atout en termes d’infrastructures pour l’UO est de disposer d’un campus entièrement

intégré dans la mesure où les activités académiques et sociales des étudiants se déroulent

majoritairement sur le même site. Le récapitulatif des capacités d’accueil (amphithéâtres et

salles de cours confondus) de l’UO est donné dans le tableau ci-dessous :

Tableau 30 : Leurs capacités en nombre de places correspondant au nombre de chaises qui peuvent y être disposées sont les suivantes : SALLES Capacité Date d’invest Entreprise Contrôle

Amphithéâtre G 1500 2003 BTM AIC

Amphithéâtre F 1100 2003 BTM AIC

Amphithéâtre D libyen 1000 2001 BTM GET

Amphithéâtre E libyen 1000 2001 BTM GET

Amphithéâtre A600 600 1989 SOGEPER AAED

Amphithéâtre B 400 1989 SOGEPER AAED

Amphithéâtre C 250 1989 - AAED

Amphithéâtre I 1100 2007 FCS AIC

Amphithéâtre J 1100 2007 FCS AIC

Salles de cours sous les amphis de 2200 places

579 2007 FCS AIC

CRI 2009 GERBATP ARDI

Source : DEP de l’UO

Tableau 31 : Récapitulatif général de la capacité d’accueil Structures de gestion Nombre de places S.S.F.I. (Grandes salles) 7899 U.F.R. LAC 1102 U.F.R. S.D.S. 989

U.F.R. S.E.A 470

U.F.R. SEG 654

U.F.R. S.H. 966

U.F.R. S.J.P. 2055 U.F.R. S.V.T. 948

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IBAM 670

I.S.P.P. 270

TOTAL GENERAL 16 602 Source : DEP de l’UO (y compris salles de CT, TD et TP).

Le financement

Le tableau ci-dessous, indique un faible financement de l’UO sur la période indiquée.

Près de 60 à 70 % des budgets servent à payer les salaires.

Tableau 32 : Financement annuel de l’enseignement supérieur public

Structures

Année

2006 2007 2008 2009

Université de Ouagadougou 2 988 351 000 3 078 002 000 3 261 559 600 3 510 838 000

Université de Ouaga II 819 736 000

Université Polytechnique de Bobo 504 101 000 611 141 000 609 469 000 941 262 000

Université de Koudougou 264 384 000 243 476 000 514 146 000 729 694 000

Institut des Sciences 126 621 000 45 045 000 60 060 000 244 216 000

CNRST 1 739 085 000 1 831 085 000 2 134 572 000 2 279 182 000

CENOU 300 987 000 300 987 000 370 330 000 370 330 000

Total (A) 5 923 529 000 6 109 736 000 6 950 136 600 8 895 258 000

Taux de variation 3% 14% 28%

Salaires autres personnels du MESSRS (B) 11 360 977 000 11 911 027 000 13 445 260 000 15 856 211 000

Taux de variation 5% 13% 18%

Rapport A/B 52% 51% 52% 56%

Source : MESSRS/ Statistiques, 2010.

Les forces et faiblesses de l’UO

Les forces de l’UO.

Malgré les difficultés qu’elle affronte, l’UO a quelques atouts :

• Engagement de l’UO dans la réforme LMD ;

• Une grande diversification de l’offre de formation, attirant de nombreux étudiants

étrangers ;

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• Un fort engagement dans les filières professionnelles ou professionnalisantes ;

• Une utilisation croissante des TIC dans l’administration comme dans la pédagogie ;

• Un corps professoral dynamique, qui fait la fierté du pays lors des assises des Comités

Techniques et Spécialisés du CAMES ;

• L’existence d’organes de gestion démocratique du campus (Conseil d’administration

(CA), le Conseil de la Formation et de la Vie Universitaire (CFVU) et le Conseil

Scientifique (CS)).

Les faiblesses ou contraintes de l’UO

On note de nombreux points de faiblesses à l’UO :

• Effectifs pléthoriques des étudiants ;

• Mauvaise répartition des étudiants dans les filières de formation (orientation sans

tenir compte des besoins de l’économie) ;

• Insuffisance quantitative et qualitative des ressources humaines ;

• Insuffisance ou manque d’équipements pédagogiques ;

• Insuffisance du financement ;

• Faibles capacités de recherche, financée à hauteur de plus de 80 % par la communauté

internationale ;

• Nécessité d’améliorer la gouvernance.

Le bilan académique 2010-2012 et le rattrapage du retard

Le tableau ci-dessous donne la situation actuelle des enseignements et des examens à l’UO.

Les niveaux d’exécution restent assez disparates. Ainsi :

UFR/SEA

Année 2010-2011

S1L1 OK, S2L1 première session OK, reste la session de rattrapage à programmer.

S3L2 OK, S4L2 première session OK, Deuxième session reste les réclamations en cours.

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Année 2011-2012

• IGEDD beaucoup de délibérations sont faites. TSA, MPA, Toutes les maitrises

traditionnelles fonctionnent normalement. L’année 2011-2012 devrait s’achever en

décembre 2012.

• Les enseignements de S1L1 ont commence le 4 juin 2012 en Sciences et

Technologies.

Les enseignements de Maths, Chimie, Biologie, Géologie, Technique documentaire, Anglais

scientifique sont terminés. Initiation aux TIC reste les TP à programmer, il y a des difficultés

avec le CRI. En Physique, il reste quelques heures (4h) en Amphi J.

Mathématiques : une évaluation faite, reste une à programmer

Chimie : évaluation programmée en septembre

Biologie : évaluation reprogrammée en septembre

Géologie : évaluation reprogrammée en septembre

Technique documentaire : évaluation programmée en septembre

Anglais scientifique : évaluation programmée en septembre

• Les enseignements de S5L3 et S3L2 devraient pouvoir commencer à la fin de la

session de rattrapage du S4L2 et du S2L1.

UFR/SVT

2010-2011

Pour le S2 et le S4 2010-2011. Les premières évaluations sont terminées. Il reste les

délibérations et l’organisation de la session de rattrapage prévue pour septembre 2012.

2011-2012

L1, S1 enseignement en cours depuis le 4 juin. Tous les cours à l’heure actuelle sont terminés.

Seule le cours sur les TICE n’est pas fait. Programmation des évaluations pour septembre

CB4, Biologie 4 et BG4, les enseignements et les évaluations se déroulent bien.

Les licences S5 n’ont pas commencé. Les maitrises devraient pouvoir terminer l’année en

septembre.

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UFR/LAC

• Etudes anglophones : L1 a démarré le 4 juin 2012

L2 a démarré le 13 juin 2012.

• Lettres modernes : L1 a commencé le 4 juin 2012

L2, démarré en fin juin 2012.

• Linguistiques : L1, Licence, Maîtrise a démarré en fin avril 2012

Le second semestre a commencé après la fin du S1.

L2, a démarré le 2 juillet 2012.

• LATA, AGAC Traduction/Interprétation : tous les cours ont démarré, le second

semestre a commencé.

• Etudes germaniques : tous les cours ont démarré le 16 avril 2012. Le S1 est

avancé.

• Communication et journalisme : tous les cours ont démarré le 28 février 2012.

La progression est normale.

UFR/SH :

• Géographie : L1, L2, L3 ont démarré début avril

Le second semestre a démarré.

• Histoire : L1, L2 ont commencé le 16 avril 2012

• Sociologie: L1 a démarré début avril 2012

• Philosophie : L1, L2 ont démarré en mi-avril 2012

• Psychologie : L1, L2 ont démarré en mi-avril 2012

Les 3èmes et 4èmes années en philo et psychologie ont démarré en mi-avril.

Les licences et maitrises (traditionnelles) ont commencé le second semestre.

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UFR/SDS

Taux d’exécution des cours en médecine, pharmacie et TSS pour l’année 2011-2012 est de

90% et en chirurgie dentaire de 80%.

IBAM : - Rentrée effectuée le 18 octobre 2011

• 1ère délibération du S1 le 30 avril 2012

• Cours et évaluations en contrôle continu se déroulent normalement quant

aux autres filières.

• Les évaluations du S2 sont faites reste les délibérations prévues en

septembre.

• Septembre devrait permettre d’achever l’année 2011-2012 et rentrée à

l’IBAM en Octobre.

II.1.6.2. Les centres universitaires polytechniques

Centre universitaire polytechnique de Ouahigouya (2011/2012)

Le CUP-OHG est confronté aux mêmes problèmes que les autres universités. Manque

de ressources humaines, insuffisances des infrastructures, procédures financières longues à

cause de son rattachement à l’université de Ouagadougou. Le CUP-OHG, comme tous les

autres pôles universitaires naissants, a une politique de développement (tableau ci-dessous)

afin d’augmenter ses capacités d’accueil et évoluer vers son autonomisation. Le Centre

Universitaire Polytechnique est logé dans l’enceinte du Lycée Professionnel Régional Naaba

Kango (LPRNK) de Ouahigouya par arrêté ministériel où 05 salles font office de salles de

cours.

Cependant, l’ouverture prochaine des premières années des filières existantes fait

ressortir un besoin de 05 autres salles auxquelles il faut ajouter 01 salle pour le projet

d’ouverture de la filière «maths appliquées et informatique».

En outre, la proximité du Centre et les filières de formation professionnalisante offertes

créent un réel engouement au sein des parents et des bacheliers, toute chose à même

d’accroitre les intentions d’inscriptions dès la rentrée prochaine.

Le site retenu pour la construction de l’Université, situé au PK 10, route de

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Ouagadougou, couvre environ 700 à 1000 ha de part et d’autre de la route nationale.

Les travaux de bornage pourront être effectués après les récoltes afin que le bureau d’études

puisse y faire ses études techniques.

Cette première étude devrait permettre la réalisation de la phase 1 des infrastructures

(amphis de 500 et 1000 places, administration, scolarité centrale, parking, terrain de sport,

bibliothèque centrale, salle informatique, VRD…) dont les plans architecturaux ont été

validés afin de résorber la demande en salles de cours et en bureaux pour l’administration.

Une des difficultés majeures du Centre est sa dépendance administrative et financière

de l’Université de Ouagadougou.

Par conséquent, une autonomisation progressive de celui-ci par la création d’une régie

d’avances pour une prise en charge directe des charges de fonctionnement et l’accélération

du processus de son érection en Université Publique par l’adoption de ses textes

fondamentaux pourraient être envisagées afin de lui permettre d’orienter au mieux ses

missions de dynamisation du pôle de compétitivité économique de la région.

Tableau 33 : Programmes 2011/2012 ECOLES ANNEE

OUVERTURE EFFECTIFS FILIERES DEBOUCHES OBSERVATIONS

Ecole Supérieure de Commerce, de Management et

d’Entrepreneuriat

(ESCME)

2010/2011

FC1=35

FC2=35

GC2=06

MG1=09

Finances- Comptabilité (FC) Marketing et Gestion (MG)

(tronc commun)

Ingénieurs en Gestion Industrielle (IGI) (Perspective 2014)

-Banques et Institutions financières

-Entreprises /Organisations

Privées, ONG

- Universités, Centres de Recherche,

Bureaux d’Etudes

-Entreprises uni personnelles

Licence professionnelle, Master, Doctorat

(FC et MG, recrutement sur test,

dossier 15 000F)

IGI sur dossier

Ecole Supérieure des Sciences de la Santé (ESSAN)

2010/2011 PCEM1=29

PCEM2=30

Médecine

-Organismes de santé publics et privés

Doctorat d’Etat

(recrutement sur dossier)

Ecole Supérieure des Sciences Juridiques, Politiques et de l’Administration

GRH1=38

Gestion des Ressources Humaines

Gestion Foncière et

-Organismes publics et privés

-Administration publique

Licence professionnelle

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(ESJPA) 2011/2012 GFI1=14 Immobilière (en tronc commun)

- Universités

-Collectivités décentralisées

- Universités

-Entreprises

-Entreprise uni personnelle

Master Doctorat

(recrutement sur test, dossier 15 000F)

Ecole Supérieure

des Sciences

Fondamentales

et Appliquées

(ESFOA)

(Perspective

2012/2013)

Ecole Supérieure

de la Statistique

et de l’Analyse

Décisionnelle

(ESSAD)

(Perspective

2012/2013)

Mathématiques

Appliquées et

Informatique

(Mathématiciens

numériciens, section

Informatique prévue

pour 2015)

Ingénieurs

Statisticiens

Economistes

-Banques et

Institutions

financières

-Entreprises

/Organisations

Privées

-Organismes publics

et privés

-Entreprise uni

personnelle

-Universités

-Instituts de

recherche

-Entreprises et

Organismes publics

et privés

-Banques et

Institutions

financières

- Université, Centres

de Recherche,

Bureaux d’Etudes

Licence

Master

Doctorat

Sur dossier

Licence

Master

Doctorat

Sur dossier

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Centre universitaire polytechnique de Fada

Depuis 2010, l’ENSI-Fada a commencé ses activités de formation dans les bâtiments

du Lycée Professionnel (LPF) et de l’ENEP de Fada. Force est de reconnaître que les

prévisions optimistes basées sur la disponibilité de salles au LPF ont été très vite dépassées

avec l’augmentation des effectifs des élèves du Lycée. Dans ces prévisions, 2011 devait voir

commencer les constructions des bâtiments du Campus C-UPF sur le terrain réservé par la

Commune après la pose de la première pierre sur le site le 26 juin 2010.

Actuellement, l’ENSI-F est limité dans l’ouverture de ses filières très sollicitées par

manque de capacité d’accueil.

Inconvénients et risques sociaux

L’inconvénient immédiat est la difficulté croissante de cohabitation entre élèves du

Lycée et étudiants de l’ENSI-F. Peut être par instrumentalisation selon certaines sources, il y

a eu des tentatives d’actes de rejet de la part des élèves du Lycée lors des derniers

mouvements sociaux de 2011. En décembre dernier, pour manifester leur essoufflement de

survie par manque d’appui du CENOU, les étudiants de l’ENSI-F ont séquestré le Proviseur

du LPF pendant au moins deux heures ; au mois de février dernier, il y eu affrontement

physique entre une étudiante et un élève du Lycée.

Le risque de fond selon la rumeur et les sentiments des populations locales est le

«discrédit » sur les engagements du Gouvernement pour avoir posé la première pierre depuis

2010, occupé des terres et sans suite alors que les étudiants sont là.

Avantages et nécessité d’acquérir des infrastructures propres au C-UPF

- Disponibilité du terrain de 150 ha à 2,5 km du centre-ville : Délimité et borné ;

- Disponibilité de plans architecturaux pour les infrastructures de base : Etudes du sol ;

Plan d’assainissement / canalisation d’eau ; Architecture des bâtiments ; Plan d’aménagement

des espaces etc.

- Réduction du coup de démarrage pour l’aménagement et l’assainissement : Plan

d’occupation sur 1/5 de la superficie totale pour les infrastructures minimales, le reste étant en

future extension.

- L’ENSI-F est en voie d’acquérir des équipements et du matériel didactique

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multimédia et de laboratoire de Travaux Pratiques / Sciences & Technologies, d’une valeur

d’environ 500 000 000 Francs cfa, à réceptionner en octobre 2012. Il faut des locaux affectés

à ces équipements.

- L’augmentation des capacités d’accueil d’étudiants permettra de poursuivre

l’ouverture de nouvelles filières professionnelles et générales comme prévu et de contribuer à

la déconcentration des Universités du Burkina.

Propositions par ordre de priorité de mise en place des infrastructures

Sur la base des plans architecturaux disponibles :

1°) Aménagement/Assainissement d’1/6ème de la superficie du Campus C-UPF, soit 25 ha

du plan prévu pour les premières unités d’infrastructures du C-UPF. (Il est prévu une clôture

en haie vive à réaliser au cours des mois de juin-juillet en saison pluvieuse).

2°) Le Bâtiment R+1 de l’Administration Centrale dont la capacité d’accueil est suffisante

pour l’ensemble du personnel nécessaire pour le début.

3°) Le Bâtiment R+2 des salles de cours/TD / TP (Laboratoires) ne serait-ce que pour

accueillir les 500 000 000 Francs cfa d’équipements acquis.

4°) Les deux (2) parkings pour véhicules (60 places) et engins à 2 roues (150 places).

5°) Les Amphithéâtres de 1000 places et de 500 places.

6°) Les 2 blocs sanitaires pour l’administration.

7°) Le bâtiment R+1 pour la scolarité centrale avec ses salles et bureaux ;

8°) Les 2 salles informatiques jumelées de 200 places chacune ;

9°) La bibliothèque centrale de 850 places ;

10°) Les 2 logements F5 pour les hôtes ;

11°) Le Complexe sportif.

Plan stratégique

Le CUP-Fada s’est doté d’un plan d’action avec des perspectives de développement.

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Tableau 34 : Récapitulatif des besoins en infrastructures d’accueil du C-UP

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Tableau 35 : Récapitulatif des besoins en équipements d’accueil du C-UP

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Tableau 36 : Besoins annuels en équipements techniques

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Depuis avril 2010, les activités de mise en place du Centre Universitaire

Polytechnique de Fada N’Gourma (C-UPF) se mènent progressivement avec le

fonctionnement de l’Ecole nationale supérieure d’Ingénieurs (ENSI-F) et la planification de

celles du C-UPF.

Au niveau de l’ENSI-F, les effectifs des étudiants sont passés de 8 (2009-2010), 100

(2010-2011) à 150 pour cette année universitaire 2011-2012.

Pour la mise en place du Centre Universitaire Polytechnique de Fada, les

investissements / Infrastructures - équipements planifiés sur 5 ans, peuvent être logiquement

programmés et budgétisés suivant l’ouverture progressive des filières et l’évolution des

effectifs des apprenants.

L’acquisition d’un minimum d’infrastructures (Administration, Bâtiment R+2 pour

salles de cours et TP, Amphithéâtre 1000 places) permettrait de rendre le C-UPF autonome en

capacité d’accueil et de résorber une bonne partie des effectifs de bacheliers du pays pour

jouer ainsi son rôle de déconcentration des universités du Burkina Faso.

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Centre universitaire polytechnique de Dédougou (CUP-D)

Le centre universitaire de Dédougou a ouvert ses portes pour la rentrée 2011-2012 et

les enseignements sont effectués essentiellement par le corps professoral de l’université de

Ouagadougou. Le CUP-D souhaite voir ouvrir en son sein deux instituts (ISEDR et IUP) et 4

UFR (TSA, SEG, SJP et SHS).

Le CUP-D, selon la fiche de programmation des actions à réaliser, des besoins en

ressources humaines et matérielles demeurent nécessaires.

Synthèse de l’estimation financière des besoins

La formation jusqu’à la licence nécessite un fonctionnement de l’Université

Technologique de Dédougou jusqu’en 2014. Le tableau ci-dessous donne l’évolution du coût

de la formation durant les trois premières années.

Pour la projection, les dépenses ont été regroupées en cinq (05) volets. Les volets

matériels et équipements pour l’administration centrale et les différentes directions sont

composés des éléments suivants : Ordinateur complet, bureau, fauteuil, salon, chaise visiteur,

armoire de rangement, imprimante, fax, photocopieur, scanner, table, chaise, tableau, de

réfrigérateur et de poste téléviseur.

Pour le fonctionnement de la bibliothèque et la librairie universitaire en fin 2014, il est

supposé la mise à leur disposition d’un montant forfaitaire pour la dotation en fond

documentaire et fournitures.

Dans le volet coût prévisionnel des vacations, on note une hausse sensible à partir de

l’an 4. Cela est dû à l’entrée en fonctionnement de l’école doctorale. Dans nos projections,

une hausse de 15% des dépenses est prévue.

Tableau 37 : Coût dans les 5 prochaines années

N° Nature des besoins Coût en francs CFA

1 Infrastructures (2012 - 2014) 15 380 000 000

2 Matériels et équipements 40 675 000 000

3 Enseignements (2012-2014) 1 089 600 000

TOTAL 57 144 600 000

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CONCLUSION

La résolution de la crise dans les institutions d’enseignement supérieur nécessite un

investissement financier de la part de l’Etat, qui permettra de prendre en compte et au mieux

de résoudre les déficits en infrastructures, équipements, amélioration des conditions de vie des

étudiants, amélioration salariales et indemnitaires des ATOS, des enseignants et des

responsables administratifs, et le développement de pôles universitaires.

Par ailleurs, il est nécessaire de revoir l’assouplissement et l’adaptation des conditions

d’application de la réforme LMD à nos réalités car son application est aujourd’hui désignée

par l’ensemble des acteurs comme étant l’un des problèmes majeurs des retards dans les

universités.

II.1.7. L’Institut des Sciences Au plan des infrastructures

Les salles de l’IDS sont insuffisantes, surtout avec des effectifs d’élèves-professeurs

grandissant d’année en année. Le manque de salles oblige les élèves-professeurs à sortir les

tables et les chaises dans la cour pour leurs études.

Les bureaux sont insuffisants et les enseignants se retrouvent généralement à trois par

bureau. Le prolongement du bâtiment pédagogique prévu pour R+2 et qui est actuellement à

R+1 pourrait permettre d’amorcer des solutions au problème de salles. Le coût

d’investissement est estimé à environ cent quarante millions (140 000 000) de francs CFA et

le coût des équipements est estimé à quatre-vingt millions (80 000 000) de francs. Il est aussi

nécessaire de construire des bureaux.

L’IDS connaît, par ailleurs, un problème de stockage de matériels bureautiques du fait

de l’exigüité du magasin, d’où la nécessité de construire un magasin plus spacieux.

Au niveau des cités, les sanitaires sont détériorés et nécessitent de grosses réparations qui

peuvent être estimées à cent millions (100 000 000) de francs par pavillon. Pour les trois

pavillons, la restauration revient à trois cent millions (300 000 000) de francs. Les laboratoires

sont en nombre insuffisants, surtout pour les TP de SVT, d’où un besoin en salles spécialisées

pour les cours. La bibliothèque est petite et il faut l’agrandir.

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Au plan du fonctionnement

L’IDS connait un problème de connexion internet aussi bien en termes de permanence

de la connectivité qu’en termes de débit. L’IDS a bénéficié de la part du Fast Track Initiative

(FTI) de matériels informatiques à faible performance du fait d’un manque de rigueur dans

l’exécution du marché qui a été exécuté au niveau de la DEP du MESS. Il faut moderniser

l’outil informatique et améliorer la connectivité. L’IDS a pour ce faire initié l’implantation de

points wifi dans la cour mais ne peut le réaliser sans un appui extérieur.

Au plan administratif

L’IDS ne connait pas de problèmes administratifs majeurs.

Au plan des ressources humaines

L’IDS est en manque d’enseignants permanents. En moyenne soixante vacataires

interviennent chaque année à l’IDS avec seulement cinq enseignants permanents, toute chose

qui grève le budget de l’Institution. Le manque d’enseignants permanents est très accentué en

physique.

L’IDS ne dispose pas de technicien de laboratoire et en conséquence ce sont des

personnes extérieures à l’IDS qui sont responsabilisées pour la gestion des laboratoires de

physique et de chimie. Le parc du matériel informatique est important et de plus l’Institution

abrite une filière de formation ouverte et à distance (FFOAD), d’où la nécessité d’avoir un

informaticien compétent.

Au plan de la gestion financière

L’IDS connait des retards dans le déblocage de la subvention de l’Etat, qui handicape

certaines activités. Aussi la procédure de dépense est complexe et ceci influence négativement

l’acquisition du petit matériel, notamment le matériel biologique de laboratoire. A ceci

s’ajoute les retards dans les traitements des dossiers par le fait que le contrôleur financier

n’est pas résident à l’IDS.

Les effectifs de recrutement à l’IDS augmentent d’année en année et il est nécessaire

que les allocations budgétaires soient en rapport avec l’accroissement des effectifs. Ceci est

plus perceptible pour les présalaires et la restauration.

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Au plan du matériel roulant

Le parc automobile de l’IDS est vieillissant et insuffisant. L’IDS dépense environ

18 000 000 de FCFA par an pour la location de véhicules dans le cadre des sorties des

encadreurs pédagogiques pour les suivis-conseils et les examens pratiques des stagiaires.

Les sorties écologiques deviennent difficiles à réaliser du fait de l’insuffisance de véhicules de

grande capacité. Tous ces constats laissent entrevoir la nécessité d’augmenter les capacités

logistiques de l’IDS et ceci dans un bref délai.

Au plan des relations sociales

L’IDS ne connait pas de conflits sociaux. Ceci est probablement le fruit des tenues

régulières de cadres de concertations internes et des conseils de direction mais également à

l’élargissement de certains conseils d’établissement à tout le personnel de l’IDS.

Les élèves-professeurs mènent des activités d’acquisition de cyclomoteurs en relation avec

des commerçants de la place. Cette activité conduite par les délégués des élèves-professeurs

fait l’objet de tensions entre les délégués, toute chose qui détériore les relations entre les

élèves-professeurs. D’autre part, le fort taux de quotité engagé dans l’acquisition du

cyclomoteur par les élèves-professeurs fait qu’ils ne peuvent plus faire face à certaines petites

dépenses (photocopie, équipement d’entretien…).

II.1.8. La situation des services chargés des problèmes sociaux des étudiants

Les problèmes sociaux des étudiants constituent une composante importante dans la

gestion de l’enseignement supérieur. Ils doivent requérir l’attention des autorités de divers

niveaux. En effet, leur non maîtrise est à l’origine le plus souvent de toutes les perturbations

enregistrées sur les campus. Les services chargés de la gestion de ces problèmes au Burkina

Faso sont :

• le Centre National des Œuvres universitaires (CENOU) ;

• le Centre National de l’Information, de l’Orientation Scolaire et Professionnelle et des Bourses (CIOSPB) ;

• le Fonds National pour l’Education et la Recherche (FONER).

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85

II.1.8.1. Le Centre National des Œuvres universitaires (CENOU)

La présente synthèse comporte l’état des capacités d’accueil du CENOU, les difficultés

rencontrées par la structure, les propositions de solutions consignées dans un tableau et une

indication des actions à mener.

Le Centre National des Œuvres Universitaires, conformément à ses statuts adoptés en

juillet 2007, a pour mission principale de gérer les besoins à caractère non académique des

étudiants. Il offre les prestations suivantes aux étudiants :

• restauration ;

• hébergement ;

• santé ;

• assistance sociale ;

• transport ;

• sports et loisirs ;

• activités culturelles.

Etat des capacités d’accueil du CENOU 2010 – 2011

Restauration : 22% des étudiants burkinabè pour un montant de 20 millions de Francs cfa

par jour.

Logement : en 2012, le CENOU loge environ 4100 étudiants sur une demande de 12000, soit

à peu près 34% des requêtes.

Transport : non estimé

En somme, près de 90% des étudiants bénéficient chaque année d’une prestation du

CENOU. Au regard des effectifs sans cesse croissants, le CENOU rencontre de nombreuses

difficultés qui sont très souvent à la base des mouvements sociaux dans les universités. Du

reste, l’insuffisance et la mauvaise qualité des plats servis dans les restaurants universitaires,

les difficultés de transport, constituent une constance dans les revendications des étudiants.

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Tableau 38 : Difficultés particulières et propositions

Cinq problèmes

prioritaires

Propositions de solutions Acteurs de

résolution de la

question

Coût estimatif du

traitement du

problème

Stagnation de la

subvention de l’Etat

Court

terme

Augmentation de la

subvention de l’Etat

ETAT 7.000.000.000 fcfa

Moyen

terme

Apurement de toutes

les dettes du CENOU

Long

terme

Mise en place d’une

subvention

Difficultés du

transport des

étudiants de l’UPB ;

Dette de

2.347.000.000FCFA

Court

terme

Acquisition de

nouveaux bus

ETAT +

CENOU

11.000.000.000 fcfa

Moyen

terme

Apurement de la dette

Long

terme

Mise en place d’une

subvention

Dette d’eau

(1053441626), dette

d’électricité

(403051738),

conséquences :

coupures d’eau et

d’électricité

fréquentes entrainant

des crises dans les

résidences

universitaires

Court

terme

Apurement de la dette ETAT +

CENOU

1.859.545.102 fca

Moyen

terme

Renforcement du

système de gestion de

la consommation

Long

terme

Augmentation de la

part contributive des

étudiants

Perte du bénéfice des

œuvres sociales dans

Court

terme

Relecture des textes

des universités pour

MESS

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87

les frais d’inscription

dans les universités.

Manque à gagner de

près de 500 millions

prendre en compte cet

aspect

UNIVERSITES

CENOU

Moyen

terme

Rétablissement du

bénéfice des œuvres

sociales

Long

terme

Perte due à

l’application de

l’harmonisation des

frais universitaires

dans l’espace

UEMOA ; les

étudiants étrangers de

l’espace UEMOA

payaient 250000f cfa

au titre des œuvres

universitaires, mais

depuis l’application

de la directive de

l’UEMOA, le CENOU

a perdu ce bénéfice

Court

terme

Organisation d’une

rencontre de haut

niveau sur le

financement global de

l’enseignement

supérieur dans

l’espace UEMOA.

MESS

UEMOA

Moyen

terme

Demande de mesures

d’accompagnement

de la part de

l’UEMOA au profit

des œuvres

universitaires des

pays membres

Long

terme

Prise en compte des

œuvres sociales dans

les projets d’appui à

l’enseignement sup de

l’UEMOA.

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En définitive, l’observation que l’on peut faire de ce tableau est de deux ordres :

• Le CENOU est une structure très endettée. Cumul des dettes 2012 : environ 4.206.545.102 CFA.

• Les prestations actuelles du CENOU sont très en-deçà des attentes des bénéficiaires que sont les étudiants.

• La directive de l’UEMOA et le non versement de la part due au CENOU dans les frais d’inscription des étudiants à l’université réduisent considérablement le financement des activités de la structure.

Il est urgent de repenser le CENOU de fond en comble afin de le rendre plus

opérationnel et adapté aux conditions économiques de notre pays.

Recommandations

Le Comité Ad hoc de Réflexion (CAR) formule les recommandations suivantes :

• diversifier les formes de restauration en introduisant un système de restauration rapide

sous forme de kits, à l’exemple de ce qui se passe lors de certaines cérémonies. Ce

point mérite une étude approfondie pour cerner l’ensemble des déterminants à

maîtriser (coût de revient, conditions d’emballage et de conservation, traitement des

déchets qui en résultent).

• réduire le nombre et la variété des prestataires pour garantir la qualité de la

restauration. La variété des prestataires constitue aujourd’hui l’un des griefs relevés

par les étudiants. Elle crée des situations conflictuelles. La qualité des repas n’est pas

la même d’un prestataire à un autre (valeur nutritionnelle des repas, hygiène, cadre,

assainissement). La réduction du nombre de menus par jour serait un atout pour la

qualité et le coût des repas servis (pas plus de deux menus au choix pour le repas de

midi et du soir, au lieu de sept actuellement servis sur le campus de l’université de

Ouagadougou).

En tout état de cause, il serait souhaitable d’instituer dorénavant des visites de contrôle

et d’inspection de la restauration universitaire ;

• organiser de manière plus rationnelle le système de la restauration universitaire en

prenant en compte d’autres catégories de consommateurs. Dans ce cas, le prix serait

étudié en fonction du type de consommateur. Une bonne organisation du CENOU

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devrait permettre de créer des chaines destinées à chaque catégorie de consommateurs

(enseignants locaux et missionnaires, personnel ATOS) ;

• relever le prix du repas à 1000 FCFA avec une contribution de 250 FCFA par repas

pour les étudiants bénéficiant des œuvres universitaires n application d’une des

recommandations de l’atelier tenu en 2009 sur le fonctionnement efficient du

CENOU ;

Un prix spécial devra être étudié et appliqué aux autres étudiants. En effet,

selon les textes en vigueur du CENOU, les étudiants nationaux non boursiers doivent

s’acquitter de la somme de 100.000 FCFA. Malheureusement, jusqu’ici, presque

personne ne paie cette contribution, ce qui aggrave les déficits du CENOU. Il revient à

l’Etat d’opter pour une politique claire en la matière : soit revoir à la baisse la part

contributive des étudiants non boursiers, soit s’engager officiellement à tout prendre

en charge.

Par ailleurs, au regard de la qualité des repas servis et de la réaction des

étudiants, une certaine opinion serait favorable à la suppression de la subvention

accordée par l’Etat au profit d’un versement direct du coût du repas à l’étudiant, soit

500 FCFA par repas.

Toutes ces propositions doivent faire l’objet d’une étude approfondie par le

Gouvernement impliquant les acteurs concernés.

• Nécessité d’améliorer les conditions de logement des étudiants, comme cela se passe

un peu partout ailleurs. Revoir les conditions de location de logements privés au profit

des étudiants. Ce n’est pas rationnel que l’écart soit si grand entre le prix de la location

payée par l’Etat et le prix payé par l’étudiant (quelques fois l’écart varie de 1 à 30). Il

convient de rappeler qu’aucun pays au monde ne peut assurer l’hébergement de la

totalité de ses étudiants inscrits sur son territoire. Le secteur privé peut être

efficacement mis à contribution pour l’élargissement de l’offre de logement. Une

étude a été réalisée à cet effet sur le financement de la Banque mondiale (cf. Projet

d’enseignement post primaire, phase II).

• Rendre obligatoire l’abonnement à la Mutuelle Nationale de Santé des Etudiants

Burkinabè (MUNASEB) et le paiement des œuvres universitaires pour tout étudiant

inscrit dans les IES.

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• Le CENOU ne peut assurer avec succès le transport des étudiants. Le privé et les

municipalités (par exemple la SOTRACO) doivent être encouragés au développement

du transport en commun, y compris celui des étudiants.

• Inviter le Conseil des ministres en charge de l’enseignement supérieur des Etats de

l’UEMOA à mettre en œuvre son engagement de compenser les manques à gagner liés

à la mise en œuvre de la décision relative à l’harmonisation des frais d’inscription en

vigueur dans chaque université de l’espace de l’union.

• Créer au sein de chaque IES une direction des œuvres universitaires et sociales. Les

problèmes liés aux œuvres universitaires et sociales bloquent les activités

académiques.

II.1.8.2. Le Centre de l’Information, de l’Orientation Scolaire,

Professionnelle et des Bourses (CIOSPB)

A partir des années 60, on a vu la création du Centre de Documentation et de Formation

Pédagogique et Professionnelle (CDFPP) qui va devenir par la suite le Bureau d’information

et d’orientation (BIO) en 1979, la direction générale de l’orientation et des bourses (DGOB)

en 1981, la direction de l’orientation et des bourses (DOB), la direction des bourses d’études

et de stages (DBES) en 1983. C’est surtout 1994 avec la création du CIOSP que l’orientation

va s’émanciper des questions liées à l’allocation et va acquérir ainsi une certaine autonomie.

En juillet 2001, un décret consacre la fusion de la DBES et du CIOSP, donnant ainsi

naissance au Centre National de l’Information, de l’Orientation Scolaire et Professionnelle et

des Bourses (CIOSPB), qui sera érigé en direction générale en 2007 avec en son sein deux

directions spécifiques : la direction de l’information scolaire et professionnelle et la direction

des bourses d’études et des aides financières

Résultats et impacts

• La connaissance des activités du CIOSPB par les élèves et les étudiants ;

• Les séances d’information collectives permettent de porter les informations aux élèves et aux étudiants ;

• Les séances d’information sur les filières permettent une meilleure orientation et entrainant une diminution des redoublements ;

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• Les séances d’information permettent notamment aux élèves de faire leur choix en fonction de leurs compétences et en fonction des débouchés sur les différentes filières ;

• Les bourses sont importantes pour les étudiants et leurs parents. Il convient de revoir le contingent annuel de bourses à la hausse ;

• Les paiements de la bourse par voie bancaire ont introduit une innovation au CIOSPB améliorant ainsi ses relations, d’une part, avec les étudiants et, d’autre part, avec les institutions bancaires.

Les Forces

• Elargissement du dispositif et des méthodes d’information ;

• Couverture de l’ensemble du territoire national par des séances d’information au profit des élèves en classe de terminale ;

• Création des services régionaux de l’information et de l’orientation scolaire au sein des directions régionales du MESS ;

• Adaptation au contexte socioculturel du Burkina Faso des outils d’aide à l’orientation.

Les faiblesses d’ordre technique

• Faiblesse quantitative et qualitative des conseillers d’orientation ;

• Non prise en compte des orientations dans le cycle de l’enseignement post primaire (CM2, classe de 3ème) ;

• Insuffisance quantitative et qualitative des agents affectés à l’étude des candidatures de bourses.

Les faiblesses d’ordre institutionnel

Les problèmes prioritaires rencontrés par le CIOSPB sont :

• Le décalage de l’année scolaire. Les informations nécessaires pour l’accomplissement

de la mission du CIOSPB ne parviennent pas à temps ;

• La transition entre le système LMD et l’ancien système entretient un flou sur les

informations requises dans l’attribution et le renouvellement des bourses ;

• La stagnation voire la baisse du budget alloué aux bourses et allocations scolaires

depuis 2009 alors que les effectifs de boursiers croissent d’année en année.

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92

Propositions de solutions

• Hausse du budget des bourses et allocations scolaires en tenant compte des effectifs et

du renchérissement des coûts liés aux frais de scolarité et à l’affectation de boursiers

dans les établissements privés d’enseignement supérieur ;

• Respect du calendrier universitaire pour faciliter la tenue des sessions en vue de

l’attribution des bourses d’études.

Acteurs de la résolution de ces questions

• Ministère de l’économie et des finances

• Toute la communauté universitaire et surtout les décideurs politiques.

Coût financier

Des propositions sont faites à travers l’élaboration, chaque année, du budget des bourses et

allocations scolaires.

Perspectives

Repenser le système des bourses : remplacer la bourse au premier cycle par l’aide dont on

accroîtra le montant et créer des bourses d’excellence pour les deuxième et troisième cycles

(Master et Doctorat).

Recommandations

• Renforcer le département de la communication et de l’information pour une orientation efficiente des étudiants ;

• Former le personnel du CIOSPB à la maîtrise de la réforme LMD ;

• Répartir le contingent de bourses de troisième cycle selon les besoins exprimés par les universités pour combler le manque d’enseignants, assurer la relève dans les universités et soutenir les autres secteurs de développement ;

• Accroitre le nombre des bourses d’excellence pour les formations d’élites ;

• Accorder une allocation mensuelle à taux unique pour le cycle de licence (L1 à L3) ;

• Mettre un système de bourse classique pour les cycles master et doctorat ;

• Inclure la gestion de « l’Aide » dans les activités du CIOSPB.

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II.1.8.3. Le Fonds National de l’Education et de la Recherche (FONER)

La présente synthèse dresse l’état des lieux du Fonds national pour l’Education et la

Recherche (FONER), les forces et faiblesses de la structure et les défis majeurs à relever.

Le FONER : état des lieux

Créé en 1994 pour servir de cadre de mobilisation de ressources additionnelles en vue de

soutenir l’effort national en matière d’éducation et de recherche, le FONER a pour mission

essentielle l’octroi de prêts et d’aides à des étudiants pour des fins d’études et de formation et

le financement de projets d’éducation et de recherche.

A cet effet, le FONER est chargé :

• d’appuyer la réalisation des infrastructures et de soutenir la recherche ;

• de contribuer à doter les établissements et les services en équipements ;

• de participer au financement d’activités de formation continue et de perfectionnement des personnels de l’enseignement et de la recherche ;

• d’attribuer des prêts aux étudiants pour des études et pour la formation ;

• d’appuyer toute activité à l’effort national d’éducation et de recherche.

Depuis sa création, le FONER a mis à la disposition de l’éducation et de la recherche

un montant total de 35 099 190 000 Francs CFA. Soit 69669 prêts accordés aux étudiants,

pour un montant de 12 038 390 000 Francs CFA, 135012 aides pour un montant de

22 962 750 000 FCFA. A cela s’ajoute environ 3.000.000.000 Francs CFA au titre du

financement des projets d’appui à l’éducation et à la recherche.

Pour l’année 2010-2011, le FONER a octroyé :

• au titre des prêts alloués aux étudiants : 7499 prêts accordés pour un montant de 1 499 800 000 Francs CFA.

• au titre des aides allouées aux étudiants: 26565 aides accordées pour un montant de 3. 984. 750.000 Francs cfa.

Au titre des prêts de laboratoire alloués aux étudiants : 96 prêts accordés pour un

montant de 43 800 000 Francs CFA.

A la date du 31 décembre 2011, le montant des recouvrements effectifs s’élève à

474 960 396 FCFA (dont 456 960 396 FCFA pour le secteur public et 18 000 000 Francs

CFA pour le secteur privé) contre une émission de 2 246 862 600 FCFA sur une dette

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échue de 5 183 222 650 Francs CFA. Soit 15% de taux de recouvrement depuis 2005, date

des premiers remboursements.

Les Forces et Faiblesses du FONER

Au regard du nombre important d’étudiants bénéficiaires des allocations, il ne fait pas de

doute que le FONER contribue grandement à l’apaisement du climat socio-universitaire

en apportant un complément efficace à la bourse d’étude. Les forces du FONER se

situent :

• au plan humain : l’expérience des agents au bout de dix-huit ans de fonctionnement de

la structure ;

• au plan matériel : un système informatique bien conçu et bien administré, des

équipements performants (serveur, réseau, ordinateurs, groupe électrogène, bureaux

individuels) ;

• au plan organisationnel : un sens élevé d’anticipation et de planification en dépit des

fréquentes perturbations du calendrier universitaire ; une gestion centralisée de toutes

les universités, depuis Ouagadougou ; un système de communication efficace avec les

étudiants (mailing, SMS, etc.) ;

• au plan financier : une capacité à mobiliser les ressources à temps ; une gestion

efficace des paiements.

Les difficultés rencontrées par le FONER sont :

• au plan humain : un effectif insuffisant et peu formé ; une insuffisance de motivation

financière du personnel au regard de la charge de travail ;

• au plan matériel : un parc automobile insuffisant et vétuste ; des locaux exigus ;

• au plan organisationnel : une absence de statut du personnel ; une absence de

structures déconcentrées ; une absence de plan stratégique liée à une absence

d’orientation stratégique par rapport au mécanisme de l’aide ;

• au plan financier : une absence d’autonomie réelle.

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Les cinq (5) problèmes majeurs du FONER sont :

• non effectivité des statuts particuliers du FONER ;

• insuffisance de personnels formés ;

• non déconcentration des services du FONER ;

• manque de matériels roulants et insuffisance d’infrastructures ;

• insuffisance de ressources financières.

Les propositions de solutions

Tableau 39 : Les solutions préconisées peuvent se résumer comme suit : Propositions Acteurs concernés Coût

Parachèvement de la mise en œuvre des

statuts particuliers du FONER

Gouvernement

FONER

Le coût financier de la mise

en œuvre de ces

propositions peut s’élever à

environ 15 milliards de

francs CFA, étant entendu

que les seuls soutiens

financiers aux étudiants

nécessitent au moins 8

milliards de francs CFA

pour la période 2012-2013.

Recrutement et formation de personnel

complémentaire

Gouvernement

FONER

Création des services déconcentrés du

FONER en vue d’assurer un service de

proximité et de suivi efficace du

recouvrement des prêts dans le secteur privé

Gouvernement

FONER

Universités

Dotation en matériels roulants et en

infrastructures pour un suivi efficace du

recouvrement des prêts

Gouvernement

Partenaires techniques et

financiers

Allocation de ressources financières pour

répondre avec efficacité à la demande

éducative dans la sphère de compétence du

fonds et pour améliorer le recouvrement des

prêts dans le secteur privé, avec l’appui des

partenaires techniques

Gouvernement

Partenaires techniques et

financiers

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Les perspectives du FONER

Pour s’adapter à l’évolution du contexte universitaire et à la rareté des ressources financières, les perspectives du FONER sont :

• l’amélioration de la bancarisation des soutiens par le paiement par carte magnétique ;

• la mise en place d’un comité de prospection des partenaires ;

• le renforcement du système d’archivage électronique ;

• l’intensification du processus de recouvrement des prêts.

Recommandations du CAR

• Relecture des missions du FONER pour faciliter ses relations avec le système bancaire

classique. Ses activités pourraient ne plus se limiter au seul « Prêt » mais pourraient

s’étendre à certaines autres activités rémunératrices pour consolider sa base

économique en vue de la pérennisation et de l’autonomisation de la structure ;

• La section « aide » du FONER doit être confiée dorénavant au CIOSPB. Dans cette

perspective, le FONER devra mettre l’accent sur le volet « Prêt » en y intéressant

d’autres partenaires (opérateurs économiques, structures internationales de la grande

finance, etc.) ;

• L’aide, en dehors des situations exceptionnelles, doit être exclusivement réservée aux

étudiants inscrits dans les IES publiques, pendant que le Prêt peut être destiné à

l’ensemble des étudiants burkinabè, du public comme du privé, de l’intérieur comme

de l’extérieur. Dans ce cas, une étude devrait être menée pour prendre en compte le

coût réel des études pour lesquelles le prêt est sollicité. Cette étude ne perdra pas de

vue l’importance de l’engagement des parents à soutenir leurs enfants, demandeurs du

prêt ;

• Amélioration et renforcement du système de recouvrement des prêts en y associant

davantage le secteur privé par une campagne de sensibilisation, d’information et de

responsabilisation ;

• Mise en place d’un fonds de garantie auprès des institutions bancaires et dont la

gestion administrative pourrait être confiée au FONER. Un tel fonds permettra aux

étudiants de recourir plus facilement au système bancaire classique pour le

financement de leurs études, dans la mesure où ce fonds se chargera de couvrir les

prêts impayés et les bonifications d’intérêts.

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II.1.9. La situation de l'enseignement supérieur privé

Depuis le début des années 90, avec l’avènement d’un système libéral au Burkina Faso,

des Etablissements privés d’enseignement supérieur naissaient et prenaient, avec le cours du

temps, de plus en plus de l’ampleur. Depuis lors, ils contribuent, à côté de l’offre

d’enseignement supérieur public, à répondre à la demande sociale de plus en plus croissante

et diversifiée en termes d’options. Pour accompagner ce système privé d’enseignement

supérieur, en juin 1992, un ministère délégué à l’enseignement privé a été créé par le décret n°

92-169/PRES/PM portant composition du gouvernement. La Loi d’orientation de l’éducation

de 1996 donnait une définition et une classification des établissements privés. Depuis le 29

juin 1999, le décret n° 99-221/PRES/PM/MESSRS/MEBA réglemente l’enseignement privé

au Burkina Faso. Cette règlementation est complétée par l’arrêté n° 2002-

109/MESSRS/SG/DGESRS/CNESSP/SP du 07 octobre 2002 portant composition des cahiers

de charges des établissements privés d’enseignement supérieur général et l’arrêté n° 2002-

110/MESSRS/SG/DGESRS/CNESSP/SP du 07 octobre 2002 portant composition des cahiers

de charges des établissements privés d’enseignement supérieur technique et professionnel.

Les premiers établissements privés d’enseignement supérieur débutaient en 1992 avec

l’ouverture du Centre d’études et de formation en informatique de gestion (CEFIG), de

l’Institut supérieur d’informatique de gestion (ISIG) et de l’Institut de gestion et de

maintenance (IDEGMI).

Les établissements privés d’enseignement supérieur peuvent être classées en deux

catégories :

• les établissements privés d’enseignement supérieur universitaire ou universités

privées ;

• les établissements privés d’enseignement supérieur non universitaire.

Ces établissements rassemblent aujourd’hui plus de 10.000 étudiants. Le tableau ci-dessous

en donne une illustration de l’année universitaire 2006-2007 à l’année universitaire 2010-

2011.

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Tableau 40 : L'évolution des effectifs d'étudiants totaux de l'ES privé (2006-2007 à 2010-2011)

Années Académiques Etudiants

Filles Garçons Total

2006-2007 2 872 3 927 6 799

2007-2008 3 319 3 874 7 193

2008-2009 4 015 4 443 8 458

2009-2010 4 575 5 093 9 668

2010-2011 5 942 7 452 13 394

Les défis à relever par les Etablissements privés d’enseignement supérieur

Ressources humaines d’enseignants qualifiés

Ces établissements connaissent de véritables problèmes de ressources humaines et notamment

manque de personnel enseignant. Ils font recours aux institutions d’enseignement supérieur

publiques pour répondre à leurs besoins en enseignants. Une bonne partie du corps enseignant

est fournie par les cadres de la fonction publique et des entreprises privées. Ainsi, 90 à 99%

du corps enseignant des établissements privés d’enseignement supérieur sont des vacataires.

A côté de ce grand défi d’insuffisance des ressources humaines, l’Union Nationale des

Etablissements d’Enseignement Privés Laïcs (UNEEP-L) a formulé d’autres préoccupations

des établissements privés d’enseignement supérieur. Les principales sont les suivantes :

� Sur le plan académique/pédagogique : la non maîtrise du système LMD ;

� Sur le plan du financement :

� Les difficultés d’accès à des terrains à usage scolaire ;

� Le coût élevé de la réalisation des infrastructures et de l’achat des

équipements ;

� Les difficultés d’accès au financement et le coût élevé du crédit.

Le manque de crédit long terme.

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Sur le plan de la gestion

La faiblesse des effectifs : pauvreté des familles, la non absence d’affectations

d’étudiants boursiers dans les établissements privés d’enseignement supérieur.

Face à ces défis à relever, les dirigeants et les fondateurs des établissements privés

d’enseignement supérieur se sont retrouvés en 2011 pour créer la « Conférence des

Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur du Burkina Faso », en abrégé « CEPES-

BF».

Ces promoteurs et ces dirigeants se fondent sur la place importante que l’Enseignement Privé

Supérieur occupe aujourd’hui dans le système éducatif du Burkina Faso. Ils sont conscients de

l’importance de leur rôle dans le renforcement des capacités et le développement socio-

économique du Burkina Faso et reconnaissent que les autorités burkinabè placent

l’Enseignement Supérieur et la formation professionnelle comme une priorité et un enjeu

majeur pour le développement économique et social du pays. En tant qu’accompagnateurs de

la politique de l’Etat, les promoteurs sont animés par la volonté de mieux organiser leur

profession pour permettre à l’Enseignement Privé Supérieur au Burkina Faso d’atteindre ses

objectifs de développement durable au profit des différents bénéficiaires et partenaires.

Le CEPES-BF se donne pour mission de contribuer à la promotion d’un enseignement

supérieur de qualité au Burkina Faso.

Durant la rencontre de la délégation du CAR avec le bureau du CEPES-BF, ce dernier a émis

ces recommandations pertinentes suivantes :

• Valider les diplômes des institutions d’enseignement supérieur privé par une étroite

collaboration avec des universitaires du public (CAMES) ;

• Assurer la même qualité des diplômes au niveau du public et du privé ;

• Instituer un comité national indépendant qui veillera à la qualité de l’enseignement de

qualité au Burkina Faso ;

• Mettre l’accent sur la déontologie et l’éthique dans l’enseignement supérieur au

Burkina Faso ;

• Accorder des appuis aux étudiants dans leur formation (co - gestion avec le privé) ;

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• Résoudre le problème de l’inadéquation formation – emploi (manque d’emplois) ;

• Etendre les prêts FONER aux étudiants des IES privées sur la base des critères fixés

pour ceux des IES publiques.

En définitive, les Etablissements privés d’enseignement supérieur et les

Etablissements publics d’enseignement supérieur sont les deux bras de l’Etat et ne sont ni des

structures parallèles, ni des structures concurrentielles mais des institutions qui se complètent

pour offrir, à la jeunesse montante, un enseignement de qualité.

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II.2. Synthèse des résultats et propositions obtenus de la consultation des institutions de l’Etat et des composantes de la société civile (OSC)

L’enseignement supérieur constitue une préoccupation pour toute la

communauté nationale. Chacun y a un parent proche ou lointain ou un ami. Le Comité Ad

hoc de réflexion (CAR) a tenu à recueillir les points de vue de différentes catégories

d’institutions ou de personnes afin d’enrichir ses propres propositions. A cet effet, il a eu des

rencontres avec des leadeurs d’opinion, des institutions étatiques, des composantes de

l’organisation de la société civile et, bien entendu, avec les membres de la communauté

universitaire, les syndicats des personnels et les associations d’étudiants quelle que soit sa

nature. Les débats, lors de ces rencontres, ont été libres sur la base des questions posées et

questionnaires adressés à différentes catégories de personnes. La démarche a permis ainsi

d’élargir le champ des réactions pour couvrir l’étendue des problèmes qu’affronte

l’enseignement supérieur burkinabè. Nous reproduisons ci-dessous de manière synthétique les

préoccupations majeures qui ont constitué la trame des débats sur la base de plus de deux

cents opinions exprimées.

II.2.3. Gouvernance administrative et institutionnelle

Les problèmes sont dus à une gouvernance non efficiente ne prenant pas en compte les

préoccupations réelles des acteurs de l’université et à l’insuffisance d’actions de soutien de

l’Etat à l’enseignement supérieur.

Nominations /Elections des premiers responsables

La majorité des opinions voudraient voir les présidents élus par équipe par leurs pairs.

Cela mettrait les IES ainsi à l’abri du dysfonctionnement qu’on note parfois à leur tête. Ces

équipes se présenteraient au suffrage de leurs pairs sur la base d’un programme de

développement institutionnel abordant :

• la vision ;

• la planification stratégique;

• les indicateurs de résultats.

Ceux qui auraient ainsi la confiance de leurs pairs pourraient agir avec plus d’autorité

et de leadership pour la réalisation des objectifs. En effet, quel que soit le mode de

désignation des premiers responsables, un leadership fort est indispensable à une bonne

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gouvernance de nos jours. Il crée une cohésion à la tête de l’institution et réduit les risques de

favoritisme ou de gestion clanique ou sectaire.

La communication

Le manque ou l’insuffisance de communication sur les campus a été stigmatisé par la

plupart des interlocuteurs de l’intérieur (ATOS, étudiants, enseignants) comme de l’extérieur

des campus. La communication est appréciée depuis la transmission de l’information

jusqu’aux rencontres de partage et d’échange d’idées sur des questions importantes pour la

vie de l’institution. Dès lors, toutes les consultées proposent un renforcement du système de

communication dans nos universités entre l’administration et l’ensemble de la communauté

universitaire. Cette action permettra d’éviter une altération du climat social et renforcera la

confiance entre tous les acteurs « à quelque échelon où ils se trouvent ».

Le respect de la hiérarchie et l’application des textes en vigueur

Les conditions de travail au sein de l’administration universitaire sont jugées en

général médiocres par un grand nombre d’enquêtés. Beaucoup de membres de la communauté

universitaire ignorent les textes qui régissent les institutions. Ceux-ci ne sont donc pas

appliqués convenablement. L’une des conséquences inévitables de cette situation est la perte

du respect pour l’autorité et la hiérarchie par les acteurs.

Dans l’optique d’un processus de normalisation du fonctionnement des universités, il

conviendrait qu’un accent particulier soit mis sur cette question. En plus, il faudrait désormais

avoir au sein de l’administration universitaire un personnel qui a le profil requis pour assumer

les différentes tâches si l’on veut véritablement moderniser la gouvernance des IES.

L’autonomie des centres universitaires

De l’avis des enquêtés, les centres universitaires doivent disposer d’une autonomie de

gestion financière. Leur rattachement à une université existante doit être simplement

académique sur la base de l’affiliation des formations assurées.

De plus, les enquêtés attirent l’attention des autorités sur le danger qui consiste à

nommer systémiquement à la tête de centres universitaires des ressortissants des lieux de leur

implantation, si l’on en juge à partir de ce qui prévaut actuellement dans notre pays. Il s’agit

de centres universitaires de région, appelés à évoluer pour devenir de véritables universités

nationales.

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Les organes de gestion démocratique

Les organes de gestion démocratique existent mais il y a une léthargie dans leur

fonctionnement pour certaines universités. La crise de confiance peut affecter leur efficacité

au point que certains acteurs se mettent volontairement sur la ligne de réduire leur

participation aux activités de ces organes. Dans certains cas, les associations syndicales

d’étudiants et les syndicats d’enseignants considèrent qu’ils ne sont pas suffisamment

représentés avec voix délibérative au sein de ces organes. Ils souhaitent une plus grande

ouverture à leur participation.

La discipline et les sanctions

La grande majorité des enquêtés, tant étudiants comme enseignants, ont insisté sur le

manque de discipline dans les IES. Il conviendrait de noter que les uns et les autres s’accusent

mutuellement d’être responsables de cette situation. Les signes de ce manque de discipline

varient d’un acteur à l’autre :

• Chez les étudiants, ce sont des grèves à répétition, des boycotts d’examens ou la

perturbation des calendriers des examens, la tendance dangereuse à vouloir imposer à

l’administration leurs propres calendriers des cours et des examens ;

• Chez les enseignants, c’est l’absentéisme, la non disponible en temps souhaité pour

les activités académiques, sans justification solide, les difficultés de rendre

disponibles les copies d’examen aux jurys.

Les enquêtés proposent la création d’un comité de relecture de l’ensemble des textes et les

nouveaux textes qui seraient adoptés s’imposeront à tous. Ces textes seront consensuels et

connus de tous.

Dialogue social

La majorité des enquêtés propose l’instauration d’un cadre de dialogue social à même

de prévenir ou de résoudre les conflits comme cela existe dans d’autres universités de la sous-

région. Cette question mérite d’être examinée assez rapidement pour créer un climat apaisé

sur les campus et faciliter la négociation et la mise en œuvre de l’idée de moratoire en matière

de grèves et de perturbations des activités académiques telle que suggérée lors des enquêtes.

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Les Plans stratégiques, les projets d’établissement et les statistiques

Un des maillons faibles de la gouvernance des universités de notre sous-région est la

non tenue ou la mauvaise tenue des statistiques de manière centralisée, ce qui faciliterait leur

utilisation comme un outil de développement institutionnel. Les IES du Burkina Faso ne font

pas exception à la règle. C’est pourquoi, jusqu’à la fin de l’année universitaire, il est

quasiment impossible dans la plupart des cas de connaître avec une précision mathématique

le nombre exact des étudiants. Dans ce cas, comment peut-on alors projeter un plan de

développement stratégique ?

En l’absence d’un tel plan on navigue à vue. Aucune planification n’est alors possible.

On gère le quotidien et la routine. Cela met la communauté universitaire dans un état de

découragement, de démotivation et d’absence de perspective. C’est la dégradation

institutionnelle programmée de manière infaillible.

II.2.2. Gouvernance académique et pédagogique

La gestion des ressources humaines

La grande majorité des enquêtés ont souligné le problème d’insuffisance du personnel

enseignant et pire le vieillissement du corps enseignant avec des départs à la retraite sans

assurance d’une relève bien préparée. L’insuffisance du recrutement régulier provoque une

inversion de la pyramide des grades (PT, MC, MA et A) : les enseignants de rang A sont en

train de dominer numériquement les autres grades (Maîtres - Assistants et Assistants). Cela

présage des situations de vides académiques à certains moments.

Les effectifs enseignants sont en inadéquation avec l’accroissement du nombre des

étudiants. Les enquêtés proposent que l’Etat augmente le nombre des postes d’enseignants et

facilite la mise en œuvre des écoles doctorales pour assurer la relève.

Quant au personnel ATOS, il dénonce l’absence de plan de carrière pour lui : pas de

formation continue pour améliorer les performances de ce personnel, pas de revalorisation

diplômante au profit de ce personnel.

La disponibilité des infrastructures pédagogiques

L’ensemble des personnes interrogées sont unanimes sur l’insuffisance chronique des

infrastructures et l’inadéquation de l’existant avec les effectifs galopants. L’insuffisance de

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salles de cours, de TP et de TD crée des conflits enseignants-enseignants, enseignants-

étudiants et étudiants-étudiants. Les laboratoires sont vétustes et actuellement inadéquats par

rapport aux grands effectifs que connaît notre université. Les services de scolarité n’ont pas de

moyens techniques et sont confinés dans des locaux exigus. Les enquêtés proposent que l’Etat

réhabilite les infrastructures vétustes et en abandon pour les mettre à la disposition des IES,

qu’il réalise plus d’infrastructures et qu’il pourvoit à leur équipement en matériel nécessaire.

L’une des raisons des retards constatés est due, en grande partie, à l’insuffisance des

infrastructures.

Technologie de l’information et de la communication (TIC)

De nombreux acteurs déplorent la faible intégration des TIC dans les pratiques

pédagogiques et dans la gestion administrative. Ce qui explique en partie les difficultés

rencontrées dans la mise en œuvre du système LMD.

Propositions :

• mise en place d’un parc informatique important sur les campus, d’une culture

informatique, du WIFI dans l’enceinte de l’université ;

• mise en place un système de Flot avec l’ONATEL et développement de l’INTERNET

et de l’INTRANET ainsi que l’Interphone et les cartes de recharge afin de limiter les

couts exorbitants du téléphone ;

• facilitation de l’accès aux TIC pour les étudiants (suivi de cours à distance) ;

• installation de l’internet haut débit sur les campus.

Les difficultés de mise en œuvre de la réforme LMD

De nombreux obstacles d’ordre structurel, infrastructurel, didactique, pédagogique,

technologique et communicationnel se posent à l’application de la réforme LMD. La quasi-

totalité des acteurs l’ont exprimé. Certains reconnaissent les avantages de la réforme et situent

les difficultés dans le manque de communication et de sensibilisation des étudiants. Il faut

revoir les conditions de son adaptation à notre contexte socioéconomique car c’est une

réforme qui exige un accompagnement très important : des ressources humaines, financières,

des moyens techniques et des infrastructures adéquates.

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Harmoniser l’ensemble des textes réglementaires portant sur le régime des études et

des évaluations. Accompagner l’enseignement supérieur privé pour une meilleure qualité de

la formation universitaire (des accords spécifiques et ciblés peuvent être signés entre les

universités publiques et privées afin que les dernières accueillent des étudiants du public pour

désengorger le système, nécessité toutefois que les privés remplissent les exigences du

CAMES). Impliquer davantage les entreprises dans la formation des étudiants (stage).

Selon un nombre important d’opinions, la réforme LMD doit s’appliquer de haut en

bas, des effectifs plus réduits vers les grands groupes d’étudiants. Cela permettra de mieux

maîtriser les mécanismes de sa gestion qui sont assez complexes. La réforme LMD

s’accompagne de la mise en place de curricula dans une nouvelle philosophie adaptée à la

réforme : formation axée sur l’employabilité de l’apprenant et non sur la maîtrise d’un savoir

encyclopédique.

Hiérarchie académique

Ce point est ressorti dans beaucoup d’interventions spécifiques. Il faut noter que la

hiérarchie académique ne peut se décréter. Elle s’impose de fait par le comportement et la

responsabilité des gradés vis-à-vis des moins gradés. C’est en assumant correctement leurs

devoirs et en jouant leur rôle d’encadrement que les gradés favoriseront la hiérarchie

académique.

L’application des textes et des règlements régissant la discipline de tous les acteurs et

le dialogue franc entre l’administration et les autres acteurs sont nécessaires.

Il convient de noter que selon certaines personnes l’immixtion des étudiants dans la

gestion des activités pédagogiques (fixation des dates d’examens et bientôt proposition des

contenus d’examen, etc.) a provoqué une grave atteinte à la hiérarchie académique : les

étudiants ne respectent plus leurs enseignants et l’autorité de façon générale.

II.2.3. Gouvernance financière

Le budget

Tous les acteurs rencontrés sont unanimes sur l’insuffisance des budgets alloués aux

universités et aux centres universitaires dont le rattachement institutionnel ne s’accompagne

pas d’une augmentation conséquente des budgets des structures-mères. Ils dénoncent le

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manque de volonté politique d’appui aux institutions d’enseignement supérieur. Les budgets

accordés ne sont que des budgets de survie et non d’expansion du système d’enseignement

supérieur.

L’Etat doit revoir sa politique de financement des universités du Burkina Faso s’il veut

continuer à accueillir tous les bacheliers dans les universités et s’il veut que les universités

soient le support de l’économie de l’émergence du pays.

L’insuffisance des infrastructures et des équipements

Plusieurs chantiers de constructions de bâtiments à usages de bureaux, de salles de

cours et de TP ont été indexés par les personnes rencontrées. La raison principale évoquée est

le manque de financement. Le besoin en infrastructures est le plus crucial pour la bonne

conduite des activités pédagogiques. Les activités pédagogiques ont besoin d’équipements

didactiques surtout dans le cadre de la réforme LMD. Les amphithéâtres et les salles de TD et

TP annoncés doivent être impérativement réalisés dans les délais prévisionnels.

Autonomisation des centres universitaires

L’autonomisation des trois centres universitaires a été abordée par les personnes

rencontrées. Il s’agit là d’exécution totale de la volonté politique telle que décrite dans la

politique d’éducation au Burkina Faso. Cette volonté se doit d’être accompagnée par un

engagement effectif sur les plans technique et financier pour aider ces centres à évoluer en

Universités à part entière.

II.2.4. Gouvernance sociale et économique L’état d’esprit des enseignants

Les acteurs de l’université sont tous unanimes pour dire que l’université ne répond

plus à l’image d’une structure à laquelle les acteurs étaient fiers d’appartenir à cause de

nombreux problèmes :

• la faiblesse du traitement salarial qui affecte profondément le dynamisme des acteurs

de l’université ;

• le manque d’esprit de corps ;

• l’absence de prise en charge des enseignants en cas de maladies graves ;

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• les mauvaises conditions de travail : manque de bureaux pour recevoir les étudiants,

manque d’équipements de laboratoire pour une bonne conduite des travaux de

recherche, difficulté pour un enseignant de disposer d’un logement décent.

Cette situation pousse les enseignants à abandonner leurs postes de travail dans les universités

pour chercher fortune ailleurs.

Il est souhaité que se réalise la mise en place d’un cadre de concertation, de dialogue avec

tous les acteurs de l’université pour le dialogue entre tous les acteurs dont l’administration, les

associations syndicales d’enseignants et les associations syndicales et non syndicales afin que

la paix sociale anime le campus. Cela créera une ambiance favorable aux activités

académiques.

L’état d’esprit du personnel ATOS

L’insuffisance de motivation du personnel ATOS a été soulevée. Ce personnel a

souligné le manque de politique de gestion à son endroit (carrière, indemnités, formation). Il

est impératif d’aller dans le sens d’une définition claire d’un plan de carrière de ce personnel.

Néanmoins, il faut retenir que la résolution du problème indemnitaire du personnel ATOS est

liée à son statut actuel qui a besoin d’être revu.

Le comportement des étudiants

Les étudiants dénoncent les conditions de vie difficiles (surcharge de salles de cours,

des restaurants d’alimentation insalubre, pauvreté confinant à l’indécence, ils se sentent

abandonnés par les enseignants et l’administration, considèrent qu’il y a du bricolage et du

cafouillage pédagogiques avec le LMD, sans mesures d’accompagnement dans la mise en

œuvre du LMD).

Ils demandent :

• une facilitation des conditions d’obtention de la bourse, de l’aide et du prêt aux

étudiants ;

• Une révision des œuvres universitaires pour un accès à un plus grand

nombre d’étudiants ;

• Tous les acteurs rencontrés demandent de faire du campus une ville

universitaire en y rapprochant la représentation de certains services sociaux (service de

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santé, lignes de transport en commun, banques, assurances, cabines téléphoniques,

aires de parking sécurisées, complexes sportifs, salles de distractions) ;

• Tous les enquêtés, tout en reconnaissant le bien-fondé de beaucoup de

revendications des étudiants, dénoncent leur irresponsabilité devant leur avenir qu’ils

compromettent par les grèves, leur indiscipline et leur non-respect de l’autorité. Cela

ne peut qu’affecter négativement la qualité de leur formation.

II.2.5. Les écoles doctorales et la recherche

Les infrastructures et équipements

Les différents responsables universitaires sont unanimes sur l’insuffisance d’infrastructures et

de financement pour conduire de manière isolée une recherche universitaire de qualité. Les

structures opérationnelles de la recherche, à savoir les écoles doctorales et les laboratoires, ont

besoin de regroupement dans un cadre national pour mutualiser le peu de moyens existants.

L’organisation de la recherche

Les activités sont conduites de façon isolée et orientée vers la promotion individuelle

au CAMES. Elles ne sont soumises à aucun mécanisme formalisé de suivi et de contrôle. Un

plan stratégique est nécessaire pour organiser la recherche universitaire qui doit prendre en

compte les plans nationaux de développement décidés par le gouvernement.

Tous ceux qui se sont penchés sur la recherche ont reconnu que cette activité souffre

d’organisation et de développement du fait des moyens limités. C’est pourquoi la

réorganisation des écoles doctorales au niveau national et non par université comme une

stratégie de développement parmi d’autres s’avère pertinente à travers la promotion d’une

recherche universitaire de qualité.

L’orientation thématique des écoles doctorales au niveau national voir régional constitue à

coup sûr une solution à la rareté des ressources humaines, au manque d’équipements et à la

recherche de l’excellence dans la formation. C’est par cette voie que les écoles doctorales

seront plus visibles et productives comme le souhaitent beaucoup d’enquêtés.

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Encadrement, Co-encadrement, Cotutelle

Les enquêtés ont reconnu la nécessité de former pour assurer la relève. Cette action est

rendu difficile par l’absence de formation de troisième cycle dans certaines filières et par le

refus d’encadrer de certains enseignants de rang A. Des moyens humains, notamment les

professeurs de rang A, et le soutien par un personnel d’appui qualifié sont donc nécessaires.

La recherche des sources de financement à travers les projets, la recherche d’un partenariat

scientifique inter-ordre d’enseignement sur la base de programme scientifique de recherche, la

définition de priorités de recherche et la création d’unités mixtes de recherche apparaissent

dans le plan stratégique comme des pistes à explorer pour renforcer les capacités de la

recherche universitaire.

La constitution des équipes mixtes de recherche

Certains enquêtés ont émis l’idée d’une évolution de la collaboration nationale, sous

régionale et internationale vers la constitution de plateaux techniques de compétences

pluridisciplinaires et multisectorielles pour la mise en place d’Unités mixtes de recherche.

Elles permettront de cultiver l’excellence pour le rayonnement de nos universités.

Conventions/Collaborations

Selon certains enquêtés, les partenariats scientifiques constituent un des vecteurs

d’amélioration de l’ancrage des IES dans leur environnement socio-économique et de

développement de la recherche universitaire.

Attribution des bourses

La question des bourses est abordée par les étudiants en vue de l’amélioration de leurs

conditions d’études. La proposition faite est d’octroyer la bourse sans exclusive à tous les

étudiants. Le montant de 30.000 FCFA est avancé.

Autres opinions diverses exprimées à travers les enquêtes

Plusieurs autres idées ou points sont ressortis des enquêtes ou des interviews :

• fermeture de l’université pendant 5 ans pour permettre de mener une réflexion en vue

d’une meilleure réorganisation du secteur, chacun s’engageant à prendre ses

responsabilités ;

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• dépolitiser l’université quand il s’agit de former des hommes et des femmes de qualité

à même de faire émerger le Burkina Faso ;

• éviter de conférer des pouvoirs exorbitants aux étudiants ;

• ne pas confondre démocratie et anarchie ;

• ne pas intervertir les rôles d’enseignants et d’étudiants ;

• combattre le populisme.

• des distinctions honorifiques constituent une reconnaissance légitime des efforts des

enseignants méritants (décorations nationales et académiques, éméritat, place des

anciens responsables, etc.) ;

• la nécessité d’ouvrir un Département de la culture et de la littérature arabes dans les

IES du Burkina Faso ;

• l’adoption des appellations Doyen et vice-Doyen au niveau des UFR à la place de

celles en cours ;

• la mise en place d’un Plan directeur pour les TIC ;

• l’invitation à s’inquiéter de la perte grandissante de la laïcité de l’université ;

• etc.

Les conclusions du diagnostic des interviews et de l’exploitation des questionnaires

L’analyse du diagnostic des différentes IES du Burkina Faso indique que ce pays affronte de

nombreux défis pour préserver la qualité de son système d’enseignement supérieur. Les défis

majeurs apparaissent de manière explicite dans les préoccupations formulées par les

personnes que le CAR a rencontrées au cours de son étude : interviews, questionnaires,

réunions, etc. Ils se synthétisent dans les points ci-après :

• le défi de l’hostilité de l’environnement socio-économique ;

• le défi de la modernisation de la gouvernance;

• le défi de l’insuffisance des infrastructures et des équipements ;

• le défi de la gestion des flux d’étudiants à la croissance exponentielle ;

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• le défi de l’insuffisance et de la mauvaise répartition du financement face à l’ampleur

des besoins ;

• le défi de la réforme LMD ;

• le défi des technologies de l’information et de la communication ;

• le défi de l’amélioration des conditions de travail et de la revalorisation des salaires

des enseignants et des autres catégories de personnels ;

• le défi du financement des études et de l’amélioration des conditions sociales des

étudiants ;

• le défi de l’assurance-qualité dans les institutions d’enseignement supérieur publiques

et privées ;

• le défi de la dépolitisation des campus, du respect de la discipline, de la déontologie et

de l’éthique.

Ces défis s’opposent à l’ensemble des IES du Burkina Faso, au niveau du public comme

du privé. Avant de passer à la proposition des actions à mettre en œuvre pour faire face à ces

défis, il convient de préciser les niveaux de leurs impacts sur le système d’enseignement

supérieur.

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III. LES PRINCIPAUX DEFIS DE l’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU BURKINA FASO

Avant l’examen détaillé des défis, une observation générale s’impose.

L’éducation, prise au sens large, déborde doublement l’enseignement. Elle le déborde

d’abord dans le temps, car elle englobe tout ce que désigne le terme d’éducation permanente :

la formation tout au long de la vie, sous ses multiples formes. Elle le déborde ensuite

institutionnellement, car bien d’autres instances contribuent à éduquer les jeunes générations :

la famille, des organisations comme les mouvements de jeunesse, et bien d’autres encore,

jouent un rôle certain.

Cependant, l’enseignement supérieur joue un rôle important dans le développement de

l’ensemble du secteur éducatif, notamment par la formation des enseignants y compris ceux

des autres ordres, l’élaboration des programmes de formation et la recherche scientifique.

En outre, la recherche s’inscrit dans la mission d’ensemble de l’éducation, dès

l’enseignement élémentaire et secondaire. Le dogme est qu’«aucun enseignement ne peut être

de qualité si l’enseignant n’est pas un bon chercheur». C’est pourquoi, dans le système des

Nations unies (UNESCO), le concept d’enseignement supérieur comprend, et l’enseignement

supérieur et la recherche.

L’enseignement supérieur et la recherche sont donc étroitement liés. Une recherche

scientifique de qualité est nécessaire pour assurer un environnement culturel, universitaire et

social de qualité essentiel à un enseignement efficace.

Dès lors, le système d’enseignement supérieur pour être pertinent devra former des

ressources humaines compétentes et capables de contribuer efficacement à la lutte contre la

pauvreté et au développement intégral du pays sur les plans culturel, économique et social.

De même, la recherche constitue un puissant instrument en mesure de mettre en

adéquation les potentialités humaines, académiques et scientifiques des universités et des

établissements d’enseignement supérieur et/ou de recherche avec les intérêts et les

préoccupations des milieux politiques et du secteur socio-économique.

En outre, un enseignement secondaire de qualité pertinente, en particulier, constituera

toujours une composante clé de l’enseignement supérieur.

Par conséquent, pour assurer une cohérence dans les actions, il est urgent d’une part de

favoriser la synergie enseignement supérieur et recherche scientifique et d’autre part

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d’appuyer les autres niveaux de l’éducation, en renforçant particulièrement l’enseignement

des sciences et technologies. Cette synergie peut être obtenue par la réorganisation ou le

regroupement des ministères en charge des Enseignements secondaire et supérieur et celui en

charge de la recherche scientifique et des innovations.

III.1. Le défi de l’hostilité de l’environnement socio-économique

L’enseignement supérieur du Burkina Faso, à l’instar de celui des autres pays de la

sous-région, affronte de multiples défis sur le plan sociopolitique. Ces défis sont engendrés :

- au niveau international par les effets de la mondialisation (compétitivité, concurrence, fort

courant de circulation, etc.), les crises financières dans les principaux pays partenaires ;

- au niveau régional par les effets de l’intégration régionale (application de la réforme LMD,

inscription de tous les étudiants de l’espace UEMOA au même taux que les étudiants

nationaux dans chaque Etat, etc. ; en effet, cette mesure a une incidence sur le financement

des universités qui faisaient payer la somme de 250.000 F par les étudiants étrangers de

manière globale).

- au niveau national par les problèmes économiques, la pauvreté, les calamités

conjoncturelles et/ou naturelles (inondations, sécheresses, etc.). Au niveau national, il se pose

aussi d’autres problèmes sociaux, marqués par la mentalité des populations qui ne parviennent

pas à faire une juste appréciation de l’enseignement supérieur. Elles le considèrent comme un

droit que l’Etat doit offrir, sans contrepartie, à tous ses bacheliers. On touche-là du doigt à la

problématique de la gestion des flux d’étudiants, des infrastructures, du financement et de la

qualité des services que la communauté attend désormais de la formation au supérieur.

Sans une nouvelle vision de l’enseignement supérieur et un changement positif des

mentalités, cet ordre d’enseignement aura du mal à se développer. Selon plusieurs avis, il

concerne toute la nation : il faut un sursaut populaire pour le soutenir. Chacun doit

comprendre la nécessité de contribuer à son coût : Etat, parents d’étudiants et autres

bénéficiaires des prestations de l’enseignement supérieur, etc.

Les enquêtes menées auprès de l’ensemble des représentants de la communauté

nationale ont révélé qu’il est nécessaire de construire un dialogue autour de l’enseignement

supérieur pour en faire un outil de développement durable. A ce niveau, le comportement des

acteurs a été parfois sévèrement jugé à travers le non-respect de la discipline, de la

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déontologie du métier et surtout du comportement des étudiants tendant dans bon nombre de

situations à se substituer à leurs maîtres.

III.2. Le défi de la modernisation de la gouvernance

La gouvernance s’entend habituellement comme le mode de gestion et de pilotage.

Les crises successives que connaissent les différentes universités ont mis en exergue la

question de la gouvernance universitaire. Avec les déterminants structurels (pertinence de la

formation en relation avec la professionnalisation, l’insertion des diplômés, la dérive des

prestations sociales, la politisation excessive de l’espace universitaire, la faiblesse des

investissements…) et la mauvaise gouvernance, les universités africaines sont aujourd’hui,

pour la plupart d’entre elles, dans le creux de la vague à l’instar des universités du Burkina

Faso.

Cette mauvaise gouvernance se manifeste à différents niveaux de l’université

burkinabè comme l’on a pu le constater dans les différentes enquêtes menées auprès des

premiers responsables des établissements d’enseignement supérieur, des enseignants du

supérieur, des associations de la société civile, des organisations syndicales et associations

d’enseignants et d’étudiants, des organisations politiques (majorité et opposition).

Unanimement, les uns et les autres reconnaissent que des actions vigoureuses doivent être

entreprises pour remettre l’université sur les rails.

Au niveau de la gouvernance, les actions à entreprendre concernent :

- les conditions de désignation des premiers responsables ;

- le leadership des premiers responsables ;

- la communication ;

- les conditions administratives de travail ;

- les organes de gestion démocratique ;

- la hiérarchie administrative ;

- la discipline et les sanctions ;

- le dialogue social ;

- le suivi des statistiques et la mise en œuvre des plans stratégiques de développement

des universités ;

- l’ouverture des académies des régions ;

- le renforcement de la qualité pour un enseignement supérieur durable.

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116

III.2.1. L’élection ou la nomination des premiers responsables

Dans notre système actuel d’enseignement supérieur public, les premiers responsables,

en dehors des Directeurs des UFR, écoles et d’instituts, sont nommés par le gouvernement. Ce

mode de désignation constitue, à certains égards, une situation qui lierait les responsables

nommés et entraverait ainsi leur marge de manœuvre. Ils sont habituellement obligés

d’assurer la gestion en tenant compte du politique. En tout état de cause, il apparaît aux yeux

des membres de la communauté universitaire que la nomination des premiers responsables de

l’enseignement supérieur au lieu de leur élection constitue, dans un contexte de

démocratisation, plus un handicap qu’une voie qui assure la bonne gouvernance.

Pour répondre aux aspirations des enquêtés, le gouvernement doit prendre des

dispositions pour la mise en œuvre effective des académies.

III.2.2. Le leadership des premiers responsables

Il ressort des enquêtes que l’une des causes de la mauvaise gouvernance est le manque

de leadership des premiers responsables. En effet, dans le monde universitaire comme dans

d’autres domaines de la vie sociale, la question du leadership est essentielle. Il ne suffit pas

d’être nommé responsable, il faut aussi avoir le potentiel pour impulser la dynamique

nécessaire qui fait avancer les choses, être en mesure de faire participer les différents acteurs,

chacun à son niveau de capacités et de compétences, à la mise en œuvre des décisions et des

orientations stratégiques.

En clair, il s’agit d’avoir une vision, d’être capable de la faire partager, de la traduire

vision en des actions concrètes afin d’aboutir à des résultats qui s’inscrivent dans une logique

de bonne gestion et d’objectifs stratégiques à réaliser. Ce leadership n’est pas inné, il se

cultive et se développe. C’est pourquoi, dans nos universités, il conviendrait de former les

responsables dans ce domaine. Cela est important car en l’absence d’un leadership avéré, les

premiers responsables auront le réflexe de développer des comportements qui sont néfastes

pour la bonne gestion, la cohésion et l’harmonie qui permettent d’atteindre les objectifs et qui,

en définitive, inhibent toute bonne volonté.

Comme on peut le noter, la question du leadership est en étroite relation avec celle

précédente du mode de désignation des premiers responsables. Ce sont deux aspects d’une

même réalité au sein de l’université burkinabè.

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III.2.3. La communication

Nos sociétés modernes, voire post modernes comme le postulent certains penseurs,

sont considérées comme des sociétés de la communication. Produire et savoir mettre à la

disposition des usagers les informations en utilisant les supports appropriés au contexte

constituent, de nos jours, un enjeu incontournable. Malheureusement dans nos établissements

d’enseignement supérieur, cette dimension est peu ou pas prise en compte. Au moment où on

assiste à l’explosion des effectifs, il y a nécessité de mettre en place des modalités de

communication capables de permettre l’information et la sensibilisation de chaque acteur dans

un temps relativement court.

Pour ce faire, il faut faire appel aux spécialistes en matière de communication

s’adressant aux grands groupes, d’une part, et, d’autre part, avoir des moyens de

communication adaptés qui ciblent davantage telle ou telle composante de la communauté

universitaire. Par exemple, la communication destinée aux étudiants ne s’élabore pas et ne se

diffuse pas de la même manière que celle qui a pour cible les enseignants ou le personnel de

soutien.

Dans la mesure où tous les acteurs de l’enseignement supérieur déplorent ce manque

de communication qui est à l’origine de certaines situations conflictuelles, il conviendrait de

prendre les dispositions pour élaborer un schéma de communication adéquat. La démarche de

communication doit permettre de sensibiliser tous les acteurs de la communauté universitaire

sur leur place et leur rôle. Ce faisant, en plus de constituer la courroie, la communication

deviendra facteur de cohésion et d’harmonie.

III.2.4. Les conditions administratives de travail

L’efficacité interne ne se limite pas à la qualité de la formation donnée. Elle repose

également sur l’environnement dans lequel s’effectue l’acquisition du savoir. Relèvent de cela

les conditions administratives de travail.

Dans nos universités de façon générale et dans celles publiques en particulier, les

acteurs sont unanimes à reconnaître que les conditions administratives de travail ne sont pas

bonnes. Non seulement le personnel n’est pas adéquatement formé, mais en plus il n’est pas

motivé compte tenu des conditions de rémunération.

Ceci est autant vrai pour le personnel d’appui que pour les enseignants qui assurent

des fonctions administratives. Il conviendrait dès lors de pourvoir les administrations en

matériel d’équipement afin que ceux qui y officient disposent des moyens pour accomplir

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leurs tâches. Par ailleurs, il faut aller vers la mise en place d’une administration universitaire

composée d’agents formés à cet effet et offrir des perspectives de carrière pour le personnel

ATOS suffisamment motivantes.

III.2.5. Les organes de gestion démocratique

Les différents organes démocratiques de gestion sont suffisamment bien structurés.

Ces organes vont du département jusqu’à l’instance suprême qu’est le Conseil de Formation

et de la Vie universitaire (CFVU). La représentativité au sein de ces organes, en dehors de

ceux dédiés aux questions académiques et pédagogiques (Conseils scientifiques), est assez

satisfaisante car les différentes composantes de la communauté universitaire s’y retrouvent. Il

faut noter néanmoins qu’il y a, dans les réponses aux questionnaires, des associations

estudiantines qui estiment que leur représentativité n’est pas conséquente et surtout qu’elles

n’ont pas le droit de vote. Il faut relativiser cette vision des choses puisque les étudiants

participent, avec voix délibérative, aux organes à travers leurs délégués élus au sein des UFR

et instituts.

Ce qu’il faut surtout retenir c’est le fait que les organes de décision ne fonctionnent

pas comme cela devrait l’être. Par exemple, les conseils de département ne se tiennent pas, les

Conseils de gestion des UFR fonctionnent à peine. Dans ces conditions, quelle que soit la

qualité de la structuration ces organes ne peuvent pas servir à grand-chose. La léthargie dans

laquelle se trouvent certains organes mérite qu’on y remédie. Lorsque les organes ne se

réunissent pas régulièrement, c’est la vie de l’institution universitaire qui est en cause car ce

sont ces cadres qui permettent de discuter des différentes questions et qui permettent de

trouver des solutions locales ou générales, d’examiner le fonctionnement des diverses

composantes de l’institution universitaire.

Dans le cadre de la réflexion sur les organes de gestion démocratique, il conviendrait

de mettre l’accent sur leur fonctionnement, la mise en œuvre et le suivi des décisions qui

résultent des débats qui ont lieu au sein de ces structures. Il faudrait aussi discuter de la

représentativité qui semble constituer une préoccupation pour certains groupes afin d’aboutir

à un certain équilibre si cela est avéré afin de permettre l’expression de toutes les sensibilités

qui forment la communauté universitaire.

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119

III.2.6. La hiérarchie administrative

De l’avis de l’ensemble des acteurs, l’un des éléments qui met en exergue la

problématique de la gouvernance est la question du non respect de la hiérarchie

administrative. Dans le contexte actuel, il est quelquefois difficile, en raison de la confusion

des rôles ou tout simplement du laisser-aller, de savoir qui fait quoi et le niveau qui doit

donner les instructions pour exécuter telle ou telle tâche. Souvent, les instructions sont

données et celui qui doit les exécuter ne joue pas son rôle. Il est de ce fait urgent de restaurer

la hiérarchie administrative, c'est-à-dire définir les rapports entre les différents acteurs de la

communauté universitaire, le rôle, la position de chaque acteur et les relations hiérarchiques

entre les membres.

La restauration de la hiérarchie administrative constitue un pré-requis indispensable

pour l’instauration d’une gouvernance universitaire susceptible de permettre à l’enseignement

supérieur de jouer son rôle social.

III.2.7. La discipline et les sanctions

Dans ce domaine, c’est moins l’existence des textes qui pose problème que la mise en

œuvre de la discipline et des sanctions. Aujourd’hui, dans nos universités publiques il est

difficile de faire respecter la discipline et d’appliquer une sanction. Cela est surtout vérifiable

au niveau des étudiants. La discipline est foulée aux pieds et lorsqu’une sanction est prise à

l’encontre d’étudiants, des groupes de pression se forment pour empêcher l’application de la

sanction. Une telle situation fait le lit de l’anarchie, affaiblit l’autorité des premiers

responsables qui finissent par ressembler à des marionnettes.

Face à cette situation, ceux qui doivent faire respecter la discipline dans les universités

finissent par baisser les bras laissant planer une ambiance de la loi de la jungle où les plus

forts imposent leur volonté.

Il convient de se convaincre que la vie en communauté suppose un minimum de

discipline. La loi de la jungle ne peut pas constituer la règle d’or au sein des universités qui,

par essence, sont des lieux de liberté d’expression et du respect d’autrui. Ce faisant c’est

l’ensemble des acteurs qui est interpelé. Dans ce sens, les textes déjà existants (franchises et

libertés universitaires, textes relatifs à la discipline…) doivent être remis à plat pour en

extirper les incohérences et les faiblesses et combler leurs lacunes. Il conviendrait que

l’ensemble de la communauté universitaire s’entende sur une charte des bons principes à

observer car rien de solide ne peut se construire dans l’anarchie et le laisser-aller.

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III.2.8. Le dialogue social

Les conflits qui naissent sur les campus portent en filigrane l’absence de

communication et de dialogue entre les acteurs de la communauté universitaire. C’est

pourquoi, la mise en place d’un cadre de dialogue social est perçue comme un moyen pour

améliorer la gouvernance et instaurer un climat plus propice à l’acquisition du savoir. Ce

cadre, pour être efficace, doit être accepté de l’ensemble des acteurs et constituer un

instrument qui contribue véritablement à la recherche de solutions consensuelles. Afin que ce

cadre soit crédible, il devrait être dirigé par une personnalité de grande probité. Sa mise en

place dans les universités doit permettre de discuter des problèmes, proposer des solutions ou

des esquisses de solutions afin que ce ne soit pas uniquement un cadre de discussion qui ne

débouche pas sur du concret. Chaque année, une rencontre regroupant les représentants des

différentes universités avec les autres partenaires extérieurs concernés (Etat, secteur privé…)

devrait permettre de faire le point, constater les progrès accomplis et relever les points sur

lesquels il n’y a pas eu d’avancée significative

La mise en œuvre de ce cadre, s’il venait à voir le jour, devrait faciliter la négociation

du moratoire de 05 années sans troubles des activités académiques et pédagogiques préconisé

par certaines structures rencontrées par le CAR.

III.2.9. Le suivi statistique et les plans stratégiques de développement

des universités

Une bonne gouvernance s’appuie sur des données statistiques fiables et sur une vision

du développement prenant en compte ce qui peut être réalisé dans le court et le moyen terme.

Sous ce rapport, les données statistiques et le plan stratégique sont des outils qui participent

au bon pilotage du sous-système donc de la bonne gouvernance.

Le suivi statistique reste encore embryonnaire et parcellaire dans les universités. Il est

de ce fait important de doter chaque université en ressources humaines et matérielles qui

permettent le suivi statistique car les statistiques constituent un outil de prévision et de

décision. Avec des statistiques fiables, on peut faire des prévisions en termes d’effectifs et

envisager les locaux à construire, le personnel à recruter afin d’améliorer le ratio des

encadrements, projeter l’ouverture des filières de formations porteuses.

Actuellement, chaque université dispose de son plan stratégique ou a un projet de plan

stratégique de développement. En dépit de ces plans et de la pertinence des axes de

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développement retenus, il reste que la question majeure constitue le financement. C’est

pourquoi, tout comme il a été conçu un plan décennal de développement de l’enseignement de

base, il faut envisager la même démarche pour l’enseignement supérieur. Un plan qui

prendrait en compte les plans stratégiques des universités existantes et planifierait l’ouverture

de celles à venir. C’est une nécessité incontournable car l’émergence a pour moteur le savoir.

L’enseignement supérieur joue, dans ce contexte, un rôle crucial dans le développement des

pays car il génère le capital humain qui assure le développement économique, social et

culturel.

III.2.10. L’Ouverture des académies de régions

La création des académies constitue une avancée remarquable dans l’organisation du système

éducatif d’un pays. C’est pourquoi la refondation de l’enseignement supérieur du Burkina

Faso, à travers celle de l’UO avait proposé la création de quatre (04) académies au Burkina

Faso : Académie du Centre, Académie du Centre–Ouest, Académie de l’Ouest, Académie du

Nord.

En effet, la mise en œuvre des académies met fin au saucissonnement de l’éducation en

quatre compartiments qu’on veut présenter comme indépendants les uns des autres :

préscolaire, primaire, secondaire et tertiaire. Il n’en est pas ainsi en réalité puisque l’on

parcourt les différents segments de manière linéaire à partir du préscolaire jusqu’au dernier

segment constitué par l’enseignement supérieur. En outre, les programmes de formation aux

différents niveaux devraient être une suite logique pour faire de l’apprenant un citoyen

conscient et compétent.

L’académie dans une région donnée a la responsabilité du système éducatif dans cette région,

du préscolaire au supérieur. Elle permet ainsi sa gestion équilibrée pour tenir compte des

interactions indispensables entre les différents niveaux.

A ce jour, les travaux de construction du siège des deux première académies sont très

avancés. Il est urgent de les achever afin de les mettre en activité dans les meilleurs délais.

D’habitude, la responsabilité de la gestion des académies est confiée à des personnes

expérimentées dans le domaine de l’enseignement supérieur, en l’occurrence, ceux qui ont fait

leurs preuves comme recteur ou présidents d’universités.

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III.2.11. Le renforcement de la qualité pour un enseignement supérieur

durable

Les difficultés de niveau constatées dans les universités trouvent leur origine depuis

les ordres d’enseignement inférieurs. Pour ce qui concerne le secondaire, pourvoyeur direct,

des candidats pour l’enseignement supérieur, il convient d’accorder une attention particulière

à cet ordre d’enseignement à travers la révision du mécanisme de formation de ses

enseignants.

En effet, la formation des enseignants des lycées et collèges pourrait être prise en

compte dans le cadre de la professionnalisation des filières de formation dans les universités

en application de la réforme LMD. Cette option paraît salutaire pour plusieurs raisons. En

accordant un intérêt particulier à ce volet de la formation professionnelle dans les universités,

on accroîtrait nettement le nombre d’enseignants du secondaire. Le besoin crucial en

personnel enseignant du secondaire, qui s’exprime aujourd’hui à plus de 1500 enseignants par

an, impose d’intensifier le rythme de la formation tout en garantissant la qualité et en prenant

en compte la modicité des ressources financières de notre pays. Ces exigences pourraient être

respectées en assignant à l’ensemble des universités la formation de cette catégorie de

personnel comme une spécialisation d’action parmi d’autres. Cela présente de nombreux

avantages : i) former un nombre élevé d’enseignants à partir du baccalauréat (BAC + 3 et

BAC + 4, y compris le stage), ii) allonger la durée de la formation qui passera de deux à trois

ans en vue de garantir la qualité, iii) réduire énormément le coût de la formation dans la

mesure où les bacheliers qui en feront la demande seront directement orientés dans ces

filières, dans les mêmes conditions que les bacheliers dans d’autres filières, iv) diversifier

l’offre de formation en tenant compte des besoins de terrain. Du reste, la formulation de la

demande par le bachelier de s’inscrire dans une filière « Education » dès le baccalauréat

témoigne de sa vocation pour ce corps de métier que beaucoup exercent actuellement sans en

avoir les dispositions morales. Désormais, il faut professionnaliser le métier d’enseignant à

tous les niveaux.

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III.3. Le défi de l’insuffisance des infrastructures et des

équipements

En se référant aux éléments de diagnostic, relatifs aux infrastructures, les IES du Burkina

Faso, vivent une situation cruciale pour le bon déroulement de leurs activités pédagogiques et de

recherche. L’unanimité est obtenue auprès des premiers responsables des IES que le retard

accumulé dans leurs activités est due en grande partie à l’insuffisance des salles de cours théoriques

(CT), de travaux dirigés (TD) et de travaux pratiques (TP). Le problème de salles se pose non

seulement en termes d’insuffisance mais aussi en termes de leur mauvaise gestion.

Dans le cas de l’UO, il a été mis en place un Service de Suivi du Fonctionnement des

Infrastructures (S.S.F.I). Malgré les efforts de ce service, il n’a pu résoudre les difficultés de

programmation des activités, faute d’une logistique adaptée : informatisation de la gestion, manque

d’esprit de mutualisation de l’ensemble des équipements disponibles sur les campus et même dans

le pays.

Au-delà de cette limite dans la gestion, comment peut-on faire passer 40 groupes de 30

étudiants dans une seule salle de TP en une semaine ? L’analyse révèle aujourd’hui que 2 à 3

étudiants de l’UO se partagent une seule place d’amphithéâtre. Cela contraint parfois les étudiants

des années à gros effectifs à se présenter plusieurs heures avant le début des cours afin d’obtenir

une place pour suivre convenablement les enseignements.

Selon de nombreux avis et observations, ce manque de salles est à l’origine des conflits

entre les enseignants et les étudiants.

Etant donné les effectifs, l’utilisation des TIC dans la pédagogie est indispensable.

Malheureusement selon les enquêtes, beaucoup de problèmes demeurent à ce niveau : mauvaise

qualité des sonorisations des salles, absence ou mauvais fonctionnement des tableaux numériques,

etc.

Le manque d’équipements des laboratoires rend de plus en plus théorique la formation à

l’UO, même dans les disciplines exigeant l’expérimentation (cf. UFR/SEA, SVT, SDS, etc.).

L’insuffisance des infrastructures affecte aussi le fonctionnement administratif des IES : des

services de la Présidence mal logés, l’absence de bureaux pour les enseignants, etc.

La recherche est mal organisée à l’UO pour deux raisons essentielles : le manque de

laboratoires et d’équipements, d’une part, et, le manque de financement, d’autre part.

En conclusion, les acteurs de l’enseignement supérieur attendent un renforcement des

infrastructures et des équipements académiques. Ils attendent dans les meilleurs délais l’achèvement

des 7 pavillons que le gouvernement s’est engagé à construire.

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Enfin, ils souhaitent une amélioration des conditions de préparation de leurs cours et

d’encadrement des étudiants à travers la mise à disposition d’un minimum de bureaux.

Dans le cas particulier de l’UO, le bâtiment destiné aux travaux pratiques pour les

UFR/SDS, SEA et SVT, déjà achevé aux 3/4, mérite d’être finalisé rapidement si l’on veut ramener

cette université à un fonctionnement normal dans un délai raisonnable.

Tableau 41 : Les infrastructures et les équipements ACTIONS BAILLEURS

POTENTIELS TEMPS DE REALISATION

⋅ Construction d’infrastructures (bâtiments)

Etat burkinabè Partenaires techniques et financiers

court, moyen et long termes

⋅ Equipement des laboratoires de recherche

Etat burkinabé Partenaires techniques et financiers

court et moyen termes

⋅ Amélioration du statut social des personnels enseignants, chercheurs et ATOS

Etat burkinabé

court terme

⋅ Prise en charge du coût de la formation

Etat burkinabè Parents Etudiants (prêts selon le coût des études)

Moyen terme

⋅ Restauration estudiantine Privé national ou international

Court et moyen termes

⋅ Transport d’étudiants Privé national ou international

Court et moyen termes

⋅ Mise en place du fonds de garantie du FONER

Partenaires techniques et financiers Etat

Court et moyen termes

⋅ Informatisation et mise en place des structures réseaux et acquisition de logiciels

Etat burkinabé Partenaires techniques et financiers

immédiatement

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III.4. Le défi de la gestion des flux d’étudiants à croissance

exponentielle

Selon les normes UNESCO, le nombre d’étudiants dans un pays devrait atteindre 2 %

de la population de ce pays. Au Burkina Faso, si cette norme était respectée on devrait

compter environ 340.000 étudiants. Nous sommes loin du compte avec 86.022 étudiants, soit

23,30 % des effectifs selon la norme. Pourtant, malgré cette faiblesse du nombre d’étudiants,

le pays a du mal à les gérer. Comme on le voit, lorsqu’on parle d’effectifs pléthoriques

d’étudiants au Burkina Faso, c’est tout simplement la caractérisation implicite du divorce

entre la demande et les moyens pour satisfaire cette demande et aussi le placement des

étudiants formés ou diplômés dont beaucoup ne trouvent pas d’emploi. Comme il a été

enregistré lors des enquêtes, il est nécessaire de restructurer en profondeur le système de

l’enseignement supérieur qui ne doit pas se définir par les seules universités mais prendre en

compte toutes les structures de formation au supérieur : les écoles et instituts professionnels et

technologiques, les centres de formation professionnelle, toute structure pouvant conduire à

l’accueil des jeunes à l’issue de leurs études secondaires, soldées par l’obtention du diplôme

de baccalauréat. Chaque structure aurait ainsi ses propres critères d’accès, définis en fonction

des objectifs de la formation. L’offre de formation en termes de possibilités d’accueil et d’une

meilleure orientation des candidats serait acquise.

Pour cela, il faut appliquer le principe des cycles terminaux, recommandé par la loi sur

l’orientation de l’éducation votée en juillet 2007. Le baccalauréat ne serait plus considéré

comme le premier diplôme universitaire. Il n’a rien d’universitaire que le choix des

présidents de jurys de bac. Comme dans les pays anglophones, il serait un diplôme de fin des

études secondaires pour les élèves. Ceux qui voudraient poursuivre des études supérieures

devront répondre aux critères d’accès, dépendant du type d’enseignement choisi.

Dans les conditions actuelles, le défi de la gestion des flux d’étudiants peut trouver

solutions dans les trois cas suivants :

- mise en place des infrastructures conséquentes ;

- utilisation des TIC dans la pédagogie en vue d’une plus grande liberté pour l’étudiant

pour suivre un cours par téléenseignement : enseignement multicentrique, ouvert et à

distance ;

- mise en place des centres universitaires spécialisés dans les régions, sans ambition de

se transformer rapidement en une université complète, ce qui engendre d’autres

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problèmes comme celui des ressources humaines et des ressources financières qui

resteront longtemps insuffisantes.

Si l’évolution actuelle du nombre d’étudiants est maintenue (15 % d’augmentation en

moyenne par an), il faut s’attendre à une forte population estudiantine dans les cinq

prochaines années comme le montre le tableau ci-dessous. Ce tableau est établi sur la base des

estimations des effectifs d’étudiants de 2012, soit 86.022 étudiants comme l’indique le plan

pluriannuel du Ministères des Enseignements Secondaire et Supérieur.

Tableau 42 : Evolution des effectifs d’étudiants de 2012 à 2013 IES du Burkina Faso

Evolution des effectifs d’étudiants de 2012 à 2013

2012 2013 2014 2015 2016 2017

UO 35.100 40.365 46.420 53.383 61.390 70.599

Ouaga II 15.140 17.411 20.923 23.026 26.480 30.452

UK 11.441 13.157 15.131 17.401 20.011 23.013

UPB 3.570 4.106 4.722 5.430 6.246 7.183

IDS 1376 1.582 1.819 2.092 3.138 3.609

C-U Fada N’Gourma

200 230 265 305 351 404

C-U Ouahigouya

200 230 265 305 351 404

C-U Dédougou

200 230 265 305 351 404

IES privées 18.925 21.764 25.029 28.783 33.100 38.065

Ensemble IES

86.022 99.075 113.939 131.030 151.418 174.133

En 2012, le taux d’encadrement des étudiants est de 50 étudiants pour un enseignant.

Selon les normes internationales, ce taux doit être de 25 étudiants pour les formations

générales, 10 à 15 étudiants pour les formations d’ingénieurs et médicales. Le corps

professoral burkinabè en 2012 est d’environ 700 enseignants permanents.

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En 2017, pour conserver le même taux d’encadrement que celui actuellement enregistré, il

faudra 3.483 enseignants permanents pour l’ensemble des IES du Burkina Faso, défi

important à affronter.

Il est important de noter à partir des observations des périodes 2006/2011 et projections

20012/2017 que la population estudiantine du Burkina Faso double tous les 5 ans.

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III.5. Le défi de l’insuffisance et de la mauvaise répartition du

financement face à l’ampleur des besoins

Les enquêtes et les constats sur le terrain montrent l’énormité des besoins dans le

secteur de l’enseignement supérieur : infrastructures, équipements, ressources humaines. Ces

besoins ne peuvent être couverts que si un financement conséquent des IES est possible. Or

lorsqu’on examine les budgets du ministère des enseignements secondaire et supérieur

(MESS) et des universités, il apparaît que beaucoup d’efforts sont encore nécessaires au profit

de ce secteur qui est la clef de voûte du développement durable du pays et son émergence

économique dans le concert des nations.

Tableau 43 : Part des structures de l’Enseignement supérieur dans le budget total alloué à l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Années Dépenses ES

(FCFA)

Total ES

(FCFA)

Part de budget

de l’Etat allouée

au MESSRS

(FCFA)

Evolution du

Budget national

(budget de

l’Etat)

(CFA)

X 1000 000 000

Part de

budget

consacré à

l’ES dans

le Budget

du MESS

(%)

Part du

budget

de l’ES

dans le

budget

de

l’Etat

(%)

Transferts

Courants

Dépenses

d’Investisseme

nt

2008 18 353457000 3 597 571 600 21 951 028 600 49 802 282 000 984,171 356 44, 08 2, 23

2009 22 550 417 000 2 612 000 000 25 162 417 000 39 020 533 000 1 043, 874 882 64, 49 2,41

2010 25 919 045 000 3 167 723 000 29 086 768 000 51 596 839 000 1 152,300 158 56, 37 2,52

2011 19 211 335 250 4 267 747 122 23 479 082 372 54 756 614 553 1166,3 42, 88 2,01

2012 28 302 986 000 5 208 676 000 33 511 662 000 48 762 661 000 1 400, 781 862 68, 72 2,39

Source : Extrait de la loi des Finances _ volet Ministère de l’Enseignement

Secondaire et Supérieur _ Exercice 2008, 2009, 2010, 2011 & 2012.

Il ressort de ce tableau les remarques suivantes :

1)- D’une année à l’autre, le budget du MESS évolue très peu ; sur les 5 dernières années, il

représente en moyenne 2,31% du budget national. Des pays comme le Sénégal réservent à leur

enseignement supérieur environ 20 % de leur budget annuel.

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2)- En moyenne, 55,30 % du budget du MESS est consacré à l’enseignement supérieur.

3)- Lorsqu’on analyse les dépenses, on s’aperçoit que les transferts courants (dépenses

sociales) représentent en moyenne 5 à 7 fois le montant des investissements qui assure

l’expansion du système. Cela a fait dire à certains partenaires à juste titre que les budgets

accordés aux universités du Burkina Faso ne sont pas des budgets de développement mais

plutôt des budgets de survie.

III.5.1. L’évolution du budget de l’Etat consacré au MESS

Depuis 1995, les ressources du budget de l’Etat allouées au MESS se présentent,

selon le tableau ci-dessous. La comparaison des deux tableaux indique qu’en termes relatifs,

le budget du MESS dans le budget national a baissé de plus de la moitié entre 1995 et 2012.

Tableau 44 : Le financement

ANNEES BUDGETAIRES

BUDGET DE L'ETAT

(en milliers de F CFA) (1)

BUDGET DU M.E.S.S.R.S.

(en milliers de F CFA) (2)

(2) :(1) (en %))

1995 361 985 963 15 719 264 4,34 1996 360 739 333 20 508 234 5,69 1997 372 469 313 17 616 655 4,73 1998 444 535 258 20 003 059 4,50 1999 464 761 760 28 160 880 6,06 2000 461 495 796 28 620 042 6,20 2001 486 383 506 32 970 728 6,78 2002 578 299 482 33 198 725 5,74 2003 616 212 919 35 891 026 5,82

Source : MESS

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130

Tableau 45 : Evolution des dépenses des universités publiques et des œuvres universitaires du Burkina Faso

Années IES

2008

2009

Transf. Courants Dépen. Invest. Transf. Courants Dépen. Invest.

CENOU 3 635 179 500 540 439 500 3 571 675 000 425 000 000

IDS 7 15 448 000 0 1 124 688 000 160 000 000

U.O 4 312 650 600 530 000 000 5 570 988 000 610 000 000

U.O II 185 624 000 1 651 146 800 1 034 136 000 125 000 000

UPB 753 788 000 430 502 300 1 133 936 000 802 000 000

U. K 995 173 000 0 1 612 220 000 490 000 000

CU/OHG 0 0 0 0

CUP/ Fada

0 0 0 0

Tableau 46 : Evolution des dépenses des universités publiques et des œuvres universitaires du Burkina Faso

Années

2010 2011 2012

IES Transf. Courants

Dépen. Invest. Transf. Courants

Dépen. Invest. Transf. Courants

Dépen. Invest.

CENOU 3 931 675 000 626 450 000 4 656 666 000 0 4 346 540 000 0

IDS 1 194 062 000 507 000 000 1 184 457 000 0 1 365 492 000 0

U.O 7 240 923 000 0 8 051 345 000 0 8 011 101 000 85 000 000

U.O II 1 099 961 000 1 064 000 000 1 788 404 500 600 000 000 1 997 641 000 1 439 000 000

UPB 1 681 077 000 595 565 000 1 713 455 000 2 740 658 000 1 862 655 000 2 819 136 000

UK 2 541 623 000 0 2 330 087 750 750 000 000 2 302 874 000 500 000 000

CU/OHG

0 0 0 0 0 0

CUP/ Fada

0 285 000 000 0 144 000 000 0 245 540 000

Source : Extrait de la loi des Finances _ volet Ministère de l’Enseignement Secondaire et

Supérieur _ Exercice 2008, 2009, 2010, 2011 & 2012

Le financement de l’enseignement supérieur au Burkina Faso relève de la quadrature

du cercle tant en dehors de l’Etat, personne n’est disposée à l’assurer. Les familles sont prêtes

à payer jusqu’à 100.000 F par an pour leurs enfants à l’école primaire ou à l’école maternelle,

150.000 à 200.000 F pour l’enseignement secondaire dans le privé et 300.000 à 400.000 F

dans l’enseignement supérieur privé. Mais, lorsqu’il s’agit de l’enseignement supérieur

public, même payer 15.000 F par an paraît excessif. Or selon les dernières estimations de la

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Banque Mondiale, le coût pédagogique moyen de la formation dans notre région varie de

1.250.000 à 1.500.000 F pour les formations générales. Lorsqu’il s’agit des formations

technologiques, ce coût peut atteindre 5.000.000 F comme c’est le cas à l’Ecole Supérieure de

Santé publique au Bénin, financée par l’OMS.

Comme certains l’ont relevé lors des rencontres, on ne peut pas faire de la formation

de qualité au supérieur à 15.000 F par an. Il est indispensable pour une formation qualifiante

de mettre en place un nouveau schéma de financement de l’enseignement supérieur qui, dans

une durabilité, sera de plus en plus assuré par les apprenants. Il faut donc les aider à financer

leurs formations à l’aide d’un soutien financier qui impliquerait tous les acteurs ou partenaires

potentiels que sont :

- l’Etat ;

- les apprenants ou étudiants ;

- les parents d’élèves et étudiants ;

- le système bancaire national.

Dans ce cas, l’Etat doit trouver un mécanisme de coordination d’un tel schéma de

financement en y apportant les garanties nécessaires pour sécuriser tout le monde.

Un des moyens de financement de l’enseignement supérieur relève de la valorisation

de l’expertise des enseignants en l’organisant de sorte qu’elle puisse être impliquée dans

toutes les études au niveau national. Chaque grand projet a toujours une composante d’étude

qui pourrait être systématiquement confiée à l’expertise nationale même si cette dernière doit

faire appel à un partenariat international.

En conclusion, il n’y a pas de salut pour l’enseignement supérieur sans une politique

de financement efficiente, qui reste à être inventée par l’ensemble des parties prenantes du

système éducatif.

III.5.2. Les besoins de financement des IES du Burkina Faso pour les cinq

prochaines années.

Le plan d’action pour la relance de l’enseignement supérieur au Burkina Faso met en

évidence des besoins de financement, dont l’estimation fine devra faire l’objet d’une étude

financière spécifique par action. Cependant, au regard des défis relevés ainsi que de l’activité

programmatique des différentes structures de l’enseignement supérieur burkinabè une

estimation minimaliste est proposée. Il s’agit d’un «big push» pour permettre à

l’enseignement supérieur burkinabè d’être véritablement le levier de l’émergence.

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Le tableau ci-dessous montre les estimations prévisionnelles de cet effort. Les montants sont

en milliards de FCFA.

Tableau 47 : Les estimations prévisionnelles des IES et des structures de gestion des questions sociales UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU ET DEMEMBREMENTS 2013 2014 2015 2016 2017 TOTAL Amélioration de la gouvernance et conditions des enseignants et ATOS 10 12 14,4 15,84 16,632 68,872 Amélioration de la qualité et des offres de formation 15 16 8 8 8 55 Développement des infrastructures et des équipements 15 15 15 15 15 75 Intégration des facilités des TIC dans les IES 5 3 2 1,5 1,5 13 Adaptation de la mise en œuvre de la réforme LMD à la réalité du Burkina Faso. 5 5 5 3,5 3,5 22 Développement et valorisation de la recherche et de l’innovation dans les IES du Burkina Faso 3 4 4 4,5 5 20,5 Renforcement de la coopération entre les IES du Burkina Faso et les partenaires internationaux. 0,5 1 1 1 1 4,5

TOTAL 53,5 56 49,4 49,34 50,632 258,872

UNIVERSITE OUAGA II 2013 2014 2015 2016 2017 TOTAL Amélioration de la gouvernance et conditions des enseignants et ATOS 5 7 8,4 9,24 9,702 39,342 Amélioration de la qualité et des offres de formation 7 8 8 8 8 39 Développement des infrastructures et des équipements 30 25 25 5 5 90 Intégration des facilités des TIC dans les IES 3 3 2 1 1 10 Adaptation de la mise en œuvre de la réforme LMD à la réalité du Burkina Faso. 1,5 1,5 1,5 1,5 2,5 8,5 Développement et valorisation de la recherche et de l’innovation dans les IES du Burkina Faso 1 1 1 3 3 9 Renforcement de la coopération entre les IES du Burkina Faso et les partenaires internationaux. 0,25 0,5 1 1 1 3,75

TOTAL 47,75 46 46,9 28,74 30,202 199,592

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UNIVERSITE DE KOUDOUGOU 2013 2014 2015 2016 2017 TOTAL Amélioration de la gouvernance et conditions des enseignants et ATOS 5 7 8,4 9,24 9,702 39,342 Amélioration de la qualité et des offres de formation 7 8 8 8 8 39 Développement des infrastructures et des équipements 20 15 15 10 5 65 Intégration des facilités des TIC dans les IES 3 3 2 1 1 10 Adaptation de la mise en œuvre de la réforme LMD à la réalité du Burkina Faso. 1,5 1,5 1,5 1,5 2,5 8,5 Développement et valorisation de la recherche et de l’innovation dans les IES du Burkina Faso 1 1 1 3 3 9 Renforcement de la coopération entre les IES du Burkina Faso et les partenaires internationaux. 0,25 0,5 1 1 2,75

TOTAL 37,75 36 36,9 32,74 30,202 173,592 UNIVERSITE DE BOBO DIOULASSO 2013 2014 2015 2016 2017 TOTAL Amélioration de la gouvernance et conditions des enseignants et ATOS 5 7 8,4 9,24 9,702 39,342 Amélioration de la qualité et des offres de formation 7 8 8 8 8 39 Développement des infrastructures et des équipements 25 15 15 10 5 70 Intégration des facilités des TIC dans les IES 3 3 2 1 1 10 Adaptation de la mise en œuvre de la réforme LMD à la réalité du Burkina Faso. 1,5 1,5 1,5 1,5 2,5 8,5 Développement et valorisation de la recherche et de l’innovation dans les IES du Burkina Faso 1 1 1 3 3 9 Renforcement de la coopération entre les IES du Burkina Faso et les partenaires internationaux. 0,25 0,5 1 1 1 3,75

TOTAL 42,75 36 36,9 33,74 30,202 179,592

INSTITUT DES SCIENCES 2013 2014 2015 2016 2017 TOTAL Amélioration de la gouvernance et conditions des enseignants et ATOS 2 2 2,4 2,64 2,772 11,812 Amélioration de la qualité et des offres de formation 2 2 2 2 2 10 Développement des infrastructures et des équipements 10 5 5 5 5 30 Intégration des facilités des TIC dans les IES 3 3 2 1 1 10

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Adaptation de la mise en œuvre de la réforme LMD à la réalité du Burkina Faso. 1,5 1,5 1,5 1,5 2,5 8,5 Développement et valorisation de la recherche et de l’innovation dans les IES du Burkina Faso 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 2,5 Renforcement de la coopération entre les IES du Burkina Faso et les partenaires internationaux. 0,25 0,5 0,5 0,5 0,5 2,25

TOTAL 19,25 14,5 13,9 13,14 14,272 75,062

CIOSP ET FONER 2013 2014 2015 2016 2017 TOTAL

Investissements 2,5 2,525 2,55025 2,5757525 2,60151003 12,7525125

Equipements 1,75 1,785 1,8207 1,857114 1,89425628 9,10707028

Ressources Humaines 1,5 1,875 2,34375 2,9296875 3,66210938 12,3105469

PRETS 45 67,5 101,25 151,875 227,8125 593,4375

Œuvres sociales 30 45 67,5 101,25 151,875 395,625

TOTAL 80,75 118,685 175,4647 260,487554 387,845376 1023,23263

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STRATEGIE DE MOBILISATION DU FINANCEMENT DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU BURKINA FASO

L’analyse des subventions étatiques à l’enseignement secondaire et supérieur montre

l’évolution des efforts de l’Etat, avec toutefois d’énormes besoins non encore satisfaits

(confère défis du financement). Il a été démontré l’importance de l’enseignement supérieur

pour le développement du Burkina Faso.

Le Rapport général du CAR appelle à un effort financier (1 910 milliards CFA, dont

31% de prêts aux étudiants, 18% d’investissements, 10% d’amélioration de l’offre de la

formation, 10% d’amélioration de la gouvernance et des conditions de travail, etc.) à la fois

modeste et conséquent ; modeste au regard du rôle de l’enseignement supérieur dans le

développement économique et social, partant pour en faire du Burkina Faso un pays

émergent ; mais conséquent en raison des ressources globales de l’Etat. C’est fort de ces

constats que le CAR met l’accent, dans sa stratégie, sur quatre sources complémentaires de

financement : l’Etat, le partenariat public-privé, les fonds propres et les bailleurs de fonds.

1. La subvention de l’Etat Au stade actuel, l’Etat est le principal bailleur de fonds de l’Université publique. En

considérant ce sous secteur de l’éducation comme un domaine de souveraineté, il est

souhaitable que l’Etat demeure le premier bailleur de fonds. C’est pourquoi sur l’horizon du

plan d’action du CAR, un effort supplémentaire est demandé à l’Etat burkinabè, afin qu’il

assure le financement d’au moins 60% des actions de relance de l’enseignement supérieur

public. Il est certes évident que les résultats obtenus en matière de scolarisation universelle

sont encore modestes et orientent prioritairement depuis de nombreuses années les efforts vers

l’enseignement primaire, mais au regard des efforts consentis récemment au secondaire, dont

les flux frappent aux portes des universités publiques, il est indispensable que l’assemblée

nationale vote une loi spécifique d’appui à l’enseignement supérieur qui pourra

s’adosser sur la présente proposition. Cette programmation budgétaire pourra être

suivie d’une sacralisation de l’enseignement supérieur.

Le recours à une partie (50%) de la taxe patronale d’apprentissage prélevée sur les

entreprises et organisations qui sont les bénéficiaires des produits de l’enseignement

supérieur. De plus, à l’exemple de la taxe (2%) sur les opérateurs téléphoniques, il pourrait

être institué une taxe (2%) sur le chiffre d’affaires des entreprises minières, des activités

sportives et les produits de luxe...

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2. Le partenariat public-privé Le partenariat public-privé est l’une des clés de la stratégie de financement du plan

stratégique. Il s’agit d’un montage juridico-financier, qui devrait permettre à un investisseur d’investir

sur le domaine et d’exploiter son investissement pendant 25-30 années avant de le rétrocéder

intégralement à l’Université. Pour une citée de 1500 places, estimée à 3 milliards, pour un loyer de

10 000 FCFA, un investisseur peut avoir sur 30 ans un retour sur investissement d’au moins 80%. Le

Tableau (ci-dessous) donne une indication des gains d’un investisseur.

Tableau 48 : Simulation des gains d’investisseurs A1

Coût Citée 3 000 000 000 Amortissement 100 000 000 Nombre lits 1 500 Location 10 000 Recettes sur un an 180 000 000 Retour brut sur Investissement 80%

Le partenariat public-privé est une sérieuse option de financement, qui peut soutenir

durablement les efforts de l’Etat dans le développement de l’enseignement supérieur. Les organismes

de prévoyances (Caisse Nationale de Sécurité Sociale et CARFO) disposant de fonds de pensions

sont des potentiels cibles pour initier un tel partenariat.

3. Les fonds propres

Dans l’ensemble des Universités Publiques du Burkina Faso la contribution des étudiants aux

coûts de la formation reste marginale. Saisissant l’opportunité des assises nationales sur

l’enseignement supérieur, il est impérieux d’envisager une augmentation des frais d’inscription. Il est

quasiment irréaliste qu’à la maternelle, au primaire et au secondaire les élèves et parents d’élèves

soient disposés à payer souvent des montants très élevés et qu’au supérieur leur contribution en

termes de frais d’inscription devient quasi nulle. C’est pourquoi, pour assurer le financement du plan

d’actions , l’option d’une hausse des frais d’inscription à 50 000 FCFA est souhaitable avec à la clé la

mesure d’accompagnement suivante : la constitution d’un fond boursier correspondant à 15% des

recettes pour assurer systématiquement les frais de scolarité des étudiants démunis et/ou des plus

méritants. A titre d’exemple, avec une telle option c’est en moyenne 15% des étudiants d’une

Université comme Ouaga II, qui pourront bénéficier de ce fonds et c’est au moins 233%

d’augmentation des fonds propres de ladite Université. Cette augmentation sous la vigilance de la

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communauté universitaire et du Premier Ministère pourra servir de fonds de base pour les

investissements dans l’enseignement supérieur.

Il va s’en dire que l’objectif d’accroissement de l’accès à l’enseignement devient une véritable

source de motivation pour la réalisation du plan stratégique.

Exemple de l’Université Ouaga II

Au regard des progressions observées des effectifs et de l’évolution démographique, dans

l’hypothèse d’une hausse constante des effectifs de Ouaga II avec comme cible la centaine de milliers

en 2020, il suffira de moins de trois ans pour que les recettes augmentent de plus d’un milliard de

FCFA conformément au tableau ci-dessous :

Tableau 49 : Simulation des recettes par une hausse des frais d’inscription sur trois ans

A 1 A2 A3

Frais d’inscription 50 000 50 000 50 000

Nombre Etudiants 12000 17 400,00 25 230,00

RECETTES (FCFA) 600 000 000

870 000

000 1 261 500 000

FONDS Inscriptions (10% Recettes) 90 000 000

130 500

000 189 225 000

Nombre d’inscrits 1 800 2 610 385

4. La mobilisation des ressources auprès de bailleurs de fonds Deux sources de financements seront explorées pour peu que soit admise la culture de levée

de fonds : il s’agit de campagnes de mobilisation de ressources par appel direct à financement

(subventions) et d’emprunts.

a) Mobilisation de ressources par appel direct à financement

Il faut organiser une campagne directe de mobilisation de ressources et une participation

active aux appels à financement de bailleurs de fonds tels :

- L’UEMOA ;

- Foundation Ford ;

- Bill and Melinda Gates Foundation ;

- La chambre des mines ;

- L’Association professionnelle des banques et établissements financiers ;

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- L’association des assurances ;

- L’USAID ;

- L’Union Européen ;

- La Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF) ;

- La Coopération française ;

- La Coopération suédoise ;

- Le Centre de Recherche et de Développement International (CRDI) ;

- Le Royaume des Pays Bas ;

- Le Royaume de Belgique ;

- Etc.

Selon le plan d’actions du CAR, un bailleur de fonds peut décider de soutenir un ou plusieurs

volets des différents objectifs opérationnels. L’un des mandats des conseils d’administration sera de

rechercher d’autres partenaires financiers afin d’assurer dans des délais raisonnables le financement

intégral ou partiel (3%) du plan stratégique.

L’appel directement à financement pourra être fait (idéalement) par une conférence des

bailleurs de fonds à l’exemple de ce qui est fait par les projets de développement (cas récent de

Bagré Pôle de Croissance).

b) Emprunts

Par une action visant à accroître ses fonds propres, l’Université Ouaga II pourra disposer

d’une capacité d’autofinancement certes, mais surtout d’une solvabilité, à même de lui permettre de

contracter des dettes. Avec l’accord de l’Etat, un financement direct par appel public à l’épargne peut

être utilisé ou un financement auprès d’institutions bancaires de développement. Au regard des

actions, un emprunt à 4% auprès d’une banque de développement ou d’un fonds ou d’une structure de

prévoyance peut permettre le financement des investissements. En prenant l’exemple de à

l’Université Ouaga II, ce cas peut être illustré.

Exemple : Cas de l’Université Ouaga II

En considérant un emprunt de 10 milliards soit plus de 15 millions d’Euros, à un taux de 4%

sur 25 ans et avec un effectif de 15000 étudiants à 50 000 FCFA, l’UO II peut rembourser l’annuité

(amortissement et intérêt) de la dette sur fonds des inscriptions.

En conclusion, la stratégie de financement de l’ambitieuse proposition du CAR pourrait être

adossée sur le schéma suivant décrit dans ci-dessous.

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Tableau 50 : Répartition des Sources de financement Source du financement %

Etat 60%

Partenariat Public-Privé 20%

Fonds Propres 10%

Subventions extérieures 3%

Emprunt à taux réduit 7%

TOTAL 100%

III.6. Le défi de la réforme LMD

En cette ère de mondialisation, les dispositifs pédagogiques universitaires sont en train de

subir de profondes mutations aux fins de s’adapter aux nouvelles exigences du marché du travail. Ces

réformes sont une étape nécessaire pour la survie de nos universités, du fait de la concurrence. Les

programmes pédagogiques doivent dorénavant permettre à tout étudiant de se former progressivement

en acquérant un ensemble de compétences adaptées à ses préférences disciplinaires et à son projet

personnel, aussi bien dans son pays qu’en dehors de son lieu de résidence, d’où une nécessaire

lisibilité et transférabilité des diplômes.

III.6.1. Le processus de Bologne

Le Processus de Bologne se définit comme un processus de réformes européen qui visait à

créer un Espace européen de l’enseignement supérieur à partir de 2010. La convergence européenne a

été mise en place pour mobiliser les cerveaux européens afin de permettre aux universités de

contribuer à la construction de l’espace européen de l’enseignement supérieur. Il a débuté

officiellement en 1999 avec la signature de la Déclaration de Bologne. Vingt-neuf pays ont signé

cette déclaration le 19 juin 1999 à Bologne (d’où le nom de l’ensemble du Processus). Avant la

signature de la Déclaration de Bologne, un autre document, la Déclaration de la Sorbonne, avait été

adoptée par quatre pays : la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni. Cette Déclaration a été

l’élément décisif à l’origine de la Déclaration de Bologne, et a énoncé, dès 1998, les principaux

objectifs de l’Espace européen de l’enseignement supérieur. Il importe de souligner que le Sommet de

Prague en 2001 a introduit plusieurs éléments nouveaux dans le Processus :

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• les étudiants ont été reconnus comme partenaires à part entière et sur un pied d’égalité dans les

prises de décisions ;

• l’ESIB est devenu membre consultatif du groupe de suivi de Bologne et la dimension sociale

du Processus de Bologne a été soulignée ;

• l’enseignement supérieur est promu comme un bien public relevant de la responsabilité

publique.

Le sommet de Berlin en 2003 a conclu que la recherche est une partie importante de

l’enseignement supérieur en Europe. L’Espace européen de l’enseignement supérieur et l’Espace

européen de la recherche sont en fait les deux piliers de la société fondée sur le savoir.

Par ailleurs, des progrès ont été faits dans les domaines clés suivants :

• évaluation de la qualité ;

• structuration de systèmes basés sur deux cycles ;

• reconnaissance des diplômes et des périodes d’études ;

• le cadre de qualifications.

III.6.2. Les objectifs La Déclaration se fixe les objectifs suivants :

• adoption d’un système de diplômes aisément lisibles et comparables ;

• adoption d’un système qui se fonde essentiellement sur deux cycles principaux, avant et après

la licence ;

• mise en place d’un système de crédits, comme celui du système ECTS ;

• promotion de la mobilité en surmontant les obstacles à la libre circulation des étudiants, des

enseignants, des chercheurs et des personnels administratifs ;

• flexibilité des parcours de formation ;

• promotion de la coopération européenne en matière d’évaluation de la qualité ;

• promotion de la nécessaire dimension européenne dans l’enseignement supérieur.

Les objectifs stratégiques à long terme des politiques de l’UE en matière d’éducation et de

formation sont les suivants :

• faire en sorte que l'éducation et la formation tout au long de la vie ainsi que la mobilité

deviennent des réalités ;

• améliorer la qualité et l'efficacité des systèmes d'éducation et de formation;

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• promouvoir l'égalité, la cohésion sociale et la citoyenneté active ;

• mettre en valeur la créativité et l'innovation, en particulier l'entreprenariat, et ce à tous les

niveaux d'enseignement.

III.6.3. Les compétences visées en LMD Alors que la mondialisation continue à poser de nouveaux défis, chaque citoyen devra avoir à

son actif un large éventail de compétences clés pour s’adapter avec souplesse à un monde évoluant

rapidement et caractérisé par un degré d’interconnexion élevé. L’éducation, dans sa fonction à la fois

sociale et économique, a un rôle fondamental à jouer pour que les citoyens acquièrent les

compétences clés qui leur seront nécessaires pour s’adapter avec souplesse à ces changements. Il

convient en particulier, en mettant à profit les diverses compétences individuelles, de répondre aux

besoins spécifiques des apprenants en garantissant l’égalité des chances. Les compétences sont

définies en l’occurrence comme un ensemble de connaissances, d’aptitudes et d’attitudes appropriées

au contexte. Les compétences clés sont celles nécessaires à tout individu pour l’épanouissement et le

développement personnels, la citoyenneté active, l’intégration sociale et l’emploi. Le cadre de

référence décrit huit compétences clés :

1. Communication dans la langue maternelle ;

2. Communication en langues étrangères ;

3. Compétence mathématique et compétences de base en sciences et technologies ;

4. Compétence numérique ;

5. Apprendre à apprendre ;

6. Compétences sociales et civiques ;

7. Esprit d’initiative et d’entreprise ;

8. Sensibilité et expression culturelles.

Les compétences clés sont considérées comme étant aussi importantes les unes que les autres,

dans la mesure où chacune d’entre elles peut contribuer à la réussite de l’individu vivant dans une

société de la connaissance. Parmi ces compétences, nombreuses sont celles qui se recoupent et sont

étroitement liées : des aptitudes essentielles dans un domaine donné vont renforcer les compétences

nécessaires dans un autre. Pour être en mesure d’apprendre, il est essentiel de maîtriser les

compétences de base dans les langues, l’écriture et la lecture, le calcul et les technologies de

l’information et de la communication (TIC). En revanche pour toute activité d’apprentissage, il est

fondamental d’apprendre à apprendre. Une série de thèmes sont appliqués dans l’ensemble du cadre

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de référence et interviennent dans les huit compétences clés : réflexion critique, créativité, initiative,

résolution de problèmes, évaluation des risques, prise de décision et gestion constructive des

sentiments. L’acquisition des connaissances, des capacités et surtout des compétences constitue le

début de la professionnalisation. De plus, l’esprit de créativité et de création d’entreprises vont de pair

avec la professionnalisation.

III.6.4. Les caractéristiques du LMD

La réforme LMD nécessite une architecture commune assurant une flexibilité, une cohérence

et une souplesse des parcours. La mise en œuvre de ce processus requiert que les offres de formations

soient organisées en Domaines de compétence, structurés en Mentions, elles-mêmes déclinées en

Spécialités. La fonctionnalité du LMD se caractérise entre autres par :

- la semestrialisation rigoureuse et maîtrisée des enseignements ;

- la compensation à l’intérieur d’une unité d’enseignement (UE) ;

- la capitalisation des UE ;

- la mobilité ;

- le transfert des crédits.

A. Le système de crédits

Pour favoriser la mobilité culturelle et professionnelle et soutenir une validation réciproque

des apprentissages, des recommandations et principes communs ont été développés dans les domaines

des compétences-clés pour les apprenants, de l'assurance qualité dans l'enseignement supérieur et

l'éducation et la formation professionnelles, de la qualité de la mobilité, de la validation de

l'apprentissage non formel et informel, de l'orientation tout au long de la vie et de la reconnaissance

des certifications à l’étranger. Un système de crédits est une méthode qui permet d’attribuer des

crédits à toutes les composantes d’un programme d’études. La définition des crédits au niveau de

l’enseignement supérieur se base sur les paramètres suivants :

- charge de travail de l’étudiant ;

- nombre d’heures de cours ;

- objectifs de formation.

L’ECTS a été mis en place en 1989 dans le cadre du programme Erasmus. L’ECTS est le seul

système de crédits qui ait été expérimenté et utilisé avec succès en Europe. Mis en œuvre à l’origine

pour assurer le transfert de crédits, l’ECTS a permis de faciliter la reconnaissance académique des

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périodes d’études réalisées à l’étranger et de développer qualitativement la mobilité des étudiants en

Europe. Depuis peu, l’ECTS évolue vers un système d’accumulation de crédits mis en œuvre au plan

institutionnel, régional, national et européen. Tel était l’un des objectifs clés de la Déclaration de

Bologne de juin 1999. L’ECTS facilite la lecture et la comparaison des programmes d’études pour

tous les étudiants, tant locaux qu’étrangers. Il facilite également la mobilité et la reconnaissance

académique. L’ECTS aide les universités à organiser et à réviser leurs programmes d’études. Le

système peut s’utiliser dans le cadre de programmes et de modes d’enseignement diversifiés. Il

renforce l’attractivité de l’enseignement supérieur européen pour les étudiants d’autres continents.

L'ECTS rend l'enseignement et l'apprentissage plus transparents et facilite la reconnaissance

des études (formelles, non formelles et informelles). Le système est utilisé dans toute l'Europe pour le

transfert de crédits (mobilité des étudiants) et l'accumulation de crédits (parcours d'apprentissage

menant à un diplôme). Il contribue également à l'élaboration d'un programme et à l'assurance qualité.

Les établissements qui appliquent le système ECTS publient leurs catalogues de cours sur Internet,

indiquant notamment de manière détaillée les programmes d'étude, les unités d'apprentissage, les

règlements universitaires et les services aux étudiants.

Les descriptions de cours reprennent les objectifs de formation (les connaissances,

compétences et savoir-faire que les étudiants devraient acquérir) et la charge de travail (le temps dont

les étudiants ont généralement besoin pour atteindre ces objectifs), exprimés en termes de crédits. Le

transfert et l'accumulation de crédits sont facilités par l'utilisation de documents clés ECTS (catalogue

de cours, contrat d'études et relevés de notes) ainsi que par le supplément au diplôme.

L'ECTS peut influencer les décisions de reconnaissance. Ces décisions demeurent toutefois de

la responsabilité des autorités compétentes : professeurs impliqués dans les échanges d'étudiants,

responsables d'admission à l'université, centres d'information sur la reconnaissance, représentants du

ministère ou employeurs.

B. La valeur du crédit

Les crédits ECTS sont basés sur la charge de travail nécessaire à l’étudiant pour atteindre les

résultats attendus à l’issue du processus de formation. Les résultats d'apprentissage décrivent ce que

l'apprenant est supposé savoir, comprendre et être en mesure de faire à l’issue d’un processus

d’apprentissage réussi. Ils sont liés à des descripteurs de niveaux dans les cadres de certification

nationaux et européens. La charge de travail indique le temps dont les étudiants ont en règle générale

besoin pour participer à toutes les activités d'apprentissage (cours, séminaires, projets, travaux

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pratiques, autoformation, examens, etc.) nécessaires pour parvenir aux résultats d'apprentissage

escomptés.

L’ECTS repose sur le principe selon lequel le travail à fournir par un étudiant à plein temps

pendant une année universitaire correspond à 60 crédits. La charge de travail d’un étudiant inscrit

dans un programme d’études à plein temps en Europe étant, dans la plupart des cas, d’une durée

d’environ 1500-1800 heures par an, la valeur d’un crédit représente donc environ 25 à 30 heures de

travail. L'ECTS est un système d'accumulation et de transfert de crédits centré sur l'apprenant, qui

repose sur la transparence des résultats et du processus d'apprentissage. Il vise à faciliter la

planification, la délivrance, l'évaluation, la reconnaissance et la validation des diplômes et des unités

d'apprentissage ainsi que la mobilité des étudiants. L'ECTS est largement utilisé dans l'enseignement

supérieur formel et peut être appliqué à d'autres activités d'éducation et de formation tout au long de

la vie.

C. L’utilisation et le transfert du crédit

Les crédits sont attribués à des programmes diplômants ou d’études complets ainsi qu'à leurs

différentes composantes pédagogiques (par exemple modules, unités d’enseignement, mémoires,

stages, travaux en laboratoire). Le nombre de crédits attribués à chaque composante dépend de

l'importance de la charge de travail nécessaire pour que l'étudiant parvienne aux résultats

d'apprentissage exigé dans un cadre formel. Les crédits sont attribués à des étudiants individuels (à

plein temps ou à temps partiel), après achèvement des activités de formation requises par un

programme d'études formel ou par une composante pédagogique particulière et après évaluation

positive des résultats d'apprentissage obtenus. Les crédits peuvent être accumulés en vue d'obtenir une

certification sur décision de l'établissement délivrant le diplôme. Si les étudiants ont obtenu des

résultats d'apprentissage dans d'autres contextes ou cadres de formation (qu'ils soient formels, non

formels ou informels), les crédits correspondants peuvent leur être attribués après une évaluation

positive, la validation ou la reconnaissance de ces résultats.

Les crédits octroyés dans le cadre d'un programme peuvent être transférés vers un autre

programme proposé par le même établissement ou un autre. Ce transfert n'est possible qu'à condition

que l'établissement délivrant le diplôme reconnaisse les crédits et les résultats d'apprentissage

correspondants. Les établissements partenaires devraient s'entendre à l'avance sur la reconnaissance

des périodes d'étude à l'étranger. Le transfert et l'accumulation des crédits sont facilités par

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l'utilisation des documents essentiels de l'ECTS (catalogue de cours, formulaire d'inscription de

l'étudiant, contrat d'études, relevé de note) et du supplément au diplôme.

D. La capitalisation et la compensation

En LMD, tout enseignement doit être validé et capitalisé en termes de crédits. Un

enseignement équivaut généralement à une UE. La compensation présente des pièges dans la mesure

où on peut certes compenser une note, mais les lacunes des connaissances et des compétences

demeurent intactes. Elle doit se faire en tenant compte du système de crédits, c’est-à-dire qu’elle se

fait uniquement à l’intérieur d’un enseignement complexe mais homogène du type Cours + TD/TP.

E. L’évaluation en LMD

L’évaluation est un moment privilégié dans le processus d’enseignement-apprentissage. Elle

doit tenir compte dans son processus, de la qualité des outils d’évaluation, de la pertinence des types

d’apprentissages, des moments et des formes d’évaluation et conduire à une décision. La non maîtrise

de ses outils et stratégies pourrait porter préjudice au processus d’enseignement-apprentissage. La

formation des enseignants aux techniques d’évaluation en contexte LMD est une urgence et une

nécessité afin de diversifier les modalités d’évaluation, celles-ci devant tenir le plus grand compte des

différentes contraintes liées au système d’enseignement dans nos universités en réfléchissant sur les

processus, procédures et outils d’évaluation, l’évaluation des compétences dans le cadre du LMD,

l’évaluation diagnostic, formative et sommative, la question des crédits, des compensations et des

transferts en contexte d’enseignement LMD, etc. Le LMD présente-t-il des spécificités en matière

d’évaluation ? Si oui, comment les prendre en compte dans le contexte qui est celui des universités

africaines ? On peut retenir que :

- l’évaluation des compétences peut bel et bien s’appliquer dans notre contexte à

travers notamment les mémoires, les stages, les tests, etc.

- en LMD, il est indispensable d’associer évaluation des compétences et évaluation des

apprentissages en fonction des objectifs visés et en adaptant les outils d’évaluation ;

- en LMD, l’enseignant doit être capable d’associer les deux types d’évaluation

(connaissances et compétences), d’où la nécessité de le former, notamment en

techniques d’évaluation et plus largement en Sciences de l’Education et / ou en

pédagogie universitaire.

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F. Les questions à choix multiples (QCM)

Les QCM sont un outil d’évaluation du domaine cognitif avec comme avantages :

l’objectivité, la brièveté des réponses, la rapidité des corrections, la couverture d’un large champ

(chapitre, ensemble du cours), etc. Toutefois, les QCM connaissent quelques limites dont leur

inaptitude à apprécier les facultés rédactionnelles et à susciter des solutions originales, leur incapacité

à explorer les domaines du savoir-faire et du savoir-être. Nos systèmes éducatifs actuels privilégient

l’évaluation des connaissances (domaine du savoir) et non celle des compétences (aptitudes et

attitudes). Dans le système LMD, l’enseignant doit pouvoir évaluer à la fois les connaissances et les

compétences avec des outils adaptés.

Les QCM ne sont pas une panacée et ne sont pas incompatibles avec les effectifs pléthoriques.

Tous les domaines (Sciences Humaines, Sciences, Droit, etc.) peuvent être concernés par l’évaluation

à l’aide des QCM. Les QCM sont plus adaptées au domaine des connaissances par opposition à celui

des aptitudes et des attitudes. Elles demandent la mise en place d’une banque de données riches et

constamment renouvelées. L’utilité et l’efficacité des QCM sont établies. Les QCM doivent être

associées à d’autres types d’évaluation.

G. Gestion des étudiants : scolarité, crédits, mobilité, flexibilité

En dépit des contraintes liées à la mise en œuvre de la réforme LMD, ce dernier apparaît

aujourd’hui comme une réforme incontournable et aucune de nos universités ne pourrait s’en

soustraire, mondialisation oblige. Les aspects les plus importants concernés par la réforme sont : la

scolarité des étudiants, les offres de formation, l’affectation des crédits, les parcours et la mobilité des

étudiants. Le LMD est une chance pour nos universités du fait de la lisibilité et de la comparabilité

des diplômes (notamment avec le supplément au diplôme), sans compter la mobilité, la généralisation

du système de crédits capitalisables et transférables. Dans un tel système, une structure comme celle

de la Scolarité devient une pièce maîtresse dans le dispositif de gestion des étudiants : inscriptions,

informations sur les parcours, les offres de formation, délivrance de diplômes, orientation des

étudiants, etc. Le LMD constitue un véritable défi à relever. Aucun aspect de sa mise en place ne

pourrait être occulté, faute de quoi nous serons devant un échec programmé !

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III.6.5. Le LMD dans les espaces UEMOA et REESAO Un regard rapide sur les Universités de la sous-région ouest-africaine permet de faire les

constats suivants :

- accroissement des effectifs des étudiants face à des capacités d’accueil insuffisantes ;

- faiblesse du taux d’encadrement des étudiants ;

- inadéquation des programmes pédagogiques axés sur une formation théorique ;

- inadaptation de la formation aux besoins du marché de l’emploi ;

- fort taux des échecs ;

- insuffisance des équipements (TIC, documents, matériels de laboratoire).

Face à ces constats, certaines Universités comme c’est le cas de celle de Ouagadougou se sont

engagées dans des réformes en profondeur. On peut ainsi citer la Refondation en Octobre 2000 qui a

essentiellement visé l’amélioration qualitative et quantitative des prestations de l’Université, tout en

renforçant la professionnalisation, l’ouverture de l’Institution universitaire à son environnement, le

développement des capacités institutionnelles et infrastructurelles, etc. En dépit de tous ces efforts,

les missions, somme toute nobles et louables de l’Institution universitaire, sont restées difficiles à

réaliser pour diverses raisons. C’est pourquoi, au regard des profondes mutations de l’enseignement

supérieur au plan international, la conférence mondiale de l’Unesco d’octobre 1998 à Paris avait jeté

les bases d’une nouvelle conception tant au niveau du statut qu’au niveau des missions de l’Institution

universitaire dans sa nouvelle configuration. Parmi les principales recommandations, on peut retenir :

- la promotion de la mobilité du corps enseignant et des étudiants ;

- l’approche des problèmes de façon multi-transdisciplinaire ;

- la mise en place des structures d’orientation, de conseil et de tutorat à l’intention des

étudiants ;

- la généralisation des TIC.

Il n’est un secret pour personne, cette nouvelle vision du statut et des missions de l’Université

découle de la mondialisation qui implique :

- l’acquisition des connaissances, des capacités et des compétences ;

- la vérification de ces capacités et de ces compétences par la reconnaissance internationale

des diplômes délivrés ;

- l’uniformisation du système d’enseignement au plan international ;

- la variété des curricula ;

- l’adéquation formation / emploi ;

- la mobilité des étudiants, des enseignants et des chercheurs.

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La naissance du Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest

(REESAO) au terme du séminaire de cadrage de Lomé les 10, 11 et 12 octobre 2005 est une réponse

institutionnelle concrète traduisant la volonté des Universités membres du Réseau de s’approprier la

réforme LMD et de parvenir à terme, à une harmonisation des politiques de formation et de recherche

dans l’espace du Réseau. Ce séminaire interuniversitaire avait jeté, on s’en rappelle, les bases

juridiques, administratives et organisationnelles du REESAO. Ce Réseau, constitué par un certain

nombre d’Universités de la sous-région ouest-africaine, s’est fixé pour objectif d’œuvrer de façon

concertée et consensuelle à la mise en place du LMD dans les Universités membres du Réseau : les

Universités du Burkina Faso (Ouagadougou, Koudougou, Bobo-Dioulasso), du Mali, du Niger

(Abdou Moumini), de Côte d’Ivoire (Bouaké, Abobo-Adjamé, Cocody), du Togo (Lomé et Kara)

ainsi que du Bénin (Abomey-Calavi et Parakou).

La mise en place du LMD tient au souci de meilleures performances des Universités par une

organisation plus rationnelle de l’activité pédagogique et de recherche d’une part, et une gestion plus

efficiente des ressources humaines, des infrastructures, ainsi que de la population estudiantine et du

corps enseignant, d’autre part, grâce notamment à leur mobilité. Conscientes des avantages réels de

cet instrument, les Universités d’Afrique de l’Ouest s’organisent afin de créer les meilleures

conditions pour son adoption et accroître leur capacité opérationnelle. Ces exigences de la

mondialisation des savoirs sont à l’origine de la mise en place de la réforme LMD, soutenue par des

institutions bancaires comme la BAD, la BOAD, l’UEMOA, etc., après approbation du CAMES qui a

envisagé sa généralisation en 2011.

Sous l’égide de l’AUF, du CAMES et de la Banque Mondiale, des séminaires

interuniversitaires se sont tenus sur les thématiques suivantes : « Etudier autrement », « Evaluer

autrement », « Gérer autrement », « Professionnaliser », « Enseigner autrement », « Gouvernance

universitaire », Les universités africaines dans le contexte mondial de la transformation de

l’université », « Mettre les établissements d’enseignement supérieur d’Afrique au cœur des stratégies

de développement fondées sur la connaissance ».

A. Pourquoi s’approprier le LMD ?

- la nécessité de penser l’université africaine pour l’Afrique ;

- l’inadaptation des méthodes et des contenus de l’enseignement supérieur en Afrique ;

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- en dépit des efforts consentis par l’UNESCO, la conférence mondiale sur l’enseignement

supérieur de Paris (1998) reconnaîtra l’échec de toutes les tentatives menées jusque-là dans le

secteur de l’enseignement supérieur ;

- les « péchés de Bologne » : repli de l’Europe sur elle-même (européano-centrisme),

organisation du « brain drain », cynique jeu de la coopération-compétition ;

- l’échec des vielles réformes, pilotées d’en haut ;

- le LMD recherche l’adhésion de tous les acteurs concernés ;

- demain la bataille sera celle de la qualité et de la compétence ;

- l’adaptation du système aux moyens et aux besoins des pays.

B. Les contraintes du LMD

- la résurgence de certaines résistances faisant blocage à l’aboutissement des négociations

parfois longues et pénibles ;

- le caractère hybride du système de formation avec la coexistence du LMD et de l’ancien

système ;

- l’absence d’une véritable harmonisation sauf l’adoption de la durée de formation au

premier cycle (trois ans) ;

- l’absence d’évaluation du système ;

- la non adaptation des textes de la Fonction Publique pour prendre en compte les diplômes

découlant du LMD : Licence = BAC + 3 et Master = BAC + 5 (des candidats aux concours

2012 ont rencontré des difficultés relatives à la reconnaissance de leurs diplômes).

En guise de conclusion, la récente adoption du LMD par nos Universités constitue l’un des

défis majeurs et urgents à relever. Le LMD a ses exigences. Comment le réussir dans un contexte peu

favorable, marqué par des débrayages à répétition ? Disons-le tout net, le LMD ne s’accommode pas

avec l’instabilité. Nos systèmes actuels sont des systèmes essentiellement « diplômants », axés sur les

savoirs (connaissances) et non sur les compétences (aptitudes et attitudes), d’où le taux élevé de

chômeurs diplômés et surtout l’urgence de revoir les fondements de nos systèmes éducatifs en mal

d’expression et d’existence. Ces constats sont à la base de la réflexion actuelle sur le LMD où, au

contraire, l’accent est mis sur l’approche selon les compétences, avec une prise en compte des profils,

des parcours et des niveaux des apprenants.

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En dépit des contraintes liées à la mise en œuvre du LMD, ce dernier a contribué à la

dynamisation de certaines filières et constitue un catalyseur de promotion de la réussite. Le LMD,

faut-il le rappeler, se présente comme une chance pour nos Universités, nos étudiants, nos

enseignants, nos chercheurs et nos Etats. Elle impose une nouvelle vision de la gouvernance

universitaire de même qu’une autre approche de la culture académique. Elle assure une grande

flexibilité des parcours de formation, une meilleure mobilité des enseignants, des chercheurs, des

étudiants, etc., et permet une grande ouverture sur le monde scientifique et sur celui de l’emploi. En

dépit de sa complexité apparente, le LMD s’impose à toutes les institutions d’enseignement supérieur

dont les nôtres. Il s’agit d’une mutation profonde de toute la gouvernance universitaire et d’une

nouvelle culture académique et de recherche à acquérir. Il faut le reconnaître, les réformes proposées

par la Refondation place les Universités du Burkina en pool position dans ce nouveau système. OUI,

nos universités doivent s’inscrire dans la perspective de la réforme LMD, parce qu’elle offre plusieurs

avantages pour nos étudiants, nos enseignants, nos universités et nos Etats. Elles doivent avant tout

développer de nouvelles et ambitieuses politiques de coopération interuniversitaire tant il est vrai que

la mobilité, une des pierres angulaires du LMD, se fonde principalement sur la capacité de nos

Universités à créer, à développer et à entretenir de vastes réseaux de coopération interuniversitaire.

Toutefois, des contraintes émaillent encore le projet LMD, notamment les grands effectifs, la

non flexibilité des contenus (programmes) et des pratiques d’enseignement (méthodologies et

volumes horaires), le manque de moyens humains et financiers, les difficultés liées à la formation

professionnelle des acteurs du système, etc. A ces contraintes, s’ajoutent les réticences des parents,

des élèves, des syndicats et même de certains enseignants. Se posent aussi en filigrane et de façon

récurrente, les épineuses questions liées à la revalorisation de la fonction enseignante et à la formation

des formateurs qui, plus qu’une nécessité, deviennent une urgence à prendre en compte au sein de nos

systèmes et de nos universités, notamment dans le domaine des TIC et de la pédagogie universitaire.

Si les différentes résolutions sont traduites dans les faits aussi bien par les Universités que par

le pouvoir public, le LMD contribuera à la réalisation de plus grandes performances en matière de

recherche et d’enseignement. Toutefois, il est urgent et nécessaire d’engager dès à présent, une

campagne de sensibilisation, d’information et de formation à l’endroit des différents acteurs du

système afin d’obtenir leur adhésion et leur contribution au LMD. En effet, parmi les entraves à la

mise en œuvre du LMD figurent entre autres les pesanteurs institutionnelles et la résistance naturelle

au changement car « gérer autrement » nécessite une continuelle volonté de remise en cause des

pratiques et habitudes surannées. Ces contraintes ne pourront être levées que par une refonte globale

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de nos systèmes éducatifs et par une meilleure sensibilisation des acteurs de l’Education. La nécessité

s’impose donc de poursuivre l’information et la sensibilisation des différents acteurs de nos systèmes

éducatifs afin de les convaincre à s’engager résolument dans le renforcement des capacités de nos

universités par la mise en œuvre d’une réforme LMD adaptée à nos réalités.

Le LMD est une chance et un défi pour nos systèmes d’enseignement supérieur qui doivent

opérer cette mutation devenue une nécessité du fait de la mondialisation. Toutefois, nos universités

ont intérêt à se démarquer du suivisme et de l’esprit de dépendance pour construire un système,

adapté aux véritables besoins de nos sociétés. Dans cette perspective, tous les acteurs concernés par

cette réforme doivent s’informer et s’impliquer davantage dans la mise en œuvre d’un système apte à

répondre à la question du développement durable de nos Etats. Les défis sont à la fois nombreux et

grands, mais c’est le passage obligé que nous devons emprunter si nous voulons que nos Universités

remplissent leurs missions régaliennes et qu’elles remportent le pari de l’excellence. L’objectif final

étant d’accompagner efficacement l’option stratégique du Gouvernement de faire du Burkina Faso un

pays émergent disposant dans tous les corps de métiers d’une expertise à la fois suffisante et qualifiée

dans sa quête permanente d’un développement intégral, inscrit dans la durabilité et qui tient compte

des besoins fondamentaux du citoyen burkinabè.

On entend souvent dire à propos du LMD que « nous n’avons pas le choix » et cela est

souvent dit de façon négative, quelque peu fataliste. Mais, avons-nous jamais eu le choix dans nos

systèmes éducatifs qui se contentent souvent de copier ce qu’on fait ailleurs ? Il ne s’agit pas de faire

du neuf avec du vieux, ni d’y aller en rangs dispersés, mais sur la base d’une organisation sous-

régionale ou régionale en mettant en synergie toutes nos potentialités. Le LMD n’est pas du prêt-à-

porter, il n’en existe pas un modèle universel. A chacun son LMD ! En conséquence, chaque

institution y entrera en tenant compte de sa propre histoire, de ses réalités sociales et économiques, de

ses contraintes, de son environnement, de sa propre identité. Il faut harmoniser le concept au niveau

sous-régional avec des référentiels communs, objectifs et compréhensibles sur la base d’un consensus.

L’essentiel étant d’y entrer de façon progressive et collective, tout en respectant les spécificités de nos

universités et de nos Etats. Le LMD est un système d’excellence dont on doit savoir expliquer les

avantages pour une bonne réception par les acteurs de l’éducation et le marché du travail :

INFORMER, FORMER, SENSIBILISER, CONVAINCRE, des mots dont dépend la réussite du

LMD.

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III.7. Le défi des technologies de l’information et de la communication

(TIC)

Les technologies de l’information et de la communication (TIC) constituent aujourd'hui un

vecteur de transmission des savoirs et d'aide à l'apprentissage. Ce sont des outils incontournables au

service des universités. Elles ouvrent des opportunités nouvelles comme la démultiplication des offres

de formation ; en effet, elles permettent de franchir la frontière du temps et de l’espace en offrant la

possibilité de travailler ou d’apprendre à son rythme et indépendamment du lieu. Cependant, pour

pouvoir bénéficier de ces possibilités, les universités doivent mettre en œuvre une stratégie pour

garantir un bon usage des technologies en prenant en compte la dimension technique et la dimension

humaine.

En effet, il s’agit d’une innovation complexe qui demande des changements selon de

nombreuses dimensions : habiletés des individus (savoir utiliser Internet et les environnements de

FAD), changements des méthodes (méthode d’enseignement, pédagogie centrée sur l’étudiant, etc.) et

des outils d’enseignement (Internet et Intranet deviennent des outils au service de l’enseignement).

Il est indispensable pour les universités du Burkina de s’aligner sur les standards

internationaux en matière d’intégration et d’utilisation des TIC dans l’enseignement, la formation et la

recherche scientifique et technologique. Selon certains avis obtenus lors des enquêtes, pour que les

étudiants puissent bénéficier des TIC dans la pédagogie, un mécanisme devrait être mis en place pour

leur favoriser l’acquisition des microordinateurs portables.

Au niveau de l’UO, l’université qui connaît les problèmes les plus cruciaux en termes de

gestions des flux d’étudiants, il existe au moins quatre (04) centres de ressources informatiques (CRI)

qu’il conviendra de rééquiper pour améliorer la recherche documentaires pour les étudiants : CRI de

l’UFR/SEA/SVT ; CRI UFR/LAC/SH ; CRI UFR/SDS et le CRI commun à l’ensemble de

l’université.

La plupart des universités du Burkina Faso disposent aujourd’hui des campus numériques de

l’Agence Universitaire de la Francophonie. Ces campus numériques constituent aussi des

opportunités à saisir pour faire face au défi des TIC dans les IES de notre pays.

Pour terminer sur ce point, on peut affirmer que les TIC offrent non seulement de nouvelles

façons de dispenser l’enseignement, mais aussi les compétences axées sur les TIC sont elles-mêmes

un produit éducatif de première importance.

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153

L’aptitude technologique, c’est-à-dire la capacité d’utiliser le matériel et les logiciels, est de plus en

plus perçue comme un volet important de la formation dans nos universités.

Cependant, on ne peut pleinement apprécier les avantages et les utilisations des TIC sans tenir

compte de leurs répercussions financières. Les questions d’infrastructures et de conception des

programmes peuvent avoir un effet déterminant sur le succès. Ce sont les coûts associés à ces

technologies qui représentent l’obstacle le plus important à l’expansion de l’utilisation des TIC

dans nos universités.

Plusieurs actions doivent être engagées pour consolider la culture des TIC dans les IES du

Burkina Faso.

Action n° 1: Mettre à niveau l’infrastructure informatique

Il s’agit de construire, développer et opérationnaliser un réseau Internet pour l’Enseignement

Supérieur et la Recherche qui aura les missions suivantes :

� être un fournisseur d’accès internet autonome ;

� assurer l’interconnexion des structures d’enseignement et de recherche ;

� développer des plateformes de e-learning ;

� assurer la téléphonie IP pour les structures d’enseignement et de recherche.

La conception et la réalisation de ce réseau se feront en partenariat avec le ministère en charge

des TIC.

Action n° 2: Généraliser l’utilisation des TIC dans l’enseignement et la formation

Les outils pédagogiques correspondant aux nouvelles approches des savoirs vont être mis en

place dans chaque discipline et dans la transdisciplinarité afin de proposer aux étudiants de nouveaux

modes d’apprentissage et d’évaluation.

L'accès ouvert aux ressources numériques dans l'enseignement supérieur et la recherche devra

alors s'accélérer. La mise en ligne des ressources pédagogiques numériques, les outils d'enseignement

à distance et les forums vont constituer un complément de l'enseignement présentiel pour les

étudiants, un service pour des publics éloignés des universités ou ne pouvant s'y rendre et une vitrine

pour en attirer de nouveaux.

Ce sera donc un excellent levier, à la disposition de chaque université et de chaque

composante, pour construire des parcours, des démarches et des séquences pédagogiques à l'appui de

la réussite de leurs étudiants.

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Action n° 3: Mettre en place des Environnements Numériques de Travail et développement des

services et des ressources numériques

Elle se fera par la mise en place de schémas directeurs et d’un portail d’accès aux ressources

numériques, partagé entre les enseignants, les étudiants, les autres personnels et acteurs du système

universitaire. Elle permettra également de proposer de nouveaux services numériques aux usagers des

universités.

Les schémas directeurs auront aussi vocation à accompagner le développement des usages et à veiller

notamment à la mise en place d'équipements individuels et d'infrastructures de réseau sans fil : bornes

wi-fi. L’accès des usagers aux liaisons à très haut débit doit être généralisé.

III.8. Le défi de l’amélioration des conditions de travail et de la revalorisation des salaires des enseignants et des autres catégories de personnels

En général, l’attention est portée sur les enseignants du supérieur dont la position est éminente

au sein des IES. Toutefois, l’expérience vécue ces dernières années montre qu’il n’est pas possible

d’avoir un campus paisible et d’atteindre les objectifs de qualité, de pertinence et de performance en

laissant de côté le personnel ATOS.

III.8.1. Les enseignants-chercheurs

De façon unanime, les enseignants-chercheurs (par facilité, il sera simplement question des

enseignants) et leurs syndicats se plaignent de leurs conditions de travail qui laissent à désirer sur

différents plans et souhaitent que des améliorations sensibles y soient apportées. A cela s’ajoute le fait

que des Etats de la sous-région viennent de procéder à des améliorations sensibles de la situation

salariale de leurs enseignants du supérieur. Or l’information circule entre les enseignants des

différents Etats de la sous-région provoquant la frustration des enseignants des Etats dont la situation

n’a pas été revue à la hausse de manière sensible. Même les institutions et personnes extérieures

rencontrées par le CAR au cours du mois de juillet reconnaissent la nécessité de faire quelque chose

sur ce plan.

La situation salariale peu reluisante des enseignants-chercheurs a été indexée comme l’une des

causes majeures de la crise dans les institutions d’enseignement supérieur (IES). Elle a été au centre

de la grave crise de 2008-2009 s’étant traduite par une longue grève des enseignants-chercheurs. Les

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concertations entre le gouvernement et les organisations syndicales des enseignants, en l’occurrence

le SYNADEC, avaient abouti à une amélioration notable de ces conditions. Cependant, les enquêtés,

particulièrement les enseignants, ont souligné que l’augmentation entrée en application n’était ni le

fruit d’un consensus des parties prenantes de la discussion instaurée à l’époque ni à la hauteur des

attentes. Ainsi, aujourd’hui le constat est que plus de la moitié des enseignants enquêtés (58% à 90%

selon les universités) reviennent sur cet aspect. Sous cette rubrique ont été évoqués : le manque

d’enseignants, le traitement salarial insuffisant, les mauvaises conditions de travail dont le manque ou

l’insuffisance de bureaux, d’amphithéâtres, de salles de cours, de TD et de TP, les programmations

démentielles aussi bien pour les enseignants que pour les étudiants… L’une des conséquences de cette

situation est la surcharge de travail, ayant entrainé la baisse accélérée de la motivation des membres

du corps enseignant. Certes, la mise en application du LMD doit avoir pour conséquence un certain

allègement du volume horaire présentiel des enseignants. Mais la réussite de cette réforme requiert un

accroissement de leur présence effective sur le campus et de l’encadrement au profit des étudiants. Il

y a nécessité de se pencher sur cette situation des enseignants de manière préventive au risque de voir

le climat se détériorer de façon silencieuse mais continue avec un risque d’explosion brutale et

durable, impactant négativement et sûrement les performances académiques et pédagogiques de nos

institutions publiques d’enseignement supérieur. La sagesse populaire n’enseigne-t-elle pas que

mieux vaut prévenir que guérir ?

La réflexion du CAR sur cette situation a fait l’objet du défi n° 7 du plan d’urgence de

sortie de crise et de rattrapage avec les principales actions ci-dessous évoquées mais il

conviendrait, pour la finalisation de certaines de ces mesures, qu’une commission technique

spécialisée soit chargée de leur étude approfondie.

Action n° 1 : Revalorisation des indemnités de responsabilités académiques (Présidents et vice-

présidents, Directeurs et Directeurs adjoints d’UFR, d’instituts et d’écoles, Directeurs et directeurs

adjoints d’écoles doctorales, chefs de départements) et amélioration des conditions de travail. Les

acteurs universitaires, dans leur ensemble, déplorent leurs conditions de travail. L’absence de

motivation aux postes de responsabilités entraine aujourd’hui un désintérêt total des enseignants vis-

à-vis de ces postes. Pour disposer d’un chef de département, il arrive parfois que l’on procède, à partir

de la liste nominative des enseignants, à une désignation selon l’ordre alphabétique, chacun se voyant

ainsi obligé à son corps défendant d’assumer cette responsabilité à un moment ou à un autre. Pour les

directeurs et les directeurs adjoints d’UFR, bien que ce soit des postes électifs, l’absence de

candidatures lors du renouvellement des mandats conduit quelquefois à des nominations.

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Les propositions du tableau ci-dessous s’appuient sur les pratiques observées dans les sous-régions

Afrique occidentale et Afrique centrale.

Tableau 51 : Les propositions sur les indemnités de fonctions ou de responsabilités des responsables dans les IES

N° Fonction Indemnité proposée (Francs CFA)

1 Chef de laboratoire 50 000 2 Chef de département 50 000 3 Directeur Adjoint d’UFR, d’Institut ou d’Ecole 100 000 4 Directeurs d’UFR, d’Institut ou d’Ecole 125 000 5 Vice-présidents d’Université 350 000 6 Chargé de mission de centre universitaire 350 000 7 Président 500 000 8 Recteur d’académie 700 000

Il est à signaler que la proposition de revalorisation de l’indemnité des responsables

universitaires est souvent accompagnée du souhait de rendre effective l’élection des présidents des

universités publiques, prévue par les textes en vigueur.

Action n° 2 : Amélioration des conditions salariales et indemnitaires des enseignants-

chercheurs

L’ensemble des enquêtés, y compris les étudiants, les partenaires sociaux et la société civile

sont unanimes sur la nécessité de revaloriser les conditions salariales des enseignants. Les

rémunérations payées aux enseignants du supérieur au Burkina Faso font partie des plus faibles de

l’espace UEMOA. La plupart des autres pays viennent d’entreprendre la revalorisation des conditions

salariales et indemnitaires de leurs enseignants en vue d’attirer les jeunes vers l’enseignement

supérieur et réduire la fuite des cerveaux vers d’autres secteurs (institutions internationales et sous-

régionales, entreprises privées et publiques…) et vers d’autres universités de la sous-région mieux

rémunérés. Les conditions de travail des enseignants constituent un déterminant très important dans la

qualité de la formation, elle-même définie par le rang attribué à chaque université dans le classement

internationale. A titre d’illustration, l’Université de Ouagadougou ne figure plus depuis 2011 dans la

classement de Shanghaï. Des universités comme celle de Dakar ou du Bénin y ont fait leur entrée.

Jusqu’à une date récente, notre université occupait la deuxième place en Afrique de l’Ouest après

celle de Dakar. Elle a perdu cette place.

Plusieurs modalités se présentent dans le cadre de la revalorisation de la situation salariale des

enseignants. D’abord, elle pourrait ou devrait toucher les différents éléments de la rémunération que

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157

sont le salaire de base ou salaire indiciaire et les indemnités (de logement, académique, de fonction ou

de responsabilité…) dans la même proportion ou dans des proportions variables. Ensuite, un indice de

revalorisation pourrait être adopté et appliqué aux différents éléments (par exemple de 1,5 à 2). Enfin,

il est certain qu’un relèvement substantiel des indemnités spécifiques est plus aisé en ce sens qu’il ne

risque pas de faire tâche d’huile sur les autres agents de la Fonction publique mais il a l’inconvénient

de n’entrainer aucune répercussion sur la retraite des enseignants du supérieur.

Pour donner une idée de la variété des approches de la revalorisation, quelques exemples

peuvent être fournis.

Au Niger, le décret n° 2009-021/PRN/MESSR/T du 20 janvier 2009 portant modification du

décret n° 2007-017/PRN/MESSR/T du 17 janvier 2007 portant statut particulier des personnels

enseignants et chercheurs de l’Université Abdou Moumouni de Niamey a fait passer la valeur du

point indiciaire de 2 750 FCFA à 4 180 F CFA. En effet, son article 1er est libellé comme suit :

« L'article 59 du décret n° 2007-017/PRN/MESSRIT du 17 janvier 2007 portant statut

particulier des personnels Enseignants et Chercheurs de l'Université Abdou Moumouni de Niamey est

modifié ainsi qu'il suit :

Au lieu de : La valeur du point indiciaire est fixée à 2 750 F CFA

Lire : La valeur du point indiciaire est fixée à 4.180 F CFA ».

Au Bénin, la récente revalorisation, entrée en application en octobre 2011, s’est opérée comme

suit :

- application d’un coefficient multiplicateur au salaire indiciaire : 1,5 pour les

assistants ; 2,5 pour les maitres assistants ; 2,8 pour les maîtres de conférences ; 3 pour les

professeurs titulaires ;

- indemnité de logement : 100 000 F pour les assistants ; 150 000 F pour les

catégories supérieures ;

- prime de bibliothèque allant de 30 000 F à 50 000 F selon la progression dans

le grade ;

- une prime de qualification calculée sur le salaire de base à raison de 30% pour

les assistants, 40% pour les maitres assistants, 50% pour les maitres de conférences et 60%

pour les professeurs titulaires.

La Côte-d’Ivoire a, dans sa réforme de 2007 (décret n° 2007-577 du 13 septembre 2007 :

- revu à la hausse le salaire indiciaire donnant par exemple pour les professeurs

titulaires le montant brut hors indemnités de 1 361 283 F ;

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- maintenu les indemnités classiques comme l’indemnité de logement ;

- accordé une indemnité académique de 125 000 F à tous les enseignants du

supérieur et une indemnité d’encadrement de 50 000F pour les assistants et maitres assistants,

100 000 F pour les maitres de conférences et 125 000 F pour les professeurs titulaires.

Le Togo, à travers le décret n° 2004-056/PR du 28 janvier 2004, accorde, outre des primes de

domesticité allant de 40 000 F à 250 000 F, des indemnités mensuelles suivantes : recteur-chancelier :

350 000F ; Vice-recteur-Vice-chancelier : 300 000 F ; Président : 250 000 F ; Vice-président :

200 000 F ; Doyen de faculté : 175 000 F ; Vice-doyen : 150 000 F ; Directeur d’école ou d’institut :

150 000 F ; Directeur adjoint : 125 000 F.

Pour refléter les idées formulées lors de rencontres et dans les documents des enquêtes, il

convient de noter les souhaits ou revendications ci-dessous :

- Aide à la création de l’Assurance santé /Mutuelle des enseignants-chercheurs ;

- Aide à l’acquisition de logements ou terrains par les enseignants ;

- Réorganisation de la classe exceptionnelle en augmentant les échelons pour éviter qu’un

enseignant ne fasse plusieurs années sans augmentation de salaire, avant sa retraite ;

- Ouverture immédiate des droits à la retraite en cas de départ anticipé à la retraite ; à ce titre,

on note que le Niger permet d’aller à la retraite sur demande 5 ans avant l’âge limite et de jouir

immédiatement de sa pension de retraite.

Pour apporter sa contribution à la revalorisation des conditions de travail des

enseignants-chercheurs des universités publiques du Burkina Faso, le CAR fait les propositions

ci-dessous en ce qui concerne la grille de salaires et des indemnités.

1. Proposition de grille salariale

La plupart des théories de la motivation établissent un lien entre rémunération et motivation.

C’est le cas par exemple, des théories de l’équité dont la première approche est celle développée par

Adams (1963). L’idée principale est que les individus mettent en relation ce qu’ils apportent à une

organisation c'est-à-dire leurs contributions avec ce qu’ils en retirent comme avantages. Ils vont

ensuite procéder à une comparaison entre leur ratio rétribution/contribution à celui d’un autre individu

pour se situer. Cette comparaison peut être interne ou externe.

Quant à Vroom (1964), il tente d’expliquer le niveau d’effort au travail des individus, c'est-à-

dire la motivation à partir des trois (03) déterminants. C’est la théorie des attentes dite théorie VIE

pour :

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o Valence : la valeur effective pour l’individu, de la récompense de sa

performance ;

o Instrumentalité : la perception qu’a ce dernier de la récompense attendue en

fonction de la performance qu’il a réalisée ;

o Expectation : la perception qu’il a de ses performances en fonction du niveau

d’effort qu’il a fourni.

Cette théorie souligne que la motivation résulte de la perception que l’individu a de sa

situation au travail. Elle met également en exergue que sa motivation est d’autant plus élevée qu’il a

le sentiment d’être capable, d’une part, de réaliser la performance voulue, et, d’autre part, qu’il en

retirera effectivement une récompense conséquente à ses yeux. Ce bref rappel théorique illustre

l’importance et la pertinence de s’intéresser à la question de la rémunération dans les organisations,

dont celles de l’enseignement supérieur au Burkina Faso.

Justification de la proposition

L’enseignement supérieur, dont l’importance a été largement démontrée dans le rapport du

CAR, ne peut véritablement se développer tout en occultant un élément aussi fondamental qu’est la

rémunération des acteurs opérationnels. En effet, s’il est connu dans l’adage que le métier

d’enseignant chercheur est un sacerdoce, il convient de noter que l’on ne devient pas enseignant-

chercheur non plus pour être misérable. La noble mission de l’enseignant-chercheur s’exerce dans un

contexte, un environnement externe marqué par les dures réalités des prix et du coût élevé et croissant

de la vie. Des réalités socioéconomiques auxquelles l’enseignant chercheur ne peut se soustraire et qui

façonnent ses perceptions mais surtout celles de la société entière à son endroit ; toutes choses qui

l’amènent à se comparer à d’autres secteurs sociaux, santé, justice, sécurité etc. (effet d’imitation ou

la recherche d’une « justice distributive »).

A ce propos, au niveau interne, le constat est sans appel, l’enseignant-chercheur rencontre dès

son recrutement une double hostilité : la non valorisation de son diplôme de doctorat par la fonction

publique d’une part et son statut hybride d’enseignant des lycées et collèges exerçant dans le

supérieur. La non valorisation du doctorat par sa reconnaissance effective dans la fonction publique

est la barrière non incitative à l’entrée. En effet, le doctorat de troisième cycle, le doctorat unique, le

doctorat d’Etat ou le PhD sont les diplômes exigés pour le recrutement en vue d’une carrière

d’enseignant-chercheur. Toutefois, il faut observer que la fonction publique ne valorise pas ce

diplôme au recrutement. En effet, aucun texte de la fonction publique ne reconnaît ces diplômes. La

seconde barrière non incitative est l’incongruité du système universitaire local, qui veut que l’on ne

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recrute un titulaire du doctorat de troisième cycle au même titre qu’un titulaire de la thèse Unique, de

la thèse d’Etat ou du PhD pour en faire un enseignant des lycées et collèges, alors qu’il n’en faut

qu’un DEUG et une licence professionnelle.

L’analyse externe de l’environnement des universités publiques burkinabé montre bien que

celles-ci ne sont pas dans une position reluisante par rapport aux autres universités. En effet, la

comparaison globale des emplois repères par rapport au marché de référence montre que pour

l’ensemble des grades, l’offre salariale actuelle dans les IES du Burkina Faso est en-deçà de ce que

proposent les universités sœurs de l’espace UEMOA.

De plus, les universités publiques du Burkina Faso font actuellement face à quatre (04) défis

majeurs :

O l’imminence du renouvellement du corps enseignant qui sans doute nécessitera

le recrutement de jeunes enseignants-chercheurs qu’il faut savoir attirer, embaucher et

retenir ;

O le développement des universités et instituts privés semble soulager les

structures publiques dans l’absorption des sureffectifs, toutefois, cela pourrait représenter une

menace sérieuse pour le maintient et le développement des effectifs enseignants déjà

surchargés ;

O les effectifs étudiants actuels vont certainement exploser lorsque les plans de

développement en amont (enseignements primaire et secondaire) produiront les effets

escomptés. A cela s’ajoutent les créations tout azimut de centres universitaires régionaux,

situation qui ne fera qu’accroitre davantage le besoin en personnel, etc. ;

O les offres salariales des universités des autres pays de la sous-région ouest

africaine (Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Niger, Togo, Bénin, Ghana…) présentent également

un facteur de risques pour la stabilité des effectifs enseignants.

L’université comme toute organisation ne peut vivre durablement dans une situation de

déséquilibre structurelle de son système de rémunération. Par exemple, le maintien des salaires en-

deçà de la moyenne sectorielle provoque déjà de façon inéluctable un certain nombre de défis :

O démotivation et démobilisation des effectifs existants ;

O difficultés de rétention des effectifs existants (départs vers d’autres horizons) ;

o difficultés de recrutement de nouveaux personnels (des postes non-pourvus

dans certaines UFR telles SEG, SJP et dans un futur proche en sciences exactes et

appliquées) ;

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o attraction des candidats les moins qualifiés et les moins compétents,

conséquence des effets inverses d’un phénomène d’anti sélection1.

Afin d’attirer et de retenir des jeunes enseignants chercheurs, il faut nécessairement un

système de rémunération proche des pratiques du marché de référence, à savoir le secteur de

l’enseignement supérieur de la sous région Ouest africaine. Par l’alignement sur les pratiques du

marché, les universités publiques burkinabè pourront limiter les risques d’une véritable saignée de son

corps enseignant, conséquence d’un sentiment d’injustice. Car les organisations de l’enseignement

supérieur recrutent par l'entremise du même milieu (titulaire du doctorat indistinctement de la

nationalité) et l’enseignant-chercheur est évalué par une structure communautaire

indépendante (CAMES); ce qui signifie que les enseignants chercheurs actuels ou potentiels sont en

mesure de comparer les diverses offres de rémunération pour s’orienter vers les cadres les plus

adéquats pour une carrière d’universitaire.

De ce constat, un certain nombre d’interrogations se dégagent :

O les universités publiques burkinabè peuvent-elles améliorer le niveau de

rémunération actuel ?

O jusqu’où faut-il aller sans pour autant compromettre la propre survie et les

intérêts des différentes parties ?

O doivent-elles s’aligner sur l’offre de référence du secteur ou doivent-elles

proposer mieux ?

O si oui a-t-on les moyens de supporter les éventuelles conséquences

financières ?

O si non quels peuvent être les risques auxquels elles seront confrontées en

termes de motivation, mobilisation, recrutement et rétention ?

Ces questions interdépendantes trouvent une réponse dans la proposition ci-dessous.

Toutefois, il revient à l’autorité comme souligné dans le présent rapport de prendre un engagement

conséquent, dont la mise en œuvre de la proposition.

1Plus la rémunération est élevée, plus les entreprises ont la capacité d’attirer et de retenir les travailleurs les plus productifs. Dans le cas contraire celle-ci risques de s’attirer les moins productifs.

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Tableau 52 : Proposition de grilles salariales (ASSISTANT) Echelons 1 2 3 4 5 6 7

Catégorie /Indice 3740 3842 3944 4046 4267 4369 4471

Ancienneté p

Charge n

Salaire de base 691 900 710 789 729 625 748 522 789 391 808 258 827 090 Indemnités de résidence 69 190 71 079 72 962 74 852 78 939 80 826 82 709 Indemnité de logement 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000 Indemnités de sujétion 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500 Indemnités d'encadrement 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 Indemnités académiques 42 500 42 500 42 500 42 500 42 500 42 500 42 500

Salaire brut 911 090 931 868 952 587 973 374 1 018 330 1 039 084 1 059 799

CARFO 8% 55 352 56 863 58 370 59 882 63 151 64 661 66 167

Base imposable 567 300 582 800 598 200 613 700 647 300 662 700 678 200

IUTS ch 0 147 990 152 640 157 260 161 910 171 990 176 610 181 260

Abattement charge n 0 0 0 0 0 0 0

IUTS charge n 147 990 152 640 157 260 161 910 171 990 176 610 181 260

Net payable 707 748 722 365 736 957 751 582 783 189 797 813 812 372

Total imputé 911 090 931 868 952 587 973 374 1 018 330 1 039 084 1 059 799 Augmentation Nette 191% 185% 180% 175% 177% 172% 169% Augmentation brute 228% 221% 213% 207% 208% 202% 197% Impôts supplémentaires 594% 544% 503% 469% 459% 429% 402% Pourcentage sur brut 328% 153% 153% 153% 154% 154% 155% Pourcentage sur salaire indiciaire 170% 170% 170% 170% 170% 170% 170%

Tableau 53 : Proposition de grilles salariales (ASSISTANT), suite Echelons 8 9 10 11 12 13

Catégorie /Indice 4683 4734 4904 5125 5236 5406

Ancienneté p

Charge n

Salaire de base 866 377 875 821 907 262 948 180 968 661 1 000 142

Indemnités de résidence 86 638 87 582 90 726 94 818 96 866 100 014

Indemnités de logement 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000

Indemnités de sujétion 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500

Indemnités d'encadrement 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000

Indemnités académiques 42 500 42 500 42 500 42 500 42 500 42 500

Salaire brut 1 103 015 1 113 403 1 147 989 1 192 998 1 215 527 1 250 156

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163

CARFO 8% 69 310 70 066 72 581 75 854 77 493 80 011

Base imposable 710 400 718 100 743 900 777 500 794 300 820 100

IUTS ch 0 190 920 193 230 200 970 211 050 216 090 223 830

Abattement charge n 0 0 0 0 0 0

IUTS charge n 190 920 193 230 200 970 211 050 216 090 223 830

Net payable 842 785 850 107 874 438 906 094 921 944 946 315

Total imputé 1 103 015 1 113 403 1 147 989 1 192 998 1 215 527 1 250 156

Augmentation nette 170% 164% 164% 166%

Augmentation brute 198% 190% 190% 191%

Impôts supplémentaires 393% 367% 356% 352%

Pourcentage sur brut 155% 155% 156% 156% Pourcentage sur salaire indiciaire 170% 170% 170% 170%

Tableau 54 : Proposition de grilles salariales (MAITRE-ASSISTANT) Echelons 1 2 3 4 5 6 7

Catégorie /Indice 3872 3978 4083 4189 4418 4523 4629

Salaire de base 716 320 735 876 755 376 774 940 817 252 836 785 856 282

Indemnités de résidence 71 632 73 588 75 538 77 494 81 725 83 678 85 628

Indemnités de logement 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000

Indemnités de sujétion 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500

Indemnités d'encadrement 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000

Indemnités académiques 42 500 42 500 42 500 42 500 42 500 42 500 42 500

Salaire brut 937 952 959 463 980 914 1 002

435 1 048 977 1 070 463 1 091 910

CARFO 8% 57 306 58 870 60 430 61 995 65 380 66 943 68 503

Base imposable 587 300 603 400 619 400 635 400 670 100 686 100 702 100

IUTS ch 0 153 990 158 820 163 620 168 420 178 830 183 630 188 430

Abattement charge n 0 0 0 0 0 0 0

IUTS charge n 153 990 158 820 163 620 168 420 178 830 183 630 188 430

Net payable 726 656 741 773 756 864 772 019 804 767 819 890 834 977

Total imputé 937 952 959 463 980 914 1 002

435 1 048 977 1 070 463 1 091 910

Augmentation nette 49% 50% 50% 50% 51% 52% 52%

Augmentation brute 57% 57% 58% 58% 59% 59% 59%

Impôts supplémentaires 98% 97% 96% 96% 94% 94% 93%

Pourcentage sur brut 157% 157% 158% 158% 159% 159% 159% Pourcentage sur salaire indiciaire 176% 176% 176% 176% 176% 176% 176%

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164

Tableau 55 : Proposition de grilles salariales (MAITRE-ASSISTANT), suite

Echelons 8 9 10 11 12 13

Catégorie /Indice 4848 4901 5077 5306 5421 5597

Salaire de base 896 955 906 732 939 284 981 645 1 002 849 1 035 441

Indemnités de résidence 89 696 90 673 93 928 98 165 100 285 103 544

Indemnités de logement 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000

Indemnités de sujétion 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500

Indemnités d'encadrement 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000 30 000

Indemnités académiques 42 500 42 500 42 500 42 500 42 500 42 500

Salaire brut 1 136 651 1 147 405 1 183 212 1 229 810 1 253 134 1 288 985

CARFO 8% 71 756 72 539 75 143 78 532 80 228 82 835

Base imposable 735 500 743 500 770 200 804 900 822 300 849 000

IUTS ch 0 198 450 200 850 208 860 219 270 224 490 232 500

Abattement charge n 0 0 0 0 0 0

IUTS charge n 198 450 200 850 208 860 219 270 224 490 232 500

Net payable 866 444 874 016 899 209 932 008 948 416 973 650

Total imputé 1 136 651 1 147 405 1 183 212 1 229 810 1 253 134 1 288 985

Augmentation nette 53% 53% 54% 54% 55% 55%

Augmentation brute 60% 60% 61% 61% 61% 62%

Impôts supplémentaires 92% 92% 91% 91% 90% 90%

Pourcentage sur brut 160% 160% 161% 161% 161% 162% Pourcentage sur salaire indiciaire 176% 176% 176% 176% 176% 176%

Tableau 56 : Proposition de grilles salariales (MAITRE DE CONFERENCES)

Echelons 1 2 3 4 5 6 7

Catégorie /Indice 8834 9013 9242 9649 9861 10246 10584

Ancienneté p

Charge n Maîtres de conférences

Salaire de base 1 634 290 1 667 466 1 709 820 1 785 052 1 824 323 1 895 472 1 958 022

Indemnités de résidence 163 429 166 747 170 982 178 505 182 432 189 547 195 802

Indemnités de logement 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000

Indemnités de sujétion 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500

Indemnités d'encadrement 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000 40 000

Indemnités académiques 62 500 62 500 62 500 62 500 62 500 62 500 62 500

Salaire brut 1 977 719 2 014 213 2 060 802 2 143 557 2 186 755 2 265 019 2 333 824

CARFO 8% 130 743 133 397 136 786 142 804 145 946 151 638 156 642

Base imposable 1 340 100 1 367 300 1 402 000 1 463 700 1 495 900 1 554 200 1 605 500

IUTS ch 0 379 830 387 990 398 400 416 910 426 570 444 060 459 450

Abattement charge n 0 0 0 0 0 0 0

IUTS charge n 379 830 387 990 398 400 416 910 426 570 444 060 459 450

Net à payer 1 467 146 1 492 825 1 525 616 1 583 843 1 614 239 1 669 321 1 717 733

Total imputé 1 977 719 2 014 213 2 060 802 2 143 557 2 186 755 2 265 019 2 333 824

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165

Augmentation nette 149% 150% 151% 154% 155% 156% 158%

Augmentation brute 171% 172% 173% 175% 176% 177% 178%

Impôts supplémentaires 0 0 0 0 0 0 0

Pourcentage sur brut 271% 272% 273% 275% 276% 277% 278% Pourcentage sur salaire indiciaire 327% 327% 327% 327% 327% 327% 327%

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166

Tableau 57 : Proposition de grilles salariales (PROFESSEUR TITULAIRE) Echelons 1 2 3 4 5 6 7

Catégorie /Indice 9652 9874 9973 10352 10538 10938 11223

Ancienneté p

Charge n Maîtres de conférences

Salaire de base 1 785 613 1 826 682 1 844 949 1 915 057 1 949 528 2 023 610 2 076 224

Indemnités de résidence 178 561 182 668 184 495 191 506 194 953 202 361 207 622

Indemnités de logement 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000

Indemnités de sujétion 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500 17 500

Indemnités d'encadrement 50 000 50 000 50 000 50 000 50 000 50 000 50 000

Indemnités académiques 62 500 62 500 62 500 62 500 62 500 62 500 62 500

Salaire brut 2 154 174 2 199 350 2 219 444 2 296 563 2 334 481 2 415 971 2 473 847

CARFO 8% 142 849 146 135 147 596 153 205 155 962 161 889 166 098

Base imposable 1 464 200 1 497 800 1 512 800 1 570 300 1 598 600 1 659 300 1 702 500

IUTS ch 0 417 060 427 140 431 640 448 890 457 380 475 590 488 550

Abattement charge n 0 0 0 0 0 0 0

IUTS charge n 417 060 427 140 431 640 448 890 457 380 475 590 488 550

Net à payer 1 594 265 1 626 076 1 640 208 1 694 468 1 721 139 1 778 492 1 819 199

Total imputé 2 154 174 2 199 350 2 219 444 2 296 563 2 334 481 2 415 971 2 473 847

Augmentation nette 151% 152% 151% 153% 153% 155% 156%

Augmentation brute 173% 173% 172% 173% 174% 175% 176%

Impôts supplémentaires 0 0 0 0 0 0 0

Pourcentage sur brut 273% 273% 272% 273% 274% 275% 276%

Pourcentage sur salaire indiciaire 327% 327% 324% 323% 323% 323% 323%

2. Proposition d’indemnités

Tableau 58 : Les propositions sur les indemnités académique, pédagogiques et primes divers dans les IES

N° Types d’indemnité montant proposé (Francs CFA)

Indemnités académiques* 250.000 Indemnités de sujétion 100.000 **Prime de publication 100.000

*Indemnités devant exclusivement être servies aux enseignants-chercheurs

** ce montant est servi pour chaque publication

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167

Au sujet des franchises et libertés académiques, il est souhaité : le retrait du projet de

décret portant évaluation des enseignants-chercheurs par leur supérieur administratif hiérarchique ; la

relecture du décret sur les franchises universitaires ; l’amendement de l’article 102 de la loi N°025-

2010/AN relatif aux libertés d’expression des enseignants-chercheurs.

Quant aux conditionnalités applicables aux enseignants, qui sont comme une contrepartie de la

revalorisation, il peut s’agir, entre autres : du relèvement du volume horaire obligatoire, de la

limitation des activités extérieures, de la priorité absolue donnée aux activités de l’IES employeuse,

de la mobilisation pour la correction des copies et les délibérations, de la participation aux activités de

l’établissement comme les réunions diverses et l’encadrement des jeunes enseignants et des travaux

des étudiants.

A cet effet, il serait opportun de mettre en place une commission chargée de réfléchir sur

les modalités de l’amélioration de la rémunération des personnels en exploitant les ressources

internes et les tendances sous régionales assorties de conditionnalités applicables aux

enseignants. En effet, la revalorisation des conditions salariales des enseignants doit

s’accompagner de l’amélioration sensible des prestations fournies par ceux-ci (en qualité, voire

aussi en quantité) et d’un plus grand respect des obligations qui leur incombent statutairement.

Tableau 59 : Synthèse des actions à entreprendre pour une mise en œuvre efficiente des mesures suggérées

Déclinaisons du défi

Actions à entreprendre Acteurs impliqués Délais Coûts

Revalorisation salariale des enseignants

- Mettre en place un comité de réflexion sur la revalorisation salariale et les conditionnalités applicables aux enseignants - Collecter des informations sur les conditions régissant cette hausse dans les autres pays de l’UEMOA (voir documents déjà obtenus par le CAR)

Gouvernement Syndicats

immédiatement

PM

Amélioration des conditions de travail des enseignants

- Achèvement rapide de la construction ou de l’aménagement des bureaux des enseignants issus de la transformation de la Cité sur le Camus de Ouaga ; entreprendre des constructions afin d’accroitre le nombre de bureaux à la disposition des enseignants. - Equiper les bureaux des enseignants - Equiper les salles de cours de

Gouvernement Syndicats Présidents d’Université

Immédiatement

PM

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168

vidéoprojecteurs - Mettre en place des tableaux avec écritoire de marqueur. - Rendre plus opérationnel l’Atelier central de maintenance (ACM) pour éviter que les dégradations de matériel conduisent rapidement à la vétusté. En créer dans les universités qui n’en possèdent pas encore. - Instaurer un contrôle a posteriori pour alléger le mécanisme de la dépense aux niveaux des universités, en instaurant une régie. - Aménager une chaine de restauration pour les enseignants. - Rapprocher certains services socioéconomiques de l’université (Assurances, Banques, services postaux, etc.) - Favoriser l’édition des documents didactiques - Faciliter l’accès aux outils des technologies de l’information et de la communication et de la bureautique (Internet, ordinateurs, photocopieuses, etc. - Financer conséquemment les travaux pratiques qui sont très formateurs - Attribuer des bourses d’études doctorales aux ETP en fonction des besoins réels exprimés par les universités - Améliorer le ratio enseignant/étudiants par le recrutement d’un nombre plus élevé d’enseignants. - Appuyer financièrement les enseignants titulaires d’un Doctorat de troisième cycle pour l’achèvement de leurs travaux de Doctorat d’Etat ou de Doctorat unique. - Favoriser l’édition par les Presses universitaires de l’Université de Ouagadougou (PUO) de dossiers de candidatures au CAMES

Régime indemnitaire des responsables

- Mettre en place un comité de réflexion sur la question (le même que celui sur le régime salarial).

Gouvernement Syndicats Directeurs Présidents

Immédiatement

PM

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169

d’université Organisation de la recherche et la formation de la relève

- Réorganiser les écoles doctorales à travers la relecture des textes fondateurs en la matière afin qu’elles contribuent efficacement à la formation de la relève. A cet effet, accorder des subventions aux équipes de recherche et aux laboratoires pour renforcer leur capacité de recherche et de formation des doctorants. - Appuyer la production documentaire (implication du FONER pour l’élaboration des ouvrages pédagogiques et la publication des revues).

Encadrement, Co-encadrement, Cotutelle Au regard des effectifs d’étudiants sans cesse croissants, de l’insuffisance des ressources humaines qualifiées et du manque de financement de la recherche, il devient absolument nécessaire d’examiner d’autres formes d’encadrement. La réflexion doit être engagée sur la suppression du mémoire là où les effectifs le rendent presque impraticable.

Equipes mixtes La création d’équipes mixtes n’est pas abordée, mais elle pourrait être une des solutions à l’insuffisance de ressources humaines qualifiées.

Conventions/Collaborations Le développement du partenariat public/privé et le renforcement de la coopération interuniversitaire Sud-Sud et Nord-Sud sont indiqués.

Gouvernement Syndicats Directeurs Présidents d’université partenaires

2013 PM

Distinctions honorifiques

- Réfléchir sur les décorations (motivation des agents méritants) dont l’accroissement du nombre est nécessaire au regard du déficit existant en la matière - Initier une réflexion sur la place et le rôle des anciens recteurs, présidents et chanceliers dans l’assistance au système éducatif

Gouvernement Présidents Directeurs

2013

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170

Action n° 3 : Rendre disponibles les bureaux des enseignants au niveau de l’ex cité universitaire

du campus de Zogona au cours du dernier trimestre de l’année 2012.

Pour assurer une présence permanente des enseignants sur le campus au profit des étudiants, il

est indispensable que les enseignants disposent d’un cadre approprié, en l’occurrence de bureaux qui

facilitent leurs activités académiques : préparation des cours, accueil des étudiants, corrections des

copies, encadrement des jeunes collègues, échanges entre collègues, etc. donnant une vie universitaire

intense. A défaut de bureaux, les enseignants sont obligés de se replier sur leurs domiciles propres, ce

qui entrave le bon déroulement de certaines de ces activités, notamment l’encadrement pédagogique.

Il convient de signaler que la promesse a été faite de rendre disponibles ces bureaux aux enseignants

dans les meilleurs délais depuis trois ans.

D’une manière générale, il s’agit de financer conséquemment les universités pour leur

permettre de faire face aux obligations d’un bon fonctionnement des universités, d’une formation de

qualité et d’une recherche compétitive qui contribue à la résolution des problèmes rencontrés par la

société burkinabè.

III.8.2. Les ATOS

Ce personnel joue un rôle indispensable à la bonne marche des universités. Ce rôle va

s’accroître avec la mise en place du LMD, notamment pour les agents qui interviendront dans sa mise

en œuvre (scolarités, secrétariat, etc.).

Dans leur ensemble, le personnel ATOS des universités publiques pose le problème de la

revalorisation salariale de ce personnel autour de plusieurs points dont il souhaite obtenir la révision à

la hausse. Il s’agit, entre autres, de la gestion de leur carrière, de la formation continue, de la prise en

compte des diplômes obtenus en cours de carrière, des indemnités et autres avantages. En bref, le

personnel déplore l’inexistence d’un véritable statut du personnel ATOS adossé sur une politique de

gestion des ressources humaines dans les différentes universités permettant notamment de progresser

des basses catégories vers les hautes catégories. C’est pourquoi, pour éviter les frustrations et les

causes de conflits latents qui se sont déjà manifestés presque de manière violente à l’université de

Ouagadougou, il est impératif d’aller vers la définition claire d’un plan de carrière de ce personnel

dans le cadre global d’une politique des ressources humaines des universités publiques.

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171

Tableau 60 : Synthèse des actions à entreprendre pour une mise en œuvre

Déclinaisons du défi

Actions à entreprendre Acteurs impliqués Délais Coûts

Plan de carrière

- Mettre en place une commission chargée de la réflexion sur la question

Gouvernement Syndicats ATOS Présidents

Immédiatement

PM

Amélioration des conditions de travail des ATOS

- Elaborer et mettre à la disposition des acteurs un statut régissant les ATOS ; à cet effet, mettre en place une commission de relecture associant les parties prenantes. - Réfléchir sur la représentation du personnel ATOS au sein des structures de dialogue démocratique. - Doter le personnel ATOS en matériel pour le travail (blouses, gants, bottes, tenues, etc.) - Envisager l’octroi de prêts assortis de conditions souples pour ce personnel.

Gouvernement Présidents Chef de laboratoires, Syndicats ATOS Directeurs

immédiatement

PM

Régime indemnitaire

- Mettre en place un comité de réflexion sur la question.

Gouvernement Syndicats ATOS Présidents d’université

immédiatement

PM

Formation - Identifier les profils et les types de formations souhaitées. - Elaborer un plan de formation en fonction des besoins de spécialisation. - Définir les conditions administratives et financières d’ante-formation et de post-formation.

Présidents, Directeurs de laboratoires, Syndicats ATOS Directeurs

2013 PM

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172

III.9. Le défi du financement des études et de l’amélioration des

conditions sociales des étudiants

Les actions concernant cette importante partie prenante du système universitaire doivent

tendre vers l’amélioration sensible des conditions de vie et d’étude des étudiants, à optimiser

qualitativement et quantitativement les succès universitaires et réduire en conséquence les

déperditions. Ces points ont été évoqués par toutes les associations syndicales et non syndicales des

étudiants. Elles dénoncent les conditions difficiles de l’étudiant burkinabè caractérisées par la

pauvreté, l’insuffisance des moyens de transport et la faiblesse des capacités d’accueil des restaurants

universitaires, les faibles qualité et quantité des repas servis dans les restaurants ainsi que d’autres

éléments de la vie estudiantine. En somme, c’est toute la question de l’amélioration des conditions de

vie et d’études des étudiants qui se trouve posée. Leurs suggestions vont dans le sens de : l’octroi

d’une bourse à tous les étudiants, ce qui semble peu réaliste ; l’acquisition de nouveaux cars ;

l’association des étudiants à toutes les décisions les concernant, à l’amélioration de la restauration. Le

CAR, à l’issue de l’analyse des résultats d’enquêtes auprès du CIOSPB, du FONER et du CENOU, a

énoncé des recommandations ci-dessous.

III.9.1. Au niveau du CENOU

- Au regard de la qualité des repas servis et de la réaction des étudiants, une certaine opinion

serait favorable à la suppression de la subvention accordée par l’Etat au profit du versement direct du

coût du repas à l’étudiant, soit 500 FCFA par repas (multiplier par le nombre de repas et donner une

somme pour le mois pour chaque étudiant ayant droit aux œuvres sociales).

- La nécessité d’améliorer les conditions de logement des étudiants est reconnue par les

intéressés mais également par toutes les personnes consultées. Le secteur privé doit être associé à la

recherche de solutions au problème de logements des étudiants. Pour ce qui se passe déjà dans la

pratique, il n’est pas rationnel que l’écart soit si grand entre le prix de la location payé par l’Etat au

bailleur privé et le prix payé par l’étudiant au CENOU (quelques fois l’écart varie de 1 à 30). Il

convient de rappeler qu’aucun pays au monde ne peut assurer l’hébergement de la totalité des

étudiants inscrits sur son territoire. Le secteur privé peut être efficacement mis à contribution pour

l’élargissement de l’offre de logement. Une étude a été réalisée à cet effet sur le financement de la

Banque mondiale (cf. Projet Enseignement post primaire, phase II).

Toutes ces propositions doivent faire l’objet d’une étude approfondie par le Gouvernement

qui devrait consulter dans ce cadre les acteurs concernés.

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III.9.2. Au niveau du CIOSPB � Accroitre le nombre des bourses d’excellence pour les formations d’élites.

� Accorder une allocation mensuelle à taux unique pour le cycle de licence (L1 à L3).

� Mettre en place un système de bourses d’excellence pour les cycles master et doctorat.

� Inclure la gestion de « l’Aide » dans les activités du CIOSPB avec révision de sa formule

d’attribution.

III.9.3. Au niveau du FONER L’aide, en dehors des situations exceptionnelles, doit être exclusivement réservée aux

étudiants inscrits dans les IES publiques, pendant que le prêt peut être destiné à l’ensemble des

étudiants burkinabè, du public comme du privé de l’intérieur comme de l’extérieur. Dans ce cas, une

étude devrait être menée pour prendre en compte le coût réel des études universitaires pour lesquelles

le prêt est sollicité. Cette étude ne perdra pas de vue l’importance de l’engagement des parents à

soutenir leurs enfants demandeurs du prêt.

Tableau 61: Synthèse des actions à entreprendre pour une mise en œuvre des suggestions Déclinaisons du défi

Actions à entreprendre Acteurs impliqués

Délais Coûts

Conditions de restauration

- Diversifier les formes de restauration en introduisant un système de restauration rapide sous forme de kits, à l’exemple de ce qui se passe lors de certaines cérémonies - Garantir la qualité de la restauration - Organiser de manière plus rationnelle le système de la restauration universitaire en prenant en compte d’autres catégories de consommateurs - Réfléchir sur le rapport coût/qualité des repas servis dans les RUs

Syndicats CENOU CIOSPB Directeurs Présidents

Prêt FONER Revoir le montant (relèvement si possible) et les conditions d’octroi du Prêt FONER (élargissement du nombre des bénéficiaires)

Présidents Syndicats FONER CIOSPB Directeur

2013

Allocations mensuelles

Accorder une allocation mensuelle au titre de l’aide ( ?) à taux unique

Syndicats CENOU

2013

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pour le cycle de licence (L1 à L3).

FONER CIOSPB Directeur Présidents

Bourses Répartir le contingent de bourses de troisième cycle selon les besoins exprimés par les universités pour combler le manque d’enseignants, assurer la relève dans les universités et soutenir les autres secteurs de développement. Accroitre le nombre des bourses d’excellence pour les formations d’élites Mettre un système de bourse classique pour les cycles master et doctorat. Inclure la gestion de « l’Aide » dans les activités du CIOSPB et spécialiser le FONER dans la gestion des prêts (octroi, paiement, recouvrement).

Présidents Syndicats CENOU CIOSPB Directeur

2013

Logement, santé, transport

- Améliorer les conditions de logement des étudiants - Rendre obligatoire l’abonnement à la Mutuelle Nationale de Santé des Etudiants Burkinabè (MUNASEB) et le paiement des œuvres universitaires pour tout étudiant inscrit dans les IES - Engager une réflexion sur le système de transport des étudiants et mettre en œuvre les conclusions pertinentes qui en résulteront

Gouvernement CENOU CIOSPB Présidents Syndicats Directeur

2013

Prestations administratives, pédagogiques

Améliorer les conditions de composition des devoirs dans les amphithéâtres. Sensibiliser les étudiants sur le fait que les activités pédagogiques dont les évaluations sont de la compétence du corps enseignants et non des étudiants.

Présidents Syndicats Directeurs

Immédiatement

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D’une manière générale, il est demandé aux étudiants de bannir les mouvements perturbant le

travail universitaire, au moins pendant le temps nécessaire à la résorption des retards accumulés, ce

qui est de l’intérêt supérieur des étudiants, et aux autorités de bien gérer les perturbations dues aux

étudiants afin de limiter leurs conséquences négatives sur les années universitaires.

La mission dévouée aux IES pour aboutir à l’excellence et être à la fois modernes et

académiquement crédibles, capables de proposer des formations et des thématiques de

recherche, être efficaces par rapport à la satisfaction des besoins des populations et au suivi de

l’actualité scientifique requiert le dynamisme, la motivation et la sérénité d’esprit des

enseignants, des étudiants et du personnel ATOS dans un contexte économique favorable aux

acteurs en charge de cette mission. Pour aboutir à cela, le CAR, suite à la synthèse des idées

émises lors des nombreux contacts, interpelle le Gouvernement sur l’urgence et la nécessité

d’un engagement politique fort, assorti de mesures concrètes, efficaces et durables dans le sens

de la recherche systématique de solutions à leurs problèmes. Ces actions efficaces et pertinentes

doivent mettre les IES de notre pays en phase avec leur environnement politique et les

engagements régionaux en matière d’enseignement supérieur (UEMOA, CEDEAO, CAMES,

REESAO).

III.10. Le défi de la réorganisation de la recherche à travers la réorganisation des laboratoires et des écoles doctorales

La recherche universitaire constitue un atout considérable pour l’amélioration de la qualité de

la formation. Cela est si vrai que les textes qui organisent les universités du Burkina Faso

reconnaissent que l’enseignant universitaire doit partager son temps de manière égale entre les

activités de formation et les activités de recherche. Malheureusement jusqu’ici, les autorités ne se sont

pas vraiment engagées à soutenir financièrement la recherche en accordant aux universités un budget

spécifique alloué à la recherche universitaire. Cette dernière est financée aujourd’hui à 80 % par les

institutions et les coopérations internationales.

Dans un tel contexte où l’enseignant va à la recherche du financement auprès des bailleurs de

fonds internationaux, il n’est pas toujours facile de tenir rigoureusement compte des priorités

nationales en matière de développement socio-économique. Cette situation a pour conséquence que la

recherche universitaire assure surtout la promotion de l’individu, son impact sur l’économie du pays

étant plus ou moins faible selon les domaines dans lesquels elle est conduite.

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La recherche universitaire affiche de nombreux avantages :

1)- elle aide les universités à recruter et à maintenir en poste des enseignants chercheurs de réputation

internationale ; c’est donc un moyen de lutte contre la fuite des cerveaux ;

2)- elle permet la formation de la relève pour tous les secteurs du développement du pays ;

3)- elle permet un développement endogène en étudiant les problématiques locales qui entravent le

développement du pays : maladies, famines, pauvreté, etc. ;

4)- elle permet à l’université de rayonner et de se faire valoir sur le plan international en participant à

l’accumulation des connaissances, patrimoine de l’humanité.

En conséquence, la recherche universitaire exige des infrastructures appropriées que nos

universités peinent à mettre en place, faute de moyens financiers. Il est alors impérieux de mettre en

place un programme spécial de Soutien aux infrastructures de recherche des universités et des

centres affiliés universitaires.

Pour stimuler leur recherche universitaire, des pays comme la Tunisie ont mis en place un

système de financement de la recherche sur appel d’offres pluriannuel. Pour y être éligible, il faut se

constituer en véritables équipes fonctionnelles de recherche sous la direction de chercheurs seniors.

Un tel schéma devrait être profitable aux IES du Burkina Faso.

III.11. Le défi de l’assurance-qualité dans les institutions d’enseignement supérieur publiques et privées

En Afrique, en 1980, le coût unitaire d’un étudiant était de 6.800 dollars US. En 2002, ce coût

est tombé à 1.200 dollars US. Cette baisse des investissements publics dans l’enseignement supérieur

combinée avec d’autres facteurs (croissance des effectifs, la faiblesse de l’efficacité interne et externe,

la mauvaise gouvernance…) ont affecté la qualité de la formation dans les universités. Or, avec la

mondialisation, l’environnement immédiat et les normes internationales augmentent de sorte que les

décideurs sont appelés à mettre en place des mécanismes qui permettent de répondre aux exigences

locales mais aussi à celles nées de la globalisation qui exacerbe la compétition. La mise en place de

ces normes s’accompagne de structures pour suivre les performances de l’enseignement supérieur.

Cela signifie que la qualité est devenue un nouveau défi et qu’il faut mettre en place des structures

chargées d’en assurer l’effectivité dans l’enseignement supérieur.

Comme dans les autres secteurs économiques, il ne suffit plus, dans l’enseignement supérieur,

de produire mais produire ce qui se vend. Autrement dit, il s’agit de mettre en place un système qui

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garantit la qualité des formations dispensées. Le système d’assurance-qualité doit veiller à ce que

l’enseignement supérieur public et privé réponde à des normes locales et internationales de qualité

acceptables.

Dans les pays où cela existe la structure chargée de l’assurance-qualité est une agence. Cette

agence a habituellement pour mission :

- les audits institutionnels (programmes et établissements)

- l’accréditation des institutions d’enseignement supérieur,

- l’accréditation des programmes ;

- l’examen des créations d’établissements d’enseignement supérieur privé.

L’objectif principal de l’agence d’assurance-qualité est d’encourager les établissements

d’enseignement supérieur à adopter la culture de la qualité dans toutes leurs activités en tenant

compte des besoins nationaux et des tendances au niveau mondial.

Dans notre pays, le Conseil africain et malgache pour l’Enseignement supérieur (CAMES),

dont nous sommes membre, constitue la référence en matière d’assurance-qualité. Au regard de

l’importance que recouvre le défi de la qualité, il conviendrait de procéder à la mise en place d’une

structure nationale.

C’est sous ce rapport que le CAR recommande la mise en place d’une agence nationale

d’assurance-qualité qui va œuvrer à améliorer la qualité dans l’enseignement supérieur public et

privé. Au regard de ses missions, cette agence permettra d’accorder le label de qualité aux

établissements d’enseignement supérieur et sera une sorte de vigie pour l’Etat dans ses domaines de

compétences.

III.12. Le défi de la dépolitisation des campus, du respect de la discipline, de la déontologie et de l’éthique

Dans le cadre du diagnostic des grands maux qui gangrènent les Institutions d’enseignement

supérieur (IES), les membres du Comite Ad hoc de Réflexion (CAR) ont rencontré les différents

acteurs des IES, des personnes ressources, la société civile, les partis politiques, les syndicats, les

leaders d’opinion, etc. Les échanges ont révélé non seulement des carences d’infrastructures, de

ressources humaines, de gouvernance, mais aussi un déficit de la bonne pratique de franchises

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universitaires, de la déontologie et de l’éthique dans la noble profession de l’enseignement au niveau

du supérieur au Burkina Faso.

Par ailleurs, on constate de plus en plus dans les IES l’existence de constellations politiques

qui contribuent à troubler l’évolution normale des années universitaires. Il est donc nécessaire de

dépolitiser les campus afin de les consacrer entièrement à leurs missions premières : l’enseignement,

la formation et la recherche. En principe, les franchises, la déontologie de la profession et l’éthique de

l’enseignement supérieur devraient organiser la vie universitaire et baliser les voies à suivre pour un

climat plus serein et plus apaisé dans les IES. Par conséquent, celles-ci devraient dénoncer et

combattre en leur sein, toute forme de manifestation de la politique partisane qui divise et perturbe le

bon déroulement des activités académiques et ce, au niveau de l’ensemble des acteurs du monde

universitaire (administratifs, enseignants, personnel ATOS et étudiants). Tout en prêtant une oreille

attentive aux préoccupations des syndicats d’enseignants, des personnels ATOS et des associations

estudiantines à caractère non syndical. Les IES doivent soutenir encore plus fortement les associations

à caractère scientifique, culturel, sportif, social, économique, environnemental, etc.

Au-delà des différentes tendances politiques, syndicales, philosophiques, éthiques ou

religieuses que l’on peut observer dans la société, chaque citoyen burkinabè cherche pour lui-même et

pour sa famille une formation solide, sérieuse et harmonieuse pour ses enfants. Le choix, souvent

plein de sacrifice, de certains parents qui envoient leurs enfants dans des universités étrangères,

indique clairement qu’ils veulent les soustraire de l’ambiance universitaire tumultueuse burkinabè.

Pour réhabiliter académiquement les IES, il faudra donc dialoguer et s’engager à cultiver le

civisme et atténuer, voire même éradiquer, dans les campus tout comportement dissimulé, coloré de

politique partisane aux multiples facettes. Pour cela, il faut en plus des efforts manifestes

d’interdictions de meetings politiques sur les campus en temps de campagnes électorales, parvenir à

extirper de l’espace universitaire les faits et gestes politiques aussi bien des enseignants, des étudiants

que du personnel ATOS, de droite, de gauche ou du centre.

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179

IV. PROPOSITION D’UN PLAN D’ACTIONS POUR UN

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR PERTINENT ET DE QUALITE AU

BURKINA FASO

IV.1. Vision et Missions de l’enseignement au Burkina Faso

IV.1.1. La vision

Depuis la Conférence mondiale de l’enseignement supérieur (CMES) de 1998 à celle de 2009,

le rôle de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dans le processus de

développement économique et social ne constitue plus un sujet de débat. Tout le monde s’accorde

aujourd’hui sur l’idée que sans établissements d’enseignement supérieur et de recherche performants,

aucun développement n’est possible. Mais autant cette idée est ancrée et établie dans les esprits,

autant sa traduction en stratégie concrète montre de graves lacunes en Afrique subsaharienne et

particulièrement au Burkina Faso.

En effet, la reconnaissance de la primauté de l’Enseignement supérieur dans la construction

du développement ne s’est pas malheureusement traduite jusqu’ici en politique de promotion de ce

secteur qui continue de bénéficier de la partie congrue des budgets nationaux comme nous venons de

le voir. En outre, comparativement au secteur de l’éducation de base, l’enseignement tertiaire

bénéficie de très peu de moyens, en termes de financements, de la part de la communauté

internationale qui finance volontiers l’enseignement de base. Le fait que l’enseignement de base et

l’alphabétisation entrent directement dans l’évaluation de l’indice de développement humain (IDH), a

souvent détourné l’attention des décideurs sur ce segment de l’éducation, certes important. Mais il

n’échappe à personne, ces deux formes de l’éducation n’ont pas le même impact que l’enseignement

supérieur dans la construction d’une économie.

Il est remarquable de noter que l’enseignement primaire, s’il n’est pas corrélé avec les deux

ordres d’enseignement secondaire et supérieur, entraîne un véritable gâchis de moyens financiers au

regard de ses effets directs sur le développement. En effet, quel programme d’envergure peut être

conçu et conduit par un cadre du niveau primaire dans un pays, en ce moment de la circulation et du

triomphe des technologies modernes ? En outre, l’enseignement supérieur est indispensable aux

autres ordres de la formation : la formation primaire et la formation secondaire. Il forme les acteurs de

l’éducation à tous les niveaux.

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Le diagnostic ci-dessus a montré la nécessité de mettre en place un enseignement supérieur de

développement et de promotion sociale dans une vision prospective, basée sur la valorisation du

capital humain. La traduction des attentes des uns et des autres lors des enquêtes nationales permet

une formulation de la vision de l’enseignement supérieur dans les termes suivants :

« Bâtir un enseignement supérieur pertinent et de qualité, à même de produire des cadres

compétents pour soutenir l’économie en vue de l’émergence du Burkina Faso ».

IV.1.2. Les missions de l’ES au Burkina Faso

La loi n° 013-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi d’orientation de l’éducation au Burkina

Faso, en son article 14, décrit les buts de l’éducation dans les termes ci-dessous :

- « faire acquérir à l’individu des compétences pour faire face aux problèmes de

société ;

- dispenser une formation adaptée dans son contenu et ses méthodes aux

exigences de l’évolution économique, technologique, sociale et culturelle qui tienne compte

des aspirations et des systèmes de valeurs au Burkina Faso, en Afrique et dans le monde ;

- doter le pays de cadres et de personnels compétents dans tous les domaines et

à tous les niveaux. »

Compte tenu de la vision annoncée ci-dessus, et du diagnostic qui vient d’être fait de

l’enseignement supérieur burkinabè, la mission de cet ordre d’enseignement sera de répondre :

- à la forte demande sociale de formation qu’affiche la jeunesse burkinabè ;

- au développement qualitatif des cycles inférieurs : acquisition du savoir, du

savoir-faire et du savoir-être pour une meilleure insertion dans le tissu socio-économique.

Cette mission sera soutenue par les actions ci-après :

� former les ressources humaines aptes à répondre aux besoins des pays et à élaborer les

connaissances et les technologies pour un développement durable ;

� donner à la jeunesse burkinabè une formation compétitive, ouverte et susceptible de lui

permettre de saisir les opportunités offertes par le développement local et l’intégration régionale ;

� promouvoir une culture de dialogue social, de transparence, de liberté d’expression et

de pratique démocratique ;

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� bâtir un système de recherche scientifique et d’innovation au service du

développement du pays ;

� porter la qualité de la formation et de la recherche au niveau des standards

internationaux ;

� répondre à des besoins de formation diversifiée au profit d’apprenants de plus en plus

hétérogènes ;

� développer une recherche utilitaire au profit des populations à travers les écoles

doctorales et les centres de recherche dans un esprit de mutualisation au niveau national, voire

régional ;

� former des compétences capables de gérer les innovations et de proposer des visions

prospectives.

IV.2. Axes stratégiques à renforcer

� La réalisation des missions de l’enseignement supérieur dépend d’une gamme d’orientations

dites opérationnelles et se déclinant en stratégies de développement du secteur. Ces stratégies

constitueront ainsi les fondements d’où doit émerger la politique d’enseignement supérieur du

Burkina Faso. Ces stratégies correspondent aux grandes préoccupations des acteurs de

l’enseignement supérieur que nous avons rencontrés pour les besoins de cette étude. Il s’agit

d’orientations opérationnelles synthétisées en cinq (05) axes stratégiques majeurs ainsi

énoncés :

� Axe stratégique 1: Amélioration de la gouvernance

� Axe stratégique 2 : Amélioration de la qualité et des offres de formation

� Axe stratégique 3 : Développement des infrastructures et des équipements

� Axe stratégique 4 : Intégration des facilités des TIC dans les IES

� Axe stratégique 5 : Adaptation de la mise en œuvre de la réforme LMD à la réalité du Burkina

Faso.

� Axe stratégique 6 : Développement et valorisation de la recherche et de l’innovation dans les

IES du Burkina Faso

� Axe stratégique 7 : Renforcement de la coopération entre les IES du Burkina Faso et les

partenaires internationaux.

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V.2.1. Axe stratégique 1: Amélioration de la gouvernance

La gouvernance institutionnelle inclut les notions de gestion académique, administrative et

financière des institutions d’enseignement supérieur et de recherche. Elle concerne aussi la

collaboration qui doit prévaloir pour assurer la participation de tous les acteurs dans un esprit de

dialogue et de démocratie. Pour cela, les points d’appui ci-dessous doivent être pris en compte.

Tableau 62 : Action pour l’amélioration de la gouvernance Actions Acteurs impliqués Délais de

réalisation Coût de

réalisation Harmonisation des textes fondamentaux régissant les établissements d’enseignement supérieur au Burkina Faso :

- Respect des textes - Formation des acteurs à la

maîtrise des textes - Evaluation de la mise en

œuvre des textes Promotion du renforcement de l’autonomie des universités, responsabilité, imputabilité des dirigeants et du renforcement de leur leadership :

- Nomination après élection de tous les responsables

- Adoption de bonnes pratiques de gestion (coût-efficacité)

- Signature des contrats de performance

- Activités génératrices de revenus propres aux établissements d’enseignement supérieur (offre de services commerciaux, industriels, etc.)

- Plan stratégique de développement à moyen et long termes, projet d’établissement

- Manuel de procédure - Evaluation des rendements du

personnel - Mécanismes de suivi contrôle,

Gouvernement, Premiers responsables des IES, Communauté scientifique

Gouvernement, Premiers responsables, membres de la communauté scientifique

Gouvernement, Premiers responsables des IES

Court terme Moyen terme Moyen terme

PM PM PM PM PM

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183

Actions Acteurs impliqués Délais de réalisation

Coût de réalisation

évaluation - Réédition des comptes - Indicateurs de performance,

efficacité, efficience Formation au management des dirigeants à l’ENAM :

- Gestion des ressources humaines

- Promotion de l’éthique et de la déontologie

- Gestion financière Promotion d’une culture et des pratiques de dialogue entre les différents acteurs :

- Commissions de concertation des partenaires de l’école

- Commission de dialogue universitaire

Gouvernement, Premiers responsables des IES Premiers responsables, syndicats, Communauté scientifique

Long terme Court terme

IV.2.2. Axe stratégique 2 :Amélioration de la qualité et des offres de formation

Il n’y a pas de stratégie de l’enseignement supérieur qui vaille sans une vision commune de sa

structuration. L’organisation du système devrait fournir le cadre permettant de rechercher une

meilleure articulation entre l’enseignement, la recherche et les prestations d’expertise en vue

d’améliorer la pertinence du profil de compétence des cadres formés et leur aptitude à répondre aux

défis du développement avec le succès escompté.

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Tableau 63 : Actions pour l’amélioration de la qualité N° Actions Acteurs impliqués Délais de

réalisation

Coût de réalisation

1 Formations, pédagogie et infrastructures

- - -

Relecture des curricula pour les adapter aux besoins locaux et à l’application de la réforme LMD et harmonisation des critères d’application de la réforme LMD dans tout le pays

Formateurs, chambre de Commerce et des industries, monde socio professionnel

Court terme

PM

Ouverture des licences et des maîtrises d’enseignement dans toutes les UFR

Mettre en œuvre et appliquer la réforme LMD dans toutes les IES

Gouvernement, Premiers responsables, corps professoral

Court terme

PM

Maitriser les effectifs : redéfinition de la nature du baccalauréat, diversification des structures de formation (Centres universitaires, instituts, écoles, centre de formation professionnelle,

Gouvernement, Premiers responsables

Moyen et long termes

PM

Mettre en place dans les IES des directions d'insertion et des relations avec les entreprises

Gouvernement, Premiers responsables, monde de l’entreprise

Moyen et long terme

PM

Mettre en place des incubateurs d’entreprise sous la responsabilité des IES

Gouvernement, Premiers responsables, responsables des formations

Long terme

PM

Organisme d'orientation des étudiants Gouvernement, Premiers responsables des IES

Court terme

PM

Favoriser l'équité au niveau des formateurs et des apprenants en accordant une attention au genre

Gouvernement, Premiers responsables

Court, moyen et long termes

PM

2 Ressources humaines Améliorer les conditions de travail des personnels des IES

Gouvernement, Premiers responsables, syndicats des travailleurs

Court terme

PM

Améliorer les conditions indemnitaires des responsables administratifs et pédagogiques des IES

Gouvernement, Premiers responsables, syndicats des travailleurs

Court terme

PM

Accroitre les ressources humaines en quantité et en qualité (formation, recrutement, bonne politique d’attribution des bourses, etc.)

Gouvernement, Premiers responsables, Directeurs des équipes pédagogiques

Court, moyen et long termes

PM

Revenir aux appellations « Doyen » des facultés en lieu et place de « Directeur » d’UFR.

Gouvernement, Premiers responsables des IES

Court terme

PM

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185

3 Evaluation Création d’une autorité nationale pour l’assurance-qualité

Gouvernement Court terme

PM

Mise en place d’un Comité de Qualité dans chaque IES

Premiers responsables des IES

Court terme

PM

Création d’une Commission nationale d'évaluation, d'homologation et d’accréditation des IES

Gouvernement, Court terme

PM

Création d’un service chargé de l’élaboration et de la gestion des annuaires statistiques

Premiers responsables des IES

Court terme

PM

4 Financement Accroître le budget du ministère en charge de l’enseignement supérieur

Gouvernement, Assemblée nationale

Court, moyen et long termes

PM

Accorder aux IES des budgets conséquents pour faire face à leurs ambitions (fonctionnement efficient, plan de développement, etc.)

Gouvernement, Premiers responsables

Court, moyen et long termes

PM

Créer un fonds compétitif pour la recherche universitaire

Gouvernement Moyen terme

PM

Relever le taux des frais d'inscription et de formation dans les IES

Gouvernement, Premiers responsables

Court terme

Mettre en place des mécanismes innovants de financement des IES : taxes sur les activités sportives, les jeux, les produits de beauté

Gouvernement Court, moyen et long termes

PM

5 Législatif Prendre au niveau national des directives pour encadrer l’application de la réforme LMD

Gouvernement Court, moyen termes

PM

Elaboration d’une charte de partenariat IES/secteur professionnel

Gouvernement, Premiers responsables des IES

Mise en place des lois ou conditions incitatives pour encourager les entreprises à participer à la formation des étudiants

Gouvernement Court et moyen termes

PM

Mise en place des lois permettant aux IES de participer aux appels d’offres nationaux ou internationaux pour valoriser et vendre leur expertise

Gouvernement Moyen terme

PM

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IV.2.3. Axe stratégique 3: Développement des infrastructures et des équipements

Les capacités des établissements universitaires ne sont pas toujours adaptées à la demande. De

plus, avec la généralisation de l’accès à l’enseignement primaire et secondaire qui va aboutir à une

augmentation sensible du nombre de bacheliers, l’enseignement supérieur se trouve confronté à un

problème de capacité et doit aujourd’hui faire face à un défi de taille, celui d’absorber, dans des

conditions acceptables, la population estudiantine qui s’accrue notablement au cours des dernières

années et qui est appelée à croître fortement les prochaines années.

En outre, il est important de noter que de nombreux UFR et Instituts souffrent d’une

dégradation de leurs infrastructures et équipements.

Il faudra alors urgemment mettre à niveau et développer les infrastructures universitaires pour

augmenter leur capacité d’accueil et offrir aux étudiants de bonnes conditions matérielles

d’apprentissage.

Enfin, des équipements insuffisants sont également considérés comme une menace importante

pesant sur le succès de l’enseignement supérieur.

Tableau 64 : Développement des infrastructures et des équipements Actions Acteurs impliqués Délais de

réalisation Coût de

réalisation Accroitre les capacités d'accueil :

achevé la construction des 7 pavillons, achever la construction des bâtiments en souffrance dans les IES (UO, UO2, UK, UPB, les 3 CU)

Gouvernement, Premiers responsables, les prestataires de services

Court et moyen termes

PM

Mettre en place un programme pluriannuel d’équipement des laboratoires de recherche

Gouvernement, Premiers responsables des IES

Court, moyen et long termes

PM

Améliorer l'encadrement : mettre des bureaux à la disposition des enseignants, construire et équiper les laboratoires des travaux pratiques et de recherche

Gouvernement, Premiers responsables, directeurs des équipes de recherche

Court et moyen termes

PM

Mettre en place des incubateurs d’entreprise sous la responsabilité des IES

Gouvernement, Premiers responsables, responsables des formations

Long terme PM

Renforcer les centres de pédagogie universitaire existant dans les IES

Premiers responsables, responsables pédagogiques des IES

Court et moyen termes

PM

Promouvoir les FOAD/FAD Gouvernement, Premiers responsables des IES

Court terme PM

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IV.2.4. Axe stratégique 4: Intégration des facilités des TIC dans les IES

Les TIC constituent des outils pédagogiques et de gouvernance moderne des IES. A ce titre,

elles doivent requérir une attention particulière de la part des autorités des IES. Le tableau ci-dessous

indique le rôle des différents acteurs pour la maîtrise des TIC dans les IES.

Tableau 65 : Propositions pour l’intégration des TIC dans les I’IES

Actions Acteurs impliqués

Délais de réalisa-

tion

Coût de réalisa-

tion 1. Elaborer une Politique sectorielle nationale pour l’intégration des TIC dans les IES - faciliter la construction au Burkina Faso d’un réseau dédié à l’enseignement et à la recherche (Intranet) faciliter l’interconnexion des différentes IES - Mettre en place l’internet haut débit au sein des IES

Gouvernement, Premiers responsables des IES

Court et moyen termes

PM

2. Faciliter l’accès aux TIC et à l’information scientifique : - Sensibiliser les enseignants et le PAT à l’utilisation des TIC - Doter les universités en infrastructures et équipements d’accès à internet - Réhabiliter et créer des centres de ressources informatiques (CRI) au sein des IES - Vulgariser les TIC dans l’enseignement supérieur - faciliter l’acquisition du matériel informatique par les étudiants - Créer des salles informatiques accessibles aux étudiants et aux enseignants (« cyber ») - Equiper les salles de cours et amphis en outils pédagogiques modernes (vidéos projecteurs, ordinateurs, tableaux interactifs, etc.) - Informatiser les bibliothèques des universités - Créer des bibliothèques virtuelles - interconnecter les bibliothèques de l’espace UEMOA entre elles et avec les grandes bibliothèques du monde

Gouvernement, Premiers responsables des IES Direction des TIC au sein des IES

Court terme PM

3. Renforcer les capacités des acteurs (enseignants, étudiants, PAT) : - Former des formateurs à l’utilisation des TIC - Former les enseignants et le PAT à l’utilisation des TIC - Former les bibliothécaires à l’utilisation des TIC

Gouvernement, Premiers responsables

Court et moyen termes

PM

4. Promouvoir l’utilisation des TIC pour la transparence des services académiques, administratifs et financiers : - Informatiser la scolarité des Universités - Développer les inscriptions en ligne - Informatiser les services administratifs, financiers et comptables des universités

Gouvernement, Premiers responsables des IES

Court et moyen termes

PM

5. Promouvoir la formation à distance, la mise en ligne des cours et la production de ressources informatiques et de contenus numériques : - Créer un cadre institutionnel pour les formations à distance - Créer et équiper les centres de formation à distance (Visio-conférences, tableaux interactifs, etc.) - Développer des services et des outils multimédias adaptés à l’enseignement - Encourager les acteurs à produire des contenus pouvant être mis en ligne ou diffusés sur supports numériques

Gouvernement, Premiers responsables des IES

Court et moyen termes

PM

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188

IV.2.5. Axe stratégique 5: Adaptation de la mise en œuvre de la réforme LMD à la réalité du Burkina Faso

Sous l’égide de l’AUF, du CAMES et de la Banque Mondiale, des séminaires

interuniversitaires se sont tenus sur les thématiques suivantes qui résument les exigences essentielles

du LMD comme défi : « Gouverner autrement», « Enseigner autrement », « Etudier autrement »,

« Evaluer autrement », « Gérer autrement », « Professionnaliser ». A ces exigences pourraient

s’adjoindre d’autres non moins importantes dans une mise en œuvre réussie du LMD : la

contextualisation, l’assurance-qualité, l’information et la sensibilisation, l’informatique et

l’accompagnement matériel. A l’évidence, chacune de ces exigences du LMD appelle des actions

concrètes, vigoureuses, concertées et planifiées.

Tableau 66 : Actions à entreprendre pour relever le défi LMD

Déclinaisons du défi LMD

Actions à entreprendre Acteurs impliqués

Délais de réalisation

Coût de réalisation

Gouverner autrement

Au niveau administratif et institutionnel : Recrutement de ressources humaines nécessaires et de qualité, renforcement de leurs capacités et gestion rationnelle Au niveau académique et pédagogique : -Elaboration et suivi de la mise en œuvre des calendriers des enseignements et des évaluations -Définition d’un calendrier d’inscription sur une période bien définie de chaque année pour les différentes catégories d’étudiants Au niveau social -Signature d’un contrat social avec l’ensemble des acteurs Au niveau financier -Gestion transparente et rationnelle des ressources

Gouvernement Premiers responsables des IES et directeurs des UFR Instances Statutaires DAOI ATOS Syndicats Premiers responsables des IES, Services financiers

Court terme Immédiatement

PM PM

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189

-Acquisition de logiciels performants -Formation à la maîtrise des logiciels -Lutte contre les lourdeurs administratives et financières

Enseigner autrement

-Harmoniser les référentiels du LMD sur l’ensemble des universités du Burkina (notamment les textes portant régime des études et des évaluations) -Rendre disponibles et opérationnels l’ensemble des curricula dans les IES -Adopter à titre transitoire le temps de travail : 60% de travail en présentiel et 40 % en travail personnel de l’étudiant -Formation des enseignants en approche par les compétences -Former les enseignants à l’utilisation des TIC, les inciter à numériser leurs cours et à les mettre en ligne -Initier des enseignements concertés et à distance (entre les IES) -Former les enseignants à la pédagogie des grands groupes

Gouvernement Premiers responsables des IES Directeurs d’instituts et des UFR Instances statutaires

Immédiatement

PM

Etudier autrement

-Formation d’étudiants de troisième cycle au tutorat pour appuyer la mise en œuvre du LMD -Inscrire des cours d’informatique adaptés à la recherche en ligne et à la rédaction des travaux de recherche -Construction et équipement de centres de ressources informatisés dans les IES

Gouvernement Premiers responsables des IES Directeurs d’instituts et des UFR Instances statutaires

Immédiatement

PM

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190

Evaluer autrement

-Formation des enseignants à l’évaluation des grands effectifs par la construction des QCM -Acquisition des équipements afférents (logiciels spécialisés) -Création d’un service spécialisé au sein de la scolarité pour la maîtrise des logiciels de correction ou formation des enseignants à leur maîtrise

Gouvernement Premiers responsables des IES Directeurs d’instituts et des UFR Instances statutaires

Immédiatement

PM

Gérer autrement -Gestion rationnelle des étudiants : scolarité, crédits, mobilité, flexibilité -Acquisition de logiciels de gestion pour les services de la statistique et les DAOI -Formation des personnels concernés à la maîtrise des logiciels et à la confection des cartes d’étudiants

Gouvernement Premiers responsables des IES Directeurs d’instituts et des UFR Instances statutaires DAOI

Immédiatement

PM

Professionnaliser -Relecture des offres de formation afin de les adapter à la demande du marché de l’emploi : développer les filières professionnalisantes -Impliquer fortement les entreprises dans la formation et l’insertion professionnelle des étudiants -Veiller à l’adéquation formation-monde de l’emploi -Dans toutes les IES veiller à l’effectivité de la création de la vice-présidence chargée de la professionnalisation et des relations universités-entreprises

Gouvernement Premiers responsables des IES Directeurs d’instituts et des UFR Instances statutaires Entreprises

Immédiatement

PM

Contextualiser -Mise en œuvre de la réforme Gouvernement Immédiate PM

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191

LMD en l’adaptant au contexte (Par exemple commencer par les petits effectifs, notamment les Masters)

Premiers responsables des IES Directeurs d’instituts et des UFR Instances statutaires

ment

Assurer la Qualité -Création d’une Agence Nationale d’Assurance Qualité placée auprès du Premier ministère

Gouvernement

Dès 2012-2013

PM

Informer et sensibiliser les acteurs

-Renforcer l’information et la sensibilisation auprès des acteurs pour une bonne application de la réforme LMD

Gouvernement Premiers responsables des IES Directeurs d’instituts et des UFR

Immédiatement

PM

Informatiser -Acquisition de matériels informatiques suffisants, adaptés et de qualité pour les IES -Renforcer les cours d’informatique dans les IES -Former les enseignants et les étudiants à l’utilisation des TIC dans les enseignements et dans les apprentissages -Former des personnels de maintenance informatique -Renforcer la connectivité INTERNET et INTRANET des IES : maillage ou réseautage et qualité du réseau -Gestion informatisée des ressources humaines, documentaires, financières et infrastructurelles

Gouvernement Premiers responsables des IES Directeurs d’instituts et des UFR

Immédiatement

PM

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192

A. Commentaires explicatifs des actions à entreprendre

� Gouverner autrement

Au regard des différents rapports sur la gouvernance de nos Institutions d’Enseignement

supérieur, de Recherche et de Formation professionnelle, il ressort clairement que le problème de la

gouvernance académique, administrative, sociale et financière est la principale source des tensions et

des conflits au sein de la communauté universitaire. Il nous faut donc gouverner autrement :

- Au niveau administratif et institutionnel, cela implique le recrutement de ressources

humaines en quantité et en qualité, le renforcement continu de leurs capacités et leur gestion

rationnelle ;

- Au niveau académique et pédagogique, l’élaboration et le suivi de la mise en œuvre des

calendriers des enseignements et des évaluations et la définition d’un calendrier d’inscription sur une

période bien définie de chaque année pour les différentes catégories d’étudiants sont des actions à

entreprendre dans les plus brefs délais ;

- Au niveau social, la signature d’un contrat social avec l’ensemble des acteurs est rendue

indispensable au regard de la fragilité de la situation ;

- Au niveau financier, des efforts sont à faire notamment dans la gestion transparente et

rationnelle des ressources, l’acquisition de logiciels performants de gestion, la formation des

personnels financiers à la maîtrise des logiciels, la lutte contre les lourdeurs administratives et

financières, la régularité dans les passations des marchés ainsi qu’une non soumission des IES aux

mécanismes financiers classiques.

� Enseigner autrement

L’un des principes clés du LMD est l’harmonisation afin de faciliter la mobilité. Le REESAO,

le CAMES et l’UEMOA ont toujours insisté sur la nécessité d’une harmonisation des textes

fondamentaux qui régissent les IES de ces espaces non seulement pour une meilleure lisibilité mais

surtout pour les transferts dans le cadre de la mobilité. Il en est ainsi des textes portant régime des

études et des évaluations qui ne semblent pas répondre toujours aux mêmes standards, ce qui va

compliquer davantage la lecture uniforme et homogène des prestations académiques et surtout des

diplômes délivrés. Pour les mêmes raisons et surtout en l’absence de conditions idéales pour une

application plus stricte des standards du LMD, il conviendrait de façon transitoire d’envisager une

planification des volumes d’enseignement et d’apprentissage au moins au sein des IES du Burkina.

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193

Enseigner autrement suppose entre autres une harmonisation des référentiels du LMD sur

l’ensemble des universités du Burkina (notamment les textes portant régime des études et des

évaluations) et la disponibilité et l’opérationnalité de l’ensemble des curricula dans les IES. De plus

et à titre transitoire, le temps de travail en présentiel pourrait être fixé à 60 % contre 40 % en travail

personnel de l’étudiant. Il faut harmoniser le concept au niveau sous-régional avec des référentiels

communs, objectifs et compréhensibles sur la base d’un consensus.

A cela s’ajoutent : la formation des enseignants à la pédagogie universitaire et notamment

dans la gestion des grands effectifs ainsi qu’en approche par les compétences (APC).

� Etudier autrement

Pour appuyer la mise en œuvre du LMD et surtout étudier autrement, les étudiants ont besoin

d’être tutorés. Cela suppose la formation d’étudiants de troisième cycle au tutorat en présence et en

ligne. De plus les IES devraient inscrire, au profit des étudiants, des cours d’informatique adaptés à la

recherche en ligne et à la rédaction des travaux de recherche. La construction et l’équipement

conséquent de centres de ressources informatisés dans les IES s’avèrent par ailleurs comme des

nécessités dans la mise en œuvre du LMD.

� Evaluer autrement

Evaluer autrement suppose la formation des enseignants à l’évaluation des grands effectifs par

la construction des QCM comme déjà évoqué plus haut.

� Gérer autrement

Cette exigence du LMD concerne la gestion rationnelle des étudiants : scolarité,

crédits, mobilité, flexibilité, l’acquisition de logiciels de gestion pour les services de la statistique et

les DAOI ainsi que la formation des personnels concernés à la maîtrise des logiciels et à la confection

des cartes d’étudiants. En dépit des contraintes liées à la mise en œuvre de la réforme LMD, ce

dernier apparaît aujourd’hui comme une réforme incontournable et aucune de nos universités ne

pourrait s’en soustraire, mondialisation oblige. Les aspects les plus importants concernés par la

réforme sont : la scolarité des étudiants, les offres de formation, l’affectation des crédits, les parcours

et la mobilité des étudiants. Le LMD est une chance pour nos universités du fait de la lisibilité et de la

comparabilité des diplômes (notamment avec le supplément au diplôme), sans compter la mobilité, la

généralisation du système de crédits capitalisables et transférables. Dans un tel système, une structure

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194

comme celle de la Scolarité devient une pièce maîtresse dans le dispositif de gestion des étudiants :

inscriptions, informations sur les parcours, les offres de formation, etc., délivrance de diplômes,

orientation des étudiants, etc. Le LMD constitue un véritable challenge et un défi à relever. Aucun

aspect de sa mise en place ne pourrait être occulté, faute de quoi nous serons devant un échec

programmé !

� Professionnaliser

Comment rendre nos Universités plus professionnelles ? Comment concevoir et proposer des

offres de formations plus professionnalisantes, aptes à favoriser l’employabilité de nos jeunes

diplômés ? La professionnalisation des IES implique une relecture des offres de formation afin de les

adapter à la demande du marché de l’emploi : développer les filières professionnalisantes. Elle appelle

également une forte implication des entreprises dans la formation et l’insertion professionnelle des

étudiants. Toutefois, les IES devraient veiller à l’adéquation formation-monde de l’emploi et le

Gouvernement à l’effectivité de la création dans les IES de la vice-présidence chargée de la

professionnalisation et des relations universités-entreprises.

� Contextualiser

Le LMD n’est pas du prêt-à-porter, il n’en existe pas un modèle universel. Cette idée a déjà

été amplement développée plus haut.

� Assurer la Qualité

Les Universités du Burkina sont en pleine croissance du point de vue du nombre de leurs

étudiants. L’un des défis et non des moindres est de pouvoir et de savoir concilier accroissement des

effectifs et qualité des prestations pédagogiques. La question de la qualité est une exigence

fondamentale dans le LMD. La création d’une Agence Nationale d’Assurance Qualité placée auprès

du Premier ministère serait un atout pour veiller à la qualité du système, de ses prestations et de ses

produits finis (les produits ou sortants). La qualité de l’éducation est un problème à la fois

contemporain et nouveau. Pour les parents, elle fait l’objet d’une demande croissante, plus ou moins

forte et explicite. Pour leur part, les Etats la perçoivent comme un facteur de compétitivité,

encouragés en ce sens par les organisations internationales. Pour les plus défavorisés d’entre eux, la

qualité de l’éducation constitue un moyen de sortir de la pauvreté et de résoudre les problèmes

récurrents du chômage et du sous-emploi. Le rapport final de la commission sur la qualité de

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195

l’enseignement supérieur, issue de la Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur organisée

par l’UNESCO en 1998, explique que la qualité est un concept complexe, dynamique, à facettes

multiples, qui s’appuie sur des données historiques, souvent défini par ce qui fait défaut plutôt que par

son contenu. Elle est le reflet de conceptions socio-économiques, culturelles et politiques au niveau

régional, national, mondial.

� Informer et sensibiliser les acteurs

La réforme souffre encore de quelques réticences et d’incompréhensions. Renforcer

l’information et la sensibilisation auprès des acteurs serait un atout de première importance pour une

bonne application de la réforme LMD. Le LMD est un système d’excellence dont on doit savoir

expliquer les avantages pour une bonne réception par les acteurs de l’éducation et le marché du travail

: INFORMER, FORMER, SENSIBILISER, CONVAINCRE, des mots dont dépend la réussite du

LMD. Si les différentes résolutions sont traduites dans les faits aussi bien par les Universités que par

le pouvoir public, le LMD contribuera à la réalisation de plus grandes performances en matière de

recherche et d’enseignement. Toutefois, il est urgent et nécessaire d’engager dès à présent, une

campagne de sensibilisation, d’information et de formation à l’endroit des différents acteurs du

système afin d’obtenir leur adhésion et leur contribution au LMD.

En effet, parmi les entraves à la mise en œuvre du LMD figurent entre autres les pesanteurs

institutionnelles et la résistance naturelle au changement car « gérer autrement » nécessite une

continuelle volonté de remise en cause des pratiques et habitudes surannées. Ces contraintes ne

pourront être levées que par une refonte globale de nos systèmes éducatifs et par une meilleure

sensibilisation des acteurs de l’Education. La nécessité s’impose donc de poursuivre l’information et

la sensibilisation des différents acteurs de nos systèmes éducatifs afin de les convaincre à s’engager

résolument dans le renforcement des capacités de nos universités par la mise en œuvre d’une réforme

LMD adaptée à nos réalités.

� Informatiser

Comment, sans ressources humaines et financières suffisantes, mettre nos Universités aux

normes des Institutions modernes ? Comment intégrer dans nos pratiques les Technologies de

l’information et de la communication afin de réduire un tant soit peu la fracture ou l’analphabétisme

numérique ? Les TIC font partie du paysage naturel du LMD. Par conséquent, l’Acquisition de

matériels informatiques suffisants, adaptés et de qualité pour les IES, le renforcement des cours

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d’informatique dans les IES (formation adaptée aux besoins, aux effectifs et à la disponibilité des

équipements), la formation des enseignants et des étudiants à l’utilisation des TIC dans les

enseignements et dans les apprentissages (numérisation des cours et leur mise en ligne, initiation à des

enseignements concertés et à distance), la formation des personnels de maintenance informatique, le

renforcement de la connectivité INTERNET et INTRANET des IES (maillage ou réseautage et

qualité du réseau) ainsi que la gestion informatisée des ressources humaines, documentaires,

financières et infrastructurelles sont autant d’actions indispensables à une mise en œuvre réussie du

LMD dans nos IES.

B. Quelques recommandations pour une mise en œuvre réussie du LMD

1. Au plan administratif, institutionnel et des ressources humaines :

- mettre à la disposition des universités, des ressources conséquentes ;

- mutualiser les ressources humaines et les infrastructures ;

- renforcer les capacités administratives et de gestion (management) des enseignants

nommés à des postes administratifs ;

- intensifier la formation continue des ressources humaines disponibles pour le renforcement

de leurs capacités ;

- définir le rôle des responsables LMD dans la mise en place du système ;

- proposer (avec les responsables TIC des Universités) un document de cadrage du système

LMD dans l’espace du REESAO ;

- procéder à la vérification de l’effectivité de la mise en place des structures LMD dans les

Universités membres du Réseau.

2. Au plan académique, pédagogique et de la recherche :

- identifier de nouveaux domaines de professionnalisation au regard des nouvelles exigences

du monde de l’emploi ;

- adapter nécessairement les offres de formation aux exigences du marché ;

- réorganiser les offres de formation dès le Master ;

- revaloriser les acquis de la recherche des enseignants non pas seulement en termes de

publication, mais aussi en termes de réinvestissement des savoir-faire ;

- développer des pôles d’excellence régionaux dans l’espace REESAO ;

- créer une adéquation formation-recherche ;

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197

- définir la recherche en fonction de l’interaction entre l’Université et le milieu ;

- mettre en place des équipes de gestion des offres de formation ;

- impliquer les conseillers d’orientation et les cellules LMD des Universités du REESAO ;

- instaurer la contractualisation par objectifs ;

- adopter la semestrialisation dans l’espace REESAO ;

- renforcer le rôle des comités de suivi et des comités exécutifs des structures LMD ;

- informatiser la gestion des parcours des étudiants (si possible avec le même logiciel

comme le logiciel ARPEGE) ;

- acquérir des logiciels spécialisés et former les acteurs à l’utilisation de ce matériel (gestion

des offres de formation, des étudiants, des diplômes, des personnels, des finances, etc.) ;

- encourager l’institution du tutorat ;

- créer des mécanismes d’équivalence entre l’ancien système et le LMD ;

- associer la fonction publique et l’administration générale à la mise en place du LMD ;

- former rapidement, dans chacune des universités membres du Réseau, l’ensemble des

enseignants dans l’élaboration et l’utilisation des QCM ;

- évaluer autrement : l’évaluation peut et doit porter sur les apprenants, mais aussi sur les

enseignements donnés et les établissements ;

- créer une Agence d’Assurance Qualité ;

- accélérer le processus de mise en place des parcours de formation au sein des universités

membres du REESAO.

3. Au plan social :

- impliquer les étudiants dans l’appropriation du système LMD ;

- poursuivre et l’intensifier l’information et la sensibilisation des acteurs des universités

membres du REESAO ;

- s’approprier davantage des mécanismes du système LMD, notamment pour certains

acteurs comme les syndicats des étudiants afin de relayer l’information juste à la base.

4. Au plan financier :

- aller vers une politique d’autonomie financière des Universités ;

- amener les Universités à mieux gérer leurs ressources financières ;

- faire participer davantage les étudiants au coût de leur formation ;

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198

- harmoniser dans la mesure du possible les frais d’inscription dans les universités membres

du Réseau et plus généralement dans l’espace UEMOA ;

- revoir dans le sens d’une harmonisation dans les mêmes espaces, les questions liées aux

salaires et à l’âge de la retraite des enseignants ;

- revaloriser la fonction enseignante en mettant l’accent sur les moyens, les conditions de

travail, les salaires et les formations professionnelles.

- développer des stratégies de mobilisation de fonds afin d’accompagner sereinement la

mise en place de la Réforme.

5. Au plan des infrastructures et des équipements :

- rationaliser l’exploitation des infrastructures par la mutualisation ;

- utiliser un logiciel de gestion des locaux pour une optimisation de l’existant ;

- inviter les pouvoirs publics à augmenter les capacités d’accueil des Universités ;

- préparer un projet de commande commune de matériels informatiques devant

accompagner la mise en place du système LMD.

IV.2.6. Axe stratégique 6: Développement et valorisation de la recherche et de l’innovation dans les IES du Burkina Faso

La recherche scientifique doit jouer un double rôle :

• un rôle académique comme lieu primordial pour la formation des formateurs ;

• un rôle économique et social comme un des affluents du développement.

Elle doit se construire à partir des problématiques régionales et locales qui constituent de

véritables défis quotidiens pour les populations : pauvreté, agriculture, santé, alimentation,

environnement, sciences et technologies, démocratie, dialogue inter culturel, etc.

Partant de la réalité du secteur et de ses missions, les orientations suivantes sont proposées pour

le secteur de la recherche :

� la réorganisation de la recherche à travers une structuration dans le pays en regroupant les

instituts de recherche sous une tutelle unique permettant la gestion et la planification de la

recherche selon les priorités du pays. Cette structure devrait permettre la coordination de la

recherche nationale et la mise en place d’une politique nationale de la recherche scientifique et

technologique ;

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199

� la rationalisation de l’utilisation des ressources humaines.

La « rareté relative » des ressources humaines ne permet pas de consacrer une concurrence entre

enseignement et recherche. Il est important qu’il y ait une totale collaboration entre les universités et

les centres de recherche.

Outre l’optimisation de l’utilisation des ressources humaines disponibles, cette orientation peut :

- assurer une meilleure coordination entre recherche académique et recherche-développement dans

l’intérêt de l’une et de l’autre ;

- réduire le coût de la recherche en réduisant la charge fixe des structures de recherche constituée

par la masse des salaires de chercheurs dont la charge de travail n’est pas toujours assurée ;

- constituer une source de financement supplémentaire pour les universités et leurs chercheurs.

Les actions spécifiques à mener pour rendre plus visibles la recherche et ses résultats dans les IES

sont consignées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 67 : Les actions à entreprendre pour une recherche plus visible

Actions Acteurs impliqués Délai de réalisation

Coût de réalisation

1. Organisation et valorisation de la recherche, des savoirs locaux, de l’innovation • Cadre juridique de la recherche (Organisation, valorisation) et des échanges avec les entreprises • Formation et recherche autour des priorités de développement • Création d’un cadre permanent de planification, de programmation, de suivi, de prospection • Création de structures et d’espaces de valorisation et de vulgarisation des résultats de la recherche et des savoirs

Gouvernement Gouvernement, Réseaux des utilisateurs et des chercheurs Gouvernement, Premiers responsables des IES Gouvernement, Premiers responsables des IES

Moyen et long termes Moyen et court termes Moyen et court termes

PM PM PM

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200

Actions Acteurs impliqués Délai de réalisation

Coût de réalisation

locaux : organisation de foires, colloques scientifiques nationaux et sous régionaux, revues scientifiques et de vulgarisation, émission radio, prix d’excellence • Création de centres d’excellence en matière de recherche et d’innovation technologique • Création de pôles d’excellence (compétence) ou de réseaux pluridisciplinaires •Création d’écoles doctorales à l’échelle nationale dans les domaines porteurs du développement dans des domaines d’intérêt commun • Renforcement des instituts de recherche • Renforcement les capacités des structures de recherches : recrutement de nouveaux chercheurs, tutorat 2. Financement de la recherche • Création de fonds compétitifs • Lignes budgétaires dédiées à la recherche universitaire dans les budgets des IES • Vente d’expertise et des produits de la recherche • Appui des collectivités et des entreprises

Gouvernement, Premiers responsables des IES Gouvernement, Premiers responsables des IES, Equipes pédagogiques Gouvernement, Premiers responsables des IES

Moyen et court termes Court, moyen et long termes

PM PM

NB : Voici la composition idéale minimum d’une équipe de recherche qui doit être

pluridisciplinaire : 1 Professeur titulaire + 2 Maîtres de Conférences + 4 Maîtres-Assistants + 8

Assistants

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201

IV.2.7. Axe Stratégique 7: Renforcement de la coopération entre les IES du Burkina Faso et les partenaires internationaux

La coopération régionale et internationale en matière d’enseignement supérieur est vitale pour

les IES du Burkina Faso. Elle permet des économies d’échelle par la mise en commun des

expériences et la mutualisation des moyens matériels et humains. A cet effet, la contribution de la

diaspora burkinabè en général et particulièrement celle de l’intelligentsia burkinabè vivant à

l’extérieur seront d’un grand apport dans certains secteurs de la gouvernance de nos IES :

financement, recherche, encadrement, enseignement, équipement, mobilité, etc. Un partenariat

gagnant-gagnant entre les IES du Burkina et les Burkinabè qui travaillent dans les universités et

centres de recherche à l’étranger peut apporter une valeur ajoutée à la qualité de l’enseignement

supérieur. A ce titre, le Gouvernement pourra capitaliser les expériences du Programme Migration

pour le Développement en Afrique (MIDA) de l’Organisation Internationale des Migrations (OIM)

pour l’accompagnement de sa diaspora à l’enseignement supérieur. Cela rentre en droite ligne des

recommandations issues du Conseil Consultatif sur les Réformes Politiques (CCRP) et les Assises

Nationales sur les Réformes Politiques relatives à l’implication de la diaspora burkinabè dans le

processus de développement du Burkina Faso. La coopération régionale et internationale en matière

d’enseignement supérieur doit être bâtie sur une stratégie dont les composantes sont données dans le

tableau ci-dessous.

Tableau 68 : Les actions à entreprendre pour une coopération plus fructueuse Actions Acteurs impliqués Délais de

réalisation Coût de

réalisation • Soutien aux mobilités des

enseignants chercheurs d’une part et des étudiants d’autre part (voyages d’études, etc.) ;

• Création de revues scientifiques spécialisées à l’échelle régionale ;

• Renforcement de la co-

diplômation et la cotutelle de thèse entre les Institutions d’enseignement supérieur au niveau national et régional

Gouvernement Premiers responsables des IES Premiers responsables Gouvernement, Premiers responsables des IES

Court et moyen termes

Court terme Court et moyen termes.

PM PM PM

Page 202: L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU BURKINA FASO … · S3: Semestre 3 S4: ... Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. ... La situation des services chargés des problèmes sociaux

202

Actions Acteurs impliqués Délais de réalisation

Coût de réalisation

• Restructuration des laboratoires pour constituer de grosses équipes de recherche au niveau national

• Harmonisation des procédures de création, d’ouverture, d’homologation et d’accréditation des Institutions privées d’enseignement supérieur ;

• Implication de la diaspora et

particulièrement des enseignants-chercheurs Burkinabè vivant à l’étranger dans la mise en œuvre de la politique nationale d’IES

Gouvernement, Premiers responsables des IES Gouvernement, premiers responsables des IES privées, promoteurs des IES privées Gouvernement, Recteurs d’académies Gouvernement, Projet MIDA (OIM), premiers responsables des IES et surtout vice-présidents chargés de l’international

Court terme Court terme Court terme Court et moyen termes

PM PM PM

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203

CONCLUSION GENERALE

Au terme des réflexions menées par la CAR et conformément à ses objectifs poursuivis, les

résultats des travaux s’articulent autour des points suivants :

� la situation académique de chacune des universités publiques du pays, y compris les

propositions de rattrapage du retard accusé sur les dernières années ;

� les défis à relever, introduits par un bref exposé de motif sur chaque défi ;

� les actions à entreprendre, avec indication des principaux acteurs impliquées, les délais

d’exécution et les coûts estimatifs prévisibles.

Le diagnostic fait par le CAR a porté sur les points suivants :

- amélioration de la gouvernance ;

- amélioration de la qualité et des offres de formation ;

- développement des infrastructures et des équipements ;

- intégration des facilités des TIC dans les IES ;

- adaptation de la mise en œuvre de la réforme LMD à la réalité du Burkina Faso ;

- développement et valorisation de la recherche et de l’innovation dans les IES du

Burkina Faso ;

- renforcement de la coopération entre les IES du Burkina Faso et les partenaires

régionaux ou internationaux.

De ce diagnostic, il est ressorti le tableau des défis majeurs ci-dessous :

- le défi de l’hostilité de l’environnement socio-économique ;

- le défi de la modernisation de la gouvernance ;

- le défi de l’insuffisance des infrastructures et des équipements ;

- le défi de la gestion des flux d’étudiants à croissance exponentielle ;

- le défi de l’insuffisance et de la mauvaise répartition du financement face à l’ampleur

des besoins ;

- le défi de la réforme LMD ;

- le défi des technologies de l’information et de la communication ;

- le défi de l’amélioration des conditions de travail et de la revalorisation des salaires des

enseignants et des autres catégories de personnels ;

- le défi du financement des études et de l’amélioration des conditions sociales des

étudiants ;

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204

- le défi de la réorganisation de la recherche à travers la dynamisation des laboratoires et

des écoles doctorales ;

- le défi du renforcement de la coopération entre les IES du Burkina Faso et les

partenaires régionaux et internationaux ;

- le défi de l’assurance-qualité dans les institutions d’enseignement supérieur publiques

et privées.

Des questions importantes comme la politisation à outrance des IES et le souci de préserver le

caractère laïc des institutions de formation au Burkina Faso doivent être pris en compte dans ce

répertoire des défis.

Un rapport plus synthétique portant sur les mesures de normalisation du fonctionnement des

IES du Burkina Faso à très court terme car considérées comme devant être immédiatement engagées a

été transmis au Chef du Gouvernement pour examen, dans la perspective de l’achèvement du présent

rapport général.

Le CAR, pour la réalisation du rapport général, a eu recours aux points de vue de diverses

catégories de personnes ou d’institutions :

� les leaders politiques (de la majorité comme de l’opposition) ;

� les leaders d’opinions ;

� les associations des organisations de la société civile ;

� les premiers acteurs de l’enseignement supérieur (responsables administratifs,

enseignants, syndicats d’enseignants, syndicats et délégués ATOS) ;

� les associations des étudiants.

Toutes ces personnes dans leur immense majorité :

o saluent l’initiative de SEM le Premier Ministre quant à la création du CAR ;

o ont conscience de la gravité de la situation des IES publiques et en font un problème

national dont les conséquences, selon elles, pourraient être incontrôlées ;

o sont très soucieuses de l’avenir des IES, de celui de la jeunesse estudiantine et des

risques sur le développement économique et social du Burkina.

En conséquence :

� elles appellent le Gouvernement à prendre toutes les initiatives et mesures susceptibles

de renverser la tendance actuelle ;

� elles interpellent le Gouvernement sur l’urgence et la nécessité d’un engagement

politique fort, assorti de mesures concrètes, efficaces et durables ;

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205

� en contrepartie, elles souhaitent que le Gouvernement engage des pourparlers avec

l’ensemble des acteurs pour un moratoire sur une période bien définie qui ne verrait

aucune perturbation des activités académiques au Burkina Faso, condition sine qua non

de la résorption des retards accumulés ;

� elles assurent le Gouvernement de leur plein soutien et de leur collaboration par

rapport à la prise des mesures indispensables devant conforter le système

d’enseignement supérieur burkinabè.

Au regard des plans stratégiques des universités, l’estimation de l’effort financier s’élève à 1

910 milliards CFA. Cependant, il serait indiqué que les services financiers compétents du Ministère

des Finance et du MESS soient invités à peaufiner cette évaluation.

En référence aux termes de référence proposés au CAR, il a essayé d’accomplir avec l’appui

de tous, la mission qui lui était assignée, à savoir :

1)- faire des propositions de normalisation de la situation actuelle dans laquelle se trouvent

les IES du Burkina Faso,

2)- proposer des mesures pour accompagner efficacement l’option stratégique du

Gouvernement de faire du Burkina Faso un pays émergent, fondé sur un enseignement supérieur de

qualité.

Mais le CAR ne prétend pas traduire ici in extenso les points de vue exprimés par toutes les

personnes enquêtées ou rencontrées. Il n’a fait qu’en proposer une synthèse dans laquelle il espère

que la majorité des parties prenantes se reconnaîtront. et, à ce titre, appuieront les décisions qui

seraient prises par les premiers responsables de notre pays afin de normaliser durablement le

fonctionnement du système d’enseignement supérieur burkinabè et d’en accroître l’utilité sociale.

Pour terminer, les membres du CAR voudraient saluer SEM le Premier Ministre pour avoir

diligenté cette étude de haut niveau sur les IES du Burkina Faso dans l’objectif de les rendre plus

opérationnelles, plus compétitives, sur l’échiquier international. Ils voudraient le remercier pour leur

désignation à conduire cette étude. C’est le lieu aussi pour le CAR, d’adresser toute sa reconnaissance

à Monsieur le Ministre des Enseignements Secondaire et Supérieur pour les efforts engagés ayant

facilité la réalisation technique du présent rapport (soutien documentaire, rencontres, etc.).

Enfin, le CAR remercie toutes les personnes enquêtées ou rencontrées qui ont contribué à

l’enrichissement du rapport par leurs suggestions pertinentes et avisées. Il salue l’esprit constructif et

patriotique de chacun au-delà des divergences ou différences politiques, idéologiques, culturelles et

religieuses.

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206

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207

Décret n° 2005-460/PRES / PM / MESSRS / MFB du 31 août 2005

Décret N°2000-558/PRES/PM/MESSRS/MEF du 13 décembre 2000 portant érection de l’Université de Ouagadougou en établissements public de l’Etat à caractère scientifique, culturel et technique (EPSCT). Décret N°2000-559/PRES/PM/MESSRS/MEF portant approbation des statuts de l’Université de Ouagadougou Décret N°2008-442/PRES/PM/MESSRS/MEF du 15 juillet 2008 portant érection de l’Université Ouaga II en établissements public de l’Etat à caractère scientifique, culturel et technique (EPSCT). Décret N°2008-516/PRES/PM/MESSRS/MEF portant approbation des statuts de l’Université Ouaga II Décret N°2007-542/PRES/MESSRS du 6 septembre 2007 portant organisation du ministère des Enseignements secondaire supérieur et de la recherche scientifique.

Décret N°2008-645/PRES/PM/MESSRS portant organisation de l’enseignement supérieur Exercice 2008 – Titre D4 – Loi de Finances Exercice 2008 – Titre D5 – Loi de Finances Exercice 2009 – Titre D4 – Loi de Finances Exercice 2010 – Titre D4 – Loi de Finances Exercice 2010 – Titre D5 – Loi de Finances Exercice 2011 – Titre D4 – Loi de Finances Exercice 2011 – Titre D5 – Loi de Finances Exercice 2012 – Titre D4 – Loi de Finances Exercice 2012 – Titre D5 – Loi de Finances

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210

ANNEXES Liste : - la fiche d'enquête destinée aux responsables académiques (présidents, directeur des UFR) - la fiche d'enquête destinée aux enseignants - la fiche d'enquête destinée aux syndicats d'enseignants - la fiche d'enquête destinée aux associations d'étudiants - la fiche d'enquête destinée aux syndicats des ATOS - les TDR du CAR.

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PREMIER MINISTERE COMITE AD’HOC DE REFLEXION (CAR) SUR L’UNIVERSITES DU BURKINA FASO

QUESTIONNAIRE DESTINES AUX PREMIERS RESPONSABLES (PRESIDENTS, DIRECTEURS D’UFR, ECOLES ET INSTITUTS) DES UNIVERSITES PUBLIQUES DU BURKINA FASO

Identification (facultative)

(fiche à retourner au CAR pour le 28 juillet 2012.)

Nom/Prénoms : Grade : Date de recrutement à l’Université :

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1. Gouvernance générale de l’institution

A)- à l’attention des présidents d’Universités ou assimilés � Monsieur le Président, votre université vit une situation plus ou moins difficile dans la

gestion des années 2011 et 2012, quelles propositions faites-vous pour rattraper ce retard de manière à faire une rentrée 2012-2013 à partir du mois de janvier 2013? :

a)- réquisition des vacances des enseignants b)- enseignements bloqués à la manière des méthodes des missions

d’enseignement c)- appel à un nombre de missions d’enseignement régionaux avec l’accord du corps professoral et des syndicats pour vous porter secours. d)- autres mesures

Donnez le détail des dispositions ou propositions que vous préconisez. � Avez-vous un projet d’établissement, soutenu par un plan stratégique de développement

de votre institution?

� Quelles sont les 05.difficultés majeures rencontrées dans la gestion de votre institution :

a)- Au plan pédagogique et modernisation académique et institutionnelle : 1) 2) 3) 4) 5) b)- Au plan administratif 1) 2) 3) 4) 5) c)- Au plan des ressources humaines

1) 2) 3) 4) 5) d)- Au plan de la gestion financière 1) 2) 3) 4) 5)

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e)- Au plan de la gestion et du suivi du cursus des étudiants 1 2 3) 4) 5)

� L’utilisation des TICs dans l’administration et la pédagogiques Quels services de votre administration sont informatisés : a)- la gestion financière b)-la gestion des étudiants : Inscription et suivi des cursus c)-la gestion des salles de cours d)-la gestion des bibliothèques e) la gestion des examens Quel est le débit de l’Internet sur votre campus ? Quel nombre d’ordinateurs constitue votre parc d’ordinateur sur le campus ? Disposez-vous de statistiques fiables permettant de suivre les performances de votre institution sur plusieurs années ?

� Autorité, hiérarchie et dialogue social Transmettez-vous des lettres de mission aux collaborateurs que vous appelez sur les différents postes de service ? Vos ordres sont –ils exécutés comme vous le souhaitez dans le temps et dans la qualité ? Quels sont les instruments de dialogue social que vous avez mis en place sur le campus : a)- à l’attention des personnels enseignants b)- à l’attention des personnels ATOS c)- à l’attention des étudiants Avez-vous un mécanisme de règlement des conflits sur le campus ? Sinon, pouvez-vous en proposer ?

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B)- A l’attention des Directeurs d’UFR, d’Ecoles et d’Instituts

� Monsieur le Directeur, proposez au président de votre université des solutions concrètes pour rattraper le retard qu’accusent les années universitaires 2011/2012.

� Avez-vous un plan de développement de votre Etablissement (UFR/Ecole/institut)

� Quelles sont les difficultés majeures que vous rencontrez dans la gestion quotidienne de

votre Etablissement (en citez au moins 5)?

� Quels sont vos besoins en TICs pour la modernisation de votre administration et de la pédagogie dans votre établissement

� Le gouvernement du Burkina Faso a décidé de mettre en œuvre la réforme LMD depuis. Quelle est la situation de la mise en œuvre de cette réforme dans votre établissement : acquis et contraintes majeures ?

� Quelles sont vos propositions pour mieux appliquer cette réforme qui se met en place dans toutes les universités de l’espace REESAO (Réseau d’Excellence pour l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest).

� Quelles sont vos contraintes majeures dans l’organisation des examens dans votre Etablissement ?

� L’intervention des étudiants dans la définition des calendriers d’examens semble provoquer des perturbations dans certains établissements (examens souvent déprogrammés pour diverses raisons) ; est-ce le cas dans votre Etablissement ?

2. La recherche et les Ecoles doctorales

A)- A l’attention des Présidents d’Universités � Toute université rayonne au niveau international par ses activités de recherche. Quelles

sont les dispositions que vous souhaitez afin de mettre en place de véritables équipes de recherche, bâties sur la pluridisciplinarité, l’interdisciplinarité, sur la mutualisation des matérielles et humaines et sur l’ouverture régionale, voire internationale ? a)- ouverture d’une ligne de crédits dans votre budget de fonctionnement annuel destinés à la recherche b)- relecture des textes de création et fonctionnement des laboratoires et des équipes de recherche

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c)-mise en place d’un système de fonds compétitifs de recherche pluriannuels (2 à 3 ans) entre les laboratoires et les équipes de recherche

� La potentiel scientifique du Burkina Faso aujourd’hui (en termes de nombre d’enseignants) justifie-t-il la création d’écoles doctorales par université et non pas au niveau national ?

� Au regard de l’orientation internationale actuelle de la recherche, que pensez-vous de la création d’écoles doctorales thématiques qui seraient automatiquement nationales, voire régionales, à l’instar des pratiques déjà en cours dans certaines universités de notre espace?

B)- A l’attention des Directeurs d’Etablissements � Comment suivez-vous les activités de recherche en cours dans votre Etablissement ?

� Quelles sont les axes principaux de recherche dans votre Etablissements sur la base de

vos équipes de recherche existantes ?

� Quels sont les principaux obstacles de la conduite de la recherche dans votre Etablissement ?

NB : fiche à retourner au CAR pour le 28 juillet 2012.

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PREMIER MINISTERE COMITE AD’HOC DE REFLEXION (CAR) SUR L’UNIVERSITES DU BURKINA FASO

QUESTIONNAIRE DESTINE AUX ENSEIGNANTS

Identification (facultative)

(fiche à retourner au CAR pour le 28 juillet 2012.)

Nom/Prénoms : Grade : Date de recrutement à l’Université :

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Au delà de toutes nos différentes tendances politiques, syndicales, philosophiques, Ethiques ou religieuses ; au-delà de nos modestes personnes qui passent et de nos institutions qui demeurent ; nous tous, Enseignants-chercheurs (EC), sommes conscients que l’Enseignement Supérieur (ES) du Burkina Faso souffre d’une pathologie chronique insaisissable que nous avons le devoir en tant que citoyens responsables de diagnostiquer, de soigner et d’éradiquer. Pour cela : Diagnostic de la situation Première question : Selon vous EC, quels sont les 05 principaux obstacles qui entravent et qui perturbent le déroulement normal de nos années universitaires ? Classez ces défis à relever par ordre d’importance. Proposition de solutions pour une sortie de crise

Tout au long de leur histoire, les universités, les institutions d’enseignement supérieur et les organisations académiques ont été perçues non seulement comme ayant des responsabilités éducationnelles de formation et de recherche, mais également comme étant les promotrices des valeurs éthiques et morales de la société civile. Deuxième question : Vous, en tant que EC, à court terme, pour une sortie de crise, quelles mesures concrètes proposez-vous pour que nos Institutions d’Enseignement Supérieur (IES) puissent recouvrer leur dynamisme et leur cycle normal d’enseignement annuel ? Troisième question : L’Enseignement supérieur forme aujourd’hui les décideurs de demain. S’ils ont une bonne formation, cela leur permettra de guider leur nation sur les voies du développement durable, de la démocratie et de la paix dans la justice. A moyen et à long terme, en considérant les défis des IES à relever se rapportant :

� à la gouvernance institutionnelle et administrative, � à la gouvernance académique et pédagogique, � à la gouvernance économique, � au dialogue social, � et à l’éthique de l’Enseignement Supérieur,

Que proposez-vous concrètement : - pour promouvoir un enseignement supérieur de qualité au Burkina Faso ? - pour instaurer une paix durable dans nos campus ?

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PREMIER MINISTERE COMITE AD’HOC DE REFLEXION (CAR) SUR L’UNIVERSITES DU BURKINA FASO

QUESTIONNAIRE DESTINES AUX ORGANISATIONS SYNDICALES DES ENSEIGNANTS

Identification (facultative)

(fiche à retourner au CAR pour le 28 juillet 2012.)

Nom/Prénoms : Grade : Date de recrutement à l’Université :

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1. Quel jugement portez-vous sur l’enseignement supérieur burkinabè aujourd’hui

(gouvernance, activités académiques et pédagogiques…)?

2. Au regard du retard accusé par un certain nombre d’UFR des universités publiques dans le

déroulement des années universitaires 2009-2010 et 2010-2011, quelles solutions préconisez-vous ?

3. Sur une échelle de 1 à 10 pouvez-vous indiquer les aspects qui constituent des blocages dans le fonctionnement de l’université burkinabè ?

4. Les universités se sont engagées dans le système LMD. Comment appréciez-vous la mise en œuvre du système Licence-Master-Doctorat ? Les acteurs en mesurent-ils la portée et les changements que cela induit ? Les moyens sont-ils à la hauteur de la mise en œuvre d’un nouveau système académique et pédagogique ?

5. Quelles peuvent être les contributions des organisations syndicales des enseignants du supérieur au bon fonctionnement de l’université burkinabè ? Quelles sont les conditions à créer pour faire des syndicats une force de proposition et de participation pour un meilleur fonctionnement de l’université burkinabè ?

6. Seriez-vous disposé à participer à une concertation, avec les autres composantes de la communauté universitaire, en vue de mettre en place une structure de prévention et de gestion des conflits universitaires qui pourrait contribuer à atténuer la part importante des débrayages qui obèrent le calendrier universitaire ?

7. Comment jugez-vous la l’hypothèse de nommer un médiateur des universités (ombudsman) ?

8. A la suite de la crise universitaire de 2010, le gouvernement a pris un ensemble de mesures visant l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants du supérieur. Quelles en sont les insuffisances qu’il faudrait corriger ?

9. Les enseignants-chercheurs des universités publiques interviennent dans les établissements d’enseignement supérieur privé. Quelles sont à votre avis les forces et les faiblesses de l’enseignement supérieur privé ? quelles mesures doit on prendre pour en assurer l’efficacité interne et externe ?

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PREMIER MINISTERE COMITE AD’HOC DE REFLEXION (CAR) SUR L’UNIVERSITES DU BURKINA FASO

QUESTIONNAIRE DESTINE AUX ASSOCIATIONS SYNDICALES d’ETUDIANTS ET AUX ASSOCIATIONS NON SYNDICALES D’ETUDIANTS

Identification (facultative)

(fiche à retourner au CAR pour le 28 juillet 2012.)

Nom/Prénoms : UFR : Département : Niveau d’études : Date de la première inscription à l’Université :

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1. Quels sont, selon vous, les 05 principaux problèmes qui handicapent le bon fonctionnement

des universités burkinabè ? - Au plan administratif et institutionnel

1) 2) 3) 4) 5)

- Au plan académique et pédagogique 1) 2) 3) 4) 5)

- Au plan social 1) 2) 3) 4) 5)

- Au plan financier 1) 2) 3) 4) 5)

- 2. Quelles solutions proposez-vous pour les problèmes identifiés à chaque niveau de la gouvernance universitaire ?

- A court terme - A moyen terme - A long terme 3. Quelles solutions pratiques et opérationnelles proposez-vous aux plans académique et social pour un retour rapide à un calendrier universitaire régulier ou normal ? - A court terme - A moyen terme 4. Quelle place et quel rôle les syndicats et associations d’étudiants doivent-ils occuper et jouer dans la gouvernance de nos universités ?

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PREMIER MINISTERE COMITE AD’HOC DE REFLEXION (CAR) SUR L’UNIVERSITES DU BURKINA FASO

QUESTIONNAIRE DESTINE AUX ATOS ET AUX SYNDICATS DES ATOS

Identification (facultative)

(fiche à retourner au CAR pour le 28 juillet 2012.)

Nom/Prénoms : Fonction : Date de recrutement :

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Méthode de traitement des différentes questions : procéder à une hiérarchisation des problèmes par secteur de gouvernance sur une échelle de 1 à 5 ou de 1 à 10

1- La gouvernance institutionnelle et administrative

Quelle est votre appréciation de la gouvernance institutionnelle et administrative ? Etes-vous suffisamment impliqués dans la gouvernance institutionnelle et administrative ? Quels sont les problèmes que les éventuelles insuffisances vous posent ? Qu’elle est aurait pu être votre contribution ? Vos propositions et suggestions pour une meilleure gouvernance institutionnelle et administrative ?

2- La gouvernance académique

Quelle est votre appréciation globale de la gouvernance académique ? Votre appréciation de la réforme LMD. Etes-vous suffisamment impliqués dans cette réforme ? Quelle aurait pu être votre contribution ? Pensez-vous que vous êtes suffisamment outillés pour un apport significatif à cette réforme ? Vos propositions et suggestions pour une meilleure gouvernance académique.

3- La gouvernance économique

Quelle est votre appréciation globale de la gouvernance économique ? Pouvez- décrire le régime financier appliqué aux universités ? Les insuffisances de ce régime et les éventuels problèmes qui en découleraient. Etes-vous suffisamment impliqués dans la gouvernance financière ? Quelle aurait pu être votre contribution ? Vos propositions et suggestions pour une meilleure gouvernance économique.

4- Problèmes sociaux spécifiques aux ATOS (pour une amélioration de leur contribution au bon fonctionnement de nos universités)

Quels sont vos problèmes spécifiques (la question des carrières ; Les avantages sociaux ; autres aspects.) ? Vos propositions et suggestions pour un meilleur traitement de vos problèmes spécifiques.

5- Le dialogue social

Votre appréciation globale du dialogue social. Quelles sont les insuffisances à ce niveau ? Les problèmes qui en découlent. Quelle aurait pu être votre contribution ? Vos propositions et suggestions pour un meilleur dialogue social.

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Juillet 2012

PREMIER MINISTERE ---------------------- CABINET

TTEERRMMEESS DDEE RREEFFEERREENNCCEE

DDEESS TTRRAAVVAAUUXX DDUU CCOOMMIITTEE AADD HHOOCC

DDEE RREEFFLLEEXXIIOONN SSUURR

LL’’UUNNIIVVEERRSSIITTEE BBUUKKIINNAABBEE

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INTRODUCTION

L’enseignement supérieur suscite un intérêt sans précédent à l’échelle nationale, continentale

et internationale. En Allemagne, le projet de création d’universités d’élite provoque un débat

passionné. En France, les discussions continuent sur le fossé entre universités à la traîne et Grandes

Écoles mieux loties. Le débat britannique porte sur l’éducation comme bien public par opposition à la

gestion des universités selon les lois du marché. Aux États-Unis, le problème demeure celui de

l’accessibilité, de la compétition et des tarifs élevés. Ces débats sont naturels, étant donné

l’importance du savoir dans les économies. Ils reflètent également la mondialisation de

l’enseignement supérieur qui connaît notamment en Europe, une sorte de dilemme. Dans les

universités américaines, les frais de scolarité sont peut-être élevés, mais elles attirent l’élite et

semblent donner de meilleurs résultats que la plupart des universités européennes dans de nombreux

domaines.

En Afrique, on peut souligner que du CAMES ou regroupements régionaux en passant par les

conférences et les colloques, l’université africaine constitue un grand centre d’intérêt.

En Afrique de l’Ouest, notamment dans son espace francophone, la situation ressemble plus

ou moins à celle de la France, pays qui sert de référence. Mais, on observe des difficultés structurelles

d’adaptation à tous les niveaux. Au Burkina Faso, depuis quelques années, l’université peine à donner

satisfaction. Des problèmes multiples de gouvernance politique, économique, sociale ralentissent les

rendements de l’université burkinabè et interpellent tous les acteurs. Les efforts d’adaptation comme

celle de l’entrée dans le système Licence-Master-Doctorat donnent des résultats mitigés. Mais, en

Amérique, en Europe, en Afrique et partout ailleurs, l’université reste irremplaçable.

Partout, les établissements d’enseignement supérieur sont fortement encouragés, voire obligés,

à générer leurs propres ressources ou à faire recours au secteur privé pour leur financement. La

situation est paradoxale. D’un côté, les gouvernements et le public réclament un plus large accès à

l’université, une meilleure qualité d’enseignement et des coûts moindres. De l’autre, le financement

public se réduit. En conséquence, l’accès à l’enseignement supérieur pourrait être de plus en plus

limité dans certains pays. Des changements d’approche ou structurels semblent inévitables.

Cependant, la réforme de l’éducation ne se limite pas au financement. Elle consiste à présenter

un nouveau contrat social incluant tous les acteurs et pas uniquement les gouvernements, les

enseignants et les étudiants. Les termes du contrat social à la base des institutions actuelles –

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financées principalement par les Etats – changent rapidement. Les pouvoirs publics doivent répondre

rapidement à ce défi, étant donné que l’économie du savoir s’appuie largement sur l’enseignement

supérieur pour générer son capital humain. Il est important d’examiner l’enseignement supérieur dans

un contexte mondial, mais aussi régional et sous régional. Il est évident qu’un financement adéquat

est essentiel pour assurer la qualité de tout établissement d’enseignement supérieur. Mais, alors qu’on

s’est beaucoup intéressé à l’évaluation de la qualité de la recherche, la qualité de l’enseignement et

l’intégration des établissements d’enseignement supérieur à l’environnement régional ont suscité

moins d’intérêt.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Plus de cinquante ans après les indépendances politiques africaines, les systèmes éducatifs

d’Afrique noire francophone restent caractérisés par les mêmes phénomènes inquiétants : pléthore des

effectifs, déperdition scolaire, déscolarisation, échecs linguistiques et pédagogiques. A l’inadaptation

des programmes et des méthodes d’enseignement, au manque cruel de moyens matériels et financiers,

à l’absence d’outils didactiques et à la démotivation des enseignants, s’ajoute un profil de formation

académique de certains enseignants, en inadéquation avec les disciplines enseignées. Tout cela

dénote, sinon d’une agonie, du moins d’un profond malaise de nos systèmes éducatifs à bout de

souffle. Par conséquent, leur rénovation s’impose comme une urgence et une nécessité vitale pour les

Etats africains.

Le système éducatif burkinabè, comme bien d’autres en Afrique subsaharienne francophone,

n’échappe pas à ce triste constat même dans le sous secteur de l’enseignement supérieur ainsi que

l’attestent ces propos de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef de l’Exécutif burkinabè

dans son discours de politique générale du 20 octobre 2011 devant la Représentation nationale :

« Notre pays a été pendant longtemps une référence pour la qualité de l’enseignement dispensé par

les universités burkinabè. Nos professeurs d’universités figurent parmi les meilleurs sur le continent.

Depuis quelques années ce secteur est en crise au regard des nombreuses perturbations qui ont

désarticulé le système académique. Il nous faut impérativement trouver des solutions à cette situation

qui retarde le développement de notre pays».

Insistant à nouveau sur cette question clé dans son discours sur l’état de la Nation le 30 mars

2012, Son Excellence Monsieur le Premier Ministre rappelait d’abord ces mots extraits du programme

politique « Bâtir, ensemble, un Burkina émergent » du Président du Faso, Son Excellence Monsieur

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Blaise COMPAORE : « Le principal défi du Burkina Faso demeure la formation de compétences

capables d’animer et d’impulser de manière durable la gouvernance nationale et le développement ».

Il a ensuite réaffirmé la volonté de son gouvernement de mettre l’éducation au cœur de sa

politique de développement économique et social avant d’énumérer quelques actions fortes au profit

de l’enseignement supérieur :

- recrutement d’assistants et de chercheurs ;

- construction des académies de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou ;

- tenue du symposium sur le LMD ;

- ouverture du Centre Universitaire Polytechnique de Dédougou ;

- effectivité d’un mois de cours payé pendant les vacances des enseignants ;

- poursuite du dialogue afin de sauver l’année académique universitaire 2011/2012 ;

- travailler à parvenir au démarrage, dans deux ans, d’une année universitaire respectant le

calendrier académique normal ;

- sur instruction personnelle du Président du Faso, construction programmée de sept

pavillons de 2 500 places chacun au profit des Universités de Ouaga II, de Bobo et de

Koudougou.

Notre pays connaît une augmentation rapide du nombre d’étudiants passant de 51 166

étudiants en 2010 à 60 998 étudiants en 2011 soit un taux de croissance de 19,21%. A l’évidence, tous

ces engagements du gouvernement méritent d’être salués et encouragés pour une en œuvre de concert

avec les acteurs directs du monde universitaire : étudiants, enseignants, administratifs, personnels

ATOS, syndicats, partenaires sociaux, FONER, CENOU, CIOSPB, etc.

C’est dans cette perspective de gouvernance concertée que Son Excellence Monsieur le

Premier Ministre dans son allocution du 20 octobre 2011 devant l’Assemblée nationale avait fait cette

promesse : « Je mettrai en place dans les semaines à venir un comité ad’ hoc de haut niveau pour

faire le diagnostic complet de nos universités et soumettre des recommandations fortes au

gouvernement pour décision à prendre. Afin que notre système universitaire retrouve son aura

d’antan ». Fidèle à cette promesse du 20 octobre 2011, il vient de procéder à la création dudit Comité

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par Arrêté N° 2012-020/PM/SG/ du 21 juin 2012, portant création d’un comité ad hoc de réflexion

sur l’Université Burkinabè.

Ce Comité est chargé de faire au gouvernement, des propositions pertinentes, cohérentes,

réalistes et économiquement soutenables à partir d’un diagnostic complet et sans complaisance de

l’Université burkinabè. Après avoir reçu les instructions de Son Excellence Monsieur le Premier

Ministre, ce Comité devrait rapidement se mettre au travail afin de remettre sous quinzaine, au Chef

de l’Exécutif burkinabè, ses conclusions : un diagnostic des problèmes de l’Université burkinabè,

assorti d’un plan d’actions, d’une évaluation chiffrée et d’un échéancier.

Les réflexions du Comité sur l’Université Burkinabè doivent se référer aux textes

fondamentaux de politique générale de développement en lien avec le système éducatif : la SCADD,

la Loi d’Orientation de l’Education de 2007, la politique nationale en matière d’enseignement

supérieur, etc.

PROBLEMATIQUE

L’enseignement supérieur est le niveau le plus élevé du système éducatif. Il doit former des

citoyens responsables et des personnels qualifiés. La massification de l’enseignement général a

entraîné ces dernières années une explosion de la demande d’enseignement supérieur et son

éclatement. Les contraintes budgétaires accrues par les politiques de généralisation de l’éducation de

base à laquelle est accordée la priorité se conjuguent à la difficulté, pour une institution inscrite dans

une perspective de long terme comme l’Université, de répondre aux changements rapides des

exigences, plus ou moins précises, de la société et des employeurs. Les États tendent, sous cette

double contrainte, à se désengager plus au moins partiellement de l’offre d’éducation, laissant une

plus grande place aux autres acteurs de l’éducation, notamment le secteur privé.

La finalité la plus évidente de l’enseignement universitaire reste de transmettre des

connaissances et de développer des compétences de haut niveau. Traditionnellement, les finalités

assignées à l’enseignement universitaire tournent autour d’un double objectif : assurer la maîtrise de

connaissances solides et récentes dans un champ scientifique et/ou professionnel donné et développer

chez les étudiants la capacité de « penser par eux-mêmes » et de mettre ainsi en perspective critique

les savoirs enseignés. Comment réussir alors les missions de l’enseignement supérieur dans un

contexte peu favorable ?

Les Universités burkinabè, conscientes de leur rôle dans le développement humain durable du

Burkina Faso à travers la formation de cadres compétents, tentent de renforcer leur visibilité, leur

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crédibilité et leur compétitivité internationales. Elles sont en train de se fixer pour principaux crédos

l’internationalisation de leurs diplômes, l’approche qualité, la modernisation de leurs offres de

formation, de leurs structures d’enseignement et de recherche, ainsi que le haut niveau de

qualification de leurs enseignants dont les différentes promotions au CAMES viennent confirmer les

ambitions d’exigence de qualité.

Elles ont par ailleurs lancé plusieurs réformes dont celle des programmes (le système LMD,

très récent certes, est en cours d’application avec un apprentissage axé sur les compétences, des

parcours d'apprentissage flexibles, une reconnaissance des diplômes et une plus grande mobilité),

celle de la gouvernance (réflexions sur la question de l’autonomie des universités, partenariats

stratégiques, notamment avec des entreprises, assurance qualité, etc.) et celle du financement

(réflexion sur la diversification des sources de revenus, les performances des Universités, la

promotion de l'équité, l’accès et l’efficacité, sur les frais d'inscription, etc.), mais des défis de taille

restent à relever.

LES GRANDS DEFIS DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR BURKINABE

Il n’est un secret pour personne, les Universités burkinabè, à l’instar de leurs consœurs sous-

régionales, sont confrontées à plusieurs défis de taille :

- Le défi de la gouvernance : au regard des différents rapports sur la

gouvernance de nos Institutions d’Enseignement supérieur, de Recherche et de Formation

professionnelle, il ressort clairement que le problème de la gouvernance académique,

administrative, sociale et financière est la principale source des tensions et des conflits au

sein de la communauté universitaire ;

- Le défi de qualité : l’Université burkinabè est en pleine croissance du point de

vue du nombre de ses étudiants. L’un de ses défis et non des moindres est de pouvoir et de

savoir concilier accroissement des effectifs et qualité des prestations pédagogiques.

L’enseignement supérieur a connu, tout au long du XXe siècle, une évolution majeure : sa

massification. D’un enseignement de l’élite, le supérieur est devenu une formation de

masse. Trop de forces y concourent : la demande sociale d’enseignement supérieur est

puissante, compte tenu du lien de plus en plus étroit entre le niveau de formation des

jeunes et leur avenir professionnel, que ce soit en termes d’emploi ou de revenus. Les États

pratiquent également une politique volontariste d’accès élargi au supérieur, persuadés que,

dans une économie de la connaissance, plus un pays se rapproche de la « frontière

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technologique », plus l’investissement dans l’éducation supérieure est rentable en termes

de croissance. Obtenir un enseignement supérieur de qualité et le maintenir représente un

défi de taille, qui pourrait nécessiter l’établissement d’un nouveau contrat social ;

- Le défi du LMD : la récente adoption du système LMD par l’Université

burkinabè constitue aussi l’un des défis majeurs et urgents à relever. Le LMD a ses

exigences. Comment le réussir dans un contexte peu favorable, marqué par des débrayages

à répétition alors que le LMD ne s’accommode pas avec l’instabilité ?

- Le défi de la modernisation de l’Université burkinabè : comment, avec des

ressources limitées, mettre l’Université burkinabè aux normes des Institutions modernes ?

Comment intégrer dans les pratiques les Technologies de l’information et de la

communication afin de réduire un tant soit peu la fracture ou l’analphabétisme numérique

?

- Le défi de la professionnalisation : comment rendre l’Université burkinabè

plus professionnelle ? Comment concevoir et proposer des offres de formations plus

professionnalisantes, aptes à favoriser l’employabilité des jeunes diplômés burkinabè ?

Les défis sont à la fois nombreux et grands, mais c’est le passage obligé que nos Universités

devront emprunter si elles veulent remplir leurs missions régaliennes et remporter le pari de

l’excellence. Pour relever tous ces défis et grâce à l’accompagnement du Gouvernement burkinabè,

des propositions concrètes devraient être faites et mises en œuvre aussi bien sur le plan administratif

et institutionnel que sur les plans académique, infrastructurel et social.

A l’évidence, ces propositions devraient d’abord s’appuyer sur des enseignants compétents,

consciencieux et fiers de leur métier, des personnels ATOS compétents et dynamiques, des étudiants

et stagiaires responsables, soucieux de leur avenir et de leur devenir. Il faudra ensuite renforcer en

nombre et en qualité les personnels d’enseignement et d’encadrement, accroitre les infrastructures

d’accueil, être plus imaginatifs, plus stratèges et plus anticipatifs. Enfin, il faudrait avoir le courage de

revoir la gouvernance de nos Universités, dans le sens d’une gouvernance universitaire plus

participative et dans un climat social apaisé, toujours fondé sur le dialogue et la concertation

permanente.

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OBJECTIF GENERAL

Faire un diagnostic complet et sans complaisance des problèmes qui minent les

Universités burkinabè afin d’en garantir le fonctionnement normal et régulier par des propositions

concrètes, cohérentes, pertinentes, réalistes et économiquement soutenables.

OBJECTIFS SPECIFIQUES :

- Faire le diagnostic des problèmes qui minent les Universités burkinabè au niveau global et

au niveau de chaque Université sur les plans de la gouvernance administrative et

institutionnelle, académique ou pédagogique, financière et sociale ;

- Procéder à la hiérarchisation des problèmes par secteur de gouvernance et par Université

sur une échelle de 1 à 5 ou de 1 à 10 ;

- Faire une évaluation chiffrée des propositions prioritaires par Université ;

- Proposer un plan d’action stratégique pour la mise en œuvre des recommandations du

Comité ad hoc ;

- Identifier les principaux acteurs de la mise en œuvre du plan d’action au niveau externe

(au niveau gouvernemental) et interne (au sein des Universités) ;

- Proposer un Comité de suivi-évaluation de la mise en œuvre du plan d’action qui devrait

se réunir et faire le point une fois par semestre ou une fois par an ;

- Fixer un échéancier aux différents acteurs (Gouvernement, Comité ad hoc et Universités)

pour la mise en œuvre effective et le suivi-évaluation du plan d’action ;

METHODOLOGIE

La méthodologie du travail est laissée à la discrétion des membres du comité ad hoc. Elle devrait

permettre la collecte des données fiables assorties d’analyse pertinente pour l’action.

RESULTATS ATTENDUS

- Un diagnostic complet des problèmes des Universités burkinabè est disponible ;

- Les problèmes des Universités burkinabè sont classés par priorité et par secteur ;

- L’évaluation chiffrée des propositions prioritaires est disponible ;

- Un plan d’action stratégique de la mise en œuvre des propositions est disponible ;

- Les principaux acteurs de la mise en œuvre du plan d’action sont identifiés ;

- Un Comité de suivi-évaluation de la mise en œuvre du plan d’action est proposé ;

- Un échéancier est fixé pour la mise en œuvre du plan d’action ;

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PRINCIPAUX ACTEURS CONCERNES

- Les présidents et vice-présidents des Universités ;

- Les secrétaires généraux des Universités ;

- Les directeurs des UFR, Ecoles et Instituts ;

- Les directeurs des Ressources humaines ;

- Les directeurs des Etudes et de la Planification ;

- Le personnel enseignant ;

- Le personnel ATOS ;

- Les étudiants ;

- Les syndicats (enseignants, ATOS et étudiants) ;

- Les agents financiers des Universités ;

- Les partenaires des Universités (CENOU, FONER, CIOSPB, etc.).

STRATEGIES DE MISE EN ŒUVRE

- Après la rencontre de cadrage, organisation à l’interne du Comité ;

- Elaboration des outils de recueil des données (questionnaires et guides d’entretien) ;

- Administration des outils et entretiens avec les acteurs principaux et directs des

Universités ;

- Rencontres avec les acteurs principaux des Universités (Ouaga, Bobo et Koudougou) ;

- Synthèse des données après analyse et interprétation ;

- Rédaction du premier jet du rapport final du diagnostic ;

- Restitution des premiers éléments du diagnostic auprès des acteurs des Universités pour un

dernier cadrage ;

- Finalisation du rapport ;

- Remise officielle du rapport final à son Excellence.

PERSPECTIVES ET SUIVI-EVALUATION DES CONCLUSIONS DE L’ETUDE

Après instructions de son Excellence et adoption du plan d’action par le Gouvernement :

- Mise en place d’un Comité de suivi-évaluation de la mise en œuvre du plan d’action ;

- Définition d’un échéancier ;

- Mise en route du plan d’action ;

- Suivi-évaluation de la mise en œuvre du plan d’action avec des rapports semestriels.

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NB. : Le Comité de suivi-évaluation pourrait être composé :

- des membres du Comité ad’hoc ;

- de personnes compétentes et de référence issues du Premier Ministère, des Ministères des

Enseignements secondaire et supérieur, de la Recherche, des Finances, etc.

- Autres membres (comme les représentants des syndicats), en fonction des exigences de

transparence, d’efficacité et de dialogue permanent.

CONCLUSION

C’est autrement que nos Universités devraient être gérées, dans la discipline, le respect, la

vérité, la transparence et la tolérance, tout en privilégiant l’expression plurielle et même différentielle

des idées, dans un esprit constructif et responsable. Il faudrait développer des relations

professionnelles et humaines vraies et fortes avec l’ensemble des acteurs de nos Universités. Il faut

par ailleurs être plus juste, plus réaliste, plus pragmatique et au niveau des acteurs directs de la

gouvernance, être plus regardant sur le profil technique et/ou scientifique, les compétences

opérationnelles, le sens élevé de l’Etat, c’est-à-dire, l’engagement, non pas à se servir de l’Etat, mais à

servir l’Etat par le biais de l’Institution. Ceci implique une profonde déconstruction des mentalités et

des comportements.

L’objectif final étant d’accompagner efficacement l’option stratégique du Gouvernement de

faire du Burkina Faso un pays émergent disposant dans tous les corps de métiers d’une expertise à la

fois suffisante et qualifiée dans sa quête permanente d’un développement intégral, inscrit dans la

durabilité et qui tient compte des besoins fondamentaux du citoyen burkinabè. A cet effet, nos

Universités doivent s’inscrire dans l’excellence et être à la fois modernes et académiquement

crédibles, capables de proposer des formations et des thématiques de recherche sur des

problématiques stratégiques toujours actualisées. Nos Universités doivent être des Institutions

toujours plus compétitives et surtout plus aptes à offrir à notre jeunesse une formation supérieure de

plus en plus massive certes, mais toujours respectueuse des normes scientifiques de qualité et de

professionnalisme.