le valais suisse

68
1 Le Valais suisse du 20 juin au 1er juillet 2011

Upload: jean-lacroix

Post on 14-Mar-2016

235 views

Category:

Documents


1 download

DESCRIPTION

Reportage sur des vacances dans le Valais suisse

TRANSCRIPT

Page 1: Le Valais suisse

1

Le Valais suisse

du 20 juin au 1er

juillet 2011

Page 2: Le Valais suisse

2

NB– cette petite balise renvoie aux pages 55 à 68 qui donnent une information générale . Elles sont identifiées par cette épingle.

Mais sans trop développer, pour laisser la part au subjec-tif et au rêve,…

Plus de détails?

voir pages

Page 3: Le Valais suisse

3

Comment peut-on être suisse?

Oui, comment peut-on être suisse? Grande et métaphysique question, quand on est au cœur même de l’Europe et qu’on refuse

d’en faire partie… îlot continental protégé de murailles.

Relief, climat, traditions, langues, neutralité? Le mystère subsiste, à moins qu’on en trouve la

clé dans un autre secret, celui des banques, qui sait? Ou dans cette fameuse méticulosité

horlogère dont les rouages au moins ne dissimulent rien.

Ou bien est-ce cette autre méticulosité

qui pourrait tourner à la manie, à l’ob-

session peut-être, celle de la propreté,

partout, qui fait des toilettes des villa-

ges les plus reculés une salle blanche

d’hôpital, une pièce qui aurait subi l’ar-

deur forcenée d’une tornade salutaire,

destructrice du moindre microbe, du

virus le plus virulent, de la bactérie la

plus sournoise.

Mais une pièce néanmoins toujours joli-

ment décorée, carrelages et faïences

aux délicats motifs, chaudes boiseries,

douce harmonie, fragrances subtiles, …

une pièce à vivre, un refuge de bien-

être.

Le bonheur des solitaires, et de fil en

aiguille (suisses) celui des isolationnis-

tes ; ainsi se boucle le ceinturon et vive

la Suisse!!!

Page 4: Le Valais suisse

4

Un peu de contexte

On rigole, on rigole, mais on ne peut s’empêcher de s’interroger : comment expliquer la réus-

site suisse?

Car il y a une réussite suisse, une opulence visible en quelques lieux, même si la crise a fait

marquer le pas : en 2010, le PIB suisse est au 19ème rang mondial (la France est au 5ème

rang). Mais ramené au nombre d’habitant, la Suisse est au 4ème rang mondial et la France au

18ème!!!

Mais le coût de la vie est le 2ème plus élevé au monde après la Norvège d’après le très fa-

meux et très sérieux indice Big Mac.

Effectivement, on a pu constater que le coût des achats courants est environ 10 à 20% plus

cher qu’à Paris lors de notre séjour.

Plus de détails?

voir pages 55 à 57

Page 5: Le Valais suisse

5

Folklore et fédéralisme

Les villages, les communes, les cantons entretiennent un folklore de village qui est beaucoup

plus qu’un folklore : une affirmation de pouvoir local célébré avec solennité, avec tout le

poids de la représentativité et de la responsabilité.

Dénué de cette désinvolture et de l’ironie de second degré hexagonales qui expriment chez

nous pour cette sorte de célébration une arrogante condescendance en même temps qu’une

critique contre le centralisme de l’Etat et la nostalgie des anciennes identités locales.

Ainsi en Valais, nous avons assisté aux préparatifs du défilé de la Fête-Dieu dans la capitale,

la ville de Sion, et à sa célébration le 23 juin dans la ville de Savièse sur les hauteurs de

Sion, dans toute sa diversité et

une belle cohésion entre groupe-

ments communaux.

Pas seulement du folklore donc, car

c’est aussi cette sorte de cérémo-

nie qui accompagne les élections

locales dans les communes de cer-

tains cantons.

A Sion, le monsieur en civil, avec le

soutien d’un ou deux militaires, fait

répéter ses troupes (tous bénévo-

les civils) et s’assure avec sévérité

de la bonne tenue, du synchronis-

me, des cadences, des alignements.

Plus de détails?

voir pages 58 et 59

Page 6: Le Valais suisse

6

Le folklore, a

ffirmation de l’iden

tité du pou-

voir local

Encore un petit suisse, sa-

veur chocolat ou café, qui

n’a pas retrouvé son costu-

me de sapeur… Pourtant, sa

petite amie le contemple

d’un œil admiratif.

Là c’était un beau mili-

taire des années 50

peut-être, maintenant

très très bien sanglé

dans son uniforme et

dont le casque rappelle

celui de guerriers voi-

sins des guerres an-

ciennes, dont il ne

semble manifestement

pas avoir souffert

dans sa chair.

Page 7: Le Valais suisse

7

Le folklore, a

ffirmation de l’iden

tité du pou-

voir local

Ici ceux qu’on appelle chez nous les « gardes

suisses » (800 d’entre eux seront massacrés au

Palais des Tuileries le 10 août 1792 à Paris),

sont appelés en Suisse la « garde papale», rap-

pel des mercenaires que l’Helvétie envoyait ici

et là en Europe dans le passé, et qui se perpé-

tue aujourd ‘hui avec l’envoi de militaires suis-

ses comme casques bleus onusiens.

Répétition à Sion

La candeur gracieuse et

spontanée d’une fillette

tout embellie de sa robe

blanche décorée des

fleurs des montagnes.

Page 8: Le Valais suisse

8

Le folklore, affirmation de l’identité lt du

Le canton du Valais, et particulièrement

le versant nord de la vallée du Rhône

bien exposé au soleil, est un grand pro-

ducteur de vins de qualité. Je bois dès la

veille de mon anniversaire à ma jeunesse

lointaine. Ce superbe « fendant »

fruité s’apparente à du Sylvaner. Probablement le même qui a

patiemment contribué à enluminer la trogne de ce vieux mili-

taire coiffé d’un casque emprunté à plus grosse tête que lui.

Ci-contre un jeune suisse plein

de santé, mollet cambré, souri-

re heureux et rubicond, défile

hardiment devant les jeunes

filles qui n’ont d’yeux que pour

d’autres.

Plus bas encore , le lent défilé à

la manière de nos légionnaires

mêlant, main gauche à la han-

che, jeunes garçons fiers de

leur uniforme et vieux sa-

peurs au rictus voltairien.

Plus de détails?

voir pages 60 et 61

Page 9: Le Valais suisse

9

Le folklore, a

ffirmation de l’iden

tité du pou-

voir local

Parfaits ali-

gnements,

enfants cou-

ronnés, la

tête étoilée ou ceinte d’or et tout de blanc vêtus, séduisants cha-

peaux sombres de dames au profil mutin, le col fleuri des fleurs de

l’été, et le brigadier chef, certainement un gradé, enluminé de grelots

et de plumes arc en ciel en pana-

che (mais quel poids sur sa pau-

vre tête qui vacille!!).

Page 10: Le Valais suisse

10

Les Alpes suisses

La Suisse c’est aussi les Alpes centrales, qui irriguent

toute l’Europe.

Nous avons pu savourer en majesté la splendeur de l’été en

montagne sur trois sites : Zermatt, Saas-Fee et Riade-

ralp, tous dans le canton du Valais, dont l’axe est-ouest

est grossièrement donné par la vallée du Rhône, le mê-

me fleuve qui alimente le lac de Genève et le traverse

pour déboucher en France..

Chacun des deux premiers se situe au fond d’une vallée

au sud du Rhône, le 3ème sur l’abrupt versant nord .

Zermatt et bien d’autres villes suisses se réclament de

la protection de l’environnement. L’illustration est donnée par la manière d’accéder à Zer-

matt ; on y parvient en laissant la voiture dans un village plus bas (Täsch) d’où l’on va à Zer-

matt dans un train navette en 20mn. Ici la gare de Täsch, moderne, rectiligne et pimpante.

Plus de détails?

voir pages 65 à 68

Page 11: Le Valais suisse

11

Zermatt

La ville encaissée entre les belles

montagnes est d’abord faite pour les

touristes du monde entier, inévita-

bles japonais inclus.

On n’y cir-

cule qu’à

pied, à vélo,

en calèche

tiré par

des chevaux, ou bien en

petites voitures électri-

ques, parallélépipèdes

vitrés sans attrait qui

ne se différencient que

par leur usage (navettes

hôtelières, taxis, véhi-

cules loués,…) et les pla-

cards publicitaires dont

elles sont bardées.

Leurs batteries se char-

gent dans les parkings

aménagés à cet effet.

Page 12: Le Valais suisse

12

Zermatt

Ville trop

touristi-

que qu’il

faut quit-

ter rapi-

dement

pour

aborder

les pentes

de toutes

parts et

admirer le

mont ma-

gique qu’est le Cervin 4478m (Matterhorn en allemand).

Hélas ce jour-là, en bon exhibitionniste, il avait choisi d’en-

lever le bas … mais pas le haut.

Frustrations!!! Il nous sera heureusement donné de le contempler dans son intégrité depuis

le site de Riederalp (voir p 17).

Première désagréable sensation en abordant trop hâtivement les fortes pentes à pied : mon

souffle est court. Rien de grave, seulement un manque d’ac-

coutumance à l’altitude. Ou bien seraient-ce les prémisses

des signes de

la première

vieillesse?

Alors que

Marlène grim-

pe (presque)

comme un

chamois.

?

Page 13: Le Valais suisse

13

Sas Fee

Une vallée plus loin, nous

sommes montés à Saas Fee,

autre village de montagne,

surplombé par un glacier mas-

sif, bien organi-

sé pour le tou-

risme, mais ce-

pendant moins

envahi, plus pai-

sible, plus au-

thentique aussi

avec ses rac-

cards de par-

tout.

Plus de détails sur les

raccards?

voir pages 62 à 64

Page 14: Le Valais suisse

14

Sas Fee

De là, nous avons pris un téléphérique

(l’Alpin Express) pour monter jusqu’à Fels-

kinn. Puis, depuis ce terminus en plateau,

ce qui s’appelle là le métro alpin : dans la

montagne a été percé un tunnel à 45°

qu’emprunte une sorte de funiculaire trac-

té par

de ro-

bustes

câbles.

Pour

débou-

cher

enfin à 3500 m sur l’éblouissement des neiges éternelles

et un cirque de 13 sommets à pus de 4000m.

Le glacier de Fee domine la ville. A droite, le puissant et

impressionnant (en tout cas pour ma pomme) téléphéri-

que .

Puis le tunnel du « métro alpin » conduit à une platefor-

me au milieu de la neige, sur laquelle est installé le plus

haut restaurant panoramique tournant du monde.

Page 15: Le Valais suisse

15

Sas Fee

Le sommet le plus proche vers lequel des

skieurs d’été se dirigent est l’Allalin (4027m).

Même pas froid, Marlène

est en short.

Et un caniche de luxe

vient délicatement poser

ses coussinets sur la

neige immaculée.

Tant qu’il ne laisse der-

rière lui que l’empreinte

de ses papattes…, mais souve-

nons-nous, c’est un caniche suis-

se, féru d’écologie canine.

Vers l’est, on aper-

çoit de nombreux

autres sommets qui dessi-

nent de magnifiques profils

bleutés en arrière plan.

Page 16: Le Valais suisse

16

Sas Fee

Après la muette contemplation des pics gigantesques (pourtant des nains comparés à l’Eve-

rest : moitié moins hauts) , on visite tout à côté du restaurant le Pavillon des Glaces, grotte

de 5000 m3 creusée dans la glace où sont données des informations pédagogiques et expo-

sées quelques œuvres d’art, d’anciens équipements d’al-

pinistes, et jusqu’à une sculpture à l’effigie de Mickey

venu se ni-

cher là!!

Mais nous ne

sommes plus

sous les

rayons du

soleil et la

polaire est

nécessaire.

Marlène ne

s’est pas

rapetissée

mais est pri-

se en vue

plongeante.

Page 17: Le Valais suisse

17

Riederalp

Franchissons la vallée du Rhône, pour atteindre le

versant nord, et nous hisser hardiment jusqu’à Riede-

ralp.

Pour parvenir à une station de télécabine, nous avons

étourdiment suivi un 4x4 d’indigènes ; mal nous en a

pris, c’était un chemin de traverse : nous avons gravi

des pentes si raides, franchi des lacets si pointus que

nous n’avions qu’une hâte, retrouver l’horizontale.

La télécabine bien plongeante rassurait par sa moder-

nité.

Puis nous avons pris le télésiège.

Page 18: Le Valais suisse

18

Riederalp est un joli village en balcon (replat), en contrebas du plus étendu des grands

glaciers d’Europe, celui d’Aletsch. Le ciel était limpide, ce que des passionnés de vol à voile

et de parapente avaient mis a profit, décrivant des arabesques paresseuses au gré des cou-

rants et des vents.

C’est cette

clarté des som-

mets qui nous a

permis d’aper-

cevoir enfin le

Cervin, de l’autre côté de la vallée, lointain mais dans sa

totale et orgueilleuse splendeur, survolé, dans une

contraction de perspective, par un planeur ou bien un pa-

rapente.

Riederalp

Page 19: Le Valais suisse

19

Riederalp

Somptueux

et puissant

glacier en-

caissé dans

son lit si-

nueux en

auge, gron-

dant dans

ses profon-

deurs de

torrents

dévalant de

toutes

parts.

Nous avons longé son versant sud en montant vers

une autre station de télécabine (Moosfluh), sans ce-

pendant apercevoir le pic de la « jeune fille « (le

JungFrau) qui aurait nécessité que nous montions

plus haut encore.

Notre replat se

parait ici et là

de rhododendrons

en fleurs.

Des paysages

sereins de la

montagnes d’été

qui apaiseraient

les esprits les

plus torturés.

Page 20: Le Valais suisse

20

Riederalp

Au-dessus du village, un lord

anglais a fait construire au

19ème siècle un superbe

manoir de style victorien, et

s’y était tant attaché qu’il

avait fait monter à dos d’âne

(ou d’homme?) un piano à

queue!!

C’est la

Villa Cas-

sel, main-

tenant

lieu réputé

d’excellen-

tes exposi-

tions.

Panorama

d’une beauté remarquable.

D’où l’on voit même le Cervin.

Dans le passé, les habitants du site vivaient

une majeure partie de l’année en isolement

complet, sauvages des montagnes, papous des

autres suisses. Les suisses n’ont plus leurs

papous des glaciers, mais les papous de Pa-

pouasie subsistent.

Page 21: Le Valais suisse

21

Val d’Hérens

Plus tôt pendant le séjour, nous avons parcouru le Val d’Hérens

directement au sud de Sion.

Il existe là un village aux chalets, maisons, raccards presque

tous de bois, joliment décorés, qui est probablement l’un des

plus beaux du Valais. C’est Evolène avec ses toits de lauze, ses

parcelles fleuries délimitées

par des palissades de bois où

même l’afflux touristi-

que ne nuit pas au

charme de la rue cen-

trale. On y trouve en-

core une boulangerie

qui fait de savoureuses

boules de pain à la bel-

le croûte brune et

dont la mie souple sem-

ble ne jamais rassir,

comme avant.

Plus de détails?

voir pages 62 à 64

Page 22: Le Valais suisse

22

Val d’Hérens

Sans prétention, mais

avec un soin minutieux

de la présentation, une

façade de raccard

présente d’anciens ou-

tils agricoles. Une au-

tre maison se pare

avec une précision déli-

cate de motifs floraux em-

pruntés à la flore alpine.

En remontant

encore la vallée,

il existe un petit

lac qui, au terme

de 200m de dé-

nivelé depuis un

hameau appelé

les Gouilles (non,

ma langue de

fourchera pas…)

est une petit pa-

radis de cou-

leurs, c’est le

Lac Bleu.

Le bien

nommé,

d’où les

vallées

enchan-

tent la

vue.

Page 23: Le Valais suisse

23

Val d’Hérens

Les petites et robustes vaches de cette région, robe presque noire et cornes courtes et

enlevées, sont réputées pour leur tempérament belliqueux, certains disent même caracté-

riel. Des combats réputés sont or-

ganisés là, d’où sort la Reine d’Hé-

rens, championne du Val, orgueil de

son propriétaire.

Prenant à midi notre casse-croûte

sur une route pentue, nous avons

été surpris d’entendre une volée

de sonnailles puis de voir dévaler

en trombe, dans la poussière sou-

levée, un troupeau autour de nous,

(immobiles et pas fiers), qui avait

allègrement emporté une barrière

électrique, et derrière lequel courait un vieux

paysan buriné. Joueuses, ou exprimant leur ata-

visme, deux d’entre elles s’affrontaient ensuite

mufle contre mufle dans le vallon au-dessous.

Filmé mais pas eu le temps de prendre une pho-

to.

La route qui sinue dans la vallée traverse sur

son parcours une curiosité géologique, appelée

les Pyramides d’Euseigne (le lieu dit), crête cal-

caire étroite de « colonnes coiffées » issues

d’érosion de moraines anciennes. Au pied des-

quelles paissent des chèvres primesautières, œil

aigu et paupière lourde, ruminant avec philoso-

phie dans leur barbiche blanche.

Page 24: Le Valais suisse

24

Voilà situé Evo-

lène, et ci-

contre à droite

la crête d’un

monstrueux di-

nosaure de cal-

caire.

A gauche, dans

un autre village,

un groupe de

sculpture de

bois animé par une fontaine, représente l’’af-

frontement de deux vaches d’Hérens.

Val d’Hérens

Page 25: Le Valais suisse

25

Cry d’Er

Au-dessus de Crans-Montana où

était notre studio, on accède en

télécabine à un plateau, d’où nous

avons fait une petite randonnée

un peu fraîche, pour atteindre par un sentier en balcon

une autre station par laquelle nous sommes descendus :

superbes panoramas.

Notre sentier franchissait par-

fois non sans effort des frac-

tures verticales (diaclases) appe-

lées à

s’ef-

fondrer un jour ou l’autre

vers la vallée, entrouvrant

des crevasses mystérieu-

ses et profondes,

Page 26: Le Valais suisse

26

Cry d’Er

Un adepte du VTT monte à pied, solide mollet et vélo

plié porté sur le

dos, pour des

descentes de

vertige et de

folie. D’autres

descendeurs uti-

lisent cette sor-

te de grosse

trottinette de

montagne qui ne

me dit rien qui

vaille non plus.

Nous avons ren-

contrés là nos

premières mar-

mottes, suisses

(mais sans ac-

cent) repérables à l’avance par leur sifflement bref et puissant quand approchent les intrus

(nous).

Une vieille mar-

motte frileuse

(voir les poils

blancs) se ré-

chauffe sur une

terrasse ro-

cheuse parfai-

tement horizon-

tale, à peine dé-

rangée par no-

tre présence à

30 mètres.

Page 27: Le Valais suisse

27

Cry d’Er

Cry d’Er au-dessus de Crans-

Montana.

Page 28: Le Valais suisse

28

Cry d’Er

Avant de redescendre, nous avons gravi une

partie d’un chemin rocheux qui se dirigeait

vers un haut col ; là, une dame âgée, seule et

s’aidant d’une béquille, montait à son rythme

patient. Nous l’avons laissée filer sur son che-

min d’effort et d’habitude avec sa lente effi-

cacité, au milieu d’autres marmottes.

Saisis-

sants

paysages

de plus en

plus miné-

raux, où

se nichent

des bou-

quets sau-

vages.

Page 29: Le Valais suisse

29

Cry d’Er

Au retour à la station de télécabine, notre atten-

tion est attirée par des voix à flanc de montagne,

que l’on croyait être celles d’alpinistes en escalade.

Deux dames descendues on ne sait pourquoi ni

comment sur une corniche très abrupte, se trou-

vaient bloquées,

incapables de re-

monter ni de des-

cendre. Elles

avaient hélé en

anglais une dame

en bas, qui avait

alerté à son tour

le chef de station.

Celui-ci avait fait

appel au secours

par hélicoptère

pour les sortir de ce

mauvais pas, depuis

Sion à 30 km. Très coûteux sauvetage, nous a-t-on

dit, dont les dames anglaises se souviendraient

longtemps si leur assurance faisait défaut.

Mécontentes aussi que je les prenne en photo,

comme un sordide voyeur.

Alors que nous avions embarqué en cabine, et que

l’ombre commençait à envahir la paroi, l’hélicoptè-

re est arrivé avec sa nacelle et a entrepris le sau-

vetage en point fixe contre la paroi, dans le cla-

quement de ses pales

Page 30: Le Valais suisse

30

Val d’Anniviers

Un autre jour, peu avant notre re-

tour, nous a conduit vers de très

beaux villages dans le val d’Anniviers,

notamment dans l’un des plus hauts

villages habités d’Europe, Chandolin,

(1936m) d’où les vallées abimes sem-

blent sans fond. Pauvre de moi dans

la montée en lacets sans fin, aigus et

pentus.

Page 31: Le Valais suisse

31

Val d’Anniviers

Puis le très joli village de Grimentz où nous

avons essuyé une épaisse averse de monta-

gne . Magnifiques raccards (depuis 1550) et chalets anciens et modernes, balcons fleuris de

partout. Jusqu’aux bouches d’incendie qui sont décorées et embellies.

Page 32: Le Valais suisse

32

Val d’Anniviers

Même les cimetières rap-

pellent, avec ces croix protégées d’un sorte

de toit en V renversé, celui des chalets. Ici

une niche pour les oiseaux prend la forme de

raccard, là des cariatides sous une jardiniè-

re ont la tête de

daims de la mon-

tagne ou de cha-

mois.

Ces animaux sau-

vages, les daims de la montagne, ne sont pas un mythe : nous en

avons croisé un.

Alors que nous redescendions vers la vallée, au détour d’un virage,

un de ces animaux légers a atterri en un bond sur la route depuis la

haute pente de la montagne à notre gauche, quelques mètres de-

vant la voiture, puis s’est enfui immédiatement en dévalant la pen-

te à droite, presque comme un fantôme dans la brume de pluie (pas

de photo hélas). Quelques secondes d’un spectacle rare et surpre-

nant.

Page 33: Le Valais suisse

33

Val d’Anniviers

Plus bas, un autre très agréable village, plus important (St Luc peut-être), se caractérise

par une tour carrée imposante

en son centre, au côté d’une

église coquette et des chalets

dont certains sont aux couleurs

du Portugal (rouge et vert) :

une immigration portu-

gaise conséquente a

investi certains villages, ou

des quartiers des villes

plus importantes ; là, un

magasin vendait toutes

sortes d’objets votifs ty-

piquement portugais. Dans

une boutique de Crans-

Montana, on a aussi eu l’oc-

casion de discuter en fran-

çais avec une employée

portugaise émigrée.

Page 34: Le Valais suisse

34

Barrage de la

Grande Dixence

Et maintenant, allez, un peu de technique :

la Suisse, pays de glaciers, se prévaut d’énormes travaux qui tirent parti des rivières, des

torrents et des lacs , et dont les suisses peuvent être fiers..

C’est le cas du fameux barrage de la Grande Dixence (2365m), barrage le plus important

dans la technique dite du « barrage-poids » : son épaisseur est croissante du haut vers le bas

pour retenir la masse d’eau dont la pression augmente de haut en bas.

Certains disent même qu’il s’agit là « du plus gigantesque ouvrage de génie civil que le peuple

suisse ait jamais entrepris ». D’une hauteur de 284m, il détient aujourd’hui le record du mon-

de (mais la Chine se réveille). Il a nécessité un peu moins de 6 millions de m3 de béton ; la

mise en eau date de 1966, et les travaux de construction ont démarré en 1954.

Page 35: Le Valais suisse

35

Barrage de la

Grande Dixence

Une centaine de km de galeries d’adduction ont été percées à travers la montagne, depuis le

Cervin même ; certaines des amenées d’eau sont à un niveau plus bas que le barrage lui-même

si bien qu’il faut la remonter avec d’énormes pompes vers le lac de retenue (ainsi depuis le val

d’Hérens).

Au total, cette centrale hydro-électrique produit

1,6 MWh (la consommation de 400 000 ménages

suisses, en Afrique beaucoup plus), avec la sou-

plesse bien connue de ce type d’énergie, qui s’a-

dapte parfaitement au besoin et à ses variations.

A côté de la forme en barrage-poids comme la

Grande Dixence, d’autres barrages ont une forme

courbe dont la concavité est tournée vers le lac de

retenue, ou d’autres profils encore (digue,…).

Page 36: Le Valais suisse

36

Barrage de la

Grande Dixence

Une autre vue en coupe

de ce considérable ouvra-

ge, comparé à la hauteur

de la Tour Eiffel.

Une chapelle construite

pendant les travaux, veil-

le au pied du monstre.

Grande peur à la vue du

vieux téléphérique qui

permet aisé-

ment d’attein-

dre la crête,

vertige quand

tu nous tiens ;

pas confiance,,

surtout quand,

il stoppe sans

prévenir à 20m

de la station

haute pendant

quelques secondes, suspendu

à son bout de ficelle, pour

prendre sa vi-

tesse d’accosta-

ge.

Et voici la vue

après avoir gravi

la montagne au-

dessus du bar-

rage.

Page 37: Le Valais suisse

37

Barrage de la

Grande Dixence

Une arrivée

d’eau artificiel-

le percée à

flanc de falai-

se.

De là-haut,

nous avons en-

trepris une

randonnée au-

dessus du lac,

appelée « le

sentier des

bouquetins »,

dont nous n’avons fait

qu’une petite partie, jus-

qu’à un cirque de rocailles

d’où des marmottes sif-

flaient de partout. Encore

trop bas pour voir des

bouquetins.

Mais là, impos-

sible même de

les apercevoir!!

Si timides...

Partout, la flo-

re de monta-

gne, petites

fleurs de tou-

tes sortes et massifs de rhododendrons.

Page 38: Le Valais suisse

38

Barrage de la

Grande Dixence

Et la vaillante randonneuse grimpe les

sentiers pentus. Pendant que je prends

une pause (ou que je prends la pose…, bof!!!)

avec mon long short qui de loin fait jupette.

Page 39: Le Valais suisse

39

Barrage de la

Grande Dixence

Au retour de notre

randonnée, visite

avec une guide des

entrailles du mons-

tre, pas plus de 6°C,

32km de galeries,

2222 marches, à

peine 12l/sec de

fuite d’eau (ce qui

est, rassurons-nous,

le signe d’une très

bonne étanchéité du barrage).

Un peu gelés au bout de l’heure de visite!!

Impressionnantes galeries, escaliers de géant, les passages sont émaillés d’informations pé-

dagogiques amusantes : « importer 1kg d’agneau de Nlle-Zélande nécessite autant d’é-nergie que la production de 80kg de haricots suisses » ou bien « vous consommez autant d’énergie pour aller skier une journée que pour repasser 4500 chemises».

Enfin un vieux film sur le chantier de construction, réalisé par qui, je vous le donne en mil-

le? Le plus célèbre des ci-

néastes suisses : Jean Luc

Godard en personne. Peut-

être la meilleure de ses œu-

vres.

Page 40: Le Valais suisse

40

Sierre et Sion

Le long de la vallée du Rhône, Sion, la capitale et Sierre au milieu de

ses vignobles, au cœur du Valais, dont les 13 communes sont repré-

sentées par au-

tant d’étoiles sur

son drapeau.

Crans-Montana,

notre site d’hé-

bergement, quel-

ques crans (ha ha

ha!!) et quarante

lacets au-dessus.

Page 41: Le Valais suisse

41

Sierre et Sion

Sur l’axe de la vallée du Rhône, Sion, capitale du Valais au riche passé historique et Sierre sa

voisine à 17 km à l’est, nichée au milieu du florissant vignoble valaisan, possèdent des at-

traits différents.

Sierre, l’une des plus anciennes cités suisses,

possède une vieille ville bien agréable.

De la vallée,

on aperçoit

deux pitons

qui campent

rudement au

pied des

massifs,

points d’ob-

servation

d’où rien n’é-

chappait au

regard.

Au sommet de l’un d’eux, une vielle église, la basi-

lique Notre-Dame de Valère (12ème, 13ème, puis

16ème et 17ème siècles) vraie forteresse à elle

seule, avec ses

ogives, et dont le

sol monte par pa-

liers successifs

jusqu’au chœur.

Page 42: Le Valais suisse

42

Sierre et Sion

Comme une étape de pause avant d’abor-

der la montée, une chapelle, celle de

« Tous les Saints ».

Entre les deux hautes collines, des vignes

dont les rangs sinuent régulièrement au

gré de la pente et du relief.

Puis on monte le long d’un chemin raide et

assez physique, fait de pierres souvent

polies par les pas, le long d’un précipice

qui se creuse progressive-

ment au-dessus des vi-

gnes ; heureusement, une

solide main courante de

fer me rassure. Après

avoir franchi une porte

d’enceinte crénelée, on

parvient enfin aux ruines

imposantes du château

Tourbillon (13ème siècle,

puis reconstruit au 15ème,

détruit dans un incendie en

1788) , qui fut à la fin la

résidence d’été des évê-

ques.

Page 43: Le Valais suisse

43

Sierre et Sion

Hé oui! Rude montée!! Marlè-

ne franchit enfin le mur d’en-

ceinte crénelé.

On domine maintenant le piton

de Valère et sa

basilique. Pour enfin parvenir à l’entrée du

château lui-même.

Ouf!!!

Peu à voir, un

vieux donjon,

et un terrain

en terrasse

où volette un

beau papillon,

et d’où nous

apercevons le

manège d’avions qui

atterrissent et dé-

collent de la piste

de la vallée de Sion.

Par-dessus les vi-

gnes.

Page 44: Le Valais suisse

44

Sierre et Sion

Sierre vieille ville : belles rues enluminées d’oriflammes, su-

perbes ferronneries des balcons, des gouttières, des fontai-

nes et des lampadaires..

Bien sûr, on retrouve les

marques habituelles des

rues commerçantes,

mais cette partie de la

ville possède un charme

si particulier, avec ses

ruelles, ses porches, ses

rues en pente, ses faça-

des fleuries prenant

parfois des airs d’Italie,

que l’on s’y sent bien.

Page 45: Le Valais suisse

45

Sierre et Sion

Mariage heureux d’architectures diverses (quand on est

suffisamment paresseux pour ne pas rechercher les

origines,… mais quoi de plus agréable que l’impression

reçue?) Clochetons en cascade, ruelles incurvées aux

chaudes cou-

leurs, arcades

sombres et lé-

gères.

Page 46: Le Valais suisse

46

Sierre et Sion

Ce ne sont pas des per-

sonnes qui regardent la

rue depuis ces balcons

en arcade mais des

pots de fleurs adroite-

ment disposés. Certaines fa-

çades et frontons de lourdes

portes expriment encore la

richesse passée, encore bien

présente.

Et sur une entré d’adminis-

tration, cette manière spéci-

fique d’exprimer l’interdic-

tion de fumer : « Espace sans

fumée » avec une langueur

expressive, vague, savoureuse

et bien plaisante. On enten-

drait presque l’accent...

Page 47: Le Valais suisse

47

Sierre et Sion

Juste un subtil plaisir de flâner, de savourer doucement le moment, avec le regard qui s’élè-

ve sans effort vers les monts au loin.

Page 48: Le Valais suisse

48

Sierre et Sion

Sierre, l’une des cités les plus ensoleillées de Suisse, recèle moins de lieux pittoresques

sauf en son centre, où se tient un marché de quelques stands peu digne de ce nom. Il s’y ma-

rie l’architecture ancienne ou son imitation avec des graffitis bien policés que ne gâchent pas

des tags sauvages.

Un vaste espace permet de laisser courir le regard

vers les hauts coteaux calcaires où les denses vigno-

bles se blottissent au pied des monts bleus.

A quelques kilomètres,

cette croûte calcaire,

épanchement des plisse-

ments anciens, a formé un

lac souterrain de 300 m

de long, à St Léonard, en

pleins vignobles. Bien sûr le plus grand lac souterrain d’Eu-

rope. Il se visite depuis 1949 en bateau mû à la rame, sur

une eau limpide où vivent de gran- des carpes aveugles, in-

troduites par l’homme, et dont les variations de population

détectent celles de la pollution.

Page 49: Le Valais suisse

49

Sierre et Sion

A côté de l’originalité géologique véritable,

c’est d’abord un lieu touristique majeur de la

vallée.

Son entrée se situe au milieu des vignobles,

que marque un pressoir décoratif.

La perspective vers l’ouest avec le clocher

pointu sur le profil des pitons de Sierre et

les crêtes

montagneu-

ses est au-

trement plus

authentique.

Le relief où sont exploités les vignobles est

très marqué ; impossible, sauf dans le fond de

la vallée, de cultiver avec des machines. Tout

se fait donc à la main ; nous avons ainsi vu des

vignerons plein s d’énergie épamprer la vi-

gne à la fau- cille.

Les condi- tions pour obtenir des récoltes

de qualité sont en général réunies : il a fait jusqu’à 37°C dans la vallée pendant notre séjour

(fin juin), il y pleut deux fois moins que dans le reste de la Suisse et l’ensoleillement est im-

portant été comme hiver.

Page 50: Le Valais suisse

50

Crans—Montana

Notre hébergement était

dans la station réputée

(l’hiver) de Crans-Montana

(ne jamais prononcer le ‘s’ de

Crans), entre 1500 et 1700m

d’altitude, d’où la vue sur les

Alpes au sud est magnifique.

Riche station qui préparait la

saison quand nous y étions.

Page 51: Le Valais suisse

51

Crans—Montana

A l’arrière de notre immeuble, le chemin des écureuils, où ces

petits animaux vifs

comme l’éclair accou-

raient vers nous jus-

qu’à 1m, puis s’en-

fuyaient en jouant,

ou en mangeant ce

qui leur tombait sous

les griffes.

La région est équipée de « bisses », canaux d’eau

courante

creusés

depuis la

nuit des

temps

souvent

dans le

rocher,

destinés

à irriguer

la vallée

du Valais, assez sèche, depuis la montagne. A la ma-

nière des levadas de Madère, mais plus pentus. Bien

sûr, de belles randonnées suivent le tracé des bis-

ses, renseignées par des panneaux assez bien faits.

Les plans de randonnées sont moins prolixes, assez

peu clairs et payants.

Page 52: Le Valais suisse

52

Crans—Montana

Le centre de la ville, étiré sur 2 km, est agrémenté, non

loin d’un golf, de statues amusantes et Marlène s’en don-

ne à

cœur

joie,

chevau-

chant

un élan

hilare!!

Page 53: Le Valais suisse

53

Crans—Montana

Parfois un arc-en-ciel parfait s’épanouit sur

la vallée.

Et

puis des

fleurs, des

fraises sau-

vages, des

lacs et la

reine des

grenouilles,

fière de son

diadème

doré (probablement un

conte suisse dont nous n’a-

vons pas pris

le temps de

connaître le

sens).

Page 54: Le Valais suisse

54

Crans—Montana

Notre im-

meuble au

bout d ‘un

chemin en

pente,

quelques

bâtiments

de location

du centre,

et des pics

enneigés. Non

loin au-

dessous, les

vignobles, que

nous avons

traversés au

plus court,

hardiment,

guidés un jour

par le GPS, au

risque de nous retrouver coincés dans un passage étroit,

après avoir gravi d’extrêmes pentes, inquiets de retrou-

ver la route principale...

Page 55: Le Valais suisse

55

La prospérité suisse

L’efficacité de l’é-conomie repose sur de bonnes in-frastructures,

une main d'œuvre bien formée et flexible, une ouverture économique importante aux capitaux et aux personnes. Le principe économique des autorités suisses est de concep-tion libérale et non interventionniste, ce qui se traduit par une défense du libre-échange, l'absence rela-tive de secteurs subven-tionnés — à l'exception notable de l'agriculture et des transports — et une politique régionale pru-dente.

Enfin, aux côtés des multinationales comme Nestlé, Novartis,… et des grandes banques (dont certaines sont af-fectées par la crise comme UBS), le tissu des PME de moins de 500 salariés est remar-quable (l’exemple alle-mand et la culture saxo-ne sont proches). On a cependant pu constater dans les su-pérettes que les pro-duits de consommation courante sont majori-tairement produits en Suisse. Protectionnisme??

Page 56: Le Valais suisse

56

Le multilinguisme : pour une population d’environ 8 millions d’habitants, 4 langues officielles coexistent, l’allemand (64%), le français (20%), l’italien (7%) et le roman-

che (à peine 1%), langue de racine latine. Chaque ré-gion parle deux langues officielles (par exemple le français et l’allemand pour le seul canton du Valais)

Le multilinguisme

Page 57: Le Valais suisse

57

Le modèle de démocratie directe : - une véritable autonomie règne dans chacune des 2600 communes qui tranchent en 1ère instance, le canton n’in-tervenant qu’en appel

- les 23 cantons sont dotés d’un gouvernement, d’un parlement, de tribunaux, avec de grandes disparités provenant de l’histoire dont ils sont issus depuis le 13ème siècle - enfin le niveau confédéral est constitué de deux chambres pour le législatif, et du Conseil fédéral pour l’exécutif (le gouvernement) ; c’est à ce niveau que sont gérés l’armée, les douanes, la politique ex-térieure et monétaire, et de plus en plus l’environnement, les trans-

ports, les as-surances so-ciales. Mais sur-tout, outre les lois is-sues du par-lement, les suisses sont appelés à vo-ter plusieurs fois par an à plusieurs ni-

veaux de « votation » (fédéral, cantonal), pour proposer directe-ment des lois (droit d’initiative populaire), ou pour s’opposer à des lois (droit à référendum) sur toutes sortes de sujets. C’est l’exercice de démocratie populaire directe parmi les plus élaborés au monde.

La démocratie directe

Page 58: Le Valais suisse

58

L’histoire suisse, en-tre invasions par l’ouest d’une part (burgondes de Bourgo-

gne, carolingiens, savoyards, ré-volution française puis Napoléon 1er), invasions par l’est avec Ju-les César bien avant et par le nord-est d’autre part (avec les alémaniques) a conduit à la construction patiente de ce pays de passage. Défendu par un relief impres-sionnant, jaloux de son indépen-dance, la Suisse a joué à partir de 1915, de sa neutralité parfois bienveillante, quelquefois coupa-ble, de son sens de la confiden-tialité et du secret, de l’ingénio-sité et de l’opiniâtreté de ses artisans, chercheurs, ingé-nieurs,.... Ainsi, de petits États s’associent au Moyen Âge, (de 1291 à 1332), pour former la Confédération des III cantons, la première étape de formation de la Confédération

suisse. Puis la Confédération des VIII cantons se constitue par des al-liances successives sur la période de 1332 à 1481. La Confédération des XIII can-tons va se construire progressi-vement et acquérir son indépen-dance en 1648. Découpée et réorganisée en République helvétique durant son occupation par la France révolutionnaire, la Suis-se obtient en 1803 de Bonaparte un statut fédéral. La Suisse passe à vingt-deux can-tons avant de regagner son indé-pendance en 1815. Elle se déchire ensuite dans une guerre civile et religieuse d'où émerge un nouvel État fédé-ral en 1848.

Histoire et folklore

Page 59: Le Valais suisse

59

L’histoire suisse, longue, compliquée, très diverse, se célèbre dans ces cérémonies dont l’héritage religieux, protestant et ca-

tholique pour l’essentiel, reste bien présent. Mais cette dimension, là comme ailleurs devient prétexte à des célébrations plus laïques où se côtoient le su-ranné, le compassé, avec parfois des personnages pittoresques, mais aussi une gravité souriante, une simplicité de bon aloi, un plaisir de partage, un esprit de solidarité, une cohésion qui s’expriment dans la netteté presque germanique des uniformes, des cos-tumes, dans les cadences du défilé, et surtout dans l’importance des foules rassemblées depuis tous les villages voisins, et manifestement heureuses de se retrouver. Autant de petites régions animées par cette sorte de véritable foi civile mais aussi civique.

Histoire et folklore

Page 60: Le Valais suisse

60

Vignobles et agriculture

La Suisse compte en 2010 un peu plus de 60 000 exploitations agricoles, qui occupent

170 000 personnes , essentielle-ment de la main-d'œuvre familia-le. Mais l’’activité agricole et les terres arables fertiles ne ces-sent de reculer. Les soucis d’environnement et d’écologie commencent à prendre de l'importance. Les contrôles très stricts sont l'un des princi-paux facteurs bénéficiant à l'image de l'agriculture suisse, qui mise sur la qualité de ses pro-duits, auprès de la population. Ainsi par exemple depuis 2004, il est demandé aux agriculteurs de prendre des mesures pour limiter l'impact de leurs activités sur la faune et la flore . Les OGM sont encore à l'heure actuelle un sujet de débat et la recherche dans ce domaine

(groupe Syngenta, issu de la branche agroalimentaire de Novartis), est en pointe au ni-veau mondial. Les Suisses sont les premiers consommateurs au monde de pro-duits issus du commerce équita-ble. L'entreprise suisse Nestlé, dont le siège se trouve à Vevey, est également le leader mondial de l'industrie agroalimentaire, alors que la Suisse ne dispose que de très peu de ressources agricoles.

Page 61: Le Valais suisse

61

Vignobles et agriculture

Pour le canton du Valais :

les grandes cultures (céréales, maïs, colza, betterave, tabac) se concentrent essentiel-lement dans le Bas-Valais et dans certaines zones de montagne (pour le seigle notamment). On cultive aussi des plantes aromati-ques et médicinales.

Les cultures maraîchères (abricots qui se vendent le long des routes, pommes et poires) sont renommées.

La culture de la vigne reste importante. Le Valais est le plus grand canton viticole de Suisse avec 5 000 hecta-res de vignes (4,5% de la surface viticole du bordelais ), Le vignoble valaisan, produit vins blancs et rouges, avec 40 cépages différents, certains d'excellente valeur, très anciens et plus ou moins exclusifs de la région.

L’exposition parfaite du pié-mont nord, la durée d’ensoleille-ment et les températures éle-vées en été (on a connu pendant 2 jours jusqu’à 37°C!!!) et en au-

tomne expliquent ce succès.

La culture sur des pentes abruptes qui interdisent la méca-nisation est méticuleuse et pas-sionnée.

Remarquable qualité des vins, surprenante dans ce pays de montagnes!!!

L’élevage, est une source de revenu non négligeable pour l’éco-nomie agricole du canton. Le cheptel valaisan est composé de bovins, dont la fameuse race d’Hérens, typique de la région. La plupart des têtes sont élevées pour la production laitière ou la viande. On y élève également des chèvres et des moutonsdont le rôle dans la conservation du paysage est bien démontré.

L’exploitation forestière est présente en Valais, mais occupe toutefois une place restreinte dans l’économie du canton de par sa morphologie et son climat.

Page 62: Le Valais suisse

62

Conservation du patrimoine

Caractéristique nationale déclinée dans les régions

les plus reculées, la célébra-tion des valeurs du passé se manifeste aussi par la maniè-re de décorer les maisons an-ciennes, les chalets les plus ré-cents, d’exposer les outils agrico-les ancestraux, par la façon réus-sie de restaurer les bâtiments anciens dans un cadre réglemen-taire extrêmement strict

(exemple : les raccards). Le raccard est une petite cons-truction en bois qui servait de grenier ou de remise, portée par des piliers .

Page 63: Le Valais suisse

63

Conservation du patrimoine

Ainsi isolées du sol par un espace libre sous le plancher, les récoltes stockées se trouvaient pro-tégées de l’humidité mais aussi des ron-geurs grâce à la pierre plate et circulai-re sur la-quelle re-posait le raccard au som-met du pilier. Les cha-lets les

plus récents, construits dans le style tradition-

nel, se parent de sculptures où la chaude couleur du bois s’allie avec succès aux trouvailles du menuisier.

Page 64: Le Valais suisse

64

Conservation du patrimoine

Récent ou ancien, saugre-nu, pompeux, chargé d’his-toire, avec des tonalités qui vont du roux au som-bre presque noir, doté de balcons plus ou moins im-portants, d’avancées de toit qui permettent de

protéger l’accès de la neige l’hiver, luxueux ou mo-destes, ostenta-toire ou discret, exhibant parfois

pour les moins récents de manière très ordonnée les outils du passé, chaque cha-let possède sa propre per-sonnalité.

Page 65: Le Valais suisse

65

Le château d’eau de l’Europe

Les Alpes mythiques Née pour l’essentiel de la collision des plaques eura-siennes et africaines, tou-

jours en progression, colossal mou-vement qui s’étale sur environ 100 millions d'années (période qui a donc connu les dinosaures), la chaîne des Alpes et ses zones de plissement sont le fruit de cet affrontement titanesque . La Suisse est située sur une zo-ne tectonique relativement calme, même si la ville de Bâle a été détrui-te le 18 octobre 1356 par un séisme, le plus important événement sismi-que dans l’ histoire de l'Europe cen-trale. Les régions les plus actives sont le fossé rhénan (région baloise) et le Valais. Trois grandes ré-gions géologiques caractérisent le pays, qui définissent aussi son identité géographique : Le Jura (suisse) Le plateau Les Alpes suisses Les Alpes suisses occupent la partie méridionale de la Suisse. Elles ont

été formées par la poussée de la plaque africaine, qui a aussi en-gendré la formation du Jura, dans le nord-est et celle du plateau entre les deux massifs. En termes de su-perficie, les Alpes représentent en-viron 60 % du pays, le plateau 30 % et le Jura 10 %. Le relief accidenté des massifs du Jura et des Alpes explique leur fai-ble peuplement, à l'exception de certaines vallées comme le Valais. L'essentiel de la population vit sur le plateau où l'on retrouve les prin-cipales villes du pays comme Genè-ve, Zurich et Berne. Les Alpes suisses ne sont qu'une pe-tite partie de la grande chaîne des Alpes mais elles couvrent environ 60 % du territoire national. Elles

comptent une cinquantaine de sommets de plus de 4 000 m tels la pointe Du-four (point culmi-nant du pays

avec 4 634 mètres), la Jungfrau ou le Cervin (connu pour sa forme pyra-midale et son pic en bec).

Page 66: Le Valais suisse

66

Le château d’eau de l’Europe

Le col du Saint-Gothard est un point d’importance considé-rable au centre des

Alpes suisses, d’abord d’un point de vue géographique puisqu’il est un point de passage élevé entre Alpes d’est et d’ouest, entre Alpes du nord et du sud, et donc assez naturellement à

l’origine même de la réunion des premiers cantons au 13ème siè-cle. L'hydrologie de la Suisse est marquée par la présence de cinq bassins fluviaux, de nombreux lacs et des glaciers parmi les plus grands d'Europe. Le climat a un rôle prépondé-rant sur l'hydrologie en donnant des précipitations, pluviales et neigeuses, mais aussi avec l'en-soleillement qui commande l'évaporation des eaux de sur-face.

La Suisse est située sur les bassins versants de cinq fleu-ves européens : le Rhin et le Rhône qui prennent leur sour-ce en Suisse au massif du Saint-Gothard ainsi que le Danube, le Pô et l'Adige. Pour ces trois derniers, ce sont des affluents et non les cours principaux qui prennent leur

source en Suisse.

Page 67: Le Valais suisse

67

Le château d’eau de l’Europe

Les différents cours d'eau de Suisse partent vers les quatre coins de l'Europe, ainsi les eaux

du Rhin rejoignent la mer du Nord, celles du Rhône la Méditerranée, celles du Pô et de l'Adige la mer Adriatique et celles de l'Inn la mer Noire. De plus, ces cours d'eau acquièrent en Suisse un débit très important relativement à la surface du bas-

sin versant. Le Rhin sort de Suis-se à Bâle, son bassin versant en amont de cette ville ne représen-te que 20 % de sa superficie to-tale, mais le fleuve y a déjà ac-quis près de la moitié de son dé-bit. Ainsi, on parle parfois de la région du Gothard et plus géné-ralement de la Suisse comme du « château d'eau de l'Europe ». Sur le cours de toutes ces riviè-res se trouvent de nom-breux lacs, la Suisse en comp-

te 15 d'une superficie supérieure à 10 km2. Parmi ceux-ci, les lacs Léman, de Constance, de Lugano et Majeur sont des lacs internationaux. Le plus grand lac est le lac Léman, mais le plus grand lac entièrement situé en Suisse est le lac de Neuchâtel. La plupart des lacs naturels suis-ses ont une origine glaciaire. Ils ont été creusés par un glacier ,

puis leur recul a libéré l'espace aujourd'hui occupé par l'eau d'une ou plusieurs rivières, qui s'y est accumulée

Page 68: Le Valais suisse

68

Le château d’eau de l’Europe

Si ces lacs sont natu-rels, ils sont cependant pour la plupart régulés, leur niveau étant

contrôlé en aval. Il existe aussi de nombreux lacs artificiels à voca-tion hydroélectrique. La plupart d'entre eux sont situés en zone montagneuse (lac de la Grand Dixence, lac de Mauvoisin, etc.), même si quelques-uns se situent sur le plateau comme celui de la Gruyère. Les Alpes suisses abritent de nombreux glaciers. Au début du XXIe siècle, il en reste environ 2 000 qui sont principalement situés dans les Alpes valaisan-nes (Mont Rose, Dent Blanche, etc), les Alpes bernoi-ses (Finsteraarhorn, Jungfrau, Aletschhorn, etc), les Alpes de la Suisse centrale et les Alpes rhé-tiques (Chaîne de la Bernina, Val Bregaglia). Le plus grand nombre de glaciers se trouve dans des secteurs d'exposition nord-ouest, nord, nord-est ; orientés au nord ils

sont plus protégés du rayonne-ment solaire. Cependant, depuis 1850 et la fin

du petit âge glaciai-re, Le glacier d’A-letsch

les glaciers

reculent sur l'ensemble de la pla-nète. Ce phénomène s’observe aussi en Suisse. Ainsi « les ré-serves glaciaires ont littérale-ment fondu », passant de 90 milliards de m3 en 1901 à 75 milliards de m3 en 1980 puis 45 milliards en 2003. Le Rhône se jetant dans le lac Léman