le synode des blachernes (fin 1094). etude prosopographique.pdf
TRANSCRIPT
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 1/73
Revue des études byzantines
Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographiquePaul Gautier
Résumé
REB 29 (1971)Francep. 213-284.
P. Gautier, Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique. — Le procès-verbal du synode mixte présidé par l'empereur Alexis Ier pour mettre fin à la querelle soulevée par Léon de Chalcédoine au sujet des images comporte
une longue liste de présence. Après les juges sont nommés 48 membres du sénat, 24 métropolites et archevêques, 8
archontes ecclésiastiques, 15 higoumènes. Une notice définit la carrière connue de chacun des participants. En
conclusion, la date de cette assemblée est fixée tout à la fin de l'année 1094, en rapport avec la date d'une attaque des
Coumans qui prend place dans la première moitié de 1095.
Citer ce document Cite this document :
Gautier Paul. Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique. In: Revue des études byzantines, tome 29,
1971. pp. 213-284.
doi : 10.3406/rebyz.1971.1445
http://www.persee.fr/doc/rebyz_0766-5598_1971_num_29_1_1445
Document généré le 19/10/2015
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 2/73
LE SYNODE DES
BLACHERNES
(fin 1094)
ÉTUDE PROSOPOGRAPHIQUE
Paul GAUTIER
La première
conséquence
de
l'invasion
de
l'Epire
par Robert
Guiscard
en 1081 fut d'assécher
les
réserves
du trésor impérial
que
les prodigalités
de Nicéphore
Botaniate
avaient déjà sérieusement écornées1. Faute
du
numéraire indispensable
pour recruter
de nouveaux soldats et surtout des
mercenaires, le
basileus
Alexis Comnène
qui
avait établi en octobre
son
quartier
général à Diavolis,
au
sud d'Achrida, écrivit à sa mère Anne
Dalassène
et
à son
frère le
sébastocrator
Isaac, chargés en
son
absence
du
gouvernement, de lui envoyer de toute
urgence
de l'argent sans trop regarder
aux
moyens
de
se
le
procurer2.
On
s'y
employa
sans
délai.
La
famille
impéria le et une partie
de l'aristocratie
payèrent d'exemple en envoyant quelques
bijoux
d'or
et
d'argent à l'atelier
de la
monnaie,
mais la somme
qu'on
en
retira
se
révéla
nettement insuffisante et l'on se résolut
à
séculariser les
trésors des églises
en
s 'appuyant
notamment,
pour légitimer une
mesure
aussi exceptionnelle, sur une novelle (VII, 8,
ou
XV, 2) de Justinien3. Anne
Comnène, dans son souci de défendre
la
mémoire
de
son
père, prétend
qu'on
n'aliéna
qu'une
« faible quantité d'objets sacrés, d'ailleurs inutilisés
1.
Cf. Alexiade
: Leib
II,
p. 9.
Il
faut cependant
se garder
de
prendre
à
la lettre les
affirmations d'Anne Comnène qui
est autant apologiste qu'historienne.
Le trésor
n'était
pas aussi vide qu'elle le
prétend, puisque
son
père put
verser dès son
avènement 360 000
pièces d'or à Henri IV
d'Allemagne
(Alexiade : Leib
I,
p. 34) ; ce sont les expéditions de
1081 et
1082
contre Robert
Guiscard,
désastreuses pour les
Byzantins,
qui contribuèrent
le
plus à ruiner
l'Etat.
2. Cf. Alexiade : Leib II, p. 9-10.
3.
Cf. Alexiade
: Leib
II,
p.
10
;
V. Grumel, Les
documents
athonites
concernant
l'affaire
de
Léon de Chalcédoine,
Miscellanea Giovanni Mercati, III
= Studi e
Testi
123),
Cité
du Vatican 1946, p. 130, n.
7.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 3/73
214
P. GAUTIER
et
mis au rebut
depuis longtemps4
».
Mais des prélats contemporains des
événements
attestent
au contraire que
l'aliénation connut une
ampleur
considérable
et ne fut même pas exempte
de
brimades (flagellations,
incarcérations)
contre
les
récalcitrants5,
et
Alexis
Comnène
le
reconnaît
lui-
même
dans
son
chrysobulle d'août
10826.
Le
sébastocrator
prit sur lui d'informer le synode et le
clergé, réunis
sur
son ordre à
Sainte-Sophie, de la mesure
à
laquelle le gouvernement
se
voyait
acculé.
Si
la majorité de
son auditoire
et notamment le patriarche
Eustrate
Garidas
se rallièrent à
ses
arguments, il
y
eut des
opposants
:
au
premier
rang
d'entre eux, le
métropolite
de Chalcédoine Léon
qui s'en
prit d'abord au
patriarche
Eustrate,
la
créature des Comnènes, qu'il
ne
reconnaissait
pas et qu'il accusait d'avoir employé des biens sacrés
à
des
usages
profanes,
et
qui
ne cessera
pas de
protester
contre
le
pillage
des
églises, spécialement contre
l'enlèvement
des plaques d'argent
de
la fameuse
porte
des Chalcoprateia7. La démission
ou
plutôt le renvoi
du
patriarche
Eustrate (juillet 1084)
ne
désarma
pas
le contestataire
qui
refusa de
concélébrer avec
le nouveau patriarche Nicolas
Grammatikos,
et la
querelle se
ralluma, plus violente,
quand
le
basileus entreprit en
1086
ou
1087,
malgré
ses serments
antérieurs,
de se
procurer de
l'argent
par
les
mêmes moyens
pour subvenir aux
dépenses
de sa campagne contre les
Petchénègues8.
Léon
de Chalcédoine, soutenu par une
forte
faction et
certainement
par
les
Doucas,
reprit
sa
campagne
d'opposition,
proclamant
illicite
et
impie
toute
transformation de
choses saintes qui
ne
se
fait pas en d'autres
choses
saintes. On crut
briser
ce trublion en le
déposant9,
mais le prélat n'en
4.
Cf.
Alexiade
: Leib
II,
p. 11 et 45-48.
5.
Voir par exemple les protestations de Jean d'Antioche (P. Gautier, Diatribes de
Jean l'Oxite contre Alexis
Comnène, REB
28,
1970, p. 30-33) et celles de Léon de
Chalcédoine dans
sa lettre au
même
basileus
; cf.
V. Grumel, loc. cit. (n.
3), p.
125.
6.
Cf.
V. Grumel, L'affaire
de Léon de
Chalcédoine. Le chrysobulle d'Alexis
Ier
sur les objets sacrés, EB
2,
1944, p.
127.
7.
Cf.
Alexiade
:
Leib
II,
p. 11-12,
et
surtout
Grumel,
Regestes,
n°
935
;
Id.,
L'affaire
de Léon de
Chalcédoine. Le
décret ou «
semeioma
»
d'Alexis Ier Comnène
(1086), EO
39,
1941/2, p. 333-334.
8.
Cf. Alexiade :
Leib
II,
p.
12,
et
Dölger,
Regesten, n°
1130.
Sur
l'apparent
parjure
d'Alexis Comnène
voir
les réflexions
et
explications de V. Grumel, loc. cit., EB 2, 1944,
p. 130-133, et EO 39, 1941/2, p.
339.
P.
Stephanou,
Le
procès
de Léon de Chalcédoine,
OCP
9,
1943, p. 26-27, situe cette nouvelle
mesure
de
sécularisation
dans la seconde
moitié de
1087 au lieu
de 1086, date qui nous paraît aussi plus vraisemblable. Voir notre
note 15.
9. En février-mars 1086
selon
Grumel, Regestes,
n°
941,
mais cette date
nous paraît
douteuse.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 4/73
LE SYNODE
DES BLACHERNES
(FIN 1094) 215
continua
pas
moins à tenir tête
aux
autorités et
il
fallut se
résoudre,
plusieurs années plus
tard,
à
l'exiler
à
Sozopolis
du
Pont ou Mésemvria10.
Cette sécularisation
des biens
sacrés
(principalement
des vases
et
des
icônes)
déclencha
une
petite
querelle
des
images dont
Nicétas Choniate
a
conservé
le
souvenir, d'ailleurs
déformé, dans son
Thesaurus fidei ortho-
doxae11, mais sur laquelle
nous sommes
mieux renseignés par un
recueil de
lettres publiées
au
début
du
siècle et minutieusement
analysées
par le
P.
Grumel12. Dans
l'une
d'elles,
la
troisième de
ce
dossier, le
prélat
justifia
par
des arguments dogmatiques
son opposition
irréductible
à toute
sécularisation des objets
sacrés.
Ce
factum
adressé à son neveu
et
partisan
Nicolas
Adrianoupolitès (voir
p.
216,
n. 2) tomba
dans
le public et
causa
une
vive émotion. Isaac
Comnène,
qui
se piquait de théologie, s'employa
à
le
réfuter
en
constituant
une
petite
somme d'autorités
patristiques
et
synodales, mais celle-ci
n'eut
sans doute pas le
retentissement escompté,
car le
basileus
jugea
nécessaire
de
réunir une grande assemblée
pour
liquider cette querelle. Elle
fut
convoquée dans le grand triclinos des
Blachernes qui, détruit par
un incendie en
1070, venait
d'être
entièrement restauré13.
Le
P.
Grumel a,
non
d'ailleurs sans hésitation, daté
ce
synode
du
second
semestre de 1092 (Regestes,
n°
967),
mais
cette
date est suspecte. C'est
d'ailleurs toute la chronologie des événements postérieurs au semeioma de
janvier
1086
qui
mériterait
un réexamen14
:
nous
constatons
par
exemple
que Léon de Chalcédoine, censé déposé en février/mars 1086 (Regestes,
n° 941),
était encore évêque lors
de la
campagne organisée contre les
Petchénègues
en
l'été 1087. Durant
la
déroute des
Byzantins
« le
proèdre
de Chalcédoine
Léon, revêtu
de son
costume episcopal »
(τον της Χαλκηδόνος πρόεδρον Λέοντα... την
ίερατικήν στολήν
ήμφιεσμένον),
donna son cheval à son
ami
le sébaste Georges
Paléo-
10 . Cf.
Alexiade : Leib
II,
p.
13
et 102 (Sozopolis
du
Pont) et Nicétas : G. Tafel,
Supplementa
Historicte
Ecclesiasticae
Graecorum
saec.
XI
et
XII,
Tübingen
Programm
1832,
p.
7 (Mésemvria). Vers 1089,
selon
Grumel,
Regestes, n° 955 ; date également peu
sûre.
Voir
aussi H.-G. Beck, Kirche und theologische Literatur
im
byzantinischen Reich,
Munich 1959, p. 339-340 et 611-612.
11 .
Ouvrage
cité
à
la note précédente.
12 .
Article cité à la note 3 (p. 116-132). La
position
doctrinale de
Léon
a été étudiée
par P.
Stephanou, La doctrine de
Léon
de Chalcédoine et de ses adversaires sur les images,
OCP 12, 1946,
p.
177-199.
13 .
Cf. R.
Janin, Constantinople
byzantine*,
Paris 1964,
p.
125.
14 .
La
chronologie
générale
de ces événements a été établie
par P. Stephanou,
Le
procès
de Léon de Chalcédoine, OCP
9, 1943,
p. 5-64.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 5/73
216 P.
GAUTIER
logue15. Mais notre propos immédiat est moins ambitieux : il
se
limitera à une
étude
prosopographique de
la liste
de
présence que
nous
éditons ci-après, d'où
nous excluons les
dignitaires
qui ont
fait ailleurs
l'objet
d'une
recherche
similaire,
et
à
un
nouvel
examen
de
la
date
de
ce
synode.
Το
σημείωμα τδ γεγονός επί
τή προβάση
ενώσει
της
συνόδου και
αυτού
του
άπο
Χαλκηδόνος
Λέοντος
και
εύσεβεί άποφάσει
περί
της
προσκυνήσεως των
αγίων εΙκόνων
παρά
του κρατίστου
και αγίου
ήμων βασιλέως κυρ Αλεξίου
τοϋ
Κομνηνού
του
και έπ'εύσεβεία
Θεοΰ χάριτι
διαλάμψαντος1
Γραφή
προς
τον
Άδριανουπολίτην2
Νικόλαον
πεμφ&εΐσα
παρά του
χρηματίσαντος μητροπολίτου Χαλκηδόνος Λέοντος, προς τοις
άλλοις
παρ'
οσοις3
έγένετο,
έ'φθασεν
έλ&εΐν
και προς τον κραταιόν και άγιον
ημών
βασιλέα
και άναγνωσ&εΐσα4
εύρέθ-η
έχουσα
περί
της των άγιων
εικόνων
προσκυνήσεως
πολλά
έναντιούμενα ταΐς των αγίων πατέρων διδασκαλίαις
καί, αμφιβολίας
δια ταύτα έμπεσούσης,
ή
γαληνότης αύτου,
μή
άνεχομένη
τους
ευρίσκοντας
αυτήν καί άναγινώσκοντας σκανδαλίζεσ&αι καί
του
15.
Cf. Atexiade Leib II, p. 101-102. Les réflexions d'Anne Comnène à propos de
cet
épisode
laisseraient
croire
qu'il
s'agit
d'un
miracle
ou d'une
vision,
mais
il
n'en
reste
pas moins
qu'elle
écrit que Léon
était
encore métropolite de
Chalcédoine.
Si la
nouvelle
aliénation des
trésors
des églises eut
lieu
non au début de 1086 pour parer à
l'invasion
petchénègue imminente, mais durant la seconde moitié de 1087, après le
désastre
byzantin de Dristra (Alexiade : Leib II, p.
93-105),
il est possible que Léon ait été déposé
seulement à la fin de
1087
ou même
en
1088.
1. Ce semeioma d'Alexis Comnène est
conservé dans
le Coislin. = C) 36
(XIVe
siècle),
f.
307-311v,
et
le Sinaïticus = S) 1117 (XIVe siècle),
f.
231V-232V
(recension brève,
sans
la
liste de
présence). Il
fut
édité d'abord
par
B. De
Montfaucon,
Bibliotheca
Cois-
liniana
olim Segueriana,
Paris 1715,
p.
103-110 (sur la base du Coislin. 36),
puis
reproduit
dans Mansi
20, 1103-1114,
et
PG
127,
972B-984Ö.
2.
Les
arguments
développés
par
N.
Oikonomidès
(REB
18,
1960,
p. 66-67)
pour
rayer
ce
Nicolas
de la
liste
épiscopale
d'Andrinople
se
trouvent
à
ce
jour
renforcés
par
deux autres qui sont décisifs. La présente
leçon
Adrianoupolitès est
bien
celle
des
deux
manuscrits collationnés,
ce qui
confirme
l'exactitude du lemme isolé figurant dans le
Vindob. hist. gr. 70,
f.
90 (cf.
REB 18, p.
78).
D'autre
part, nous avons maintenant la
certitude que les suscriptions des
lettres
échangées entre Nicolas et Léon de Chalcédoine
ont été mal
lues
par
A.
Lavriotès (EA 20, 1900, p. 413-414) ; dans les papiers laissés par
Mgr Petit qui a corrigé
sur
le
manuscrit aujourd'hui
perdu
(Lavra
139) le texte imprimé
de Lavriotès on les trouve ainsi libellées, f. 35 : Νικολάου του
Άδριανουπολιτοϋ
Λέοντι.
τφ
άπο
Χαλκηδόνος
; f. 36 : Λέοντος... Νικολάφ
τφ
Άδριανουπολίτη.
3. Simple faute d'itacisme dans
S qui
a
lu
όσης.
4. S écrit
par
inadvertance άναγνωσθείς.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 6/73
LE
SYNODE DES BLACHERNES
(FIN 1094) 217
εύ&έος
έκτρέπεσ&αι, εύδόκησεν άθροϊσθήναι
την συγκλητικήν βουλήν,
την
άρχιερατικήν
αγιότητα και την των μοναχών όμήγυριν, παρεΐναι δε
και τόν της
γραφής
αίτιον5 και
οΰτω
πασαν
άμφιβολίαν λυθ-ήναι.
Κατά
γοΰν
ταύτα
άθροϊσ&έντων
άπα
μεν
της
συγκλήτου
βουλής,
του πρωτοσεβάστου και
μεγάλου
δομεστίκου <κΰρ> Άνδριάνου6,
του
σεβαστού
και πρωτοστράτορος κυρ Μιχαήλ του Δούκα,
του σεβαστού και
μεγάλου
δουκός
κυρ 'Ιωάννου του Δούκα,
του
σεβαστού
κυρ Γεωργίου του Παλαιολόγου,
του
σεβαστού
κυρ 'Ιωάννου του
Ταρωνίτου,
τοϋ
σεβαστού και λογοθ-έτου
κυρ
Μιχαήλ7,
του
σεβαστού
κυρ
Κωνσταντίνου
του
Μανιακή,
Μαρίνου σεβαστού
του
Νεαπολίτου,
Κωνσταντίνου
σεβαστού
του
Ούμπέρτου,
Μανουήλ πρωτονωβελλισίμου
και
επί του
κανικλείου
του Φιλοκάλου,
Μιχαήλ < πρώτο >νωβελλισίμου μυστικού και έπαρχου,
'Ανδρόνικου
πρωτονωβελλισίμου
και λογοθ-έτου
του δρόμου του
Σκληρού,
Ίσαακίου
πρωτονωβελλισίμου του
Κοντοστεφάνου,
Στεφάνου πρωτονωβελλισίμου του
αύταδέλφου
αύτοΰ,
Γεωργίου
πρωτονωβελλισίμου του Παλαιολόγου,
Βάρδα νωβελλισίμου
του
Ίκανάτου,
Μιχαήλ νωβελλισίμου
του Διαβατηνοΰ8,
'Ιωάννου
πρωτοκουροπαλάτου
και
επί
τών
δεήσεων
τοϋ
Ταρωνίτου,
Μιχαήλ πρωτοκουροπαλάτου
του
Βαρέος,
Κωνσταντίνου πρωτοκουροπαλάτου του Κατακάλων,
Νικολάου πρωτοπροέδρου τής συγκλήτου και
μεγάλου
δρουγγαρίου
της
βίγλας
του Μερμεντόλου,
'Ρωμανού κουροπαλάτου του υίου του Παλαιολόγου,
'Ιωάννου κουροπαλάτου του
Συναδηνοΰ,
Κωνσταντίνου κουροπαλάτου και
μεγάλου έταιρειάρχου
του Άντιόχου,
5.
C'est-à-dire
Léon
de
Chalcédoine
:
la
lettre
en question,
qui
est
la
3e
publiée
par
Alexandre
de Lavra
(EA
20, 1900, p. 414-416, 445-447, 455-456), a été
analysée par
V.
Grumel, Les documents
athonites
concernant
l'affaire de Léon de Chalcédoine,
Miscellanea
Giovanni
Mercati, III,
Cité
du
Vatican 1946,
p. 122-123.
6. Le prénom Adrianos manque
dans
C ; le mot kyr
absent dans CS
a été
suppléé.
On remarquera que kyr
est réservé
au
basileus
(lemme), aux patriarches Nicolas
et
Syméon
(plus
bas),
aux sept premiers
sébastes
qui sont tous, sauf
peut-être Constantin
Maniakès,
parents du
basileus, et
que les deux
sébastes d'origine
étrangère en sont
privés.
7.
S
abandonne
la
liste après Michel et ajoute :
Μιχαήλ] δεινός καΐ δεινός και δεινός ·
άπό
τοϋ
μοναχικού...
8. Le copiste a écrit Dabatènos, forme apparemment moins correcte que Diabatènos.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 7/73
218
P. GAUTIER
του
κουροπαλάτου Ευθυμίου
καΐ κριτου,
Μιχαήλ κουροπαλάτου
του Σκληρού,
Κωνσταντίνου κουροπαλάτου
του
Ίασίτου,
Κωνσταντίνου
κουροπαλάτου
του
Χοιροσφάκτου,
Τατικίου πρωτοπροέδρου και
μεγάλου
πριμικηρίου των Ισω
βεστιαριτών,
< > του υίοΰ του Ταρχανιώτου9,
Θεοδώρου
πρωτοπροέδρου
και υπάτου
των
φιλοσόφων
του Σμυρναίου,
Γεωργίου πρωτοπροέδρου του Μαγγάνη,
Γεωργίου πρωτοπροέδρου του
Βασιλάκη,
Κωνσταντίνου πρωτοπροέδρου
του Ωπου,
Νικήτα
πρωτοπροέδρου του Κασταμονίτου,
'Ιωάννου προέδρου και γραμματικού,
Βασιλείου
προέδρου
του
Μαύρου,
Μιχαήλ προέδρου και κριτου του ιπποδρόμου του Αύτωρειανου,
Γρηγορίου προέδρου του Άριστηνοΰ,
Γεωργίου προέδρου του Πυρρού,
Μιχαήλ προέδρου και πριμικηρίου
τών έ'ξω
βεστιαριτών
του Άντιόχου,
Ευσταθίου
προέδρου και
χαρτουλαρίου του σταύλου του Καμύτζη,
Βασιλείου
ραίκτωρος και παπίου τών Βλαχερνών,
'Ιωάννου ραίκτωρος
του Σκουταριώτου,
Θεοδώρου ραίκτωρος του Πεπαγωμένου,
Λέοντος βεστάρχου
και
γραμματικού,
Μιχαήλ βεστάρχου και
γραμματικού του
Όφεωμάχου,
άπο δέ του
αρχιερατικού
καταλόγου θεοφιλέστατων μητροπολιτών.
Κοσμά Καισαρείας Καππαδοκίας
του πρωτόθρονου,
Κωνσταντίνου Νικομηδείας,
'Ιωάννου Σίδης,
Κωνσταντίνου Τυάνων,
Νικηφόρου
Γάγγρας,
Θεοδούλου
Θεσσαλονίκης,
'Ιωάννου Κλαυδιουπόλεως,
Γρηγορίου Νεοκαισαρείας,
Μιχαήλ
Λαοδικείας,
Ευσταθίου 'Ικονίου,
Νικήτα Συνάδων,
Σεργίου Κορίνθου,
Νικήτα
'Αθηνών,
9.
Son prénom
est
absent,
voir
n° 30,
p. 254.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 8/73
LE
SYNODE DES
BLACHERNES
(FIN
1094)
219
Πέτρου Πατρών,
Βασιλείου
Λαρίσσης,
Νικήτα Μιτυλήνης,
Βασιλείου
Εύχαΐτων,
Μιχαήλ Πομπηϊουπόλεως,
Μιχαήλ Αίνου,
Νικολάου Κερκύρας,
< > του αυτοκέφαλου αρχιεπισκόπου της Κυπρίων
νήσου10,
και ετέρων
αρχιεπισκόπων
των υποκειμένων τφ θ-ρόνω
του άγιωτάτου
και
οικουμενικού
πατριάρχου,
Λέοντος
Βιζύης,
'Ιωάννου Καραβιζύης,
Θεοδώρου
Χερσώνος,
και επισκόπων των
ύπο
τον θ-ρόνον τελούντων του κατά τήν
Κύπρον
αρχιεπισκόπου,
και άπο
του
εκκλησιαστικού πληρώματος,
Νικηφόρου
διακόνου
του γεγονότος
χαρτοφύλακος,
Πέτρου διακόνου και
χαρτοφύλακος,
Νικήτα
διακόνου και ραιφερενδαρίου,
Βασιλείου
διακόνου και ύπομνηματογράφου,
Εύσταθ-ίου διακόνου και διδασκάλου,
'Ιωάννου του Μεταξά,
Εύφημιανοΰ
του πριμικηρίου
των
πατριαρχικών νοταρίων,
Θεοφάνους,
Νικήτα,
Νικηφόρου,
Λέοντος,
καΐ
Νικήτα
τών
πατριαρχικών
νοταρίων,
άπο δε11 του μοναχικού
συλλόγου,
'Ιωάννου μοναχού και καθ-ηγουμένου της μονής τών Στουδίου,
< >
του
ηγουμένου της μονής
του
αγίου Διομήδους Άθ·ανα-
σίου
του
Παναγιώτου,
'Ιωάννου
του
καθηγουμένου
της του
Πολυελέου μονής
του έπι του
κανικλείου,
Γεωργίου
καθ-ηγουμένου
της μονής του 'Ακατάληπτου
Σωτήρος της
κατά τήν
Κάμαριν12,
10 .
Sur cet
archevêque anonyme de
Chypre,
voir
infra,
p. 270.
11.
Dans
S on
lit
: νοταρίων καΐ άπο του...
12 .
Cet higoumène a été sauté
par
le copiste de S.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 9/73
220 P.
GAUTIER
'Ιωάννου του κα&ηγουμένου
της
μονής του
τροπαιοφόρου
των
Μαγγάνων13,
< >
του κα&ηγουμένου της μονής τοϋ Οικοπροτέρου14,
< >
του κα&ηγουμένου
της
μονής
του
αγίου
Λαζάρου,
Συμεών του
εγκλείστου της μονής
του κυρ
Φιλοθ-έου,
Κυρίλλου του κα&ηγουμένου
τής
μονής των αγίων μαρτύρων Πρόβου,
Τάραχου και 'Ανδρόνικου,
< >
του
καθ-ηγουμένου
τής μονής του Πρασιάνου,
Ίωαννικίου του κα&ηγουμένου
τής
μονής των
Όδηγών,
< > του καθ-ηγουμένου
τής
μονής του αγίου Μωκίου,
Λουκά του κα&ηγουμένου τής μονής του αγίου Φωκά,
< >
του κα&ηγουμένου τής μονής του Πτερυγίου,
< >
του
καθ-ηγουμένου τής
μονής
του
Άτταλειάτου,
και πλήθους ετέρων μοναχών
ικανού
εκ διαφόρων
μοναστηριών.
Τούτων
οδν πάντων
άθ-ροϊσθ-έντω
ν
εν τφ νεουργη&έντι μεγάλω
τρικλίνω15
τών Βλαχερνών και
τω
κραταιώ και άγίω ημών
βασιλεΐ
προκαθ-ημένω
παρισταμένων,
μόνων συνεδριαζόντων αύτω16 του
τε
πανευτυχεστάτου
σεβαστοκράτορος και τών άγιωτάτων
πατριαρχών
του
τε
Κωνσταντινουπόλεως
κυρ
Νικολάου και
του Ιεροσολύμων κυρ
Συμεών,
ή γαλήνιος
και ειρηνικωτάτη αύτου βασιλεία,
θ-εάρεστόν
τε και βασιλικόν
τω
οντι
προδιασκεψαμένη17, είς Ιργον
δή
τούτο και ύπεξήγαγεν.
Dans
cette liste de présence, dont on notera le tour inhabituel
pour
un
procès-verbal
synodal, ne
sont
énumérés
avec leurs
nom,
titre et fonction
qu'une centaine
de synodiques, alors
que
les
membres
composant
l assemblée approchaient vraisemblablement
les
deux cents. Celle-ci était présidée
par l'empereur Alexis
Comnène,
qui
s'était associé comme juges
(συνεδριάζοντες) son frère
le
sébastocrator
Isaac, le
patriarche de Constantinople
Nicolas
et
celui
de
Jérusalem Syméon. Les membres
qui
y assistaient
à
titre officiel (παριστάμενοι) forment
quatre
groupes
représentatifs
indiqués
par
une
division
protocolaire
:
quarante-huit
sénateurs,
une
trentaine
au
13 .
Ici cesse la liste de
S qui
ajoute : τοϋ δεινός και δεινός και δεινός και πλήθους
ετέρων (ετέρου C) μοναχών...
14 . Le nom de
plusieurs
higoumènes
a été laissé en blanc.
15 .
C écrit τρικλινίω.
16.
αύτω est
omis
par S. Sur
la
composition
de ce tribunal
mi-impérial et
mi-synodal
et
sur
la distinction entre συνεδριάζοντες
et
παριστάμενοι
voir
J.
Darrouzès,
Recherches
sur
les offikia de l'Eglise byzantine,
Paris
1970, p. 146-147.
17.
διασκεψαμένη
dans
S.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 10/73
LE
SYNODE DES BLACHERNES
(FIN
1094)
221
moins
de hiérarques
(métropolites et archevêques), douze archontes
ecclésiastiques, seize higoumènes de
la
capitale
et un
nombre, qualifié
d'important, mais non précisé,
de moines.
I.
— Les
Juges
1. Le
sébastocrator Isaac
Isaac
Comnène
était le deuxième
fils
du curopalate Jean
Comnène et
d'Anne Dalassène1 ; il naquit sans
doute
vers
10502.
Au
début
de
1072 il
fut
banni avec sa mère dans l'île de
Prinkipo3.
Pour
se
concilier cette
famille
puissante, Michel VII
Doukas
la
rappela d'exil
vers
la
fin
de
la
même année4
et
maria
Isaac
à
une
cousine
germaine
de
sa propre épouse, Irène, fille
du
prince d'Alanie5,
qui
était aussi une cousine germaine de la seconde femme de Théodore
Gabras6.
Le
couple eut
quatre
fils
:
Jean7,
Alexis8,
qui furent
tous les deux ducs
1 . Cf. Bryennios : Bonn, p. 1 7 (sera désormais cité avec seulement la page de l'édition
de Bonn).
2. Il était plus âgé que son
cadet
Alexis, qui ayant 14 ans
en
1071 (Alexiade : Leib
I,
p.
9)
était
né
vers
1057.
Entre
Alexis
et
Isaac
ont
pu
s'intercaler
quelques-unes
de
leurs
sœurs,
Marie, Eudocie et
Theodora, qui étaient toutes mariées en 1071.
3.
Cf.
Bryennios : p.
50. La
date
du
procès d'Anne
Dalassène
n'est pas établie, mais
doit se
situer à la fin de
1071
ou
au début
de 1072.
4. Sans doute après la capture
(mi-mai
1072), voire après la mort de Romain Diogène
(4 août 1072). Cf. D. Polemis,
BZ
53, 1965, p. 65-66
et
76.
5.
Cf. Bryennios
: p. 56 et Alexiade : Leib
I,
p. 64 et
70.
Elle
mourut
à
peine
un an
après
son
mari
(Zonaras : Dindorf
IV,
p.
2463)
sous
le
nom monastique de Xénè. Sur
cette princesse voir L.
Stiernon, Notes
de titulature et de prosopographie byzantines,
REB 21,
1963,
p. 180 ;
A.
Garzya, Niceforo Basilace. Encomio di
Adriano Comneno,
Naples
1965,
p. 34 ; P. Gautier, La curieuse ascendance de Jean Tzetzès, REB 28,
1970,
p. 212.
6.
Cf.
Alexiade
:
Leib
II,
p.
152.
7.
Jean
Comnène,
encore
tout
jeune au début du
règne
d'Alexis Comnène (Alexiade :
Leib I, p.
135) remplaça Jean Doucas comme duc
de Dyrrachium
au
printemps
1092
(Alexiade
: Leib
II,
p. 147).
Alexis Comnène
fit son
éloge
à
l'ambassadeur d'Henri
IV d'Allemagne (Alexiade
: Leib
I,
p. 135).
Il
était encore
duc
de Dyrrachium lors de
l'arrivée dans cette ville du croisé Hugues de
France
en
août
1096
(Alexiade : Leib II,
p. 213). Peut-être devint-il
par
la
suite anagrapheus et
grand domestique (en
1103/4)
;
cf. F.
Dolger,
Aus
den
Schatzkammern des Heiligen Berges, Munich 1948, p. 121. Théo-
phylacte de
Bulgarie
lui a adressé plusieurs lettres : PG 127, 513, 525, 529, 533.
8. Alexis Comnène fut nommé duc de Dyrrachium
au
printemps
1106
(Alexiade :
Leib III, p.
65),
poste qu'il occupait
encore en 1108
(ibid. : p. 121). Il avait
épousé
une
certaine
Zoé ; cf. Grumel, Regestes, n° 1010.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 11/73
222
P.
GAUTIER
de
Dyrrachium,
Constantin9 et Adrien10, et
au
moins deux filles : Sophie
qui
épousa un sébaste Dokeianos11, et une autre anonyme dont
les
fiançailles avec Grégoire Gabras furent rompues pour empêchement
canonique12.
En
1073,
ce semble, Isaac fut
nommé
domestique des scholes
d'orient
et
envoyé
combattre les Turcs
en
qualité de stratège autocrator13. Fait
prisonnier
au
premier
engagement
à proximité de Césarée de
Cappadoce,
il
parvint à se racheter rapidement
et
regagna Ancyre, puis
Constantinople
en
compagnie de son jeune frère
Alexis14.
L'année
suivante,
le basileus le
nomma
duc
d'Antioche, en remplacement
du protoproèdre Joseph Tarcha-
niotès décédé, dont le fils, le magistros Katakalon, était impuissant
à
réprimer les émeutes
qui
secouaient la ville15. Il avait pour mission secrète et
urgente de
chasser
d'Antioche
le
patriarche
Emilien,
partisan
de
l'arménien
Philarète
Vrachamios et instigateur
présumé
de
ces
révoltes16. La
ruse
aidant, il
débarrassa rapidement
la métropole
syrienne de
ce
prélat
turbulent,
mais dut
réprimer dans
le
sang l'émeute
suscitée ensuite par
les clients
du
patriarche
exilé1 7.
Quelque
temps plus
tard, il
se
porta
contre une armée
turque qui avait
envahi
la Syrie, mais fut de nouveau capturé. Les Antio-
9. Il fut en
correspondance
avec
Théophylacte de Bulgarie. Cf. PG 127,
488e
:
Au
sébaste
et duc de
Verrhia
kyr
Constantin, le
fils
du
sébastocrator.
10. Sur
Adrien et
Constantin
voir
L. Stiernon,
Adrien (Jean) et
Constantin Comnènes,
sébastes,
REB
21,
1963,
p.
179-198.
Le
sébaste
Adrien,
avant de
devenir
archevêque
de
Bulgarie, eut une fille
Theodora,
qui épousa
Andronic Kontostéphanos,
mort
sous
le
nom monastique
d'Antoine
(cf. NE
8, 1911,
p.
154)
;
il fut
correspondant de Michel
Italikos
;
cf.
J.
A.
Cramer,
Anecdota graeca e
codd.
manuscriptis bibliothecarum Oxoni-
ertsium,
III, Oxford 1836,
p. 191,
lettre
XXIII (anépigraphe).
11 . Cf.
NE
8, 1911,
p.
146
bis.
Cette
Sophie prit, à
la
mort de son mari,
le
nom
monastique de Suzanne : ibid., p.
47.
12 .
Cf. Alexiade : Leib II, p. 151-152 ; la seconde
femme
de Théodore Gabras, père
de
Grégoire
Gabras,
et
la
femme
du sébastocrator Isaac, Irène d'Alanie, étaient
cousines germaines.
13. Cf. Bryennios : p. 58 ; Alexiade : Leib I, p. 10 (qui
ajoute
qu'il reçut aussi
le
commandement des troupes d'occident) ;
Attaliate
: Bonn, p. 183 ; Skylitzès
Cont.
:
Tsolakis,
p.
157
;
Zonaras
:
Dindorf
IV,
p.
220.
On
ne
dispose
d'aucun
repère
chronologique
pour
dater
cette
campagne
et
l'on
est
réduit
à
supposer
qu'elle
eut
lieu en
1073.
Cf. C. Cahen, La première pénétration turque
en
Asie mineure (seconde moitié du onzième
siècle), Byz. 18, 1948, p. 33 ; D. Polemis,
BZ
53, 1965, p. 67.
14 . Cf.
Bryennios : p. 60 et 64-72 ;
Attaliate
Bonn, p.
184
;
Skylitzes Cont.
:
Tsolakis, p.
157-158
; Zonaras : Dindorf
IV,
p. 221.
15 . Cf.
Bryennios : p. 96.
Il
fut duc d'Antioche de 1074 à
1078
; cf. V. Laurent,
La chronologie des
gouverneurs
d'Antioche sous la seconde domination byzantine,
Mélanges
de VUniversité Saint-Joseph
38/10,
1962, p. 249-250.
16. Cf. Bryennios
: p.
96-98.
17 . Cf.
Bryennios : p.
98.
Emilien fut probablement
chassé d'Antioche
dès
1074
:
son successeur
Nicéphore
le
Noir est
mentionné
dès
1075.
Cf. Sathas,
MB 1,
p. 5210.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 12/73
LE SYNODE
DES
BLACHERNES (FIN 1094) 223
chiens le
rachetèrent
peu après
pour
20
000
pièces d'or18. Il quitta Antioche
dans la première moitié de 1078 et revint dans la capitale ; il reçut de Bota-
niate, dont
il sut
flatter le goût pour les tissus syriens, le titre
envié
de sébaste
et
une demeure permanente
au
palais19.
Isaac
et Alexis semblent bien
avoir
abusé
de la confiance que leur
témoignait
le basileus pour préparer le
coup d'Etat qu'ils
méditaient20,
mais leurs
intentions furent
percées
par
les deux
familiers et
conseillers
bulgares de
Botaniate, Boni et Germain, dont
Anne
Comnène
a
laissé le plus noir
portrait.
Pour
se
prémunir
contre le guet-apens qui les menaçait, ils se
mirent sous la protection de la basilissa Marie
d'Alanie qu'ils
lanternèrent
de belles espérances : ils promirent à
la basilissa
qui tremblait pour son
jeune fils Constantin
Doucas
de
l'assister
en
toutes
occasions et de tout
faire
pour
que
le
porphyrogénète ne
fût pas
écarté du pouvoir21.
La
prise
de Cyzique
par les
Turcs
à
la fin
de janvier 1081,
qui occasionna
une
concentration de
troupes
en Thrace, leur parut
propice à l'exécution
de leurs
plans22. Le dimanche 14 février ils s'abouchèrent avec leurs partisans et le
matin
du
lundi
15
s'enfuirent en catimini de la capitale et gagnèrent Andri-
nople puis Tchorlou
où
l'armée
fut
rassemblée23. Les
troupes
firent
ensuite
mouvement
en direction
de
la
capitale
et
bivouaquèrent à Skiza : partisans
d'Alexis et
d'Isaac se disputèrent
sur le
choix du basileus,
mais
les premiers,
soutenus par le gros de
l'armée, eurent
le dessus et Isaac
s'inclina24.
Après la prise de CP le 1er avril, Isaac s'installa
avec tous les Comnènes
au
palais
du
Boukoléon25.
Son
frère l'associa
au
pouvoir
et
créa
à
son
18. Cf. Bryennios : p. 99. Constantin Diogène,
le mari
de
Theodora
Comnène,
périt dans l'engagement
(Alexiade
: Leib II, p.
190/1
; Bryennios : p. 99).
Dans
Sathas,
MB 1,
p.
52, il est
question
d'une curopalatissa Comnène qui porte le
nom monastique
de Xénè, avait
pour mari
un Constantin et
pour mère une
Anne.
Il
s'agit effectivement
de Theodora
dont le sceau
(Cf.
V.
Laurent,
Corpus
des sceaux,
V/2, nos
1475-1476)
porte
cette légende :
Xénè Komnènè, moniale
et curopalatissa.
19.
Cf. Bryennios : p.
156-157.
20. Cf.
Alexiade
: Leib
I,
p.
63-64.
21.
Ibid. :
p.
65-68.
22.
Ibid.
:
p.
69-72.
23.
Ibid.
: p.
73-75
et
80-81.
24.
Ibid. :
p.
84-87. La
bourgade de Skiza a
été identifiée avec Gjarim
Bourgas, à
l'ouest de
Davoud Pacha,
par
A. Paspatès, Τα
Θρακικά
προάστεια του Βυζαντίου,
Εκκλησιαστικός φιλόλογος Σύλλογος
12, 1878,
ρ.
39. D'après Bryennios
(p.
11), Zona-
naras
(Dindorf IV, p. 232) et Ephrem (PG 143, 137), Alexis rejoignit l'armée à Andri-
nople, ce que
laisse
d'ailleurs vaguement entendre Anne Comnène qui parle (Alexiade :
Leib
I,
p. 83) de l'hostilité des habitants de l'Orestiade au soulèvement des Comnènes.
Selon un
manuscrit
inédit (Mosquensis 349,
f.
203^) il fut
couronné
basileus à Andrinople
par
l'Eglise : ταινιωθηναι
βασιλικως παρά
της εκκλησίας (renseignement
aimablement
communiqué par
A.
Failler).
25. Cf. Alexiade : Leib
I,
p. 105-106
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 13/73
224 P.
GAUTIER
intention la
dignité de sébastocrator26,
titre qu'il portait déjà quand il
fut chargé, vers mai-juin
1081, d'escorter
l'ex-basilissa Marie d'Alanie au
monastère
des
Manganes où
le
parti des
Doucas avait exigé
sa
réclusion27.
Le
basileus
semble
lui
avoir
réservé
le
rôle
de
grand inquisiteur
et
de
gardien
de l'ordre public :
il
disposait
à
cet effet d'un dikastèrion28. Quand, en
août
1081, Alexis partit combattre Robert
Guiscard
qui venait de débarquer
en
Epire, c'est à son
frère qu'il commit le
soin
de maintenir
l'ordre dans
la
capitale29. A
la fin
de
la même
année
ou au
début de
l'année suivante,
ce dernier ordonna,
à dessein
de
trouver l'argent indispensable pour
cont inuer la
lutte
contre
les
Normands, la
sécularisation
des trésors des églises30.
Dans
les premiers
mois
de 1082, il
fut
chargé d'instruire le procès
du
consul
des philosophes
Jean Italos31.
En
1094,
ce semble, il
se
rendit en
toute
hâte
à
Philippopoli pour défendre devant Alexis son
fils
Jean,
duc de Dyrra-
chium,
que
l'archevêque
de
Bulgarie avait
par
lettre accusé de
préparer
une rébellion32.
Entre
1094 et
1098
il
reçut dans
sa villa, sise au
bord
de
la
Propontide,
le
duc
de Trébizonde, Théodore Gabras,
qui
avait
manifesté son
dépit
d'être privé de son
fils
Grégoire retenu comme
otage
à
CP33. Au cours
de
la
même
décennie, et
peut-être
vers 1098, il
instrumenta
d'abord
contre les frères Anémas, instigateurs d'un complot
qui
groupa des
militaires, des
sénateurs et de hauts
fonctionnaires34, et
26. Cf. Alexiade : Leib I, p. 113 ;
Zonaras
: Dindorf IV, p. 235 ;
Glycas
: Bonn,
p.
618
;
Pseudo-Kodinos
:
Verpeaux,
p.
133.
27. Cf. Alexiade : Leib
I,
p.
116.
28. Cf. Zachariae, JGR
3,
p. 3526~7. Quand le
basileus
décida que même une décision
patriarcale
pouvait être
renvoyée
devant son tribunal, il adressa à cet
effet
une hypomnèsis
(perdue)
au
sébastocrator Isaac. Cf. J . Darrouzès,
Documents
inédits
d
ecclésiologie
byzantine, Paris 1966, p. 336-337.
29. Cf. Alexiade : Leib
I,
p. 150.
30. Ibid.
:
II,
p. 10-12 ;
Grumel,
Regestes, n° 921.
31.
Ibid.
:
II,
p.
39
;
Grumel,
Regestes,
nos
923-927 ; J. Gouillard, Le synodikon
de
l'Orthodoxie.
Edition et
commentaire,
TM
2, 1967,
p. 56-60 et 188-202.
32. Cf. Alexiade : Leib II, p. 147-151.
33.
Ibid.
: p. 152-153.
34.
Ibid.
:
III,
p.
72.
Dans
le
récit
d'Anne
cette
conspiration paraît
légèrement
antérieure
à
l'invasion
de
Bohémond
(1107/8)
et
c'est
pourquoi
on la
date communément
de
1106/7 (Dölger, Regesten, n° 1233), mais cette date
est
à
notre avis trop basse,
pour
trois
raisons
: — 1. La
timidité
témoignée
par
Anne Comnène pour
demander
à son père
la
grâce de
Michel
Anémas ne
correspond pas
au comportement
attendu
d'une femme
qui avait alors
23
ans, mais à celui
d'une
fillette craintive
(Alexiade
: Leib
III,
p. 74).
—
2. Cette conspiration est
de
plusieurs années antérieure
à
la révolte
de Grégoire
Taronite,
or ce dernier se rebella au
cours de
la 12e indiction
(1103/4) et
fut incarcéré au
cours de
la
14e
indiction (1105/6)
dans la tour dite Anémas où se
trouvait
précisément encore Michel
Anémas qui y
avait
passé de
longues
années (Alexiade
: Leib
III,
p.
75)
;
le
récit
d'Anne
Comnène ne respecte
pas un ordre
chronologique
et c'est
ce qu'avait déjà
remarqué
Georgina
Buckler, Anna Comnena,
Londres
1929,
p.
276,
n.
4. —
3.
Si
Isaac
est
mort
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 14/73
LE SYNODE
DES BLACHERNES
(FIN 1094) 225
ensuite contre le moine
Basile, propagateur
de l'hérésie
bogomile35.
Un
acte
de Lavra mentionne «les intendants
des
biens
du très noble
sébastocrator et frère très cher de notre majesté36 ». Ce sébastocrator est-il
Isaac
?
Le
document
a
été
daté
par
les
uns
de
109237,
par
les
autres
de
1152
ou 116738.
Signalons enfin
qu
Isaac
est mentionné
à
titre
de
gracieux
donateur
dans le typikon signé en décembre 1083 par le grand domestique
Grégoire
Pakourianos39.
Isaac mourut sous le nom monastique de Jean40, un an et quelques
mois
après sa
mère Anne Dalassène41,
vers
110242.
Anne
Comnène
vante le caractère de son oncle « qui était distingué dans
son
langage et
dans ses
manières et ressemblait au
plus
haut point
à son
père43
»,
mais reconnaît à
l'occasion
« qu'il
ne
savait pas dominer
sa
colère
et
parfois,
pour
un
simple
mot,
cédait
à
l'emportement44
».
Théophylacte
de
Bulgarie
a loué
sa
bonté45 et Nicéphore
Basilakès
a
mis en relief sa
vers
1102
(cf. REB
21, 1963,
p.
250-255), il est bien
évident que
la
conjuration
des Ané-
mas est
antérieure
à cette date.
On
remarquera
d'ailleurs
que
chez Zonaras
(Dindorf
IV,
p. 244-245)
elle est
située juste
avant la
retraite
d'Anne
Dalassène,
soit
vers 1095/6.
35. Cf. Alexiade : Leib III, p. 220 ; Skoutariotès : Sathas, MB
7,
p. 178-181 ;
Zonaras
:
Dindorf
IV, p. 243. Anne prétend que l'extirpation du bogomilisme fut le
dernier exploit de son père,
mais
elle se contredit
en
précisant que Basile fut
interrogé
du vivant du patriarche Nicolas Grammatikos qui
mourut
en 1111. V.
Grumel (Regestes,
n° 988) a proposé la date de
1110,
mais
elle doit
être
écartée
puisque Isaac est mort vers
1
102.
Anne
écrit
d'autre
part
que
son
père
était
alors
débarrassé de
tout
souci en
orient
et
en
occident et Zonaras situe de son côté l'apparition de cette hérésie bogomile
au
moment
de la prise d'Antioche par les croisés (1098).
La
date proposée et examinée (entre
1109
et 1111) par O. Obolensky, The Bogomils. A Study in
Balkan
Neo-Manichaeism,
appendix III, Cambridge 1948, p. 275-276, est inadmissible.
La
condamnation de Basile
n'a pas été
retenue
dans
le Synodikon
de
l'Orthodoxie.
Cf. J. Gouillard,
loc. cit.,
TM
2,
1967,
p.
185.
36. Cf. Rouillard-Collomp, Actes de
Lavra,
I,
Paris
1937, n°
46,
p. 123 (octobre,
indiction 1
=
1092 ou 1107)
= Lemerle-Guillou-Svoronos,
Actes de Lavra,
I,
Paris
1971, p. 27114.
37.
Denise Papachryssanthou, REB 21,
1963,
p. 253, n.
21.
38. F. Dölger, Zur
Textgestaltung
der
Lavra-Urkunden und zu ihrer
geschichtlichen
Auswertung, BZ
39, 1939, p.
35.
39. Cf.
L. Petit, Typikon de
Grégoire
Pacourianos pour
le
monastère de Pétritzos
(Backovo)
en
Bulgarie, W 11,
1904, appendice,
p. 1422.
40. Cf. L.
Stiernon,
REB
21, 1963, p. 180.
41. Cf.
Zonaras Dindorf IV, p. 24530.
42. Cf.
Denise
Papachryssanthou, La date de la mort du
sébastocrator
Isaac
Comnène, frère
d'Alexis
Ier,
et de quelques événements contemporains,
REB
21, 1963,
p. 250-255 ;
P.
Gautier, L'obituaire du typikon du Pantocrator,
REB
27, 1969, p.
249.
43. Cf. Alexiade
: Leib I, p.
64.
44. Ibid. : ΙΠ, p. 150.
45. Cf.
PG 127,
377 (lettre au
césar).
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 15/73
226
P.
GAUTIER
« Philadelphia46 ». Ses
contemporains
s'accordent
à
reconnaître sa
vaste
culture :
il
était, selon Anne Comnène47, très érudit (philo ogôtatos), selon
Jean
d'Antioche,
très
compétent
dans
l'interprétation des
Ecritures48,
et
selon
Basile
d'Euchaïta,
très
versé
dans
la
philosophie49.
Mais,
à
en
juger
par la tradition
manuscrite,
Isaac
ne fut
pas un écrivain
fécond
: on n'a
conservé
de
sa main qu'un recueil de textes patristiques et synodaux dirigé
contre Léon de Chalcédoine5
°,
et trois
traités
de philosophie
où il
se
borne
à démarquer
Proclus51.
Signalons enfin
qu'il est mentionné dans le Syno-
dikon
de l'Orthodoxie
juste avant son
frère cadet Alexis52.
2.
Nicolas, patriarche
de
Constantinople
Avant
son élévation
au patriarcat
en août 108453, Nicolas, un clerc
d'Antioche
de
Pisidie
que l'avance
seldjuqide
avait
contraint
comme
tant
d'autres de
se
replier sur
la
capitale54, était moine
au
couvent
du
Prodrome
du
Lophadion,
sis
pi
es de la Porte de Saint-Romain, couvent dont il était,
ce semble, Je fondateur et
qui pour cette
raison est parfois appelé couvent de
Kyr Nicolas55.
De
son patronyme,
Nicolas s'appelait
Kyrdiniatès5
6,
mais
les sources le mentionnent couramment
par
son
surnom
de Grammatikos5 7
46. Ed.
A. Garzya,
Encomio
di
Adriano
Comneno, Naples 1965,
p.
31-35.
47. Cf. Alexiade : Leib
II,
p. 39.
48.
Cf.
P.
Gautier,
Diatribes de
Jean
l'Oxite
contre
Alexis
Comnène,
REB
28,
1970,
p.
36-39.
49.
Cf. EA 20, 1900, p.
412.
50.
Cf. V.
Grumel,
Miscellanea
G. Mercati, III,
p.
123-124.
51.
Ed.
H.
Boese,
Prodi
Diadochi tria opuscula (De providentia, libertate, malo),
Berlin
1960
; sur
l'auteur voir
p. XXII-XXIII.
52.
Ed. J . Gouillard, TM
2, 1967,
p.
96.
53. Cf. Alexiade : Leib II, p. 192 ; Sathas, MB
7,
p. 182 ; V. Laurent, La
chronologie des
patriarches
de Constantinople de 996 à 1111, EO 35, 1936, p.
80-81.
54. Voir
J. Darrouzès,
Documents inédits d'ecclésiologie
byzantine,
Paris 1966,
p.
40,
n.
5,
et
Recherches sur les offikia de
l'Eglise byzantine,
Paris 1970,
p.
70.
55. Cf. R. Janin, Constantinople byzantine2,
Paris
1964, p. 382, et Eglises et
monastères2,
Paris
1969,
p.
418
;
Leunclavius,
JGR
2,
1596,
p.
302
;
Sathas,
MB
7,
p.
182-183.
56. Son
nom
se lit
par exemple dans
la
liste des
métathèses du Vaticanus
gr. 1455, f 3 1
6
Έπί
των
ήμερων τοϋ πατριάρχου Κωνσταντινουπόλεως τοϋ
Κυρδινΐάτου
τοΰ εκ
της
σεβάσμιας
μονής τοΰ τιμίου Προδρόμου
της
έν Κωνσταντινουπόλει επιλεγόμενης τοΰ
Λοφαδίου τοΰ
έπικληθέντος
Θεοπροβλήτου
ό μοναχός ό
Πεντακτένης
ό και
Πενταηλδς
άπό 'Ρωσιάνων
πρότερον μετετέθη εις
την άρχιεπισκοπήν Λήμνον, είτα εδόθη αύτφ ή
Μαρώνεια.
57. Cf. Zonaras : Dindorf IV, p. 237 ; Alexiade : Leib III, p. 221 ; la
notice
conservée
dans le Parisinus gr. 532 : Νικόλαος,
μοναχός,
ό
γραμματικός,
ό έν
τφ
Λοφαδέω
θεοπρόβλητος
άρχιερεύς. Voir aussi PG 147,
461e.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 16/73
LE SYNODE DES BLACHERNES
(FIN
1094)
227
ou de
Théoproblètos58,
ce dernier faisant allusion
à son élection par
tirage
au sort
de
billets placés sur l'autel de Sainte-Sophie59.
A l'inverse de ses prédécesseurs immédiats
qui
furent
tous
inféodés
à
un
parti
ou
clients
de
familles
aristocratiques,
Nicolas
semble avoir
gardé
ses
distances
à
l'égard
du
Palais et
ne
s'être préoccupé que des affaires
ecclésiastiques60. Son patriarcat,
malgré
les condamnations
retentissantes
de
quelques
hérésiarques
(Nil le Calabrais, Théodore de Trébizonde, appelé
aussi
Blachernitès, et le moine bogomile Basile), fut assez terne, en raison
probablement
de la forte
personnalité de
l'empereur
du
moment
qui
régentait tout, la religion
comme
la politique.
Nicolas
qui
ne manquait
pas
de
culture, mais n'était
pas
un savant61, s'adonna
surtout
à l'ascèse dans un
siècle qui
ne la prisait
guère :
sur
son
lit de
mort,
il
se plaignit à Alexis
Comnène
qui
l'avait
visité
en
compagnie de
son
gendre, le
césar
Nicéphore
Bryennios, de la
négligence quasi générale
de la pratique
du jeûne qui lui
tenait tant
à
cœur62.
Il mourut dans les premiers mois (avant le 24 mai)
de
1 1 1 1 et sa dépouille
fut déposée
dans
le couvent qu'il avait
fondé
sur la
colline du
Lopha-
dion63.
3.
Syméon,
patriarche de Jérusalem
La
liste des patriarches de Jérusalem est depuis longtemps établie64,
mais
la
chronologie
est
pour
beaucoup
des
plus
flottantes65.
Euthyme
Ier
58.
Voir
les
notes 4
et 5 et la liste des métathèses
du Vaticanus
gr.
1455,
f. 315V :
« Quand le
patriarche
de Jérusalem
vint
à CP
en 6615
(1107/8) εδέχθη παρά
της
μεγάλης
συνόδου καΐ
συνελειτούργησε διαφόρως τη Ιερςί συνόδφ
και τφ
πατριάρχη κϋρ
Νικολάφ τφ
Θεοπροβλήτφ,
δς
καΐ διηγεν εν
τη μονή
τοϋ αγίου Διομήδους». Voir aussi
PG
119,
908s.
59. Ce renseignement figure
dans
le panégyrique inédit
de
Nicolas composé
par
Mouzalon. Cf.
J.
Darrouzès,
REB
22, 1964,
p. 283.
Ce
procédé fut
aussi adopté
par
le basileus en
d'autres
circonstances
; cf.
Alexiade :
Leib H, p.
192. C'est aussi
de cette
manière qu'on élisait des higoumènes, par exemple celui du monastère d'Attaliate (Sa-
thas,
MB 1,
p. 27-28 et
38)
et
la
supérieure
du
monastère
féminin
de
la
Kécharitoménè
(PG
127,
1020e).
60. Cf. B. Leib, Rome, Kiev et
Byzance
à la fin du XIe siècle, Paris 1924, p. 8-9.
61. Cf. Zonaras
: Dindorf IV, p. 237.
62. Cf. Diègèsis : Ph. Meyer,
Die
Haupturkunden
für die
Geschichte
der
Athosklöster,
Leipzig
1894, p. 177-181. Sur la valeur de ce document voir J. Darrouzès,
Liste
des
prôtes de PAthos,Le
Millénaire
du
Mont
Athos,
I,
Chevetogne 1963, p.
413-417.
63. Cf.
Sathas,
MB 7,
p.
183.
64. Cf.
A.
Papadopoulos-Kérameus,
AIS
1,
Saint-Pétersbourg 1891, p. 142 ; V.
Grumel,
La
chronologie des
patriarches
de Jérusalem sous les Comnènes, Sbornik
Petàr
Nikov, Sofia 1940, p. 109-114 ; V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, p.
392-393.
65.
Cf. V. Grumel, La
chronologie,
Paris 1958,
p. 451-452.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 17/73
228 P. GAUTIER
fut très probablement le
prédécesseur immédiat de
Syméon66 : il assistait
le 11 avril 1082
au
jugement synodal des disciples de Jean Italos67 et en
décembre 1083
il
séjournait dans
la
propriété
du
grand domestique Grégoire
Pakourianos
à
Philippopoli68.
On
perd
ensuite
sa
trace.
Syméon
II lui
a
succédé
à
une date toujours
débattue
: vers
1085/6
selon
A.
Michel69, et
vers
1089 selon V. Grumel,
qui
croyait Syméon le
destinataire d'une lettre,
anépigraphe
et non datée, censée écrite par le patriarche
de CP,
Nicolas III
Grammatikos70.
Mais
l'opinion de
ces
deux savants a été
contestée par
J.
Darrouzès
: à son
avis,
le contenu
même
du document,
dont une partie est la première réfutation en règle
de
la primauté romaine,
oblige
à le dater du XIIIe siècle,
ce
point de
controverse n'ayant pas
été
aussi nettement abordé
au
cours
des
conversations de
la fin
du
XIe
siècle71.
Des
chroniqueurs
occidentaux
prétendent
que
Pierre
l'Ermite,
lors
de
son
premier séjour à
Jérusalem vers
109472, eut une entrevue avec le patriarche
de
la ville sainte
qui lui
remit
des
lettres
pour
le pape73. Au dire
de
ces
chroniqueurs, le sort
de Syméon
n'était pas enviable, car
les
Turcomans,
qui
occupaient
la ville depuis 1071 sous la
suzeraineté
des Seldjuqides
de Da-
66. Le
P. Grumel
avait d'abord proposé
{loc.
cit., p. 112) de placer Sabas entre Eu-
thyme et
Syméon,
mais
un nouveau
document
lui a fait ensuite abandonner cette opinion.
Cf. Regestes, n° 1004.
67. Cf. Th. Uspenskij, Dëloproizvodstvo po obvinenijou Ioanna Itala ν eresi, IRAIK
2,
1897, p. 627 ;
Grumel,
Regestes, n° 927.
68.
Cf.
L.
Petit,
Typikon
de
Grégoire
Pacourianos,
VV
il,
1904,
Supplément
1,
p. 5614 et 5715 ; M. Tarchnisvili, Typikon Pacuriani, Louvain 1954, p. 49.
Euthyme
revenait
alors de Thessalonique, où
il avait, au
nom du basileus, négocié un traité de
paix avec Bohémond {ibid., p. 56),
séjour
que Dölger {Regesten, n° 1087) situe à la fin
de
1082
ou
au
début de 1083.
69. Cf.
A.
Michel, Die byzantinische und römische Werbung um Symeon II. von
Jerusalem,
Zeitschrift
für Kirchengeschichte 62, 1943-1949, p. 164-169.
70. La lettre
supposée
de Nicolas III a été éditée par A. Pavlov, Kritiëeskie opyty,
Saint-Pétersbourg
1878,
p. 158-168, et analysée par V.
Grumel, Jérusalem
entre Rome
et Byzance : une lettre inconnue du
patriarche
de Constantinople Nicolas III à son
collègue de Jérusalem (vers 1089), EO 38, 1939, p. 104-117, qui émet l'avis que cette
lettre
de
Nicolas est une
réponse à
la
lettre
enthronistique du patriarche
de
Jérusalem qui ne
saurait
être
alors
que
Syméon.
71.
Cf. J. Darrouzès, Une
lettre
de Nicolas
III
ou d'un
patriarche du
XIIIe
siècle
?,
REB 23,
1965,
p. 43-51.
Voir
aussi l'avis de Laurent, Regestes, p. 109, n° 5.
72.
Cette
date est incertaine. Cf. H. Hagenmeyer, Chronologie de la première
croisade, Revue
de
V
Orient
latin 6, 1898,
p. 217-218, avec les
sources.
Il
n'y
a aucune raison
valable de mettre
en
doute le fait même du pèlerinage de Pierre l'Ermite, mais
il
n'est
pas certain que le moine picard soit parvenu jusqu'à la ville sainte. Cf. H. Hagenmeyer,
Le vrai
et le faux
sur Pierre VHermite, Paris 1883,
p.
64-101.
73.
Cf.
Albert
d'Aix, Hierosolymitana expeditio,
I, 2 (RHC,
Occ. IV, p.
272
=
PL
166,
390) qui ne
nomme pas
le
patriarche, mais
nous apprenons
qu'il s'appelait Syméon
par
Guillaume
de Tyr, Historia,
I,
11
{RHC,
Occ.
I,
p.
33 =
PL 201, 227°) :
Erat
autem nomen
patriarchae
Symeon.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 18/73
LE
SYNODE
DES BLACHERNES
(FIN
1094)
229
mas74,
ne
lui
ménageaient
pas
les mauvais traitements. Après
son séjour
à
CP au moment de notre synode,
Syméon
regagna
son
siège qu'il ne tarda
pas,
ce
semble,
à
abandonner. Des historiens des croisades assurent en effet
qu'au
moment
où
les
Francs
investissaient
Antioche,
soit
entre
octobre
1097
et
juin 1098,
il
se
serait retiré en
Chypre, d'où
il envoyait des vivres aux
chefs
de
la croisade75.
Si
le renseignement est exact,
Syméon
n'a
pas
quitté
la
Palestine avant janvier 1098, car, à
la fin de 1097
et le
15
janvier 1098,
il adressait
deux
lettres aux
occidentaux,
la première rédigée
de
concert
avec le
légat
pontifical
Adhémar de Monteil76 et la seconde signée
par
Syméon
et des clercs grecs et latins77.
Le désaccord
entre
les
chroniqueurs
ne
permet
pas
de se faire une idée de
la manière dont
se
termina
son patriarcat.
Les
uns
prétendent que
le
patriarche
de
Jérusalem assistait
à
la
prise
de
la
ville
en
juillet 1099
et
les
autres
qu'il décéda au
cours du siège
et fut
remplacé
par un métropolite de Tyr.
La première opinion est celle de Michel le
Syrien78,
de quelques
chroniqueurs occidentaux79 et de Matthieu d'Edesse
qui
prétend
qu'il vivait
encore
en
1101/280. La
seconde est
soutenue par
Albert d'Aix81 et
moins
74.
Cf.
R.
Grousset,
Histoire
des Croisades,
I, Paris 1934,
p.
143.
75.
Cf.
Guillaume
de Tyr,
loc. cit.,
VII,
23
: RHC, Occ.
I,
p. 314 = PL 201, 402 ;
Albert
d'Aix,
loc.
cit., VI,
39 (RHC,
Occ. IV, p. 489 = PL 166,
556)
:
Migravit enim
idem patriarcha
ab Iherusalem
et
sepulchro Domini, audito adventu
et sede
christia-
norum circa
moenia
Antiochae,
profectus
ad
insulam
Cypri propter
minas Turcorum
et
importunitatem Sarracenorum.
Il pouvait
en
effet
redouter
le
sort
que
les
Turcs
réservèrent
à son
collègue
d'Antioche.
Cf.
P.
Gautier, Jean
V l'Oxite,
patriarche
d'Antioche,
notice
biographique, REB
22, 1964,
p.
131-132.
76. Lettre éditée
par
H. Hagenmeyer,
Die Kreuzzugsbriefe
(1088-1100),
Inspruck
1901, epist.
VI, p.
141
;
elle
a
été traduite en
français par
B. Leib, Rome, Kiev
et Byzance
à la
fin
du XIe siècle,
Paris
1924, p.
260-261.
77. Voir H. Hagenmeyer,
ibid.,
epist. IX, p. 146 ; B. Leib, op. cit., p. 262-263.
78. Le récit de
Michel
le Syrien (RHC, Arm. I, p. 329) est
tendancieux et
fantaisiste :
«
Le patriarche suivit une rue
et, massacrant
sur son chemin les
infidèles,
il arriva à
l'église
de la sainte
Résurrection ».
79.
Par
exemple Monacus
Anon.
Scaphusensis, XI, 3 (RHC,
Occ. V, p.
336-337),
prétend que le
patriarche
Syméon aurait
caché
un trésor durant le siège de la ville et
l'aurait
ensuite
remis
aux
Croisés
victorieux.
80.
Matthieu
d'Edesse : RHC, Arm.
I,
p.
54-55.
Un
miracle
des
lampes
se serait
produit
au
saint Sépulcre
en
l'an 550 = février
1101-février
1102) sous les patriarcats
de Nicolas (de Constantinople : Nicolas Grammatikos et
non
pas Nicolas Muzalon
comme le
croit
l'éditeur, p. 55, note
4),
de Jean (d'Antioche), de Syméon (de Jérusalem)
et d'Athanase (pour les
Syriens).
81. Albert d'Aix, VI, 39 (RHC, Occ. IV, p. 489 = PL 166, 556) : Nam viduata
(urbs
sancta) erat pastore suo, patriarcha viro sanctissimo, in
insula
Cypri tempore
obsidionis Iherusalem ex hac luce subtracto... Sed recuperata a fidelibus
urbe
Iherusalem
et sacra illius ecclesia renovata,
christianissimus
patriarcha vita decessit
sicque ecclesia
suo pastore viduata
remansit.
Syméon
serait
donc mort avant
le 15 juillet 1099,
date de
la
prise de
la
ville.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 19/73
230 P. GAITTIER
nettement par
Nicéphore
Calliste82.
Il serait aventuré de
décider
où loge
la vérité, encore que la seconde opinion paraisse mieux fondée.
S'il
s avérait un
jour exact
que Syméon
n'était
pas mort en
1099,
il
se
pourrait que
son
traité sur
les
azymes83
ait été
composé
au
début
du
XIIe
siècle
comme
d'aucuns l'ont prétendu84
; son sceau
a
été conservé85.
Jean VII
(ou
VIII)
fut
le successeur
immédiat
de Syméon ; les
circonst nces de
son élection
sont
étranges. Jean, qui
était
auparavant
métropolite
de
Tyr, abandonna
son siège
quand il
tomba
aux
mains
des
« Perses »
(il s'agit des
Fatimides
d'Egypte
qui occupèrent
Tyr en mai
1097
86) et
se
réfugia à
Jérusalem. Quand
ce
dernier
siège
fut vacant,
les
habitants
de
la
ville sainte demandèrent
à
l'archonte
du
lieu
—
soit le chef
seldjuqide
Soqman, soit
le
vizir des
Fatimides, Al-Afdal,
qui avait
enlevé
Jérusalem
au
premier le
26 août
1098
87
—
l'autorisation
de
se
choisir
un
nouveau
patriarche. Elle leur fut accordée et
ils élurent
Jean,
le
métropolite
de
Tyr88.
Comme
Syméon
quitta Jérusalem
avant juin 1098
(prise d'Antioche) et
82. Cf. PG 146, 1196-°. Le siège était déjà vacant avant la chute de Jérusalem, mais
l'auteur n'indique pas que
le patriarche
était décédé.
83. Du très saint archevêque Syméon de Jérusalem
sur
les
azymes
: B. Leib, Deux
inédits
byzantins sur les azymes au début du XIIe siècle,
Orient. Christ.
2, 1924,
p. 217-
239. Cet éditeur
lui en déniait la paternité
pour
une raison chronologique
:
il
considérait
que
cet écrit
était
la
réfutation
d'un opuscule sur
le même sujet composé par Bruno de
Segni entre
1107
et
1111
et
qu'il ne pouvait
donc être de la
main
de Syméon
qui
était
mort
en 1099
(ibid.,
p.
177-190).
Mais
la
découverte
du
factum
d'un
certain
Laycus
d'Amalfi qui était
l'opuscule
visé par Syméon a dissipé définitivement
l'incertitude
qui
pesait
sur son
traité.
Cf. A. Michel, Amalfi und Jerusalem
im
griechischen
Kirchenstreit (1054-1090),
OCA
121,
1939, p. 35-47
pour
le texte latin.
Le
titre
d'archevêque
donné dans
la suscription
à Syméon
est
régulier ; voir
A. Michel, ibid.,
p.
29.
84. Notamment
M. Jugie,
Le traité sur les azymes attribué
à Syméon II
de Jérusalem,
EO
26, 1927,
p.
421-425, qui rejetait la
date de
la
mort de Syméon donnée par Albert
d'Aix et
pensait
que Syméon s'était réfugié à Constantinople
où il aurait participé
plus
tard
aux
controverses antilatines.
Voir
aussi H.-G.
Beck, Kirche,
p.
611
et
619.
85. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n° 1564.
86.
Cf.
R.
Grousset,
Histoire
des Croisades,
I,
p.
146.
87. Ibid.,
p.
148.
88. La
recension
du
Vatic, gr.
1455,
f.
315V
est
meilleure
que
celle
de
PG
146,
1
196D.
La
voici :
CO
επίσκοπος Τύρου και
Σιδώνος
ευνούχος, άλούσης παρά
των
Τούρκων
της
πόλεως
καΐ
της
εκκλησίας αύτοΰ
της
Τύρου, ήλθεν είς τα 'Ιεροσόλυμα,
της
δέ των 'Ιεροσολύμων
εκκλησίας
μή έχούσης αρχιερέα,
παρεκάλεσαν οι
Ίεροσολυμΐται
τόν κρατούντα
άρχοντα
της χώρας
'Ιεροσολύμων
ίνα
παραχώρηση τούτω άρχιερατεύειν
αυτών καΐ ώρίσθη
οδτος λειτουργεΐν εν Ίεροσολύμοις ως πατριάρχης και είσελθών είς Κωνσταντινούπολιν
κατά
τό
,ςχιε'
έ*τος
επί
της βασιλείας
κυροΰ
'Αλεξίου
τοϋ Κομνηνού εδέχθη παρά
της
μεγάλης συνόδου
και
συνελειτούργησε διαφόρως τη ιερά
συνόδω και τω
πατριάρχη κϋρ
Νικολάω τφ
Θεοπροβλήτω, δς
καΐ διηγεν
έν τη μονή τοϋ
αγίου
Διομήδους. Sur les
ouvrages
laissés
par
Jean de Jérusalem
voir
L. Petit, Jean
de
Jérusalem, DTC 8, col.
766-
767
;
V. Grumel, Catholicisme 6, 1964, col. 544
; J. Darrouzès, Un
traité inexistant
de
Jean de Jérusalem,
REB
22, 1964,
p.
217
; H.-G.
Beck, Kirche,
p.
611
et
618.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 20/73
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 231
qu'il décéda
peut-être
entre le
7 juin
et le 15 juillet 1099
(siège de
Jérusalem),
il
s'ensuivrait
que
les habitants de cette dernière auraient
élu
Jean avant
la
mort du
patriarche légitime, Syméon, retiré en Chypre,
du
fait qu'ils
estimaient
le
siège vacant. Cette translation
de
siège
et
cette
élection,
canonique-
ment irrégulière, ont
pu
motiver le
voyage que Jean fit à CP
en
1 107/8,
où
il
fut
reçu
par le saint synode et le patriarche Nicolas89. Son sceau est
également
conservé90.
Π.
— Les
membres
du Sénat
1.
Le protosébaste
et
grand
domestique Adrien
Adrien,
le quatrième
fils1
du curopalate Jean
Comnène
et
d'Anne
Dalassène,
est
avec
le
benjamin
Nicéphore
le
membre
le
moins
connu
du
clan des Comnènes. Il naquit
vraisemblablement
entre 1060 et 10652.
Dans la nouvelle
hiérarchie
aulique créée par son frère en 1081 il
occupa
le rang de
protosébaste
illustrissime*
,
dignité qu'il partagea un moment
avec son
beau-frère
Michel
Taronite4 et
le
doge de
Venise5. Il participa
sans
doute,
dès le début, à
la
guerre contre les Normands,
car
nous le voyons
en
1083
aider
son
frère Alexis
à
berner
Bohémond. Le
basileus
avait
vite
renoncé aux batailles
rangées qui se
terminaient toujours
à son
désavantage
et préférait harceler l'ennemi par la
guérilla
et lui tendre des pièges,
ce
qu'il
fit après la reconquête de
Kastoria.
Il habilla
son
frère Adrien en basileus,
lui
confia
des
troupes
et
lui
commanda
de
marcher contre
les
Normands,
mais en
lui recommandant de
lâcher
pied au premier engagement pour les
attirer loin de leur camp qu'il
se
proposait
lui-même
d'attaquer sur ces
entrefaites.
Adrien
respecta les
ordres et
le
stratagème
connut
un plein
succès6.
En
août 1084, son
frère lui attribua, était-ce
pour
le récompenser,
89.
Cf.
Grumel, Regestes,
n°
986,
et
la note
précédente.
90. Cf. V.
Laurent,
Corpus
des sceaux,
V/2,
n°
1565. Voir
encore
quelques poésies
d'un
disciple et admirateur de
Jean sur
son
maître
dans NE
8, 1911,
p. 184-185,
nos
362-
365.
1.
Cf. Bryennios :
p.
19 et 25.
2. Adrien et
Nicéphore étaient
sans
doute les deux derniers
enfants
du couple,
car
deux
de
leurs sœurs,
Marie et
Eudocie, étaient déjà
mariées
en 1067,
et
la troisième,
Theodora, convola
en
1069/70.
3. Cf. Alexiade : Leib I,
p.
114 ; Zonaras :
Dindorf
IV, p. 236 ; Glycas : Bonn, p.
618-619.
4. Cf. Alexiade : Leib I, p. 114 ;
Michel
Taronite fut ensuite
nommé panhypersébaste.
5. Cf. Alexiade : Leib II,
p.
54.
6. Cf. Zonaras :
Dindorf
IV,
p. 238-239 =
Alexiade : Leib II,
p.
26 (apparat),
et
Ephrem :
PG
143,
137. Erreur sur
le personnage dans F. Chalandon, Essai
sur
le règne
d'Alexis I Comnène, Paris 1900, p. 90, qui a
lu
Mélissènos
au lieu
d'Adrien.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 21/73
232 P.
GAUTIER
les revenus des impôts de
la presqu'île
de
Kassandra7.
Adrien fut nommé
grand domestique d'occident
au
printemps 1087
8,
à
peu près un
an
après
le décès
du
titulaire de cette
charge
militaire, Grégoire
Pakourianos,
mort
en combattant
les
Petchénègues
près de
Béliatoba9.
Durant
la
campagne
de 1087
contre
les
mêmes Petchénègues, il
commandait
le contingent des
Latins10
et
participa à
la
fameuse
bataille
de
Lébounion,
le 29
avril
1091,
qui débarrassa
l'empire de ces
barbares pour
trois décennies11. Au
début
de l'expédition contre les Dalmates en 1094, il eut,
à
Philipoppoli, une
violente altercation avec
son
frère Isaac12. En
juin
de la même
année,
ce
semble, il
se
trouve dans la région de Serrés et on le charge d'amener
à
résipiscence
son beau-frère, Nicéphore
Diogène,
qui méditait d'assassiner
le
basileus13.
Il
mourut
le mercredi 19 avril
1105, probablement de
maladie,
sous
le
nom
monastique
de
Jean14.
Ce
prince est rarement mentionné
ailleurs
que
dans
YAlexiade, mais
c'est très
probablement de
lui
qu'il
est question dans une lettre que
Basile,
métropolite
de Reggio, adressait
au
début de 1090
au
patriarche de
CP15.
Théophylacte de Bulgarie lui
adressa cinq
lettres16.
Adrien avait épousé, après 1081, la porphyrogénète Zoè Doukaina,
fille
de Constantin X Doucas et
d'Eudocie
Makrembolitissa, et demi-sœur de
Nicéphore
Diogène17. Le
couple eut certainement
des enfants,
mais leurs
noms
nous
sont
inconnus.
Un des « gendres » d'Adrien, un sébaste, exerça
7. Cf. Rouillard-Collomp, Actes de Lavra,
I, Paris
1937, p.
104-107
(chrysobulle
d'août 6592,
indiction
VII = 1084) = Lemerle-Guillou-Svoronos,
Actes
de Lavra,
I,
Paris 1971, p. 25013.
8.
Cf. Alexiade
:
Leib II,
p.
88.
9. Ibid. : p. 83.
10. Ibid. :
p.
97-98.
11.
Ibid.
: p.
137.
12 . Ibid.
: p.
150.
13. Ibid : p. 175-176.
14 .
Cf. Montfaucon, Paleographica graeca, p.
47, notice
nécrologique extraite
du
Parisinus
graecus
1564,
f.
41
;
P.
Gautier,
L'obituaire
du
typikon
du
Pantocrator,
REB
27,
1969,
p. 253.
15 .
Basile de Reggio,
réduit
à la
dernière
extrémité, reçut des subsides du
«proto-
sébaste imitateur de
Dieu
». Cf. W.
Holtzmann,
Die Unionsverhandlungen zwischen
Kaiser Alexios
I. und
Papst Urban II. im Jahre 1089,
BZ
28, 1928, p. 6623. Le document
daté par l'éditeur de
novembre/décembre 1089
a été daté de février
1090
par D. Stiernon,
Rome et les Eglises orientales, Euntes Docete 15, 1962, p. 342, n. 92 ; Basile de Reggio,
le dernier
métropolite
grec de
Calabre,
Rivista di Storia délia Chiesa in Italia 18, 1964,
p. 204, 225, n. 21.
16 . Cf.
PG 126,
404-408, 421,
433-436,
453-460, 505-509.
17 .
Cf. Alexiade : Leib II, p. 176 ; D. Polemis, The Doukai, p.
54-55.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 22/73
LE SYNODE DES BLACHERNES
(FIN
1094) 233
un
commandement
dans une région proche d'Achrida18, soit Dyrrachium,
soit
Skopje, et une de ses filles a peut-être
épousé
un Grimaldo19.
Sur
les
deux
sceaux
conservés
de ce prince
se
lisent sa dignité de
protosébaste
et sa
charge
de
grand
domestique d'occident20.
2. Le
sébaste
et
protostrator
Michel Doucas
Voir D. Polemis, The Doukai, p.
63-66.
3. Le
sébaste et
grand duc
Jean
Doucas
Voir
D.
Polemis, The
Doukai, p. 66-70.
4.
Le sébaste Georges
Paléologue
Georges Paléologue était le
fils
de Nicéphore Paléologue
qui
était
peut-
être
allié par mariage à
la
famille des Kourtikès21.
En
1078, Georges
et
son
père,
alors duc du thème
de
Mésopotamie,
après
avoir servi
fidèlement
Michel Doucas22,
se
rangèrent au parti de Nicéphoie Botaniate dont ils
furent de dévoués
partisans23.
En compagnie de son cousin
Basile
Kourtikès,
souvent appelé
Joannikios,
Georges combattit Nicéphore Mélissènos
qui
s'était
révolté contre Botaniate
en 1080. Placé
sous les ordres d'un
général vaniteux et incompétent, l'eunuque Jean, il déconseilla
à
ce dernier
d'assiéger
Nicée.
L'eunuque
passa
outre,
mais
ne
tarda
pas à
se repentir
de son obstination. Mort de peur devant les attaques incessantes des
Turcs,
il
se
résigna
à confier
le
commandement de
l'armée
à son
lieutenant qui
réussit
à
grand-peine
à
la sauver
du
désastre, mais les services
du
Paléologue
ne
furent
pas récompensés
: à son retour à
CP il
se vit interdire l'entrée
du
Palais24.
18. Cf. PG 126, 405B. A
dire vrai,
ce
«
gamvros
»
n'est peut-être que le mari d'une
nièce
d'Adrien,
en l'occurrence Grégoire Pakourianos,
le
gendre aussi du grand drongaire
Nicéphore
Comnène,
qui
a reçu
trois lettres
de Théophylacte
(ibid., 333-336, 369-372,
409).
19. Cf.
Ducange,
Familiae byzantinae, p. 144. Voir aussi D. Polemis, The Doukai,
p. 55, n.
10.
20. Cf. G. Schlumberger,
Sigillographie,
p. 639.
21. D'après Bryennios (p. 160), Georges Paléologue
et
Basile
Kourtikès
étaient
cousins germains ;
ce
dernier était aussi un familier de Nicéphore Bryennios (id. : p. 154).
Sur la famille
dont
les origines
sont
encore
obscures voir V. Laurent,
La généalogie
des premiers
Paléologues,
Byz.
8,
1933, p.
130-143
;
A.
Th. Papadopoulos, Versuch
einer Genealogie der Palaiologen 1259-1453, Amsterdam 1962, p.
1-2.
22. Cf. Bryennios : p. 83 et 118 ;
Skylitzès
Cont. : Tsolakis, p.
141.
23.
Alexiade : Leib I, p.
80
et
98-99.
24. Cf. Bryennios : p.
160-166.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 23/73
234 P.
GAUTIER
En février 1081, il accepta, bien qu'à
contrecœur,
de participer
à
la révolte
des Comnènes dont il était le parent par alliance25. A la veille
de
quitter
la capitale le 15 février, il prit la précaution de retirer toute sa fortune qu'il
avait
placée
en
dépôt
au
monastère
des
Blachernes, puis
rejoignit
les
rebelles à
Tchorlou et Skiza où il
soutint avec
ardeur la candidature au trône
de son beau-frère
Alexis
Comnène26. Le 31 mars,
il
réussit à soudoyer le
chef
du
contingent allemand, Gilpract, qui gardait la porte de Charisios et
permit
ainsi
aux Comnènes d'entrer dans CP sans coup
férir
le
lendemain27.
Ce
jour
même, 1er avril, il
s'opposa avec
la
dernière
énergie
à
la
traversée de
l'autre
prétendant au
trône,
Nicéphore Mélissènos,
qui campait à
Damalis
et s'apprêtait à
franchir
le Détroit28. Quand les Comnènes victorieux se
proposèrent d'évincer les Doucas
et
de
rompre
le mariage
d'Alexis et
d'Irène,
Georges
leur
rappela
en
termes
violents
qu'il
n'avait
pris
leur
parti
que dans l'intérêt de sa
belle-sœur
Irène
Doukaina
et, de concert avec le
césar
Jean, il
poussa
le patriarche Cosmas
à
refuser
de
démissionner
avant
de l'avoir couronnée basilissa29.
Dès le mois de
mai
1081, le
nouveau
basileus le chargea de défendre
Dyrrachium
contre
les entreprises de Robert
Guiscard30.
Il soutint
vaillamment le siège de cette
place
qui
commença le 17 juin, mais fut contraint
de
quitter
la ville par mer
le
15 octobre
pour
rejoindre
Alexis
Comnène
qui
campait
à
proximité31. Le 18
du
même mois il
participa à
la bataille
qui
se termina par
la
déroute des
Byzantins
et la mort de son
père
Nicéphore32 : il ne put
de
ce fait rentrer
dans
la place
qui,
privée de
son
secours,
ne tarda
pas
à
se rendre aux Normands. Vers le
mois
d'octobre 1083 il
aida le basileus à reprendre
la
ville de Kastoria33. Durant l'été 1087
il
engagea
le
basileus à
affronter
les Petchénègues
jusque
dans
le Paristrion et,
après le
siège
avorté de Dristra (août 1087),
à s'enfermer
dans la Grande
Preslav34. Mais Alexis eut la faiblesse d'écouter
les conseils de
jeunes offi-
25.
26.
27.
28.
29.
30.
Cf. Alexiade : Leib I, p.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ibid. ;
Ibid.
: p. 81-84.
:
p.
93-94.
:
p.
95-97.
:p.
106-110.
: p. 132 et 138-139.
80.
Anne Comnène n'écrit nulle part que Georges fut duc
de Dyrrachium, mais il est possible qu'il ait succédé dans cette charge à Georges Mono-
machatos
qui
avait déserté chez les Serbes.
Paléologue
est mentionné comme défenseur
de Dyrrachium
par Guillaume
de Pouille : Marguerite
Matthieu,
La
geste
de Robert
Guiscard, Palerme 1961, p.
216.
31. Cf. Alexiade : Leib.
I,
p. 143-155.
32.
33.
34.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ρ·
π,
Ρ·
155-161.
ρ.
42-43.
89 et
95-96.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 24/73
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 25/73
236 P. GAUTIER
5.
Le
sébaste
Jean
Taronite
Jean
Taronite était le fils
du
protovestiaire Michel Taronite et de Marie
Comnène,
la sœur
aînée
d'Alexis
Comnène47.
On
se gardera de
le confondre
avec
son homonyme qui
était
protocuropalate
et
préposé aux
requêtes
lors
du
présent synode48. A l'avènement
d'Alexis Comnène en
1081, son
père
Michel Taronite avait été nommé protosébaste
et protovestiaire,
puis
panhypersébaste49. Il
fut
compromis dans le complot de Nicéphore
Dio-
gène,
qui
entre février et
juin 1094,
résolut
d'assassiner le basileus50,
et
exilé dans une région qu'Anne Comnène ne mentionne pas51. Mais la
carrière de son fils, Jean Taronite, ne
fut
pas
contrariée
par cette disgrâce.
A une date difficile à
déterminer,
mais
que
nous croyons voisine de
1092/3,
il
fut
duc de Skopje52.
Dans
la première moitié de 1095, il
fut
chargé avec
Nicéphore
Mélissènos
et
Georges
Paléologue
de
la
défense de
Bérhoè
de
47.
Cf. Alexiade : Leib III, p. 76. Il existe une abondante
littérature
sur
la famille
des Taronites : N. Adontz, Les Taronites
en Arménie
et
à Byzance, Byz. 9, 1934, p.
715-738
; 10, 1935, p. 531-551 ;
11,
1936, p. 21-42 ; Id., Observations
sur
la généalogie
des
Taronites, ibid.
14,
1939,
p. 407-413 ; V. Laurent, Alliances et filiations des premiers
Taronites, princes
arméniens médiatisés,
EO 37, 1938, p. 127-135.
La
moniale Anna,
protovestiarissa,
connue
par un sceau (cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n° 1462),
est à notre avis
Marie
Comnène qui aura
pris en religion
le prénom de sa
mère
Anne
Dalassène, mais on n'écartera pas
l'épouse
anonyme de Léon Diabatènos,
protovestiaire en 1098,
ou celle
du
protovestiaire
Jean
Skylitzès.
48.
Cf.
Alice
Leroy-Molinghen, Les
deux
Jean
Taronite de l'Alexiade,
Byz.
14,
1939,
p.
147-153.
49. Cf. Alexiade : Leib I, p. 114 ; Zonaras : Dindorf IV, p. 236.
50.
Ibid.
:
II,
p.
174.
51.
Ibid.
: II, p.
180.
52. Voir la lettre
de Théophylacte « Au Taronitopoule,
duc
de
Skopje
» (JPG 126,
524).
Une
autre
lettre
de Théophylacte (« A
Jean
Serblias
», col.
321),
faussement datée,
a
été la cause d'une
confusion de personnes.
Dans
cette
lettre
l'archevêque
demande
à
son correspondant de
solliciter
de Grégoire Taronite un
pittakion
pour le
gouverneur
de
Verrhia. Or, comme on savait que
Jean
Taronite avait
été
envoyé à Bérhoè
en 1095,
on a
cru
que
Serblias
était notaire impérial à
cette
date,
mais
on a
confondu
Verrhia
de Macédoine
et
Bérhoè de Thrace. En conséquence on se
gardera
de croire que
Jean
Serblias
était
notaire
impérial
en 1094
comme
l'écrit
N.
Adontz,
L'archevêqueThéophylacte
et le
Taronite,
Byz.
11, 1936,
p. 588.
Mme Leroy-Molinghen, Les deux Jean
Taronite de l'Alexiade,
ibid. 14, 1939,
p. 152, propose même d'identifier
le gouverneur
de
Verrhia avec Jean Taronite, ce qui est
impossible (il s'agit sans
doute
de Constantin
Comnène). En réalité ce Jean Serblias, qui fit peindre une
icône
de
s.
Théodore {NE
8,
1911, p. 172-173), est attesté, peut-être le 27 août de la
7e
indiction (1099),
car
on lit
dans
un texte
(MM
6, p. 95) Jean Serb.,
et
certainement
en
juin 1109 comme notaire
impérial du sékréton du génikon
(Zachariae, JGR
3, p.
398).
Selon N. Zlatarski, Les
lieutenants-gouverneurs, Byzantinoslavica 4, 1932,
p.
153-158,
et
Istorija na
bälgarskata
därzava, Π, 1934,
p.
259-261,
et
N. Bänescu, Les duchés de Paristrion (Paradounavon)
et de Bulgarie, Bucarest 1946, p. 150-151, Jean Taronite fut duc de Skopje de 1101 à
1106, dates
sujettes
à caution.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 26/73
LE SYNODE
DES
BLACHERNES (FIN 1094)
237
Thrace menacée par une
invasion
des Comans53. Il est ensuite mentionné
en
août 1 102 comme préteur et anagrapheus de Thrace,
Macédoine,
Boléron,
Strymon et Thessalonique dans une praxis de Syméon
Vlachernitès54.
Quand
son cousin, Grégoire Taronite, nommé
duc
de
Trébizonde
se
révolta
au
cours de la 12e indiction (1103/4)55, Alexis Comnène, renonçant
à
ramener
le rebelle à
résipiscence
par des objurgations et des lettres, envoya
contre
lui
au cours
de
la
14e indiction
(1 105/6)
Jean Taronite qui
ne tarda pas
à
le faire prisonnier et
à
l'envoyer
à
CP où il fut incarcéré dans la prison
d'Anémas56. On perd sa trace après cette
date, mais
il n'y
a
aucune
impossibilité
à
ce
qu'il soit
ce
pansébaste sébaste, dikaiodotès et éparque,
Jean
Taronite,
qui
assista
en
1147
au
synode
qui
déposa le patriarche Cosmas
Atticos57, puisque Constantin Comnène,
fils
du sébastocrator
Isaac, qui
fut gouverneur
de
Verrhia sous Alexis,
participa aussi à
ce synode ainsi
que
son
frère
Adrien,
archevêque
de
Bulgarie58.
Nous n'avons aucune
information
sur
son épouse
et ses enfants.
Peut-être
est-il
ce
sébaste, neveu
du basileus
et gendre
du
protostrator,
qui
rendit
visite à
s. Cyrille le
Philéote59. Dans
ce cas il aurait épousé une
fille
inconnue
du
sébaste Michel Doucas60. Nous ignorons d'autre part s'il est
ce
sébaste
Taronite mentionné dans une lettre de Jean Tzetzès61.
6.
Le
sébaste
et logothète Michel
Voir sa notice biographique par
P.
Gautier, La curieuse ascendance de
Jean Tzetzès, REB 28, 1970,
p.
216-217.
Michel,
« le
gamvros
des
Comnènes par
leur nièce », fut logothète des
sékréta
au
moins de 1090 à 1
109.
Deux
cent
sept
ans après la
rédaction du
nomocanon
de 883,
soit en
1090,
le sébaste et logothète des
sékréta Michel
chargea
Théodore Vestes
du
soin
de
colliger sous sa direction
les
textes des
lois civiles citées dans chaque chapitre et de les transcrire littéralement dans
53. Cf. Alexiade
: Leib
II,
p.
193.
54. Cf.
Th. Uspenskij,
Mnemija...,
IRAIK
5, 1900,
p. 312~4 et 41-42 ;
A.
Papado-
poulos-Kérameus,
AIS
4, p.
107
;
Dölger,
Regesten,
n°
1217.
55. Cf. Alexiade : Leib III, p. 75.
56. Ibid. : p.
75-77.
57. Cf. L.
Allatius,
De ecclesiae occ. atque orient, perpétua
consensione,
II, Cologne
1648,
p. 684.
58. Cf. L.
Stiernon,
Notes de titulature et de prosopographie
byzantines,
REB 21,
1963, p. 192-198.
59. Cf. E. Sargologos,
La
Vie de s. Cyrille le Philéote, moine byzantin (f
MO),
Bruxelles 1964, p. 249.
60. Cf. D. Polemis, The Doukai, p. 77.
61. Joannis
Tzetzae epistolae :
Pressel, Tübingen 1851,
p.
76.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 27/73
238 P.
GAUTIER
l'ordre du nomocanon62. Il exerçait encore
la même charge en
1109 :
il
est
mentionné
dans un acte de
Lavra daté
de
mai
6617, indiction 2, comme
ayant
procédé sur ordre impérial
à
l'arpentage
de
toute la région
de
Thessa-
lonique63.
Nous
ne
connaissons pas
d'autres
mentions
de
ce haut
fonctionnaire
qui conserva
la même charge
durant
au
moins une
décennie. Les
titulaires connus de
ce
poste sous Alexis Ier
Comnène sont
les suivants :
1.
Le protoproèdre
Serge Hexamilitès,
attesté
en mars64 et juillet
1083
65.
2. En
mai 1088
un
anonyme
ainsi appelé
: le
mégalépiphanestatos proto-
nobélissime et
logothète
des sékréta66.
3.
En
mars
1089, un
logothète
des sékréta anonyme enregistre un acte
d'août 1088
67.
4.
De 1090 à 1109
(dates
extrêmes)
le sébaste
Michel.
5.
Un
acte
de
Xénophon,
daté
de
mars
6808
=
1300)
indiction
13,
mentionne Andronic Doucas,
logothète
des sékréta sous le
basileus
Alexis68.
Il est peu probable que
ce
dernier soit Alexis III69.
Cet
Andronic Doucas
pourrait être
le
fils de
Georges Paléologue
et d'Anne Doukaina,
qui mourut
avant
son
père
et sa mère et, semble-t-il,
avant
son épouse70.
Mais
dans
cette
hypothèse
on est
quelque
peu surpris de
ne
pas
voir accolée
à
sa charge
la
dignité de
sébaste
qui
était la
sienne.
6. Grégoire
Kamatèros, nommé
logothète des
sékréta
peu
avant
la mort
d'Alexis
Comnène71.
62. Cf.
J. Mortreuil,
Histoire du droit byzantin, III, Paris 1846,
p. 429-430 ;
texte
extrait
du
Parisinus graecus
1319, f. 12V
=
J. B. Pitra,
Juris
ecclesiastici graecorum
historia
et monumenta,
II,
Rome
1868,
p. 450.
63.
Cf.
Rouillard-Collomp, Actes de
Lavra, I,
Paris 1937,
p.
14724~26
=
Lemerle-
Guillou-Svoronos, Actes de Lavra,
I, Paris
1971, p. 30324~25.
64. Le
20
mars
1082.
Cf.
Uspenskij,
Dëloproizvodstvo,
IRAIK2,
1897,
p.
425.
Sur
cette famille dont les
principaux
membres servirent
dans
la chancellerie
impériale
voir
V. Laurent, Médaillier Vatican, p. 73.
65. Cf.
J. Mortreuil,
op.
cit., p.
147
; Zachariae, JGR
3,
p.
349.
66. Cf. MM 6, p. 5334. F. Dölger, Byzantinische Diplomatik, Ettal 1956, p. 29,
n.
113,
avait
rejeté
cette
date
sous
prétexte
qu'elle
était
libellée
d'une
façon
anormale
pour
l'époque ; une étude récente
en
confirme cependant le bien-fondé.
Cf.
Era Vra-
nousis,
Σύμμεικτα
1, 1966,
p.
102-103.
67. Cf.
MM 6,
p. 57. Cf. Era
Vranousis,
ibid., p. 106-107.
68. Cf. L. Petit, Actes de Xénophon, Saint-Pétersbourg 1903, p. 3015-17.
69. Cette époque
a la préférence
de
D.
Polemis,
The
Doukai, p..
194, n° 233 (date
discutée).
70. Voir D. Polemis, The Doukai, p. 154, n° 136.
71. Cf.
Choniate :
Bonn,
p. 12-13.
Consulter
aussi D.
Polemis,
The
Doukai,
p.
78,
n.
2,
et J. Darrouzès, Georges et
Dèmètrios Tornikès.
Lettres et
discours, Paris 1970,
p.
43-46.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 28/73
LE
SYNODE DES
BLACHERNES (FIN 1094) 239
7.
Le
sébaste
Constantin
Maniakès
Le personnage n'est pas autrement connu :
peut-être
était-il un
descendant
du
fameux
général Georges Maniakès, uni par
mariage
à
la
famille
impériale. Il
n'y a
en
tout
cas pas lieu de
songer
au chef
coman
Maniak,
allié aux Byzantins en 1091
pour
écraser
les
Petchénègues (Alexiade : Leib II,
p. 136).
8.
Le
sébaste
Marinos Néapolites
Cet
étranger,
qui appartenait
au dire
d'Anne
Comnène72
à
la
famille
des Maïstromiles, c'est-à-dire des ducs
de Naples73,
aura reçu la
dignité
de sébaste soit
en
raison
de
sa haute position sociale, comme le duc
de
Venise, Domenico Silvio, soit pour avoir contracté mariage
avec
un
membre
de
la
famille
impériale
ou
rendu
à
l'Etat quelque service eminent. En avril
1093, un Marinos de
Naples appose sa
signature
au
bas d'un diplôme
accordé par Roger,
duc d'Apulie, de Calabre
et
de
Sicile,
à l'église de
Cosenza
avec cette formule :
Ego
Marinus imperialis Magister et Stratigo74'. Il
n'est
pas acquis qu'il s'agisse
du
même
personnage, toutefois
la similitude
du
nom, le
titre
et la charge rendent
l'identification plausible75. Dans
ce cas
il s'ensuivrait que Marinos fut nommé sébaste après
avril
1093. Il
s'était,
à
une date inconnue, lié par
serment
envers Alexis
Comnène76.
Au printemps
1108,
ce
dernier lui témoigna sa confiance
en
l'informant
du
stratagème
qu'il
préparait
pour
compromettre
les
plus
fidèles
compagnons de
Bohé-
mond
qui assiégeait alors
Dyrrachium77. Un peu
avant
septembre
de
cette
même année, il fut envoyé en
compagnie
du
Franc
Roger,
de Constantin
Katakalon Euphorbènos et d'Adralestos
persuader
le
Normand
de
rencontrer l'empereur grec et retenu comme otage pour garantir la parole de
ce dernier78. En septembre 1108, il signa
à
Diavolis
le
traité qui sanctionnait
72. Alexiade : Leib ΠΙ, ρ.
101.
73. Le
terme a
été défini
par Constantin
Porphyrogénete, De adm. imperio
:
Mo-
ravcsik-Jenkins,
p. 117, et Commentary,
Londres
1962,
p.
91. Voir
aussi
Ducange,
Glossarium,
p. 845,
et
P.
Fedele,
II catalogo
dei
duchi
di
Napoli,
Archiv,
storico
per
la
Provincia
Napolitana 38/3, 1903, p.
25.
74. Cf. F. Ughelli,
Italia Sacra,
IX,
p.
191
;
F.
Chalandon,
Histoire de la
domination normande en
Italie
et en
Sicile,
I,
Paris
1907, p. 299, n. 8.
75. Ducange,
In
Alexiadem,
Venise
1729, pars secunda,
p.
100, émet un
léger
doute :
Marinus
iste
Annaeus
ille
idem est, ni fallor,
tandis
que
le
marquis De la Force, Les
conseillers
latins du
basileus
Alexis
Comnène, Byz. 11, 1936, p.
156, identifie
sans
hésitation les deux personnages.
76. Alexiade
: Leib
III,
p.
101.
77. Ibid.
78. Ibid. : p. 117 et 120.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 29/73
240 P.
GAUTIER
la fin
de
la
guerre entre
Normands
et Byzantins79.
C'est la
dernière
mention
connue
de
ce
personnage.
9.
Le sébaste Constantin
Humpertos
Ce
dignitaire était
peut-être
un neveu
de
Robert Guiscard, un fils
de
son
frère Humbert
de Hauteville
mentionné par
Malaterra80.
Il sera venu
chercher fortune
à
Byzance
au
temps
de
Michel Doucas
ou
de
Bot.ani.ate,
car il
s'y
trouvait
déjà
au
moment
du
soulèvement des Comnènes. Le
14 février
1081,
Alexis Comnène
visita (Constantin)
Humpertopoulos
dans
le but
d'obtenir son
appui et le Normand
se
rangea immédiatement
à son
parti81. La
même année, au cours de la guerre contre
Robert
Guiscard,
le
basileus
lui confia le commandement des troupes franques82. En 1086,
il
fut
rappelé
de
Cyzique
et
envoyé
à
Andrinople
à
la
tête
du
contingent
celte83. Il dut
donc
participer
au
combat
que Tatikios livra aux Petché-
nègues près de Philippopoli
et hiverner avec ses troupes
à Andrinople84. Le
mardi 29
avril 1091, il commandait
encore les
Celtes
à
la bataille
de
Lébou-
nion85. Peu après qu'Alexis fut revenu victorieux dans la capitale, dans le
courant de mai (?), Humpertopoulos et l'arménien Ariébès, convaincus de
comploter contre le
souverain,
furent condamnés
à
la confiscation de leurs
biens
et à l'exil86. Ce dernier
fut
de
courte
durée, puisque
Constantin
Humpertopoulos combattait
les
Comans en
1095 87.
Plusieurs sceaux,
que
publiera
le
P.
Laurent,
nous
renseignent
sur
la
progression
de
la
carrière
nobiliaire
de
ce militaire :
protocuropalate,
nobélissime,
piotonobélissime
et sébaste88.
79. Alexiade
:
Leib ΠΙ, ρ. 138.
80. Cf. G. Malaterra, Historia Sicula, I, 4 : PL 149,
1103
; Marquis De la Force,
Les
conseillers latins d'Alexis Comnène, Byz. 11, 1936, p. 164-165.
81. Cf. Alexiade : Leib I,
p.
74
82.
83.
84.
85.
86.
87.
88. L'un d'eux, trouvé à Sirmium
(Srem),
a été publié par Fr. Barisio, De sigillo
plumbeo
byzantino
Sirmii nuper invento,
Zbornik philos.
Fakult.
8,
1964, p.
183-190
:
Κύριε, βοήθει
τφ
σφ δούλω Κωνσταντίνω πρωτονωβελισσίμω και
δουκί
τών
Θρακησίων.
La fin
de
la légende a été mal lue et
il
faut
corriger,
d'après
le
P. Laurent,
en
δουκί
τφ
Ούμπέρτω.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
p.
Π,
■p.
p.
p.
p.
152.
p. 83.
84
et
86.
141.
146-147
; Zonaras : Dindorf IV, p. 242.
193.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 30/73
LE
SYNODE DES BLACHERNES
(FIN
1094)
241
10. Le
protonobélissime et préposé
au
caniclee Manuel
Philocalès
Ce haut fonctionnaire, dont on ne connaît pas le rapport de
parenté
avec
les autres
membres de
cette famille très
bien représentée aux
XIe
et
XIIe
siècles, accompagnait le
basileus
Alexis au cours
de
sa
campagne
contre
les
Dalmates
en
1094. Entre le
8
et le 29 juin,
il
se
trouvait
dans
la
région de
Serrés aux
côtés du souverain et le
prévenait
sans succès de
l'attentat que
méditait
contre sa personne Nicéphore Diogène89. Il exerçait
probablement
à cette date
la charge
qui était
la sienne au moment
du synode90. Le seul
autre préposé au caniclee que
nous connaissions
sous Alexis Comnène est
l'eunuque
Eustathe
Kymineianos : il le
fut au
tout début
du
règne
avant
d'être
promu
grand drongaire
de
la flotte, charge qu'il exerçait dès
108591
et
encore
en 109592 et vers
110393.
11. Le protonobélissime,
mystique et
éparque Michel
(Philocalès)
Le patronyme
du personnage a
été omis soit accidentellement,
comme
celui
d'Adrien Comnène dans le Coislin,
soit intentionnellement
parce qu'il était,
nous le verrons, le parent,
voire
le frère du
précédent. Avant
de proposer
une identification, dressons la
liste
des éparques de CP sous Alexis Comnène.
1. En avril 1081,
Rhadènos : le
1er de ce mois il
part avec
Michel,
le
gamvros
des
Comnènes,
accompagner l'ex-basileus
Botaniate
au monastère
de la Péribleptos1.
2.
Entre
mai
et
juillet
1084, le
protospathaire
et éparque
Pierre
qui
siège
aux côtés
du
patriarche Eustrate2.
3. En
juin 1090,
le proèdre
Jean
(Thrakèsios, alias
Skylitzès), qui
cumulait
les
fonctions
de
grand dongaire
de
la Veille et
de
préfet
de
CP3.
89.
Cf.
Alexiade
: Leib
II,
p.
170.
90. Sur la charge de
préposé
au caniclee
voir
F.
Dölger,
Der Kodikellos,
Byzantinische Diplomatik, p.
50-61, et
Dölger-Karayannopoulos,
Byzantinische
Urkundenlehre,
p.
62.
91. α. Alexiade : Leib II,
p.
71. 92. Ibid. :
p. 201.
93. Ibid. : III,
p. 46.
1.
Cf.
Alexiade
:
Leib
I,
p.
103. Sur
le
patronyme
voir
Κ.
Amantos,
Ελληνικά
3,
1930, p. 538-539.
2.
Cf. Rhalli-Potli,
Syntagma 5,
p. 57. Pour la date voir
Grumel,
Regestes, n° 933,
et V. Laurent, Médaillier Vatican, n° 87, avec bibliographie
sur
la charge d'éparque.
3. Cf. K. Rhalli, Zwei unedierte
Novellen
des Kaisers Alexios Komnenos,
Athènes
1898,
p. 9.
Ce document porte dans
l'édition
susmentionnée l'indiction 16 (sic)
et c'est
pourquoi
Dölger, Regesten, n°
1091,
hésite entre juin
1083, 1098
et
1113. Mais
dans
le
ms
d'Andros Haghias 88,
f. 387,
nous
trouvons
indiction
13,
d'où la
date que
nous
proposons : 1090 ou 1105. Ce Jean doit être le grand
drongaire
Jean
Thrakèsios
mentionné
en 1092. Cf. Zachariae,
JGR
3, p. 376, 382-383
(curopalate et
grand drongaire de la
Veille) ; Rhalli-Potli,
Syntagma 5, 1855,
p.
58
; R. Guilland,
BZ 43, 1950,
p. 352.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 31/73
242 P.
GAUTIER
4. Avant 101/2,
à
une date incertaine, Bardas Xèros ; il sera
compromis
dans la conjuration des Anémas4. Il est signalé comme protoproèdre et
hétériarque en
10925.
5.
Avant
ou après
1105,
Epiphane
Kamatèros,
mentionné comme
épar-
que sur un sceau6
:
il était anthypatos
de toute
PHellade et
du Péloponnèse
quand il rendit
visite à
s. Mélétios le Jeune mort le 1er septembre 11057.
6. Au début de 1106, un certain
Basile,
réputé pour ses connaissances
astrologiques, venait
d'être
nommé
éparque
de
CP8.
7. En novembre
1107,
le
basileus,
séjournant
à
Chirovachi,
nomme Jean
Taronite
éparque
de
CP9.
8.
A
une date incertaine, Nicolas
Mermentoulos,
nobélissime et
éparque,
connu par
un
sceau10 :
il
est sans doute
ce
juriste à qui Théophylacte de
Bulgarie
envoya
trois
lettres.
9. A une date indéterminée, le
proèdre
Jean
Bèriotès,
juge
du
Velum
et éparque11.
Parmi les
éparques des
XIe-XIIe
siècles prénommés Michel
nous
relevons
Michel Syrakousios12, Michel Machètarios13 et un Michel
anonyme14.
Celui en faveur duquel la présomption est la
plus
forte est Michel
Philo-
calès, connu comme
proèdre et
mystique
par un sceau15.
Dans
cette
hypothèse Michel aura gravi, depuis la
frappe
de
ce
document, plusieurs
échelons de
la hiérarchie
nobiliaire.
4.
C'est
à cette occasion qu'Anne Comnène (Leib III, p. 70) signale sa charge d'épar-
que. Nous
choisissons
une période antérieure à 1101/2, puisque la révolte
des
Anémas
est antérieure à cette date : le sébastocrator Isaac qui interrogea les conjurés
mourut
en
effet vers 1102. Cf.
REB
21, 1963, p.
250-255.
5.
Cf.
Zachariae, JGR
3,
p.
412-413
; Rhalli-Potli,
Syntagma 4,
p. 559, et
5,
p.
58. Pour la date
voir
Grumel, Regestes, n°
961.
6. Cf.
V. Laurent, Bulles métriques, n°
130.
7.
Cf.
Chr.
Papadopoulos, Travaux pour Vhistoire de la
vie
monastique
en
Grèce
(en
grec),
II, Athènes 1935,
p.
78.
8. Cf. Alexiade : Leib III, p.
64-65.
9.
Ibid.
: p.
88.
10 .
Cf.
V.
Laurent,
EO
31,
1932,
p.
437-438.
11. Cf. H. Hunger, Zehn
unedierte byzantinische
Beamten-Siegel,
JÖBG
17, 1968,
p.
185-186.
Toutefois
il n'est
pas exclu
qu'il soit l'éparque
Jean signalé
dans la note
3.
12 .
Cf. V. Laurent, Bulles métriques, n° 731.
13 . Connu comme
vestarque
en
juin
1087
(MM
6,
p.
33)
et préfet
de CP
par un sceau
inédit
(V.
Laurent,
Corpus des
sceaux,
V/2,
n°
1360).
14 .
Cf. V. Laurent,
Collection
Orghidan, n° 307 ; ce dernier pourrait être Michel
Philocalès.
15. Cf. V.
Laurent, ibid., n°
78,
et peut-être G.
Schlumberger, Sigillographie,
° 547. Sur
la charge de mystique
voir R. Guilland,
Le mystique,
REB
26,
1968, p. 279-
289.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 32/73
LE SYNODE
DES
BLACHERNES (FIN 1094) 243
12. Le protonobélissime
et
logothète du drome Andronic Sklèros
Ce
dignitaire, parent probable
des
Constantin, Michel et Nicolas, attestés
à l'époque, est très peu connu.
On ne saurait
dire s'il est
ce
Sklèros
mentionné
dans
le
lemme
d'une novelle
de 1082,
dont le
prénom
n'a pas été
déchiffré par
l'éditeur16.
La
charge
qui
était la
sienne
lors
du
synode était
exercée en mai
1086
par le protoproèdre
Jean17. Il
n'est pas
impossible
qu
Andronic
fut ce Sklèros
compromis
dans la
conjuration
des
Anémas
avec
l'eparque Bardas Xèros
et Jean Salomon18. Dans cette
éventualité, il
rentra en
grâce
par la suite, car il est signalé
comme
sébaste en juillet 1
104
avec la charge de gouverneur de la Thrace et de la Macédoine19. Un sceau
du personnage
ne
porte ni titre ni charge20.
13.
Le
protonobélissime
Isaac
Contostéphane
Isaac Contostéphane, membre peu connu d'une
famille qui
ne
tardera
pas à contracter
des
alliances avec les Comnènes21, fit toute
sa
carrière
dans l'armée. A
la fin
de
1080, il participa, jeune
encore, à l'expédition
dirigée par l'incapable eunuque
Jean
contre le
rebelle
Nicéphore Mélissè-
nos :
tombé
de
cheval, il
eût
été capturé par
les
Turcs
sans
l'intervention
de Georges Paléologue22. On
ne
sait rien à son sujet pendant la
plus grande
partie du
règne d'Alexis Comnène.
En 1 107,
ce
dernier le nomme mégaduc23
et
l'envoie à Dyrrachium
avec mission d'empêcher Bohémond
de
passer en
Epire.
Mais
l'amiral,
enfreignant
les ordres reçus, prend
l'initiative
d'assiéger
Otrante : la
tentative
tourne court et il
se
replie sur Avlona.
Ce marin
inexpérimenté
se montre
incapable d'empêcher le débarquement des
Normands
en
octobre de
la même
année24. Alexis l'encourage par lettres à
16 .
Cf. Zachariae,
JGR
3,
p.
348.
17 . Cf.
Rouillard-Collomp, Actes de Lavra,
I,
p.
Ill [en 1089, ce
Jean, devenu
protoproèdre, n'était
plus
logothète du drome (ibid.,
p.
114)] =
Lemerle-Guillou-
Svoronos, Actes de Lavra, I,
Paris
1971, p. 25818.
18 .
Cf.
Alexiade
:
Leib
III,
p.
70.
19 . Cf.
Rouillard-Collomp,
Actes de
Lavra,
I,
p.
139
et
143
=
Lemerle-Guillou-
Svoronos, Actes de
Lavra,
I,
p. 290 et 291.
20.
Cf.
V. Laurent, Bulles métriques, n°
517.
21. Sur la
famille voir
H. Grégoire, La
famille
des Kontostéphanoi
et le
monastère
d'Elegmoi, Revue
Inst. Publ en Belgique
52, 1909,
p. 152-161, et J. Darrouzès,
Georges et
Dèmètrios Tornikès.
Lettres et discours,
Paris
1970, p.
57-58.
22.
Cf.
Bryennios : p.
165.
23. Sur la charge
voir
Hélène
Ahrweiler Byzance et
la mer, Paris
1966, p.
209-211,
et R. Guilland,
Recherches sur les institutions byzantines,
I, p.
542-543.
24.
Cf.
Alexiade : Leib III, p.
77-82.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 33/73
244 P. GAUTIER
attaquer
les convois ennemis de
troupes
et de ravitaillement25, mais la
bonne
volonté de
l'officier ne peut suppléer
à son
incompétence : il est
relevé de son
commandement
dans le courant de l'été 1108 et remplacé
par
Marianos
Mavrokatakalon26.
On
perd
sa
trace
après
cette
date.
14.
Le protonobélissime
Etienne
Contostéphane
Etienne fut un
temps, comme son
frère Isaac, officier
de
marine,
mais
son grade
ne
nous
est pas connu
: dans une
lettre
expédiée à
l'empereur
en
1108,
le chef
de
la flotte, Landulphe, accusait Etienne, Isaac et leur
collègue Alexandre Euphorbènos de surveiller avec insouciance la
route
maritime empruntée par les convois
normands27. C'est la
seule
mention
connue de
ce
militaire
qu'on
se gardera de confondre avec le panhypersé-
baste
et
mégaduc
homonyme
qui épousa
Anne,
fille
cadette
de
Jean
II
Comnène,
et
mourut
sous Manuel au
siège de
Corfou en
114928.
15. Le
protonobélissime Georges
Paléologue
Ce
dignitaire n'est pas autrement connu : il
ne
saurait
être
le fils
du
sébaste
Georges Paléologue,
puisqu'il
porte
le
même
prénom.
16. Le nobélissime Bardas Hikanatos
Bardas Hikanatos29
figure
pour
la
première
fois,
sans
mention
de
titre
ni
de fonction, parmi les
membres
de la séance synodale
du
21 mars 1082
qui
examina
la doctrine
de Jean Italos30. Il est attesté comme curopalate
et préteur
du
Péloponnèse et de
l'Hellade
en
1094, dans les
circonstances
suivantes.
Christodule de Patmos, qui mourut le mercredi 16
mars
109331,
avait, la veille de sa mort32,
nommé comme successeur à
la tête
du
monastère
Saint-Jean de Patmos Théodose Canstrisios33. Après
la mort
du saint,
25. Alexiade : Leib III, p. 88.
26. Ibid. :p. 111-113.
27.
Ibid.
:
p.
111-112.
28.
Cf.
F. Chalandon, Jean II
Comnène
et Manuel
I
Comnène,
Paris 1912 (voir
index), et J. Darrouzès, Georges et
Dèmètrios
Tornikès. Lettres et discours,
Paris 1970,
p. 62.
29. Sur ce patronyme voir V. Laurent, Médaillier Vatican, n° 179, p. 190-191.
30. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK
2,
1897, p. 42.
31. Cf.
P.
Gautier, La
date
de la
mort de Christodule de Patmos, REB
25, 1967,
p.
235-238.
32. Théodose
Canstrisios écrit que Christodule était à
l'agonie quand il
rédigea
son testament ; cf.
MM 6,
p. 9018.
33.
Ibid., p. 9μ-3.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 34/73
LE
SYNODE DES BLACHERNES
(FIN
1094)
245
Théodose refusa d'exécuter les volontés de Christodule et exposa
ses
raisons dans une lettre de renonciation qui se termine de
la
façon
suivante
:
«
Je
vous ai envoyé
à
vous
les moines les documents
que je possédais,
savoir
:
l'original
du
testament mystique
du
moine
Christodule
de
Latros
(10 mars
1093), l'original de son codicille
(15 mars
1093)
et leurs
copies
conformes
authentifiées
par V illustrissime curopalate et préteur du
Péloponnèse et d'Hellade, kyr Bardas Hikanatos. Pour vous
en
certifier
l authenticité, j'ai
signé de ma
propre main le texte écrit par
Jean
Péramatas, notaire
et taboullarios, le
5
mars, indiction 2,
année
6602 (1094),
en
présence des
témoins soussignés34 ». Il appert
de
ce
texte et
de
la
signature
subséquente
de Théodose35
que Bardas Hikanatos
était
curopalate et préteur entre le
15
mars
1093 (date du codicille de Christodule)
et
le
5 mars
1094 (date
de la
lettre de renonciation de
Théodose)
et qu'il l'était encore
à
l'époque où
Théodose
Canstrisios
rédigeait
sa lettre,
sans
quoi il
eût
mentionné
de
quelque manière le départ
du
préteur ou sa
nouvelle dignité.
Il s'ensuit que
Bardas Hikanatos n'était pas encore nobélissime en mars 1094 et que le
synode des Blachernes où il porte
cette
dignité, supérieure
à
celle
de
curopalate,
est postérieure
à
cette date.
Théodore Prodrome, biographe
de saint Mélétios le jeune,
nous apprend
que Bardas Hikanatos
fut
trois fois anthypatos de toute
l'Hellade
et
du
Péloponnèse : après
l'avoir
été
deux
fois du
vivant
du
saint, il
reçut son
troisième
commandement
au
moment
où
le
saint
décéda, si bien qu'il assista
à
sa
sépulture
en
septembre 110536.
C'est
la
dernière
mention
connue
de
ce haut
fonctionnaire
byzantin37.
17. Le nobélissime
Michel Diabatènos
La
personnalité
de
ce
Michel
Dabatènos ou Diabatènos
—
on
rencontre
les
deux orthographes, la première dans VAlexiade, a
seconde,
apparemment
la
plus correcte, dans
Bryennios et plusieurs
documents de
la fin
du
XIe
siècle
— nous
échappe. On l'identifiera sous
réserve
avec un officier d'Alexis
Comnène dont le prénom est toujours
omis
dans YAlexiade. En 1081,
ce
34. Ibid., p. 937~15.
35. Ibid., p. 93ie~28.
36.
Cf.
Chr.
Papadopoulos,
Travaux
pour
Vhistoire de la vie monastique en
Grèce
(en
grec), II,
Athènes
1935, p. 83. Sur la fonction de préteur et d'anthypatos voir N.
Bànescu,
La
signification des titres
de
préteur et
de pronoètès
à Byzance
aux
XIe et
XIIe
siècles, Miscellanea G. Mercati, III, Cité du
Vatican
1956,
p.
393-394.
37.
Un sceau
du
préteur d'Hellade et
du Péloponnèse
Bardas
Hikanatos
a
été
publié
par
N. Bées,
VV
22/3, 1914,
n° 31, p. 215-217 ; la date
de notre synode est discutée
à
cette occasion.
Voir
aussi
A.
Bon, Le Péloponnèse
byzantin, Paris 1951,
p.
95
et
194.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 35/73
246 P.
GAUTIER
Diabatènos était
topotérète
d'Héraclée
du
Pont et de Paphlagonie38. En
1095,
il
participait à
la
campagne contre les Comans et se voyait
confier
la garde des défilés
du
Zygum39. Il
fut
ultérieurement
promu
duc de
Trébi-
zonde
;
Grégoire Taronite, qui
le
remplaça
au
cours
de
la
12e
indiction
(1103/4), l'incarcéra
à Tébenna
dès le
début de
sa révolte, mais Diabatènos
et ses compagnons parvinrent par la force
à
recouvrer leur liberté40.
Michel appartenait
certainement à
la
famille
homonyme
dont
une fille,
Kalè, épousa le curopalate Symbatios Pakourianos.
Dans son
testament,
daté
de 1098, Kalè,
en
religion Marie, se dit fille de Zoè Diabatènè et
du
curopalate Basilakès41 et elle énumère parmi ses légataires son cousin le
protovestiaire Léon
Diabatènos42, attesté comme
vestarque en
107143 et
gouverneur de
Mésemvria
en
109844.
18.
Le
protocuropalate
et préposé
aux
requêtes
Jean
Taronite
Ce Jean
Taronite,
qu'on se
gardera
de confondre avec le sébaste
homonyme (supra)45, est pratiquement inconnu. Vers le 5
ou
6 novembre 1
107,
Alexis
Comnène,
en route pour Thessalonique, le nomma éparque
de
la
capitale, une fois parvenu à Chirovachi. C'était,
au
dire d'Anne Comnène,
qui
vante
ses
qualités
de juriste,
un
homme de noble extraction,
que
le
basileus
avait,
tout jeune, pris à son service et
qui
avait été
longtemps
son
secrétaire
(ύπογραμματεύων)46.
On ne connaît pas
son lien de
parenté
avec la
famille
des Taronites et il serait d'autre part aventuré, vu
l'écart
chronologique,
de
l'identifier
avec
son
homonyme, sébaste,
dikaiodotès
et éparque
de
CP,
qui
assista en
1147 à
la
déposition du
patriarche Cos-
mas47. Le sceau de
ce
protocuropalate
a
été conservé48.
38. Cf. Alexiade : Leib
I, p.
131.
39. Ibid. :
II,
p.
193.
40. Ibid.
:
III,
p.
75.
41. Cf. I. Ibèritès, Extrait
des
archives du monastère athonite
d'Iviron
(en grec),
'Ορθοδοξία
6,
1931, p. 364-371 ; ce document a été exploité par P. Tivöev et G. Cankova-
Petkova,
Au sujet
des
relations féodales dans les
territoires
bulgares sous la domination
byzantine à la fin
du
XIe et
pendant
la première moitié
du
XIIe
siècle,
Byzantine- Bul-
garica
2, 1966, p.
107-125.
42. Cf.
Ibèritès, loc.
cit., p. 36633,
36814
et
3706
;
il
est absent de la liste
dressée
par
R. Guilland,
Recherches sur
les
institutions
byzantines,
I,
p.
222.
43.
Cf.
Bryennios : p. 37.
44.
Cf.
Skylitzès : Bonn, p.
743.
Signalons
encore
un Jean Diabatènos,
prêtre
en
1092
; cf.
Grumel, Regestes,
n°
966.
45. Cf.
Alice Leroy-Molinghen,
Les deux
Jean Taronite
de
l'Alexiade, Byz.
14,
1939,
p.
147-153.
46. Cf.
Alexiade : Leib
III,
p. 87-88.
47. Cf.
Alice Leroy-Molinghen, loc. cit., p.
152-153.
48. Cf. V.
Laurent,
Bulles métriques, n° 518.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 36/73
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 37/73
248 P. GAUTIER
dait
le
corps des
Chomatènes
et
des Turcs61. Au cours de
la
campagne
contre les Comans
en
1095, le basileus lui enjoignit d'attaquer les barbares
à
la sortie des
défilés du Zygum avec le concours de Monastras
et
de Michel
Anémas62.
L'exploit
qu'il
accomplit
à
cette
occasion
lui
valut d'être promu
sur le champ de
bataille
à
la
dignité de
nobélissime63. Peu
de temps
après,
il fut
surpris
par une troupe de Comans et faillit périr
dans
la
rencontre64.
Quand le rebelle Diogène entra dans la place forte de
Poutza,
près d'Andri-
nople, Katakalon
établit son camp dans les
environs65.
En octobre 1096, Katakalon fut chargé de
ramener
à
CP
es
croisés
rescapés
du
massacre
du
Drakon66. Au moment
où
le
neveu
de Bohémond, Tancrède,
prit Laodicée aux Byzantins67, Constantin est mentionné par
Anne
Comnène
comme duc de Chypre68. En septembre 1108, il joua un rôle de premier
plan
dans
la
campagne
contre
Bohémond
autour
de
Dyrrachium
;
il
fit
notamment
partie de la délégation byzantine chargée de persuader le Normand de
faire
la
paix69.
Plusieurs sceaux
du
personnage
ont été conservés.
Deux d'entre eux ne
mentionnent
ni
charge
ni dignité
7 °. Un troisième
lui donne
le titre
de
nobélissime 7 1
qu'il
reçut
en
1095.
Un quatrième,
qui lui attribue
la charge de
duc de Chypre
et la
dignité
de curopalate, fait difficulté72.
Si
la
lecture
de cette
dignité
est
correcte,
il faudrait
admettre
que
Constantin fut duc
de
Chypre
une première
fois
avant
1095 et une
seconde
fois,
au
moins comme nobélissime, en 1 102/3.
21.
Le protoproèdre
du
sénat
et
grand
drongaire de
la
Veille,
Nicolas
Mermentoulos
Ce haut fonctionnaire est probablement
ce
Mermentoulos
à qui
Théo-
phylacte de Bulgarie adressa trois lettres : l'archevêque écrit que son corres-
61. Cf. Bryennios : p. 137
et
139 ; Aîexiade : Leib I, p. 21
et 22.
62. Cf. Aîexiade : Leib II, p. 194.
63. Ibid.
64.
Ibid.
65.
Ibid.
66.
Ibid.
p.
195.
p.
197.
p.
201.
p.
212.
Pour
la
date
voir
R.
Grousset,
Histoire
des
croisades,
I,
p. 8-9.
67.
Dans
la seconde moitié de
1102
selon R.
Grousset,
ibid., p. 385, mais
en
février/
avril
1103 selon
H. Hagenmeyer,
Revue de
Γ Orient
latin
11,
1908,
p.
484-485.
68.
Cf. Aîexiade : Leib
III,
p.
41.
69. Ibid.
: p. 117,
120-122
et
141.
70. Cf.
G.
Schlumberger,
Sigillographie, p.
633, nos 1-2. Il n'y
a
aucune raison
de
lui attribuer
le
sceau d'un Katakalon duc
de Paradounavon,
anthypatos
et
patrice,
publié
par
N.
Banescu,
Sceau inédit de Katakalon,
katépano
de
Paradounavon,
EO 35,
1936,
p.
405-408.
71. Cf. V. Laurent, Bulles métriques, n° 92.
72. Cf. V. Laurent, Collection
Orghidan,
n° 205, et Médaillier Vatican, p. 57, n. 4.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 38/73
LE SYNODE
DES BLACHERNES
(FIN 1094) 249
pondant
préside aux
décisions de
Thémis73,
qu'il est le
gardien
de Thémis74,
expressions qui désignent adéquatement la
fonction
de président
du
tribunal
impérial exercée depuis Michel Doucas par le
grand drongaire
de la Veille75.
La
date
à
laquelle
Nicolas
MermentouJos
occupait
cette
fonction
dépend
de
celle que nous proposons
pour
l'actuel synode, où il était
— son
titre
est
omis
— protocuropalate
ou
curopalate. A une
époque postérieure et
indéterminée, il
fut
nobélissime et éparque
de
CP76. Comme drongaire
de la Veille il
a pu
succéder
à
Jean
Thrakèsios,
alias Skylitzès,
attesté à
ce
poste avec la
dignité de
proèdre en
juin
109077 et celle
de curopalate
en
mars78
et
en mai
109279.
Les
autres titulaires de cette
charge
sous Alexis Comnène,
signalés ou
non par R.
Guilland80, furent
: en mai
1082
le protocuropalate Michel81,
qui n'est
autre
que
le
sébaste
et
logothète homonyme
présent
à
ce synode
;
Nicolas
Sklèros
en janvier,
indiction 7,
soit
1084
ou
1099
ou
111482,
et
le
chroniqueur
Jean
Zonaras83.
22.
Le curopalate Romain,
fils de
Paléologue
Le personnage est
inconnu
d'autre part
et il
n'y a
même
pas
lieu
de lui
attribuei
un sceau ayant
appartenu à
un
curopalate Romain84. Le
père
73. Cf.
PG
126, 389e. 74. Ibid., 393°.
75. Cf.
R. Guilland, Le
grand drongaire de
la
Veille, Recherches sur les institutions
byzantines,
I,
p.
573-575.
76.
Cf.
V. Laurent,
Mélanges
d'épigraphie grecque et de sigillographie
byzantine,
EO 31,
1932,
p. 437-438. Parmi les
autres porteurs
de
ce
patronyme signalons
Michel,
higoumène du Stoudios au milieu du
XIe
siècle (Cedrenus : Bonn II,
p.
555,
in apparatù)
et
un
patrice et préteur anonyme de
Thrace
et de
Macédoine
(REG 13,
1900,
p.
467).
77. Cf.
K. Rhalli, Zwei
unedierte Novellen
des Kaisers Alexios
Komnenos, Athènes
1898, p. 9.
La
novelle est
datée
de juin,
indiction
16 date
corrigée
par Dölger, Regesten,° 1091,
en indiction 6,
soit
1083
ou
1098
ou 1113. Mais le
ms
Haghias 88 d'Andros
donne
en
réalité indiction
13,
soit 1090 ou 1105. Or, comme il est quasi certain que le
proèdre
et
grand
drongaire
Jean de cette novelle
n'est
autre que Jean
Thrakèsios
qui est
curopalate et grand drongaire de la
Veille
en 1092, il s'ensuit que
cette novelle
d'Alexis
est
de
juin
1090. Ce Jean
Thrakèsios, attesté
ailleurs comme protovestiaire
(Cf.
Cedrenus :
Bonn
I,
p.
54),
n'est
autre
que
le
chroniqueur
Jean
Skylitzès. Cf.
E.
Tsolakis, Le
problème
du continuateur de
Jean
Skylitzès (en grec), Ελληνικά
18,
1964,
p.
79-83.
78. Cf. Zachariae, JGR
3,
p. 376 et n. 1 ;
Dölger,
Regesten, n° 1167.
79. Cf. PG 119, 761
B~c
; Grumel, Regestes, n° 963.
80. Cf. R.
Guilland,
Recherches
sur
les
institutions
byzantines,
I,
p. 574-575 :
il
faut
écarter
Etienne, alias Syméon le sanctifié, qui fut grand
drongaire
sous
Botaniate.
81 .
Cf. Zachariae,
JGR
3,
p.
343 ;
Dölger,
Regesten, n° 1283
(non
identifié
par
l'auteur).
82 . Cf.
Zachariae, JGR
3,
p. 410 ; Dölger, Regesten, n°
1113
; V. Laurent, Corpus
des sceaux, V/2,
n°
1202.
83. Cf. art. Zonaras Jean (Amann) dans DTC 152, 1950, col. 3705-3708.
84. Cf. V.
Laurent,
Bulles
métriques, n° 295.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 39/73
250
P.
GAUTIER
de
ce Paléologue
est vraisemblablement
le
protonobélissime Georges
Paléologue
mentionné
plus
haut
(n°
15).
23.
Le
curopalate
Jean
Synadènos
Ce
membre
d'une famille bien représentée85 à l'époque est un
inconnu
;
un sceau
lui attribue aussi
la dignité
de curopalate
86
24.
Le curopalate
et
grand hétériarque Constantin
Antiochos
Ce militaire est quasi
inconnu
: VAlexiadementionne
à
deux reprises un
Antiochos87, mais comme Constantin et Michel étaient
l'un
et l'autre
officiers, on ne saurait
décider
duquel
des deux
il est fait
état.
Les
Antiochoi
trempèrent dans
la
conjuration ourdie
par
les Anémas88
approximativement entre
1095
et
110289.
Deux sceaux
de Constantin Antiochos ont été
conservés90.
Son prédécesseur dans
la charge
de
grand hétériarque
fut sans doute
Argyros Karatzas, un officier d'origine petchénègue,
qui
commandait
déjà des
ethnikoi
en 1087 avec son compatriote
Ouzas91.
Quand Jean
Comnène,
fils
du sébastocrator
Isaac,
fut soupçonné,
en
1094
ce semble,
de
préparer une révolte, le
basileus ordonna
au grand hétériarque Argyros
Karatzas
de prendre le
gouvernement
de Dyrrachium
au cas où l'accusé
passerait
à l'action92. Pendant
la
campagne contre les
Comans en 1095,
Karatzas
commandait
encore
les
ethnikoi,
mais Anne
Comnène
ne
mentionne
pas alors sa charge93. Le prédécesseur de
Karatzas
a pu
être Bardas Xèros,
attesté
en mars 1092 comme protoproèdre et hétériarque94.
Signalons
85.
On
trouvera quelques
indications dans
D. Polemis, The Doukai,
p.
178-179.
86. Cf. V.
Laurent,
Bulles métriques,
n°
729.
87.
A
la
fin de
1081, un
Antiochos
commande le
corps
des Macédoniens
(Leib
I,
p.
151)
et
en
avril
1091
un Antiochos est
chargé
de construire un
pont
de
bateaux sur
la Marica
(Leib
II,
p. 137).
88. Cf. Alexiade : Leib III, p. 69 et 71.
89.
Le
chef
de la
conjuration,
Michel
Anémas, combat
les
Comans
en 1095
(Alexiade
:
Leib
II,
p.
194)
et
le
sébastocrator Isaac
qui instruisit le
procès mourut vers
1102
(REB
21, 1963,
p. 253-255).
90. Cf. V. Laurent, EO 27, 1928, p. 433-434 (ni
titre
ni fonction), et
Collection
Orghi-
dan,
n° 414 (ni
titre
ni fonction).
91. Cf. Alexiade
: Leib
II,
p.
97.
92. Ibid. : p. 147-149.
93. Ibid. :
p. 204.
94.
Cf.
Zachariae, JGR
3,
p. 413 ; Grumel, Regestes, n° 961 ; Dölger, Regesten,
n° 1168.
Dans
d'autres
documents
contemporains (cf. PG 104, 1177^ ; 119, 761e) il est
appelé
proèdre,
sans
doute par erreur.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 40/73
LE
SYNODE DES BLACHERNES
(FIN
1094)
251
encore un autre grand hétériarque
du
règne d'Alexis Comnène (entre 1 108
et 1118) : le protonobélissime
Manuel
Straboromanos95.
25.
Le
curopalate
et
juge
Euthyme
Ce personnage,
inconnu d'autre
part,
a
chance d'être
identique à cet
Euthyme qui
se
prévaut
à
cette époque de sa fonction
de
juge sur
deux
sceaux96.
26. Le
curopalate
Michel Sklèros
Dignitaire inconnu.
27.
Le
curopalate
Constantin Iasitès
Ce
Constantin Iasitès fut
peut-être
un disciple
de Jean Italos,
car
Anne
Comnène stigmatise parmi ses épigones des Iasitès et des Serblias1. Son
fils épousa Eudocie, troisième
fille
d'Alexis Comnène2, mais l'arrogance
dont cet écervelé fit preuve envers la basilissa Irène Doukaina le fit chasser
du
palais et
son
épouse, tombée malade, entra dans un couvent3. Les
deux
époux eurent des enfants dont
nous
ignorons
le
nombre
et les
noms4.
Leur
mariage
fut
dissous avant 1118,
date
extrême du
typikon d'Irène,
puisque
Eudocie y
est
mentionnée
comme moniale5. Le praktor Iasitès dont Théo-
phylacte
de
Bulgarie
se
plaint
en termes
amers6
est peut-être
un
membre
de
la même
famille.
28.
Le curopalate
Constantin Choirosphaktès
En avril
1078,
le proèdre
Constantin
Choirosphaktès, «
homme
intelligent
et avisé, doué
de
toutes
les
qualités d'un
sage
politique », fut envoyé
par le nouveau basileus Nicéphore Botaniate auprès
du
rebelle Nicéphore
Bryennios
qui
marchait sur CP7. Vers le mois de
juin 1081,
Alexis Comnène
95.
Cf.
P.
Gautier,
REB
23,
1965,
p.
195.
96. Cf. V. Laurent, Bulles métriques, n°s 66 et
679.
1. Cf. Alexiade : Leib II, p. 37. Sur le personnage voir P. Gautier, La curieuse
ascendance de Jean Tzetzès, REB 28, 1970, p. 217-218.
2.
Cf. Alexiade : Leib HI, p. 237.
3. Cf.
Zonaras
: Dindorf IV, p. 241.
4. Dans
la première poésie
de
Nicolas
Kalliklès, Eudocie fait mention de
son époux
et de
ses
enfants. Cf.
L.
Sternbach, Nicolai Calliclis carmina, Cracovie
1903,
p. 7.
5. Cf. PG 127, 1005e et
1O93B.
6. Cf. PG 126, 423e et
516*.
7.
Cf. Bryennios : p.
130.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 41/73
252 P.
GAUTIER
l'envoyait à son
tour auprès d'Henri IV d'Allemagne : dans la lettre qu'il
devait
remettre
au
souverain germanique,
il
était qualifié de protoproèdre
et de catépan des titres8. Il
participa à
la réunion
synodale du
21 mars 1082
qui
examina
la
doctrine
de
Jean
Italos
en
qualité
de
protoproèdre
et
de
protonotaire
du drome9.
En avril
1088,
il
est
mentionné
comme
protoproèdre et préposé aux requêtes dans des documents
qui
garantissent la
donation de l'île de Patmos à
Christodule
de Latros10. Le 23
mai
de
la
même
année
il porte la
même
charge et la
même
dignité
dans un autre
chrysobulle11.
Il exerça ensuite une fonction inconnue
en
Macédoine
ou
dans une autre région limitrophe12.
Peut-être
était-ce celle de préteur
d'Hel-
lade et
du
Péloponnèse que lui attribue un sceau13.
C'est
en cette qualité
qu'il rendit
visite à
s. Mélétios le
Jeune14,
ce
qui
permet
de
constater qu'il
fut
préteur
avant
1
105,
date
de
la
mort
du
saint.
A
une
date
indéterminée,
mais antérieure
à
1110, il rendit également visite
à
un autre
moine
illustre,
s. Cyrille le Philéote,
à qui
il fit don
de
la propriété qu'il
possédait près de
l'ermitage
du
saint15. Le
P.
Laurent
nous
signale qu'il existe un sceau
inédit de
ce
personnage.
29.
Le
protoproèdre et
primicier
des vestiarites intérieurs Tatikios
Ce
militaire16 apparaît pour
la
première fois
en
1078
aux
côtés
d'Alexis
Comnène occupé
à
réduire la
révolte
de
Nicéphore Basilakès.
Bryennios
écrit
à
son
sujet
que
c'était
un
familier
d'Alexis,
un
homme
de
sa
maison,
du
même
âge
que
lui et
qui
avait
été élevé
avec lui17. Le
renseignement
est
corroboré
par
Anne
Comnène
qui
le dépeint en ces
termes
: « C'était un
homme très vaillant et intrépide
au
combat,
mais
qui
n'était pas
d ascendance
libre.
Son père en effet
qui
était
Sarrazin tomba dans
une expédition
de fourrageurs
entre
les mains de mon
aïeul
maternel Jean Comnène18
»,
8. Cf. Alexiade : Leib I,
p.
133
et
134.
9. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK 2, 1897,
p.
42.
10 .
Cf.
MM
6,
p.
45
et
49
;
il faut
y
corriger
CP
en Constantin.
11.
Cf.
MM
6, p.
53.
12 .
Cf. Théophylacte : PG 126,
541
B.
13.
Cf. V. Laurent, Bulles métriques,
nos
129 et 738.
14 . Cf.
Chr.
Papadopoulos, Travaux pour Vhistoire de
la vie
monastique
en
Grèce
(en grec), II, Athènes 1935, p. 62.
15.
Cf. E.
Sargologos,
La
Vie de s. Cyrille
le
Philéote, moine byzantin j 1100),
Bruxelles
1964,
p.
143.
16 .
Sa carrière a été esquissée par R. Guilland, Recherches
sur
les
institutions
byzantines,
I,
p. 313-314.
17 . Cf.
Bryennios : p.
150.
18 . Alexiade
: Leib
I,
p.
151.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 42/73
LE
SYNODE DES BLACHERNES
(FIN
1094)
253
et
qui
ajoute que le
mal
dont
son
père souffrait au
genou
avait
été
causé
involontairement
par Tatikios
quand
tous
les deux jouaient
au
polo19.
Les chroniqueurs
occidentaux
précisent qu'il avait le
nez
coupé et portait
un
appendice
nasal
en
or20.
A
la fin
de 1081, lors de
la
campagne contre Robert
Guiscard,
Tatikios
commandait les Turcs des environs d'Achrida et était déjà grand primi-
cier21. Vers 1086,
il fut envoyé
combattre
l'émir
de Nicée, Aboul Kasim22.
Après
la
défaite
byzantine
du
printemps 1086 contre
les
Petchénègues,
Alexis rappela Tatikios d'Asie mineure et l'envoya à Andrinople préparer
une
nouvelle armée.
Le
général rencontra
les barbares près de Philippopoli,
fut
vainqueur
et revint
à
CP23.
L'année suivante,
il
commandait
l'aile
droite des forces
byzantines
qui
furent défaites près de
Dristra24.
Vers
1089/90,
il
combattait
encore
les
Petchénègues25.
En
juin
1094,
il
fait
partie
de l'expédition organisée contre les Dalmates et déjoue les tentatives
d assassinat de Nicéphore
Diogène
sur
la
personne du basileus26. En 1095,
il
prend
part
à
la
campagne
contre
les
Comans27. En décembre 1096, il est
chargé
de
ravitailler l'armée des croisés qui campe
devant
CP28 et en
juin 1097
il commande
les
troupes byzantines
qui
assiègent Nicée
avec
le
concours
des
Francs29.
Aussitôt après la
reddition
de
la ville, Alexis charge
le grand primicier
Tatikios d'accompagner les croisés
vers
Antioche30
et c'est au nom
du basileus
qu'il
se
fait remettre le
château de Plakentia31.
Lors
du
siège d'Antioche, il conseille aux croisés éprouvés par
la
famine
d'occuper
les
places
fortes
avoisinantes32.
Vers
la
fin
de 1097
ou
le
début
de 1098,
au
cours du siège d'Antioche, les intrigues de Bohémond l'obligent
19. Ibid.
: p.
160.
20. Tatic
naribus
truncus :
cf.
Raymond
d'Aguilers
:
RHC, Occ.
III,
p. 245-246 ;
Tatinus truncatae
naris,familiaris
împeratoris
: cf.
Albert
d'Adî,
ibid. IV,
p.
327
;
Tetigus...
vir siquidem gravis
aevo, sed
naso, qua
nesdo occasione, deciso,
et id utens aureo : cf.
Guibert, ibid.
IV, p.
175.
21.
Cf.
Alexiade
: Leib
I,
p.
151.
22. Ibid.
:
II,
p.
67-70.
p.
83-86.
p.
97.
p.
109.
p.
171, 175
et
182.
27.
Ibid.
: p.
193.
28.
Cf. G.
Paris, La chanson d'Antioche, Paris 1848, I,
p.
77.
29. Cf. Alexiade : Leib III, p.
12-13
; Albert d'Aix : RHC, Occ. IV, p. 315 et 327.
30. Cf. Alexiade
: Leib
III,
p. 17-18 ;
Raymond
d'Aguilers : RHC, Occ.
III,
p.
245
;
Pierre
Tudebod
: ibid., p.
41 et
189.
31. Cf. Chalandon, Essai
sur
le règne d'Alexis Comnène, p. 199.
32.
Cf.
Raymond
d'Aguilers : RHC, Occ.
III,
p. 245.
23.
24.
25.
26.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 43/73
254 P.
GAUTIER
à
abandonner
les
croisés
à
leur sort ; il
se
rend en Chypre,
puis rejoint
CP33.
Peu après son arrivée dans la capitale, vers le début de 1099, le basileus lui
confie un
commandement
naval sous
les ordres du mégaduc Landulfe
avec
le
titre
de
«
képhalè périphanestatè34
».
Il
participe
alors
à
une
expédition
contre une
flotte
pisane
qui
ravageait des possessions
byzantines et
ramène
sa flotte intacte
à
CP35.
Un
Michel qui se
dit
Tatikios par son père
et Comnène
par
sa
mère
était
peut-être son fils3 6. Signalons enfin un
Constantin,
curopalate et
anagrapheus,
qui
est appelé,
dans
un
acte de 1104,
« neveu
du
grand
primicier37 ».
30.
Le fils
de
Tarchaniotès
Le
prénom
de
ce
dignitaire
omis
par le copiste
a
chance
d'être
Katakalon,
le fils de Joseph
Tarchaniotès38.
Le
magistros
Joseph
Tarchaniotès
part icipa à
la bataille
de
Mantzikert et, en
refusant de se
porter au
secours
du basileus
Diogène en
difficulté,
fut en
partie responsable du
désastre39.
Michel
Doucas le nomma
par
la suite
protoproèdre
et
duc d'Antioche ;
il mourut
à
ce
poste
probablement
en 107440. Son fils, le magistros
Katakalon Tarchaniotès, se
révélant
impuissant à réprimer les
émeutes
qui
secouaient alors
cette ville, on confia la charge
de duc à
Isaac
Comnène41.
Lors de la révolte de Nicéphore Bryennios, le katépano d'Andrinople
Katakalon
Tarchaniotès, qui était «jeune encore,
mais
très prudent
et
très
sensé
»,
resta
fidèle
au
basileus
Michel
Doucas,
mais
les
rebelles
réussirent
à le
gagner
à
leur cause au moyen d'une
alliance
matrimoniale
:
Katakalon maria en effet sa sœur Hélène au fils
de Jean
Bryennios, frère
de
Nicéphore42, et la
même année,
près
de
Kalovryè, Katakalon commandait
33. Cf. Alexiade
: Leib
III,
p.
20-21. Les chroniqueurs
occidentaux attribuent
son
départ
à
la peur
:
Baudric
de Dole : RHC, Occ.
IV,
p. 44-45 ;
Albert d'Aix
: ibid.,
p. 417 ; Guibert : ibid., p.
175-176
; Pierre Tudebod :
ibid. Ill,
p. 41-42 ; L.
Bréhier,
Gesta
Francorum, p.
79.
34. Cf. Alexiade : Leib III,
p.
42.
35.
Ibid.
:
p.
45.
36. Cf.
NE
8, 1911,
p.
56-57.
37. Cf. Rouillard-Collomp, Actes de Lavra,
I,
p.
13922
= Lemerle-Guillou-
Svoronos,
Actes de Lavra,
I,
p.
29324.
38. Sur cette
famille
voir K. Amantos, Ελληνικά
2,
1929, p. 435-436, et D. Polemis,
The Doukai,
p.
183.
39. Cf. Bryennios : p.
36-37.
40.
Ibid.
; V. Laurent, La chronologie des gouverneurs d'Antioche sous la seconde
domination
byzantine, Mélanges Monter
de, II,
1962,
p. 249.
41.
Cf.
Bryennios : p. 37 ; V. Laurent,
ibid.
42. Cf. Bryennios : p.
108-109
;
Attaliate
Bonn, p. 242 (anonyme) ; Skylitzès
Cont. :
Tsolakis,
p. 173 (anonyme).
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 44/73
LE SYNODE
DES
BLACHERNES (FIN 1094) 255
l'aile
gauche de l'armée rebelle
qui fut
vaincue par Alexis
Comnène43.
On
le
trouve
ensuite, mais
seulement en
1095, à Andrinople : le
basileus
l'exhorte par lettre
à défendre
la ville contre
les
Comans44.
Les
autres
Tarchaniotès
attestés
à
la
même
époque
sont
:
Constantin45,
le patrice,
anthypatos
et
stratège
Michel46, et un correspondant, sans
prénom et
passablement
âgé,
de Théophylacte de
Bulgarie47.
31 Le protoproèdre
et hypatos
des
philosophes
Théodore Smyrnaios
La première mention
du personnage
remonte
à
1082 : une semeiosis
impériale en
date du
vendredi
16 juillet 1082 le qualifie de magistros et de
juge48. Il fut
nommé
proèdre
à une
date inconnue, mais il
portait cette
dignité
entre la
nomination du rhéteur Théophylacte à l'archevêché d'Achri-
da
(vers
1088/9)
et
notre
synode,
puisque
ce
titre
lui
est
donné
par
ce prélat
qui lui adressa plusieurs lettres49. Le lemme
de
l'une d'elles
rappelle
sa
charge d hypatos des philosophes50, qu'il aura sans doute obtenue après
que
Jean
Italos eut
été
condamné et
relégué
dans un couvent (1082)51.
Protoproèdre
et hypatos des philosophes
au
moment
du
synode, i\
fut
auparavant ou
plus
tard questeur52. Il sera ultérieurement
promu curopa-
late53.
De son
activité
littéraire
qui fut
probablement féconde
ne
subsistent
que
des vestiges
:
1.
L'éloge
funèbre d'un fils
du
protostrator Michel Doucas54.
2.
Un
traité sur
les
azymes
et
la
procession
du
Saint-Esprit55,
appelé
aussi
discours
à
l'adresse des fidèles soumis au pape (1112)56.
43. Cf. Bryennios : p. 136 ; Alexiade : Leib I, p.
20.
44.
Cf. Alexiade : Leib
II,
p.
194.
45. Cf. V.
Laurent,
Collection
Orghidan,
n°
469.
46.
Cf. V.
Laurent,
Bulles métriques, n° 577.
47. Cf. PG 126, 520° et 525Ö.
48.
Cf.
Zachariae, JGR
3,
p.
351
;
Dölger,
Regesten, n°
1084.
49. Cf. PG 126, 385 = 536) et 441. Il faut
également
ajouter
une lettre anonyme,
ibid., 308-309 ; cf. Alice Leroy-Molinghen, Du destinataire de la lettre Finetti 1 de
Théophylacte
de
Bulgarie,
Byz.
36,
1966,
p.
431-437.
50. Cf. PG 126,
441.
51. Cf.
Grumel,
Regestes, n08 926 et 927.
52. Cf. V. Laurent, EO 31, 1932,
p.
331-335.
53.
Ce
titre
figure
dans le lemme de son traité
sur
les
azymes
de 1112.
54. Cf. L.
Sternbach,
Nicolai Calliclis carmina, Cracovie 1903, p. 35-36
(cet éloge
funèbre est perdu) ; NE
8,
1911, p.
140.
Voir aussi D. Polemis, The Doukai, p. 66.
55.
Conservé dans
les
Vatic.gr.
680,
f.
433-438
;
Baroccianus
101, f. 89V-93V ; Vatoped.
229,f. 187-201 ; Vindob. theol. 324, f. 244-275 ; Coislin. 192,f.
52-57v.
56.
Conservé dans
les
Mosq. synod. 239 (VI. 366), f. 40-48 ; 240 (VI. 368), f.
115-127
;
250 (VI. 207), f.
452-461.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 45/73
256 P.
GAUTIER
3.
Un éloge
du
martyr s.
Georges57.
4.
Un
éloge de
s.
Paul58.
5.
Des commentaires d'Aristote59.
Le
traité
contre les
Arméniens
que
lui
attribue le Vatoped.
229
est
un
faux60.
L'auteur anonyme
du
Timarion
a
fait l'éloge
de
sa science et
de
sa
probité61.
Un
poème de
Nicolas Kalliklès
lui est dédié62.
32.
Le
protoproèdre Georges Manganès
Personnage
peu
connu,
il est en mars 1081
dans le camp des Comnènes
qui
assiègent CP et on lui confie les
ambassadeurs envoyés
par N icéphore
Mélissènos63.
En sa
qualité de
secrétaire d'Alexis
Comnène,
il
rédige,
avec
une
lenteur calculée,
le chrysobulle
qui
accordait au compétiteur
de
la
rive
asiatique
le
titre
de
césar
et
d'autres
privilèges64.
Dans
un
acte
de
1082
est
nommé
un
Georges
proèdre ou protoproèdre,
dikaiophylax
et
questeur,
qui
pourrait
être
Georges Manganès65 ; le 15 mai 1092,
ce
dernier
assistait
à une réunion synodale avec la
dignité
de protoproèdre66.
33. Le protoproèdre Georges Basilakès
On ne
sait
rien d'autre
à son sujet
sinon qu'il sera compromis
ultérieurement (entre 1095 et
1102)
dans la conjuration des Anémas67. Ses liens de
parenté
avec
la
famille
homonyme,
très bien représentée
aux
XIe-XIP
siècles,
nous échappent.
34. Le protoproèdre Constantin Opos
Constantin Opos, petit-fils possible
du
général homonyme, catépan
d'Italie
en 1033/4,
fut
un militaire. En
1081, lors de
la
campagne
contre
57. Edité par K.
Krumbacher,
Der
heilig
Georg in der griech. Überlieferung,
Abhand d. Kön.
Bayer.
Akad. d. Wissens. Philos. Philol. und Hist. Klasse, XXV B,
3
Abh., Munich 1911,
p.
214-225 (attribution incertaine,
mais
probable). Ce texte est
attribué au
questeur
Théodore
par
tous les manuscrits.
58 .
Edité dans
PG
63, 787-802.
Les
manuscrits attribuent
ce factum
au
magistros
Théodore.
59.
Conservés dans le Vindob.
theol.
1 34, f.
238-262v.
60. Cf.
J. Darrouzès, REB
25,
1967, p. 291.
61.
Cf. A.
Ellissen, Timarion's und Mazaris* Fahrten in den Hades, Leipzig
1860,
p.
66,
et
passim
et Alice Leroy-Molinghen,
loc. cit. (note 49),
p. 435-436.
62. Cf. L.
Sternbach,
op. cit.,
p.
61-64.
63. Cf. Alexiade : Leib
I,
p.
89-90.
64. Ibid. : p.
92-93.
65. Cf. Zachariae, JGR
3,
p. 350
(protoproèdre)
et 354 (proèdre).
66. Rhalli-Potli, Syntagma
5,
p. 58.
67. Alexiade : Leib III, p. 69 et 72.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 46/73
LE SYNODE
DES BLACHERNES
(FIN 1094) 257
Robert Guiscard,
il
commandait le corps des Excubites68. Vers
1085/6,
il enlevait aux Turcs
Cyzique,
Poimanénon et
Appoloniade69. Au
printemps
1092,
il
combattait à Chio
l'émir
de Smyrne Tzachas, sous les ordres de
Constantin
Dalassène70.
En
1097,
il
dut
recourir
aux
armes
pour
contraindre un certain comte
Raoul
à
franchir
le Bosphore avec ses
croisés11.
Pro-
toproèdre au moment
du
synode, il
devint par
la
suite protonobélissime72.
Un sceau lui
attribue
la
fonction de
duc73 et une note marginale d'un
manuscrit
du XIIe siècle celle de mégaduc74.
35.
Le
protoproèdre Nicétas Kastamonitès
Cet officier
d'une
famille bien fournie à l'époque
et
peut-être apparentée
à
celle des
Comnènes75, participa
en
1087 à
la bataille
de
Dristra au cours
de
laquelle
les
Petchénègues
écrasèrent
l'armée
byzantine76.
Quand
l'émir
de Smyrne
Tzachas
se
fut
emparé de
Mytilène et
de
Chio en 1090 ou au
tout début
de
1091, Nicétas Kastamonitès reçut
l'ordre
de l'en chasser,
mais il
fut
vaincu
à
la première rencontre et une bonne partie de ses
vaisseaux tomba aux mains
de
l'ennemi77. Il sera
ultérieurement
compromis
dans la conjuration des Anémas (entre 1095 et
1102)78.
Un sceau inédit lui
attribue
la dignité
de vestarque79, qu'il a
évidemment
portée longtemps
avant l'actuel
synode.
36.
Le proèdre
et
grammatikos
Jean
Fonctionnaire
impossible
à
identifier.
37. Le
proèdre
Basile Mavros
Personnage inconnu.
68. Ibid. :
I,
p. 151.
69. Ibid. : II, p.
80-82.
70.
Ibid.
: p.
111-112. Pour
la date de cette campagne voir P. Gautier, Diatribes
de
Jean
l'Oxite
contre
Alexis Comnène,
REB
28,
1970,
p.
10-15.
71.
Cf.
Alexiade : Leib
II,
p. 226-227.
72. Dignité attestée par un
sceau
; cf. Laurent, EO 31,
1932,
p. 335-337.
73. Cf. V.
Laurent,
Collection
Orghidan, n° 287.
74.
Cf.
A. Mingarelli, Gmeci codices
manuscripti apud
Nanios
asservati,
Bologne
1784,
p.
33
;
le distique est cité
et corrigé par
V.
Laurent, EO
31, 1932,
p. 337, n. 1.
75.
Un
Kastamonitès est dit
parent
d'Alexis
Comnène. Cf.
Ph. Meyer, Haupturkunden,
p.
165
et
177.
76. Cf. Alexiade : Leib Π, ρ. 97.
77. Ibid. :p. 111.
78. Ibid. : ΠΙ, ρ. 69.
79. Cf. V. Laurent, Collection Orghidan, n° 440.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 47/73
258 P.
GAUTIER
38. Le proèdre
et
juge de
l'hippodrome
Michel Autoreianos
Ce dignitaire,
l'un
des douze juges
du
tribunal de l'hippodrome (PG
119,
1192^),
doit
être
ce proèdre
et
juge
Autoreianos
qui
figure à
deux
reprises
dans
une
semeiosis impériale du
vendredi 16 juillet 108280, mais on
hésite
à l'identifier avec le spatharocandidat Michel
Autoreianos connu
par
un sceau81.
39. Le proèdre
Grégoire
Aristènos
II
assistait
à
la
séance synodale du 21
mars
1082 qui examina
la doctrine
de
Jean
Italos82.
40.
Le proèdre Georges Pyrrhos
Ce dignitaire pourrait être un militaire : un
Georges Pyrrhos,
réputé
pour
ses qualités d'archer, combattait Robert Guiscard
près de
Larissa
en
1083
83 et
les Petchénègues près de
Rhousion vers
1089/9084.
Théophane
Pyrrhos, anthypatos en 109085, était
peut-être son
parent.
41. Le proèdre
et
primicier
des
vestiarites
extérieurs
Michel
Antiochos
Le
personnage
est
quasi
inconnu.
C'était
à
coup
sûr,
vu
sa
charge, un
militaire,
mais
on
ne saurait dire
si c'était lui ou Constantin Antiochos
qui
commandait le corps des
Macédoniens en 1081 86
et construisait un
pont de bateaux sur la
Marica en
109187. Il fera sans doute partie de
ces
Antiochoi compromis dans
la
conspiration des Anémas88,
entre
1095
et
1102. Il était particulièrement détesté de
Théophylacte
de Bulgarie,
qui
supplie un
moine
Nil très influent à CP, peut-être le futur hérésiarque,
d'intervenir
en haut lieu
pour
que
Michel Antiochos
ne reçoive pas
de
80.
Cf.
Zachariae,
JGR
3,
p.
351
et
352.
81 .
Cf. V. Laurent,
Collection
Orghidan, n° 156, qui écarte cette identification en
raison du motif iconographique.
82. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK 2, 1897,
p. 42.
83. Cf. Alexiade : Leib Π, ρ. 28.
84. Ibid.
: p.
119.
85. Cf. K. Rhalli, Zwei unedierte Novellen des Kaisers
Alexios
Komnenos, Athènes
1898,
p. 9.
86. Cf. Alexiade : Leib I, p. 151.
87. Ibid. : Π, ρ. 137.
88. Ibid.
:
III, ρ. 69
et
71.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 48/73
LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 259
commandement dans son
diocèse89. Comme primicier
des
vestiarites
(extérieurs)
signalons
en 1082 le vestarque Léon Képhalas90.
42.
Le proèdre
et
chartulaire
de
l'étable,
Eustathe
Kamytzès
Cet
officier était apparemment le fils ou le
neveu1
de
ce
chef turc
nommé
Kamyrès ou plutôt
Kamytzès2,
que le sultan de
Nicée,
Soliman, plaça
à
la tête d'une partie
des sept
mille
mercenaires
qu'il
envoyait à Alexis
Comnène
au
printemps 10833. Eustathe
Kamytzès
fut impliqué
dans
la
tentative
d'évasion
du
fils
du
sébaste Théodore Gabras, Grégoire, que le
basileus destinait à
sa fille
puînée, Marie Comnène4. Grégoire
qui
aspirait
à
rejoindre
son
père
à
Trébizonde avait associé
à son
projet
d'évasion
plusieurs
complices dont
Georges Dékanos,
Eustathe Kamytzès et
réchanson
Michel.
Ce
dernier
en
informa
le
basileus
qui
prit
des sanctions
:
Grégoire
fut remis
à
Georges
Mésopotamitès, duc
de Philippopoli, et
Georges
Dékanos au duc de Paristrion, Léon Nikéritès ; Eustathe Kamytzès
fut exilé et incarcéré avec d'autres complices anonymes5.
Cette
affaire aurait
eu heu en 1091 selon Dölger6, mais cette date est sujette
à
caution. Marie
Comnène, née le 19
septembre
1085,
n'avait en
effet
que six ans
à cette
époque. D'autre part,
l'affaire
est antérieure
à
la
mort
de Théodore Gabras
survenue
le 2 octobre
10987.
Faute de
renseignements précis,
on la fixera
entre 1091 et
1095
ou entre 1095 et
1098 8. De toute
manière, la
disgrâce
89. S. G. Mercati, Poesie di
Teofilatto
di Bulgaria, Studi Bizantini
1, 1924,
p. 191-192.
90. Cf. Rouillard-Collomp, Actes de
Lavra, I,
p. 99 : «
primicier
des asècrètis »
est
à
corriger en
«primicier
des vestiarites
».
Cf. R.
Guhxand, REB
14, 1956,
p. 134.
Voir Lemerle-Guillou-Svoronos, Actes de Lavra, I,
p.
243
7.
1 . Nous
hésitons en effet
à 'identifier avec
le
chef
(turc
?) homonyme qu'Anne Comnène
(Leib
II,
p. 23) dit déjà âgé
en
1083. D'autre part, quand Eustathe Kamytzès fut banni par
Alexis Comnène, Anne l'appelle
Eustathe
ton toit Kamytzou (Leib II, p. 1 55). Toutefois,
l ne
naquit pas à Byzance,
car
Anne précise qu'en 1113, quand
il
tomba aux mains des Turcs,
le sultan
Mohammed
le reconnut, parce qu'il l'avait connu autrefois (Leib III, p. 168).
2. Β. Leib (Alexiade II, p. 23) a
choisi
la leçon Kamyrès, mais le Vatican, gr. 981,
reconnu
le
meilleur manuscrit, porte
la
leçon
Kamytzès
qu'on
lit
dans
l'apparat.
3. Cf. Alexiade : Leib II, p. 23.
4. Ibid.
: p. 152 ; Zonaras : Dindorf IV, p. 240.
5.
Ibid.
: p.
153-155.
6. Cf. Dölger, Regesten,
n°
1162 :
il
situe l'affaire après mai
1091,
parce que dans
Γ Alexiade
elle
paraît suivre immédiatement la bataille de Lébounion du 29 avril de la
même
année,
mais la
présentation
des faits chez Anne Comnène est
souvent
trompeuse.
7. Cf.
A.
Papadopoulos-Kérameus, W 12, 1905, p.
137.
8.
On
pourrait la
fixer
avec
plus de précision
si on savait
à quelle
époque
Léon
Nikéritès fut duc
de Paristrion, mais
l'époque
de
son commandement donnée
par N.
Bänescu,
Les
duchés de Paristrion (Paradounavon)
et
de
Bulgarie, Bucarest
1946,
p. 95-97,
est basée
aussi
sur
l'argument présenté dans la
note
6.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 49/73
260 P.
GAUTIER
de Kamytzès
fut
de
courte
durée,
car en 1098 le
mégaduc Jean
Doucas
le nomma stratège de Lampe9.
Dix
ans plus tard, au cours de la campagne
contre Bohémond en
Epire
(1107/8), on
lui
confia la garde des clisures
d'Arbanon,
mais
il
fut
battu
par
Guy,
frère
de
Bohémond10.
Au
printemps
1113, nous le retrouvons duc de Nicée11.
Peu après, au
cours d'un
engagement
avec les
Turcs, il
fut
fait
prisonnier12,
mais il ne tarda pas
à fausser
compagnie à ses
gardiens et
à rejoindre le basileus qui le
renvoya
incontinent
dans
la capitale où il
informa
la basilissa
de son
aventure et des
succès
de
l'autocrator13.
Il combattait encore
les
Turcs en 111614.
Proèdre
au
moment
du
synode, il devint par la
suite nobélissime15,
puis
protonobélissime16. Il acheva sa carrière comme sébaste sous
Jean
Comnè-
ne17. Il avait un
neveu
qui
portait
le nom
ou
le surnom de Katarhodôn18.
43.
Le
recteur
et papias des
Blachernes Basile
Personnage inconnu19.
44. Le recteur Jean Skoutariotès
Personnage
inconnu.
45. Le recteur Théodore
Pépagoménos
Ce
dignitaire est inconnu, mais sont attestés
à
la
même
époque le sébas-
tophore
Jean
Pépagoménos20
et
Constantin
Pépagoménos21.
46. Le vestarque
et
grammatikos Léon
Le
personnage
est inconnu ; un magistros et
vestarque
Léon,
préteur de
CP, est
attesté
par un sceau22.
9. Cf. Alexiade : Leib III, p. 27.
10. Ibid. : p. 104-105 et 111.
11 . Ibid.
: p. 164 et
166.
12 . Ibid.
: p.
167-168
; Glycas :
Bonn,
p. 624 ; Zonaras : Dindorf
IV,
p. 252-253.
13 .
Cf.
Alexiade
:
Leib
III,
p.
170-172
et
176.
14.
Ibid.
: p.
199.
15 . Cf.
G.
Schlumberger,
Sigillographie, p.
548.
16 . Cf. V.
Laurent,
Collection
Orghidan, n°
97.
17 . Cf.
P.
Gautier,
L'obituaire
du
typikon
du Pantocrator,
REB
27,
1969, p.
256-257.
18 . Cf. Alexiade
: Leib
III,
p.
167.
19 .
Sur
la dignité
de recteur et
la
charge de papias
consulter
R. Guilland,
Recherches
sur
les
institutions
byzantines, I, p. 251-265,
et
II, p. 212-219. Sur le terme papias
voir
aussi
S.
G. Mercati, Intorno al titolo
dei lessici
di Suida-Suda, Byz. 25-27, 1955-57,
p.
181-185.
20. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK 2, 1 897,
p.
37 Grumel, Regestes, n° 926 (en mars 1082).
21. Cf.
G.
Schlumberger, Sigillographie,
p. 487.
22. Cf. V. Laurent, Collection Orghidan, n°
188.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 50/73
LE SYNODE DES
BLACHERNES
(FIN 1094) 261
47. Le vestarque
et
grammatikos Michel
Ophéomachos
Personnage inconnu ;
un correspondant de
Théophylacte
de
Bulgarie
s'appelait
Jean
Ophéomachos23.
ΙΠ.
— La
hiérarchie
episcopate
1. COSMAS
DE CÉSARÉE
DE
CAPPADOCE
Césarée (Kaiseri),
métropole
de l'immense diocèse du
Pont et
premier
siège de l'Eglise byzantine depuis le
concile
d'Ephèse1, était tombé aux
mains
des
Danishmendites
depuis
1085
selon
Michel
le
Syrien2,
mais
cette
assertion est
à
juste titre contestée3.
La
liste épiscopale
comprend pour
notre période4 les titulaires suivants :
Eugène,
présent
au
synode du 9
novembre
10715
; Nicolas, mentionné en
décembre
1079
dans
un chrysobulle
de
Nicéphore Botaniste6 ;
Etienne,
dont l'épiscopat aura été très court,
puisqu'il figure
comme
défunt
dans
un acte
du 16
juillet 10827
;
Co
mas présent
à
ce
synode8 ;
Constantin qui
participait
au
synode
du
19 novembre
11459.
2. Constantin de Nicomédie
Les
titulaires de
la
métropole
de
la
Bithynie10
à
la
fin
du
XIe
siècle
sont
peu
connus : Etienne,
connu
par
un sceau et dont l'épiscopat est
malaisé à
23. Cf. PG 126, 372
et 373.
1.
Voir les notices
de V. Laurent,
Corpus
des sceaux,
V/l,
p.
171
et R.
Janin, DHGE
12, 1933,
col. 199-203.
2. Michel le
Syrien,
Chronique : Chabot ΙΠ, p. 173.
3.
Cf.
C. Cahen, La première pénétration turque
en Asie
mineure
(seconde
moitié
du
XIe siècle), Byz. 18, 1948, p.
58-60.
4.
Nous
nous
limiterons
aux
noms des prédécesseurs
et
successeurs immédiats des
prélats membres de ce synode.
5.
Cf.
S. Kougéas, Lettre de l'autocrator de
Byzance Romain
Diogène (en grec),
A la
mémoire
de Sp.
Lambros,
Athènes
1935,
p. 574 ;
Grumel,
Regestes, n° 900.
6. Cf. J.
Gouillard,
Un
chrysobulle
de Nicéphore Botaniate à souscription synodale,
Byz. 29-30, 1959-60, p.
30.
7. Cf.
Zachariae, JGR
3,
p.
350.
8. Il participa
sans
doute aussi (anonyme) au jugement de Léon de Chalcédoine
en
janvier
1086.
Cf. I. Sakkélion, BCH2,
1878,
p. 127.
9. Cf. Grumel,
Regestes, n° 1019.
10 .
Cf.
V.
Laurent,
Corpus
des sceaux,
V/l,
p.
268-269.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 51/73
262
P.
GAUTIER
situer11
; Basile,
attesté
en novembre
107112
et
le
14 mars
107213 ;
Michel,
qui
assistait aux synodes des
20
et 21 mars
108214
; Constantin
présent à
notre synode15 ; Nicétas,
qui
s'entretint
en
1136 avec Anselme de Havel-
berg16
;
Constantin, attesté en
octobre
113617.
3.
Jean
de Sidè
Sidè (Eski-Antaliya) était la
métropole18
de la Pamphylie
lre.
Le
métropolite
Jean, doni
les
prédécesseurs immédiats sont inconnus,
est attesté
en
décembre
1079 avec le titre
d'hypertime19
et le 21
mars
1082 avec la qualité
de protosyncelle20. Le titre d'hypertime
a
permis
au P.
Laurent de lui
attribuer
deux sceaux
dont le propriétaire s'intitule protoproèdre et proèdre
de Sidè,
hypertime21. Ce
métropolite eut
quelque
renom : il
fut en
effet
premier ministre
de
Michel
VII Doucas
et
porta
le
titre
de
protoproèdre
des
protosyncelles
;
il était
eunuque22.
Evincé vers
1073 par
l'intrigant
Niképhoritzès23, il
retrouva
sa
haute
situation
sous Nicéphore Botaniate24.
Il assiste
(anonyme)
en
janvier
1086 au
procès de
Léon
de Chalcédoine25.
Un métropolite
de
Sidè,
qui
est
peut-être
Jean,
est mentionné dans la
correspondance de Théophylacte de Bulgarie26
et
dans celle de Psellos27.
Ses
successeurs immédiats sont
inconnus
:
avant
1166 est
attesté
Nicétas dont
le prédécesseur s'appelait Théodose2*.
11 .
Cf.
V.
Laurent,
ibid.,
n°
379,
qui
hésite
à
le placer avant ou après Basile.
12 . Cf.
S. Kougéas, A la mémoire de Sp. Lambros, p.
574.
13 .
Cf. N. Oikonomidès, REB 18, 1960, p. 57 et 64 ;
il mourut
avant le 16 juillet 1082.
Cf. Zachariae, JGR
3,
p.
350.
Voir aussi
Psellos
: Kurtz-Drexl, Scripta
minora,
II,
p. 132-133.
14 . Cf.
Th. Uspenskij, 1RAIK
2,
1897, p.
35
et
62.
15 . On ignore s'il
fut ce
métropolite de
Nicomédie
qui
assista
en
1 1
17 au procès
d'Eus-
trate de Nicée. Cf. P. Joannou, REB 11, 1952, p.
30.
16 .
Cf. J. Darrouzès,
REB
23, 1965, p. 59-65 ; P. Gautier,
REB
27, 1969, p.
243.
17 . Cf.
P. Gautier, ibid., p. 243.
18 . Cf. V.
Laurent,
Corpus des
sceaux,
V/l,
p.
293-294.
19. Cf.
J. Gouillard, Byz. 29-30, 1959-60, p.
30.
20. Cf.
Th. Uspenskij,
IRAIK
2, 1897,
p.
35.
21.
Cf.
V.
Laurent,
Corpus
des sceaux,
V/l,
nos
407-408.
22.
Cf.
Attaliate Bonn,
p.
180
; Cedrenus : Bonn
II,
p.
705
; Zonaras : Dindorf
IV,
p. 219.
Voir
aussi V.
Grumel, Les métropolites
syncelles, REB
3, 1945,
p.
104-105.
23. Cf.
Attaliate
Bonn,
p.
182 ;
Cedrenus
: Bonn II,
p.
706 ;
P.
Gautier, REB
29, 1970,
p. 215.
24. Cf.
Zonaras
:
Dindorf
IV,
p. 231.
25. Cf. I. Sakkélion, BCH2, 1878,
p.
127.
26. Cf. PG 126,
465e.
27. Cf. Sathas, MB
5,
p.
321
; P. Gautier, La curieuse ascendance de Jean Tzetzès,
REB
28, 1970, p. 215-216.
28.
Cf.
Grumel,
Regestes, n°
1058.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 52/73
LE SYNODE
DES
BLACHERNES
(FIN
1094)
263
4. Constantin de Tyanes
Tyanes
(Kilise-Hisar) fut
aussi
appelé
Christoupolis29.
Constantin,
présent
à
ce
synode,
est
attesté
en
décembre 107930,
en
janvier
108631
et
en septembre
1089 (anonyme)32.
Son
successeur a pu
être Jacques, accusé
après sa mort
d'avoir
consacré illégalement deux évêques.
Ce
Jacques
mourut
avant 1143,
puisque
son successeur
Basile assistait
au
synode
du
20 août 1143
qui
jugeait cette affaire33.
5. NlCÉPHORE
DE
GANGRES
Gangres
(Çankiri)
était
la métropole civile et religieuse
de
la
Paphla-
gonie34.
Nicêphore est attesté en décembre 107935 ; il assista (anonyme)
au
jugement de Léon de Chalcédoine
en
janvier
108636 et
à
la
réunion
synodale
de
septembre
108937. Vers
la fin,
ce semble, du patriarcat
de
Nicolas
Grammatikos,
il fut transféré
à
la
métropole
d'Amastris ; il
devint
ultérieurement higoumène du
Kosmidion où il
succéda peut-être à
Nicolas
Mouzalon3 8.
6. Théodule de Thessalonique
Dans
le
synodikon de Thessalonique39
figurent
pour notre
époque
les
titulaires
suivants
: Michel,
Théodule,
Euphémien, Michel, Manuel, Nicé-
tas40. Michel est
attesté
le
9
novembre 107141, le 14
mars
107242 et
en
décembre
107943.
On
a
vu
en
lui
Michel
Mityleianos,
connu
par
un
sceau44,
qui
29. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, p. 316.
30. Cf. J. Gouillard, Byz. 29-30, 1959-60, p. 31.
31. Cf. I. Sakkélion, BCH2, 1878, p. 127.
32. Cf. W. Holtzmann, BZ 28, 1928, p. 61.
33. Cf. Rhalli-Potli,
Syntagma 5,
p. 83-84 ;
Grumel,
Regestes,
nos 1011
et 1012.
34. Cf. V. Laurent, Corpus des
sceaux,
V/l,
p.
318-319.
35. Cf. J.
Gouillard,
Byz.
29-30,
1959-60,
p.
31.
36. Cf.
I.
Sakkélion,
BCH2,
1878, p.
127.
37. Cf. W. Holtzmann, BZ 28, 1928, p. 61.
38 .
Cf.
N.
Calliste
:
PG
146,
1116°
et Vatican,
gr.
1455,
f.
316
:
Νικηφόρος
δ
μητροπολίτης Γάγγρας
ώς
σχολάζων καΐ την
μητρόπολιν
Αμαστριν
·
ύστερον δέ
γέγονεν
ηγούμενος
της
σεβασμίας μονής των αγίων 'Αναργύρων των
èv
τφ
Κοσμιδίω.
39. La liste des
pasteurs
de
Thessalonique
a
fait l'objet
de plusieurs travaux
dont
on
trouvera mention
dans V. Laurent, Corpus des sceaux,
V/l,
p. 325 et J. Gouillard, Le
Synodikon de l'orthodoxie, TM
2, 1967,
p. 279-280.
40. Cf. V. Laurent,
La
liste episcopate du synodicon de Thessalonique, EO 32,
1933,
p. 301.
41.
Cf. S.
Kougéas,
A
la mémoire de
Sp.
Lambros,
p. 574-575.
42.
Cf. N.
Oikonomidès,
REB
18, 1960,
p.
57
et
64-65.
43.
Cf. J. Gouillard, Byz. 29-30, 1959-60, p.
31.
44. Cf. V. Laurent, Corpus des
sceaux,
V/l, n°
456.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 53/73
264 P. GAUTIER
fut
auparavant référendaire et maître des rhéteurs ; des lettres à lui adressées
ont été
attribuées
à tort à
Michel
Psellos45.
Théodule,
présent à
ce synode,
reçut
en
mars 1095
du
basileus Alexis un
rescrit
sur le
mariage
des esclaves46.
En
septembre
1096,
il
authentifiait
de
sa
signature
une
copie
du
typikon
de
Monomaque47, et
à
une date indéterminée, il
recevait
une lettre
de
Théo-
phylacte de Bulgarie48. Son
sceau
a été
conservé49.
Euphémien, son
successeur,
pourrait être
ce diacre
et primicier
des
notaires
patriarcaux qui
assistait à notre synode ; son épiscopat
aura
été court, puisque nous lui
connaissons un
remplaçant
dès
1 122;
il est
l'auteur de douze solutions canoniques50.
Michel
(Choumnos),
son
successeur, composa en 1122 un traité sur
les
jeûnes51
et
à une
date indéterminée un traité sur
les degrés de parenté52 ;
Manuel,
qui
le
remplaça, fut évêque avant
1 1 33,
date à laquelle est
mentionné
Nicétas
Mityleianos53.
7. Jean de Claudioupolis
Les titulaires de la métropole de l'Honoriade54 connus à notre
époque
sont
les
suivants.
Constantin est
attesté
comme
protosyncelle
le 14
mars
107255 et
en
décembre 107956.
Un
métropolite anonyme
assiste
à la réunion
synodale
de septembre 108957, mais on ignore s'il s'agit de Constantin
ou
de son
successeur.
Jean,
mentionné le 14
juin 109258,
assista
probablement
aux synodes des
mois
précédents59. Ce
Jean
est l'auteur d'un traité
sur
les
azymes60
qui
a
pu
être
composé
vers
1 1
1261
et
dans
cette
éventualité
45. Cf.
PG 122, 1161-1168.
46. Cf.
Zachariae, JGR
3,
p. 404.
C'est
sans
doute lui qui
assistait
en janvier 1086
au
jugement de Léon de Chalcédoine. Cf.
I.
Sakkélion,
BCH2, 1878,
p.
127.
47. Cf. Th. Uspenskij, Istorija
Athona, II, Kiev 1877,
p. 290-291.
48.
Cf.
PG 126, 376-377.
49. Cf. V.
Laurent,
Corpus des
sceaux,
V/l,
n° 457.
50. Cf. L. Petit,
EO
18, 1916/19,
p.
243-244.
51 .
Conservé
dans le Berol. Philip. \4ΤΠ, f. 299V ; cf. EO
5,
1 901
/2,
p.
27-28.
52. Cf.
Rhalli-Potli,
Syntagma 5,
p.
397-398
; PG 119, 1197-1300.
53.
Cf.
L.
Petit,
EO
18,
1916/19,
p.
244-245.
54 .
Sur cette métropole
voir
V. Laurent, Corpus
des sceaux,
V/l, p. 348.
55. Cf. N. Oikonomidès,
REB 18,
1960,
p.
57.
56. Cf. J.
Gouillard,
Byz.
29-30,
1959-60,
p.
31.
57 .
Cf. W. Holtzmann, BZ 28, 1928,
p. 61 ;
Grumel, Regestes, n° 952.
58. Cf. Rhalli-Potli, Syntagma 5,
p.
59 ; Grumel, Regestes,
n°
965.
59 .
Cf. Grumel, Regestes, nos 961-964.
60. Un
extrait
en
a été
édité
par
A.
Pavlov, Kriticeskie opyty, Saint-Pétersbourg
1878, p. 189-191.
61. Cf. J. Darrouzès, Le mémoire de Constantin Stilbès contre les Latins,
REB
21,
1963,
p.
53-54. Selon
H.-G.
Beck,
Kirche, p. 627-628, l'auteur du
traité aurait vécu
dans
la seconde moitié du
siècle.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 54/73
LE SYNODE
DES
BLACHERNES (FIN 1094) 265
il fut ce métropolite de Claudioupolis qui assista
au
synode
du
15 novembre
110162.
On
possède
son
sceau63. Son successeur immédiat est
inconnu.
Grégoire
de
Claudioupolis
participa à la déposition
du
patriarche Cosmas
le 26
février
114764.
8.
Grégoire de
Néocésarée
Les pasteurs de cette
métropole65
à
la fin
du
XIe
siècle furent : Michel,
proèdre
des
protosyncelles,
attesté
le 14 mars 1072 66 ; Grégoire, mentionné
en
décembre
107967, et
comme
protosyncelle le 21 mars
108268
; on ignore
si
c'est lui qui assista
en
janvier 1086
au
jugement de
Léon
de
Chalcédoine69
et
en
1117
au
procès d'Eustrate de
Nicée70.
Son plus proche successeur
connu
est
Basile,
mentionné
le 26
février
114771.
9. Michel de Laodicée
Les
titulaires
connus de la métropole de Phrygie Pacatienne72
à
la fin
du
XIe
siècle
sont
: probablement le syncelle
Basile connu
par
un
sceau73 ;
le syncelle
Michel,
attesté
en
novembre
1071 74,
le 14
mars
107275, le 21
mars
108276,
le 11 avril 1082 (anonyme)77, en janvier 1086 (anonyme)78 et
en septembre
1089 (anonyme)79. Son sceau a été conservé80. Son
successeur immédiat est
inconnu.
On rencontre
plus
tard Basile en février 114781
et
sans
doute
dès
février
1144
(anonyme)82.
62. Cf.
Grumel,
Regestes, n° 942.
63. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, n° 475.
64. Cf. Rhalli-Potli,
Syntagma 5,
p.
310.
65. Sur cette métropole voir V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, p.
356.
66. Cf. N. Oikonomidès, REB 18, 1960, p. 57.
67. Cf. J. Gouillard, Byz. 29-30, 1959-60, p. 31.
68. Cf. Th. Uspensku, IRAIK
2,
1897, p. 35.
69.
Cf.
I.
Sakkélion,
BCH 2, 1878,
p.
127.
70. Cf. P. Joannou, Eustrate de Nicée, REB 11,
1952,
p. 30.
71.
Cf.
Rhalli-Potli,
Syntagma
5,
p.
310.
72. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux,
V/l,
p. 387.
73. Ibid.,
n° 530.
74. Cf.
S.
Kougéas,
A
la mémoire de
Sp.
Lambros,
p. 575.
75. Cf. N. Oikonomidès, REB 18, 1960, p. 57.
76.
Cf. Th.
Uspensku, IRAIK 2, 1897,
p.
35.
77. Ibid.,
p.
62.
78.
Cf.
I.
Sakkélion,
BCH 2, 1878,
p.
127.
79.
Cf. W.
Holtzmann, BZ
28,
1928,
p.
61.
80. Cf. V. Laurent, Corpus des
sceaux,
V/l, n°
531.
81. Cf. Rhalli-Potli, Syntagma 5,
p.
310.
82. Cf. Grumel, Regestes, n° 1015.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 55/73
266 P.
GAUTIER
10. EUSTATHE
D'ICONIUM
Les
titulaires connus
de
ce
siège83
sont
rares
;
Isaïe
est
attesté
le 21 mars
108284
et
ce fut
probablement
lui qui, avec le patriarche d'Antioche Emilien,
favorisa
de tout
son
pouvoir l'avènement
de
Nicéphore
Botaniate
en
mars
1078 85 ; les successeurs d'Eustathe
présents au
synode sont inconnus. C'est
à
tort que Lequien (Oriens
christianus
1,
col.
1072)
a fait
de
Nicétas Séïdès un
métropolite
d'Iconium,
car ce dernier était un
laïc86.
11.
Nicétas de Synades
Les
seuls
titulaires connus à notre
époque
de la métropole de Phrygie
Salutaire87
sont : Michel
attesté
le 14 mars
107288,
en décembre
107989
et
comme
protosyncelle le 21 mars 108290, et
Nicétas, présent à
ce synode.
12.
Serge de Corinthe
La
liste des pasteurs
de
cette métropole91 en pleine décadence
se réduit à
quelques noms dont la
chronologie
est incertaine
: Jean
et Georges,
connus par
des sceaux
que l'on date
de
la
seconde
moitié
du
XIe
siècle92 ;
Serge,
présent
à notre
synode et
à qui
sont
attribués
deux
sceaux93 ;
Grégoire,
connu
aussi
par un
sceau, qui a pu succéder à
Serge94, mais l'on ignore
qui
était
ce
métropolite
de Corinthe
qui
assistait en
1 1 17
au
procès d'Eustrate de Nicée95.
13.
Nicétas d'Athènes
La
liste des
titulaires de
cette métropole est fournie par le synodikon d'une
de ses églises suffiragantes1 :
Jean,
mort
en
novembre
1086, dont le sceau
83. Cf. V.
Laurent,
Corpus des
sceaux,
V/l,
p.
399.
84. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK2, 1897, p. 35
(protoproèdre).
85. Cf.
Attaliate
Bonn, p. 270 ;
Zonaras
:
Dindorf
IV, p. 227 ; Skylitzès Cont. :
Tsolakis, p. 177-178.
86. Cf. J. Darrouzès,
REB
23, 1965, p.
54.
87. Cf. V. Laurent, Corpus
des
sceaux, V/l, p. 397 (notice omise).
88.
Cf.
N.
Oikonomidès,
REB
18,
1960,
p.
57
et
65.
89.
Cf.
J. Gouillard, Byz. 29-30, 1959-60, p. 31.
90.
Cf.
Th. Uspenskij, IRAIK
2, 1897,
p.
35.
91.
Cf.
V. Laurent, Corpus
des
sceaux, V/l, p.
411-412.
92. Ibid., nos 562-563.
93. Ibid., nos 564-565.
94. Ibid., n°
566.
95.
Cf. P. Joannou,
Eustrate
de Nicée, REB 10,
1952,
p.
30.
1. Cf. V. Laurent,
Corpus
des sceaux, V/l, p. 437, et La liste
épiscopale
de
la
métropol d'Athènes d'après
le
synodicon
d'une
de
ses
églises suffragantes, Mémorial Louis Petit,
Bucarest
1948,
p. 272-289 ; J. Gouillard, TM
2,
1967, p.
271-272.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 56/73
LE
SYNODE DES BLACHERNES
(FIN 1094) 267
est conservé2 ; Nicétas,
attesté
le 20 avril 10893 et
(anonyme)
en septembre
de la même année4, mort le
28
avril
11035
; Epiphane,
son
successeur, connu
seulement
par le synodikon6 ;
Nicéphore,
décédé le 19
février
1 1 12
ou
1
121
7.
14. Pierre
de Patras
Les
titulaires de
ce
siège
érigé en métropole au tout début
du
IXe siècle8
furent
à
notre
époque
: Georges,
attesté
en
novembre 1071 9 et dont
il
reste
peut-être
un
sceau10 ; Pierre, qui figure dans notre
liste et
peut
être ce
métropolite de
Patras qui
en
1084 défendait les
droits
de son
Eglise11
et
jugeait Léon de Chalcédoine
en
janvier 108612 ;
Philippe,
qu'il est difficile
de
situer13 ;
Constantin, présent
au synode
du
12 mai
115714.
15.
Basile
de
Larissa
Les
titulaires
connus de cette métropole15 sont rarissimes :
Basile,
présent
à
ce
synode,
assistait
peut-être
en
1117
au
procès d'Eustrate
de
Nicée16;
Georges participa aux synodes
du
26 février 114717 et
du
12
mai
115718.
16.
Nicétas de Mytilène
Les
titulaires
de cette
métropole19
reprise aux
Turcs en
1092 sont :
Jean, connu
par
un
sceau20 ;
Nicétas, mentionné en
avril 108921 et
( anonyme)
en
septembre
de
la même année22.
2.
Cf. V. Laurent,
Corpus
des sceaux,
V/l,
n° 600.
3. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK
5, 1900,
p. 36.
4.
Cf. W. Holtzmann,
BZ
28, 1928, p. 61 .
5.
Voir
son sceau :
V.
Laurent,
Corpus
des sceaux,
V/l,
n°
601.
6.
Cf. V. Laurent, Mémorial Louis Petit, p. 285.
7.
Cf.
V.
Laurent, ibid., p.
285-286.
8. Cf. V. Laurent,
Corpus
des sceaux,
V/l,
p. 471.
9.
Cf. S. Kougéas, A la
mémoire
de Sp.
Lambros,
p. 575 ;
Grumel,
Regestes, n° 900.
10. Cf. V.
Laurent,
Corpus
des sceaux,
V/l, n° 634.
11.
Cf.
Grumel,
Regestes,
n°
938
;
P.
Lemerle,
REB
21,
1963,
p.
41-42.
12 . Cf.
I.
Sakkêlion,
BCH
2, 1878,
p.
127.
13. Cf.
J.
Pargoire,
Sur
une
liste episcopate
de Patras, EO 7, 1904,
p.
106.
14. Cf. Grumel, Regestes, n° 1041 ; V. Laurent, Corpus
des
sceaux, V/l, n° 635.
15 .
Cf. V. Laurent, Corpus
des
sceaux, V/l, p. 508.
16 .
Cf.
P. Joannou, REB
10, 1952, p. 30.
17. Cf. Rhalli-Potli, Syntagma 5,
p. 310.
18.
Cf. Grumel,
Regestes, n° 1041.
19. Cf. V. Laurent, Corpus des
sceaux,
V/l,
p.
573-574.
20. Ibid.,
n°
753.
21. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK
5,
1900, p. 40 ;
Grumel,
Regestes,
nos
951-952.
22. Cf. W. Holtzmann,
BZ
28, 1928, p. 61.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 57/73
268
P.
GAUTIER
17.
Basile
d'Euchaïta
Les
titulaires de
cette métropole23 sont :
Jean Mauropous
promu en
104724
;
Théodore,
connu
par
un
sceau25
;
Basile,
attesté
comme proto-
syncelle le 21
mars
108226,
en
1085 et 1086 (anonyme)27 et (anonyme)
en
septembre
108928 ;
un métropolite
anonyme
d'Euchaïta est
aussi attesté
en décembre 111629.
18. Michel
de Pompeïoupolis
Le
seul
titulaire connu à notre
époque de
cette
métropole
de Paphlagonie30
est Michel, attesté déjà en
décembre 107931,
en janvier 1086 (anonyme)32 et
en avril
1089
(anonyme)33.
19. Michel d'Ainos
Michel,
présent à
ce
synode, est le
seul
titulaire connu de cette
métropole34
à
la fin
du
XIe
siècle. Le prétendu Parthenius de 1096, que l'on
relève dans la liste éditée dans Θρακικά 14,
1940,
p.
79,
est le résultat d'une
bévue : l'auteur
a pris
le chiffre de 1096 pour la date de l'épiscopat de
Parthenius,
alors
qu'il désigne le numéro
d'ordre
d'un manuscrit
d'Andri-
nople (cf.
BZ
14,
1905,
p.
589, n° 8).
20. Nicolas de Corfou
Les titulaires de cette Eglise, érigée
en
métropole
au
milieu
du
XIe
siècle35,
sont
: Basile, connu par
un sceau36,
et
Nicolas,
qui fut promu à
ce
siège à
une
date
inconnue.
C'est
celui-ci ou
son prédécesseur
qui, vers septembre
1089, refusa d'octroyer une
subvention au
métropolite grec de Reggio,
23. Cf. V. Laurent, Corpus des
sceaux,
V/l,
p. 585.
24. Cf. Grumel, Regestes, n° 857 ; H.-G. Beck,
Kirche, p.
555-557.
25.
Cf.
V.
Laurent,
Corpus des sceaux,
V/l, n°
770.
26. Cf. Th.
Uspenskij,
IRAIK
2,
1897, p.
35.
27. Cf. I. Sakkélion, BCH 2, 1878,
p.
127.
28. Cf. W. Holtzmann, BZ
28,
1928, p. 61.
29. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK
5,
1900, p. 15.
30. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l,
p.
598.
31. Cf. J.
Gouillard,
Byz. 29-30, 1959-60, p. 31.
32. Cf. I. Sakkélion,
BCH
2, 1878, p. 127.
33. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK 5, 1900,
p.
32.
34.
Cf.
V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, p. 614-615.
35. Cf. Ibid., V/l, p. 618.
36. Ibid.,
n° 802.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 58/73
LE
SYNODE DES BLACHERNES
(FIN 1094) 269
Basile37.
Entre
1089/90, début probable
de
l'épiscopat
de Théophylacte,
et notre synode, Nicolas envoyait
à
ce dernier une lettre
de
réconfort et le
prélat de Bulgarie le
remerciait
de ses encouragements38. Le métropolite
lui
adressa peu
après
une
seconde
lettre
où
il
lui faisait part de ses
difficultés
et
Théophylacte
lui répondait
en
l'informant de ses propres soucis et
notamment
de
la nécessité où il
se
trouvait
d'aller
visiter
le basileus dans un camp
militaire39. Comme l'archevêque de Bulgarie entretient de
ce même
voyage
le
chartophylax
Nicéphore40,
ces
deux lettres
sont
antérieures à notre synode
où Nicéphore est dit
ancien
chartophylax. Nicolas
qui
y assistait y rendit
publique,
ce
semble, sa démission. Il lut en effet en présence d'un synode
(non daté) 305
vers iambiques où il
exposait à ses collègues les
motifs
de
sa
décision. Lambros
qui a
édité
cette
poésie41
publie,
à
la suite, des vers
qui
la
concernent
: « Après la lecture de ces vers devant le vénérable synode,
le
bavardage haineux
cessa,
refroidi
qu'il
fut
par
les vers
du métropolite
de Corfou ; la satisfaction
fut générale
;
seul
le prince des ténèbres gémit »42.
Or,
ceux-ci
sont
attribués par le Marcianus 524, f. lv, à
(Nicolas)
Adria-
noupolitès43 et c'est le nom de cet
auteur
qui
nous
suggère qu'il s'agit
du synode
en
question. Cette démission fut-elle effective ? Peut-être pas,
car Nicolas
a laissé une poésie de 6
vers sur
les hymnes de Syméon
le
nouveau théologien qui aurait été composée, d'après le lemme, en
1125/6
:
« Autres vers
de
Nicolas
de Corfou
composés en 663444
». Dans cette
éventualité il serait
ce
métropolite de
Corfou
qui participa en 1 1 17 au procès
d'Eustrate
de
Nicée45.
L'activité
littéraire
de
Nicolas
ne
fut
pas
négligeable,
mais elle est mal connue46.
Outre
les deux poésies précitées, on a encore
conservé
de
sa main une poésie
de 43
vers politiques,
qui servait
de
dédicace à son
commentaire
sur les
chapitres
ascétiques de
Maxime
le Confesseur47 ; un quatrain sur la croix et un autre sur
saint
Jean
37. Cf. W. Holtzmann,
BZ
28, 1928,
p.
67 ; Grumel, Regestes, n°
950.
Pour la date
voir D.
Stiernon,
Rome et les Eglises orientales, Euntes
docete
15, 1962, p. 343, n. 95.
38. Cf. PG 126, 388-389.
39. Ibid., 396-401.
40. Ibid.,
536-537.
41.
Cf.
Sp. Lambros,
Κερκυραϊκά
ανέκδοτα,
Athènes 1882,
p.
30-41. Elle
avait
déjà
été
éditée, mais
de
façon peu satisfaisante, par
A.
Moustoxidi,
Illustrazioni
corciresi,
II,
Milan
1814, appendice V, p. xx-xxx.
42. Cf.
Sp. Lambros, ibid., p.
41.
43. Cf. NE
8, 1911,
p.
7,
n°
12.
44. Edités
par
B. Georgiadès, EA
5,
1884, p. 13.
45.
Cf.
P.
Joannou,
REB 10,
1952, p. 31.
46. Cf. K. Krumbacher, Geschichte
der
byz.
Litteratur, p. 745-746
; H.-G. Beck,
Kirche,
p. 643.
47.
Cf. Sp. Lambros,
op.
cit., p.
27-28.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 59/73
270 P. GAUTIER
Chrysostome48. On
a
fait
de
Théophane le successeur
de
Nicolas49,
mais
sans preuve à
l'appui.
21.
N.,
ARCHEVÊQUE
AUTOCÉPHALE
DE
CHYPRE
Le copiste a laissé son nom
en blanc.
Cet archevêque
anonyme
fut
soit
Basile, attesté
par quelques documents50, soit Nicolas Mouzalon, le
futur
patriarche de CP. La carrière du premier étant
inconnue,
reste
à
examiner
celle
du second
pour savoir
si
ce dernier
a pu être
cet
archevêque
anonyme.
Nicolas
nous
informe qu'avant
d'être
nommé
au
siège de Chypre par
Alexis
Comnène,
il était clerc51, qu'il vivait au
milieu
des livres et était
chargé d'enseignement52.
Il
fut
proximos de
l'école
Saint-Pierre53
et
l'on
vantait
sa
science philosophique et philologique54.
Peu
après l'avènement
de
Nicolas
Grammatikos
(août
1084),
il
prononça l'éloge
du
nouveau
patriarche55. Quand le titulaire
du
siège de Chypre (anonyme) décéda56,
le
basileus
le remplaça par Nicolas Mouzalon, mais
l'élu, qui
prisait la
tranquillité, crut se soustraire à la volonté
impériale en
se
retirant au
monastère de Pétra
où il
se
fit moine57. Mais il
dut
finalement
obtempérer et
voguer
vers
Chypre où
il aborda
après une paisible
navigation
de dix jours58.
Il
y connut deux fonctionnaires
impériaux dont
il
a
stigmatisé
le
comportement : l'un, dont il suggère le nom par un
jeu
de mots, est Eumathios
Philocalès59 ;
l'autre, un
dioecète,
reste
anonyme60. Au cours de son épis-
copat,
Nicolas fut
scandalisé
par la mauvaise conduite
de
deux
de
ses sufEra-
48.
Cf. A.
Moustoxidi, op. cit., p. xxx.
49. Cf.
S.
Papageorgiou, Histoire de Vile de Corfou, Corfou 1920, p.
21-22.
50 . Cf.
V. Laurent,
Les
fastes
épiscopaux
de l'Eglise de Chypre, REB
6,
1948, p.
156
et 162, et
du même, Corpus
des sceaux, V /2, n° 1484.
51. Cf. Sophia Doanidou,
L'abdication
de Nicolas Mouzalon de
l'archevêché
de
Chypre (en grec), Ελληνικά 7, 1934, p. 116155.
52.
Ibid., p.
116155-1β2.
53. Nicolas l'atteste lui-même dans son éloge du patriarche Nicolas
Grammatikos
(Scorial. gr. Y
II 10, f.
287V).
54. Voir
l'éloge
de
Mouzalon par Nicéphore Basilakès,
prononcé
sans
doute aux
Rameaux
1148.
Cf.
E. Korbeti,
Eloge du
patriarche
Nicolas
Mouzalon
(en
grec),
Ελληνικά
7,
1934, p. 304-305.
55. Eloge inédit
conservé dans le
Scorial. gr. Y II 10, f. 285-292v.
56. Cf. Sophia Doanidou, art. cit.,
p.
116.
57. Ibid.
Nicéphore Calliste parle pour cette raison
du
moine Nicolas Mouzalon qui
devint archevêque de Chypre (cf. PG 147, 46lA).
Voir
aussi F. Dölger, Zu
dem
Abdankungsgedicht des
Nikolaos
Muzalon, BZ 35,
1935,
p. 9.
58 .
Cf. Sophia Doanidou, art. cit.,
p.
119266.
59 .
Ibid., p. 1 1241-1 1342. Sur sa
carrière
voir V. Laurent, Médaillier Vatican, n° 68.
60 .
Ibid.,
p.
11348-53
; il s'appelait
peut-être Léon.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 60/73
LE
SYNODE DES
BLACHERNES (FIN 1094) 271
gants et de quelques autres
membres du
clergé61 et
écœuré
par l'attitude des
autorités
administratives
et fiscales à son égard et à l'égard de ses ouailles62.
Vers 111063,
il
se démit de ses fonctions épiscopales
et
regagna
CP
;
il
entra
au
monastère
du
Kosmidion
dont
il
devint
l'higoumène64.
Vers
1112, durant le
séjour
à
CP
de Pierre Grossolano, archevêque de Milan,
il
participa
aux
discussions
dogmatiques et adressa au
basileus
un traité
sur
la
procession du Saint-Esprit65. Il
vécut
comme moine66
au Kosmidion
pendant 37
ans67. En décembre
1147,
le
basileus
Manuel lui confia le
patriarcat
de
CP, charge qu'il
abdiqua en
mars/avril 1 151,
à
cause
de
l'opposition
d'une
partie de
l'épiscopat
qui
considérait
sa
promotion comme
illégale,
du
fait qu'en renonçant antérieurement
au
siège
de
Chypre il
avait renoncé à l'épiscopat68.
Le fait que
Mouzalon
ait connu Eumathios Philocalès en Chypre ne
permet
pas
de
déterminer
la
durée
de
son
épiscopat dans
cette île,
parce
qu'il est
certain
que ce haut
fonctionnaire y
exerça un
commandement à
plusieurs reprises. En mai
1092,
Eumathios
accueillait
en Eubée Christodule
de Patmos
et
le biographe du
saint
écrit
qu'il
commandait alors les
régions
occidentales69. Il fut
nommé stratopédarque de
Chypre après la reconquête
de l'île par
le mégaduc Jean Doucas
vers la fin de
1092
ou
le début de 1093 70.
On
le retrouve comme duc de Chypre en février 109971 et en septembre de la
même
année72.
Mais en 1 102/3, le duc en était Constantin Katakalon Euphor-
bènos73, et le
duc
anonyme mentionné en 110374 et après février 110575
61. Ibid., p. 120-128.
62. Ibid., p. 129-133.
63. La date est calculée
en
fonction
de la durée de son
séjour
au Kosmidion.
64. Cf. Leunclavius,
JGR
1, p.
295.
65. Cf. V.
Grumel,
Autour du voyage de Pierre Grossolano, archevêque de Milan,
à Constantinople,
en
1112, EO 32, 1933, p.
30-31.
66. Le fait paraît sûr en
dépit
du bruit rapporté
par Nicéphore Calliste
selon
lequel
Nicolas
n'aurait
abdiqué
que
l'administration
des
affaires
et nullement
l'épiscopat.
Cf.
PG 147, A6\D.
67. Ibid.
68.
Sur cette affaire
assez obscure
voir
l'exposé
de J. Darrouzès,
Documents
inédits
d'ecclésiologie
byzantine,
Paris
1966,
p.
66-74
et
310-331.
69. Cf. C. Voinès, Acolouthie de saint Christodule (en grec), Athènes 1884,
p.
151
;
P.
Gautier,
REB
25, 1967,
p.
237-238.
70. Cf. Alexiade : Leib Π, ρ.
164.
71. Ibid. : III, p. 34. Pour la date voir F. Chalandon, Essai
sur
le règne d'Alexis
Comnène, p.
208-212
; R. Grousset, Histoire des Croisades,
I,
p. 319 et 378 ; Dölger,
Regesten, n°
1211.
72. Alexiade : Leib III, p.
44.
73.
Ibid.
: p. 41.
74.
Ibid.
: p. 35.
75.
Ibid.
: p. 39.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 61/73
272 P.
GAUTIER
peut être
Constantin,
Eumathios
ou
un autre.
Toujours est-il
que vers
1109/10, Eumathios obtint
de commander
la
région
d'Attalia76,
si bien
qu'il semble
avoir
été absent de Chypre
au
moment de
la
démission de
Nicolas.
Par
contre, en
1111/2,
Eumathios
est
de nouveau
signalé
à
ce
poste77.
En conclusion,
l'état
par
trop
lacuneux de notre information
ne
nous
permet ni d'évaluer
la durée
de
l'épiscopat
de
Mouzalon en
Chypre,
indûment réduite à deux
ou
trois ans par quelques-uns7
8,
ni par conséquent de
décider si l'archevêque
anonyme
du
synode est Basile ou Nicolas. On
écartera
pour
ce
dernier l'éventualité d'une damnatio
memoriae,
même
si son
nom est
omis
dans le synodikon79, puisqu'il
ne fut
pas déposé, mais prié
de
donner sa
démission.
22.
Léon
de
Bizyè
Le
seul
titulaire
connu de cet archevêché80
à
la
fin
du
XIe
siècle est
ce
Léon ;
il
est d'autre part attesté
en mars
107281 et
il
assista peut-être
au
procès d'Eustrate de
Nicée en
111782.
23. J ean
de Karabizyè
Cet archevêché
thrace dont le site est inconnu83
a pour
unique
représentant
à
notre
époque ce
Jean
dont le sceau paraît
avoir
été conservé84. Un
de ses
successeurs, Grégoire
Gamalas,
participa
au
synode
de
1
147
qui
déposa
le patriarche Cosmas85.
24. Théophane de Cherson
Nul autre représentant de cet archevêché86 n'apparaît
au
cours
du
XIe
siècle ; Théophane assistera
à
la déposition
du
patriarche Cosmas en 1
14787.
76. Alexiade : Leib III, p.
142.
77. Ibid. : p. 148.
78.
Par
exemple Sophia Doanidou,
loc.
cit., p. 142 ; G. Hill, A History
of
Cyprus,
I,
Cambridge
1940,
p.
300.
79. Cf. J . Gouillard, Le synodikon de l'Orthodoxie, TM
2, 1967,
p. 102, η. 352.
80.
Cf.
V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, p.
635.
81. Cf. N. Oikonomidès, REB 18,
1960,
p. 57.
82. Cf. P. Joannou, REB 10, 1952, p. 36.
83. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, p.
655.
84. Ibid., n° 845.
85. Cf.
Rhalli-Potli,
Syntagma 5,
p.
310
;
la
leçon
Gamalas pourrait
être
une
erreur
de lecture pour Gabalas, un patronyme
bien
représenté
du XIe au
XIVe
siècle.
86. Cf.
R.
Janin,
DHGE 12,
1950, col. 636-637.
87. Cf. Rhalli-Potli, Syntagma 5,
p. 311.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 62/73
LE
SYNODE DES BLACHERNES
(FIN 1094) 273
IV. — Le
corps
des archontes
1. Le
diacre
et
ex-chartophylax Nicéphore
Sur
cet ecclésiastique voir P.
Gautier, Le chartophylax
Nicéphore.
Oeuvre
canonique et notice
biographique,
REB
27, 1969, p.
159-195, et
sur la charge J.
Darrouzès, Recherches
sur les offikia de l'Eglise byzantine,
Paris
1970,
p.
334-353.
2.
Le diacre
et
chartophylax
Pierre
Cette liste de présence est apparemment le
document
le
plus ancien
concernant le successeur de Nicéphore, entré
vraisemblablement
en charge
en
10941.
On
a
cru
sur
la
foi
de
quelques
manuscrits
que
ses
réponses
canoniques furent rédigées en 1092, mais Beneseviö,
qui les a
rééditées,
a
pertinemment
démontré
qu'elles sont de 1096/72, date d'ailleurs
corroborée
par la mention dans la
dernière
lysis de la néara
impériale
de 10953. A une
date indéterminée, Théophylacte
de
Bulgarie
protestera
auprès du
chartophylax
Pierre (lettre perdue)4 contre l'immixtion
du
patriarcat de CP dans
les
affaires de
son Eglise. Le
chartophylax
anonyme
auquel le même prélat
adresse une seconde lettre5
a chance,
vu
les
faits
qui
y
sont évoqués,
d'être
encore Pierre. En
mai
1102,
ce
dernier validait un extrait
d'une
déclaration
synodale
touchant
les
canonica6.
La dernière
mention de cet officier
ecclésiastique
remonte
à
octobre
1106
:
à
cette
date
il
authentifiait
une
copie
conforme des décisions synodales concernant les intérêts
de l'Eglise
d'Athènes7. Deux exemplaires
de son
sceau
ont été conservés8.
Il
n'est pas exclu qu'à sa sortie de charge il ait été
promu
grand économe9,
remplaçant à
ce poste le frère d'un patriarche
à qui
le
rhéteur
Théophylacte
réclame
dans une lettre inédite ses émoluments
qu'on
tarde
à
lui verser.
1. Cf.
P.
Gautier,
REB
27, 1969,
p.
162.
2. Cf.
V. Bene§evic, Otvety
Petra
chartophylaksa (konca XI veka),
Zapiski
imper.
Akad.
Nauk,
8e série,
t.
VIII,
n°
14,
1909,
p.
3.3.
Ibid.,
p.
9.
4. Elle est mentionnée dans une lettre à Michel, neveu du
métropolite
de Chalcédoine,
PG 126, ΑΠΛ.
5. Ibid., 436B.
6. Cf.
Grumel, Regestes,
n° 942.
Les
manuscrits
vérifiés portent bien
l'indiction
10
(Leunclavius,
JGR
1,
p. 270 = PG 119, 864 B), mais
indiction 15
par erreur dans Rhalli-
Potli,
Syntagma 5,
p. 62, et Grumel ;
il
faut
écarter
l'année
1087,
puisque le
c h rtophyl x
était alors Nicéphore.
7. Cf. Th. Uspensku, IRAIK
5,
1900, p. 41 ;
Grumel,
Regestes, n° 952.
8.
Cf. V.
Laurent,
Corpus
des sceaux,
V/l, nos 95-96.
9. Ibid.,
n°
57.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 63/73
274 P. GAUTIER
Les
successeurs
immédiats de
Pierre furent
Syméon,
attesté à
la
veille
de
la
mort de
Nicolas
Grammatikos
en
1
11
110 ; Michel
Aulopatès qui
valide
un
acte
en décembre
111611 ; Michel Choumnos qui
authentifie le même
document
en
112112.
Cette
liste
serait-elle
lacuneuse
?
La
correspondance
de
Théophylacte
le
laisserait
croire,
qui nous
fait connaître, dans un lemme,
un chartophylax Nicétas13, mais
l'existence de
cet archonte fait difficulté.
Ecarté le chartophylax homonyme
de
la fin
du
XIe
siècle14,
il ne
reste
que
Nicétas de Maronée, futur métropolite de Thessalonique,
promu
à
ce
dernier
poste peu
avant
1132/3315.
Devrait-on
admettre que l'épiscopat
de
Théophylacte s'est prolongé
au
moins jusqu'en 1125/616, on
ne peut
écarter
la
possibilité
d'une
bévue commise par
le
copiste qui
aura
écrit
Nicétas
au lieu
de Nicéphore. Dans le
cas
contraire,
il faut
placer
ce
Nicétas
entre
Pierre et
Syméon, soit
entre 1106 et 1111.
3. Le
diacre
et
référendaire Nicétas
Le
référendaire17 Nicétas
n'est
pas
autrement connu.
S'il
y
eut,
postérieurement à
ce
synode, promotion dans
la
chancellerie
patriarcale,
il
se
peut
que le
chartophylax
Nicétas,
ce
correspondant &e Théophylacte dont
on ne sait que penser (voir supra n° 2), ait
remplacé
le chartophylax Pierre
entre
1106 et 1111. On a
en
effet l'impression que certains grands
officiers
ecclésiastiques
ont
fait l'objet
à
l'époque
d'un avancement assez
régulier.
Le
chartophylax Nicétas, prédécesseur de Nicéphore, serait
devenu
grand
économe18, remplaçant
peut-être
le
moine
Joannikios19
attesté
en
août
1071, indiction 9 : un Nicétas grand
économe
assistait en effet au
procès
10 . Cf. Ph.
Meyer, Die Haupturkunden für die Geschichte des Athosklöster, Leipzig
1894,
p.
180.
11 . Cf.
Th. Uspenskij,
IRAIK 5,
1900, p. 29 ; Grumel, Regestes, n° 1001 ; V. Laurent,
Corpus des
sceaux,
V/l,
nos
97-98.
12 . Cf. Grumel,
Regestes, n°
1001
;
MM 4,
p. 317, et Studi
biz.
e
neoellenici 2, 1927,
p.
184-185. Il est
aussi
signalé
comme nomophylax
(Leunclavius,
JGR
1,
p. 519).
13 . Cf.
PG 126,
417s.
14. Cf. V. Laurent, Corpus
des sceaux,
V/l, n° 93.
15 .
Ibid.
Il
est
peut-être
ce
chartophylax
mentionné
dans
Grumel,
Regestes,
n°
942.
16. Cf.
P.
Gautier,
REB
21, 1963,
p.
159-160.
17 .
Sur
la charge
voir
J.
Darrouzès,
Recherches sur les offikia de
VEglise
byzantine,
p.
373-374.
18 .
Voir son sceau dans V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, n° 56.
19. Ce grand économe
confirme
à cette date un document d'Iviron
en
compagnie
de Théophile d'Héraclée et de Jean de Sardes (Hellénika
2,
1929, p.
472-473).
Il faut
rayer le protospathaire
Pothos, un
civil,
de la liste des
grands
économes de la fin
du
XIe
siècle,
car la session synodale à laquelle il
participa
n'eut pas
lieu
sous
le patriarcat
d'Eustrate
Garidas
(Rhalli-Potli,
Syntagma
S, p.
57
;
Grumel,
Regestes, n° 933), mais
sous celui d'Eustathe
(voir
V. Laurent, ibid.,
nos
56, 58 et 1056).
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 64/73
LE
SYNODE DES
BLACHERNES (FIN 1094) 275
de Jean Italos
en mars
108220.
D'autre part,
Pierre, successeur
de Nicé-
phore
au chartophylacat, aurait
été à son
tour
promu
au grand
économat21.
4.
Le
diacre
et
hypomnèmatographe
Basile
Cet hypomnèmatographe22
est
inconnu d'autre part
et il serait aventuré
de l'identifier avec
l'un des
nombreux homonymes contemporains. Parmi
ses successeurs
dans
la charge
nous
relevons
Constantin, neveu
de feu le
patriarche Cosmas,
attesté
en juillet
112123 ;
un
Léon, connu par
un
sceau,
ayant
vécu aux
XIe-XIIe
siècles24.
5.
Le diacre
et
didascale Eustathe
Sous ce
titre
trop
peu
explicite se
dissimule
peut-être
un didascale
œcuménique25.
Le
cas
n'est
pas
exceptionnel
:
Nicétas, neveu
de
l'évêque
de
Serrés,
n'est appelé que didascale par Théophy lacte
de Bulgarie26, alors
qu'il
était, des
manuscrits
nous l'apprennent, didascale
œcuménique27.
Pour
le
reste, cet Eustathe
est un
inconnu
et l'on ne saurait l'identifier d'emblée
avec ce
proximos de
la Parthènos, soit
vraisemblablement
l'école de la Théo-
tokos des Chalkoprateia,
qui
copia le Vaticanus graecus
35828, ou
avec le
copiste
homonyme,
clerc de
la Grande
Eglise, du Vindob.
theol.
gr. 29729.
6. Jean
Métaxas
Jean
Métaxas,
probablement
diacre
de
Sainte-Sophie comme
ses
colistiers, a
chance d'être
cet
ecclésiastique qui fit un
éclat une décennie plus tôt,
à
l'occasion
de la
confiscation
des biens sacrés. Parmi les clercs qu'il avait
convoqués
à
Sainte-Sophie en
1082, à dessein
de leur
prouver le bien-fondé
des mesures
de
réquisitions, le
sébastocrator
Isaac Comnène trouva un
20. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK
2, 1897,
p. 41-42.
21. Voir son
sceau
: Pierre moine et grand économe ; cf. V. Laurent, Corpus des
sceaux,
V/l,
n°
57.
22. Sur
la
charge consulter
J.
Darrouzès,
Recherches
sur les offikia de
VEglhe
byzantine
p.
362-368.
23. Cf.
V.
BeneSeviö,
Catalogus codicum
qui... in monte Sina
asservantur, I,
Saint-
Pétersbourg 1911,
p.
271
;
Grumel, Regestes,
n°
1001.
24. Cf. V. Laurent,
Corpus
des sceaux,
V/l,
n°
131.
25. Sur la charge voir J. Darrouzès,
op.
cit., p.
66-79.
26. Cf. PG 126, 373.
27. Cf. R. Browning, Byz. 33,
1963,
p. 15-17 ; J. Darrouzès, op. cit., p. 71.
28.
Cf. R. Devreesse,
Codices
vaticani graeci, II, Cité du
Vatican
1937,
p.
44 ; R.
Browning, Byz. 32, 1962, p.
194.
29.
Cf.
Vogel-Gardthausen, Die griechischen
Schreiber des Mittelalters
und der
Renaissance,
Leipzig 1909, p.
122.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 65/73
276 P.
GAUTIER
contradicteur en
la personne de Métaxas : « II faisait opposition, s'indigne
Anne Comnène,
et
présentait
des arguments
spécieux
tout en
se
moquant
d'Isaac30 ». Ce trublion
est-il
encore
ce
Jean Métaxas, diacre de la Grande
Eglise,
chartulaire
et
notaire patriarcal qui
figure
dans
une
liste
de
présence
non datée31,
qu'on
estimait
du
dernier tiers
du
XIIe siècle32,
mais
qui
serait
en fait
antérieure à 114533 ? Apparemment
non,
si
l'on
tient compte de
l'écart
chronologique et
de
la rétrogradation
de cet
officier ecclésiastique,
à
moins qu'il n'ait, hypothèse peurecevable,
payé de
celle-ci
son
impair
de
1082.
7.
Le primicier
des notaires
patriarcaux,
Euphèmianos
Ce
primicier des notaires, distinct au moins
à l'époque du
protonotaire34,
est un inconnu. En décembre 1116, la fonction sera exercée par Jean
Kalan-
dôn35,
et
un
peu
plus
tard
(avant
1145,
ce semble)
par
Basile, neveu du
chartophylax36.
Cet
officier ecclésiastique
a
peu de chance
d'être
identique
à cet
Euphèmianos que
le basileus Nicéphore Botaniate délégua auprès de
la
parentèle des Comnènes
réfugiée
à
Sainte-Sophie,
à
la mi-février
108
137.
8. Les notaires patriarcaux
Théophane,
Nicétas,
Nicéphore, Léon
et Nicétas
II est hors
de question
d'identifier ces
scribes,
subordonnés
du
chartophylax38, dont les prénoms
sont,
à
l'exception
du
premier, des plus
communément
portés.
V.
— Le
corps monastique
1. Jean, moine et
cathigoumène
du
monastère de
Stoudios
La
liste
des higoumènes de
ce célèbre
monastère de la capitale est très
lacuneuse,
mais la
dernière
en
date39, par nous
complétée, fournit
pour le
30. Cf.
Alexiade
: Leib
II,
p.
11.
Un
Métaxas est aussi
mentionné
dans
le
brébion
du
monastère
d'Attaliate.
Cf.
Sathas,
MB
1,
p. 19, 52,
66.
31. Cf. V. BeneSeviC, Catalogus codicum... qui
in
monte
Sina
asservantur, I, Saint-
Pétersbourg
1911, p. 272.
32. Cf. Grumel, Regestes, n° 1001.
33. Cf. J. Darrouzès, Recherches sur les offikia de VEglise byzantine,
p.
380,
n.
6.
34. Sur la distinction entre les deux charges
voir
J. Darrouzès,
ibid., p.
355-359.
35. Cf. Th.
Uspenskij,
IRAIK 5,
1900, p.
29.
36. Cf. V.
BeneSeviô,
op. cit.,
p. 271.
37. Cf. Alexiade
: Leib
I,
p.
77.
38. Cf. J. Darrouzès, op. cit., p. 379-385.
39. Cf. R. Janin, Eglises et monastères2,
Paris
1969, p. 433.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 66/73
LE
SYNODE DES BLACHERNES
(FIN
1094)
277
XIe
siècle les noms suivants : Nicolas, attesté
en mars
1010 et
en mars
101
840 ; Eustrate, connu
par un
sceau41 ;
Alexis,
qui devint patriarche
de
CP le 12 décembre 102542 ; Michel en juillet 104843 et en
106644
; ce
dernier
a
chance
d'être ce
Michel
Mermentoulos, qui protesta
contre
la
suppression, initiative du patriarche
Cérulaire,
du nom de Théodore le
Studite
dans
le synodikon et en obtint le rétablissement par une prostaxis
impériale (ignorée
de Dölger), satisfaction qui lui
fut donnée
le
5 mai
1045, dimanche de
la Samaritaine45
;
Sabas, signataire des
Nanian. gr. 92
et 168,
ce
dernier de 1069, connu d'autre part par un sceau46 ; Cosmos,
à qui
sont
dédiées des catéchèses
de s. Cyrille copiées en
1075,
connu
aussi par
un sceau47 ; Nicétas Stéthatos, entré tout jeune au Stoudios, dont il
devint
probablement l'higoumène
avant
sa mort
survenue, ce
semble,
au
cours des
deux
dernières
décennies du
siècle48
;
Jean,
présent
à
ce synode.
Ecarté
Théodore, dont le sceau
assigné
aux XIe-XIP siècles, est
en
réalité du
IXe
(s. Théodore le Studite)49, il
faut
descendre au
milieu du
XIIe siècle pour
trouver
un
successeur au
précédent : Théophylacte, témoin en 1164 de
l'enregistrement
du
typikon
de Saint-Mamas50.
2. Athanase Panagiotès, higoumène du
monastère
de
Saint-Diomède
Ce
petit
monastère, sis
à
proximité
de
la Porte Dorée, est
aussi connu
sous
le nom de
Jérusalem ou
de
Nouvelle
Jérusalem51.
Etait-ce un méto-
chion du patriarcat homonyme
?
On
le
supposerait
à
voir le
patriarche
40.
Cf. C. Giannelu, Codices vaticani graeci, Cité du
Vatican
1950, p.
440.
41. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n° 1195.
42.
Cf.
Cedrenus : Bonn II, p.
479-480.
43.
Dans
le colophon du
Sinaïticus
356 (319) : «
Ce
livre de notre saint père
Denys
a
été achevé le 3 juillet, dimanche, année 6556,
indiction 1,
et copié par
l'humble
et indigne
diacre
Christophore, au
temps de Michel, très pieux higoumène de Stoudios ». Cf. V.
BeneSevic, Catalogus
codicum... qui
in monte Sina asservantur,
I,
Saint-Pétersbourg 1911,
p. 199-200.
44.
Cf.
Londinensis
19352,
anno
1066
: Psautier
écrit
par
le prêtre Théodore
de Césarée,
moine
au
couvent
de
Stoudios
pour
le
syncelie
et
higoumène Michel.
Cf.
M.
Richard,
Inventaire des
manuscrits grecs
du
British
Museum, I,
Paris 1952,
p. 32.
45.
Cf. Cedrenus
:
Bonn II,
p.
555 (apparat).
46. Cf. V.
Laurent,
Corpus des
sceaux,
V/2,
n°
1223.
47.
Ibid., n°\\96.
48. Cf. J.
Darrouzès,
Nicétas Stéthatos.
Opuscules
et lettres, Paris 1961, p. 10.
49.
Cf. V. Laurent, Corpus des
sceaux,
V/2, n° 1194.
50. Le 5 janvier, dimanche, indiction
12, année
6672
=1164.
Par
erreur 1159
dans
R. Janin, Eglises
et
monastères*,
p. 433.
Cf. A. Dmitrievsku,
Typika, I,
Kiev 1895,
p.
71022 23 ;
S.
EusTRATiADÈs,
Typikon
du monastère de Saint-Mamas, 'Ελληνικά
Ι,
1928,
p. 305.
51. Cf. R.
Janin,
Eglises et monastères*, p.
95-97.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 67/73
278
P. GAUTIER
Jean VII
en faire momentanément sa résidence en 1 107/852,
mais
à vrai
dire
ce
prélat
a pu
y
descendre pour
la simple raison,
ignorée
du
P.
Janin,
qu'il
en
avait été l'higoumène53. Métropolite de Tyr
avant
d'accéder
fortuitement
au
siège
hiérosolymitain,
il
ne
fut pas
forcément le
prédécesseur immédiat
d'Athanase,
dont le
sceau
est peut-être conservé54.
3. Jean, cathigoumène
du
Polyéléou
du
Caniclée
Higoumène
inconnu
d'autre part. Ecarté le couvent féminin
du
Caniclée55, le monastère que
Jean
représentait est
impossible à
identifier,
d'autant plus
qu'on
hésitera
entre
Polyélaiou et
(Christou)
Polyéléou56.
4. Georges, cathigoumène du Sauveur Akataleptos sis a
Kamaris
Un
document
récemment
édité
signale
dès
le
Xe siècle57
ce monastère
jusqu'ici
attesté
pour la première fois par notre
liste
de présence synodale58.
Georges
en est l'unique supérieur connu.
5.
Jean, cathigoumène du
Tropéophore
des Manganes
II s'agit
du
monastère de Saint-Georges construit par Constantin Mono-
maque59.
Jean
en est le
premier
higoumène connu. On ne saurait, sans
preuve, lui attribuer
la lettre, curieuse mais
absconse,
qu'un
supérieur
de ce
couvent adressa
à
la basilissa Irène Doukaina60.
6.
N.,
CATHIGOUMÈNE
D'OlKOPROTÉROS
Monastère
inconnu.
7.
N.,
CATHIGOUMÈNE
DE SAINT-LAZARE
Monastère
dont
la fondation est attribuée
à
Léon
VI
le
Sage61.
52. Voir supra,
p.
230,
n.
88.
53.
Cf.
NE
8,
1911,
p. 151,
n°
229
:
Vers
écrits...
par le
très
saint
patriarche
de
Jérusa lem,
kyr Jean, ancien higoumène du monastère de Saint-Diomède, appelé aussi
Nouvelle Jérusalem.
54. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n°
1352
: moine Athanase
Panagiotès,
assigné par l'éditeur
au
XIIe,
sans
référence à
l'higoumène
homonyme.
55. Cf. R. Janin, Eglises et monastères*, p. 277.
56. Indûment dédoublé par R.
Janin,
ibid., p. 405 et 524, n° 21.
57.
Cf.
Analecta Bollandiana 88,
1970,
p.
27-28.
58. Cf. R.
Janin,
Eglises et monastères12, p. 504-506.
59.
Cf.
R.
Janin,
ibid., p.
70-76.
60. Cf.
G. Mercati,
Gli
aneddoti d'uncodice bolognese,
BZ6, 1897,
p.
131
et 138-140.
61. Cf. R.
Janin,
ibid., p. 298-300.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 68/73
LE SYNODE
DES
BLACHERNES (FIN 1094)
279
8.
Syméon,
reclus
du
monastère
de Philothéou
Ce Syméon aurait chance
d'être
le correspondant de Théophylacte de
Bulgarie62,
higoumène du
monastère d'Anaplous,
si
ce couvent était
celui
de
Philothéou,
mais
l'identification
des
deux maisons
n'est
que probable63.
9.
Cyrille,
cathigoumène
des
saints Probos,
Tarachos
et Andro-
NIKOS
Monastère sis dans les parages
du
Forum de Constantin64.
10. N.,
CATHIGOUMÈNE DE PRASIANOS
Monastère inconnu.
11.
JOANNIKIOS, CATHIGOUMÈNE
DES
HODÈGES
Un des
monastères les plus
fameux
de
la capitale.
Ce
ne fut
pas
Andronic
II,
comme l'écrit le
P.
Janin65, mais Jean Tzimiscès, qui,
d'après
un extrait
de
la
Vie
d'Athanase
II
Manassès, l'attribua
comme métochion
aux
patriarches
d'Antioche66.
C'est évidemment
pour
cette raison
qu'on
y
trouve
Jean l'Oxite (démissionnaire)
en 110067 et Sotèrichos Panteugénos un peu
plus
tard68. Un certain Athanase,
mentionné
par
Jean
l'Oxite,
a pu
en être
l'higoumène
au
début du XIIe siècle69.
12. N.,
CATHIGOUMÈNE DE
SaINT-MoKIOS
Monastère très
ancien,
mais peu
connu70.
13.
LUC, CATHIGOUMÈNE DE SaINT-PhOCAS
Monastère situé sur la rive européenne
du Bosphore71.
62.
Cf.
PG
126,
548-549.
63.
Cf.
R.
Janin,
ibid.,
p.
494.
64. Cf.
R.
Janin,
ibid., p. 408-409.
65. Cf.
R.
Janin,
ibid., p. 202.
66.
Cf. Sinaiticus gr. 482 (1117), f. 243. Voir V. BeneSeviö,
Catalogus codicum... qui
in
monte
Sina
asservantur,
I, Saint-Pétersbourg
1911,
p. 582.
67.
Cf.
P.
Gautier,
Jean V l'Oxite,
patriarche
d'Antioche.
Notice
biographique,
REB
22, 1964,
p. 132-133.
68. Cf.
J. Gouillard,
Le Synodikon
de l'Orthodoxie,
TM 2, 1967,
p.
212,
n. 243.
69. Cf.
P.
Gautier, loc. cit.,
p.
154.
70. Cf. R. Janin,
ibid., p.
354-358.
71. Cf. R. Janin,
ibid., p. 499.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 69/73
280 P.
GAUTIER
14. Ν.,
CATHIGOUMÈNE
DE PtÉRYGION
Monastère
inconnu.
15.
N.,
CATHIGOUMÈNE DU
MONASTÈRE
D'AtTALIATE
On
a
quelques
raisons
de penser que le représentant de
ce
monastère
de
fondation
récente
(c.
1075) fut
ce Michel,
indûment
identifié par
le
P.
Janin
avec
le fondateur Michel
Attaliate72, qui
en juillet 1081 copia
comme
moine
YOxonîen.
Christ
Church
Wake
6 et
en 1087/8
comme
higoumène
le Vaticanus gr.
342,
et
qui de surcroît
approuva,
semble-t-il,
par un
document écrit
de
sa main la doctrine iconodoule
confirmée
par
ce
synode des
Blachernes73.
Attesté comme économe
du
monastère d 'Attaliate
en
107774,
il figure
au
titre d'higoumène en mars, indiction 8, soit 1085 (ou 1 100), dans
le
brébion annexé
à
la
Diataxis75.
Quitte
à
lui
attribuer
un
supériorat
de
longue durée, on
est
enclin à l'identifier avec l'higoumène
Michel
dont le
nom réapparaît
au
bas
d'une liste d'ouvrages
ultérieurement acquis par la
même maison
religieuse,
au nombre
desquels les
commentaires des
quatre
évangiles
de l'archevêque de
Bulgarie, Théophylacte,
qui
ne sauraient être,
au
mieux,
antérieurs
à
la
première
décennie
du XIIe
siècle76.
VI.
— La
date du synode
Ce synode, le
premier tenu
au palais des Blachernes1
devenu
la résidence
habituelle des
Comnènes,
dont l'affluence
insolite illustrerait
l'intérêt
attaché
par le pouvoir
au culte
des images
si
l'enjeu de
la
réunion n'avait
72. Cf.
R.
Janin,
ibid., p.
512-513.
Sur
l'historien consulter E.
Tsolakis, Aus
dem
Leben des Michael
Attaleiates,
BZ
58, 1965, p. 3-10.
73 .
Cf.
S.
G.
Mercati,
Confessione di fede di
Michèle categumeno del
Monastero
fondato da
Michèle
Attaliate, OCP 21, 1955,
p.
265-273.
74. Cf. Sathas, MB 1,
p.
4L
75. Ibid.,
p.
50.
76. Ibid.,
p.
67.
1.
Anne Comnène fait état (Leib II,
p. 45-46) d'une
grande
assemblée réunie par
son
père au palais des
Blachernes, à laquelle participèrent
le
sénat,
l'armée, le clergé
et
les
supérieurs des monastères. Un lecteur non prévenu, constatant que cette réunion est
mentionnée après la reconquête de Larissa
(avril
1083) et de Castoria
(octobre/novembre
1083) sur
les Normands et le retour
du
basileus à
CP
(1er
décembre
1083), la daterait
de la fin de 1083 ou du début de 1084,
mais
ce serait se laisser leurrer
par
les procédés de
composition de la
princesse.
Le discours qu'elle met
dans
la bouche de son
père
prouve
que cette assemblée, convoquée
pour
réparer les dommages causés aux églises et
monastères, est postérieure à 1091, car le
basileus
signale qu'il
a
affronté
les Normands (1081-5),
les Scythes (1086-91) et que CP elle-même a
failli
être prise (début de 1091).
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 70/73
LE
SYNODE DES BLACHERNES
(FIN
1094) 281
été plus
politique que théologique, fut
d'abord
fixé en 1086,
puis
en mai/
juin
1091 2, mais ces dates
furent abandonnées
quand
le
P.
Grumel
eut
proposé dans ses Regestes, n°
967, comme
probable, le
second semestre
de
1092.
De
l'étude
prosopographique
qui précède
il
ressort
que
cette
date
est
aussi
légèrement
trop haute.
Les
raisons qui
obligent
à
la reculer sont
les
suivantes.
Le sébaste Marinos Néapolitès
(n°
8,
p.
239) n'était
que magistros en
avril
1093,
mais cet argument
n'aurait, à vrai
dire, tout
son
poids que
si
nous avions
la
certitude
que
les deux
dignitaires ne sont qu'un seul et même
personnage, ce
qui
n'est pas.
Voici
par contre un argument décisif : Bardas
Hikanatos (n° 16,
p.
244), nobélissime lors de
ce
synode, n'était encore que
curopalate
le
5
mars 1094.
D'autre part,
le drongaire de
la
Veille présent
au
synode
s'appelle
Nicolas
Mermentoulos,
or
en
mai 1092
cette
fonction
était exercée par Jean
Skylitzès
(n° 21,
p. 248).
Enfin, dans la première
moitié
de 10943,
le grand hétériarque
n'était
pas
Constantin Antiochos
(n° 24,
p. 250),
présent à
cette
assemblée,
mais Argyros Karatzas.
En revanche, ce synode n'est pas postérieur
à
la guerre contre
les
Comans :
Constantin Katakalon Euphorbènos
qui
y assiste
avec le titre de protocuro-
palate reçut
celui de nobélissime à
même
le champ de
bataille, quand il
eut
capturé une centaine
de
ces
barbares (n° 20, p. 247).
Disposant ainsi d'un terminus post
quern
indiscutable
(mars
1094), reste à
préciser le terminus ante quern (guerre contre les Comans). Il
y
a
fort
à
parier
que cette guerre est celle à laquelle le basileus
fait
lui-même allusion devant
le synode :
«
Mes seigneurs et
pères, doctes
sénateurs, moi
qui,
vous le
savez
bien, étais auparavant absorbé sans relâche par
les
soucis militaires,
financiers et administratifs, continuellement sur
pied pour
affronter
les
armées
de nos
ennemis et
qui
suis maintenant prêt
à
partir en campagne
2. Cf.
P. Stephanou,
Le
procès
de Léon de Chalcédoine, Rome 1943, p.
57-64.
3.
Cette
date est probable. Le
prétendu
complot du sébaste Jean Comnène est raconté
par
Anne
Comnène
à
la
suite
de
celui
d'Humpertopoulos
et
d'Ariébès,
qui
remonte
apparemment à la
seconde
moitié de
1091,
mais
il s'en
faut qu'il
soit contemporain
de
ce
dernier. On
doit en effet remarquer
qu'Anne
en
commence
le récit
(Leib
II,
p.
147)
par
l'évocation d'une
invasion
attendue des Comans, or celle-ci sera bien postérieure
à
1091. D'autre
part, compte tenu que la princesse
a
coutume
de grouper, sans respect
pour
la
chronologie,
des faits
de nature
semblable, il y aurait lieu
à
notre avis
de relier le
passage
de
YAlexiade qui relate la
conjuration de
Jean Comnène
(Leib
II,
p.
147-151), où
Bodin
est d'ailleurs
un
lapsus manifeste pour Bolkan,
à
celui où est mentionnée
(Leib
II,
p.
184)
la rapide soumission du prince de la Rascie. Ce sont
apparemment
deux épisodes de la
même campagne. Le
basileus
était peut-être de
retour
en
août, si
tant
est qu'il signa à CP
la fameuse prostaxis d'août 1094. Cf. J. Nicole, Une ordonnance inédite de l'empereur
Alexis Comnène
sur
les privilèges du
chartophylax, BZ
3, 1894, p.
18-20.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 71/73
282 P.
GAUTIER
parce que
l'occasion
(ou la saison) en est déjà arrivée et que je
ne
puis
me
consacrer à rien d'autre...
»
(PG
127,
976e). De
l'invasion des Comans font
état
quatre
auteurs
byzantins,
mais aucun
d'eux ne
fournit
de
repère
chronologique
précis
;
ils divergent
même considérablement
quant
à
la
date.
Anne Comnène, qui lui réserve
un long
chapitre,
la situe après la
conjuration de Nicéphore Diogène (juin
1094)
et
au
moins un an avant l'arrivée
des premiers croisés à
CP
(milieu
de
1096)4.
Nicolas de
Méthone, biographe
de
s. Mélétios le jeune (f 1105),
qui enchaîne les
épisodes
de
la vie
de son
héros sans le
moindre
souci chronologique,
place l'invasion comane
avant
l'expédition
du mégaduc Jean
Doucas contre la Crète (printemps 1092)5.
Enfin
Jean
Zonaras6 et Michel
Glycas7
évoquent sommairement la
révolte
du pseudo-Diogène après
la
conquête d'Antioche
(1098)
et de
Jérusalem
(1099)
par
les
croisés
et
le
procès
du moine
bogomile
Basile. Si
nous
ne
disposions que de ces renseignements chronologiquement contradictoires,
nous
serions
bien
en peine
de situer cette guerre à
l'intérieur
de
la seconde
décennie
du règne
d'Alexis Comnène.
Cette lacune est par bonheur comblée par des chroniques russes (Gustin-
skaja letopiSy Lavrentijskaja letopis). Nous
y
lisons
sous l'année 6603 (1095) :
« Les Polovci
entrèrent en
territoire grec avec Devgenevic (le
fils
de
Diogène)8 et combattirent sur la terre grecque ; l'empereur captura Devgeneviö
et
ordonna
de
l'aveugler9 ».
Faisant
fi
de
cette
date, maints historiens
ont
situé la
campagne
en
1092
ou
1094, mais sans
jamais
se donner
la
peine de
justifier
leur
point
de
vue10.
Seul
Chalandon
a
fait
confiance
aux
chroniques
russes11.
Avec raison à notre
avis, car la
date de 1095
s'accorde
bien avec
l'exposé
général
d'Anne
Comnène sur les campagnes de
son
père
posté-
4. Cf.
Alexîade : Leib
II,
p. 189-204. Sur
le pseudo-Diogène consulter Marguerite
Mathieu,
Les
faux Diogenes, Byz. 22,
1952,
p. 133-150.
5.
Cf.
Chr.
Papadopoulos,
Travaux
pour
Vhistoire de la vie monastique en Grèce
(en grec), II,
Athènes
1935, p. 21-23 et
55-56.
6.
Cf.
Zonaras : Dindorf
IV,
p. 244.
7.
Cf.
Glycas : Bonn, p.
621.
8.
Sur
la
formation
et
le
sens de
ce
patronyme
voir
A.
Soloviev,
La
date
de
la
version
russe
de
Digénis Akritas, Byz. 22,
1952,
p.
129-132
; H. Grégoire, Devgenij ou Digenij,
ibid., p.
148-150.
9. Cf. Povesti vremennych let : D. Lichaèev,
Moscou
1950, 1,
p.
148 (texte)
et
II,
p.
421
(commentaire).
10 .
Par
exemple V.
G. Vasil'evskij,
Trudy 1, Saint-Pétersbourg
1908, p.
109-115
(en 1092)
;
N.
Zlatarski, Istorija na bälgarskata därzava,
II, Sofia
1934, p. 211-219
(après
1091,
sans autre
précision)
;
D. A.
Rasovskij,
Polovcy. IV.
Voennaja istorija
Polovcev, Seminarium Kondakovianum 11, 1940,
p.
107
(en 1092-1095) ;
A. Soloviev,
Byz. 22, 1952,
p.
130 (en 1094) ; Gy. Moravcsik, Byzantinoturcica 1, Budapest 1942,
p. 47 (en 1094).
11 .
Cf. F. Chalandon, Essai
sur
le règne d'Alexis
Comnène,
p. 151-154.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 72/73
LE SYNODE
DES
BLACHERNES (FIN 1094) 283
rieures
à l'écrasement
des Petchénègues
à
Lébounion
le 29 avril 1091 :
campagne contre Bolkan, prince de Rascie,
durant
le printemps
et
l'été
1093 ; expédition
malheureuse
de Jean
Comnène contre le
même
trublion
à
la
fin de
1093
;
nouvelle
campagne
du
basileus
contre
Bolkan
en
été
1094 — en juin Alexis Comnène séjourne dans les environs de Serrés —
traité de paix
signé
avec Bolkan et retour
à
CP12. Anne nous prévient
d autre part qu'à la veille de partir contre les
Serbes
vers mai 1094, son
père
s'attendait à une invasion
des Comans, mais qu'il décida de parer au
plus
pressé
et de se porter
d'abord
à
l'ouest13. Il n'y
a
donc
pas
place pour la
guerre contre les Comans
entre 1091 et la seconde moitié de 1094.
La date de 1095 s'avérant ainsi plausible, c'est dans
la
première
moitié
de
cette
même
année qu'on
placera
l'attaque
des
Comans.
Pourdeux raisons.
Durant l'été
1095,
en
pleine canicule,
le
basileus
est
occupé
à
construire
de
puissantes
fortifications
destinées
à
protéger
Nicomédie contre les
razzias
turques14. D'autre part, contrairement aux Petchénègues
qui
étaient des
sédentaires15 et faisaient la
guerre sans
tenir
compte des
saisons16,
les
Comans,
qui
étaient essentiellement des nomades,
tributaires
de pâturages
indispensables
à
leur
bétail17, ne faisaient
la guerre que
durant
la saison
froide,
ainsi durant l'hiver
1087/8 18, en
avril
1091 19,
dans les premiers
mois
de 114820. Cette
constatation
se trouve corroborée par les réflexions
de deux
historiens des
croisades,
avertis
de
leurs mœurs. Robert de Clari
écrit
:
« Ils n'osent
issir de
leurs
tentes
waire
preu
devant
en hiver. En yver
si
issent
hors
de
leur
tentes
et
de
leur
pais,
quant
il
vœllent
faire
leur
che-
vauchie21
».
Villehardouin est
encore plus précis. Traitant
de la
guerre
faite
aux croisés
en mai
1205
par
le
roi
bulgare
Kaloian, il fait
cette remarque
intéressante : « Johanisse, le roi de
Vlaquie
et de Bougrie... ne
put
plus
retenir ses Comains dans le pays,
car
ils
ne pouvaient
plus faire
la
guerre
à
cause de la chaleur, mais ils retournèrent dans leur contrée22 ».
Nous
les
12.
Cf.
Alexiade
: Leib
II,
p.
166-184.
13.
14.
15.
16.
17 . Cf. D. A.
Rasovskij,
Polovcy.
III.
Predely
polja
Polovecskago, Seminarium
Kondakovianum 10, 1938,
p.
155-177.
18 .
Cf. Alexiade : Leib II, p. 105-106.
19. Ibid. : p. 136-137.
20. Cf. F. Chalandon, Les Comnènes, II, p. 323-325 ;
P.
Nasturel, Valaques,
Cou-
mans
et
Byzantins
sous
le
règne
de Manuel
Comnène,
Byzantina 1, 1969,
p.
169-170.
21.
Ed. Ch. Hopf,
Chroniques gréco-romanes,
inédites
ou peu connues, Berlin 1873,
p.
52.
22.
Ed.
E. Faral, II, Paris 1939,
p.
199.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
p.
Ρ·
Ρ·
ρ.
147.
206.
82.
89.
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf
http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 73/73
284 P. GAUTIER
voyons encore
faire
campagne
en janvier
120623,
en mars
1207
et
se
retirer
en
mai
de la
même
année24.
Ces
faits et
ces
textes donnent
quelque
poids
à notre
hypothèse
: les
quelque
deux
ou
trois mois que dura la guerre
contre les
Comans
—
ils
campèrent
48
jours sous
les remparts
d'Andri-
nople25
—
sont
à
prendre sur la première moitié et sans
doute
le début26 de
1095.
Dans
ces
conditions, le
synode
des Blachernes qu'Alexis
Comnène
avait
tenu
à
présider
à
la veille de
son
départ en
campagne
aura
eu lieu,
sinon au
tout début de 1095, du moins à l'extrême
fin de
1094.
23.
Ed.
E.
Faral,
II,
p. 217.