Cadre de Concertation des Producteurs d’ Arachide au Sénégal

Communication Atelier 6 B – FIESS, 18 Octobre 2011Panel

Producteurs agricoles et mouvement de défense des consommateurs :

Une vision réconciliable pour la sécurité et la souveraineté alimentaires?

Sidy BA SECRETAIRE GENERAL CCPA/SENEGAL

Le Sénégal : quelques indicateurs

Le Sénégal fait partie des pays qui servent de trait d’union entre le versant septentrional sahélien, désertique et le versant tropical et humide du continent africain est un pays d'Afrique de l'Ouest. Il est bordé par l'océan Atlantique à l'ouest, la Mauritanie au nord et à l'est, le Mali à l'est et la Guinée et la Guinée-Bissau au sud.

La Gambie forme une quasi-enclave dans le Sénégal, pénétrant à plus de 300 km à l'intérieur des terres. Les îles du Cap-Vert sont situées à 560 km de la côte sénégalaise.

Le pays doit son nom au fleuve qui le borde à l'est et au nord et qui prend sa source dans le Fouta Djallon en Guinée. Le climat est tropical et sec avec deux saisons : la saison sèche et la saison des pluies. La ville de Saint-Louis devient capitale de l'Afrique occidentale française puis ce sera la ville de Dakar en 1902 laquelle deviendra ensuite la capitale de la république sénégalaise au moment de l'indépendance en 1960.

Contexte de la filière arachidière

• Le Sénégal possède la troisième économie de la sous-région ouest-africaine après le Nigeria et la Côte d'Ivoire. Compte tenu de sa situation géographique et de sa stabilité politique, le Sénégal fait partie des pays africains les plus industrialisés avec la présence de multinationales qui sont majoritairement d'origine française et dans une moindre mesure américaine.

• une saison des pluies de juin à octobre avec un pic en août, septembre est variable selon la latitude (moins de précipitations dans le nord par rapport au sud). C'est la période des moussons.

• La filière arachide demeure la principale source de revenus monétaires pour le monde rural et compte parmi les quatre premiers produits d’exportation du Sénégal, avec la pêche, les phosphates et le tourisme.

• L’arachide crée une somme de petits emplois (triturateurs artisanaux, vendeurs d’arachides grillées, de pâtes, vendeurs de fanes, etc.…) qui contribuent à la lutte contre la pauvreté.

LA MISSION DU CCPA ORGANISATION PAYSANNE FAITIERE LEADEUR DE LA FILIERE ARACHIDE

Membre du CNCR /SENGAL et du ROPPA

Défendre les intérêts des producteurs et productrices d’arachide

Cadre de concertation des Producteurs d’ Arachide

Les stratégies de défense des producteurs et des consommateurs

• Mise en œuvre de programmes:• Réseautage et Renforcement des capacités des Groupements de

producteurs au niveau communautaire• Production de semences• Achats groupés d’intrants• Collecte de la production arachidière, négociation de partenariats,

mise en marché collective de la production des membres• Mise en place d’unités de transformation de produits à base

d’arachide gérée par des femmes productrice• Plaidoyer et dialogue politique avec l’Etat et le secteur Prive

1. Réseautage et Renforcement des capacités des producteurs

Mise en place de Groupements (48) Inter villageois de Producteurs d’Arachide (GIPA)

Diagnostics organisationnels Élaboration et mise en œuvre de plans de travail annuels avec l’appui

des techniciens Recrutement d’une comptable et d’un coordonnateur Tenue d’Assemblée générales annuelles et de renouvellement des

instances de gouvernance Élaboration et adoption de règlements intérieurs Élaboration de manière inclusive d’un manuel de procédures et de

gestion Réalisation - restitution d’études sur la filière arachide

2. Les programmes mis en œuvre pour booster la production

Reconstitution du capital semencier arachide: 307,3 hectares de semences :

– 20,0 hectares de semences de pré base – 175,3 hectares de semences de niveau 1 (CCPA)– 112,0 hectares de semences de base (CCPA)– Recrutement d’un Superviseur, de deux techniciens et de dix

observateursProgramme agricole de l’État 2010/2011 : Le CCPA a fourni 400 Tonnes de semences ordinaires pour un montant de 55 000 000 FCFA

Approvisionnement des producteurs en engrais

Distribution de 46 T 750 d’engrais arachide Parallèlement, distribution de 1068 sachets de dix grammes de fongicides 216 T 287 de semences arachides communautaires Campagne 2011/12 achat de 800 kg de semence arachide Pré base pour

6,7 ha et des semences arachide de N1 pour 10 ha à l’Isra, des engrais et produit phyto la multiplication en cours

CCPA reconnu par les services de l’agriculture comme Organisation faitière habileté à faire de la multiplication des semences sélectionnées au service de ses membres de son réseau

Transformation et Mise en Marché Collective de la Production des membres

• Mise sur pied de deux unités de transformation des produits de l’arachide au profit des femmes pour produire :huile, farine, beurre, pâte d’arachide, etc.…à Taïba Niassène et à Thiakho Maty avec l’appui de ses partenaires que sont Actionnaid , Bureau appui Coopération Suisse et du CECI.

• Formation des femmes en entreprenariat, techniques de transformation de l’arachide et des produits alimentaires, approche Genre, Plaidoyer, gestion, etc.(CECI et ITA)

Mise en marche Collective de la Production des membre

Commercialisation arachide huilerie• Signature d’agrément et d’ententes avec tous les huiliers:

SUNEOR ,CAIT ,NOVASEN. • Partenariats avec la CNCAS comme institution financière pour facilitation

crédit durant la commercialisation Volume graine arachide Commercialiser Collectivement 2O10 /2011• PND : 895 T 567• PNA : 894 T 380• PNC : 892 T 964

Négociation sur le Prix au Producteur de l’arachide

• Le CCPA participe chaque année aux différentes phases de négociation du prix au producteur au sein du CNIA avant la campagne de commercialisation des arachide

• Il a toujours a dénoncé le prix dérisoire de 165 F CFA le kilo d’arachide alors que le cout de production est 192 Fr le Kg bord champ selon une étude réalisé avec l’appui du CECI en 2009

3. Plaidoyer et dialogue politique

Présence dans les instances décisionnelles: Le CCPA participe régulièrement à toutes les réunions du Ministère de

l’Agriculture et Commerce et Mouvements Consuméristes du CNIA, du CNCR et, de l’ASPRODEB dont il est membre des CA

Aux réunions de comité sectoriel de ces partenaires: CECI – Uniterra, Action Aid et du CNCR

Participation à la Foire Internationale de l’Agriculture et des Ressources Animales (FIARA) du Sénégal , et autres Foras de la Sous Région

• Des femmes transformatrices, issues du CCPA, participent régulièrement à la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales

• FSM/RIPEES ( Nairobi, Bamako, Dakar 2005 )

• Participation à la réalisation et au lancement du Livre blanc sur l’arachide publié par Action Aid en mars 2008

• Réalisation étude de marché sur les stratégies de commercialisation de l’arachide au Sénégal

Ambitions du CCPA Défense des intérêts des producteurs et des consommateurs

• Partager l’expérience du CCPA en matière de reconstitution du capital semencier et de professionnalisation des acteurs à la base.

• Valoriser et promouvoir la consommation des produits agricoles locaux• Soutenir et accompagner le développement des exploitations familiales

agricoles• Développement de mécanismes de rentabilité adéquats et de renforcement

des capacités des producteurs par un appui de proximité.

• Appuyer l’agriculture familiale pour qu’elle puisse être plus performante et plus moderne dans une optique de durabilité. Il faut signaler au Sénégal que c’est cette agriculture familiale qui nourrit les populations.

• Soutenir la mise en place des stocks de souveraineté alimentaire avec une priorité à l’approvisionnement avec la production locale.

• Mettre en place des mécanismes de soutien à l’agriculture sénégalaise (sous forme de subventions à la production et de subvention à la consommation) pour prendre en charge les investissements, la maîtrise de l’eau de façon durable ainsi que d’autres contraintes majeures. Il est impératif de développer les alternatives agro-écologiques au détriment du modèle d’agriculture industrielle. Les mouvements sociaux au Sénégal doivent combattre cette forme d’agriculture prônée par les multinationales et le pouvoir libéral et certains pays riches qui ne pourraient qu’être destructrices, car exclusive pour l’exploitation agricole familiale qui est la forme dominante de notre agriculture.

• Assurer une meilleure organisation des marchés forains hebdomadaire, nationaux de céréales à travers les bourses de céréales qui mettent les producteurs et les consommateurs en lien et qui ne sont pas des bourses spéculatives.

• Donner des prix rémunérateurs aux producteurs pour assurer des investissements dans les exploitations, mais aussi pour les permettre de prendre en charge les besoins liés aux services sociaux de base santé et éducation de leur famille.

• Promouvoir la sécurité sociale pour les producteurs et mettre en place des fonds de calamités (sécheresse, invasion de criquets pèlerins, inondation etc.).

• Aider a la mise en place des fonds de transformation/valorisation des produits agricole locaux et assurer leur promotion.

• Inciter des programmes de recherches participatives et les intégrer dans le dispositif national de la recherche agricole, dont la souveraineté est affirmée.

• Régler les questions foncières en prenant en compte les réalités de chaque région du Sénégal. Il sera important d’éviter de délivrer de manière abusive des titres fonciers des terres à vocation agricole qui ne peut que conduire à la privatisation du patrimoine foncier national, et de contrôle foncier au détriment des femmes et des jeunes.

Ambition du CCPA pour la défense des producteurs et consommateurs

• Mettre fin à l’accaparement massifs de terres au profit d’intérêts privés ou d’États tiers ciblant des dizaines de millions d’hectares que ce soit pour des raisons alimentaires, énergétiques, minières, environnementales, touristiques, spéculatives, géopolitiques portent atteinte aux droits humains. Ils privent les communautés locales, indigènes, paysannes, pastorales, forestières et de pêcherie artisanale de leurs moyens de production. Ils restreignent leur accès aux ressources naturelles ou les privent de la liberté de produire comme ils le souhaitent. Ils aggravent les inégalités d’accèsLes mouvements sociaux considèrent qu’il doit être mis fin à tous les accaparements de terres en cours ou à venir. L’établissement d’un code de conduite pour « des investissements plus responsables », ne permettra en aucun cas de prévenir les violations généralisées de droits humains auxquelles ces accaparements donnent lieu.

• Renationaliser les industries agro-alimentaires (ex cas Sonacos qui a été bradé par l’État à des privés sans scrupules) qui sont des outils stratégiques pour le développement agricole au sens large. La question de l’industrialisation sera déterminante pour l’avenir de notre l’agriculture.

• Élaborer et mettre en œuvre des politiques agricoles basées sur la souveraineté alimentaire qui fait de l’alimentation, la production et d’autres sujets liés, des questions de droits humains une super priorité.

• La prise en charge de ces propositions permettra de trouver des solutions à moyen et à long termes pour le développement agricole durable et équitable pour le producteur et consommateur Sénégalais.

• L’appui de l’État et ses services est une condition importante pour assurer la durabilité et la sauvegarde du pouvoir d’achat des consommateurs et des producteurs.

• Enfin agir sur des projets structurants est essentiel pour obtenir de réelles transformations et s’organiser dans le sens de mener des campagnes de lobbying et de plaidoyer. Les fédérations des organisations de producteurs mouvements consuméristes organisés et puissants ont un rôle important à jouer.

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