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GYMNASTIQUE LE SAUT EN LUNE PAR A. BRIDOUX Le saut en lune au cheval est un moyen re- lativement aisé pour l'élève d'entrer dans la culture gymnique. Afin de proposer un en- seignement de ce mouvement par une série d'exercices « linéaires », nous nous appuye- rons sur deux analyses dont nous résume- rons les éléments essentiels. L'une porte sur la biomécanique et l'autre est relative à l'organisation motrice du sujet. ANALYSE BIOMÉCANIQUE Percussion-impulsion Le saut en lune s'apparente à un salto avant corps tendu. L'essentiel de l'énergie provient de la per- cussion des jambes. Le rôle de l'impulsion des bras sur le cheval est essentiellement : - de transformer une partie de l'énergie cinétique en rotation (ou moment cinétique) du premier envol en énergie, translation permettant une élé- vation dans le deuxième envol, - d'augmenter, dans une moindre mesure, l'am- plitude du saut par un apport d'énergie dû à l'im- pulsion sur le cheval. Chez le débutant, le rôle des bras peut être réduit à un simple appui plus ou moins solide. La quantité d'énergie provenant de la percussion des jambes dépend très directement des qualités de la surface d'appel (plus elle est élastique, plus elle permet d'obtenir de l'énergie). • Un minitrampoline permet de réaliser un saut en lune avec quelques pas d'élan et une percus- sion de durée relativement grande. • Un tremplin, même de compétition, nécessite une vitesse de course beaucoup plus élevée, la durée de percussion étant plus brève. Le choix du minitrampoline dans notre approche est essentiellement dicté par la nécessité de di- minuer l'importance des actions motrices au cours des apprentissages (course peu importante, impulsion des jambes peu intense) et d'obtenir malgré tout des trajectoires élevées. Rotation du corps La rotation du corps est due en grande partie à une impulsion excentrique (1). Lorsque la surfa- ce d'appel devient plus rapide (de minitrampoli- ne à deux tremplins superposés puis à un trem- plin), avec un sujet qui a peu d'élan, la rotation dépend de plus en plus du blocage de la vitesse horizontale. La vitesse ascensionnelle des jambes dans le pre- mier envol est l'élément essentiel de la réussite de la lune (puis de son évolution technique com- me lune salto groupé ou tendu) car ce sont sur- tout elles qui emmagasinent l'énergie cinétique créée à l'impulsion. Cette énergie doit être le plus possible dirigée vers le haut et non vers l'avant, au moment où le sujet touche le cheval. Pour ce- la, le corps doit être tendu ou en extension au cours du premier envol. Compte tenu de la vitesse horizontale et de la vi- tesse de rotation, plus la rotation du corps est ra- pide, plus les jambes vont vite (et les bras lente- ment) et moins il y a de choc à la pose des mains. ORGANISATION MOTRICE En la matière nous distinguons deux types de problèmes : - la prise de l'information ; en gymnastique, elle est à la base de l'équilibration et de l'instauration des postures, - l'action motrice. Dans l'apprentissage que nous proposons, nous utilisons deux démarches complémentaires. (Suite page 66) PHOTO : AUTEUR EPS N"241 - MAI-JUIN 1993 63 Revue EP.S n°241 Mai-Jui 1993 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

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  • GYMNASTIQUE

    LE SAUT EN LUNE PAR A. BRIDOUX Le saut en lune au cheval est un moyen re-lativement aisé pour l'élève d'entrer dans la culture gymnique. Afin de proposer un en-seignement de ce mouvement par une série d'exercices « linéaires », nous nous appuye-rons sur deux analyses dont nous résume-rons les éléments essentiels. L'une porte sur la biomécanique et l'autre est relative à l'organisation motrice du sujet.

    ANALYSE BIOMÉCANIQUE

    Percussion-impulsion Le saut en lune s'apparente à un salto avant corps tendu. L'essentiel de l'énergie provient de la per-cussion des jambes. Le rôle de l'impulsion des bras sur le cheval est essentiellement : - de transformer une partie de l'énergie cinétique en rotation (ou moment cinétique) du premier envol en énergie, translation permettant une élé-vation dans le deuxième envol, - d'augmenter, dans une moindre mesure, l'am-plitude du saut par un apport d'énergie dû à l'im-pulsion sur le cheval.

    Chez le débutant, le rôle des bras peut être réduit à un simple appui plus ou moins solide. La quantité d'énergie provenant de la percussion des jambes dépend très directement des qualités de la surface d'appel (plus elle est élastique, plus elle permet d'obtenir de l'énergie). • Un minitrampoline permet de réaliser un saut en lune avec quelques pas d'élan et une percus-sion de durée relativement grande. • Un tremplin, même de compétition, nécessite une vitesse de course beaucoup plus élevée, la durée de percussion étant plus brève. Le choix du minitrampoline dans notre approche est essentiellement dicté par la nécessité de di-minuer l'importance des actions motrices au cours des apprentissages (course peu importante, impulsion des jambes peu intense) et d'obtenir malgré tout des trajectoires élevées.

    Rotation du corps La rotation du corps est due en grande partie à une impulsion excentrique ( 1 ) . Lorsque la surfa-ce d'appel devient plus rapide (de minitrampoli-ne à deux tremplins superposés puis à un trem-plin), avec un sujet qui a peu d'élan, la rotation dépend de plus en plus du blocage de la vitesse horizontale.

    La vitesse ascensionnelle des jambes dans le pre-mier envol est l'élément essentiel de la réussite de la lune (puis de son évolution technique com-me lune salto groupé ou tendu) car ce sont sur-tout elles qui emmagasinent l'énergie cinétique créée à l'impulsion. Cette énergie doit être le plus possible dirigée vers le haut et non vers l'avant, au moment où le sujet touche le cheval. Pour ce-la, le corps doit être tendu ou en extension au cours du premier envol. Compte tenu de la vitesse horizontale et de la vi-tesse de rotation, plus la rotation du corps est ra-pide, plus les jambes vont vite (et les bras lente-ment) et moins il y a de choc à la pose des mains.

    ORGANISATION MOTRICE

    En la matière nous distinguons deux types de problèmes : - la prise de l'information ; en gymnastique, elle est à la base de l'équilibration et de l'instauration des postures, - l'action motrice. Dans l'apprentissage que nous proposons, nous utilisons deux démarches complémentaires.

    (Suite page 66)

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    O : A

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    EPS N"241 - MAI-JUIN 1993 63

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  • LES EXERCICES

    1. Appui tendu renversé

    A chaque séance de saut, il est nécessaire d'inclure un travail sur l'A.T.R. A - Mettre en place la posture en A.T.R. - alignement, gai-nage - (Cela fait l'objet de nombreux exercices que nous ne détaillerons pas ici). Quitter l'A.T.R. en plat dos. B - Donner une impulsion jambe(s) pour monter à l'A.T.R. puis tomber à plat dos (action motrice). Ces deux exercices A et B doivent être réalisés parallèle-ment aux exercices 1 à 7.

    L'appui tendu renversé

    1 Information : découvrir la posture. Sentir que si le corps est rigide, il rebondit sur le minitrampoli-ne et peut rouler facilement : rebondir plusieurs fois sur un mi-nitrampoline horizontal, mains sur le tapis pour réaliser une roulade sur une table de saut basse.

    Information sur la réaction corps/trampoline : gérer les angles de chute et de renvoi au cours de la liaison : un pas - percussion - roulade. La faible énergie nécessaire est four-nie par le départ en contre-haut.

    3 Information : faire percevoir l'augmentation de la hau-teur du rebond par l'aménagement du milieu : éloigner le plin-th ou augmenter sa hauteur mais garder le minitrampoline près de la table. - le corps doit être le plus tendu possible.

    4 Action : créer sa propre énergie. puis augmenter la vi-tesse : course d'élan (sur piste surélevée s'il s'agit de sujets de petite taille), percussion sur minitrampoline, pose des mains et roulade sur la table. - pendant la course, regarder l'endroit où ion va poser les mains (et non le minitrampoline). Dans tous les exercices précédents, les pieds quittent le sol après que les mains se soient posées sur la table. Il y a double appui, pieds-mains. Il faut maintenant créer un temps de vol entre l'impulsion des jambes et la pose des mains sur la table pour rouler.

    5 Information sur le corps en vol : créer un vol du corps dans l'espace en diminuant la contrainte motrice de la course d'élan : - reprendre l'exercice 3 en demandant au sujet de poser les mains soit au-delà d'une ligne tracée sur la table, soit au-delà d'un obstacle mou (cube de mousse). - on peut aussi éloigner modérément le minitrampoline de la table.

    6 Information : augmenter la durée de vol par l'éloigne-ment, et éventuellement la plus grande hauteur, du plinth de départ : ceci entraîne une percussion plus intense ; - l'éloignement va induire une vitesse horizontale favorable à la rotation au moment de l'impulsion, - la hauteur de départ va augmenter l'amplitude du vol, - la pose des mains loin devant permet de tourner le corps plus tendu.

    7 Action : créer son énergie puis l'augmenter : course d'élan de plus en plus rapide pour augmenter le temps de vol (élévation), le corps de plus en plus tendu, - pendant la course, regarder l'endroit où l'on va poser les mains, - effectuer une roulade. Mettre en place l'A.T.R. (cf. encadré 1).

    Information : intégrer la posture A.T.R. à l'issue d'un vol. L'action motrice est minimum grâce au plinth et au minitram-poline mais l'énergie obtenue est suffisante pour monter jus-qu'à l'AIR. - placer un vol avant l'A.T.R., - regarder les mains jusqu'à la verticale, - l'arrivée plat dos est sécurisante. En général, les élèves ont un premier vol corps légèrement cassé car ils n'ont ni le temps ni l'espace suffisants pour tour-ner le corps tendu.

    LU Information : augmenter la durée du vol, le corps de plus en plus tendu. L'énergie et la vitesse horizontale augmente par l'aménagement du milieu. - éloigner le plinth du départ ; l'impulsion n'est toujours qu'un rebond sur des jambes tendues, la vitesse horizontale facilite la rotation du corps, - placer les mains loin sur la table ou éloigner un peu le mini-trampoline de la table pour faciliter la rotation du corps pen-dant le vol, - regarder longtemps les mains (jusqu'à la verticale).

    Action : créer et augmenter l'énergie par l'utilisation d'une course d'élan (action motrice) : - rechercher le vol précédent puis augmenter l'amplitude, - l'arrivée sur les mains doit se faire corps rigide, tendu, épaules ouvertes,

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  • - pendant la course d'élan, regarder l'endroit où l'on va placer les mains. On peut observer un deuxième envol si le corps est bien rigi-de et la vitesse de rotation suffisante ; il suffit de poser les mains plus vite sur le tapis, au même endroit.

    11 Information. Posture. Rotation corps cassé. Ce défaut est corrigé par l'exercice suivant. - mains sur un plinth bas. percussions répétées sur un trem-plin, - tirer les talons vers le haut entre chaque percussion sans élever le bassin. A ce niveau, le flic flac avant et le salto avant peuvent être abordés de manière spécifique avec des chances de succès rapide. Ceci diversifie les coordinations et contribue à l'ap-prentissage du saut de lune. De la lune arrivée à plat dos à la lune complète. Contrôle de la réception après un passage aérien dos fa-ce au sol.

    12 Information : demi-rotation du corps dans l'espace pour arriver debout sur le tapis : - partir debout au niveau du dessus du cheval pour exécuter son A.T.R., - le sujet est porté aux épaules et au bassin par des aides pla-cés en contrebas, pendant la demi-rotation qui l'amène sur ses pieds. Il prend des Informations sur ses changements d'orientation et sur le moment où ses pieds arrivent sur le tapis, ce qui le sur-prend la première fois car ses jambes n'anticipent pas l'arrivée au sol.

    13 Information. Postures : enchaîner les différentes pos-tures en vol, A.T.R.. vol en rotation avant, ajouter une action motrice bien connue et peu intense à l'exercice précédent : - rebondir sur la minitrampoline pour obtenir un vol avant de passer en A.T.R.. puis tomber en lune, toujours avec aides.

    14 Information. Posture : augmenter la durée des deux vols en écartant le matériel : - pour éviter le trou entre le minitrampoline et le cheval, placer un plinth en mousse en large. On peut aussi faire sauter sur le plinth en long. On agit sur l'énergie emmagasinée plus que sur les actions d'élan ; - placer les mains loin du minitrampoline permet de tourner le corps tendu. Lorsque le débutant pose vite ses mains sur le cheval, ce n'est pas pour chercher un 2* envol élevé mais parce qu'il appré-hende le vol. Pour cette raison il faut, dans un premier temps, légier la hauteur du vol et la vitesse de rotation.

    15 Action : créer son énergie et augmenter la vitesse. Tendre le corps le plus vite possible dans le premier vol. - les aides deviennent pareurs, - le cheval est placé assez loin, éventuellement contre un plinth en mousse. Le saut peut être tait sur un plinth en long.

    16 Information : travailler l'impulsion scapulaire : - A.T.R. sursaut (fig. a) ; - A.T.R. maintenu (fig. b) par un aide ou un appui contre un mur. Passer de regard sur les mains à regard sur les pieds en rentrant le ventre et en poussant vite sur le sol avec les mains. 17 Action : impulsion scapulaire. Placer une action motrice des bras pour augmenter l'élévation dans le 2e envol : - garder le corps rigide, épaules ouvertes au moment de la po-se des mains sur le cheval, - le regard passe vite de mains à pieds pendant l'impulsion scapulaire, - il faut toucher le cheval alors que les jambes ont une trajec-toire rapide et ascendante. On n'obtiendra une élévation dans le 2e envol que si le corps tourne suffisamment vite au cours du 1er envol et si les mains vont vite sur le cheval.

    18 Action : course rapide et accélérée, impulsion scapulai-re. Passer à l'utilisation de deux tremplins superposés, puis à un seul. La structure globale du saut est assimilée, il n'y a plus de pro-blème informationnel ni postural important, on agit alors sur la vitesse de la course d'élan et l'intensité de la percussion. Ces deux facteurs augmentent lorsque l'on passe du minitrampoli-ne à deux tremplins puis à un seul.

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  • La première privilégie l'équilibration, l'infor-mation sensorielle et l'instauration de postures. Dans un premier temps, les situations ont pour objet de résoudre des problèmes d'équilibration. Les exercices visant à instaurer, puis à dévelop-per des actions motrices ne seront utilisés que dans un second temps. Nous schématiserons cet-te approche (2) de la façon suivante : - Information, posture (équilibration), action puis accélération.

    La deuxième s'appuie sur une transformation progressive. Au cours des essais successifs d'un même exercice, les actions, l'information et les postures seront modifiées : l'augmentation de l'intensité de l'action entraîne une trajectoire plus élevée, donc de nouvelles informations qui per-mettent une action plus intense, qui modifiera alors les informations... Nous poserons un seul problème à la fois (iden-tifié par nous en tant que tel). C'est-à-dire que lorsque l'élève est confronté à de nouvelles in-formations sensorielles, il faut, dans l'exercice, diminuer l'importance de l'action motrice (celle-ci peut d'ailleurs être inexistante chez le débu-tant). De même, l'exercice privilégiant l'action motrice (intensité, vitesse) évitera les problèmes informationnels nouveaux (cf. tableau 1 ). Le saut en lune n'est qu'un objectif technique. Le savoir-faire doit être beaucoup plus large et in-clure le plus grand nombre de formes d'appuis-tendus-renversés (A.T.R.) et de rotations du corps dans l'espace. Les différents apprentis-sages (saut de mains, flic flac et salto avant) qui peuvent être présentés de manière linéaire se re-

    coupent puisque certains mouvements gym-niques posent des problèmes communs.

    RÉALISER UN SAUT EN LUNE

    Les problèmes à résoudre Maîtrise de la rotation du corps dans l'espace, de groupé à tendu. La durée de la phase aérien-ne est primordiale. Nous construirons d'abord la coordination « course-impulsion-rotation avec appui ». puis le vol avec une demi-rotation, arri-vée sur le dos. Maîtrise de l'A.T.R. passager (mais tonique). Réception sur les pieds après une demi-rotation, puis une rotation dans l'espace, avec ou sans pas-sage à l'A.T.R. Cela pose le problème du contrôle de la réception après un passage dos face au sol. Utilisation d'une impulsion scapulaire pour en-traîner une élévation du corps dans le deuxième envol à partir de l'énergie accumulée dans le pre-mier envol. Réalisation du saut avec tremplin qui met en œuvre la stabilité de la coordination lorsque l'on augmente la vitesse et l'intensité de toutes les ac-tions. Remarques La maîtrise de la rotation et celle de l'A.T.R. doi-vent être traitées simultanément, leur acquisition est indépendante. La réalisation de sauts de type franchissement jambes écartées ou entre les bras ne résout aucun de ces préalables identifiés. Insister sur les impulsions scapulaires avant

    d'avoir traité les problèmes de rotation du corps dans l'espace ne nous paraît pas judicieux (cf. encadré 2).

    L'enseignement du mouvement Nous étudions les problèmes rencontrés par l'élè-ve et proposons des exercices (cf. figures 1 à 18)

    ; pour résoudre chacun d'eux. ; Préalablement, nous considérons que la roulade : avant sur le sol avec appel deux pieds est acquise.

    Dans les exercices des figures 1 à 4, les pieds quittent le sol après que les mains se soient po-sées sur la table. Il y a double appui pieds-mains. Il faut alors créer un temps de vol entre l'impul-sion des jambes et la pose des mains sur la table pour rouler (exercices 5 à 7). Au niveau de l'exercice 11, le flic flac avant et le salto peuvent être abordés de manière spécifique avec des chances de succès rapide. Cela diversi-fie les coordinations et contribue à l'apprentissa-ge du saut en lune. Enfin, à partir de l'exercice 12. il s'agit d'évoluer de la lune arrivée à plat dos à la lune complète : contrôle de la réception après un passage aérien dos face au sol.

    Suivant l'âge et le niveau des élèves, au cours d'un cycle de dix à douze séances, l'objectif tech-nique peut être différent. Par exemple : - réalisation de lune plat dos à la table de saut (CE2 à 5e), l'objectif général du cycle étant d'abord la maîtrise du corps en rotation dans l'es-pace et la posture en A.T.R. (la familiarisation avec les autres situations gymniques à base de préhension est prise en compte par ailleurs) ; - pour de plus grands élèves, l'objectif technique concernant le saut peut être la lune sur cheval en large ou sur le plinth avec minitrampoline (4e, 3e et seconde). Le vécu antérieur, donc le nombre de problèmes déjà résolus par l'élève, est un élément à prendre en compte ; l'investissement de ceux-ci dans l'ac-tivité est un facteur tout à fait déterminant. Au-delà de la réussite qu'induit cet ensemble d'exercices, c'est la démarche que nous souhai-tons faire partager. Nous pensons qu'elle dépasse largement le cadre de la gymnastique.

    Albert Bridoux Professeur d'EPS,

    UFR STAPS Lille.

    ( 1 ) La force d'impulsion passe derrière le centre de gravité du corps. le tronc est incliné en avant par rapport aux jambes. (2) A. Bridoux, La gymnastique sportive, son enseignement en milieu scolaire. Amphora 1991.

    2. Jambes en fermeture sur le tronc

    Si les jambes sont en fermeture sur le tronc dans le pre-mier envol, se reporter à l'exercice 11 et aux exercices A et B de l'encadré 1. (il faut alors intervenir sur la posture). Mais ce défaut peut aussi être lié à une énergie insuffi-sante, l'enfant ne pouvant aller vite en raison d'une inca-pacité à gérer son équilibre en vol. Dans ce cas. il faut prendre des trajectoires de plus en plus élevées, le corps étant de plus en plus tendu et l'arrivée s'effectuant à plat dos sur table. Dans le saut complet, cela peut aussi appa-raître si le deuxième envol n'est pas assez sécurisant.

    Exercices et démarche

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