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INÈS ROUBIN

LE RÔLE DE L'ARCHITECTE NAVAL

La place de l'architecte naval dans la construction de navires

Quelle peut être la mission de l'architecte naval et comment s'insère-t-elle dans le système des fonctions assumées par les autres intervenants dans un projet naval?

Mémoire présenté à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille

Directeur de mémoire : Daniel HALIK

2012

LE RÔLE DE L'ARCHITECTE NAVAL – INÈS ROUBIN – 2012

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TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS

INTRODUCTION

L’ARCHITECTURE NAVALE, SON ÉVOLUTION ET SON AVENIR

I. Définition ............................................................................................................................... 5

II. La place de l’architecture navale dans le domaine de la navigation ..................................... 7

III. L’avenir de l’architecture navale ............................................................................................ 9

L’ARCHITECTE NAVAL, SON PROFIL ET SA PLACE DANS L'UNIVERS MARIN

I. Définition ............................................................................................................................. 10

II. Les formations proposées .................................................................................................... 13

III. La place du métier dans le domaine naval ........................................................................... 14

LES AUTRES INTERVENANTS DANS L’ÉLABORATION D’UN PROJET NAVAL

I. Le client ................................................................................................................................ 15

II. Le chantier naval .................................................................................................................. 16

III. Les différents métiers relatifs à l’architecture navale .......................................................... 17

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

Livres ............................................................................................................................................. 21

Sites Internet consultés ................................................................................................................. 22

LE RÔLE DE L'ARCHITECTE NAVAL – INÈS ROUBIN - 2012

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REMERCIEMENTS En préambule à ce mémoire, je souhaite adresser mes sincères remerciements aux personnes qui m'ont apporté leur aide et qui ont contribué à l'élaboration de ce mémoire. Je tiens à remercier tout particulièrement Monsieur Daniel Halik, qui, en tant que Directeur de mémoire, s'est toujours montré à l'écoute et très disponible tout au long de la réalisation de ce travail, ainsi que pour l'inspiration, l'aide et le temps qu'il a bien voulu me consacrer et sans qui ce mémoire n'aurait jamais vu le jour. Je souhaite également vivement remercier tous les architectes navals qui ont accepté de me recevoir, de me faire partager leur passion et qui ont pris le temps de répondre à mes questions et notamment, Gérard Ronzatti, Romain Guilbaud, Aurélien Lebas et Pascal Conq ainsi que Thomas Boulay. Je remercie aussi Franck Rambert et Florence Sarano pour leurs cours de méthodologie. Je tiens à remercier mes parents et ma sœur pour leur soutien et leur aide. Enfin, j'adresse mes remerciements à tous mes proches et amis, qui m'ont toujours soutenue et encouragée au cours de la réalisation de ce mémoire.


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INTRODUCTION

«L’architecture navale se trouve au carrefour du design et de l’ingénierie» D.PRESLES et D.PAULET.

L’architecture navale : Art ou Science, Art industriel, Architecture ou Ingénierie ? Plusieurs questionnements sur ce sujet apparaissent lorsque l’on évoque cette notion. C’est un domaine qui relève du mystère, du rêve et de l’évasion. C’est en quelque sorte une conception de « machine flottante », un art de construire un édifice sur l’eau, pouvant naviguer et transporter. Lorsque l’on aborde le thème de l’architecture et de la navigation, la notion d’architecte naval lui est rapidement associée. De nouveaux questionnements se posent par la suite. Qu’est-‐ce qu’un architecte naval ? Quel est son rôle ? Quelle place lui accorde-‐t-‐on et quelle légitimité a t-‐ il dans le domaine de la navigation face aux autres intervenants participant à un projet de bateau ? Dans le but d’éclaircir ces différentes interrogations, chaque notion sera étudiée précisément dans plusieurs parties.

Ø L’architecture navale, son évolution et son avenir.

Ø L’architecte naval, son profil et la place qui lui est donné dans l’univers de la construction

de bateaux.

Ø Les différents intervenants prenant une place importante dans l’élaboration d’un projet

naval.

Ces diverses parties seront alimentées par de nombreuses recherches qui ont nécessité différentes approches telles que la documentation dans les bibliothèques, la consultation d’articles de revues ou sur internet. De nombreux architectes navals possédant un site internet y racontent leur parcours et énoncent leur vision de la profession. Des entretiens avec des personnes du métier ont contribué aux propos tenus dans ce mémoire. Plusieurs architectes navals ont pris sur leur temps afin de m’expliquer leur travail tels que :

§ RONZATTI Gérard, SEINE DESIGN – Architecture et ingénierie flottante et navale, Paris. § LEBAS Aurélien, GUILBAUD Romain, BUTCH DESIGN – Yacth Designers & Marine Engineers,

La Ciotat. § CONQ Pascal, FINOT-‐CONQ – Architectes navals, Vannes.

La visite du Chantier naval de Monaco Marine situé à la Ciotat a elle aussi été très enrichissante grâce à un accompagnement complet et détaillé sur plusieurs chantiers de rénovation de yachts.

LE RÔLE DE L'ARCHITECTE NAVAL – INÈS ROUBIN – 2012

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L’ARCHITECTURE NAVALE, SON ÉVOLUTION ET SON AVENIR

I. Définition « L’architecture navale réside dans l’art de concevoir des navires répondant à des programmes imposés » R.SERVIERES et M.BENICOURT.

L’architecture navale est une discipline qui allie la technique de conception d’une construction pouvant flotter et naviguer, avec l’art et la création. La passion pour tout ce qui a trait à la mer est souvent une dimension forte que l’on retrouve dans le domaine naval. Il est rare qu’une personne travaillant dans l’architecture navale soit plongée dans ce milieu sans avoir vécu sa propre histoire avec le monde maritime. L’architecture navale est avant tout une histoire. C’est une discipline qui a su évoluer de manière considérable au cours de ces derniers millénaires. En effet, la navigation remonte à la nuit des temps. Le plus ancien bateau connu à ce jour est la Nef Royale de Chéops, découverte en 1954 et datant du 3ème millénaire. Une autre étape importante dans l’histoire de la construction navale fut les théories du célèbre ingénieur Archimède. En effet, il inventa la statique, l’ancêtre de l’hélice et publiera des traités énonçant ces théories tels que le Principe d’Archimède. On le rappelle « Tout corps plongé dans un fluide reçoit de la part de celui-‐ci une poussée verticale, dirigée de bas en haut, égale au poids du volume de fluide déplacé ». Ces règles fondamentales et universelles sont toujours présentes au fil du temps et s’appliquent à tout type de navire. En revanche, la science que l’on appelle aujourd’hui « l’architecture navale », n’a pas toujours été présente. A l’époque du Moyen Age, les charpentiers de bateaux étaient réunis en corporation. Les règles de constructions de navire n’étaient pas connues de tous. Elles se transmettaient de père en fils et étaient considérées comme des sortes de « secret de famille ». Plusieurs étapes dans l’histoire de la construction maritime nous ont amenés à ce qui est aujourd’hui « l’architecture navale ». C’est en mars 1671, que se crée dans les trois grands ports de l’époque (Toulon, Brest et Rochefort) un « Conseil de construction » afin de règlementer un minimum la discipline et d’effectuer des devis (feuillets avec une vingtaine de dimension annotée) avant toute construction. Par la suite, il découlera de nombreux textes visant à codifier la profession tels que le traité de 1673 pour les constructions de vaisseaux, un nouveau texte en 1677 consacré aux arsenaux marins qui impose la nomination d’un maitre charpentier dans chaque port. En 1679, le Chevalier Renau rédigera un manuscrit sur sa méthode de tracé des couples (pièces de structure d’un bateau). Il en découlera un enseignement dont il prendra la charge. Enfin en 1684, le poste d’inspecteur des constructions sera mis en place, ayant pour rôle, d’apprendre aux charpentiers la manière de faire les plans des vaisseaux avant d'en commencer la construction.

Figure 1 - La Nef Royale de Chéops


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Malgré toutes ces initiatives, l’enseignement propre de l’architecture navale n’existe toujours pas. Les ouvrages existants tels que « l'Hydrographie de Fournier», « l'Architecture navale de Dassié», « la Théorie de la manœuvre des vaisseaux du chevalier Renau », « La théorie de la construction des vaisseaux du père Hoste », ne sont accessibles qu’à très peu de personnes du fait du nombre important d’analphabètes dans le milieu notamment des charpentiers navals. Il faudra donc attendre quelques temps encore avant que des méthodes graphiques et ordonnées soient mises en place. En 1683, une ordonnance impose aux maîtres charpentiers, avant la mise en construction des vaisseaux, d'effectuer un modèle en carton et un profil, ou couple perpendiculaire avec un plan, ou couple horizontale pour chaque vaisseau. C’est donc à partir de 1690-‐1695 que la nouvelle génération de constructeurs dessine systématiquement des plans. Ces trois derniers siècles ont donc connu de nombreux progrès et amélioration dans le domaine naval. La mise en place des plans étant effectuée, il a fallu instaurer plus de discipline au niveau des calculs de stabilité qui jusqu’à présent étaient systématiquement occultés afin d’avoir une plus grande liberté créative. Ce n’est qu’en 1740 que l’étude de la stabilité sera prise en compte lors de la conception. En 1746 l’ouvrage « Traité du navire de P.BOUGUER» proposera aux constructeurs des moyens permettant le calcul de la stabilité. L’évolution de la discipline s’est déroulée simultanément à celle du monde et de la société. L’architecture navale est de ce fait devenue plus complexe et règlementée. Malgré tout, ce milieu a su faire face à ces obstacles grâce au progrès considérable de l’outil informatique. Aujourd’hui, on règle les difficiles questions de stabilité à l’aide de l’ordinateur. Les changements ou modifications sont plus rapides et chaque mesure est automatiquement recalculée. A l’époque où tous les tracés et calculs se faisaient à la main, ce process était laborieux et complexe à réaliser.


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II. La place de l’architecture navale dans le domaine de la navigation

L’architecture navale est un domaine très vaste. Il englobe des secteurs d’activités divers et variés tels que l’ingénierie, l’art, le design et l’aménagement. Chaque étape de la conception d’un navire a sa propre spécificité et un corps de métier associé que l’on étudiera ultérieurement. Ces diverses disciplines représentent la richesse de l’architecture navale. C’est en effet l’ensemble de toutes ces activités qui participent à la conception entière d’un bateau. Les principales disciplines que l’on évoquera souvent sont l’art et la technique constructive. « La recherche de l’harmonie ne doit jamais être perdue de vue dans la conduite du projet et donne à l’œuvre de l’architecte naval l’aspect d’un art aussi bien que d’une technique » G.PASCAL. Commençons par l’ingénierie qui fait partie entière de l’architecture navale. Cette discipline regroupe tout ce qui relève de la structure d’un navire. Lors d’une construction de bâtiment, sans un système constructif réfléchi, l’édifice ne tient pas. Il en est de même lors de la conception d’un bateau. La réflexion sur la stabilité et la structure démarre dès le début de la mise en place du projet. Le domaine de l’art est lui aussi présent. En effet, la créativité et l’imagination sont des qualités que l’on retrouve très souvent dans le domaine naval. Malgré une tendance à aller vers la standardisation due aux outils informatiques, il est indéniable que la maitrise graphique reste indispensable. L’outil numérique permet de s’affranchir de nombreuses tâches laborieuses ou rébarbatives mais malgré tout, le dessin traditionnel apporte des qualités en plus au projet et parfois même une vision que l’ordinateur ne peut apporter. L’architecture navale est une symbiose entre un talent artistique prononcé et de solides connaissances scientifique et technique. Le design et l’aménagement sont des secteurs eux aussi présents lors de l’élaboration d’un projet de navire. La notion de design a évolué au fil du temps. Pour des bateaux de commerce ou de service, la forme du bateau a souvent été réfléchie avant tout dans une logique d’optimisation et de rentabilisation plus que par soucis de pur esthétisme. En ce qui concerne les navires de plaisance, il est indéniable que l’apparence joue un rôle très important dans le domaine du yachting. C’est un milieu où l’allure et la prestance d’un bateau font toujours leur effet. C’est du moins ce qui préoccupe principalement de nombreux plaisanciers à la recherche du parfait bateau proche du rêve. L’aménagement est un domaine lui aussi très varié et différent en fonction des attentes du client. N’importe quel type de navire nécessite un agencement travaillé. Que ce soit pour une petite cabine d’un bateau de pêche ou l’espace principal d’un yacht, chaque lieu de vie est pensé dans son intégralité. La fonctionnalité prime souvent, en particulier dans des petits espaces ou le maître mot est l’optimisation de l’espace. Que ce soit pour le design ou l’aménagement d’un bateau, ces deux disciplines auront toute deux des variations différentes en fonction des attentes et envies du client. Les besoins et priorités pour un bateau de pêche ou de commerce divergent de ceux d’un navire de plaisance.

Figure 2 - Le projet Wally Ace


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Il est toujours intéressant d’avoir un, voire plusieurs avis de professionnel du monde de la navigation sur la notion « d’architecture navale ». Guy Rabadeau Dumas est un architecte naval ayant une vision bien précise de la discipline et de sa place dans le domaine de la construction navale. Il aborde la question de manière très directe en tenant compte de ses nombreuses années d’expérience. Selon lui, l’architecture navale a accumulé beaucoup de retard au niveau de son développement. Il admet qu’il y a eu du progrès dans ce domaine mais que face au milieu de l’aviation ou même de l’automobile, son évolution est lente. Les raisons évoqués par Guy Rabadeau Dumas sont celles des faibles moyens disponibles dont dispose la filière. Le travail dans l’architecture navale relève plus du « sur mesure » que d’un processus d’industrialisation. D’après lui on tend vers un travail d’équipe pour suivre les traces des autres disciplines telles que l’aviation et l’automobile. Selon lui un architecte naval indépendant a peu d’avenir dans ce secteur d’industrialisation des navires. Certains débutants exerçants dans le domaine naval comme Thomas Baulay, stagiaire chez Monaco Marine, ont une vision plus optimiste du métier. Il est vrai que ce milieu ayant accumulé un certain retard, les marges de progression restent immenses. L’imagination nécessaire pour résoudre toutes les problématiques auxquelles ces professionnels sont confrontés ne cesse de se développer et chaque jour de nouvelles idées apparaissent et permettent de tirer cette discipline vers le haut. Ces idées peuvent être d’ordre structurel en testant des matériaux plus performants ou d’ordre spatial en travaillant un agencement idéal en fonction des besoins.


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III. L’avenir de l’architecture navale « Dans l'avenir prévisible, le navire restera le seul moyen d'acheminer les transports de masse intercontinentaux qui seront toujours nécessaires, en particulier dans le domaine de l'énergie et des matières premières ». Universalis Encyclopédie.

L’architecture navale est mondialement présente. De nombreux échanges se font au niveau international et permettent le développement cette discipline. La mondialisation et le commerce maritime est en perpétuel développement d’où l’importance des constructions de navire de pêche ou de services. Les transports maritimes et fluviaux ont un rôle important dans le domaine des échanges commerciaux. De ce fait, même si la demande en navire de plaisance est faible, les bateaux de commerce sont fortement sollicités. La construction navale n'est par conséquent nullement menacée par l'évolution technologique et économique mondiale. Elle est au contraire une discipline ayant un large potentiel d’expansion dans les décennies à venir. Malgré tout, les navires de plaisance tendent à continuer d’évoluer et de progresser sur le point de vue technologique. A la suite à l’architecture navale, apparait la notion d’architecture flottante, particulièrement dans le domaine du yachting. Les bateaux deviennent des habitations flottantes et n’ont plus seulement comme rôle de transporter mais aussi d’habiter. Prenons par exemple le travail de Luca Bassini fondateur des projets Wally. Une magnifique réalisation de yachts de luxe futuristes. Ce ne sont plus des simples navires de plaisance, mais de véritables habitations flottantes qui pourraient modifier la relation de l’homme avec la mer. L’un des projets les plus extravagants de Wally est sans doute le projet WHY (Wally Hermès Yacht). Malgré une allure réduite, ce projet est conçu pour naviguer tel un bateau. Cette construction est plus de l’ordre d’une île mouvante et flottante que d’un navire. D’une surface habitable de 3400 m² répartie sur 3 niveaux, il est doté de 900m² de panneaux photovoltaïques. Mais il reste pour l’instant à l’état de projet.

Il ne faut pas non plus oublier le fait qu’en cette période de crise économique, les constructeurs de bateaux de plaisance rencontrent aussi certaines difficultés à trouver des acquéreurs et sont parfois dans l’obligation de faire certaines concessions. Les clients étant

plus regardants au coût final du navire, les matériaux nobles se verront remplacés par des matériaux composites, l’utilisation de composants commun à plusieurs gammes de navires se généralise permettant des économies d’échelle au détriment de l’aspect unique d’un navire. Enfin, afin de rester concurrentiels, les marges bénéficiaires des constructeurs se réduisent, ce qui est préjudiciable à l’indispensable investissement en recherche et développement.

Figure 3 - Le projet Wally Why

Figure 4 - Le projet Wally Why (aménagements intérieur)


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L’ARCHITECTE NAVAL, SON PROFIL ET SA PLACE DANS L’UNIVERS MARIN

I. Définition Un architecte naval est à la fois ingénieur et artiste. Très souvent, il est passionné de tout ce qui touche de près ou de loin à la navigation. Les plus grands architectes navals tels qu’André Mauric ont baigné dès leur plus tendre enfance dans le milieu marin. Ce métier nécessite d’être sans cesse impliqué et investi dans un projet de navire dès lors de la conception, du suivi de construction jusqu’à sa livraison. Prenons l’exemple du célèbre architecte naval Thomas Andrew qui en 1907 se voit confier le projet de la série classe Olympic, commandé par le président de la White Star Line, Joseph Bruce Ismay. On y retrouvera le célèbre navire Titanic. Une fois les plans du navire élaborés et approuvés, le chantier du célèbre transatlantique débutera en mars 1909. Tout le monde connait la fin de l’histoire, suite à une collision avec un iceberg, le Titanic sombra. Malgré tout, Thomas Andrew garde son sang-‐froid et reste jusqu’à la fin à bord de son navire. Il participe activement aux manœuvres d’évacuation, pour essayer de sauver le maximum de vies possible. Son navire était pourtant défini comme étant insubmersible, Andrews est le premier à comprendre que le Titanic est condamné, puisque celui-‐ci ne peut se maintenir à flot avec plus de quatre compartiments inondés. Un architecte naval est un rêveur ayant toujours comme optique d’aller au-‐delà de l’imaginaire afin de concevoir des projets remarquables. La réalité et les contraintes structurelles ou économiques auxquelles ces professionnels sont confrontés est omniprésente et nécessite toujours des concessions. Les compétences requises pour un architecte naval sont multiples et variées. Il doit être créatif, imaginatif, précis, minutieux et rigoureux. Il maîtrise parfaitement le dessin industriel, les outils informatiques et tout ce qui touche aux calculs de structure. Un architecte doit avoir une connaissance approfondie des matériaux mis en œuvre dans un projet. De nombreuses qualités essentielles à la conception d’un navire s’acquièrent sur le terrain. Comme à l’époque des charpentiers de bateaux où leur savoir-‐faire se transmettait d’une génération à l’autre, de nos jours on retrouve en quelque sorte cette tradition dans les chantiers navals. Les formations sur le terrain sont les plus enrichissantes et un architecte naval acquiert au cours de son parcours professionnel, un ensemble de compétences pratiques. Il devient un spécialiste de l’hydrodynamique et de l’aérodynamique. Il connait tous les matériaux (du bois massif aux matériaux composites, en passant par l’acier et les alliages léger). Il maitrise le calcul des structures et des volumes pour les coques. Il doit en permanence pouvoir jongler entre toutes ces disciplines. De nombreux professionnel sont autodidactes et transmettent par la suite leurs savoir-‐faire à la génération suivante. Certaines capacités telles que la rigueur, la précision et même la création ne s’apprennent pas du jour au lendemain. Il faut avoir dès le début de son parcours professionnel, la volonté d’aller

Figure 5 - Le Titanic


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toujours plus loin, d’étudier constamment et de se tenir au courant de toutes les nouveautés technologiques. Il est indispensable d’arriver à gérer le bon équilibre entre l’hydrostatique, l’hydrodynamisme et bien sûr l’équilibre architectural. L’hydrostatique correspond à tout ce qui touche à la stabilité et à la flottabilité du navire immobile. L’hydrodynamisme prend en compte le mouvement, la propulsion et la manœuvrabilité. C’est un ensemble de compromis que l’architecte naval doit être capable de gérer en gardant tout au long d’un projet, une vision globale et cohérente du navire. L’architecte naval est avant tout un concepteur. Son champ d’intervention peut être plus ou moins large. Il peut tout d’abord gérer la conception de l’ensemble d’un bateau depuis la définition du projet jusqu’à sa mise à l’eau. Commençons par la fonction de l’architecte libéral. Celui-‐ci travaille seul ou en équipe réduite, sur l’ensemble de la conception d’un bateau. Ces petites entreprises travaillent le plus souvent pour des projets de petits navires. Pour les unités plus importantes et pour des projets de plus grande ampleur, les architectes intègreront à leur équipe des compétences supplémentaires. A savoir celles des ingénieurs maritimes, qui eux même sont spécialisés dans des secteurs que l’on étudiera plus loin. D’autres architectes navals travailleront plus spécifiquement sur la réalisation d’un élément du bateau. Ces architectes travaillent directement avec un chantier naval lors de projets de rénovation ou de réparation de navires. Prenons par exemple le travail de la société « McFarlane Shipdesign » pour un des projets du chantier constructeur Monaco Marine à la Ciotat. Ce chantier a donc fait appel à ces architectes navals pour la rénovation d’un yacht de prestige. L’équipe McFarlane a proposé des plans de nouveaux stabilisateurs (partie immergée d’un bateau visant à améliorer sa flottaison et sa sécurité).

« Accompagner le navigateur, des premières étapes de conception, à l’aboutissement de son rêve initial. Mettre en plan ses désirs de voyage et lui apporter réactivité et supports décisionnels ». V.LEBAILLY.

L’architecte naval procède par étape lors de l’élaboration d’un projet. Tout commence par la demande du client. Le navigateur évoque ses désirs et ses envies. L’architecte écoute et propose par la suite ses idées. La première phase de la conception d’un bateau est l’esquisse. En quelque coup de crayons le concepteur du bateau présente ses premières intentions au client. A ce stade, les dimensions sont encore approximatives et n’ont pas encore cette valeur structurelle qui apparaitra assez tôt dans la conception du projet. Ce croquis permet au client d’approuver ou non l’allure générale qu’aura son futur bateau. Une fois l’idée arrêtée, l’architecte naval commence son travail de réflexion et débute alors la phase d’avant-‐projet. L’avant-‐projet consiste à affiner les idées initiales afin d’élaborer des estimations et des analyses prévisionnelles. Ces données permettront au client et au constructeur de se faire une idée précise de l’ampleur du travail à effectuer et de son budget. Une fois que le client approuve cette orientation, la phase de projet peut commencer.

Figure 6 - Esquisse du projet Espalmador de D. Presles


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L’étape du projet comporte tous les éléments permettant le bon déroulement de la construction. Les questions de stabilité, manœuvrabilité et performances ont été étudiées. L’architecture globale telle que les formes de la coque, les matériaux utilisés, les principaux équipements et l’aménagement de l’espace est définie. Cette phase de projet comprend plus précisément un plan de forme reprenant toutes les données hydrostatiques et un plan de construction correspondant au plan de structure et regroupant les principes constructifs. Pour finir, on distingue le plan d’ensemble qui

répertorie tous les plans et documents relatifs à l’architecture générale du bateau.

Figure 7- Plan du projet Espalmador de D. Presles


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II. Les formations proposées La formation à l’architecture navale a évolué en même temps que la discipline. Malgré le fait que cette profession ne soit toujours pas règlementée, elle reste accessible grâce à quelques spécialisations dans le domaine. Certaines écoles nationales supérieures d’architecture comme celle de Nantes ou de Paris la Villette offre une spécialisation en fin de master par une formation d’un an. Les débouchés étant minime, ces écoles sélectionnent seulement une douzaine d’élève chaque année pour ce diplôme (DPEA : Diplôme propre aux écoles d’architecture). Cette formation a toutefois ses limites. Un élève ayant effectué un cursus de 5 ans d’architecture peut difficilement acquérir de solides connaissances techniques et scientifiques dans le domaine naval en seulement une année. Certaines écoles d’ingénieur proposent également différents cursus dans le domaine naval tel que L’Ecole Nationale Supérieure de Techniques Avancée (ENSTA-‐ParisTech) qui propose un master spécialisé en architecture navale. L’école d’ingénieur de Brest (ENSTA-‐Bretagne) propose quant à elle, un programme de spécialisation « Architecture navale et offshore » qui lui-‐même possède trois profils de formation :

-‐ Plateforme offshore -‐ Hydrodynamique navale avancée -‐ Structure navale avancée

Ces écoles d’ingénieur permettent à l’étudiant d’acquérir en plus de ses connaissances techniques d’ingénierie générale, une connaissance plus approfondie dans le domaine naval. Quelques établissements proposent des courtes formations dans le domaine naval tel que des BTS (brevet de technicien supérieur) en construction navale qui permettent aux étudiants d’avoir une première approche du domaine de la navigation et de la conception d’un bateau. De nombreux architectes navals de renommée ont eu une formation peu commune qui a débuté dès leur plus jeune âge. Citons l’exemple d’André Mauric, célèbre architecte naval marseillais. C’est à 15 ans qu’il dessinera les plans de son premier voilier qu’il construira par la suite. Ce régatier, charpentier, ingénieur et inventeur fut l’architecte naval le plus créatif de sa génération et aura su évoluer avec les techniques et matériaux modernes. Sa formation et son savoir-‐faire s’est créé sur le terrain dès son enfance. Certains professionnels ont une vision très arrêtée sur les formations que l’on propose aujourd’hui dans les écoles. Guy Rabadeau Dumas, architecte naval, s’exprime clairement sur ce sujet en particulier sur la spécialisation que proposent les écoles d’architectures. Selon lui il est impossible d’acquérir en quelques heures ou même en une année l’équivalent des connaissances qu’un ingénieur assimile en 7 ans. Cette année de formation navale ne suffit pas pour devenir un architecte naval compétent. En effet, il sera de plus en plus difficile pour ces étudiants tout juste diplômés de trouver du travail dans le domaine naval. Avant la mise en place des logiciels informatique et du progrès qu’ils ont eu ces dernières années, un architecte DPLG pouvait trouver sa place dans un cabinet d’architecture navale grâce à ses compétences en dessin. Aujourd’hui on recherche des architectes navals performants et qui ont avant tout un profil d’ingénieur.

« Faute d'école spécialisée sérieuse, l'essentiel s'acquiert en autodidacte par une connaissance parfaite des bateaux en navigation et plus particulièrement en compétition. Il faut effectuer des stages prolongés, trouver des emplois chez des constructeurs, acquérir une formation d'ingénieur, dévorer les ouvrages et revues spécialisées ». G.RABADEAU DUMAS


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III. La place du métier dans le domaine naval Dans le secteur restreint de la construction maritime, les emplois se font rares. Le métier d’architecte naval rencontre certaines difficultés à trouver sa place sur le marché du travail. En France, il y a très peu d’architecte naval, on compte une trentaine de professionnels indépendants vivant exclusivement de cette profession. Une soixantaine travaille dans des bureaux d’études souvent rattaché à certains chantiers navals. De ce fait, cette profession est entièrement libre et son titre n’est pas protégé. Pour donner un statut défini et valoriser cette profession, une organisation appelé l’IFAN (Institut Français des Architectes Navals) s’est créée. Elle permet de réunir la plupart des architectes navals de France ou exerçant en France. L’IFAN cherche à transmettre les qualités et l’importance de la profession car pour beaucoup, cette discipline reste encore floue.

« N'ayant pas d'Ordre au fonctionnement codifié par une juridiction particulière, les activités de l'Architecte Naval sont souvent mal comprises par le public, l'administration ou la justice ». IFAN

Créé il y a 35 ans, cet institut permet aux professionnels d’être représentés auprès des autorités et d’élaborer la base des contrats. Par la suite, une Charte de l’Architecture Navale est apparue. Celle-‐ci permet d’établir une certaine hiérarchie et codification dans le métier entre les divers intervenants dans la conception et la construction d’un navire. Le peu de débouchés et de place au niveau professionnel amène les architectes navals à s’ouvrir à de nouvelles activités telles que les ouvrages flottants d’habitation, d’activité ou tout autre édifice en liaison avec la production navale.

Figure 8 - Show room et restaurant flottant - Projet de R. Ronzatti


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LES AUTRES INTERVENANTS DANS L’ÉLABORATION D’UN PROJET NAVAL

I. Le client Le projet de conception d’un navire ne peut voir le jour s’il n’y a pas de demande. On distingue trois types de clientèle dans le domaine naval. Les particuliers plaisanciers, les navigateurs sportifs et les armateurs. Les particuliers plaisanciers se font de plus en plus rares, il s’agit essentiellement d’une clientèle fortunée à la recherche d’un bateau d’excellence pour lequel leurs principales exigences seront liées à l’aménagement de la vie à bord. Les aspects plus techniques de performances ne seront que rarement abordés. Ce type de clientèle se tourne vers les architectes navals les plus convaincants. Ces futurs propriétaires sont à la recherche de nouveauté et d’idéal. Chaque demande est différente et l’architecte doit pouvoir s’adapter et « vendre » du mieux qu’il peut son projet car la concurrence est rude.

Les navigateurs sportifs vont quant à eux avoir des exigences toutes autres. L’aspect haute technologie sera primordial pour eux. Ils essayeront d’apporter leur expérience de navigateur afin de toujours améliorer les navires. Il existera entre eux et les architectes navals une véritable concertation afin de mettre au point des nouvelles techniques, d’utiliser des nouveaux matériaux, plus légers, plus solides afin de repousser toujours plus loin les limites du bateau. On retrouvera les mêmes exigences que dans le domaine de la compétition automobile et ce sont

eux qui font avancer le plus la recherche navale par leurs sollicitations incessantes. L’armateur est un professionnel gérant une flotte de bateaux de commerce ou de tourisme. En fonction du type de projet qu’il souhaite développer, l’armateur se tournera soit vers l’architecte naval soit vers un chantier constructeur directement. Face au renchérissement inéluctable des carburants fossiles et à son souci constant de rentabilité, les armateurs vont devoir investir massivement dans des nouveaux navires plus économes. Les architectes navals auront un rôle important dans les choix à opérer. Aussi bien dans la conception des structures flottantes afin d’en réduire au maximum les coefficients de frottement dans l’eau mais aussi sur l’aménagement interne afin de rentabiliser au mieux l’espace disponible. On distingue aussi l’armateur constructeur. L’Institut des architectes naval le définit comme étant « une personne physique qui entreprend la construction d'un navire destiné à son usage personnel, par ses propres moyens et sous sa seule responsabilité, de ce fait il cumule les fonctions de maître d’œuvre et de maître d'ouvrage ». On le rappelle, un maître d’œuvre est une personne responsable de la bonne exécution de la construction d’un navire Il assure le suivi des travaux et leur coordination. Le maître d’ouvrage donne l’ordre de la conception et de la construction du navire, il est le client final.

Figure 9 - BMW Oracle - Gagnant de le 33ème coupe de l'America


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II. Le chantier naval

« A l'écoute de l'Armateur...Au service du Constructeur... » V.LEBAILLY

Le chantier constructeur est le lieu de concrétisation du projet d’un architecte. Très souvent, il participe au suivi de construction du bateau. Là où les moyens le permettent, on y intègre des bureaux d’études où des architectes navals y sont salariés. De nombreux intervenants y participent tels que des ingénieurs en constructions navales, des charpentiers, des peintres, des mécaniciens et bien d’autres. Les chantiers navals sont les lieux de construction de bateaux. A l’origine, ces chantiers constructeurs étaient implantés à proximité des ports dans le but d’acheminer plus facilement les matériaux nécessaires à la réalisation des constructions navales. La mise à l’eau en était aussi grandement facilitée. En France les sites navals ont su au fil du temps, évoluer de manière considérable. Au niveau du bassin méditerranéen, le site naval de la Ciotat est surnommé « Le leader-‐euro-‐médi ». On y construit et répare des bateaux depuis plusieurs siècles. Petit à petit les installations portuaires se sont développées. Ce site a une superficie de 34 hectares, il possède 41 postes spécialement équipés pour des yachts de 24 à 80 mètres. On compte 6 chantiers navals (construction, restauration, réparation et maintenance). La reconversion des anciens chantiers navals en pôle d’excellence de haute plaisance va permettre au site naval de la Ciotat de devenir le 1er chantier de maintenance et réparation de yachts au niveau du bassin méditerranéen. Parmi ces 6 chantiers navals, on retrouve le groupe Monaco Marine. Cette entreprise fondée en 1995 par Michel Ducros est un ensemble de 5 chantiers navals située à La Ciotat , Golfe de St-‐Tropez , Saint Laurent du Var, Beaulieu sur mer et Monaco.

Son objectif premier est le développement d’un réseau de chantiers de service à même d’offrir à ses clients un haut niveau de qualité et de suivi. En 2007, le chantier de la Ciotat est inauguré. Le travail effectué consiste à réparer ou rénover des yachts allant jusqu’à 80 mètres de long. Ce chantier est équipé d’un chariot de transfert, un plateau technique susceptible d’accueillir une douzaine de bateaux ainsi qu’un atelier peinture de plus de 2000m² ainsi qu’un ascenseur à bateaux. Celui-‐ci permet aux bateaux nécessitant des réparations ou

rénovations d’accéder facilement au chantier. Ce chantier est toujours en activité. Les nombreux employés de Monaco Marine ont des profils très différents. Les secteurs d’activités sont très variés. On y retrouve des peintres, des électriciens, des ingénieurs. Cette entreprise est en perpétuelle quête de développement et d’amélioration. En 2009, elle intègre à son site une nouvelle plateforme pouvant accueillir des yachts de 20 à 45m afin de répondre aux besoins d’une nouvelle clientèle.

Figure 10 - Chantiers Monaco Marine

Figure 11 - Chantiers Monaco Marine


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III. Les différents métiers relatifs à l’architecture navale L’ingénieur en construction navale est l’un des intervenants les plus importants lors d’un projet de bateau. Pour des projets complexes de navires, les architectes navals intègrent sous leur responsabilité des compétences additionnelles de spécialistes à savoir les ingénieurs navals. Ces ingénieurs, répartis eux-‐mêmes en diverses spécialités, auront la responsabilité de certaines parties du navire sous la direction de l’architecte naval. Ils seront amenés à travailler sur la coque, le pont, la voilure mais aussi sur les calculs de flottabilité ou de résistance des matériaux à utiliser dans sa construction. Son but est d’étudier et de trouver des solutions à des difficultés d’ordre techniques soulevées par un architecte. Il possède une expertise dans un domaine précis : hydrodynamique, matériaux, structures en composites, ventilations, acoustique. Il maîtrise les outils informatiques de conception assisté par ordinateur (CAO) mais aussi des programmes spécialisés pour les nombreux calculs de structure, de contraintes et de carène. C’est lui qui déterminera le tonnage que le navire pourra recevoir et tenant compte des réglementations en vigueur. Il s’assurera de la résistance du navire en cas de tempêtes, il déterminera sa flottaison et son inclinaison, s’attachera à son degré de pollution et optera pour une machinerie de propulsion garantissant la manœuvrabilité et la tenue en mer du navire. Dans certains cabinet d’architectes naval libéraux, des ingénieurs spécialisés pourront être appelé à intervenir sur un projet, tout comme dans un chantier constructeur. Dans les chantiers navals, il arrive de faire appel à des designers lors d’un projet de rénovation de bateau. Le designer naval possède avant tout des qualités créatives. Son travail se rapproche particulièrement de celui d’un architecte (DPLG) voire même d’un architecte d’intérieur. Le designer naval travaille la forme et l’esthétisme du bateau. C’est l’un des secteurs du domaine naval où la créativité et l’imagination intervient le plus. Que ce soit pour la forme extérieure ou l’aménagement intérieur, l’inventivité et le sens artistique sont primordiaux. Il réalise les modélisations numériques et les plans d’aménagement. Un designer naval travaille la plupart du temps en équipe. Il allie ses compétences avec celles des architectes navals et des architectes d’intérieurs. Les grands chantiers navals font souvent appel à des professionnels spécialisés dans ce domaine lors de projet de bateau ou même de rénovation. Exemple (le projet « Mystere » de Stefano Pastrovich) Un des projets de groupe Monaco Marine était de transformer un ancien bateau de commerce en un yacht de loisirs avec une discothèque, un espace dédié à recevoir ses annexes, un héliport et un Spa intégré. Pour cela le chantier a donc fait appel au designer naval Stefano Pastrovich.

Figure 12 - Projet Mystere-Shadow - Stefano Pastrovich


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Un des autres principaux intervenants relatifs au métier de l’architecte naval est la société de classification. Ces sociétés telles que Bureau Veritas, Lloyd's Register, ont pour but de réunir un ensemble de renseignements techniques permettant d’aboutir à la certification du navire. Comme dans le domaine de l’architecture en bâtiment, elles peuvent être un frein à l’imagination des architectes naval et du projet qu’ils veulent mettre en place. A l’origine, ces sociétés reposaient sur le besoin de renseignements plus précisément sur des critères de fiabilité réclamés par les assureurs pour fixer le montant des primes d’assurance de tel ou tel navire. Aujourd’hui, leurs interventions sont très fréquentes et permettent de classer la sureté des navires et d’évaluer leur bon fonctionnement. Chaque société a son propre système de réglementations auxquelles un certain nombre d’architecte navals se réfèreront. En effet, pour des raisons de sécurité, la conception d’un navire nécessite de se référer à de nombreuses règlementations. Celles-‐ci ne peuvent être prises à la légère. Elles aident les entreprises à respecter la sécurité et la qualité dans leur secteur d’activités.


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CONCLUSION L’architecture navale est en perpétuelle évolution du fait des progrès technologiques qui ne cessent d’évoluer. Cette mutation de la discipline amène les architectes navals et les autres intervenants à se dépasser et à chercher de nouvelles techniques de construction. Les progrès en hydrodynamisme permettent de gagner en puissance et en consommation grâce à un meilleur coefficient de pénétration dans l’eau. La notion d’éco conception est omniprésente. Le développement durable et tout ce qui touche à l’environnement est une dimension qui s’installe de plus en plus dans le domaine de la construction navale. On cherche à améliorer les rapports poids/puissance et à utiliser des matériaux recyclables. L’architecture navale prend une dimension plus écologique voire futuriste. On étudie l’impact environnemental sur l’ensemble de cycle de vie d’un navire. Dès sa conception, son démantèlement et son recyclage sont pris en compte. On voit les problématiques de la déconstruction du porte-‐avion Georges Clémenceau qui devait initialement être démantelé en Espagne, a été dérouté illégalement sur la Turquie, avant d’être intercepté à proximité de l’Italie pour revenir ensuite à Toulon. Après un nouveau remorquage vers l’Inde, il sera bloqué quelques temps à l’entrée du canal de Suez pour finalement être refoulé par les autorités Indiennes. Il reviendra à Brest pour repartir être recyclé en Angleterre. On ne devrait plus voir des navires coulés au grand large par les armateurs pour s’en débarrasser. Dans le projet Eoseas, réalisé par le programme Ecorizon, des études ayant duré plus de deux ans ont été réalisées afin d’élaborer le « Paquebot du futur ». Ces études ont permis d’établir des solutions écologiques pour la conception de ce paquebot telles que la mise en place de 1000m² de panneaux solaires. Une centrale au gaz naturel liquéfié ainsi qu’un système d’injection d’air sous la coque. Le bateau Eoseas est composé de cinq coques de 305 mètres de long et possède 12440 m² de voile. Celui-‐ci peut avancer uniquement sous voiles lorsqu’il y a des vents soutenus.

Des projets navals novateurs deviennent de véritables villes flottantes. La recherche de la vie sur l’eau ne cesse d’évoluer. Pour aller encore plus loin, des propositions tel que le Lylypad conçu par l’architecte Vincent Callebaud, deviennent de véritables projets futuristes. Cette cité flottante écologique et autosuffisante est destinée à accueillir des réfugiés climatiques victimes de catastrophes naturelles. L’architecte se projette dans le futur. Il part du principe que dans une cinquantaine d’années, le niveau des océans aura tellement augmenté qu’une partie des petites îles habitées à ce jour auront été englouties. Il faudra alors

Figure 13 - Projet Eoseas

Figure 14 - Projet Lylypad (Ville flottante)


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repenser l’habitation plus particulièrement l’habitation flottante. Cette cité produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme grâce à un système d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques intégrés. L’architecte naval aura donc dans l’avenir, un champ de travail de plus en plus diversifié et de nouvelles techniques et technologies à expérimenter. Les progrès techniques évoluant tout aussi rapidement que les contraintes économiques, il aura sans cesse besoin de se réinventer afin de concevoir les navires de demain.


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BIBLIOGRAPHIE

I. Livres § MAURIC André, DESSEMOND Maurice, SABATER Roger, Mémoires marines : 100 ans d’architecture

navale, Paris, AGEP, 1989. 142 pages.

§ PRESLES Dominique, PAULET Dominique, Architecture navale, Connaissance et pratique, Paris, La Villette, 1998. 504 pages.

§ SMOLLA, Gérald W, Principes de construction en architecture navale, Montréal, Smolla, 1998. 600

pages.

§ LINCOIN Pierre, Le bateau de plaisance, voile et moteur, Paris, Atlantica Eds, 2010. 248 pages.

§ KEMP Peter, Histoire des navires, Paris, Erasme, 1979. 288 pages.

§ LAVERY Brian, 5000 ans d’histoire de la marine, Paris, Reader’s Digest, 2005. 400 pages.

§ LE GOFF Olivier, Les plus beaux paquebots du monde, Paris, Solar, 1998. 143 pages.

§ BEST Keith, Marine de plaisance : Voile et moteur, Paris, Gründ, 1990. 280 pages.

§ CHEVALIER François, Mythiques yachts classiques / Textes et plans, Paris, Chêne, 2007. 208 pages.

§ PICON Antoine, L’art de l’ingénieur : Constructeur, entrepreneur, inventeur, Paris, Le Moniteur, 1997. 598 pages.


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BIBLIOGRAPHIE

II. Sites Internet consultés

Les architectes navals

§ http://www.davidreard.com -‐ Architecte -‐ Constructeur -‐ 13510 Eguilles

§ http://www.ribadeaudumas.com -‐ Architecte -‐ Constructeur -‐ 44700 Orvault

§ http://www.wally.com -‐ Architecte -‐ Constructeur -‐ (Projet WHY Wally Hermès Yachts) – Italie

§ http://www.ronzatti.com -‐ Architecte -‐ Constructeur – 75012 Paris

Les chantiers navals

§ http://www.monacomarine.com – Chantiers navals, Maintenance – La Ciotat, Monaco, Saint-‐

Tropez, Beaulieu sur Mer, Saint Laurent du Var.

Les institutions et sites généralistes

§ http://www.ifan.fr – Institut Français des Architectes Navals -‐ France § http://www.atma.asso.fr – Association Technique Maritime et Aéronautique – Association

professionnelle pour l’avancement des sciences et techniques dans les domaines de l’architecture

navale, de l’ingénierie et des industries maritimes – France

§ http://www.rina.org.uk – The Royal Institution of Naval Architects – Institution professionnelle de

renommée internationale – Angleterre

§ http://www.meretmarine.com – Mer et Marine – Site d’information générale -‐ France

§ http://vieillemarine.pagesperso-‐orange.fr – Chroniques de la Marine du Roi – Site consacré à

l’évolution de la marine française du XVIIe et XVIIIe siècle -‐ France

§ http://www.geo.fr – Projet Lylypad

RÉSUMÉ L’architecture navale : Art, Science, Art industriel, Architecture ou Ingénierie ? Le terme «d’architecture navale» nous amène à nous poser de nombreuses questions. Ses contours apparaissent vite très larges. C’est un domaine qui relève du mystère, du rêve et de l’évasion. On lui associe très rapidement celui d’ «architecte naval» et de nouvelles questions apparaissent. Qui est-‐il ? Quelle place prend-‐il dans le domaine de la construction des navires et quel est son véritable rôle ? Quelle peut être la mission de l'architecte naval et comment s'insère-‐t-‐elle dans un projet de construction de navire au regard des fonctions assumées par les autres intervenants ? En vue de trouver des réponses à ces questions, cette étude définira les qualités et les compétences de l’architecte naval. On abordera les tâches qui lui sont attribuées ainsi que le rôle des différents intervenants dans un projet. L’architecture navale évolue et l’architecte naval progresse. L'ingénierie navale, comme dans beaucoup d’autres domaines, profite des évolutions techniques et technologiques. L’architecte naval doit les comprendre et les intégrer dans ses projets.

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