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LE REGIME DES NAPPES DANS LES . , fORMATIONS D'ALTERATION. UN EXEMPLE EN CÔTE D'IVOIRE (SAKASSOU - TOUM0t?1 ) OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE -MER ________ 1 . - COTE D1VOIRE b? '- - r I.P. V 51 - ABIDJAN F. Lenoir AVRIL 1977

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LE REGIME DES NAPPES DANS LES. ,fORMATIONS D'ALTERATION. UN EXEMPLE EN

CÔTE D'IVOIRE (SAKASSOU -TOUM0t?1 )

OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE -MER________1

. .GUJlL.Jl~ADJIlPll,IIoUME - COTE D1VOIREb? '- - r

I.P. V 51 - ABIDJAN

F. Lenoir

AVRIL 1977

LE REGIME DES NAPPES DANS LES FORMATIONS D'ALTERATION

UN EXEMPLE EN COTE D'IVOIRE

( SAKASSOU - ~OUMODI )

FI LENOIR

Avril 1977

.SOMMAIRE

INTRODUCTION

CADRE DE L'ETUDE

LES FORMATIONS REGIONALES

LES CONDITIONS CLIMATIQUES

LE REGIME HYDROLOGIQUE

LE PAYSAGE

La couverture' altérée

La couverture végétale

SITUATION DES AQUIFERES EN ETIAGE

ALIMENTATION DES NAPPES

Les formations en présence

La dynami~ue souterraine

SITUATION DES AQUIFERES EN HAUTES EAUX

DESCENTE DES NAPPES

CONCLUSIONS

Fonctionnement des nappes

Localisation et importance des aquifères

Influence des nappes sur le régime hydrologique

Ra1e des nappes dans la pêdogénèse

REFERENCES CITEES

LISTE DES FIGURES

2

INTRODUCTION

Le pr,ob1ème de l'eau en Côte d'Ivoire se pose avec beaucoupmoins d'acuité que dans certains pays voisins d'Afrique de l'Ouest maiscertains impératifs de développement font ressentir la nécessité de be­soins nouveaux et la solution ne peut être trouvée que grâce à une mei1-

'leure connaissance des. ressources possibles.

Ces ressources peuvent être empruntées aux eaux superficiel­les ou aux eaux souterraines. Dans ce dernier cas, il est naturellementindiqué d'exploiter les zones fracturées profondes où peuvent se regrou­per de bonnes réserves. Par ailleurs, le domaine des nappes d'altérationspeut également fournir un complément intéressant.

Dans le cadre de l'Opération Géodynamique en Côte d'Ivoire,dont le but essentiel vise à une meilleure connaissance du milieu naturelde la région Centre-Sud, en particulier dans le domaine de la minéralogieet de la géochimie des formations superficielles, une place prépondéranteest laissée aux problèmes des altérations. Pour ma participation à ceprogramme, je me suis intéressé plus spécialement à la qualité chimiquedes eaux pour suivre le transport et l'évacuation des solutions issuesdes minéraux en voie d'altération. Pour jalonner la migration de ces solu­tions, il était indispensable d'avoir des notions précises sur la dynami­que actuelle des eaux souterraines dans la frange altérée.

Ciest donc cet aspect qui sera présenté ici à partir de résul­tats et interprétations tirées des observations faites de 1974 à 1976,complétées par quelques mesures fragmentaires de 1973. Dans ce laps detemps, il ne nous a pas été possible d'assister à toutes les éventualitéset une étude plus approfondie aurait nécessité des mesures prolongées.Toutefois, en raison de la variabilité de la pluviosité et de la diversitédes facteurs naturels il est permis de dégager à partir de ces troisannées d'observation des notions sur l'éventail d~s possibilités offertesà la dynamique des eaux souterraines dans le domaine des altérations.

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CADRE DE L'ETUDE

LES FORMATIONS REGIONALES

La reg10n choisie se situe dans la partie méridionale duCentre de la Côte d'Ivoire entre Toumodi et Dimbokro~ à proximité duvillage de Sakassou (Carte Dimbokro NB 30-XIV-3a au 1/50.000e). Lebassin étudié, drainé par le Nzuéokré, affluent de rive droite du N'zi,représente assez bien le type de paysages rencontrés sur la bandegr«nitiqu~ en bordure de la zone schisteuse du N'zi (fig. 1).

Dans la région de Sakassou, l'orientation générale de laroche-mère est birrimie~ne, avec un allongement des compartiments dansle sens NNE-SSW. En surface on retrouve fréquemment un faciès graniti­que orienté à biotite qui correspond à un. orthogneiss. Les affleure­ments sont alignés, avec une forme assez caractéristique en dos de ba­leine. Entre les pointements, ce type de roche-mère supporte une végé­tation de savane. A l'Ouest de cette bande, au niveau du village deSakassou, les affleurements sont plus rares. En effet, une cuirasseferrugineuse du Haut-glacis sur laquelle s'est implantée une forêt mas­que le deuxième type de roche-mère constitué par des migmatites assezsombres. 'Ces roches ont toutefois été observées en surface et à l'oc­casion du forage de puits sur notre bassin d'étude.

De part et d'autre de Sakassou, nous avons donc deux compar­timents di~tincts, alignés suivant l'orientation birrimienne, forméspar des orthogneiss à l'Est et des migmatites à l'Ouest.

Sur les affleurements gneissiques, on retrouve bien le facièsorienté de la direction birrimienne et les passées riches en minérauxferro-magnésiens alternant avec des passées plus claires, pauvres ences minéraux.

La teneur en fer des roches de la région de Sakassou estnaturellement bien plus faible que celles des roahes vertes du complexevo1cano-sédimentaire au Nord de Toumodi ou des schistes à l'Est du N'zivers Dimbokro. Il est donc normal que le recouvrement cuirassé soitmoins important dans ce secteur et la partie la plus ancienne de cecuirassement datée du Haut-glacis se retrouve essentiellement sur lesmigmatites plus riches en ferro-magnésiens.

1 Sur la bande d'orthogneiss, ce niveau cuirassé a été érodéet il ne subsiste que par place des traces du démantèlement sous formed'un niveau gravi110nnaire. .

Il est intéressant de faire dès à présent une liaison entreles variations dans la nature de la roche-mère, les formations géomor­pho10giques et la végétation. A une roche-mère plus mé1anocrate corres­pond un niveau géomorpho10gique plus ancien, encore bien conservé, cer­tainement en raison des concentrations en fer présentes dans les miné­raux sous-jacents. La persistance de cette cuirasse ferrugineuse sub­horizontale, résistant bien à l'érosion a permis d~ conserver en reliefles parties les plus élevées du paysage actuel, occupées à présent parune végétation arborée formant sur les interfluves des i10ts de forêtdense semi-décidue.

Sur les orthogneiss, la cuirasse, si elle s'y est développée,était certainement moins puissante et moins indurée et elle a été érodée.Ceci amène à upe altitude légèrement moins élevée les sommets d'inter­fluves, riches en aff1.eurements et supportant seulement une végétationde savane constituée surtout d'arbustes, rôniers et graminées.

BASSIN de SAI<ASSOU \ Fig.

CARTE de SITUATION

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Du point de vue géomorpho10gique, il faut distinguer lesdeux grands ensembles. Sur les hauteurs couronnées par le Haut-glaciss~ déve1~ppe une végétation forestière et l'altitude est compriseentre 125 et 140 mètres. Partant de ces sommets en plateaux où lessols sont rouges, argileux et à horizon gravi110nnaire fréquemmentinduré, on obse~ve en descendant le long des versants que la forltlaisse place sur une faible longueur aux savanes boisées et arbus­tives auxquelles font suite les savanes à rôniers des bas versantssableux. De part et d'autre du lit du cours d'eau s'installe une forltgalerie. En second lieu, il existe un autre type de versant, partantdes sommets de croupe à l'altitude 120 mètres environ, à couverturesab10-argi1euse plutôt ocre, où la roche-mère affleure par place. Surce type d'interfluves, quelques taches de sols gravi110nnaires peuépais apparaissent, couverts par une savane arbustive parsemée de rô­niers, suivie le long du versant par une savane her~euse à rôniers,le thalweg étant nettement souligné par la forêt galerie (fig. 2). Surces deux types de versants, le dénivelé est de l'ordre de 25 à 30 mè­tres, développés sur 500 à 800 mètres de longueur.

LES CONDITIONS CLIMATIQUES

L'aridité relative du V baoulé par rapport aux régionsdans lequel il s'inscrit affecte la région de Sakassou, avec une plu­viosité annuelle qui oscille aux alentours de 1200 mm. Les pluies sontsurtout centrées sur la première saison de mars à début juillet aucours de laquelle les précipitations sont fréquentes et abondantes.On observe un ralentissement fin juillet et août (petite saison sèche)et une reprise des précipitations en septembre et octobre, plus irré­gulières et correspondant à la seconde saison des pluies. La grandesaison sèche s'installe en novembre et dure jusqu'à fin février; pen­dant cette période les conditions sont particulièrement sévères.

Cette région de Toumodi-Dimbokro s'intègre dans le typeclimatique équatorial de transition atténuéf, avec une sécheresse re­lative par rapport aux zones encaissantes et une grande irrégularitédans les précipitations. Pour une pluviométrie moyenne ou médiane del'ordre de 1200 mm, cette pluviométrie évolue entr@ 873 mm et 1529 mmen année décennale sèche et humide (LAFFORGUE, 1975). Il faut égalementsouligner l'importante irrégularité interannue11e des précipitationsmensuelles, ce qui aura de grandes conséquences sur le comportement desaquifères.

C'est en février-mars, avant la première saison des pluiesque se situe le maximum des températures diurnes vers 35°, et le mini­mum à 30° se place en août. Pour les températures nocturnes, le maximumdépasse 22° en avril et le minimum voisine 19° en décembre et janvier.L'amplitude journalière des températures dépasse 15° en janvier, dé­croît jusqu'à 8° en août pour remonter ensuite.

Pendant la grande saison sèche, l'influence de l'harmattanest particulièrement sensible ce qui abaisse fortement l'humidité re­lative. Dans ces conditions, l'évaporation passe par un maximum del'ordre de 5,8 mm par jour en moyenne pour mars.

Les conditions climatiques réunies pendant la grande saisonsèche, absence de précipitations, températures diurnes élevées, humi­dité relative faible et évaporation intense laissent prévoir une situa­tion nettement déficitaire pour les aquifères proches de la surface,localisés dans les niveaux d'altération.

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LE REGIME HYDROLOGIQUE

La région de Sakassou est soumise au régime hydrologiqueéquatorial de transition atténué (GIRARD, SIRCOULON et TOUCHEBEUF.1971) caractérisé par une période d~ moyennes et hautes eaux entremai et novembre. Malgré l'existence de deux saisons des pluies. ledédoublement de la crue annuelle n'est pas toujours nettement accentué.Sur les petits bassins versants. la pluviosité de 1~ première saisondes pluies pourraitsuffir à provoquer des crues aussi importantes quecelles de la seconde saison. mais les précipitations servent souventà régénérer les réserves hydriques du sol. Certaines années par contre.seule la première saison aura une influence sur l'écoulement. Dans cecas. les précipitations en mai. juin et juillet sont abondantes etrapprochées.

Les cours d'eau soumis à ce régime hydrologique présententdes étiages très prononcés et l'écoulement cesse sur les petits bassinsdès la fin des épisodes pluvieux. Sur les bassins de plusieurs dizainesde kilomètres carrés, l'écoulement peut être interrompu pendant 6 à 8mois par an.

LE PAYSAGE

La couverture altérée

A l'intérieur'd'un ensemble d'altérations. les itinérairesde circulation des eaux sont imposés par les formations en présence.La description des différents horizons rencontrés et leur organisationmettent en place les données du problème.

. Sur le bassin de Sakassou. nous prendrons deux exemplestypiques rencontrés. l'un sur les orthogneiss et correspondant à unpetit bassin de savane que nous avons dénommé bassin Est en raisonde sa position géographique relative. l'autre revient au bassin Ouestlimité à sa périphérie par un niveau cuirassé ancien forestier (fig.I).sur migmatites.

Un des traits caractéristiques de cette région réside dansla présenc~ pratiquement continue d'une couverture remaniée sur uneépaisseur variable de l'ordre de un à quelques mètres qui repose surune formation en place provenant de l'altération de la roche-mèresous-jacente.

Sur le bassin Est~ depuis l'amont d'une séquence. au sommetdu plateau. le profil vertical se présente avec une colluvion argileuseà argi10-sab1euse brun-rouge. qui emballe en profondeur une nappe gra­vi110nnaire provenant du démantèlement d'un niveau cuirassé ancien.Ce groupement surmonte une stone-1ine quartzeuse peu épaisse et assezmal individualisée qui définit la limite inférieure de la zone forte­ment remaniée. Cette association semble assez peu favorable à l'infil­tration par la quantité d'argiles prés~ntes ; toutefois. une porositéen grand. due à l'activité des insectes per~et par place une vitessed'infiltration assez forte.

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Sous ce pr~mier ensemble, vienneni les alt€rations en placequi débutent par les argiles tachet€es dont l'€paisseur d€passe souventp~usieurs m~tres. Ces argiles surmontent des alt€rites à structures con­serv€es d€veloppées à partir de la roche-m~re du socle. Dans ces alt€­rites, la circulation de l'eau est facilit€e par une porosit€ intergra­nulaire importante, une structure lithique orient€e nette et la pr€sencede filons en place. Ces alt€rites constituent un horizon de circulationet d'accumulation des eaux sous forme de nappe sur l'€cra~ du socle com­pact.

Sur le pourtour ~u plateau, à la partie sup€rieure de la pente,la succession verticale de la formation remaniêe est la suivante : unecolluvion sablo-argileusede couleur ocre (sables ocre) assez homog~ne.

avec quelques passées gravillonhaires au dessus d'une stone-line quart­zeuse bien individualis€e. Ce complexe remani€ apparait comme assez favo­rable à l'infiltration par la bonne porosité, la granulom€trie et l'h€té­rog€néit€ du matériel. Dans les alt€rations en place, la couche argileuseà dominante kaolinite surmonte les alt€rites à structures conservées.

Le long des versants, la couverture remaniêe des sables ocrepasse pratiquement sans transition à une formation plus sableuse, beau­coup plus claire (sables blancs). A l'amont de ce changement de faci~s,

il existe par place un niveau cuirassé peu d€veloppé raccord€ au Moyenglacis. Cette colluvion sableuse à sablo-argileuse est tr~s poreuse ettr~s perm€able surtout à la transition entre sables ocre et sables blancs.A la base de ces sables, la stone-line quartzeuse est peu épaisse maiselle t€moigne d'un~ organisation franche et d'une circulation d'eau impor­tante. ~: ~,

En dessous, la couche argileuse trouv€e sous les plateaux estrecoupée en biseau par le profil du versant de raccord. En raison de l'a­mincissement de ce niveau argileux, le rôle d'€cran à la circulation ver­ticale des eaux d'infiltration s'amoindrit en descendant le long de las€quence. La base de la série est toujours form€e par le socle €tanchesurmont€ par les altérites à structures conservées.

En bas de pente, pr~s du thalweg, la colluvion des sablesblancs s'enrichit en argiles à caract~re vertique et le tout repose soitsur les alt€rites, soit directement sur la roche-m~re lorsque celle-citend à l'affleurement.

Sur les parties hautes du bassin Ouest, la topographie estrelativement plane et correspond aux vestiges d'une cuirasse du Haut­glacis affect€e d'un tr~s l€ger pendage du sud-ouest vers le nord-est.En surface, le sol est color€ en brun fonc€, relativement enrichi en ma­ti~re organique par la pr€sence de la forêt. L'ensemble est form€ d'argi­les, de sables et de gravillons arrondis. Quelques d€cim~tres plus bas,se situe un horizon gravillonnaire brun-rouge, meuble mais comportantdes pass€es cuirass€es de l'ordre de un m~tred'€paisseur. En dessousl'induration d€croit et passe à un horizon carapac€ à matrice ocre-jaune.Entre trois et quatre m~tres de profondeur, se place un horizon de tran­sition relativement bref qui aboutit à des argiles rouge lie-de-vin, ri­ches en phyllites et où l'analyse aux rayons X rév~le la présence de mi­n€raux de type 2/1 et de feldspaths danS cet ensemble tr~s alt€r€ bienau dessus du niveau de drainage du thalweg.

En dessous de cette premi~re tranche intens€ment color€e,viennent des argiles plus cl.aires à tendance ocre et progressivement lepassage se fait vers des alt€rites grises à structures conservées puisvers des ar~nes. Ce type de,profil se d€veloppe sur~plus de vingt m~tres

et est caract€ris€ par plusieurs faits observ€ •• Tout d'abord, la pr€sence

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tHfE3 Cuirasse ferrugineuse

Limite supérieure des altérites à structure conservée

Front d'altération entre altérites à structure conservée et

roche - mère (orthogneiss A et migmatite B )

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bien marquée de la cuirasse ferrugineuse, ensuite la présence d'argiles2/1 et de feldspaths très hauts dans le profil en dép1t d'une altérationtrès profonde en dessous, enfin le contraste entre une tranche de couleurvive dans la partie supérieure qui diffère nettement avec les altéritesplus ocre ou grises de la base, comme si cette superposition était le té­moin de deux épisodes ou modes distincts d'altérati~n., ,

Faisant suite aux plateaux, sur les hauta de pente, on retrouvepratiquement la même succession avec un démantèlement plus accusé du ni­veau cuirassé qui laisse seulement quelques blocs emballés dans une ma­trice argileuse brun-rouge 00 les gravillons dominent.

Sur le pourtour du plateau, le long de la pente, les argilesbrun-rouge laissent le relais aux sables argileux ocre sous lesquels seretrouve plus nettement la stone-1ine faisant la coupure avec le matérielsous-jacent en place. Ce dernier est représenté par un niveau argileuxconstitué essentiellement de kaolinite surmontant les altérites à struc­ture conservée.

Vers le bas de la pente, les formations se rapprochent assezbien de celles rençontrées sur le bassin Est avec toutefois un enfoncementun peu plus marqué du front d'altération (fig. 2).

La couverture végétale

Ces formations superficielles différenciées servent de supportà des groupements de végétation caractérisés par leur composition floris­tique et la physionomie de la végétation. Cette liaison a été faite parSPICHIGER (1975) qui a mis en évidence la corrélation entre la végétationet les notions de position topographique et structures des sols décritespar RIEU (1972).

Il est possible de compléter ces groupements écologiques pardes indications concernant à la fois la nature de la roche-mère, la pro­fondeur à laquelle se trouve le front d'altération et la position du ni­veau piézomêtrique de la nappe par rapport à la surface.

Sur les parties les plus en relief comportant encore le niveaucuirassé du Haut-glacis, la tranche altérée dépasse la vingtaine de mè­tres, la roche-mère est une migmatite sombre riche en ferro-magnésiens etla nappe reste toujours dans la partie profonde de ces profils. Sur cecontexte, la végétation est boisée à arborée, avec un recouvrement ligneuxcompris entre 30 et 80 % dont les rôniers représentent seulement 0 à 2 %.

Si le Haut-glacis cuirassé est démantelé, généralement enbordure de plateau, la roche-mère est du même type que décrit précédemmentou légèrement moins f~rro-magnésienne. La nappe est relativement profondeet ne remonte que d'une manière fugace tout en restant loin de la surface.La végétation est alors boisée; à recouvrement ligneux compris entre 35et 60 % 00 les rônLeri ne comptent que pour 0 à 2 %.

Sur les pentes, recouvertes par les sables ocre, la nappepeut remonter à quelques mètres de la surface et le front d'altérationne descend que très rarement en dessous de la dizaine de mètres. Dans cecas, le couvert est arbustif avec un recouvrement ligneux de 15 à 30 % oùles rôniers interviennent pour 1 à 3 %.

Si le long de la pente, dans ces sables ocre s'intercal'e leniveau cuirassé du Moyen-glacis, la tranche altérée est toujours nettementinférieure à la dizaine de mètres et le niveau de la nappe remonte assezprès de la surface du sol en période de hautes eaux, souvent à la c~te decèt horizon cuirassé et parfois à moins de un mètre de la surface. Cecise 'rencontre surtout sur les roches-mères relativement claires, pauvres

10

en ferro-magnésiens. La végétation est alors herbacée à faiblementarbustive et le recouvrement ligneux diminue (0 à 10 %) avec une partnotable pour les rôniers (1 à·5 %).

A. la limite des sables ocre et sables clairs, la trancheest peu épaisse, quelques mètres seulement et la nappe affleure auniveau du sol pendant les saisons pluvieuses. La végétation a un facièsherbacé où le rec9uvrement ligneux devient faible, compris entre 0 et5 % et où les rôniers dominent (1 à 3 %).

Sur sables clairs, l'épaisseur altérée se réduit à troisou quatre mètres avec un aquifère temporaire en saison des pluies. Lerecouvrement ligneux est très faible (0 à 1 %) et formé presque unique­ment p~r les rôniers. La végétation prend un faciès herbacé, avec desi10ts de rôniers et parfois de raphias.

En bordure de l'axe de drainage, les sols deviennent plusargileux et l'engorgement est important. Le front d'altération estsouvent à moins de deux mètres et la végétation herbacée comporte quel­ques i10ts de raphias et rôniers.

Quelques observations sur le faciès de la végétation, surla topographie et les formations géomorphologiques permettent, lorsd'un premie~ examen, d'avoir quelques idées sur l'épaisseur de la tran­che altérée, sur la position et le comportement des aquifères.

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1 1SITUATION DES AQUIFERES EN ETIAGE

Pendant la saison sèche les conditions sont particulièrementrigoureuses et l'alimentation en eau des villages impose.- aux habi­tantes des déplacements pénibles pour ramener après bien des heuresd'effort une cuvette d'eau.

,L'exemple du village de Sakassou est cité ici car il est

assez représentatif de la région. Situé à la limite des deux comparti­ments orthogneiss et migmatites, en haut de pente sur un résidu de dé­mantèlement d'un niveau cuirassé daté du Haut-glacis, les ressourcesaquifères uti1isies se résument à des petites fosses creusées à un peuplus de un mètre de profondeur à l'amont des quelques affleurementsrocheux qui parsèment la pente. Dans ces dépressions creusées dans -lesformations argileuses, se concentre le peu d'eau libre disponible. Endébut de saison sèche, l'attente au bord de ces points d'eau est longueet il n'est pas rare de devoir patienter toute la nuit pour ramener aulever du jour une cuvette d'eau boueuse. Cette étape passée, lorsquela saison sèche s'avance en février, tous ces points d'eau s'assèchentcomplètement et il est vital d'aller s'alimenter ailleurs; mais laseule solution possible est offerte par le N'zi, ce qui impose un dé-

• placement à près de dix kilomètres, et ceci uniquement pour les besoinsménagers.

Sur toute la bande des orthogneiss, la végétation herbacéeest abondante en saisons humides et serait assez favorable pour l'éle­vage des bovins; les villageois l'ont compris et ont constitué un•troupeau de plusieurs centaines de têtes qui laisse à la communautéune rentabilité appréciable. Cependant, en raison de la pénurie d'eausuperficielle, il n'est guère possible d'augmenter ce cheptel, car sesbesoins en eau sont eux aussi très grands. Lorsqu'il n'existe pas unpoint pour abreuver ce troupeau à moins de dix kilomètres, on conçoittrès bien la réaction de ces bovins qui ont uti1is€ le bac à évapora­tion de la station météo du Service Hydrologique de l'ORSTOM, malgrétous les types de clôtures installées.

Ces considérations laissent entrevoir les difficultés ren­contrées et il est donc indispensable de connaître les ressources enprofondeur. Dans cette région, il n'est pas simple de définir avec pré­cision la localisation d'un aquifère important et permanent. Toutefois,d'après nos observations sur les bassins de Sakassou, quelques icli·se dégagent.

Une différence nette apparait à la comparaison des bassinsOuest (bande forestière) et Est (bande de savane), dans la situationdes aquifères en étiage. Sur le bassin Ouest, de nombreux puits setrouvent à sec quelques semaines après la fin de la période pluvieuse.Le long des pentes et jusqu'au thalweg, aucun des puits ne reste pro­ductif toute l'année. Cet assèchement est rapide et la végétation her­bacée f1ét~it dès que les précipitations cessent. Seuls les puitscreusés sur le plateau cuirassé sont alimentés par une nappe en saisonsèche. Dans ce cas, la surface piézométrique est à environ 20 ou 25 mè­tres de la surface, donc en dessous du niveau de l'axe de drainage dechaque bassin élémentaire de premier ordre.

Comme nous l'avons vu, le front d'altération descend nette­ment plus bas que le thalweg dans la bande des migmatites. La facilitéd'altération de cette roche peut être dûe pour une part à la richesse

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Fig. 3

Position de la nappe

hautes eaux

moyennes eaux

etiage

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13en phy110si1icates sombres, plus vulnérables que les tectosi1icates,mais également à la végétation forestière qui a un plus grand rôledans l'altération que les graminées.

Sur le bassin Est, installé sur des orthogneiss relative­ment clairs, le front d'altération est peu profond et suit grossière­ment l'allure de la surface topographique et le socle relativementsain se place souvent légèrement au des~us du niveau du thalweg àl'aplomb des collines d'interfluves.

En saison sèche, la nappe est encore présente dans de nom­breux puits mais cette nappe ,est discontinue. Les ondulations à lasurface du socle sain imperméable forment pièges. La nappe occupe lesparties les plus déclives et se concentre pendant la saison sèche dansdes vasques'qui parsèment le socle au niveau du front d'altération.L'extension de ces vasques est relativement faible et il peut, lorsqu'onavance dans la période de non alimentation des nappes, ne pas y avoircommunication entre chacune d'elles.

Etant donné que cette nappe est fréquemment peu profonde,entre six et huit mètres de la surface du sol, il aurait été intéressantd'utiliser ce type d'aquifère j mais la discontinuité entre chaque vas­que impose un nombre très important de puits pour une alimentationvillageoise. De plus, la dis€ontinuité du système ne facilite pas laréa1imentation, car il n'y a pas interconnection entre chaque vasque.Chacune a un périmètre de drainage très réduit et dans le cas de pom­page, nous avons observé la très faible réa1imentation que l'on pour­rait considérer comme nulle.

Le long des pentes, la nappe lorsqu'elle existe est prochede la surface, souvent à moins de cinq mètres et la surface piézométri­que est discontinue comme au niveau des interfluves. Il n'y a que versles bas-fonds où l'on trouve par places quelques fragments de nappeslenticulaires retenues par des horizons argileux, mais ces lentillessont vraiment très localisées et leur extension latérale réduite. Ilnous a été possible de mesurer sur ce type de nappe des différences decotes de surfaces piézométriques dépassant un mètre d'altitude à moinsd'un mètre de,distance.

Il ressort de ces données qùe l'état de la nappe en étiageprésente des disparités fondamentales suivant la localisation despoints d'observation. C'est le contexte géologique qui impose au départses contraintes et dans le cadre de notre étude nous nous sommes limi­tés à distinguer deux faciès pétrographiques.

Pour les migmatites sombres, riches en amphiboles, l'alté­ration est très épaisse et les sommets résiduels sont couronnés parune cuirasse ferrugineuse du Haut-glacis où s'est implantée une forêtdans ce cas, la nappe en étiage investit seulement les parties alté­rées les plus profondes situées à l'aplomb des buttes, en dessous duniveau de drainage du thalweg.

Dans 1~ cas des orthogneiss, où Jrilicates dominent,1a t r an che al té rée est fa i b 1e, 1 a v é gé ta t i (' .- Cl na pp e ené t i age secan tonne dan s l,es vas que s sur 1(' st': ,'.,.. !:! ;1 que 1que s mè ­tres de profondeur on l'eau se trouve piégée bien qu'étant au dessusde la cote de drainage du thalweg (fig. 3).

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ALIMENTATION DES NAPPES

14

A l'intérieur'd'un ensemble d'altérations, les itinérairesde circulation des eaux au cours de la remontée des nappes sont imposéspar les formations en présence. Dès l'arrivée à la surface du sol, leseaux rencontrent des hori~ons différents et ce sont 'eux qui imposentaux eaux infiltrées un trajet préférentiel. Ce trajet amène la satura­tion en certains points du paysage et à partir de cette étape t commencela dynamique de remontée des nappes.

Les formations en présence

Pour situer le problème, nous prendrons un exemple sur unetoposéquence en tête du bassin Est, drainé par un cours d'eau de pre­mier ordre temporaire sur orthogneiss •.

Au sqmma~ de la butte résiduelle. sur les versants et basde pente, une couverture remaniée sur une épaisseur variable de quel­ques décimètres autour du mètre repose sur une formation en place pro­venant de l'altération de la roche-mère sous-jacente selon un schémavoisin de la figure 2-A et une disposition donnée en figure 4.

Depuis l'amont de la séquence, sur le sommet du plateau(pui~s 2)t le profil vertical se présente avec une colluvion argileusebrun-rouget qui emballe en profondeur une nappe gravillonnaire prove­nant du démantèlement d'un niveau cuirassé ancien. Ce groupement sur­monte une stone-line quartzeuse peu épaisse et mal individualisée quidéfinit la limite inférieure de la zone fortement remaniée. Cette as­sociation semb~e assez peu favorable à l'infiltration par la quantitéd'argiles présentes (kaolinite).

Sous ce premier ensemble t viennent les altérations en placequi débutent par des argiles tachetées (kaolinite) dont la base est àplus de six mètres de profondeur. Ces argiles surmontent des altéritesà structures conservées développées à partir de la roche-mère du socle.Dans ces altérites assez meubles, la circulation de l'eau est facilitéepar une porosité intergranulaire importante, une structure lithique~rientée nette et la présence de gros filons en place. Les altéritesconstituent avec' environ trois mètres d'épaisseur, un horizon de cir­culation et d'accumulation des eaux sous forme de nappe sur l'écran dusocle compact. Les fe'ldspaths sont présents dans les altérites à partirde 4 mètres de profondeur.

En bordure du plateau (puits 1 et I)t le schéma est voisinde celui donné ci-dessus. cependant certains caractères forment tran­sition avec ce que l'on trouve dès le début de la pente.

Sur le pourtour du· plateau, à la partie supérieure de lapente (puits 3)t la succession verticale de la formation remaniée estla suivante : une colluvion sablo-argileuse de couleur ocre. (sablesocre) asse~ homogène avec quelques passées gravillonnaires au dessusde la stone-line quartzeuse bien individualisée. Ce complexe remaniéapparait comme assez favorable à l'infiltration par la bonne porosité tla granulométrie et l'hétérogénéité du matériel. Dans les altérationsen.place t qui débutent à un peu plus ~'un mètre de la surface t la CQU­

ch~ argileuse de kaolinite.se poursuit sur les altérites à structuresconservées où les feldspaths remontent jusqu'à 3 t 5 mètres de la surface.

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17

Le long'des versants (puits 4), la couverture remaniée dessables ocre passe à une formation plus sableuse, beaucoup plus claire(sables blancs) et à l'amont de cette transition se situe parfois unniveau induré. Cette colluvion sableuse à sablo-argileuse est très po­reuse et très perméable surtout à l'aval de la zone de transition entresables ocre et sables blancs formés presque exclusivement de quartz etde très peu de kaolinite. A la base, la stone-line quartzeuse peu épaisses'organise et devient plus franche.

En dessous, la couche argileuse trouvée sous' les plateauxest recoupée en biseau par le profil du versant de raccord. Le raIed'écran à la circulation verticale des eaux d'infiltration s'amoindriten descendant le long de la séquence. La base de la série est toujoursformée par le socle étanche surmonté par les 'altérites à structuresconservées où les feldspaths apparaissent franchement dès 2 mètres deprofondeur.

En bas de pente (6 TT3, 6 TT2 et 6 TTl), la colluvion sa­bleuse claire (sables blancs) s'enrichit en argiles et repose soit surles altérites, soit directement sur la roche-mère lorsque celle-ci viéntà l'affleurement.

La dynamique souterraine

La remontée des eaux de nappe se fait en trois phases suc­cessives et la première débute à la fin de la saison sèche et suit lespremières pluies. A leur arrivée au sol, les eaux sont drainées versles parties les plus perméables situées sur les pentes et les bas depente et formées par les sables blancs. L'infiltration est rapide dansla partie haute des versants, surtout à la limite entre les sablesocre et les sables blancs, mais les eaux n'y séjournent pas, elles nefont que transiter dans ces horizons remaniés pour aller s'accumulerà l'intérieur des altérites dans les bas-fonds (6 TTl, 6 TT2 et 6 TT3).Progressivement, les averses se regroupent dans ces zones basses etles premières réactions sont ressenties dans les puits de bas de pente(6 TTI à 6 TT3) et de versant (puits 4 et 3) concernés par les forma­tions remaniées des sables blancs et o~re.

La deuxième phase prend le relais dès l'instant où l'éle­vat ion de la surface piézométrique est suffisante pour assurer un épan­chement latéral de la nappe dans les altérites à structures conservées.La nappe remonte très rapidement dans les puits de versant (3 et 4) etse propage à la surface du socle pour se diriger sous les plateaux, oùla remontée dans les puits (l,let 2)se fait sans apport vertical di­rect. La variation de la'surface piézo~étrique est uniquement dne à unapport d'eau latéral qui n'a drainé que les sables blancs et les alté­rites sans drainage des argiles sus-jacentes. La forme en biseau de lanappe qui 's'avance sous ~es plateaux et la lenteur de la remontée dansles puits creusés au sommet caractérisent cette deuxième phase. Parrapport à une horizontale, la pente de la nappe est de l'ordre de 1 %et la vitesse de propagation de 5 à 10 mètres par jour. Cette dynamiqueLatéraLe est donc importante et il arrive que certaines années (1973),l'alimentation des puits au centre des buttes (puits 2) ne soit assuréeque par ce processus.

Sur les plateaux (puits l,let 2) ,pendant les deux phasesqui viennent d'être décrites, la réhumidification de la formation re­maniée se fait progressivement. Au niveau de la stone-line, une partiedes eaux peut être drainée le long des versants et rejoindre le cycleprécédemment évoqué; l'autre partie continue son infiltration verticaledans les argiles, mais cette infiltration ne fait pas encore réagir le

18

niveau de la nappe. L'eau percole par gravité dans les formations su­perficielles assez perméables et le front humide progresse du haut versle bas par additions successives des infiltrations de chaque averse. Achaque pluie, une nouvelle tranche de sol est ainsi imbibée et la des­cente de la frange humide se fait par saccades entrecoupées par lesremontées dûes à l'évaporation entre chaque averse. Lorsque sur uneverticale, la réhumectationde tous les horizons de plateau est complètejusqu'au toit de la nappe, déjà remontée par les apports latéraux, latroisième phase à dynamique verticale débute. L'élevation de la surfàcepiézométrique est rapide et se fait en cumulant les apports par infil­tration de chaque averse de bas en haut.

A pa~tir de cette phase, la nappe, ou du moins une partie,est en charge des plateaux vers les pentes et bas-fonds. La frangehumide descendante n'atteint pas la nappe sous les plateaux partout enmême temps en raison des différences de perméabilité et de l'épaisseurà traverser. La première zone concernée par ces apports verticaux estlocalisée à la périphérie des plateaux, en bordure des versants (puits let 1) sous les sables ocre. C'est là que la surface piézométrique aété remontée le plus haut par dynamique latérale, et que ~ vitesse estla plus grande sous les buttes. A l'aplomb des argiles brun-rouge(puits 2), l'infiltration dans les horizons remaniés est lente et nerejoint la zone de saturation de la nappe qu'épisodiquement (1975).Dans ce cas seulement, le profil piézométrique se présente avec un gra­dient depuis les parties centrales des buttes vers les thalwegs.

Cette description des mécanismes de la remontée des nappesne correspond pas à un phénomène cyclique annuel. La remontée complètetelle que nous l'avons vue avec la dynamique verticale qui rejoint sousles plateaux la nappe remontée par dynamique latérale ne se produitpas tous les ans. Il nous a été possible de l'observer dans son inté­gralité en 1975, année favorable par ses précipitations intenses grou­pées en juillet (fig. 5).

Cette année là, les premières pluies ont débuté dans lecourant de mars, mais ce ne fûrent que des averses isolées. Elles sesont poursuivies en avril sans provoquer de réaction sur les puitsd'observation. C'est seulement en mai que les piézomètres de bas-fondsont commencé à réagir à des averses de 40 mm environ. Ces eaux infil­trées dans les sables blancs s'accumulent dans les parties basses depart et d'autre du thalweg. A la mi-mai. une averse de 130 mm suiviele lendemain d'une averse de plus de 20 mm provoque la remontée impor­tante des puits de versant (4 et 3). Cette remontée dans les puits deversant permet d'atteindre une cote suffisante pour mettre la nappe encharge à la fois du côté thalweg et du plateau et c'est pourquoi. àce moment là, la nappe remonte lentement dans les puits 1 et 1. situésen bordure du plateau fig. 4 et 5, épisode A). Il faut noter la diffé­rence entre les cotes observées dans les puits 1 et l, distants demoins de dix mètres et à la même altitude. C'est le puits 1 le plusproche du début de la pente qui voit son niveau s'élever le plus haut.Cet écart entre les cotes est significatif et il se reproduit chaqueannée lors de la remontée par dynamique latérale.

Entre fin mai et début juin, trois averses totalisant en­viron 90 mm provoquent une 'nouvelle remontée (épisode B). Au cours decette phase, on assiste au niveau des puits 1 et 1 à la jonction entreles infiltrations verticales et la nappe alimentée auparavant par dy­namique latérale. La remontée dans ces puits est beaucoup plus rapideet deux faits essentiels interviennent. En premier lieu. les niveauxen l et 1 se mettent à la même cote et ils se maintiendront dans cet

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20

état d'équilibre pendant tout le reste de la saison. En second lieu, la~ote dans les puits 1 et 1 passe au dessus de la cote de la nappe sousles versants (puits 3).

La nappe est à présent en charge de la bordure du plateau~ à la fois vers le thalweg et le centre du plateau. C'est la raison

pour laquelle débute la réalimentation du puits 2 par dynamique latérale.La surface du sol au puits 2 est située nettement ~u dessus des puits3 ou4 et cependant la surface piézométrique est bien plus basse. Lasurface piézométrique se présente le long de la toposéquence comme unecourbe en cloche avec un sommet à l'aplomb de la bordure du plateau(fig. 4, épisode B).

C'est au cours ~e l'épisode C, provoqué par deux aversesconsécutives totalisant une cinquantaine de millimètres que la cote dupuits 2 passe au dessus des puits 1 et 1. La jonction se fait à cettedate entre l'infiltration verticale et la nappe rechargée en 2 par lesapports latéraux. La différence entre les vitesses de remontée estnette et la courbe piézométrique reproduit un point de rupture manifeste.

Les dernières précipitations importantes de l'année tombentdans l'épisode D de juillet où une remontée synchrone se produit surtous les puits d'observation de la nappe le long de la toposéquence.La nappe est à présent en charge du centre du plateau vers le thalweg.

Pendant toute la remontée, entre les êpisodes A et D, nousavons au début de chacun d'eux un profil de nappe qui se présente ensection avec une forme en cloche dont le sommet est au départ sous lesversants, puis au niveau de la tête des versants, ensuite il se déplaceen bordure du plateau et enfin au centre du plateau.

Cette forme bombée de la nappe permet la réalimentationsous les interfluves et dans le cas d'une recharge complète, la dyna­mique se fait dans le sens de l'interfluve vers le thalweg. Néanmoins,ce sens d'écoulement n'est unique que lorsque l'infiltration verticalea pu rejoindre uniformément la nappe sous l'interfluve. Pendant lesépisodes précédents, deux sens d'écoulement sont possibles i partir dusommet de la nappe; l'un vers le thalweg, l'autre vers l'interfluve.La portion de la nappe qui s'écoule vers le thalweg permet le maintiende la saturation en eau des sols de bas fonds, favorisant ainsi lesconditions de ruissellement à chaque averse; dans le même temps, l'au­tre portion de la nappe réalimente l'aquifère sous l'interfluve.

Certaines années, le profil de la nappe i son maximumn'atteint pas le stade ultime avec le s~mmet de la surface piézométri­que sous le somme~ topographique comme le montre la figure 6 pour 1973et 1974.

En 1973, le maximum a été atteint le 16 octobre, avec uneforme en cloche dont le sommet se place à l'aplomb de la bordure deplateau (puits 1). Sous l'interfluve (puits 2), la cote de la nappe àcette date est bien en dessous de celle des puits de versant (puits 3et 4) et son alimentation est uniquement faite par dynamique latérale.Il n'y a pas eu jonction entre les infiltrations et la nappe à l'aplombdu sommet de l'interfluve. Un mois après la pointe piézométrique, lasituation est analogue, avec toujours le puits 1 en charge par rapportau puits 2.

Il est important de souligner ces observations car cettedynamique de l'aquifère aura des incidences sur les phénomènes d'alté­ration et il doit en être tenu compte dans l'interprétation sur l'éli­mination des solutions du paysage. En effet, dans le cas présent, les

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23

eaux trouvées dans les a1térites du puits 2 n'auront pas drainé lesformations sus-jacentes,. mais seront venues par les a1térites à struc­tures conservées apr~s infiltration au niveau des versants ou de labordure du plateau. Dans l'étude du prob1~me des altérations, cet aspectest à prendre en considération car il apporte une information sur lecircuit suivi par l'eau dans les a1térites. De plus, dans le cas decette année 1973, il n'y a jamais eu possibilité d'évacuation des solu­tions en 2 par le réseau de drainage superficiel.

Cette situation s'est prolongée en 1974 (fig. 7) où apr~s lapremi~re grande remontée d'avril, la nappe est restée en charge dupuits 1 vers le puits 2. Dans ce dernier, la remontée s'est faite pardynamique latérale et tous les apports intervenus entre avril et septem­bre se sont faits par les a1térites à structures conservées. Au dernierépisode de remontée, avec la point~ au 16 septembre, la nappe se présentetoujours en cloche avec son sommet au niveau de la bordure du plateau.C'est seulement un peu plus tard qu'il y aura équilibre piézométriqueentre les puits l, 1 et 2. Dans cette situation il y a probablement unelégère alimentation par les infiltrations venues de la surface. Lanappe s'abaisse ensuite selon un plan horizontal comme le montre le pro­fil de la surface piézométrique un moisapr~s•.

L'exemple proposé ici montre clairement les irrégularitésinterannue11es rencontrées dans le milieu naturel. Il est donc indispen­sable de suivre pendant plusieurs cycles hydrologiques le comportementd'une nappe pour avoir une idée sur la dynamique des aquif~res. L'année1973, nous donne un schéma où l'alimentation sous les plateaux n'arriveque par imbibition le long des versants, c'est le stade minimum quenous ayons pu observer. A 1975 correspond le maximum de remplissage avecune infiltration verticale sur toute l'étendue de la toposéquence.Enfin 1974 est une année moyenne où l'infiltration a juste rejoint lanappe mais il a manqué une alimentation ultérieure pour mettre l'aqui­f~re en charge du centre de l'interfluve vers le thalweg.

Pour l'année 1976, la remontée est intervenue en juin (fig. 8)avec alimentation latérale: des puits l et 1 jusqu'au 16 juin, puisl'infiltration rejoint la nappe le 17 sur ces m~mes puits en bordure deplateau. Au centre d~ l'interfluve, au ~uits 2, l'alimentation s'estfaite par dynamique tatérale jusqu'à jU111et et c'est à dater du 17 dece mois que l'infi1~ration donne une réponse directe sur ce puits.

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Ces résultats se rapportent ap bassin Est mais ils ne peuvents'appliquer intégralement au cas du bas~in Ouest implanté sur rochesplus sombres et dont les sommets topogr~phiques sont· encore recouvertspar le niveau cuirassé du Haut-glacis. ~outefois, dans ce contexte t lecomportement est relativement voisin à proximité du thalweg mais il n'ya jamais recharge comp1~te de la nappe, avec une surface piézométriqueen charge du centre du plateau vers le marigot. Seuls les bas-fonds etune partie "des versants suivent un régime comparable.

Cette situation tient au fait que le front d'altération suitapproximativement l'allure de la surface topographique dans les bas­fonds et sous la partie inférieure des ~ersants. A l'aplomb des hautsde versant, le front d'altération s'écarte de cette direction et s'en­fonce pour devenir en premi~re approxim~tion le symétrique de la topo­graphie superficielle. Le socle sain de~sine donc un bombement qui faitoffice de seuil. Celui-ci se place à peu pr~s à la verticale de la li­mite inférieure des formations résiduelles du Haut-glacis.

24

Lors d'un épisode d'alimentation de nappe, l'infiltrationsur le bàssin Ouest se fait par les versants et les zones basses ; ilY a remo.tée piézométrique de la nappe ~ontenue dans les sables clairset migration latérale en direction des interfluves. Une partie peutdéborder au dessus du seuil et rejoindre par les altéritesl structuresco'nservées la nappe établie sous les pl'ateaux, 1 une cote inférieure àcelle du drainage superficiel local (fig. 3).

Cette particularité ~ntraine ~lusieurs conséquences et nousdégagerons en premier le fait que la saturation en eau des sables clairsn'est pas entretenue entre les précipitations par une nappe en chargedepuis les hauts de versant. Le maintien en charge n'est soutenu quepar une faible portion du bassin élémentaire 1 proximité immédiate duthalweg. D~nc 1 chaque averse, une bonne part de celle-ci sert unique­menti la réhumectation des sables clair~ pour les amener 1 saturation,ce qui diminue d'autant les possibilités de ruissellement.

En second lieu, l'alimentation de la nappe sous les plateauxse fait rapidement, dès que l'engorgement intervient dans les bas-fonds.Si cette réalimentation se faisait à la verticale» elle serait trèslongue 1 se produire en raison de l'épaisseur de la tranche altérée quidépasse vingt mètres au dessus de la surface piézométrique. L'étudechimique et physico-chimique des eaux de cette nappe nous a montré desvariations pratiquement synchrones avec celles des puits de versants.Si nous n'avons pas de retard, c'est en raison d'un transit court etrapide par les sables de versant et les altérites 1 structures conservees.

Enfin, la présence de la forêt dans cette région est cer­tainement 1 mettr~ en liaison avec cette nappe profonde qui maintientune humidité sous-jacente. Cette nappe ne remonte jamais très haut dansles profils d'altération, ce qui élimine les risques d'asphyxie de lavégétation forestière. .

25

SITUATION DES AQUIFERES EN HAUTES EAUX

Un de~ caractères primordiaux de cette rigion pendant la pi­riode de hautes eaux tient dans l'itat de saturation d~ toutes les forma­tions sableuses des bas 'de versant et bas-fond~. La nappe affleure à par­tir de la limite entre les sables clairs et ocre et cet engorgement seprolonge jusqu'au thalweg. Vers le haut des versants la situation n'estpas partout la même et des diffirences nettes permettent de faire des dis­tinctions entre les deux petits bassins Est et Ouest.

Pour 'exemple, nous donnerons l'état de la nappe au 15 juillet1975, date qui correspond aux conditions maxima rencontrées (fig. 9).Sur cette carte piêzométrique ont été reportés les principaux puits sanstoutefois mentionner les points d'observation localisés près des thalwegs.

Il ressort de cette esquisse cartographique, faite à partirdes cotes de la nappe, que sur le bassin Est nous rencontrons une simili­tude entre les courbes de niveau piézomitrique et topographique. Ces cour­bes se confondent dans les parties déclives du bassin et se séparent enmontant le long des versants en gardant cependant la même configuration.Pour donner un schima ginéral, nous dirons qu'il y a concordance entreles formes topographique et piizométrique.

P~ur le bassin Ouest, la situation est nettement différente.Si près du thalweg la surface piézométrique fusionne pratiquement avecla surface du sol, il n'~n est pas de même lorsqu'on atteint les sommets.La cote de remontée maximum dans les puits de plateau ou de sommet depente (WM-WA-WB-WC-WD-BVJL et BVJK) est à une altitude inférieure à celletrouvée le long des versants. La surface piizométrique de la nappe s'en­fonce et suit le front d'altération très' profond sous les niveaux cuiras­sés du Haut-glacis. La cote la plus basse au maximum des hautes eaux, auxenvirons de 100 mètres d'altitude~ est observie en WB. En suivant la to­poséquence en limite du bassin Ouést, jalonnée par les puits BVJ/E-D-C-A­H-K-L, et WC, la section de la nappe se présente avec une montée continuejusqu'au seuil situé approximativement à l'aplomb de 'BVJH (cote 112 mè­tres) puis une descente en direction de WC.

Les variations piizomitriques au niveau du seuil doivent êtrede faible amplitude puisque dans cette situation il y a une double possi­bilité de drainage, soit vers l~ thalweg, soit en directi~n des altéra­tions sous les plateaux. Le puits WL (fig. la et Il) représente assezbien les réactions enregistries au niveau du seuil.

Les variations notées sur les trois puits WG, WE et WF(fig. 12), alignés sur une toposéquence, montrent que la surface piézomé­trique de la nappe remonte en premier lieu dans le puits WG, situé à mi­pente, et que cette remontie se traduit par une alimentation reta~diedans les puits WE, en tête de versant et WF sur le plateau. Au maximumde remontie, la pente de la surface piézométrique sur ces trois pointsde mesure suit une configuration inverse à celle de la topographie. Lanappe réagit dans les deux derniers puits avec un léger retard, dû audélai nécessaire à la circulation des eaux dans les altérites à structuresconservées.

LEGENDE

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juil. août sept.

30

DESCENTE DES NAPPES

Dès que la densité des averses diminue, la terrdance généraledes nappes est à la baisse. La réaction est quasi immédiate sur la to­talité des puits observés. Une remarque est à faire cependant au sujetdes puits implantés sur les parties hautes de la topographie.

L'alimentation par dynamique Zat~raZe a €t€ sou1ignie etdans les circonstances pluviométriques défavorables, nous avons montréque l'infiltration ne rejoignait pas nicessairement la nappe sous lesplateaux. Dans ce cas la remontée se poursuit avec un léger décalagedans le temps, l'approvisionnement étane fait par la couronne autour duplateau.

Les résultats sur la topo séquence citée sur le bassin Estmontrent qu'au cours de la descente 1975 (fig. 13), nous avons un gra­dient continu de la nappe depuis le sommet topographique jusqu'au thal -0

En 1973 (fig. 14), le puits 2 poursuit sa remontée, très lentement pen­dant environ un mois après· le maximum commun aux autres puits. La c1hede la surface piézométrique en 2 reste nettement inférieure à celle dupuits 1 en bordure de plateau; c'est seulement très tard en saison q~c

l'on assiste à une tendance à l'équilibre de la nappe entre les puits let 2.

Sur ces mêmes sites d'observation, l'équilibre se fait r~pi­

dement en 1974 (fig. 15) et la descente de la nappe se fait de façonsynchrone et pratiquement à l'horizontale. En 1976 (fig. 16), la pre2i~~c

phase de descente se fait avec alimentation de 2 comme en 1974, puisdans la phase ultime, le cas de figure peut se comparer à celui de 1975,

Dans tous les exemples proposés, seuls les puits de bas GCversant répondent aux pluies tardives. Leur réaction peut être de grdL~

amplitude sans affecter pour cela les puits en haut de pente ou de plateau.

Si la nappe est en charge depuis l'interfluve vers le marj~o~.

l'entretien de la saturation dans les bas-fonds est assuré et c'est ,:cette raison que pendant toute cette période, chaque averse peut pro~G­

quer une crue au niveati du marigot. Les effets de l'infi1tratic~ ne S0nr

sensibles que dans les sables de bas de pente et la saturat3 ~~t~2

tranche remaniie est rapidement faite.

Sur le bassin Ouest, le contexte est légèrement différentcar la nappe n'est pas en charge depuis le centre de l'interfluve (fig.~).

A partir du seuil situé grossièrement à mi-pente, le drainage se faitsoit dans le sens du thalweg, soit des a1térites profondes. L'entreti0_de la ,saturation n'est donc pas assuré de façon aus"Si complète et à cha­que pluie, il faudra immobiliser une partie de la précipitation pour r.8­mener à saturation les bas de versant. Cette quantité d'eau est doncstockée et perdue pour le ruissellement. Les effets d'un tel comporte~c~t

se retrouvent au niveau du bilan hydrologique des bassins de ce type.

Un des faits caractéristiques observés sur les bassins èeSakassou tient dans la similitude des courbes de descente. Pour un pui~~

donne, quelles que soient les cotes maxima atteintes en hautes eaux~ 100

courbes de descente s~ivent une allure identique hormis certaines petitesvariations provoquées par les pluies tardives. Les exemples donnés surles puits 1, 3 et 4 montrent cette régularité (fig. 17, 18,- 19).

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Fig. 13

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Fig. 20

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115

PUITS 2

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J~"rs après ma)!

Ce comportement est três gênEra1 sur tous les puits obser­vês ct il serait p05sible de dêiinir avec une bonne approximation l'al­lure de la surface piézométrique à plusieurs stades pe~dant les mois quisuivent le jOLr 00 la nappe a atteint son maximum. Seuls les puits auc~ntre des interf1~ves comme le puits 2 (fig. 20) presentent des rLac­tio~s un peu différentes qui tiennent au mode d'alimentation de la ~afpe

eû ~es pointso

Les faibles propriétês de rétention de ce type de bassinc~~~uise~t ~ ~ne vidange rapide des aquifêres par le rêseau dE drain2[es~perfici~l. ~:est pratiquement lui qui conditionne les seu1t~ pos~ibi­

lités d'évacuation et il doit 'y avoir une influence de la cote de l'aqui­f2re sur l'[cou1emcnt au marigot.

D'aprês nos observations, il existe une relation entre l~

cote pi~zon~trique dans les puits de versant et le d~bit du cours d'e~a

d2 ce bas~in de premier ordre (fig. 21).

Les points représentatifs définissent ln concorda~ce entrela cote pifzomêtrique au niveau du puits 4 et une lecture jour~~liêr~

matinale à l'échelle de la station hydrométrique du bassin Est quelquescentaines de mêtres à l'aval (superficie du bassin: 55 ha). Ces pointscorrespondent à toutes les mesures faites aprês le maximum de T8Dontéede la nappe. Il apparait ainsi une enveloppe donnant un débit minimumpour une cote piézométrique donnée. Les valeurs de débit peuvent êt~e

nette~ent supérieures en raison des effets du ruissellement provoquépar des pluies tardives qui peuveut influencer le débit et la nappe, dansles bas-fonds et à la rigueur bas-de-pente.

En dessous d'une cote approchée de 113,6 mêtres, le débit atendance à devenir très faible et il est nul en dessous de 113,2 mèt~es.

Dans ce cas, le marigot n'est plus alimenté et l'enfoncement uit€rieu~

de la surface piézométrique se fait uniquement par évapotranspiration.

Il y a un rapprochement à faire entre cette 1iaisoL ~~pp~1

débit d'une part, et la nature minéralogique des formations altérées dupuits 4 d'a~tre pert. Entre la surface (115,2 m) et la cSte 1 14,7 m~tres,

le quartz est le min~rBl le plus abondant et la kao1inite bien que pr~­

seIlte, apparait nettement comme accessoire. Lorsque la nappe draine cettetranche de sol, les dêbits sont relativement é1ev~s (sup§rieurs A 5 li­tres/seconde).

Entr.e les cotes 114,7 et 113,7 le quartz est asso~i2 à La

kao1inite attestant que les conditions de drainage sont encore ~rès favo-rables le débit est compris approximativement entre 5 et Il/s.

En dessous de 113,7 mètres, on remarque un uet change!û2ntdans la relation entre la cote au puits 4 et le débit au marigot ; ledêbit dimin~e très rapidement et tend vers zéro, valeur attein~e po~c

une cote approchée de 113,2 mêtres. C'est à partir de 1 13,7 qufappa~&i~­

sent les premiers feldspaths à l'analyse aux rayons X de ces altérations.Les enregistrements montrent la présence de ces minéraux et leur cri~,ta1­

1inité va croissant avec la profondeur; en dessous de la cote (13,2 l~s

feldspaths ressortent très bien, associés au quartz et à la kao1inité.

1a pr~sence des feldspaths dans ces a1tirations est incoœp~­

tible avec une possibilité de drainage par le réseau hydrographique desuri~ce.

Ceci confi~me les conditions d'altération par élimination ciessolutions. Seti1es les parties três facilement drainées sont exe~ptes defel~spaths, ceux-ci ne sont conservés qu'à la base des profils, dang 1~

tranche d'a~tération qui.ne peut être drainée directement par le marigot.

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Fig. 21

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42

Llabsi~~~en~ de la s~rface pi~zomêtrique apras la cessation des êcoulc­ments d~ns le rŒseau s~perficiel se fait par 6vapotranspirotion.

Il exi5te ~arBilleurs une corr~lation entre les cotes de lanappe le long dlune toposêquence. Pour exemple nous citerons (fig. 22)le cas dlUil puits de Vêrsant (4) et dl]:,. "'.:~ bfJ,.·Qure de ·:-latE:.au (1)après· la phase r:laximum de remontée.

La courte reprêsentative tend VC[~ un~ ~~y~ptot( pou= l'ai-t i tu è. I.? 1 15 ,i nt 3. u pu i· t s 4 s co tep roc he dus 0 1 Co n t ~ ~ lie li. L .:. S ~L 2. li t e ,1 r sles plus '-'levées sur le puits 1 (117 9 5 m) sont·certaiacIncnt L:::~s voisin'2[;de la v~leur maximum possible. Donc l'év2atualit~ de veir ln 3urf2~2

piézo!:'étrique monter au dessus de 117,5 en 1 est pev probabl-=. ; 61 (.:.~;;

se fait, ce sera sur un court laps de temps. Dans cette trau~he cCffi?risée n t rel 17 ,5 e t las urfa c c du sol (J l 9 ,3 m) l e d r .3. in s. S e é s t oC. ~.: cc. Ile:'. 1".<:: tle quartz domine très largement associé à la kaolinite.

E il cl es SOli S deI ] 7 ,5 m e -: .î li G 'lU 1 à l 15 ,8 cl ans J'.' ·i:'C: i è:'., c: ' cs c'la kaolinite qui apparait comme prépond§rantz avec le quartz. Le dr&i~a;~

cl e ces ho riz 0 n seo r r e s p 0 n cl a u x for t s cl é bit s cl u bas sin Est. ai; ~J f: ::: :i. eu r s a51/5. entre 115,8 et 115,2 ln 2.U ~,)ttits 1, éqc::'-.raléuts à lU;.,} et 1;3,7 I:l

en 4, le débit diminue dans l'ordre de grandeur de 5 lis a : 1/3, DOUS

avons toujours en 1 la m~me association minêrale q~e Elus h~l~.

C'est seulement pour une cote inférieure à Ilj,~ ~ en q~a

les feldspaths apparaissent avec une bonne cristallj~ité, C2~te c~t~

est en cor ré lat i 0 il a v e cIe pu i t s: !J à 1. a co te J j 3 ~ ~. :;.. [.1.' tir '1·:. .. <, '~ .i L i. l <0

les felclspaihs subsistent. La prfsence dês feldspaths à i 15,2 m ~ans lepuits 1 est vrai semb l ab l e fi e n t le sig n a l qui fixe le 11 ive a t1 r.: .; ·i .~;; 1) '.' S

cl lique 1 a u c u n cl r é'.. i n ,,,- [; e n1e.s t p 0 S i; 1. b lep Dr]. e. "l a j~ i g 0 t. A ~:' C· ;:: C :~/. ci ('; C c;. L ..veau, l'abaissement d~ la surface piézométrique n'est plus :.i~ ~ la vi­danae de la nappe vero le mQrigct~ mais à !'gvRpotranspirat~~J"

Par aillaurs~ 1~ remo~têe de la nappe par infil:ra~Lon vc=­ticale au puits 1 se mani~este au dessus de la cote 1 15,2 (~i~ 3 et 7).Il est donc losiq1..1e de pouvoir COIlserver des feldspaths cieL: ··L f':o::ilsjusqu:à cette altitude si l'on admet que la remont~e se fai~ ~2~ dyna­mique lat6paZe. les eaux ~tStant infiltrées dans les sab12E ~v3nt Gecirculer dans les altêrit~s au niveau des puits de versant ~~ 21:es ~~~

pu, déjà, séjourner au contact de ces mêmes feldspaths. Sur ~~tre to,o­séquence, les feldspaths se retrouvent aux cotes suivantes ;?~7 G e~

4 ( ver .$ an t), : J 3 ,9 ID e n 3 ( h a "li t <J e v c. r :> a nt), 1 1.5, 2 lU e. r.. 1 (l:. :: 0 ~ r e c::platea~) et 2 (centre d'interfluve). Ces dernières co~es irl2~tiq~es su~

deux puits éloign€s mat€rialisen~ la lizne e~ dCSCOGS de laqusl:e 1 1 a­quifire n'intervient pas dans l'alimentation du ~€seau.

Il Y a donc deux facteu~s qui vont dacB le sens du ~alrttl~~

des feldspaths aussi haut dans les altérations le premier étant 11i~-

possibilit€ du drainage par le rSseau hydrographi~u~t le se~on~ êtan~

dû à ~ne alim~ntation qui tra~sit2 ~u se~n d'al~ê;~t~G où 185 ~~lds2ath3

sont·conservês.

..

43

CONCLUSIONS

Les rêsu1~ats prisent€s au fil de cet exposi rendent comptedes observations faitc~ sur les nappes phréatiques dans les formationsd'altération superficielle du bassin de Sakassou. Le but essentiel dece rap~ort est de montrer les m€canismes de l'eau au sein des a1t€ra­tiODE. Plus tard, il sera interessant d~ mettre en parall~le ces no­tions sur. la dynamique des eaux et leurs caractéristiques chimiques,ceci pour appré~ier leur rôle dans la solution, la migration et l'€va­cuation des solutions'à partir des min€raux en voie d 1 altération. Desseuls points à2 vue de la'pi€zométrie et de la nature minéralogique desfo~~ations altérées, il est possible de fournir des renseignementsutiles à de nombreux spécialistes. Chacun dans sen domaine, qu'il soitg&ologue, hydrologue, pédologue~ voire planificateur ou aménageur duterritoire attend toutes les informations pour l'aider à résoudre lesproblèmes posés par le milieu ~aturel. A leur intention, nous aVonsdistingué quatre orientations principales. .

Fonction~ut des nappes

La connaissance du régime des nappes est un des pointsprê~lables i traiter et hous avons tente de montrer comment se faisaientles mêcanis~es sur un cycle hydrologique. Deux grandes unitfs ont êt€distinguées, elles se rapportent à nos deux bassins Est et Ouest. Dansles deuxcas 9 l'alimerttation dêbute toujours dans les parties basses dela topographie, près des thalweGs ou le lBng d~s bas de versant~

Au~ premières averses de l'année, la remontêe de la nappeintervient assez vite dans ces portions de bassin mais les effets sontcirconscrits à un faible périmètre. Dès que les averses deviennent plusimportantes et surtout plus rapprochées~ le pêrimètre influericé par laremont~e s'~largit três vite de part et. d'autre de l'axe de drainagesuperficiel. Une particularité de la région tient au mode de circula­tion des eaux au cours de cette recharge. La surfacepiézométriques'él~ve très rapidement le long des versants et met en charge la nappedans deux directions opposées, l'une vers le thalweg, l'autre versl'interfluve sous les plateaux. Nous avons parl~ d6ns ce cas de dynami­que latéraLe par. opposition à la dvnamique verticale qui se fait parinfiltration depuis la s·urface topographique des reliefs.

Par la 3uite, lorsque la nappe est remont&e t il peut y avoirjonction entre la surface pié~omêtrique de la nappe phrêatique et l'in­filtration v~rticale. Dans les meilleurs cas, cette jonction se faitsur toute l~étendue du bassin et la narpe peut donc être en charge versl'axe de drainage superficiel. Néanmoins~ ce modèle n'est pas généraliséni dans le temps, ~i dans l:espace.

Les annies à pluviosité déficitaire, la recharge ne peut~tre compl~te et sous les sommets d1interfluve du bassin Est, les ef­fets v~sibles sur·la pi~zom~trie sent provoqu~s par la seule alimenta­tion !Ktérale, circulant au sein des aLt érites i structures conservies.C'~st ~i un type de fonctionnement qui n'est c~rtainement pas particu­lier au terroir de Sakassou '; il serait par· killeurs intéressant depouvoir le comparer à d'autres exemples pris sur socle granitiquedans les régions particuli~remènt s~ches de Cate d!Ivoire, ca pour unesuperficie de l'ordre .de quelques centaines de kilomètrescarris, ledfbit d'~tiaEe est nul sur plusieurs moii de l'année.

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Géographiquement, le type dè recharge complète de la nappene s'étend pas à toute la région ,et l'exemple du baséin Ouest est signi­ficatif. Ici, le front d'altérat!on ne suit pas approximativement l'al­lure de la topographie, et bien a~ contraire, il s'enfonce assez nette­ment sous les collines cuirassées formant les reliefs. La recharge dela nappe sous ces sommets se fait presque exclusivement par dynamiqueZat.raZe et il ne s'établit pas de jonction entre le frpnt humide des­cendant de l'infiltration et la surface piézométriqu~, l'intervalle en­tre les deux étant trop grand. La permanence de l'humidi~é dans toutesles ~ltérations est entretenue par la nappe sous jacente et la forlt semaintient dans de bonnes conditions, avec une alimentation hydrique parli fond sans que celle-ci crée des conditions d'hydromorphie nocives aumétabolisme de la végétation forestière. '

Localisation et importance des aquifères

A la suite des précisions apportées aux mécanismes de re­charge des nappes il faut distinguer deux cas d'aquifères. Des différencesapparaissent tant au niveau de la localisation (distance au sommet, po­sition topographique) que de l'importance de la nappe p~r€atique.

Le premier cas, sous co~vert de savane, est ~ faible profon­deur et à alimentation relativement rapide. Cette proximité de la sur­face apparait comme intéressante c~r elle évoque un c~nt de revientfaible pour l'exploitation. Cependant en raison de la maigre épaisseurdes altérations et du drainage très aisé dans les niveaux supérieurs,ce type perd beaucoup d'intérêt. La nappe phréatique baisse très vitependant la période d'écoulement au marigot et par la suite, c'est l'éva­potranspiration qui prend le relais. Les forces de succion de l'évapo­transpiration deviennent supérieures à celles de la pesanteur qui règlel'écoulement.

L'étude minéralogique des diagrammes d~ rayon~ X sur lespoudres d'échantillons prélevés dans les puits, montre que les feldspathsapparaissent dans les altérations qui ne sont jamai$ drainées par lemarigot. Dans les puits aquifères, ils se manifestent à la position dutoit de la nappe à la·cessation des écoulements au marigot. Cette remar­que offre l'intérêt de pouvoir conna!tr~ à partir de quelle cote l'aqui­fère est en équilibre. Au dessus, l'eau peut circuler facilement car legradient est suffisant pour vaincre les forces de rétention du milieu.En dessous, dans les a~térations à vestiges de feldspaths, le stock nepeut être consommé que verticalement, per asoensum par l'évapotranspira­tion. Dansee contexte, la nappe descend en raison de la sévérité desconditions en saison sèche et ie stock d'eau, bien que non drainé versl~ réseau de surface, s'épuise; il ne subsiste bientSt que quelquesvasques à la surface du socle avec un périmètre d'alimentation très ré­duit. Pour subvenir aux besoins d'une alimentation villageoise, il fautdonc multiplier le nombre d'ouvrages à partir du sommet topographiquejusqu'à la mi-pente.

Le second cas, sous couvert forestier, est nettement diffé-'rent puisqu'à l'aplomb de ~ette végétation importante, sous le riiveaucuirassé du Haut-glacis nous risquons de trouver une tranche altérée é­paisse, a~ec le front d'a~tération situé dans cet exemple en dessous duniveau de drainage superficiel local. Le choix de l'emplacement reste àdéfinir et les meilleures conditions semblen~ être requise~ lorsqu'on~rou.een surface les fo~~ations du Haut-glacis au contact des sablesclairs datés du' Bas-glacis. L'absence du. niveau cuirassé Moyen-glaciset de ses formations contemporaines à sables ocre atteste la possibilitéd'~n dr'inage aous les plateaux oG la tranche ·alt€rée est ~lus épaisse.La nappe phréatique est alors iso16e dans un milieu souterrain endoréique,

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45

facilement alimentâ'par débordement au dessus -d'un seuil situé approxi­mativemerit • la limite entre sables clairs et argiles sableuses brun­rouge du démantèlement ges plateaux cuirassés anciens. Le stock d'eaupeut être important et il permet le maintien d'une végétation forestièredans cette r6gion • tendance sèche. Le long des versants, la nappe nepeut se maintenir car l~ drainage est possible. la fois vers le réseauhydrographique ou en profondeur sous les plateaux.

Influence des nappes sur le régime hydrologique

D'après la configuration que prend le socle au niveau dufront d'altération suivant le type de vêgétation, forestière ou savane,nous allons encore trouver deux C'~ possibles. Le dêbit de base au mari­got est entretenu p~r la partie di la nappe situee au dessus de l'hori­zon 00 des feldspaths sont conser~ " si la stirface piézométrique setrouve en desous, la nappe est CI ' ~~e par évapotranspiration.

Pendant la saison pluvieuse, la nappe met un certain temps.• se mettre en équilibre pour atteindre son profil idéal. Dès que le ni­veau remonte dans les puits de versant, l'alimentation du marigot estassurée mais la cote att'einte dans les puits est élevée par rapport auxfaibles débits du marigot. Ce phénomène tient ., ce qu'une partie de lanappe seulement influence le débit dans le réseau hydrographique, l'autresert. la saturation des altérites sous ~les interfluves.

Lorsque la jonctiori est faite entre l'infiltration verticaleet la nappe phréatique remontée par d~namique Zat'paZe sous les reliefs,le gradient est suffisant pour vaincre les' forces de rétention du milieuet le débit de base est entretenu.

Dans le cas du bassin de savane, cet entretien peut se pro­longer car l'extension latérale du périmètre: d'alimentation s'étend à toutela surface du bassin dans les meilleurs cas, avec la nappe affleurant aus~l dans les zones déclives et pratiquement dans tous les bas de versantrecouverts ~ar les sables clairs.

Pour le bassin forestier, l'entretien du débit de base parla nappe est réduit puisque l'extension latérale du p~rimètre d'alimen­tation se restreint à la portion basse du bassin, la surface piézométri­que de la nappe marquant une inflexion vers le bas sous les plateauxcuirassés. Donc pour une même pluviosité, une infiltration quasi identique,les résultats sur lès deux bassins sont nécessairement très différents ;le bassin forestier n'a pas une alimentation soutenue de son débit debase, la nappe ayant en permanence deux possibilités offertes : vers lemarigot et vers un endoréisme profond.

L'humidité n'étant pas entretenue dans les sols de bas-fondsdu bassin forestier, l'assèchement est rapide et les conditions pour leruissellement sont donc très dêfavorabl~s. A chaque averse, une bonnepartie de la pr'écipitation est consommée pour la saturation des sablesclairs avant de voir dêbuter le ruisseliement. Seules quelques pluiesassez exceptionnelles vont, donc pouvoir1ruisseller en partie. Sur lebassin de savane, la saturation des bas:de versant est assurée par lanappe en charge depuis l'amont topographique qui entretient des condi­tions favorables au ruissellemerit. Des différehces nettes apparaitrontnécessairement sur ces deux types de bassin, voisins gêographiquementmais êloignés dans leur comportement.

46

Rôle des nappes dans la pédogenèse

'Le problème de la circulation des eaux dans les altéritesest complexe et il diffère du schéma simple qui considère l'infiltrationsur les reliefs. une circulation dans les profils en suivant grossière­ment la pente de la toposéquence avant l'évacuation par le marigot. Laquestion n'est pas aussi simple, et il y a de nombreux cas d'espèce.

Nous avons essayé de rendre compte de nos observations et ilressort que seule une tranche peu épaisse des altérations suit le schémaindiqué ci-dessus. Cette partie se trouve placée en haut de la limited'apparition des feldspaths dans les profils. Ces feldspaths se retrou­vent dans un contexte déjà très altéré et l'association minéralogiqueest faite avec la kaolinite. Nous avons évoqué deux causes pour justifierle maintien de ces feldspaths en positlon topographique élevée par rap­port au thalweg. La première serait dûe à l'impossibilité du drainage dela nappe vers le marigot, le gradient étant insuffisant pour vaincreles forces de rétention du milieu. La seconde viendrait de l'alimentationde la nappe~ l'eau s'infiltre le long des bas de pente puis circule dansdes altérites où les feldspaths sont conservés. le réseau de surfaceétant inapte à drainer ces horizons.

Malgré l'impossibilité d'élimination directe des produitssolubles,vers le marigot, il faut toujours penser à l'éventualité de lamigration des éléments dans la nappe. Les mélanges peuvent se faire etprogressivement le départ s'accomplit avec la vidange de la tranche su­perficielle de la nappe après chaque remontée. Il ne faut pas négligernon plus le rôle de l'évapotranspiration qui va consommer en moyenneannuelle sur dix ou onze mois le stock d'eau. Cette consommation se faitpe~ asaensum en pouvant redistribuer les solutions le long des profils.

Ces conclusions proposées pour le bassin de Sakassou pour­ront itre comparées aux observations faites en d'autres lieux et desdifférences apparaitront certainement. Ce compte rendu a pour but dedonner un exemple sur le comportement des nappes dans cette régionCentre-Sud de la Côte d'Ivoire. Il est difficile de préciser l'exten­sion du domaine d'application de ces phénomènes, les informationsétant rares et souvent ponctuelles. Cependant, on peut admettre que lagénéralisation de ces critè~es peut s'appliquer à la bande granitiquede savane, située à l'Ouest du N'zi. jusqu'à la latitude de Fétékro.

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Références citées.

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SPICHIGER, R. - (1975). Recherches sur le contact forêt-savane

en CSte d'Ivoire: Les groupements écologiques dans

une savane à Loudetia Bimp~ex du sud du pays baoulé.

Candollea, 30, pp. 157-176.

Figure

Figure 2

Figure 3

Figure 4

Figure 5

Figure 6

Figure 7

Figure 8

Figure 9

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LISTE DES FIGURES

- Carte de position du bassin versant de Sakassou.

- Coupes schématiques.

- Schéma des surfaces piézométriques en étiage, moyennes et:hautes eaux.

- Po,ition des puits. Surfaces viézométriques 1975.0'

- Re~ontée de la nappe en 1975.

- Surfaces piézométriques 1973-1974-1975.

- Remontée de la nappe en 1974.

- Remontée de la nappe en 1976.

- Carte piézométrique des bassins versants de Sakassou au15 juillet 1975.

Figure 10 - Piézométrie sur un ' -;~nt du bassin Ouest en 1974.

Figure 11 - Piézométrie sur un ve~sant du bassin Ouest en 1975.

Figure 12 - Bassin Ouest, descente de la nappe en 1975.

Figure 13 - Bassin Est~ descente de la nappe en 1975.

Figure 14 - Descente de la nappe en 1973.

Figure 15 - Descente de la nappe en 1974.

Figure 16 - Descente de la nappe en 1976.

Figure 17 - Descentes de la nappe au puits 1

Figure 18 - Descentes de la nappe au puits 3

Figure 19 - Descentes de la nappe au puits 4.

Figure 20 - Descentes de la nappe au puits 2

Figure 21 - Relation entre le débit à la station du bassin Est et lapiézométrie au puits 4.

Figure 22 - Relations piézométriques entre les' puits 1 et 4.