le rapport public annuel 2017 - les observations - … · construire une politique de contrôle et...
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LE RAPPORT PUBLIC ANNUEL
2017 Tome I
Les observations
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Rapport public annuel 2017 fvrier 2017 Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
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Sommaire
Dlibr .......................................................................................................... 7
Formations et rapporteurs ......................................................................... 13
Introduction ................................................................................................. 19
Premire partie Les finances publiques .................................................... 23
La situation densemble des finances publiques ( fin janvier 2017) .............. 25
Rponse ................................................................................................... 57
Deuxime partie Les politiques publiques ................................................. 63
Chapitre I Emploi et solidarit ................................................................. 65
1 L'indemnisation amiable des victimes d'accidents mdicaux :
une mise en uvre dvoye, une remise en ordre imprative .............................. 67
Rponses .................................................................................................. 95
2 LOrdre national des chirurgiens-dentistes :
retrouver le sens de ses missions de service public ..................................... 115
Rponses ................................................................................................ 143
3 La formation professionnelle continue des salaris :
construire une politique de contrle et de lutte contre la fraude ............... 165
Rponses ................................................................................................ 187
Chapitre II nergie, dveloppement durable et transports ................. 197
1 Lcotaxe poids lourds : un chec stratgique, un abandon coteux ..... 199
Rponse ................................................................................................. 225
2 Le stationnement urbain : un chanon manquant dans les politiques
de mobilit ................................................................................................... 231
Rponses ................................................................................................ 261
3 Le traitement des dchets mnagers en le-de-France :
des objectifs non remplis ............................................................................. 289
Rponses ................................................................................................ 317
4 Lusine de traitement des dchets Amtyst de Montpellier :
un pari sur un processus industriel complexe ............................................. 357
Rponses ................................................................................................ 377
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COUR DES COMPTES
4
Chapitre III ducation, universits ........................................................ 399
1 Le projet Paris-Saclay : le risque de dilution
dune grande ambition ................................................................................ 401
Rponses ................................................................................................ 425
2 France business school : une fusion rate ............................................. 449
Rponses ................................................................................................ 467
Chapitre IV Territoires ........................................................................... 487
1 La commune de Levallois-Perret et ses dmembrements :
une gestion imbrique et opaque ................................................................. 489
Rponses ................................................................................................ 509
2 Les collectivits locales dAuvergne-Rhne-Alpes et le spectacle
vivant : une politique dynamique, un financement sous tension,
une gestion rendre plus rigoureuse .......................................................... 523
Rponses ................................................................................................ 543
Troisime partie La gestion publique ...................................................... 561
Chapitre I La mise en uvre des politiques rgaliennes ....................... 563
1 Le renouvellement des moyens ariens et navals de la Douane :
des checs rpts et coteux, une mutualisation imposer ....................... 565
Rponse ................................................................................................. 581
2 Lemploi des forces mobiles de la police et de la gendarmerie
nationales : des capacits en voie de saturation, un pilotage
renforcer................................................................................................... 587
Rponse ................................................................................................. 613
3 Laction sociale au ministre de lintrieur : une organisation
complexe, des risques avrs, une efficacit contestable ............................ 617
Rponses ................................................................................................ 643
Chapitre II La conduite de projets ......................................................... 665
1 Le Musum national dhistoire naturelle : une mutation inacheve,
une institution fragilise par le zoo de Vincennes ....................................... 667
Rponses ................................................................................................ 691
2 Les chambres dagriculture : faonner un rseau efficace ................... 709
Rponses ................................................................................................ 735
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Les rapports publics de la Cour des comptes
- laboration et publication -
La Cour publie, chaque anne, un rapport public annuel et des
rapports publics thmatiques.
Le prsent rapport est le rapport public annuel de lanne 2017.
Quoiquun nombre croissant de ses autres travaux soient publis, les
rapports publics demeurent un vecteur de communication privilgi pour
faire connatre les travaux de la Cour et des chambres rgionales et
territoriales des comptes, ainsi que les enseignements en tirer.
Ces rapports publics et les insertions que comporte le rapport public
annuel sappuient sur les contrles, enqutes et valuations conduits par la
Cour ou les chambres rgionales et territoriales des comptes. Ils sont raliss
par lune des sept chambres que comprend la Cour ou par une formation
associant plusieurs chambres et les chambres rgionales et territoriales
concernes.
Le contenu des projets de rapport public est dfini, et leur laboration
est suivie, par le comit du rapport public et des programmes, constitu du
Premier prsident, du Procureur gnral et des prsidents de chambre de la
Cour. Enfin, les projets de rapport public sont soumis, pour adoption, la
chambre du conseil o sigent, sous la prsidence du Premier prsident et
en prsence du Procureur gnral, les prsidents de chambre de la Cour, les
conseillers matres et les conseillers matres en service extraordinaire.
Sous rserve du respect des secrets protgs par la loi, la Cour peut
rendre publiques toutes les observations dfinitives qui concluent ses
travaux. Leur publication ne prjuge pas des autres suites, non publies,
quelle est susceptible de leur rserver, notamment des saisines de la Cour
de discipline budgtaire et financire ou des autorits judiciaires.
*
Les rapports publics de la Cour des comptes sont accessibles en ligne
sur le site internet de la Cour des comptes et des chambres rgionales et
territoriales des comptes : www.ccomptes.fr. Ils sont diffuss par la
Documentation franaise.
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Dlibr
La Cour des comptes, dlibrant en chambre du conseil, runie en
formation plnire, a adopt le prsent Rapport public annuel 2017.
Le rapport a t arrt au vu du projet communiqu au pralable aux
administrations, collectivits et organismes concerns et des rponses
quils ont adresses en retour la Cour.
Les rponses sont publies la suite du rapport. Elles engagent la
seule responsabilit de leurs auteurs.
Ont particip au dlibr : M. Didier Migaud, Premier prsident,
MM. Durrleman, Briet, Mme Ratte, MM. Vachia, Paul,
Duchadeuil, Piol, Mme Moati, prsidents de chambre,
M. Bertrand, Mme Froment-Meurice, M. Lefas, prsidents de chambre
maintenus en activit, MM. Ganser, Racine, Pannier, Mme Pappalardo,
MM. Cazala, Lafaure, Andrani, Banquey, Mme Morell, MM. Perrot,
Barb, Gautier, Courtois, Vivet, Diricq, Charpy, Maistre, Martin, Tnier,
Lair, Hayez, Mme Froment-Vdrine, M. Selles, Mmes Podeur, Dos Reis,
MM. de Gaulle, Guibert, Mme Monique Saliou, MM. Uguen, Leroy,
Gudon, Mme Gadriot-Renard, MM. Zerah, Le Mn, Castex, Spulchre,
Antoine, Mousson, Mmes Bouygard, Vergnet, MM. Chouvet, Clment,
Le Mer, Mme de Kersauson, MM. Migus, Terrien, Rousselot, Laboureix,
Glimet, de Nicolay, Mme Latare, M. Rosenau, Mme Dardayrol,
MM. Delaporte, Rabat, Brunner, Albertini, Mme Pittet, MM. Aulin,
Jamet, Mme Prin, MM. Ortiz, Rolland, Cabourdin, Mmes Dujols, Soussia,
M. Basset, Mmes Faugre, Prigord, MM. Belluteau, Lallement, Hom,
Dubois, Schwartz, Thvenon, Chailland, Mmes Toraille,
Latournarie-Willems, Girardin, Child, Hamayon, MM. Angermann,
de Puylaroque, Mme Thibault, MM. Oseredczuk, Lejeune, Vught,
Mme Paillot-Bonntat, M. Schmidt, conseillers matres, MM. Sarrazin,
Corbin de Mangoux, Margueron, Jau, Cordet, Rol-Tanguy, conseillers
matres en service extraordinaire.
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COUR DES COMPTES
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Ont t entendus :
- en son rapport, M. Paul, rapporteur gnral, assist selon les textes examins de Mme Froment-Meurice,
M. Lefas, prsident de chambre maintenus, MM. Cazala, Vivet, Charpy,
Martin, Selles, Mme Podeur, MM. Gudon, Castex,
Antoine, Mme Bouygard, MM. Chouvet, Clment, Le Mer,
Mme de Kersauson, MM. Terrien, Monteils, Mmes Prin, Soussia,
MM. Basset, Dubois, Chailland, Mmes Child, Hamayon,
MM. Oseredczuk, Vught, Mme Pailot-Bonntat, conseillers matres,
M. Corbin de Mangoux, conseiller matre en service extraordinaire,
M. Pezziardi, M. Delmas, conseillers rfrendaires, prsidents de chambres
rgionales des comptes, Mmes Motuel-Fabre, Bergogne, prsidentes de
sections de chambres rgionales des comptes, M. Thomas, Mme Legrand,
M. Bourquard, Mme Fau, M. Rogue, Mme Gaspari, M. Galle, conseillers
rfrendaires, M. Sigalla, Mme Mc Kee, M. Doumeix, premiers conseillers
de chambres rgionales des comptes, MM. Fouilleron, Marchal,
Mme Solignac, auditeurs, M. Montbabut, conseiller de chambre rgionale
des comptes, Mmes Monteagle, Campagnolo, Toldano, Puisais-Jauvin,
rapporteures extrieures, M. Bertran, expert ;
- en ses conclusions, M. Johanet, Procureur gnral, accompagn de M. Kruger, premier avocat gnral.
Les membres de la chambre du conseil dont les noms suivent nont
pas pris part aux dlibrations sur les textes suivants :
Tome I - Les observations :
Deuxime partie Les politiques publiques
Chapitre I Emploi et solidarit
M. Maistre et Mme Vergnet, conseillers matres, sur L'indemnisation amiable des victimes d'accidents mdicaux, une mise en uvre
dvoye, une remise en ordre imprative ;
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DLIBR
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M. Durrleman, prsident de chambre, M. Maistre et Mme Vergnet, conseillers matres, sur L'ordre national des chirurgiens-dentistes : retrouver le sens de ses missions de service public.
Chapitre II nergie, dveloppement durable
et transports
M. Lallement, Mme Hamayon, conseillers matres, et M. Rol-Tanguy, conseiller matre en service extraordinaire, sur
L'cotaxe poids lourds : un chec stratgique, un abandon coteux ;
M. Delaporte, Mme Thibault, conseillers matres, et M. Rol-Tanguy, conseiller matre en service extraordinaire, sur Le stationnement urbain : un chanon manquant dans les politiques de
mobilit ;
M. Perrot et M. Delaporte, conseillers matres, sur Le traitement des dchets en le-de-France : des objectifs non remplis.
Chapitre III ducation, universits
M. Lejeune, conseiller matre, MM. Sarrazin, Corbin de Mangoux et Rol-Tanguy, conseillers matres
en service extraordinaire, sur Le projet Paris-Saclay : le risque de dilution d'une grande ambition ;
M. Lejeune, conseiller matre, sur France Business School : une fusion rate.
Chapitre IV Territoires
M. Delaporte, conseiller matre, sur La commune de Levallois-Perret et ses dmembrements : une gestion imbrique et opaque ;
M. Delaporte, conseiller matre, sur Les collectivits locales d'Auvergne-Rhne-Alpes et le spectacle vivant : une politique
dynamique, un financement sous tension, une gestion rendre plus rigoureuse.
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COUR DES COMPTES
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Troisime partie La gestion publique
Chapitre I La mise en uvre des politiques
rgaliennes
M. Lallement, conseiller matre, sur L'emploi des forces mobiles de la police et de la gendarmerie nationales : des capacits en voie de
saturation, un pilotage renforcer ;
M. Lallement et Mme Thibault, conseillers matres, sur L'action sociale au ministre de l'intrieur : une organisation complexe, des risques avrs, une efficacit contestable.
Chapitre II La conduite de projets
MM. Perrot, Lejeune, conseillers matres et M. Rol-Tanguy, conseiller matre en service extraordinaire, sur Le Musum national
d'histoire naturelle : une mutation inacheve, une institution
fragilise par le zoo de Vincennes ;
M. Maistre et Mme Vergnet, conseillers matres, sur Les chambres d'agriculture : faonner un rseau efficace.
Tome II - Lorganisation, les missions, les rsultats :
Troisime partie Le suivi des recommandations
Chapitre III - La Cour insiste
M. Lallement, conseiller matre, et M. Rol-Tanguy, conseiller matre en service extraordinaire, sur L'accueil et l'accompagnement des gens
du voyage : des progrs lents et ingaux, des objectifs redfinir ;
M. Rol-Tanguy, conseiller matre en service extraordinaire, sur Le bilan de la rforme des grands ports maritimes : une mise en uvre
ingale, des effets modestes, une attractivit insuffisante ;
M. Durrleman, prsident de chambre, et M. Rol-Tanguy, conseiller matre en service extraordinaire, sur L'hbergement des personnes
sans domicile : des rsultats en progrs, une stratgie prciser.
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DLIBR
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Chapitre IV - La Cour alerte
M. Maistre, conseiller matre, et M. Rol-Tanguy, conseiller matre en service extraordinaire, sur L'ONEMA : une intgration russir dans
l'Agence franaise pour la diversit ;
M. Lallement, conseiller matre, et M. Rol-Tanguy, conseiller matre en service extraordinaire, sur Laction sociale de la direction gnrale
de laviation civile : un immobilisme persistant pour un cot lev ;
Mme Podeur, conseillre matre, sur Les hpitaux dAjaccio et de Bastia : une situation financire compromise par une augmentation
des charges de personnel sans lien avec lactivit.
***
M. Filippini, secrtaire gnral, assurait le secrtariat de la chambre
du conseil.
Fait la Cour, le 24 janvier 2017.
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Formations et rapporteurs
Les 27 insertions rassembles dans le prsent rapport ont t
prpares par :
- six chambres de la Cour des comptes, prsides par MM. Durrleman, Briet, Mme Ratte, MM. Vachia, Duchadeuil, Mme Moati, prsidents
de chambre ;
- les chambres rgionales des comptes :
Auvergne-Rhne-Alpes, prside par Mme de Kersauson ;
Corse, prside par M. Delmas ;
le-de-France, prside par M. Terrien ;
Nouvelle-Aquitaine, prside par M. Monteils ;
Occitanie, prside par M. Pezziardi ;
- une formation interjuridictions (commune la Cour et aux chambres rgionales et territoriales des comptes) prside par M. Terrien,
prsident de chambre rgionale des comptes.
Avant dtre soumis la chambre du conseil, le projet de rapport a
t examin et approuv par le comit du rapport public et des programmes,
compos de MM. Migaud, Premier prsident, Durrleman, Briet,
Mme Ratte, MM. Vachia, Paul, rapporteur gnral du comit, Duchadeuil,
Piol, Mme Moati, prsidents de chambre, et M. Johanet, Procureur
gnral, entendu en ses avis.
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COUR DES COMPTES
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Les magistrats1 et rapporteurs extrieurs2 de la Cour des comptes et
des chambres rgionales et territoriales des comptes dont les noms suivent
ont particip aux travaux3 sur lesquels le prsent rapport est fond :
TOME I LES OBSERVATIONS
Premire partie Les finances publiques
La situation densemble des
finances publiques
Rapporteurs : ric Dubois, conseiller matre,
Vianney Bourquard, conseiller rfrendaire
Contre-rapporteur : Christian Charpy, conseiller
matre, prsident de section
Deuxime partie Les politiques publiques
Chapitre 1 : Emploi et solidarit
1. L'indemnisation amiable des
victimes d'accidents mdicaux :
une mise en uvre dvoye, une
remise en ordre imprative
Rapporteure : Maud Child, conseillre matre,
Contre-rapporteur : Patrick Lefas, prsident
de chambre
2. LOrdre national des chirurgiens-
dentistes : retrouver le sens de ses
missions de service public
Rapporteure : Vronique Hamayon, conseillre matre
Contre-rapporteur : Didier Selles, conseiller matre,
prsident de section
1 Les magistrats de la Cour des comptes comprennent les auditeurs, les conseillers
rfrendaires, les conseillers matres et les prsidents de chambre. Les conseillers
matres en service extraordinaire rejoignent la Cour pour cinq ans afin dy exercer les
fonctions de conseiller matre.
Les magistrats des chambres rgionales et territoriales des comptes comprennent les
conseillers de chambre rgionale, les premiers conseillers de chambre rgionale, les
prsidents de section de chambre rgionale et les prsidents de chambre rgionale. 2 Dtachs temporairement la Cour des comptes pour y exercer les fonctions de
rapporteur, les rapporteurs extrieurs (dnomination fixe par le code des juridictions
financires) sont soit des magistrats de lordre judiciaire, soit des fonctionnaires des
fonctions publiques de ltat, territoriale et hospitalire, soit des fonctionnaires des
assembles parlementaires, soit des agents de direction ou des agents comptables des
organismes de scurit sociale.
Dans les chambres rgionales, les fonctions de rapporteur peuvent aussi tre exerces
par des fonctionnaires des trois fonctions publiques ou des assembles parlementaires.
Ils sont alors dtachs dans le corps des magistrats des chambres rgionales. 3 La participation aux travaux sest effectue en tant que rapporteur ou contre-rapporteur.
Les rapporteurs ont contribu de deux faons au prsent rapport : dune part, en
effectuant les contrles, les enqutes et les valuations sur lesquels la Cour a fond ses
observations et recommandations ; dautre part, en laborant les insertions au prsent
rapport, qui synthtisent les rsultats de ces travaux.
Les contre-rapporteurs sont chargs notamment de veiller la qualit des travaux.
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FORMATIONS ET RAPPORTEURS
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3. La formation professionnelle
continue des salaris : construire
une politique de contrle et de
lutte contre la fraude
Rapporteures : Laetitia Helouet, Loulla Puisais-
Jauvin, rapporteures extrieures
Contre-rapporteure : Corinne Soussia, conseillre
matre
Chapitre 2 : nergie, dveloppement durable et transports
1. Lcotaxe poids lourds : un
chec stratgique, un abandon
coteux
Rapporteurs : Antoine Fouilleron, Julien Marchal,
auditeurs
Contre-rapporteure : Annie Podeur, conseillre
matre, prsidente de section
2. Le stationnement urbain : un
chanon manquant dans les
politiques de mobilit
Prsident : Grard Terrien, prsident de chambre
rgionale des comptes
Rapporteurs : Sbastien Galle, conseiller
rfrendaire, Alain Sigalla, premier conseiller de
chambre rgionale des comptes
Contre-rapporteur : Thierry Vught, conseiller matre
3. Le traitement des dchets
mnagers en le-de-France : des
objectifs non remplis
Prsident : Grard Terrien, prsident de chambre
rgionale des comptes
Rapporteures : Marie-Christine Tizon, prsidente de
section de chambre rgionale des comptes, Judith
Mc Kee, premire conseillre de chambre rgionale
des comptes
4. L'usine de traitement des
dchets Amtyst de Montpellier :
un pari sur un processus
industriel complexe
Prsident : Andr Pezziardi, prsident de chambre
rgionale des comptes
Rapporteurs : Hlne Motuel-Fabre, prsidente de
section de chambre rgionale des comptes,
Patrice Gelpi, premier conseiller de chambre
rgionale des comptes
Chapitre 3 : ducation, universits
1. Le projet Paris-Saclay : le
risque de dilution dune grande
ambition
Rapporteurs : Michel Thomas, conseiller
rfrendaire, Muriel Solignac, auditrice
Contre-rapporteur : Michel Clment, conseiller
matre, prsident de section
2. France business school : une
fusion rate
Prsident : Jean-Franois Monteils, prsident de
chambre rgionale des comptes
Rapporteurs : Thomas Montbabut, conseiller de
chambre rgionale des comptes, Jean-Claude
Wathelet, prsident de section de chambre rgionale
des comptes
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COUR DES COMPTES
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Chapitre 4 : Territoires
1. La commune de Levallois-Perret et ses
dmembrements : une gestion imbrique
et opaque
Prsident : Grard Terrien, prsident de
chambre rgionale des comptes
Rapporteurs : Sophie Bergogne, prsidente
de chambre rgionale des comptes,
Alexandre Brodu, Sbastien Doumeix,
premiers conseillers de chambre rgionale
des comptes,
2. Les collectivits locales d'Auvergne-
Rhne-Alpes et le spectacle vivant : une
politique dynamique, un financement sous
tension, une gestion rendre plus
rigoureuse
Prsidente : Catherine de Kersauson,
prsidente de chambre rgionale des
comptes
Rapporteurs : Paule Guillot, prsidente de
section de chambre rgionale des comptes,
Charles Seibert, premier conseiller de
chambre rgionale des comptes
Troisime partie La gestion publique
Chapitre 1 : La mise en uvre des politiques rgaliennes
1. Le renouvellement des moyens ariens
et navals de la Douane : des checs rpts
et coteux, une mutualisation imposer
Rapporteur : Jean-Luc Vivet, conseiller
matre
Contre-rapporteur : Jean-Christophe
Chouvet, conseiller matre
2. L'emploi des forces mobiles de la police
et la gendarmerie nationales : des
capacits en voie de saturation, un
pilotage renforcer
Rapporteurs : Julien Goubault, conseiller
rfrendaire, Marie-Anne Toldano,
rapporteure extrieure
Contre-rapporteure : Anne Froment-
Meurice, prsidente de chambre
3. Laction sociale au ministre de
lintrieur : une organisation complexe,
des risques avrs, une efficacit
contestable
Rapporteurs : Marie-Aime Gaspari,
Christophe Rogue, conseillers rfrendaires
Contre-rapporteur : Christian Martin,
conseiller matre, prsident de section
Chapitre 2 : La conduite de projets
1. Le Musum national dhistoire
naturelle : une mutation inacheve, une
institution fragilise par le zoo de
Vincennes
Rapporteures : Laure Fau, conseillre
rfrendaire,
Mariam Monteagle, rapporteure extrieure
Contre-rapporteur : Michel Clment,
conseiller matre, prsident de section
2. Les chambres dagriculture : faonner
un rseau efficace
Rapporteurs : Jacques Basset, conseiller
matre, Jean Sanlaville, rapporteur extrieur
Contre-rapporteur : Didier Gudon,
conseiller matre, prsident de section
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FORMATIONS ET RAPPORTEURS
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TOME II LORGANISATION, LES MISSIONS, LE SUIVI DES
RECOMMANDATIONS
Troisime partie Le suivi des recommandations
Chapitre 1 : Le suivi des recommandations en 2016
Chapitre 2 : La Cour constate des progrs
Lexternalisation du traitement des
demandes de visa ltranger : une
rforme russie, un succs conforter
Rapporteure : Tsiporah Fried, rapporteure
extrieure
Contre-rapporteure : Catherine Dmier,
conseillre matre, prsidente de section
Chapitre 3 : La Cour insiste
1. Laccueil et laccompagnement des gens
du voyage : des progrs lents et ingaux,
des objectifs redfinir
Rapporteur : Erard Corbin de Mangoux,
conseiller matre en service extraordinaire
Contre-rapporteur : Dominique Antoine,
conseiller matre, prsident de section
2. Le bilan de la rforme des grands ports
maritimes : une mise en uvre ingale, des
effets modestes, une attractivit
insuffisante
Rapporteures : Ariane Angelier, Lise
Fournier, rapporteures extrieures
Contre-rapporteur : Didier Gudon,
conseiller matre, prsident de section
3. Lhbergement des personnes sans
domicile : des rsultats en progrs, une
stratgie prciser
Rapporteure : Marie-Ange Mattei,
conseillre matre
Contre-rapporteur : Dominique Antoine,
conseiller matre, prsident de section
4. Les autoroutes ferroviaires : une
ambition qui peine se raliser
Rapporteurs : Philippe Bertran, expert,
Andr Le Mer, conseiller matre
Contre-rapporteur : Franois-Roger
Cazala, conseiller matre, prsident de
section
Chapitre 4 : La Cour alerte
1. LONEMA : une intgration russir
dans lAgence franaise pour la
biodiversit
Rapporteur : Julien Marchal, auditeur
Contre-rapporteur : Jean Castex, conseiller
matre
2. Le soutien aux dbitants de tabac :
supprimer les aides au revenu, revoir les
relations entre ltat et la profession
Rapporteure : Franoise Bouygard,
conseillre matre
Contre-rapporteure : Catherine Prin,
conseillre matre
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COUR DES COMPTES
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3. La CIPAV (Caisse interprofessionnelle
de prvoyance et dassurance vieillesse des
professions librales) : une qualit
de service encore mdiocre, une rforme
prcipite
Rapporteurs : Arnaud Oseredczuk,
conseiller matre, Delphine Rouilleault,
Constance Favereau, auditrices
Contre-rapporteur : Alain Chailland,
conseiller matre
4. Laction sociale de la direction gnrale
de laviation civile : un immobilisme
persistant pour un cot lev
Rapporteures : Catherine Pailot-Bonntat,
conseillre matre, Florence Legrand,
conseillre rfrendaire, Chantal
Campagnolo, rapporteure extrieure
Contre-rapporteur : Jean Castex, conseiller
matre
5. Les hpitaux dAjaccio et de Bastia : une
situation financire compromise par une
augmentation des charges de personnel
sans lien avec lactivit
Prsident : Jacques Delmas, prsident
de chambre rgionale des comptes
Rapporteur : Franois Gajan, prsident
de section de chambre rgionale
des comptes
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Introduction
Cre en 1807, la Cour des comptes a pour mission de sassurer du bon emploi de largent public. Elle contribue ainsi la mise en uvre du droit reconnu la socit de demander compte tout agent public de son administration et aux citoyens de constater, par eux-mmes ou par leurs reprsentants, la ncessit de la contribution publique, de la consentir librement, den suivre lemploi, et den dterminer la quotit, lassiette, le recouvrement et la dure , consacr par les articles 15 et 14 de la Dclaration des droits de lhomme et du citoyen.
Le rle de la Cour, juridiction indpendante, a t confort par la rvision constitutionnelle de juillet 2008. Larticle 47-2 de la Constitution dispose dsormais que la Cour assiste le Parlement dans le contrle de laction du Gouvernement. Elle assiste le Parlement et le Gouvernement dans le contrle de lexcution des lois de finances et de lapplication des lois de financement de la scurit sociale ainsi que dans lvaluation des politiques publiques. Par ses rapports publics, elle contribue linformation des citoyens .
Cette mission constitutionnelle de la Cour sexerce dans le cadre de procdures qui garantissent lindpendance et la crdibilit de linstitution.
Trois principes fondamentaux encadrent ainsi ses travaux, aussi bien pour lexcution des contrles, enqutes et valuations que pour llaboration des rapports publics :
- lindpendance : la Cour est indpendante du pouvoir excutif comme du pouvoir lgislatif, et place quidistance de ceux-ci. Cette indpendance se traduit par une triple libert : dans le choix de ses contrles, pour ladoption de ses conclusions, ainsi quune libert ditoriale dans ses publications ;
- la collgialit : aucune production de la Cour nest luvre dun seul magistrat, cest le travail collectif des membres de la Cour. Tout contrle, enqute ou valuation est confi un ou plusieurs rapporteurs. Leur rapport dinstruction, comme leurs projets ultrieurs dobservations et de recommandations, provisoires et dfinitives, sont examins et dlibrs de faon collgiale, par une chambre ou une autre formation comprenant au moins trois magistrats, dont lun assure le rle de contre-rapporteur, charg notamment de veiller la qualit des travaux. Il en va de mme pour les projets de rapport public.
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COUR DES COMPTES
20
- Par le croisement des points de vue quils permettent, les dlibrs collgiaux garantissent objectivit et neutralit dans lapprciation des
faits et des dcisions ;
- la contradiction : ce principe implique que toutes les constatations et apprciations, de mme que toutes les observations et
recommandations formules ensuite, sont systmatiquement soumises
aux responsables des administrations ou organismes concerns ; elles
ne peuvent tre rendues dfinitives quaprs prise en compte des
rponses reues et, sil y a lieu, aprs audition des responsables. La
publication dun rapport public est donc ncessairement prcde par
la communication du projet de texte que la Cour se propose de publier
aux ministres et aux responsables des organismes concerns, ainsi
quaux autres personnes morales ou physiques directement
intresses. Aussi, dans les rapports publics, leurs rponses
accompagnent-elles toujours le texte de la Cour.
La contradiction permet dinstituer un dialogue avec les organismes
contrls et damliorer la qualit des observations de la Cour. Elle
contribue lquit, la qualit et la rgularit de la dcision.
Dans ce cadre, le programme des travaux de la Cour, qui est arrt
par le Premier prsident, est labor en trois tapes.
Dans un premier temps, des priorits stratgiques de contrle
prcisent les domaines sur lesquels la Cour entend porter une attention
particulire au cours des annes ultrieures. Quatre priorits stratgiques ont
ainsi t dfinies pour les travaux de la Cour pour la priode 2017-2019 :
- le respect de la trajectoire de redressement de lensemble des finances publiques ;
- la matrise des risques lis la rgularit et la probit dans lemploi des fonds publics ;
- les marges defficience et defficacit dans les politiques publiques forts enjeux ;
- les amliorations de gouvernance et de management dans la gestion publique.
Sur la base de ces priorits stratgiques de contrle, une
programmation pluriannuelle dfinit les principaux thmes de travail de
chacune des chambres au cours des trois annes venir.
Enfin, le programme annuel fixe les contrles que chacune des
chambres effectuera au cours de lanne et organise lactivit des
rapporteurs au titre de leur chambre daffectation ou des missions diverses
qui leur sont confies par la Cour.
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-
INTRODUCTION
21
Le programme des travaux de la Cour en 2016 a ainsi t fix par
arrt du Premier prsident du 18 dcembre 2015, et modifi plusieurs
reprises en 2016 pour actualisation.
Rendu public pour la premire fois en 1832, le rapport annuel de la
Cour des comptes rend compte de ces travaux. Il sadresse la fois aux
pouvoirs publics et lensemble des citoyens, pour les informer sur le bon
emploi des fonds publics, dont il revient la Cour de sassurer.
Ce rapport prsente un ventail vari dexemples concrets, couvrant
un trs large champ de laction publique et de ses acteurs : ltat et ses
oprateurs, les collectivits territoriales, la scurit sociale. Il met en
exergue des checs (lcotaxe poids lourds, le renouvellement des moyens
ariens et navals de la Douane, France Business School par exemple), mais
galement des progrs et des russites (lexternalisation des demandes de
visa, laccueil et laccompagnement des gens du voyage). Plusieurs
exemples permettent de souligner les risques qui psent sur laction
publique et ses rsultats : quil sagisse de projets, parfois ambitieux, qui
nont pas atteint leurs objectifs pour des raisons varies (lindemnisation
amiable des victimes daccidents mdicaux, lcotaxe poids lourds, France
Business School), ou de rformes ou projets qui, en cours de mise en
uvre, nont pas encore produit tous leurs effets (le projet Paris-Saclay, la
rforme des grands ports maritimes). Dans tous les cas, la Cour sattache,
par ses recommandations, fournir des pistes damlioration pour matriser
ces risques et pour davantage defficacit et defficience.
La slection opre reflte la fois les priorits de contrle retenues
par la Cour et les chambres rgionales et territoriales des comptes pour
2016 et les principaux constats quelles en ont tirs, ainsi que le souci
dclairer la diversit des politiques et de la gestion publiques.
Le rapport public est, en 2017 comme les annes prcdentes, divis
en deux tomes.
Son tome I rend compte des observations et recommandations tires
des contrles, enqutes et valuations raliss en 2016, en application de
larticle L. 143-6 du code des juridictions financires, qui dispose que la
Cour des comptes adresse au Prsident de la Rpublique et prsente au
Parlement un rapport public annuel et des rapports publics thmatiques,
dans lesquels elle expose ses observations et dgage les enseignements qui
peuvent en tre tirs .
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-
COUR DES COMPTES
22
La premire, consacre aux finances publiques, prsente la situation
actualise des finances publiques la lumire des volutions intervenues
depuis le rapport de la Cour sur la situation et les perspectives des finances
publiques de juin 2016.
La deuxime partie fournit onze illustrations de politiques
publiques, dans quatre champs de laction publique : emploi et solidarit ;
nergie, dveloppement durable et transports ; ducation, universits ; et
territoires.
Enfin, la troisime partie, consacre la gestion publique, fournit
des exemples dorganisations et de procdures revoir, dans le domaine
des politiques rgaliennes, et prsente deux cas de conduite de projet.
Le tome II propose une vision densemble des activits et missions
de la Cour des comptes et des chambres rgionales et territoriales des
comptes, ainsi que des rsultats de leur activit.
Une premire partie prsente brivement lorganisation de la Cour
et des chambres rgionales et territoriales des comptes et les moyens
humains et financiers dont elles disposent, conformment larticle
L. 143-8 du code des juridictions financires.
Une seconde partie expose les missions qui sont confies la Cour
et aux chambres rgionales et territoriales des comptes, et la manire dont
celles-ci les exercent, en les illustrant par des travaux raliss en 2016.
Enfin, une troisime partie est consacre aux suites des contrles,
travers un bilan du suivi des recommandations en 2016, en application de
larticle L. 143-10-1 du code des juridictions financires, qui prcde dix
insertions de suivi, classes en trois catgories. Pour la premire, la Cour
constate des progrs , la suite de la mise en uvre de ses
recommandations passes. En ce qui concerne la seconde, la Cour
insiste : malgr des avances, les recommandations sont partiellement ou
imparfaitement mises en uvre. Enfin, la troisime partie, la Cour
alerte , regroupe des cas dabsence de mise en uvre.
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Premire partie
Les finances publiques
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La situation densemble des finances
publiques ( fin janvier 2017)
_____________________ PRSENTATION _____________________
Selon les dernires prvisions du Gouvernement, la rduction du dficit public entame en 2010 sest poursuivie en 2016, mais le repli serait modeste : le solde public stablirait - 3,3 points de PIB (en amlioration de 0,2 point par rapport 2015) et le dficit structurel, qui neutralise l'impact de la conjoncture, serait de 1,5 point de PIB (en amlioration de 0,3 point).
Cette diminution du dficit public correspond lobjectif, peu ambitieux, que sest fix le Gouvernement dans la loi de programmation de dcembre 2014 et dans le programme de stabilit davril 2016.
Le Gouvernement prvoit une amlioration plus nette du dficit en 2017, de 0,6 point de PIB, qui le ramnerait 2,7 points de PIB, en dessous du seuil de 3 points de PIB pour la premire fois depuis 2007. Cette prvision sappuie sur un scnario o la croissance du PIB samliore lgrement par rapport 2016, linflation se redresse modrment et les prlvements obligatoires augmentent lgrement plus vite que la croissance, permettant une nette acclration des recettes publiques. Il repose galement sur une hypothse dacclration modre des dpenses, le ralentissement des dpenses de chmage et de retraites tant cens compenser en partie lacclration des dpenses des collectivits locales, de sant et, surtout, de ltat.
Aprs une prsentation de la situation des finances publiques en 2016 (I), la Cour examine les risques pesant sur la prvision pour 2017 et montre que celle-ci sera trs difficile atteindre, du fait la fois dun risque de surestimation des recettes et dune sous-estimation probable de certaines dpenses (II). Elle analyse ensuite les hypothses qui sous-tendent la trajectoire de finances publiques au-del de 2017 et souligne que la restauration de la situation des finances publiques inscrite dans cette trajectoire ncessitera, dans un contexte vraisemblable de remonte progressive des taux dintrt, un effort de matrise de la dpense publique dune ampleur indite (III).
Les observations de la Cour reposent sur les informations disponibles au 24 janvier 2017.
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COUR DES COMPTES
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I - La poursuite en 2016 de la rduction progressive des dficits effectif et structurel
Dans sa dernire prvision, inchange depuis le projet de loi de finances initiale, le Gouvernement retient une prvision de dficit public de 3,3 points de PIB en 2016. Aprs une rduction de 0,5 point de PIB en 2015, le dficit public ne diminuerait plus que de 0,2 point de PIB en 2016. Cette diminution sinscrit dans le prolongement des rductions enregistres depuis 2010, le dficit passant ainsi de 5,1 points de PIB en 2011 3,3 points de PIB en 2016 (graphique n 1).
Graphique n 1 : le solde des administrations publiques de 2000 2016 (en points de PIB)
Source : Cour des comptes, partir des donnes de lInsee jusquen
2015 et de la prvision du Gouvernement pour 2016
A - Un dficit effectif qui se rduirait de nouveau en 2016, mais resterait suprieur 3 points de PIB
En 2015, le dficit public stait rduit plus fortement que ce que prvoyait le Gouvernement. Le projet de loi de finances pour 2015 et la loi de programmation des finances publiques de dcembre 2014 anticipaient un dficit de 4,1 points de PIB. Il tait encore prvu 3,8 points de PIB dans le programme de stabilit davril 2015 et en loi de finances initiale pour 2016. Il sest finalement tabli, selon les estimations de lInsee de septembre 2016, 3,5 points de PIB, en repli de 0,5 point de PIB par rapport 2014.
Le dficit se rduirait de nouveau en 2016, passant 3,3 points de PIB. Par rapport 2013, le dficit se serait ainsi rduit de 0,7 point de PIB
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LA SITUATION DENSEMBLE DES FINANCES PUBLIQUES
( FIN JANVIER 2017)
27
et il serait infrieur de 0,3 point de PIB lobjectif fix par la loi de programmation de dcembre 2014 (3,6 points de PIB).
Cependant, avec un dficit des administrations publiques au-dessus de 3 points de PIB, la France reste, avec lEspagne, le Portugal et la Grce, un des derniers pays de la zone euro encore en procdure de dficit excessif, cest--dire qui doivent soumettre tous les ans au Conseil europen des mesures et des politiques correctives visant ramener leur dficit en dessous de 3 points de PIB, ainsi quun calendrier relatif leur ralisation, sous peine de sanctions.
La rduction de 0,2 point du dficit en 2016 prvue par le Gouvernement provient pour une large part de la baisse de la charge dintrts et celle-ci rsulte uniquement de la baisse des taux, la dette publique elle-mme ne se rduisant pas. Le solde primaire, cest--dire hors charge dintrts, ne diminuerait ainsi que trs faiblement. Sur la priode 2012-2016, plus de 40 % de la rduction du dficit public est attribuable la baisse de la charge dintrts (graphique n 2).
Graphique n 2 : parts respectives de la variation du solde primaire et de celle de la charge dintrts dans lamlioration du solde public
(en points de PIB)
Source : Cour des comptes, partir des donnes de lInsee jusquen 2015
et de la prvision du Gouvernement pour 2016
Note : le solde primaire est le solde public hors charge dintrts.
Les rsultats provisoires de lexcution budgtaire communiqus par le Gouvernement, que la Cour na pas pu expertiser4, indiquent que le solde budgtaire de ltat (- 69,0 Md) serait lgrement infrieur celui prvu en loi de finances rectificative (LFR) pour 2016 (- 69,9 Md).
4 Cette expertise, qui ncessite des investigations approfondies, sera mene dans le
cadre du rapport sur lexcution du budget de ltat de mai 2017.
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COUR DES COMPTES
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En ce qui concerne la Scurit sociale, un risque de dpassement pse sur les dpenses de sant : compte tenu du dynamisme des dpenses dassurance-maladie sur le champ de lONDAM enregistr sur les neuf premiers mois de 2016, le respect de lONDAM suppose un ralentissement sensible des dpenses en fin danne et lannulation de crdits mis en rserve en dbut danne.
Sagissant enfin des collectivits locales, des incertitudes significatives demeurent comme laccoutume, en ce qui concerne notamment lvolution de leurs dpenses dinvestissement, celles-ci pouvant affecter, la hausse comme la baisse, le rsultat global.
Au total, le solde des administrations publiques devrait tre proche de lobjectif du Gouvernement.
B - Un dficit structurel encore lev en 2016
En 2016, selon les estimations du Gouvernement, le dficit structurel, qui permet de corriger le solde effectif de limpact de la conjoncture (cf. encadr ci-aprs pour plus de prcision sur les concepts de soldes structurel et conjoncturel et deffort structurel), serait de 1,5 point de PIB, infrieur de 1,8 point au solde effectif et en retrait de 0,3 point par rapport 2015. Cette rduction traduirait un effort structurel de 0,4 point. Leffort structurel lui-mme traduit un effort port sur la dpense de 0,5 point de PIB en partie compens par des mesures de baisse des prlvements obligatoires hauteur de 0,15 point.
Le dficit structurel serait cependant encore suprieur de plus dun point de PIB lobjectif de moyen terme (un dficit structurel infrieur 0,4 point de PIB) que sest fix la France dans la loi de programmation de dcembre 2014.
Tant le niveau que la variation du dficit structurel sont dpendants de lvaluation du PIB potentiel. Or, les valuations du Gouvernement reposent sur des hypothses qui apparaissent favorables, comme lillustre la comparaison avec les valuations des organisations internationales5. Ainsi, dans ses dernires prvisions, en octobre 2016, le FMI estimait le dficit structurel franais 2,0 points de PIB en 2016, sans amlioration par rapport 2015, tandis que la Commission europenne lvaluait, en novembre 2016, 2,5 points de PIB, en repli de seulement 0,1 point par rapport 2015.
De plus, leffort structurel intgre leffet de lvolution des charges dintrts, qui y contribue hauteur de prs de 0,2 point de PIB. Une part significative de leffort structurel en dpenses ne traduit donc pas laction du Gouvernement et des gestionnaires publics, mais lvolution des marchs financiers.
5 Cour des comptes, Rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques.
pages 89-91. La Documentation franaise, juin 2016, 21 4 p,. disponible sur www.ccomptes.fr
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LA SITUATION DENSEMBLE DES FINANCES PUBLIQUES
( FIN JANVIER 2017)
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Les composantes conjoncturelle et structurelle du solde public
Les variations annuelles du solde effectif des administrations
publiques sont affectes par les mesures nouvelles votes par le Parlement en
loi de finances ou loccasion dautres textes lgislatifs, mais aussi par les
fluctuations de lactivit conomique. Afin de mieux apprcier la situation des
finances publiques, il faut corriger ce solde effectif de cet effet des
fluctuations de lactivit pour en dduire le solde structurel calcul en
pratique en suivant les tapes suivantes :
- estimation du PIB potentiel , cest--dire celui qui aurait t enregistr en labsence de cycle conomique, et calcul de lcart entre le PIB effectif
et ce PIB potentiel ;
- estimation de la composante conjoncturelle du solde effectif, qui rsulte, pour lessentiel, du gain ou de la perte de recettes associs cet cart, en
supposant que les recettes publiques voluent quasiment comme le PIB
(lasticit6 proche de 1,0) ;
- estimation du solde structurel par diffrence entre le solde effectif et sa composante conjoncturelle ainsi calcule.
Leffort structurel mesure la contribution de seulement deux facteurs,
plus facilement matrisables par un Gouvernement, aux variations du solde
structurel : la matrise des dpenses publiques en volume, dune part, et le
montant des mesures nouvelles de hausse ou de baisse des prlvements
obligatoires, dautre part. La contribution des dpenses leffort structurel de
rduction du dficit est gale 55 % de lcart entre le taux de croissance
potentiel du PIB et le taux de croissance des dpenses (la part des dpenses
publiques hors crdit dimpt dans le PIB tant de 55 %).
Cet effort structurel peut tre soit positif, soit ngatif.
Le solde et leffort structurels sont corrigs des mesures
exceptionnelles effet temporaire.
6 Llasticit dune recette publique son assiette mesure la progression de cette recette,
en %, lorsque son assiette augmente de 1 %, lgislation donne. Si une hausse de 1 %
de lassiette fait augmenter une recette publique de 2 %, llasticit sera ainsi de 2, si
elle la fait augmenter de 0,5 % elle sera de 0,5. On peut galement calculer une lasticit
apparente de lensemble des recettes publiques au PIB en valuant de combien elles
augmentent quand le PIB augmente de 1 %.
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COUR DES COMPTES
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C - Une stabilisation de la dette publique rapporte au PIB facilite par des facteurs exceptionnels
Selon la prvision de la loi de finances pour 2017, la hausse du ratio
de la dette publique au PIB devrait stre interrompue en 2016. La dette de
ltat aurait encore augment, mais celles des administrations de scurit
sociale et des collectivits locales se seraient rduites (tableau n 1).
Tableau n 1 : dette publique par sous-secteur des administrations publiques (en % du PIB)
2014 2015 2016
Administrations publiques centrales 76,4 77,1 77,5
Administrations publiques locales 8,9 9,0 8,8
Administrations de scurit sociale 10,1 10,1 9,8
Ensemble des administrations
publiques 95,3 96,2 96,2
Source : Insee et prvisions associes au PLFR 2016
Note : en raison darrondis, la somme des sous-totaux peut tre lgrement diffrente du total.
Plusieurs facteurs ont permis cette stabilisation, alors mme que le
dficit public devrait rester suprieur de 1,2 point au solde stabilisant la
dette 7, valu 2,1 points de PIB en 2016 avec lhypothse de croissance
du PIB en valeur du Gouvernement.
En premier lieu, le crdit dimpt comptitivit emploi pse sur le
dficit public en comptabilit nationale hauteur de la crance dclare par
les entreprises et cette crance serait, en 2016, suprieure de 0,3 point de
PIB au montant effectivement rembours aux entreprises, qui dtermine,
lui, le besoin de trsorerie de ltat et donc son recours lendettement.
La rduction attendue (de 0,4 point de PIB) de la trsorerie de
ltat entre fin 2015 et fin 2016 contribuerait galement la stabilisation
de la dette.
7 Le solde stabilisant la dette reprsente le dficit public, exprim en part de PIB, qui
conduirait stabiliser le ratio de la dette publique au PIB, dans les conditions o la
variation dendettement est exactement gale au dficit public (pas de dcalage
comptable entre lenregistrement du dficit et celui de lendettement, pas dachat ou de
vente dactifs, pas de diffrence de valorisation entre lendettement nouveau et le
montant qui entre dans les caisses de ltat).
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LA SITUATION DENSEMBLE DES FINANCES PUBLIQUES
( FIN JANVIER 2017)
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Enfin, comme en 2015, la politique dmission de lAgence France Trsor (AFT) a contribu limiter lendettement : lorsque lAFT effectue des missions de titres sur des souches anciennes porteuses de coupons portant un taux plus lev que le taux de march, les investisseurs acquirent en contrepartie ces titres un prix suprieur leur valeur faciale, ce qui conduit ltat encaisser des primes lmission : celles-ci devraient slever 0,5 point de PIB en 2016, limitant dautant lendettement de ltat8.
Ces trois facteurs, qui ne traduisent pas une amlioration structurelle des finances publiques, contribueraient rduire lendettement de 1,1 point de PIB en 2016, permettant ainsi une stabilisation de la dette publique rapporte au PIB.
Dans le mme temps, la dette publique aura continu de baisser en moyenne dans le reste de la zone euro, du fait notamment de lAllemagne et des Pays-Bas (- 3,0 et - 2,2 points selon les prvisions de novembre 2016 de la Commission europenne) o son poids dans le PIB (68 et 63 points de PIB respectivement en 2016) est dsormais trs infrieur celui de la France (96 points de PIB). Si la dette publique rapporte au PIB de la France reste infrieure celle de lItalie (133 points de PIB en 2016) ou de lEspagne (99 points de PIB), la divergence avec lAllemagne fait peser un risque daccroissement de lcart de taux sur les emprunts dtat. Ainsi, dans un contexte de remonte gnrale des taux d'intrt long terme, s'accompagnant d'une augmentation des primes de risque attaches aux emprunts d'tat, lcart de taux d'intrt 10 ans entre la France et l'Allemagne est pass de 27 points de base en septembre 2016 54 points de base en dcembre 2016.
II - Un objectif de dficit pour 2017 trs difficile atteindre
En 2017, la loi de finances retient une rduction du dficit public de 0,6 point de PIB, qui le ramnerait 2,7 points de PIB. Cette rduction, nettement plus ambitieuse que celle vise pour 2016, repose sur une amlioration sensible des comptes de ltat et des administrations de scurit sociale, partiellement compense par le retour un lger dficit des administrations publiques locales :
8 Pour plus de prcision sur les mcanismes luvre, voir Cour des comptes, rapport
sur le budget de ltat en 2015. La Documentation franaise, juin 2015, 234 p.,
disponible sur www.ccomptes.fr, p. 39 41.
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COUR DES COMPTES
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pour ltat, la prvision suppose une rduction de 0,3 point de PIB du dficit, qui le ramnerait 3,0 points, cette rduction tant permise par
le dynamisme attendu des recettes ;
pour les administrations de scurit sociale, une amlioration de 0,4 point de PIB permettrait le retour un excdent, pour la premire
fois depuis 2008 ; celui-ci recouvre toutefois des situations trs
contrastes ; la Caisse damortissement de la dette sociale (CADES)
dgagerait, comme les annes prcdentes, une capacit de financement,
un peu suprieure 14 Md en 2017, destine amortir la dette
sociale quelle porte ; lensemble constitu par le rgime gnral et le
fonds de solidarit vieillesse resterait dficitaire, tout comme lUndic ;
les administrations publiques locales connatraient un dficit modr, du fait dune acclration sensible des dpenses.
Tableau n 2 : solde public par sous-secteur des administrations publiques (en % du PIB)
2015 2016 2017
tat - 3,3 - 3,3 - 3,0
Organismes divers dadministration
centrale - 0,1 - 0,1 0,0
Administrations publiques locales 0,0 0,0 - 0,1
Administrations de scurit sociale - 0,2 0,0 0,4
Solde public - 3,5 - 3,3 - 2,7
Source : Cour des comptes daprs Rapport conomique social et financier pour 2017 Note : En raison darrondis, la somme des sous-totaux peut tre lgrement diffrente du total.
A - Une prvision de recettes optimiste
La prvision de recettes est assise sur des hypothses de croissance
conomique et dlasticit des recettes cette croissance conomique qui
paraissent un peu leves, mme si elles restent atteignables, tandis que la
prvision sur le cot des contentieux fiscaux laisse une marge de bonnes
surprises plus faible que les annes prcdentes.
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LA SITUATION DENSEMBLE DES FINANCES PUBLIQUES
( FIN JANVIER 2017)
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1 - Une hypothse de croissance conomique et de masse salariale un peu leve
Le rapport conomique, social et financier annex la loi de finances initiale pour 2017 a retenu les hypothses suivantes pour les principaux dterminants conomiques des recettes : une croissance du PIB en volume de 1,5 % en 2016 comme en 2017, une hausse des prix la consommation de 0,8 % en 2017 (aprs + 0,1 % en 2016) et une croissance de la masse salariale de 2,7 % en 2017 (aprs + 2,6 % en 2016).
Dans son avis de septembre 2016, le Haut Conseil des finances publiques a jug la prvision dinflation raisonnable, mais il a considr un peu leve la prvision de croissance pour 2016, optimiste la prvision de croissance pour 2017 et, en consquence, celle de la masse salariale pour 2017.
la suite de la publication des rsultats des comptes nationaux pour le troisime trimestre, la Gouvernement a abaiss sa prvision de croissance pour 2016 1,4 % et a, par ailleurs, relev sa prvision dinflation 0,2 %. En revanche, il a maintenu ses prvisions de croissance, dinflation et de hausse de la masse salariale pour 2017. Dans son avis du 14 novembre 2016, le Haut Conseil des finances publiques a constat que la prvision de croissance pour 2016 se situait encore dans le haut de la fourchette des valuations disponibles mais restait atteignable. Sagissant des prvisions pour 2017, il a observ que lhypothse de croissance restait au-dessus tant des prvisions du Consensus Forecast 9 que de celles des organisations internationales.
Au vu des dernires informations disponibles, la prvision de croissance du PIB retenue par le Gouvernement peut toujours tre considre comme globalement un peu leve pour 2016 et 2017. Sur lensemble des deux annes 2016 et 2017, les prvisions de novembre 2016 de la Commission europenne et de lOCDE, de dcembre 2016 de la Banque de France sont ainsi infrieures de 0,2 0,4 point celle du Gouvernement10.
9 Le Consensus Forecast est une publication prive qui collecte tous les mois les prvisions
macroconomiques des principaux services dtudes conomiques franais. La moyenne de
ces prvisions est usuellement assimile au consensus des prvisionnistes franais. 10 Ces prvisions ont t ralises avant la publication par lInsee de sa troisime estimation
des comptes du troisime trimestre 2016. Or celle-ci prend en compte les premires
estimations de la production agricole de 2016, en forte baisse en raison de conditions
climatiques trs dfavorables, ce qui conduit mcaniquement rviser la baisse de 0,1 point
les perspectives de croissance pour 2016 mais, sous lhypothse dun retour la normale des
conditions climatiques en 2017, rviser dautant la hausse la croissance 2017. Pour
neutraliser limpact de ces fluctuations dorigine purement climatique, il est donc prfrable
de raisonner sur lensemble des deux annes 2016 et 2017.
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COUR DES COMPTES
34
2 - Des mesures nouvelles conduisant acclrer sur 2017 les encaissements et reporter sur 2018 limpact
de nombreuses baisses de prlvements
La loi de finances pour 2017 se caractrise par un arrt du
mouvement de rduction des prlvements obligatoires amorc en 2015 :
les mesures nouvelles11 devraient accrotre les prlvements obligatoires
de 1,2 Md, alors quelles les auraient rduits de 2,2 Md en 2015 et
3,3 Md en 2016. Les mesures prises sont dans lensemble dampleur
modeste, seule la baisse de limpt sur le revenu en faveur des classes
moyennes atteignant 1 Md. Si lvaluation de cette mesure ne parat pas
poser de difficult particulire, celle de certaines autres mesures nouvelles
est plus incertaine, concernant notamment limpt sur les socits (par
exemple la baisse du taux normal dIS pour les PME). Les montants en
cause sont cependant a priori plus faibles.
Le Gouvernement a accru, pour un montant de 1,6 Md, les recettes
perues sur lanne 2017 en avanant les chances de versement de
certains impts. Ainsi, plusieurs mesures de la loi de finances ou de la loi
de financement de la scurit sociale pour 2017 ont pour objet de majorer
pour la seule anne 2017 le niveau des recettes, sans impact sur leur niveau
les annes ultrieures : extension du champ dapplication de lacompte de
prlvement forfaitaire aux revenus de capitaux mobiliers, modification du
rgime dacomptes dimpt sur les socits applicable aux grandes
entreprises, mise en place dun acompte de majoration de taxe sur les
surfaces commerciales, modification du calendrier de versement de la taxe
sur les vhicules de socit. Cest le cas galement de la cration dun
acompte de contribution sociale de solidarit des socits (C3S), dcide
en loi de finances rectificative pour 2016.
linverse, plusieurs mesures de la loi de finances pour 2017 sont
sans impact sur 2017, mais rduisent les recettes de 2018 pour un montant
denviron 5 Md. Tel est le cas notamment de la hausse du taux du crdit
d'impt pour la comptitivit et l'emploi pour les entreprises (mesure dont
le cot serait, lui seul, de 3,3 Md en 2018), de la cration d'un crdit
d'impt pour la comptitivit et l'emploi destin aux associations, et de
lextension aux retraits et personnes handicapes non imposables du crdit
d'impt pour les services la personne et lemploi de salaris domicile.
11 Le chiffrage prsent ici sappuie sur le tableau dtaill prsent dans le rapport
conomique, social et financier de 2017, corrig pour tenir compte des mesures
adoptes lors de la discussion parlementaire et en retrancher limpact des contentieux
et du Service de traitement des dclarations rectificatives (STDR).
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LA SITUATION DENSEMBLE DES FINANCES PUBLIQUES
( FIN JANVIER 2017)
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La loi de finances pour 2017 prvoit par ailleurs la mise en uvre du prlvement la source de limpt sur revenu, pour un effet suppos neutre en 2017 et 2018 sur les recettes publiques. Des incertitudes importantes subsistent toutefois sur limpact que cette rforme aura sur les recettes publiques, notamment en 2018.
Enfin, la prvision du cot des contentieux fiscaux stablit 1,4 Md en 2017. Le dlai de rglement de ces contentieux a t en pratique systmatiquement sous-estim ces dernires annes (graphique n 3), ce qui a ainsi laiss des marges pour compenser des dpassements de dpense en cours danne. La prise en compte de ces retards rpts a conduit le Gouvernement anticiper un montant plus faible de versements au titre des contentieux que lors des LFI les annes prcdentes, ce qui rduit la marge en excution.
Graphique n 3 : contentieux fiscaux : impacts prvus en PLF et observs (en Md)
Source : Cour des comptes daprs rapport conomique social et financier des annes 2013 2017
Note : pour lanne 2016, il ne sagit pas du montant observ, mais de la
prvision actualise figurant dans le rapport conomique social et financier pour 2017.
3 - Une croissance spontane des recettes lgrement suprieure celle de lactivit
Le Gouvernement prvoit pour 2017 une croissance des prlvements obligatoires lgislation constante (aussi appele croissance spontane ) de 2,6 %, un peu suprieure celle de la valeur du PIB (2,5 %) : llasticit des prlvements obligatoires au PIB est ainsi suppose excder lgrement lunit, sa valeur moyenne entre 2002 et 2015 (graphique n 4).
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Si cet cart llasticit moyenne nest pas significatif et quil est donc tout fait possible que cette prvision soit atteinte, le fait que cette lasticit soit un peu suprieure 1 contribue amliorer le solde public de 1,3 Md, soit un peu moins de 0,1 point de PIB. Il pourrait traduire la surestimation de certaines recettes12.
Au total, une lasticit des recettes la croissance lgrement suprieure 1 vient sajouter au caractre un peu lev des hypothses de croissance du PIB et de la masse salariale pour conduire une prvision de recettes optimiste.
Graphique n 4 : taux de croissance spontane des prlvements obligatoires et du PIB (en %)
Source : Cour des comptes, partir des documents budgtaires et des donnes
des comptes nationaux de lInsee
B - Une prvision de forte croissance des dpenses, affecte en outre de plusieurs risques de sous-estimation
Selon la prvision du Gouvernement, les dpenses publiques acclreraient, en particulier les crdits des ministres, lONDAM et les dpenses des collectivits locales. En 2017, le Gouvernement a ainsi dcid de ne pas mettre en uvre lintgralit des mesures prvues dans le programme dconomies de 50 Md : celles-ci ne slveraient selon le
12 La Cour na pas t en mesure dexpertiser dans le dtail lintgralit des prlvements obligatoires, mais relve toutefois que le Gouvernement table sur une hausse de moiti du rendement de la lutte contre la fraude sociale (+ 300 M), incluse dans les recettes spontanes de cotisations, dont lvaluation parat leve, et que la prvision de taxe intrieure de consommation sur les produits nergtiques parat galement leve compte tenu de limpact que devrait avoir la hausse en cours des prix des produits ptroliers sur les volumes consomms.
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( FIN JANVIER 2017)
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Gouvernement qu 40,5 Md sur les trois annes 2015 2017, dont 10 Md pour 201713.
En particulier, la masse salariale des administrations publiques progresserait un rythme qui navait pas t atteint depuis prs de 10 ans.
Au-del de ces facteurs affichs de hausse des dpenses, la prvision contient de plus diffrents facteurs de sous-estimation, qui font peser le risque dune acclration plus nette de lensemble des dpenses publiques.
1 - Des dpenses prvues en acclration, du fait notamment des dpenses de ltat
a) Des dpenses des ministres prvues en forte augmentation, tires par la masse salariale
La loi de finances pour 2017 marque une rupture par rapport aux annes prcdentes : les dpenses des ministres sur le champ de la norme en valeur , qui couvre les dpenses du budget gnral de ltat hors charge dintrts et hors contributions au compte daffectation spciale (CAS) Pensions, augmenteraient de 1,3 % en 2017 alors quelles taient quasi stables, voire baissaient, depuis 2011 (graphique n 5).
Graphique n 5 : volution des dpenses prvues en PLF sur le champ de la norme en valeur de ltat (en %, champ constant)
Source : Cour des comptes partir des projets de loi de finances de chaque anne
13 Par ailleurs, comme la analys le rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques de juin 2016, le montant dconomies vis repose sur des hypothses conduisant une valuation plutt leve de la croissance tendancielle des dpenses et donc majorer dautant les conomies affiches ; de plus, mme avec les hypothses retenues par le Gouvernement, la Cour a estim que le montant dconomies ralis en 2015 tait sensiblement infrieur au montant affich par le Gouvernement.
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La loi de finances fixe les dpenses sur le champ de la norme en valeur 301,3 Md, en hausse de 3,1 Md par rapport lobjectif retenu en loi de finances rectificative (LFR) pour 2016 (298,2 Md).
Cette hausse rsulte de la forte progression des crdits des ministres (+ 4,5 Md) et dune hausse des ressources des oprateurs (+ 0,6 Md), partiellement attnues par la baisse des transferts aux collectivits locales (- 1,7 Md) et celle du prlvement sur recettes au profit de lUnion europenne (- 0,3 Md).
La forte hausse des crdits vots pour 2017 traduit en premier lieu une nette croissance des dpenses de masse salariale, qui pourrait dpasser 3 % par rapport 2016, sous leffet de la hausse du point fonction publique (+ 0,6 point au premier juillet 2016 et + 0,6 point au premier fvrier 2017), qui accrot la masse salariale de ltat de 0,6 0,7 Md, de la premire tranche de revalorisation de certaines catgories de fonctionnaires prvue par le protocole parcours professionnels, carrires et rmunrations, de plusieurs augmentations de salaires dautres catgories de fonctionnaires (indemnit de suivi et d'accompagnement des lves pour les enseignants du premier degr, amlioration des carrires des policiers et gendarmes, etc.) et de la hausse globale des effectifs (de prs de 14 000 emplois).
Au total, la masse salariale augmenterait autant sur la seule anne 2017 que sur le total des six annes 2011 2016 (graphique n 6).
La hausse des crdits des ministres traduit aussi la mise en uvre de plusieurs mesures annonces dans le courant de lanne 2016 : aide lembauche pour les petites et moyennes entreprises ; doublement du nombre de chmeurs en formation ; revalorisation des bourses de lyce et augmentation du nombre de bourses tudiantes.
Ces dpenses nouvelles nont pas t compenses par de nouvelles conomies sur dautres catgories de dpenses de ltat ou dautres administrations publiques.
Ainsi, les conomies mentionnes dans lexpos gnral des motifs du projet de loi de finances pour 2017 ne slvent qu 400 M14. Elles sont pour la plupart peu documentes baisse de 0,2 Md des crdits de certains ministres ou de taxes affectes et la seule conomie vritablement prcise la dmatrialisation de la propagande lectorale (pour un montant estim 0,2 Md) a t finalement repousse au cours de la procdure parlementaire, comme elle lavait dj t lanne prcdente.
14 Auxquelles sajoutent 156 M au titre des APL et 90 M au titre des dispositifs
mdicaux, rsultant des revues de dpenses de 2015.
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LA SITUATION DENSEMBLE DES FINANCES PUBLIQUES
( FIN JANVIER 2017)
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Graphique n 6 : volution de la masse salariale de ltat (en %, champ constant)
Source : Cour des comptes, partir du rapport sur le budget de ltat pour 2015 et
des documents budgtaires pour 2016 et 201715
Les revues de dpenses (instaures par larticle 22 de la loi de
programmation des finances publiques 2014-2109) du millsime 2016
nont pas conduit mettre en uvre de nouvelles conomies pour ltat16.
linverse, la dgressivit des abattements d'impt dans les zones franches
d'activit (ZFA) doutre-mer a t rduite dans le projet de loi de finances
pour 2017 en dpit dun rapport se prononant en faveur du maintien de
cette dgressivit17.
15 Le taux de croissance de la masse salariale pour 2016 a t calcul partir des
volutions de la LFI 2016 laquelle leffet du point fonction publique (0,2 Md), des
mesures catgorielles annonces par le Gouvernement depuis le dbut de lanne 2016
(0,15 Md, correspondant aux mesures pour les enseignants et les forces de scurit) et
limpact moyen des OPEX sur les dernires annes sur le titre 2 (0,35 Md) ont t
ajouts. Cette volution apparat cohrente avec les volutions de la situation mensuelle
budgtaire fin octobre 2016. Le taux de croissance de la masse salariale 2017 a t
calcul partir de lvolution du PLF 2017 laquelle a t ajout limpact moyen des
OPEX sur les dernires annes sur le titre 2 (0,35 Md). 16 Concentre sur les secteurs des collectivits locales et des oprateurs, peu dentre
elles concernaient ltat. 17 Cf. revue des dpenses sur les zones franches d'activit d'outre-mer (rapport
n CGEFI-16-02-09), de juin 2016.
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b) Une acclration des dpenses sur le champ de lONDAM plus forte quaffich
Les dpenses entrant dans le champ de lONDAM telles que prsentes dans le projet de loi de financement de la scurit sociale (PLFSS) pour 2017 croissent un peu plus fortement en 2017 quen 2016, leur hausse passant de 1,8 % 2,1 %. Cette progression des dpenses est pour partie la consquence de la hausse du point de la fonction publique, des mesures catgorielles dcides dans le cadre du protocole parcours professionnels, carrires et rmunrations et des hausses de tarifs dcides dans le cadre de la nouvelle convention mdicale, partiellement compenses par des mesures dconomie.
Une partie des conomies prvues par le PLFSS ne consiste pas en des mesures de freinage de la dpense mais traduit la mobilisation de ressources en dehors du champ de lONDAM pour financer des dpenses qui y entrent normalement18 : financement dune partie des dpenses de mdicaments innovants par des rserves du FSV transfr un Fonds de financement de linnovation thrapeutique , mobilisation des rserves de la Caisse nationale de solidarit pour lautonomie pour compenser la baisse de la contribution de lassurance maladie au financement des dpenses en faveur des personnes ges et des personnes handicapes, prlvements sur la trsorerie de lAssociation nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH) et du fonds pour lemploi hospitalier (FEH). Par ailleurs, comme en 2016, les conomies affiches pour 2017 comprennent une nouvelle baisse des cotisations maladie de certaines professions de sant, qui vient limiter de 0,15 % la progression de lONDAM alors quelle diminue dans le mme temps les recettes, et est donc neutre pour les comptes de lassurance-maladie.
Dans son avis doctobre 2016, le Comit dalerte sur lvolution des dpenses dassurance maladie a mis une rserve de mthode sur les lments ayant permis llaboration de lobjectif de dpenses en 2017 et qui conduisent financer hors ONDAM certaines dpenses dassurance maladie . Lensemble de ces lments, qui atteignent en 2017 940 M soit 480 M de plus que lanne 2016 , contribuent ralentir artificiellement de 0,3 % la dpense relevant de lONDAM 2017, sans rduire pour autant le dficit public des administrations de scurit sociale en comptabilit nationale. Sans ces artifices de mthode, les dpenses de lONDAM en 2017 crotraient un rythme quivalent celui enregistr en moyenne au cours des annes 2010 2015.
18 Cf. Cour des comptes, Rapport sur lapplication des lois de financement de la
scurit sociale, chapitre II : Lobjectif national de dpenses dassurance maladie : en
2015 une dynamique non rgule des soins de ville, une vigilance ncessaire en 2016,
des conomies supplmentaires importantes rechercher en 2017, La Documentation
franaise, septembre 2016, disponible sur www.ccomptes.fr
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( FIN JANVIER 2017)
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c) Une hypothse dacclration sensible des dpenses des collectivits locales
La prvision du Gouvernement table sur une acclration sensible
des dpenses des collectivits locales (+ 2,0 % aprs + 0,8 % en 2016).
Lacclration concernerait les dpenses de fonctionnement (+ 1,7 % aprs
+ 0,8 %), sous leffet notamment de la hausse du point fonction publique,
limpact de la premire vague du protocole PPCR (de prs d1 Md en
2017 contre 0,4 Md de mesures catgorielles en 2016) et la hausse de
linflation. Elle affecterait aussi les dpenses dinvestissement (+ 2,9 %
aprs + 0,8 %), notamment du fait du cycle lectoral communal19.
2 - Des incertitudes induisant un risque de dpassement de lobjectif de dpenses de 2017
De nombreux risques psent sur la prvision dvolution des dpenses de chaque catgorie dadministrations publiques.
a) Des dpassements attendus sur les dpenses dindemnisation du chmage, des risques significatifs sur le respect de lONDAM
Les dpenses dindemnisation du chmage sont attendues par le
Gouvernement en recul de 3,9 %, grce limpact de lamlioration du
march du travail et, surtout, hauteur de 1,6 Md, de la rengociation de
la convention Undic. Or, du fait du risque qui pse sur les prvisions de
croissance pour 2016 et 2017, lamlioration du march du travail risque
dtre moins forte que prvu par le Gouvernement. Surtout, les
ngociations de la nouvelle convention Undic du premier semestre 2016
ont chou et il parat peu probable quelles reprennent avant lt 2017 ou
que des mesures unilatrales du Gouvernement interviennent avant cette
date. Les mesures de rquilibrage des comptes susceptibles dtre prises
ne pourraient en tout tat de cause monter en charge que progressivement.
Au total, un risque trs significatif pse donc sur la prvision de dpenses
dindemnisation du chmage retenue par le Gouvernement.
19 On constate en effet que les dpenses dinvestissement des communes prsentent des
variations systmatiques en fonction du moment o on se situe dans la mandature : ces
dpenses reculent fortement les deux premires annes de mandat, sont gnralement
trs dynamiques en dernire anne de mandat, et ont des volutions plus normales entre
les deux. Lanne 2016 devra ainsi voir le retour une croissance plus normale de
linvestissement communal, aprs deux annes de forte baisse.
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COUR DES COMPTES
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En ce qui concerne les dpenses dassurance-maladie, des risques
significatifs psent sur le respect de lONDAM en 2017 malgr le
relvement de + 1,8 % en 2016 + 2,1 % en 2017 de son taux de
progression : dune part, un dpassement possible de lONDAM en 2016
compliquerait latteinte de lobjectif pour 2017 ; dautre part, le montant
des conomies programmes sur 2017 est plus lev quen 2016, alors
mme que les mesures annonces (comme par exemple loptimisation des
achats hospitaliers, le dveloppement de la chirurgie ambulatoire, la baisse
des prix du mdicament, la matrise mdicalise), se situent dans la ligne
des annes prcdentes.
b) Malgr une forte hausse des crdits des ministres en loi de finances, des sources de tension sur les dpenses de ltat
Les sous-budgtisations rcurrentes qui affectent certaines missions
persistent : ainsi, les oprations extrieures sont de nouveau budgtes
hauteur de 450 M, alors que les dpenses correspondantes ont dpass
1 Md ces dernires annes ; lallocation aux adultes handicaps, laide
mdicale de ltat et lhbergement durgence sont budgts des niveaux
proches des dpenses de 2016, alors que le niveau de chacune de ces
dpenses crot rgulirement ; les crdits de la mission Agriculture ont t
fixs sans prvoir de dpense pour faire face aux refus dapurement
communautaire et au financement du plan levage.
Par ailleurs, lenveloppe de contrats aids est calibre en baisse
sensible, sous lhypothse dune baisse de 100 000 entres en 2017, qui
parat optimiste dans un contexte o le nombre de chmeurs reste lev.
Compte tenu de tensions un peu suprieures celles enregistres en
2015, dont le montant des crdits nouveaux ouverts en PLFR (0,7 Md
contre 0,4 Md lanne prcdente) est un signe, il est galement possible
que la fin de gestion 2016 se soit accompagne de reports de charges sur
2017 plus importants que lanne prcdente.
Enfin, le Gouvernement intgre dans sa prvision budgtaire une
recapitalisation hauteur de 1,5 Md du groupe AREVA, mais considre
que cette dpense sera sans effet sur le dficit des administrations publiques
en comptabilit nationale. Or, sagissant dune entreprise publique qui a
enregistr des pertes au cours des cinq derniers exercices, il y a un risque
significatif que cette opration ne soit pas considre par lInsee et Eurostat
comme une opration financire, donc sans effet sur le dficit en
comptabilit nationale, mais comme une dpense pesant hauteur de
1,5 Md sur le dficit public.
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( FIN JANVIER 2017)
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c) Un risque mesur sur les dpenses des collectivits locales
La prvision de dpenses des collectivits locales est habituellement
incertaine, du fait notamment de la grande diversit des situations au sein
mme de chaque catgorie de collectivits (communes, groupements
intercommunaux, dpartements, rgions) et de la difficult anticiper
prcisment limpact du cycle lectoral sur linvestissement local.
La baisse des concours financiers de ltat, entame en 2014, a
conduit les collectivits locales engager un effort de matrise de leurs
dpenses de fonctionnement et rduire leurs dpenses dinvestissement
au-del de ce que le mcanisme du cycle lectoral aurait impliqu20. Cette
baisse va se poursuivre en 2017 mais un rythme plus faible dans le secteur
communal (communes et groupements intercommunaux) o elle sera de
1 Md au lieu de 2 Md comme prvu dans la loi de programmation des
finances publiques. La contribution des collectivits locales au
redressement des comptes publics perdra donc de son intensit en 2017
alors que des efforts de gestion, aux rsultats perceptibles, ont dj t
engags et que les mesures encore ncessaires la matrise des dpenses
de fonctionnement seront probablement plus dlicates mettre en uvre.
En outre, limpact de la baisse des concours financiers de ltat sur la
gestion des collectivits locales dpend aussi de lvolution du contexte
financier global, rsultant notamment de lvolution de leurs recettes
fiscales. Or, lvolution des produits de la fiscalit indirecte nest pas aise
anticiper, notamment celle des droits de mutation titre onreux (DMTO),
troitement dpendante du march immobilier. Au sein de la fiscalit directe,
la cotisation sur la valeur ajoute des entreprises (CVAE) connat
dimportantes fluctuations. Enfin, si, linstar de 2016, une hausse du taux
des impts locaux sur les mnages est possible, son ampleur est incertaine.
La rforme en cours de lorganisation territoriale introduit dautres
facteurs dincertitude. La fusion des rgions, la mise en place des nouvelles
mtropoles et le resserrement de la carte des groupements intercommunaux
peuvent exercer une pression la hausse sur certains postes de dpenses
(rgimes indemnitaires, subventions) selon une logique dharmonisation
par le haut . Inversement, les transferts de comptences des
dpartements aux rgions peuvent les conduire diffrer une partie de leurs
projets dinvestissements.
20 Cour des comptes, Les finances publiques locales - Rapport sur la situation
financire et la gestion des collectivits territoriales et de leurs tablissements publics.
La Documentation franaise, octobre 2016, 439 p., disponible sur www.ccomptes.fr
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Dans la mesure toutefois o lacclration des dpenses retenue
dans la prvision du Gouvernement conduit faire passer le solde des
collectivits locales en dficit en 2017 (- 1,3 Md aprs + 0,1 Md en
2016), les risques qui entourent la prvision du Gouvernement sont autant
la hausse qu la baisse.
3 - Des marges dconomies plus restreintes quen 2016 sur le prlvement sur recettes au profit de lUnion europenne
et les charges dintrts
En 2016, la tenue de lobjectif de solde budgtaire a t facilite par
la constatation dconomies importantes sur les charges dintrts et le
prlvement sur recettes au profit de lUnion europenne (respectivement
- 3,7 Md et - 1,2 Md par rapport la loi de finances initiale).
Des conomies sont de nouveau possibles sur le prlvement sur
recettes au profit de lUnion europenne, mais la loi de finances pour 2017
inscrit dores et dj une nouvelle baisse par rapport 2016, si bien que les
marges dconomies supplmentaires sont probablement limites.
Les marges dconomies sur la charge dintrts paraissent en
revanche plus rduites. Comme les annes prcdentes, la prvision de
charges dintrts de la loi de finances est btie sur une hypothse de
remonte des taux dintrt de march : les taux 3 mois passeraient
de - 0,5 % en septembre 2016 - 0,1 % en fin danne 2017 et les taux
10 ans de 0,2 % en septembre 2016 1,25 % en fin