le muséum à madagascar - muséum national d'histoire ... › sites › mnhn.fr › files ›...

32
1 LE MUSéUM à MADAGASCAR

Upload: others

Post on 25-Jun-2020

6 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

1

Le MuséuM à Madagascar

Page 2: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

2

C’est la curiosité, mère de la science, qui a poussé le Muséum, dès sa création, à parcourir le monde. embarqués sur les navires de la flotte française, ses voyageurs naturalistes ont, dès le XVIIe siècle, parcouru l’Afrique, l’Asie, l’Amérique. Ils y ont collecté des spécimens de plantes, d’animaux, de minéraux, ont accumulé des notes d’observation sur les milieux naturels et les peuples autochtones. Leurs découvertes, majeures, ont fait progresser la science ; elles ont éveillé les consciences. Dès le XIXe, ces scientifiques ont contribué - en France comme à l’étranger - au développement de l’agriculture, de la pêche, de la foresterie et de l’agronomie. Au XXe, ils ont été les pionniers de la défense de l’environnement et de la sensibilisation du grand public. Le Muséum continue aujourd’hui d’explorer la pla-nète pour conduire au plus haut degré d’excellence ses cinq missions statutaire : la recherche, qui doit mettre la mesure, la prédiction et la restauration au premier plan, l’expertise, pour laquelle la gestion durable prévisionnelle doit se substituer à la simple conservation de la nature, la conservation qui vise à constituer des bases de données témoins de l’éro-sion du vivant plutôt que des encyclopédies exhaus-tives, la diffusion qui n’est plus délectation curieuse

devant des objets extraordinaires mais alerte et mise en conscience, l’enseignement qui doit former les acteurs de la réponse à la crise. Animées par cette ambition, de grandes expéditions naturalistes ont été récemment lancées - programme La planète revisitée avec les expéditions Santo, Atimo Vatae - qui visent à poursuivre l’inventaire, la gestion et la conservation des milieux naturels et des savoirs traditionnels associés.Que ce soit en botanique, en zoologie, en écologie, en géologie, en minéralogie, en sciences humaines ou en préhistoire, rares sont les pays où l’on ne trouve pas un enseignant-chercheur du Muséum en mission. Madagascar et le Brésil constituent des terrains particulièrement propices à l’approche réso-lument pluridisciplinaire de ses travaux. Le Muséum y développe depuis de nombreuses années d’ambi-tieux programmes. C’est sur ce solide acquis qu’il entend construire et développer prioritairement sa politique internationale dans les années à venir. Cette brochure présente la situation à Madagascar. elle sera prochainement complétée par un catalogue de projets qui nécessitent pour se développer des moyens supplémentaires. Tous s’inscrivent au cœur du défi scientifique que s’est lancé l’établissement au service de l’Homme et la Nature.

T h o m a s G r e n o nDirecteur général du Muséum

G i l l e s B o e u fPrésidentdu Muséum

Page 3: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

3

Introduction

Le Muséum et Madagascar, une histoire de plus de 350 ans

grandes ExpéditionsLa Planète Revisitée – expédition Atimo Vatae 2010 expédition Makay Nature Radeau Des Cimes – expédition Masoala 2001

rechercheGéologie / MinéralogieMycologieFloreFaunesciences humaines et sociales

collectionsCollections d’histoire naturelleCollections vivantes et conservation

Enseignement

Expertise, conservation et gestion durable de la biodiversitéexploitation des acquis de la recherche pour la gestion de la biodiversitéProjet pilote bio-culturel d’Antrema

diffusion scientifique et grand publicPublications scientifiques du Muséumune biozone malgache dans le futur parc zoologique de parisLa Planète Revisitée – expédition Atimo Vatae 2010

PartenairesPartenaires malgachesAutres partenaires

5

6

8899

101011121418

191921

24

262627

28282929

303031

Tout au long de cette brochure, les sigles pourvus d’un astérisque (*) sont définis p. 30

Page 4: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

4

antananarivo

Toliara

antsiranana

Fianarantsoa

Morandava

Massif du Makay

station forestière d’antrema

(réserve naturelle gérée par le MNHN)

Parc national de Masoala

Parc zoologique d’Ivoloina

région saVa

Parc national de Zahamena

Parc national d’andohahela

activités du Muséum au sein de parcs nationaux et de réserves naturelles

autres lieux où les chercheurs du Muséum ont mené des projets ces dernières années.

Parc national d’andringitragrand récif de Toliara

atimo Vatae : missions côtières

atimo Vatae : missions hauturières

Toamasina

Parc national de Marojejyréserve spéciale d’ambohitantely

Mahajanga

Faradofay

Parc de sahamalaza

CA

NA

L D

u M

OZ

AM

BIQ

u

e

QuELQuEs rEPèrEs sPacIaux sE raPPorTaNT à L’acTIVITé du MuséuM sur La graNdE îLE.

Page 5: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

5

L’île de Madagascar est un paradis terrestre pour la diversité biologique. séparée du continent africain à la fin de l’ère secondaire, son isolement et une grande variété de reliefs en particulier, ont favorisé le développement d’une faune et d’une flore uniques au monde. Pour preuve, les nombreuses espèces qui y sont découvertes chaque année.Cette nature est le fondement de la vie des popula-tions humaines de l’île, qui présentent une grande richesse culturelle issue d’influences diverses au cours de leur histoire.Dans le même temps, ce patrimoine exceptionnel est gravement menacé, mais les autorités malgaches travaillent à un plan ambitieux pour le préserver.Les naturalistes du Muséum explorent la Grande Ile depuis près de quatre siècles. Ils y ont décou-vert et décrit des trésors botaniques, zoologiques et minéralogiques. Très rapidement, les chercheurs de nombreuses disciplines des sciences naturelles et humaines y ont trouvé des sujets d’étude.Avec le temps, loin de s’émousser, la présence scientifique du Muséum est restée constante et forte tant sur le plan de l’inventaire, de l’évolution, de la conservation et de l’utilisation durable de la diver-sité biologique terrestre et marine, que sur celui de l’histoire des femmes et des hommes de ce pays et de leurs liens avec le milieu naturel.Aujourd’hui, l’activité du Muséum et de ses cher-cheurs s’inscrit dans ses 5 missions : recherche scientifique, enseignement, conservation des collec-

tions, expertise et diffusion des connaissances. Pour chacune d’entre elles, de nombreuses équipes soit près de 100 chercheurs et étudiants, y travaillent en partenariat avec leurs homologues malgaches. La présente brochure tente d’en présenter la diversité. Ces dernières années, le Muséum a développé une approche intégrée de l’étude et la préservation de la diversité biologique. Il a créé à la demande d’une communauté sakalava du nord-ouest de l’île une aire protégée à “usages multiples”. Cette commu-nauté protège les propithèques couronnés, consi-dérés comme des ancêtres, dans un environnement exceptionnel. Le Muséum y a installé un camp de recherche et appuie depuis 12 ans des actions scien-tifiques mais également de développement pour la population : écoles, puits, ou encore centre de santé. Pour toutes ces raisons, le Muséum a décidé de faire de Madagascar l’un des deux pays prioritaires de sa politique internationale. Le développement des programmes multidisciplinaires, le renforcement des synergies entre ces disciplines, l’accroissement de la coopération avec les partenaires malgaches et finalement la conservation d’un des joyaux de la planète, avant tout au bénéfice de la population malgache d’aujourd’hui et de demain sont autant d’engagements au programme.Tanama sy toeram-piasana mahafinaritra, toeram-ponenana maha tehonina est l’un des objectifs du Ministère malgache de l’environnement et des Forêts, le Muséum est prêt à lui apporter sa contribution.

INTroducTIoN

J e a n - P aT r i c k l e D u cDélégué aux Relations européennes et internationales

1 Contribuer à l’amélioration des conditions de vie de toute la population tout en combattant la pauvreté.

Page 6: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

6

Depuis le milieu du XVIIe siècle, les scientifiques du Muséum ont été très nombreux à récolter des spécimens ou à effectuer des observations lors de missions de terrain à Madagascar. Ces données ont été et sont encore l’objet d’études et de publications dans tous les domaines scientifiques.Dès 1648, étienne de Flacourt, nommé gouverneur de Madagascar, décrit une centaine de plantes malgaches. Parmi celles-ci se trouvait le spécimen type de la Pervenche de Madagascar, plante aujourd’hui connue pour ses principes actifs anti-cancers. Flacourt publie en 1658 le premier ouvrage de référence, l’Histoire de la Grande Ile Madagascar. Ce dépôt de spécimens à l’Herbier marque le début des liens entre Madagascar et le Jardin du Roi, futur Muséum national d’Histoire naturelle.en 1766, Philibert Commerson embarque à la suite de Bougainville. Il est l’un des premiers naturalistes à avoir collecté à Madagascar plantes, insectes mais également oiseaux et lémuriens. un siècle plus tard, Alfred Grandidier, correspondant du Muséum, a collecté quant à lui des mammifères (notamment des lémuriens), des oiseaux, reptiles, poissons, crustacés, minéraux ainsi que des objets ethnographiques. Il est l’auteur d’une monumentale Histoire, Physique, Naturelle et Politique de Madagascar en 39 volumes. Henri Perrier de la Bâthie, membre associé du Muséum, a réuni des collections entomologiques considérables et fut, de 1936 à 1955, l’un des principaux collaborateurs d’Henri Humbert pour la Flore de Madagascar. Il a participé avec lui, à la création des douze premières réserves intégrales à Madagascar.

1- Pervenche de Madagascar

© Paris, Bibliothèque centrale, MNHN

2- Alfred Lacroix

© Paris, Bibliothèque centrale, MNHN

3- Philibert Commerson

© Paris, Bibliothèque centrale, MNHN

4- Première Page de l’ouvrage d’etienne de Flacourt

Histoire de la Grande Isle Madagascar (1658)

© Paris, Bibliothèque centrale, MNHN

Le MuséuM eT Madagascar,

uNe HIsTOIRe De PLus De 350 ANs

1

2 3 3

Page 7: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

7

malgaches, à l’inventaire des maladies infectieuses et parasitaires de l’homme à Madagascar. Il est également l’auteur d’une clef de détermination des Caméléons et d’un ouvrage sur les cônes et porcelaines de Madagascar. Jean-Jacques Petter, spécialiste des Lémuriens malgaches retrouva le Aye-Aye dans les forêts malgaches (Daubentonia madagascariensis), que l’on croyait éteint depuis que sonnerat l’avait illustré et décrit en 1782. Il a constitué une collection diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de nombreuses recherches comparatives, notamment sur le Microcèbe. La colonie actuelle de cette espèce, qui fait référence, en est issue. en accord avec le Ministère chargé de l’environnement à Madagascar, il fit venir au Zoo de Vincennes autour des années 1990 la plus importante collection de Lémuriens rares vivants.

EntomologieLes collections du Muséum renferment de très nombreuses espèces malgaches récoltées par les scientifiques dont certaines restent encore à décrire. On peut à cet égard citer par exemple la collection seyrig (voir p. #)

Zoologie - milieux aquatiquesAu cours du temps, les scientifiques du Muséum ont notamment publié des études sur les Poissons des eaux douces de Madagascar et des îles voisines ainsi que sur les crevettes penaeides du plateau continental malgache. une étude sur les poissons, la pêche et la pisciculture de Madagascar de 1963 fait encore référence. Il faut citer également l’Opération Cœlacanthe organisée en 1976 et, en malacologie, les travaux sur les echinodermes, et les Ophiures de Madagascar.

chimieL’étude de constituants de plantes médicinales de Madagascar commence en 1962 avec Albert Resplandy, en collaboration avec Pierre Boiteau. à partir de 1991, François Frappier et Philippe Grellier se sont focalisés sur les plantes antipaludiques en collaboration avec Philippe Rasoanaivo (IMRA, université d’Antananarivo). Ces travaux se pour-suivent actuellement sur les plantes médicinales et/ou toxiques avec Lengo Mambu et Bernard Bodo, qui collaborent avec la botaniste Lucile Allorge.

EthnologieJacques Millot crée en 1947 l’Institut de Recherche scientifique de Madagascar et deux périodiques : le Naturaliste malgache et les Mémoires de l’Institut scientifique de Madagascar.

Minéralogie et géologieAlfred Lacroix a notamment beaucoup travaillé sur les minéraux malgaches, et a amassé d’importantes collections conservées au Muséum. Il fut le premier à découper des tranches dans des cristaux de tourmaline (liddicoatites) pour observer les zones de croissance de ce minéral ainsi que dans de nombreux minéraux uranifères comme l’uraninite et la bétafite. en métallogénie, il recensa de manière extensive les ressources minérales malgaches qui sont parmi les plus riches : or, uranium et surtout gemmes. enfin, dans le domaine de la géologie, on peut aussi citer des travaux importants sur la géologie de Madagascar où il fut un pionnier.

PaléontologieLes scientifiques du Muséum ont mené en particulier des travaux de géologie descriptive, des publications sur les Fossiles liasiques, les echinides et les Inocérames. en 1936 a été décrit le plus ancien amphibien anoure connu (une proto-grenouille) à partir d’un fossile de Madagascar. D’importantes collections malgaches de poissons et d’amphibiens fossiles du Trias ainsi que de dinosaures du Crétacé ont été rassemblées au cours du temps. Des travaux sur l’origine et l’évolution des flores fossiles ont permis la publication d’une étude sur la paléo-phytogéographie de Madagascar en 1949.

Botanique et EthnobotaniqueLes apports du Muséum dans ce domaine sont particulièrement nombreux et les collections mal-gaches de l’Herbier du Muséum sont extrêmement riches. Henri Humbert, professeur au Muséum, réalisa une carte de la végétation de Madagascar et est à l’initiative de la création des douze premières réserves intégrales de l’île qui s’étendent sur 500 000 ha. L’Histoire de l’exploration botanique de Madagascar a fait l’objet de plusieurs publications dont notam-ment l’édition en 1946 par Auguste Chevalier de l’ouvrage Cinquantenaire de Madagascar : cinquante années d’efforts scientifiques et sociaux pour le développement de l’agriculture malgache.

Zoologie - milieu terrestreParmi les sujets les plus étudiés dans ce domaine en ce qui concerne la grande île, on peut citer les Mollusques terrestres, les Reptiles écailleux et les Batraciens, mais également les Boïdées ainsi que de nombreux travaux sur les Lémuriens.Nommé Directeur de l’Institut Pasteur de Mada-gascar en 1962, edouard-Raoul Brygoo a contribué à la connaissance de la parasitologie des Caméléons

Page 8: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

81- Crustacé. Xanthias sp. expédition Atimo Vatae mai 2010. Fort Dauphin, Madagascar.

© T.-Y. CHAN - Institute of Marine Biology, National Taiwan Ocean university

2- © X. Desmier

Mollusques P. Bouchet, s. Tillier, V. Héros, P. Maestrati, N. Puillandre, P. Lozouet, M. Castelin

crustacésL. Corbari

BotaniqueT. Haevermans

algues B. de Reviers, L. Le Gall, F. Rousseau

Programme pédagogique/muséologique s. Pons

administratione. Vandel

organisation sur le Terrain L. Albenga

La Planète Revisitée est l’initiative conjointe du Muséum et de l’ONG Pro-Natura International visant à explorer, échantillonner et décrire les com-partiments négligés de la biodiversité dans un certain nombre d’écosystèmes remarquables de la planète. un ensemble d’expéditions terrestres et marines ont été conduites en 2009 et 2010 au Mo-zambique et à Madagascar. La partie malgache concerne la biodiversité marine, et est impliquée dans les réseaux Census of MarineLife et Barcode of Life. L’expédition a permis la découverte de la faune et la flore marines dans la région du “Grand sud”, très peu explorée, et notamment la révélation d’espèces inconnues ainsi que la constitution de collections d’échantillons de faune et de flore pour la recherche et l’identification. Les données associées sont allées alimenter les bases de données déjà établies ou en cours de développement à Madagascar et dans le monde.Le projet avait également un important volet péda-gogique visant à faire participer le plus large public possible à la vie de l’expédition et à faire du projet un support pour l’éducation à l’environnement. (voir p. 29)

Partenaires malgaches : IHsM*, bureau malgache de la WCs*Autres partenaires : PNI*, uICN*

GRANDes ExPédITIoNs

régulièrement, le MNHN pilote ou participe à de grandes expéditions, qui rassemblent des chercheurs de différents pays et de différentes disciplines. ces grands projets visent à explorer la biodiversité et la culture malgache, et à travailler à leur connaissance et à leur conservation.

l a P l a n è T e r e v i s i T é e - e x P é D i T i o n aT i m o vaTa e 2 0 1 0http://laplaneterevisitee.org

1

2

Page 9: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

9

© X. Desmier © MNHN

Plusieurs chercheurs du Muséum, botanistes et zoologistes ont participé à la mission Radeau des Cimes – Masoala 2001 organisée par l’ONG Pro-Natura International et Océan Vert. Cette mission a pris place pendant deux mois dans le plus grand massif de forêt humide préservé de l’île, dans la péninsule de Masoala. Parc national créé en 1997, la péninsule possède encore des endroits inexplorés auxquels la mission a permis d’accéder. Les projets développés durant la mission ont été riches en découvertes scientifiques dans des domaines variés : Biodiversité des amphibiens et leur utilisation des micro-habitats ; étude des fourmis arboricoles et les insectes associés ; entomofaune forestière du sous-bois à la canopée supérieure, faunistique, taxonomie et écologie ; ou encore inventaire de la flore des différents types forestiers de la péninsule.Plusieurs taxons nouveaux pour la science ou supposés disparus ont été récoltés durant cette mission, comme par exemple, pour les plantes, la description de trois nouvelles orchidées connues seulement du spécimen collecté lors de cette mission : deux Bulbophyllum et un Cynorkis, ou bien encore la redécouverte d’Euphorbia boissieri, connue d’un spécimen seulement et supposée éteinte dans son lieu d’origine : l’Ile sainte-Marie.

Organisateurs : Pro-Natura International, Océan VertPartenaires Malgaches : ONe*, ANGAP*, CNRe*, CNARP*, PBZT*, FOFIFA*Autre Partenaire : Missouri Botanical Garden (états-unis)

r a D e a u D e s c i m e s - e x P é D i T i o n m a s o a l a 2 0 0 1

e. Gonthier, O. Romain, D. Ouvrard, A. soulier-Perkins, C. Reeb, P. Philipson (MBG)

Le massif du Makay, au sud-Ouest de Madagascar, formé de centaines de canyons inextricables, a abrité de nombreux types d’écosystèmes et une biodiversité unique depuis des millions d’années. Mais les richesses du Makay se trouvent aujourd’hui menacées et le massif se désertifie.Le projet Makay Nature vise à préserver au plus vite les merveilles biologiques et culturelles du massif du Makay avant que celles-ci ne disparaissent et s’appuie pour cela sur un panel d’actions à toutes les échelles : locale, nationale et internationale.De nombreux scientifiques du Muséum ont participé à ces expéditions. Dans le domaine de la biodiversité, les différentes missions ont été l’occasion de mieux connaître la biodiversité dans cette zone très peu explorée et notamment de découvrir de nouvelles espèces. Le projet avait également un important volet archéologique, qui a permis la révélation au monde scientifique de peintures et gravures rupestres ainsi que de sites funéraires (voir p. 18).

e x P é D i T i o n m a k ay n aT u r ehttp://www.makaynature.org/

Page 10: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

10

1- Tsingy © A. soulier-Perkins

2 - Podoserpula ou “champignon en pagode”, connu jusqu’à

présent d’une seule réserve naturelle de Madagascar

© B. Buyck

G é o l o G i e / m i n é r a l o G i e

génèse et évolution de la géodiversité malgache

G. Carlier, P.J. Chiappero, J-P Lorand, F. FargesuMr Laboratoire de Minéralogie et cosmochimie du Muséum

L’histoire géologique troublée de Madagascar depuis 1,5 milliards d’années lui a conféré une géologie particulièrement riche. elle abrite des géotopes d’une grande diversité qui ont ensemencé ensuite la très grande diversité géologique que l’on connaît actuellement dans l’île, associant volcanisme d’arc, bassins sédimentaires et cratons anciens.L’inventaire de la richesse minéralogique et pétro-logique de Madagascar a fait l’objet de publications récentes par des chercheurs du Muséum, qui résument les recherches actuelles. Dans le hors-série de la revue Le Règne Minéral intitulé “Aventures Minéralogiques à Madagascar”, ces articles portent sur la contribution des géologues et minéralogistes français et malgaches à la connaissance géologique et minière de Madagascar depuis le XIXe siècle, ou encore sur les collections de roches et de minéraux du MNHN, parmi les plus riches au monde (voir p. 19). Plusieurs chercheurs du Muséum ont égale-ment contribué à l’ouvrage Parcours de recherche à Madagascar publié par l’IRD, à travers l’article “Géologie et minéralogie de Madagascar”.

1

rEcHErcHE

2

Page 11: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

11

m y c o l o G i e

B. BuyckuMr origine, structure et évolution de la Biodiversité

sous l’impulsion de Roger Heim, mycologue et ancien directeur du Muséum, les champignons de Madagascar ont fait l’objet de plusieurs études entre 1930 et 1960, aboutissant entre autres à la réalisation de quelques monographies, publiées pour la plupart dans le cadre du Prodrome à une flore mycologique de Madagascar. Ces publications mettent en évidence la grande diversité et le caractère exceptionnel des champignons de Madagascar. en 1942, Antananarivo accueille la première expo-sition de champignons en zone tropicale. elle fut organisée en collaboration avec les mycologues du Muséum, où se déroulait annuellement depuis 1904 le salon du Champignon. Jusqu’au début des années 1970, le Muséum a été l’unique institution scientifique au monde à s’intéresser aux champignons de Madagascar. A ce moment là, l’inventaire mycologique de Madagascar s’interrompt et reprendra en 1996. Il suscite alors rapidement un vif intérêt international suite à la découverte qu’un nombre important d’arbres et d’arbustes endémiques de Madagascar vivent en symbiose obligatoire avec un grand nombre de gros champignons.Ainsi, un projet multidisciplinaire et internatio-nal Coévolution entre champignons et arbres endémiques : la symbiose ectomycorrhizique à Ma-dagascar est actuellement en cours, ainsi que la pré-paration d’un livre sur les champignons comestibles de l’Ile.

Partenaire malgache : CNRe*Autres partenaires : Missouri Botanical Garden, Royal Botanic Gardens Kew

B i o G é o G r a P h i e

Tracés gondwaniens des faunes et des flores

T. Bourgoin, A. soulier-Perkins, J.-N. Labat, T. HaevermansuMr origine, structure et évolution de la Biodiversité

Plusieurs tracés biogéographiques rendent compte de l’éclatement du Gondwana depuis le Crétacé inférieur (séparation de l’Afrique et de l’Antarctique) jusqu’au plus tard le début de l’Oli-gocène (séparation de l’Amérique du sud et de l’Antarctique). Les événements tectoniques majeurs qui se sont déroulés sur cette période d’environ 100 millions d’années ont présidé à la mise en place de la diversité des faunes et des flores observées aujourd’hui. L’objectif du projet est d’améliorer la documentation des tracés gondwaniens, en utilisant comme modèles divers taxa végétaux et animaux pour deux régions d’intérêt : la Patagonie et Madagascar. Chacune de ces régions, présentant une biodiversité très riche, a des caractéristiques climatiques opposées, tempérée pour la première, tropicale pour la seconde.Les chercheurs du Muséum se rendent donc régulièrement à Madagascar depuis 2005 afin de documenter la biodiversité de l’île. Ces études ont permis notamment la découverte de nombreuses nouvelles espèces, voire de nouveaux genres ou encore la présence de familles jusque là inconnues à Madagascar.Les dernières missions se sont déroulées dans le cadre du projet Makay Nature (voir p. 9).

Partenaires malgaches : CNRe*, FOFIFA*, PBZT*

©A. Haevermans Diaphorina sp. (Hemiptera) © D. Ouvrard

Page 12: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

12

f l o r e

origine, systématique et évolution de la flore malgache

autour des euphorbes

T. Haevermans, X. Aubriot, M. evans, P. P. Lowry

Des chercheurs du Muséum participent au projet Planetary Biodiversity Inventory – Euphorbia pour lequel ils sont impliqués dans la construction du cadre phylogénétique global pour le genre Euphorbia avec une spécialisation sur les euphorbes de Madagascar. Ils sont également impliqués dans le projet ANR “eVORANGe” (porté par Ophélie Ronce, IseM, université Montpellier II), par le biais du modèle Euphorbia et Sarcolaenaceae malgache, sur lequel ils étudient les phénomènes d’évolution de niche ainsi que l’influence des paramètres de sol et environnementaux sur la diversification à Mada-gascar.

Partenaires malgaches : CNRe*, univ. d’AntananarivoAutres partenaires : National science Foundation, univ. du Michigan (usA), IseM univ. Montpellier II

Euphorbia quartziticola Leandri, endémique de Madagascar

© T. Haevermans / MNHN

une des 600 espèces de fougères de Madagascar,

Coniogramme madagascariensis C.Chr

© G. Rouhan / MNHN.

diversité et évolution des fougères de Madagacar

G. Rouhan, M. Gaudeul, F. Rakotondrainibe

Les fougères de la région malgache présentent une grande diversité et des taux d’endémisme élevés. La méconnaissance de cette diversité apparaît comme un obstacle à toute politique de gestion ou de conservation de la diversité des espèces et des milieux naturels. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les recherches du Muséum en taxonomie intégrative (combinant approches morpho-anatomiques et génétiques), en phylogénie et en biogéographie, qui permettent de mieux connaître la diversité, l’origine, et l’évolution spatio-temporelle des fougères malgaches. Ces recherches constituent un projet au long cours de l’équipe. elles s’intègrent également à des projets internationaux focalisés alors sur un groupe particulier de fougères grammitidacées, tel que le projet Grammitids Phylogeny Group qui étudie l’ensemble des fougères dans le monde.

Partenaires malgaches : CNRe*, univ. d’AntananarivoAutre partenaire : National science Foundation (usA)

uMr origine, structure et évolution de la BiodiversitéL’équipe de botanique du Muséum est engagée depuis de très nombreuses années dans divers pro-grammes d’étude de la flore malgache. Ces projets, qui visent à mieux connaître la diversité et les origines de la flore, se poursuivent souvent au travers de programmes internationaux, parmi lesquels on peut citer ce qui suit.

Page 13: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

13

Les relations entre fougères arborescentes et épiphytes dans les forêts malgaches

N. MachonuMr conservation des Espèces, restauration et suivi des Populations

Les fougères arborescentes malgaches présentent un fort endémisme (95 %). elles se caractérisent par une croissance extrêmement lente et ont pourtant été fortement exploitées pour l’artisanat et la construction. Par ailleurs, elles ont un rôle de bio-indicateur du milieu et servent de support à de nombreuses épiphytes. La disparition de fougères arborescentes uniques au monde pourront avoir des impacts sur la régénération des espèces qui composent la formation forestière mais diminue aussi la disponibilité du micro-habitat pour les épi-phytes. Le projet, actuellement en cours, consiste donc à comparer la régénération naturelle des espèces indigènes et exotiques, à la fois au sol et sur les stipes de fougères arborescentes (Cyathea spp.) Cette étude permettra d’expliquer en partie l’importante richesse spécifique des forêts malgaches, ainsi que le danger imposé de la disparition des Cyathea à cause de la forte pression anthropique et de leur lenteur de croissance. elle permettra également d’évaluer, après une vingtaine d’années de conservation, la composition floristique et la richesse en épiphytes et en Cyathea, ainsi que l’intérêt de la création d’aires protégées.Des recommandations seront données sur l’in-tégration des fougères dans le maintien de la bio-diversité pour mieux définir les futurs programmes de restauration écologique des forêts afin de préserver l’importante richesse malgache, qui est unique au monde.

écologie et évolution des Bryophytes de l’ouest de l’océan Indien

J. Bardat, C. ReebuMr origine, structure et évolution de la Biodiversité

Les bryophytes sont des candidats idéaux pour répondre à des questions écologiques et évolutives de par leur ubiquité, leur facilité de dispersion (études comparatives au sein d’une même zone géographique), leur sensibilité aux changements climatiques (reflet des changements passés) et leur phase haploïde dominante (utilisation de marqueurs moléculaires neutres). elles permettent donc d’explorer les mécanismes écologiques et historiques responsables du développement d’une richesse spécifique élevée dans certaines régions, telle que le sud-ouest de l’océan Indien.un projet BRYODIV MADA va prochainement démarrer, qui se propose de conduire des missions d’inventaires bryologiques au sein de deux massifs forestiers malgaches (Andohahela et Andringitra) représentatifs de la biodiversité de l’île, en les articulant autour d’une problématique écologique et biogéographique. en s’appuyant sur des collaborations nationales et internationales renforcées par deux précédents projets conjoints, le projet devrait permettre un accroissement des connaissances taxonomiques pour des groupes végétaux qui n’ont jamais été précisément pris en compte dans les missions exploratoires de Madagascar, depuis le début du siècle jusqu’à nos jours.Par ailleurs, J. Bardat et C. Reeb font partie des co-auteurs de la “Checklist” de Madagascar, qui permet une évaluation de la biodiversité et de l’endémisme dans l’île.

Partenaires malgaches : univ. de Mahajanga, univ. d’AntananarivoAutre partenaire : université de la Réunion

Page 14: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

14

Les peuplements de coraux bordant la Grande Vasque du Grand Récif de

Toliara sont très florissants. Les relations entre la dégradation récifale et

la diversité corallienne sur ce récif sont étudiées en fonction des facteurs

écologiques et sociologiques

© M. Guillaume, MNHN.

f a u n e f l o r e

coraux, algues et herbivores du grand récif de Toliara

M. Guillaume uMr Biologie des organismes et écosystèmes aquatiques

Le Grand Récif de Toliara est l’un des écosystèmes coralliens les plus développés du sud-Ouest de l’océan Indien et sa biodiversité était dans les années soixante l’une des mieux connue au monde. Le programme MAsMA-GRT vise à étudier les trois compartiments clés de son fonctionnement (coraux, algues et herbivores) sur une période de presque 50 ans, afin de proposer des pratiques de gestion permettant une gestion durable de l’écosystème corallien.Il s’agit notamment de comparer la faune corallienne entre ~1960 et 2010, de compléter la collection de coraux du MNHN, d’évaluer les changements des habitats par télédétection, de quantifier la biomasse des principales espèces de macroalgues, d’analyser l’évolution des pêcheries sur 25 ans et de modéliser l’impact des bassins versants. Le projet permet également d’étudier la paléoclimatologie dans la région. en termes de conservation, ces études apportent notamment des éléments importants pour la gestion des pêcheries.Les développements du programme s’orientent vers deux objectifs : La recherche des causes du main-tien de la diversité corallienne du GRT, le suivi de la température de l’eau de mer et l’analyse des capacités de résilience des coraux d’une part. La mo-délisation du fonctionnement du GRT d’autre part.

Partenaire malgache : IHsM*Autres partenaires : univ. de la Réunion, WIOMsA*, IRD*, Museum of Tropical Queensland

Biodiversité et gestion durable de l’environnement dans deux régions de Madagascar et des comores

B. Riéra uMr Mécanismes adaptatifs : des organismes aux communautés, Brunoy

Ce projet consistait à faire une analyse spatiale des milieux et de la biodiversité avec notamment pour finalité l’aide à la décision dans les aménagements locaux. à Madagascar, la région choisie était le Complexe d’Aires Protégées de Zahamena (Région d’Alaotra).Le projet a d’abord permis une caractérisation écologique des forêts étudiées par leur composition floristique et leur structure forestière. ensuite, dans le Complexe de Zahamena, l’étude de la dynamique un peu particulière de l’écosystème de la région a permis de mieux comprendre l’interaction entre la vie des forêts et l’exploitation imposée par l’Homme pour ses divers besoins (Alaotra est une région à forte vocation agricole et minière), notamment grâce à l’utilisation de techniques d’imagerie par satellite. enfin, la corrélation entre les données de terrain (Indice foliaire) et les paramètres spectraux relevés par télédétection ont permis d’estimer la quantité de la biomasse et le taux de séquestration de carbone.

Partenaire malgache : univ. d’Antananarivo (notamment IOGA*)

Page 15: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

15

Interactions prosimiens/flore et adaptation des lémuriens dans les environnements anthropisés

B. simmen, F. Bayart, C. Harpet, C. Pichon, A. Hladik, C.M. Hladik, L. TarnauduMr éco-anthropologie et Ethnobiologie

un groupe de primatologues et d’ethnologues travaille sur des problématiques d’adaptation aux niches écologiques et de gestion des milieux na-turels ou transformés.un premier volet concerne la résilience des prosimiens à la fragmentation du milieu et à l’an-thropisation. en lien avec ces problématiques, une partie de la recherche est consacrée à la perception et l’usage qu’ont les populations humaines locales de leur environnement, et en quoi les projets de conservation peuvent s’appuyer sur ces repré-sentations (pour les aspects d’anthropologie de la conservation à la station d’Antrema, voir p. 27)Dans une recherche plus fondamentale comparée d’éco-physiologie et d’éthologie des primates, nous cherchons à comprendre les liens entre traits d’histoire de vie, structure sociale et alimentation dans des habitats contraignants de Madagascar (forêts sèches décidues et semi-décidues, notam-ment au sud dans la réserve de Berenty). Ces études s’appuient sur des relevés phénologiques à long terme et des inventaires floristiques exhaustifs. elles mettent en évidence les contraintes énergétiques, les cycles de production alimentaire, et la qualité nutritionnelle des aliments auxquelles doivent s’ajuster les différentes espèces de lémuriens.

Partenaires malgaches : univ. d’Antananarivo, eNs, univ. de Mahajanga

Physiologie et écologie du Microcèbe murin

P.-Y. Henry, F. Aujard, M. Perret, F. PifferiuMr Mécanismes adaptatifs : des organismes aux communautés - Brunoy

Cette unité du Muséum étudie sous de multiples angles les adaptations physiologiques d’un petit lémurien malgache, le Microcèbe murin, aux con-traintes énergétiques. Les thèmes principaux de recherche sont les régulations métaboliques et endo-criniennes, et leur rôle dans les processus de réponse adaptative aux contraintes environnementales, de sélection sexuelle et de vieillissement de l’organisme. Récemment, les études d’écophysiologie ont repris un essor important, et permettent de s’intéresser au rôle des mécanismes de flexibilité physiologique et d’économie d’énergie dans la réponse adaptative aux contraintes énergétiques peu prédictibles, telles que celles imposées par les changements climatiques. Depuis 2009, la pertinence écologique des résultats obtenus en laboratoire (sur les animaux élevés sur le site de Brunoy) est évaluée par des expériences menées en conditions naturelles, sur le site de conservation de Kirindy.

Partenaires malgaches : univ. d’Antananarivo, Centre National de Formation, d’étude et de Recherche en environnement et Foresterie à Morondava Autre partenaire : German Primate Center

Propithèque de Verreaux (Propithecus verreauxi) s’alimentant de graines

de Tabernaemontana coffeoides (Apocynaceae) en forêt galerie du sud

de Madagascar. La famille des Apocynacées est réputée riche en espèces

toxiques © L. Tarnaud

Microcèbe murin en recherche alimentaire, Kirindy, Madagascar

© P. Vuarin

autour des lémuriens

Plusieurs unités du Muséum mènent des recherches liées aux lémuriens malgaches.

Page 16: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

16

Biodiversité des organismes amphihalins des systèmes insulaires du sud-ouest de l’océan Indien

T. Robinet, e. Feunteun, P. Keith, G. MarquetuMr BorEa (Biologie des organismes et écosystèmes aquatiques)

Les petits fleuves côtiers des archipels du sud-ouest de l’océan Indien abritent une ichtyofaune composée presque exclusivement d’espèces amphihalines, dont le cycle de vie passe par une phase côtière ou océanique.Au terme de deux ans de collecte et d’une année d’analyse, le programme DIAMsOI (2008-2012, financement FRB) livre des résultats très intéressants sur l’ichtyofaune du nord-est malgache, au cœur du système régional des cours d’eau insulaires. Dans les sites les plus préservés (Parc National Forestier de Masoala), les abondances des poissons et crustacés sont relativement faibles, avec une endémicité relativement forte. Dans les sites les plus perturbés par l’anthropisation au contraire (Région rizicole de sava), les abondances sont globalement plus fortes et les espèces introduites bien représentées, au détriment des espèces natives. Ce que ces contrastes nous enseignent quant à l’influence de l’activité humaine sur les communautés aquatiques des eaux douces est à prendre en compte en politique de conservation des zones côtières.Le projet a notamment permis la découverte d’une nouvelle espèce de gobie sicydiinae, décrite au Muséum. Par ailleurs, de nombreux spécimens et tissus attendent une analyse plus approfondie. Ils alimenteront les recherches pendant encore de nombreuses années.

Partenaires malgaches : Institut Halieutique et sciences Marines de Tuléar (IH-sM). Madagascar National Parks (MNP)

expédition scientifique dans le Parc National Forestier de Masoala

en mai 2010 © MNHN

f a u n e

étude des baleines à bosse de l’océan Indien

J.-B. CharassinuMr L’ocEaN (Laboratoire d’océanographie et du climat)

Le projet BaoBaB (Balises et Acoustique pour les Observations des Baleines à Bosse), qui démarre en 2012, vise à améliorer nos connaissances sur les baleines à bosse de l’océan Indien, tant au plan fondamental qu’appliqué. Il permettra de rassembler des informations sur la présence, l’abondance et les déplacements des baleines à bosse en fonction des paramètres de l’environnement marin, en utilisant différentes méthodes complémentaires (Photo-identification, analyses génétiques, suivi par balise Argos, enregistrements acoustiques). Par ailleurs, cette étude apportera des perspectives en termes de protection, de conservation et de gestion des habitats des grandes baleines, ce qui figure parmi les objectifs prioritaires de la Commission Baleinière Internationale, et aidera à informer les décisions d’autre instance telle que la Commission de l’Océan Indien, laquelle a ratifié un accord stratégique visant à protéger les cétacés évoluant dans ses eaux. à Madagascar, les informations relatives à la popu-lation des baleines à bosse (combien sont-elles ? quand et où sont-elles là ? comment les approcher ? quelles sont leurs réactions à la présence d’embarcations ?) sont importantes pour le développement responsable et durable d’activités économiques liées à leur présence, en particulier l’éco-tourisme et le whale watching.

Partenaire à Madagascar : CeTAmadaAutre partenaire : univ. Paris sud

Baleine à bosse à sainte Marie © CeTAmada

Page 17: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

17

collemboles interstitiels sableux littoraux à Madagascar et dans les îles environnantes

J.-M. ThibauduMr origine, structure et évolution de la biodiversité

L’étude des Collemboles, ces Hexapodes qui ont conquis tous les écosystèmes terrestres de notre planète, a pour l’instant beaucoup de retard par rap-port à celle de son groupe-frère, les Insectes. Les travaux scientifiques menés au Muséum sur les Col-lemboles peuplant le milieu des sables littoraux ont été les premiers à traiter de ces espèces. Morphologiquement, elles sont dépigmentées, ont des pattes assez courtes et sont très souvent sans yeux ni furca. elles possèdent un corps assez souple, leur permettant de s’insinuer entre les grains de sable sans en démolir la structure. Ces peuplements collembologiques interstitiels sont en effet en partie liés à une certaine granulométrie des sables.Leur biodiversité est beaucoup moins riche que celle des peuplements des sols classiques ou des litières. Néanmoins, à Madagascar, les prélèvements sur le terrain et leur analyse ont permis la découverte de 32 espèces nouvelles pour le pays, dont 8 nouvelles pour la science avec un taux d’endémisme de 30%.

sable littoral vu sous la loupe binoculaire avec trois spécimens

de Collemboles interstitiels de la famille des Neanuridae et un de

l’extraordinaire Acarien Nematalycidae très adapté morphologiquement

à la vie fouisseuse dans les sables de nombreux continents

systématique et évolution des scarabés coprophages de Madagascar

O. MontreuiluMr origine, structure et évolution de la biodiversité

Les Scarabaeidae coprophages, avec plus de 250 espèces, toutes endémiques, décrites de Mada-gascar, constituent un groupe majeur au sein des Coléoptères présents sur la Grande Île. L’étude de ce groupe est menée depuis 2003 en collaboration avec le Metapopulation Research Group de l’univer-sité d’Helsinki. Au travers de missions de terrain et de travaux en laboratoire, cette étude comporte plu-sieurs volets : la révision des genres concernés, avec notamment la description de plus d’une soixantaine de taxa (la grande majorité des types sont déposés au Muséum) ; des hypothèses de phylogénie par des analyses morphologiques et moléculaires afin de retracer les liens de parenté entre les taxa mal-gaches, mais également pour replacer ces éléments au sein de la faune mondiale ; l’étude de l’écologie de ces insectes en termes de préférence alimentaire, de rythme d’activité journalière et saisonnière, de répartition dans l’espace forestier ; et enfin l’analyse des structures de communautés et leur évolution. une trentaine d’articles ont été publiés à ce jour dans le cadre de ce projet.

Partenaire : université d’Helsinki

Cambefortantus pauliani Montreuil, 2008 ; illustration : P. stéfani.

Page 18: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

18

Expéditions archéologiques dans le massif du Makay

e. Gonthier, O. Romaindépartement de Préhistoire

Les chercheurs du Muséum ont mené trois expéditions dans le massif du Makay depuis 2001. La découverte, lors de la troisième expédition, de plusieurs sites endogréseux comportant de l’art rupestre est une grande première pour Madagascar. Couvertes de peintures, de dessins, de gravures, mono- ou polychromiques et à motifs géométriques, anthropomorphiques et zoomorphiques, ces grottes sont à mettre en rapport avec l’activité des devins-guérisseurs et les pratiques divinatoires qu’ils exercent. On note notamment des représentations liées au sikidy, une pratique malgache qui dérive directement de la géomancie arabe et qui utilise le tracé d’arrangements mathématiques. Les représentations de zébus sont des indicateurs qui permettent d’ores et déjà de se faire une idée sur les anciennetés relatives de certaines des œuvres (à partir du VIIIe s.) de ces sociétés sans écriture, certainement sakalava. Les figures géométriques montrent les capacités d’abstraction qu’exige la tradition orale.Des études menées en collaboration étroite avec l’Institut d’Art et d’Archéologie d’Antananarivo, où sont déposés les objets archéologiques, doivent permettre de compléter les datations déjà établies, ou d’en pallier l’absence, puis d’effectuer un premier pas vers le classement typologique des peintures du massif du Makay. Il sera ensuite possible d’élargir les recherches vers d’autres régions malgaches limitrophes, pour constituer une documentation locale, puis plus générale, et alors réaliser un premier Atlas des représentations pariétales malgaches, que prépare actuellement le département de Pré-histoire. Cet atlas permettra pour la première fois de mettre en connexion ces images avec les représentations pariétales de plusieurs autres pays africains et asiatiques notamment, pour tenter ainsi de mieux appréhender les courants d’échanges et les influences multiples dont Madagascar a toujours été un pôle central.

Partenaires malgaches : IC-MAA* (Antananarivo), P. et G. NamboAutres partenaires : F. Duranthon (Muséum de Toulouse), e. Wendenbaum, Association Naturévolution, CANAL+, Gédéon programmes

© L. Tarnaud

s c i e n c e s h u m a i n e s e T s o c i a l e s

Durant les trois missions dans la massif du Makay, des séries de tombes à enceinte de pierres (datées d’à partir de la fin du VIIIe s.), des caveaux, des dépôts funéraires en abris-sous-roches ont été également répertoriés, relevés par GPs et étudiés pour comprendre les modes et les caractéristiques de ces dépôts funéraires au cours des différentes occupations du territoire.

Perception et usage qu’ont les populations locales de leur environnement et les conséquences sur la conservation de la biodiversité

C. HarpetuMr éco-anthropologie et ethnobiologie

Il s’agit notamment d’examiner en quoi des projets de conservation peuvent s’appuyer sur les représen-tations qu’ont les populations locales de leur envi-ronnement. en effet, dans certains lieux, la biodiver-sité se trouve naturellement protégée du fait de lois ancestrales auxquelles sont encore très fortement attachées les populations locales, et qui désignent comme “sacrée” une espèce donnée. sur le Terri-toire de la réserve d’Antrema se trouvent plusieurs sites à Lémuriens sacrés, dont un concerne notam-ment le Propithèque Couronné. On peut ainsi mettre en évidence l’intérêt de faire jouer des rôles complémentaires aux traditions lo-cales et aux réglementations internationales dans la gestion de la conservation de ces animaux. Ces recherches sont menées en corrélation avec celles de primatologues du Muséum (voir p. 15).

Page 19: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

19

1- © Paris, Bibliothèque centrale,

MNHN

2- Diptères pris dans du copal de

Madagascar © MNHN

3- Tranche de liddicoatites achetée

par préemption nationale en 2011

coLLEcTIoNs c o l l e c T i o n s D ’ h i s T o i r e n aT u r e l l e

collections minéralogiques malgaches du Muséum

F. FargesuMr Laboratoire de Minéralogie et cosmochimie du Muséum

Les collections minéralogiques malgaches du MNHN sont parmi les plus importantes au monde, notamment grâce aux travaux d’Alfred Lacroix (voir historique). C’est surtout grâce aux découvertes liées aux minerais et aux pegmatites que les collections furent enrichies. Ainsi, le MNHN a pu protéger de la refonte la plus grosse pépite d’or jamais trouvée dans l’île, et pesant presque un kilogramme. Madagascar est aussi très riche en uranium et thorium et le Muséum possède de nombreux échantillons types malgaches de cristaux très recherchés par les compagnies minières, et donc souvent détruits. C’est pour les gemmes que Madagascar est sur-tout reconnue. et en particulier les magnifiques tourma-lines (“liddicoatites”). L’acquisition d’échan-tillons n’ayant été ni chauffés ni altérés artificiellement et leur étude non-destructrice permet d’effectuer des recherches minéralogiques, pétrologiques et géo-chimiques qui apportent des informations essen-tielles sur la géologie de Madagascar. Or dès qu’un filon est exploité industriellement, sa géodiversité est irrémédiablement détruite à jamais. Le travail de préservation du patrimoine malgache dans ce domaine est donc essentiel.

Donateurs : e. Tück (1923), L. Vésignié (1955), Amis de la Minéralogie du Muséum (depuis 1973),Fondation Total (1983-2011)

1

2

3

Page 20: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

20

Ichneumonidae Cremastinae de Madagascar . a : Trathala lachaisae

Rousse, Villemant et seyrig 2011 ; b : Fafana timhoti Rousse, Villemant

et seyrig (espèce et genre nouveaux)

Herbier national

Les recherches de l’équipe de botanique (voir p. 12 sqq) s’appuient sur des missions régulières d’échantillonnage sur le terrain, souvent annuelles. elles sont également indissociables des collections de l’Herbier du Muséum, qui sont parmi les plus riches au monde pour la région malgache, grâce aux efforts de récoltes réguliers des chercheurs depuis plus d’un siècle (voir p.7). Le nombre de spécimens malgaches dans l’Herbier est en effet estimé à près de 700 000 et la banque de graines compte des centaines de lots en provenance de l’île.L’importance de ces collections a suscité une collaboration ancienne et pérenne entre l’Herbier national et le Missouri Botanical Garden (MBG); l’Herbier est ainsi partenaire du projet Catalogue des Plantes Vasculaires de Madagascar, avec trois botanistes du MBG basés de façon permanente au Muséum. Par ailleurs, les collections malgaches sont l’objet de nombreuses demandes de consultations par des chercheurs étrangers, ainsi que d’échanges avec d’autres herbiers.

Le copal de Madagascar et ses inclusions

A.Nel, R. GarrousteuMr origine, structure et évolution de la biodiversité

Comme l’ambre, le copal est de la résine fossile de végétaux, mais en général plus récent que l’ambre. Cette résine fossilisée a enregistré des inclusions provenant du paléoenvironnement (microfossiles, arthropodes, végétaux, autres animaux, etc.). Les collections du MNHN sont parmi les plus riches du monde pour l’ambre et le copal, elles comportent du copal de Madagascar qui a été étudié pour ses inclusions. Ces collections permettent de mieux comprendre l’origine de la biodiversité des insectes et des arthropodes de ce “point chaud” de biodiversité, notamment en validant certaines hypothèses phylogénétiques et biogéographiques. Des programmes pluridisciplinaires sont en cours pour étudier à la fois les inclusions et les résines elles même, avec l’aide des nouvelles technologies d’analyses et d’imagerie 3D. Contrairement aux inclusions dans les résines anciennes, il est aussi possible que les organismes contenus dans les copals récents aient conservé leur ADN, ce qui ouvrirait des perspectives fascinantes en biologie moléculaire sous une vision temporelle et non plus seulement spatiale.

c o l l e c T i o n s D ’ h i s T o i r e n aT u r e l l e

collections entomologiques d’andré seyrig

C. Villemant, A. seyriguMr origine, structure et évolution de la biodiversité

André seyrig fut un entomologiste infatigable, qui parcourut Madagascar entre 1921 et 1944 et collecta des centaines d’espèces nouvelles. Il s’est intéressé notamment aux Hyménoptères, mais la majeure partie de son œuvre concerne la vaste famille des Ichneumonidae, dont plus de 550 espèces ont été enregistrées dans l’île. A sa mort en 1945, il n’avait pas pu réaliser son objectif de réaliser des monographies sur la totalité des Ichneumonidae de Madagascar.Néanmoins, les écrits et les spécimens qui ont été légués au Muséum après sa mort, constituent une référence essentielle qui permet encore aujourd’hui de décrire l’entomofaune malgache. Par exemple, ces données ont rendu récemment possible la révision de la sous-famille des Cremastinae, des guêpes solitaires qui parasitent essentiellement les larves de lépidoptères et de coléoptères. Cette révision décrit 12 nouvelles espèces et un nouveau genre.

Partenaire : CIRAD*

Page 21: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

21

Grand hapalémur © F-G Grandin MNHN

c o l l e c T i o n s v i va n T e s e T c o n s e r vaT i o n

Parc zoologique de Paris

D. Roulletdépartement des jardins botaniques et zoologiques

Le Parc zoologique de Paris (PZP) entretient des relations privilégiées avec Madagascar depuis les années 1980. un accord d’assistance et de recherche existe depuis 1993 avec le Ministère de l’environnement et des Forêts malgache, qui a confié au PZP la mise en place et la gestion de plusieurs programmes d’élevage en captivité : Grand hapalémur (Prolemur simus), propithèque couronné (Propithecus coronatus), lémur vari à ceinture blanche (Varecia variegata subcincta).Delphine Roullet, responsable des primates au PZP, est vice-présidente du Taxon Advisory Group Prosimiens, en charge en particulier des liens entre l’ex et l’in situ. elle coordonne quatre Programmes d’elevage européens (eeP). Le PZP est à l’origine et est fortement impliqué dans les actions de conservation in situ de deux de ces programmes :

Projet de gestion en métapopulation pour la conservation du propithèque couronné Il concerne les populations de propithèques couronnés les plus isolées, découvertes en 2009 dans le Centre de Madagascar. Le projet consiste à faire l’inventaire des populations dans les fragments résiduels de forêt, à les protéger (sur place ou à travers des translocations, en utilisant l’expertise et les outils de gestion de l’eeP) et à les étudier. Le tout se fait en incluant les populations humaines locales et s’assortit d’un volet éducatif. Ce projet inclut également le soutien au Lemurs Park d’Antananarivo, où sera prochainement établit un programme d’élevage de l’espèce à Madagascar dont l’eeP* sera responsable.

Partenaires malgaches : AeeCL*, GeRP*, MeF*, Lemurs ParkAutres partenaires : eeP*, seCAs*

Projets de conservation du grand hapalémur- Projet “Bamboo lemur”. Ce projet, soutenu par le PZP en 2008 et 2009, concerne la protection d’un quart de la population sauvage, des populations découvertes très récem-ment (2008). Ce projet, financé essentiellement par l’AFsGH1, comporte un volet éducatif important et intègre les communautés locales.

Partenaires malgaches : MNP (Madagascar National Parks), MeF*

1 Association Française pour la sauvegarde du Grand Hapalémur, soutenue par l’eeP* et ses membres

- Soutien au Parc zoologique d’Ivoloina Les activités de conservation du PZP incluent le soutien au Parc zoologique d’Ivoloina à travers la mise à disposition de son expertise. Des échanges de grands hapalémurs nés en captivité ont eu lieu entre l’europe et Madagascar, coordonnés par le PZP.

Partenaire malgache : Madagascar Fauna GroupAutres partenaires : eeP* et Ministère de l’environ-nement et de Forêts malgache, AFVPZ et AFsGH

à travers le programme d’élevage européen, le PZP fait partie du Prolemur simus Conservation Working Group qui réunit toutes les personnes et institutions travaillant sur le grand hapa-lémur in et ex situ. L’objectif de ce groupe est de fixer la stratégie de conservation globale de l’espèce.

Page 22: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

22

Le PZP est membre de l’AeeCL (Association européenne pour l’etude et la Conservation des Lémuriens) et est à ce titre impliqué dans le Programme sahamalaza-Iles Radama pour l’étude et la conservation des lémuriens du parc, et en particulier le lémur aux yeux turquoise.

en devenant membre de l’eeP pour le fossa (Cryptoprocta ferox) le PZP soutiendra les projets du Fossa Fund (étude comportementale, inventaire de l’espèce dans certaines régions, etc.)

Dans le cadre de ses fonctions de coordination de l’eeP du lémur vari à ceinture blanche, le PZP initie actuellement des collaborations à Madagascar dans le but d’obtenir un consensus sur la taxonomie des lémurs vari. (coll. : GeRP*, MeF*, uICN)

Le PZP est responsable du “studbook” international pour le petit hapalémur de l’ouest (Hapalémur occidentalis). Il a initié et en partie financé avec d’autres institutions un inventaire de l’espèce à Madagascar en cours de réalisation par le GeRP (coll. : MeF*, Zoo de Banham, seCAs* ). L’objectif est de mettre à jour le statut de conservation de l’espèce.

Le PZP est membre du Madagascar Fauna Group qui est notamment responsable de la gestion de la station forestière d’Ivoloina et de la réserve naturelle de Betampona.

Vari subcincta © F-G Grandin

Lémur aux yeux turquoise © F-G Grandin MNHN

Petit hapalémur (H. occidentalis) © F-G Grandin MNHN

Fossa (Cryptoprocta ferox) © F-G Grandin MNHN

Page 23: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

23

c o l l e c T i o n s v i va n T e s e T c o n s e r vaT i o n

des serres riches en plantes malgaches

département des jardins botaniques et zoologiques

Les collections végétales vivantes du Muséum sont riches en taxons originaires de Madagascar (320 taxons, 850 plantes).Les taxons succulents proviennent des régions sèches de l’île, à la flore si originale, et qui comprend de nombreuses espèces endémiques. Certains grou-pes sont suivis par des botanistes du Muséum pour leurs recherches en systématique, Phylogénie, Biologie florale... Ces plantes sont cultivées sur-tout dans les serres tropicales de l’Arboretum de Chèvreloup mais pour le public du Jardin des Plantes, les végétaux de la Grande Ile ne sont pas oubliés, notamment dans la “Galerie des déserts et autres régions arides”). On trouve aussi, dans les serres de Chèvreloup et de Paris, des taxons originaires de milieux plus humides de Madagascar, forestiers ou non : des palmiers, des fougères, des monocotylédones et autres légumineuses. Les orchidées malgaches constituent une précieuse collection de valeur historique et scientifique, comprenant plus de 60 taxons. elle est issue essen-tiellement d’anciennes récoltes par des botanistes du Muséum et est liée à des spécimens d’Herbier conservés à Paris et à des publications. Certains spécimens appartiennent à des espèces devenues très rares dans la nature et sont en danger critique d’extinction, ce qui justifie leur conservation ex situ. Des recherches sont menées actuellement sur la microstructure des fleurs (pollinies, opercules, éperons...), des fruits et des graines de cette collection et permettent d’affiner son identification. Certaines de ces orchidées, telles les superbes Angraecum, sont visibles dans les serres publiques du Jardin des Plantes.

“L’étoile de Madagascar” (Angraecum sesquipedale), Orchidée

endémique représentée dans les collections vivantes du Muséum

© C. Duminil

Après-midi “Lémuriens en danger” au MuséumPlusieurs conférences et projections de films sur les lémuriens ont eu lieu le 4 mars 2012 à la Grande Galerie de l’evolution dans le cadre d’une après-midi “Lémuriens en danger” organisée par le PZP, et étaient complétées par une exposition de photos et une série de posters sur ce sujet.Plusieurs intervenants malgaches, représen-tants du ministère malgache de l’environ-nement et des forêts, primatologues (GeRP) et scientifiques étaient présents aux côtés de chercheurs de l’uMR “eco-anthropologie et ethnobiologie” et de Delphine Roullet, repré-sentant le PZP et les programmes d’élevage des lémuriens en captivité.L’après-midi du 4 mars a été suivie par une tournée européenne de la délégation malgache, coordonnée par le PZP, dont l’objectif était de montrer les activités de conservation in et ex situ des parcs zoologiques européens en faveur des lémuriens.

Page 24: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

24

direction de l’Enseignement, de la Pédagogie et des Formations

Le Muséum accueille régulièrement dans ses formations de Master et de doctorat des étudiants malgaches. en ce qui concerne le Master, ces étudiants ont été jusqu’à maintenant inscrits dans les spécialités “systématique, évolution, Paléobiodiversité” et “Développement et aménagement intégré des territoires”. en Master 2, les mémoires soutenus dernièrement par des étudiants malgaches portaient par exemple sur l’ “évaluation du stock de Carbone d’un projet de reboisement à Ambalavao, région de la Haute Matsiatra à Madagascar” ou encore “Phytomasse épigée d’une forêt dense de moyenne altitude : Cas de Zahamena à Madagascar”.Pour le doctorat, les enseignants-chercheurs du Muséum participent à l’encadrement de doctorants malgaches sur place, dans le cadre de projets de recherche conjoints, souvent en binôme avec des étudiants du Muséum. Des cotutelles sont même mises en place : la plus récente le fut avec l’université de Toliara dans le cadre du projet de recherche sur les organismes amphihalins décrit p.16.

ENsEIgNEMENT

é T u D i a n T s

© Rouhan

© MNHN

Page 25: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

université d’antananarivo (dont ses instituts et école Normale supérieure)

• Conventions de coopération

• Co-encadrement d’étudiants de Master et de doctorants (Biologie végétale, Primatologie)

• Conférences données par des enseignants-chercheurs du Muséum à l’Institut Observatoire et Géophysique d’Antananarivo (IOGA)

université de Toliara (dont Institut Halieutique et des sciences Marines)

• Conventions de coopération

• Co-encadrement de doctorants (Biologie Marine)

• Cotutelle de thèse de doctorat (Ichtyologie)

université de Mahajanga• Conventions de coopération

• encadrement de doctorants (Biologie et écologie végétales)

P r i n c i P a u x P a r T e n a i r e s D u m u s é u m D a n s l e D o m a i n e D e l’ e n s e i G n e m e n T e T l e s c o l l a B o r aT i o n s l e s P l u s r é c e n T e s

© A. Haevermans © M. Guillaume

25

Page 26: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

26

De nombreux projets de recherche menés par le Mu-séum ont parmi leurs finalités de pouvoir informer les décisions des différents acteurs impliqués dans le domaine de la gestion de la biodiversité et de sa conservation.Ainsi, par exemple, les études menées sur le grand récif de Toliara décrites p. 14 ont permis d’appor-ter des éléments essentiels à la gestion des pêches dans le secteur. De la même manière, le projet de recherche portant sur les forêts de Zahamena (voir p. 14) a permis de présenter des données pour aider aux décisions d’aménagement du territoire. Dans le cadre de ce projet, plusieurs présentations ont été faites lors du colloque international sur “l’évaluation environnementale pour la gestion des ressources naturelles” à l’université d’Antananarivo en octobre 2010, et les chercheurs ont participé à l’atelier scien-tifique sNGF (silo National des Graines Forestières) intitulé “exploitation des acquis de la recherche pour une meilleure gestion des forêts” qui était organisé par l’école supérieure des sciences Agro-nomiques de l’université d’Antananarivo à la même période.L’expertise scientifique est notamment centrale pour la prise de mesures de conservation par les instances internationales. Par exemple l’expertise de J.-N. Labat sur la famille des Légumineuses1 a donné lieu à de nombreuses descriptions de nou-veaux taxons, et a contribué à une étude publiée dans science en 2010 sur les menaces pesant sur le bois de rose (genre Dalbergia). Grâce à des outils de géo-spatialisation, une diminution de 50 à 98% de la répartition des dix espèces de bois de rose exploi-tées commercialement a été mise en évidence, et les zones forestières les plus vulnérables ont été identi-fiées. Cette étude a fourni les données scientifiques nécessaires pour recommander l’inscription sur la liste CITes (convention de Washington) de ces dix espèces de bois précieux.

1 J.-N. Labat a effectué une contribution majeure à la monographie The Leguminosae of Madagascar traitant environ 700 espèces et figurant comme un ouvrage de référence mondiale (2002).

e x P l o i TaT i o n D e s a c q u i s D e l a r e c h e r c h e P o u r l a G e s T i o n D e l a B i o D i v e r s i T é

1- Dans le cadre de l’expédition “La Planète Revisitée”,

Rob Anderson du département de l’université de l’agriculture des

forêts et des pêches de Capeton, Afrique du sud observe à la loupe un

échantillon d’algue, avant de mettre sous presse pour “l’herbier”, la

récolte d’algues du jour. Fort Dauphin, Madagascar.

© X. Desmier - MNHN – PNI

2- © X. Desmier - MNHN – PNI

eXPeRTIse,

CONseRVATION eT

GesTION DuRABLe

De LA

BIodIVErsITé

1

2

Page 27: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

27

P r o J e T P i l o T e B i o - c u lT u r e l D ’a n T r e m a

Coordination technique principale : C.-A. Gauthier

Le Muséum est à l’origine de la création (initiée en 1998) d’une zone protégée à Antrema (20 000 ha, dont 1 000 ha de parc marin, voir la carte), à la de-mande de la communauté sakalava qui vit sur place. Depuis, il est en charge de l’ensemble des activités scientifiques qui y sont menées en partenariat avec l’université d’Antananarivo, avec pour objectif d’ob-tenir une meilleure connaissance des écosystèmes locaux et d’améliorer ainsi leur gestion et leur pré-servation.La raison de ce choix trouve son origine dans les re-lations privilégiées établies entre le Parc zoologique de Paris et Madagascar depuis 25 ans (voir p. 18). Antrema est d’ailleurs la dernière grande aire de ré-partition des Propithèques couronnés de la grande îleL’établissement de cette réserve répond à une né-cessité de conservation animale et végétale mais aussi à un projet de développement durable faisant intervenir les populations locales, en accord avec la stratégie intégrée “Homme/Nature” des conven-tions de Rio. La population locale sakalava, considé-rant ces lémuriens comme des ancêtres, constitue un cas exemplaire d’une véritable culture de conser-vation.

Le site est en cours de classement dans le cadre du système des Aires Protégées de Madagascar. Ce classement permettra d’assurer la sécurité foncière de la zone qui fait aujourd’hui l’objet de nombreuses convoitises de la part d’opérateurs privés qui sou-haitent accéder à des terres pour y développer des activités touristiques ou d’exploitations agricoles des terres. Ce risque est circonscrit à l’heure ac-tuelle. Les activités pour le bien être de la commu-nauté locale se développent toujours dans le cadre d’un échange qui vise une situation “gagnant-ga-gnant” pour la conservation et le développement. Ce processus permet d’appuyer l’accès aux besoins de base alimentation, santé, scolarisation. Régulièrement, le projet met en place des activités incitatives qui ont vocation à proposer de nouveaux aliments à cultiver, ou encore de gérer l’argent du ménage. Ces activités sont associées à des actions de sensibilisation des populations à la préserva-tion de l’environnement. Le processus doit être aujourd’hui évalué, mais il semble qu’il est bien accepté par la communauté.

Partenaires malgaches : MeF*, Communautés locales, univ. d’Antananarivo, CITe*Autres partenaires : ONG Identi’terre, FFeM*, Fondation Nature et Découverte, uNICeF…

© X. Desmier © F. Bayart

Page 28: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

28

Flore et Faune de Madagascar

Depuis 1936, le Muséum publie la Flore de Mada-gascar et des Comores (99 volumes à ce jour). Il s’agit de contributions de nombreux spécialistes internationaux, coordonnées par le MNHN, avec la mise en place d’un comité éditorial qui implique des chercheurs malgaches. Les échanges avec les herbiers malgaches sont fréquents.

Partenaires malgaches : FOFIFA*, PBZT*

Le MNHN publie également une Faune de Mada-gascar qui a pour objet des monographies et des ouvrages d’identification de la faune malgache (en français ou en anglais). un dernier volume sur une famille de punaises (les Coreidae) a paru en décembre 2011.

Partenaires : CIRAD*, IRD*

Publications scientifiques et diffusion des connaissances

Le service des publications scientifiques du Muséum s’implique dans la diffusion des connaissances à Madagascar par la publication d’ouvrages traduits sur la biodiversité malgache qui sont gratuitement diffusés sur l’île. Paysages naturels et Biodiversité à Madagascar, ouvrage auquel ont contribué de nombreux botanistes du Muséum, a été co-publié par le Muséum et le WWF Madagascar en 2008 et a été distribué gratuitement à près de 4000 exemplaires. un nouveau partenariat avec CI* et le FFeM* devrait aboutir prochainement à la parution et à la diffusion de la version française des Lémuriens de Madagascar.

P u B l i c aT i o n s s c i e n T i f i q u e s D u m u s é u m

1- A mollusc yet to be determined, collected during the Atimo VAtae

expedition. Fort Dauphin, Madagascar © B. Abela - MNHN - PNI

2- © MNHN

dIFFusIoNsCIeNTIFIQue

eT GRAND PuBLIC

1

2

Page 29: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

29

u n e B i o z o n e m a l G a c h e D a n s l e f u T u r P a r c z o o l o G i q u e D e P a r i s

l a P l a n è T e r e v i s i T é e -e x P é D i T i o n aT i m o vaTa e 2 0 1 0

Denis Larpindirection des Jardins Botaniques et Zoologiques

Le projet de rénovation du PZP inclut une importante zone malgache avec 10 espèces de mammifères dont 8 primates, 9 espèces d’oiseaux, 7 espèces de reptiles et 5 espèces d’amphibiens originaires de l’île. Deux milieux de Madagascar seront représentés : la forêt humide et la forêt sèche. La Grande serre de 4 000 m² permettra notamment au public d’évoluer dans une ambiance tropicale en présence de représentants de la faune et de la flore locales dans un des deux secteurs de cet édifice (l’autre partie de la serre étant consacrée à la flore et la faune guyanaises). Le plan de collection botanique, en préparation, prévoit d’installer dans cette serre une végétation la plus représentative possible de la Grande Île.

L’expédition Atimo Vatae, qui faisait partie de la série d’expéditions La Planète Revisitée (voir p. 8), comprenait un important volet éducatif visant à faire partager au plus large public, en France et dans l’océan Indien (Madagascar et Réunion), la vie d’une grande expédition naturaliste, et ainsi à promouvoir l’éducation à l’environnement et au développement durable.en effet, la perception de l’importance scientifique et géoéconomique de la biodiversité et de sa préservation est un enjeu majeur pour la société actuelle et future. Il parait important d’apporter aux jeunes les éléments nécessaires à la construction d’une réflexion rigoureuse et dépassionnée sur la biodiversité. Or on constate que les ressources précises, fiables, objectives et pluridisciplinaires sont difficiles à identifier et les enseignants ont parfois des difficultés à trier les informations. Ce volet destiné aux enseignants du primaire et du secondaire avait donc pour but de leur permettre de développer des projets pédagogiques en classe.Outre la mise à disposition de ressources très variées, notamment à travers un site dédié, le projet a également organisé des formations afin d’aider les enseignants à se les approprier. enfin, un concours destiné aux classes participantes a été organisé, et les travaux des lauréats ont été exposés au Jardin des Plantes.

Flore tropicaleL’édition 2010 du congrès international de l’AeTFAT (Association pour l’etude Taxo-nomique de la Flore d’Afrique Tropicale) s’est tenue à Antananarivo. Les chercheurs du Muséum ont participé à la coordination du congrès et ont contribué par de multiples communications scientifiques.

colloque Biodiversité des îles de l’océan IndienOrganisé par la FRB, ce colloque de restitution de l’appel à projets lancé en 2007 par l’IFB, le CNRs et l’AIRD, a eu lieu les 14 et 15 décembre 2011. Le Muséum a présenté les différents projets qu’il coordonnait dans ce cadre (voir partie “Recherche”).

MycologieBart Buyck prépare actuellement un guide de terrain grand public pour env. 350 espèces communes de champignons de Madagascar, en collaboration avec le CNRe*.

Page 30: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

30

P a r T e n a i r e s m a l G a c h e spar ordre alphabétique

a u T r e s P a r T e n a i r e spar ordre alphabétique

aNgaP : AssociationNationale pourl’environnementdes Aires Protégées,Madagascarvt

cITE : Association franco-malgache

cNarP : Centre National d’Application des Recherches Pharmaceutiques, Madagascar

cNrE : Centre National de Recherches sur l’environnement

FoFIFa : Centre National pour le Développement Rural

gErP : Groupe d’étude et de Recherche sur les Primates de Madagascar

IMra : Institut Malgache de Recherches Appliquées

MEF : Ministère de l’environnement et des Forêts de Madagascar

MNP : Madagascar National Parks

oNE : Office National pour l’environnement, Madagascar

PBZT : Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza

université d’antananarivo et notamment • ENS : école Normale supérieure d’Antananarivo• IC-MAA : Institut de Civilisations-Musée d’Art et d’Archéologie• IMRA : Institut Malgache des Recherches Appliquées• IOGA : Institut et Observatoire de Géophysique d’Antananarivo

université de Mahajanga

université de Toliara et notamment • IH-SM : Institut Halieutique et des sciences Marines

Wcs : Wildlife Conservation society – Bureau Malgache (ONG)

aEEcL : Association européenne pour l’étude et la Conservation des Lémuriens

aFsgH : Association pour la sauvegarde du Grand Hapalémur

ambassade de France à Madagascar

cI : Conservation International (ONG)

cIrad : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement

cNrs : Centre national de la Recherche scientifique

EEP : Programme d’elevage européen

FFEM : Fonds Français pour l’environnement Mondial

Fondation Total

Fondation Nature et découverte

Identi’terre (ONG)

Ird : Institut de Recherche pour le Développement

MBg : Missouri Botanical Garden (usA)

NsF : National science Foundation (usA)

PNI : Pro Natura International (ONG)

royal Botanic gardens Kew (GB)

sEcas : société d’encouragement pour la Conservation des Animaux sauvages

uIcN : union Internationale pour la Conservation de la Nature (ONG)

uNIcEF : Fonds des Nations unies pour l’enfance

université de la réunion

WIoMsa : Western Indian Ocean Marine science Association

ParTENaIrEs

Page 31: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

31

Coordination de la plaquette par André-Damien Lemaitre (DReI) avec le concours des responsables de programme.

Création graphique : Hélène Mulot (© MNHN-2012).Photos couvertures : X. Desmier, F. Grandin, C. Duminil, O. Romain, A. Haevermans, G. Rouhan, Bibliothèque centrale / MNHN, MNHN.

Remerciements particuliers à Maité Delmas, Lucile Allorge, et Gérard Aymonin pour leur contribution à la partie historique et à Virginie Boutin pour son aide..

h o m m a G e à J e a n - n o ë l l a B aT

Professeur au Muséum national d’histoire naturelle, vice-président du conseil scientifique de cet établissement et responsable scientifique de l’herbier National, Jean-Noël a avant tout été un botaniste systématicien de renom. Il a beaucoup travaillé dans les îles de l’océan Indien, notamment Madagascar et les Comores. Il est décédé le 9 janvier dernier, des suites d’une longue maladie. Il était arrivé en 1989 au MNhN en tant que maître de conférences après avoir découvert la systématique au cours des années 1980 en étudiant les chênes du Mexique. Responsable de l’équipe de botanique en 2002, nommé professeur en 2005, il a ensuite pris la charge de responsable scientifique des collections botaniques, incluant l’herbier National, en 2008. On lui doit le démarrage de la base de données sonnerat consacrée aux spécimens d’herbiers. son activité de terrain s’est déroulée principalement à Madagascar mais a aussi concerné les Comores, la Nouvelle-Calédonie, et la flore tropicale en général. Il a travaillé avec de nombreux chercheurs français et étrangers, a décrit près d’une centaine de nouvelles espèces et de nouveaux genres et a participé au grand ouvrage sur les “Leguminosae of Madagascar”. Il a, grâce à ses activités de terrain et son implication dans les collections, redynamisé les relations entre systématiciens, spécialistes de l’écologie et de la conservation de la biodiversité.

Jean-Noël Labat on location in Madagascar (right), with Jaona Ranaivo, Gabriel Lefevre,

and emile Randrianjohany

Page 32: Le MuséuM à Madagascar - Muséum national d'Histoire ... › sites › mnhn.fr › files › documents › le_museum… · diversifiée de lémurs vivants à Brunoy et promu de

32

Ancien “Jardin du roi” (créé en 1635), le Muséum national d’Histoire naturelle a été fondé en 1793. sa mission est de “découvrir, comprendre, mettre en évidence et aider à préserver la diversité naturelle et culturelle de la Terre” et ses activités couvrent les domaines suivants : la recherche, l’enseignement et la formation, la gestion et l’enrichissement des collections, l’expertise et la diffusion des connaissances. Le Muséum occupe une place essentielle et originale parmi les organisations qui contribuent à la sauvegarde de notre planète. Face aux angoisses nées de la crise d’extinction actuelle de la diversité biologique, et pour répondre aux défis posés par les besoins de développement des sociétés et la nécessité de préserver un environnement vivable, il participe -nationalement et internationalementà une gestion durable de la diversité biologique, tout en adoptant lui-même une démarche de développement durable dans toutes ses activités. Il est le partenaire d’entreprises qui souhaitent développer l’utilisation durable des ressources naturelles et d’organisations internationales, gouvernementales ou non, pour la définition et la mise en oeuvre des programmes de conservation de notre planète.

Muséum national d’Histoire naturelle57 rue Cuvier, 75 005 Paris, FRANCeTél. : +33 (0)1 40 79 30 00www.mnhn.fr

Quelques chiffres clés du Muséum • Près de 1 900 agents, parmi lesquels 450 chercheurs en sciences de la vie et de la Terre, et en sciences humaines• Environ 350 étudiants de Master et de doctorat• En moyenne 2 millions de visiteurs payants par an• Collections : 68 millions de spécimens (dont 800 000 types)• 12 sites en France, dont trois à Paris et deux stations de biologie marine en Bretagne

LE MuséuM NaTIoNaL d’HIsToIrE NaTurELLE

© D

ICA

P /

MN

HN

-201

2