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e début de l’été a marqué les esprits, tant l’idée d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) semblait improbable. Le choc du Brexit le 23 juin dernier a fait trembler les marchés financiers mon- diaux. Tous les yeux se sont alors tournés vers le Royaume-Uni, mais Theresa May, la Première ministre britannique vient seulement d’annoncer qu’elle activerait l’Article 50 avant fin mars 2017. A partir de là sera lancée la procédure de sortie de l’UE, qui doit théoriquement durer deux ans, mais qui pourrait s’avérer en réalité beaucoup plus longue. Sans sur- prise ce choc nous conduit à réviser l’évaluation du pays en A3, tant l’incerti- tude est grande et pèse sur la confiance des agents, avec un impact négatif du choc potentiellement inquiétant lors de la sortie effective du Royaume-Uni de l’UE. Par les économistes du Groupe Coface Au-delà du Brexit, nombre d’incertitudes planent toujours sur l’économie mondiale. La question de la faiblesse du commerce mondial revient au cœur des débats, et un rebond vigoureux n’est pas attendu. Par ailleurs, le prix du pétrole ne s’est pas redressé significativement et peine à dépasser durablement les 50 USD le baril de Brent, ce qui conduit à nouveau à des déclassements de plusieurs pays dont l’activité est étroitement liée à l’évolution du paysage pétrolier et des matières pre- mières plus généralement (Nigéria, Oman, Mongolie, Trinité et Tobago). La dernière réunion de l’OPEP le 28 septembre dernier a mené à un accord sur un niveau de pro- duction autour de 33 millions de barils par jour (Mbj). Qualifié « d’historique », cet accord ne devrait pourtant pas remettre en cause l’existence des fondamentaux amples qui prévalent sur le marché, et une progression seulement modérée du prix du pétrole. Cela est d’autant plus vrai que les pays de l’OPEP doivent encore se met- tre d’accord le 30 novembre sur leurs cibles de production d’une part et qu’ils doivent ensuite les respecter d’autre part. C’est loin d’être gagné, les besoins de court terme prenant souvent le pas sur la logique de long terme. Par ailleurs en cette fin d’année les yeux seront rivés vers la Fed, qui pourrait relever ses taux lors de la réunion du comité de politique monétaire de décembre. Les bonnes nouvelles toutes relatives viennent toutefois du Brésil et de la Russie. Bien que ces économies conti- nuent de faire face à une situation très dégradée, le point bas semble être atteint sur le plan macroéconomique et ces pays devraient progressivement entrer dans une période de convales- cence. Cela ne s’est toutefois pas encore traduit par des signes d’amélioration au niveau des entreprises. L OCTOBRE 2016 RETROUVEZ TOUS LES AUTRES PANORAMAS DU GROUPE http://www.coface.fr/Actualites-Publications/Publications PANORAMA LES PUBLICATIONS ÉCONOMIQUES DE COFACE Baromètre risque pays 3 ème trimestre 2016 2 Le prix du pétrole, thermomètre des émergents, à nouveau au cœur des préoccupations 9 Baromètre Modification des évaluations Coface risque pays 10 Fiches pays Bilan économique de 10 pays Le prix du pétrole, thermomètre des émergents, à nouveau au cœur des préoccupations

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e début de l’été a marqué les esprits, tant l’idée d’unesortie du Royaume-Uni del’Union européenne (UE)semblait improbable. Le chocdu Brexit le 23 juin dernier a

fait trembler les marchés financiers mon-diaux. Tous les yeux se sont alors tournésvers le Royaume-Uni, mais Theresa May,la Première ministre britannique vientseulement d’annoncer qu’elle activeraitl’Article 50 avant fin mars 2017. A partirde là sera lancée la procédure de sortiede l’UE, qui doit théoriquement durerdeux ans, mais qui pourrait s’avérer enréalité beaucoup plus longue. Sans sur-prise ce choc nous conduit à réviserl’évaluation du pays en A3, tant l’incerti-tude est grande et pèse sur la confiancedes agents, avec un impact négatif duchoc potentiellement inquiétant lors dela sortie effective du Royaume-Uni de l’UE.

Par les économistes du Groupe Coface

Au-delà du Brexit, nombre d’incertitudesplanent toujours sur l’économie mondiale.La question de la faiblesse du commercemondial revient au cœur des débats, et un rebond vigoureux n’est pas attendu.Par ailleurs, le prix du pétrole ne s’estpas redressé significativement et peineà dépasser durablement les 50 USD lebaril de Brent, ce qui conduit à nouveau àdes déclassements de plusieurs pays dontl’activité est étroitement liée à l’évolutiondu paysage pétrolier et des matières pre-mières plus généralement (Nigéria, Oman,Mongolie, Trinité et Tobago). La dernièreréunion de l’OPEP le 28 septembre derniera mené à un accord sur un niveau de pro-duction autour de 33 millions de barils parjour (Mbj). Qualifié « d’historique », cetaccord ne devrait pourtant pas remettreen cause l’existence des fondamentauxamples qui prévalent sur le marché, et uneprogression seulement modérée du prixdu pétrole. Cela est d’autant plus vrai que

les pays de l’OPEP doivent encore se met-tre d’accord le 30 novembre sur leurscibles de production d’une part et qu’ilsdoivent ensuite les respecter d’autre part.C’est loin d’être gagné, les besoins decourt terme prenant souvent le pas sur lalogique de long terme. Par ailleurs en cettefin d’année les yeux seront rivés vers laFed, qui pourrait relever ses taux lors de laréunion du comité de politique monétairede décembre.

Les bonnes nouvelles toutes relativesviennent toutefois du Brésil et de la Russie. Bien que ces économies conti-nuent de faire face à une situation trèsdégradée, le point bas semble êtreatteint sur le plan macroéconomique etces pays devraient progressivemententrer dans une période de convales-cence. Cela ne s’est toutefois pas encoretraduit par des signes d’amélioration auniveau des entreprises.

L

OCTOBRE 2016

RETROUVEZ TOUS LES AUTRES PANORAMAS DU GROUPEhttp://www.coface.fr/Actualites-Publications/Publications

PANORAMA

LES PUBLICATIONS ÉCONOMIQUES DE COFACE

Baromètre risque pays 3ème trimestre 2016

2Le prix du pétrole, thermomètre des émergents, à nouveauau cœur des préoccupations

9BaromètreModification des évaluations Coface risque pays

10Fiches paysBilan économiquede 10 pays

Le prix du pétrole, thermomètre des émergents, à nouveau au cœur des préoccupations

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2 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

LE PRIX DU PÉTROLE, THERMOMÈTRE DES ÉMERGENTS, À NOUVEAU AU CŒUR DES PRÉOCCUPATIONS

Après un début d’été agité par le Brexit, calme précaire sur les marchés

Le choc du Brexit le 23 juin a provoqué une chutedes marchés boursiers, notamment européens.Les indices des principales bourses ont chuté etl’Eurostoxx 50 a perdu presque 9 % en une jour-née. Mais ces derniers se sont repris, pour être ànouveau perturbés, dans une moindre mesure, parla publication des stress tests européens le 29 juil-let (baisse de 2 % le 2 août de l’Euro Stoxx 50).Depuis une certaine accalmie semble avoir étéretrouvée, et plusieurs indices boursiers nationauxont retrouvé le niveau qui prévalait antérieurementau Brexit (ce n’est toutefois pas le cas de certainspays plus fragiles à l’image de l’Italie ou de la Grècepar exemple).

Dans cet environnement incertain, la BoE (Bank ofEngland) mais également la BoJ (Bank of Japan)n’ont pas hésité à assouplir leur politique monétaire.La première a notamment diminué son taux direc-teur à 0,25 % le 4 août (pour la première fois depuis2009), décidé d’acheter 10 Mds £ d’obligationsd’en-treprises de bonne qualité et d’augmenter lequantitative easingde 60 Mds USD pour le porter à 435 Mds USD pendant 6 mois. La seconde a étenduson programme d'achat de fonds négociables enbourse fin juillet à 6 Mds de yens, contre 3,3 précé-demment afin de stimuler l'économie. Son discours

est d’ailleurs de moins en moins engagé sur l’at-teinte de la cible d’inflation de 2 %, qui semble unobjectif de moins en moins tenable. La BoJ a éga-lement annoncé en septembre dernier s’engager àpoursuivre les achats d’obligations du gouverne-ment pour conserver un taux souverain 10 ansproche de 0 %. Quant à la remontée des taux amé-ricains qui reste un enjeu clé, la probabilité dehausse des taux en décembre était estimée le 5 octobre à 57 % selon la trajectoire des Fed fundfutures. Ainsi les entreprises continuent d’évoluerdans un environnement de taux très bas voirenégatifs, ce qui induit des conditions de finance-ment très avantageuses, mais engendre unehausse du risque bancaire à surveiller (cf. Encadrén°1 page 4).

Les aléas baissiers sur la situation économiquemondiale se sont ainsi renforcés. La décision de sor-tie du Royaume-Uni de l’UE engendre une incerti-tude encore plus forte sur les prévisions. Elle pèseranégativement sur la confiance des agents privés, etpas uniquement britanniques (1), même si l’impactfinal dépendra bien évidemment des modalités del’accord entre le Royaume-Uni et l’Union euro-péenne. Le prix du Brent ne devrait pas non plusfortement rebondir selon nos prévisions (44 USDen 2016 et 51 USD en 2017), et ce malgré l’accorddu 28 septembre à Alger sur un quota de produc-tion OPEP de 33 Mbj. En effet, même si le signalenvoyé a fait rebondir momentanément le prix surles marchés, les fondamentaux restent amples (cf. graphique n°1) et le rééquilibrage entre l’offre etla demande n’est pas pour demain : les stocks del’OCDE ont notamment atteint un point haut à 32,5 Mb en juillet dernier et la demande mondialene devrait pas être très dynamique. Bien que l’offrenon OPEP diminue (pour le moment mais elle pour-rait repartir si les prix remontent) les productionsdes pays de l’OPEP atteignent presque ou battentdes records (Koweït, EAU, Arabie Saoudite, Iran).La Russie a aussi évoqué la possibilité d’un gel oud’une réduction de la production, mais doit faireses preuves. Les cibles de production par paysseront définies lors de la prochaine réunion del’OPEP du 30 novembre ce qui devrait être un exer-cice difficile. De plus, le respect des quotas n’est pasgagné si l’on se réfère à l’expérience passée (lespréoccupations de court terme des pays prennentsouvent le pas sur le respect de l’accord).

Octobre 2016

Sources : EIA, Thomson Reuters, Calculs Coface

(1) Etude Coface « Le risque politique va-t-il « gâcher la fête » en 2017 ? », septembre 2016

Graphique n° 1Pétrole : Des fondamentaux encore amples

140

120

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80

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2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

MbjUSDPrix spot du brent (moyenne mensuelle), Moyenne sur 3 mois de l’écart Demande-Offre

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Pays ava

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Zone euro

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Espagne

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Pays émerg

ents

Brésil

Russie

Inde

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3RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

En outre, les déceptions s’accumulent du côté ducommerce mondial comme en attestent les fortesrévisions à la baisse des dernières prévisions del’OMC (Organisation mondiale du commerce) dela croissance du commerce mondial, qui publiedésormais une fourchette pour 2017 (+1,7 % en2016 et entre +1,8 et +3,1 % en 2017) (2). La révisionde plus d’un tiers à la baisse de la croissance ducommerce mondial interroge. D’après la Banque

de France (3), le ralentissement s’explique, au-delàde la diminution des coûts des échanges, par laréduction de la demande de la zone euro et lerééquilibrage de la croissance chinoise vers sademande intérieure (la production répond davan-tage aux besoins de la demande interne). Lesauteurs considèrent néanmoins que l’élasticité uni-taire du commerce mondial à la croissance de longterme n’est pas remise en cause. Le commerce nedevrait ainsi redémarrer que de manière progres-sive l’an prochain comme le souligne les études duMinistère de l’économie et des finances français(DG Trésor) (4) et du FMI (5), et sa croissance nedevrait pas être durablement plus forte que cellede l’activité mondiale à court terme. Enfin, commele fait remarquer le FMI et CEPII (6), le risque de protectionnisme resurgit dans ce contexte, lesmesures dans ce sens étant de plus en plus nom-breuses même si elles concerneraient une partlimitée des échanges mondiaux pour le moment.A titre d’exemple, le ratio d’ouverture commerciale(7) a baissé de 6,6 pts de PIB entre 2007 et 2015 etle nombre de de taxes sur le commerce ainsi queles barrières réglementaires ont augmenté depuisla crise (cf. graphique n°2).

Nos prévisions de croissance demeurent dans cecontexte toujours peu dynamiques (+2,5 % en2016 et +2,6 % en 2017), caractérisées par une sta-bilité de la croissance dans les pays avancés autourde 1,6 % à l’image de celle de la zone euro et uneamélioration de la croissance dans les pays émer-gents (+4,2 % après +3,7 % en 2017), liée notam-ment à une sortie de la récession attendue auBrésil et en Russie (cf. graphique n°3).

(2) WTO, « Trade in 2016 to grow at slowest pace since the financial crisis », press release, 27 septembre 2016. Les révisions à la baisse ont été marquées enAmérique Latine, en Asie et aux Etats-Unis.

(3) Banque de France, Rue de la Banque n°30, « Le rôle de la Chine dans le ralentissement des échanges commerciaux », septembre 2016(4) DG Trésor, Trésor Eco n°166, « Comment expliquer la faiblesse du commerce mondial ? », Avril 2016(5) Aslam & alii, FMI, « Entretenir les rouages du commerce international », septembre 2016(6) Sébastien Jean, CEPII, « La croissance du commerce mondial en deçà des attentes de l’OMC. Comme prévu ! », billet du 29 septembre 2016(7) Calculé comme le rapport de la somme des valeurs des exportations et des importations sur le PIB en dollars.

Graphique n° 2Commerce mondial : Montée du protectionnisme

Graphique n°3Taux de croissance (%)

Source : Coface

60

45

30

15

0

10

8

6

4

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0

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8

6

4

2

02000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014

Ouverture aucommerce(% du PIB)

Barrières et taxes(indices)

Sources : Banque mondiale, Fraser Institute Economic Freedom of the World Index

Ouverture au commerceBarrières réglementaires au commerceTaxes sur le commerce international

201520162017

1,91,51,6 1,6 1,7 1,6

1,11,5

1,8 1,7

0,60,91,0

3,23,0

2,3 2,21,9

0,90,50,5

0,8

2,4

1,61,5

3,4

-3,8-3,4

4,2

0,6

-3,7

-1,0

0,8

7,36,9

6,56,1

7,5 7,5

3,7

1,41,3

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4 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Encadré n°1

Quel impact des taux négatifs sur les entreprises ?

Quelles banques centrales appliquent un taux négatif ?Alors que la théorie économique laissepeu de place à l’idée d’un taux d’inté-rêt négatif, voilà que neuf banquescentrales pratiquent aujourd’hui unepolitique de taux d’intérêt négatif(NIRP). Historiquement pourtant, laSuisse et la Suède avaient déjà franchile rubicond en appliquant temporaire-ment un NIRP : dans les années 1970pour la première, en 2009 pour laseconde. Actuellement, les pays prati-quant un NIRP représentent un quartdu PIB mondial. La banque centrale duDanemark (DNB) a été la première àen instaurer durablement un en 2012.Suivi par la BCE en 2014, la Suisse(SNB), la Suède (SR) et la Norvège(NB) en 2015 et enfin le Japon (BOJ),la Hongrie (MNB), la Bulgarie et laBosnie Herzégovine en 2016.

L’application du NIRP diverge enrevanche sur le taux ciblé et la raisonde la mise en place de cette politique.Dans le cas de la BCE, de la BOJ ouencore de la DNB, le taux de dépôt aainsi été ciblé alors que la SR a, en plusdu taux de dépôt, fait passer son tauxdirecteur en territoire négatif. Alorsque certaines banques centrales ontadopté un NIRP en réponse à la faibledemande interne et à un niveau d’in-flation inférieur à leur cible (BCE, BOJ,

SR), d’autres ont souhaité limiter leseffets de débordements associés auxpolitiques monétaires non convention-nelles dans le but de limiter l’apprécia-tion de leurs devises qui servent devaleur refuge (DNB, SNB).

Quels sont les canaux de transmission ?En théorie, la mise en place d’un NIRPengendre une augmentation de laconsommation des ménages et de l’in-vestissement privé et un gain de com-pétitivité-prix pour les entreprises. Lepremier effet est expliqué par deuxcanaux de transmission : le taux d’in-térêt et le portefeuille d’actifs. L’intro-duction d’un NIRP affecte indirec-tement le crédit. C’est en effet à tra-vers la baisse du taux interbancaire,qui entraîne un recul de l’ensemble destaux, ainsi que des conditions de finan-cement sur les marchés obligataires,que la croissance du crédit s’accélère.Le deuxième effet (portefeuille d’ac-tifs) est dû au programme d’achatd’actifs par la BCE (ou les autresbanques centrales pratiquant un QE).L’achat massif d’obligations souve-raines abaisse les taux longs et aplatitdonc l’ensemble de la courbe destaux. Les rendements n’étant plussuffisamment attractifs pour les inves-tisseurs, ceux-ci se reportent surd’autres actifs, notamment les actions

et l’immobilier. L’effet richesse qui endécoule et l’augmentation du créditont ainsi un impact positif sur lademande et l’investissement. Quant augain de compétitivité-prix des entre-prises, le canal du taux de change l’ex-plique. Face à la mise en place dans unpays donné d’un NIRP, l’investisseurdécouragé d’investir dans la devise dupays cherchera des rendements supé-rieurs ailleurs. La devise du pays enquestion perd alors de son attractivitéce qui pèse sur le taux de change quise déprécie, améliorant la compétiti-vité-prix des entreprises.

Est-ce que ces effets sont réellement observés ?Selon l’enquête Bank Lending Survey(BLS) de juillet 2016 réalisée par laBCE, les conditions de crédit auxentreprises se sont à nouveau amélio-rées et la demande de crédit continuede progresser au deuxième trimestre2016 (cf. graphique n°4). La croissancedu crédit aux entreprises s’est ainsinettement redressée depuis l’introduc-tion du NIRP par la BCE, passant d’unecontraction de -2,6 % sur un an à finmai 2014 à une expansion de 1,3 % à fin juillet 2016. La BCE a estimé que leNIRP a contribué à environ un point depourcentage à la croissance du créditentreprise depuis juillet 2014 (Rosta-gno (8)). Par ailleurs, l’enquête sur l’accès au financement des entreprises(SAFE) de la BCE de juin 2016 montreque la disponibilité des sources definancement externe des PME s’amé-liore à nouveau et que les banquessont davantage prêtes à leur octroyerun crédit. L’amélioration de l’environ-nement macroéconomique en zoneeuro et l’introduction du NIRP ont euun impact positif sur plusieurs com-posantes du PIB. La consommationdes ménages est passée de 1,3 % audeuxième trimestre 2014 à 2,1 % aupremier trimestre 2016, tandis que l’in-vestissement privé est passé de 1,7 %à 3,8 % sur la même période. L’impactsur le taux de change euro face au dollar a également été significatif, ils’est déprécié de 18 % entre juin 2014et août 2016. La dépréciation de l’eurosemble toutefois profiter, en théorie,davantage aux pays du sud (Espagne,Italie, Portugal) qui ont un niveau degamme inférieur à celui des pays dunord (Allemagne, Pays-Bas).

(8) Rostagno and others., 2016, « Breaking through the zero line : the ECB’s negative interest rate policy », Presentation at Brooking Institution “Negative interestrates: lessons learned… so far”), 6 juin, disponible sur la page internet: https://www.brookings.edu/events/negative-interest-rates-lessons-learned-so-far/

Graphique n° 4Entreprises : conditions d’octroi de crédit et demande de prêts en zone euro

Note : les courbes bleu et orange montrent les changements qui se sont produits, tandis que les courbes verte etjaune montrent les changements anticipés par les banques.

Dernières données disponibles : T2 2016, anticipations pour le T3 2016

80

60

40

20

0

-30

-40

-60

Pourcentages nets

Introduction du NIRP,juin 2014

T1 2003

T3 2003

T1 2004

T3 2004

T1 2005

T3 2005

T1 2006

T3 2006

T1 2007

T3 2007

T1 2008

T3 2008

T1 2009

T3 2009

T1 2010

T3 2010

T1 2011

T3 2011

T1 2012

T3 2012

T1 2013

T3 2013

T1 2014

T3 2014

T1 2015

T3 2015

T1 2016

T3 2016

Conditions de crédit observées pour le dernier trimestreDemande de prêt anticipée pour le dernier trimestreConditions de crédit observées pour le trimestre à venirDemande de prêt anticipée pour le trimestre à venir

Source : BCE

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5RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Encadré n°1 (suite)

Quel impact des taux négatifs sur les entreprises ?

Vers une baisse de la profitabilité des banques ?Un effet négatif pourrait toutefoisapparaître si l’environnement de tauxnégatifs devait se prolonger dans letemps, dans la mesure où les prêts auxentreprises et aux ménages dépen-dent de la profitabilité des opérationsde prêts, qui est en baisse. L’introduc-tion du NIRP aplatit la courbe destaux. C’est ce phénomène qui réduit lamarge nette d’intérêt (9) de la banque et qui mène donc à une baisse de laprofitabilité. La perte de confiance des investisseurs et de volonté desbanques d’octroyer des crédits pour-rait engendrer un ralentissement de lacroissance des prêts. L’enquête BLSmontre en effet que 80 % des banquesinterrogées estiment que le NIRPcontribue à la baisse de leur revenunet d’intérêt (10). Par exemple, la Com-merzbank a quantifié le coût du NIRPsur ses revenus liés aux prêts bancaireà 161 millions d’euros. Le FMI estimeque même si le NIRP a jusqu’à présentun faible impact sur la marge d’intérêtnette des banques (une baisse de 50 points de base du taux d’intérêt

entraînerait une baisse de 7 points debase de la marge nette d’intérêt), leseuil à partir duquel le NIRP devientcontre-productif est proche. Pour limi-ter l’impact négatif du NIRP sur la pro-fitabilité des banques, la BCE et lesautres banques centrales ont adoptéplusieurs mesures. L’augmentation duQE et la mise en place d’un TLTRO 2par la BCE en mars 2016 ; l’introduc-tion d’un système de taux de dépôt àplusieurs niveaux (taxant ainsi seule-ment les dépôts excédentaires) pourla BoJ, la DNB ou encore la SNB. Enoutre la BoJ s’est engagée à pour-suivre les achats d’obligations d’Etatafin de conserver le taux souverain 10 ans proche de 0 % pour la BoJ. Lesbanques commerciales ont en effet pucontrebalancer l’effet négatif du NIRPjusqu’à présent via une hausse duvolume des prêts même s’ils restentlimités par la réglementation, la baissedes dépenses d’intérêt et du risque deprovision et des gains en capital.

D’autres effets négatifs à venir du NIRP ?La faiblesse des taux d’intérêt a surtout

redistribué les ressources des épar-gnants nets aux emprunteurs nets.Comme les derniers ont une propen-sion marginale à consommer supé-rieure aux premiers, ceci supporte laconsommation de l’économie. Toute-fois, ce même effet pourrait à l’inversecontraindre certains épargnants àaccroître leur épargne pour compen-ser la perte de la rémunération de leurcapital, réduisant ainsi leur consom-mation. Enfin, le NIRP pourrait avoir àterme un impact sur la stabilité finan-cière. Les banques pourraient en effetvouloir accroître leur exposition aurisque en abaissant la qualité descontreparties exigées lors d’unedemande de prêt, ou en augmentantles prêts à destinations des PME(comme le suggère l’enquête SAFE)afin de générer davantage de revenu.Or historiquement, les PME enregis-trent des taux de défaut supérieursaux ETI et aux grandes entreprises. Parailleurs, le risque lié à l’émergenced’entreprises « zombies », dont l’acti-vité pourrait être maintenue grâce àdes financements à taux artificielle-ment bas, est aussi à surveiller (11).

(9) Différence entre le taux d'intérêt auquel prête une banque et le taux d'intérêt auquel elle se refinance sur les différents marchés de capitaux.(10) Mesure la rentabilité d’une banque. Solde entre les crédits et les dépôts.(11) Banque de France, Rue de la Banque n°29, « Des entreprises insolvables survivent-elles grâce à des crédits à taux trop bas ? », septembre 2016

Au Royaume-Uni, la question du Brexit est unenjeu déterminant. Certes, les performances decroissance ont été meilleures qu’anticipé au 1er

semestre en lien avec le maintien de la consom-mation privée et ce malgré le manque de dyna-misme de l’investissement. La croissance devraitainsi atteindre 1,9 % selon nos prévisions cetteannée. Néanmoins, le gouvernement a clairementaffiché sa volonté de limiter l’impact négatif duBrexit : même si aucun plan d’urgence budgétairen’a été décrété, des mesures de stimulus devraientêtre prises d’ici la fin de l’année (statement) et laBoE a réagi rapidement via son assouplissementmonétaire. Ces mesures, associées à un scénariocentral d’accord favorable avec l’UE nous con-duisent à prévoir un taux de croissance autour de 0,9 % l’an prochain, en ligne avec les prévisionsde la BoE (1,0 %). Du point de vue des entreprises,une bonne surprise pourrait provenir des échan-ges extérieurs, en lien avec la forte dépréciationde la livre sterling (point bas depuis 31 ans débutoctobre vis-à-vis du dollar) qui pourrait soutenirles exportations mais pénaliser la consommation

en provoquant une nette hausse de l’inflation. En outre, elles avaient adopté un comportementd’attentisme en termes de production et d’inves-tissements et la détérioration attendue de la crois-sance devrait conduire à une baisse moinssignificative des défaillances cette année et unehausse l’an prochain (respecti-vement -3,8 % en2016 contre -9,6 % en 2015 et +6,3 % en 2017selon nos estimations cf. graphique n°5 page 6).Enfin, le risque portant sur le secteur immobilierest à surveiller suite aux gels de fonds immobilierscet été. En effet, 75 % des PME utilisent leursbiens immobilier commercial comme collatéral etle risque de transmission au secteur bancaire estimportant : selon la BoE une baisse de 10 % desprix de l’immobilier commercial est associé à unebaisse de 1 % de l’investissement global. En outrele degré élevé d’en- dettement immobilier desménages (132 % du revenu dis-ponible) ainsi quela surévaluation des prix de 34,6 % selon l’OCDEsont sources d’inquiétude. Toutefois le secteurbancaire est aujourd’hui mieux capitalisé que parle passé.

Au-delà du Brexit, les risques bancaire et politique demeurenttoujours des sources de préoccupations majeures en Europe

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6 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Aux États-Unis, après un trou d’air au 1er trimestrel’activité a légèrement rebondi au T2 en rythme trimestriel annualisé (+1,4 % après +0,8 %). Laconsommation est moins vigoureuse, la situationdes entreprises ne s’améliore pas et sur le front del’emploi les nouvelles demeurent mitigées avecdes créations d’emplois moins dynamiques (infé-rieures à 200 000 créations mensuelles). Le Japonpoursuit quant à lui sa stratégie habituelle, avecl’extension de son policy mix, à la fois monétaire(cf. plus haut) et budgétaire (annonce début aoûtd’un plan de relance de 130 Mds USD soit 3 % duPIB, ciblé essentiellement dans le domaine desinfrastructures et l’aide aux ménages défavorisés),afin de compenser la faiblesse de l’investissementprivé et alors même qu’en mai dernier avait étédécidé le report de la nouvelle hausse de la TVAen 2019. Malgré ces mesures, les perspectives nedevraient pas s’améliorer significativement à courtterme.

La croissance a affiché une modeste performanceen zone euro au 2ème trimestre (+0,3 % au T2 après+0,6 %), en lien notamment avec l’atonie de lademande domestique. Les résultats ont cepen-dant été disparates : l’Allemagne et l’Espagne ontbien résisté et devraient ainsi afficher cette annéedes taux de croissance légèrement plus élevés queprévu précédemment, tandis que la France ouencore l’Italie ont affiché une croissance proche dezéro et les prévisions sont restées stables ou enbaisse.

Au-delà de l’impact du Brexit, les inquiétudes surla santé de certaines banques se sont accrues. Eneffet, bien que les résultats des stress tests parusle 29 juillet montrent une bonne résilience globaledes 51 banques testées, ils mettent aussi enexergue les difficultés d’une douzaine d’entre elles,en particulier italiennes. Le montant de leurs prêtsnon performants atteint 12 % du total des prêts,l’indice bancaire italien synthétique a chuté (cf.graphique n°6) et la banque MPS (Monte deiPaschi di Siena), troisième banque du pays, affi-cherait un ratio CET1 à -2,2 % dans le cas du scé-nario stressé. Néanmoins l’approbation du plan desauvetage par la BCE qui prévoit d’augmenter soncapital à hauteur de 5 Mds EUR et de vendre 9,2 Mds de créances douteuses, a été de nature àrassurer les investisseurs. D’autres banques notam-ment irlandaises (RBS) ou encore allemandes(Deutsche Bank et Commerzbank) sont parmi lesplus mal notées. L’exercice était cependant carac-térisé par plusieurs limites. D’une part les banquesgrecques et portugaises n’étaient pas inclues dansl’échantillon, d’autre part le risque de Brexit et l’en-vironnement de taux bas ne semblent pas avoirété pris en considération. Le FMI souligne d’ailleursla meilleure situation des banques en termes decapitalisation et de liquidité mais souligne que laDeutsche Bank représente un des risques systé-miques les plus élevés pour le système financierglobal (12) (les marchés se sont d’ailleurs révélésfébriles fin septembre et le cours de l’action achuté de plus de 50 % depuis le début de l’année).

Par ailleurs, l’Italie fait également face à une haussedu risque politique, en lien avec le référendumportant sur la réforme de la constitution visant à limiter le pouvoir du Sénat (afin de réduire les blo-cages), et qui devrait avoir lieu avant la fin de l’an-née. Les derniers sondages n’apportent que peude visibilité sur les résultats du scrutin tant lesréponses sont partagées (30,1 % de « oui », 34,1 %de « non » et 35,8 % sont indécis d’après un son-dage du 19 septembre de EMG Acqua). Lesrécentes déclarations laissent entendre que Renzine démissionnerait pas forcément en cas de « non », mais si sa démission se concrétisait celaengendrerait davantage d’incertitudes sur le deve-nir de l’Europe, déjà actuellement fortementremise en question. Le risque politique n’épargnepas non plus l’Espagne où la situation est égale-ment toujours très délicate, le pays ne possédantpas de gouvernement. La démission du chef duparti socialiste pourrait toutefois ouvrir des pers-pectives plus favorables. Néanmoins ce contexte

Graphique n° 5Royaume-Uni : vers une augmentation du niveau des défaillances

Graphique n° 6Italie : Situation bancaire difficile

(12) FMI GFSR, Avril 2016

05-2016

06-2016

07-2016

08-2016

09-2016

10-2016

11-2016

12-2016

01-2017

02-2017

03-2017

04-2017

05-2017

06-2017

07-2017

08-2017

09-2017

10-2017

11-2017

9,0%

4,5%

0,0%

-4,5%

-9,0%

110

90

70

50

30

10

13%

11%

9%

7%

5%

3%

2,5%

2,0%

1,5%

1,0%

0,5%

DéfaillancesPIB (ED)

Sources : Statistiques Nationales UK, Coface

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Dernières données disponibles: Juillet 2016 (NPL) et Août 2016 (Indice)

Sources : Banque centrale d'Italie, Datastream

Indice banques italiennesTaux de créances douteuses

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7RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

politique fragile ne semble pas avoir d’incidencenégative forte sur l’activité économique du payspour le moment, et le pays a eu droit à un délaisupplémentaire jusqu’en 2018 pour faire passer ledéficit public sous le seuil des 3 % du PIB (13).

Le Brésilmontre des signes de progrès même s’ildemeure englué dans une situation économiqueencore difficile. En effet l’activité ralentit toujours,avec -0,6 % au T2 sur un trimestre (après -0,4 %au T1), mais à des rythmes bien inférieurs à ceuxde l’an dernier (-1,5 % en moyenne par trimestre).Néanmoins la situation reste fragile comme enatteste la dernière publication de l’indice produc-tion industrielle qui a chuté de 3,8 % en août surun mois, soit la plus forte chute depuis janvier 2012et un chiffre bien plus négatif qu’anticipé par leconsensus. Le contexte politique se clarifie pro-gressivement avec l’approbation par le Congrès le31 août dernier de la destitution de Dilma Rousseff.L’ancien président Lula devrait aussi être jugé dansle cadre du scandale de corruption Petrobras. Ainsiles perspectives semblent s’améliorer lentementavec un redressement des indicateurs financiersdepuis le début d’année (change, bourse, spreads),et un repli de l’inflation qui laisse suggérer unebaisse prochaine du taux directeur, d’où un légerredressement de la croissance à attendre l’an pro-chain (+0,6 % de croissance en 2017 après 3,4 %selon nos estimations). La Russie semble égale-ment avoir également atteint un point bas dansun contexte de stabilité du prix du pétrole depuisces six derniers mois et partant du rouble.

En Turquie, en plus de la répétition d’attentats, latentative de coup d’Etat a provoqué une purge etle secteur touristique (autour de 4 % du PIB et lapart relative du tourisme dans la création d’em-plois sur 2009-2013 était supérieure à 16 %) a étéconsidérablement affecté par cet accroissementde l’insécurité. Les arrivées de touristes ont baisséjusqu’à 40 % en juillet dernier (cf. graphique n°7).La consommation privée, moteur de la croissance,semble commencer à montrer des signes de fai-blesse (ventes au détail en baisse de 2,7 % en g.aen juillet, mois de la tentative de coup d’Etat).Cela nous conduit à réviser à la baisse nos prévi-sions de croissance à 3,0 % en 2016 et 2017. Lepays devant faire face à un important besoin definancement extérieur, l’évolution du taux dechange méritera d’être surveillée (d’autant plusdans un contexte de possible resserrement de lapolitique monétaire américaine). La dégradationde l’environnement institutionnel et du climat desaffaires devrait commencer à affecter l’investisse-ment. Néanmoins la livre ne s’est pas écroulée vis-à-vis du dollar lors de la tentative de coup d’Etat,et le rapprochement en cours avec la Russie,l’Egypte et l’Israël sont de nature à favoriser à nou-veau les échanges commerciaux. La récentedégradation de l’agence Moody’s de la notationsouveraine du pays en septembre en catégorie

spéculative constitue toutefois une source d’inquiétude pour le pays. Dans ce contexte lesinvestisseurs pourraient devenir plus méfiants etdes fuites de capitaux pourraient se matérialiser.

En Asie, du côté de la Chine, la situation écono-mique s’est stabilisée au 1er semestre (+6,7 % decroissance) mais les déséquilibres ne se corrigenttoujours pas, notamment au vu de la poursuite dela croissance du crédit. Dans ce contexte le der-nier rapport de la BRI en septembre confirme noscraintes concernant la situation bancaire: le rap-port met en évidence la surchauffe financière dupays avec un « credit to GDP gap » qui s’établit à30,1 soit un niveau de risque très élevé (le plusélevé des 23 pays étudiés), un niveau de 10 signa-lant qu’une crise bancaire est probable ces 3 pro-chaines années. Ce niveau est également hautcomparé par exemple au Japon (4,1) ou d’autrespays émergents comme le Brésil à 4,6.

En Inde, la situation reste également délicate età surveiller même si le dernier rapport de la BRIne met pas en évidence un risque élevé. Laréforme bancaire est positive et devrait assainirles bilans. La première loi concernant les faillitesadoptée en mai 2016 devrait aider les créditeursdans ce process puisqu’il autorise les banques àprendre le contrôle des entreprises défaillantes.Le risque qui pèse sur les entreprises est lié seule-ment aux grandes entreprises publiques, surtoutdans les secteurs des infrastructures et des matièrespremières. Néanmoins les PME pourraient aussisouffrir davantage de la situation car même si leursbilans est plus sain, elles peuvent être en affaireavec les grandes compagnies.

Le Nigéria a été caractérisé par une récession au premier semestre. La situation reste très délicatepour le pays malgré le faible poids du secteur

Les émergents, des nouvelles mitigées

Graphique n° 7Turquie : Arrivées de touristes

(13) Etude Coface « Le risque politique va-t-il « gâcher la fête » en 2017 ? », septembre 2016

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

40%

30%

20%

10%

0%

-10%

-20%

-30%

-40%

-50%Dernière donnée disponible: Juillet 2016

Source : Turkstat

(g.a)

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8 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

pétrolier dans le PIB au vu de l’importance du poids des hydrocarbures d’un point de vue des recettesd’exportations (90 % du total) et budgétaires (75 %du total). La croissance du pays devrait ainsi êtrenégative car le Nigéria subit une double peine, avecd’une part la chute du prix du baril et son maintienà un niveau bas et d’autre part une forte baisse dela production de pétrole en lien avec les tensionsdans le delta du Mend. Sa décision de flexibiliser sontaux de change en juin a mené à une chute du nairamais l’écart avec le taux de change sur le marché

parallèle persiste, en lien notamment avec lapersistance de mesures de restrictions d’alloca-tions de devises, ce qui explique notre décisionde déclasser le pays.

A l’inverse les perspectives en Europe centraledemeurent toujours plus positives que dans lesautres zones. La croissance atteindrait 3 % cetteannée et l’an prochain, notamment en raison defacteurs conjoncturels favorables mais aussi de l’ab-sence de déséquilibres marqués (cf. Encadré n°2).

Encadré n°2

L’Europe centrale affiche-t-elle de si bonnes performances ?

L’Europe centrale se compareavantageusement à la zone euroet aux autres régions émer-gentesLa croissance des pays membres del'UE d'Europe centrale (3,4 % en 2015)se compare avantageusement aveccelle de la zone euro (1,6 %), de l'Amé-rique latine (-0,7 %), des pays arabes(2,6 %) et de l'Afrique subsaharienne(3,0 %), mais est restée bien en dessousde celle de l'Asie émergente (6,6 %). Ledéficit public régional était proche decelui de la zone euro (2,4 % du PIBcontre 2 %), mais a été plus faible quedans toutes les autres régions émer-gentes (3,7 % dans les pays émergentsd'Asie, 7 % en Amérique latine, 11,2 %dans les pays arabes et 4,1 % en Afriquesub-saharienne. Sa dette publique(50,2 % du PIB) était beaucoup plus fai-ble que celle de la zone Euro (93,2 %)et proche de celles des autres régionsémergentes (46,4 % dans les paysémergents d'Asie, 56,4 % en Amériquelatine, 37,6 % dans les pays arabes et38,4 % dans les pays d'Afrique sub-saharienne). Son solde courant a enre-gistré un excédent de 0,6 % du PIB, ce qui est mieux que l'Amérique latine(-3,6 %), les pays arabes (-4,5 %),Afrique subsaharienne (-5,9 %), mais endessous de la zone Euro (3 %) et del'Asie émergente (2 %).

Croissance élevée en Europecentrale : la demande intérieures’ajoute aux exportationsLa consommation des ménages estfermement soutenue par la hausse dessalaires, la progression de l'emploi, lesréductions d'impôts, et, éventuelle-ment, de nouvelles allocations sociales.L'investissement privé compense labaisse de l'investissement public due àla transition entre deux programmesde financement européens grâce aucrédit subventionné et aux réductionsd’impôts (Hongrie, Roumanie), à l'in-vestissement direct étranger (Slova-quie) et à un effet de rattrapage(Bulgarie). La politique budgétaire et

monétaire accommodante est facilitéepar une inflation faible ou négative,ainsi que les déficits budgétairesmodérés. Les ventes sur les marchésd'Europe occidentale se tiennent bien.Les pays fortement intégrés dans lachaîne de production allemandecomme la République tchèque, laHongrie et la Slovaquie bénéficient dela vigueur de la consommation desménages allemands et des perfor-mances satisfaisantes des exportationsallemandes. Les mêmes pays ainsi quela Roumanie, en raison de la forte présence de l'industrie automobile,profitent de l’essor du marché euro-péen de la voiture de tourisme et duvéhicule utilitaire. Les exportations réa-lisent aussi de bonnes performancessur les marchés d'outre-mer grâce aufaible niveau de l'euro avec lequel lesmonnaies locales, pour les pays qui nefont pas encore partie de la zone euro,fluctuent en tandem.

Une intégration étroite dans l'industrie manufacturière européenne, en particulier allemandeAvec généralement plus de 50 % desexportations se dirigeant vers la zoneeuro et plus de 25 % vers l’Allemagne,et avec des exportations représententprès de 50 % du PIB pour la Pologneet la Roumanie, mais le double en Slo-vaquie, en Hongrie et en Républiquetchèque, la dépendance à l'économiede l'Europe occidentale est élevée. Lesliens sont particulièrement développésdans l’automobile et l’électroménageroù l'intégration dans la chaîne de pro-duction allemande est évidente. Laprésence de l'Europe occidentale estégalement forte dans les secteurs devente au détail et de la banque. Lesfabricants européens sont attirés par laproximité géographique et culturelle,ainsi que la main-d'œuvre bien forméequi contribue à la compétitivité régio-nale. En outre, les fonds de cohésionde l'UE représenteraient en moyenne2,7 % du PIB régional au cours des

7 prochaines années. Dans ce contexted'intégration étroite, le sentiment anti-européen dans de nombreux paysd'Europe centrale et orientale, ali-menté par la crise migratoire etaggravé par le vote du Brexit et le dis-cours populiste et nationaliste des poli-ticiens locaux, est un mauvais signalpour les investisseurs. La réforme dusystème d'asile européen et de ladirective sur les travailleurs détachésfait l’objet d’une vigoureuse oppositiondans la plupart des pays, alors que laCommission européenne critique l'Etatde droit en Pologne et en Hongrie.Néanmoins, le risque d'être condamnéà une amende ou de perdre le droit devote, sans parler de l'exclusion d'uneUnion plus étroite, d'un côté, et l'im-portance de la région pour les fabri-cants européens (allemands), del'autre, pourraient conduire à des com-promis.

Mais la politique économique nepourra pas soutenir la demandeinterne indéfinimentLes cadeaux fiscaux et sociaux, si pro-longés, pourraient entraîner une dété-rioration de la situation budgétaire etremettre en cause les progrès réalisésdepuis la crise. Ce risque a été mis enévidence par le FMI en particulier dansle cas de la Roumanie et de la Pologneoù le déficit se rapproche de 3 % duPIB, niveau au-delà duquel il est consi-déré comme excessif par l'UE. Selon lepacte de stabilité et de croissance de l'UE, le Conseil européen peut,alors, décider une amende et unesuspension partielle des finance-ments européens. La politique moné-taire régionale accommodante estpermise par la baisse récente desprix de l'énergie, ainsi que l'attitudede la FED et de la BCE. Si l'un de cesdeux facteurs change, les autoritésmonétaires locales devraient proba-blement resserrer afin de ne pas voirleurs monnaies se déprécier face àl'euro, de maintenir les entrées decapitaux et de freiner l'inflation.

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9RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

• Les productions de gaz naturel et depétrole brut ont chuté de 11,6 % et 9,5 % respectivement de janvier à mai2016 en glissement annuel, liées notam-ment à la maintenance et à la mise à niveau des entreprises du secteur.Cette tendance devrait se poursuivreen raison de l’arrivée à maturation deschamps pétrolifères, de la poursuite destravaux de maintenance des sites, ainsique de la faiblesse des prix de l’énergie.

Mongolie : D• Le pays est fortement affecté par labaisse du prix des matières premièreset le ralentissement de l’économie chinoise (plus de 90 % de ses exporta-tions). La croissance du PIB est passéede 17,3 % en 2011 à 2,3% en 2015 (0,5 %attendu en 2016)

• Les fondamentaux macroéconomiquesdu pays ne cessent de se dégrader etles autorités ont reconnu que la dettepublique est largement plus élevée que ce que les précédents chiffresmontraient.

• La devise a subi une forte dépréciationet le pays, au bord d’une crise de labalance des paiements, a sollicité l’aidedu FMI.

Nigéria : D• La croissance du PIB du Nigéria devraitêtre négative en 2016.

• Les recettes fiscales (provenant à envi-ron 75 % du secteur des hydrocarbures)sont réduites par la chute des cours dupétrole et la baisse de la productionconsécutive aux sabotages des instal-lations pétrolières dans le Delta duNiger.

• Depuis Juin 2016, date à laquelle laBanque centrale du Nigeria a introduitune certaine flexibilité dans la gestiondu taux de change, le naira a perdu plusde 35 % de sa valeur face au dollar.

• La baisse des exportations de pétrole(90 % du total), conséquence de l'effetcombiné de la baisse du volume et desprix, a conduit à un manque de devisesétrangères, avec un fort impact sur laproduction industrielle.

BAROMETRE

MODIFICATION DES ÉVALUATIONSCOFACE RISQUE PAYSDÉCLASSEMENTS, LEVÉE DE LA SURVEILLANCE NÉGATIVE, MISE SOUS SURVEILLANCE NÉGATIVE

Octobre 2016

Nouvelle évaluation PAYS risque pays

Royaume-Uni A3

Oman B

Trinité Tobago B

Mongolie D

Nigéria D

Oman : B• Choc extérieur liée à la baisse des coursdu pétrole et du gaz : L’économie oma-naise a subit un sévère ralentissementen 2016. Le pays qui reste fortementdépendant du secteur hydrocarbures(35 % du PIB) pâti de la faiblesse descours. En 2015, le sultanat était parvenuà maintenir un taux de croissance élevéen raison d’importants investissementspublics qui ont limité le choc initial. Mais cet accroissement des dépensespubliques dans un contexte de contrac-tions des recettes pétrolières a généréun important déficit avoisinant 17 % duPIB en 2016. La baisse des dépenses quis’est traduite par des coupes budgé-taires sur certains projets d’infrastruc-tures a affecté l’activité non pétrolière.

• En 2017, l’économie devrait continuer à ralentir. La confiance des ménagess’affaiblit, l’investissement devrait secontracter sous le coup de la baisse des dépenses publiques. Néanmoins,les déficits jumeaux devraient resterconséquents, contraignant la capacitédu gouvernement à s’endetter sur lesmarchés internationaux à des condi-tions peu favorables.

Trinité Tobago : B• La contraction de l’activité qui a com-mencé en 2014 dans le sillage de l'ef-fondrement des prix du pétrole et dugaz continue de s’approfondir en 2016.

• Cette chute de prix a fortement affectéle secteur de l'énergie (pétrole et laproduction de gaz naturel), principalmoteur de l’économie (environ 40 % duPIB, 50 % des recettes fiscales et plusde 80 % des exportations de marchan-dises).

Royaume-Uni : A3• La sortie du Royaume Uni de l’UnionEuropéenne (Brexit) aura un impactnégatif sur l’activité même si sonampleur dépendra du processus desortie. Dans notre scénario central, lacroissance n’atteindrait plus que 0,9 %l’an prochain.

• Le manque de détails sur ces modalitésde sortie induit de l’incertitude quiincite les consommateurs et des inves-tisseurs à reporter leurs décisions, cequi pèse sur l’activité.

• Les autorités craignent l’impact duBrexit sur l’activité comme en atteste labaisse du taux directeur de la BoE à0,25 % en août pour la première foisdepuis 2009 et le renforcement de lapolitique de quantitative easing. Desmesures de relance sont attendues d’icila fin de l’année.

Evaluations risque pays

L'évaluation pays Cofacemesure lerisque de défaut moyen des entre-prises d'un pays. Cette évaluationrésulte d'une combinaison des pers-pectives économiques et politiquesdu pays, du climat des affaires et de l'expérience de paiement enre-gistrée par Coface. Elle s'étend surune échelle de huit niveaux : A1, A2,A3, A4, B, C, D, E. Cette échellecomprenait jusqu’ici 7 crans seule-ment. Une huitième catégorie a étécréée afin d’ajouter de la granularitédans l’analyse risque pays : une partiedes pays faisant partie de la catégo-rie D sont désormais inclus danscette nouvelle catégorie E syno-nyme de risque de crédit extrême-ment élevé.

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10

AUTRICHE

Points forts Points faibles

l Position centrale en Europe et qualité de vie attractive

l Diversification industrielle et tertiairel Compétitivité hors-prix grâce aux entreprises fami-liales et aux produits de niche

l Faible endettement des ménages et des entreprisesl Taux d’emploi élevé et faible chômage des jeunes(rôle de l’apprentissage et de la flexisécurité)

l 30% de l’énergie consommée d’origine renouvelable

l Atouts touristiques

Importations de biens, % du total

Allemagne Italie Etats-Unis

SuisseFrance

30%

7%5% 5%

4%

Allemagne Italie Républiquetchèque

Pays-BasSuisse

42%

6% 5% 4%4%

Exportations de biens, % du total

l Dépendance à la conjoncture allemande etcentre/est-européenne

l Secteur bancaire très exposé aux pays d’Europecentrale, orientale et du Sud-est

l Manque de capital-risque et insuffisance de la R&Dl Multiplication des niveaux de pouvoir et d’adminis-tration (fédération, Länder, communes)

l Faible taux d’emploi des seniors avec âge de la retraite effectif inférieur à 60 ans

l Démographie peu dynamique avec une natalité insuffisante

Confirmation de la reprise en 2016

Si la croissance devrait être modeste, elle doubleraitpar rapport à 2015. Elle sera majoritairement alimen-tée par la consommation privée et l’investissement. La réforme de l’impôt sur le revenu mise en place en janvier 2016 va permettre aux Autrichiens une éco-nomie de 5mds¤ (soit 1 000¤ d’allègement fiscalmoyen par salarié ou retraité par an), ainsi la consom-mation devrait progresser fortement dans les mois àvenir, si les ménages n’épargnent pas le surcroît derevenus. La majoration d’autres taxes destinée à finan-cer cette réforme devrait avoir un faible effet récessif.De plus, la présence et l’intégration des réfugiés don-neront aussi un coup de pouce à la demande inté-rieure et in fine à la croissance. L’investissement, quiest redevenu positif en 2015, devrait encore légère-ment augmenter, même si cette prévision repose surun climat d’incertitude notamment liée à l’électionprésidentielle de début décembre, à la croissancemodérée des pays de la zone euro, suite à l’annoncedu Brexit et, enfin, aux défis auxquels le secteur ban-caire autrichien fait face. Les dépenses publiques vontcontinuer à augmenter du fait de la poursuite de larestructuration du secteur bancaire, bien que l’évolu-tion de celui-ci aille dans le bon sens. Les exportationsd’équipements industriels, d’engins de construction,de pièces et véhicules automobiles (40% du total àeux trois), de produits chimiques et de produitsagroalimentaires, mais aussi le tourisme, les servicesinformatiques et financiers devraient profiter d’unedemande mieux orientée sur les marchés européenset de la faiblesse de l’euro qui compenseront l’atoniedes marchés émergents lointains. Cependant, commeles importations progresseront dans le sillage de lademande intérieure, la contribution des échangesextérieurs à la croissance devrait être nulle.

Consolidation budgétaire en attente

La politique budgétaire sera neutre en 2016. La réformede l’impôt sur le revenu avec la création de trois nou-velles tranches d’imposition et l’abaissement du tauxpour les faibles revenus coûtera l’équivalent d’un peuplus de 1% du PIB. Les réfugiés entraîneront un surcroîtde dépenses estimé entre 0,1 et 0,2%. Cela devrait êtrecontrebalancé par la lutte contre l’évasion fiscale, l’aug-mentation du taux intermédiaire de la TVA de 10 à 13%sur les spectacles, l’hôtellerie… et une majoration del’imposition des revenus du capital de 25 à 27,5%. L’ob-jectif, initialement prévu dans le plan fiscal de 2012,d’atteindre l’équilibre structurel budgétaire (i.e. ne pre-nant pas en compte les effets cycliques) à partir de2016 est compromis étant donné que le déficit attenduva presque atteindre 1%. Cependant, à partir de 2017, lepays sera obligé par ses engagements européens defournir un effort représentant chaque année 1,25% duPIB, afin de faire revenir sa dette au seuil de 60% survingt ans. Les économies en matière de retraite et d’as-surance–maladie (recul progressif de l’âge effectif dedépart à la retraite, durcissement de l’attribution despensions d’invalidité) seront limitées. L’implication desLänder et des nombreuses communes (1/3 de ladépense publique) pourrait décevoir compte tenu du

fait qu’ils tirent l’essentiel de leurs ressources de l’im-position fédérale. Toutefois, les subventions, notam-ment aux transports, qui représentent 4% du PIB sontune source potentielle d’économie. La consolidation estun enjeu majeur pour la grande coalition des socio-démocrates du SPÖ et des conservateurs du ÖVPjusqu’aux prochaines élections de 2018. Le problèmeest que les deux partis ne sont pas d’accord sur lamanière de procéder : les premiers veulent favoriser lahausse des prélèvements, les seconds la diminution desdépenses. L’assainissement est conditionné par l’hypo-thèse que l’épisode de sauvetage des banques, à l’ori-gine du quart de la dette, touche à sa fin. La situationdes banques, dont les actifs en Europe centrale etorientale représentent 33% du PIB, s’est beaucoupaméliorée. Sur fond d’embellie conjoncturelle, leur acti-vité en Europe centrale et orientale est de nouveau glo-balement bénéficiaire. 90% de l’encours de leur crédity est couvert par des dépôts locaux. Toutefois, 37% deleurs actifs régionaux se situent dans des pays classésdans la catégorie spéculative. De plus, si leur situationest très favorable en République tchèque, en Slovaquieet en Pologne, elle demeure médiocre en Hongrie, en Roumanie, en Croatie et mauvaise en Russie où leurs actifs sont importants et les créances douteusesélevées.

Solide excédent des échanges de services etfragile excédent des échanges de biens

Le modeste excédent courant recouvre un solide etsignificatif excédent pour les services (3% du PIB) etun frêle et, probablement, excédent pour les biens. Cesdernières années, les entreprises ont été confrontées àune érosion de leur productivité, alors que leurs coûtssalariaux progressaient. De plus, elles sont confrontéesà des services rendus relativement onéreux par lemanque de main d’œuvre disponible et de concur-rence. Cela est susceptible d’affecter leur compétiti-vité-prix et de conduire certains de leurs nombreuxdonneurs d’ordre allemands, notamment dans l’auto-mobile, à délocaliser leur approvisionnement dans lespays d’Europe centrale et orientale. Pour le moment,leur avance technologique, la proximité avec l’Alle-magne, le faible coût de l’énergie et du crédit ainsi quela dépréciation de l’euro les protègent. Cela s’est traduitpar un recul de 5% des défaillances en 2015, qui, tombées à un bas niveau, pourraient légèrement remonter en 2016, si la tendance observée au premiersemestre se poursuit.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

A1

A1

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE TRÈS ÉLEVÉ

2013 2014 2015 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 8,5(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 51 433

0,3 0,5 0,8 1,4

2,1 1,5 0,9 1,9

-1,3 -2,7 -1,8 -0,8

2,1 2,1 2,9 2,2

80,8 84,2 86,0 87,0

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COLOMBIE11

Points forts Points faibles

l Double façade océanique l Population importante (près de 50 millions) l Abondantes richesses naturelles (agricoles, minérales)

l Potentiel touristique important l Politique économique prudente l Stabilité institutionnelle l Système bancaire sain

l Sensibilité aux cours des matières premières et à la conjoncture américaine

l Déficiences des infrastructures routières et portuaires

l Situation sécuritaire problématique liée au traficde drogue

l Carences éducatives et sanitairesl Important secteur informel (60% de l’emploi)l Manque de main d’œuvre qualifiée et de productivité

l Lenteurs législatives, judiciaires et administratives, corruption

l Chômage structurel, pauvreté et inégalités

Etats-Unis

Zoneeuro

Panama IndeChine

26%

14%

11%

7%

5%

Etats-Unis

Chine Mexique BrésilZoneeuro

29%

18%

12%

4%

8%

Exportations de biens, % du total

Importations de biens, % du total

Vers un ralentissement de l’activité en 2016

En 2016, l’activité devrait encore pâtir de la faiblessedu prix des matières premières, du pétrole en parti-culier et du ralentissement de la consommation pri-vée. Les performances économiques du pays restenten effet très liées aux exportations d’hydrocarbures(près de 50 % des exportations du pays) et dans unemoindre mesure à l’activité minière et agricole. La fai-blesse du prix des hydrocarbures, qui génère près dutiers des recettes de l’Etat, limite l’investissementpublic tandis que la consommation des ménages estpénalisée par la hausse de l’inflation et la progressiondu chômage qui affecte leur pouvoir d’achat. L’inves-tissement privé destiné principalement au secteur del’énergie devrait rester peu dynamique en raison dela faiblesse du prix du pétrole et par les hausses à dixreprises des taux de la banque centrale, après celledécidée en septembre 2015. La hausse de la capacitéde production de la plus grande raffinerie du paysdevrait en revanche contribuer à stimuler la produc-tion industrielle. Le secteur du tourisme devrait aussibénéficier des avancées dans les négociations avecles FARC. L’inflation devrait augmenter en 2016, affectée par lahausse des prix alimentaires en raison de la sèche-resse qui a sévit dans le pays la première moitié decette année, provoquée par les effets d’El Niño.

Des déficits budgétaire et courant encore importants

En 2015 le déficit public s’est creusé, affecté notam-ment par la baisse du prix des hydrocarbures qui repré-sente près du tiers des recettes de l’Etat. Cettetendance devrait se poursuivre en 2016 en raison de lafaiblesse persistante du prix de l’énergie. Malgré uneréduction prévue des dépenses d’investissement, lahausse des dépenses courantes attendue à cause de laprogression des transferts vers les gouvernementsrégionaux, prévue constitutionnellement, devraitréduire la marge de manœuvre du gouvernement cen-tral. La Colombie, réputée pour sa rigueur budgétaireet sa politique économique orthodoxe, s’est engagéeà respecter la loi sur l’équilibre budgétaire adoptée en2011 qui prévoit un retour progressif du déficit structu-rel du gouvernement central à 1% du PIB d’ici 2022. Leprojet de suppression de l’impôt sur le patrimoine etde la taxe sur les transactions financières qui avait été repoussé à 2018-2019 pourrait ainsi être annulé. Sur le plan du commerce extérieur, le déficit du soldecourant devrait diminuer grâce notamment à la réduc-tion des importations de biens de consommationaffecté par la dépréciation du change. Les importationsdes dérivés du pétrole devraient aussi diminuer,compte tenu de la hausse de la production de la raffi-nerie de Cartagena (Refica).

Les exportations de pétrole devraient toutefois resterfaibles affectées à la fois par la faiblesse des prix dubaril et de la demande américaine. Les exportations deminerais, du charbon en particulier restent aussi affec-tées par la faiblesse des prix des matières premières.

Des avancées significatives dans les négociations autour d’un accord de paix avecles FARC

En juin 2016, le gouvernement colombien et lesforces armées révolutionnaires (FARC) ont franchiune étape supplémentaire dans le processus de paixavec la signature d’un accord historique de cessez-le-feu et de désarmement de la rébellion. Il s’agit d’unprogrès important dans les négociations engagéespar le président Santos depuis 2012. Cet accord serasoumis à l’approbation de la population via un plé-biscite prévu pour le 02 octobre. La volonté des deuxbords de mettre un terme au conflit est de bonaugure et constituerait une avancée majeure pour laColombie. Les autorités colombiennes estiment quel’amélioration du contexte sécuritaire pourrait avoirdes retombées positives sur l’économie comprisesentre 1 et 2% du PIB. Une issue positive dans le pro-cessus de paix ne signifie pas que la Colombie serapour autant débarrassée de ses problèmes internestels que le trafic de drogue et la criminalité. Les guérillas ne sont qu’indirectement reliées au trafic dedrogue et aux narcotrafiquants ainsi qu’aux bandescriminelles émergentes (Bacrim) qui participent également au trafic de stupéfiants. A long terme cependant, l’accord de paix devrait renforcer le cadreinstitutionnel, participer à la hausse de l’investisse-ment et au développement social du pays.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

A4

A4

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE MODÉRÉ

2013 2014 2015 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 47,7(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 7 298

4,9 4,4 3,1 2,0

2,0 2,9 5,0 7,3

-0,8 -1,7 -2,8 -3,1

-3,3 -5,2 -6,5 -6,0

37,7 44,2 49,3 49,3

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12

ESPAGNE

Points forts Points faibles

l Effort de réforme (marché du travail, secteurbancaire, insolvabilité, …)

l Regain de compétitivité et renforcement des secteurs exportateurs

l Amélioration de la situation financière des entreprises

l Infrastructures de qualité l Important potentiel touristique

l Dettes privée et publique encore élevées, position extérieure nette très négative

l Dualité du marché du travail, chômage structurelélevé

l Contingent important de petites entreprises peu productives

l Paysage politique morcelé, unité du pays fragilisée par la poussée indépendantiste

Importations de biens, % du total

France Allemagne Italie Royaume-Uni

Portugal

16%

11%

8%7% 7%

Allemagne France Chine Pays-BasItalie

13%12%

6%

5%

6%

Exportations de biens, % du total

La demande intérieure continue à tirer la croissance

L’Espagne a connu une forte reprise de l’activité en2015, ce rebond reflétant en partie l’ampleur de la récession qui a suivi la crise financière. La croissancea été tirée par la demande intérieure, elle-même sou-tenue par l’amélioration du marché du travail et le ren-forcement de la confiance des ménages, la faiblessedes prix du pétrole et l’assouplissement des condi-tions de crédit. Le désendettement du secteur privén’aura que peu affecté la demande intérieure (la dettedes entreprises et des ménages est passée de 218 %à 169 % du PIB entre le deuxième trimestre 2010 et lepremier trimestre 2016). Le taux de chômage resteélevé mais a sensiblement décru depuis 2013, se situant à 19,6 % en juillet 2016. Le marché immobiliers’est repris à compter de début 2014 et les faillitesd’entreprises ont amorcé une décrue à partir du 2ème

trimestre 2013. L’incapacité des partis à former unnouveau gouvernement depuis décembre 2015 n’apas jusqu’ici affecté la reprise. Le PIB a progressé de0,8 % au 2ème trimestre 2016, tout comme lors des troisprécédents trimestres. Malgré l’amorce probable d’unralentissement au deuxième semestre, la croissancedevrait atteindre 3 % en 2016. La consommation pri-vée (près de 58 % du PIB) devrait demeurer le premiermoteur de la croissance et l’investissement continuerà bénéficier de conditions de financement favorableset d’une progression satisfaisante des exportations.Cependant, après avoir atteint un point haut en 2015,la confiance des entreprises et des consommateurstend, depuis, à fléchir.Repassé dans le vert depuis 2013, le compte courantcontinue d’afficher des excédents. Cela est lié à laréduction de la facture pétrolière, à la baisse du coûtdu service de la dette et à la bonne tenue des expor-tations, notamment de services (tourisme et servicesaux entreprises), liée à des gains de compétitivité per-mis par la réduction du coût du travail et à la reprisemodérée des marchés d’exportation, dont ceux de lazone euro, vers laquelle se dirigent la moitié desventes.

Des entreprises et des banques plus solidesmais une dette publique élevée

Les entreprises exportatrices ont su tirer leur épingledu jeu lors de la crise. Celles tournées vers le marchéintérieur ont commencé à retrouver des couleurs, y compris dans le secteur de la construction. La com-pression des coûts salariaux et la disparition d’entre-prises non-rentables ont, par ailleurs, conduit auredressement de la profitabilité des entreprises.De nombreuses mesures ont été prises pour remettreà flot le secteur bancaire affecté par l’explosion d’unebulle immobilière et la récession. Le pays est sorti avecsuccès en janvier 2014 du plan d’aide européen ayantpermis la recapitalisation du secteur. Sa solvabilité s’estrenforcée et la qualité de son portefeuille s’est amélio-rée. La faiblesse de l’activité de crédit et la baisse

prolongée des taux d’intérêt pèsent malgré tout sur sarentabilité. Par ailleurs, la privatisation de certainesbanques a pris du retard et la structure de défaisancecontinue à afficher des pertes. En outre, Banco PopularEspaňol S.A. fait partie des cinq établissements euro-péens ayant obtenu les plus mauvais résultats à l’issuedes tests de résistance conduits sous l'égide de l'Auto-rité bancaire européenne en juillet 2016.Bien qu’il se soit fortement amélioré, comme entémoigne la décrue continue des coûts d’empruntsur le marché obligataire (taux à dix ans ramenés à0,9 % au 22 septembre 2016), le risque souveraindemeure significatif. En août 2016, l'exécutif euro-péen, qui n’a finalement pas infligé d’amende aupays pour non atteinte des objectifs, lui a donnédeux ans supplémentaires pour ramener son déficitsous la barre des 3% du PIB (soit jusqu'en 2018). Leratio de la dette publique se stabilise, certes, maisà un niveau élevé (près de 100 % du PIB).

Un paysage politique morcelé et des tensionsindépendantistes persistantes

Les élections législatives de décembre 2015 ontmarqué la fin du bipartisme. Quatre mois et demiaprès d'infructueuses négociations entre les quatreprincipales formations politiques (le Parti Populaire,le PSOE et deux nouveaux partis, Podemos et Ciu-dadanos), le parlement a dû être dissout. De nou-velles élections ont été convoquées en juin 2016,débouchant à nouveau sur un parlement frag-menté. Les députés ont refusé de reconduire leconservateur Mariano Rajoy au pouvoir et le Partisocialiste n’est pas en mesure de réunir une majo-rité de gauche. Les députés ont jusqu’à fin octobre2016 pour trouver une formule de gouvernement,faute de quoi une troisième élection devra êtreorganisée en décembre 2016. Le résultat des élec-tions régionales au Pays Basque, le 25 septembre,et le renforcement de l’unité du camp indépendan-tiste en Catalogne, à l’occasion d’un vote deconfiance en son parlement, le 29 septembre,devraient donner lieu, au niveau national, à d’ul-times tractations. Il n’est pas certain, cependant,qu’elles aboutissent.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

A4

A1

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE TRÈS ÉLEVÉ

2013 2014 2015 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 46,5(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 30 272

-1,7 1,4 3,2 3,0

1,5 -0,2 -0,6 -0,4

-6,9 -5,9 -5,1 -4,6

1,5 0,9 1,4 1,8

93,7 99,3 99,2 99,4

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GABON13

Points forts Points faibles

l 5ème producteur de pétrole d’Afrique sub-saha-rienne ; 2ème producteur africain de bois ; place de1er producteur mondial de manganèse convoitée

l Efforts de diversification de l’économie entreprisdans le cadre du plan « Gabon émergent »

l Economie fortement tributaire du secteur pétrolier

l Réapparition de déficits budgétaires et courantsl Coût élevé des facteurs de production, lié à l’insuffisance des infrastructures (transport etélectricité)

l Chômage élevé et pauvreté endémiquel Environnement politique fragile

Importations de biens, % du total

Chine Japon Australie États-Unis

Zoneeuro

16%15%

11% 11%

8%

Zoneeuro

Chine Bénin Royaume-Uni

États-Unis

42%

12% 11%

2%4%

Exportations de biens, % du total

Une croissance sensiblement affectée par le choc pétrolier

La croissance a nettement diminué en 2015 sous l’effet de la chute des cours du pétrole et du reculsensible de la production d’or noir du fait d’une sériede grèves et de la remise en état de certains puits. A cela s’est ajouté l’impact des coupes dans lesdépenses d’investissement, auxquelles a étécontraint de recourir le gouvernement pour éviter undérapage des finances publiques. La croissancedevrait encore diminuer en 2016 à 3,2 %. Cependant,la hausse des dépenses, destinées à apaiser les ten-sions sociales avant l’élection présidentielle, devraitstimuler la consommation privée, et les prêts étran-gers devraient renforcer les projets d’investissementdans l’agriculture et l’industrie à valeur ajoutée. L’inflation devrait augmenter en lien notammentavec la hausse de la masse salariale.La découverte de nouveaux gisements de pétrole n’apas compensé l’épuisement progressif des anciensgisements et le pays se trouve confronté à un déclinde sa production d’or noir. Les faibles perspectivesdes prix du pétrole et la baisse de la production pétrolière sont à l’origine du ralentissement de l’in-vestissement public, ainsi l’effort de diversification etde modernisation de l’économie entrepris par les autorités dans le cadre du Plan Stratégique Gabonémergent (PSGE) risque d’être freiné.En dépit de la richesse pétrolière, le niveau de pau-vreté (30% de la population sous le seuil de pau-vreté) et de chômage reste élevé (19,7 % en 2014).Cette richesse ne s’est pas traduite par une réelleamélioration des conditions de vie de la populationdu fait de nombreux obstacles au développementtels que l’insuffisance des infrastructures, notammentde transport, le manque de qualification de la main-d’œuvre et la faiblesse de l’environnement desaffaires, contraintes qui pourraient être un jourréduites si les objectifs du PSGE sont atteints.

Des comptes publics et extérieurs dans le rouge

Sur le plan budgétaire, la baisse des recettes pétro-lières, qui assuraient plus de 45 % des revenus de l’Etaten 2014, a contraint les autorités à réduire les dépensespubliques à compter de 2014. Cette baisse a atteint 14 % en 2015 mais devrait être beaucoup plus limitéeen 2016, du fait notamment de la tenue des élections.Les dépenses d’équipement, en particulier, ont été régulièrement revues à la baisse même si le gouverne-ment indique qu’il souhaite ne pas trop amputer cellesqu’il juge prioritaires (transport et technologies de l'information et de la communication). L’excédent bud-gétaire a fondu au cours de ces dernières années dufait de la hausse massive de l’investissement publicentraînée par la mise en œuvre du PSGE. Etant donné

la chute du cours du baril et la tendance à la baisse dela production pétrolière, cet excédent s’est transforméen déficit en 2015. La dette publique a plus que doublé,depuis 2012, passant de 20 % à 44 % du PIB en 2015(dépassant le plafond d’endettement fixé à 35 %). En outre, le Gabon doit faire face à un renchérissementde ses coûts d’emprunt sur les marchés obligataires.En 2015, le pays a connu son premier déficit courantdepuis 1999 du fait du repli marqué des exportationspétrolières (80 % des ventes de marchandises à l’étran-ger jusqu’en 2014) et ce malgré la contraction desimportations liée à la baisse de la demande publiqueet des prix mondiaux des produits de base. Les expor-tations devraient continuer à décliner, toujours affec-tées par la faiblesse des cours du baril et la baisse de laproduction d’or noir, compensant la croissance desexportations de manganèse et de bois. Le déficit cou-rant devrait ainsi s’élargir, en 2016, même si les impor-tations pourraient chuter, en raison de la baisse desrevenus réels. Le déficit de la balance des invisibles seréduirait légèrement en 2016, puisque le ralentissementde l’activité réduira la demande de services importés.

Une situation politique qui s’est détérioréedepuis l’élection présidentielle d’août 2016

La réélection contestée d’Ali Bongo, en août 2016,a déclenché des heurts violents entre les suppor-ters du candidat de l’opposition et les forces de sécurité dans plusieurs villes du pays. La Courconstitutionnelle a toutefois validé cette victoire le23 septembre. Cette décision a été froidementaccueillie par la communauté internationale, à quil’opposant Jean Ping a lancé un appel. La Missiond'observation électorale de l’Union européenneregrette que la Cour n’ait pas été en mesure de rec-tifier d’« évidentes anomalies » observées lors durecensement des votes. Restaurer la confiance dela population dans les institutions du pays ne serapas chose facile. La situation politique demeurerad’autant plus volatile que doivent normalement setenir des élections législatives en décembre 2016.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

C

C

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE ASSEZ ÉLEVÉ

2013 2014 2015 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 1,6(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 11 484

5,6 4,3 4,0 3,2

0,5 4,5 0,1 2,5

1,8 2,7 -2,3 -4,8

11,6 8,1 -2,8 -7,2

29,2 32,2 43,9 49,6

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INDE14

Etats-Unis

Zoneeuro

Hong Kong ChineEAU

13%12%

10%

4% 4%

Chine Zoneeuro

EAU Etats-Unis

Arabiesaoudite

13%

8%7%

5%6%

Points forts

Points faibles

l Moteurs de croissance diversifiésl Fondamentaux solides : épargne et investissementétranger élevés

l Secteur privé performant dans les services l Dette extérieure modérée et réserves de changeconfortables

l Manque d’infrastructures et déficience du système éducatif

l Lourdeurs bureaucratiques et blocages politiques persistants

l Pays importateur net de ressources énergétiques l Montée de l’endettement des entreprises privéesl Finances publiques fragiles l Incertitudes persistantes sur la question du Cachemire

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

La croissance restera encore portée par la consommation

L’activité devrait rester soutenue au cours de l’annéefiscale 2016/17. L’économie indienne continuera debénéficier de la faiblesse du prix des matières pre-mières et des effets des premières réformes entre-prises par le gouvernement de Narendra Modi visantà promouvoir le secteur manufacturier indien, attirerles IDE et atténuer les contraintes qui pèsent surl’économie.La consommation des ménages, principal moteur del’activité, devrait rester dynamique. Elle bénéficierad’une revalorisation des salaires versés aux fonction-naires fédéraux et de l’amélioration de l’intégrationfinancière des ménages les plus modestes. De plus,en 2016-2017, la production agricole sera stimuléepar des pluies de mousson au-dessus de la moyenne,ce qui devrait maintenir les prix bas et, ainsi, soutenirla consommation. Par ailleurs, malgré la politiquemonétaire accommodante menée par la banque centrale (RBI), avec un taux directeur abaissé de 150 points de base depuis janvier 2015 à 6,5%, l’investissement privé peine à décoller. En effet, laréforme de la RBI incitant les banques à enregistrerleurs prêts non performants (entre 7 et 8% de l’en-cours total de crédit) à leur bilan, avec un taux deprovisionnement de 100 % d’ici mars 2017, mais aussiles surcapacités pèseront sur l’investissement. Mais,le programme de développement des infrastruc-tures notamment routières, ferroviaires et élec-triques générerait d’importants investissementspublics. Néanmoins, les contraintes budgétaires etles retards relatifs à la réforme foncière ralentirontl’avancée de ces projets. En outre, les exportationsdevraient continuer de souffrir d’un manque decompétitivité et de la morosité de la demandemondiale, même si le secteur des services, notam-ment la haute technologie, continuera d’enregistrerde bonnes performances.L’inflation restera sous contrôle en 2016-2017 grâce,notamment, à l’atonie du cours des matières pre-mières, au premier rang desquelles l’alimentation, lepétrole et l’or.

Les finances publiques restent fragiles, maisles comptes extérieurs sont sous contrôle

Malgré la détermination des autorités, aidées par la faiblesse des prix de l’énergie allégeant le poids dessubventions, le déficit budgétaire et la dette publiquerestent importants. Les autorités ont recapitalisé lesbanques publiques (75% des actifs bancaires) à hau-teur de 3,4 milliards de dollars en juillet 2016, mais lapoursuite du nettoyage des bilans bancaires souhaitépar le nouveau gouverneur de la RBI, Urjit Patel, pour-rait appeler un effort supplémentaire. L’instaurationprobable en 2017 d’une TVA fédérale se substituant àune kyrielle de taxes locales pourrait nécessiter descompensations du budget fédéral au bénéfice desEtats fédérés lésés. Dans ce contexte, la vente de

fréquences aux opérateurs de télécommunication et lapoursuite des privatisations pourraient faciliter lamaîtrise du déficit.Le déficit courant devrait rester contenu, malgré le ralentissement des exportations. En effet, la faiblessedes cours des matières premières devrait permettre demaîtriser le coût des importations. Ajouté aux réservesde change confortables (près de 9 mois d’importationsen 2016) et la progression des IDE et des investisse-ments de portefeuille favorisée par l’assouplissementdes règlementations, cela devrait concourir au maintiende la stabilité de la roupie.

Relations conflictuelles avec le Pakistan et essoufflement des réformes

Suite aux élections législatives de mai 2014 qui ontvu une large victoire du BJP (Bharatiya JanataParty), N. Modi a été désigné premier ministre et sonparti détient la majorité absolue à la chambre bassedu parlement. La tenue d’élections dans plusieursEtats importants a initialement confirmé la popula-rité du BJP, mais le parti a connu ultérieurement plu-sieurs revers électoraux, notamment à Delhi et dansl’Etat du Bihar, et est menacé dans le Gujarat. Le prin-cipal parti d’opposition, celui du Congrès, continuede dominer la chambre haute, retardant les réformesattendues par les milieux d’affaires, qui ont réagi trèsfavorablement à l’élection de N. Modi.Les relations avec le Pakistan restent tendues autourde la question du Cachemire que se disputent lesdeux pays. Les affrontements violents opposantmanifestants et forces de l’ordre au Cachemire indienont stoppé les discussions entre les deux gouverne-ments, déjà malmenées par l’attaque d’une base indienne dans l’Etat du Punjab en Janvier 2016.Enfin, malgré les réformes entreprises, avec, notam-ment, celle du droit des faillites et la prochaine ins-tauration d’une TVA fédérale, l’environnement desaffaires continuera de pâtir de lacunes persistantes.L’ouverture aux IDE dans la pharmacie, l’aéronau-tique civile et la grande distribution unie marque ren-contre de fortes difficultés d’application. Certainesmesures phares promises par le premier ministre,telles que l’assouplissement des règles relatives àl’expropriation foncière et au marché du travail, sontbloquées par le parlement.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

A4

B

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE ASSEZ FAIBLE

2013/14 2014/15 2015/16 2016/17(p)

Croissance PIB (%)*

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)**

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)**

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (milliard d’habitants - 2014) 1,3(p) : prévision *Tient compte des modifications méthodologiques intervenues en février 2015** Comprend dette publique fédérale et des collectivités locales. Année fiscale : avril – mars

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 1 608

6,9 7,3 7,6 7,5

9,4 5,9 4,9 5,3

-7,7 -7,0 -7,2 -7,0

-2,6 -1,3 -0,8 -1,3

66,2 66,4 67,2 66,5

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15

Allemagne France Royaume-Uni

SuisseEtats-Unis

13%

11%

7%

5% 5%

Allemagne France Pays-Bas EspagneChine

16%

9%

7%

5%6%

ITALIE

Points forts

Points faibles

l Poids relativement élevé de l’industriel Des productions haut de gamme (mode, équipe-ment de la maison, alimentaire, mécanique)

l Endettement modéré du secteur privé ; forte capacité d’épargne

l Richesse du patrimoine touristique

l Faible rentabilité des petites entreprises et desbanques

l Insuffisance de l’investissement privé et publicl Chômage structurel élevé (9%), particulièrementchez les jeunes (40%)

l Faible participation des femmes / manque destructures pour la petite enfance

l Importante économie informelle (20%)l Manque d’efficacité du secteur publicl Retard de développement du Mezzogiorno

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

Entreprises toujours à la peineAprès une récession prolongée, l’économie italiennea retrouvé une croissance modérée. Cependant lareprise demeure fragilisée par l’atonie de la crois-sance mondiale ainsi que par la montée de l’incerti-tude et de la volatilité financière à la suite du votebritannique de quitter l’Union Européenne (UE). Lacroissance devrait se situer autour de 0,9 % en 2016.En dépit d’un trou d’air au second trimestre et desdégâts causés par le séisme qui a frappé le centre del’Italie le 24 août, le vecteur principal devrait être lademande intérieure qui profite du retour de laconfiance. Sur fond de faible inflation et de redémar-rage du crédit, la consommation des ménages seraportée par la progression de l’emploi et le taux dechômage qui est passé sous les 12 %, en 2016, en liai-son avec la réforme du marché du travail (le Jobs Acten 2015). L’investissement devrait continuer à affi-cher, en moyenne, sur l’ensemble de l’année, unelente progression. Cependant les problèmes ban-caires pourraient limiter la reprise de l’investissement,à moins d’une restauration des bilans des banqueset des entreprises. L’augmentation modérée de lademande européenne, la faiblesse de l’euro et labaisse des prix des hydrocarbures importésdevraient compenser la hausse des importations liéeau raffermissement de la demande intérieure et lemarasme des grands marchés émergents, permet-tant d’obtenir une contribution légèrement positivedes échanges. Les défaillances d’entreprises ontdiminué de 30 % au premier trimestre 2016 par rap-port à l’année précédente. Toutefois la rentabilité desentreprises restera faible, particulièrement chez lespetites entreprises qui constituent l’essentiel du tissuéconomique. Elles restent confrontées à une imposi-tion élevée, à l’inefficacité du secteur public, notam-ment dans le centre et le sud du pays, et à laparcimonie des banques. Malgré les réformes, la jus-tice est lente (jusqu’à 7 ans pour une liquidation).

Une dette publique massive et un assainissement budgétaire retardé Les autorités donnent la priorité à la reprise sur l’assai-nissement budgétaire. La Commission Européenne ad’ailleurs autorisé davantage de flexibilité budgétaireet cela représente une marge budgétaire de 0,85 % duPIB en 2016. De plus la Commission accorde une margede 0,1 point pour les coûts liés à la crise migratoire et àla sécurité. La dette publique devrait demeurer très élevée et atteindre 133 % du PIB cette année, limitantainsi les marges de manœuvres du gouvernement. Lesautorités comptent sur l’augmentation de la croissanceet la baisse des taux pour augmenter les recettes etdiminuer les intérêts de la dette qui pèsent 4% du PIB.Le pays demeurera vulnérable à une perte de confiancedes marchés et à un changement de la politique moné-taire européenne, bien que la maturité relativementlongue de la dette et le fait que les résidents en détien-nent 53% limitent le risque.

Un compte courant excédentaireMalgré le déficit énergétique représentant 2,5% duPIB, les échanges de biens et services sont excé-dentaires à hauteur de 3% du PIB. La performancerepose sur des marques renommées, un positionne-

ment haut de gamme et des produits de niche dansdes secteurs aussi divers que les équipements indus-triels et électriques, l’habillement, la maroquinerie,l’optique, la joaillerie, l’agroalimentaire, l’équipementde la maison, les véhicules automobiles et les médi-caments. Les recettes touristiques ne sont pas enreste grâce au capital patrimonial considérable, maiselles sont compensées par un important déficit auniveau du transport. L’excédent commercial couvrelargement les intérêts de la dette et les transferts destravailleurs étrangers.

Un secteur bancaire fragiliséLes créances douteuses s’établissent à un niveauélevé à hauteur de 18 % du portefeuille (soit 360 mil-liards d’euros). Des banques en particulier sont en difficulté : de janvier à juillet 2016, l’indice boursier desbanques italiennes a perdu 50 % de sa valeur. Trèstouchée, Monte dei Paschi di Siena a vu son coursboursier diminué de 80 % au cours de la dernièreannée. La BCE a approuvé le plan de sauvetage avecla vente de 9,2 Mds¤ de créances douteuses et unelevée de capitaux de 5 Mds. Sans surprise, les résultatsdu test de résistance parus le 29 juillet ont mis en évidence la fragilité de la banque (parmi l’échantillonretenu MPS affiche la plus faible résistance).

Des réformes comme remède à l’instabilitégouvernementale et aux lenteurs législativesLes réformes du président du Conseil, M. Renzi, repo-sent sur une fragile coalition de centre-gauche com-posée du Partito Democratico (PD) et du NuovoCentro Destra (NCD), ainsi que sur des soutiens de cir-constance. L’amélioration de la situation économiqueet l’impossibilité d’obtenir une majorité claire avec laproportionnelle intégrale de la loi électorale actuelledissuadent les formations politiques de provoquer denouvelles élections. L’éparpillement de la droite et lesdissensions entre ses dirigeants, S. Berlusconi pourForza Italia et M. Salvini pour Lega Nord, n’incitent pasle NCD à les rejoindre. La donne pourrait changer suiteà l’entrée en vigueur de la nouvelle loi électorale enjuillet 2016, l’Italicum, qui assurera une majorité abso-lue de sièges à la formation arrivée en tête puis, à l’au-tomne 2016, avec la tenue du référendum destiné àsupprimer le bicaméralisme par transformation duSénat en chambre consultative. Toutefois, l’Italicumpourrait faire l’objet d’amendements et M. Renzi a fra-gilisé sa position en personnalisant le référendum. En cas d’échec, il court le risque d’être « renversé ». A l’heure actuelle (septembre 2016), le Mouvement 5 Etoiles (populiste), qui a remporté il y a peu les mairies de Rome et Turin, talonne le parti du présidentdu Conseil dans les sondages pour les élections légis-latives (normalement prévues en 2018).

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

A3

A2

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE TRÈS ÉLEVÉ

2013 2014 2015 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 60,8(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 35 335

-1,8 -0,3 0,6 0,9

1,2 0,2 0,1 0,2

-2,9 -3,0 -2,6 -2,7

0,9 1,9 2,1 2,3

128,9 132,5 132,6 133,0

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16

NIGÉRIA

Zoneeuro

Inde Afriquedu Sud

JaponBrésil

30%

15%

10%

6%4%

Chine Zoneeuro

Inde Royaume-Uni

Etats-Unis

26%

15%

10%

3%5%

Points forts

Points faibles

l Première puissance africaine en termes de PIB etpays le plus peuplé d’Afrique (162 millions)

l Importantes ressources en hydrocarbures etlarge potentiel agricole

l Faible endettement public et extérieur

l Forte dépendance aux revenus pétroliers (90 %des exportations, 75 % des recettes fiscales)

l Faibles recettes budgétaires : 6% du PIBl Insuffisance des capacités de raffinage, gazièreset électriques due au contrôle des prix

l Tensions ethniques et religieusesl Insécurité, corruption contraignant l’environnement des affaires

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

L’activité du secteur non-pétrolier ne compensera pas la baisse de l’activité pétrolière en 2016

L’activité dans la construction, traditionnellementdynamique au Nigéria est freinée par le report duprogramme de dépenses d’investissement public.L’activité manufacturière pourrait en outre être frei-née par un approvisionnement erratique en élec-tricité ainsi que les dispositions du contrôle deschanges limitant l’importation de 41 types de biens.La production pétrolière n’augmenterait pas en 2016en raison d’attaques sur les infrastructures pétro-lières par des rebelles (Niger Delta Avengers) dansle Delta du Niger, source de la majorité du pétrole nigérian, et de la faiblesse des prix.En outre, l’absence de cadre juridique (les négocia-tions entre exécutif et législatif en vue de l’adoptiondu Petroleum Industry Bill attendue depuis 2008sont suspendues) n’encourage pas les investisse-ments dans ce secteur. D’une manière générale, l’in-vestissement, déjà affecté par l’insécurité et les prixadministrés, risque d’être découragé par unedemande interne peu porteuse et un taux directeurde la banque centrale (CBN) passé de 12 à 14% enjuillet 2016. Avec une production pétrolière en valeurayant diminué d’un tiers, la contribution des expor-tations nettes à la croissance devrait être légèrementnégative. La consommation privée devrait rester frei-née par le niveau élevé de l’inflation. La hausse desprix devrait être entretenue par le renchérissementdes produits importés lié à la forte dévaluation dunaira déclenchée par l’abandon de son indexation audollar, mais surtout par l’augmentation des prixadministrés. Au final, la croissance 2016 être néga-tive, une première depuis 1984.

Le déficit budgétaire se creuserait modéré-ment, mais le déficit courant se stabiliserait

Malgré la baisse des recettes, provenant pour environ75 % du secteur pétrolier, le creusement du déficitpublic devrait être limité, car la dévaluation entraîneune augmentation de la contrepartie en naira desrecettes pétrolières en dollar qui n’est que partiel-lement consommée par l’impact de la hausse de l’in-flation sur les dépenses. En tout état de cause, legouvernement a décidé d’augmenter les dépenses,notamment en infrastructures, dont le pays manque.Cependant, le budget ayant été adopté plus de quatremois après le début de l’exercice, la mise en œuvre duprogramme d’investissement a pris du retard. La réduc-tion des lourdes subventions sur les prix de l’alimenta-tion et de l’énergie est ralentie par les réticences deslégislateurs et les recours juridiques.Le déficit courant apparu en 2015 ne devrait pas secreuser. La diminution des exportations de pétrole (90 % du total) liée à l’effet conjugué du volume et duprix devrait être compensée par celle des importationsdue au renchérissement des importations et au reculde l’investissement. De plus, les rapatriements de dividendes seront moins importants.

Les pressions à la baisse sur le naira ont conduit la CBNà prendre, courant 2015, des mesures interdisant l’achatde devises pour l’importation de certains produits afinde préserver les réserves (5 mois d’importations envi-ron). La situation devenue intenable, la CBN a dû serésoudre à mettre fin à l’ancrage au dollar et à laisserflotter le naira le 20 juin 2016. Entre cette date et mi-septembre, le naira a perdu plus de 35 % de savaleur face au dollar. Malgré l’instauration d’un régimede change flexible, la CBN se réserve la possibilité d’in-tervenir sur les marchés et a maintenu les mesures decontrôle des changes imposées à l’été 2015 sur unequarantaine de produits, maintenant ainsi l’existenced’un marché parallèle.Le secteur bancaire, fortement exposé au secteurpétrolier (environ un quart du total des prêts) estaffecté par les conséquences de la baisse des prix dupétrole, mais aussi par les difficultés d’accès auxdevises rencontrées par certaines entreprises. Du faitde la défiance persistante des investisseurs étrangerset des acteurs locaux, la pénurie de devises risque dedurer.

Confrontation aux djihadistes de Boko Haramet aux sabotages dans la zone pétrolière

La victoire de Muhammadu Buhari et de son partifraichement créé, l’All Progressive Congress auxélections de 2015 marque une alternance au pouvoiraprès la domination du Parti Démocratique Populairedepuis 1999. Le nouveau président a fait de la luttecontre la corruption l’une de ses priorités (le Nigériaoccupait le 194ème rang sur 215 en 2014 dans le clas-sement de la Banque Mondiale). Les efforts à accom-plir seront importants au sein de l’administration des36 états fédérés qui ont pris de mauvaises habitudeslorsque la manne pétrolière était abondante. L’attente de la population est grande vis-à-vis dunouveau président, en particulier dans ce domaine.Une mise en œuvre trop lente des réformes, maisaussi une réduction trop rapide des subventions dansun contexte de croissance anémique, pourraient êtresource de tensions et d’instabilité sociale. La situation sécuritaire demeure très instable dans lenord-est du pays en proie aux attaques du mouve-ment islamiste radical Boko Haram. Dans la région duNiger, la plus grande pourvoyeuse en pétrole, desrebelles réclament un meilleur partage des res-sources et sabote les installations pétrolières. Le faitque le président soit un musulman originaire du nordne facilite pas les négociations.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

D

D

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE ASSEZ ÉLEVÉ

2013 2014 2015 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 174,9(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 3 300

5,4 6,3 2,7 -1,5

8,5 8,0 9,0 15,0

-2,3 -1,8 -3,7 -4,4

3,6 0,2 -3,1 -3,1

10,5 12,4 14,4 17,0

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17

ROYAUME-UNI

Points forts Points faibles

l Production d’hydrocarbures couvrant les trois-quarts des besoins énergétiques

l Secteurs de pointes (aéronautique, pharmacie)l Faible impôt sur les sociétés

l Incertitudes sur les conséquences de la décisionde sortie de l’UE

l Dépendance de l’économie aux services financiersl Dette et déficits publics élevésl Endettement privé élevé

Importations de biens, % du total

Allemagne Etats-Unis

Suisse FrancePays-Bas

11%

10%

8%

7% 7%

Allemagne Chine Etats-Unis

FrancePays-Bas

15%

9%

8%

6%7%

Exportations de biens, % du total

Les incertitudes relatives au Brexit pèserontsur la croissance à court terme

La croissance s’est révélée relativement résiliente au1er semestre. Néanmoins le 23 juin 2016, le Royaume-Uni a voté en faveur d’une sortie de l’Union euro-péenne (52 % pour, 48 % contre), remettant en causela poursuite de cette dynamique. A court terme, l’in-certitude et la volatilité devraient prévaloir sur lesmarchés financiers. Dans ce contexte, la confiancedes acteurs privés s’est déjà considérablementdégradée, ce qui devrait peser sur la consommationprivée qui sera également pénalisée par une hausseprogressive de l’inflation (via la dépréciation de lalivre face au dollar et à l’euro). Le choc du Brexitdevrait toutefois toucher essentiellement l’investis-sement privé qui affichait déjà de faibles perfor-mances depuis le début de l’année. La baisse du tauxdirecteur de la Banque d’Angleterre (BoE) à 0,25 %en août pour la première fois depuis 2009 ainsi quela relance de son programme de rachats d’obliga-tions visent à limiter le ralentissement attendu del’activité. En outre ce choc de confiance pourraitentraîner une correction des prix du marché immo-bilier, notamment commercial. Début juillet, plusieursfonds immobiliers ont ainsi gelé leurs transactions.Le risque de transmission au secteur bancaire est àsurveiller en raison du nombre élevé de PME ayantde l’immobilier en collatéral. Ce risque reste néan-moins contenu, les banques étant mieux capitaliséesdepuis la crise. Par ailleurs, au vu de la dette élevéedes ménages (125 % du PIB), le risque d’éclatementd’une bulle immobilière demeure à surveiller, bienque les derniers indicateurs immobiliers sont moinsdégradés. Point positif toutefois, les secteurs expor-tateurs pourraient bénéficier de la dépréciation de lalivre pour gagner en compétitivité-prix.

La consolidation budgétaire, priorité du gouvernement ces dernières années,pourrait être remise en question

Le gouvernement est engagé dans une démarche deconsolidation fiscale depuis plusieurs années, même sile déficit se réduit plus lentement que prévu. Cetteconsolidation s’opère notamment via la réduction desdépenses (modération salariales dans le secteur public,baisse des dépenses de santé). Côté recettes, le dernierbudget prévoyait notamment des réductions d’impôtsur les investissements ainsi qu’une baisse du tauxd’imposition pour les entreprises (abaissé à 15 % à lasuite du vote). Si pour le moment aucun plan d’urgencen’a été annoncé, une détérioration des financespubliques est probable compte tenu de l’affaiblisse-ment de la croissance et des mesures de soutien pour-raient être mises en place d’ici la fin de l’année.Le déficit courant a atteint un niveau record en2015 et ne devrait pas s’améliorer significativementcette année : les prix des importations devraient

croître en lien avec la dépréciation de la livre qui aatteint un point bas en juillet. Toutefois dans unsecond temps cette dépréciation devrait permettrede gagner en compétitivité prix et donc de boosterles exportations, et les importations devraient diminuer en lien avec le ralentissement attendu dela demande intérieure.

De fortes incertitudes pèsent sur le devenirdu Royaume-Uni

Au lendemain du référendum, David Cameron aannoncé sa démission, remplacé dans les jours quiont suivi par Theresa May, ancienne ministre de l’In-térieur, en juillet 2016. L’Article 50 du traité de Lis-bonne, qui encadre le processus de sortie de l’UE, nedevrait pas être activé avant début 2017. May a eneffet annoncé sa volonté de négocier un nouvelaccord avant d’invoquer l’article. Trois types d’accordsont envisageables : (i) être membre de l’espace éco-nomique européen, comme la Norvège, impliquantun accès total au marché unique mais en perdant ledroit de vote sur les réglementations et les décisionsde l’UE – scénario le plus probable - ; (ii) obtenir unaccord bilatéral sur mesure, comme la Suisse, établis-sant un accès au marché unique pour des secteursspécifiques et (iii) suivre les règles de l’OMC, avecdes tarifs douaniers et sans accès au marché unique. En outre, l’Ecosse a annoncé son souhait de resterdans l’UE (conformément à leur vote) et un nouveaureferendum pourrait avoir lieu avec le risque de quit-ter le Royaume-Uni. Le cas de l’Irlande du Nord pour-rait également être problématique.Le pays a gagné deux places dans le classementDoing Business 2016 et a ainsi pris la première placeparmi les pays du G7. L’environnement des affaires aprogressé avec 4,5 jours pour créer son entreprise(contre 20 en moyenne dans les autres pays), labaisse de l’impôt sur les sociétés ainsi que l’augmen-tation des exonérations de charges sociales qui ontcontribué à améliorer l’attractivité du pays.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

A3

A1

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE TRÈS ÉLEVÉ

2013 2014 2015 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 64,5(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 45 729

1,9 3,1 2,2 1,9

2,6 1,5 0,0 0,8

-5,7 -5,6 -4,2 -4,4

-4,4 -4,7 -5,4 -5,9

86,0 87,9 89,0 89,9

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18

RUSSIE

Points fortsPoints faibles

l Abondantes ressources naturelles (pétrole, gazet métaux)

l Main d’œuvre qualifiéel Faible endettement public et réserves de changeconfortables

l Puissance régionale et énergétique affirmée

l Accentuation du caractère rentier de l’économiel Manque de compétitivité du secteur industriell Secteur bancaire privé fragilel Faiblesse des infrastructuresl Démographie déclinantel Lacunes persistantes dans l’environnement des affaires

Importations de biens, % du total

Zoneeuro

Chine Japon BiélorussieTurquie

39%

8%

5%4% 4%

Zoneeuro

Chine Biélorussie JaponEtats-Unis

29%

18%

7%

4%4%

Exportations de biens, % du total

Nouvelle contraction de l’économie en 2016

La récession en Russie devrait se poursuivre maiss’atténuer en 2016. La croissance a reculé de 1,2 % aupremier trimestre et de 0.6 % au second (glissementannuel). La consommation privée, principal moteurde l’activité, devrait demeurer contrainte par uneprogression des revenus nominaux plus lente que par le passé, une politique budgétaire relativementrestrictive et pourrait souffrir de la préférence des ménages, observée en début d’année, pour ledésendettement au détriment de la consommation.L’investissement devrait demeurer handicapé par lemanque de confiance des entrepreneurs, les tauxd’intérêt élevés (10 % en septembre 2016), mais aussipar le maintien des restrictions de financement endevises imposées dans le cadre des sanctions occi-dentales, prolongée pour six mois (jusqu’à fin janvier2017). Les contraintes budgétaires pourraient limiteres investissements publics. La hausse des dépensesdans les secteurs des hydrocarbures et de la défensepourrait être plus lente.L’inflation pourrait continuer à baisser en raisonnotamment du raffermissement du cours du rouble,mais les conséquences de l’embargo imposé surl’achat de certains produits en Europe et en Turquie, prolongé jusqu’à fin 2017, devraient main-tenir le niveau prix des biens importés, notammentalimentaires, relativement élevé.

Dégradation du solde budgétaire et du solde courant

Le déficit budgétaire devrait se creuser légèrement en2016. Les prix bas du pétrole devraient continuer àpeser sur les recettes provenant des hydrocarbures (50% du total) alors que la faiblesse de l’activité contrain-dra les revenus hors pétrole. Le projet de budget 2016,établi sur la base d’un cours du pétrole de 50 USD/baril,prévoit une lente progression des pensions de retraite(4 %) et le gel des salaires publics, en vue de limiter ladégradation des finances publiques et l’endettementde l’Etat. Le budget de la défense devrait continuer àaugmenter modérément. L’Etat dispose cependant deconfortables réserves pour y faire face, grâce aux fonds(de réserve et souverain), déjà sollicités en 2015, maistotalisant encore près de 105 milliards d’USD (9 % duPIB) en août 2016. Le gouvernement a lancé début juillet 2016 le programme de privatisation avec la ventede 11% du capital du producteur de diamant Alrosamais a suspendu en septembre 2016 la vente de parti-cipation dans le producteur de pétrole Bashneft et lacompagnie navale Sovcomflot. L’excédent courant devrait se stabiliser en 2016. Lesexportations, largement dominées par les hydrocar-bures (2/3 des revenus), devraient rester contraintespar le bas niveau des prix. La faible compétitivité desproduits russes pourrait en outre limiter les exporta-tions hors pétrole, malgré la baisse du rouble. Unedemande intérieure déprimée, le maintien des sanc-tions et des mesures d’embargo sur certains produitseuropéens et turcs, devraient néanmoins limiter les

importations. Les IDE ne devraient pas rebondir, enl’absence de réelle amélioration de la situation enUkraine et de la gouvernance.La persistance d’un cours bas du pétrole (auquel lecours du rouble est fortement corrélé) et les échéancesde dette extérieure (environ 74 milliards d’USD ausecond semestre 2016), devraient maintenir la pressionà la baisse sur le rouble, dont la volatilité s’est accrue depuis l’introduction d’un système de change flottantfin 2014. L’endettement extérieur de la Russie (à 90 %dette des banques et des entreprises) est en net repli(-20 % entre fin 2014 et fin 2015) et les réserves dechange élevées (de l’ordre de 12 mois d’importationsen août 2016) limitent les risques de défaut, sans l’ex-clure pour certaines entreprises et/ou banques.Le risque de solvabilité et de liquidité du système ban-caire a en effet fortement augmenté sous l’effet de ladétérioration de la qualité du portefeuille dans uncontexte de crise économique, mais aussi du coût élevédu financement lié aux sanctions internationales quiprivent les plus grandes banques d’accès aux marchésfinanciers.

Une situation politique qui devrait rester stable et un environnement des affaires toujours déficient

La popularité de V. Poutine au niveau national s’estrenforcée au moment de l’intervention russe en Cri-mée en mars 2014. Le mécontentement existe pour-tant au sein de la population et les tensions pourraients’accentuer dans un contexte de ralentissement éco-nomique. Le durcissement du régime, se traduisantnotamment par un contrôle renforcé de l’Etat sur lesmedias et internet, limite toutefois considérablementles capacités d’organisation et d’expression des mou-vements d’opposition. Les élections législatives deseptembre 2016 ont confirmé la prédominance duparti présidentiel, Russie Unie (54 % des voix) maisavec une faible participation (48% contre 60 % en2011).Les lacunes en matière de protection des droits depropriété, la faiblesse de la gouvernance et le manquede transparence des entreprises affaiblissent forte-ment l’environnement des affaires. Malgré des pro-grès, la Russie est classée au 168ème rang (sur 215)selon l’indice de gouvernance de la Banque Mondialeen matière de lutte contre la corruption, qui reste unpoint faible récurrent.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

C

C

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE MODÉRÉ

2013 2014 2015 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 146,3(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 12 718

1,3 0,6 -3,5 -1,0

6,5 11,0 15,0 8,4

-1,3 -1,2 -3,0 -3,8

1,6 2,3 5,0 5,0

13,1 16,3 17,7 18,4

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19

Zoneeuro

Irak Etats-Unis

RussieRoyaume-Uni

29%

7%6%

4% 4%

Zoneeuro

Russie Etats-Unis

IranChine

27%

10% 10%

4%5%

TURQUIE

Points forts

Points faibles

l Finances publiques sainesl Vitalité démographique et main-d’œuvre qualifiéel Position régionale pivotl Marché de 75 millions d’habitants avec classemoyenne en progression

l Secteur bancaire assaini et résilient depuis les réformes engagées en 2002

l Déficit courant substantiel et épargne domes-tique insuffisante

l Dépendance aux capitaux étrangers, notammentde portefeuille

l Endettement en devises des entreprises et desbanques accentuant l’exposition au risque dechange

l Part substantielle de l’économie informellel Situation politique intérieure et extérieure déli-cate (question kurde, conflit syrien et irakien,tentative de coup d’Etat)

l Dérive autoritariste de l’exécutif

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

La croissance devrait diminuer en 2016, en liaison avec l’effondrement de l’activitétouristique

La croissance devrait diminuer sur l’année 2016. Eneffet, l’activité touristique étrangère qui représenteprès de 10% du PIB pourrait diminuer de moitié. Deplus, le contexte politique troublé, tant intérieur(guerre entre le pouvoir et les rebelles kurdes, atten-tats, tentative de coup d’Etat) qu’extérieur (guerreen Syrie et en Irak) continuera de peser sur lademande intérieure et extérieure. Néanmoins, laconsommation des ménages resterait le principalmoteur, portée par la progression des salaires (aug-mentation de 30 % du salaire minimum au 1er janvier2016) et de l’emploi, ainsi que plusieurs mesuresvisant à stimuler le crédit et à compenser en partiele manque à gagner touristique. L’investissementprivé, déjà affecté par la situation financière moinsfavorable des entreprises, qui, notamment dans lesecteur manufacturier, ont vu le coût de leurs intrantsimportés et le service de leur dette en devises aug-menter par la dépréciation de la livre, pourrait souf-frir du contexte politique dégradé. Les échangesextérieurs devraient contribuer négativement à lacroissance, en raison de l’inertie de l’impact des sanc-tions russes sur les exportations et de la désaffectiondes touristes étrangers. L’inflation resterait élevée en 2016, bien supérieure àla cible de 5 % de la Banque Centrale, essentiellementdu fait du renchérissement des produits alimentairesfavorisé par l’affaiblissement de la monnaie, les gou-lots d’étranglement affectant l’agriculture et lemanque de concurrence dans la distribution. LaBanque centrale pourrait être contrainte de mettre finau cycle de baisse des taux pour ne pas affaiblir la livreet favoriser l’inflation importée. En cas de nouvelledégradation de la situation politique, elle pourraitmême être contrainte de resserrer sa politique.

Solidité des finances publiques, maiscomptes extérieurs toujours fragiles

Le poids de la dette publique resterait faible et ledéficit public léger malgré le subventionnement dutransport aérien destiné à encourager la venue detouristes, l’augmentation des emplois publics dansles régions touristiques pour réduire le chômage,et l’allocation mensuelle de 100 livres versée auxentreprises pour chaque salaire inférieure à 2550 livres afin de compenser en partie la hausse du salaire minimum. Le versement de trois milliardsd’euros prévu dans l’accord conclu avec l’UE sur lagestion des réfugiés, s’il avait lieu, compenseraitquelque peu les dépenses engagées.Malgré deux années de baisse, le déficit courant restelourd. Il pourrait de nouveau augmenter. L’augmenta-tion des ventes sur le marché européen, induite par ladépréciation de la livre, et la diminution de la factureénergétique risquent d’être largement compensées parl’impact sur les ventes de produits alimentaires et lescontrats de construction des sanctions russes (adop-tées à la suite de la destruction d’un avion militairerusse par l’artillerie turque en novembre 2015, mais

levées officiellement en août 2016), ainsi que la chutedu nombre de visiteurs étrangers. La gestion du déficitcourant demeurera un enjeu majeur : du fait de la fai-blesse des investissements directs et de l’insuffisancede l’épargne domestique, le pays est dépendant desinvestissements étrangers de portefeuille, dont la vola-tilité est potentiellement accrue par la dégradation dela situation politique. Le risque de change est notam-ment important pour les entreprises turques, fortement endettées à court terme en devises étrangères. Les réserves de change du pays pourraient s’avérer insuf-fisantes face à un retrait brutal de capitaux.

Renforcement de la position du présidentdans un environnement extérieur difficile

Paradoxalement, la tentative de coup d’Etat mili-taire du 15 Juillet 2016 pourrait renforcer, du moinsà court terme, le président Erdoğan. Ce dernier aen effet décidé de faire arrêter massivement les opposants, de nombreux militaires, magistrats,journalistes et enseignants accusés d’implicationdans le coup d’Etat et/ou de connivence avec leprédicateur Gülen, considéré par l’exécutif commel’instigateur du coup. L’Etat d’urgence a été décrétépour 3 mois à compter du 27 juillet, permettant auprésident de gouverner par décrets qui, après appro-bation du Parlement où le parti islamo-conservateurgouvernemental (AKP) dispose de la majorité abso-lue depuis les élections anticipées de novembre 2015,seront dispensés du contrôle de la Cour constitution-nelle. Néanmoins, la polarisation politique de lasociété, la question kurde et les débordements duconflit syrien sur la scène domestique (attentats,réfugiés) restent problématiques, alors même quel’armée se trouve affaiblie. Malgré des signes d’éclair-cie (normalisation des relations avec Israël, rappro-chement avec la Russie et l’Egypte, levée dessanctions internationales contre l’Iran), la politiqueextérieure turque restera marquée par les complica-tions. Elle vise à freiner le renforcement des kurdesen Syrie qui sont soutenus par les kurdes turcs duPKK et les Occidentaux dans leur lutte contre l’EI,alors que pays combat, aussi, l’EI. Il s’agit, également,malgré la dégradation récente des relations avec lesEtats-Unis et l’Union européenne à propos de la Syrieet de l’Etat de droit, de maintenir les engagementsde membre de l’OTAN.

APPRÉCIATION DU RISQUE

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

B

A4

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE MODÉRÉ

2013 2014 2015 (p) 2016 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde public / PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Population (millions d’habitants - 2014) 76,9(p) : prévision

PIB/habitant (dollars courants - 2014) 10 381

4,2 2,9 4,0 3,0

7,5 8,9 7,7 7,7

-1,3 -1,5 -1,3 -1,6

-7,7 -5,5 -4,5 -4,9

36,1 33,5 32,9 32,0

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