le port vieux de la ciotat · 2011. 12. 26. · « pilote côtier » paru en 1805 : « … de...

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1 LE PORT VIEUX DE LA CIOTAT Du port abri des origines au port moderne d’aujourd’hui, les infrastructures portuaires de La Ciotat, ont été profondément modelées par l’évolution la nécessité d’apporter aux navires qui y séjournaient, une protection suffisante et aussi par l’évolution des techniques de construction navale qui n’ont cessé de s’améliorer, se complexifier, entre les barques de pécheurs d’autrefois, et les navires très sophistiqués d’aujourd’hui. Ce sont ces mutations successives du Port Vieux, que nous allons tenter d’exposer, depuis la création des môles jusqu’à la situation contemporaine. A l’origine, soit avant la création de La Ciotat en 1429, le port était des plus rudimentaires ; pas de quais, pas de digue pour se protéger de la mer et des vents de sud et d’est. Seuls les secs forment obstacle aux vents dominants de nord-ouest, le mistral. On ne trouve hélas aucun croquis montrant le port d’origine. Les seules iconographies dont nous disposons montrent l’enceinte portuaire dotée de ses deux môles, le « môle vieux » et le « môle neuf ». Le port en 1810 Le port de nos jours L’ensemble de ce chapitre est extrait de « L’histoire de la Construction navale à La Ciotat » tome 1 de Yves LAGET et de l’ouvrage de BONNAFE

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  • 1

    LE PORT VIEUX DE LA CIOTAT

    Du port abri des origines au port moderne d’aujourd’hui, les infrastructures portuaires de

    La Ciotat, ont été profondément modelées par l’évolution la nécessité d’apporter aux navires qui y

    séjournaient, une protection suffisante et aussi par l’évolution des techniques de construction

    navale qui n’ont cessé de s’améliorer, se complexifier, entre les barques de pécheurs d’autrefois, et

    les navires très sophistiqués d’aujourd’hui.

    Ce sont ces mutations successives du Port Vieux, que nous allons tenter d’exposer, depuis

    la création des môles jusqu’à la situation contemporaine.

    A l’origine, soit avant la création de La Ciotat en 1429, le port était des plus rudimentaires ;

    pas de quais, pas de digue pour se protéger de la mer et des vents de sud et d’est. Seuls les secs

    forment obstacle aux vents dominants de nord-ouest, le mistral.

    On ne trouve hélas aucun croquis montrant le port d’origine. Les seules iconographies dont

    nous disposons montrent l’enceinte portuaire dotée de ses deux môles, le « môle vieux » et le

    « môle neuf ».

    Le port en 1810 Le port de nos jours

    L’ensemble de ce chapitre est extrait de « L’histoire de la Construction

    navale à La Ciotat » tome 1 de Yves LAGET et de l’ouvrage de BONNAFE

  • 2

    Le port vieux autrefois

    CITHARISTOE

    Entre Marseille et Toulon, au fond

    d'un golfe abrité par une montagne, se

    trouvait à une date déjà lointaine, un point de

    la côte provençale qui était un lieu de

    ravitaillement, de pêche et de refuge,

    réunissant toutes les conditions voulues et

    nécessitées par la navigation de cette époque.

    Ces avantages attirent les pêcheurs, les

    navigateurs et aussi les pirates qui

    débarquent soit au pied du Sec, au Mugel ou

    au Pré, soit à Figuerolles. Ils trouvent là des

    plages au fond de calanques abritées, de l'eau

    en abondance et au surplus, des bois qui

    couvrant les collines

    de Ste Croix jusqu'à Cassis et vers le Cannet,

    leur offraient .des matériaux et des refuges en

    cas de poursuites.

    Quelques estacades en bois pour

    faciliter l'embarquement ou le débarquement

    des marchandises, quelques pieux pour

    amarrer les bateaux, constituaient toute

    l'installation de ces mouillages.

    Ce port, dont les rares habitants se

    réfugiaient en cas d'attaque des pirates sur les

    hauteurs de Ceyreste, était connu sous le nom

    de Cytharistoe.

    I - Description du port de La Ciotat à

    la fin du XVIIIe siècle

    La vieille ville et les deux moles 1780

    Voici ce que dit l’ouvrage intitulé

    « Pilote côtier » paru en 1805 :

    « … de l’autre côté du cap de l’Aigle, tirant

    vers le nord environ un mille, est la ville de La

    Ciotat… Son port est fait en forme de fer à cheval

    et sur la gauche en entrant, on voit deux petits

    môles qui renferment le port : celui du dehors

    s’appelle le môle neuf et l’autre le vieux. A la

    point de la droite en entrant, il y a une petite

    forteresse pour défendre l’entrée : les galères

    mouillent ordinairement entre ces deux môles

    mais il n’y en peut contenir que sept à huit, en

    conillant leurs rames, c’est-à-dire, les tirant en

    dedans ; elles doivent tourner la poupe vers le

    môle neuf et s’amarrent à quatre de part et

    d’autre, n’ayant seulement qu’une ancre de la

    droite vers le nord ; elles y sont par dix, douze et

    quinze pieds d’eau, fond d’herbe vaseux…

    Il peut aussi mouiller quatre à cinq galères

    dans le port, proche les vaisseaux qui y sont,

    suivant leur nombre : il y a dix à douze pieds

    d’eau ; même fond, observant de ne pas

    s’approcher du côté de la ville qui est le moins

    profond mais bien sur la gauche, outre qu’on

    serait trop à découvert de la mer du large.

    Lorsqu’on veut entrer, soit entre les deux

    môles ou dans le port, il faut ranger la tête du

    môle où il y a un crucifix à cause de quelques

    roches qui s’avancent sous l’eau, à la pointe du

    château.

  • 3

    On peut faire de l’eau fort aisément à une

    fontaine qui est dans un pré du côté de l’ouest,

    tout proche.

    Le traversier de ce port est le vent d’est-sud-

    est ; mais étant dans le môle il n’y a rien à

    craindre, d’autant que l’île Verte couvre de la mer

    et du vent du large…

    On peut mouiller au-dehors du môle neuf, à

    deux ou trois longueurs de câbles par quatre, cinq

    et six brasses d’eau mais il ne faut pas y passer la

    nuit… ».

    Le golfe de La Ciotat

    C’est succinct mais le tableau est

    complet et tous les problèmes que connaît le

    port au moment de la rédaction de ce texte se

    retrouveront jusque dans la première partie

    du XIXe siècle.

    On note un fond inégal avec très peu de

    profondeur par endroits et des roches

    sournoises surtout près de l’emplacement du

    fort. Avantage très net de cet abri, le point

    d’eau, qui bien avant la fontaine coulait tout

    naturellement sous le forme d’une source, la

    « Source du Pré ». L’abri est tellement bien

    protégé du vent dominant, le mistral, que

    l’auteur ne le mentionne même pas. Seul le

    vent d’est-sud-est est néfaste mais les deux

    môles sont là pour en atténuer les effets.

    Lors de la rédaction du « Pilote côtier »,

    la topographie du lieu a peu évolué depuis

    les origines. Les grands travaux portuaires ne

    sont pas encore de mise et n’ont pas modifié

    le paysage.

    Pour imaginer le port dans l’Antiquité,

    il faut faire abstraction des deux môles et des

    constructions à terre, fort, murailles,

    chapelles et habitations.

    Extrait du portulan Ollive 1664

    XVIéme siècle

    La construction de môle vieux 1539:

    Le tonnage des navires augmentant, le

    tirage à terre devient de plus en plus difficile

    à réaliser.

    Le besoin d’augmenter la protection

    offerte par l’abri naturel se fait sentir. La

    sécurité par vent d’Est doit être assurée

    impérativement.

    Il ne s’agit pas de créer ex-nihilo un port

    mais de consolider ce qui existe ou de

    l’améliorer par la construction d’un môle

    protecteur. Au mois de juin 1539, une

    délibération de la commune cite un procès-

    verbal diffus et incomplet : il est question de

    « barquades de pierres à porter au môle avant St-

    Michel ». Cette phrase traduit l’existence

    antérieure d’un môle de pierre qu’il faudrait

    consolider ou plus simplement d’une

    première estacade en bois (pour accéder plus

    facilement au bateau). L’estacade en question

    servirait de guide pour empierrer le môle.

    Les travaux entrepris doivent être

    conséquents puisque deux ans après la

    première mention des travaux, le Conseil de

    la cité délègue un commissaire, nommé

    Peyron Bermon, alias Galhardon, à la « facture

    du mol », autrement dit du môle. Il devient

  • 4

    urgent de faire « exécuter l’ordonnance touchant

    ceux qui doivent payer d’argent, tant par maison

    ou par chef de famille pour la facture dudit mol ».

    Le Conseil en précise* les modalités

    d’acquittement de la dette par les intéressés :

    « Chaque barque payera une barcada de

    peyres et un homme pour le mol et que ceux qui

    n’auront pas de barques iront avec les patrons ».

    La décision précédente est prise le 24

    juin 1543 et le 8 septembre de la même année

    deux « prud’hommes, Carle Fougasse et Bertrand

    Marin, sont commissionnés pour cueillir l’argent

    de ceux qui ont une barque : deux états sont

    établis, un pour ceux qui ont une barque entière et

    un pour ceux qui n’en ont qu’une partie ».

    Peinture « romantique » du port vieux

    Sept années plus tard, le môle est

    terminé mais il se dégrade déjà et les Consuls

    décident de le « faire refaire, rhabiller et dresser

    ». Comme toujours, il est besoin d’argent. Les

    ressources de la Communauté étant limitées,

    il est décidé de faire appel un taxe

    exceptionnelle et tout le monde doit mettre la

    main à la poche. Pour les agriculteurs et gens

    du terroir, « un dizain est imposé sur tous les

    fruits du terroir, blé, avoine, orge, raisin et

    figues ». Pour les propriétaires de bateaux, « il est

    exigé un écu d’or sol ou un demi écu par centenal

    suivant la jauge ». Les constructeurs

    d’embarcations ou de navires sont soumis à

    un barème identique pour « les barques qui se

    construiront pendant la durée de la construction

    du môle ».

    La réparation ou la finition du môle

    prend de l’ampleur.

    Une fois terminé, il mesure 70 cannes

    de long (soit 136,64 mètres exactement), 7

    cannes de large (soit 13,66 mètres) et sur le

    milieu, une muraille de 6 pans de hauteur

    sur 3 de largeur (soit 1,46 m sur 0,73 m, le

    pan valant 24,4 cm sous l’ancien régime).

    Jusqu’à l’avènement des Messageries au

    milieu du XIXe siècle, cet ouvrage existera et

    sera désigné sous le vocable de « môle

    vieux ».

    Tableau de J. B. de La Rose 1664

    Le môle neuf 1560/1573 :

    Il est décidé dans la foulée, de

    construire un deuxième môle. La décision en

    est prise en 1558 et les premiers travaux

    débutent deux ans plus tard. En 1573, ils ne

    sont pas terminés et la Communauté délibère

    pour son achèvement et sa « perfection ».

    Les travaux traînent en longueur et leur

    ampleur semble dépasser les possibilités

    pécuniaires locales.

    Depuis 1481, la Provence est française et

    le roi Henri III vient au secours des finances

    de la Communauté en signant un arrêt le 12

    mars 1582 « permettant et confirmant les travaux

  • 5

    du château, des murailles, du port et du môle ».

    Le môle en question est le second et prend

    bientôt sa désignation de « môle neuf ». Lui

    aussi sera toujours en fonction lors de

    l’arrivée des Messageries.

    Le nouveau môle est établi à 60 cannes

    (117 mètres) du môle vieux. Il mesure 125

    cannes de long sur 7 de largeur (244 m sur

    13,50 mètres).

    Les activités du chantier naval se

    déroulent sur l’emplacement occupé par le

    futur chantier Benet, trois cents ans plus tard.

    Une délibération de la Communauté

    nous en fournit la description. La zone

    occupée par les gens de mer s’étend d’une

    part entre le môle vieux et le chemin du Pré

    et d’autre part et entre le môle vieux et le fort

    St-Antoine. Au Nord, ces terrains sont bordés

    par le rivage ; au Sud et à l’Ouest, par la

    chapelle St-Antoine, la Savonnerie, N-D des

    Calfats qui était placée juste à la naissance du

    vieux môle et enfin, la chapelle St-Elme

    appartenant à la Communauté et le plan de

    l’Escaret (ou Escalet), lieu chois pour la

    construction des bateaux.

    Au cours du siècle, la bourgade de La

    Ciotat s’est agrandie en passant d’une

    trentaine d’habitations à un millier. Elle est

    maintenant entourée de murailles, possède

    un petit fortin, une église et une tour.

    La topographie du port change avec la

    présence des deux môles. La Ciotat devient

    une ville présentant la panoplie complète des

    activités maritimes avec des chantiers navals,

    un commerce maritime et une industrie

    artisanale de pêche. Ses habitants sont

    charpentiers de marine ou exercent des

    métiers connexes, marins, armateurs et

    commerçants.

    Le XVIIe siècle

    Le Chantier de l'Escaret

    Le port en 1776

    Jusqu'à cette époque, il semblerait

    qu'aucun remplacement bien précis et défini

    n'ait été affecté à la construction des

    bâtiments.

    -1601 –

    Mais, en 1601, le Conseil Général de la

    Communauté "décide à l’unanimité des voix,

    qu'en dehors du lieu désigné, il ne se fabriquera

    plus aucune barque neuve depuis le Fort de St

    Antoine jusqu'au môle neuf de St Antoine et

    point aussi au port de St Esprit, mais seulement

    pourront se fabriquer depuis la plateforme du môle

    vieux jusqu'à l'Escaret, en payant un droit de 15

    livres par 100 quintaux de port. " Cette

    délibération fut confirmée par celles de 1603,

    et 1611, qui imposent à ceux qui ne se

    conformeraient pas à ce règlement une

    amende de 30 livres. Un arrêt de la Cour du

    Parlement de Provence du 2 août 1611,

    portant défense aux "cy-dénommés et à tous

    autres du dit lieu de construire n'y fabriquer

    aucune barques, ni vaisseaux, aux endroits

  • 6

    prohibés par les délibérations de la dite

    communauté sur les peines y contenues."

    En 1617, les Consuls de la commune

    décident de bâtir un quai : « faire une ribe

    neuve depuis le nouveau moulin des gragnons

    jusqu’au petit môle ».

    Les navires pourront désormais

    accoster, ce qui facilite les opérations de

    manutentions des marchandises entre le bord

    et la terre.

    La zone de l’Escalet devient strictement

    réservée à la construction navale et il est

    interdit d’y construire de nouvelles

    habitations. Une délibération municipale

    entérine le fait en février 1623. Par contre les

    constructions immobilières sont permises au

    quartier de la Tasse.

    Le terrain dorénavant affecté à la

    construction des navires et des embarcations

    ne doit plus servir de lieu de stockage et la

    Communauté ordonne « de débarrasser le

    chemin et le rivage de l’Escalet dans un mois

    (avant fin mars 1623) de tous les bois qui y sont et

    de n’occuper dorénavant en aucune manière le dit

    rivage ».

    Malgré ces dispositions l’on constate

    que des constructeurs ou plutôt les futurs

    propriétaires et armateurs veulent se

    dispenser des taxes frappant constructions.

    Ils n’utilisent pas les terrains communaux

    affectés à cette activité. Qu’à cela ne tienne,

    les Consuls les imposeront aussi ! : «

    (Les) barques qui se feront à la tour St-Esprit,

    seront à intaxer ».

    Une donnée chiffrée concernant la

    topographie du port est livré dans un rapport

    de 1633 : à son embouchure, il a 20 pieds (6,50

    mètres) de profondeur. La même année, il est

    dit que le plan d’eau peut recevoir jusqu’à

    soixante navires de commerce et

    embarcations d’un tonnage de 3 à 400

    quintaux1*.

    VII - Le XVIIIe siècle

    Le port et la vieille ville

    Le canal de Bucelle :

    La grande affaire du siècle précédent a

    consisté à établir les deux môles qui

    transformèrent le port naturel en abri presque

    sûr. La transformation de la topographie des

    lieux se poursuit au XVIIIe avec les

    aménagements des quais. La disposition,

    l’utilisation et les surfaces du chantier de

    l’Escalet ou Escaret sont règlementés. Dans

    cette période, l’on commence à prendre

    conscience du danger représenté par les

    roches à fleur d’eau en avant du fort

    Bérouard. Ce dernier problème ne sera

    pourtant résolu que cent cinquante ans plus

    tard. Un autre problème se fait sentir mais il

    existe depuis les origines, celui du

    déversement des eaux de pluie dans le port.

    Avec l’urbanisation croissante qui est

    pourtant bien loin de celle d’aujourd’hui, de

    nombreux ruisseaux viennent s’y déverser. Il

    n’existe pas de ramassage d’ordures et tout se

    retrouve à la mer nécessitant un dragage du

    port. A Marseille, le même phénomène est

    cuisant et Arnoul, l’intendant des galères de

    Louis XIV, en fait son problème numéro un.

  • 7

    A La Ciotat, le déversement dans le port

    est intermittent car les ruisseaux venant de la

    colline de N-D de la Garde sont de véritables

    oueds et ne coulent vraiment que lorsqu’il

    pleut. Non seulement, la terre et les cailloux

    arrachés par l’érosion ainsi que les déchets

    ménagers et autres s’accumulent au fond du

    port mais les écoulements d’eau érodent les

    quais. Il faut donc les consolider ces derniers

    en les empierrant et le plus urgent concerne

    qui borde le chantier de construction.

    Le Conseil de la Commune décide dans

    sa délibération du 19 mai 1743, d’établir un

    quai au quartier de l’Escalet :

    « L’orage des 3 et 4 décembre dernier a

    emporté une partie du terrain et il a fallu

    renverser des bateaux qui étaient dressés et faute

    de place, certains font construire hors du lieu. Le

    chantier est presque de niveau avec la mer et n’est

    que de terre mêlée de sable, les vagues l’emportent

    un peu tous les jours. Nécessité de faire un quai

    dont on a prié le sieur Auguste Martin, un des

    constructeurs, de faire le plan. »

    « Délibéré de faire faire le devis de ce plan et

    l’examiner pour le mettre à exécution et faire

    remontrances à Sa Majesté pour qu’elle veuille

    bien, de même que la Provence, y participer ».

    Comme il est bien préciser à la fin du

    texte, la Commune n’entend pas assurer toute

    seule le financement.

    Les sept torrents de La Ciotat 1747

    En plus de la consolidation des quais le

    curage du port devient aigu. Les Consuls de

    la cité se réunissent pour discuter de la

    question, faire le point et prendre des

    décisions. Le comblement du port et

    notamment la partie comprise entre la

    Consigne et L’Escaret, le rendent impraticable

    tant pour la navigation que pour la mise à

    l’eau des bâtiments construits sur les

    chantiers situés dans ce quartier.

    Les travaux de curage entrepris depuis

    longtemps deviennent très onéreux et ne

    suffisent plus à le maintenir à la profondeur

    nécessaire :

    « Après maintes démarches des Consuls, le

    Père Pézenas, professeur d’hydrographie à

    Marseille et dom Grégoire Marchand, associé à

    l’Académie des Beaux-Arts de Lyon, sont délégués

    par Mgr le Chevalier d’Orléans, Commandant en

    chef à Marseille, à l’effet d’examiner le moyen de

    détourner plusieurs torrents venant des

    montagnes de la Garde et de St-Croix, d’où ils

    entraînent avec impétuosité quantité de pierres et

    de terre dans la partie Sud-Ouest du port ». Des

    experts délégués sont désignés par l’autorité

    et le 21 août 1747, ils se rendent à La Ciotat

    pour examiner les lieux. Ils constatent que

    sept torrents causent tous les désastres dont

    on se plaignait à juste titre. Le Père Pézenas

    établit un rapport daté du 9 septembre 1747

    préconisant l’établissement d’un canal

    dérivant les sept torrents et en conduisant les

    eaux en dehors du port vers le Pré.

    Le rapport fait son chemin et par

    délibération du 11 septembre 1751, sur la

    demande de la Communauté de La Ciotat,

    l’Assemblée du Pays décida que la Provence

    y contribue pour un tiers, le Roy un tiers et la

    Communauté, l’autre tiers. Un arrêt du

    Conseil du 11 juillet 1752 confirme cette

    décision, limitant la part du Roy à 12 000

    livres. Les travaux de ce canal, dit de Bucelle,

    sont commencés le 19 septembre 1753 par

    Valentin Suquet, architecte de la

    Communauté de La Ciotat.

  • 8

    Avant le début des travaux de

    canalisation des eaux de ruissellement, le

    Conseil de la Communauté se penche à

    nouveau sur le problème des quais à

    aménager. L’ancienne résolution de 1743

    connaît enfin une amorce de réalisation en

    1748, soit cinq ans après :

    « Par délibération du 19 mai 1743, il avait

    été examiné la nécessité de faire un quai à

    L’Escaret à l’endroit où est le chantier et de mettre

    les travaux aux enchères. La Communauté n’avait

    pu disposer cette année-là que de 1 000 livres. En

    conséquence, décidé de continuer, le quai et de

    mettre aux enchères ce qui reste à faire ».

    Avant même l’application de cette

    décision, l’Assemblée des Consuls décide le

    même jour de « faire retirer des bords du quai,

    100 batelées de terre et graviers apportés par la

    mer (le coût d’une batelée étant d’environ

    trois livres l’une) ».

    L’année suivante, le 11 mai 1749, le

    Conseil Général approuve les dépenses pour

    le prix-fait donné l’année dernière à François

    Degagi et Pierre Notier pour la construction

    de 19 cannes carrées du quai que la

    Communauté a fait faire à l’Escaret soit 1 881

    livres avec l’achat de 512 quintaux de terre

    argileuse pour cette réparation soit 371 livres.

    L’entretien du chantier prime sur les

    autres travaux portuaires destinés à améliorer

    l’accueil des navires de commerce. L’activité

    construction navale prend une importance

    accrue dans l’économie locale.

    A l’exact milieu du siècle, le problème

    des eaux fluviales ressurgit uniquement à

    propos du chantier. A ce sujet, le Conseil

    communautaire du 15 novembre 1750 décide

    de divers travaux à effectuer au chemin de N-

    D de la Garde pour « parer au danger que les

    eaux pluviales qui viennent de ce chemin ne

    tombent au chantier de construction et n’y portent

    préjudice ».

    La ville de La Ciotat et les môles 1720

    Vingt ans après, l’agrandissement du

    chantier s’avère nécessaire. Le Conseil de la

    Communauté assigne la partie du port située

    près de la chapelle St-Antoine et de la grande

    digue pour y démolir les vieux bâtiments. Le

    lieu désigné devient exclusif pour la

    construction navale. Par contre, il est

    dorénavant interdit de construire ailleurs sur

    le rivage de La Ciotat. Pour se prémunir

    contre cette éventualité, on ne peut plus

    agrandir d’autres terrains « avec défense à tous

    d’en démolir dans tout autre lieu du port à peine

    de cent livres d’amende et des dépens, dommages-

    intérêts de la Communauté ».

    Le nouvel emplacement choisi pour

    agrandir le chantier deviendra vers le milieu

    du XIXe siècle, celui de la cale de halage.

    L’agrandissement du chantier va de pair

    avec l’accroissement du tonnage des navires

    lancés. Une infrastructure plus élaborée

    devient nécessaire pour caréner, radouber et

    mâter. La nature de la surface du plan d’eau

    et son accès commencent à soulever le

    problème des roches sournoises du fort

    Bérouard. D’autres bancs rocheux empêchent

    une utilisation pleine et entière du plan

    d’eau. Le conseil communautaire s’empare

    du sujet en 1777 avec toujours en arrière

    pensée, l’amélioration du chantier : « il

    manque dans ce port un endroit destiné au

    carénage des bâtiments et pour les mâter… Le

    sieur Vian vient de proposer de faire les ouvrages

  • 9

    nécessaires pour cet objet, au fond du port vers N-

    D des calfats. Cette partie du port est d’une bien

    petite utilité à cause d’un banc de rochers qui ne

    pourrait être enlevé qu’à grands frais et sur lequel

    on peut à peu de frais, faire les ouvrages qu’il offre

    de faire ou pour le compte de la Communauté ou

    pour celui de l’hôpital ou pour son compte si la

    communauté veut lui accorder à perpétuité la

    levée du droit qui lui sera fixé et désigné par un

    règlement sur les bâtiments qui en feraient usage

    et sans qu’on soit obligé de caréner ni mâter audit

    endroit. Il lui paraît qu’il conviendrait d’écouter

    cette proposition et qu’il serait superflu d’entrer

    dans le détail des avantages qui résulteraient de

    l’exécution de ce projet ce dont personne en peut

    méconnaître l’utilité et l’avantage qui en

    reviendrait au pays par l’abord des bâtiments

    étrangers qui viendraient y caréner… »

    Evolutions du port de 1789 à1834

    Le chantier entre les deux môles 1810

    Avec les guerres incessantes qui

    « pompent » leur quota d’hommes à la fleur

    de l’âge et le blocus britannique ajouté à

    l’insécurité sur mer, les activités maritimes de

    La Ciotat sont en net déclin. Pêche, commerce

    et construction navale sont étroitement liés.

    Lors d’une délibération de 1810, la

    municipalité constate que le curage du port

    n’est plus réalisé depuis 1789. Trois ans plus

    tard, le conseil municipal constate que

    « l’activité du chantier est quasiment nulle ».

    D’une part, le blocus empêche l’arrivée des

    bois, d’autre part, les clients sont rares. Au

    mois d’octobre 1815, la municipalité émet des

    considérations pessimistes : « les bords du

    chantier de construction sont entièrement

    démolis », « les quais sont en mauvais état » et

    subissent une « extrême dégradation » et de

    plus le terrain bordant le port « est inondé

    lorsque la mer est agitée ». Les récriminations

    contre l’Administration, longtemps restées

    lettres mortes, finissent par être entendues

    par les Ministères parisiens et en 1824, « les

    travaux du port sont entrepris » mais trop

    lentement et « le quai du chantier de

    construction qui était déjà dégradé l’a été

    davantage encore par la tempête du 8 décembre

    1825 de sorte qu’il est entièrement submergé et

    que l’eau de mer envahit le bas du chantier d’où il

    résulte qu’il est nécessaire de faire une échelle plus

    longue que par le passé pour mettre à l’eau les

    bâtiments nouvellement construits, ce qui rend la

    construction plus pénible et plus dispendieuse.

    Aucun entretien n’a eu lieu jusqu’ici ».

    Le 15 mai 1827, le conseil municipal

    renouvelle sa demande de réparation du quai

    de construction entièrement détruit en

    mettant l’accent sur « les débris restés tout au

    long du chantier (qui) rendent dangereuse la mise

    à l’eau des navires ». Il ajoute « les constructeurs

    sont obligés de s’écarter de la mer en dressant

    leurs navires mais la place est limitée par les

    maisons et ils doivent faire une échelle* beaucoup

    plus longue qu’auparavant ». Cette même

    année, l’Etat accorde 8 000 francs pour le

    curage du port.

  • 10

    Maintenant le problème numéro un du

    port devient sa protection par vent d’est. Il

    est très bien abrité du mistral, le vent

    dominant soufflant du nord-ouest, par la

    chaîne rocheuse se terminant par le Bec de

    l’Aigle mais lorsque souffle le vent marin

    apportant le plus souvent de la pluie, les

    bâtiments au mouillage dans le port sont fort

    malmenés. Les barques de pêche sont tirées

    en haut du rivage lorsque la houle pénètre

    dans l’abri mais les tartanes et les autres

    voiliers de commerce ne peuvent compter

    que sur leurs amarres. A ce danger s’en

    ajoute un autre et non des moindres,

    constitué par l’ensemble des roches au pied

    du fort Bérouard. Elles sont sournoises car

    presque à fleur d’eau. Les vagues soulevées

    par le vent d’est brisent sur elles et les voiliers

    entrant dans le port sont poussés vers ces

    récifs, attirés pourrait-on dire car on ne

    compte plus les naufrages en cet endroit.

    La première précaution à prendre est la

    protection du plan d’eau et le 20 janvier 1834,

    le conseil municipal adresse au Préfet une

    pétition destinée au Ministre des Travaux

    Publics portant sur « l'urgence de la réalisation

    d'une jetée à l'entrée du port ». Pourtant, les

    Ponts et Chaussées maritimes s’étaient

    penchés sur les diverses questions soulevées

    par l’état du port et l’on trouve dans leur

    statistique annuelle la liste des travaux déjà

    effectués :

    « Des bornes en nombre suffisant ont été

    placées aux chantiers de construction en janvier

    1831 à la satisfaction des constructeurs et des

    capitaines marins qui ne savaient où amarrer

    leurs bâtiments dans la partie du port la plus

    sûre » ;

    « On a installé en octobre 1831, une bouée qui

    a été mouillée par un corps mort à environ 115

    mètres de la tête du môle neuf à peu près à l’E ¼

    N E. Cette bouée facilite l’appareillage des navires

    avec des vents à la partie de l’E, favorables pour

    aller à Marseille et dans l’O et par ce moyen on

    évite le danger de faire naufrage sur la pointe du

    fort comme cela est arrivé plusieurs fois » ;

    « Quoique le curage du port ne fut pas terminé

    et que les fonds affectés à ce travail ne fussent pas

    épuisés ; l’entrepreneur qui avait commencé par le

    plus facile et par conséquent le plus lucratif, est

    parvenu à faire résilier son marché, lorsqu’il

    voulait encore le plus essentiel à faire mais en effet

    le plus difficile, c’est-à-dire de donner du fond là

    où il y en a très peu. Le ponton partit donc dans le

    courant de mai 1831 laissant le curage du port

    très imparfait ».

    Golfe de La Ciotat

    Le port de La Ciotat reçoit chaque année, 1

    100 ou 1 200 navires de toutes grandeurs.

    Pour les accueillir tous, il faudrait « enlever

    quelques blocs de pierre qui rendent le fond inégal

    et quelquefois peu sûr pour de gros navires ».

    Avant d’envisager une jetée isolant

    complètement l’abri, l’Administration

    reconnaît qu’il convient de réparer les deux

    môles, le vieux et le neuf : « ainsi qu’on l’a

    souvent répété, le môle neuf avait besoin d’être

    réparé de manière à en consolider sa tête ruinée

    depuis longtemps par le brisement de la mer. La

    réparation du môle vieux ou du môle intérieur est

    nécessitée par l’état où il se trouve ». Ce môle

    vieux protégeait bien mais les bâtiments « ne

    pouvaient plus s’y amarrer parce que les bornes

    sont presque toutes détachées ou fortement

    ébranlées par les coups de mer » et les Ponts et

    Chaussées maritimes font « espérer que cette

    réparation urgente aura lieu pendant la belle

  • 11

    saison en 1832 ». Le mémoire envisage aussi la

    future jetée mais sans donner de date, « jetée

    qui partant de la pointe du fort devait en demi-

    cercle croiser le môle neuf en passant près du

    danger qui a déjà fait périr plusieurs navires et

    qui par ce moyen ne serait plus dangereux et

    rendrait le port aussi sûr qu’une darse. On

    arrêterait aussi l’impétuosité de la mer du large

    que l’on a vu entrer dans le port et sur les quais

    avec une telle violence qu’elle enfonce les portes

    des magasins et des maisons situés sur les quais

    ... »

    La statistique des Ponts et Chaussées pour

    1834, dresse le tableau de ce qui a été réalisé

    (ce qui est peu !) et de ce qui reste encore à

    faire (ce qui est beaucoup !) :

    « La réparation de la partie intérieure du môle

    vieux, est entièrement terminée. Reste à réparer,

    la partie extérieure du dit môle et surtout le

    musoir du môle neuf, qui est d’une grande

    urgence.

    L’on avait promis le curage du port pour cette

    année ; je ne vois pas que l’adjudication ait lieu : il

    serait très nécessaire de donner une profondeur

    uniforme de six mètres entre les deux môles et de

    cinq mètres dans la partie intérieure du port.

    Enfin, la chose la plus utile pour ce port si

    heureusement situé pour les relâches, serait la

    jetée de la pointe du fort qui prolongée en forme de

    courbe dans les (illisible) de 110 ou de 150 mètres,

    procurerait au port l’avantage du double de

    bâtiments qui peuvent s’y loger actuellement ».

    A la suite de toutes ces péripéties

    politiques, les frémissements d’une reprise

    des activités économiques se font sentir. Le

    nouveau roi Louis XVIII se trouve à la tête du

    pays apportant un semblant de stabilité

    retrouvée.

    A La Ciotat, comme ailleurs, il semble

    bon de repartir sur de nouvelles bases. En

    1819, le maire de la ville signe un nouveau

    règlement du port. Nous nous apercevons

    que les pêcheurs ont grignoté l’espace dont

    ils ont besoin sur l’emplacement des

    chantiers. Ces derniers ne sont pas morts

    mais ils sont moribonds. En leur conservant

    une place, la mairie espère une résurrection :

    « Art. 1 - Le corps des patrons pêcheurs

    continuera de faire usage de la place qui lui est

    actuellement assignée pour caréner et radouber les

    bateaux de pêche… au couchant de ladite place

    sous l’ancienne chapelle de N-D des Calfats, du

    côté Nord, en suivant la même ligne, sous la place

    adjacente qui est devant l’entrée de cette ci-devant

    chapelle, jusqu’au mur qui termine le chantier de

    construction dans cette partie, un espace de douze

    mètres et demi (cinquante pans) de largeur sur

    toute la longueur des dites chapelle et place

    adjacente pour y retirer leurs bateaux à terre .

    Art. 2 - Les patrons pêcheurs sont soumis à

    laisser entre les deux espaces de terrain

    susmentionnés, un passage de deux mètres de

    largeur pour la libre communication du chantier

    avec le môle vieux.

    Art. 3 - Il ne pourra être construit aucun

    bâtiment ni bateau de commerce ou de pêche dans

    les deux espaces de terrain ci-dessus désignés.

    Art. 4 - Le place ci-dessus mentionnée pour

    le carénage et le radoub des bateaux de pêche

    demeure ainsi que par le passé commune pour le

    carénage des chaloupes et canots des bâtiments de

    commerce ».

    Le XIXe siècle

  • 12

    Après la disparition politique de

    Napoléon, la municipalité émet de nouvelles

    considérations pessimistes au mois d’octobre

    1815 sur le mauvais état des quais,

    l’inondation des terrains autour du port. Il

    s’ensuit des difficultés pour les constructeurs

    de navires en cas de reprise économique.

    Pendant longtemps, l’Administration fait la

    sourde oreille mais finalement, la situation se

    débloque en 1824. Trois ans plus tard, l’Etat

    accorde un crédit pour le curage du port,

    travail de première urgence. Rien n’avait été

    fait pendant la période révolutionnaire et

    l’Empire.

    Le brise-lames flottant 1845 :

    Le deuxième problème à résoudre et

    que nous avons déjà soulevé concerne la

    disparition des hauts-fonds et de l’écueil

    hautement dangereux devant le fort Béroard.

    Le troisième problème revient à

    protéger davantage le plan d’eau par vent

    d’est. La nécessité d’une jetée est admise mais

    son coût paralyse toute la bonne volonté. Une

    demi-mesure est envisagée avec la

    construction d’un brise-lames en bois. En

    attendant, les deux môles existants sont

    réparés, consolidés et des bornes d’amarrage

    sont de nouveau mises en place en 1831.

    Si l'idée de la jetée demeure un vœu pieux,

    les Ponts et Chaussées essaient de pallier au

    problème avec un brise-lame flottant placé devant

    le port. L'ingénieur chargé des travaux est un

    britannique, M. Lakeman. Le dispositif comprend

    à l'origine six sections construites en charpente de

    bois. Après nomination de deux commissions

    municipales successives, le nombre des sections

    sera porté à dix. Le bois de l'ensemble, pour être

    protégé des effets de l'eau salée, est enduit de «

    glu marine ». L'ingénieur Lakeman, lors de son

    séjour à La Ciotat côtoie J.E. Vence qui le cite

    plusieurs fois:

    « Monsieur Benêt loue pour mon compte à Monsieur

    Lakeman les deux magasins du chantier à 25 francs

    par mois. Ce monsieur qui est anglais va faire

    construire des brise-lames pour défendre de la mer

    l'entrée du port" » [11-7-43] ;

    « Nous cédons à l'entrepreneur des brise-lames, le

    contremaître Hermite et des ouvriers » [17-7-43];

    « Un navire anglais débarque de grandes ancres et de

    fortes chaînes pour servir aux brise-lames » [5-9-43] ;

    Cette aventure du brise-lames en bois

    entreprise à partir de 1843 mais qui ne se

    conclura qu’en 1850 par un échec total,

    entraînera au passage la faillite du

    constructeur anglais Lakeman.

    Lorsque les activités du chantier se

    développent, l’aspect du port est devenu

    convenable, compte tenu de ce qu’il était

    auparavant dans les siècles passés.

    Extension du môle neuf 1852 :

    Dès 1852, la construction du prolongement

    du Môle Neuf, en arc de cercle, est décidée, les

    travaux seront commencés dès le 2 juin 1852.

    L’extension du môle neuf

    Ce nouveau môle comporte un grand

    arc sensiblement centré sur le môle Bérouard

    et son extrémité recevra ultérieurement un

    phare rouge qui ne sera démoli que dans les

    années 70.

  • 13

    Approfondissement du port 1883 :

    Avec l’augmentation du tonnage et du

    tirant d’eau des navires, il devient alors

    indispensable d’approfondir le port de La

    Ciotat. Une demande à cet égard est faite en

    1869 par les Messageries Impériales.

    Après bien des tergiversations, enfin, le 21

    octobre 1874, un ponton à vapeur arrive à La

    Ciotat.

    Ce n’est, en fait que le 8 décembre 1882

    que l’adjudication des travaux

    d’approfondissement et d’amélioration du

    port de La Ciotat est prononcée.

    Les travaux sont évalués à 701.305

    francs. M. Shokke Conrad est adjudicataire

    après 12 % de rabais.

    Travail en caisson

    Le 15 mars 1883 arrive le matériel destiné à

    l’approfondissement du port.

    Caisson

    Il consiste notamment en un caisson en

    tôle de 12 x 8 x 2,10 surmonté de 3 cheminées

    de 2 m. de hauteur. Un ponton de mêmes

    dimensions, sortant des chantiers Curet de La

    Seyne est équipé d’une machine soufflante

    pour faire le vide dans la cloche, ce qui

    permettra de travailler à sec au fond de la

    mer. Les travaux ont commencé le 31 juillet

    1883.

    En septembre on doit réparer le

    caisson avarié dans le bassin de radoub.

    Le 23 juin 1890 à l’occasion de

    l’achèvement des travaux

    d’approfondissement du port, un banquet

    offert par l’entrepreneur Schokke est servi à

    son personnel et à la presse locale, dans le

    caisson à air comprimé utilisé pour réaliser

    ces travaux, caisson immergé dans les eaux

    du port, qui depuis 1883, avait assuré ce

    travail.

    Le port et les chantiers en 1852