le patrimoine et les echanges de l'entreprise

G. Maurice 2015-2016 DCG Introduction à la comptabilité Livre 1 : Normalisation et méthode comptable Page 20

3. LE PATRIMOINE ET LES ECHANGES DE L'ENTREPRISE

L'un des rôles essentiels de la comptabilité est d'établir un suivi permanent du patrimoine de l'entreprise et de ses échanges avec ses partenaires économiques. Chaque élément du patrimoine est suivi par l'intermédiaire d'un compte qui mémorise sa valeur et toutes les variations consécutives aux échanges économiques. Nous examinerons successivement :

� le bilan : I, � les partenaires de l'entreprise et les échanges : II, � les comptes : III.

I. LE BILAN ET SES VARIATIONS

A. DÉFINITIONS FINANCIÈRE ET JURIDIQUE Le bilan présente dans un tableau synthétique les différents éléments du patrimoine d'une entreprise répartis en deux parties : l'actif et le passif. Exemple de bilan simplifié, bilan d'ouverture en début d'exercice (en milliers d'euros)

ACTIF = emplois PASSIF = ressources

Actif immobilisé Fonds de commerce Terrain Constructions Matériel et outillage

Actif circulant Stocks Créances Disponibilités

80

120 60

140 400

40 50 10

100

Capitaux propres Capital Réserves

Dettes

Emprunts Autres dettes

200 150 350

120 30

150

total de l'actif 500 total du passif 500

1. Point de vue économique et financier Le passif présente les ressources financières dont dispose l'entité. L'actif est la contrepartie du passif, il montre comment les ressources financières ont été employées. Le montant global des ressources financières correspond obligatoirement aux emplois qu'en a fait l'entreprise, le montant total du passif est donc strictement égal à celui de l'actif.

2. Point de vue juridique L'actif représente l'ensemble des biens contrôlés par l'entité. Le passif est l'ensemble des dettes considérées au sens large c'est-à-dire les capitaux propres, appartenant à l'entrepreneur ou aux associés, et les dettes constituées vis-à-vis des partenaires économiques.

B. LES RUBRIQUES DU BILAN

1. L'actif, immobilisé ou circulant PCG 211-1

"Un actif est un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique positive pour l’entité, c’est-à-dire un élément générant une ressource que l’entité contrôle du fait d’événements passés et dont elle attend des avantages économiques futurs."

PCG 211-2. L’avantage économique futur représentatif d’un actif est le potentiel qu’a cet actif de contribuer, directement ou indirectement, à des flux nets de trésorerie au bénéfice de l’entité.

L'actif immobilisé regroupe les immobilisations qui sont des biens durables destinés à un usage prolongé :

- le fonds de commerce est un bien incorporel qui représente la valeur de la clientèle et de la marque liées à l'entreprise,

- les autres immobilisations, terrain, constructions, matériels... sont des biens corporels qui ont donc une existence physique certaine.

G. Maurice 2015-2016 DCG Introduction à la comptabilité Livre 1 : Normalisation et méthode comptable 1

L'actif circulant présente les éléments qui sont perpétuellement renouvelés au cours de l'activité de l'entreprise : - les stocks de matières premières, de marchandises ... sont destinés à être consommés ou vendus dans les

meilleurs délais, - les créances, sommes attendues des tiers, seront encaissées et donc transformées en disponibilité dès leur

échéance, - les disponibilités regroupent les comptes bancaires et les liquidités en caisse.

2. Le passif : capitaux propres et passif externe Le PCG donne une définition générale d'un élément du passif qui concerne essentiellement les dettes c'est-à-dire

le passif externe. PCG 321-1

Un passif est un élément du patrimoine ayant une valeur économique négative pour l’entité, c’est-à-dire une obligation de l’entité à l’égard d’un tiers dont il est probable ou certain qu’elle provoquera une sortie de ressources au bénéfice de ce tiers, sans contrepartie au moins équivalente attendue de celui-ci. L’ensemble de ces éléments est dénommé passif externe.

Les dettes ont été contractées auprès de banques, de fournisseurs, des salariés, de l'état …

Le passif interne, c'est-à-dire les capitaux propres, représente la richesse nette de l'entreprise et regroupe notamment :

- le capital apporté par l'entrepreneur individuel ou par un groupe d'associés, - les réserves qui proviennent des bénéfices des exercices antérieurs.

Les capitaux propres peuvent être évalués par différence entre le total de l'actif et les dettes. Ces éléments peuvent être qualifiés de "passif" si l'on dissocie le patrimoine de l'entreprise de celui de l'entrepreneur ; les capitaux propres appartiennent à l'entrepreneur et peuvent être assimilés à une dette de l'entreprise.

3. Le bilan d'ouverture et le bilan de clôture Le bilan d'ouverture donne une image de la composition du patrimoine au premier jour de l'exercice. Le bilan de clôture fournit les même informations mais au terme d'une année d'activité. Par comparaison entre les deux bilans, on peut déduire le "résultat de l'exercice" Si l'activité a été bénéfique pour l'entreprise, on constate une augmentation des capitaux propres, à l'inverse, un résultat négatif diminue les capitaux propres. Exemple (suite) : bilan de clôture ou de fin d'exercice (en milliers d'euros) ; à compléter.

ACTIF = emplois PASSIF = ressources



80

120 60

150 410

40 70 50

160

Capitaux propres Capital Réserves Résultat de l'exercice

Dettes


200 150 50

400

100 70

170

total de l'actif 570 total du passif 570 La comparaison des 2 bilans précédents met en évidence : - une augmentation des biens contrôlés à l'actif : 570 - 500 = 70, - une augmentation des dettes : 170 - 150 = 20, Une nouvelle ressource s'est constituée en cours d'année : 70 - 20 = 50 Cette ressource est due à l’activité de l’entreprise qui a dégagé un bénéfice. L'analyse de l'activité et des échanges de l'entreprise permet de comprendre les origines des variations du patrimoine et de la création du bénéfice.

� � .


II. LES ÉCHANGES DE L'ENTREPRISE Les variations du patrimoine sont dues aux échanges économiques entre l'entreprise et ses partenaires. Ces échanges modifient la composition et le volume du patrimoine, ils permettent également de créer de la richesse est donc d'augmenter les capitaux propres.

A. LES PRINCIPAUX PARTENAIRES On considère généralement cinq types de partenaires économiques impliqués dans ces échanges.

1. Les apporteurs de financement L'entreprise peut être créée par un entrepreneur individuel ou des associés. Ces investisseurs confient à l'entreprise un capital dans l'espoir de retirer à terme des bénéfices. Les emprunts auprès des établissements bancaires constituent l'autre source essentielle de financement des entreprises. L'entreprise versera des intérêts en contrepartie.

2. Les fournisseurs Les fournisseurs apportent à l'entreprise des biens (matières premières, marchandises, approvisionnements divers...) ou des services (location, assurances, transports...). Ils sont réglés au comptant ou à crédit.

3. Les clients Les clients achètent à l'entreprise les produits finis qu'elle fabrique, les marchandises qu'elle commercialise ou ses prestations de services. Les clients règlent au comptant ou à crédit.

4. Les salariés Les salariés apportent leurs compétences et leur travail à l'entreprise. Ils obtiennent en contrepartie une rémunération et une protection sociale (assurance-maladie, indemnisation chômage, retraite).

5. L'état L'état régule la vie économique et sociale, il met également de nombreuses infrastructures à disposition des entreprises. L'État prélève en contrepartie des impôts et taxes pour financer son fonctionnement.

ENTREPRISE

APPORTEURS DE FINANCEMENT

capitaux bénéfice, intérêts

FOURNISSEURS

Biens & Services

règlements

ETAT

infrastructures

impôts et taxes

CLIENTS

Biens & services

règlements

SALARIES travail

salaire


B. L'ANALYSE DES ÉCHANGES

1. Les flux Les relations économiques sont basées sur les échanges caractérisés par des flux croisés :

- Flux réels lorsqu'il s'agit de biens ou de services, - Flux financiers constitués par des règlements si le règlement est au comptant mais aussi par des créances

ou des dettes si le règlement est différé. Chaque flux peut être symbolisé par une flèche et caractérisé par son origine (la ressource), sa destination (l'emploi) et sa valeur. Un échange est constitué au minimum par deux flux. En se plaçant dans l'entreprise dont on suit le patrimoine, on constate un emploi pour le flux entrant et une ressource pour le flux sortant. Les échanges de l'entreprise peuvent être classés en 2 catégories : - ceux sans conséquence sur les capitaux propres, - ceux qui concourent à la formation du résultat, ils

correspondent à des charges ou à des produits.

2. Les échanges sans conséquence sur le résultat Certains échangent modifient la composition du patrimoine mais sont sans conséquence sur le résultat. Exemples : l'analyse détermine le partenaire et la nature de chaque flux.

l'acquisition d'un nouveau matériel immobilisé (10 k€) réglé

par chèque. Partenaire : un fournisseur

Flux entrant : réel un matériel (10)

Flux sortant : financier le règlement (10)

L'augmentation d'un poste d'actif (matériel) est compensée par la baisse d'un autre actif (banque). l'encaissement de créances sur un client (40 k€) par

chèque. Partenaire : un client

Flux entrant : financier le règlement (40)

Flux sortant : financier créance annulée (40)

L'augmentation de l'actif (banque) est compensée par la baisse d'un autre actif (créance client). le règlement par chèque d'une dette envers un fournisseur

(20 k€). Partenaire : un fournisseur

Flux entrant : financier la dette est annulée (20)


La diminution du passif (dette) est compensée par la baisse de l'actif (banque). un remboursement partiel d'emprunt (20 k€) prélevé sur le

compte bancaire. Partenaire : apporteur de capitaux

Flux entrant : financier diminution de dette (20)


La diminution du passif (dette) est compensée par la baisse de l'actif (banque).

flux Ressource emploi

valeur


3. Les charges PCG 511-2

"L'entreprise consomme au cours d'un exercice des biens, des travaux et des services qui constituent des charges." Ces emplois entraînent une baisse du résultat de l'exercice et donc une diminution des capitaux propres. Attention de ne pas confondre : - l'achat de biens ou de services "à consommer" au cours de l'exercice, ils constituent des charges et diminuent le

résultat. - l'acquisition d'un bien durable, c'est-à-dire utilisé durant plusieurs années ; ce bien sera inscrit à l'actif

immobilisé et cette acquisition est sans conséquence immédiate sur le résultat, Exemples : l'analyse détermine le partenaire et la nature de chaque flux

Un achat à crédit de matières premières (50 k€). Partenaire : un fournisseur

Flux entrant : réel matières premières (50)

Flux sortant : financier la dette (50)

L'achat des matières premières entraîne une augmentation du passif (dette). Les salaires (20 k€) versés au personnel par virement. Partenaire : les salariés

Flux entrant : réel le travail reçu (20)


Le recours au travail des salariés constitue une charge entraînant une baisse d'un actif (banque).

4. Les produits PCG 512-1

" L'entreprise fournit à ses clients d'autres biens et services qui constituent des produits." Les produits sont des ressources qui contribuent à augmenter le résultat de l'exercice. Exemples :

Une prestation de services à un client (70 k€), réglée par

chèque. Partenaire : un client

Flux entrant : financier un règlement (70)

Flux sortant : réel les services (70)

L'augmentation de l'actif (banque) correspond à une nouvelle ressource (prestation). Une vente à crédit de produits fabriqués par l'entreprise

(60 k€). Partenaire : un client

Flux entrant : financier une créance (60)

Flux sortant : réel vente de produits (60)

L'augmentation de l'actif (créance) correspond à une nouvelle ressource (vente).

A partir des quatre exemples précédents, la comparaison des charges et des produits met en évidence la variation des capitaux propres due à l'activité :

Charges Produits Achat de matières premières 50 Charges de personnel 20 Bénéfice 60

Vente de produits 60 Travaux 70

Total 130 Total 130

� � et � .


III. L'ENREGISTREMENT DES ÉCHANGES EN COMPTES

A. LE PRINCIPE DE LA PARTIE DOUBLE La comptabilité enregistre chacun des flux entrant ou sortant de l'entreprise et qui modifie la composition de son patrimoine. Les comptes permettent de classer les flux par nature et d'enregistrer leur valeur financière. Un compte peut être schématisé en deux colonnes :

� celle de gauche (le débit) enregistre les montants entrant, les "emplois", � celle de droite (le crédit) enregistre les montants sortant, les "ressources".

On se limitera ici à schématiser un compte par un "T" symbolisant les colonnes de débit et de crédit. Un échange est constitué au minimum par deux flux. Le flux entrant est enregistré au débit du compte concerné par cet emploi. Le flux sortant est enregistré au crédit du compte de ressource. Exemple : un nouveau matériel (10 k€) est réglé

par chèque.

Le principe de la partie double repose sur l'égalité permanente entre les valeurs entrantes et les valeurs sortantes, ainsi pour chaque échange les montants débités sont toujours égaux aux montants crédités.

B. LA CLASSIFICATION DES COMPTES Le compte est la plus petite unité retenue pour le classement et l’enregistrement des mouvements comptables.

1. Le plan de comptes L'entreprise doit établir son plan de comptes conformément au cadre comptable présenté infra (PCG 931-1.) et au plan de comptes général (PCG 932-1.). Certaines professions ont élaboré un plan de comptes propre à leur activité : plan de comptes hôtelier, plan de comptes des industries textiles, plan de comptes des entreprises de presse... Par extension, le mot compte désigne aussi des regroupements de comptes, ainsi le comptes " Clients" ou " Fournisseurs" correspondent à des groupes de comptes individuels. Le plan comptable général fixe une classification des comptes organisée en huit classes :

- Les comptes de bilan (classes 1, 2, 3, 4 et 5) suivent l'évolution du patrimoine. - Les comptes de gestion (classes 6 et 7) enregistrent l’activité de l’entreprise. - Une 8e classe - les comptes spéciaux - regroupe les comptes qui n'ont pas leur place dans les classes 1 à 7,

notamment les comptes d'engagement.


Cadre comptable

Comptes de bilan Comptes de gestion

Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4 Classe 5 Classe 6 Classe 7 Comptes de capitaux

(capitaux propres,

autres fonds propres,

emprunts et dettes

assimilées)

Comptes

d'immobilisations Comptes de stocks et

en-cours Comptes

de tiers Comptes

financiers Comptes

de charges Comptes

de produits

10. Capital et réserves 20. Immobilisations

incorporelles 30. - 40. Fournisseurs et

comptes rattachés 50. Valeurs mobilières

de placement 60. Achats

(sauf 603. Variation

des stocks ; appro-

visionnements et

marchandises)

70. Ventes de produits

fabriqués, prestations

de services,

marchandises

11. Report à nouveau 21. Immobilisations

corporelles 31. Matières premières

(et fournitures) 41. Clients et comptes

rattachés 51. Banques,

établissements

financiers et assimilés

61. Services extérieurs 71. Production stockée

(ou déstockage).

12. Résultat de

l'exercice 22. Immobilisations

mises en concession 32. Autres

approvisionnements 42. Personnel et

comptes rattachés 52. Instruments de

Trésorerie 62. Autres services

extérieurs 72. Production

immobilisée 13. Subventions

d'investissement 23. Immobilisations en

cours 33. En-cours de

production de biens 43. Sécurité sociale et

autres organismes

sociaux

53. Caisse 63. Impôts, taxes et

versements assimilés 73. Produits nets

partiels sur opérations

à long terme 14. Provisions

réglementées 24. - 34. En-cours de

production de services 44. Etat et autres

collectivités publiques 54. Régies d'avances et

accréditifs 64. Charges de

personnel 74. Subventions

d'exploitation 15. Provisions 25. - 35. Stocks de produits 45. Groupe et associés 55. - 65. Autres charges de

gestion courante 75. Autres produits de

gestion courante 16. Emprunts et dettes

assimilées 26. Participations et

créances rattachées à

des participations

36. - 46. Débiteurs divers et

créditeurs divers 56. - 66. Charges financières 76. Produits financiers

17. Dettes rattachées à

des participations 27. Autres

immobilisations

financières

37. Stocks de

marchandises 47. Comptes

transitoires ou

d'attente

57. - 67. Charges

exceptionnelles 77. Produits

exceptionnels

18. Comptes de liaison

des établissements et

sociétés en

participation

28. Amortissements

des immobilisations

38. - 48. Comptes de

régularisation

58. Virements internes 68. Dotations aux

amortissements, aux

dépréciations et aux

provision

78. Reprises sur

amortissements,

dépréciations et

provisions 19. - 29. Dépréciations des

immobilisations 39. Dépréciations des

stocks et en-cours 49. Dépréciations des

comptes de tiers 59. Dépréciations des

comptes financiers 69. Participation des

salariés, impôts sur les

bénéfices et assimilés

79. Transferts de

charges

2. La numérotation décimale du plan de comptes Chaque classe est divisée en comptes à deux chiffres numérotés de 0 à 9. Chaque compte peut être lui-même subdivisé en sous-comptes. Exemple - le premier chiffre représente la classe : 2 Immobilisations - le deuxième chiffre indique un compte de la classe : 21 Immobilisations corporelles - le troisième chiffre précise une subdivision du compte : 213 Constructions - les chiffres suivants affinent la subdivision : 2131 Bâtiments

3. Les 3 systèmes de codification PCG 932-1.

Le plan de comptes (...) est commun au système de base, au système abrégé et au système développé. Les comptes utilisés dans chaque système sont distingués de la façon suivante : • système de base : comptes imprimés en caractères normaux, • système abrégé : comptes imprimés en caractères gras exclusivement, • système développé : comptes du système de base et comptes imprimés en caractères italiques.

Le système de base s'applique par défaut à toutes les entreprises. Le système abrégé est réservé aux PME répondant à des critères de taille maximum (effectif ≤ 20 salariés, total bilan < 1.000.000 €, chiffre d'affaires < 2.000.000 €). Le système développé est plus détaillé, son usage est facultatif. Il est destiné aux entreprises qui souhaitent affiner l'analyse de leurs comptes.


4. Les comptes de regroupement et les comptes individuels Les comptes à trois chiffres qui se terminent par « 0 » sont utilisés pour le regroupement de compte de même niveau ou pour l’utilisation d’un compte global.

Exemple

Le compte 410 "Clients et comptes rattachés" est un compte global pour les petites entreprises ne nécessitant pas une analyse

détaillée de leurs comptes ; il regroupe les comptes 411 à 418.

Les comptes individuels - comptes clients ou comptes fournisseurs - entrent dans le cadre d’une codification propre aux entités comptant de nombreux partenaires ; cette codification complémentaire peut être étendue sur plusieurs chiffres.

Exemple Une entreprise est en relation avec 20 000 clients.

Elle peut subdiviser le compte 411 "clients" de la manière suivante :

compte 411.00001 attribué au premier client

compte 411.00002 attribué au 2e client

...

compte 411.12000 attribué au 12000e client

C. LE FONCTIONNEMENT DES COMPTES

1. L'enregistrement en comptes Les échanges sont enregistrés dans les comptes selon l'ordre chronologique dans lequel ils surviennent et l'égalité (débit = crédit) est respectée pour chaque échange. Les comptes permettent ainsi de mémoriser chaque mouvement en débit (emploi) ou en crédit (ressource). En fin de période, les colonnes débit et crédit sont totalisées puis le solde, la différence finale, est mis en évidence.

Exemple :

- le 23/9, Igor crée son entreprise en apportant un capital de 50 000 € qu'il dépose sur le compte bancaire ouvert à cet

effet.

- le 25/9, il acquiert un matériel 10 000 € réglé par chèque. - le 30/9, il retire 500 € à la banque et les porte en caisse.

L'enregistrement de ces échanges peut être schématisé à partir de quatre comptes :

Banque Capital Matériel Caisse Date Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit

23/9 50 000 50 000 25/9 10 000 10 000 30/9 500 500 totaux 50 000 10 500 50 000 10 000 500 soldes Débiteur 39 500 50 000 Créditeur Débiteur 10 000 Débiteur 500

Le total des soldes débiteurs reste obligatoirement égal au total des soldes créditeurs. 39 500 + 10 000 + 500 = 50 000


2. Les différentes formes de comptes Les comptes peuvent être présentés sous différentes formes. On se limite ici aux deux présentations les plus couramment rencontrées. Compte à colonnes séparées Cette présentation est souvent schématisée par un compte en T.

Exemple précédent (suite) :

BANQUE

DEBIT CREDIT Dates Libellés montant Dates Libellés montant

report du solde précédent 0 0 23/9 apport à l'ouverture 50 000 25/9 acquisition de matériel 10 000

30/9 retrait d'espèces 500 solde débiteur 39 500 Total 50 000 Total 50 000

Attention, par convention de présentation, le solde débiteur est inscrit dans la colonne des crédits pour équilibrer les colonnes, mais il sera reporté, le mois suivant, en solde d'ouverture débiteur, donc dans la colonne des débits. Compte à colonnes mariées avec calcul permanent du solde Cette présentation permet de déterminer le solde après chaque mouvement.

BANQUE montants soldes Dates Libellés débit crédit débit crédit Report du solde précédent 0 0 23/9 apport à l'ouverture 50 000 50 000 25/9 acquisition de matériel 10 000 40 000 30/9 retrait d'espèces 500 39 500 Totaux 50 000 10 500

� � et � .


APPLICATIONS

1 Construire un bilan Le 5 janvier, M. Justin crée un commerce de matériel de bricolage en apportant un capital de 50.000 € et en souscrivant un emprunt complémentaire auprès de sa banque. Le 10 janvier, il acquiert :

- un local commercial 80 000 €, - une camionnette 18 000 €, - des matériels de bureau 5 000 €, - du mobilier de bureau 3 000 €, - un stock de marchandises 26 000 €, - des aménagements sont réalisés 6 000 €.

La totalité de ces acquisitions et travaux a été réglée par chèques à l’exception de la camionnette et de la moitié du stock de marchandises qui seront réglés le mois prochain. Au terme de ces opérations, le compte bancaire présente un solde positif de 23 000 €. � Présenter le premier bilan de l’entreprise en déterminant le montant de l'emprunt.

2 Construire un bilan de fin d'exercice L'entreprise Blandine a été créée en début d'année N avec un capital initial de 80 000 € et un emprunt souscrit auprès de la banque pour 60 000 €. Blandine a acquis un fonds de commerce d'assemblage et de négoce de matériel informatique pour 60 000 €. En fin d'année N, au terme d'une année d’activité, les éléments suivants ont été inventoriés :

- un véhicule : 12 000 €, - le montant en caisse est de : 1 000 €, - divers mobiliers de bureau : 4 000 €, - du matériel de montage : 6 000 €, - un stock de pièces détachées destinées à la vente : 18 000 €, - un stock d'ordinateurs assemblés par l'entreprise : 14 000 €, - les dettes fournisseurs s'élèvent à : 5 000 €, - une prime est due à un salarié : 2 000 €, - les clients doivent : 12 000 €, - l'avoir en banque est : à déterminer.

Au cours de l'année, - les charges se sont élevées à : 68 000 €, - les produits ont représenté : 82 000 €, - 20 % de l'emprunt ont été remboursés.

� -1- Déterminer le résultat de l'activité annuelle.

-2- Présenter le bilan de l’entreprise et déterminer le montant de l'avoir en banque.

3 Analyser des échanges L'entreprise Norbert se développe dans le négoce de vêtement et réalise les opérations suivantes :

-1- elle emprunte 20 000 € à sa banque ; les fonds sont versés le jour même. -2- elle acquiert un véhicule de transport (8 000 €) réglé pour moitié au comptant par chèque, l'autre moitié à

verser dans un mois. -3- elle achète des marchandises pour 2 000 € ; règlement au comptant par chèque. -4- elle règle les salaires du mois par virements bancaires : 15 000 €. -5- elle règle par chèque le solde relatif à l'acquisition du véhicule (-2-) -6- elle vend à un même client des produits finis pour 2 000 € et des services pour 5 000 € ; le client verse

immédiatement 1 000 € en espèces, le solde sera réglé dans un mois. � Pour chacun des échanges ci-dessus :

- déterminer le partenaire, - indiquer la nature et la valeur des flux entrant et sortant, - déterminer les conséquences éventuelles sur le résultat.


4 Présenter un compte L'entreprise Gilbert est titulaire d’un compte à la BNP. Le 1er septembre N, ce compte présente un solde débiteur de 12 000 €. Les opérations suivantes ont été effectuées pendant le mois de septembre :

le 2 chèque adressé au fournisseur Bert en règlement de notre dette : 4 000 € le 6 virement bancaire reçu du client Laure en règlement de notre créance : 12 000 € le 9 retrait d’espèces pour alimenter la caisse : 5 000 € le 12 acquisition d’un matériel réglé par chèque : 18 000 € le 15 règlement par chèque de la taxe sur les véhicules : 7 000 € le 18 ventes de marchandises réglées par chèque : 9 000 € le 20 versement d’espèces à la banque : 4 000 € le 23 remise à l’encaissement de chèques reçus des clients : 18 000 € le 25 marchandises reçues du fournisseur Bert : 9 000 € le 26 règlement par chèque du loyer : 7 000 € le 29 règlement par virement bancaire des salaires : 16 000 €.

©

� 1- indiquer pour chaque échange les comptes concernés avec mention de leur numéro et les conséquences éventuelles sur le résultat.

2- Présenter le compte Banque pour le mois. 3- Quelle est la signification du solde ? Quelle est, dans ce cas, sa place au bilan ?

5 Présenter des comptes Au 1er septembre, les soldes de certains comptes de l'entreprise Medard sont les suivants :

512 Banque, solde débiteur : 12 000 € 401-01 Fournisseur Fernand, solde créditeur : 5 000 € 401-02 Fournisseur Françoise, solde créditeur : 3 000 € 411 -01 Client Charles, solde débiteur : 9 000 € 411-02 Client Corinne, solde débiteur : 6 000 €

Les opérations suivantes ont été effectuées pendant le mois de septembre : le 2 Vente à crédit à Corinne : 4 000 € le 4 reçu chèque de règlement de Charles : 7 000 € le 6 achat à Françoise, réglé au comptant par chèque : 9 000 € le 10 achat à crédit à Fernand : 7 000 € le 12 vente à Charles, réglé au comptant par chèque : 11 000 € le 14 reçu un chèque de Charles pour solde de son compte le 15 vente à Corinne à crédit : 5 000 € le 16 reçu un chèque de Corinne correspondant à la vente du 2 le 17 Chèque adressé à Fernand pour solde de notre compte le 18 achat à Françoise (10 000 €) dont la moitié réglée par chèque le 20 retour à Françoise de marchandises défectueuses 2 000 € le 21 vente au comptant à Charles réglée par chèque 12 000 € le 23 reçu chèque de Corinne 6 000 € le 25 retour de marchandises de Charles 3 000 € le 26 vente à Corinne (8 000 €) qui règle immédiatement la moitié par chèque le 28 achat au comptant à Fernand réglé par chèque 6 000 € le 30 virement à Françoise 6 000 €

� Présenter les comptes suivants en utilisant la forme schématique en T : clients Charles et Corinne,

fournisseurs Fernand et Françoise, Achats, Ventes et Banque.

Questions de cours -1- Définir un actif, un passif. -2- Définir une charge, un produit. -3- Citer des flux correspondant à des emplois et des flux correspondant à des ressources.


RÉSUMÉ 3 - LE PATRIMOINE ET LES ÉCHANGES DE L'ENTREPRISE

I. LE BILAN Le bilan présente les éléments du patrimoine répartis en deux parties :

- l'actif (les emplois) : l'ensemble des biens possédés, - le passif (les ressources) : les capitaux propres et les dettes.

Le résultat (bénéfice ou perte) est mesuré de deux façons : (1) par la variation des capitaux propres au cours de l'exercice ou (2) par comparaison des produits obtenus et des charges supportées.

Exemple de bilan simplifié de fin d'exercice ACTIF = emplois PASSIF = ressources



80

120 60

140 400

40 50 10

100

Capitaux propres Capital Réserves Résultat de l'exercice

Dettes


200 100 50

350

120 30

150

total de l'actif 500 total du passif 500

II. LES ÉCHANGES DE L'ENTREPRISE L'entreprise consomme au cours d'un exercice des biens, des travaux et des services qui constituent des charges. L'entreprise fournit à ses clients des biens et services qui constituent des produits. La comptabilité enregistre les échanges avec les partenaires économiques : apporteurs de financement, fournisseurs, clients, salariés et l'État. Ces échanges composés de flux croisés modifient la composition et le volume du patrimoine. Les flux entrant (les emplois) sont enregistrés au débit des comptes alors que les flux sortant (les ressources) sont enregistrés au crédit d'autres comptes. Le principe de la partie double est vérifié par l'égalité permanente entre les montants débités et ceux crédités.

III. LES COMPTES Les comptes sont répartis en 7 classes.

Comptes de bilan Comptes de gestion Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4 Classe 5 Classe 6 Classe 7

Comptes de capitaux

Comptes d'immobilisations

Comptes de stocks

Comptes de tiers

Comptes financiers

Comptes de charges

Comptes de produits

3 niveaux de précision sont possibles : système abrégé, de base ou développé. La numérotation sous forme décimale permet de codifier des comptes de regroupement (60 Achats) ou des subdivisions (411.008 client Michel). Exemple : compte 512 Banque. Compte à colonnes mariées avec calcul permanent du solde

BANQUE montants soldes Dates Libellés débit crédit débit crédit

23/9 apport à l'ouverture 50 000 50 000

25/9 acquisition de matériel 10 000 40 000

30/9 retrait d'espèces 500 39 500

Totaux 50 000 10 500

Produits 230 - Charges 180 Résultat 50

le patrimoine et les echanges de l'entreprise

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