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Le marché vaudois du tourisme Les cahiers de l’économie vaudoise Automne 2006

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Page 1: Le marché vaudois du tourisme - La Banque des Vaudois - BCV...1.1 au niveau suisse • Le tourisme suisse est historiquement fondé sur l’exploitation littéraire et sportive du

Le marché vaudois du tourisme

Les cahiers de l’économie vaudoise

Automne 2006

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Le marché vaudois du tourisme

En résumé

Historique

Marché suisse du tourisme

Les remontées mécaniques

Opportunités à développer

Marché du tourisme dans le canton de Vaud

Modes de financement

Perspectives pour le tourisme suisse et vaudois

Recommandations

Sources et liste des abréviations

Liens utiles

Liste des hôtels vaudois

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Le tourisme, un élément indispensable du bien-être vaudois

Dans le cadre de sa mission de contribution au développement de l’économie vaudoise, la BCV a toujours été un partenaire actif de l’industrie cantonale du tourisme.

Près de 4% de son portefeuille crédits est consacré à la branche de l’hôtellerie et de la restauration. Elle est également très active dans le secteur des remontées mécaniques.

L’importance que la Banque donne à cette industrie dans sa politique d’affaires nous semble proportionnée à celle qu’elle a dans l’économie cantonale. Mais l’exercice de sa mission ne doit pas se limiter pour la BCV à un seul constat chiffré.

Dès lors, la Banque s’attache à connaître et à comprendre les différentes facettes de ces secteurs économiques, et tout particulièrement le marché vaudois du tourisme sur lequel elle est active.

L’industrie cantonale du tourisme, avec ses trois composantes principales que sont l’hôtellerie, la restauration et les remontées mécaniques, en est une d’autant plus symbolique que c’est certainement en terre vaudoise que le tourisme est né en Suisse.

Cette étude a donc pour ambition de mieux faire connaître aux Vaudoises et aux Vaudois une branche d’activité qui représente une part de leur bien-être, de la situer dans un contexte suisse, voire international, et de poser des questions sur la manière dont ses acteurs répondent aux questions qui se posent sur son avenir. Les recommandations qui concluent la présente étude permettront d’alimenter le débat déjà riche sur le rôle du tourisme en terre vaudoise.

Lausanne, automne 2006

LE MaRcHé VaudOiS du tOuRiSME

Une analyse sectorielle de l’hôtellerie, de la restauration et des remontées mécaniques vaudoises

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1.1 au niveau suisse

• Le tourisme suisse est historiquement fondé sur l’exploitation littéraire et sportive du paysage alpin. L’essor de ce secteur économique et de ses composantes principales, soit l’hôtellerie et la restauration, a profité aussi des modes du thermalisme et de l’alpinisme ainsi que du développement, à la fin du 19e siècle, des voies de communication.

• Dès 1945, l’essor de la structure hôtelière suisse a été constant jusqu’au milieu des années 70. Depuis, le nombre d’hôtels décline peu à peu. Cette baisse coïncide avec l’érosion régulière de la part de marché de la Suisse dans le tourisme international. A noter que le nombre de chambres diminue à un rythme plus faible que celui des hôtels. On assiste donc à une consolidation de la structure hôtelière en Suisse, la taille des établissements ayant tendance à augmenter.

• Selon les sources, le tourisme compte entre 3 et 6,5% du PIB suisse. L’hôtellerie représente le tiers de cette valeur et la restauration environ 15%. Depuis plus d’une dizaine d’années, la part du tourisme au PIB stagne. Sachant que le PIB a progressé en moyenne de 2% par an pendant ce temps, ceci est le signe du déclin relatif du marché suisse du tourisme.

• Après avoir régulièrement diminué entre 1992 et 2002, les nuitées sont à nouveau en augmentation, reflétant notamment les efforts des professionnels de la branche pour la promotion de la Suisse sur les marchés touristiques internationaux, notamment asiatiques et des pays d’Europe de l’Est.

• L’hôtellerie et la restauration sont caractérisées, en Suisse, par une extrême fragmentation de l’offre, qui se traduit par un nombre très important de petits établissements structurés en raisons individuelles. La taille réduite des établissements crée diverses problématiques, notamment celle de la taille critique nécessaire pour pouvoir supporter des coûts de personnel et de marchandises élevés.

• L’hôtellerie et la restauration se caractérisent aussi par une forte sensibilité aux variations de cours du franc suisse, en raison de la forte proportion de clientèle étrangère, et par un manque de flexibilité face aux changements rapides des habitudes de consommation des touristes.

• L’hôtellerie et la restauration ont depuis les années 70 des marges bénéficiaires très faibles. Conjugué aux effets de la faiblesse du financement propre, cet état de fait entraîne une dépendance extrême au financement externe, notamment bancaire, et dès lors handicape fortement les possibilités de développement de ces branches économiques.

• Très morcelé dans sa structure, le secteur du tourisme fait preuve d’une forte résistance à l’innovation. De ce fait, il passe souvent à côté d’occasions de satisfaire les besoins des touristes, lesquels sont en évolution permanente, notamment en ce qui concerne la spécialisation des prestations.

• Le secteur des remontées mécaniques, qui permettent aux skieurs d’accéder aux pistes, est en pleine restructuration. Pour faire face à d’énormes besoins d’investissements pour le renouvellement de leurs infrastructures, notamment de transport et d’enneigement artificiel, les remontées mécaniques doivent atteindre une taille critique suffisante. Pour cela, elles devront réallouer leur capital, se regrouper ou s’allier avec les acteurs étrangers qui arrivent sur le marché suisse.

1. En RéSuMé

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1.2 au niveau vaudois

• Le tourisme est la troisième branche économique vaudoise, derrière celles du commerce et de l’industrie/artisanat. Il représente 7% du PIB cantonal et près de 9% des emplois; à lui seul et au niveau national, le tourisme vaudois génère sans doute un chiffre d’affaires équivalent à plus de 10% de celui que cette branche représente en Suisse; à lui seul, ce poids justifierait que les pouvoirs publics accordent plus d’importance à cette branche dans leur stratégie de promotion du développement économique.

• Une loi cadre, qui fixera les priorités stratégiques des autorités cantonales en matière de promotion du développement de l’industrie touristique vaudoise, est en cours d’élaboration. Le projet de la Loi sur l’appui au développement économique, qui englobe la question du tourisme, a été mis en consultation au début octobre 2006. Sa discussion et son application sont attendues avec impatience par les milieux professionnels, qui espèrent qu’elle dopera le tourisme cantonal.

• En baisse constante jusqu’à la fin des années 90, le nombre de nuitées hôtelières a tendance à se redresser; mais le manque d’une volonté affichée de promouvoir la culture et la mentalité touristique freine les efforts des professionnels, qui cherchent à dynamiser le tourisme cantonal.

• Concentrée le long de l’Arc lémanique et dans les stations alpines, l’offre touristique vaudoise est morcelée en autant d’images qu’il existe de régions touristiques, chacune d’elles reflétant les particularismes locaux.

• Il n’y a pas de promotion d’une identité touristique vaudoise commune; les efforts se focalisent d’une part sur les stations des Alpes et d’autre part sur l’offre culturelle et en tourisme d’affaires, qui est concentrée dans l’Arc lémanique, au détriment de l’offre du reste du canton.

• L’infrastructure touristique est, quantitativement et qualitativement, concentrée le long de l’Arc lémanique et dans les Alpes vaudoises, où les établissements y sont mieux équipés et plus rentables.

• Hormis de notables exceptions dans les villes et les stations alpines, les hôtels vaudois ont une faible capacité; ceci se traduit, notamment dans les campagnes, par un taux d’occupation des hôtels largement inférieur à la moyenne cantonale, amplifiant ainsi les problèmes récurrents de rentabilité dans l’hôtellerie.

• Dans la restauration, l’offre est pléthorique; extrêmement morcelés, peu rentables et soumis à une forte pression concurrentielle, les établissements de cette branche peinent à résister aux changements des habitudes de consommation de leurs clients.

• Dans les Alpes vaudoises, où l’économie touristique dépend fortement de la saison hivernale, les dix sociétés de remontées mécaniques locales, en concurrence avec les stations suisses (Berne et Valais) et françaises, se partagent un bassin de population limité; une seule d’entre elles a atteint une taille critique lui permettant d’investir dans les équipements nécessaires pour assurer sa pérennité.

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2.1 Le tourisme suisse relève du mythe

De l’avis de divers auteurs,1 ce mythe aurait été créé par le poète bernois Albrecht von Haller. Vers 1730, il décrivit en 490 vers restés célèbres Les Alpes, ces montagnes qui allaient faire le succès touristique du pays.

Ce texte inspira Jean-Jacques Rousseau. A la fin du 18e siècle, ce dernier situa ainsi sa Nouvelle Héloïse dans les Alpes vaudoises. Il fit l’apologie de la région de Clarens et le succès de ce roman attira l’Europe littéraire sur les rives du lac Léman.

Parmi les visiteurs, un certain Lord Byron, poète anglais qui rédigea vers 1830 The prisoner of Chillon. Lu dans le monde entier, ce texte suscita l’intérêt de ses admirateurs pour la région de Montreux.

C’est ainsi que le tourisme serait né en Suisse ! Cependant, au-delà du mythe, trois éléments fondamentaux expliquent son développement :

• Le thermalisme Les premiers voyageurs en Suisse furent des « curistes ». La Suisse est en effet constellée de sources thermales, déjà très prisées à l’époque pour soigner de nombreux troubles de la santé. Ainsi, les établissements de bains d’Yverdon-les-Bains datent au moins de 1660 ; les puits de sa source thermale sulfureuse ont été creusés en 1680. Selon L’Histoire économique de la Suisse,2 les établissements de cure thermale sont à l’origine de l’hôtellerie suisse moderne. Au milieu du 19e siècle, on en comptait 350 en Suisse et les villes d’eaux étaient les seules à offrir une capacité de logements suffisante. Il s’agissait le plus souvent d’auberges, établissements servant à nourrir et héberger gens et chevaux. Les hôtels, dont le premier est historiquement situé à Thoune (BE) vers 1308, verront leurs possibilités d’hébergement se multiplier beaucoup plus tard, essentiellement entre 1814 et 1914. Durant cette dernière année, 22 millions de nuitées seront enregistrées en Suisse.3

• Malheureusement, le développement du thermalisme en Suisse sera stoppé net par le 1er conflit mondial.

Puis, dès le début des années 50, cette composante du tourisme connaîtra un regain d’intérêt qui conduisit diverses stations thermales à moderniser leurs installations, à l’instar d’Yverdon-les-Bains ou de Lavey dans le canton de Vaud.

• L’alpinisme L’âge d’or de l’alpinisme atteint son apogée durant la seconde moitié du 19e siècle avec l’intérêt de voyageurs anglais pour les sommets alpins, guidés par des montagnards faisant office de porteurs. Il faudra peu de temps pour que les principaux sommets soient vaincus : 15 ans à peine entre l’ascension des Diablerets en 1850 et celle du Cervin en 1865. Mais l’attrait pour ce sport et pour les paysages alpins attire de nombreux autres visiteurs, la plupart britanniques, pour lesquels de nouvelles formes d’accueil doivent être créées. Ainsi, dès 1860, les hôtels de montagne se multiplient. Cette période est marquée par un intense développement pour des stations comme Grindelwald (BE), Zermatt (VS), St-Moritz ou Pontresina (GR), ainsi que pour la région de Montreux. Ce sont dans ces stations que des hôteliers entreprenants – les familles Seiler à Zermatt, Badrutt à St-Moritz ou Emery et Chessex à Montreux – jettent les bases du tourisme hivernal et édifient des palaces hôteliers de montagne ou sur les bords des lacs alpins. Comme pour le thermalisme, la vogue pour l’alpinisme et ses effets très positifs sur le développement du tourisme ont été brisés net par les deux guerres mondiales. Au retour des voyageurs, dans les années 50, les comportements en matière de vacances avaient profondément évolué.

• Les voies de communication alpines En 1829, selon le catalogue de l’agence de voyages vaudoise Emery, il fallait 16 jours de calèche pour aller de Londres à Lausanne et il en coûtait 95 livres sterling par personne. A peine un siècle plus tard, en 1903, le même voyage nécessitait 36 heures, en train et en bateau, et coûtait environ 200 francs suisses de l’époque.

2. HiStORiquE

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Dans le canton de Vaud, comme en Suisse, la structure très morcelée de la branche du tourisme s’explique par le passé historique de cette industrie.

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Dès la moitié du 19e siècle, les chemins de fer pénètrent dans les coins les plus reculés du territoire helvétique. « Partout où ils vont, les hôtels poussent comme des champignons », observe Joseph Cernesson4 en relevant que l’on pouvait estimer, en 1880, le nombre de touristes, en Suisse, à un million. En escaladant les montagnes avec les trains à crémaillère avant de les traverser, le chemin de fer a permis à une plus large catégorie de gens, moins sportifs mais tout aussi fortunés, de découvrir les Alpes. Ainsi, le premier voyage de masse fut organisé par un certain Thomas Cook qui, en

1863, offrit à 130 participants de visiter la Suisse en deux semaines, pour 680 francs suisses par personne.

L’effet combiné de ces trois facteurs va permettre au tourisme, donc à hôtellerie et à la restauration suisses, de prendre leur envol. Selon Louis Farges,5 « le grand mérite des Suisses fut de comprendre que, pour accroître l’importance de ce mouvement et assurer sa durée, il fallait renoncer à faire du voyage et du séjour un luxe coûteux, mais au contraire les rendre accessibles au plus grand nombre possible de personnes ».

Brève histoire du tourisme vaudoisLorsqu’Albrecht von Haller parcourait les routes vaudoises, d’Yverdon-les-Bains à Lausanne puis à Genève, le Pays de Vaud était peuplé de 110 000 à 115 000 habitants. Ses villes étaient modestes : Lausanne comptait, en 1764, 7000 habitants et Morges ou Yverdon-les-Bains à peine 2000. « La grande majorité des Vaudois habitait dans des bourgs ou des villages ».7

L’écrivain et voyageur français Jean-Baptiste Tavernier avait déjà comparé ce pays « aux restes du paradis terrestre » ! 8 Un constat dû sans doute à la relative douceur du climat. En fait, un paradis dont l’économie était alors essentiellement rurale : les céréales, l’élevage et la vigne occupaient trois Vaudois sur quatre, tandis que les mines de fer du Jura ou les Salines de Bex fournissaient encore quelques emplois.

Dès le 18e siècle et surtout pendant le 19e, c’est en partie grâce aux envolées littéraires de Jean-Jacques Rousseau, de Lord Byron ou encore du genevois Rodolphe Toepffer que les premiers touristes, suisses et étrangers, découvrirent le Pays de Vaud et l’hospitalité de ses habitants. Ainsi, en 1830, de jeunes admirateurs de Lord Byron, logeant chez une famille Mury-Monney à Clarens, furent enchantés de l’accueil, et « de retour à Londres, ils donnent l’adresse de ces gens charmants à d’autres amis… ».9

Comme ailleurs en Suisse, le tourisme, dans le canton de Vaud, prit son envol grâce à la vogue de l’alpinisme, à la mode naissante des sports d’hiver, à l’afflux de touristes étrangers, surtout anglais, et au développement du chemin de fer. Presque toutes les lignes, sur le plateau et en montagne, furent construites entre 1850 et 1900. La Compagnie générale de navigation sur le lac Léman, complétant cette offre, fut créée en 1873.

Avec la naissance des trains à crémaillère et l’esprit entrepreneur de deux fils d’aubergistes, Ami Chessex et Alexandre Emery, c’est aussi l’essor hôtelier de la Riviera lémanique. Le premier construit le Grand Hôtel de Territet en 1887, et le second le Montreux-Palace (450 lits) en 1906. Tous les autres grands hôtels de la région seront construits à cette « Belle Epoque », de même que les grandes infrastructures de transport ou encore le Casino (1881), notamment pour accueillir une clientèle britannique exigeante.

L’exemple de MontreuxSelon les indications du site internet de Montreux Vevey Tourisme, deux hôtels ont ouvert leurs portes en 1835 à Montreux. Vers 1840, il y en avait quatre qui, avec les pensions de famille, offraient 250 lits. Vingt ans plus tard, un chemin de fer reliait le « Nice de la Suisse » aux villages voisins de Clarens, Glion, Territet ou Les Avants et, en 1860, on comptait 18 hôtels avec 810 lits. A la veille de la Première Guerre mondiale, Montreux comptait 85 hôtels avec 7525 lits, soit trois fois plus qu’aujourd’hui…

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De la seconde moitié du 19e siècle à 1914, la Suisse devient la Mecque du tourisme. A la veille du premier conflit armé mondial, le nombre de touristes est estimé entre trois et cinq millions par an, pour 22 millions de nuitées dans les quelque 7000 hôtels, qui leur proposent près de 200 000 lits. L’école hôtelière de Lausanne fonctionne depuis 1893 et la main-d’œuvre spécialisée essaime dans toute l’Europe, voire au-delà des mers.6

A cette époque, la prospérité de l’hôtellerie suisse tient à quelques facteurs essentiels : – les établissements sont excellemment situés; – ils sont propres; – ils sont économiques : au début du 20e siècle, on peut résider dans des hôtels très convenables pour 4 à 6 francs par jour; – ils sont bien organisés.

A relever également les efforts au niveau de la promotion, notamment les chemins de fer qui stimulent le tourisme en offrant des abonnements généraux et en combinant leurs prestations avec celles des bateaux à vapeur et même des voitures.

Au total, les capitaux placés à l’époque dans l’hôtellerie suisse devaient se monter à 600 millions de francs. Cet investissement, qui permettait d’occuper au moins 28 000 personnes, devait rapporter quelque 30 millions de bénéfice net à l’économie suisse. Si on y ajoute les profits induits sur les transports ainsi que sur les emplois créés, Louis Farges estime que « l’exploitation méthodique des voyageurs étrangers » rapportait alors à la Suisse au moins cent millions de francs et il situait le rendement des capitaux investis à au moins 5%.

Graphique 2 : Evolution du nombre de chambres d’hôtels en Suisse

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Graphique 2 – Evolution du nombre de chambres d’hôtels en Suisse

Sour

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01934 1963 1970 1977 1984 1991 1998

Graphique 1 – Evolution du nombre d’établissements hôteliers en Suisse

Source : OFS

Graphique 1 : Evolution du nombre d’établissements hôteliers en Suisse

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2.2 développement historique de la structure hôtelière en Suisse

Selon le Dictionnaire historique de la Suisse,10 le secteur hôtelier suisse connut un essor marqué après 1850. En 1887, un millier d’établissements offraient 58 000 lits alors qu’en 1905, il y en avait six fois plus (6041), proposant plus de 160 000 lits.

L’hôtellerie suisse fait face à sa première vraie crise entre 1914 et 1918 : la défection de la clientèle étrangère plonge une hôtellerie de luxe avide de capitaux dans les chiffres rouges. Les professionnels et les autorités vont tenter d’améliorer la situation avec diverses mesures, notamment par une politique contractuelle des prix et la fondation de la Société fiduciaire hôtelière. Entre les deux guerres, l’hôtellerie suisse progresse beaucoup plus lentement : en 1939, 7202 hôtels offrent environ 185 000 lits, qui seront surtout occupés par la clientèle suisse et, pendant la Seconde Guerre mondiale, par des soldats étrangers internés. Cette deuxième crise frappera durement le secteur : en 1950, on ne comptera plus que 6705 hôtels dans le pays et autant de lits qu’au début du siècle (cf. graphiques 1 et 2, page 10).

L’industrie hôtelière helvétique aborde affaiblie la deuxième moitié du 20e siècle. Handicapée par la force du franc suisse et les coûts élevés de construction, elle ne parvient pas à moderniser ses anciennes structures. A titre d’exemple, le Dictionnaire historique de la Suisse indique qu’en 1970 34% seulement des chambres d’hôtels en Suisse disposaient d’une salle de bains ou d’une douche privée.

Entre 1945 et 1975, le nombre des hôtels et des lits augmente à nouveau fortement, respectivement +22% et +86,5%, grâce à la construction d’unités de plus gros volumes. Cette tendance s’inverse après la crise des années 1970, comme le montrent les deux graphiques en page 10. Ainsi, pendant la période de 1970 à 2000, l’évolution est clairement orientée à la baisse, tant en nombre d’établissements hôteliers que de chambres d’hôtels.

2.� Evolution de la forme juridique des établissements hôteliers

Le poids du passé, notamment le fait que les hôtels et établissements de restauration en Suisse dérivent directement des auberges puis des premiers hôtels créés dans le cadre de

structures familiales ou par des entrepreneurs privés, explique la forme juridique actuelle des établissements hôteliers.

Les données disponibles11 actuellement montrent que plus de six établissements hôteliers et de restauration sur dix sont des raisons individuelles, c’est-à-dire des entreprises en nom personnel. Les sociétés anonymes représentent 14% du total, les sociétés à responsabilité limitée 13%, les sociétés en nom collectif 7%, le restant (3%) des coopératives et autres formes.

Cette situation est confirmée par le fait que 82%12 des établissements publics sont tenus en Suisse par leurs propriétaires ou par des locataires travaillant pour leur propre compte.

constat Le tourisme suisse s’est bâti sur l’exploitation littéraire et sportive du paysage alpin. Le mythe veut que ce dernier véhicule a consolidé les bases d’une industrie, qui a pris son envol sur les rives vaudoises du lac Léman dans la seconde moitié du 19e siècle. Dans le canton de Vaud comme en Suisse, l’essor de cette branche économique a été brisé par les deux guerres mondiales. Il a repris dans les années 50, mais la structure très morcelée de l’industrie touristique reste imprégnée du poids de ce passé.

1. « La Suisse au tournant du siècle – Souvenirs du bon vieux temps », Editions Sélection du Reader’s Digest

2. « Histoire économique de la Suisse », Jean-François Bergier, Payot, Lausanne, 1984

3. « La Suisse au tournant du siècle – Souvenirs du bon vieux temps », Editions Sélection du Reader’s Digest

4. Auteur cité dans « Le voyage en Suisse », Claude Reichler et Roland Ruffieux, Robert Laffont, 1998

5. Consul de France à Bâle, Ouvrage sur l’industrie suisse du tourisme au début du 20e siècle

6. C’est le Valaisan César Ritz qui, par exemple, fonde en 1898 le premier hôtel éponyme à New York

7. « Histoire du Pays de Vaud », par Lucienne Hubler, Editions LEP, 1991 8. « Le voyage en Suisse », par Claude Reichler et Roland Ruffieux, Robert

Laffont, 19989. www.montreux-vevey.com 10. www.dhs.ch11. GastroSuisse, « Reflets économiques de la branche 2006 », p.1212. GastroSuisse « Reflets économique de la branche 2006 »

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Le tourisme, plus particulièrement l’hôtellerie et la restauration qui en sont les deux composantes essentielles, est un secteur important de l’économie suisse. Malgré les avantages réels pour cette branche, en termes d’environnement et d’infrastructure dans notre pays, et alors que le taux de croissance du tourisme s’est développé de manière exponentielle ces dernières années au niveau mondial, la Suisse ne parvient pas à suivre cette progression. En fait, depuis de nombreuses années, la croissance du secteur du tourisme suisse est faible, voire nulle.

�.1 données globales

�.1.1 contexte international

Depuis 1970, les flux touristiques internationaux ont été multipliés par quatre. Au niveau mondial, le secteur du tourisme croît annuellement de 2,5 à 5%. En 2004, selon les derniers chiffres disponibles auprès de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), son taux de croissance a même été de 11%, représentant un total de 763 millions de touristes.

Les destinations de la zone Asie Pacifique et du continent américain ont profité en premier lieu de cette évolution. Ainsi, le tourisme a progressé en 2004 de 28% en zone Asie Pacifique, de 18% au Moyen-Orient, de 11% dans les Amériques, de 8% en Afrique, mais seulement de 5% en Europe.

Ce dernier continent est celui qui enregistre, ces dernières années, les plus faibles taux de croissance et les projections de l’OMT confirment cette tendance. Globalement, l’Europe voit diminuer ses parts de marché au tourisme international : de 60% en 1995 et actuellement de 55%, cette part devrait passer à environ 46% d’ici à 2020 selon les projections de l’OMT.

�.1.2 Evolution récente du tourisme en Suisse

Même si elle est parfois qualifiée de pays fondateur du tourisme, la Suisse occupe aujourd’hui une place qui peut susciter des commentaires. Ainsi,

notre pays était il y a quelques années dans le club des cinq principales destinations touristiques dans le monde

�. MaRcHé SuiSSE du tOuRiSME

1990

0

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200

300 Arrivées de touristes internationaux(millions)

Recettes du tourisme international(milliards $EU)

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Graphique 3 – Evolution des arrivées de touristes et des recettes du tourisme international

Source: Organisation mondiale du tourisme (OMT)©

Graphique � : Evolution des arrivées de touristes et des recettes du tourisme international

Sour

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Graphique 4 – Les perspectives de croissance du tourisme mondial

Projections

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200

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600

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1600

1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020

Chiffres réels

Asie du SudMoyen-OrientAfriqueAsie de l’Est/ PacifiqueAmériqueEurope

694 mios

1 mrd

1,6 mrd

Graphique 4 : Les perspectives de croissance du tourisme mondial

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1996

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2001

2002

2003

Espagne

France

SuisseAutriche

Italie

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100

Source: OMT

Graphique 5 – La part de la Suisse dans le tourisme européen baisse Graphique 5 : La part de la Suisse dans le tourisme européen baisse

Sour

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12

Le tourisme joue un rôle stratégique dans l’économie suisse, même si sa part directe au PIB stagne depuis plusieurs années.

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1�

avec le Canada, l’Italie et la France; en 2001, il était déjà descendu au rang de 11e destination devant la Grèce et le Portugal ;

selon les statistiques de l’OMT, en 200513 la Suisse est à la 18e place des destinations touristiques en Europe avec 7,2 millions d’arrivées de touristes internationaux, derrière la Croatie ;

alors que les recettes du tourisme international en Europe ont progressé de 15% entre 2003 et 2004, la Suisse a suivi avec un rythme plus léger (+13%) ; pourtant, sa part au gâteau touristique international en Europe est restée identique (3,2%) : de ce fait, sa part de marché s’est érodée14

;

en 2005, les statistiques de l’Office fédéral de la statistique (OFS) indiquent 7,2 millions d’arrivées de touristes internationaux en Suisse; ceci correspond certes à une hausse de 11% environ par rapport à 2003, mais cela positionne la Suisse, en termes de fréquentation, au même niveau que celui qui avait été atteint par la Croatie en 2003 (7,4 millions d’arrivées de touristes internationaux et 13e place européenne ;

en valeur nominale, la part de marché de la Suisse dans le tourisme international au niveau européen est en constant déclin depuis le début des années 90 (cf. graphique 5, page 12).

constat Dans l’absolu, la part de marché de la Suisse, au niveau tourisme international, est en constant déclin depuis le début des années 90. En réalité, il faut relativiser ce constat car les méthodes de saisie des données varient d’un pays à l’autre. Par exemple, en Suisse, seules sont comptabilisées les arrivées des hôtes dans les hôtels et établissements de cure. En France, par contre, c’est à la frontière que ce décompte est fait et en Autriche, on prend en considération tous les moyens d’hébergement. Ces différentes méthodes posent des problèmes de fiabilité dans la comparaison des données au niveau international. Dès lors, si en Suisse on mettait l’accent sur l’évolution des mouvements touristiques à l’intérieur du pays, on constaterait une reprise effective du tourisme depuis 1996.

�.1.� importance du tourisme pour l’économie suisse

Les professionnels de l’industrie touristique suisse s’interrogent sur la lente érosion de leur secteur d’affaires qu’ils lisent dans les chiffres officiels. Leur inquiétude est d’autant plus justifiée que le tourisme est l’une des principales branches de l’économie suisse. Selon les auteurs du Compte satellite du tourisme de la Suisse15 (TSA Suisse), le tourisme « exerce un impact important sur l’emploi et la valeur ajoutée (…), il demeure un pilier essentiel de l’économie de nombreuses régions. »

En 1998 et selon TSA Suisse16, le tourisme contribuait à raison de 3,4% au produit intérieur brut suisse (PIB). Pour une valeur ajoutée brute directe de CHF 12,9 milliards, ce secteur occupait la 6e place dans le classement des branches économiques, entre celle des communications (3,1%) et celle de l’industrie chimique et des assurances (2,9%). (cf. graphique 6, page 14).

Toujours selon TSA Suisse, les deux secteurs réunis de l’hôtellerie (y compris les logements de vacances) et de la restauration, avec respectivement une part de 31% et 14% à cette valeur totale, étaient les principales composantes du tourisme, devant le secteur des transports (20%).

En termes d’emplois, selon TSA Suisse, le tourisme représentait en 1998 5,2% de l’ensemble des emplois en équivalents plein temps (EPT) en Suisse, soit 165 000 personnes. Le tiers de ces emplois (34%) concerne l’hébergement et 19% la restauration, quasiment à égalité avec les transports (18%).

L’organisation faîtière de la branche, Suisse Tourisme, signale17 qu’en 2001 la part du tourisme au PIB était de 5,4% pour des recettes totales de CHF 22,4 milliards et que la branche employait, directement et indirectement, 300 000 EPT, autrement dit 9,5% de l’ensemble de l’emploi du pays. Dans une autre de ses brochures18, la même organisation faîtière indique, sans citer d’année de référence, que quelque 31 milliards de francs sont dépensés chaque année pour des prestations de services touristiques et que 8% de la population active travaille directement ou indirectement dans ce secteur.

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14

Il n’existe encore aucune indication globale précise du poids financier du tourisme dans l’économie suisse pour l’année 2005. Toutefois, des estimations publiées par le département de recherche économique d’un établissement bancaire19 indiquent que la valeur ajoutée du tourisme suisse pour 2005 s’élèverait à quelque CHF 13,8 milliards, soit 3% du PIB, et que la branche représenterait 6,6% des emplois suisses.

Les premières estimations de l’OFS20 indiquent par ailleurs que les touristes étrangers ont dépensé en 2005 CHF 13,7 milliards (+4,7% par rapport à 2004) ; ce montant concerne à 45% l’hébergement (hôtellerie et para-hôtellerie), et la restauration (25%), le solde représentant des dépenses accessoires.

Ces données parcellaires incitent à penser que l’importance économique du tourisme stagne réellement en Suisse à environ 3% du PIB (un taux qui correspond à la part du tourisme dans les dépenses de la Confédération, des cantons et des communes pour l’économie publique en 200321) et 5 à 6% de l’emploi alors que cette branche représente un poids réel dans de nombreuses économies régionales (cf., pour le canton de Vaud, au paragraphe 6.1, page 32).

Le fait que l’étude TSA Suisse n’ait jamais été actualisée est regrettable. En effet, l’étude du consultant Rütter & Partner réalisée sur le tourisme vaudois (cf. paragraphe 6.1, page 32) note qu’à un apport direct au PIB suisse de 4% du tourisme, il faut ajouter des retombées indirectes à concurrence de 2,5%. Selon ce consultant, la contribution totale du tourisme au PIB suisse serait donc de 6,5%.

En tout état de cause, selon la Société Suisse de Crédit Hôtelier (SCH), la Suisse ne peut pas profiter comme elle le devrait de l’essor du tourisme mondial pour trois raisons au moins22

:

retard prononcé dans les investissements qui, d’une part, empêche la progression économique d’un nombre non négligeable d’entreprises hôtelières et, d’autre part, favorise le déclin financier de certains ;

Graphique 6 : Valeur ajoutée brute directement générée par le tourisme (cHF millions, prix 1998)Graphique 6 – Valeur ajoutée brute directement générée par le tourisme (CHF millious, prix 1998)

Hébergement

Transport de voyageurs

Agence de voyage,office de tourisme

Activités culturelles

Activités sportiveset récréatives

Branches connexes au tourisme (sans commerce de détail)

Commerce de détail

Branches non specifiquesau tourisme

Restauration

5%

630

1010

1350

240110

1140

25901830

4000

8%

10%

2%1%

9%

14%

31%

Valeur ajoutée brute directement généréepar le tourissme en Suisse: 12900 millions de fr. (=3,4% du PIB)

Source: TSA Suisse

20%

Sour

ce : t

Sa S

uiss

e

Graphique 7 – Evolution récente de la taille des hôtels (1970 à 2003)

275 000

260 000

255 000

9 000

7 000

5 000

1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

1978

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

Nombre d’établissements recensés Nombre de lits recensés

Source: Office fédéral de la statistique

Graphique 7 : Evolution récente de la taille des hôtels (1970 à 200�)So

urce

: ScH

/OFS

2000

5 880

144 264

264 495

2001

5 831

144 025

264 759

2002

5 755

143 218

263 449

2003

5 691

143 148

263 024

2004

-

-

-

2005

5 769

142 722

274 035

Hôtels

Chambre

Lits

Tableau 1 – Evolution du nombre d’hôtels, de chambres et de lits en Suisse

Source : OFS

Sour

ce : O

FS

tableau1 : Evolution du nombre d’hôtels, de chambres et de lits en Suisse

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15

capacités financières limitées des petites exploitations, majoritaires en Suisse (cf. paragraphe 3.1.5, page 15);défaut de professionnalisme dans la manière de prospecter les marchés.

constat Le tourisme est une branche stratégique de l’économie suisse. Sa part directe au PIB stagne cependant depuis plusieurs années aux alentours de 3%.

�.1.4 La problématique de la statistique

Il y a un « trou » dans la statistique du tourisme en Suisse. Comme le montre, par exemple, le tableau 1 en page 14, il manque les données pour l’année 2004. Cette année-là en effet, pour des raisons d’économies budgétaires, l’OFS n’a pas fait de relevés. Cette mesure avait certes été annoncée aux professionnels en temps voulu, mais ces derniers n’ont pas pu organiser, au niveau des cantons, des collectes de données statistiques qui puissent avoir une valeur scientifique.

Suite aux protestations des milieux touristiques et sur la base d’une Ordonnance fédérale imposant à la Confédération d’exécuter des relevés statistiques, ces derniers ont repris en 2005. Mais la question de la fiabilité des données statistiques est posée. En son absence, il est impossible aux professionnels de baser leur stratégie sur des données réelles. En effet, d’une part les statistiques sont lacunaires, et d’autre part elles sont disponibles avec trop de retard ou encore récoltées sur des bases dissemblables.

Au niveau suisse, les professionnels et les observateurs sont ainsi privés d’un instrument de décision efficace pour pouvoir investir dans le domaine du marketing prospectif. Cette situation risque de durer : en effet, dans le cadre des accords bilatéraux avec l’Union européenne, l’OFS devra livrer une statistique sur le tourisme eurocompatible dès 2008. Un virage dont les spécialistes de l’OFS ne savent pas vraiment encore comment ils vont l’aborder.

�.1.5 importance du secteur de l’hôtellerie

Selon les statistiques de l’OFS, il y avait, à fin 2005, 5769 hôtels et établissements de cure en Suisse représentant un total de 142 722 chambres et 272 436 lits.

Pour certains professionnels de la branche23, la définition de l’OFS d’un « hôtel » ou d’un « établissement de cure » est sujette à caution. En effet, dans ses relevés officiels statistiques sur l’hébergement touristique, l’OFS n’inclut pas les auberges de jeunesse ou certains types de nouveaux établissements hôteliers. Par contre, l’OFS recense les chambres et les lits d’hôtes.

Dans la mesure où un différent persiste quant à la définition de l’offre hôtelière, il est difficile de conclure avec certitude que le marché hôtelier suisse a offert 78 hôtels de plus à la clientèle entre 2003 et 2005.

La statistique à disposition met cependant en évidence la forte fragmentation du marché suisse de l’hôtellerie en petites entités économiques. Ce constat confirme celui de GastroSuisse sur la prédominance des établissements sous forme de raison individuelle (cf. paragraphe 2.3, page 11). D’ailleurs, sur la base des données pour l’année 2005, la SCH constatait que 39,6% des hôtels possédaient moins de 20 lits.24 A l’opposé, les 574 établissements ayant plus de 101 lits ne représentaient que 9,7% du nombre d’hôtels.

Cette fragmentation est à l’origine de la vive concurrence entre les établissements de petite et moyenne tailles. Les conséquences, au niveau des prix, de cette concurrence péjorent la condition financière et donc la survie des établissements hôteliers de moindre taille.

Cette situation entraîne un processus de concentration du marché hôtelier. Ceci se traduit notamment par l’augmentation de 23%, entre 1980 et 2003, du nombre d’hôtels ayant entre 101 et 200 lits, et de 32%25 celui des hôtels de plus de 200 lits. Dans le même temps, le nombre des petits hôtels (moins de 20 lits) a chuté de 44%, soit de 3859 à 2154 unités. (cf. graphique 7, page 14).

La SCH constate par ailleurs : « Il faut saluer cette évolution car le taux d’occupation des grandes exploitations est nettement supérieur et leur rentabilité donc plus forte. » En effet, les établissements hôteliers de plus de 100 lits et au prix/nuitée supérieur à CHF 200 disposent de capacités supérieures en termes de gestion, de marketing et de prospection principalement.En termes de chiffres d’affaires, GastroSuisse26 estime qu’en 2005 l’hôtellerie à elle seule a représenté six des

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16

CHF 22 milliards réalisés par la branche de l’hôtellerie/restauration. Il n’existe cependant aucune donnée statistique précise pour étayer cette estimation. Cette dernière paraît cependant plausible si elle est comparée au volume d’affaires de l’hôtellerie calculé par l’étude TSA Suisse et qui était de CHF 7,4 milliards en 1998, pour une valeur ajoutée de CHF 4 milliards. A noter encore l’importance des effets indirects de l’hôtellerie sur d’autres secteurs économiques, tels que ceux de la construction, de l’agriculture, des établissements bancaires et autres prestataires de services comme le commerce de détail. Dans l’étude TSA Suisse, ces effets induits sont valorisés à CHF 2,4 milliards pour l’année 1998, qui est sa référence, soit 19% de la valeur ajoutée directement générée par le tourisme.

taux d’occupationLe taux d’occupation (TO) est le facteur le plus important pour analyser le rendement des établissements hôteliers. En 2005, le TO moyen des chambres a été de 39,8% pour la Suisse, d’un peu plus de 40% pour Vaud et la région lémanique ; les grandes villes (Genève et Zurich) ont eu un TO de plus de 54%27. En termes de taux d’occupation, les centres urbains sont relativement puissants. Ils sont en effet principalement orientés vers le tourisme d’affaires. Ils sont donc peu, voire pas touchés par le caractère saisonnier du tourisme de loisirs, dont les effets se retrouvent dans un TO relativement plus faible sur l’année. Dès lors, le TO dans les hôtels des centres urbains est relativement stable alors qu’il varie beaucoup dans les régions de vacances. Par ailleurs, les établissements de taille importante enregistrent un TO supérieur (moindre saisonnalité, meilleures capacités de gestion, intense prospection des marché) et donc, sans doute, une meilleure rentabilité due principalement aux économies d’échelle et au coût de production d’une nuitée, ce dernier étant le critère final déterminant (cf. graphique 8 ci-contre).

Quant au seuil critique, les spécialistes de la branche estiment qu’il se situe en général à une capacité de 50 lits par hôtel. Cependant, ce critère peut être nettement supérieur dans les établissements qui ont fait des investissements importants; il peut être inférieur dans le cas d’exploitations familiales bien gérées.

Graphique 8 : taux d’occupation selon la taille de l’exploitation

-10

-8

-6

-4

-2

0

2

4

6

8

-10

-8

-6

-4

-2

0

2

4

6

8

HébergementHôtellerie et restaurationRestauration

I/00

II/00

III/00

Graphique 9 – Evolution des chiffres d’affaires dans l’hôtellerie et la restauration

IV/00

I/01

II/01

III/01

IV/01

I/02

II/02

III/02

IV/02

I/03

II/03

III/03

IV/03

I/04

II/04

III/04

Source: Centre de recherche conjoncturelles de l’EPF Zürich (CRC)

IV/04

I/05

II/05

III/05

IV/05

Graphique 9 : Evolution des chiffres d’affaires dans l’hôtellerie et la restauration

Sour

ce : K

OF

2001

33,6

14

14,3

5

2002

33,2

14,2

12,2

4,6

2003

31,2

14,2

12,9

4,1

2004

-

-

-

-

2005

32,9

14,6

12,8

5,5

Total des nuitées

Suisse

Europe

Reste du monde

Source : OFS/SCH

Tableau 2 – Répartition des nuitées par origine de la clientèle (millions de nuitées)

tableau 2 : Répartition des nuitées par origine de la clientèle (millions de nuitées)

Sour

ce : O

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0

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11 à

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101

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bres

20

40

Graphique 8 – Taux d’occupation selon la taille de l’exploitation

en %

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Source: Office fédéral de la statistique

Sour

ce : O

FS

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17

Evolution récente de l’hôtellerie suisseEntre 1992 et 2002, l’hôtellerie suisse a perdu quelque 3,8 millions de nuitées, soit 10,8% du total, pour arriver à 33 millions de nuitées (2002). Elle a continué sur cette pente en 2003 et semble avoir stoppé la descente en 2004, même si l’OFS ne peut confirmer cela, aucune donnée n’ayant été relevée cette année-là. Avec 32,9 millions de nuitées en 2005, l’année écoulée a été qualifiée d’excellente par la profession, marquant en effet une reprise de l’ordre de 3%. Les tests conjoncturels du Centre de Recherches Conjoncturelles de l’Université de Zurich (KOF) indiquent aussi que le creux de la vague des secteurs de l’hébergement et de la restauration aurait été dépassé en 2005 (cf. graphique 9, page 16).

En effet en 2005, la situation dans l’hôtellerie et la restauration s’est constamment améliorée en termes de chiffres d’affaires. Orientés à la hausse dès la fin de l’année 2004, les taux de croissance sont redevenus positifs dans le courant de l’année. Les premières indications de l’OFS pour 2006 confirment cette tendance : à fin juin 2006, l’OFS indiquait une hausse globale des nuitées hôtelières de 6,3% par rapport à la même période de 2005.

constat L’hôtellerie suisse est un secteur historiquement très fragmenté en petites entités qui reflètent la structure familiale de cette branche. Cette dernière est engagée depuis plusieurs années dans un processus de concentration, qui se traduit par une diminution du nombre d’hôtels alors que le nombre de lits stagne. Corrélé à cette situation, le taux d’occupation des hôtels suisses est en moyenne faible, sauf dans les centres urbains où il profite du tourisme d’affaires.

�.1.6 clientèle hôtelière

De 1975 à 2000, la proportion entre les clients suisses et étrangers était relativement constante. Cette proportion a nettement fléchi ensuite. Le phénomène est plus marqué depuis les années nonante, durant lesquelles le nombre de nuitées d’hôtes étrangers, principalement constitué par les hôtes allemands, japonais et américains, s’est réduit de 20%28. Après la forte chute de la demande de l’étranger entre 2000

et 2003, la situation s’est stabilisée en 2004. Aujourd’hui, la part de la clientèle suisse représente 42 à 45% du total des nuitées hôtelières (cf. tableau 2, page 16).

Alors que la demande intérieure demeure relativement stable29, les Européens représentent aujourd’hui un peu moins de 40% du nombre total de nuitées. De plus, une hausse sensible des nuitées d’hôtes extra-européens est observée depuis quelques années.

En termes de nationalités, après les Helvètes, les Allemands restent les hôtes les plus nombreux dans notre pays avec environ 5,6 millions de nuitées en 2005. Suivent très loin les Anglais, les Américains, les Français et les Italiens, avec entre un et deux millions de nuitées par pays d’origine.

Certains observateurs estiment que la part importante du tourisme indigène reflète le déficit d’attractivité de la destination « Suisse » sur le plan international. Ils comparent la situation de la Suisse à celle de certains de nos voisins (l’Autriche par exemple). Pourtant, chez ces voisins, la part du tourisme indigène est souvent tout aussi importante. En France, par exemple, elle représente plus de 60% des nuitées. Et en Autriche, près d’une nuitée sur deux est réalisée par la clientèle allemande.

La perte d’attractivité de la Suisse peut aussi être analysée par rapport à la réalité d’une redistribution totale du trafic touristique en Europe, induit notamment par le succès des compagnies aériennes « low cost », qui permettent aux touristes internationaux de choisir leurs destinations au dernier moment, en fonction de la météorologie par exemple, et de rester moins longtemps dans un endroit.

En Suisse, le séjour moyen des touristes suisses et étrangers a donc diminué. Il est passé d’environ trois jours en 1991 à 2,3 jours à mi-2006. Mais le nombre de nuitées s’est stabilisé. Pour les spécialistes, cela signifie qu’il y a autant, sinon plus de clients qu’auparavant, mais qu’ils restent moins longtemps à chacun de leurs séjours. C’est un signe du succès des actions de promotions à l’étranger, car cela indique que les touristes ont été séduits par la Suisse et qu’ils reviennent. En 2005, la nouvelle statistique de l’OFS a permis de constater une augmentation de la clientèle anglaise, française

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18

et espagnole. Les clients des « autres pays d’Europe », essentiellement de l’Europe de l’Est, ont aussi sensiblement augmenté (+58%). De même, la clientèle asiatique et plus particulièrement chinoise continentale a trouvé le chemin de la Suisse (+76%). Cette embellie est le fruit des opérations de marketing lancées ces dernières années en direction de ces différents pays.

destinationsLes destinations les plus prisées en Suisse sont les Grisons (17% des nuitées en 2005) et le Valais (13% des nuitées en 2005), qui ont les plus grandes capacités d’accueil, puis les villes de Lucerne, Zurich, Genève et Bâle ainsi que le canton de Vaud (7% des nuitées en 2005).

Un cinquième de toutes les chambres réservées en Suisse le sont dans les cinq grandes villes de Zurich, Bâle, Berne, Genève et Lausanne. La valeur ajoutée induite par le tourisme dans ces villes était estimée en 2000 à quelque CHF 7 milliards, soit en moyenne 5,5% du PIB de ces villes. Ainsi, à Lucerne, le tourisme contribue à raison de 9% au PIB30. De plus et en ce qui concerne les communes de destination, Zurich (7% des nuitées totales) et Genève (5%) précèdent Zermatt (VS), qui représente à elle seule 4% des nuitées totales en 2005. Lausanne se situe en 8e position (2% des nuitées) et Montreux à la 19e place avec 1% des nuitées suisses.

Dans notre pays, le tourisme urbain occupe donc une place de choix pour cette branche d’activité.La répartition des nuitées entre les hôtes suisses et les hôtes étrangers varie encore en fonction de la zone (cf. tableau 3 ci-contre) .

Pour l’année 2005, exercice pendant lequel le tourisme a rebondi en Suisse, cette répartition n’a pas évolué. Le canton des Grisons représente à lui seul 17% des nuitées totales devant le Valais (13% des nuitées) et la région zurichoise (12%). Le canton de Vaud (région lémanique) arrive juste derrière Genève avec 7% des nuitées.

constat Les cantons alpins des Grisons et du Valais ainsi que les grandes villes du pays sont les destinations les plus prisées des touristes.

Hôtes suisses

50%

45%

24%

55%

Hôtes étrangers

50%

55%

76%

45%

Zones

Stations de montagne

Zones de lac

Grandes villes

Autres zones

Source : OFS/SCH

Tableau 3 – Répartition régionale des nuitées touristiquestableau � : Répartition régionale des nuitées touristiques

Sour

ce : F

St/O

FS

tableau 4 : La structure financière dans l’hôtellerie suisse

Graphique 10 – Evolution des journées skieurs en Suisse

0

5'000'000

10'000'000

15'000'000

20'000'000

25'000'000

30'000'000

35'000'000

40'000'000

1989

-90

1990

-91

1991

-92

1992

-93

1993

-94

1994

-95

1995

-96

1996

-97

1997

-98

1998

-99

1999

-00

2000

-01

2001

-02

2001

-02

2002

-03

2003

-04

2004

-05

Source : KOF

Graphique 10 : Evolution des journées skieurs en Suisse

Sour

ce : L

aure

nt V

anat

Tableau 4 – La structure financière dans l’hôtellerie suisse

Catégories d’hôtels

Produit Restauration

Produit Hébergement

Produit autres prestations

Charges de marchandises

Charges de personnel

Charges financières et immobilières

Nombre moyen de lits

Taux d’occupation des lits durant les jours d’ouvertureDurée moyenne du séjour en jours

*****

44,3%

49,4%

6,4%

15,8%

40,1%

4,9%

234

51,8%

3,5

****

46,3%

50,5%

3,2%

18, 4%

40,7%

9,5%

101

57,2%

3,3

***

57,6%

41,0%

7,3%

22,1%

36,6%

9,5%

60

48,6%

3,3

Source : SCH, Benchmark hôtelier 2004

** + *

70,9%

28,0%

6,1%

26,0%

31,5%

9,7%

45

30,8%

2,6

Sour

ce : S

cH, B

ench

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telie

r 200

4

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19

�.2 Les problèmes de l’hôtellerie suisse

La stagnation du secteur hôtelier suisse est le résultat d’un cercle vicieux que connaissent beaucoup d’exploitations : diminution de la rentabilité, baisse constante des investissements et augmentation de l’endettement. La conjonction de ces trois facteurs entraîne une baisse de la qualité dans les établissements concernés qui, à son tour, génère une baisse de la fréquentation, donc de la rentabilité, etc.

A cela s’ajoutent d’autres facteurs. Parmi les principaux figurent notamment les exigences croissantes de la clientèle en matière de prestations, le rapport prix/prestation, l’intensification de la concurrence, l’évolution des techniques et technologies de communication et l’augmentation de l’offre des chaînes hôtelières internationales.

�.2.1 Problématiques structurelles externes

Les conditions cadresOutre la notion de concurrence au niveau international, le tourisme doit aussi vivre avec des conditions cadres pénalisantes.

Niveau élevé des coûts : le prix des vacances à l’hôtel en Suisse dépasse d’environ 30 à 35% celui des pays voisins31 en raison notamment de la cherté des produits ainsi que du niveau plus élevé des salaires par rapport aux destinations voisines.

Réputation de cherté : par le passé, le taux de change souvent élevé du franc par rapport aux principales devises étrangères a pénalisé les hôteliers suisses : Suisse Tourisme estime que le marché helvétique s’est ainsi renchéri de 10% entre 1999 et 2003; aujourd’hui, le cours de l’euro s’est stabilisé par rapport au franc, ce qui favorise l’arrivée de touristes européens; cette situation n’existe en revanche pas en ce qui concerne le dollar; cependant les variations du franc peuvent avoir un impact psychologique important car le prix des prestations augmente rapidement et sans que leur qualité ne change.

TVA : ce facteur doit être relativisé car l’hôtellerie suisse et le secteur du tourisme en général bénéficient encore d’un taux privilégié.

Conditions de financement : les hôtels financent très souvent leur activité avec des fonds étrangers ; selon la SCH, le degré d’endettement des hôtels suisses est en moyenne de 81% pour les cinq étoiles32 et de 90% pour les petits établissements et/ou ceux qui ont peu d’étoiles (une et deux étoiles) ; ces derniers sont aussi ceux dont la rentabilité peut être faible et par conséquent qui peuvent avoir un accès difficile au crédit pour financer leurs investissements.

Les coûts nationaux Les coûts sont l’élément le plus défavorable pour l’hôtellerie. En effet, si les charges salariales peuvent atteindre, dans certains hôtels spécifiques, jusqu’à 45% des coûts totaux33 dans l’hôtellerie restauration, les marchandises sont également une charge conséquente, de l’ordre de 27%. Globalement, les charges de personnel et de marchandises représentent donc près de 75% des revenus.

Ce constat ressort également du « benchmark » hôtelier34 de la SCH. Ainsi, selon le nombre d’étoiles des établissements, les charges de personnel évoluent entre 31% pour une et deux étoiles à 40% pour les cinq étoiles. Par contre, les charges de marchandises sont inversement proportionnelles : elles représentent 26% des coûts pour les hôtels à une ou deux étoiles et 16% pour les établissements de luxe. (cf. tableau 4, page 18).

Schématiquement, les hôtels qui génèrent un important chiffre d’affaires affichent donc des coûts de marchandises moins élevés que les petites exploitations, alors que les frais de personnel y sont au contraire nettement plus importants. Ainsi et de manière globale, les hôteliers peuvent difficilement agir sur leurs prix étant donné qu’ils n’ont qu’une très faible marge de manœuvre sur leurs charges.

Cet état de fait s’aggrave encore face à la concurrence internationale. En effet, les coûts de production de l’hôtellerie suisse sont environ 30% supérieurs à ceux qui ont cours dans les Etats européens ou d’outre-mer. Dès lors, comparés aux

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charges supportées par les établissements hôteliers des pays voisins, ces coûts sont bien trop élevés pour permettre à l’hôtellerie suisse de proposer des offres compétitives. L’évolution des habitudes de consommation touristiqueAvec la globalisation des marchés, de nouvelles offres touristiques sont apparues. Par exemple, l’apparition de compagnies aériennes « low cost » a contribué à modifier les habitudes des vacanciers, en leur permettant de décider au dernier moment de leurs destinations. Ainsi, le tourisme hivernal suisse est directement péjoré par des alternatives apparues ces dernières années, telles que les vacances balnéaires en hiver.

Ce phénomène se confirme par l’étude de la saisonnalité des nuitées au niveau suisse qui fait clairement apparaître, au fil des années, une baisse de la fréquentation des stations de ski en hiver. En effet, cette diminution de fréquentation peut s’expliquer par le fait que les vacanciers préfèrent de plus en plus partager leurs loisirs hivernaux entre la montagne et des destinations plus exotiques. De ce fait, les séjours de ski sont de plus en plus courts (cf. graphique 10, page 18).

Par ailleurs, selon les professionnels, une autre évolution des habitudes de consommation modifie la demande en sports d’hiver35

: les gens skient certes plus intensément mais pendant moins de jours. Ils skient également de manière différente, c’est-à-dire à des heures plus tardives dans la journée, et dès lors, ils consomment moins sur les pistes.

La dépendance climatiquePour le secteur hôtelier, tout particulièrement dans les stations de ski, les nuitées générées par le tourisme hivernal sont vitales. Cependant, la demande est directement influencée par la garantie d’enneigement, et donc par les conditions météorologiques. Or, avec l’évolution climatique enregistrée ces dernières années, toute l’infrastructure des stations de montagne doit être reconsidérée.

En effet, les investissements considérables consentis et/ou à consentir pour ces installations sont indispensables non seulement pour des stations de moyenne altitude mais aussi pour les stations de plus haute altitude, afin de garantir un enneigement minimal jusqu’à la station, et ce durant une période aussi longue que possible, notamment en équipant les stations avec des appareillages d’enneigement artificiel.

�.2.2 Problématiques structurelles propres à l’hôtellerie

La problématique des prix déjà évoquée ci-dessus (cf. paragraphe 3.2.1, page 19) génère aussi des problèmes structurels lorsque le rapport qualité/prix est défavorable, la gestion des coûts non optimale, le taux de capitalisation des établissements faible et la politique des amortissements inadéquate. Du coup, la taille critique des établissements devient un critère essentiel pour leur survie.

taille critiqueL’hôtellerie suisse est globalement structurée de manière assez « artisanale ». Autrement dit, les exploitations hôtelières sont en majorité de petite taille et sont la propriété d’une personne ou d’une famille. Le capital propre est limité à cette dimension, alors qu’une ouverture à un capital propre externe, par l’intermédiaire d’une forme de partenariat, permettrait un développement différent.

Les petites structures sont également pénalisées par le poids des charges fixes liées aux immobilisations. Les économies d’échelle sont indispensables pour maîtriser au mieux les coûts fixes élevés des infrastructures et du personnel, permettant ainsi de générer des liquidités nécessaires aux investissements courants ainsi qu’à la réalisation d’installations coûteuses mais attendues par la clientèle (spa ou wellness, par exemple), mais dont il n’existe aucune preuve qu’elles permettent d’améliorer à terme la rentabilité des établissements.

En comparant l’évolution de l’offre et de la demande en fonction de la taille de l’exploitation, en 20 ans ce sont les établissements offrant un maximum de 50 lits qui ont fortement diminué, alors que le nombre d’hôtels d’une capacité de 50 à 100 lits est resté constant et celui de plus de 100 lits a augmenté.

Dès lors, une capacité d’accueil minimale de 50 lits représente dans l’hôtellerie suisse une taille critique en deçà de laquelle les problèmes, notamment d’ordre financier, risquent d’apparaître. Ainsi, le revenu par chambre calculé par la SCH36 s’établit à respectivement CHF 43 et CHF 62 pour les établissements de moins de 25 lits et ceux de moins de 50 lits, alors qu’il passe à CHF 86 dès cette limite passée pour culminer à CHF 140 par chambre pour ceux qui ont plus de 200 lits.

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Quant à la relation entre le nombre de lits et de nuitées, l’évolution est similaire. Cependant l’évolution positive est plus conséquente encore en ce qui concerne les établissements de plus de 100 lits37. Enfin, pour plus de 60% des chambres d’hôtel, le prix de la nuitée se situe entre CHF 50 et 150. Dans la catégorie supérieure de prix (> CHF 150), deux tiers des nuitées sont achetées par des touristes étrangers38.

Surcapacité et concurrenceAvec près de 6000 hôtels, il y a surcapacité en Suisse. Rapporté au nombre d’habitants, cela représente un hôtel pour 1293 Suisses. Cette offre est certes maximale pour pouvoir répondre à la clientèle et à des pics saisonniers, soit en hiver et en été lorsque la presque totalité des établissements sont ouverts. Toutefois, la capacité d’accueil doit aussi être adaptée en fonction de la saisonnalité des nuitées, ce qui génère des problèmes de coûts, surtout pour les établissements de petite taille pour lesquels l’adaptation de l’offre aux variations saisonnières n’est pas chose aisée. Ainsi, alors que le revenu annuel moyen par chambre des hôtels d’une et deux étoiles s’établit à CHF 41, il recule en été à CHF 3039. La problématique de la surcapacité peut perdurer dans la mesure où les exploitations qui font faillite sont souvent rachetées à bas prix et rouvertes. Dans les deux cas, pour compenser les effets financiers, il faudrait augmenter les prix des chambres. Mais ceci est impossible en raison de la concurrence entre les établissements, qui crée une pression sur les prix, et de la qualité qui baisse dans les établissements où aucun investissement n’est réalisé. Enfin, le phénomène de la surcapacité est exacerbé par la législation sur les patentes : en Suisse, il n’est pas nécessaire d’être au bénéfice d’une formation spécialisée pour exploiter un hôtel étant donné la facilité de disposer d’une patente.

qualification professionnelleCes dernières années, certains cantons (Zurich, Soleure, Valais) ont assoupli leurs réglementations relatives aux établissements publics, principalement en n’exigeant plus de certificat de capacité pour la gestion desdits établissements. Il s’agissait d’essayer de relancer l’activité des secteurs de l’hôtellerie et de la restauration en favorisant la concurrence.

Selon les relevés de l’association Creditreform à St-Gall, on constate que cet assouplissement légal a entraîné d’une

part une augmentation de l’ouverture des nouveaux établissements mais, d’autre part, une hausse des fermetures en raison des difficultés dans la gestion des établissements. Ceci tendrait à prouver l’erreur de cette démarche, la formation professionnelle favorisant en effet le succès dans cette branche d’activité. Quoi qu’il en soit, depuis 2002, le solde entre les nouvelles inscriptions au Registre du commerce et les radiations ou les faillites de raisons sociales dans l’hôtellerie et la restauration est constamment positif. A titre d’exemple, en 2005, la croissance nette du nombre de nouveaux établissements de restauration en Suisse a été de 502 unités et celle de nouveaux hôtels de 63 unités.

Il reste que les professionnels se sont vite aperçus d’une baisse alarmante de la qualité de la qualification professionnelle des nouveaux responsables des établissements de la branche hôtellerie restauration. Ceci est essentiellement valable dans la restauration, car les hôteliers ont dans leur immense majorité fait une école professionnelle. L’activisme de certains cantons au niveau fédéral, notamment des cantons romands et en particulier du canton de Vaud, a alors été essentiel. Sous cette pression, les Chambres fédérales ont en effet maintenu l’exigence d’une formation en complément de la modification de la Loi sur le marché intérieur, dans le cadre de la Loi fédérale sur les denrées alimentaires.

capacité d’innovation Le marché touristique mondial, et donc suisse, a profondément évolué. Selon différents intervenants au dernier Symposium International du Tourisme de Zermatt40, le tourisme est devenu un besoin de base des consommateurs, dont les connaissances et l’expérience en la matière se sont améliorées : on compare et on devient exigeant, tant en termes de prix que de prestations. De plus, le touriste devient volatil : il « zappe » d’un segment touristique à l’autre. Aujourd’hui, 80% de la clientèle touristique est infidèle, a constaté l’un d’entre eux. Un comportement qui est de plus en plus facilité par un usage intensif des nouvelles technologies de communication, qui permettent par exemple d’effectuer aujourd’hui plus de la moitié des réservations un mois seulement avant le séjour, alors que cette proportion était de 5% il y a cinq ans41.

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La réponse à cette évolution des comportements devrait être l’innovation. Cette dernière permet de résister aux tendances à la globalisation de l’offre touristique et hôtelière, d’anticiper les flux de nouveaux consommateurs, de pressentir l’impact de la découverte de nouvelles destinations ou celui de l’arrivée de nouveaux clients. Mais comme l’a déjà constaté en 2003 le président de la Direction de SCH, Andreas Deuber, « l’hôtellerie suisse n’a pas de culture de l’innovation ».42 Une affirmation qui ne doit bien sûr pas cacher les nombreuses exceptions, notamment dans l’hôtellerie de haut de gamme, secteur dans lequel l’innovation dans l’offre de produits et services est une condition de survie.

En Suisse, où le marché est caractérisé par la multiplicité des intervenants et une grande fragmentation de l’offre, il est en effet très difficile de promouvoir l’esprit d’innovation.43 Ainsi, selon Andreas Deuber, 92% des hôtels suisses font leur marketing de manière autonome contre 35% aux Etats-Unis et 67% en Angleterre. Une piste de réflexion passe, selon des intervenants au Symposium International du Tourisme de Zermatt en janvier 2006, par la mise en réseau des stations et des hôtels. C’est aussi cette attitude qu’essaie actuellement de promouvoir parmi ses membres l’organisation faîtière Suisse Tourisme, estimant que « si les idées et concepts novateurs se combinent judicieusement au sein de réseaux et de coopérations, l’innovation pourra créer une plus-value nettement supérieure à celle d’autres branches ».

Repenser la qualité de l’accueilSuisse Tourisme estime, sur la base d’une enquête représentative menée en 2002, que le niveau de satisfaction des clients est élevé. Mais pour pouvoir résister à la volatilité accrue de ces derniers, l’association faîtière juge aussi qu’il « ne suffit plus d’être bon, il faut exceller ».

Dans ce sens, des efforts pour améliorer les compétences, la qualité du service et l’amabilité des spécialistes de l’hospitalité doivent être faits dans la durée. Ces efforts doivent être globaux, c’est-à-dire tout au long de la chaîne de valeur touristique, des premiers renseignements au check out du client, et être faits de façon concertée par tous les intervenants de cette chaîne.

Selon l’organisation faîtière, il y a aussi encore trop d’hôteliers qui cherchent à attirer toutes les sortes de clientèles à la fois.

Le manque de spécialisation dans la qualité de l’accueil et de l’individualisation de l’offre dirige les touristes vers d’autres prestataires de services qui leur offrent cette alternative.

De fait, les hôtels suisses ont encore trop rarement une politique cohérente de marketing, tant au niveau des établissements individuels que de manière collective. C’est ainsi qu’on peut analyser la récente « guerre des étoiles », qui a eu lieu entre la Société suisse des hôteliers et GastroSuisse.

�.2.� Situation financière

investissementsGlobalement, trop d’établissements hôteliers suisses ne parviennent pas à réaliser les marges nécessaires aux investissements indispensables à l’amélioration de l’offre, et de facto à celle de leur rentabilité. Le corollaire d’un taux d’occupation moyen des chambres et de charges élevées est bien sûr une petite marge d’autofinancement. Finalement, la marge bénéficiaire moyenne (exprimée en pourcentage du chiffre d’affaires et avant amortissements et provisions), ou encore le cash-flow moyen qui en résulte, évolue entre 7 et 8% pour les catégories d’hôtels d’une à cinq étoiles.44 Dès lors, les professionnels du secteur hôtelier ont peu de moyens financiers pour réaliser les investissements nécessaires au maintien de leur compétitivité. Et le résultat final est, en moyenne lui aussi, toujours négatif quelle que soit la catégorie d’hôtels.

En fonction de la catégorie d’hôtel, la situation peut cependant évoluer. Ainsi, à coup de millions, voire de dizaines de millions, le segment haut de gamme des hôtels avec quatre et cinq étoiles parvient généralement à maintenir le niveau d’investissements nécessaires à l’amélioration de leur qualité d’accueil. Mais les hôtels de luxe historiques ont des coûts d’immobilisations excessivement élevés. Dès lors, les charges qui en découlent empêchent généralement ce genre d’exploitation de générer une rentabilité croissante.

Enfin, les exploitations ayant un minimum d’étoiles, de petite taille ou « familiales » ne disposent pas, dans la majeure partie des cas, de fonds de réinvestissements suffisants. En effet, plus le nombre d’étoiles diminue, moins les capitaux sont réinvestis. La conséquence est directe sur le niveau de satisfaction de la clientèle, qui chute, et donc sur le taux d’occupation et le revenu par chambre, qui s’établit en moyenne à CHF 41 pour les établissements à une et deux étoiles.

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2�

constat L’hôtellerie suisse ne doit pas seulement composer avec des conditions cadres défavorables en termes de coûts et de conditions de financement. Elle doit aussi s’adapter aux changements de comportements des touristes et supporter les effets des modifications climatiques. De plus, cette branche souffre de faiblesses propres en ce qui concerne sa structure très morcelée, un climat concurrentiel difficile, une faible capacité d’innovation, une qualité de l’accueil parfois déficiente et des difficultés récurrentes de financement.

�.� Les problèmes de la restauration suisse

Selon les dernières indications de GastroSuisse, la branche de la restauration a réalisé un chiffre d’affaires de CHF 16 milliards en 2005. Ce chiffre se divise entre les repas (CHF 11 milliards) et les boissons (CHF 5 milliards). Ce résultat dissimule un recul des affaires dans de nombreux établissements, baisse qui a été compensée partiellement par l’augmentation du nombre d’établissements. En 2005 en effet, la croissance nette du nombre d’établissements de restauration a été de 502 unités.

Globalement, la branche de la restauration souffre de problèmes identiques à ceux de l’hôtellerie, un secteur auquel elle est étroitement liée. Elle a en plus des problèmes qui lui sont spécifiques. �.�.1 taille des établissements et volume d’affaires

Plus des deux tiers des établissements publics disposent d’un maximum de 100 places assises.45 Dès lors, les petits et moyens établissements sont aussi majoritaires dans ce secteur.

Cet état de fait a un impact direct sur le volume d’affaires qu’ils réalisent : GastroSuisse estime que le chiffre d’affaires moyen, par place et par jour, est de CHF 24,80. Un établissement public restant ouvert en moyenne 250 jours, son chiffre d’affaires moyen est de CHF 620 000. S’il reste ouvert 300 jours par an, le chiffre monte à CHF 745 000.

Globalement cependant, et en raison de l’extrême fragmentation du marché, GastroSuisse estime que 75% des

établissements réalisent un chiffre d’affaires maximum de CHF 850 000. Mais plus d’un tiers d’entre eux sont encore loin de ce montant : leur chiffre d’affaires ne dépasse en effet pas CHF 350 000 (cf. graphique 11, page 24). Il n’est donc pasétonnant que ce soit les plus petits établissements qui enregistrent aussi les plus hauts taux de perte : selon Gastro-Suisse, 73% des établissements réalisant des ventes jusqu’à CHF 550 000 sont déficitaires si l’on tient compte du salaire très modeste de l’entrepreneur-restaurateur ainsi que du coût de l’intérêt du capital investi. Ce constat démontre la fragilité financière des entrepreneurs de cette branche économique.

A près de 60%, le chiffre d’affaires des établissements de restauration est réalisé avec les prestations de cuisine. Dans la catégorie des boissons, le vin (13%), l’eau minérale (10%), le café et le thé (10%) et la bière (7%) constituent la plus grande partie des ventes.

�.�.2 coûts et rentabilité

Comme dans l’hôtellerie, les coûts de personnel (45% du chiffre d’affaires) et des marchandises (28%) sont les deux postes les plus importants de la gestion d’un restaurant. Les charges financières sont également importantes (14%) dans la mesure où les fonds empruntés sont souvent majoritaires dans la structure de financement d’une telle entreprise. Une fois les frais d’exploitation déduits, le bénéfice d’exploitation est en moyenne à peine supérieur à 1% (cf. graphique 12, page 24).

Un examen de l’évolution des coûts à long terme montre que la part des charges de personnel a tendance à augmenter alors que celle des frais de marchandise diminue progressivement pour se situer nettement sous les 30% du chiffre d’affaires. Les charges financières et les frais généraux ayant tendance à rester stables, le bénéfice d’exploitation recule donc. En 2001, il représentait 2,1% des ventes; en 2005, 1,2%.

�.�.� Offre et demande de prestations

Les restaurateurs suisses sont plutôt traditionnels. Actuellement, près de la moitié de l’offre culinaire concerne les « spécialités bourgeoises » et les spécialités suisses. Or, selon GastroSuisse, « se démarquer au moyen d’une spécialisation est devenu un must absolu ». Pourtant, les

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spécialités culinaires (poissons, cuisine végétarienne, etc.) restent minoritaires, pour ne pas parler des spécialités géographiques dans lesquelles les cuisines italiennes ou françaises dominent toujours.

Il faut noter aussi l’importance relative que prennent les prestations du style « Livraisons à domicile/Gastroshop/Vente à l’emporter » et la restauration rapide, qui correspondent à des changements en profondeur dans les comportements des consommateurs quant aux habitudes de restauration. En effet, les critères fondamentaux du mode d’alimentation choisi sont, dans ce cas, le prix avantageux, la rapidité, la santé et le plaisir.

Dès lors, quand il ne mange plus chez lui, notamment pendant les pauses de midi, le consommateur a tendance à choisir une solution « discount » qui lui permet de manger rapidement et à bon marché. A l’inverse, quand il mange chez lui, le consommateur va privilégier une alimentation saine et qui lui procure du plaisir.46

Selon le président de GastroVaud, Frédéric Haenni,47 les restaurateurs doivent prendre note de ce que les pauses de travail sont plus restreintes à midi et que l’américanisation des modes de vie fait que « les travailleurs mangent différemment : aujourd’hui, nombreux sont les employés de toutes les couches sociales qui ont modifié leur comportement et n’hésitent plus à manger sur leur lieu de travail, voire à prendre leur lunch dans la rue ».

Concrètement, alors que le repas du soir à la maison gagne en importance, cette évolution a un impact direct sur la santé économique des restaurateurs traditionnels, dont le volume d’activité a fortement baissé. Parallèlement, par contre, les lieux de consommation rapide, dits « convenience », ont gagné en popularité.

Ce changement d’attitude commence à se refléter dans les statistiques. En 2005, de nouveaux types d’établissements sont apparus dans le sondage annuel de GastroSuisse : les services de livraison à domicile et catering, les « take-away » et les « fast-food » représentent 6% de l’offre, soit autant que les pizzerias.

Graphique 11 – Chiffre d’affaires annuel dans la restauration (% des établissements)

0%

Source: GastroSuisse

5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%

plus de 2000 000

de 1500 001 à 2000 000

de 1100 001 à 1500 000

de 850 001 à 1100 000

de 550 001 à 850 000

de 350 001 à 550 000

jusqu’à 350 000

8%

4%

7%

11%

16%

22%

32%

Graphique 11 : chiffre d’affaires annuel dans la restauration (% des établissements)

Sour

ce : G

astr

oSui

sse

100 %

80 %

60 %

40 %

20 %

0 % –5 %

13,1 %

33,1 %

+0,8% +1,8% +1,8%

11,8 %

28,6 %

12,5 %

27,3 %

Gain (+) Perte(–) 2005Coûts de marchandisesCharges financières et d’immobilisation

Frais généraux d’exploitation Coûts de personnel, salaire de l’entrepreneur compris

12,7 % 11,2 % 13,0 %

40,3 % 46,6 % 45,4 %

Graphique 12 – Structure des coûts par niveau de chiffre d’affaires (% des établissements)

jusqu’à 550 entre 551 et 1100 1101 et plus

Source : GastroSuisse

Chiffres d’affaires en milliers de francs

Graphique 12 : Structure des coûts par niveau de chiffre d’affaires (% des établissements)

Sour

ce : G

astr

oSui

sse

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�.�.4 taux d’alcoolémie et tabagisme

taux d’alcoolémie Au 1er janvier 2005 est entrée en vigueur la réduction à 0,5‰ du taux limite d’alcoolémie au volant. Selon GastroSuisse, depuis cette date plus de six établissements de restauration sur dix ont subi une diminution de leur chiffre d’affaires. L’ampleur de cette dernière est variable. Ainsi, le sondage annuel de l’association met en évidence que 4% des établissements ont vu leurs ventes diminuer de plus de 30% alors que près d’un restaurateur sur deux enregistre un recul inférieur à 10%.

interdiction de fumer Plusieurs initiatives cantonales ont été lancées pour interdire partiellement, voire complètement de fumer dans les cafés et les restaurants. Cette tendance posera à terme un problème aigu aux petits établissements disposant d’une seule salle, très nombreux en Suisse, car ils ne pourront pas offrir un endroit réservé aux fumeurs. Certains observateurs estiment que d’ici à 2008 déjà 60% à 70% des établissements suisses auront aménagé des locaux ou des tranches horaires pour les non-fumeurs, respectivement pour les fumeurs, mais que sans mesure d’accompagnement, on pourrait assister à des fermetures massives. Celles-ci ne manqueront pas d’engendrer des situations difficiles pour de nombreux exploitants et leurs familles.48

constat La restauration suisse souffre des mêmes maux que l’hôtellerie : morcellement de l’offre, concurrence effrénée et problèmes aigus de rentabilité des établissements. A cela s’ajoutent les effets des changements rapides dans les modes de consommation et, à court terme, dans l’application de modifications légales en ce qui concerne le taux d’alcoolémie et l’interdiction de fumer dans les établissements publics.

Organisation mondiale du tourisme« Faits saillants du tourisme – Edition 2005 », Organisation mondiale du tourisme« Compte satellite du tourisme de la Suisse », par Gabrielle Antille Gaillard, Heinz Rütter et Adrian Berwert, étude sur mandat de l’OFS et du seco, 2003Les données de cette étude n’ont pas été actualisées depuis lors. Elles le seront en 2007 sur la base des données récoltées en 2005« L’économie touristique suisse, Etat des lieux et perspectives », mars 2003« Le tourisme en Suisse a de l’avenir – Réflexions sur l’action et l’orientation de Suisse Tourisme », Suisse Tourisme, disponible sur le site www.MySwitzerland.com « UBS Outlook 1/2006 », Analyses conjoncturelles, Suisse, 1er trimestre 2006, janvier 2006« La balance touristique de la Suisse en 2005 », communiqué de l’OFS, 29 juin 2006EconomieSuisse, dossier politique No 2, 23 janvier 2006Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2004 (page 9)Entretiens des auteurs avec MM. Philippe Thuner, président d’Hôtellerie Vaudoise, et Charles André Ramseier, directeur de l’Office du tourisme du canton de VaudSociété Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2005 Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2004 GastroSuisse, Reflet économique de la branche 2006, page 7 Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2005Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2003Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2004, p.11Urbanen Tourismus Schweiz, Secrétariat d’Etat à l’économie, Berne, 2001Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2003Le degré d’endettement est défini comme le rapport des capitaux étrangers au total du bilan; Société Suisse de Crédit Hôtelier, Hôtel Benchmark SCH 2004GastroSuisse, Reflet économique de la branche 2005, page 23 SCH, dans Le tourisme suisse en chiffres 2004, p.13 Société Suisse de Crédit Hôtelier, Hôtel Benchmark SCH 2004Entretien avec Charles-André Ramseier, directeur de l’Office du tourisme du canton de VaudSociété Suisse de Crédit Hôtelier, Hôtel Benchmark SCH 2004Coopérations hôtelières, Marcus Frey, Société Suisse de Crédit Hôtelier, Zurich, 2004Le tourisme suisse en chiffres 2004, Berne, juillet 2004, p.12Société Suisse de Crédit Hôtelier, Hôtel Benchmark SCH 20048e Symposium International du Tourisme, Zermatt, janvier 2006« Le tourisme suisse doit être plus inventif », Le Temps, 31 janvier 2006« Finanzierung im Tourismus – Innovationen sind gefragt », Dr. A. Deuber, SCH, allocution lors du Tourism Professional Meeting de Sierre, juin 2003« L’économie touristique suisse, état des lieux et perspectives », Suisse Tourisme, 2003Société Suisse de Crédit Hôtelier, Hôtel Benchmark SCH 2004 ; selon la SCH, le cash-flow moyen est de 7,7% pour les hôtels de 1 et 2 étoiles, de 7,6% pour ceux de 3 étoiles, de 6,7% pour les 4 étoiles et de 8,2% pour les 5 étoiles« Reflet économique de la branche 2006 », GastroSuisse« Reflet économique de la branche 2006 », GastroSuisseEntretien des auteurs avec Frédéric Haenni, président de GastroVaud Entretien des auteurs avec Frédéric Haenni, 29 mars 2006

13.14.15.

16.

17.18.

19.

20.21.22.23.

24.25.26.27.28.29.30.31.32.

33.

34.35.

36.37.

38.39.40.41.42.

43.

44.

45.46.47.48.

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Dans une économie touristique fortement dépendante de la saison hivernale, le secteur des entreprises des remontées mécaniques est vital. Au-delà du simple transport de touristes sur les lieux de sports d’hiver, ce sont en effet ces entreprises qui assurent l’entretien des pistes de ski. Les quelque 650 entreprises de la branche,49 regroupant quelque 2400 installations, sont donc la colonne vertébrale de l’économie touristique dans les régions de montagne, dépendantes du tourisme.

4.1 importance économique des remontées mécaniques

La part de la valeur ajoutée brute directe du secteur des remontées mécaniques à l’économie touristique s’élève en Suisse à CHF 380 millions, soit 3% du domaine des transports de passagers, qui compte lui-même pour 20% dans le poste tourisme (cf. graphique 6, page 14). En ajoutant à ce montant les effets induits, la valeur ajoutée brute annuelle des remontées mécaniques suisses s’élève au moins à CHF 2 milliards.

Depuis plus de dix ans, le chiffre d’affaires des remontées mécaniques suisses diminue. Ainsi, il est passé de CHF 927 millions pour la saison 2002-2003 à CHF 712 millions pour la saison 2005-2006, s’inscrivant nettement sous la moyenne des cinq dernières années (CHF 725 millions) et en baisse de 2% par rapport à la saison précédente.

Ce chiffre d’affaires est réalisé en majorité dans les Grisons (22%) et en Valais (26%). La Suisse romande (y compris le Valais) représente 41% des affaires des remontées mécaniques, les Alpes vaudoises et fribourgeoises comptant pour 10%. Les ventes sont directement en rapport avec l’offre, qui est concentrée dans les mêmes régions (Grisons 20%; Valais 29%).

L’évolution des remontées mécaniques en Suisse est préoccupante car, outre le fait qu’elles sont l’épine dorsale du tourisme hivernal, dans une perspective internationale, les pays limitrophes (France, Italie et Autriche) ont procédé, ces dernières années, à des investissements massifs dans les secteurs des remontées mécaniques et de l’enneigement mécanique.

Ainsi, au Tyrol, un milliard d’euros a été investi entre 1996 et 2001. En France, les investissements consentis sur 10 ans ont généré une augmentation du chiffre d’affaires de l’ordre de 250%, alors que le chiffre d’affaires pour la Suisse stagne depuis plusieurs années. Pour l’année 2004, douze entreprises suisses ont remplacé quatorze installations pour un total de CHF 90 millions, alors qu’en Autriche 52 installations étaient remplacées et sept nouvelles implantées pour un investissement global de EUR 552 millions.50

4.2 Evolution récente de la branche

Ces dernières années, la branche des remontées mécaniques a montré deux tendances :

consolidation du secteur Depuis 1990, le nombre d’installations de transport est en recul constant. La tendance est au remplacement des téléskis par des installations à mouvement continu (télésièges débrayables) plus rapides et dont la capacité de transport est plus importante. De plus, les entreprises de remontées mécaniques ont aussi tendance à consolider leurs activités en fusionnant pour devenir plus importantes et plus performantes. Ce phénomène de consolidation est accéléré par les problèmes récurrents de financement des entreprises de remontées mécaniques.

Enneigement mécanique Il existe environ 7400 kilomètres de pistes de ski en Suisse, dont un tiers n’est pas enneigé artificiellement. Pour les deux tiers qui le sont, la proportion réelle du kilométrage de pistes qui sont enneigées artificiellement varie fortement d’une entreprise de remontées mécaniques à l’autre. En fait, selon Remontées Mécaniques Suisses, seuls 10% des entreprises réalisent un enneigement artificiel complet, ce qui correspond à plus de 30% du kilométrage total des pistes. En d’autres termes, globalement les remontées mécaniques suisses sont largement à la traîne de leurs consoeurs autrichiennes, qui enneigent mécaniquement quatre pistes sur dix, même des italiennes (21% des pistes).

4. LES REMOntéES MécaniquES

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Le secteur des remontées mécaniques doit être redimensionné pour faire face à de gros besoins en investissements d’infrastructure, nécessaires pour attirer des clients.

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Cet écart, dû à un manque d’investissement dans le matériel adéquat ces dernières années et aux démêlés avec les organisations écologistes qui freinent les projets, est d’autant plus préoccupant que les changements climatiques en cours vont modifier les limites moyennes d’enneigement et, pour les stations les plus élevées, modifier le permafrost51 (soit la profondeur du sol gelé en permanence). Or, sans neige, pas de skieurs et donc pas de touristes hivernaux. Ces derniers, plus mobiles et adeptes de séjours en montagne plus courts, décidant aussi plus rapidement d’aller ou non en montagne faire du ski, veulent disposer de conditions idéales. Celles-ci n’existent pas toujours si les conditions d’enneigement naturelles et artificielles ne sont pas conjuguées.

4.� Rentabilité

Les remontées mécaniques réalisent 84% de leur chiffre d’affaires en hiver (décembre à mars). Si les conditions météorologiques et d’enneigement ne sont pas optimales, leur équilibre financier est menacé. C’est aussi pendant ce laps de temps limité que les installations doivent réaliser le maximum de leur cash-flow pour pouvoir financer leurs opérations et, surtout, leurs investissements.

La branche estime ainsi que, pour qu’une entreprise soit dans une santé financière « satisfaisante », cela nécessite :

un cash-flow de plus de 20% du chiffre d’affaires : 65% des entreprises suisses respectent ce critère;

un cash-flow supérieur à 5% du total du bilan : 80% des entreprises respectent cette exigence;

un taux d’autofinancement supérieur à 40% des fonds propres : 58% des entreprises respectent cette exigence ;

des charges de personnel inférieures à 35% des recettes : 38% des entreprises respectent ce critère.

Globalement donc, seuls 8% des entreprises de remontées mécaniques n’ont absolument aucun problème de rentabilité.52 Or, la rentabilité des entreprises de remontées mécaniques est vitale car :

le potentiel d’investissement doit être rapidement augmenté pour pouvoir assurer un renouvellement correct des équipements de transport : ces vingt dernières années, en Suisse, une trentaine d’installations par an ont été renouvelées alors qu’il aurait fallu le faire pour près d’une centaine ;53 le renouvellement du parc est essentiel pour conserver la clientèle ;

la proportion de capitaux étrangers devrait rapidement baisser pour que les entreprises, en cours de consolidation et parfois engagées dans des procédures d’ouverture de leur capital au public, restent attractives ; cependant, le taux moyen d’endettement est de 67% des fonds propres alors que les investisseurs réclament un maximum de 60% ;

pour des raisons de sécurité et de qualité, les investissements ne peuvent pas être reportés sine die ; or, les besoins globaux d’investissement se chiffrent en moyenne à CHF 250 millions, ce qui est à peine le cash-flow de la branche.54

4.4 défis à relever

Pour la branche des remontées mécaniques, les défis à relever ces prochaines années sont étroitement liés aux problèmes structurels de la branche du tourisme dans son ensemble.

Il s’agit ainsi de :

Redéfinir l’allocation du capital Actuellement, les remontées mécaniques sont fortement dépendantes du soutien financier des pouvoirs publics (cantons, communes et bourgeoisies), qui détiennent près du quart des fonds propres (dans les Alpes vaudoises et fribourgeoises, cette proportion est de 45%) et sont notoirement confrontés à de lourds problèmes financiers.

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Faire face aux besoins en investissements Ces besoins ont été estimés, par les RMS (Remontées Mécaniques Suisses), à CHF 1,4 milliard entre 2005 et 2009, dont près de la moitié pour des installations de remplacement. Or, les exigences des grandes banques et des banques cantonales, qui assurent 68% de l’apport en fonds étrangers, sont toujours plus strictes.

affronter le besoin d’une consolidation accrue des entreprises Afin d’obtenir des économies d’échelle et améliorer leur cash-flow, les remontées mécaniques doivent accélérer leur processus de consolidation verticale (avec d’autres secteurs de l’industrie touristique) et horizontale (avec d’autres entreprises de remontées mécaniques) ; la forme juridique prise par ces mouvements de consolidation devrait aussi permettre de trouver des sources de financement alternatives, notamment sur les marchés des capitaux.

Se mesurer aux concurrents étrangers Depuis quelques années, de puissants acteurs étrangers sont devenus actifs en Suisse; ainsi, les groupes français Compagnie des Alpes (CDA) et Transmontagne ont acquis des participations dans le capital des sociétés exploitant de célèbres stations suisses ; la CDA, qui exploite près de 600 installations de remontées mécaniques en Europe, est ainsi présente à Saas-Fee, Verbier et Aletsch Riederalp ; Transmontagne s’est implantée à Nendaz par le biais d’une de ses filiales.

constat Les remontées mécaniques sont l’épine dorsale du tourisme hivernal en Suisse. Elles permettent aux skieurs d’accéder aux pistes. Faisant face à des problèmes récurrents de rentabilité, ce secteur est en pleine consolidation. Il cherche en effet à se redimensionner pour pouvoir répondre à de gros besoins d’investissements. Les remontées mécaniques doivent en effet renouveler leurs infrastructures pour pouvoir attirer des clients et faire face au besoin croissant en enneigement mécanique.

Remontées mécaniques en Suisse, faits et chiffres 2004, Remontées Mécaniques Suisses (RMS) Remontées mécaniques – Panorama et tendances 2004, Laurent Vanat, www.vanat.ch« Les remontées mécaniques en Suisse, quel avenir ? », Remontées Mécaniques Suisses, 2003« Facteurs de succès, modèles d’affaires et de financement pour l’industrie de remontées mécaniques en mutation », Thomas Bieger & Christian Laesser, Université de Saint-Gall, Octobre 2005« Les remontées mécaniques en Suisse, quel avenir ? », Remontées Mécaniques Suisses, 2003« Les remontées mécaniques en Suisse, quel avenir ? », Remontées Mécaniques Suisses, 2003

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La demande de la clientèle touristique a fortement changé ces dernières années et elle continue d’évoluer rapidement. Le secteur du tourisme, plus particulièrement les petites exploitations hôtelières et de restauration, doit procéder à de profondes modifications structurelles pour être concurrentiel en termes de rapport entre le prix et l’attrait des prestations offertes. En effet, les établissements de catégorie moyenne ou les installations insuffisamment entretenues, sans spécialisation ni charme particulier sont voués à disparaître.

Pour augmenter la capacité bénéficiaire et garantir à long terme la rentabilité des entreprises, il est possible d’agir en augmentant la performance (hausse de l’utilisation des services, accroissement de la propension à dépenser) et/ou en diminuant les frais fixes et les coûts variables, ce qui aura un effet immédiat sur la productivité.55

Mais très souvent, les capacités d’investissement sont si réduites et la concurrence est si forte que les exploitations n’ont pas de marge de manœuvre pour aller dans ce sens. De manière générale, les exploitations hôtelières et les établissements publics de restauration doivent :

se concentrer sur les compétences qui leur confèrent des avantages concurrentiels évidents ;

développer des partenariats pour créer des offres plus globales.

Il s’agit non seulement d’attirer plus d’hôtes dans notre pays, et ce de manière coordonnée, mais également de prolonger leur séjour dans les établissements hôteliers et à terme de fidéliser durablement la clientèle.

5.1 adaptation de l’offre

5.1.1 Spécialisation

Les petites exploitations hôtelières, de par leur taille, ne peuvent pas réaliser des économies d’échelle. Elles doivent donc se démarquer de leurs concurrents en ciblant leur clientèle et en affirmant leur spécificité. Dans l’absolu, une prestation unique par sa particularité (« unique selling

proposition », USP) impose un prix plus élevé sur le marché,56 et donc, à terme, une amélioration de la rentabilité si les capacités de gestion sont aussi adaptées.

Partant du principe que la gestion des coûts est appliquée de manière rigoureuse, une amélioration de la rentabilité n’est possible que si la demande s’accroît. Celle-ci résulte, dès lors, d’une offre plus attractive, générée par des investissements de fonds, auxquels s’ajoute, dans le meilleur des cas, une caractéristique spécifique.

Aujourd’hui encore, trop peu d’hôtels se sont démarqués par une spécialisation. Ainsi, parmi ceux qui sont affiliés à Hôtellerie Suisse, seuls 13% sont des hôtels dits « Séminaire » et 5% des « Bike Hotels » (clientèle jeunes randonneurs). Quant aux autres établissements affichant une spécificité, ils ne représentaient, en 2003, que 2 ou 3% du marché.57 La situation est identique dans la branche de la restauration (cf. paragraphe 3.3.3, page 23).

Or, lorsqu’il y a un fléchissement de la demande hôtelière, cela concerne moins les établissements hôteliers qui se sont spécialisés.

De plus, la durée de séjour est en constante diminution, au profit d’une augmentation du nombre de séjours par année. Ainsi, l’évolution des mentalités, mise en parallèle avec la forte mobilité actuelle et l’amélioration des liaisons routières et ferroviaires, a permis à certaines destinations de se rapprocher des centres urbains et de développer un type d’offre très apprécié.

Dans le secteur de la restauration, on assiste également à un changement des habitudes, à une « américanisation » des comportements, qui devrait inciter les professionnels à s’orienter vers de meilleures niches d’activité.

5.1.2 Partenariat - Offre globale

Le partenariat permet d’exploiter le potentiel de limitation des coûts ou d’augmentation du chiffre d’affaires des entreprises qui décident d’y adhérer, sans pour autant que celles-ci ne perdent leur identité.

5. OPPORtunitéS à déVELOPPER

29

Le tourisme d’affaires est une des spécialisations les plus profitables pour le tourisme suisse.

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Le développement de synergies peut se faire tant au niveau de la gestion commune des capacités de plusieurs exploitants du même secteur que des acteurs de secteurs divers, mais d’une même région, voire de régions différentes (société de participation nationale ou internationale).

Cependant, de telles collaborations, pour être réellement efficaces, impliquent une mise en commun de capitaux ainsi que des rapports de propriété et des compétences clairement définis (fusion, holding) et non une simple coopération qui serait inefficiente en cas de situation problématique.

Une collaboration peut se présenter sous plusieurs formes :

Offre globale La génération d’une offre globale implique la collaboration d’entreprises de différents secteurs liés au tourisme (hôtels, restaurants, magasins de sport, installations sportives, remontées mécaniques, etc.). Les grandes destinations doivent proposer un large éventail d’offres attendu par la clientèle. La plus-value provient de la diversité des activités proposées. Ainsi, dans les régions alpines souffrant d’un problème de taux d’occupation, divers prestataires d’une même destination peuvent œuvrer en commun pour prolonger le séjour des hôtes et proposer des offres attrayantes en dehors de la saison principale. Enfin, dans les zones de montagne, les sociétés de remontées mécaniques sont le principal moteur des destinations. Elles sont donc vouées à mieux organiser les interactions potentielles entre divers partenaires touristiques (intégration horizontale focalisée sur le tourisme de vacances ou le tourisme journalier).58

Economie d’échelle Les économies d’échelle générées sont un facteur de succès essentiel tant au niveau des entreprises que des destinations. Ainsi l’exploitation hôtelière qui réalise des économies d’échelle diminue ses coûts moyens par une augmentation de la productivité. Ces économies peuvent notamment être recherchées par la participation à des chaînes hôtelières et/ou de restauration.

En Suisse, on estime seulement entre 8 à 10% le nombre de chambres sous le contrôle de chaînes hôtelières, alors que la proportion en Europe est de 20% environ et aux Etats-Unis de 80%.59 En tenant compte aussi de la restauration, la situation est encore pire : selon GastroSuisse, seuls 3% des établissements publics appartiennent à une chaîne ou à une organisation professionnelle.

instruments de marketing La promotion est encore trop souvent organisée par région, voire localement. Il s’agit aujourd’hui de professionnaliser les instruments de marketing et de communication en regroupant l’offre sous une entité touristique globale. Ainsi, cette offre est améliorée, les canaux de distribution optimisés, la visibilité des établissements hôteliers sur le marché international est augmentée et la demande est accrue. Une centrale de réservation, qui est prioritairement un instrument de commercialisation des capacités hôtelières, peut être aussi utilisée comme un outil de marketing si les données qu’elle permet de récolter sont classées et analysées. En Suisse, les offices de tourisme se sont bien équipés ces dernières années en centrales de réservation. Le canton de Vaud a même été un pionnier en la matière avec le système « Tomas », qui intègre aussi la demande pour les cantons de Genève, Valais et Neuchâtel et qui permet de gérer les capacités en para-hôtellerie.

innovation - créativité Il s’agit de développer des concepts qui permettent d’agir directement sur l’augmentation des recettes. La capacité d’hébergement étant l’un des facteurs prépondérants dans la création de valeur touristique, sa hausse génère une augmentation du chiffre d’affaires pour l’ensemble de la destination. L’objectif est donc de mettre en place des mesures innovantes qui encouragent, par exemple, les propriétaires non résidents à louer davantage leurs appartements, ce qui contribuera à terme à cette amélioration.

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5.2 développement du tourisme d’affaires

Une bonne manière d’estimer l’importance du tourisme d’affaires pour la Suisse consiste à examiner les données statistiques de l’Union des Associations Internationales (UIA), qui fédère les organisations internationales non gouvernementales et tient à jour, au niveau mondial, la liste de toutes les conférences, congrès et séminaires d’une durée minimum de trois jours et réunissant au moins 300 participants, dont 40% d’internationaux.

Selon ces statistiques, la Suisse se trouvait, en 2005, à la neuvième place mondiale (septième place en 2004) en termes de destination pour le tourisme de congrès, avec une part de marché de 3% (3,3% en 2004) sur le plan mondial. Dans la mesure où le chiffre d’affaires mondial de la branche du tourisme de congrès est estimé à 102 milliards de dollars, cette place permettrait à la Suisse d’engranger un volume d’affaires d’environ 337 millions de dollars, soit environ CHF 500 millions par an. Selon une autre source,60 le tourisme d’affaires représente 5,5% des nuitées en Suisse et rapporte quelque CHF 560 millions par an.

Cependant, à long terme, comme le montrent les statistiques de l’UIA (cf. graphique 13 ci-contre), la part de marché de la Suisse a tendance à rester stable, autour de 3 - 4% du marché mondial. Sa place serait même menacée par la forte montée en puissance de pays de destination comme l’Australie et la Chine ou Hong-Kong, l’Asie étant la partie du monde avec le vent en poupe pour le tourisme d’affaires.

En ce qui concerne les principales villes de destination pour le tourisme de congrès, la seule ville suisse citée est Genève, où se sont tenus 161 congrès, conférences et séminaires à caractère international en 2005.61 Il s’agit de 1,8% de tous les meetings qui se sont tenus dans le monde cette année-là. La ville du bout du Léman est quasiment à égalité avec Barcelone et s’est faite distancer par Singapour (2% des meetings) qu’elle dépassait encore en 2004.

constat Pour améliorer à long terme sa rentabilité, le tourisme doit miser sur une spécialisation de l’offre et stimuler les partenariats entre ses différents acteurs pour offrir des produits globaux et innovants à leur clientèle. Au regard de son importance sur le marché mondial du tourisme, la Suisse doit favoriser le tourisme d’affaires, qui est une de ses spécialisations les plus profitables actuellement.

55. UBS Outlook, Destinations touristiques et sociétés de transport – les défis, Zurich, 2004, p.11

56. „ Erfolgsfaktoren im alpinen Tourismus “, seco, Berne 57. Analyse de la Société Suisse de Crédit Hôtelier réalisée pour la Banque

Cantonale Vaudoise 58. « Facteurs de succès, modèles d’affaires et de financement pour l’industrie de

remontées mécaniques en mutation », Thomas Bieger & Christian Laesser, Université de Saint-Gall, Octobre 2005

59. Coopérations hôtelières, Marcus Frey, Zurich, 2004, p.260. PME Magazine, mai 200661. UIA, International Meeting Statistics for the year 2005, Août 2006

Graphique 13 – Tendance à long terme pour les leaders du tourisme de congrès

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200

400

600

800

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Source : UIA

Graphique 1� : tendance à long terme pour les leaders du tourisme de congrès

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Avec Jean-Jacques Rousseau et Lord Byron, le pays de Vaud est sans nul doute la région où est né le tourisme en Suisse. Après un développement très similaire à celui constaté dans le reste de la Suisse, grâce notamment au thermalisme, à l’alpinisme et au développement des voies de communication, le tourisme est aujourd’hui essentiel, directement et indirectement, pour l’économie vaudoise.

Selon une étude qui fait référence62 et prend appui sur les données statistiques de 2002, l’influence du tourisme peut être résumée en trois chiffres :

cHF 4,56 milliards : chiffre d’affaires total du tourisme dans le canton, dont la plus grande partie (CHF 3 milliards) est réalisée par les dépenses directes des touristes.

7,2% : part de la valeur ajoutée brute de l’industrie touristique au PIB cantonal tel qu’il a été calculé par le consultant Rütter & Partner pour 2002 ; cette proportion représente un montant de CHF 2,3 milliards, soit environ CHF 35 000 par habitant, enfants compris.

8,6% : proportion des emplois dans le canton que le tourisme représente en équivalent plein temps (EPT), soit 22 510 EPT.

Ainsi, le tourisme est la troisième branche d’activité économique dans le canton derrière les secteurs de l’industrie, l’artisanat et du commerce, tant en termes de valeur ajoutée que d’emploi. En effet, selon le consultant, l’industrie et l’artisanat représentent 13,3% de la valeur ajoutée brute et le commerce 13,1%. Le secteur de la construction arrive derrière le tourisme avec 4,9% de la valeur ajoutée brute cantonale. En termes d’EPT, l’industrie et l’artisanat pèsent 14,5% au niveau cantonal, le commerce 17% et la construction 7,3%.

Globalement, la part relative du tourisme au PIB vaudois est supérieure à celle que représente cette branche au niveau suisse. Dans le canton de Vaud, le tourisme pèse en effet 7,2% du PIB cantonal alors qu’il ne pèse « que » 6,5% du PIB national.

Faute de données statistiques récentes et fiables, il est difficile de dire ce que signifie exactement le tourisme vaudois au niveau national. On peut cependant émettre l’hypothèse

que la part des dépenses directes des touristes dans le canton de Vaud (CHF 3 milliards selon le consultant Rütter & Partner) représenterait environ 10% du chiffre d’affaires du tourisme au niveau national.

Dès lors, tant au niveau national qu’au plan cantonal, le tourisme est une branche essentielle de l’économie.

6.1 contribution du tourisme à l’économie vaudoise

De la même manière que le tourisme suisse peut être subdivisé selon les différentes régions du pays, l’importance du tourisme vaudois a été différenciée par le consultant Rütter & Partner selon cinq régions (cf. graphique 14, page 33) dont l’attractivité est différente63.

L’Arc lémanique, qui va de la Versoix à Villeneuve, est essentiellement une région touristique citadine, représentant 72% du chiffre d’affaires du tourisme vaudois (soit CHF 3,3 milliards) ; cette région vit essentiellement du tourisme d’affaires. En termes d’emplois, le tourisme pèse globalement, c’est-à-dire directement et indirectement, dans cette région 71% des emplois touristiques du canton.

Les Alpes, région qui regroupe toutes les stations alpines vaudoises et le Chablais, représentent 15% du chiffre d’affaires touristique cantonal (CHF 700 millions) et 16% des emplois touristiques.

La région des Lacs de Neuchâtel et Morat, avec la ville d’Yverdon-les-Bains et le Vully, pèse 6% dans le chiffre d’affaires touristique (CHF 270 millions) et 6% des emplois de la branche touristique.

La Campagne, soit le Gros-de-Vaud et la Broye, représente 4% du chiffre d’affaires (et 5% des emplois touristiques) avec un montant de CHF 190 millions.

Le Jura, avec essentiellement la Vallée de Joux, représente CHF 110 millions de chiffre d’affaires et 2% du total vaudois ainsi que des emplois touristiques du canton.

6. MaRcHé du tOuRiSME danS LE cantOn dE Vaud

�2

Pesant 7 % du PIB cantonal, le tourisme est une branche vitale pour certaines régions ; mais, globalement, sa chaîne de qualité pourrait être améliorée.

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On peut encore évaluer l’importance de la contribution du tourisme à l’économie cantonale en la comparant à ce que cette branche représente dans les autres régions suisses.Le graphique 15 en page 34 est à cet égard instructif :

au niveau national, la part du tourisme au PIB national est près d’un point de pourcentage moins grande que celle de cette industrie dans le PIB cantonal ;

au niveau des cantons, seuls les cantons de Berne, de Nidwald et du Valais ont une industrie touristique plus importante en proportion du PIB ;

en ce qui concerne les régions, l’importance des Alpes vaudoises pour Vaud est presque identique à celle du Haut-Valais pour le Valais ou de l’Oberland bernois pour Berne.

6.2 contribution à la valeur ajoutée brute (VaB)

Le chiffre d’affaires directement généré par les entreprises liées au tourisme dans le canton de Vaud est de l’ordre de CHF 3 milliards, ce qui représente une valeur ajoutée brute d’environ CHF 1,4 milliard (4,4% du PIB vaudois).

Cette valeur ajoutée brute se répartit de la manière suivante, en fonction des principaux secteurs liés au tourisme :

28% pour l’hébergement, soit 20% pour les établissements hôteliers et 8% pour les chalets et appartements de type résidence secondaire ;

25% pour les autres services ;

17% pour les autres prestataires de services touristiques et les activités récréatives ;

Avenches

Payerne

Lucens

MoudonEchallens

La Sarraz

Romainmotier

OrbeVallorbe

Le Sentier

St-Cergue

Nyon

GenèveBex

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MorgesSt-Prex

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Jura

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Les Rasses

Arc lémaniqueAlpesCampagneJuraLacs Neuchatel et Moret

10 Km

Graphique 14 – Les régions touristiques dans le canton de VaudGraphique 14 : Les régions touristiques dans le canton de Vaud

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15% pour le commerce en général, dont le commerce de détail ;

9% pour la restauration ;

5% pour l’industrie, l’artisanat et les secteurs divers ;

1% pour les remontées mécaniques.

La contribution des différents secteurs économiques, à quelques exceptions près, est sensiblement identique d’une région à l’autre.

Ainsi, dans toutes les régions, le secteur de l’hébergement a un ratio élevé (20%). La restauration est également un important pilier du tourisme, mais varie d’une région à l’autre (8% à 18%). Alors que les remontées mécaniques concernent essentiellement la région Alpes, les activités culturelles et sportives sont indépendantes de la région. Le secteur du commerce, prépondérant dans la région Arc lémanique, illustre l’importance du tourisme de consommation (shopping). Les autres services très représentés dans l’Arc lémanique et les Alpes sont le reflet des nombreux établissements scolaires privés, des cliniques et des banques.

La contribution directe et indirecte du tourisme au produit intérieur brut (PIB) dans le canton de Vaud met en évidence l’importance que revêt le tourisme pour la région Alpes. Dans cette dernière, un franc sur trois de la valeur ajoutée brute est généré par des activités liées au tourisme, ce qui représente une contribution totale au revenu régional de 29,4% ou de CHF 373 millions.

constat Le centre de gravité du tourisme vaudois oscille entre un Arc lémanique, très important notamment en termes de tourisme d’affaires, et la région des Alpes, essentielle en ce qui concerne le tourisme de loisirs. Dans cette deuxième région, le tourisme y est devenu une source prioritaire d’emplois. Ailleurs dans le canton, c’est-à-dire dans la région des Lacs, le Jura et la campagne vaudoise, cette branche est plus marginale tant en termes de chiffre d’affaires que d’emplois.

Graphique 15 – Poids relatif du tourisme dans les PIB (%)

Haut-Valais

Alpes (VD)

Oberland bernoiois

Canton du Valais

Valais central

Bas-central

Région NW/Engelberg

Nidwald

Canton de Berne

Lacs de Neuchâtelet Morat (VD)

Canton de Vaud

Arc lémanique (VD)

Suisse

Ville de Berne

Jura (VD)

Mittelland bernois

Jura bernois

Campagne (VD)

Bâle-Campagne

Source : Rütter & Partner

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%

22.7

19.8 9.5 29.4

16.4 10.2 26.6

16.2 9.2 25.4

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11.4 5.2 16.6

7.1 4.0 11.2

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4.0 2.5 6.5

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1.30.7 2.0 (appot total)

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Apport direct au PIB

Apport indirect au PIB

Graphique 15 : Poids relatif du tourisme dans les PiB (%)

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3'500'000

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Graphique 16 – Evolution des nuitées hôtelières dans le canton de Vaud (1934 – 2002) Graphique 16 : Evolution du nombre de nuitées hôtelières dans le canton de Vaud

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ce : O

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tableau 5 : Evolution de la taxe cantonale de séjour (cHF millions)Tableau 5 – Evolution de la taxe cantonale de séjour (CHF millions)

2001

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2002

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2003

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2004

4,2

2005

4Montant

Source : SELT

Sour

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6.� Evolution des nuitées - analyse

Après un pic dans les années 70, les nuitées hôtelières ont constamment régressé dans le canton de Vaud (cf. graphique 16, page 34) jusqu’en 1996, année au cours de laquelle elles ont repris une certaine croissance.

Cette évolution peut bien sûr s’expliquer par la stagnation du secteur hôtelier dans notre pays et la part en déclin de la Suisse au marché touristique mondial et européen (cf. paragraphe 3.1.2, page 12). D’autres raisons existent, au niveau des conditions cadres régnant en Suisse ou au niveau des structures mêmes de l’hôtellerie/restauration (taille critique, surcapacité, professionnalisme, problèmes de financement, etc.)

Mais les professionnels vaudois de la branche évoquent aussi des raisons spécifiquement cantonales, voire locales, qui sont notamment les suivantes :

Problème statistique Au niveau vaudois, comme au niveau suisse, les responsables de la branche ne sont pas d’accord avec l’OFS quant à la définition des établissements hôteliers qui sont englobés pour établir la statistique des nuitées hôtelières. En 2003, selon les explications officielles, un changement de base statistique de l’OFS pour l’hôtellerie a entraîné l’absence de toute donnée cantonale pour l’année 2004. En fait, l’absence de données statistiques pour l’année 2004 est consécutive à l’application de mesures de restriction budgétaire à l’OFS. Les offices de tourisme régionaux, les cantons et les organisations faîtières du tourisme ont certes essayé de compenser ce manque, mais leurs données statistiques pour 2004 n’ont pas un caractère scientifique suffisant pour être utilisées. Dès 2005, la situation en matière de récolte des données statistiques sur le tourisme a été normalisée. Pour cette année-là, les données recueillies par l’OFS établissent une baisse des nuitées hôtelières de 1,9% pour le canton par rapport à 200364. Mais les statistiques publiées restent contestées par les professionnels de la région.

En effet, d’une part, les professionnels constatent qu’il manque environ 20% des établissements hôteliers dans la liste sur laquelle se base l’OFS65. D’autre part, même s’il ne s’agit pas d’une donnée exhaustive et donc pertinente pour rendre compte du mouvement touristique, il faut remarquer que le produit de la taxe cantonale de séjour et de tourisme semble être à nouveau à la hausse (cf. tableau 5, page 34)66. Concrètement, et selon les relevés de l’Office du tourisme du canton de Vaud, les nuitées hôtelières dans le canton ont en fait stagné entre 2003 et 2005, passant de 2,42 millions en 2003 à 2,43 millions en 2005 (+0,4%)67. Or, le fait de disposer de statistiques fiables au niveau du canton comme du pays est essentiel pour les professionnels et les autorités pour pouvoir analyser rapidement une situation, développer des stratégies et des politiques et en évaluer les impacts.

déficit d’identité cantonale Dans le contexte d’une concurrence effrénée entre les destinations touristiques dans le monde entier, l’identité touristique permet au client une différenciation claire de la destination. Actuellement, comme le reconnaît le Conseil d’Etat vaudois68, par la diversité de son offre touristique et la taille relativement faible des divers segments, l’identité touristique du canton de Vaud est complexe et floue et n’offre pas les caractéristiques pour devenir une marque touristique. Dans ce sens, il faudrait plutôt considérer le canton de Vaud comme un support des différentes marques du canton. En clair, comme un outil destiné à soutenir les différentes destinations touristiques cantonales. Ainsi, la distinction entre « Une région, 4 mondes, 1000 aventures »69 vise toutes sortes de clientèles sans en cibler aucune. De même, le fait de proposer à la clientèle plusieurs listes d’hôtels est symptomatique d’un certain manque de cohésion.

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qualité et culture touristique Les clients des hôtels vaudois, qui choisissent le canton comme destination touristique, veulent pouvoir résider dans des établissements d’un niveau de qualité au moins égal à ce dont ils disposent chez eux. Ils sont donc très sensibles à certains critères qui ne les satisfont pas (bruit, manque d’isolation, odeurs, manque d’hygiène ou d’espace, vétusté du mobilier et des équipements, etc.) Ces critères se réfèrent tous à la notion de qualité, c’est-à-dire à l’adéquation de la chaîne des prestations, des offres et des valeurs touristiques, aux attentes des clients. Suisse Tourisme a certes mis en place des standards de qualité, comme le Label Qualité, mais trop peu d’établissements hôteliers ou de prestataires de services touristiques vaudois se sont engagés à le respecter : à fin 2005, seuls 68 d’entre eux (14% des labellisés suisses) étaient originaires du canton. Sur ce nombre, 20 hôtels seulement étaient concernés par cette distinction. Selon les professionnels de l’hôtellerie vaudoise, ce relatif désintérêt pour le Label Qualité de Suisse Tourisme vient essentiellement de la volonté de ne pas multiplier les messages sur ce thème à l’attention de la clientèle. Par ailleurs, ils invoquent le fait que 93% des chambres d’hôtels vaudois sont « étoilées », car elles dépendent d’Hôtellerie Vaudoise, affiliée à Hôtellerie Suisse, qui distribue sa propre marque de qualité, l’étoile70. La qualité est étroitement liée à la notion de formation professionnelle et à l’importance de la culture touristique. Or, comme le soulignent les professionnels de la branche71 et les autorités72, cette culture n’est même pas enseignée à l’école tandis qu’un cursus adéquat des formateurs fait encore défaut. A noter que cette réalité est paradoxale pour une région qui héberge une des principales écoles hôtelières du monde.

Freins au dynamisme des professionnels Il n’y a pas d’identité ni de marque touristique vaudoise unique. Au niveau du canton, la stratégie de marketing consiste à postuler que l’offre est très segmentée entre les Alpes, le lac avec l’axe Nyon – Montreux et le reste du canton. Dès lors, même si la stratégie et les

thématiques marketing sont communes au canton et à ses régions, il s’agit plutôt pour l’OTV d’agir en soutien aux différentes marques touristiques du canton. Dans ce contexte, on peut se demander pourquoi il ne peut pas y avoir de but commun au canton et à ses régions touristiques, respectivement aux stations, pour promouvoir leur image. Car, les initiatives prises au niveau cantonal comme au niveau régional sont certes louables et portent des fruits en termes de nuitées, mais elles paraissent désordonnées et surtout non coordonnées. Mais poser cette question, c’est aussi poser celle des spécificités locales, qui sont particulièrement vivaces, notamment dans les Alpes vaudoises. Au niveau des stations et des régions touristiques, il n’existe ainsi pas de véritables études de marché qui permettraient d’identifier clairement les clients du tourisme vaudois et donc de créer une véritable stratégie marketing au niveau local. En ce qui concerne l’action de l’Etat, ce manque de dynamisme se retrouve notamment dans une absence de coordination entre les politiques d’aménagement du territoire et de l’espace, d’équipement des destinations touristiques et d’accompagnement de la diversification de l’offre touristique. Ainsi, le nouveau Plan directeur cantonal ambitionne de « valoriser de manière coordonnée le grand tourisme international et le tourisme local hors des sites renommés »73 . En pratique, ceci reviendra sans doute à perpétuer les usages actuels qui bloquent toute initiative visant à promouvoir une image identitaire cantonale du tourisme vaudois.

6.�.1 impact de l’évolution des nuitées sur les régions

Dans le canton de Vaud, l’importance de l’Arc lémanique et des Alpes prend toute sa signification lors de l’examen de l’évolution des nuitées dans ces deux régions. La lente érosion des nuitées touristiques depuis 1970 concerne aussi le canton de Vaud et la région lémanique (cf. graphiques 16, page 34, et 17, page 37).

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La situation peut être plus aisément maîtrisée dans l’Arc lémanique, où le tourisme est certes important mais ne représente qu’une partie d’une économie diversifiée (6,6% du PIB cantonal et 8,2% des emplois). Par contre, ceci n’est plus vrai pour la région des Alpes, le second centre de gravité touristique du canton, où 30% de l’économie et des emplois locaux sont tributaires du tourisme.

Or, la vitalité du tourisme dans cette région de moyenne montagne dépend de facteurs largement exogènes, donc difficilement maîtrisables par les professionnels locaux, comme l’évolution du comportement des touristes, la modification du climat ou encore la dépendance des sources bancaires de financement des infrastructures. Cette importance des facteurs exogènes est encore plus évidente lors de l’analyse de la contribution du tourisme à la valeur ajoutée brute cantonale en fonction des secteurs économiques qui lui sont liés.

constat L’analyse de l’évolution de l’érosion des nuitées hôtelières est difficile en raison du manque d’une base statistique fiable. Cependant, un déficit d’identité touristique cantonale et des lacunes réelles dans la promotion de la culture du tourisme cantonal expliquent certainement que le dynamisme des professionnels de la branche pour améliorer cette situation soit freiné.

6.4 Profil de la clientèle touristique dans le canton de Vaud

6.4.1 Fréquence saisonnière de la clientèle

Sur les quelque 18,5 millions de fréquences74 de visiteurs enregistrées par le canton de Vaud pendant l’été 2002 et l’hiver 2002/03, 62% des hôtes (11,5 millions) l’ont été pendant la saison d’été contre 7 millions de visiteurs en hiver. Cependant et concernant la région des Alpes, c’est la saison hivernale qui affiche le taux le plus élevé de fréquentation (55%).

6.4.2 différentes catégories d’hébergement

Une part importante des hôtes hébergés dans le canton loge dans un établissement hôtelier. Ceci représente, en chiffres réels, 28% ou 2,5 millions de nuitées pour la période considérée par l’étude Rütter & Partner, soit la saison 2002/2003. Pour la région Arc lémanique, la fréquence est de 36% (1,7 million de nuitées) et pour les Alpes 25% (600 000 nuitées). Or, les hôtes hébergés dans des établissements hôteliers dépensent quotidiennement jusqu’à cinq fois plus que les touristes logés en chalets ou appartements de vacances. Pour l’économie touristique vaudoise, un touriste résidant dans un hôtel est donc très rentable : il dépense près de trois fois plus (CHF 218 francs par jour et par touriste) qu’un hôte hébergé en appartement ou en chalet (CHF 75).

6.4.� Le tourisme d’affaires

Le tourisme d’affaires a une incidence prépondérante sur le montant des dépenses quotidiennes. En effet, dans la région Lausanne/Montreux/Vevey la plus concernée par cette forme de tourisme, les dépenses moyennes quotidiennes de la clientèle d’affaires (CHF 282 par personne) représentent presque le double du montant consacré par les autres hôtes (CHF 144).

Quand on affine l’analyse, on s’aperçoit que la fréquence des touristes d’affaires75 se monte à 7,7 millions dans cette région, soit 72% des fréquences de l’Arc lémanique ou 40% de celles du canton de Vaud. L’agglomération lausannoise est la grande gagnante : elle enregistre quelque 4,6 millions de

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Graphique 17 – Evolution du nombre de nuitées par région (1970 – 2003)

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Graphique 17 : Evolution du nombre de nuitées par région (1970 – 200�)

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fréquences, dont 29% composés de touristes d’affaires (1,3 million), alors que la région Montreux-Vevey totalise 3,1 millions de fréquences, dont 13% de touristes d’affaires (0,4 million).

Au final, la part du tourisme d’affaires représente 22% des hôtes de la région Lausanne/Vevey/Montreux et est essentiellement concentrée sur Lausanne. Pas étonnant donc que le tourisme soit considéré comme la principale activité économique dans la capitale cantonale. Pour cette région, la part du tourisme d’affaires représente 32%, soit CHF 284 millions, de la demande touristique brute76 du canton de Vaud. Et ce montant concerne pour les trois quarts (CHF 213 millions) l’hôtellerie et la restauration (cf. graphique 18 ci-contre).

Dès lors, le tourisme d’affaires est un segment d’activité vital pour l’hôtellerie de l’Arc lémanique. Ainsi à Lausanne, 65% des hôtes hébergés en établissements hôteliers sont des touristes d’affaires, essentiellement dans des établissements quatre et cinq étoiles, et la proportion est de 47% pour Montreux/Vevey.

6.4.4 tourisme et activités culturelles et sportives

L’interdépendance qui lie le tourisme aux prestations culturelles et sportives est un cercle vertueux. En effet, les prestations culturelles et sportives proposées génèrent une intensification de la demande auprès des prestataires touristiques et les dépenses des visiteurs permettent à leur tour l’amélioration du chiffre d’affaires des prestataires d’offres sportives et culturelles.

Près d’un tiers de la demande touristique du canton est imputable à des visiteurs qui fréquentent des manifestations culturelles et/ou sportives, engendrant une demande globale de CHF 484 millions ainsi que plus de 3500 EPT directs. En 2002, ce sont 5,7 millions de personnes qui ont assisté à une manifestation sportive ou culturelle. Parmi ceux-ci, 61% (3,5 millions) étaient des hôtes, dont 45% (2,6 millions) des excursionnistes77.

61

Hôtel

291254

208176

214194

309

223

488478

282

144

72

Hôteshébergés

Excursion-nistes

Source : Rütter & Partner

1+2 étoiles 3 étoiles 4 étoiles 5 étoiles0

50

100

150200

250

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350

400

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500

CHF

Tourisme d’affairesAutres hôtes

Graphique 19 – Dépenses des hôtes touristiques dans la région Lausanne-Montreux-VeveyGraphique 19 : dépenses des hôtes touristiques dans la région Lausanne-Montreux-Vevey

Sour

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Graphique 20 – Le chiffre d’affaires des activités récréatives, culturelles et sportives dans le canton de Vaud

Le chiffre d’affaires dans le canton de Vaud: 445 mio CHF

Arc lémanique

Alpes

Campagne

Lac Neuchâtel et Moret

Jura

393 mio CHF

1716

13 64%

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Graphique 20 : Le chiffre d’affaires des activités récréatives, culturelles et sportives dans le canton de Vaud

Lausanne/Montreux-Vevey889 mio CHF

Montreux-Vevey344 mio CHF

Montreux-Vevey344 mio CHF

32%

284 mio

605 mio68%

26%

88 mio

256 mio

74%

36%196 mio

350 mio64%

Tourisme d’affaires

Autres hôtes

Source : Rütter & Partner

Graphique 18 – Demande comparée du tourisme d’affaires et de loisirs dans la région Lausanne/Montreux/Vevey

Graphique 18 : demande comparée du tourisme d’affaires et de loisirs dans la région Lausanne/Montreux/Vevey

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Quant à l’offre, les activités culturelles et sportives repré-sentent un chiffre d’affaires de l’ordre de CHF 445 millions au niveau cantonal. Avec une part de 88% (CHF 393 millions), l’offre de l’Arc lémanique contribue de loin le plus au chiffre d’affaires des activités récréatives, culturelles et sportives (cf. graphique 20, page 38).

A titre d’exemple, selon une étude de l’Unité d’enseignement et de recherche en tourisme de l’Université de Lausanne, le festival de jazz de Montreux génère entre 50 000 et 60 000 nuitées et un chiffre d’affaires direct et indirect d’environ CHF 20 millions.

Autre exemple, les championnats du monde de triathlon au début septembre 2006 ont généré pour la seule ville de Lausanne 9000 nuitées pour environ 3000 athlètes et touristes attirés par la manifestation. Sur trois jours, cela représente environ 3% du nombre total de nuitées enregistrées dans les 61 hôtels de l’agglomération lausannoise entre janvier et mai 2006.

constat Pour l’économie touristique vaudoise, les hôtes hébergés en hôtels et les touristes d’affaires sont particulièrement rentables. Les premiers dépensent environ trois fois plus qu’un touriste hébergé en chalet. Les seconds sont particulièrement appréciés dans les villes de Lausanne, Vevey et Montreux où ils représentent une part déterminante des nuitées hôtelières et des revenus dans la restauration.

6.5 Organisation et rôle des offices de tourisme

Le canton de Vaud/Région du Léman est l’une des 13 grandes régions touristiques de la Suisse, selon le découpage adopté par l’organisation faîtière de la branche, Suisse Tourisme. Cette région est pilotée par l’Office du tourisme du canton de Vaud (OTV), qui fait office d’interface entre Suisse Tourisme et la vingtaine d’offices régionaux ou locaux78, dont six sont considérés comme étant prépondérants.

L’OTV a conçu une plateforme de marketing destinée à attirer et à orienter un maximum de touristes en direction des destinations finales. Pour développer le tourisme en

général dans le canton, l’OTV met au point des offres thématiques et des produits dits « interdestinations ». Il cherche aussi à collaborer activement avec d’autres organisations vaudoises ou romandes.

L’OTV est structuré de manière à développer plus activement les domaines du marketing touristique (développement de l’offre et des produits touristiques, promotion du tourisme de loisirs, d’affaires et de bien-être, des projets pour renforcer ses structures et préparer des actions spécifiques). Un strict contrôle des coûts permet d’investir plus de 85% d’un budget de CHF 7-8 millions dans les actions purement touristiques et dans la promotion des destinations en Suisse et à l’étranger, la plupart du temps en collaboration étroite avec les offices du tourisme genevois et valaisan.

De leur côté, les offices du tourisme régionaux et locaux ont pour mission de stimuler le tourisme de proximité. Notamment, ils accueillent et informent les touristes de passage, collaborent avec les offices régionaux voisins, participent à l’organisation de manifestations majeures ou encore assurent le contact entre les milieux touristiques et les autorités ainsi que la population.

La communication entre l’OTV et les offices régionaux et locaux se fait essentiellement au travers de contacts permanents et des conférences quadri-annuelles entre l’OTV et les responsables des six offices régionaux les plus importants (Lausanne, Montreux-Vevey, Alpes vaudoises, Nyon, Yverdon-les-Bains et le Nord vaudois). C’est lors de ces réunions que sont prises les décisions stratégiques, sachant que les deux régions des Alpes et de l’Arc lémanique comptent pour 87% du chiffre d’affaires touristique du canton79.

Force est de constater qu’il existe une très grande disparité entre les offices régionaux des grandes agglomérations (Lausanne et Montreux) ou de la région des Alpes et ceux des destinations touristiques plus modestes, où les capacités d’accueil sont parfois faibles, voire inexistantes. Ainsi, l’office du tourisme de Vallorbe traite la demande d’environ 200 000 excursionnistes par an, soit autant qu’au Musée Olympique, sans pour autant avoir la capacité d’hébergement hôtelier de la ville de Lausanne à disposition.

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Dans un souci de simplification des structures, de clarification des tâches et de meilleure coordination, le projet de nouvelle Loi sur l’appui au développement économique du canton, mis en consultation en octobre 2006, prévoit que l’OTV sera chargé de créer au sein de sa structure un conseil de développement de l’offre touristique. Si cette loi est acceptée, l’OTV aura une plus grande marge de manœuvre stratégique et opérationnelle.

constat L’Office du tourisme vaudois a pour objectif de développer le tourisme dans le canton en présentant une offre thématique intéressante pour une clientèle nationale et internationale. Mais ce sont les offices régionaux qui ont pour mission de développer le tourisme de proximité.

6.6 L’hôtellerie vaudoise

Selon les sources consultées et la période de l’année, qui peut expliquer que certains hôtels sont ou non fermés, les données sur l’offre hôtelière vaudoise varient.

Selon l’Office fédéral de la statistique, il y avait ainsi 377 établissements hôteliers et de cure à fin juin 2006. Pour sa part, le décompte du Service cantonal de recherche et d’information statistiques (Scris) et de l’Office du tourisme vaudois (OTV), ainsi que les recherches de la BCV, font état d’un total de 361 établissements à la mi-année 2006, dont 330 étaient en exploitation à la même époque.

Ces 361 établissements représentent 9892 chambres et 18 963 lits. Ramené à la population résidente, ceci représente un hôtel pour 1803 Vaudois, une chambre d’hôtel pour 65 habitants et un lit pour 34 Vaudois.

A titre de comparaison, l’infrastructure hôtelière vaudoise représente 6% des établissements suisses, 7% des chambres et autant des lits d’hôtels suisses. Quant aux ratios, ils sont de un hôtel pour 1293 Suisses, une chambre pour 52 Helvètes et un lit pour 27 habitants. A ce niveau-là et en termes de chiffres, l’hôtellerie vaudoise est tout à fait dans la moyenne nationale.L’offre hôtelière vaudoise peut encore être analysée en fonction de la répartition de l’offre dans le canton (cf. graphique 21, page 4180).

On remarque immédiatement, et sans surprise, que :

les deux régions touristiques de Lausanne Agglomération et Montreux/Vevey monopolisent l’offre hôtelière : 133 (37%) des 361 hôtels du canton y sont domiciliés; dans ces deux régions, les villes de Lausanne, Montreux et Vevey monopolisent l’offre avec 70 hôtels (53% de l’offre en hôtels) ;

l’autre grand bloc hôtelier vaudois est constitué par les hôtels des stations alpines : 73 hôtels, soit 20% de l’offre cantonale ;

un troisième pôle s’étend de Nyon à Lausanne, le long du lac, avec 64 établissements (18%) répartis dans les régions touristiques de Nyon/St-Cergue, Rolle & environs et Morges & environs ;

le solde, soit moins d’une centaine d’établissements, se répartit dans les régions dites de « campagne », dans le Jura et dans le nord du canton avec un pôle à Yverdon-les-Bains : 18 hôtels ou 5% de l’offre.

Cette polarisation est encore plus évidente quand on examine la répartition des lits d’hôtel selon les régions touristiques (cf. graphique 22, page 41) :

la moitié des lits du canton (51%) se trouve dans les régions de Lausanne Agglomération et Montreux/Vevey ; les villes de Lausanne, Montreux et Vevey représentent à elles seules plus de 70% des chambres et des lits de ces régions ;

les régions de montagne concentrent près du quart des lits (4315 lits, 23%) ;

la région de Nyon/St-Cergue, située dans la zone d’attraction de Genève, représente 7% des lits du canton.

Ces trois ensembles représentent donc 81% de l’offre en lits hôteliers. Les zones de campagne, le nord du canton (à l’exception d’Yverdon-les-Bains) et le Jura restent à la traîne alors même que ces zones regroupent encore le tiers des établissements.

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Aigle et environs

Leysin

Avenches et environsChateau d’Oex et env.Echallens et environsLa Sarraz et environsLausanne agglomérationLavey - BexLes DiableretsLes MossesLeysinMorges et environsMoudon - Oron

Montreux/Vevey et environsNyon/St-Cergues et environsOrbe et environsPayerne et environsRolle et environsRomainmotier et env.RougementSt Croix et environsVallée de JouxVallorbe et environsVillars - GryonYverdon-les-Bains et environs

1– 10 hôtels

11– 20 hôtels

21– 40 hôtels

> 41 hôtels

Répartition des hôtels dans le canton selon les régions touristiquesGraphique 21 : Répartition des hôtels dans le canton selon les régions touristiques

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Aigle et environs

Leysin

Avenches et environsChateau d’Oex et env.Echallens et environsLa Sarraz et environsLausanne agglomérationLavey - BexLes DiableretsLes MossesLeysinMorges et environsMoudon - Oron

Montreux/Vevey et environsNyon/St-Cergues et environsOrbe et environsPayerne et environsRolle et environsRomainmotier et env.RougementSt Croix et environsVallée de JouxVallorbe et environsVillars - GryonYverdon-les-Bains et environs

Source: Recherches BCV

Répartition des hôtels dans le canton selon le nombre de lits

1 - 50 lits

51 - 200 lits

201 - 500 lits

501 - 1000 lits

> 1001 lits

Graphique 22 : Répartition des hôtels selon le nombre de lits

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En conséquence, dans l’ensemble du Jura vaudois, en campagne et dans le nord vaudois, l’offre est pléthorique. De plus, celle-ci est constituée d’hôtels de petite, voire très petite capacité. Cet ensemble regroupe 78 hôtels (2210 lits), ce qui représente une moyenne de 28 lits par hôtel. Sans Yverdon-les-Bains, où on trouve 80% des chambres et des lits d’hôtels de la région touristique d’Yverdon-les-Bains et environs, la proportion chute à 23 lits par établissement.

Par contre, dans les régions de Lausanne Agglomération et Montreux/Vevey, la proportion est de 72 lits par hôtel, et dans celle des stations alpines vaudoises de 65 lits par unité hôtelière.

Or, il est admis que le seuil critique pour un hôtel se situe à 50 lits par établissement. De plus, selon les dernières statistiques de fréquentation des hôtels vaudois, ce sont les établissements des régions de campagne qui ont le taux d’occupation le plus faible (cf. le tableau 6 ci-contre). On peut donc en déduire que ces derniers ont sans doute aussi les plus grands problèmes de rentabilité..

constat La répartition géographique de l’offre hôtelière est très polarisée sur la région Lausanne - Montreux et dans les stations alpines. Dans le reste du canton, l’offre est pléthorique et les établissements sont également les plus petits en termes de capacité.

6.7 Rentabilité des établissements hôteliers vaudois

Le taux d’occupation des hôtels est un des éléments déterminant de leur rentabilité. En effet, un hôtel est un investissement lourd bloqué à très long terme (plus de 20 ans) qui doit être rentabilisé par le flux des visiteurs alors que les cycles conjoncturels touristiques sont de plus en plus courts (2 à 5 ans).

L’an passé, le taux d’occupation (TO) des chambres d’hôtels vaudois a été de 46,5%, par rapport à une moyenne suisse

tableau 6 : taux d’occupation des hôtels vaudois par région touristique (janvier – mai 2006)

Source : Scris Tableau 6 - Taux d’occupation des hôtels vaudois par région touristique (janvier – mai 2006)

1. Aigle et environs 23,0% 23,7%

Lits ChambreTaux d’occupation (en %)

2. Avenches et environs 13,4% 19,1%

3. Château-d'Oex et environs 22,9% 25,0%

4. Echallens et environs 17,9% 23,8%

5. La Sarraz et environs 11,8% 21,1%

6. Lausanne agglomération 42,4% 57,9%

7. Lavey-Bex 38,2% 43,6%

8. Les Diablerets 47,1% 54,5%

9. Les Mosses 20,8% 24,5%

10. Leysin 42,2% 36,9%

11. Morges et environs 31,2% 41,4%

12. Moudon et environs 23,8% 26,4%

13. Montreux-Vevey et environs 34,0% 42,0%

14. Nyon/St-Cergue et environs 33,2% 41,7%

15. Orbe et environs 8,3% 10,8%

16. Oron et env. n.a n.a

17. Payerne et environs 12,6% 15,5%

18. Rolle et environs 21,7% 26,3%

19. Romainmôtier et environs 6,5% 5,9%

20. Rougemont et environs 35,9% 39,0%

21. Ste-Croix et environs 23,9% 29,8%

22. Vallée de Joux 11,9% 18,2%

23. Vallorbe et environs 13,2% 18,0%

24. Villars-Gryon 62,0% 72,9%

25. Yverdon-les-Bains et environs 22,6% 31,6%

Total 36,9% 46,4% Sour

ce : S

cris

tableau 7 : Répartition des hôtels vaudois selon la capacité en chambres

Tableau 7- Répartition des hôtels vaudois selon la capacité en chambres

jusqu’à 10 chambres

11 à 20 chambres

21 à 50 chambres

51 à 100 chambres

Plus de 100 chambres

Nombre d’hôtels dans le canton

de Vaud

144

83

82

32

19

Source : BCV/SCH

Taux d’occupation(moyenne

SCH 1998 - 2005)

14,7%

24,5%

34,1%

41,6%

45,2%

Sour

ce : B

cV/S

cH

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4�

légèrement supérieure (47%). En moyenne cependant et depuis 1991, ce TO évoluait dans le canton de Vaud plutôt vers 40%.

Ce TO est en général influencé par plusieurs facteurs :

la durée moyenne de séjour, tant des hôtes suisses qu’étrangers, qui a tendance à rester à un niveau bas de 2,8 à 2,9 jours ;

la taille et la catégorie de prix des établissements ; selon la SCH81, les taux d’occupation les plus élevés en Suisse sont enregistrés dans les hôtels de plus de 100 chambres (45,2% en moyenne) alors que ceux qui ont moins de 50 chambres enregistrent des taux d’occupation inférieurs à 40%. Les hôtels ayant moins de 10 chambres ont ainsi en moyenne des taux d’occupation de 13,2%.

Or, dans le canton de Vaud, la situation dans ce domaine est représentée dans le tableau 7, page 42 .

Ce tableau montre que le parc hôtelier vaudois est de petite dimension. Quatre hôtels sur dix ont moins de dix chambres. Le parc total est constitué d’établissements ayant en moyenne entre 27 et 30 chambres, c’est-à-dire avec un taux d’occupation qui ne devrait pas dépasser les 35%, à en croire la statistique des taux d’occupation compilée par la SCH. De plus, les petits établissements vaudois sont surtout localisés dans les régions de campagne (cf. graphique 22, page 41), c’est-à-dire là où les taux d’occupation sont les plus faibles.

On peut donc certainement émettre l’hypothèse que c’est aussi dans les campagnes qu’on trouve les établissements ayant les plus faibles taux d’occupation, et donc la rentabilité la plus problématique.

En effet, des taux d’occupation trop bas ne permettent pas d’assurer un développement durable de l’exploitation. Car, dans l’hôtellerie, les frais fixes sont élevés toute l’année. Il s’agit essentiellement des charges de personnel, des charges d’exploitation et des charges financières issues du coût des fonds empruntés.

Pour avoir une idée de la structure des coûts d’un hôtel vaudois, on peut examiner les données de GastroSuisse82,

qui sont applicables au canton de Vaud selon les indications de GastroVaud. Elles se présentent dans le graphique 23, page 44 qui montre que, par franc de chiffre d’affaires, il ne reste en moyenne à l’hôtelier « rentable » qu’un centime pour financer ses investissements futurs. D’où l’intérêt évident d’avoir un taux d’occupation élevé.

Mais la répartition des frais fixes évolue aussi selon la catégorie des hôtels. Selon la Fédération suisse du tourisme et la SCH83, cette répartition en Suisse est décrite dans le tableau 8, page 44 .

Cette image est d’ailleurs compatible avec les données de GastroSuisse, qui sont applicables au canton de Vaud, comme le montre le graphique 24, page 44.

Là encore, on remarque que la capacité bénéficiaire des hôtels est extrêmement faible. Pour pouvoir l’améliorer, il faudrait agir sur le TO des établissements. Mais en moyenne, celui des hôtels vaudois devrait à peine permettre de générer les profits suffisant à couvrir les frais fixes et de marchandises.

En fait, au vu de la structure des hôtels vaudois, notamment en termes de capacité, on peut émettre l’hypothèse selon laquelle leurs TO ne permettent manifestement pas d’assurer les investissements nécessaires à la pérennité des établissements.

Ainsi, la plupart d’entre eux sont certainement engagés dans un cercle vicieux, qui les conduit irrémédiablement dans une impasse financière : leur taux d’occupation trop faible les empêche de générer les profits nécessaires à financer des investissements, qui serviraient à améliorer ce taux et ainsi de suite…

Cette évolution est d’autant plus inquiétante que, comme partout en Suisse, les hôtels vaudois affichent une proportion de fonds étrangers empruntés très importante, respectivement de fonds propres très faible. Selon la Fédération suisse du tourisme84, qui se fonde sur des données récoltées en 2001, la proportion de fonds propres par rapport au total du bilan serait en effet de 14%.

Dans le canton de Vaud, un sondage d’Hôtellerie Vaudoise85 montre par ailleurs une moyenne de fonds propres de 47%, avec des écarts allant de 54% pour les palaces à 8,7% pour les

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hôtels de campagne. Mais les auteurs de cette étude ont aussi constaté que :

un hôtel vaudois sur trois ne peut pas amortir sa dette ; un hôtel sur cinq ne peut pas payer ses intérêts hypothécaires ;

un hôtel sur cinq ne peut pas faire les amortissements comptables usuels.

A propos de l’hôtellerie des régions de montagne, ils ajoutent même que « dans les Alpes vaudoises, deux hôtels sur trois ne peuvent pas rembourser leur dette et qu’un hôtel sur deux ne peut pas payer ses intérêts hypothécaires ».

Actuellement, l’hôtellerie vaudoise profite certainement du bas niveau historique des taux d’intérêt et de l’embellie sur le marché du tourisme, qui améliore conjoncturellement les taux d’occupation. Mais la faible productivité, les coûts élevés du capital et des investissements qui laminent les comptes d’exploitation, ainsi que la lourdeur des charges de personnel sont autant d’épées de Damoclès suspendues en permanence sur la pérennité financière des établissements hôteliers.

De plus, à l’instar des autres secteurs de l’économie qui font appel à des établissements bancaires, les hôteliers sont soumis à un système des taux d’intérêt pondérés en fonction du risque que les banques ont mis en place dans la perspective de l’entrée en vigueur des Accords de Bâle II.

Aussi, pour les établissements dont la notation est défavorable, la prime de risque qui en résulte est un problème supplémentaire. Les hôtels concernés sont en général de petite et moyenne capacités. Ce sont ceux-là même qui, dans le canton de Vaud, présentent la rentabilité la plus faible et sont les plus nombreux dans les régions de campagne.

constat Quatre hôtels sur dix ont une capacité insuffisante, qui les empêche d’atteindre un taux d’occupation satisfaisant pour générer une rentabilité permettant de faire face aux besoins en investissements nécessaires pour assurer leur pérennité qualitative.

Source : FST & SCHTableau 8 – Répartition des charges en proportion du chiffre d’affaires par catégorie d’hôtels

Catégorie d’hôtels **** **** *** ** + *

Charges de personnel 44,6% 41,2% 37,3% 29,9%

Charges d’exploitation 16,8% 15,6% 13,4% 13,2%

Charges financières 6,6% 9% 8,4% 8,5%

tableau 8: Répartition des charges en proportion du chiffre d’affaires par catégorie d’hôtels

Sour

ce : F

St/S

cH

Graphique 2� : Structure des coûts d’un hôtel vaudoisGraphique 23 - Structure des coûts d’un hôtel vaudois

Franc de chiffre d’affaires (moyenne de tous les hôtels ayant participé au sondage en 2005)

Source : GastroConsult SA/ GastroSuisse

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%

1.1%Bénéfice

Frais généraux d’exploitation

Charges financièreset d’immobilisation

Coûts de marchandises

Coûts de personnel, salairede l’entrepreneur compris

13.7%

14.3%

25.6%

45.3%

Sour

ce : G

astr

oSui

sse

100 %

80 %

60 %

40 %

20 %

0 % –5 %

13,6 %

27.2 %

+2,3% +3,0% +0,9%

13.3 %

28,4 %

14.7 %

24,2 %

13,7 % 14.1 % 13,6 %

43,2 % 41.2 % 46.6 %

Graphique 24 - Structure des coûts d’un hôtel vaudois selon le chiffre d’affaires

Gain (+) Perte(–) 2005Coûts de marchandises

Charges financières et d’immobilisation

Frais généraux d’exploitation Coûts de personnel, salaire de l’entrepreneur compris

Source : GastroSuisse

jusqu’à 550 entre 551 et 1100 1101 et plusChiffres d’affaires en milliers de francs

Graphique 24 : Structure des coûts d’un hôtel vaudois selon le chiffre d’affaires

Sour

ce : F

St/S

cH

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45

6.8 La problématique de la qualité

Comme le souligne la SCH dans son dernier rapport d’activité86, les établissements hôteliers qui tirent le mieux leur épingle du jeu sont ceux qui ont assimilé le fait que « l’hôtel de demain ne sera pas une série de chambres dans un bâtiment, mais une proposition de solution à un problème ».

En d’autres termes, au niveau vaudois comme sur le plan suisse, le défi pour l’hôtellerie réside dans la façon dont les hôtels répondent à la question de la qualité de leur produit.

Dans son rapport87 sur la politique de développement économique, le gouvernement vaudois estime que cette qualité doit être un des principes directeurs étayant sa vision d’une stratégie de développement du tourisme à long terme. Mais qu’est-ce que la qualité dans le tourisme et donc dans l’hôtellerie ?

Le gouvernement vaudois la définit ainsi. C’est

l’adéquation de la chaîne des prestations, des offres et des valeurs aux attentes des clients ;

l’adéquation avec la formation professionnelle et la culture touristique de la population ;

l’attitude pour améliorer la perception du rapport qualité/prix.

Or, le constat fait par le Conseil du Tourisme du canton de Vaud (CdT) et l’OTV dans un rapport88 au Conseil d’Etat établit une « absence de contrôle de qualité sur une chaîne de production touristique très peu intégrée ». Ainsi, de la même façon qu’il y a une chaîne du froid dans l’alimentation, il y aurait une « chaîne de qualité » dans le tourisme vaudois dont l’hôtellerie serait un maillon essen-tiel présentant, au plan vaudois, des lacunes.

Certaines ont été identifiées par le CdT et l’OTV. Il s’agit, par exemple :

d’un manque de sensibilité au tourisme dans la population ;

d’un manque de compréhension de l’importance du tourisme pour les Vaudois ;

d’une offre hôtelière située en grande partie dans le moyen de gamme ;

d’un retard général dans l’investissement et dans les infrastructures lourdes, ce qui renforce la perception de destination chère.

Ces lacunes dans la « chaîne de qualité » hôtelière ne sont pas seulement conceptuelles. Elles peuvent être directe-ment perçues par la clientèle. Ainsi, sur le site internet de l’OTV, qui est certainement la porte d’entrée la plus naturelle d’un touriste désirant venir dans le canton, il y a certes plu-sieurs façons de sélectionner un hôtel :

utilisation d’un des cinq liens différents menant à autant de listes d’hôtels selon leur appartenance à un groupe-ment (Hôtellerie Vaudoise, Hôtellerie Suisse, etc.) ;

sélection de la destination désirée sur une carte interactive du canton ;

choix dans « l’intégralité de l’offre hôtelière ».

Mais pour celui qui n’est pas familier du site ni des subtilités que ces distinctions dissimulent, cela signifie qu’il faudra cliquer au moins trois fois avant de pouvoir commencer une recherche. Il n’est pas certain que, d’un strict point de vue ergonomique, cela soit optimal pour choisir un hôtel vaudois. A cela s’ajoute le fait (ignoré par le touriste internaute) que le site de l’OTV sert avant tout à diriger les clients potentiels sur les sites internet des offices du tourisme régionaux qui sont, eux, habilités à offrir une prestation de proximité .

Il n’y a pas de centrale de réservation commune pour tous les hôtels vaudois; sur le site de l’OTV, on peut certes réserver en ligne dans la plupart des destinations touristiques du canton, mais uniquement sur la base des cinq listes d’hôtels susmentionnées, ce qui élimine d’emblée toute possibilité de choisir parmi les hôtels af-filiés, par exemple, à GastroVaud .

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Suisse Tourisme et la Fédération suisse du tourisme, en partenariat avec d’autres organisations faîtières, ont lancé en 1997 le programme « Label de Qualité » : pour les clients qui connaissent cette distinction, la garantie existe que les entreprises titulaires de ces diplômes se sont penchées sur leurs services et les ont analysés; or, sur les 68 diplômés vau-dois détenteurs actuellement du Label de Qualité, seuls 22 sont des hôtels, ce qui représente à peine 6% du parc hôtelier vaudois; pour expliquer cette faible proportion, les hôteliers arguent du fait qu’ils ont le système des étoiles, s’ils font partie de la Société suisse pour l’hôtellerie (SSH).

Or, l’étoile est une façon quasi universelle pour un touriste d’estimer la qualité d’un hôtel ; dans le canton de Vaud, environ 170 établissements sur 360 sont affiliés à la SSH et sont donc étoilés; ceci ne signifie absolument pas que les hôtels non étoilés aient une qualité problématique; pourtant, seuls les établissements ayant une étoile sont sur une liste en ligne sur le site internet de l’OTV ; dès lors, le touriste non averti sera incité à aller vers ces hôtels, dont la répartition dans le canton est très inégale (cf. graphique 25, page 47) ;

Seuls les hôtels affiliés à Hôtellerie Vaudoise bénéficient d’une description qualitative minimale; pour les autres hôtels vaudois, cela est laissé à l’appréciation des établissements eux-mêmes par le biais des offices régionaux du tourisme, des sites internet individuels et, parfois, des sites internet des communes où les hôtels sont domiciliés; seul le touriste patient et aventureux peut ainsi découvrir des « perles » hôtelières vaudoises qui ne figurent sur aucune liste officielle.

Très peu d’hôtels vaudois montrent officiellement qu’ils sont affiliés à une chaîne hôtelière nationale ou internationale, qui donne en général accès à un système de réservation fiable : selon le décompte de la BCV, c’est le cas de 52 d’entre eux, soit 14% du parc hôtelier cantonal, qui sont presque tous concentrés entre Lausanne et Montreux ainsi que dans les stations alpines ; or, à l’endroit de la clientèle notamment étrangère, une telle affiliation est un gage de qualité. A une époque où les touristes choisissent de plus en plus rapidement et à courte échéance leur destination et leurs lieux de villégiature, l’usage d’internet se généralise pour ceux d’entre eux qui veulent chercher un hôtel sur le web; certes, 62% des hôtels vaudois (227) ont un site internet propre, ce

qui montre l’intérêt de la branche pour ce média ; chacun de ces sites fait une description succincte des avantages de l’établissement concerné et est, sauf exception, équipé d’une possibilité de réservation ; mais la répartition dans le canton des hôtels ayant un site réserve quelques surprises (cf. graphi-que 26 ci-contre) : seuls en effet les hôtels des régions alpines semblent avoir mesuré l’intérêt de disposer d’un accès inter-net direct ; à noter que la proportion d’hôtels disposant de sites internet propres en fonction du nombre de chambres laisse penser que les établissements de petite et moyenne capacités ont trouvé dans ce média un moyen de se faire mieux connaître (cf. tableau 9 ci-dessus) ; Force est de constater que relativement peu d’hôtels vaudois ont une capacité suffisante pour accueillir des cars de touristes (au minimum 30 chambres pour pouvoir héberger les occupants d’un car), et les établissements qui ont cette capacité sont pour la plupart répartis le long du lac et dans les régions alpines (cf. graphique 27, page 48) ; ceci renforce certainement l’attrait de l’offre hôtelière le long du lac et dans les stations ; les professionnels des agences de voyage doivent en tenir compte et « évitent » les établissements qui n’ont pas assez de capacité, renforçant ainsi les facteurs qui péjorent leur rentabilité.

En termes de prix, l’ensemble des hôtels vaudois se situe plutôt dans une fourchette supérieure; sur la base d’un prix par personne et par nuit, plus de 60% des chambres coûtent plus de 100 francs; par comparaison, la proportion est de 50% en moyenne suisse (cf. tableau 10, page 49) ; cette différence provient de ce que la plus grande partie des chambres des

Tableau 9 – Nombre d’hôtels avec des sites Internet selon le nombre de chambres

moins de 10 chambres

de 11 à 20 chambres

de 21 à 50 chambres

de 51 à 100 chambres

plus de 100 chambres

Nombre d’hôtels avec un site

internet

52

57

67

27

21

Source : BCV

% des hôtels ayant un site

internet

36%

69%

82%

84%

100%

Hôtels ayant …

tableau 9 : nombre d’hôtels avec des sites internet selon le nombre de chambres

Sour

ce : B

cV

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47

Graphique 25 : Répartition des hôtels étoilés dans le canton

Graphique 26 : Proportion d’hôtels ayant un site internet

Aigle et environs

Leysin

Avenches et environsChateau d’Oex et env.Echallens et environsLa Sarraz et environsLausanne agglomérationLavey - BexLes DiableretsLes MossesLeysinMorges et environsMoudon - Oron

Montreux/Vevey et environsNyon/St-Cergues et environsOrbe et environsPayerne et environsRolle et environsRomainmotier et env.RougementSt Croix et environsVallée de JouxVallorbe et environsVillars - GryonYverdon-les-Bains et environs

Nombre d’hôtels étoilés

Repartition des hôtels étoiles dans le canton

7

15

2

6

1

2

11

2

41433

9

3

6

3

10

5

5

Aigle et environs

Leysin

Avenches et environsChateau d’Oex et env.Echallens et environsLa Sarraz et environsLausanne agglomérationLavey - BexLes DiableretsLes MossesLeysinMorges et environsMoudon - Oron

Montreux/Vevey et environsNyon/St-Cergues et environsOrbe et environsPayerne et environsRolle et environsRomainmotier et env.RougementSt Croix et environsVallée de JouxVallorbe et environsVillars - GryonYverdon-les-Bains et environs

1-25%

26% - 50%

51% - 75%

76% - 100%

Proportion d’hôtels ayant un site internet (%)

Sour

ce : B

cVSo

urce

: BcV

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48

Graphique 27 : capacité d’accueil en % des hôtels de la région pouvant accueillir au moins un car de touristes (au minimum �0 chambres/hôtel)

Aigle et environs

Leysin

Avenches et environsChateau d’Oex et env.Echallens et environsLa Sarraz et environsLausanne agglomérationLavey - BexLes DiableretsLes MossesLeysinMorges et environsMoudon - Oron

Montreux/Vevey et environsNyon/St-Cergues et environsOrbe et environsPayerne et environsRolle et environsRomainmotier et env.RougementSt Croix et environsVallée de JouxVallorbe et environsVillars - GryonYverdon-les-Bains et environs

1 – 20%

21– 50%

51– 75%

Capacite d’accueil - % des hotels de la region pouvant accueillir aumoins un car de touristes (au minimum 30 chambres/hôtel)

Sour

ce : B

cV

hôtels vaudois se situe dans l’axe Lausanne-Vevey / Montreux, où sont aussi situés les établissements qualitativement les plus chers (cf. graphique 28, page 49) ; en effet, dans les autres régions touristiques, notamment dans celles de campagne ou du nord du canton, la proportion de chambres d’hôtels à prix élevés est relativement plus faible (cf. graphique 29, page 49) ; ce dernier élément explique sans doute aussi pourquoi les hôtels dans cette région ne sont certainement pas rentables.

constat Dans l’hôtellerie, l’importance de la chaîne de qualité des prestations est admise conceptuellement par tous, y compris les autorités chargées du développement touristique. Mais des lacunes concrètes, facilement corrigibles, peuvent induire le touriste en erreur et lui faire « zapper » la destination vaudoise.

6.9 Environnement légal

Le Conseil d’Etat prépare la révision de la Loi cantonale sur le tourisme afin de la mettre en adéquation avec l’évolution du tourisme aux niveaux mondial et suisse, notamment avec des adaptations au niveau de la Confédération.

Un premier projet de révision, qui prévoyait notamment une nouvelle taxe de tourisme, le soutien étatique à la mise sur pied de manifestations génératrices de nuitées et un observatoire de l’activité économique touristique, a été refusé par les milieux concernés. Un nouveau projet, basé sur des principes directeurs stratégiques relatifs notamment à l’identité touristique, à l’économie touristique, à la qualité des prestations, aux partenaires institutionnels et aux pôles d’actions touristiques (loisirs, affaires et congrès) doit être soumis par le Conseil d’Etat au Grand Conseil en 2007.

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Dans le cadre du projet de nouvelle Loi sur l’appui au développement économique du canton de Vaud, mis en consultation début octobre 2006, plusieurs mesures sont prévues pour « répondre aux attentes d’une économie touristique confrontée à une concurrence internationale acharnée et à une demande de plus en plus volatile ». Ces mesures visent essentiellement à simplifier la gouvernance des structures faîtières de l’industrie du tourisme pour favoriser une réelle coordination entre la demande et l’offre touristiques.

Ainsi, il est prévu :

l’abrogation de la Loi du 11 février 1970 sur le tourisme ;

le transfert total du produit et de l’administration de la taxe cantonale de séjour aux communes ;

la suppression du Fonds d’équipement touristique (FET), dont le volume de subvention annuelle de CHF 21 millions serait transféré dans une rubrique « d’aides à fonds perdus » de l’Etat ;

la suppression du Conseil du tourisme en tant qu’organe indépendant ;

le renforcement du rôle de l’OTV ;

la création, pour les communes qui le souhaitent, d’une taxe spécifique pour les résidences secondaires ;

l’abandon définitif, au niveau cantonal, du projet d’une taxe sur le tourisme, les communes qui le souhaitent pouvant encore l’introduire sur une base locale ;

la création, pour les communes qui le souhaitent, d’une taxe pour la promotion et le développement du com-merce de détail, dont le produit est destiné à financer les animations urbaines.

0Nyon Rolle Morges

Répartition des chambres par gammes de prixAxe Nyon - Montreux

(par personne/par nuit)

Source : BCV

Graphique 28 - Répartition des chambres par gamme de prix – Axe Nyon/Montreux

Lausanne Montreux

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

jusqu’à 50 francs

de 51 à 100 francs

de 101 à 150 francs

dès 151 francs

Graphique 28 : Répartition des chambres par gammes de prix – axe nyon/Montreux (par personne/par nuit)

Sour

ce : B

cV

Tableau 10 - Prix des chambres d’hôtels (comparaison CH-VD)

Gamme de prix par chambre/personne/nuit

jusqu’à CHF 50

de CHF 51 à CHF 100

de CHF 101 à CHF 150

plus de CHF 151

14%

36%

25%

25%

Source : OFS; BCV

6%

32%

27%

35%

Suisse (% d’hôtels)

Canton de Vaud (% d’hôtels)

tableau 10 : Prix des chambres d’hôtels (comparaison cH-Vd)

Sour

ce : O

FS; B

cV

Répartition des chambres par gammes de prixCampagne vaudoise

(par personne/par nuit)

0

10

20

30

40

50

60

jusqu’à 50 francs

de 51 à 100 francs

de 101 à 150 francs

dès 151 francs

hôtelsOrb

e

Moudon

La Sa

rraz &

env.

Graph 29

Romainmôtie

r

Vallorb

e

Echall

ens &

env.

Graphique 29 : Répartition des chambres par gammes de prix – campagne vaudoise (par personne/par nuit)

Sour

ce : B

cV

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6.10 La para-hôtellerie dans le canton de Vaud

La para-hôtellerie regroupe les maisons et appartements de vacances, les chambres privées, les immeubles avec appartements à louer, les terrains de camping, les auberges de jeunesse et l’hébergement collectif (par exemple, les cabanes du Club Alpin Suisse). Au niveau national, l’OFS détermine le nombre de nuitées au moyen d’estimations, un relevé exhaustif n’étant établi que pour certains cantons (Berne, Obwald, Grisons, Tessin et Valais). Globalement cependant, la statistique reste très lacunaire, la dernière étude importante de ce domaine remontant à 2003.

chalets, villas et appartements de vacancesSelon la liste publiée sur le site www.region-du-leman.ch de l’Office du tourisme vaudois, 52 communes du canton proposent une solution de ce type, avec une offre de un à plusieurs appartements ou chalets de vacances que les touristes peuvent louer.

Pour 2002, dernière année pour laquelle on dispose d’une statistique officielle, cette forme d’hébergement a enregistré 288 505 nuitées, en forte hausse par rapport aux années précédentes (45% par rapport à l’année précédente, qui se situait dans la moyenne des quatre années antérieures). La majorité des nuitées de ce genre a été enregistré dans les stations des Alpes (68%), la région du Jura représentant 22% de ces nuitées, la région du Léman 9% et celle du Plateau (1%) venant loin derrière. La clientèle de ce type d’hébergement est relativement bien répartie entre les hôtes suisses (47%) et ceux d’origine étrangère (53%), ce qui est à l’inverse de la moyenne nationale (57% de Suisses contre 43% d’étrangers pour la même année).

Bed & Breakfast (B&B)Cette forme de para-hôtellerie, chère aux Britanniques, peut être classée dans la catégorie précédente. Elle séduit de plus en plus les Suisses et les Vaudois en particulier. Importée en 1994, la formule a essaimé et compte aujourd’hui 548 adeptes, totalisant 3313 lits d’hôtes.

Dans le canton de Vaud, l’association dénombre 93 membres (17% des adhérents suisses) représentant une capacité

d’accueil de 523 lits (16% de la capacité suisse). Il n’existe encore aucune statistique officielle quant au nombre de nuitées dans le canton. Les prix de cette forme d’hébergement s’étalent entre 35 et 180 francs, par personne et par nuit, selon le nombre d’étoiles (de 2 à 5) de chaque B&B.

Géographiquement, les B&B vaudois sont répartis de la manière suivante :

tableau 11 : Répartition et capacité totale des B&B dans le canton de Vaud par région Tableau 11 - Répartition et capacité totale des B&B dans le canton de Vaud par région

Région Nombre de B&B Nombre de lits

Aigle 4 23

Avenches 3 15

Château d’Oex 1 6

Echallens - -

La Sarraz 3 12

Lausanne 7 36

Lavey-Bex 4 16

Diablerets 1 20

Les Mosses 1 9

Leysin 5 56

Morges 7 23

Moudon-Oron 7 30

Montreux-Vevey 19 107

Nyon – St-Cergue 11 44

Orbe 1 6

Payerne 1 6

Rolle 3 10

Romainmôtier 1 5

Rougemont - -

Ste-Croix - -

Vallée de Joux - -

Vallorbe - -

Villars-Gryon 3 26

Yverdon-les-Bains 11 73 Sour

ce : w

ww

.bnb

.ch

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Aigle et environs

Leysin

Avenches et environsChateau d’Oex et env.Echallens et environsLa Sarraz et environsLausanne agglomérationLavey - BexLes DiableretsLes MossesLeysinMorges et environsMoudon - Oron

Montreux/Vevey et environsNyon/St-Cergues et environsOrbe et environsPayerne et environsRolle et environsRomainmotier et env.RougementSt Croix et environsVallée de JouxVallorbe et environsVillars - GryonYverdon-les-Bains et environs

Source: Recherches BCV

4

2

2

33

8

3

1

1

1

1

1

1

1

1

2

2

6

3

1

2

Nombre de campings1

Repartition des campings dans le cantonGraphique �0 : Répartition des campings dans le canton

Sour

ce : w

ww

.rom

andi

e-ca

mpi

ng.ch

, BcV

terrains de campingSelon l’OFS, il existe actuellement 23 terrains de camping dans le canton de Vaud. Ils représentent une offre de 5566 places de tentes et caravanes, soit 13% de la capacité totale suisse, dont 2408 places pour les hôtes de passage. Cette forme d’hébergement touristique se caractérise donc, dans le canton de Vaud, par une majorité de places offertes aux locataires permanents (57% de l’offre dans le canton contre 45% au niveau suisse).

En fait, le site www.camping-romandie.ch et les recherches de la BCV dénombrent beaucoup plus de campings que l’OFS. Il y a en effet dans le canton 48 sites, qui se répartissent, avec une prédilection pour le long du Léman, les Alpes et le Jura comme indiqué dans le graphique 30 ci-dessous:

Sur la base du décompte de l’OFS, les campings de la région lémanique (Vaud)89 ont enregistré en 2005 un total de 351 596 nuitées (12,9% du total suisse). Ces établissements font donc partie des plus fréquentés en Suisse derrière ceux du Tessin (28,7% des nuitées en campings), de l’Oberland bernois (14,9%) et du Valais (14,6%). Ce nombre de nuitées n’a pas vraiment évolué depuis 2002 (350 973 nuitées) et semble relativement stable par rapport à la fréquentation des années précédentes, qui évolue autour de ce chiffre depuis la fin des années 90. En ce qui concerne l’origine des campeurs, elle se répartit au profit des Suisses (70%) par rapport aux étrangers (30%), alors que la moyenne pour les hôtes d’origine suisse est plus proche des 60% au niveau national.

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auberges de jeunesseCinq des 61 auberges de jeunesse suisses sont situées sur le territoire vaudois. Elles totalisent 613 lits et sont situées à :

Avenches 76 litsChâteau-d’Oex 50 litsSte-Croix 63 litsMontreux/Territet 112 litsLausanne 312 lits.

En 2005, selon les dernières statistiques de l’OFS, les auberges de jeunesse vaudoises ont enregistré 85 901 nuitées, soit 10% de la fréquentation suisse, pour des séjours d’une durée de 2,3 jours en moyenne. Cette fréquentation peut être comparée à la moyenne des nuitées en auberge de jeunesse pendant les années 1998–2002 (98 700 nuitées par an en moyenne), 2003 ayant été une année exceptionnelle avec plus de 134 000 nuitées.

Hébergement collectifPour mémoire, on peut aussi signaler qu’outre les nombreuses cabanes et refuges que les communes mettent à disposition sur leur territoire le Club Alpin Suisse exploite deux cabanes en altitude d’une capacité de 115 lits (Plan Névé et Diablerets).

constat La para-hôtellerie s’est développée de manière réjouissante ces dernières années dans le canton de Vaud. Pour les régions de campagne, le nord du canton et le Jura, l’héberge- ment sous forme de chambres d’hôtes (formule B&B) pourrait être une formule alternative intéressante à l’hôtellerie classique. En effet, les contraintes qualitatives sévères qui entourent l’adhésion à l’association Bed & Breakfast Switzerland peuvent certes limiter le nombre de postulants, mais elles créent aussi chez le client un sentiment qualitatif certain.

•••••

6.11 Evolution récente de l’activité hôtelière

L’évolution positive des nuitées hôtelières en 2005 se confirme en 2006. A fin juin 2006 et par rapport à la même période de 2005, selon les statistiques de l’OFS, la progression des nuitées dans le canton de Vaud était de 4,9%, inférieure à la moyenne suisse (5,7%). Selon les dernières observations de Conjoncture Vaudoise90, le nombre des nuitées aurait même progressé de 6,7% à fin juin.

Par région touristique dans le canton, la progression des nuitées a cependant été très diverse, comme le montrent des données partielles fournies par le Scris. Cette diversité confirme le poids de l’axe hôtelier lémanique et la faiblesse des régions de la campagne vaudoise. Conjoncture Vaudoise note ainsi que, à fin juin 2006, les nuitées ont particulièrement progressé à Lausanne (+5,6%), Montreux et Vevey (+12,2%), Yverdon-les-Bains (+8,3%) ou encore à Morges (+13,3%). Ce regain serait essentiellement dû à un afflux de touristes étrangers.

Cette constatation permet donc de conclure que l’évolution récente réjouissante de l’activité hôtelière vaudoise est à imputer au tourisme d’affaires et de congrès. D’ailleurs, comme le souligne aussi Conjoncture Vaudoise, la fréquentation touristique dans les zones de montagne n’a pas été aussi soutenue. Du coup, l’évolution des chiffres d’affaires reste très mesurée (cf. graphique 31, page 53).

constat La reprise de la conjoncture touristique, amorcée en 2005, se confirme au premier semestre 2006. Mais cette embellie profite essentiellement aux établissements des villes.

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5�

6.12 La restauration vaudoise

A fin 2005, près de 4000 licences au sens de la Loi sur les auberges et les débits de boissons (LADB) avaient été accordées dans le canton de Vaud, soit plus d’une pour 150 habitants91. Ce nombre représentait environ 2500 établissements dits « traditionnels », c’est-à-dire de restauration classique, ce à quoi il faudrait ajouter les traiteurs, les établissements d’agritourisme et les licences spéciales. Selon GastroVaud, les changements dans les habitudes de consommation, l’américanisation des comportements de la clientèle (cf. aussi paragraphe 3.3.3, page 23) et l’introduction en 2003 de la nouvelle Loi sur les auberges et les débits de boissons ont entraîné une augmentation de l’offre et donc de la concurrence.

Globalement, le nombre d’établissements de restauration semble cependant être relativement stable depuis plusieurs années. En effet, l’effectif des membres de l’association faîtière de la profession dans le canton, GastroVaud, a peu évolué ces dernières années (cf. tableau 12 ci-contre). Entre 2001 et 2005, la progression a été de 4,3% au niveau cantonal, c’est-à-dire totalement en phase avec la progression des membres de GastroSuisse.

Par ailleurs, la branche est sujette à un taux de mutation extrêmement élevé. Dans le canton de Vaud, il s’élève à 40%92, la moitié des licences changeant également de mains une à plusieurs fois par an. En ce qui concerne le nombre d’ouvertures et de fermetures d’établissements, il correspond à environ 10% du total au niveau suisse. C’est-à-dire pour l’année 2005 à environ 280 ouvertures de nouveaux débits pour environ 230 radiations et faillites.

2002 2003 2004 2005 2006

Source : Conjoncture Vaudoise

50

100

-50

-100

0

Chiffre d'affaires

Suisse

Vaud

Graphique 31 – Evolution du chiffre d’affaires dans l’hôtellerie vaudoise

Evolution sur 12 mois

Graphique �1 : Evolution du chiffre d’affaires dans l’hôtellerie vaudoise

Sour

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Tableau 12 – Evolution des membres de GastroVaud

2001

1509

20 039

2002

1524

20 186

2003

1558

20 314

2004

1592

20 530

2005

1574

20 873

Effectifs

Vaud

Suisse

Source : GastroSuisse, rapport annuel 2005

tableau 12 : Evolution des membres de GastroVaud

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Répartition dans le cantonSelon les données de la Police cantonale du commerce, au 20 juin 2006 3838 licences d’établissements et d’exploitation avaient été accordées par le canton dans 302 communes (79% du total). En éliminant les licences d’exploitation de « débits de boissons alcoolisées à l’emporter » (881), qui sont en fait des épiceries ou des établissements de la grande distribution, et les traiteurs (45), on dénombre actuellement dans le canton de Vaud :

1531 cafés-restaurants 186 bar à café ou cafés-bars 301 buvettes 263 tea-rooms 377 hôtels avec restauration.

La répartition de ces établissements par districts (cf. tableau 13 ci-contre) permet de constater que les districts où se trouvent la capitale cantonale et les grandes cités du canton sont logiquement aussi ceux où l’on retrouve le plus d’établissements de restauration. Avec 463 cafés-restaurants, la ville de Lausanne atteint même un ratio d’un café-restaurant pour environ 250 habitants (tous âges confondus), ce qui pose certainement un problème de rentabilité, ne serait-ce qu’en raison de la faiblesse de la clientèle potentielle au regard de la forte concurrence.

Par ailleurs, la répartition de ces établissements suit également celle des grandes régions touristiques du canton (région lémanique, stations alpines).

Rentabilité des établissements de restaurationLa restauration vaudoise fait souvent l’objet des titres louangeurs de la presse, en référence à tel ou tel grand cuisinier. Pourtant, au-delà des quelques établissements dont la réputation ou la spécialisation permet de garantir une certaine fréquentation, et donc un chiffre d’affaires et une rentabilité, la restauration vaudoise est constituée en majeure partie de petites exploitations. Selon GastroVaud, « 800 établissements traditionnels réalisent un chiffre d’affaires inférieur à CHF 300 000 par année »93.

Un tiers des établissements de restauration vaudois, essentiellement des bistrots de quartier et de campagne souvent gérés par une seule personne, fonctionnent donc

•••••

certainement à la stricte limite de leur seuil de rentabilité, voire en dessous. D’ailleurs, selon les indications de GastroVaud, 41% des exploitations de restauration (environ 750 établissements) versent une masse salariale annuelle correspondant à une rémunération totale inférieure à CHF 50 000 par emploi. Ce qui devrait correspondre à un chiffre d’affaires annuel par établissement d’à peine plus de CHF 100 00094. Toujours selon GastroVaud, on peut estimer que le salaire annuel de l’exploitant d’un petit établissement de restauration vaudois est en fait le bénéfice annuel, soit un montant très modeste !

Tableau 13 – Répartition des licences d’exploitation et d’établissements dans le canton

Source: Police cantonale du commerce

Districts Cafés- Bars à café Buvettes Tea-rooms Hôtels avecrestaurants restauration

Aigle 140 20 27 18 80

Aubonne 22 1 3 3 8

Avenches 34 1 3 2 11

Cossonay 40 6 10 2 9

Echallens 29 4 20 3 8

Grandson 41 5 11 5 14

La Vallée 11 2 4 3 10

Lausanne 463 59 75 99 50

Lavaux 53 4 10 8 16

Morges 113 8 28 21 20

Moudon 32 6 4 4 4

Nyon 114 7 22 19 34

Orbe 50 8 15 9 10

Oron 22 2 7 3 3

Payerne 51 8 12 6 9

Pays-d’Enhaut 20 1 7 - 19

Rolle 35 4 6 6 5

Vevey 170 21 19 26 53

Yverdon-les-Bains 91 19 18 22 14

TOTAL 1 531 186 301 259 377

tableau 1� : Répartition des licences d’exploitation et d’établissements dans le canton

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Dans ces conditions de faible rentabilité, les changements dans les habitudes de consommation (voir paragraphe 3.3.3, page 23), notamment leur américanisation (réduction de la pause déjeuner de midi et repas pris par exemple dans la rue), posent de vrais problèmes à ces établissements.

Une solution pour améliorer leur rentabilité pourrait être, comme le suggère le président de GastroVaud, de moduler les horaires d’ouverture en fonction du public : « L’exploitant devra planifier très sérieusement les horaires d’engagement de ses collaborateurs, car il n’est plus possible de laisser un établissement ouvert le matin pour réaliser quelques dizaines de francs en caisse quand l’on sait que l’heure d’engagement d’un employé de service revient à CHF 30 à 35. Un emploi d’appoint pour le conjoint peut également faciliter l’exploitation »95.

Une autre solution serait de démarrer et de gérer un établissement dans la restauration de manière à se passer de l’utilisation, relativement courante, du crédit fournisseur. En effet, ce mode de financement représente jusqu’à 30 et 40% du chiffre d’affaires en général et, surtout, il lie durablement l’exploitant à un seul fournisseur. Se passer de cette solution permet de faire jouer la concurrence et de négocier les prix et la qualité des produits. Selon GastroVaud, la tendance est effectivement aujourd’hui à une diminution des crédits fournisseurs, ces derniers étant plus restrictifs et les associations professionnelles militant contre cette pratique.

impact du taux d’alcoolémie à 0,5‰ et interdiction de fumer La réduction à 0,5‰ du taux d’alcoolémie au volant, le 1er janvier 2005, ainsi que les campagnes de sensibilisation à la fumée du tabac dans les établissements publics sont deux éléments essentiels dans les habitudes de changement de consommation.

taux d’alcoolémie Tous les établissements de restauration ont accusé le coup de cette mesure, spécialement dans les campagnes où l’infrastructure en transports publics est moins performante qu’en ville. Globalement et sur l’année 2005, la baisse de fréquentation et de consommation peut être estimée entre 10 et 15%. Par ailleurs, cette même mesure

aurait contribué à faire baisser la consommation d’eau minérale, selon le rapport annuel 2005 d’une grande entreprise de production d’eau minérale du canton. Même s’il est prévisible que la baisse s’atténue avec le temps, ses effets vont perdurer. En effet, si les clients sortent moins en raison de cette prescription, cela signifie qu’ils consomment également moins dans les restaurants.

Fumée Tant au niveau national que cantonal, plusieurs initiatives politiques réclament une interdiction générale de fumer dans les établissements de restauration. Dans le canton, une initiative constitutionnelle a été lancée, visant à interdire la fumée dans tous les lieux publics, ouverts ou fermés. Cette action complète une autre initiative, déposée au Grand Conseil, visant à proscrire la fumée dans les seuls cafés-restaurants. Si elle était appliquée, une telle mesure poserait un problème de survie à tous les établissements qui ne disposent que d’une seule salle, principalement en campagne. Pour sensibiliser ses membres à la problématique, GastroVaud a lancé une campagne de labellisation qui visait à offrir à la clientèle le choix et la transparence au niveau des établissements. Dans le canton, 400 exploitations se sont prononcées, soit 16% des établissements traditionnels : • 43% ont choisi de rester accessibles à tous ; • 41% ont choisi d’offrir des salles non-fumeurs ; • 9% ont choisi d’être totalement non-fumeurs ; • 7% ont choisi d’avoir des horaires non-fumeurs. En tout état de cause, l’introduction d’une interdiction de fumer dans les établissements de restauration devrait être assortie de mesures d’accompagnement, notamment en termes de délai de mise en œuvre, pour ne pas assister à des fermetures massives, surtout en milieu rural où ces établissements ont par ailleurs un rôle social évident de lieux de rencontre appréciés par les différentes couches sociales.

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Evolution des affairesDepuis plusieurs années, les chiffres d’affaires dans la restauration vaudoise sont sous le point d’équilibre (cf. graphique 32 ci-contre). Cet état de fait est dû autant aux problèmes structurels de ce secteur qu’à la conjoncture, qui est restée morose ces dernières années.

Cependant, les derniers tests conjoncturels montrent que tant le secteur boisson que celui de la restauration voient leurs affaires se redresser. Cette reprise est certes moins dynamique que dans l’hôtellerie, mais elle est conforme à la moyenne suisse.

constat Extrêmement morcelée et sujette à une faible rentabilité par établissement, la restauration vaudoise reste très fragile et ne peut donc pas profiter correctement de l’embellie conjoncturelle actuelle.

6.1� Le rôle des associations faîtières

Les hôtels vaudois sont regroupés au sein de deux associations faîtières : Hôtellerie Vaudoise, la section cantonale d’Hôtellerie Suisse, qui affirme regrouper 93% des chambres d’hôtels du canton dans ses neuf sections, et GastroVaud affiliée à GastroSuisse, qui regroupe la plupart des autres établissements hôteliers ainsi que les cafés-restaurants. GastroVaud est constitué de 23 sections régionales représentant 1670 membres, soit 70% des établissements conventionnels de la restauration.

Ces associations faîtières ont un rôle de représentation et de défense de leurs membres à un niveau national, auprès de leurs associations faîtières, mais aussi auprès des instances politiques et administratives du canton. Elles sont ainsi les interlocuteurs privilégiés des autorités cantonales. De plus, comme certains de leurs dirigeants remplissent également des mandats politiques, cela leur permet de s’exprimer lors de débats d’envergure cantonale ou nationale.

C’est, par exemple, le cas du président de GastroVaud par son engagement intense en faveur du maintien d’une formation professionnelle des futurs cafetiers-restaurateurs et par ses

2002 2003 2004 2005 2006

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Chiffre d'affaires

Graphique 32 – Evolution des chiffres d’affaires dans la restauration au 2è trimestre 2006

Evolution sur 12 mois

Vaud

Suisse

Graphique �2 : Evolution des chiffres d’affaires dans la restauration au 2e trimestre 2006

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Tableau 14 – Les sociétés de remontées mécaniques des Alpes vaudoises

Sociétés

Télé Villars-Gryon S.A.

Meilleret-Les Diablerets-Vers l’Eglise S.A.

Télécabine Les Diablerets - Isenau S.A.

Remontées mécaniques Les Mosses/La Lécherette S.A.

Remontées mécaniques Les Dorchaux, Les Mosses

Télé Leysin S.A.

Téléphérique-Rougemont-Videmanette S.A.

Télé Château-d’Oex S.A.

Téléski �ays-La Forclaz

Gstaad 3000 S.A.

Commune

Ollon et Gryon

Ormont-Dessus

Ormont-Dessus

Ormont-Dessous

Ormont-Dessous

Leysin

Rougemont

Château-d’Oex

Ormont-Dessous

Gsteig et Ormont-Dessus

Source : BCV

tableau 14 : Les sociétés de remontées mécaniques des alpes vaudoises

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positions tranchées à propos de la suppression de la fumée dans les lieux publics, qui ont été particulièrement remarquées. Les associations faîtières ont également un rôle important dans la formation des apprentis de la branche ainsi que dans la formation permanente de leurs membres. Coopérant étroitement au niveau cantonal, elles se sont cependant illustrées récemment, au niveau de leurs instances dirigeantes, par leurs démêlés juridiques concernant le système de classement. GastroSuisse a en effet été contraint par une instance juridique zurichoise d’adopter un autre système que celui des « étoiles ».

constat Les associations faîtières de l’hôtellerie et de la restauration limitent au domaine de la formation une coopération qui pourrait leur permettre, si elle était plus vaste, de mieux jouer leur rôle de lobbyiste face aux autorités.

6.14 Les remontées mécaniques

L’économie régionale des Alpes vaudoises dépend fortement du tourisme, puisque 80% du chiffre d’affaires y sont réalisés en hiver. De plus, vu que les deux tiers des activités touristiques hivernales nécessitent les remontées mécaniques, ce secteur est bel et bien le moteur du tourisme et, de facto, de montagne.

Les Alpes vaudoises comptent dix sociétés de remontées mécaniques (cf. tableau 14, page 56), représentant 93 installations, qui génèrent un chiffre d’affaires de l’ordre de CHF 33 millions. A cela s’ajoute Gstaad 3000 SA (ex-Glacier 3000) dont la particularité est que le domaine skiable s’étend sur trois cantons (Vaud, Berne et Valais). La structure globale est donc compliquée et la concurrence vive.

Rares sont les sociétés qui parviennent au ratio de CHF 1 million de chiffre d’affaires par installation, recommandé par les établissements financiers. Par « installation », les spécialistes entendent un équipement (par exemple, un téléski ou un téléphérique) permettant de transporter les usagers d’un point à un autre. Selon le rapport de Peter Furger sur l’avenir des remontées mécaniques dans les Alpes vaudoises, les sociétés de remontées mécaniques y exploitaient 93 installations en

2002. Ce résultat illustre la pléthore d’installations par domaine skiable. La dispersion en de petites installations empêche de parvenir à une taille critique. De facto, la mise en place d’un plan marketing efficient (évalué à CHF 2 millions par an pour pouvoir se positionner sur le marché européen), voire le remplacement des installations dans un avenir proche sont ainsi rendus difficiles.

De plus, les installations d’enneigement artificiel font encore défaut dans les stations des Alpes vaudoises et/ou ne sont installées que ponctuellement. Toutes les stations sont donc en train de s’équiper. En effet, la garantie de l’enneigement doit être assurée, car elle est vitale pour la survie de stations toutes situées dans des zones d’altitude menacées à terme par le phénomène du réchauffement climatique. Pourtant, il faut préciser que les installations d’enneigement sont coûteuses non seulement en termes d’investissements (CHF 1 million/km), mais aussi en termes d’exploitation annuelle (KCHF 50 à 70/km ; KCHF 100 à 120/km, intérêts et amortissements compris).

Pour être viable, une entreprise du secteur des remontées mécaniques doit réaliser un chiffre d’affaires de CHF 5 millions minimum. Dans le canton de Vaud, seul Télé-Villars-Gryon S.A. remplit cette condition. Au terme de la saison 2004/2005, cette société avait ainsi réalisé un chiffre d’affaires de CHF 11,5 millions, permettant de dégager une marge brute d’autofinancement suffisante pour supporter d’investir dans de nouveaux projets. A titre de comparaison, le chiffre d’affaires de TéléVerbier en Valais est de l’ordre de CHF 40 millions (avec 30 000 lits dans la station, dont moins de 10 000 à louer) et de Val d’Isère de CHF 55 millions (avec 27 000 lits dont 18 000 à louer).

En termes de concurrence, les stations des Alpes vaudoises se partagent un bassin de population de 1,2 million d’habitants et sont en concurrence directe avec des stations françaises et suisses. Dans une perspective suisse seulement, la principale des stations vaudoises, Villars-Gryon, est en 14e position sur le marché entre Champéry (VS) et Engelberg (NW), avec à peine 400 000 journées skieurs96. L’autre station qui apparaît dans les statistiques est Leysin (en 32e position derrière Saas Grund) avec moins de 200 000 journées skieurs.

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En termes d’investissements à venir, les données publiées par Remontées Mécaniques Suisses mettent en évidence qu’avec un montant prévu de CHF 51 millions entre 2005 et 2009, les régions des Alpes vaudoises et fribourgeoises ne pèsent que 4% de l’enveloppe prévue de CHF 1,4 milliard au niveau suisse.

Dans le canton de Vaud, outre un investissement de la station de Gstaad-Rougemont d’un montant de CHF 9 millions pour moderniser une de ses installations en 2005, plusieurs projets de modernisation des équipements sont en cours ou en discussion. Mais les responsables des sociétés de remontées mécaniques des stations de montagne notent que les initiatives sont souvent freinées par la lourdeur des procédures administratives.

constat Une seule des neuf sociétés de remontées mécaniques vaudoises dépasse le volume de chiffre d’affaires suffisant pour permettre de financer normalement les investis-sements nécessaires à garantir leur pérennité à long terme.

62. « L’importance du tourisme pour l’économie vaudoise », Rütter & Partner, novembre 2004

63. « L’importance du tourisme pour l’économie vaudoise », Rütter & Partner, novembre 2004

64. « Statistique de l’hébergement touristique au cours de l’année 2005 », OFS, communiqué de presse du 20 mars 2006

65. Entretien avec Philippe Thuner, président d’Hôtellerie Vaudoise66. Entretien avec Philippe Sordet, chef de service, SELT67. Office du tourisme du canton de Vaud68. « Rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur la politique de développement

économique », chapitre 5, page 37, avril 200669. Slogan touristique pour la Région Léman de Suisse Tourisme70. Entretien avec Philippe Thuner, président d’Hôtellerie Vaudoise71. Entretien avec Charles André Ramseier, directeur de l’Office du tourisme du

canton de Vaud72. « Rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur la politique de développement

économique », chapitre 5, page 35, avril 200673. Plan directeur cantonal, Volume 1 Orientations stratégiques, 5 octobre 2005,

page 4474. Le visiteur est un hôte hébergé au moins une nuit ou un excursionniste d’un jour75. La fréquence de visiteurs est égale aux excursionnistes (visiteurs d’un jour) + les

hôtes (hébergés au moins une nuit)76. Demande touristique brute = fréquences des visiteurs x dépenses journalières77. « L’importance du tourisme pour l’économie vaudoise », Rütter & Partner,

novembre 200478. Ces offices sont situés à Ste-Croix, Yverdon-les-Bains, Vallorbe, Rolle, Nyon,

St-Cergue, Payerne, Vallée de Joux, Montreux, Villars, Gryon, Les Diablerets, Morges, Les Mosses, Rougemont, Avenches, Lausanne, Leysin, Château-d’Oex, Vevey

79. Entretien avec Charles-André Ramseier, directeur de l’Office du tourisme du canton de Vaud

80. Les graphiques 21, 22, 25, 26, 27 et 30 sont basés sur les régions touristiques vaudoises telles que définies par le Scris (cf. aussi tableau 6, page 42)

81. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2005, page 19 ; les professionnels vaudois de l’hôtellerie remarquent que les données de la SCH doivent être appliquées avec prudence à la réalité vaudoise, cette société ayant peu de clients dans le canton

82. Reflets économiques de la branche, GastroSuisse, page 2383. Le tourisme suisse en chiffres – 2005, page 1884. Le tourisme suisse en chiffres – 2005, FST, page 2085. Etude d’Hôtellerie Vaudoise réalisée à l’occasion de la révision de la Loi sur le

tourisme, juin 200386. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2005, page 2387. Rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur la politique de développement

économique, SELT, 2006, page 3588. Rapport sur les axes stratégiques du tourisme vaudois, CdT et OTV, février 200689. Le canton de Genève ne comptant que deux terrains de camping selon l’OFS, la

statistique de leurs nuitées est intégrée dans celle de la région lémanique (Vaud) pour des raisons de confidentialité des données

90. Conjoncture Vaudoise, Hôtellerie Restauration, Deuxième trimestre 200691. Entretien avec Frédéric Haenni, président de GastroVaud92. Entretien avec Frédéric Haenni, président de GastroVaud, et proportion

confirmée par la Police cantonale du commerce93. Entretien avec Frédéric Haenni, président de GastroVaud94. Selon Frédéric Haenni, les frais de personnel correspondent en moyenne à

45 - 48% du chiffre d’affaires réalisé dans la restauration95. Entretien avec Frédéric Haenni, président de GastroVaud96. « Remontées mécaniques, Panorama annuel 2005 », Laurent Vanat, mars 2006

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Si l’attractivité de l’hôtellerie suisse fait défaut pour la clientèle, il en est de même pour le capital. La notion de rentabilité par rapport au risque étant peu attractive, le volume annuel des investissements (fonds propres, bancaires et SCH), depuis les années 1998, a diminué de plus de deux tiers.

Pour les établissements hôteliers, le taux d’avance des banques se situe entre 50 et 60%. La dotation en capital propre représente 15% en moyenne. Dès lors, il en résulte une lacune de financement en fonds propres évaluée entre 25 à 30%. Pour combler le manque de financement, différentes possibilités sont envisageables.

7.1 niveau fédéral

Le secteur du tourisme contribue de manière importante au produit intérieur brut. Cependant, les conditions cadres auxquelles il est soumis ne lui permettent pas de suivre le taux de croissance de la branche au niveau international. Dès lors, le moyen d’action privilégié par la Confédération pour l’encouragement à l’hôtellerie est l’augmentation de la capacité financière des exploitations ainsi que leur viabilité à long terme. Ces nouvelles mesures sont mises en œuvre principalement par la Société Suisse de Crédit Hôtelier, sous forme de cofinancement d’investissements.

7.1.1 Société Suisse de crédit Hôtelier

La politique suivie par la Confédération dans le domaine du tourisme tend à rendre l’hôtellerie suisse plus apte à se mesurer à la concurrence internationale en agissant tant sur l’amélioration des compétences professionnelles que sur un soutien à l’investissement.

En septembre 2002, la Confédération a réorienté sa politique touristique au travers de nouvelles mesures d’encouragement à l’hôtellerie97, afin d’améliorer la structure et la qualité de l’offre touristique et de rendre ainsi l’hôtellerie suisse concurrentielle au niveau international. Cet objectif se concrétise par l’encouragement à l’innovation et à la collaboration, à l’amélioration des compétences professionnelles et au soutien à l’investissement hôtelier. Dans ce dernier domaine, la Confédération agit principalement par l’intermédiaire de la Société Suisse de Crédit Hôtelier (SCH).

La SCH est une société coopérative de droit public98, gérée comme une entreprise indépendante, qui met en œuvre la conception de la Confédération en matière d’encouragement à l’hôtellerie. En 2003 et conformément aux engagements pris dans le cadre de la révision de la Loi fédérale sur l’encouragement du secteur de l’hébergement, la Confédération lui a accordé un prêt supplémentaire sans intérêt de CHF 60 millions (prévu initialement CHF 100 millions) pour stimuler les adaptations structurelles nécessaires au renouvellement du secteur hôtelier. Dans ce cadre, la SCH ne procède plus par la méthode du cautionnement, mais octroie des prêts de rang postérieur, garantis par hypothèque.

Ainsi, la SCH est habilitée à reprendre des prêts bancaires existants (qui devront satisfaire aux conditions d’un nouvel engagement), mais toujours en tant que partenaire financier complémentaire. Ceci implique l’apport d’un capital étranger principal et des capitaux propres en suffisance. La durée du financement est d’au maximum 20 ans et la politique de crédit appliquée limite la part de financement de la SCH au maximum à 25% de la valeur des actifs immobilisés.

Dès 2004, la Loi fédérale sur l’encouragement du secteur de l’hébergement99, comme nouvelle base légale de la SCH, a permis une réorientation de l’encouragement de l’hôtellerie suisse. Ceci s’est concrétisé par une augmentation du volume des investissements et une diminution des cautionnements par rapport aux années précédentes100.

En 2005, le niveau général des taux d’intérêt étant resté à un bas niveau, la SCH a pu maintenir un taux d’intérêt moyen de 4,5% pour les financements hôteliers consentis. En 2005, le volume des nouveaux engagements de la SCH a cependant baissé pour se situer à CHF 129,8 millions, dont CHF 104 millions de prêts et le solde en cautionnements.

L’évolution du volume des fonds investis annuellement dans l’hôtellerie sur la période 1998 à 2005 met cependant en évidence à la fois :

Une baisse très significative du niveau des fonds propres des hôtels concernés (- 85,5%). Les fonds propres alloués sont très bas en comparaison avec d’autres secteurs économiques, bien qu’une amélioration ait été constatée : 10,4% des fonds propres par

7. MOdES dE FinancEMEnt

59

La branche touristique, en particulier l’hôtellerie, souffre d’une lacune de financement en fonds propres évaluée entre 25 et 30 %.

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60

rapport au capital en 1998 et 14% en 2001101. Le taux d’autofinancement, respectivement d’endettement, varie cependant considérablement en fonction du type d’exploitation102 (cf. tableau 15 ci-contre) .

Une baisse conséquente des fonds bancaires (-47,5%), qui est cependant caractérisée par une reprise des investissements en 2004 (+40% par rapport à l’année précédente).

Une évolution des investissements SCH allant dans le même sens que celle des investissements bancaires (cf. tableau 16 ci-contre), c’est-à-dire en diminuant.

Si les crédits sont accordés de manière prépondérante à la rénovation d’hôtels (2005 : 34% ; 2004 : 70,2% ; 2003 : 47,2%), l’achat d’établissements hôteliers a fortement baissé (2005 : 25% ; 2004 : 12% ; 2003 : 35,2%) et la construction d’établissements hôteliers n’a pas été soutenue en 2004 (2005 : 19,5% ; 2003 : 17,6%), alors que des fonds affectés à des consolidations, à hauteur de plus de CHF 2 millions en 2004 et de CHF 3 millions en 2005 (2005 : 21,5% ; 2004 : 17,7%), ont été investis103.

Le système de notation utilisé lors de l’analyse des nouvelles demandes de financement et la gestion des crédits en cours ont été modifiés pour définir plus précisément le risque de financement. La Loi fédérale sur l’encouragement du secteur de l’hébergement (art. 7) impose, en effet, à la SCH de fixer ses taux d’intérêt de manière à couvrir ses charges d’administration, de risque et de refinancement.

En ce qui concerne la répartition géographique de l’activité financière de la SCH, une part importante revient au canton de Berne, où des projets importants ont été financés. La part de la Suisse romande (NE, FR, VD, GE) reste maigre et même inférieure à ce qui a été octroyé au canton du Valais (cf. graphique 33, page 61).

Source : SCH/FST

Tableau 15 – Le taux d’endettement dans l’hôtellerie en 2003

Catégorie d’hôtels ***** **** *** ** + *

Taux d’autofinancement 19,3% 8,8% 8,3% 7,0%

Taux d’endettement 80,7% 91,2% 91,7% 93,0%

tableau 15 : Le taux d’endettement dans l’hôtellerie en 200�

Sour

ce: S

cH/F

St

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

72,7

26,5

13,8

40,5

61,6

13,2

10,5

12,3

Banques

97,4

102,2

14,8

49,5

28,4

36,5

51,1

23,8

SCH

24,2

18,4

5,9

9,5

8,8

7,1

11,8

14,4

Total

194,3

147,1

34,5

99,5

98,8

56,8

73,4

50,5

SCH en %

12,5

12,5

17,1

9,5

8,9

12,5

16,1

28,5

Source : SCH

Tableau 16 – Evolution du volume des investissements dans l’hôtellerie

Fonds Propre

tableau 16 : Evolution du volume des investissements dans l’hôtellerie

Sour

ce: S

cH

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61

7.1.2 Secrétariat d’Etat à l’économie (seco)

Dans le cadre de la promotion de la place économique suisse, le seco est responsable de la politique du tourisme aux niveaux national et international. Il assume aussi la conduite stratégique de l’encouragement du tourisme de la Confédération et fait office de centre de compétence de la Confédération en matière de tourisme.

Dans ce cadre, le seco :

prépare et met en oeuvre le rapport du Conseil fédéral sur la politique du tourisme de la Confédération, en veillant notamment à créer des conditions cadres optimales pour le tourisme suisse (p. ex. taux spécial de TVA pour le secteur de l’hébergement) ;

est chargé de concrétiser la conception suisse du tourisme pour une organisation du territoire respectueuse de l’environnement dans le domaine du tourisme.

Deux de ses moyens d’action sont l’Arrêté fédéral et l’Ordonnance encourageant l’innovation et la coopération dans le domaine du tourisme, qui sont entrés en vigueur le 01.02.1998. Le projet Innotour (cf. paragraphe 7.1.3, page 62) en découle directement.

Le seco effectue aussi des études et des recherches dans le domaine touristique. Il publie notamment :

des prévisions touristiques, deux fois par année, en collaboration avec la société de prévisions économiques bâloise BAK ;

un rapport de benchmarking international en collaboration avec BAK ;

le compte satellite « Tourisme » dans les comptes nationaux, avec l’Office fédéral de la statistique (OFS), depuis 2001.

Pour promouvoir les efforts accomplis pour le tourisme et en collaboration avec la Fédération suisse du tourisme et

0

1,7

2,3

0

1,1 3,6

5,7

Graphique 33 – Répartition régionale des fonds de la SCH en 2005

Chiffres en millions de CHF / part proportionnelle au volume octroyé

Source : SCH

Graphique �� : Répartition régionale des fonds de la ScH en 2005

Sour

ce : S

cH

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62

« Hotel+Tourismus », le seco attribue aussi depuis sept ans un prix du tourisme suisse, le « Milestone »104.

7.1.� Le projet innotour

Le projet Innotour est un programme du seco destiné à améliorer la structure et la qualité de l’offre dans le domaine touristique. De 1998 à 2007 et en deux tranches successives dotées de CHF 37 millions par le Parlement fédéral, 104 projets auront été soutenus par la Confédération.

Ces projets ont pour particularité de concerner une offre qui s’adresse à l’ensemble du pays, d’être financés à 50% par leurs initiateurs, d’être en cours ou de commencer dans les six mois à dater de l’octroi d’une aide, de contribuer à apporter une solution à des besoins urgents et de démontrer un avantage quantifiable.

Les projets doivent apporter une amélioration de l’offre dans cinq domaines clés du tourisme :

Les nouveaux produits et canaux de distribution. L’amélioration des prestations existantes. La création de nouvelles structures d’organisation. La formation et le perfectionnement. La recherche et le développement.

En ce qui concerne le canton de Vaud, entre 1998 et le 31 janvier 2006, quatre projets ont été soutenus :

Paysage en poésie : projet interdisciplinaire pour éveiller l’intérêt des touristes dans le Chablais vaudois et le Pays-d’Enhaut avec un nouveau produit, « Les Jardins artistiques » ; ce projet, qui a débuté en 2004, a été financé par la Confédération à hauteur de CHF 300 000 pour un budget total de CHF 1,57 million, dont CHF 420 000 apportés par les partenaires du projet; l’impact estimé est de 40 000 à 45 000 visiteurs chaque été et environ 5000 nuitées supplémentaires dans les stations des Alpes vaudoises.

deskline Lausanne (aujourd’hui, système tomas) : introduction d’un système de réservation et d’information avec raccordement aux systèmes de distribution cantonaux et nationaux.

•••••

Préalpes sans frontières : ce projet présente un produit touristique nouveau pour la moyenne montagne vaudoise et fribourgeoise; c’est un produit bilingue (f/d) conçu, organisé, promu et suivi sous la forme d’un réseau reliant deux douzaines de chalets d’alpage entre le lac Léman (Riviera vaudoise) et le lac Noir (canton de Fribourg), et permettant au visiteur de se déplacer de site en site à la recherche d’authenticité en y bénéficiant d’un accueil particulier. Ce projet contribue au maintien du patrimoine alpestre par une mise en valeur touristique douce des ressources de la moyenne montagne.

Lake Geneva & Matterhorn Region : création d’une plateforme touristique avec des données complètes et actuelles (logements, prestations complémentaires, transports, billets, etc.), qui seront mises à disposition de différents canaux de distribution.

7.2 niveau cantonal

Dans le canton de Vaud, c’est le Service de l’économie et du tourisme (SELT) du Département de l’économie qui est responsable de la définition et du suivi de la politique d’appui à l’économie touristique. Pour cela, il travaille en étroite collaboration avec l’Office du tourisme du canton de Vaud (OTV), auquel le canton a délégué la promotion touristique, et par ce biais avec les offices régionaux du tourisme (cf. paragraphe 6.5, page 39).

Le SELT travaille aussi avec le Conseil du tourisme, qui est un collège d’experts assurant l’analyse des dossiers transmis par la Commission du secteur hôtelier vaudois et les associations régionales. Dans le cadre du projet de Loi sur l’appui au développement économique, mis en consultation en octobre 2006, il est prévu de supprimer le Conseil du tourisme.

La mission du SELT est de faciliter le financement d’installations touristiques et de coordonner les organismes en charge de la promotion touristique. Ses prestations se font :

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6�

aux projets touristiques, par le Fonds d’équipement touristique (FET), qui permet d’accorder des aides à l’investissement sous la forme de prêts sans intérêts et de contribution à fonds perdus ;

aux hôtels, par une aide directe non remboursable permettant de diminuer la charge d’intérêts bancaires.

Pour financer d’autres projets de nature touristique, le SELT dispose aussi de la Loi fédérale du 21 mars 1997 sur l’aide aux investissements dans les régions de montagne (LIM) ainsi que de la Loi cantonale sur le développement régional (LDR).

D’une manière générale, le SELT peut certes intervenir pour influencer les conditions cadres de la branche du tourisme vaudois, mais cet organisme cantonal ne peut que fédérer les tendances. Il manque encore de vrais moyens d’intervention qui permettraient de mieux positionner le tourisme vaudois en Suisse et d’influencer la politique de la qualité del’hébergement105.

7.2.1 aide publique (LiM et LdR)

Dans le canton de Vaud, la LIM peut s’appliquer principalement aux communes de quatre régions (le Nord vaudois, le Pays-d’Enhaut, la Vallée de Joux et le district d’Aigle). Elle est souvent combinée à la Loi cantonale sur le développement régional (LDR), qui permet de concentrer l’aide étatique sur des projets d’intérêt régional avec un impact direct sur le développement économique et la création de valeur ajoutée (cf. tableau 17 ci-contre).

A titre d’exemple de projets à caractère touristique, on peut citer, pour l’année 2005, l’aide accordée aux équipements d’enneigement artificiel à Leysin (Chablais), le soutien à la reconstruction du télésiège de liaison entre les domaines skiables du Saanenland et de Rougemont (Pays-d’Enhaut) ou encore la création de la Maison des Terroirs à Grandson (Nord vaudois).

7.2.2 Fonds d’équipement touristique (FEt)

Le FET est alimenté à raison de 50% par des subventions cantonales et à 50% par la taxe cantonale de séjour (en

Tableau 17 – Les effets de la LIM et de la LDR dans le canton de Vaud (CHF millions)

2002

14,1

90,1

2003

7,2

17,1

2004

11,8

70,4

2005

18,6

74

Prêts LIM et LDR

Investissements générés

Source : SELT

tableau 17 : Les effets de la LiM et de la LdR dans le canton de Vaud (cHF millions)

Sour

ce: S

ELt

Enseignement mécanique

42 %

1 %

5 %

1 %

5 %

46 %Transport touristique, rem. mécanique

Equipements sportifs

Musées et salle de spectacle

Site naturels

Source : SELT

Ski de fond

Graphique 34 – Répartition des engagements du FET en 2005 par secteur

Graphique �4 : Répartition des engagements du FEt en 2005 par secteur

Sour

ce: S

ELt

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64

moyenne, CHF 2,7 millions par an). Il est accordé pour des projets d’importance cantonales, sous forme de prêts sans intérêt ou subventions à fonds perdus. Depuis 1971, le FET s’est engagé à hauteur de CHF 93 millions, pour des projets devisés globalement à CHF 509 millions. Plus de la moitié (57%) de ces projets concernaient les transports touristiques et les remontées mécaniques et 17% les équipements sportifs.

Les fonds du FET sont alloués à hauteur de 40% maximum, dans les zones de montagne, sur des projets de remontées mécaniques d’intérêt cantonal, dans les stations générant des nuitées. Dès lors, il n’est pas octroyé pour le financement de petites installations de remontées mécaniques d’intérêt local106. Géographiquement, les engagements du FET depuis 1971 ont cependant concerné à 75% la région des Alpes et Préalpes et, à 12%, celle des rives du Léman. Les engagements du FET dans le Jura (7% des engagements), dans la campagne vaudoise (1%) et sur les rives des lacs de Neuchâtel et Morat (5%) sont restés marginaux107.

Les engagements du FET varient fortement d’une année à l’autre. En 2005 (cf. graphique 34, page 63), ils se chiffraient à CHF 8,5 millions et ont permis le démarrage de projets pour un montant total de CHF 25 millions. En comparaison, en 2002 ces prêts avaient été de CHF 2,7 millions seulement, auxquels il fallait ajouter des financements à fonds perdus pour CHF 1,2 million.

97. Entrée en vigueur le 15.12.2003 de la Loi fédérale sur l’encouragement du secteur de l’hébergement, qui remplace la Loi fédérale sur l’encouragement du crédit à l’hôtellerie et aux stations de villégiature (LCH du 01.07.1996)

98. Le capital social mixte, composé de 54 397 parts sociales d’une valeur nominale de CHF 500, est détenu principalement par la Confédération (22,1%, soit CHF 6 millions), UBS SA (10,1%), Hotela (7,4%), Banque Cantonale Bernoise (6,9%), Credit Suisse (6,5%). SCH Rapport annuel 2004

99. Entrée en vigueur le 15.12.2003100. Outre le financement, la SCH a développé des activités connexes à

l’investissement, à savoir le conseil, l’étude de faisabilité et l’expertise immobilière101. Le tourisme suisse en chiffres 2004, Berne, juillet 2006102. Le tourisme suisse en chiffres 2005, Berne, juillet 2006103. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2004 p.22104. Ce prix a été attribué en 2005 à Charles-André Ramseier, directeur de l’Office

du tourisme du canton de Vaud dans la catégorie « Ensemble de l’œuvre d’une vie »

105. Entretien avec Philippe Sordet, chef du SELT106. « L’avenir des remontées mécaniques des Alpes vaudoises, Service de

l’économie et du tourisme du Département de l’économie du canton de Vaud, Peter Furger, Lausanne, 2002, §3 p.7

107. Exposé des motifs et projet de loi sur l’appui au développement économique, Octobre 2006

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8. PERSPEctiVES POuR LE tOuRiSME SuiSSE Et VaudOiS8.1 au niveau suisse

Après le creux de la vague entre 2001 et 2004, le tourisme et l’hôtellerie, aux niveaux suisse et vaudois, vivent à nouveau une période faste. Avec de bonnes saisons hivernales et la remontée rapide des nuitées hôtelières, sous l’influence de la clientèle suisse restée forte consommatrice de loisirs et aussi d’une nouvelle clientèle étrangère, venue des pays de l’Est et d’Asie, les professionnels de ces secteurs voient à nouveau l’avenir en rose. La restauration, où règne une forte surcapacité de l’offre, reste quelque peu à la traîne. Ce secteur est par ailleurs sous la forte influence des modifications dans les habitudes de consommation et des tendances légales vers une interdiction de fumer dans les établissements publics.

Pour le tourisme suisse et pour sa composante vaudoise, outre le seul bémol que peut constituer l’évolution des prix du pétrole et ses effets sur le coût des transports, le contexte économique actuel reste favorable :

• croissance : les taux de progression des économies mondiale et suisse restent élevés ;

• monnaie : le taux de change du franc contre les autres devises, notamment contre le dollar, reste stable.

Pour la saison d’été, l’institut BAK et le seco tablent sur une poursuite de la tendance positive pour le tourisme, notamment dans l’arc alpin et dans les grandes villes, ce qui devrait avoir une influence favorable pour le tourisme vaudois. Cette estimation semble être confirmée par les résultats statistiques de l’OFS.

8.2 au niveau vaudois

Pour le tourisme, l’hôtellerie et la restauration vaudois, l’embellie conjoncturelle devrait permettre l’ouverture d’une fenêtre d’opportunités pour opérer quelques restructurations en profondeur dans ce secteur :

au niveau légal, la période actuelle devrait permettre à la politique et aux professionnels de discuter sereinement des nouveaux textes légaux qui, dans le

contexte du projet de loi sur l’appui au développement économique, doivent permettre aux acteurs de cette branche d’agir de concert pour la promouvoir et la développer;

au niveau étatique, si le principe d’un nouvel environnement légal est acquis, il reste urgent de considérer la défense et la promotion du tourisme d’une manière concrète, si ce n’est d’une façon aussi dynamique qu’en ce qui concerne le développement économique exogène (implantation d’entreprises étrangères), dont il n’est pas sûr que le résultat corresponde à 7% du PIB cantonal ;

au niveau économique, le choix d’axes identitaires clairs (le savoir, le sport et la santé) et une ambition qualitative réelle devraient permettre de poursuivre la restructuration de la branche, en incitant les établissements et les structures touristiques qui le peuvent à une plus grande spécialisation selon les désirs de la clientèle ;

au niveau financier, une priorité absolue doit être donnée au redressement des finances de tous les établissements dans l’hôtellerie et la restauration vaudoises qui affichent des faiblesses financières; cela passe sans doute par des fermetures d’établissements, mais aussi par des réorientations de l’offre ou de plus grandes spécialisations, voire des modifications profondes dans le management de certains établissements ou dans leur actionnariat ;

au niveau marketing, les bonnes perspectives du tourisme vaudois sont occultées par une dispersion des efforts selon les prérogatives régionales, voire locales; vu d’une perspective suisse, le canton de Vaud est peut-être une « quantité de marques » qu’il s’agit de promouvoir, comme le suggère le directeur de l’OTV108 ; mais, vu de l’étranger, promouvoir le canton de Vaud, voire la région lémanique revient à faire entendre une voix parmi une multitude d’autres voix suisses (cf. graphique 35, page 66).

au niveau structurel, le canton de Vaud gagnerait à défendre « sa » marque de manière unifiée et

•65

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66

coordonnée, en lui accordant la priorité avant de chercher à faire connaître, en ordre dispersé, toutes les sous-marques régionales ;

au niveau de la communication, le tourisme, l’hôtellerie et la restauration vaudois doivent collaborer et se coordonner pour parler au client d’une seule voix et lui proposer des « paquets » touristiques répondant aux nouvelles tendances de la consommation touristique et pouvant être adaptés rapidement aux évolutions des modes.

108. Assemblée générale de l’OTV, Charles-André Ramseier, 29 juin 2006, Ste-Croix

Graphique 35 – La multitude des marques touristiques suisses

Graphique �5 : La multitude des marques touristiques suisses

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9. REcOMMandatiOnS

La BCV a toujours été engagée dans le tourisme, l’hôtellerie et la restauration vaudois. Cet engagement relève de l’exercice de sa mission de contribution au développement de toutes les branches de l’économie cantonale. Dans ce cadre, la Banque observe depuis de nombreuses années l’évolution de ce secteur, essentiel pour l’économie cantonale dont il représente 7% de la valeur ajoutée brute.

Il y a dix ans, à l’occasion d’une analyse interne de l’hôtellerie et de la restauration, les responsables de la BCV avaient déjà formulé quelques questions fondamentales :

N’y a-t-il pas un trop grand nombre d’établissements ?

Des restaurants et des hôtels ne devront-ils pas fermer leurs portes ?

N’est-il pas possible d’anticiper le risque crédit en déterminant des normes standard au niveau des coûts et du financement ?

Quelles sont les perspectives et l’avenir de cette branche d’activité à court et moyen termes ?

Si la troisième question a trouvé une réponse avec les exigences découlant des normes des Accords de Bâle II, qui sont aujourd’hui appliquées par la plupart des grandes banques universelles et par la BCV en particulier, les trois autres restent d’actualité, au niveau national comme sur le plan cantonal.

La BCV compte un peu moins de 1000 clients dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des remontées mécaniques. Environ 4% du volume de ses crédits sont attribués à des entreprises ou à des professionnels de ces branches. Or, la Banque doit constater que la branche du tourisme, dont ces établissements sont les principales composantes, souffre de faiblesses structurelles et financières récurrentes, dont l’embellie conjoncturelle actuelle a tendance à masquer les effets.

C’est dans ce contexte que la BCV estime utile de formuler certaines recommandations aux autorités cantonales et aux professionnels de la branche touristique du canton par le biais de la présente étude. Parallèlement, la Banque réitère sa volonté d’assumer sa mission en restant prête, comme elle l’a

toujours fait par le passé, à accompagner les entreprises qui créent de la valeur dans ces domaines si ces dernières sont, de leur côté, prêtes à respecter certaines conditions de base permettant d’assurer une relation saine à long terme.

1. Environnement institutionnel de l’industrie touristique vaudoise

culture : D’une certaine manière, c’est dans le canton de Vaud que le tourisme est né en Suisse. Or, c’est en terre vaudoise qu’il existe sans doute le moins de culture touristique en Suisse. Pour que les Vaudoises et les Vaudois puissent mieux « vivre » le tourisme qui les fait vivre, il est urgent de créer les structures adéquates – par exemple au niveau scolaire et dans les communes – pour propager la culture touristique suisse et cantonale.

développement : L’industrie touristique pèse, directement et indirectement, 7% de la valeur du PIB cantonal. La promotion de son développement par les autorités devrait faire l’objet d’un soin particulier, notamment de la part des instances de promotion économique pour lesquelles il apparaît que ce secteur est le parent pauvre des efforts budgétaires. Ainsi, il ne faut pas seulement « intégrer » l’économie touristique dans les politiques cantonales, régionales et communales. Il faut surtout, pour que son développement soit pris au sérieux par tous les partenaires, créer une instance propre au développement touristique, qui soit chargée d’en appliquer les principes directeurs déjà définis par le Conseil d’Etat et qui soit dotée de moyens financiers corrects, permettant notamment de stimuler la collaboration entre la SCH, les établissements bancaires et les entreprises de la branche. Le projet de Loi sur l’appui au développement économique, mis en consultation en octobre 2006, amorce une démarche dans ce sens en donnant plus de poids à l’OTV.

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Structures : Les rôles de l’Office du tourisme du canton de Vaud (OTV) et du Conseil du tourisme devraient être renforcés. Ces instances pourraient, par exemple, être le noyau dur d’un « Office du développement du tourisme vaudois », qui se chargerait non seulement de coordonner son essor économique dans toutes les régions du canton, mais aussi de mieux organiser les actions des offices régionaux et de poursuivre le rôle actuel de l’OTV, notamment sur les marchés étrangers et dans les autres cantons. A l’état de projet, la nouvelle Loi sur l’appui au développement économique va dans ce sens.

Financement : Pour accroître la valeur ajoutée du tourisme dans le canton, tout au moins pour la maintenir à son niveau actuel et préserver les emplois de cette branche, il serait souhaitable de trouver des sources de financement complétant la poignée de millions du produit de la taxe de séjour. Prenant en compte l’importance économique et politique du tourisme, notamment dans les régions de montagne, et le rôle qui lui est réservé dans le cadre du plan directeur cantonal pour le développement de ces régions, un nouvel environnement légal sur le tourisme devrait prévoir la création de moyens financiers plus conséquents, notamment sur le plan des aides à l’investissement.

2. Marché touristique vaudois

Statistiques : La connaissance statistique du tourisme, notamment des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des remontées mécaniques, est plus que lacunaire. Or, celle-ci est essentielle à la conception puis à l’application de stratégies de développement, tant aux niveaux cantonal, régional, communal qu’aux niveaux sectoriels. Pour améliorer cette connaissance statistique, quantitativement et qualitativement, et parce que l’OFS n’est plus vraiment disposé à remplir cette fonction pour des raisons budgétaires, un partenariat actif du Service cantonal de recherche et d’information statistiques (Scris) avec les acteurs de la branche, les autorités communales et cantonales et les autres

cantons touristiques devrait être formalisé et les moyens nécessaires rapidement fournis.

connaissance qualitative du marché : Les études de marché sur l’offre et la demande touristiques vaudoises sont rares et/ou réalisées en ordre dispersé. Les acteurs (hôtellerie, restauration et remontées mécaniques) devraient initier un partenariat pour, en collaboration avec le Scris et l’Unité d’enseignement et de recherche en tourisme de l’Université de Lausanne, réaliser régulièrement des enquêtes de référence, permettant aux responsables de cette branche de mieux orienter leurs politiques.

Politique régionale : Actuellement, tous les efforts concernent le tourisme citadin, le long du lac Léman, et celui des Alpes vaudoises. L’infrastructure et le développement touristique dans les régions périphériques (Jura et Nord vaudois) et en campagne sont laissés en friche. Or, face à des défis financiers et légaux, l’abandon progressif des hôtels et restaurants de campagne risque de créer un vide dans certaines communes, source de problèmes sociaux. Mais, s’il est évident que l’équipement touristique classique aura du mal à y perdurer, notamment en raison de problèmes trop aigus de rentabilité, des formes alternatives (tourisme à la ferme, Bed & Breakfast, etc.) pourraient et devraient y être formellement soutenues, par exemple par un éventuel Office de développement du tourisme vaudois. Ces formes alternatives sont en effet particulièrement adaptées pour pouvoir supporter, dans ces régions, les variations de la demande.

Remontées mécaniques : Une partie de l’avenir d’une région touristique entière, les Alpes vaudoises, repose sur la capacité d’une dizaine de sociétés de remontées mécaniques à générer les moyens financiers suffisants pour assurer le maintien et le renouvellement d’infrastructures permettant de garantir la qualité de leurs prestations. Pour ne pas un jour être contraintes de passer sous le contrôle d’acteurs économiques extérieurs au

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69

canton ou étrangers, ces sociétés devraient s’engager rapidement sur la voie d’un partenariat régional, voire sur celle d’une fusion de leurs activités. Dans un premier temps, la création d’offres touristiques complètes, c’est-à-dire englobant toutes les prestations de toutes les stations des Alpes vaudoises, et disponibles sur internet, pourrait être une façon de dépasser les clivages régionaux.

�. Problématique financière

analyse : Les établissements hôteliers, de la restauration et des remontées mécaniques sont aux prises avec des problèmes récurrents de rentabilité, dus notamment à leur faible dotation en fonds propres. Pour résoudre à terme ces problèmes et pouvoir continuer à répondre aux demandes de crédits qu’ils formulent, ces établissements devraient soumettre leur situation à un organisme d’analyse neutre dont la structure pourrait s’inspirer de celle de Prométerre, dans le domaine agricole.

demandes de crédit : Dans le contexte d’un cadre minimal fixé par le législateur, les établissements bancaires et les organisations faîtières du tourisme devraient agir en partenariat pour faire respecter des conditions minimales à remplir pour que les établissements et entreprises actives dans le tourisme puissent déposer des demandes de crédit. Ces conditions minimales devraient concerner les domaines suivants : situation, moyens d’accès et infrastructures de communication à disposition des établissements demandeurs ; existence de business plan; existence d’études de marché et de faisabilité pour les nouveaux projets ; existence ou mise en place de structures (même simplifiées) de contrôle de la comptabilité et de la gestion.

Fonds propres : Actuellement, le niveau des fonds propres des établissements actifs dans le tourisme est souvent proche de 15%. Comme dans le cas d’un prêt hypothécaire à un particulier, un niveau minimal

de fonds propres disponibles devrait être exigé pour accorder un crédit à un établissement de cette branche. Cette exigence devrait être couplée à celle de la fixation d’une capacité d’épargne pour les indépendants qui veulent se lancer sur ce marché et à de fortes restrictions quant à l’utilisation du capital de prévoyance pour les anciens salariés qui veulent devenir restaurateurs ou hôteliers.

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10. SOuRcES Et LiStE dES aBRéViatiOnS

10.1 Sources

« La Suisse au tournant du siècle – Souvenir du bon vieux temps », Editions Sélection du Reader’s Digest

« Histoire économique de la Suisse », Jean-François Bergier, Payot, 1984

« Le voyage en Suisse », Claude Reichler & Roland Ruffieux, Robert Laffont, 1998

« Histoire du Pays de Vaud », Lucienne Hubler, Editions LEP, 1991

« Reflets économiques de la branche », Editions 2004, 2005 et 2006, GastroSuisse

« Faits saillants du tourisme – Edition 2005 », Organisation mondiale du tourisme

« Compte satellite du tourisme de la Suisse », Gabrielle Antille, Heinz Rütter et Adrian Berwert, seco

Rapports annuels 2004 et 2005, Société Suisse de Crédit Hôtelier

« Le tourisme en Suisse a de l’avenir », Suisse Tourisme

« Le tourisme suisse en chiffres », éditions 2004 et 2005, Fédération suisse du tourisme

« Remontées mécaniques en Suisse – Faits et chiffres 2004 », Remontées Mécaniques Suisses

« Erfolgsfaktoren im alpinen Tourismus », seco, Berne

« L’importance du tourisme pour l’économie vaudoise », Rütter & partner, 2004

« Facteurs de succès, modèles d’affaires et de financement pour l’industrie des remontées mécaniques en mutation », Thomas Bigler & Christian Laesser, Université de Saint-Gall

Rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur la politique de développement économique, 2006

Publications trimestrielles de Conjoncture Vaudoise

Communiqués de presse de l’Office fédéral de la statistique sur les nuitées touristiques

« L’avenir des remontées mécaniques des Alpes vaudoises », Peter Furger, 2002

Infotellerie Vaudoise, Newsletter d’Hôtellerie Vaudoise

Rapport d’activité 2005, SELT

Hôtel Benchmark 2004, SGH

« Prévisions pour le tourisme suisse », BAK et seco, mai 2006

Dictionnaire Historique de la Suisse, Berne

« L’impact du Montreux Jazz Festival 2002 sur Montreux et la région », Unité d’enseignement et de recherche en tourisme de l’Université de Lausanne, Novembre 2002

Entretien des auteurs avec MM. Charles André Ramseier, directeur de l’OTV, Philippe Thuner, président d’ Hôtellerie Vaudoise, Frédéric Haenni, président de GastroVaud et Philippe Sordet, chef de service du SELT.

10.2 Liste des abréviations

B&B Bed and Breakfast

cdt Conseil du Tourisme du canton de Vaud

EPt Emploi équivalent plein temps

FEt Fonds d’équipement touristique

KOF Centre conjoncturel de l’Université de Zurich

LadB Loi sur les auberges et les débits de boissons

LdR Loi sur le développement régional

LiM Loi sur l’aide aux investissements en région de montagne

OFS Office fédéral de la statistique

OMt Organisation Mondiale du Tourisme

OtV Office du tourisme du canton de Vaud

RMS Remontées Mécaniques Suisses

ScH Société Suisse de Crédit Hôtelier

SEcO Secrétariat d’Etat à l’économie

SELt Service de l’économie, du logement et du tourisme

SSH Société suisse pour l’hôtellerie

tO Taux d’occupation

tSa Compte satellite du tourisme

uia Union des Associations Internationales

VaB Valeur ajoutée brute

70

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10.� Liste des graphiques et tableaux

Graphiques page

1. Evolution du nombre d’établissements hôteliers en Suisse 10

2. Evolution du nombre de chambres d’hôtels en Suisse 10

3. Evolution des arrivées de touristes et des recettes du tourisme international 12

4. Les perspectives de croissance du tourisme mondial 12

5. La part de la Suisse dans le tourisme européen baisse 12

6. Valeur ajoutée brute directement générée par le tourisme 14

7. Evolution récente de la taille des hôtels 14

8. Taux d’occupation selon la taille et l’exploitation 16

9. Evolution des chiffres d’affaires 16

10. Evolution des journées skieurs en Suisse 18

11. Chiffre d’affaire annuel dans la restauration 24

12. Structure des coûts par niveau de chiffre d’affaires 24

13. Tendance à long terme pour les leaders du tourisme de congrès 31

14. Les régions touristiques dans le canton de Vaud 33

15. Poids relatif du tourisme dans les PIB 34

16. Evolution du nombre de nuitées hôtelières dans le canton de Vaud 34

17. Evolution du nombre de nuitées par région 37

18. Demande comparée du tourisme d’affaires et de loisirs 38

19. Dépense des hôtes touristiques dans la région Lausanne-Montreux 38

20. Le chiffre d’affaires des activités récréatives, culturelles et sportives 38

21. Répartition des hôtels dans le canton 41

22. Répartition des hôtels selon le nombre de lits 41

23. Structure des coûts d’un hôtel vaudois 44

24. Structure des coûts d’un hôtel vaudois selon le chiffre d’affaires 44

25. Répartition des hôtels étoilés dans le canton 47

26. Proportion d’hôtels ayant un site internet 47

27. Capacité d’accueil des hôtels vaudois 48

28. Répartition des chambres par gammes de prix – Axe Nyon/Montreux 49 71

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72

29. Répartition des chambres par gammes de prix – Campagne vaudoise 49

30. Répartition des campings dans le canton 51

31. Evolution du chiffre d’affaires dans l’hôtellerie vaudoise 53

32. Evolution des chiffres d’affaires dans la restauration 56

33. Répartition régionale des fonds de la SCH 61

34. Répartition des engagements du FET en 2005 63

35. La multitude des marques touristiques suisses 66

tableaux page

1. Evolution du nombre d’hôtels, de chambres et de lits en Suisse 14

2. Répartition des nuitées par origine de la clientèle 16

3. Répartition régionale des nuitées 18

4. La structure financière dans l’hôtellerie suisse 18

5. Evolution de la taxe cantonale de séjour 34

6. Taux d’occupation des hôtels par région touristique 42

7. Répartition des hôtels selon la capacité en chambres 42

8. Répartition des charges selon le chiffre d’affaires par catégorie d’hôtels 44

9. Nombre d’hôtels ayant des sites internet 46

10. Prix des chambres d’hôtels 49

11. Répartition des B&B dans le canton de Vaud 50

12. Evolution des membres de GastroVaud 53

13 Répartition des licences d’exploitation dans le canton de Vaud 54

14. Les sociétés de remontées mécaniques des Alpes vaudoises 56

15. Le taux d’endettement dans l’hôtellerie 60

16. Evolution du volume des investissements dans l’hôtellerie 60

17. Les effets de la LIM et de la LDR dans le canton 63

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11. LiEnS utiLES

11.1 Organisations liées au tourisme

Office du tourisme du canton de Vaud www.region-du-leman.ch

Hôtellerie Vaudoise www.hotellerievaudoise.ch

GastroVaud www.gastrovaud.ch

Auberges de jeunesse suisses www.youthhostel.ch

Remontées mécaniques suisses www.seilbahnen.org

Bed & Breakfast Switzerland www.bnb.ch

Fédération suisse du tourisme www.swisstourfed.ch

Société Suisse de Crédit Hôtelier www.sgh.ch

Suisse Tourisme www.MySwitzerland.com

Campings de Romandie www.camping-romandie.ch

Innovation Tourism www.inno-tour.ch

Organisation Mondiale du Tourisme www.unwto.org

11.2 Sites particuliers

Hôtels VaudoisVoir la Liste des hôtels vaudois (chapitre 12, page 74)

Remontées mécaniquesVillars – Gryon www.tele-villars-gryon.ch

Meilleret, Les Diablerets www.diablerets.ch

Télé Leysin www.teleleysin.ch

Téleski Les Thays www.forclaz.ch

Gstaad 3000 SA www.glacier3000.ch

11.� diverses adresses

Service de l’économie, du logement et du tourisme www.selt.vd.ch

Conjoncture Vaudoise www.conjoncturevaudoise.ch

Forschungsinstitut für Freizeit und Tourismus www.cx.unibe.ch/fif

Service cantonal de recherche et d’information statistiques (SCRIS) www.scris.vd.ch

BCV www.bcv.ch

Office fédéral de la statistique www.statistique.admin.ch

Laurent Vanat, consultant www.vanat.ch

Institut für öffentliche Dienstleistungen und Tourismus www.idt.unisg.ch

Secrétariat d’Etat à l’économie www.seco.admin.ch

Unité d’enseignement et de recherche en tourisme www.hec.unil.ch/uert

Dictionnaire historique suisse www.dhs.ch

7�

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SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

aigle et Environs 6 69 107

aigle 59 87

Motel Le Barbaro o 23 20 n n 0 na 90 60

du Nord n 19 38 n 0 hoteldunord.ch 140 115

des Messageries n 10 14 n n 0 na 90 50

Le Suisse n 7 15 n n 0 na 110 80

Plans-sur-Bex, Les 5 10

Pont-de-Nant n 5 10 n n 0 na 90 45

Yvorne 5 10

La Couronne n 5 10 n n 0 na 100 60

avenches et Environs 7 109 240

avenches 68 1�7

Au Forgeron n 13 24 n n 0 na 90 60

de l’Union n 4 10 n n 0 na 110 60

de la Couronne o 12 24 n n 3 lacouronne.ch 160 110

Lacotel n 39 79 o Swissrooms; Velotel 3 tiscover.ch/lacotel 105 85

cudrefin 19 59

Auberge de la Sauge n 12 42 n n 0 na 120 85

de Ville n 7 17 n n 0 na 120 60

Faoug 22 44

du Cerf n 22 44 n n 0 na 100 50

château d’Oex et Environs 15 259 506

château d’Oex 229 441

Beau-Séjour n 42 57 o n 0 na 130 65

Buffet de la Gare n 7 14 n n 1 buffet-doex.ch 70 40

Perce-Neige n 11 34 n n 0 perce-neige.net 70 35

La Poste n 13 24 n n 1 rosaly.ch 94 54

La Rocaille n 12 24 n n 0 na 160 90

Le Vieux Chalet n 18 45 n n 0 na 90 45

Gourmet o 21 44 n Minotel 3 gourmet-hotelermitage.ch

160 100

Bon Accueil o 18 32 n Swiss Historic Hotel 0 lebonaccueil.ch 160 115

Les Bouquetins o 10 20 n n 1 na 110 60

Roc et Neige o 55 108 o n 0 rocetneige.ch 165 85

12. LiStE dES HôtELS VaudOiS

74

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75

de Ville n 12 24 n n 3 na 160 100

Florissant n 10 15 n n 2 na 90 40

Etivaz, L’ 15 �0

du Chamois n 15 30 n n 0 hotel-suisse.ch/chamois 80 50

Rossinière 15 �5

Elite n 10 20 n n 0 na 180 65

de Ville n 5 15 n n 0 na 110 50

Echallens et Environs 4 28 58

Bercher 4 8

de la Gare n 4 8 n n 0 na 100 50

Echallens 5 11

Auberge du Cheval-Blanc n 5 11 n n 0 na 120 80

Villars-le-terroir 14 28

Motel Beauregard n 14 28 n n 0 na 108 88

Vuarrens 5 11

du Lion-d’Or n 5 11 n n 0 na 75 40

La Sarraz et Environs 6 4� 79

Eclépens 9 17

Auberge communale “A l’Ecusson Vaudois”

n 9 17 n n 0 na 140 100

Mex 5 8

Auberge au Mai n 5 8 n n 0 aubergeaumai.ch 80 40

Mont-la-Ville 5 10

Auberge du Mollendruz n 5 10 n n 0 na 88 35

Pompaples 8 14

Au Milieu du Monde n 8 14 n n 0 na 80 45

Sarraz, La 16 �0

de la Croix-Blanche n 11 20 n n 0 hotelcroixblanche.ch 140 80

O Sole Mio n 5 10 n n 0 o-sole-mio.org 140 80

Lausanne agglomération 65 �0�9 5476

Belmont s/Lausanne 10 22

de Belmont n 10 22 n n 3 hotelbelmont.ch 140 90

Bussigny 171 �42

Novotel o 98 196 o Accor 3 novotel.com 105 105

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

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76

Formule 1 o 73 146 o Accor 1 hotelformule1.com 62 62

cheseaux �2 60

Galion’s n 21 40 n n 0 na 140 100

de la Gare n 11 20 n n 0 na 110 75

crissier 1�2 259

Acacia Beausite n 19 29 n n 0 na 110 60

Ibis o 113 230 o n 2 hotelibis.com 111 80

cugy 10 22

Motel des Pins n 10 22 n n 0 na 80 60

cully 79 155

Comfort InterEurope o 57 110 o Comfort and Quality 3 hotelintereurope.ch 170 100

Au Major-Davel o 13 27 n n 0 hotelaumajordavel.ch 160 110

Auberge du Raisin o 9 18 n relais&chateaux 0 relaischateaux.ch/raisin 350 280

Echandens 10 19

Pont de la Venoge o 10 19 n n 2 na 95 80

Ecublens 26 54

Le Parc o 26 54 n n 3 leparc.ch 120 120

Epalinges 42 79

de l’Union o 42 79 o n 3 hotel-union.ch 125 98

croix-sur-Lutry, La 4 6

La Croix Chez Alfredo n 4 6 n n 0 na 120 85

Lausanne 2��8 4122

Le Chalet n 9 15 n n 0 na 93 55

Excelsior n 50 100 o n 0 na 140 90

Relais de Vidy n 10 10 n n 0 na 50 25

Beau-Rivage Palace o 169 322 o Club Grand Hotel &Swiss Deluxe

Hotels

5 brp.ch 470 410

Lausanne Palace o 150 262 o Swiss Deluxe Hotel 5 lausanne-palace.com 490 390

Agora o 80 177 o Fassbind Hotels 4 fassbindhotels.com 190 155

Alpha-Palmiers o 187 370 o Fassbind Hotels 4 fassbindhotels.com 195 160

Angleterre o 75 150 o n 4 angleterre-residence.ch 345 265

Continental o 116 174 o Swiss Quality Hotels 4 manzprivacyhotels.ch 295 200

Nash Carlton o 44 88 o n 4 meliacarlton.solmedia.com

240 200

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

Page 75: Le marché vaudois du tourisme - La Banque des Vaudois - BCV...1.1 au niveau suisse • Le tourisme suisse est historiquement fondé sur l’exploitation littéraire et sportive du

77

BestWestern Mirabeau o 73 127 o Best western 4 mirabeau.ch 240 180

Moevenpick o 265 355 o Moevenpick Hotels 4 moevenpick-lausanne.com

340 285

de la Paix o 109 198 o n 4 hoteldelapaix.net 400 300

Royal-Savoy o 107 170 o n 4 royal-savoy.ch 295 245

Victoria o 55 85 o n 4 hotelvictoria.ch 280 175

AlaGare o 45 85 o Minotel 3 alagare.com 160 120

Albatros Navigation o 28 41 o n 3 albatros-navigation 136 104

Aulac o 84 150 o CDM Hotels et Restaurants

3 aulac.ch 190 140

Bellerive o 35 62 o Swiss Budgets Hotels 3 hotelbellerive.ch 160 125

Le Château d’Ouchy o 38 72 o n 3 château-douchy.com 180 160

City o 51 120 o Fassbind Hotels 3 Fassbindhotels.com 160 125

Crystal o 40 80 o Minotel 3 crystal-lausanne.ch 177 134

Elite o 33 55 o n 3 elite-lausanne.ch 175 135

Tulip Inn o 59 112 o Golden Tulip 3 tulipinnlausanne.ch 170 140

Jan o 45 80 o n 3 hoteljan.ch 145 105

du Port o 22 38 n n 3 hotel-du-port.ch 180 150

Regina o 30 53 o Swiss Budgets Hotels 3 hotel-regina.ch 158 118

des Voyageurs o 33 66 o n 3 voyageurs.ch 160 120

Auberge du Chalet-à-Gobet

o 13 24 n n 2 chaletagobet.ch 178 105

La Croisée o 12 24 n VCH 2 hotellacroisee.ch 165 145

de l’Ours o 20 36 n n 2 na 150 110

Rex o 26 46 n n 2 rexhotel.ch 140 100

de la Forêt o 20 30 n n 1 na 130 95

Jeunotel o 118 150 o Swiss Budgets Hotels 0 jeunehotel.ch 106 89

du Marché n 25 40 n n 1 hoteldumarche-lausanne.ch

120 90

du Raisin o 7 15 n n 0 na na na

Lausanne Guesthouse & Backpaper

o 25 80 n n 0 lausanne-guesthouse.ch 88 81

les Chevreuils o 30 60 o n 0 chevreuils.ch 230 158

Mont-sur-Lausanne, Le 14 22

Le Central n 14 22 n n 0 na 100 62

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

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78

Lutry �� 55

Le Rivage o 33 55 o n 3 hotelrivagelutry.ch 170 120

Paudex 24 48

du Château n 24 48 n n 0 na 140 80

Prilly 10 14

Auberge de la Fleur- de-Lys

n 10 14 n n 0 na 70 35

Renens 1� 17

des Epis d’Or n 13 17 n n 0 na 50 35

Romanel-sur-Lausanne 18 �8

Auberge de la Charrue n 4 10 n n 0 hotels-suisse.ch/auberge-la-charrue

140 90

A La Chotte o 14 28 n n 3 na 145 105

St-Sulpice 65 144

Bellevue-Terrasse n 11 20 n n 0 na 100 73

Pré Fleuri o 17 36 n n 3 pre-fleuri.ch 170 135

Motel des Pierrettes o 22 42 n n 2 na 150 110

Hostellerie du Debarcadère

o 15 26 n n 0 debarcadere.ch 197 160

Savigny 8 18

des Alpes n 8 18 n n 0 na 150 85

Lavey-Bex 7 167 288

Bex 81 146

de la Fontaine n 9 21 n n 0 na 90 55

de Ville n 5 11 n n 0 na 70 45

Le Cèdre o 41 82 o n 4 hotel-cedre.ch 170 150

Le St-Christophe o 10 24 n n 2 le-st-christophe.ch 130 90

A la Grappe d’Or o 16 8 n n 0 na

Lavey-les-Bains 74 107

Grand Hôtel des Bains o 74 107 o n 3 lavey-les-bains.ch 260 150

Lavey-Village 12 �5

Les Fortifications n 12 35 n n 3 na 80

Les diablerets 15 402 1 095

diablerets, Les �85 1 040

Eurotel Victoria o 101 220 o Eurotel 4 eurotel-victoria.ch 200 135

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

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79

des Diablerets o 59 125 o n 4 hoteldesdiablerets.ch 210 94

Le Chamois n 50 120 o n 3 hotelchamois.ch 84 104

Les Sources o 48 96 o n 3 hotel-les-sources.ch 138 50

Les Diablotins o 60 190 o n 1 diablotins.ch 84 50

Le Madrier n 6 16 n B&B 0 lemadrier.ch 100 60

La Gentiane o 22 50 n n 0 lagentiane.ch 100 70

Auberge de la Poste n 11 25 n n 0 aubergedelapotse.ch 140 60

Restaurant d’Isenau n dortoir 62 n n 0 isenau.ch - 45

les Lilas n 11 20 n n 0 hotelleslilas.ch 120 50

Mon Abri n dortoir 60 n n 0 monabri.ch 90 45

Auberge de l’Ours n 6 35 n n 0 aubergedelours.ch 140 80

Mon Séjour n 11 21 n n 0 hotel-mon-sejour.ch 100 50

Vers-L’Eglise 17 55

Auberge de l’Ours n 6 34 n n 0 aubergedelours.ch 140 80

Mon Séjour n 11 21 n n 0 hotel-mon-sejour.com 100 60

Les Mosses 7 11� 262

comballaz, La 4 12

Auberge de la Poste n 4 12 n n 0 na 100 80

Sépey, Le 6 12

du Cerf n 6 12 n n 0 lecerf.ch 100 60

Les Mosses 98 228

Le Relais Alpin o 47 90 o n 3 relaisalpin.ch 120 60

Les Fontaines o 25 50 n n 3 relaisalpin.ch 67 67

du Chaussy n 12 24 n n 0 hotellechaussy.ch 85 55

Easy La Sapinière o 14 64 n n 2 relaisalpin.ch 67 67

Lécherette La 5 10

Restoski o 5 10 n n 0 na 95 90

Leysin 12 4�6 9��

Leysin 4�6 9��

Classic Hôtel o 115 230 o n 4 classic-hotel.ch 210 135

Central Résidence o 86 200 o n 3 central-residence.ch 150 90

Parc Hôtel n 42 87 o n 3 leysin-parc.ch 210 135

Le Grand Chalet o 30 60 o n 3 grand-chalet.ch 130 78

Au Bel-Air o 12 45 n n 2 aubelair.ch 120 80

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

Page 78: Le marché vaudois du tourisme - La Banque des Vaudois - BCV...1.1 au niveau suisse • Le tourisme suisse est historiquement fondé sur l’exploitation littéraire et sportive du

80

Mont-Riant o 18 36 n n 2 mont-riant.ch 130 72

Les Orchidées o 14 27 n n 2 leysin.ch/orchidées 140 70

du Soleil o 45 120 o n 2 hoteldusoleil.ch 75 95

La Paix o 29 17 n Swiss Budget Hotels 0 hotelapaix.ch 58 68

Hiking Sheep o 8 36 n n 0 na na

La Tour d’AÏ o 16 45 n n 2 hoteltourdai.ch 120 70

La Primevère n 21 30 n Swiss Budget Hotels 0 na 90 45

Morges et Environs 19 289 564

apples 10 25

Auberge de la Couronne n 5 14 n n 0 couronne-apples.ch 160 200

de Commune n 5 11 n n 0 na 90 55

Ballens 9 17

Communal n 9 17 n n 0 na 86 48

colombier � 8

Auberge communale n 3 8 n n 0 na 100 50

Etoy-Buchillon 42 84

Motel Lunika n 18 36 n n 0 lunika.ch 120 90

Auberge communale n 10 20 n n 0 auberge-etoy.org 150 100

Motel des Pêchers n 14 28 n n 0 na 83 63

Lavigny � 6

La Croix-Blanche n 3 6 n n 0 la-croix-blanche.ch 100 70

Montricher 16 27

des Deux Sapins n 6 11 n n 0 na 84 48

du Jura Garni n 10 16 n n 0 na 80 45

Morges 168 �22

La Fleur du Lac o 30 56 o Swiss International Hotels

4 fleur-du-lac.ch 278 168

de la Nouvelle Couronne o 31 62 o Hôtels et Patrimoines

3 hotelcouronnesmorges.ch 158 108

du Mont -Blanc Au Lac o 45 78 o Best Western 3 hotel-mont-blanc.ch 180 160

La Longeraie o 48 96 o n 3 lalongeraie.ch 200 150

de Savoie o 14 30 n n 0 hotelsavoie.ch 150 97

Préverenges 29 57

Auberge du Chasseur o 12 23 n n 3 na 130 100

de la Plage o 9 18 n n 0 hotel-laplage.ch 160 128

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

Page 79: Le marché vaudois du tourisme - La Banque des Vaudois - BCV...1.1 au niveau suisse • Le tourisme suisse est historiquement fondé sur l’exploitation littéraire et sportive du

81

Auberge de l’Etoile n 8 16 n n 0 na 90 50

Vufflens-le-château 9 18

L’Ermitage n 9 18 n Relais & Chateaux 0 ravet.ch 400 360

Moudon - Oron 7 71 1��

Lucens 15 �0

de la Gare n 6 12 n n 0 hoteldelagarelucens.ch 135 95

de la Couronne n 9 18 n n 0 na 138 87

Moudon 24 40

Auberge de la Douane n 3 5 n n 0 na 80 40

de la Gare n 18 30 n n 0 hotel-restaurant.ch 140 75

Relais de Bressonaz n 3 5 n n 0 na 70 35

Palézieux-Gare 7 10

de la Gare n 7 10 n n 0 na 80 40

Servion 25 5�

Motel des Fleurs SA n 25 53 n n 0 hotels-suisse.ch/motel- des-fleurs

120 90

Montreux-Vevey et Environs

68 2400 4299

Blonay �8 70

Buffet de la Gare n 4 9 n n 0 na 80 60

Les Sapins o 14 20 n n 0 les-sapins.ch 160 90

du Signal o 4 8 n n 0 na 130 70

Bahyse o 13 24 n n 3 hotelbahyse.ch 181 143

des Pléïades n 3 9 n n 0 na 98 59

caux 14 28

Buffet de la Gare n 6 12 n n 0 buffetcaux.com 120 80

Hostellerie de Caux o 8 16 n n 0 hostelleri-caux.ch 160 100

chexbres 70 126

Restaurant du Nord n 3 4 n n 0 na 90 70

Préalpina o 50 90 o n 4 prealpina.ch 120 110

Cécil o 17 32 n Minotel 0 hotelcecil.ch 135 90

clarens 16 25

Buffet de la Gare n 9 11 n n 0 na 66 80

Ermitage o 7 14 n n 0 ermitage-montreux.com 250 180

corseaux 12 24

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

Page 80: Le marché vaudois du tourisme - La Banque des Vaudois - BCV...1.1 au niveau suisse • Le tourisme suisse est historiquement fondé sur l’exploitation littéraire et sportive du

82

de Châtonneyre o 12 24 n n 3 chatonneyre.ch 180 85

corsier-sur-Vevey 10 16

de la Place n 10 16 n n 0 hotel-de-la-place.ch 150 80

Epesses 2 4

de la Crochettaz o 2 4 n n 0 na 170 115

Fenil-sur-corsier 2 4

de Fenil n 2 4 n n 0 na 80 60

Glion sur Montreux 156 277

Victoria o 50 80 o Selection Suisse 4 4 victoria-glion.ch 250 160

des Alpes Vaudoises n 48 88 o n 3 hotel-alps.ch 120 80

Le Parc Righi n 58 109 o n 4 na 235 165

Jongny 62 92

du Léman n 62 92 o n 0 coopbildungszentrum.ch/jongny

110 140

Les avants/Montreux 24 46

de Sonloup o 19 36 n n 2 sonloup.com 130 90

Helioda o 5 10 n n 0 na 115 66

Mont-Pélerin 8� 11�

Le Mirador Kempinski o 74 95 o Swiss Deluxe Hotels 5 mirador.ch 380 280

Hostellerie Chez Chibrac o 9 18 n n 0 chezchibrac.ch 140 115

Montreux 1�68 2419

Pension Wilhelm n 13 27 n n 0 na 100 60

Le Montreux-Palace o 235 405 o Swiss Deluxe Hotels 5 montreux-palace.com 510 380

Royal Plaza o 146 198 o n 5 royalplaza.ch 305 255

Eden Palace au Lac o 100 200 o n 4 edenmontreux.ch 240 210

Eurotel Riviera o 152 270 o Best Western 4 eurotelriviera.ch 220 170

Golf Hôtel o 75 142 o Swiss Quality Hotel 4 montreux.ch/golf-hotel 280 190

Grand Hôtel Excelsior Biotonus

o 59 97 o n 4 hotelexcelsiormontreux.com

290 190

Grand Hôtel Suisse Majestic

o 140 255 o n 4 suisse-majestic.ch 280 200

Villa Toscane o 45 70 o Swiss Quality Hotel 4 villatoscane.ch 200 140

Résidence Bristol SA o 20 44 n n 4 hotel-bristol-montreux.ch 220 155

Bon-Port o 29 59 n n 3 na 130 90

De Chailly o 32 60 o n 3 montreux.ch/chailly 130 90

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

Page 81: Le marché vaudois du tourisme - La Banque des Vaudois - BCV...1.1 au niveau suisse • Le tourisme suisse est historiquement fondé sur l’exploitation littéraire et sportive du

8�

Helvétie o 60 100 o n 3 montreux.ch/helvetie 150 110

Splendid o 24 46 n n 3 hotel-splendid.ch 160 110

Masson ssa o 30 60 n n 3 hotelmasson.ch 150 100

Auberge des Planches n 36 72 o n 3 na 140 85

Elite Montreux o 23 35 n n 2 montreux.ch/elite 110 70

La Rouvenaz o 6 12 n n 2 montreux.ch/rouvenaz-hotel

160 110

Du Pont o 10 19 n n 1 na 130 70

Villa Germaine o 10 24 n n 1 montreux.ch/villa-germaine

105 70

Parc et Lac o 30 53 o n 0 montreux.ch/parc-et-lac 130 90

Bon-Accueil o 39 78 o n 0 na 190 130

Hostellerie du Lac o 8 17 n n 0 montreux.ch/hostellerie-du-lac

150 na

Miramonte n 46 76 o n 0 miramonte.ch 220 120

Puidoux-Gare 70 118

Signal de Chexbres o 70 118 o Relais du Silence 4 hotelsignal.ch 190 105

Rennaz 20 50

Motel de Rennaz n 20 50 n n 0 na 110 70

Rivaz 1� 21

Auberge de Rivaz o 13 21 n n 1 montreux.ch/auberge-rivaz 120 60

St-Légier sur Vevey 6 12

Auberge communale o 6 12 n n 0 na 150 80

Vevey 280 542

Des Trois Couronnes o 55 85 o n 5 hoteltroiscouronnes.ch 380 295

du Lac o 50 100 o Best Western 4 bestwestern.ch/dulacvevey

280 220

Astra Hôtel Pavillon Vevey

o 93 160 o Swiss International Hotels

4 astra-hotel.ch 190 170

de Famille o 21 45 n Minotel 3 hotelfamille.ch 150 93

des Négociants o 23 46 n n 2 hotelnegociants.ch 130 85

Hostellerie de Genève o 10 16 n n 2 hotelgeneve.ch 180 110

Riviera Lodge o 12 60 n n 0 rivieralodge.ch 80 27

Motel des Quatre Vents n 16 30 n n 2 na 130 80

Villeneuve 85 175

de l’Aigle n 10 25 n n 0 delaigle.ch 88 52

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

Page 82: Le marché vaudois du tourisme - La Banque des Vaudois - BCV...1.1 au niveau suisse • Le tourisme suisse est historiquement fondé sur l’exploitation littéraire et sportive du

84

la Romantica n 12 22 n n 0 romantica-villeneuve.ch 100 60

du Nord n 8 11 n n 0 na 80 40

Les Marines o 23 45 o n 4 les-marines.com 240 170

du Port o 21 45 o Swiss Budget Hotels 3 duport.ch 168 110

Au Soleil o 11 27 n n 2 montreux.ch/soleil-villeneuve

135 85

tour de Peilz, La 69 1�7

Hostellerie Bon Rivage o 50 100 o n 3 bon-rivage.ch 180 140

de la Vieille Tour n 19 37 o n 3 vieilletour.ch 140 100

nyon - St-cergue �� 680 1 286

arzier 15 24

Auberge de l’Union n 8 15 n n 0 na 90 55

Bel Horizon o 7 9 n n 2 na 120 90

Bassins 2 5

Auberge de la Couronne n 2 5 n n 0 na 120 80

Begnins 5 11

Ecu Vaudois n 5 11 n n 0 ecu-vaudois.ch 180 100

Bogis-Bossey 62 124

Auberge communale n 2 4 n n 0 auberge-bogis-bossey.ch 198 120

Château de Bossey n 60 120 o n 0 na 119

chavannes-de-Bogis 185 �46

Relais de Chavannes n 5 10 n n 0 na 100 65

Chavannes-de-Bogis o 180 336 o Best Western 3 hotel-chavannes.ch 160 120

chéserex 8 16

Château de Bonmont o 8 16 n n 4 bonmont.com 290 240

coinsins 16 �0

Auberge de la Réunion o 16 30 n n 3 auberge-coinsins.ch 150 120

commugny 19 �6

Motel Le Léman n 9 18 n n 0 motel-le-leman.ch 115 65

Hostellerie Guillaume-Tell o 10 18 n n 2 guillaume--tell.ch 130 70

coppet �1 62

du Lac o 19 40 n Swiss International Hotels

4 hoteldulac.ch 225 170

d’Orange o 12 22 n n 2 na 120 80

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

Page 83: Le marché vaudois du tourisme - La Banque des Vaudois - BCV...1.1 au niveau suisse • Le tourisme suisse est historiquement fondé sur l’exploitation littéraire et sportive du

85

Founex 7 14

Auberge communale Aux Balances

n 7 14 n n 0 na 78

duillier 17 �0

Auberge de l’Etoile n 17 30 n n 0 auberge-de-duillier.ch 150 65

Gland 11 20

Plage n 11 20 n n 0 hoteldelaplage.info 120 80

Grens 22 �8

Le Petit Moulin n 22 38 n n 0 lepetitmoulin.ch 140 70

La cure 10 17

Arbez Franco-Suisse n 10 17 n n 2 hotelarbez.fr.st 184 77

La Rippe 4 8

Auberge de l’Etoile n 4 8 n n 0 na 92

Le Vaud 6 9

Auberge La Charrue n 6 9 n n 0 la-charrue.ch 120 80

Mies 8 15

de la Couronne n 8 15 n n 0 na 70 43

nyon 187 �5�

Beau-Rivage o 50 100 o n 4 hotel-beau-rivage-nyon.ch 260 200

Real o 30 70 o n 4 hotelrealnyon.ch 260 200

des Alpes o 53 92 o Best Western 3 bestwestern.ch/desalpes 180 150

Ambassador o 20 26 n n 3 hotel-ambassador-nyon.ch

190 180

de l’Ange o 14 28 n n 2 ladolce.ch 130 100

Hostellerie XVIe Siècle o 20 37 n n 2 16eme.com 175 118

Prangins 45 85

Auberge Communale n 6 13 n n 0 na 100 60

La Barcarolle o 39 72 o Private Selection Hotels

4 labarcarolle.ch 290 220

St-cergue 14 �1

La Poste n 8 22 n n 0 st-cergue/Poste/poste.htm 117 66

du Point-du-Jour n 6 9 n n 0 na 120 70

tannay 6 12

Auberge communale Au Lion d’Or

n 6 12 n n 0 79 79

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

Page 84: Le marché vaudois du tourisme - La Banque des Vaudois - BCV...1.1 au niveau suisse • Le tourisme suisse est historiquement fondé sur l’exploitation littéraire et sportive du

86

Orbe et Environs 4 58 116

Baulmes 6 14

L’Auberge n 6 14 n n 0 lauberge.ch 180 90

Orbe 47 92

du Chasseur n 10 18 n n 0 na 125 80

Des Mosaïques o 37 74 o n 3 hotel-des-mosaiques.ch 175 110

Rances 5 10

Ecusson Vaudois n 5 10 n n 0 na 100 50

Payerne et Environs 8 85 157

corcelles-près-Payerne 4 9

Auberge de la Couronne n 4 9 n n 0 na 120 70

Granges-Marnand 11 21

du Pont n 5 10 n n 0 na 40

de la Gare n 6 11 n n 0 na

Henniez 11 20

Le Relais de la Cigogne n 11 20 n n 0 restaurant-lacigogne.com 80 50

Payerne 52 94

de la Croix-Blanche n 12 22 n n 0 hotel-croix-blanche.ch 115 70

de la Gare - La Suite n 35 62 o n 0 hoteldelagare.ch 120 55

P’tit Gibus n 5 10 n n 0 na 130 70

Vers-chez-Perrin 7 1�

Auberge de Vers-chez-Perrin

n 7 13 n n 0 auberge-verschezperrin.ch 160 100

Rolle et Environs 12 155 �18

aubonne 17 �8

du Commerce n 10 22 n n 0 na 150 80

du Lion-d’Or n 7 16 n n 0 hotelduliondor.ch 140 90

Bière 14 26

des Trois Sapins n 14 26 n n 0 na 110 70

Bursinel 8 16

Au Village n 8 16 n n 0 na 200 140

Bursins 4 11

de l’Union n 4 11 n n 0 union-bursins.ch 100 70

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

Page 85: Le marché vaudois du tourisme - La Banque des Vaudois - BCV...1.1 au niveau suisse • Le tourisme suisse est historiquement fondé sur l’exploitation littéraire et sportive du

87

dully 5 10

Auberge de Dully n 5 10 n n 0 aubergedully.ch 150 80

Gimel 1� 29

de l’Union n 13 29 n n 2 na 120 80

Gilly 9 18

Auberge communale à l’Union

n 9 18 n n 0 na 160 100

Rolle 79 158

Rivesrolle o 60 120 o n 4 na 275 225

Gay-Rivage n 9 18 n n 0 na 130 70

Hostellerie du Château n 10 20 n n 0 na 210 160

St-George 6 12

Au Cavalier n 6 12 n n 0 na 120 75

Romainmôtier et Environs 4 2� 46

Romainmôtier 15 �1

Au Lieutenant Baillival o 6 15 n n 0 romainmotier.ch/~baillival/

140 80

St.-Romain o 9 16 n n 0 na 120 80

Vaulion 8 15

Chalet La Breguettaz n 3 6 n n 0 na 90 70

des Trois-Cœurs n 5 9 n n 0 trois-cœurs.ch 110 60

Rougemont � 68 1�1

Rougemont 68 1�1

Rougemont o 42 82 o Swiss International Hotels

4 hotel-rougemeont.ch 150 100

de Commune o 11 22 n n 3 na 150 80

Valrose o 15 27 n n 3 valrose.ch 138 115

Ste-croix et Environs 5 97 200

Rasses, Les 52 124

Grand-Hôtel o 42 90 o Club Grand Hotel 3 grandhotelrasses.ch 168 105

du Chasseron n 4 14 n n 0 chasseron.ch 108 60

Coucou & Beausite n 6 20 n n 0 le-coucou.ch 92 52

Ste-croix 45 76

Les Fleurettes n 17 24 n n 0 fleurettes.ch 100 40

de France o 28 52 n n 3 hotel-defrance.ch 130 85

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

Page 86: Le marché vaudois du tourisme - La Banque des Vaudois - BCV...1.1 au niveau suisse • Le tourisme suisse est historiquement fondé sur l’exploitation littéraire et sportive du

88

Vallée de Joux 12 168 �75

L’abbaye 14 27

Hôtel de ville o 14 27 n n 3 hotelabbaye.ch 125 85

Bioux, les 10 22

des Trois-Suisses o 10 22 n n 2 na 120 90

Brassus, Le 69 174

des Horlogers o 27 62 n n 4 hotel-horlogers.ch 170 150

de la Lande n 26 46 n n 0 hotellalande.com 135 105

du Marchairuz * n 6 61 n n 0 hotel-marchairuz.ch 76 36

du Pont o 10 5 n n 0 na

charbonnières, Les 1� �0

du Cygne n 13 30 n n 0 hotel-du-cygne.ch 80 50

Lieu, Le 6 9

de Ville n 6 9 n n 0 na 90 50

Orient, L’ 9 14

de La Poste n 9 14 n n 0 na 80 40

Pont, Le 20 40

de la Truite o 20 40 n n 3 hoteltruite.com 120 60

Sentier, Le 27 59

de Ville o 12 25 n n 2 hotels-suisse.ch/hoteldeville

120 80

Bellevue Le Rocheray o 15 34 n n 3 rocheray.ch 140 85

Vallorbe et Environs � �� 117

Ballaigues 5 7

de la Croix d’Or n 5 7 n n 0 na 86 43

Vallorbe 28 110

Auberge Pour Tous n 13 75 n n 0 aubergepourtous.ch

Motel des Jurats n 15 35 n n 0 na 76 60

Villars-Gryon 21 6�6 1 �88

Gryon 34 90

Bois-Gentil n 10 15 n n 0 na 104 52

Buffet de la Gare n 2 4 n n 0 na 100 55

des Chaux n 6 21 n n 0 les-chaux.com 140 70

Refuge Giacomini n 9 26 n n 0 anzeindaz.com 66 33

Refuge de Solalex n 1 2 n n 0 na 96 16

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

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89

La Crémaillère o 6 12 n n 0 na 90 45

Villars-chesières 26 55

du Cerf n 26 55 n n 0 na 45

Villars-sur-Ollon 576 1 24�

du Lac de Bretaye n 10 59 n n 0 bretaye.ch 110 55

Grand Hôtel du Parc o 60 100 o n 5 parcvillars.ch 310 160

Le Bristol o 110 120 o n 4 bristol-villars.ch 170 120

Victoria o 166 315 o n 4 eurotel-victoria.ch 210 110

Du Golf & Marie-Louise o 69 130 o n 4 hotel-golf.ch 180 95

La Renardière o 22 40 n n 4 larenardière.ch 220 160

Villars Palace n 218 o Club Méditerranée 4 clubmed.ch

Alpe Fleurie o 20 35 n n 3 alpe-fleurie.ch 140 80

Ecureuil o 27 54 n n 3 hotel-ecureuil.ch 136 85

Sunstar Elite n 60 100 o n 3 sunstar.ch 200 100

Les Papillons n 11 19 n n 1 na 90 40

Pension La Maison n 8 25 n n 0 na 45

du Lac des Chavonnes n 3 10 n n 0 na 45

Suisse n 10 18 n n 0 na 45

Yverdon-les-Bains et Environs

18 464 789

concise 14 26

des Bateaux n 8 16 n n 0 na 120 70

du Lac et Gare n 6 10 n n 0 holaga.ch 130 70

Essert-Pittet 8 11

Orchidée n 8 11 n n 0 na 80 50

Grandson 18 29

Hôtel du Lac n 18 29 n n 0 hoteldulacgrandson.ch 120 70

tuileries-de-Grandson, Les 4 6

Auberge du Cheval blanc n 4 6 n n 0 na 100 80

Mathod 7 14

Le Bras d’Or o 7 14 n n 1 hotel-lebrasdor.ch 90 65

Onnens 10 25

Bellevue o 10 25 n Minotel 3 bellevueonnens.ch 130 90

Pomy 17 �1

La Maison Blanche o 17 31 n n 2 la-maison-blanche.ch 130 90

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

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90

Yverdon-les-Bains �72 621

de l’Ange n 22 35 n n 0 na 90 45

Industriel n 3 3 n n 0 na 150 80

Grand Hôtel des Bains o 120 170 o Swiss International Hotels

4 grandhotelyverdon.ch 280 200

La Prairie o 36 70 o n 4 hoteldelaprairie.ch 255 175

du Théâtre o 24 35 n n 3 hotelyverdon.ch 180 115

Expo Hôtel o 100 180 o n 2 na 75 60

du Lac o 13 21 n n 2 hoteldulacyverdon.ch 140 80

L’Ecusson Vaudois o 9 17 n n 2 ecussonvaudois.ch 150 100

Des Bains o 45 90 o n 2 moteldesbains.ch 140 90

Yvonand 14 26

de La Gare o 14 26 n Swiss Budget Hotel 2 hotel-de-la-gare.ch 120 85

tOtaL �61 9 892 18 96�

SSH (o/n)

chambres Lits car de touristes

(1)

chaîne

(2)

Etoiles Site internet

(�)

Prix chambre double

(cHF)

Prix chambre

simple

(cHF)nombre d’hôtels

Explications :

– o : oui

– n : non

– na : inexistant

1. capacité d’accueil d’un car de touristes

2. affiliation à une chaîne hôtelière

3. existence d’un site internet propre,

Récolte des données effectuée en juin-juillet 2006

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BcVautOMnE 2006

adresse de la rédaction :BCVPlace Saint-François 14Case postale 3001001 LausanneE-mail : [email protected] : www.bcv.ch

Rédaction :Observatoire de l’économie vaudoise (BCV) Corinne Filippi (BCV) Paul Coudret (BCV)

crédits photos :Office du tourisme Vaud : p. 4, 26, 29, 59, 65OTV, Marc-André Guex : p. 6, 32OTV, Yves Burdet : p. 12Gettyimages : p. 1, 70Régis Colombo/www.diapo.ch : p. 8, 74

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