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Le marché public de Saguenay : un modèle d’espace public favorisant l’attractivité et l’animation urbaine Essai (projet) soumis en vue de l’obtention du grade de M. Arch Dominic Lavoie Superviseur : ____________________________ Érick Rivard École d’architecture Université Laval 2013

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Page 1: Le marché public de Saguenay - Université Laval · 2013. 11. 6. · Érick Rivard, architecte et chargé de cours Membres du jury : Émilie Pinard, doctorante à l’école d’architecture

Le marché public de Saguenay :

un modèle d’espace public favorisant l’attractivité et l’animation urbaine

Essai (projet) soumis en vue de l’obtention du grade de M. Arch

Dominic Lavoie

Superviseur : ____________________________

Érick Rivard

École d’architecture Université Laval 2013

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Résumé

Le présent essai (projet) porte sur la conception d’un marché public situé au

cœur du centre-ville de l’arrondissement de Chicoutimi à Saguenay. Les réflexions

s’orientent de sorte à s’interroger sur la manière de concevoir cet espace public pour

que les gens soient incités à le fréquenter et par le fait même, que ceux-ci y génèrent

une animation urbaine. Les notions apportées visent dans un premier temps à prendre

en considération l’échelle humaine des villes pour la conception afin de favoriser le

caractère social de cet espace. D’autre part, les notions entourant la mixité du lieu

présentent des pistes conceptuelles intéressantes. En sortant de l’idée du marché

monofonctionnelle, les fonctions du projet sont renforcées et apportent alors une

intensité urbaine à ce lieu considéré comme un espace public attractif important de la

vie quotidienne des villes.

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Encadrement et membres du jury

Encadrement :

Érick Rivard, architecte et chargé de cours

Membres du jury :

Émilie Pinard, doctorante à l’école d’architecture de l’Université Laval

Gianpiero Moretti, architecte et professeur

Nathalie Prud’homme, Ville de Québec

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Avant-propos

Je tiens à remercier particulièrement Monsieur Érick Rivard pour ses précieux

conseils tout au long de cet essai (projet). Les discussions ont permis d’amener de

nouvelles perspectives quant à ma manière d’aborder le projet.

Je tiens aussi à remercier ma famille et mes amis pour leur soutien moral ainsi

que pour la grande patiente dont ils ont fait preuve au cours de ce périple. Leurs

encouragements m’ont guidé vers l’accomplissement de ces cinq années d’études.

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Table des matières

Résumé .............................................................................................................................. i 

Encadrement et membres du jury ..................................................................................... ii 

Avant-propos ..................................................................................................................... iii 

Table des matières ........................................................................................................... iv 

Liste des figures ............................................................................................................... vi 

Introduction ....................................................................................................................... 1 

1.0  L’espace public de marché comme pôle attracteur ................................................ 2 

1.1   Le pouvoir d’attraction d’un marché public ................................................ 2 

1.2   Le rôle de l’espace public dans la ville ....................................................... 3 

2.0   La perméabilité au service de l’espace public ........................................................ 6 

2.1   La dimension humaine, un prérequis ......................................................... 6 

2.2  Relation entre l’intérieur et l’extérieur ........................................................ 9 

2.2.1 L’influence des façades d’un bâtiment .............................................. 9 

2.2.2 L’influence de l’entrée d’un bâtiment .............................................. 13 

2.3   La circulation dans l’espace de marché ................................................... 15 

3.0   La variété au service de l’espace public ............................................................... 17 

3.1   La variété des activités ............................................................................ 17 

3.2   La variété des usages .............................................................................. 20 

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4.0   Le projet : Le marché public de Saguenay ........................................................... 25 

4.1   Présentation du projet de design ............................................................. 25 

4.1.1   Présentation du site d’intervention ........................................... 26 

4.1.2   Mission et objectifs généraux .................................................. 27 

4.1.3   Programme préliminaire .......................................................... 28 

4.2   Les échelles de conception du projet ....................................................... 29 

4.2.1 La perméabilité à l’échelle de la ville .............................................. 29 

4.2.2 La perméabilité à l’échelle du marché ............................................ 32 

4.2.3 La variété à l’échelle du site ............................................................ 33 

4.2.4 La variété à l’échelle du marché ..................................................... 35 

Conclusion ...................................................................................................................... 38 

Bibliographie ................................................................................................................... 40 

Annexes .......................................................................................................................... 42 

Annexe 1 – Planches de présentation du projet .................................................. 43 

Annexe 2 – Photos du site d’intervention ............................................................ 46 

Annexe 3 – Analyse du site d’intervention ........................................................... 47 

Annexe 4 – Précédents ....................................................................................... 48 

Annexe 5 – Programme ....................................................................................... 51 

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Liste des figures

Figure 1 Promenade piétonne en bordure de rue (Gupta, 2008: 40) ................................ 7 

Figure 2 Projet de la Grande rue d’Oullins à Lyon (Belfils, 2012) ..................................... 8 

Figure 3 Le langage des façades (Gehl 2012 : 90) ......................................................... 11 

Figure 4 Projet du Marché St-Lawrence à Toronto (City of Toronto, 2009) .................... 12 

Figure 5 Différence de perceptions d'un espace (Bertrand et Listowski, 1984: 13) ........ 14 

Figure 6 Schéma de circulation Marché du Vieux-Port de Québec ................................ 16 

Figure 7 Schéma de circulation Marché de Dreux en France ......................................... 16 

Figure 8 Schéma de circulation Marché Oxbow de Napa en Californie .......................... 16 

Figure 9 Type d'activités dans un espace public (Gehl 2012: 33)................................... 18 

Figure 10 Paley Park, New York (The cultural Landscape Foundation, 2012) ............... 20 

Figure 11 Mélange des usages dans un espace (Bentley, 1985: 30) ............................. 21 

Figure 12 Carte des usages commerciaux sur l’artère principale ................................... 22 

Figure 13 Usages au centre-ville de l'arrondissement de Chicoutimi ............................. 26 

Figure 14 Contexte entourant le site d’intervention ......................................................... 27 

Figure 15 Implantation du projet ..................................................................................... 30 

Figure 16 Vue générale à l'intersection des rues Racine et Lafontaine .......................... 31 

Figure 17 Entrée principale du bâtiment et relation marché /ville ................................... 32 

Figure 18 Plan du marché public .................................................................................... 33 

Figure 19 Mixité commerciale, bureau et résidentielle .................................................... 34 

Figure 20 Axe de la justice été / hiver ............................................................................. 35 

Figure 21 Aménagement intérieure du marché ............................................................... 35 

Figure 22 Étals mobiles et adaptables ............................................................................ 36 

Figure 23 Étals fixes ........................................................................................................ 37 

Figure 24 Aménagement intérieur / configuration banquet ............................................. 37 

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Figure 25 Photo de l’artère principale en été (GoogleMap, 2013) .................................. 46 

Figure 26 Site d'intervention (photos prises par Dominic Lavoie, le 29 octobre 2012) ... 46 

Figure 27 Analyse piétonne ............................................................................................ 47 

Figure 28 Analyse circulation automobile ....................................................................... 47 

Figure 29 Analyse du profil de l’artère principale ............................................................ 47 

Figure 30 Topographie du site ........................................................................................ 47 

Figure 31 Vue d'ensemble du projet (City of Toronto, 2009) .......................................... 48 

Figure 32 Plan du marché (City of Toronto, 2009) .......................................................... 48 

Figure 33 Système adaptatif en l'intérieur et l'extérieur (City of Toronto, 2009) ............. 48 

Figure 34 Vue d’ensemble du marché (BCV architects, 2013) ....................................... 49 

Figure 35 Ambiance intérieure (BCV architects, 2013) ................................................... 49 

Figure 36 Plan du marché (Oxbow public market, 2013) ................................................ 49 

Figure 37 Vue générale du marché (Les jardins Dauphinais, 2013) ............................... 50 

Figure 38 Schéma de la circulation du marché ............................................................... 50 

Figure 39 Entrée du marché (photo prise par Dominic Lavoie, le 24 octobre 2012) ....... 50 

Figure 40 Circulation interne (photo prise par Dominic Lavoie, le 24 octobre 2012) ...... 50 

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Introduction

Bien qu’ayant connu des jours plus difficiles en raison de la concurrence des

centres commerciaux, les marchés publics font partie intégrante de la culture urbaine

depuis d'innombrables années. Ce lieu représente un espace attractif de la vie

quotidienne des citoyens et il participe à la mise en place d’un pôle d’animation

important pour une ville. Parfois installé directement sur la place publique, parfois

couvert ou d’autres fois complètement intérieur, le marché représente un espace public

exceptionnel pour favoriser l’interaction entre les citoyens dans une ville.

« The market is a public event that draws people together regularly

throughout the year to participate in a necessary and pleasurable

activity. So open and accessible is the market that no one is

excluded: young and old. » (Lennard, 1984: 35)

Cet essai (projet) s’intéresse donc au rôle attracteur que peut jouer cet espace

public dans la ville. Il s’agit de voir quelle forme doit prendre un nouveau pôle d’activités

courantes, inspiré des qualités d’un espace public de centre-ville, afin qu’il contribue à

l’attractivité et l’animation envers les citoyens. Il est aussi pertinent de se questionner sur

la manière de concevoir ce pôle d’activités pour qu’il incite à la fréquentation du lieu.

L’exploration se fera à travers un projet de marché public intérieur situé au centre-ville

de l’arrondissement de Chicoutimi à Saguenay. L’intérêt pour une telle réflexion est né

des visions de développement des autorités municipales pour la revitalisation du centre-

ville. L’offre commerciale au centre-ville de Chicoutimi s’est fragilisée au cours des

dernières années, et celui-ci est en baisse d’occupation par les citoyens. Un plan de

revitalisation a été mis en place par la Ville de Saguenay pour réanimer ce secteur en y

insérant différents pôles d’activités.

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1.0 L’espace public de marché comme pôle attracteur

Le présent chapitre a pour objectif d’expliquer en quoi l’insertion d’un nouveau

pôle d’activité courant peut favoriser une attractivité envers les citoyens de la ville et de

ce fait, générer une animation urbaine. C’est par la mise en place d’un marché public

intérieur, traité comme étant un espace public en soi, que ce pouvoir d’attractivité sera

traité.

1.1 Le pouvoir d’attraction d’un marché public

En quoi un marché public peut-il avoir un pouvoir attractif important pour un

centre-ville ? Suzanne Lennard (1984) explique que le marché public est un lieu qui

permet de rassembler les gens de façon régulière pour des fins de nécessité et pour le

plaisir des activités qui s’y retrouvent. Les résidents locaux peuvent fréquenter le lieu à

plusieurs reprises dans une même semaine. Pour eux, ce lieu représente plus qu’un

espace commercial, c’est une extension de leur milieu de vie. Il permet de faire des

rencontres, de discuter avec des amis ou des connaissances.

D’ailleurs, le marché public est le théâtre d’une mixité sociale. En raison du

caractère ouvert du lieu et de son accessibilité facile, on peut par exemple y retrouver

des jeunes et des moins jeunes, des familles, des artisans, des agriculteurs et bien plus

encore (Lennard, 1984). Ce constat a été validé lors de visites réalisées en septembre

2012 au marché du Vieux-Port de Québec et aux Halles de Sainte-Foy. Par exemple,

des groupes de jeunes enfants de garderies fréquentaient les marchés pour le simple

plaisir de la découverte et de l’apprentissage des différents produits qui s’y trouvent. Il

est ici question de comprendre que le type de clientèle de ce lieu est diversifié. Ce qui

distingue le marché d’un supermarché est que les gens ne fréquentent pas ce lieu dans

le seul but de réaliser des achats, mais bien aussi pour d’autres types d’activités au

caractère plus sociales.

Selon Bertrand et Listowski (1984), l’histoire des places publiques nous indique

trois activités principales traditionnelles des villes qui peuvent s’y tenir : le pouvoir, la

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défense et le commerce. Le commerce représente un usage qui permet la création d’un

carrefour sur plusieurs niveaux, que ce soit économique, historique, géographique ou

social. Les activités se tenant dans cet espace amènent un pouvoir d’attraction. Donc, la

fonction commerciale représente un type d’activité attrayant dans un centre-ville. Il est

néanmoins important de porter une attention particulière au caractère qui y est inséré, et

ce, par les ambiances qui y sont proposées (Bertrand et Listowski, 1984). D’ailleurs,

pour s’assurer que le lieu dispose d’une ambiance attrayante, il doit absolument donner

une impression de gaieté. Pour un marché intérieur, plusieurs éléments peuvent

contribuer à donner cette impression. Notamment, le lieu ne doit pas être introverti. Il

doit plutôt s’ouvrir sur la rue et ainsi exposer les produits en premier plan pour les gens

qui circulent à l’extérieur (Tracey-White, 1997).

Malgré leur aspect de plus en plus couvert et fermé, la majorité des halles de

marché sont annexées à une place publique (Maillard, 2004). Pour la présente situation

du marché de l’arrondissement de Chicoutimi, la place publique n’est pas vue comme le

prolongement du marché, mais comme un tout. Le marché est plutôt perçu comme

ayant lui-même la fonction d’espace public. Se faisant, l’espace public peut s’utiliser lors

des saisons plus froides. Il est toutefois pertinent d’assurer un dialogue avec le contexte

environnant (Maillard, 2004). Donc, quel est l’intérêt de concevoir le marché comme un

espace public ? En quoi cela ferait-il un meilleur marché, un marché attractif ?

1.2 Le rôle de l’espace public dans la ville

Afin de saisir adéquatement l’intérêt de concevoir le marché en tant qu’espace

public à la fois intérieur et extérieur, il est important comprendre le rôle que peut jouer

cet espace public dans une ville et ce qu’il représente. Bertrand et Listowski (1984 : 6)

se questionnent sur la définition de ce qu’est une place publique : « Un lieu, une

fonction, un vide, une forme ? » Et si c’était tout cela à la fois ? Tout d’abord, l’espace

public est constitué de deux éléments, des espaces convergents et divergents. Le

premier étant des éléments capables d’attirer des gens. Pourrait-on affirmer que pour

être capable d’attirer les gens, le lieu doit compter la présence d’une fonction forte ? Les

espaces divergents sont quant à eux, représentés par tout ce qui entoure cet élément de

convergence, c’est-à-dire les rues, les commerces environnants ou encore le flux de

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circulation. C’est le mélange de ces deux éléments qui vont donner le caractère public à

un espace, car il disposera de toutes les conditions primaires favorables pour attirer des

gens. Il est important que cette espace ait plus d’un rôle et fonction. Toutefois, il doit

avoir un rôle déterminant qui est de rassembler et d’accueillir les gens d’après une

variété de rythme. Pour réaliser ce rôle rassembleur des citoyens, il ne faut pas que cet

espace se transforme en un amas de fonctions. D’où l’importance que l’espace public ait

sa propre personnalité. (Bertrand et Listowski, 1984)

D’après les propos de Jan Gehl (2012), il est possible de conclure que le

caractère social et attractif d’un espace public peut prendre place lorsque l’on tient

compte de l’échelle humaine. Prendre en considération l’échelle du piéton, c’est

accepter que l’espace puisse agir comme un lieu de rencontre pour les citoyens. Gehl

explique quatre critères permettant de renforcer le caractère social de l’espace urbain,

soit une ville animée, une ville sûre, une ville durable et une ville saine. C’est

principalement l’idée de ville animée qui sera développée dans cet essai (projet) :

« Une ville animée est un lieu accueillant, porteur de promesses

d’interactions sociales. Le simple fait qu’un endroit soit fréquenté

signale qu’il vaut la peine de s’y rendre. » (Gehl, 2012 : 74)

Pour s’animer, un espace public doit s’autoalimenter, c’est-à-dire que le lieu doit

être occupé par une clientèle de base. Gehl fait appel au terme de « masse critique ».

Le lieu doit contenir une fonction qui attire un premier groupe de gens. Par la suite,

l’espace s’autoalimente de lui-même, car les gens vont là où il y a des gens. Il est

important de noter que ce n'est pas la taille d’un espace public ou le nombre de

personnes qui l’occupent qui vont influencer le niveau d’animation. La clé réside dans le

fait de trouver un équilibre dans l’aménagement pour que le lieu dispose d’une

apparence accueillante et populaire. (Gehl, 2012)

Dans son ouvrage Convivial urban Space, Shaftoe (2008) présente une

recension des écrits sur les qualités que doit avoir l’espace urbain. Francis Tibbalds est

de l’avis que cet espace doit être riche, vibrant, mixte, visuellement stimulant et attractif

à tout moment. Pour disposer de ces qualités, le lieu doit offrir une certaine sécurité aux

gens qui le fréquentent. Il doit être perméable et adapté à son contexte d’insertion. Pour

qu’un lieu joue le rôle d’espace convivial, quelques règles prévalent. Par exemple,

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encourager la mixité des usages, considérer la dimension humaine, développer un

environnement lisible, considérer l’espace avant le bâtiment (Shaftoe, 2008). Pour un

marché public intérieur, ne serait-il pas préférable de considérer l’espace et le bâtiment

comme un tout ? Ne serait-ce pas le bâtiment qui crée l’espace public ?

Les prochains chapitres démontreront certaines qualités d’un bon espace public

qui pourront être appliquées à la conception d’un marché attractif, soit la perméabilité et

la variété.

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2.0 La perméabilité au service de l’espace public

La présente section abordera principalement la relation entre l’espace intérieur

du marché et l’environnement urbain, de même que la circulation qui sous-tend une telle

fonction commerciale. Elle présente la manière dont cet environnement de marché peut

interagir pour stimuler visuellement les gens, les inciter par le regard et par les

connexions, à fréquenter le lieu.

2.1 La dimension humaine, un prérequis

L’architecte Jan Gehl (2012) explique que la mobilité humaine représente le point

de départ pour la conception des villes. En fait, elle représente un prérequis pour un

environnement urbain. Elle est perçue comme l’élément primaire servant de base à

l’humain pour inciter les activités, la communication et le comportement dans l’espace

public. Il est noté que le potentiel d’animation d’une ville augmente lorsque les gens y

circulant sont incités à se déplacer soit en vélo ou à pied. Pour que les gens utilisent la

marche pour se déplacer il faut d’abord que ceux-ci y soient incités. C’est par

l’intégration de courtes distances de marche ainsi que par la mise en place d’espaces

publics aux fonctions diversifiées et attrayantes que l’on peut réellement stimuler ce

mode de transport (Gehl, 2012).

Selon Bertrand et Listowski (1984 : 74) : « Les aménagements pour les piétons

visent à redonner une convivialité que la circulation automobile a souvent chassée, point

fort d’une entreprise ambitieuse de cheminements à travers un centre de ville. »

Auparavant, ces espaces publics de marchés comptaient de nombreuses fonctions

variées. Souvent, il s’agissait de place centrale où se tenait plus qu’un marché public,

mais aussi les activités liées au pouvoir de la ville. Aujourd’hui, ces fonctions ont

tendance à être redirigées à l’intérieur des bâtiments. Or, l’espace public extérieur qui

est représenté par le vide situé entre les bâtiments est très fortement dédié à

l’automobile. Ce faisant, les espaces piétons qui s’insèrent de part et d’autre des rues

sont souvent mal adaptés ou tout simplement hostiles. Les auteurs expliquent que les

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espaces à caractère sociaux ont tendance à être réduits par le mélange des piétons,

des automobiles et des stationnements (Bertrand et Listowski, 1984).

Par contre, Gupta (2008) exprime que la présence de stationnements en bordure

de rue ne constitue pas nécessairement un élément nuisible pour animer une rue

piétonne. Par le fait même, cela permet de créer un écran de protection entre les

voitures qui circulent sur la rue et les piétons à proximité. Il est possible de développer

un lieu agréable à fréquenter tout en ayant des éléments qui, à prime à bord, peuvent

paraître désagréables pour les piétons (figure 1).

Figure 1 Promenade piétonne en bordure de rue (Gupta, 2008: 40)

Gupta (2008), dans ses propos ne propose-t-il pas une solution en réponse au

problème énoncé par Bertrand et Listowski (1984) par rapport à la place que doit

occuper ou non l’automobile dans l’espace public urbain ? Les propos de l’auteur

mènent à se questionner sur la manière dont il est possible d’intégrer judicieusement

l’automobile dans un contexte où le caractère social est privilégié. Il ne faut toutefois

pas que les méthodes d’intégrations privilégiées nuisent à la circulation piétonne.

Le projet en cours de réalisation de la Grande rue d’Oullins à Lyon apporte une

vision harmonieuse de l’intégration de l’automobile à la circulation piétonne (figure 2).

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L’objectif du projet, tout comme il est pertinent de le faire au centre-ville de Chicoutimi,

est de réduire la présence de l’automobile (annexe 3). Sur cette artère de Lyon, plus de

14 000 véhicules y transitent quotidiennement. Par ce projet, il est aussi envisagé

d’inciter la mise en place de nouveaux commerces pour augmenter l’attractivité du

secteur pour les piétons. Or, il est essentiel pour le projet d’améliorer le confort

piétonnier. Tout en maintenant une circulation à double sens, on mise sur l’amélioration

des infrastructures. Les trottoirs sont élargis pour permettre une meilleure convivialité.

Puis, une meilleure visibilité des passages piétons est prévue par un changement de

matérialité au sol (Belfils, 2012). On dénote que les véhicules stationnés en bordure de

rue ont été remplacés par des espaces de verdure. On peut se demander si le

caractère convivial avait été le même si des automobiles avaient été stationnées le long

de cette voie. Par contre, pour le cas d’un marché public, il est essentiel de conserver

des stationnements sur rue, ne serait-ce que pour disposer d’espace pour le

déchargement des marchandises tôt le matin ou tout simplement pour offrir du

stationnement pour la clientèle qui est souvent pressée par le temps.

Figure 2 Projet de la Grande rue d’Oullins à Lyon (Belfils, 2012)

Pour l’espace piéton, Bertrand et Listowski (1984) mentionnent aussi que

l’attraction du programme est importante, mais il ne faut toutefois pas négliger le confort.

Les gens vont avoir tendance à utiliser le chemin le plus agréable à fréquenter. Ils

utilisent les chemins qui réduisent leur distance. Tout comme le mentionnait Gehl

(2012), l'important est de favoriser les courtes distances de marches. Peu importe la

situation, les gens préfèrent les chemins directs que ceux remplis d’obstacles à

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contourner. Les cheminements piétons se font avec davantage d’aisance lorsque l'on

peut y marcher librement. On peut donc en conclure que les regards sont orientés vers

la richesse des lieux plutôt qu’orientés sur les obstacles à éviter.

2.2 Relation entre l’intérieur et l’extérieur

C’est par la manière dont les relations intérieures et extérieures sont constituées

que l’on peut favoriser les rencontres et l’intensité du lieu (Gehl, 2012). Lorsque cette

relation est bien développée, les contacts sociaux ou la simple occupation des lieux par

les gens sont possibles. On indique que :

« Il faut considérer la qualité des espaces de la rue et du bâtiment

l’un par rapport à l’autre. Ils doivent permettre un maximum

d’accessibilité. De cette manière, les limites entre l’extérieur et

l’intérieur sont moins explicites et la nette division entre les espaces

publics et privés disparaît. » (Veltcheva, 2010 : 10)

2.2.1 L’influence des façades d’un bâtiment

Bien que l’espace public de marché ait un pouvoir d’attractivité, il est important

qu’une fois attirés, les gens soient incités à y rester. C’est alors que les façades d’un

bâtiment apparaissent comme des éléments pouvant contribuer à faire vivre un espace.

Elles jouent un rôle primordial dans les connexions visuelles entre l’intérieur et

l’extérieur. En fait, Christopher Alexander (1977 : 600) affirme : « The life of a public

square forms naturally around its edge. If the edge fails, then the space never becomes

lively ».

Selon Larry R. Ford (2000), auparavant, les façades ne représentaient pas des

éléments importants pour des marchés publics puisque ceux-ci étaient généralement

des espaces extérieurs couverts ou non, installés directement sur la place publique. Il

n’était pas fondamental, comme il l’est aujourd’hui, d’encourager les gens à entrer dans

un bâtiment.

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Selon Gehl (2012 : 87) : « Le caractère des façades, en particulier au rez-de-

chaussée, a un impact déterminant sur la vitalité de l’espace urbain. […] Elles sont le

lieu de l’interaction entre l’intérieur et l’extérieur, l’interface entre la ville et ses

bâtiments. » L’espace situé en bordure de façade représente une zone habitable qui

permet une occupation. Diverses activités peuvent se tenir dans l’interface entre le

bâtiment et la ville. De cette façon, les façades ne jouent plus seulement un rôle d’écran

entre l’intérieur et l’extérieur, mais elles peuvent avoir d’autres utilités. Elles peuvent par

exemple délimiter un espace pour s’asseoir.

Gehl (2012) apporte une autre notion importante, celle des façades ouvertes et

des façades fermées. Par le terme, façade ouverte, on fait d’abord référence au degré

de transparence. Le constat noté d’après une étude menée à Copenhague sur la

relation des façades et des individus est que les gens sont davantage incités à s’arrêter,

à tourner la tête et à entrer lorsqu’ils passent devant une façade ouverte. Pour ce qui est

des façades plus fermées, les gens ont tendance à marcher beaucoup plus vite et à ne

porter aucune attention particulière à celles-ci (figure 3). Il est important de tenir compte

de la vitesse des gens qui passent devant ces façades pour qu’elles offrent

constamment des éléments nouveaux pour les regards, que ce soit par le rythme, la

matérialité ou les couleurs. Bref, tous les détails pouvant les rendre dynamiques. Des

études en psychologie ont prouvé que les parois doivent disposer d’une moyenne de 15

à 20 éléments pouvant attirer les regards par tranche de 100 mètres de façades (Gehl,

2012).

Pour disposer d’autant d’éléments pour stimuler les passants il est primordial, de

miser sur la verticalité des façades. Il existe une influence sur la verticalité et

l’horizontalité de celles-ci (figure 3). Lorsqu’elles sont davantage conçues dans un axe

horizontal, elles paraissent moins intéressantes et beaucoup plus longues à franchir

pour un piéton. Les façades verticales s’inscrivent plus fortement dans une notion de

courte distance à franchir pour les piétons. Par le fait même, elles offrent une plus

grande variété pour les gens qui circulent. On peut penser à une paroi bordée par de

nombreuses portes. Celle-ci offre un rythme beaucoup plus intense en détails et en

stimulation qu’un long mur ne disposant d’aucune ouverture. La même chose se produit

sur les rues commerçantes qui disposent d’une multitude de vitrines pour exposer les

objets en ventes. Les sens des passants sont davantage stimulés par ce qu’ils voient, ils

peuvent donc être incités à s’arrêter ou à tout simplement ralentir (Gehl, 2012).

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Figure 3 Le langage des façades (Gehl 2012 : 90)

Bertrand et Listowski (1984) font le parallèle avec une boîte pour expliquer

l’influence des parois dans un espace public. Si l'on se trouve dans cette boîte ou à

l’extérieur, la perception ne sera pas la même : « La forme d’une place est définie par la

configuration des surfaces qui la constituent. […] Les facteurs les plus importants sont

donc la nature du plancher, des parois et du plafond, et surtout leurs relations. »

(Bertrand et Listowski, 1984 : 36). Les parois permettent de délimiter, de fermer, d’ouvrir

par les pleins ou les vides et les éléments qui les composent. Toutefois, une chose

qu’on ne doit pas mettre de côté, c’est que la façade joue un rôle essentiel pour exposer

les fonctions qui sont contenues à l’intérieur de l’espace qu’elle délimite. C’est

principalement par la transparence ainsi que par le vide qu’elle crée qu’il est possible de

réaliser une continuité ou une ouverture laissant entrevoir les activités situées de part et

d’autre de cette façade. (Bertrand et Listowski, 1984)

Il est possible de comprendre le rôle des façades du projet du marché St-

Lawrence situé à Toronto (annexe 4). L’interface entre l’intérieur et l’extérieur est

brouillée par la mise en place d’un grand niveau de transparence et d’ouverture

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(figure 4). La connexion entre les deux environnements est réalisée par un système qui

permet d’ouvrir les parois de verre lors des saisons plus chaudes. Celles-ci se

transforment pour créer une transition douce et couverte entre les deux environnements

(City of Toronto, 2009). Ce faisant, il est possible d’étendre les étals du marché vers

l’extérieur et ainsi attirer davantage les gens par les couleurs et la variété des produits

qui sont exposés en bordure de ces façades.

Figure 4 Projet du Marché St-Lawrence à Toronto (City of Toronto, 2009)

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2.2.2 L’influence de l’entrée d’un bâtiment

Les seuils d’un bâtiment sont des espaces favorables pour mettre en place de

bons moyens de transitions ou de continuité avec la ville. Dans un texte relatant des

propos tenus lors d’une Biennale de l’éducation, Maria Veltcheva (2010 : 6) explique :

« Le seuil est un lieu en soi et constitue essentiellement la condition spatiale pour la

rencontre et le dialogue entre espaces différents. » Cet espace qualifié d’entre-deux

représente un lieu pour l’accueil des gens. Veltcheva (2010) présente le seuil un peu

comme s’il était un scénario pour l’hospitalité d’un lieu. Il est bien plus qu’un simple

passage entre l’intérieur et l’extérieur. La manière dont il s’insère peut faire place à

d’autres fonctions : être un lieu de protection notamment pour la pluie, un abri et un

espace pour les échanges sociaux.

On peut se demander quels sont les éléments qui conditionnent l’entrée d’un

bâtiment. Qu’est-ce qui constitue une bonne ou une mauvaise entrée dans un espace

public ? Selon Christopher Alexander (1977: 541): « The position of main entrances

controls the layout of the building. » Deux éléments conditionnent l’entrée d’un bâtiment

soit sa position et sa forme. La position de l’entrée doit devenir un point focal majeur

dans l’image du bâtiment. Les gens doivent être en mesure de la repérer rapidement

sans avoir à revenir sur leurs pas lorsqu’ils se promènent devant le bâtiment. Il est

essentiel que l’entrée soit visible aussi rapidement que le bâtiment en soit. Alexander

(1977) explique que lorsque les gens ont atteint le bâtiment, il ne devrait pas franchir

une distance supérieure à 50 pieds le long du bâtiment pour atteindre l’entrée. Le point

de départ pour bien positionner une ou des entrées à un bâtiment, c’est de déterminer

les lignes de force de circulation sur le site d’insertion et autour de celui-ci. Quant à la

forme de l’entrée, elle joue un rôle important pour sa visibilité. Il sera plus facile pour les

gens de la repérer si celle-ci se démarque du cadre général du bâtiment. Peu importe

l’angle dans lequel la personne qui veut entrer se trouve par rapport au bâtiment, elle

doit voir l’entrée clairement, il faut donc éviter toute confusion.

Pour Bertrand et Listowski (1984), l’entrée d’un espace a une grande incidence

sur la manière de percevoir l’environnement dans lequel la personne entre (figure 5). Le

fait d’entrer au centre d’un espace, de biais, latéral ou de toute autre façon, aura un

impact direct sur son environnement. Les perceptions de l’intérieur de cet espace vont

différer. Cela permettra alors de générer l’orientation du lieu, de même que de

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déterminer les lignes fortes qui constituent l’environnement, comme c’est le cas au

marché public Maisonneuve à Montréal (annexe 4). Le fait d’entrée d’une certaine façon

peut cadrer et porter l'attention sur des éléments en particulier. L’inverse est aussi vrai,

d’autres éléments peuvent être délaissés ou complètement oubliés par le champ visuel.

Figure 5 Différence de perceptions d'un espace (Bertrand et Listowski, 1984: 13)

Pour comprendre l’importance de bien choisir le type d’entrée (figure 5), il est

possible d’analyser la perception que chacune peut donner au lieu qu’elle dessert et

d’en tirer des conclusions. L’arrivée sur un axe qui traverse un espace est considérée

comme la circulation principale. Cet axe permet de connecter deux points ensemble tout

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en permettant de prendre en considération tout ce qui est contenu entre eux. Cela offre

la possibilité aux gens de passer à travers l’espace et de tout simplement continuer leur

chemin ou de s’arrêter un instant, observer et vivre ce qui s'y passe. Une arrivée frontale

dans un espace fera en sorte de miser, avant tout, sur la paroi qui est située en face

plutôt que sur les parois latérales. Celle-ci devient donc un évènement en soi en raison

de l’attention qui lui est accordée. On occasionnera une telle condition lorsqu’il a un

élément particulier à mettre en valeur ou à cadrer. Tandis qu’une arrivée latérale aura

pour effet d’inciter à la découverte complète de l’espace. Ainsi, pourrait-on affirmer que

dans une telle situation ce que contient l'espace est plus important que les parois qui la

constituent ? Finalement, l’arrivée de biais permet d’avoir une vue complète sur tout ce

que contient le lieu. Pour ce type de situation, les parois permettent de délimiter l’espace

qu’elles contiennent. Ce type d’entrée pourrait-il être davantage privilégié pour

l’aboutissement d’un cheminement ?

Il n’y a pas nécessairement une position privilégiée pour l’entrée par rapport à

l’espace intérieur, par contre c’est tout simplement de savoir le type d’expérience que

l’espace doit faire vivre et ressentir aux gens.

2.3 La circulation dans l’espace de marché

L’analyse du marché Vieux-Port de Québec, du marché en bois de Dreux en

France ainsi que du marché Oxbow de Napa en Californie a permis d’identifer

différentes façons d’organiser la circulation dans ces environnements. Le premier

marché présente une circulation que l’on pourrait qualifier de linéaire (figure 6). Dans le

marché du Vieux-Port, la circulation dans les aires des commerçants est séparée en

deux ailes rendant la circulation moins fluide. Ainsi, elle n’incite pas au parcours complet

du marché. Pour ce qui est du marché en bois de Dreux, on constate que la circulation

est dite plus libre (figure 7). Il est facile de circuler à travers les différents étals des

commerçants et il est possible de sortir un peu partout sur la périphérie du marché.

Finalement, le marché Oxbow, bien que constitué de 3 bâtiments, l’analyse se

concentrent sur le bâtiment représentant le cœur du marché. Elle montre une circulation

en boucle qui incite à la découverte de tout l'espace (figure 8). De cette façon, il est

possible de parcourir de manière claire l’entièreté du marché.

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Pour rendre l’espace interne du marché perméable, J.D. Tracey-White (1997 :

117) explique : « Il est également important de ne pas créer de culs-de-sac-internes. »

Les allées doivent être conçues de manière à rendre le lieu stimulant. Il est plus

intéressant qu’une allée mène à une aire de restauration plutôt que d’arriver face à un

mur. En intégrant des espaces intermédiaires à travers les cheminements, le marché

devient plus dynamique et propose une atmosphère beaucoup plus invitante pour la

clientèle. Pour que les allées soient agréables à traverser, leur largeur doit varier entre

3,5 et 6 mètres, tout dépend du type d’allée souhaité. La plus petite largeur correspond

à un espace suffisamment large pour que trois personnes déambulent en même temps

tout en disposant d’un espace adéquat pour qu’une quatrième personne soit arrêtée

devant un étalage de produits. La largeur des allées pourrait aussi bien être influencée

par un espace repas comportant des bancs placés au travers de la circulation (Tracey-

White, 1997). Bref, la circulation intérieure du marché doit comporter des cheminements

clairs et ponctués de lieux variés afin de rendre le parcours des usagers stimulant et

adapté aux besoins. Une circulation inadéquate pourrait avoir l’effet inverse et repousser

les gens.

Figure 7 Schéma de circulation Marché de Dreux en France

Figure 6 Schéma de circulation Marché du Vieux-Port de Québec Figure 8 Schéma

de circulation Marché Oxbow de Napa en Californie

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3.0 La variété au service de l’espace public

La section qui suit se concentrera sur le rôle de la variété dans un espace public,

ce qu’il est intéressant d’exploiter pour la conception d’un marché. Pour un marché,

Carol Maillard (2004 : 13) affirme que : « Son pouvoir d’attraction dépend de la diversité

de l’offre et de l’animation qui en résulte. » Il sera alors question de variété des types

d’activités ainsi que des usages afin de stimuler l’attirance et l’animation pour le lieu et le

goût d’y rester un certain temps.

3.1 La variété des activités

Au-delà des usages qu’il contient, l’espace public doit disposer d’un certain

nombre d’activités pour l’animer. Henry Shaftoe (2008) mentionne que l’espace public

doit compter la présence de fonctions commerciales, mais aussi des fonctions à

caractère plus sociales. Les activités sociales font davantage référence au simple fait de

s’asseoir et d’observer ce qui se passe autour ou encore la discussion et la rencontre

avec d’autres personnes. Pour sa part, Gehl (2012) classe les types d’activités d’un

espace public en trois catégories (figure 9) :

‐ Les activités incontournables : cette catégorie d’activités a lieu peu importe les

conditions. Ces activités se qualifient par toutes les actions courantes et

utilitaires. Cela peut être l’action de se rendre au travail, d’attendre l’autobus ou

de livrer des biens de consommation;

‐ Les activités facultatives : cette catégorie est représentée, un peu comme

l’énonçait Henry Shaftoe (2008), par faire une promenade, s’asseoir, se tenir

debout et observer la ville depuis un belvédère pour ne nommer que ceux-là.

Pour que ces activités prennent place, l’espace public nécessite un

aménagement de qualité à la fois flexible et appropriable. Un aménagement de

qualité correspond aux éléments de l’espace qui répondent aux utilisateurs et au

type d’espace souhaité. Les gens qui vont fréquenter ce lieu doivent être

stimulés par l’environnement. Souvent ce type d’activité est fortement lié au

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climat ou à la température. Tout dépend si l’espace public est intérieur ou

extérieur.

‐ Les activités sociales : cette catégorie représente dans un lieu public tout ce qui

est lié aux communications et aux rencontres entre les individus. Pour que ces

activités aient lieu, il faut inévitablement que les activités incontournables et

facultatives soient présentes. Les communications font appel aux notions : de

voir, d’entendre, d’observer l’action qui entoure les individus, les échanges, les

salutations et autres (Gehl, 2012).

Figure 9 Type d'activités dans un espace public (Gehl 2012: 33)

Pour qu’un espace public fonctionne, il doit disposer des trois catégories

d’activités (figure 9). Toutefois, il s’agit des activités facultatives et sociales qui vont

réellement apporter une grande qualité en termes d’animation pour le lieu (Gehl, 2012).

Par rapport à l’attractivité des individus dans un espace public: « What attracts

people most, it would appear, is other people. » (Whyte, 1980 : 19) Il faut toutefois

mettre en place certaines conditions d’aménagement, ce qui va ensuite animer et attirer

les gens. Les gens ne se déplacent pas à un endroit précis si celui-ci ne dispose pas de

certaines qualités. Pour favoriser certaines activités, il faut commencer par se demander

le type d’espace que l’on veut mettre en place. S’agit-il d’une place publique sur rue, une

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oasis urbaine, un espace de circulation ou autres ? Dans le cas d’une oasis urbaine qui

se veut un endroit reposant et confortable, il existe quelques éléments à privilégier afin

de l’aménager. Les gens aiment la présence de points d’eau. Whyte (1980) mentionne

que la présence de l’eau dans un espace public extérieur rend le lieu calme et reposant.

Cependant, l’élément qui nécessite une grande attention est l’accès à ce point d’eau.

Trop souvent ces éléments disposent d’affiches indiquant des interdictions de

s’approcher ou de toucher : « Water should be accessible, touchable, splashable. »

(Whyte, 1980 : 49) Si un tel élément est intégré, il est donc primordial que les gens

puissent y avoir accès.

À ces points d’eau, il est essentiel d’y annexer de nombreuses places assises.

(Whyte, 1980) D’après une étude portant sur les espaces publics, Whyte (1980) note

que les endroits qui sont les plus fréquentés par les individus ont tendance à disposer

d’un plus grand nombre de places pour s’asseoir. Il est important que ces places assises

soient de types variés. D’abord, ils doivent être visuellement et socialement confortables

pour que les gens aient le goût de s’y asseoir. Il faut offrir la possibilité de s’asseoir en

groupe ou de se retirer des autres individus, de disposer ou non d’un dossier et

d’accoudoirs. Ces mêmes places assises peuvent être intégrées aux éléments

architecturaux de l’espace, peuvent être des chaises que les gens déplacent selon leurs

besoins ou peuvent tout simplement être des bancs ajoutées. Par contre, ces derniers

ne sont toutefois pas conseillés. L’auteur mentionne que : « They’re not so good for

sitting. There are too few of them; they are too small; they are often isolated from other

benches or from whatever action there is on the plaza. » (Whyte, 1980: 33)

Le Paley Park à New York représente un exemple d’espace public considéré

comme une oasis urbaine (figure 10). Le lieu est apprécié en raison de sa cascade

d’eau, il offre à la population un caractère calme et reposant. Le son de l’eau permet de

réduire le bruit produit par la ville. Ce parc offre aussi un sentiment de liberté par son

aménagement. Le lieu est occupé par un mobilier mobile qui est placé sous un grand

couvert végétal enveloppant la place. Les gens peuvent moduler l’espace en déplaçant

les chaises en fonction de leurs besoins (Project for Public Spaces, 2013).

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Figure 10 Paley Park, New York (The cultural Landscape Foundation, 2012)

De sorte à permettre que de nombreuses activités au caractère plus sociales

prennent place dans l’espace public, l’aménagement doit correspondre au type d’espace

souhaité. Par exemple, pour refléter un sentiment d’intimité, l’aménagement ne devra

pas être une grande esplanade ouverte sur la rue, mais plutôt un espace resserrer

auquel s’insère de la végétation pour envelopper le lieu.

3.2 La variété des usages

La variété d’usages est étroitement liée au pouvoir d’attractivité et d’animation

d’un lieu public. Elle a une incidence sur le nombre et la qualité de choix offerts aux

usagers. Elle permet de réduire les distances de parcours pour les gens dans un milieu

urbain. Les gens peuvent ainsi retrouver dans un même lieu une multitude de biens ou

de services. Selon Bentley (1985), la variété des usages ne correspond pas seulement

au fait de prendre différentes fonctions et de les mélanger dans un lieu particulier pour

que celle-ci s’opère efficacement. Il s’agit d’un élément qui doit être bien réfléchi dès le

début de la conception. Des usages variés dans un même lieu devraient avoir une

certaine complémentarité. D’ailleurs, l’auteur explique qu’il existe deux catégories

d’usages, les usages primaires et secondaires. Les usages primaires agissent comme

des attracteurs de la population. Le marché public représente un type d’usage primaire

dans une ville, beaucoup de gens le fréquente de façon régulière en raison de la

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fraîcheur des produits qui y sont vendus, ainsi cela répond à un besoin alimentaire. Les

usages secondaires pour leur part agissent comme des compléments aux usages

primaires. Ils vivent principalement grâce aux personnes qui les utilisent. Dans le cas du

marché public, pourrait-on penser à des espaces complémentaires tels que des lieux

pour des formations culinaires ou bien des restaurants et des cafés ? Ils permettent aux

gens qui fréquentent le marché d’y rester pour une plus longue période. Les cafés et

lieux de restauration répondent adéquatement au rôle de fonctions complémentaires. Ils

permettent de combler des besoins fondamentaux dans un marché. Ces espaces

offrent, aux gens qui font leurs emplettes, des points de repos. Il faut alors porter

attention à leur positionnement. Ils doivent s’inscrire à différents endroits dans le

marché. Il peut s’agir, tout simplement, de petits coins-repas insérés à l’angle des allés

de commerces (Tracey-White, 1997). Afin de bien intégrer les deux types d’usages,

Bentley (1985) propose de mettre les fonctions primaires (« magnet ») de part et d’autre

du lieu et de les joindre par des usages secondaires à ceux-ci (figure 11).

Figure 11 Mélange des usages dans un espace (Bentley, 1985: 30)

Une bonne manière de créer un véritable pôle d’animation au centre-ville c’est

d’y insérer une variable nourriture. La nourriture agit comme un élément déclencheur de

l’animation. Elle attire un certain nombre de personne qui à leur tour en attire d’autre par

leur présence (White, 1980). Whyte fait référence dans son ouvrage à des installations

primaires aussi simples que l’insertion de casse-croûte qui offrent des produits à des

coûts raisonnables. Les gens peuvent alors occuper des espaces en bordure de trottoirs

où s’insèrent des tables et des chaises. Ces espaces représentent des extensions de

ces casse-croûte et participent à la vie urbaine. Le fait d’ajouter de la nourriture sur un

parcours piétonnier permet de faire ralentir la circulation, ainsi les gens vont s’arrêter

pour regarder les produits (Whyte, 1980). En ce qui concerne le volet marché public, il

représente, selon Suzanne Lennard (1984), un espace offrant des produits frais de

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haute qualité. Les marchés font la promotion des saveurs et de la variété des produits

locaux, le tout mélangé à de nombreuses bonnes odeurs qui attirent les gens. La

chambre de commerce et l’industrie de Montpellier (2001 : 11) mentionne : « Il faut que

le marché constitue, par la variété de son offre, une bonne complémentarité de produits

ou de gammes à l’équipement commercial sédentaire qui l’entoure. » Ainsi, l’analyse

des usages commerciaux au centre-ville de Chicoutimi démontre une grande variété

quant au type d’achats et de services disponibles (figure 12). Autour du site de projet, on

trouve majoritairement des services de type réfléchis (il s’agit de services

professionnels, c’est-à-dire que les gens ne les fréquentent pas sur une base régulière).

En ajoutant à leur proximité un pôle d’achats courants (marché public), il est possible

d’offrir un plus grand achalandage pour ce secteur, et ce, à l’échelle quotidienne.

Figure 12 Carte des usages commerciaux sur l’artère principale (Arrondissement de Chicoutimi)

La Fondation Rues Principales (2012) explique que pour animer un espace

commercial, un des objectifs est de regrouper les commerces et services

complémentaires. L’implantation de commerces spécialisés permet de diversifier les

centres-villes, en offrant des commerces aux caractères différents des grandes surfaces.

Des épiceries spécialisées, des boulangeries, des fromageries ou des espaces pour les

fruits et légumes, de même que des restaurants et cafés pour ne nommer que ceux-là,

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sont des bons moyens, lorsqu’ils sont joints, pour offrir un espace de services

spécialisés au cœur d’un centre-ville.

Le marché public comporte à lui seul une grande variété de commerces.

Toutefois, certains types de commerces à l’intérieur du marché ne cohabitent pas

nécessairement avec d’autres types. Il est donc important dans la démarche du projet

d’analyser les liens de proximité entre les différents commerçants du marché. Certains

ne doivent pas être situés à proximité d’autres commerces et l’inverse est aussi vrai. Par

exemple, une poissonnerie cohabite difficilement avec une boulangerie en raison des

fortes odeurs liées à la gamme de produits offerte. Une boulangerie cohabiterait

davantage à proximité d’une pâtisserie ou d’une chocolaterie puisque le mélange des

odeurs est beaucoup plus harmonieux (Maillard, 2004). Il est possible de regrouper ou

non les commerçants qui vendent des produits semblables ou similaires. Toutefois, pour

inciter les gens à entrer et à se promener à l’intérieur du marché, il peut s’avérer efficace

de placer les aliments plus populaires loin des entrées (Tracey-white, 1997). Le marché

public Oxbow de Napa en Californie (annexe 4) exprime bien ce mélange de fonctions.

L’aménagement des nombreux commerces ne suit aucune logique précise. Les

commerces sont mélangés à travers une circulation en boucle. L’aménagement incite

les gens à se promener pour découvrir la grande variété de produits offerts.

Un marché public s’accompagne souvent de périodes plus creuses au cours de

l’année : « La question de l’utilisation des emplacements et des halles en dehors des

jours de marché est donc primordiale pour l’animation du centre-ville » (Maillard, 2004 :

12). Ce type de bâtiment est idéal pour accueillir des fonctions culturelles, sportives, des

fêtes, des concerts ou encore des congrès, et ce en raison, de sa flexibilité. L’objectif de

cet environnement est de constamment maintenir un certain niveau d’activité pour que le

lieu ne devienne pas austère par l’absence de gens (Maillard, 2004). Pour répondre à

cette polyvalence d’usages, le lieu doit disposer, malgré son enveloppe fixe, d’une

grande souplesse dans son aménagement et de cette façon pouvoir bénéficier de

différentes configurations spatiales. Pour ce faire, il doit prévoir que les équipements du

marché devront être conçus dès le départ pour répondre à ce besoin d’adaptation

constante et rapide. (Kronenburg, 2007)

Somme toute, il est possible de conclure que l’important est de varier les types

d’activités et d’usages du lieu de sorte à inciter un plus grand nombre de personnes à le

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fréquenter plutôt qu’un seul type de clientèle. Le lieu doit d’abord compter la présence

d’une fonction principale qui agira comme attracteur. Ensuite, c’est par la variété des

possibilités offertes et par la qualité de l’espace que les gens pourront être stimulés à y

rester pour une plus longue période.

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4.0 Le projet : Le marché public de Saguenay

4.1 Présentation du projet de design

Le projet présenté dans ce chapitre consiste principalement en un marché public

intérieur au centre-ville de l’arrondissement de Chicoutimi axé sur le commerce de

produits locaux. Le marché sera exploitable toute l’année. Le projet se veut d’être un

nouveau pôle d’activités quotidiennes dans le centre-ville. Par conséquent, l’objectif

envisagé pour développer ce pôle d’activités est de concevoir le marché comme étant

un espace public qui stimule l’attractivité tant pour les citoyens que pour les touristes.

Cela est envisagé afin que les gens y soient attirés et qu’à leur tour, ils animent le lieu

par leur présence. Il s’agit d’un marché qui se veut adaptable à la saison chaude et

froide. Lors des périodes chaudes, des incitatifs de connexions directes entre l’intérieur

et l’extérieur seront mis en place afin d’accroître l’attractivité et la perméabilité du lieu

dans la ville. Aux fonctions primaires du marché public s’ajoute une diversité d’usages

complémentaires pour soutenir la clientèle et les inciter à demeurer sur place pour une

plus longue période que celle dédiée pour achats courants au marché. À cette fonction

commerciale principale s’insèrent deux autres usages aux étages supérieurs; un espace

à bureaux ainsi que quelques étages résidentiels qui permettent de soutenir l’activité

commerciale et ainsi, intensifier l’activité de ce secteur.

Le projet tient compte de certains critères de design retenus d’après le contexte

existant du site d’intervention. Il tente donc de tirer profit de toutes les caractéristiques

du site pour s’intégrer adéquatement, tout en permettant d’améliorer le contexte

existant. Le traitement des espaces du marché en lien avec l’environnement de la ville

stimule l’interaction pouvant découler de ce nouveau pôle d’activité. Le projet se

concentre également sur la tectonique de l’ensemble du bâtiment. Il s’intéresse, entre

autres, au traitement des parois, à la matérialité et aux ambiances qui sont créées. C’est

en étant sensible à chacun des éléments qui constituent le lieu que le projet peut

devenir un endroit vibrant et plein d’intérêts.

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4.1.1 Présentation du site d’intervention

Le projet de marché public s’insère au centre-ville de l’arrondissement de

Chicoutimi dans la Ville de Saguenay. Il se localise sur l’artère principale de

l’arrondissement, la rue Racine (annexe 2). Il s’agit d’une artère comportant une forte

vocation commerciale. Par contre, à travers les zones commerciales s’intègrent des

institutions majeures de la ville. Situé dans un rayon de 250 mètres, on retrouve une

grande diversité de fonctions telles qu’une bibliothèque municipale, un hôtel de ville, un

palais de justice, un conservatoire de musique, des résidences et de nombreuses places

d’affaires (figure 13). Face au site, on retrouve des services courants (institutions

financières) ainsi que des services réfléchis (espace à bureaux), tandis que sur la face

arrière du site d’intervention se trouve un important changement de la topographie du

sol à travers lequel s’insère une résidence pour personnes âgées.

Figure 13 Usages au centre-ville de l'arrondissement de Chicoutimi

Le site sélectionné représente une occasion de se réapproprier trois lots sous-

exploités. Le réaménagement des lots permet de renforcer l’unité urbaine de la rue.

Avec la vision d’ensemble de revitalisation du centre-ville présentée la Ville de

Saguenay, l’implantation de ce site permet de développer un marché public qui

contribuera à l’expérience urbaine des citoyens. Actuellement, les trois lots sont occupés

par un stationnement, une ancienne station-service ainsi que le siège social de

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l’entreprise Chlorophylle (annexe 2). Celle-ci prévoit de déménager ses activités dans un

autre secteur de la ville (source : promotion Saguenay). Pour le projet, il n’est pas

considéré de conserver le bâtiment. Il présente une apparence désuète, ne comportant

aucune qualité architecturale particulière.

Figure 14 Contexte entourant le site d’intervention

Le site situé à l’intersection de deux rues importantes du centre-ville (figure 14), il

comporte une forte présence automobile, ce qui représente un enjeu important à

considérer pour la valorisation d’un espace pour les piétons. L’analyse de site (annexe

3) révèle qu’en raison du manque de consolidation de cet espace, les gens sont

davantage incités à se promener de l’autre côté de la rue principale, près des services

courants. D’ailleurs, ce côté de rue comporte un espace piéton plus large, rendant le lieu

plus convivial.

4.1.2 Mission et objectifs généraux

La mission du projet est de concevoir un espace de marché public qui, par la

qualité spatiale et visuelle de son environnement, stimule et attire les citoyens ainsi que

les touristes à fréquenter, apprécier, et vivre ce lieu d’activité animé et attractif. Le projet

exploite les deux grands thèmes traités dans l’essai, soit la perméabilité et la variété. La

notion de perméabilité sera apportée comme un élément important permettant de

connecter l’espace du marché avec l’environnement urbain afin de maintenir un bon

achalandage. Le traitement des entrées et des parois du bâtiment a pour objectif de

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faciliter et d’adoucir les transitions et les connexions entre l’espace interne du marché et

la ville, et ce, dans le but d’accentuer le caractère piétonnier du secteur. Le projet vise

donc une ouverture de celui-ci sur la ville.

Par la variété, le projet offre un environnement aux usages mixtes et flexibles

permettant de diversifier l’occupation du site. Par la mixité d’usages et par la qualité des

espaces propices aux activités sociales, le marché tentera de favoriser la dimension

humaine au centre-ville. Il est envisagé que, par l’intégration de cette mixité, les activités

commerciales implantées sur le site bénéficient d’une présence humaine constante.

4.1.3 Programme

Le marché public de la Ville de Saguenay devient un nouveau pôle d’activités

effervescent à une échelle des besoins quotidiens et occasionnels des utilisateurs. Les

utilisateurs de cet espace sont variés. On note les différents ménages de la ville et

surtout ceux qui habitent le centre-ville, qui voudront répondre à un besoin de

subsistance. Par la suite, les hommes et femmes d’affaires oeuvrant au centre-ville

pourront utiliser les installations destinées à la restauration lors des heures de repas.

Finalement, les touristes qui voudront s’imprégner des saveurs et teintes du terroir local

à travers une diversité de produits et services. Le programme tient compte de cette

diversité de clientèle afin de répondre adéquatement aux besoins spécifiques de

chacun.

Le programme compte de nombreux usages qui sont tous complémentaires. Le

marché est l’usage primaire du bâtiment, celui-ci comptera la présence de nombreux

commerçants de nature différente telle qu'une boulangerie, une pâtisserie, une

fromagerie, une boucherie, une charcuterie, un espace fruits et légumes ainsi que des

commerçants de produits locaux. À cela s’ajoutent des fonctions secondaires tels un

café, un casse-croûte, un fleuriste ainsi qu’un espace polyvalent pouvant recevoir des

ateliers culinaires.

Bien que la ville de Saguenay ait déjà un projet de marché public d’envisagé, elle

ne dispose d’aucun programme particulier. En l’absence de documentation, un

programme a été réalisé d’après trois précédents de marchés publics nord-américains;

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le marché public de Milwaukee, le marché public St-Lawrence de Toronto et le marché

public Oxbow de Napa en Californie (annexe 4). Chacun des marchés sélectionnés est

de dimensions similaires au marché public envisagé pour la ville de Saguenay. L’étude

de cas de ces trois espaces a permis de déterminer les usages spécifiques de chacun

ainsi que de percevoir les superficies générales. Cette étude a été transposée et

adaptée au projet en question (annexe 5).

4.2 Les échelles de conception du projet

De sorte à atteindre la mission et les objectifs fixés, le projet comporte certaines

échelles d’intervention en lien avec les deux thèmes abordés au chapitre 2 et 3, la

perméabilité et la variété. Il aborde l’échelle de la ville, du site et du marché. Par les

différentes échelles d’intervention, le projet vise une animation urbaine, l’ouverture du

marché sur la ville, l’invitation à entrer dans le marché, la stimulation par l’environnement

physique du lieu, la flexibilité, soit la capacité de s’adapter aux saisons et aux besoins, la

diversité des fonctions et la convivialité du lieu. Le projet donne l’image d’un endroit

plein d’intérêts, vibrant et comptant une présence humaine constante. Le projet tente de

tirer profit des éléments urbains qui l’entourent afin de s’y intégrer et de s’y démarquer

adéquatement pour ainsi mieux participer à la vie urbaine au centre-ville. Perçu comme

étant une extension du milieu de vie des citoyens de même qu’une vitrine de la région

pour les touristes, le marché se module à l’image de son lieu d’insertion. Il propose un

environnement visant la promotion d’une ressource importance de cette ville, le bois.

4.2.1 La perméabilité à l’échelle de la ville

À l’échelle de la ville, le projet traite le caractère piétonnier du secteur en y

insérant un nouvel axe de circulation « l’axe de la justice » qui correspond à un parcours

reliant deux points d’intérêts du patrimoine de l’arrondissement de Chicoutimi. Il relie

l’ancien palais de justice (qui est aujourd’hui le conservatoire de musique) à l’actuel

palais de justice (figure 15). Il permet d’améliorer la perméabilité entre le secteur

commercial et résidentiel du centre-ville tout en plaçant le piéton au cœur des

préoccupations. Cet axe se qualifie comme étant un espace public, en lien avec les

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différents commerces du marché. De cette façon, les commerces peuvent interagir avec

la place publique. Cet espace extérieur permet d’offrir un endroit idéal pour l’insertion de

terrasses extérieures pour un café et une crèmerie. Cet axe n’est pas seulement vu

comme un axe de transit entre les zones du centre-ville, mais comme une place

publique confortable et animée.

Sur la rue principale, le projet se positionne de sorte à offrir un espace piéton

plus large, permettant ainsi l’ajout de verdure en bordure de rue. L’ajout d’arbres

contribue à renforcer l’unité urbaine de la rue qui compte déjà un bon couvert végétal

dans les zones entourant ce site. Cela crée aussi un écran de protection entre les

piétons et les véhicules. Bien que le piéton soit mis en valeur par l’insertion de ce projet,

il ne faut pas négliger les besoins en stationnement que nécessite le marché public. Or,

le stationnement sur rue est consolidé et un stationnement de surface est prévu à

l’arrière du bâtiment. Ce dernier peut servir d'aire de déchargement tôt le matin avant

l’ouverture du marché. Puis, à environ 100 mètres du bâtiment, un important

stationnement existant de plusieurs centaines de places permet de combler les besoins.

Figure 15 Implantation du projet

Actuel palais de justice

Ancien palais de justice

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L’interaction entre la ville et le marché est accentuée sur la rue principale (figure

16). La volumétrie générale du projet propose une toiture qui se déploie et s’ouvre sur la

rue, générant ainsi une façade plus fermée à l’arrière, répondant aux besoins plus

fonctionnels du marché et une façade active sur rue, qui stimule les passants par son

niveau de transparence et qui est un incitatif au lèche-vitrine. De grands pans de verre

se basculent verticalement pour accroître la perméabilité avec la ville. De nombreux

éléments de bois rythment la façade. Cette paroi permet d’offrir de nombreux éléments

qui attirent les regards des passants, ce qui dynamise leur promenade et peut même les

inciter à entrer pour découvrir davantage ce qui se trouve à l’intérieur. Les gens sont

attirés par les couleurs et les odeurs des produits exposés en bordure de rue. Il est

même possible de sortir quelques étalages à l’extérieur lorsque la température est

adéquate. Sur la rue principale, la variation de hauteur de la toiture brise le rythme

horizontal que crée habituellement ce type de bâtiment, donnant l’apparence aux

piétons que les distances de parcours sont plus courtes.

Figure 16 Vue générale à l'intersection des rues Racine et Lafontaine

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4.2.2 La perméabilité à l’échelle du marché

Figure 17 Entrée principale du bâtiment et relation marché /ville

La perméabilité est également mise de l’avant par l’aménagement intérieur du

marché. Les entrées du bâtiment sont positionnées pour qu’elles soient facilement

repérables de l’extérieur. Elles sont traitées comme des interruptions dans le rythme des

façades (figure 17). Un peu en retrait de la ligne générale du bâtiment, elles offrent des

seuils servant à la fois de protection, mais aussi pour les échanges entre les individus. À

l’intérieur, les entrées agissent comme les axes connecteurs principaux de tout l’espace.

Les cheminements sont clairs et directs. Les entrées sont traitées selon le principe

énoncé précédemment dans la section 2.2.2, comme des axes qui traversent un espace

(figure 18). Bien que l’aménagement général du marché, qui est influencé par ces

grands axes de circulation, soit assez ouvert et libre, la perméabilité du marché aurait pu

être renforcée davantage. Au centre du bâtiment, près de la circulation connectant la rue

principale à l’axe de la justice,xz se trouve une occasion manquée. La présence

d’espaces de soutien du bâtiment brise la perméabilité. Il aurait été avantageux, tout

comme il a été mentionné par les membres du jury lors de la présentation finale du

projet, d’étendre davantage les commerces du marché et ainsi pouvoir connecter les

étals avec la place publique extérieure

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Figure 18 Plan du marché public

4.2.3 La variété à l’échelle du site

Pour bien favoriser l’attractivité et l’animation, le bâtiment s’éloigne de l’idée du

marché monofonctionnelle et se concentre sur l’intensification du lieu. Des espaces à

bureaux et résidentiels sont intégrés de sorte à réellement créer un pôle d’activités

important du centre-ville. La hauteur du bâtiment est augmentée en y intégrant d’autres

usages qui permettent à ce nouveau pôle d’activités d’avoir une présence plus marquée

dans ce secteur de la ville. Suivant un principe de verticalité abordée à la section 2.2.1

portant sur l’influence des façades du bâtiment, le projet comporte des façades réalisées

selon un axe vertical plutôt qu’horizontal. Le fait de concevoir des façades selon un

rythme vertical engendre une perception plus variée et permet de dynamiser le parcours

des gens. Les regards sont orientés vers un plus grand nombre de détails enrichissant

donc l’expérience des usagers. Les façades des étages résidentiels sont dynamisées

par un jeu de volume en porte-à-faux qui correspond aux chambres de certains

logements (figure 19). Ce faisant ces porte-à-faux génèrent des lieux idéals pour

l’intégration de balcons. Les balcons sont placés de manière à créer une vie sociale

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entre les résidents. Le bâtiment tente de favoriser les contacts directs et visuels entre les

habitants tout en personnalisant les environnements privés.

Figure 19 Mixité commerciale, bureau et résidentielle

Le concept de la variété s’opère à même la place publique située sur l’axe de la

justice. Cette place menant à un grand escalier qui dessert un secteur résidentiel du

centre-ville se veut une oasis urbaine au cœur de la ville (figures 19 et 20). Il s’agit d’un

endroit confortable où il est possible de prendre un repas tout en profitant de

l’ensoleillement présent au cours de la journée. La présence de fontaines calme le bruit

des automobiles très présent dans le secteur. À cela s’ajoute un élément dynamique qui

module l’espace. Contre la façade latérale du bâtiment voisin, s’articule une structure

déployant des espaces pour s’assoir, le tout mêlant de la végétation et des bancs plus

traditionnels. Le siège à multiples coins représente une option idéale pour favoriser les

contacts entre les individus. Les gens peuvent s’y asseoir en groupe ou seul s’ils le

désirent. Le but est de varier les occasions de s’assoir. Cette place publique permet

d’offrir des espaces extérieurs supplémentaires pour les commerces du marché. En

effet, des terrasses de café et de crèmerie s’y insèrent, le mobilier mobile donne la

possibilité aux usagers de le déplacer selon leur volonté. Cette place publique adaptable

peut changer de vocation en fonction de la période de l’année (figure 20). Par exemple,

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on peut penser à un marché de Noël ou de tout simplement fermer les jets d’eau l’été

pour donner l'espace aux marchands, artisans ou musiciens.

Figure 20 Axe de la justice été / hiver

4.2.4 La variété à l’échelle du marché

Figure 21 Aménagement intérieure du marché

Le concept de variété s’opère aussi au sein de l’aménagement interne du

bâtiment. Le marché public se compose de deux zones, une plus ouverte à l’image d’un

grand hall constitué d’une structure de bois lamellé-collé soutenu par des colonnes en

arbres (figure 21) et une seconde zone plus cloisonnée constituée de commerces ayant

des besoins de plus grands superficies, de même que des espaces de soutien. Le

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marché est conçu en tant que carrefour alimentaire spécialisé, c’est-à-dire que l’on peut

aussi bien retrouver des fruits et légumes, qu’une boucherie, qu’une fromagerie, que des

produits du terroir ou tous autres commerces pouvant offrir des produits locaux. Ceux-ci

sont répartis suivant un ordre mélangé. Pour un petit marché, il est difficile de regrouper

les produits par thématique pour y créer une concurrence. Il vaut mieux miser sur le

mélange des saveurs pour inciter les gens à acheter. Le marché propose une certaine

répartition des commerces (figure 18), toutefois en raison de sa grande flexibilité la

localisation des commerces peut changer de place ou encore être remplacée par

d’autres types. Le bâtiment a été conçu pour offrir deux types d’espace de vente. La

majorité de ces espaces sont mobiles, c’est-à-dire que l’aménagement peut changer.

Les marchands adaptent les étals en fonction de leurs besoins, s’ils doivent disposer de

plus de surfaces de vente, des chariots peuvent être tirés pour exposer la marchandise

(figure 22). Ces mêmes chariots peuvent, dans le cas inverse, être tirés vers l’intérieur et

offrir plus d’espace d’entreposage. À ces étalages mobiles s’insère un îlot central mis à

la disposition des commerçants. Cet îlot permet de ranger tous objets ou marchandises

pour que les champs visuels de la clientèle ne soient pas altérés par un amas d’objets

inutiles pour leurs achats. Ainsi l’attention des usages est concentrée sur les produits,

les contacts sociaux et sur l’expérience du lieu en soi.

Figure 22 Étals mobiles et adaptables

Le second type d’espace de vente sert aux commerces ayant des besoins plus

spécialisés. De types fixes, ces étals disposent d’une aire de vente et d’une aire de

travail distincte (figure 23). L’aire de travail permet d’avoir des comptoirs pour la

préparation de la nourriture ou encore des chambres froides. Chaque étal fixe dispose

de sa propre aire de livraison, facilitant ainsi le transport des marchandises. Ce modèle

d’étal est plus fermé, donc pour ne pas obstruer l’espace, il est placé à l’arrière du

bâtiment.

Îlot central

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Figure 23 Étals fixes

La majorité de l’espace intérieur étant occupé par des étals mobiles, le lieu

permet une grande flexibilité dans l’aménagement. Il est donc possible de complètement

enlever ces étals de l’aire du marché et ainsi offrir un grand espace multifonctionnel

lorsque le besoin se fait sentir. L’espace peut prendre différentes configurations en

fonction de l’usage que l’on veut y faire. Entre autres, il peut servir à la tenue de

banquets (figure 24), d’expositions, de congrès, de spectacles. Il permet d’offrir un vaste

hall adaptable pour une grande gamme d’évènements. Cela peut même permettre de

renforcer le caractère culturel déjà très présent au centre-ville. Cette flexibilité permet de

rentabiliser le lieu et de maintenir un certain achalandage lors des périodes plus creuses

du marché. De cette façon, les jours ou les soirs où il n’y a pas de tenue de marché, le

lieu ne perd pas son rôle de centralité dans la ville.

Figure 24 Aménagement intérieur / configuration banquet

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Conclusion

L’essai (projet) a permis de porter une réflexion sur le rôle attracteur que peut

avoir un marché public et de l’animation urbaine qui peut en résulter. Cet espace qui

occupe nos milieux urbains depuis si longtemps, berceau du commerce au détail,

représente aujourd’hui un lieu vibrant de la vie urbaine. À la fois animé et attractif, il

s’agit du lieu par excellence pour inciter à la rencontre et au mélange des citoyens. Le

processus de recherche-création a cherché à comprendre comment cet espace peut

être un lieu plein d’intérêts pour les citoyens et les touristes. C’est en concevant le

marché en tant qu’espace public que les notions se sont orientées pour développer ce

nouveau pôle d’activité au cœur du centre-ville de l’arrondissement de Chicoutimi à

Saguenay.

Les notions expliquent que ce qui attire les gens, c’est d’abord et avant tout la

présence des gens. Ils agissent comme des catalyseurs de l’activité humaine. D’après

ce constat, deux grands thèmes ont été mis de l’avant pour mener les réflexions. C’est

par le thème de la perméabilité ainsi que celui de la variété que l’essai (projet) a tenté de

définir les qualités qui permettent d’attirer et de retenir les gens dans cet espace public.

Les deux grandes orientations ont conduit à des intentions claires pour le

développement du projet. Par conséquent, le projet se veut invitant par son ouverture

sur l’extérieur, flexible par son aménagement, stimulant et convivial par son ambiance et

finalement diversifié par ses fonctions.

Malgré les notions de perméabilité et de variété abordées, il n’en demeure pas

moins que l’essentiel est de constamment lier, voir même personnalisés, ces deux

éléments pour correspondre adéquatement au contexte d’insertion. Un lieu mal adapté à

son contexte ne pourrait pas avoir l’effet recherché. Celui-ci deviendrait hostile et vite

oublier par les gens. Le lieu se doit de créer une continuité avec ce qui est déjà en place

de sorte à consolider le secteur. De cette façon, il peut contribuer à redonner une

nouvelle dynamique à un secteur en processus de revitalisation.

Lors de la présentation du projet, le jury a noté que le rôle de centralité du lieu au

centre-ville a bien été exprimé. Le lieu se connecte au centre-ville de manière adéquate

et cohérente. Celui-ci contribue à créer de bons espaces publics. Par la mise en place

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de l’axe de la justice, le projet réussi à bien lier différents secteurs du centre-ville soit un

secteur résidentiel, commercial et institutionnel. Quant à l’espace public de la halle de

marché, il comporte une richesse, entre autres, par rapport à son système structural, à

sa matérialité et à l’intégration judicieuse des entrées du bâtiment. Toutefois, le projet

perd un peu de sa perméabilité à l’intérieur, alors qu’un bloc de services brise la fluidité

de l’aménagement du marché. Par la suite, le jury a noté le manque d’intégration des

étages bureaux et logements à l’espace du marché. La jonction entre les volumes n’était

pas résolue, de même que le choix de la toiture pour la section habitation.

En somme, il aurait été intéressant de pousser davantage certains aspects

impliqués dans le développement de cet espace public, notamment la cohabitation entre

un espace commercial et une interface résidentielle. Néanmoins, cet essai (projet) a été

l’occasion de me questionner sur le potentiel de développement d’un site en manque de

consolidation et qui bénéficie d’un positionnement de choix dans la ville. À l’heure des

grandes réflexions et actions de la Ville de Saguenay en faveur d’une revitalisation de ce

secteur, l’essai (projet) propose une vision nouvelle du rôle attractif et animé que peut

jouer l’espace public de marché au centre-ville de Chicoutimi.

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Annexes

Annexe 1 Planches de projet

Annexe 2 Photos du site d’intervention

Annexe 3 Analyse du site d’intervention

Annexe 4 Précédents

Annexe 5 Programme

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Annexe 1 – Planches de présentation du projet

Planches présentées lors de la critique finale du 19 avril 2013.

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MARCHÉ ST-LAWRENCE, TORONTO

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Annexe 2 – Photos du site d’intervention

Figure 25 Photo de l’artère principale en été (GoogleMap, 2013)

Figure 26 Site d'intervention (photos prises par Dominic Lavoie, le 29 octobre 2012)

Intersection du site Vue arrière du site

Bâtiment existant Stationnement existant

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Annexe 3 – Analyse du site d’intervention

Figure 27 Analyse piétonne

Figure 28 Analyse circulation automobile

Figure 29 Analyse du profil de l’artère principale

Analyse piétonne

L’analyse permet de noter que les gens n’empruntent pas nécessairement les passages piétons pour traverser la rue. Ceux-ci empruntent le chemin le plus court pour arriver à destination. Les gens utiles davantage le trottoir opposé à celui du site de projet en raison de la présence des commerces et services implantés.

Analyse circulation automobile

Présence d’une forte concentration de véhicules pendant la journée sur l’artère principale (rue Racine). L’entrée et la sortie des véhicules qui utilisent le stationnement existant sur le site d’intervention engendrent un conflit avec les automobiles qui circulent sur l’artère.

Analyse du profil de l’artère principale

Artère principale bordée de chaque côté par des stationnements sur rue. Par le dimensionnement, on note que les véhicules ont une place égale ou supérieure à celle des piétons.

Figure 30 Topographie du site

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Annexe 4 – Précédents

Marché public St-Lawrence – Toronto (City of Toronto, 2009)

Figure 31 Vue d'ensemble du projet (City of Toronto, 2009)

Le marché dispose de beaucoup de transparence, tout en brisant les barrières entre l’intérieur et l’extérieur. Le dispositif d’ouverture des façades est constitué de pans de verre qui se déploient et forment une toiture qui permet d’étendre les fonctions du marché tout en créant une transition entre les deux espaces.

Figure 32 Plan du marché (City of Toronto, 2009)

Figure 33 Système adaptatif en l'intérieur et l'extérieur (City of Toronto, 2009)

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Marché public Oxbow – Napa, Californie

Le marché comporte une grande diversité de marchands qui se côtoient à l’intérieur de trois bâtiments. La disposition des marchands n’est pas établie selon des thématiques. Le bâtiment central est entouré d’une grande circulation extérieure surélevée par rapport au niveau de la rue, ce qui permet une petite occupation en été pour les marchands. Toutefois, cet espace marchand extérieur n’est pas connecté avec les commerces situés à intérieur.

Liste des commerçants :

Boucherie (G) Boulangerie (B) Charcuterie (A) Chocolaterie (P) Exposition culinaire (I, M) Fromagerie (E) Fruits et légumes (V) Pâtisserie (W) Poissonnerie (H, Q) Restaurants, cafés, bars (C, D, E, J, K, R, U, X) Autres commerces variés (F, L, S, T)

Ambiance intérieure

Figure 34 Vue d’ensemble du marché (BCV architects, 2013)

Figure 35 Ambiance intérieure (BCV architects, 2013)

Figure 36 Plan du marché (Oxbow public market, 2013)

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Marché public Maisonneuve – Montréal

Les entrées se démarquent de la volumétrie générale du bâtiment. Il s’agit des premiers éléments visibles sur le bâtiment, par leurs grandes colonnades, leur hauteur et leur grande fenestration. À l’intérieur, ils créent les grands axes de circulation du marché. Ce faisant, les entrées du marché influencent la position des commerces.

Figure 38 Schéma de la circulation du marché

Figure 39 Entrée du marché (photo prise par Dominic Lavoie, le 24 octobre 2012)

Figure 40 Circulation interne (photo prise par Dominic Lavoie, le 24 octobre 2012)

Figure 37 Vue générale du marché (Les jardins Dauphinais, 2013)

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Annexe 5 – Programme

Une dimension approximative de 2500 m² a été envisagée au départ pour le

marché public de la ville de Saguenay. Cette superficie représente un marché public de

taille moyenne (Maillard, 2004). Tout comme la dimension générale du marché, la

superficie de chacune des fonctions a été déterminée d’après le pourcentage moyen de

trois précédents analysés (marché public de Milwaukee, marché public Oxbow de Napa

en Californie et le marché public St-Lawrence de Toronto).

Espaces Superficies Pourcentages Commerçant 1025 m² 41 %Circulation 575 m² 23 %Circulation verticale 100 m² 4 %Espace de soutien 175 m² 7 %Restaurant / coin-repas 375 m² 15 %Salle polyvalente 175 m² 7 %Toilette 50 m² 2 %Espace administratif 25 m² 1 %

Total 2500 m² 100 %Extérieur Aire de déchargement 200 m² -Stationnement 63 cases de stationnements* * Selon le règlement d’urbanisme de la ville de Saguenay (chapitre 6, article 577)

D’après les observations réalisées par l’analyse programmatique des trois

précédents, certaines fonctions sont fortement liées à d’autres. Notamment, la

circulation occupe une part importante du marché puisqu’elle permet de lier et de

séparer les différents commerces. De plus, les commerces doivent être connectés aux

entrées puisque ce sont les espaces principaux auxquelles les gens accèdent dans le

bâtiment. La circulation se doit donc d’être claire et simple. Il a été remarqué que parfois

les espaces repas ou restaurants ont tendance à être séparés de l’espace commercial,

soit dans un autre bâtiment ou sur un autre niveau du marché public.