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Actu de l’association Des cartes de vœux « maison » N°10 JUILLET 2007 Le magazine des Papillons Blancs du Morbihan Parole aux adhérents Une action à la loupe L’histoire de CAT SERVICE Vincent Hermabessière est chef d’entreprise. Papa d’une jeune femme porteuse d’un handicap, il explique pourquoi il s’est présenté, comme neuf autres parents, à l’élection des nouveaux membres du conseil d’administration des Papillons Blancs du Morbihan.

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Actu de l’association Des cartes de

vœux « maison »

N°10JUILLET 2007

L e m a g a z i n e d e s P a p i l l o n s B l a n c s d u M o r b i h a n

Parole aux adhérents

Une action à la loupeL’histoire de

CAT SERVICE

Vincent Hermabessière estchef d’entreprise. Papa d’unejeune femme porteuse d’unhandicap, il explique pourquoiil s’est présenté, comme neufautres parents, à l’élection desnouveaux membres du conseild’administration des PapillonsBlancs du Morbihan.

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Il n’y a pas si longtemps, un peu avant la loi de 75,les institutions devaient répondre à l’urgence…L’approche collective prenait alors souvent le pas

sur l’individualisation des réponses. Il fallait faireface à des demandes nombreuses, avec moins dechoix qu’aujourd’hui… Malgré tout, cela fonction-nait plutôt bien et beaucoup gardent sur cetteépoque un regard ému que l’on a sur les « jolies colo-nies de vacances ». Mais bien que la collectivité aitses charmes, elle a aussi ses inconvénients. Si l’onaccepte certaines de ces contraintes quelque temps,elles ne sont pas des objectifs à terme.Tous : parents, professionnels, usagers, ont œuvrépour inscrire les établissements une autre réalité, oùl’individu trouve sa place avec l’affirmation d’un pro-jet qui lui est propre. Ou la réalité d’une prise encharge personnalisée soit mis en exergue en tout lieu.A ce titre, les internats ont énormément évolué.De lieux collectifs parfois d’importance, les locauxont éclaté, les organisations se sont assouplies, lesmurs sont tombés, le rythme et la fréquence se sontadaptés.L’internat, aujourd’hui, se conçoit en petites unités,dispersées dans la cité, fonctionnant au rythme deleurs résidants. Et cette mutation n’est pas complète.Il reste encore bien des améliorations à apporter.Hélas, depuis quelque temps, nous nous interro-geons sur le futur de cette conception…En effet, un litige, dans un autre pays et dans unautre domaine, a amené l’Union Européenne à légi-férer, entraînant en France une modification de laréglementation sur la surveillance des nuits dansnos internats. Or, cette réglementation a pour consé-quence la déstabilisation de notre organisation.Nous avions trouvé un équilibre accepté par tous,au plus grand bénéfice des personnes accueillies.Avec cette modification du cadre législatif, laconcrétisation du projet individualisé est remise encause, nos amenant à nous demander s’il ne faudrapas revenir trente ans en arrière…Il est parfois des excès dans le règlement qui finitpar le faire devenir contraire à sa finalité. Le trem-blement de l’aile du papillon…

Daniel KERGOSIEN

Editorial Actualité

L’événementUn audit pour avancer ....................... page 4

L’actualité de l'AssociationDes cartes de vœux par et pour l’association ..................... page 5

L’actualité des ÉtablissementsDes éco-citoyens à l’E.S.A.T. de Plumelec........................................ page 6

400 concurrents au cross adapté de LANESTER ................................... page 6

L’IME des Bruyères publie son journal page 7

ESAT ALTER EGO HennebontUne équipe dans une usine… ............ page 7

Naissance à PRAD IZEL..................... page 7

Médiathèquepage 8

Parole aux adhérentsAssociation : Pourquoi s’investir ? ........ page 9

Reportage

Une action à la loupeCAT SERVICE : Une marque nationalefournie par nos ESAT ....................... page 10

L’initiativeL’art contemporain passionne les résidants de Pontivy !…............... page 12

Dossier

Du CAT à l’ESAT : qu’est-ce qui change ?page 13

Pratique

Boîte à outilsDossiers administratifs : un seul interlocuteur, la Maison Départementale de l’Autonomie ........page 17

Courrier des lecteurspage 18

Contacts utilespage 19

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L’ÉVÉNEMENT

Le siège a une double vocation :diriger les établissements etservices et assurer la représen-

tation associative. De ce fait, il sedoit d’avoir un statut particulier,reconnu par les financeurs, ainsique des règles claires de finance-ment et de fonctionnement. Delongue date, nous avons voulucette reconnaissance et cette cla-rification. Nous allons peut-êtreobtenir une réponse.En effet, notre principal financeura confié à un cabinet d’experts laréalisation d’un audit sur la situa-tion financière et organisation-nelle de l’Association. Ses conclu-sions devraient être rendues avantles vacances d’été. Celles-ci servi-ront de base pour l’autorisationde financement et de sa réparti-tion entre les diverses entités.

COM…L’attente des résultats de l’audita - hélas - mis en suspens uneautre démarche, pour le finance-ment de la partie sociale desESAT (ex. CAT). Assuré parl’Etat, ce budget, qui couvrel’encadrement des travailleurs etles charges de fonctionnementen dehors des ateliers, doit êtrerévisé à la hausse pour retrouverl’équilibre. A cette fin, nousavons engagé une démarcheinnovante : négocier avec laDDASS un « COM » (Contratd’Objectifs et de Moyens). Il permettrait de rétablir les bases

d’un bon fonctionnement sur 3ou 5 ans, et engagera l’associationà respecter ses objectifs, parexemple création de places, nouvelles activités, réduction decertains coûts etc.

COM bis…Une démarche comparable esten cours auprès du ConseilGénéral. Mais les termes ducontrat portent sur une program-mation d’équipements à venir.Nous constatons encore unmanque de solutions d’accueilpour de nombreuses personnesque ce soit en Foyer de vie, enFoyer d’accueil médicalisé et enfoyer d’hébergement d’ESAT.Nous avons donc engagé le dia-logue avec le Conseil Général etses services pour commencer àrésorber ces manques. Les dis-cussions vont bon train et per-mettront d’établir un pro-gramme pluriannuel de créationsde places et de services aux personnes.

SCHEMA DEPARTEMENTAL…En parallèle, le Conseil Générallance en juillet sa réflexion sur lenouveau schéma départementalen faveur des personnes por-teuses de handicaps. Il porterasur la programmation des actionsde 2008 à 2013.Ce plan, qui concerne toutes les tranches d’âges, est particu-lièrement important. Notre

association entend être un inter-locuteur responsable et impliquépour son élaboration.Un recensement des besoins vaêtre effectué à l’échelle des« Pays », et les réponsess’inscriront en grande partie danscette logique géographique. Ilsera suivi d’une période deconcertation entre tous les par-tenaires pour préciser la naturedes réponses à y apporter. Enfin,le schéma devrait se concrétiserpar la programmation de leursmises en œuvre.

UATP…Un des premiers signes de cetteréflexion centrée sur les « Pays »a été la mise en œuvre des UATP(Unité d’Accueil à Temps Par-tiel), anciennement connuessous le signe SACAT (SectionAnnexe de Cat). Ces unités sontmises en œuvre pour prendre enconsidération les difficultés destravailleurs d’ESAT vieillissants.En effet, de plus en plus d’entreeux souhaitent diminuer leurtemps de travail. Se fatiguantplus vite, ils ont besoin d’allégerleur rythme tout en restant enactivité. Du coup, ils disposentde plus de temps libre. Il fautalors leur offrir un accompagne-ment inscrit dans leur projet per-sonnel. C’est le rôle de l’UATP,qui intervient en dehors du tra-vail, avec des activités de soutien,de loisirs, de maintien des acquis,de détente… Nos échanges avecles services du Conseil Généralnous ont permis d’obtenir lesmoyens pour 32 personnesactuellement dans nos ESAT. La mise en œuvre s’ébaucheactuellement nous y reviendrons.

Depuis sa création en 1961, les mission de l’association sesont étoffées, tant pour les parties associative et gestionnaire.Pour les assumer, il a fallu s’organiser. Dans ce contexte, unsiège a été créé, doté à la fois de fonctions associatives et degestion des établissements et services.

Un audit pour avancer

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LITÉL’ACTUALITÉ DE L'ASSOCIATION

Des cartes de vœux par et pour l’association

Tous les établissements ont été sollicités pour transmet-tre les œuvres de leurs artistes au siège, ou un groupede professionnel a eu la lourde responsabilité de faire

un choix… En effet, malheureusement, toutes les œuvresne peuvent pas être éditées, cela coûterait bien trop cher.Donc, vingt-quatre productions ont été retenues, douze pour proposer un choix de cartes, et douze autresregroupées au sein du calendrier 2008.Bientôt, vous aurez sous les yeux le catalogue et pourrezchoisir les cartes que vous souhaitez acquérir afin de préparer vos vœux. Les cartes (avec enveloppe) sont proposées au prix unitaire de 1€20, et le calendrier est à 6 €.Le bénéfice de ces ventes sera versé au budget de la vieassociative, budget qui permet d’organiser des événementsà l’échelle de l’association, d’acquérir des terrains pour desprojets futurs, ouencore de publierle Papillon. Soyeznombreux, par vosachats, à soutenirnos actions.

Depuis quelques années, les Papillons Blancs du Morbihan vous proposait d’acheter descartes de vœux sur un catalogue spécialisé. Cette fois, nous avons décidé de produire nospropres cartes.

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L’ACTUALITÉ DES ÉTABLISSEMENTS

Des éco-citoyens à l’E.S.A.T. de Plumelec

En septembre dernier sept travailleurs et deuxmoniteurs ont mis en place un groupe éco-citoyen. Après une période de visites et

d’apprentissage, l’heure est aujourd’hui àl’action : on trie !Chaque atelier est concerné et vise la diminu-tion quantitative, le recyclage et la valorisationdes déchets. Pour y parvenir, deux lieux ont étémis en service : une mini éco-station, construitepar les équipes espaces verts et menuiserie et laplateforme déchets verts.Forts de cette démarche, nous nous sommesengagés pour la « Semaine du développementdurable » et avons été sélectionnés parmi les 149projets bretons. A cette occasion, nous sommespassés plusieurs fois sur les ondes de Plum’FM,et avons organisé des jeux éco-citoyens. Letemps fort de cette semaine fut l’inaugurationde notre éco-station le vendredi 6 avril en présence d’élus.

Pour la suite, le groupe éco-citoyen s’est donnépour tâche la bonne gestion de l’éco-station. Et déjà de nouvelles idées émergent :- « On pourrait travailler sur les économiesd’électricité et de consommation d’eau… »L’objectif de sensibilisation se poursuit. Tousacteurs ! Tous éco-citoyens !

400 concurrents au cross adapté de LANESTER

Quatre cents sportifs, 150accompagnateurs et 120bénévoles se sont retrou-

vés, le 17 mars sur le site dela ferme pédagogique deSAINT NIAU, près de Lanes-ter à l’occasion des Cham-pionnats de France de CrossSport Adapté. Organisés parl'association sportive « Lanes-ter Sport Adapté » cettegrande fête du sport a réuni64 associations venues detoutes la France.

Le ciel, clément ce jour là, apermis un bon déroulementdes épreuves ; les spectateurs,nombreux, ont pu ainsi mesu-rer combien les personnessportives handicapées intel-lectuelles et psychiques peu-vent repousser leurs limitesdans la compétition. Et mêmesi seuls les 3 premiers sportifsde chaque catégorie étaientmédaillés, tous les concur-rents ont participé auxépreuves avec la satisfaction

d'avoir relevé un défi à la hau-teur de leur capacité.Une soirée de gala a clôturé lamanifestation. Les chanteursde la chorale de Kerdiret ontouvert les festivités puis latroupe de "Hip Hop" a donnéle ton pour une boum qui res-tera gravée dans l'esprit de tousles participants.

Gilles CROSProfesseur EPS Kerdiret

Président de la Fédération Départementale Sport Adapté

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ESAT ALTER EGO HennebontUne équipe dans une usine…

Pendant une semaine, l’entreprise alimentaireMinerve a accueilli 6 travailleurs de l’ESATAlter Ego. Une belle expérience !

A l’arrivée, un responsable tout uniforme règle-mentaire vêtu nous a accueillis, conduit dansl’usine et présenté le travail Avec de grands yeuxécarquillés, tout le monde s’est mis à son poste.Au milieu des grandes chaînes de production,des palettes sur quatre étages, des chariots élé-vateurs toujours en mouvement, au bruit desmachines, la cadence est prise.Les heures s’écoulent et tout d’un coup, tout lemonde s’arrête. Avec un grand étonnement, nousobservons : une autre équipe arrive, c’est larelève, passage de consignes et tout redémarre.C’est la découverte de la journée en deux 8.Le soir, quand nous rentrons, la fatigue se faitsentir. Plein d’images dans la tête, le sourire auxlèvres, je perçois une grande fierté chez chacun.

Bruno LE MEUR, moniteur d’atelier

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LITÉL’ACTUALITÉ DES ÉTABLISSEMENTS

L’IME des Bruyères publie son journal

Depuis septembre dernier,un atelier journal a vu lejour à l’IME des Bruyères.

Cinq jeunes de 14 à 21 ans,accompagnés d’une éduca-trice, travaillent une matinéepar semaine à l’écriture des« Bruyères en bref ».Véritable outil de communica-tion, cette activité permet defaire des liens avec l’ensembledes personnes de l’IME grâceaux articles qui sont principa-lement consacrés à la vie del’établissement.Ainsi, dans chacun des numé-ros, on peut lire par exemple,

des articles sur les sorties faitespar un groupe, les recettes decuisines essayées, les travauxréalisés…D’autres traitent des centresd’intérêt des jeunes journa-listes comme le cinéma, les

animaux, pour qu’ils puissentéchanger, exprimer leur avis.Le groupe travaille sur sup-port informatique et utilisebeaucoup la photo pour quele journal reste accessible àtous.« Les Bruyères en Bref » estpour l’instant édité à 20 exem-plaires environ, avant chaquepériode de vacances. Il est dis-tribué aux différents groupes,aux classes et accessible aupersonnel de l’établissement.

Julien, Fabien, Guillaume,Maximilien, Lasérian.

PRAD IZEL est heureux de vous annoncer lanaissance de Térébenthine et de son jumeau !!!Deux jeunes chevreaux arrivés cette semaine !!Tout le monde craque de haut en bas de l'établissement !! Bienvenue à eux et longue vie à cette activité de plus en plus attrayante.

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MÉDIATHÈQUE

Le Guide de laVie AssociativeUnapei

Comme dans d'autres mou-vements, les associations del'Unapei s'interrogent en

matière de recrutement de nou-veaux membres et de développe-ment de la vie associative. Pourtant,de nombreuses initiatives voient lejour pour adapter leur fonctionne-ment et proposer aux familles desservices correspondant à leursattentes. Ce recueil de bonnes pra-tiques, après un exposé ducontexte, met en avant des exem-ples d'actions menées et émet desrecommandations pour inciter lesfamilles à participer activement àla vie associative. Ces travaux sontissus de visites d'associations etd'établissements menées par lesmembres de la commission Vieassociative de l'Unapei.Le Guide de la Vie Associativese présente sous la forme d'unclasseur. Prix de vente : 20 € l’unité.

Papa et maman ont un handicap mental

Pour faire face à des situations concrètes, des profes-sionnels s'interrogent sur le sujet et des structuresd'accompagnement ciblant les besoins de ces per-

sonnes adultes se mettent en place.SANTI (France) - Insième, mars 2007, n° 1, pp. 12-15http://www.insieme.ch/fr/fr_journal.html

SCOLARISATION : Scolariser l'élève handicapé.

La loi du 11 février 2005 ne parle plus d'intégration scolaire mais de scolarisation de l'enfanthandicapé, elle fait obligation au service public d'en assurer la formation scolaire. Certes,la scolarisation, et la réponse aux besoins médico-éducatifs, peuvent être organisés le cas

échéant en lien avec des services ou établissement adaptés. La notion d'éducation spéciale dis-paraît cependant au profit de celle d'élève en difficulté pour raison de santé, susceptible d'unepédagogie différenciée : le projet personnalisé de scolarisation constitue de la sorte un élémentdu plan de compensation. Cet ouvrage part de la loi pour en déduire les conséquences concrèteset pratiques sur le système éducatif, sur la vie des écoles et des établissements et sur les pra-

tiques pédagogique et éducative des équipes enseignantes. Il entend également analyser les conséquencessur la communauté éducative et les relations partenariales qui sont souvent problématiques.Par Jean-Marc Louis, Inspecteur de l'Education nationale, journaliste et Fabienne Ramond ; Professeur des écoles. Conseillère pédagogique pour l'adaptation et l'intégration scolaires à l''Inspection académique de la Moselle. Dunod.-265 p. Coll. Psychologie et pédagogie, 23 euros

La scolarisation des enfants etadolescents handicapés

En 2005-2006, 235 400 enfants et adolescents ensituation de handicap ont été scolarisés en France.Les structures de l'Éducation nationale ont

accueilli 151500 d'entre eux.Parmi ces derniers, 69 % étaient scolarisés dans des classesordinaires ou dans des classes adaptées à des élèves pré-sentant des difficultés scolaires ou sociales. Cette propor-

tion est en hausse (52 % en 1999-2000). Les autres (31 %) étaientscolarisés dans des classes dédiées aux enfants handicapés. Les élèvesaffectés par des déficiences physiques sont les plus en mesure de sui-vre un cursus ordinaire en collège et lycée. Quand la scolarisationpar l'Éducation nationale n'est pas possible, les établissementsmédico-éducatifs et hospitaliers offrent une prise en charge globale. En 2005-2006, 76300 enfants ont été scolarisés via l'une de ces struc-tures, dont 92 % dans des établissements médico-éducatifs et 8 % enmilieu hospitalier. Enfin, l'enseignement supérieur aurait accueilli7600 étudiants handicapés. Il apparaît par ailleurs que la scolarisa-tion des enfants handicapés en milieu ordinaire diminue avec l'âge.Études et résultats, mars 2007, n° 564, pp.1-8.http://www.sante.gouv.fr/drees/etude-resultat/er580/er580.pdf

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LITÉPAROLE AUX ADHÉRENTS

Le Papillon:Samedi 23 juin, vous étiez l’un des neufs adhé-rents à soumettre votre candidature, pour la première fois,au conseil d’administration de l’association. Pourquoi ?Vincent Hermabessière : Ce sont avant tout mon cœur etcelui de mon épouse qui ont parlé. La réflexion est venueensuite sur ma disponibilité, les compétences que je pou-vais mettre au service des Papillons Blancs, les idées que jepouvais aider à mettre en œuvre…

Vous évoquez une raison du cœur… Pouvez vous nousen dire davantage ?VH: Nous avons une fille, Caroline, âgée de 30 ans, résidentedans un établissement d’une autre association morbihan-naise. En 2004 nous avons découvert que Caroline attendaitun enfant. Nous avons été avisés que l’établissement n’étaitpas structuré pour poursuivre son accompagnement et ellea été exclue. Vous imaginez notre désarroi. A ce moment,nous nous sommes tournés vers les Papillons Blancs, qui nousont accueillis avec beaucoup d’humanité et de compréhen-sion, et ont trouvé une solution pour notre fille. Pour cela,et d’autres raisons historiques, j’ai une énorme reconnais-sance. D’une certaine manière, et dans la mesure de mesmoyens, je souhaite à mon tour lui donner quelque chose.

Vous êtes toujours en activité professionnelle. Commentpensez vous vous organiser ?VH : J’ai la chance d’être chef d’entreprise, et de pouvoirm’appuyer sur deux associés. Nous nous organisons bien, etje peux m’arranger pour donner de mon temps à l’association

sans préjudice pour l’entreprise et ses salariés. Et puis, j’aidéjà eu des fonctions associatives il y a une quinzaine d’annéesdans une APEI du Val d’Oise… J’y consacrai déjà du tempsquotidien, par exemple en m’arrêtant dans les établissementsqui se trouvaient sur mon trajet domicile/travail…

Que souhaitez vous apporter à l’Association ?VH: Ingénieur en travaux public, j’ai une grande expérience deschantiers et de la conduite de travaux. Pour les projets de l’as-sociation, j’imagine que cela peut être utile. Mais je souhaitesurtout m’investir dans la dimension de la vie associative, notam-ment en proposant d’être très présent auprès des profession-nels des établissements, de participer à la réflexion et à l’anima-tion de cette structure humaine. En fait, la première richessed’un bénévole, c’est le temps qu’il offre. J’espère qu’il sera utile.

Avez-vous un objectif particulier dans votre action ?VH : Un objectif précis, non, plutôt l’envie de faire vivrel’association, de permettre un lien entre parents et profes-sionnels, de militer par l’exemple auprès des familles quis’investissent peu. J’ai la chance que mon engagement soitun engagement familial. Mon épouse, mais aussi la fratriede Caroline, sont engagées dans le processus, et j’aimeraisque de nombreuses autres familles, encore plus nombreusesqu’aujourd’hui, puissent partager cette même philosophie,pour garantir la pérennité de nos structures, et donc la qua-lité d’accueil de nos enfants.

Propos recueillis par Eric DUVAL

Vincent Hermabessière est chef d’entreprise. Papa d’une jeune femme porteuse d’un handicap, il explique pourquoi il s’est présenté, comme neuf autres parents, à l’électiondes nouveaux membres du conseil d’administration des Papillons Blancs du Morbihan.

Association : Pourquoi s’investir ?

PREMIER TIERS DEUXIÈME TIERS TROISIÈME TIERSTIERS SORTANT EN 2009 TIERS SORTANT EN 2011 TIERS SORTANT EN 2013

Marc FRASCA Gilles COUFFON Pierre AUBRETAndré JACQUOT Jean Marc de GAVRE Bernard BUHÉ

Marie Françoise LE GALLO Christiane LATRILLE Marylaure DELAHAYEJean Pierre LE MARTELOT Gilbert LE MEUT Jacques de LA BOURDONNAYE

Jean Claude LE PART Nadine MAUDET Anne DUMANDEdith STÉPHANT Patricia RIO Jean GRALL

Vincent HERMABESSIEREPhilippe LE GUIGNERJean Claude MAYEUR

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APontivy, 38 personneshandicapées travaillentsoit à plein temps soit àtemps partiel pourCAT SERVICE, une

marque dont ils sont très fiers !Mais cette activité est, commeles autres, soumise aux lois dela concurrence et du marché,très durs sur le secteur de laquincaillerie… Quelques pistes nouvelles per-mettent d’être optimiste sur lemaintien de cette activité àl’ESAT de Pontivy mais nousdemandons l’aide de toutes et detous, pour pérenniser cette acti-

vité qui, à Pontivy, fait travailler38 personnes handicapées àtemps plein et temps partiel.

Une histoire de 20 ans

En 1986, les ateliers du PigeonBlanc se sont dotés d’un servicecommercial performant. Avec lesmarges dégagées, nous avonsenvisager d’adhérer à CATSER-VICE, créée par ChristianVIGIER. Son approche du tra-vail (conditionnement de visse-rie et boulonnerie) correspondaitbien aux besoins de nos handi-capés bretons à faibles capacités.

Cette activité nous intéressaitd’autant plus que nous recher-chions des petits travaux deconditionnement pour équili-brer nos productions lourdes,tout en maintenant une rémuné-ration correcte des travailleurs.Suite à une rencontre de ladirection et des moniteurs àSalon-de-Provence, où CATSERVICE est née, nous avonsabouti à un accord de franchise.Dès cet instant, l’implantationdu système a pris une dimen-sion collective. Moniteurs ettravailleurs handicapés se sontmobilisés pour la réussite : cesadhésions étaient la conditionindispensable du succès.

Une activité de négoce lourde

D’emblée, les ateliers du PigeonBlanc se sont vus confier lesquatre départements bretons :Finistère, Morbihan, Ile etVilaine, Côtes d’Armor ainsique la Loire-Atlantique.Depuis 2004 nous livrons aussiles départements du Maine-et-Loire et de la Mayenne.Sur le plan de la gestion, il fautévoquer la lourdeur du stock.Nécessaire pour répondre à lademande et surtout pour com-penser le handicap, il représenteà la fois une gestion physiquecomplexe et une immobilisa-tion financière importante. De

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UNE ACTION À LA LOUPE

A la fin des années 80, les Ateliers du Pigeon Blanc ont eul’opportunité d’adhérent au groupement national CAT SER-VICE, marque de visserie bien connue des acheteurs dans lesgrandes surfaces de bricolage. Une longue histoire, qui a connuses hauts et ses bas, et qui a besoin, toujours, du soutien de tous.

CAT SERVICE : Une marquenationale fournie par nos ESAT

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plus, nous assurons nous-mêmes nos achats : heureuse-ment, le groupement fait desrecherches et des propositionsd’achats groupés avec uncadencement ajusté au mieux ànos ventes. Cette année, pour lapremière fois, nous avonsacheté en Chine par containerafin de retrouver quelquespoints de marge que nousavions perdus au fil des années.Les premières années d’activitéont été particulièrement proli-fiques grâce à une grande coo-pérative de Landerneau,regroupant plus de cent maga-sins. Malheureusement cegroupe a révisé son choix ettrès vite nous avons perdutoutes nos implantations. Nousavons alors été contraints derepenser notre action commer-ciale CATSERVICE.

Les aléas du marché, source d’incertitude

La direction, le commercial ettoute l’équipe ont travaillé de

concert pour ne plus dépendred’un seul grand client, maisd’une multitude de petits grou-pes et d’indépendants. Parigagné en 1996 : la répartitiondu marché pour notre zoneétait d’environ 65% d’indépen-dants ou petits groupes et 35%par cinq franchisés régionauxde marques nationales.Nous pensions maîtriser aumieux cette activité en mainte-nant ces pourcentages. Malheu-reusement, en 2007, nousconstatons un inversement destendances : les regroupementsd’enseignes s’amplifient. POINTP France représente 30% de nosventes, GAMM VERT 19%, etc.,donc une fragilisation générale.Dans le même temps, nousconstatons une stagnation de nosventes, malgré environ 400magasins implantés sur septdépartements.Nous devons absolumentreprendre des parts de marchéen travaillant avec de nouvellesenseignes. Bien sûr le groupe-ment CAT SERVICE nous y

aidera, mais le marché est trèsdifficile… Pour cette raison, nousdemandons à chacun de drainervers nous toutes les informationscommerciales utiles, permettantainsi à des travailleurs à faiblepotentialité de pouvoir conser-ver une place intéressante au seinde l’ESAT de Pontivy.

Louis LAUNAY

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UNE ACTION À LA LOUPE

Le premier objectif de CAT SER-VICE est de permettre aux personnesles plus gravement handicapéesd’avoir leur place en ESAT, avec unniveau de rémunération direct aumoins égal au minimum prévu parles textes.

Les ESAT qui forment CAT SER-VICE proviennent de tous les hori-zons, de tous les types d’associationqui interviennent auprès des per-sonnes handicapées mentales. Ilsdoivent respecter la charte moralede CAT SERVICE dont le premierarticle suit:- privilégier, sur cette activité, la pré-

sence des salariés gravement handi-capés ; CATSERVICE a été pensépour eux et nous ne devons pasdevenir des concurrents déloyaux,

- respecter le produit de telle sortequ’il présente la même image, lemême prix, le même service par-tout en France et affirme ainsil’unité du mouvement,

- participer activement à la promo-tion du produit et à la vie du grou-pement,

- partager la même ambition, de don-ner aux personnes qui devront vivretoute leur vie professionnelle dansnos centres, une véritable réussitesociale au travers de leur travail. »

Article 1 de la charteCAT SERVICE

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L’INITIATIVE

LE PAPILLON - N°10 - JUILLET 2007

Ce projet est né del’interrogation des usagers :comment conserver la

trace de leur histoire de plus de30 ans au foyer de la rue duPigeon Blanc, lorsqu’ils l’aurontquitté pour intégrer le nouveaufoyer ?La première étape pour racon-ter cette tranche de leur vie, aété le choix du support : unefresque céramique de dixmètres carré (2 m sur 5 m). Ambitieux projet, lourd finan-cièrement… Pour réussir à lelancer, il nous a fallu monter undossier de recherche de spon-sors. Celui-ci a séduit la ville dePontivy (1 000 €), la Caissed’Epargne avec laquelle uneconvention vient d’être signéeen mai (7000 €) et l’entrepriseLinpac (1 000 €). Ces troisgénéreux mécènes, grâce àleurs dons, permettent definancer le coût total del’ouvrage sur 3 ans (commepour la construction du foyer).

Formation artistique et technique

Pour accompagner la phasede création proprement dite, les représentants deL’Association Art dans lesChapelles et la directrice dufoyer ont signé une conven-tion de partenariat le 16 jan-vier 2007. Au programme :visites d’expositions, ren-contres-débats avec des artistes, travail en atelierspédagogiques, artistiques,hors du foyer… Chacun a pucréer selon ses capacités avecle soutien du groupe et desprofessionnels. Des étudespicturales comme « la ligne etses divers caractères » ontpermis la réalisationd’œuvres exposées au Foyeret à l’ESAT, dans les locauxdes entreprises sponsors, enprévision une exposition à labibliothèque et à la ludo-thèque de Pontivy.

Le projet est lancé

« On veut montrer ce que l’onsait faire, on apprend beaucoupde nouvelles choses, à regarderle monde autrement, le résul-tat est meilleur à chaque fois »,expliquent Yann, Sylvie,Georges, les porte-parole dugroupe auprès de la presselocale et de radio Bro Gwened.Aujourd’hui, un céramiste de larégion leur apporte ses compé-tences et loue ses fours pour lescuissons d’une maquette afinqu’ils se familiarisent avec lestechniques. Le projet est enpleine élaboration et nousavons demandé aux architectesdu nouveau foyer de prévoir lemur où sera posée la céramique.Ce témoignage de vie quoti-dienne, rappelant ceux des ves-tiges de civilisations anciennes.Bel exemple d’apprentissage,de travail de mémoire,d’histoire, de valorisation etreconnaissance de leurs com-pétences, en particulier pourles personnes à temps partielmoins présentes en ESAT, maistoujours très actives.

Françoise FREDERICK

L’art contemporain passionne les résidantsde Pontivy !Depuis 2006, des usagers du foyer de Pontivy participent à la création d’une fresque en céramique, animée par une artiste plasticienne et une monitrice du service tempspartiel.

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Du CAT à l’ESAT : qu’est-ce qui change ?

Historiquement, les CAT ont été créés -entre autres - par des groupes de parentsconfrontés au problème du devenir de

leurs enfants, devenus adultes et en âge de tra-vailler, à la sortie des IME. En ces tempshéroïques, le démarrage se fait « avec lesmoyens du bord ». Dans ce contexte, les acti-vités proposées ne peuvent être que cellesnécessitant peu d’investissement ou de quali-fication. A cette époque, il n’était pas rare derencontrer des responsables d’établissementpartant livrer leurs clients en 4L. !

Durant les années 80 et 90, les CAT dévelop-pent véritablement leur double dimension :production (travail pour les adultes handica-pés) et médico-sociale (accompagnement etsoutien). Dans cette optique, les équipes enca-drantes se professionnalisent, les établissementsinvestissent et se lancent dans des activités éco-nomiques à plus forte valeur ajoutée : blanchis-serie, métallerie et espaces verts. Dans le mêmetemps, il faut commencer à vraiment formerles travailleurs. Sur l’autre volet, médico-social,les établissements font appel à des personnelsplus qualifiés (psychiatres, psychologues, édu-cateurs techniques spécialisés…) afind’améliorer l’accompagnement des travailleurs.A l’époque, les perspectives sont belles, denombreuses places s’ouvrent, de plus en plusd’adultes handicapés peuvent s’inscrire dans cemonde du travail, l’activité explose. C’est l’âged’or de ces établissements. Ils trouvent uneplace spécifique dans le tissu économique enmarchant sur leurs deux jambes : l’économiqueet le social.

A l’issue de cette période « glorieuse » sontvotées deux lois fondamentales pour le secteurdu travail protégé (loi du 2 janvier 2002 et loidu 11 février 2005). C’est cette dernière quitransforme les CAT en ESAT. Mais le change-ment de dénomination n’est pas le seul boule-versement auquel ces établissements sontconfrontés. Au fil de la publication des décrets,de profondes mutations sont engagées.

Aujourd’hui, en mai 2007, l’ensemble desdécrets concernant les ESAT finit de paraître. Voici donc comment se dessinent les évolutionsmajeures :

Seuls les ESAT appartiennent désormais aumilieu protégé. Les entreprises adaptées étantintégrées au milieu ordinaire de travail. Rappe-lons que les entreprises du milieu ordinaire, deplus de 20 salariés, doivent embaucher des per-sonnes reconnues travailleurs handicapés à hau-teur d’au moins 6 % de leur effectif. Le faitd’avoir recours aux ESAT leur permet de rem-plir jusqu’à 50 % de cette obligation.

Les vocations premières des CAT, à savoirl’insertion et l’aide par le travail, sont mainte-nues et renforcées. Pour y répondre, les ESATdoivent mettre en place des actions d’entretiendes connaissances, de maintien des acquis et deformation professionnelle. A titre d’exemple, lessix ESAT des Papillons Blancs du Morbihan par-ticipent au projet européen « différent et com-pétent » (programme EQUAL) de formation,de reconnaissance des acquis professionnels etd’ouverture vers le milieu ordinaire de travail.

Le secteur du travail protégé a connu 2 grandes évolutions législatives : la première, à l’occasion de la loi de 1975 et particulièrement la Circulaire de 1978, officialisait et définissait les missions des Centres d’Aide par le Travail. La seconde, enfévrier 2005, transforme les CAT en ESAT (Etablissement et service d’aide par le travail). Au-delà du changement de nom, que retenir pour la vie et le fonctionnement de ces établissements ?

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La dimension médico-sociale de ces établisse-ments est elle aussi réaffirmée. L’ensemble desESAT doit ainsi proposer une démarched’accompagnement, retranscrite dans le projetindividuel des personnes dont les principalesconstituantes sont :

• la formation professionnelle• le suivi psychologique • les activités de soutien internes proposées par

l’ESAT sur ses moyens propres. Elles peuventêtre de différentes natures : activités intellec-tuelles et cognitives, droits et devoirs de la per-sonne accueillie ; activités à visées sociale etsocio-professionnelle ; activités physiques, cor-porelles, d’expression, artistiques.

En insistant sur la notion de « Service », le légis-lateur redimensionne la notion d’aide par le tra-vail, et indique que le travail en question peutaussi s’effectuer en dehors d’un établissement.C’est notamment le cas pour la mise à disposi-tion d’équipes dans des entreprises sous-trai-tantes ou par la création « d’équiped’autonomie », dans lesquelles des travailleurspartent en chantier avec une supervision à dis-tance des moniteurs, après formation et évalua-tion adaptées. Cette évolution permet de diver-sifier les réponses relatives aux prises en chargeet d’alléger les investissements de production(atelier, machines-outils, etc.).

La loi, par la reconnaissance du statut de tra-vailleur handicapé dans les ESAT, généralise cer-taines pratiques : contractualisation de la rela-tion via le contrat d’aide et de soutien par letravail – contrat, propre aux ESAT, qui n’est pas un contrat de travail - qui lie l’ESAT et lapersonne.

La loi donne aux travailleurs certains droits duCode du Travail (congés légaux, droit àl’intéressement jusqu’à 10 % du salaire sur lesrésultats de l’ESAT) ou du code de la sécuritésociale: accès à un régime de prévoyance qui com-plète les indemnités journalières en cas d’arrêt maladie.

La loi modifie aussi les modalités de rémunéra-tions. Si ce changement impacte peu les res-sources des personnes, il vient en revanche modi-fier certaines règles comptables liées à la paiedans les établissements, ce qui suppose un tra-vail de mise à niveau des services comptables.

La loi transfère certaines des dépenses du bud-get social – financé par l’Etat – vers le budgetcommercial – résultant de la production des éta-blissements. Dans un contexte économique pluscomplexe et tendu, ce transfert oblige les ESATà une gestion encore plus rigoureuse. En effet,les ESAT devant ponctionner une partie plusimportante de leurs bénéfices pour assurer cer-taines de leurs interventions médico-sociales,l’équilibre financier parfois précaire sera encoreplus difficile à tenir.

Mais au-delà de ces évolutions législatives, lesESAT sont confrontés à des évolutions socio-démographiques et socio-économiques impor-tantes :

Le vieillissement des travailleurs : l’âge moyendes travailleurs handicapés augmente. Pour laBretagne, en 1991, il était de 31,8 ans, 33,8 ansen 1995 et 36,5 ans en 2001. Ce vieillissementmontre la nécessité d’une réorganisation desactivités. Notamment, mettre en place la pos-sibilité pour certains travailleurs de passer àtemps partiel. Par ricochet, les établissementset au-delà les associations doivent réfléchir à laprise en charge, par les foyers, du tempslibéré…

L’émergence du handicap psychique (maladiementale) dans la population accueillie, com-plexifie encore un peu plus le paysage. Les ESATen effet doivent de plus en plus s’adapter à desorigines de déficiences très différentes. Ceci n’estpas sans poser de problèmes pour plusieurs rai-sons : contre-indications pour des postes où lasécurité est importante ; cohabitation entre tra-vailleurs parfois difficile ; méconnaissance duhandicap psychique par les encadrants…

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L’arrivée d’un nouveau public vers les ESAT :c’est le cas notamment de personnes, ayantrefusé initialement une orientation en ESATpour une intégration en milieu ordinaire du tra-vail, ou de personnes frappées d’inaptitude enmilieu ordinaire. Ces personnes ont à « faire ledeuil » du milieu ordinaire pour que la prise encharge proposée au sein de l’ESAT soit perti-nente. L’hétérogénéité des publics, qui peut êtreune richesse pour les collectifs, peut néanmoinsêtre perturbante et nécessite des adaptationsdans les modes de prise en charge.

La perte de marchés de travaux à faible valeurajoutée (petite sous-traitance, activités répé-titives) du fait d’une délocalisation vers despays à faible coût de la main-d’œuvre, oud’une mécanisation accrue. Ces activités, quipermettaient d’offrir du travail à un plusgrand nombre, disparaissent ou sont de plusen plus difficiles à trouver. Dans certainsESAT, la question du maintien de ces activi-tés est même posée. Sous cette contrainte liéeau contexte économique, les places en ESATs’orientent là où d’autres besoins existent :espaces verts, menuiserie, métallurgie… Maisces activités demandent, pour nombre d’entreelles, plus d’autonomie. Et pose la questionde l’emploi des personnes les plus faibles.Ainsi, les ESAT sont amenés à s’adapter àdeux types d’évolutions majeures, d’ordreslégislatif et socio-démographiques/socio-économiques.

Pour faire face à ces profonds changements, lesESAT doivent revoir profondément leur offrede service. Cet enjeu est double : au niveau deleur rôle social, les ESAT doivent individualiserencore plus les types de prise en charge face àun public plus hétérogène ; au niveau écono-mique les ESAT doivent tenter d’assurer leurviabilité financière dans un marché plus atomisé,avec moins de moyens.

Pari impossible ? Sans faire de catastrophisme,nous pouvons affirmer que « l’âge d’or » des

ESAT est bien derrière nous et que certains éta-blissements auront du mal à trouver un équili-bre dans ce nouveau contexte. Sans angélismenon plus, nous pouvons compter surl’adaptabilité déjà démontrée de ce secteur pourmodifier son fonctionnement. C’est une étapenécessaire pour garantir un juste équilibre entrele « tout-économique » et le « tout social » etpour ces établissements, de continuer de mar-cher sur leurs deux jambes.

Les ESAT des Papillons Blancs du Morbihan :

NOMBRE DEDATE PERSONNESETABLISSEMENTS DE ACCUEILLIESCREATION en 2007Esat les BruyèresPlumelec 1973 89

Esat le Pigeon BlancPontivy 1975 114

Esat du PratVannes 1977 94

Esat Alter EgoHennebont 1978 89

Esat les Ateliers Alréens - Auray 1982 65

Esat Armor ArgoatCaudan 1999

La M.D.A. (Maison Départementale del’Autonomie – ex COTOREP) reconnaît lehandicap des personnes et oriente, selon letype de handicap et le niveau de déficience,vers un établissement en fonction du typede prise en charge qui y est proposé. Ainsi,la reconnaissance de « travailleur handi-capé » - en milieu ordinaire ou en milieuprotégé - n’est accordée qu’aux personnespour lesquelles le handicap est compatibleavec une activité professionnelle.

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UEBOÎTE À OUTILS

Dossiers administratifs : un seulinterlocuteur, la Maison Départementale de l’Autonomie

Depuis bientôt deux ans, la Maison Départe-mentale de l’Autonomie du Morbihan aouvert ses portes. Conformément à la loi de2 février 2002, elle est le guichet unique pour

les questions liées au statut, aux allocations et auxorientations des personnes handicapées enfants etadultes du département. La MDA a donc succédéà la fois à la CDES et à la COTOREP.Plus précisément, la MDA gère :

Pour les enfants :• Les orientations en SESSAD, IME, ITEP, IEM

et établissements pour enfants Polyhandicapés• Les Allocations pour l’Education de l’Enfant

Handicapé (ex AES) et ses 6 compléments.(pour les moins de 20 ans, des compléments peuvent être attribués pour financer une compensation matérielle du handicap commel’aménagement de l’habitat ou du véhicule)

• En lien avec les Enseignants référents, les pro-jets de scolarisation en milieu ordinaire (de lamaternelle à l’université) ou adapté (CLIS,UPI, SEGPA…)

• L’accord pour l’attribution d’une Auxiliaired’Intégration Scolaire (la mise en place relèvede l’éducation Nationale)

• L’accord pour l’attribution d’un transport scolaire dédié

• Les notifications d’accueil temporaire (avec unmaximum de 90 jours annuels)

Pour les adultes :• Les orientations en milieu spécialisé : ESAT

(ex CAT), Foyer de vie, Maison d’Accueil Spé-cialisé et Foyer d’Accueil Médicalisé.

• L’Allocation Adulte Handicapé• La Prestation de Compensation du Handicap.

Cette nouvelle prestation à pour vocation decompenser, auprès d’adultes de plus de 20 ans,les handicaps graves tant sur le plan matériel

(adaptation de véhicule, de logement,d’équipement spécialisé, fauteuil) que sur le plande l’aide humaine (tierce personne pour les actesessentiels de la vie quotidienne). L’évaluation desbesoins est réalisée par des médecins sur dossiers et entretiens selon des critères très pré-cis de gravité du handicap. A noter que lesbesoins d’aide ménagère n’entrent pas dans ladéfinition de cette nouvelle prestation.

A savoirLes demandes concernant toutes les prestationsservies par la MDA font l’objet d’un dossier quiest examiné par une équipe pluridisciplinairepuis validé (ou non) par la Commission Dépar-tementale de l’Autonomie qui se réunit une foispar mois.Ces dossiers sont disponibles directement auprèsde la MDA ou du CCAS de votre commune.Compte tenu de la mise en place récente de cedispositif et du nombre important de dossiers,des délais importants sont constatés entre lesdemandes et les décisions. Il est donc vivementrecommandé, autant que faire se peut,d’anticiper vos besoins et de remettre un dossier complet (la seconde page du dossier qui vous estremis précise, en fonction du type de demande, lesdocuments requis).

Une astuce…Il est proposé, de manière facultative, de joindreà votre dossier votre « projet de vie ». Il n’est pastoujours facile de l’écrire mais un simple cour-rier d’accompagnement de votre dossier expli-citant votre situation et votre demande pourraen tenir lieu.

Pour tout complément d’information :MDA section Enfance : 02 97 46 99 09MDA section adultes : 02 97 62 74 74

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COURRIER DES LECTEURS

Monsieur Le Président,

Je viens de constater que mon fils, TRISTAN, travailleur de ESAT depuis le 1er janvier 2003 perçoit une allocation aux adultes handicapés nettement inférieure à celle de ses camarades quiont un salaire identique au sien.

Comme eux, il n'a pas d'autres revenus et il est titulaire de la carte d'invalidité. Pouvez-vous m'expliquer cette différence ?

Réponse du Président des Papillons Blancs

J'ai bien reçu votre courrier signalant une anomalie dans le calcul de l'allocation auxadultes handicapés versée à votre fils TRISTAN, travailleur de ESAT.

Le diagnostic est simple : vous avez tout simplement omis, ceci, je l'ai vérifié auprès dela CAF, de communiquer à celle-ci, copie de la carte d'invalidité de TRISTAN. De cefait, il n'a pu bénéficier de l'abattement spécifique sur ressources avant calcul de l'AAH,attaché à la carte d'invalidité.

Cet abattement qui était de 1706 € pour la période du 1er juillet 2006 au 30 juin2007 a été porté à 2172 € du 1er juillet 2007 au 30 juin 2008.

La différence du montant de l'AAH est de taille. En juin 2007 avec la prise en comptede sa carte d'invalidité, TRISTAN aurait dû percevoir 339 € d'AAH mensuelle aulieu de 167 €.

Je vous propose d'adresser un courrier à la CAF pour lui signaler cette anomalie, delui adresser une copie de la ou des cartes d'invalidité couvrant la période 2003-2007et de demander la rétroactivité de la correction du calcul.

Dans un premier temps, vous n'obtiendrez qu'une rétroactivité de deux ans. Il voussera possible ensuite de saisir la Commission de Recours Gracieux de la CAF, d'unedemande couvrant la période non prise en compte.

Bien entendu, à l'avenir, vous veillerez à chaque renouvellement de la carte d'invalidité à en adresser la copie à la CAF.

Autre recommandation : ne détruisez pas les cartes d'invalidité périmées. Elles pourraient avoir leur utilité plus tard en cas de demande de retraite anticipée deTRISTAN. Il devra en effet démontrer qu'il était titulaire de la carte d'invalidité pendant la période cotisée.

LES PAPILLONS BLANCS DU MORBIHAN

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UECONTACTS UTILES

➤ Siège "Les Papillons Blancs du Morbihan"2, Allée de Tréhornec56000 VANNESTél 02 97 63 36 36Fax 02 97 63 17 00Courriel :[email protected]

➤ Caisse Primaire d'Assurance Maladie37, Boulevard de la Paix56000 VANNESTél 02 97 01 53 72

➤ CPAM : Accueil des assurés73, Rue Gal Weygand56000 VANNESTél 0 820 904 149

➤ Caisse d'Allocations Familiales duMorbihan70, Route de Ste Anne56000 VANNESTél. 02 97 46 55 00

➤ Direction Départementale des AffairesSanitaires et Sociales (DDASS)32, Boulevard de la Résistance56000 VANNESTél 02 97 62 77 00

➤ Direction Générale des InterventionsSanitaires et Sociales (DGISS)36, Boulevard de la Résistance56000 VANNESTél 02 97 54 78 00

➤ Maison Départementale pour l'autonomieCommission Droits et de l’Autonomie (CDA)ZA Le Ténénio, Rue du Dr Joseph Audic56000 VANNESTél 02 97 62 74 74N° vert : 0800 056 200du lundi au vendredi de 14h30 à 17h30

➤ UNAPEI (Union nationale des associationsde parents, de personnes handicapéesmentales et de leurs amis)15, rue Coysevox75876 PARIS CEDEX 18Tél 01 44 85 50 50Fax 01 44 85 50 60Courriel : [email protected]

L e m a g a z i n e d e s P a p i l l o n s B l a n c s d u M o r b i h a n

Le Papillon, 2, allée de Tréhornec, 56000 VannesTéléphone : 02 97 63 36 36 - Fax : 02 97 63 17 00Courriel : [email protected]

Directeur de la publication : Daniel KergosienSecrétariat de rédaction : Sylvie GiquelConception : Semantexis SarlConception maquette : Taï-Marc Le Thanh

Commission paritaire en coursN° ISSN: en coursDépôt légal : 1072 - Juillet 2007Imprimerie : IOV communication, Parc de Botquelen, BP 34, 56610 Arradon

Le Papillon est un magazine trimestriel édité par l’association Les Papillons Blancs du Morbihan, association loi de 1901inscrite à la Préfecture sous le N° 3 509, affiliée à l’UNAPEI, reconnue d’utilité publique par le décret du 30 août 1963.

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