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Le Livret du cdrom HYDRO+ Pays de Gâtine Mars 2007

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Le Livret du cdrom HYDRO+

Pays de Gâtine Mars 2007

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SOMMAIRE

Articles

page

L’ANGUILLE : un poisson très mystérieux Les loisirs liés à l'eau ! La Pêche du BLACK-BASS Espèces envahissantes Qui mange qui ? L’eau à la source…. Les écrevisses Les écrevisses autochtones Des petites bêtes pour connaître la qualité de la rivière LA JUSSIE : un joli nom qui cache une plante redoutable La truite fario Le poisson-chat (Ictalurus melas) L’eau et les sources…. L’eau et nous Les libellules Au fil de l’eau, les ripisylves Les traces Natura 2000, Écosystèmes des sources, des rivières Phyto Sanitaire ! vous avez dit phyto…sanitaire LE RAGONDIN Espèces envahissantes La tortue de Floride Le Thouet, source de patrimoine.

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Ce livret peut t’accompagner pour lire les articles dans le cdrom. Comme dans le Cdrom la mascotte Hydro + est présente. Tu peux aussi découvrir aussi dans le cdrom une vidéo sur le black bass qui n’est pas un poisson de chez nous, mais un carnassier très intéressant à pêcher. Tu peux découvrir aussi une vidéo qui présente un sport très prisé sur le territoire de nos amis belges car leur rivière Ourthe le permet : le kanoé kayak, en Gâtine tu peux par contre découvrir la planche à voile sur le barrage du Cébron en respectant les règles pour préserver le site.

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L’ANGUILLE : UN POISSON TRES MYSTERIEUX

L’Anguille (Anghuilla anguilla) Signe particulier… Impossible de se tromper, elle ressemble plus à un long serpent qu’à un poisson ! Sa forme allongée (jusqu’à 1 mètre), sa peau lisse, l’absence d’écailles et de nageoires pelviennes n’évoque pas un poisson. En plus, elle peut se déplacer en rampant hors de l’eau pour retrouver un autre cours d’eau. Née en mer elle revient vers la rivière pour y grandir pendant 9 à 18 ans. Elle fait le chemin en sens inverse au moment de la reproduction et parcourt près de 6000km pour rejoindre la mer des Sargasses au nord-est des Antilles pour s’y reproduire et mourir. Depuis ces latitudes, les larves dérivent pendant moins d’un an dans l’Atlantique ; elles deviennent des civelles avant de pénétrer dans les estuaires et évoluent en anguillettes avant de remonter dans les cours d’eau. Parce qu’on ne voyait pas les très jeunes anguilles dans les rivières, les anciens croyaient que les longs crins de la queue des étalons se métamorphosaient en anguilles. Peu sensible à la dégradation de la qualité des eaux, l’espèce est surtout menacée par la pêche outrancière des civelles lors de leur arrivée en eau douce et par la présence de barrages qui interdisent la migration. Si autrefois l’anguille était commune, aujourd’hui elle est rare mais elle est encore pêchée, soumise à la réglementation de la pêche.

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LES LOISIRS LIES A L'EAU !

La Pêche du BLACK-BASS Que sait-on de ce poisson?

D’où vient-il ?

Le Black-Bass vient d'Amérique du Nord. Il a été introduit en France à la fin du 19eme siècle. Où le trouve t’on ? On le trouve plutôt dans les eaux calmes et chaudes de la moitié Sud de la France. Il aime se nourrir près des herbiers et des nénuphars. Site de Pescalis

Que mange –t-il ?

Le Black-Bass est un poisson carnivore !

Tout le monde se méfie de la grande bouche du Black-Bass.

En quoi est-ce un poisson adapté à la pêche sportive ?

Le Black-Bass est un poisson particulièrement agressif pour sa taille. Il donne donc du fil à retordre aux pêcheurs et il ne se laisse pas sortir de l'eau facilement. On peut le pêcher d'avril à octobre. C'est un poisson intéressant parce que l'on peut utiliser des techniques de pêche variées : appâts naturels comme les vers de terre, les insectes ou les petits poissons, ou les faux appâts comme des cuillères ou des mouches. Qu’est-ce que Pescalis ? C’est un centre international nature et pêche. La première station européenne de tourisme pêche. Tout y a été pensé pour vous offrir, selon votre niveau la possibilité de passer des instants inoubliables.

Pour en savoir plus www. pescalis.com

Crédits photos : Pescalis.

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ESPECES ENVAHISSANTES La balsamine de l’Himalaya, une concurrente impitoyable. D’où vient-elle ? Comme ses copines, la renouée ou la jussie, l'homme l’a ramenée de très loin. La balsamine est une plante originaire de l’Himalaya. Elle a été introduite au début de ce siècle par un botaniste anglais pour agrémenter les parcs et jardins de l’époque. Mais cette grande voyageuse s’est en quelque sorte « échappée », et se propage aujourd’hui partout. Elle concurrence de nombreuses plantes de chez nous. Ces dernières ont du mal à s’installer la balsamine peut atteindre 3 mètres de haut. Comment la reconnaître ? C’est facile… Elle a un feuillage dense. Les feuilles de forme lancéolée et ses grappes de fleurs rose fushia la rend très attrayante auprès de quelques insectes. En revanche elle participe activement à l’élimination rapide de toutes les autres espèces, même les plus courantes et ainsi appauvrit la flore naturelle. Son secret… Contrairement à d’autres espèces de balsamines autochtones la balsamine de l’Himalaya a de grands besoins en lumière et en eau

Pour se développer et fleurir. Ainsi elle préfère les cours d’eau et les clairières humides. Très résistante, les crues ne la dérangent pas du tout! Sa croissance est rapide et précoce. Cet atout lui permet de devancer les espèces de plantes communes ne leur laissant pas la chance de pousser. Mais ce sont ses fruits qui sont sa grande arme de propagation. Une fois à maturité, ils explosent en projetant de nombreuses graines aux alentours.

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QUI MANGE QUI ? C’est le soleil qui est à la base de la chaîne alimentaire : il rend cette dernière possible, en permettant le processus de photosynthèse aux plantes. En transformant l’énergie solaire en énergie chimique elles peuvent ainsi pousser ! Comme les animaux sont incapables de photosynthèse, ils doivent donc se nourrir de plantes, ou de matières mortes pour obtenir l’énergie et les éléments nutritifs dont ils ont besoin. Dans l’écosystème des rivières, comme ailleurs, ce transfert d’énergie et de nutrition aux animaux crée une chaîne alimentaire. Comme on l’a maintenant compris, les plantes sont le premier maillon de la chaîne, bronzant au soleil ! En fait, pour comprendre une chaîne alimentaire il faut se poser la question : Qui mange qui ? Les organismes herbivores (qui se nourrissent de plantes), connus comme les principaux consommateurs, viennent ensuite dans la chaîne alimentaire. Les entomostracés par exemple sont des crustacés primitifs, composants essentiels du zooplancton. Parmi eux, les daphnies et les ostracodes par exemple. Viennent ensuite les plus gros organismes, eux aussi mangeurs d’herbe, donc mangeurs de ce zooplancton. Ce sont les principaux consommateurs. Ce maillon de la chaîne est très large : il y a aussi bien les crustacés que les larves d’insectes, dytique, phryganes et autres carnivores. Les poissons herbivores peuvent aussi être classés dans cette catégorie là ! Les mangeurs de zooplancton et les gros herbivores sont à leur tour mangés par les prédateurs (appelés aussi consommateurs secondaires). Parmi ceux là, les poissons carnassiers comme le brochet ou le black bass, ainsi que tous les animaux vivant autour ou dans les rivières. On trouve les oiseaux piscivores, le charmant martin-pêcheur, les grands hérons et beaucoup d’autres. À côté d’eux, la loutre, qui revient peupler les rivières peu à peu, le vison, et la musaraigne aquatique. Tout en fin de chaîne, on trouve les décomposeurs, comme les bactéries ou les champignons, qui se nourrissent des matières organiques (les animaux ou végétaux morts), et ainsi produisent des sels minéraux servant à nouveau aux végétaux. Et le tout recommence depuis le début, sous un soleil radieux !

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L’EAU A LA SOURCE…. Rien ne se perd dans la nature !

C’est aussi vrai pour l’eau sur notre planète :

L’eau voyage entre terre et ciel en cycle continu.

Au fil des siècles, les sources façonnent le paysage Le Département des Deux Sèvres est original à bien des égards. Il est notamment l’un des seuls départements français à être traversé par des rivières y ayant pris leur source. La Gâtine, pays au cœur des Deux-Sèvres, se caractérise par son relief doucement chahuté. On y trouve du granite sous forme de pans de rochers mais aussi sous la forme de blocs granitiques les « chaos » appelés chirons en Gâtine modelant les cours d’eau.

Imperméables, les terrains n’absorbent pas l’eau qui coule en d’innombrables petits ruisseaux. La zone de source du Thouet agit comme une véritable éponge et se sature en eau. Il y a alors formation d’une petite nappe perchée au dessus d’un niveau imperméable argileux. Le trop plein alimente la source au niveau d’une dépression du sol (suintement au niveau de la pente). Une zone de source apparaît !! La Gâtine poitevine s’inscrit dans des paysages typiques : zone de bocage, vallons, bien drainée et maillée de haies vives… La commune du Beugnon se situe précisément sur la ligne de partage des eaux de deux bassins hydrographiques – Loire moyenne et Sèvre Niortaise et de trois bassins versants de rivières – la Sèvre Nantaise, Le Thouet et l’Autize. Sur la commune du Beugnon, le site « Beniña Onda » marque la naissance de deux affluents importants de la Loire, le Thouet et la Sèvre Nantaise. Leur source est située à quelques centaines de mètres l’une de l’autre et pourtant ils se jettent respectivement dans la Loire, à proximité de Saumur, pour le Thouet et du côté de Nantes pour la Sèvre Nantaise. Soit à 130 km de distance ! Les zones humides de ce site et toutes les zones de sources ont un réel pouvoir épurateur. Ce sont des espaces de transition entre la terre et l’eau, inondés ou gorgés d’eau de façon temporaire ou permanente. Une grande partie des particules issues de l’érosion et de l’activité humaine est transportée par les eaux superficielles. Le milieu agit alors comme un véritable filtre biologique. La végétation aquatique et la faune diversifiée assurent l’interception, la rétention et la transformation des molécules. D’où une qualité de l’eau améliorée tout naturellement. Bien des espèces animales et végétales dépendent des sources : l’écrevisse à pattes blanches, la lamproie de Planer, le chabot, le triton marbré pour la faune aquatique ; la Rosalie des Alpes, le martin pêcheur, l’agrion mignon le grand capricorne le criquet des roseaux et le criquet ensanglanté pour la faune terrestre et le frêne commun, l’aulne, le bident penché et le trèfle d’eau pour la flore. La préservation de ces milieux est donc cruciale pour la survie des espèces !

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LES ECREVISSES Nous sommes des crustacés comme le homard ou le crabe. Contrairement à nos cousins, nous vivons en eau douce. Nous sommes des espèces autochtones c'est-à-dire que nous sommes des espèces locales vivant naturellement dans le milieu. Ulysse est né en Belgique, il est de la famille des pattes rouges et moi je suis née en France et j’appartiens à la famille des pattes blanches! Tout allait bien jusqu’à ce que notre univers soit bouleversé… Le milieu s’est dégradé, de nouvelles espèces d’écrevisses ont envahi nos cours d’eau ! La destruction de notre habitat Il y a fort longtemps, nos ancêtres avaient la belle vie. Les cours d’eau étaient nombreux et accueillants. Un jour, l’homme est arrivé avec toute son ingéniosité. Nous avons vite constaté les conséquences de son intelligence : Il a déversé des flots de poisons dans nos rivières et ramené des espèces d’écrevisses

allochtones originaires de pays lointains pour les consommer.

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LES ECREVISSES AUTOCHTONES C’est nous ! L’écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) : en Gâtine on me rencontre en tête de bassin des rivières et l’écrevisse à pattes rouges (Astacus Astacus) : en Belgique ma répartition se limite à quelques étangs et têtes de bassins. Comment nous reconnaître ? Pour ne pas nous confondre, il faut faire attention à nos pinces. Moi l’écrevisse à pattes rouges, devine quoi, j’ai les pinces rouges et longues, quant à moi, l’écrevisse à pattes blanches, j’ai les pinces courtes, rugueuses et je suis de couleur olive. Qu’est ce qu’on aime ? Nous les pattes blanches, les cours d’eau bien oxygénés et non pollués. Et nous les pattes rouges, les eaux calmes et propres. Nous aimons la nuit. C’est à cette période que nous préférons sortir de nos cachettes pour nous nourrir. Ce qu’on n’aime pas ? Les grands écarts de température, la pollution et les écrevisses américaines. Ce sont des espèces introduites par l’homme qui ont ramené avec elles la peste des écrevisses qui nous rend toutes malades et nous tue, nous les écrevisses d’ici. Les Ecrevisses envahissantes L’écrevisse américaine (Orconectes Limosus) Où peut-on me trouver ? J’ai été introduite par l’homme en Allemagne en 1890. Depuis on s’étonne de me trouver partout : cours d’eau, canaux, et souvent en grand nombre. Comment me reconnaître ? J’ai des pinces lisses petites mais massives. Je me distingue facilement des écrevisses à pattes blanches car on trouve au bout de mes pinces de belles pontes noires et orangées. Je suis surtout reconnaissable à mon dos strié de rouge foncé.

L’écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii).

Où peut-on me trouver ?

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Je viens de la partie méridionale du centre des Etats-Unis. Je creuse des trous dans les berges et je supporte très bien les eaux polluées. Lorsqu'un milieu devient défavorable, je peux parcourir de grandes distances sur la terre ferme. Comment me reconnaître ? Je suis facile à reconnaître, je suis de couleur sombre, noirâtre sur le dos et orange foncé sur les côtés. Très agressive, je montre mon mauvais caractère en levant les pinces pour essayer de vous pincer.

L’écrevisse Signal (Pacifastacus leniusculus) Où peut-on me trouver ? Comme mon nom l’indique, je suis de Californie. On me trouve aussi bien dans les lacs, et les étangs que dans les rivières. Je mange de tout : je suis omnivore. Je suis assez tolérante sur la qualité de l’eau. Je suis la plus grande de toutes, je peux mesurer plus de 18 cm (de l’extrémité de la tête à la queue : sans les pinces ! ! !). Comment me reconnaître ?

Je suis la plus grande de toutes ! J’ai de grosses pinces avec un petit point blanc à l’intersection de ces pinces redoutables. C’est à cause de cette tache claire que l’on m’appelle l’écrevisse Signal. Qu’est-ce qu’on aime? Nous nous adaptons très bien à vos milieux. Nous supportons les pollutions, le manque d’oxygène et les variations thermiques. Nous apprécions néanmoins les eaux fraîches et courantes. Nous nous sentons si bien que nous nous multiplions à vitesse impressionnante. Qu’est-ce qu’on n’aime pas ? Chez vous, tout nous va, même la peste des écrevisses ne nous dérange pas. Nous sommes porteuses saines !

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Des petites bêtes pour connaître la qualité de la rivière

Des petits animaux discrets et pourtant si importants en tant qu'indicateurs de la qualité de l'eau. Aujourd’hui il fait beau ; prends tes bottes, un seau, une épuisette et un pinceau. Tu vas pouvoir mesurer la qualité de ta rivière… Toutes les rivières n’ont pas la même eau. Si elles sont près des villes, si on rejette trop de choses dedans (des pesticides, des engrais, de l’essence…), elles deviennent polluées et les animaux ont beaucoup de mal à y vivre. Mais comment savoir si une rivière est polluée ou non ? Il suffit de demander aux macro-invertébrés ! Les macro-invertébrés quel nom compliqué ! En fait, il s’agit de toutes petites bêtes de la même famille que les insectes ou les crustacés, mollusques, vers (invertébrés) qui vivent dans l’eau, cachés sous les pierres ! On les a classés en plusieurs familles selon leur fragilité. Il y a les polluo-résistants (qui résistent à la pollution) et les polluo-sensibles (qui n’y résistent pas). Tu commences à comprendre? C’est facile : Soulève une pierre, racle le fond de l’eau avec une épuisette et vide le contenu dans ton seau. Ensuite prends ton pinceau et frotte le dessous de la pierre dans ton seau. Regarde toutes les petites bêtes qui s’y trouvent! ce sont les macro-invertébrés.

Essaye de les reconnaître: il y a les perles, les éphémères, les planaires les ancyles, les diptères et les sangsues. Sépare les dans des petits bacs différents, à chacun correspond une note. Si tu trouves une perle : 10 ; une éphémère, un ancyle ou un planaire : 8 ; une sangsue : 5 ; un diptère : 3. Fais la somme et divise par le nombre de petites bêtes que tu as dénichées. Tu trouveras un chiffre entre 1 et 10, c’est la note de ta rivière. Plus elle est élevée et moins ta rivière est polluée. Lorsque tu as fini, remets les macro-invertébrés là où tu les as pêchés et replace la pierre à l’endroit, ces petites bêtes ont déjà suffisamment de mal à vivre dans nos rivières, il ne faut pas les embêter trop longtemps. Tu as donné une note de façon simple, mais sache que les scientifiques utilisent une méthode très fine au nom savant de « Indice Biologique Global Normalisé » (IBGN) qui donne des notes de 1 à 20 et sait reconnaître plus de 138 animaux trouvés dans tous les types de « micro-habitats du ruisseau » ; en Belgique, ils utilisent « l’Indice Biotique Belge » (IBB).

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LA JUSSIE : un joli nom pour une plante redoutable

Qui est-elle? La jussie est une plante aquatique originaire d’Amérique du Sud. Au 19e siècle, des prix récompensaient les botanistes qui réussissaient à acclimater dans nos pays des plantes exotiques comme la jussie. Ensuite elle a été longtemps vendue pour la décoration des aquariums ou des bassins. En deux décennies la jussie s’est disséminée dans toute la France. Une fois installée, elle se développe très vite offrant de juin à septembre des fleurs jaunes éclatantes. Dans de bonnes conditions d’ensoleillement et d’humidité, elle peut doubler sa masse toutes les 2 à 3 semaines. Elle élimine les autres plantes qui peuvent servir d’abri à la microfaune, et sans microfaune il n’y a plus de poissons. Attention ! Dans cette situation, on imagine facilement que les poissons d’aquarium doivent vite être envahis mais il ne faut surtout pas jeter l’eau dans les rivières… Son secret…

Le bouturage, c’est le principal mode de reproduction de la plante : un morceau de tige cassée peut donner naissance à une nouvelle jussie. La plante commence par coloniser les berges puis elle progresse vers le centre du cours d’eau ou du plan d’eau. Sa croissance devient alors verticale jusqu’à donner des herbiers impénétrables. On comprend donc pourquoi elle est une nuisance pour la pêche ou les activités fluviales. Depuis la région Languedoc, sa prolifération s’est étendue vers le nord, envahissant des milieux humides en espèrant qu’elle n’atteignent pas les rivières de Wallonie : elle a la frite la jussie ! Que faire ?

Pour endiguer ce phénomène, des arrachages mécaniques et manuels méticuleux sont entrepris pour éviter au maximum la reproduction par bouturage et maîtriser ainsi le développement de cette plante.

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LA TRUITE FARIO

Comment la reconnaître ? C’est facile, elle a des tâches rouges et noires sur le dos D’où vient-elle ? Contrairement à la truite arc-en-ciel, elle est autochtone. C’est-à-dire qu’elle a toujours habité nos cours d’eau. On ne l’a croise pas souvent sur les étals du poissonnier. Plus exigeante en temps et donc en coût de production, elle est presque exclusivement réservée au marché halieutique et a une destination (plus enviable) : la rivière. La Fario est donc souvent remplacée par la truite arc-en-ciel, d’importation américaine, plus résistante et rentable à « produire » pour la consommation. Ce qu ‘elle aime. La truite est carnivore, au régime alimentaire très varié : invertébrés, insectes, vers, mollusques, crustacés, batraciens et petits poissons, notamment les vairons. Ce qu’elle n’aime pas. Les rivières polluées et les milieux non oxygénés.

Petite truite deviendra grande. Pour se reproduire, la truite remonte les rivières pour pondre comme le saumon qui fait partie de la même famille. Elle pond ses œufs dans un affluent ou un petit ruisseau bien oxygéné. Avec sa queue, elle creuse une dépression dans le gravier et après les avoir recouverts, y abandonne ses œufs (1500 à 4000 œufs selon la taille de la mère). Ces œufs restent alors cachés dans le gravier quelques semaines. L’éclosion varie en fonction de la température. En hiver, période de reproduction, si le ruisseau a une température de plus ou moins 4°C, les œufs vont éclore au bout de 100 jours. Sortis de l’œuf les alevins sont alors très vulnérables aux prédateurs.

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LE POISSON-CHAT (Ictalurus melas) . Comment le reconnaître? On le reconnaît facilement avec ses huit grandes moustaches, c’est le poisson chat. En main, il est visqueux et sans écailles. Mais il faut faire attention car il peut faire mal avec ses nageoires épineuses. Il a une grande bouche au milieu d’une tête aplatie. Son dos est de couleur brune alors que son ventre est jaune. En général, le poisson-chat ne dépasse pas 30 à 40 centimètres. Il peut peser jusqu’à 15 kg. La femelle peut pondre jusqu’à 5000 œufs que le mâle protège des prédateurs plusieurs jours après l’éclosion. On peut observer facilement les alevins de poissons-chats car ils se promènent groupés en boule. D’où vient-il ? Ce poisson d’eau douce est originaire d’Amérique. Il a été introduit en France en 1871. Il se serait échappé du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris en s’enfuyant par les égouts de la ville. Ils n’ont pas à eux seuls colonisé les cours d’eau d’Europe! Par la suite, des importations successives ont peu à peu contribué à l’invasion progressive de nos cours d’eau, grâce à sa grande résistance et au fait que le poisson-chat se multiplie rapidement en France. Qu’est-ce qu’il aime ? Il a aujourd’hui colonisé tous les cours d’eau, des rivières jusqu’aux étangs. Le poisson-chat mange de tout et il a un très grand appétit. Mais au grand déplaisir des pêcheurs, monsieur poisson-chat adore par dessus tout se repaître des alevins et poissons d’autres espèces. Qu’est ce qu’il n’aime pas ? Ce poisson est très résistant. Même en dehors de l’eau, il peut survivre plusieurs heures. Sans prédateur ou presque et adaptable, il déteste très peu de choses.

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L’EAU ET LES SOURCES….

Eau, d’où viens-tu ? Ça n’est pas pour rien qu’on la surnomme la planète bleue ! L’eau voyage entre terre et ciel en cycle continu :

C’est le cycle de l’eau En Deux-Sèvres ? Ce département est surnommé :

« Le Château d’Eau du Poitou »

De nombreuses rivières y prennent leur source, telles que la Sèvre Niortaise, la Sèvre Nantaise, le Thouet. Les sources n’ont pourtant rien de vraiment spectaculaire : On pourrait considérer le département des Deux-Sèvres comme une grosse éponge : le sous-sol retient de grandes réserves d’eau souvent insoupçonnées par les hommes qui vivent au-dessus ! Cette eau suinte du sol avec un débit souvent faible, donnant naissance à des zones marécageuses ou des mares. Qui abrites-tu ? Prenons par exemple le site des sources du Thouet. Plusieurs types de milieux sont inventoriés sur ce site, chaque milieu constitue un habitat pour plusieurs espèces : la préservation de ces milieux est donc cruciale pour la survie de ces espèces. Citons pour exemple la rainette arboricole et le triton marbré qui vivent dans les mares, le grand capricorne et la Rosalie des Alpes qui vivent dans les haies, le criquet des roseaux et le criquet ensanglanté qui vivent dans les prairies humides… Toutes ces espèces dépendent des sources ! En Belgique ! L’Ourthe est composée de 20 sources. Elles apparaissent sous forme de résurgences mais aussi d’affleurements. Ce sont elles qui créent cette belle et grande rivière qu’est l’Ourthe. L’une d’entre elle est exploitée par une petite entreprise de limonaderie, à Fisenne ! Mais l’Ourthe est surtout connue grâce à ses activités récréatives comme la pêche et le canoë kayak.

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L’EAU ET NOUS Nous nous brossons les dents tous les jours dans notre salle de bain. Cela vous étonne-t’il ? Non bien sûr ! Pourtant, imaginez vous qu’il y a 40 ans à peine… l’eau à volonté à la maison n’existait quasiment pas… Depuis, l’eau courante est devenue accessible à tous : on se lave tous les jours, on lave nos voitures et la vaisselle… Derrière ces gestes « anodins », se cache un gaspillage de plus de 20% de l’eau. Ce qui veut dire que nous rejetons dans les égouts 20% d’eau que nous n’avons pas utilisée. Des petits gestes quotidiens peuvent nous permettre de remédier à cet énorme gaspillage. Moins consommer… Faire attention à sa consommation d’eau peut quasiment réduire celle-ci de moitié. C’est aussi un bon moyen de l’économiser.

• Commencez par le plus simple : fermer le robinet quand on fait la vaisselle ou pendant le brossage les dents et le rasage.

• Préférez une douche à un bain.

Utilisez des équipements ménagers comme les lave-linge ou vaisselle plus performants et moins consommateurs d’eau. Les chasses d’eau à double action permettent aussi de faire

• des économies d’eau. • Recyclez l’eau qui a servi pour laver la salade pour laver le sol et arroser les plantes !

• Installez un système de récupération d’eau de pluie. L’eau ainsi stockée dans une

citerne peut alors servir pour laver la voiture et arroser le jardin. Mais aussi : Moins polluer… Lorsque l’eau sort de notre maison après avoir été utilisée, elle est traitée et assainie par une station d’épuration. Plus l’eau est polluée plus ces stations ont des difficultés à l’assainir. Imagine, où les substances chimiques finissent alors ?... Dans les nappes phréatiques ou encore dans la mer. À notre niveau, on peut déjà modifier la pollution des eaux que nous utilisons :

• En choisissant des produits ménagers naturels • En débouchant manuellement un évier pour éviter d’utiliser la soude des

déboucheurs chimiques. En évitant de jeter dans l’évier des huiles, des produits chimiques, des insecticides mais aussi des médicaments

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LES LIBELLULES

Connaître et reconnaître la grande famille des libellules Les libellules se rencontrent dans une grande diversité d’habitats aquatiques. Elles sont de bonnes indicatrices de la qualité de l’eau et contribuent à sa richesse faunistique. De l’eau au ciel… (ou croissance des libellules) La parade nuptiale et l’accouplement des libellules et des demoiselles ont lieu au milieu de l’été. Le mâle saisit la femelle derrière la tête à l’aide d’un organe situé au bout de son abdomen. On observe facilement ce phénomène au bord des mares ou des rivières. Pour se reproduire, il faut que la rivière soit non polluée, il lui faut donc un milieu où il n’y a ni insecticide, ni pesticide. Transformation…. Quand la larve devient…libellule. Il y a trois grandes étapes :

- l’œuf - la larve - l’adulte ou (imago)

Sortie de l’œuf, la larve devient un vrai petit prédateur aquatique. Certaines larves mangent même des têtards ! En grandissant elle changera plusieurs fois de peau. On appelle ce phénomène la mue. Certaines vivront à ce stade pendant 5 ans ! Le grand départ aquatique.

Lorsque la larve a atteint son stade définitif, il est l’heure pour elle d’enlever sa dernière mue et de devenir une magnifique libellule. Si tu es attentif tu peux observer cette étape importante. La larve sort pour la première fois de l’eau et s’accroche solidement à une branche, une pierre ou à une tige sortant de l’eau. Après de nombreux efforts, elle s’extirpe de cette peau devenue trop étroite pour elle. Cette enveloppe s’appelle l’exuvie. L’envol. Ça y est, une magnifique libellule est née. Il ne reste plus qu’à l’admirer ! Qui est qui

libellule corps plus gros

ailes larges ailes étalées au repos

vol rapide

demoiselle corps plus effilé ailes plus petites

ailes au dessus du corps au repos vol moins rapide

Comment vivent-elles ? Libellules et demoiselles sont des insectes prédateurs. Elles ont d’énormes yeux qui permettent de voir à 360°. Elles possèdent aussi une paire de mandibules puissantes qui peut mordre et découper les proies qui sont d’autres insectes plus petits

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AU FIL DE L’EAU, LES RIPISYLVES Ripi..quoi ?? On m’appelle ripisylve, mais c’est un nom bien compliqué pour désigner l’ensemble des végétaux qui peuplent les rives des cours d’eau. Je constitue une zone de transition entre les milieux aquatiques et terrestres. L’eau me rend la vie un peu dure et me soumet à des perturbations que les autres types de forêts ne connaissent pas, telles que les inondations, l’érosion... C’est d’ailleurs pour ça que j’abrite une flore et une faune tout à fait originales. A quoi ça sert ? J’assure d’importantes fonctions écologiques, biologiques, mais aussi économiques. Prévoyante comme je le suis, je permets à l’eau de s’infiltrer dans les nappes souterraines pour modérer les périodes de sécheresse. Je sais aussi filtrer les polluants agricoles, domestiques ou industriels, assurant la pureté de l’eau. Et, sans vouloir me vanter, je participe activement à la stabilisation des berges, je diminue l’intensité des crues, je contribue à la production de bois... J’en passe, et des meilleures ! Que diable ferait-on sans moi ?? Une flore originale Dame Nature m’a décidément gâtée ! Comme je suis riche en diversité ! Les végétaux qui me composent évoluent en fonction de leur tolérance aux inondations. Les premiers à coloniser les berges, très souvent soumis aux débordements, sont appelés groupements pionniers herbacés. Derrière ces végétaux premiers de petits arbustes se mettent en place avant de céder la place aux essences dites « à bois tendre », telles que le saule, l’aulne ou le peuplier. Puis, plus sensibles aux inondations, on trouve les essences dites « à bois dur » telles que le frêne, l’érable ou le chêne. Une grande richesse faunistique Produisant une nourriture abondante et offrant un large choix de milieux, moi, la ripisylve, j’abrite aussi une grande variété d’espèces animales, qui constituent d’importantes populations. De par ma disposition le long de l’eau, j’assure un passage facile pour les animaux. On parle alors de « corridor biologique ». Ainsi, de nombreuses espèces d’insectes (coléoptères, libellules, insectes xylophages (mangeurs de bois), etc...), de batraciens, de reptiles, de poissons, de mammifères et d’oiseaux habitent chez moi.

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LES TRACES Les grands discrets des milieux aquatiques : Il y a souvent près de chez nous, des animaux, tellement discrets qu’on ne les voit jamais. Souvent, ils ne sortent que la nuit. Démasqués par les plus curieux… La présence de ces animaux peut être détectée en recherchant les traces qu’ils laissent sur leur passage. Les experts vous disent tout : Pour chaque espèce, on trouve des indices bien distincts. J’en connais trois qui fréquentent nos cours d’eau de Gâtine et de Wallonie : Le castor : C’est le plus gros rongeur d’Europe ! Sauras-tu le reconnaître ? - Des grandes dents orangées qui poussent de façon continue. - Une queue plate recouverte de fausses écailles. Cette queue a des fonctions extraordinaires. Véritable garde-manger, elle garde en réserve des graisses que le castor utilisera en période hivernale. C’est aussi un régulateur thermique et un parfait gouvernail pour nager sous l’eau. - Des pattes palmées à l’arrière pour se propulser sous l’eau. - Des pattes avant à 5 doigts qui lui permettent de manipuler ses aliments ou d’utiliser de la boue pour construire sa hutte. Suivez la trace… … du repas ! Le plus simple, pour repérer la présence du castor le long d’une rivière, est de suivre les troncs ou les branches rongés par cet animal (photos). L’empreinte de la patte arrière a une dimension de 10 sur 16 cm et elle est presque 4 fois supérieure à la patte avant. Les doigts sont rarement tous marqués sauf sur sol mou. La trace de la queue pourra aussi être un bon indice sur sol neigeux. …de sa maison ! Bien sûr, une hutte de branchages construite par notre architecte poilu est de loin l’indice de présence le plus flagrant sur une rivière ! En Wallonie, il est présent sur 80 sites environ. La loutre : Amie de l’onde…

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Sauras-tu la reconnaître ? La loutre vit dans les rivières mais on la rencontre aussi sur le littoral. Sa longue queue cylindrique, son pelage luisant, brun dessus et blanc dessous, sont les critères de reconnaissance physique. Ses pattes avant laissent des empreintes arrondies. Palmées, elles lui permettent un déplacement aisé dans l’eau. Suivez la trace ! …du repas!

Les épreintes Attention ! Ne pas confondre « épreintes » et « empreintes ». Les épreintes sont les excréments verts noirâtres que laisse la loutre sur son territoire. Tu peux trouver le plus souvent cet indice de présence de la loutre sur des grosses pierres émergées de la rivière. Comme elle est carnivore, tu peux voir dans ses excréments de petits os de batraciens, des arêtes de poissons, des plumes… l’odeur caractéristique de poisson te confirmera que c’est bien la loutre qui est passée par là ! …de sa maison ! Plus difficile à découvrir l’abri de la loutre nommé « catiche » est souvent caché dans un amas de pierres le long de la rivière. Le vison : Copain des rives Sauras-tu le reconnaître ? Le vison d'Europe est un petit carnivore de la famille des mustélidés (comme la loutre) qui vit près des zones humides. Il a un corps allongé avec des pattes courtes, une tête légèrement aplatie, avec des oreilles arrondies peu saillantes. Le pelage du vison d'Europe est brun « chocolat » uniforme. Seuls le menton et la lèvre supérieure présentent une tache blanche. Attention, si tu as la chance de croiser un jour le vison d’Europe ne le confond pas avec le vison d’Amérique, son concurrent introduit par l’homme. Lui, il n’a pas la lèvre supérieure blanche et il est nettement plus gros. Sur les traces… Le vison est un petit carnivore. Il n’est pas facile de reconnaître sa trace. On reconnaît son passage par ces crottes qu’ils laissent sur son territoire, mais celles ci ressemblent, par leur forme, aux crottes des autres petits mustélidés. Les restes de proies comme les petits oiseaux et les grenouilles peuvent être un indice de présence du carnivore. Empreintes Les traces des petites pattes qu’ils laissent dans le sol meuble.

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NATURA 2000, Écosystèmes des sources, des rivières Le réseau Natura 2000 est un programme d’intervention européen pour protéger des zones naturelles, maintenir la biodiversité en accord avec les activités humaines. Dans les territoires de Gâtine et de Wallonie, les rivières Thouet et Ourthe sont classées Natura 2000. Vous aussi, vous pouvez agir en respectant l’équilibre de ces zones naturelles ! La nature vous le rendra en vous offrant des paysages riches de vie sauvage synonyme de la qualité de vie dans vos régions ! L’Ourthe, en Wallonie est un cours d’eau varié et vivant. Les secteurs de l’Ourthe révèlent des biotopes d’une richesse exceptionnelle des têtes de bassins aux bassins versants. Les secteurs classés sont la zone en amont de la ville de La Roche, l’Ourthe famennoise, et les sources de l’Aisne. Cette rivière est composée de milieux variés et habitée par différentes espèces fragiles: Flore : les hêtraies, les forêts à fortes pentes, la rivière à renoncules flottantes, les érablières de ravin, les landes humides à bruyères… Faune : le martin-pécheur, la mulette perlière, la cigogne noire, le chabot, le castor, la pie grièche grise, la cordulie à corps fin (libellule)… Le Thouet, en Gâtine rivière vivante Les milieux liés à cette rivière sont riches d’une faune et d’une flore remarquables. De la source à l’aval de nombreux sites sont encore à ce jour préservés (par exemple, site des sources du Magot, autre milieu classé NATURA 2000). Les espèces animales et végétales de cet écosystème sont riches. Des haies et les ripisylves (aulnaies/frênaies) façonnent les paysages, et offrent aux plantes (herbiers aquatiques, plantes hydrophiles) et aux animaux patrimoniaux (la rosalie des Alpes, l’écrevisse à pattes blanches, le chabot, la lamproie de Planer, l’agrion de Mercure (libellule), la pie grièche…), des milieux favorables. À votre tour….

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Phyto Sanitaire ! vous avez dit phyto…sanitaire C’est un produit chimique et constitué d’une ou plusieurs substances actives qui détruisent les ennemis de nos plantes. Mais il n’est pas sans risque sur l’environnement. Il doit être utilisé avec parcimonie Parcimonie n’est pas une copine ! Çà veut dire à utiliser si aucune autre possibilité n’est envisageable. Quant il est utilisé, il faut le faire avec un pulvérisateur bien réglé qui doit être très bien rincé après chaque utilisation. Il ne faut pas traiter lorsqu’il pleut et quant il fait très chaud. Il faut se protéger, c’est un produit dangereux. Il faut mettre des gants et un tablier. Seuls les adultes peuvent utiliser ce produit. Après, il faut bien se laver les mains. Le traitement est possible sur les surfaces engazonnées, les allées, les surfaces recouvertes de graviers, les potagers. Il est à proscrire près des puits, des ruisseaux et des fossés. Il faut savoir qu’un seul gramme de produit phytosanitaire peut polluer un fossé de 10 kms de long sur une profondeur et une largeur d’1 mètre et rendre l’eau impropre à la consommation. Les bidons vides doivent être éliminés…. Comment ? L’élimination se fait en déchèterie pour les emballages vides et les produits phytosanitaires non utilisables (dons de bidons…)

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LE RAGONDIN Son jardin : la rivière Peut-être as-tu déjà croisé sa silhouette au détour d'une rivière ou au bord d'un étang ? Des dents jaunes et une queue cylindrique et allongée, une grosse tête et des pattes palmées. Tu ne peux pas te tromper, c'est un ragondin ! Le ragondin est un gros rongeur qui ressemble au castor. Mais il n'a pas toujours habité nos cours d'eau. A la conquête de l'Europe Le ragondin vient d'Amérique du Sud. Il a été introduit en Europe pour sa fourrure. Mais quand son élevage a été abandonné dans les années 40, quelques individus ont été relâchés… Depuis la population de ragondins ne cesse de croître. En Europe, pas de pumas, pas de caïmans ; qui sont ses prédateurs, le ragondin a donc le champ libre. Petit animal sympathique au premier abord, sa présence en grand nombre a des conséquences néfastes sur la rivière. Le rongeur qui dérange Le ragondin fait beaucoup de dégâts. Il affaiblit les berges des rivières en creusant son terrier. Les espèces végétales, immergées ou de surface, ne résistent pas à son appétit. L'homme doit faire face à un problème qu'il a lui-même introduit. Désormais, les ragondins sont classés comme nuisibles. A ce titre, ils peuvent être chassés ou piégés dans les régions où ils sont trop nombreux. Etrange... Trop présent par chez nous, le ragondin est en déclin dans sa zone américaine d'origine...

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ESPECES ENVAHISSANTES La renouée du japon, une asiatique envahissante… D’où vient-elle ? Elle nous arrive tout droit de Chine, de Taiwan et du Japon. Là-bas, elle est la première à coloniser les zones brûlées par les éruptions volcaniques. Comment la reconnaître ? Elle forme de grands massifs impénétrables de 4 mètres de haut ! Ses tiges ressemblent à celles des bambous, mais ses feuilles d’environ quinze à vingt centimètres sont larges et en forme de cœur. Son secret… C’est certainement la plus redoutable des plantes envahissantes. Sa faculté d’adaptation est sans limite. Le manque d’eau, d’air, les grands froids, les zones polluées, rien ne l’arrête. Elle s’épanouit pleinement près de l’eau où comme la balsamine elle envahit tout l’espace. Elle se reproduit très facilement soit par bouturage soit par l’expansion de ses rhizomes de plus de vingt mètres de long, qui résistent au gel, au fauchage, au feu et à la pollution.

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LA TORTUE DE FLORIDE D’où vient-elle ? C’est dans les années 1970 qu’elle fait ses premières apparitions dans les animaleries de France. Pas plus grosse qu’une pièce de deux euros, elle s’agite au fond d’un aquarium, toute vêtue de vert et de jaune, avec un peu de maquillage rouge sur les tempes. Trachemys scripta elegans est prête à séduire les familles ! A cette époque, on l’offre aux anniversaires ou pour faire plaisir aux enfants, mais voilà, ce petit reptile partage l’appétit de son cousin le crocodile. Centimètre après centimètre, la jeune tortue grandit. Elle grandit tant et si bien qu’elle commence à être à l’étroit dans son bocal, les enfants vexés d’être mordus à chaque fois qu’ils veulent la toucher s’en lassent, et puis les vacances approchent…alors elle est abandonnée dans la nature ! Entre 1970 et 1990 plus de 100 000 tortues de Floride se sont retrouvées libérées dans nos cours d’eau et sont ainsi retournées à l’état sauvage. Ici elles ne connaissent pas de prédateurs, il fait un peu plus froid que dans leur pays d’origine, mais ça ne pose pas de problème, l’abondance de poissons et de crustacés rattrape bien ce petit désagrément. Dans cet environnement nouveau, le gentil petit animal domestique se transforme en bête sauvage, agressive et vorace ! Elle peut alors atteindre presque 20 kilos. Elle se reproduit, colonise petit à petit de nouvelles rivières, de nouveaux lacs, il devient rare de trouver un cours d’eau sans tortue de Floride… Attention espèce…menaçante! Aujourd’hui la vente de tortue de Floride est interdite, elle est classée espèce invasive, on cherche à la faire disparaître de nos cours d’eau. Mais sa présence a créé un déséquilibre important dans l’écosystème des rivières, à tel point qu’elle menace même la survie de sa cousine la Cistude d’Europe, notre tortue locale déjà bien fragile malgré son statut d’espèce protégée.

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LE THOUET, SOURCE DE PATRIMOINE Aujourd’hui lorsqu’on parle de rivière, on pense tout de suite à un lieu de loisirs. Pourtant les constructions liées à l’eau sont nombreuses et certaines encore utilisées. La vallée du Thouet recèle bon nombre de moulins, de chaussées et d’écluses, de gués et de ponts. Ces constructions sont apparues dès le Moyen Âge et ont permis de maîtriser l’eau, d’utiliser son énergie ou simplement de permettre aux hommes de traverser les cours d’eau. Aujourd’hui ces ouvrages font partie du patrimoine. Les ponts sont les premières constructions apparues sur le Thouet. Ils ont permis aux romains de développer les voies de communication. Ces constructions correspondent à des itinéraires commerciaux reliant les principales villes du Poitou : Poitiers, Parthenay, Bressuire, Thouars. D’autres constructions sont étroitement associées aux ponts : des moulins, des pêcheries installées entre les piles, des chapelles et même des maisons au-dessus de l’eau. A l’époque des moulins, l’eau était économiquement vitale, car pour entraîner la roue d’un moulin céréalier, il fallait canaliser l’eau de la rivière. Sur le Thouet, des moulins datent du IXème et Xème siècles. Ils appartenaient à de petits paysans qui détenaient un droit de mouture à tour de rôle. Mais très vite ces moulins trop petits disparurent et les seigneurs en firent construire de plus importants et obligèrent les paysans à venir moudre leur blé moyennant finance. Sur le Thouet, les moulins à farine se sont maintenus jusqu’à l’entre deux guerres ! Les chemins de Gâtine, en très mauvais état ne permettaient pas d’utiliser des carrioles mais seulement des mulets portant les sacs de grain. Pour le passage de l’eau conduisant aux moulins, des chaussées ont été construites. Cet aménagement de la rivière est très traditionnel. Construites à l’aide de pieux et de pierres, elles restent souvent des témoins visibles de la présence d’un moulin. Si l’on s’amuse à aller d’une rive à l’autre par la chaussée, c’est la découverte très bucolique d’une rivière en bordure de prairies mouillées. Là se cachent encore quelques moulins que surplombent de nombreux chemins rocailleux autrefois empruntés par le meunier et son mulet.

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Le Cdrom Hydro+ a été réalisé par le Pays de Gâtine grâce au cofinancement du FEOGA – O dans le cadre du Programme d’Initiative Communautaire LEADER+ et des participations financières du Conseil Régional Poitou-Charentes dans le cadre du contrat de territoire (2004-2006) et du Conseil Général des Deux-Sèvres.

Au revoir !