LE LAC DES CYGNESBALLET DE L’OPÉRA NATIONAL DU RHIN

SAM. 07/12/2019 - 20HDIM. 08/12/2019 - 15H

Avec Bruno Bouché et Pasquale Nocera - La place du ballet au XXIe siècle. - Sam. 07/12/2019 à 18h30

CONFÉRENCE - RENCONTRE

• 3

• Durée : Environ 1h30 sans entracte• Spectacle en audio-description le dim. 08/12/2019 • Le bar de l’Opéra de Limoges est ouvert et vous propose boissons fraîches, café, thé, bière, whisky, champagne, vins blanc et rouge. Paiment par CB sans montant minimum.

Pièce chorégraphique pour l’ensemble de la compagnie Créée à l’Opéra national du Rhin le 10 janvier 2019 à Strasbourg

Sur la musique enregistrée de Piotr Ilitch Tchaïkovski

Radhouane El Meddeb, chorégraphiePiotr Illitch Tchaïkovski, musiqueAnnie Tolleter, décorsCelestina Agostino, costumesÉric Wurtz, lumièresClaude Agrafeil, Adrien Boissonnet, mise en répétition

Équipe du ballet de l’Opéra national du Rhin :Bruno Bouché, directeur artistiqueEmmanuelle Boisanfray, administratriceJérôme Duvauchelle, directeur technique Boyd Lau, régisseur généralClaude Agrafeil, Adrien Boissonnet, maîtres de ballet Maxime Georges, pianiste répétiteurPauline Chaboche, assistante administrativeSarah Ginter, chargée de communicationPasquale Nocera, chargé du développement des missions

Équipes de réalisation du spectacle : Jérôme Neff, responsable machinerieAymeric Cottereau, régisseur lumièresDavid Schweitzer, régisseur son/vidéoRégis Mayot, responsable accessoiresKali Fortin, responsable habillement

Les danseurs du Ballet de l’Opéra national du Rhin : Monica Barbotte, Audrey Becker, Erika Bouvard, Susie Buisson, Noemi Coin, Marin Delavaud, Pierre Doncq, Ana-Karina Enriquez-Gonzalez, Cauê Frias, Brett Fukuda, Eureka Fukuoka, Thomas Hinterberger, Rubén Julliard, Mikhael Kinley-Safronoff, Paloma Lassere, Pierre-Émile Lemieux-Venne, Jesse Lyon, Stéphanie Madec-Van Hoorde, Céline Nunigé, Oliver Oguma, Alice Pernão, Jean-Philippe Rivière , Cedric Rupp, Marwik Schmitt, Ryo Shimizu, Valentin Thuet, Alain Trividic, Alexandre Van Hoorde, Hénoc Waysenson, Julia Weiss, Dongting Xing, Miao Zong.

Production Ballet de l’OnR | Compagnie de SoiLe Ballet de l’OnR et la Compagnie de SOI s’associent pour un montage de production innovant de la création de Radhouane El Meddeb

LE LAC DES CYGNES

4 •

LE LAC DES CYGNES OU L’ESSENCE DE LA TRAGÉDIE ROMANTIQUE

Une oeuvre phare du répertoire classique… sans cesse renouvelée

Le Lac des cygnes, une des réalisations suprêmes du classicisme du XIXe siècle demeure, un des ballets les plus immuablement fascinants. Depuis sa première à Moscou en 1877, le ballet a été révisé, remanié à plusieurs reprises jusqu’à ce que la version de Marius Petipa assisté de Lev Ivanov soit considérée comme la version originale en 1895. Tchaïkovski, décédé en 1893 ne connaitra pas la longue marche triomphale de son œuvre. Pour la plupart, il s’agit du sommet de l’esthétique du ballet classique. Pourtant la virtuosité technique n’est pas son seul mérite, il y a son lyrisme généreux, sa dimension psychanalytique aussi. Sans parler de la beauté incomparable de la musique de Tchaïkovski qui en fait un ballet iconique.De Mats Ek à Dada Massilo, de Neumeër à Mattew Bourne, de Noureev à Bertrand d’At, les nombreuses relectures du Lac des cygnes au long du XXe siècle ont pour point commun de travailler sur les personnages, leurs psychologies, en renouvellant la trame narrative. Le travail chorégraphique de Radhouane El Meddeb s’inspire de la version de Noureev (1984), il respecte le langage de la danse classique, tout en déconstruisant les codes : c’est le corps des danseurs lui-même, son ressenti qui devient le lieu où s’amorce la fiction. Il en découle une dramaturgie nouvelle, qui s’adresse pleinement au monde contemporain.

Une histoire légendaire empreinte de merveilleux Si les sources du conte dont s’inspire Le lac des cygnes restent obscures, et si Radhouane El Meddeb ne respecte ni l’argument originel ni la structure en quatre actes avec exactitude, rappelons l’histoire du Lac des Cygnes, sachant qu’elle a fait l’objet de nombreux remaniements et adaptations.C’est l’histoire du Prince Siegfried déchiré entre ses obligations et ses rêves, en proie à un amour impossible.Il se voit signifier par sa mère qu’il devra choisir une épouse parmi les filles nobles qui seront présentes au bal qu’elle organise le lendemain. Le Prince se soumet à la décision, tout en déplorant avec ses amis de devoir s’engager si tôt (Acte I). La nuit venue, le Prince poursuit une nuée de cygnes près du lac, s’apprête à tirer mais s’arrête : devant lui se tient une femme magnifique vêtue de plumes blanches. Odette lui raconte son histoire. Elle a été ensorcelée par von Rothbart : femme la nuit, elle se transforme en cygne le jour. Pour la délivrer, Siegfried devrait l’épouser ; éperdument amoureux, il lui en fait le serment (Acte II). Pendant le bal, le Prince Siegfried ne s’intéresse à aucune des jeunes femmes présentes, jusqu’à ce que von Rothbart arrive avec sa fille Odile. A sa vue, le prince est saisi par sa beauté, qui lui rappelle Odette. Il accepte de l’épouser, et Rothbart apparaît alors sous son aspect démoniaque, avec Odile qui rit aux éclats. Un cygne blanc — Odette — assiste à la scène : Siegfried s’enfuit, horrifié par sa trahison (Acte III). Odette, au désespoir, rejoint ses amies et leur annonce que le Prince n’a pas tenu sa promesse. Il la rejoint, la supplie de lui pardonner. Orage et tempête grondent sur le lac. Le Prince mène Odette à sa perte et se perd lui-même avec elle, ils sont

• 5

engloutis par les eaux et unis par-delà la mort. La tempête s’apaise, et sur le lac calmé apparaît une troupe de cygnes blancs. Ou bien, selon une autre version classique, les deux amants réapparaissent dans une nacelle magique traînée par des cygnes (Acte IV).

La symbolique du cygne

La figure de la princesse-cygne est récurrente dans la littérature slave et germanique. L’oiseau blanc est symbole de puissance, d’élégance et de pureté. Mais c’est déjà depuis la Grèce ancienne jusqu’à la Sibérie en passant par l’Asie mineure qu’un vaste ensemble de mythes et de poèmes célèbre l’oiseau immaculé, dont la blancheur et la grâce célèbrent la lumière. Il y a toutefois deux lumières : celle du jour, solaire et mâle, et celle de la nuit, lunaire et femelle. Il existe un cygne noir, chargé d’un symbolisme inversé et donc occulte. C’est le cygne mâle, compagnon d’Apollon, dieu de la musique et de la poésie qui a été le plus célébré. Zeus ne se transforme t’il pas en cygne pour approcher Léda elle-même transformée en oie pour lui échapper ? Pour Bachelard, l’image du cygne devient le symbole du désir, appelant à confondre les deux polarités du monde manifestées par ses luminaires. Le chant du cygne peut s’interpréter alors comme les serments de l’amant…Loin de l’image romantique du ballet blanc qui fait rêver d’amour, Le Lac des cygnes ouvre sur les complexités infinies de l’être.

MARIAGE (EN) BLANCJamais Celestina Agostino n’avait été approchée jusqu’alors pour réaliser un travail théâtral. Cette créatrice de robes de mariée haute-couture, qui a habillé maintes célébrités pour leur grand jour, embauchait exclusivement des costumières de théâtre à ses débuts. En effet, pour elle la noce est une mise en scène, dans laquelle le costume se moule, toute à la main, directement sur la personne. Pour Le Lac des cygnes, la couturière pointe avant tout «  un blanc porté à la quintessence d’une pureté absolue  ». Les costumes, débarrassés du touffu des tutus, privilégient la noblesse des soies, de la dentelle et des cristaux et sont tous différents dans leur garni.

6 •

LE GARÇON ET LE LACPAR RADHOUANE EL MEDDEB, CHORÉGRAPHE

« Un jeune garçon se plonge dans la musique du Lac des cygnes, il entend sa résonance puissante, le monument, la force extraordinaire qui s’impriment en lui et accompagnent des images de danseuses en blanc, bras longs et ondulations irréelles. Un jeune garçon entend la profondeur de l’amour dont il est la question, il entend le désir infini de transformation, il est subjugué par la  féérie, l’histoire d’amour déchirante, un mélange de conte de fée et de tragédie. (Tout cela tient dans la cassette audio enregistrée. Un petit trésor du monde de l’enfance, de l’adolescence, que l’on transporte avec soi. Tout ceci se déploie quand on veut, comme un petit théâtre intime.)Le Ballet de l’Opéra national du Rhin se déploie devant les yeux de ce garçon devenu homme, il voit l’institution, la discipline et le ballet dans le ballet, celui des corps qui travaillent, qui interagissent, qui répètent et incarnent tous les jours les rôles du répertoire. Un nouveau vertige pour celui pour qui la danse est devenue sa vie. Il est entré dans un temple. Il a été admis dans le temple et il veut d’emblée lui redonner son sacré, se glisser dans le quotidien du jeu des danseurs (comme on dit jeu pour les musiciens), et redonner au Lac sa sacralité d’origine. Il tient à raconter fidèlement l’histoire, à ne pas la travestir, parce que de travestissement il s’agit déjà dans l’ombre et les reflets du lac. Tout est déjà là, l’interminable quête de l’autre, de l’autre en soi, et de l’autre aimé ; l’impuissance à échapper à son sort, le tragique et l’infiniment humain de ces oiseaux blancs qui se déploient.Lorsque Le Lac qui résonnait dans les oreilles du garçon rencontre les danseurs et les danseuses de l’Opéra  national du Rhin, s’y traduit l’engagement physique et moral sans limite. Il nous livre ainsi le sens du sacré  avec celui du sacrifice, nous raconte le mythe avec l’urgence et le sentiment d’alerte qui est celui de notre temps. La rencontre de la transe de l’enfant et du métier des hommes se retrouve dans une esthétique brutale, où la force est dirigée vers le désir de soulever l’homme contemporain, dans toute sa solitude et sa quête  d’absolu et d’amour.La danse qui en résulte embrasse les temps, elle témoigne d’un certain échec, à la recherche d’une danse pleine et émouvante, généreuse et essentielle pour retrouver la beauté perdue, pour se reconnaître, trouver sa forme et son sens, s’unir enfin. Autour de ce Lac des cygnes se joue une danse qui parle de tout ce qu’il nous est impossible de comprendre et de dire, de nos secrets et de nos tourments, de nos contradictions et de nos failles. Elle se niche au coeur de nos questionnements sur la vie, l’amour et la mort.Dans cette alliance entre l’art du danseur, qui fait de lui un serviteur divin et le souffle qui émane du ballet, sa respiration, on peut apercevoir quelque chose de l’âme de chacun. La danse, par-delà tout folklore, réinterprète le rite et le transmue par le regard des danseurs, leur âme qui bruisse et frémit au son de cette musique, si près du cœur. Après avoir eu sa musique et ses rythmes en tête longtemps, je fais du Lac un réservoir d’espoir, un lieu de renouvellement contre la perte et l’oubli. »

• 7

Radhouane El Meddeb, chorégraphieFormé à l’Institut Supérieur d’Art Dramatique de Tunis, Radhouane El Meddeb est consacré «jeune espoir du théâtre tunisien» en 1996 par l’Institut International de Théâtre. Il est ensuite recruté comme comédien dans le cadre de l’atelier de formation et de recherche du Théâtre National de Toulouse.En Tunisie, il collabore avec Fadhel Jaîbi, Taoufik Jebali et Mohamed Driss, artistes phares du monde arabe. En France, il travaille avec les metteurs en scène Jacques Rosner, Lotfi Achour et Catherine Boskowitz, et ponctuellement avec des chorégraphes tunisiens en tant qu’interprète et collaborateur artistique sur la conception, la dramaturgie et les lumières de plusieurs créations chorégraphiques.En plus du théâtre, en 2005, il signe un solo Pour en finir avec MOI puis fonde la Compagnie de SOI en 2006. Il multiplie ensuite les créations, dont le solo Hûwà, Ce lui, Quelqu’un va danser… ou encore Je danse et je vous en donne à bouffer, Ce que nous sommes, Au temps où les arabes dansaient…, En 2015, avec le soutien du Centre des Monuments Nationaux et dans le cadre de la 1ère édition de Monuments en Mouvements, il donne Heroes, prélude, pièce pour dix interprètes issue des danses urbaines. Il est invité par la Biennale Collège de la danse à Venise, il chorégraphie Nous serons tous des étrangers. Pour Montpellier danse 2016, il crée et interprète le solo A mon père, une dernière danse et un premier baiser. A la demande du Los Angeles Contemporary Exhibitions, il crée O Solitude, My Sweetest Choice avec des danseurs américains.En 2017, il se produit pour la première fois au Festival d’Avignon avec Face à la mer, pour que les larmes deviennent des éclats de rire, une création avec dix interprètes tunisiens.De 2011 à 2017, Radhouane El Meddeb est artiste associé au CENTQUATRE-PARIS. Il y présente A l’Etroit. Il met en scène la performance Tunis, le 14 janvier 2011 au Beirut Art Center au Liban. En 2012 au Festival Montpellier Danse, il crée et interprète le solo Sous leurs pieds, le paradis, dont il partage l’écriture chorégraphique avec Thomas Lebrun.En juin 2019 il créé AMOUR-S Lorsqu’ l’amour vous fait signe, suivez-le… dans le cadre des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine Saint-Denis.

Le Ballet de l’Opéra national du RhinCréé en 1972, le Ballet du Rhin, devenu depuis le CCN/Ballet de l’Opéra national du Rhin, a beaucoup voyagé. De Strasbourg à Mulhouse tout d’abord où il s’est installé dans ses locaux en 1974. En Alsace, et aujourd’hui dans la Région Grand Est ainsi qu’en France et dans le monde entier, il est un ambassadeur reconnu de la danse, enrichi par ses directeurs successifs : Jean Babilée, Denis Carey, Peter Van Dyk, Jean Sarelli, Jean-Paul Gravier, Bertrand d’At, Ivan Cavallari et maintenant Bruno Bouché. Tous ont contribué, par leur vision artistique, à faire de cette compagnie une troupe au savoir-faire et à la qualité internationalement reconnus. De par sa position géographique, le Ballet de l’Opéra national du Rhin est un pôle artistique d’excellence au carrefour des grands axes de l’histoire de la création chorégraphique. Il est une des rares compagnies françaises à défendre un si large répertoire du baroque au contemporain pour donner à voir la danse dans tous ses états. La longue liste des chorégraphes de Bournonville à Heinz Spoerli, en passant par Balanchine, Kylian, Béjart, Forsythe ou Lucinda Childs, est là pour en témoigner. Son répertoire comprend aussi bien des ballets « repères » comme La Sylphide ou Giselle que des relectures iconoclastes des grands titres du répertoire comme Roméo et Juliette, Don Quichotte, Casse-noisette ou Coppélia, des œuvres phares des grands chorégraphes du XXe siècle et des créations demandées aussi bien à des jeunes chorégraphes qu’à des artistes déjà confirmés.

ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES

OPERALIMOGES.FR @operalimoges

BIENTÔT À L’OPÉRA

Opéra de Limoges est reconnu Scène conventionnée d’intérêt national - Art et création pour l’art lyriqueIl est un établissement public de la Ville de Limoges.

Il reçoit le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine et du Ministère de la Culture - DRAC Nouvelle-Aquitaine.

Con

cept

ion

: A. J

ouffr

iaul

t | R

eche

rche

doc

umen

taire

et r

édac

tion

: A. P

aren

t |

Nov

. 20

19 |

Pho

tos :

A. P

oupe

ney

L’OYE ET LA ROSE DE NOËLRavel / ForgetOrchestre et chœur de l’Opéra de Limoges / OperaKidsDir. : Philippe Forget

Sam. 21/12/2019 -20h Dim. 22/12/2019 -15h

RAVEL, CROISIÈRE INTIMEBinjaku / Lazignac / Christien / Lacroix

Mar. 07/01/2020 -20h

CARTE BLANCHE À PHILIPPE FORGETAu musée national Adrien Dubouché

Dim. 19/01/2020 -15h

L’ENFANT ET LES SORTILÈGESde Maurice RavelDir. : Philippe Forget

Ven. 24/01/2020 -20h Dim. 26/01/2020 -15h