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La Revue Indépendante des Professionnels du Développement RD Congo Afrique - Monde OURAGAN 76.000 personnes ont besoin d’aide aux Bahamas YEMEN Une «multitude» de crimes de guerre DECHETS L’Indonésie intensifie les retours à l'envoyeur Monde Afrique Migrations #338 - Lundi 9 Septembre 2019 «Camarade Bob», de libérateur à dictateur Salvini écarté, l'Italie peut reprendre le dialogue avec l'Europe Ecole gratuite : Thisekedi tiendra-t-il sa promesse ? L'ONU dénonce un "climat de peur" à l'approche des élections Le pape François décrie la déforestation et la corruption Burundi Madagascar www.lejournaldudeveloppement.com

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La Revue Indépendante des Professionnels du Développement

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OURAGAN76.000 personnes

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YEMENUne «multitude» de

crimes de guerre

DECHETSL’Indonésie intensifie

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Migrations#338 - Lundi 9 Septembre 2019

«Camarade Bob», de libérateur à dictateur

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3 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 338 - Lundi 9 Septembre 2019

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n L'Italie saisit deux navires humanitaires

Le navire humani-taire Mare Jonio, affrété par un collectif italien

de gauche, l’ONG Mediter-ranea, a été saisi par les autorités italiennes, ont indiqué mardi 3 septembre des sources proches du ministère de l’Intérieur.

La veille, c’est l’Eleonore, de l’ONG allemande Lifeline, qui avait été saisi.

67 migrants débarqués

Le Mare Jonio, à l’ancre près de l’île de Lampedusa (sud de la Sicile) avait secouru 98 personnes au large de la Libye, dont 67 (femmes, enfants, personnes malades) ont été débarquées en Italie.

L’ONG a affirmé sur les réseaux sociaux que son ba-teau était entré dans les eaux territoriales italiennes “avec

l’autorisation formelle des gar-de-côtes”, en ajoutant qu’il s’agissait de “l’ultime vendetta

de ceux qui ne tolèrent pas que l’humanité puisse prévaloir”.

Avant le Mare Jonio, l’Eleo-nore, avec une centaine de mi-grants à bord, avait été arrêté

pour avoir violé l’interdiction d’entrée dans les eaux territo-riales en accostant au sud de la

Sicile, à Pozzalo. Le bateau était en mer de-

puis huit jours dans l’attente d’un port sûr pour accoster mais l’Italie avait refusé de

l’accueillir.

“Danger de mort”

Le capitaine du navire a expliqué dans un tweet avoir été contraint de se diriger vers les côtes italiennes parce que la “situation à bord représentait un danger de mort” en raison d’une mauvaise météo et d’une mer agitée.

La police a arrêté à bord de l’Eleonore un passeur présumé soudanais de 18 ans qui aurait organisé leur départ de Libye sur un bateau pneumatique.

Un autre navire, l’Alan Kurdi de l’ONG allemande Sea Eye, fait encore route vers Malte.

Par ailleurs, l’Ocean Viking, affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières, a quitté Marseille, lundi 2 sep-tembre, pour une deuxième mission au large de la Libye, après avoir secouru 356 mi-grants en août. Le JD avec AFP

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

Dix-huit migrants à la dérive en Médi-terranée ont été

recueillis par un ferry de la Corsica Linea dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 septembre, qui les a débarqués en Espagne.

“Nous avons porté secours

Life

line

Des migrants à bord de l’Eleonore

Un ferry sauve 18 migrants à la dériveà des gens en détresse en mer, nous avons appliqué le principe de solidarité entre gens de mer”, a expliqué la porte-parole de la compagnie.

Ces migrants, dont des mi-neurs, étaient en mer depuis plusieurs jours quand ils ont croisé la route du Méditerranée, un ferry de la Corsica Linea

parti d’Alger à destination de Marseille, avec plus de 2.000 passagers à bord.

A la dérive sur un petit ba-teau à moteur apparemment en panne d’essence, ils ont été hissés à bord du Méditerranée et aussitôt examinés par le per-sonnel médical: “Leur état de santé est relativement bon”, a

souligné la porte-parole.Ces 18 migrants, a priori ori-

ginaires d’Afrique du Nord, ont été débarqués dans le port es-pagnol d’Alcudia, à Majorque: “Conformément à la réglemen-tation internationale, le navire les a débarqués dans le port sûr le plus proche”, a ajouté Mme Albertini.

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4 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 338 - Lundi 9 Septembre 2019

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nLibye : Le centre du HCR "surpeuplé"

Le Haut-commis-sariat pour les réfugiés (HCR) a déploré mardi

3 septembre le surpeu-plement de son centre d’accueil dans la capitale libyenne, réclamant da-vantage de places dans les pays d’accueil pour y réinstaller les réfugiés vulnérables.

Le HCR a regretté dans un communiqué des “solutions très limitées” pour évacuer les migrants vulnérables hors de Libye, théâtre de violences persistantes depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

“Les conditions de vie se détériorent”

“Le HCR continue de récla-mer davantage de places pour la réinstallation et l’évacuation” des migrants.

L’organisation affirme que son centre de rassemblement et de départ à Tripoli est aujour-d’hui “surpeuplé”. 1.000 per-sonnes y sont hébergées pour

une capacité d’accueil de 700.“Les infrastructures et les

services du centre sont sur-exploités et les conditions de vie se détériorent”, a averti le HCR.

Créé en décembre 2018, le Centre de rassemblement et de départ du HCR sert de point de transit pour les migrants et réfugiés, détenus arbitraire-ment et identifiés comme “les plus vulnérables”, pour lesquels une solution a été trouvée en dehors de Libye.

Plus de 400 migrants, y ont débarqué après la frappe aéri-enne ayant visé le 3 juillet leur centre de détention à Tajoura dans la banlieue-est de la capi-tale qui a fait 53 morts, selon le communiqué.

De nombreuses autres per-sonnes qui n’étaient pas dé-tenues à Tajoura et qui ne sont pas enregistrées par le HCR, y sont rentrées “spontanément”, provoquant le surpeuplement des lieux, a-t-on ajouté de même source.

Malgré les violences persis-tantes depuis la chute en 2011 du régime de Kadhafi, la Libye reste un important point de

transit pour les migrants fuy-ant l’instabilité dans d’autres

régions d’Afrique et du Moyen-Orient et qui cherchent à rejoin-dre l’Europe.

Des réfugiés pris au piège des combats

Organisations humanitaires et institutions internationa-les s’alarment de la situation de milliers de migrants en Libye, pris au piège des com-bats depuis début avril entre les forces loyales au Gouverne-ment d’union nationale (GNA),

reconnu par l’ONU et celles du maréchal Khalifa Haftar, l’hom-

me fort de l’est libyen.Selon l’ONU, 4.900 réfugiés

et migrants sont détenus actu-ellement dans des centres rele-vant du GNA, parmi lesquels 3.500 se trouvent à proximité des combats qui se déroulent au sud de la capitale.

“Par ailleurs, un nombre in-connu de personnes seraient détenues dans d’autres centres de détention non officiels, dans des situations précaires”, selon la même source.

AFP

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

MSF

Un centre de détention pour migrants en Libye

Les policiers fran-çais util isent le “harcèlement” et

l’“intimidation” pour “en-traver les activités hu-manitaires” des militants pro-migrants à la frontière franco-italienne, dénonce Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié jeudi 5 septembre.

Lors de leurs maraudes, les

bénévoles et militants associ-atifs sont régulièrement ciblés par des contrôles d’identité “abusifs”, souligne le document qui se focalise sur la situation dans les Hautes-Alpes.

France : La police "harcèle" les militants pro-migrants à la frontière italienne

“Dans de nombreux cas, la police semble recourir à ces procédures de façon sélective, à des fins d’intimidation et de harcèlement ou pour entra-ver les activités humanitaires”, poursuit l’ONG qui réclame une enquête sur ces pratiques.

L’objectif, “c’est de leur met-tre des bâtons dans les roues” et de “gêner leurs actions”, résume Bénédicte Jeannerod, directrice France de HRW.

“Délit de solidarité”

“Systématiquement, lors-qu’on part en maraude à Mont-genèvre (commune limitrophe

de l’Italie, ndlr), il y a des con-trôles (...), souvent plusieurs fois dans la soirée”, raconte un bénévole cité dans le rap-port, qui porte sur une enquête réalisée entre janvier et juillet 2019.

Contraventions pour un balai d’essuie-glace défectu-eux, une absence d’autocollant signalant des pneus cloutés... “Le délit de solidarité conti-nue d’être utilisé” contre ces militants, déplore encore Mme Jeannerod.

Même si le pic de la crise migratoire est passé, en terme de flux, “la pression sur les mili-tants continue de s’accentuer”,

confirme Laure Palun, codirec-trice de l’Anafé (Association nationale d’assistance aux fron-tière pour les étrangers), qui a publié en début d’année un rapport sur la situation à la frontière franco-italienne.

Légalement, l’aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour ir-réguliers en France est passible d’une peine maximale de 5 ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende. En juillet 2018, le Conseil constitutionnel a jugé qu’un acte “humanitaire” ne pouvait pas faire l’objet de sanctions, sauf s’il est effec-tué dans le cadre d’une aide à l’entrée sur le territoire.

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5 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 338 - Lundi 9 Septembre 2019

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n Migrations : Salvini écarté, l'Italie veut reprendre le dialogue avec l'Europe

Matteo Salv ini , chef de la Ligue (extrême droite), qui a construit

son succès politique en Italie sur une lutte acharnée contre l’immigration et les ONG aidant les migrants en Méditerranée, a entretenu des relations très tendues avec Bruxelles et les principales capitales de l’Union européenne (UE), les accusant de vouloir faire de l’Italie “le camps de réfugiés” de l’Europe entière.

Giuseppe Conte a calmé le jeu en assurant vouloir repren-dre le dialogue sur ce sujet avec l’Union européenne.

Retour à la table des négociations

“Nous devons reprendre les négociations avec l’UE pour dépasser le règlement de Du-blin et pour parvenir finalement à une gestion européenne du problème de l’immigration”, a-t-il dit.

Le programme de son nou-veau gouvernement préconise d’ailleurs une “forte réponse eu-ropéenne (...) au problème de la gestion des flux migratoires”.

Le règlement européen de Dublin confie actuellement aux pays d’arrivée la charge du trait-ement des demandes d’asile, ce qui place l’Italie en première ligne pour les migrants partant de Libye notamment.

M. Salvini a imprimé plu-sieurs tours de vis sécuritaires successifs à la politique anti-

immigration au cours de ses 14 mois à la tête du ministère de l’Intérieur italien.

La dernière loi en date, adop-tée début août, quelques jours avant qu’il ne fasse exploser la coalition gouvernementale avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), lui accor-dait des pouvoirs élargis pour interdire les eaux territoriales aux navires ayant secouru des migrants et leur fermer les ports italiens.

Elle permettait aussi de con-fisquer les bateaux des ONG et d’imposer à leurs commandants des amendes pouvant aller jus-qu’à 1 million d’euros.

Une approche plus pragmatique

En signant la loi, étape in-dispensable pour son entrée en vigueur, le président de la République Sergio Mattarella en avait critiqué plusieurs élé-ments dans une lettre au Parle-ment.

Il avait rappelé que “l’obliga-tion” de sauver des vies en dan-ger en mer primait sur toutes les autres considérations et qu’une récente décision de la Cour constitutionnelle avait affirmé qu’une amende aussi élevée que 1 million d’euros était comparable à une sanc-tion pénale, demandant en substance des modifications sur ces deux points.

Le gouvernement Conte 2, une alliance entre le Mouve-ment 5 Etoiles et le Parti démo-

crate (centre-gauche), devrait adopter une approche plus pragmatique sur l’immigration, d’autant plus que la nouvelle

ministre de l’Intérieur, la pré-fète Luciana Lamorgese, est une “technicienne”, sans étiquette politique et qui connaît bien ce sujet.

“Moins d’attention médiatique”

“Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura moins d’attention média-tique sur le problème de l’im-migration sur lequel Salvini a beaucoup spéculé et avec suc-cès”, commente Lorenzo Castel-lani, professeur à l’université Luiss de Rome.

“Le nouveau gouvernement cherchera un dialogue plus

poussé avec l’UE sur le règle-ment de Dublin, et il aura un ton moins dur avec les ONG”, ajoute l’expert.

Toutefois, “même si Salvini est affaibli avec des sondages qui le donnent désormais à 32-33% d’intentions de vote (contre 36-38% il y a un mois, ndlr), le nouveau gouverne-ment ne pourra pas pratiquer une politique d’accueil sans limite des migrants”, qui serait politiquement dangereuse, souligne M. Castellani.

Matteo Salvini a déjà mis en garde ses adversaires: “si les ports devaient rouvrir (aux migrants, ndlr), nous livrerions bataille au Parlement et, démo-cratiquement, (en manifestant) dans les rues”.

AFP

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

Giuseppe Conte

L’immigration sera, avec l’économie, l’une des principales préoccupations du nouveau gouvernement de Giuseppe Conte qui devra tourner la page ultra-sécuritaire du souverainiste Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur sortant, sans pouvoir totalement renier les 14 mois de son précédent mandat.

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HCR

A Barcelone, des di-zaines d’enfants, ar-rivés sur des embar-cations de fortune ou

dans des camions, dorment sur les bancs ou dans des campe-ments improvisés.

“Ils sont mal en point, beau-coup sniffent de la colle. Dans la rue, ils sont très vulnérables, les gangs en profitent et les re-crutent”, explique le père Peio Sánchez de l’église Santa Anna où dorment régulièrement de jeunes migrants.

Sur une petite place près des célèbres Ramblas, deux adoles-cents marocains partagent une cigarette et jouent sur leurs téléphones.

L’un dort dans un centre d’accueil. L’autre, dans la rue. Son physique encore enfantin contraste avec son visage dur, cicatrice sur la joue.

La vie dans la rue

Orphelin à dix ans, il est venu en Espagne caché dans un camion. Enchaînant les centres d’hébergement loin de Barcelone, il finissait toujours par revenir dans la ville. “Mes amis sont ici, ma vie est ici, je ne vais pas aller dans un vil-lage”, dit-il.

“Il y a quelques semaines, nous sommes parvenus à le convaincre d’aller dans un centre mais le jour suivant, il est revenu ici. C’est un profil compliqué, habitué à la vie dans la rue”, regrette Adrià Padrosa, éducateur au sein de l’église.

Pris en charge tant bien que mal à leur arrivée, ces jeunes migrants se retrouvent sans filet à leur majorité.

L'Espagne dépassée face à l'accueil des migrants mineurs

Si l’Espagne leur donne un permis de séjour, ils n’obtien-nent un permis de travail qu’après cinq ans de résidence ou grâce à un contrat de travail annuel à temps complet, un sésame très rare dans un pays où le chômage des jeunes est de 32%.

“Tu fêtes tes 18 ans et... ‘dehors’”

“Tu fêtes tes 18 ans et... ‘de-hors’. On te donne un sac, on te jette et ‘au revoir’. Du jour au lendemain, tu te retrouves à la rue”, dénonce Najib, Marocain

de 21 ans aux cheveux teints en blond.

Athlétique et souriant, le jeu-ne homme boxe dans une salle de Barcelone pour personnes en difficulté. Une bouffée d’air après des années de rue, de squats ou de centres pour sans-abri.

“La rue, ça fait mal, il peut t’arriver un tas de choses. S’ils

nous donnaient un permis de travail, nous n’y serions pas autant”, souffle-t-il.

En Catalogne, seuls 1% des mineurs non accompagnés disposent d’un permis de travail à 18 ans, reconnaît Georgina Oliva, responsable de la jeu-nesse au sein du gouvernement régional. “Et sans cela, c’est très difficile” de s’en sortir.

Manque de structures d’accueil

Riche région du nord-est du pays, la Catalogne, qui compte une importante communauté

marocaine, accueille 4.200 mineurs migrants non accom-pagnés. Près du tiers des 14.000 se trouvant dans le pays, un chiffre trois fois plus important qu’en 2016.

Les arrivées de mineurs, en repli cette année, se sont mul-tipliées par dix dans la région entre 2015 et 2018 (de 350 à 3.700), obligeant ces jeunes à

dormir parfois par terre dans les commissariats, faute de structures suffisantes.

La région a depuis ouvert 3.000 places d’accueil supplé-mentaires.

“Cela fait des années que nous tirons la sonnette d’alarme mais rien n’a été fait jusqu’à ce que cela explose”, critique Axel Roura, de l’ONG d’aide aux jeunes sans-abri Casal dels Infants.

Délinquance

Une fois dans la rue, certains de ces jeunes tombent dans la délinquance, s’attaquant no-tamment aux nombreux touris-tes, parfois avec violence.

Résultat, l’ensemble des jeu-nes migrants sont stigmatisés, des centres d’accueil ont été attaqués et l’extrême droite ne cesse de réclamer leur expul-sion.

“L’immense majorité d’entre eux veut se former, travailler et envoyer de l’argent” dans leur pays, défend Georgina Oliva, selon laquelle plus de 80% de ces jeunes n’ont jamais commis un délit.

“J’en ai ras le bol des ‘rentre dans ton pays’”, peste Najib, qui vit de travail au noir et d’aides d’une association. “Ils disent que les Marocains sont mauvais mais ce n’est pas qu’ils sont mauvais. C’est juste qu’ils n’ont pas de quoi manger et travailler”.

“Moi aussi, j’aimerais être comme tout le monde, travail-ler, avoir un logement, une fa-mille. Mais c’est compliqué”.

Daniel Bosque, AFP

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

L’Espagne est dépassée par l’afflux ces dernières années de migrants mineurs non accompagnés, en particulier marocains, dont certains se retrouvent dans la rue ou tombent dans la délinquance.

Un enfant, secouru en Méditerranée, est pris en charge en Espagne

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n Ouragan aux Bahamas : 76.000 personnes ont besoin d'aide

L’ONU va “bien-tôt” achemi- ner huit ton-nes de vivres

aux îles Bahamas, rava-gées par l’ouragan Dorian, alors que le Programme a l i m e n t a i r e m o n d i a l (PAM) estime que 76.000 personnes ont besoin d’aide, dont plus de 60.000 de nourriture.

“Les projections réalisées juste avant l’impact du cy-clone indiquent que plus de 76.000 personnes à Abaco et Grand Bahamas pourraient avoir besoin de nourriture ou d’aide humanitaire”, a déclaré un porte-parole de l’agence de l’ONU, Herve Verhoosel.

Estimations préliminaires

L’ouragan Dorian - classé en catégorie 5 lors de son passage sur les Bahamas - a fait plus de 40 morts sur cet archipel. Un bilan qui va encore s’alourdir, a prévenu le ministre de la Santé. “Le public doit s’attendre à des informations inimaginables concernant le bilan humain et les souffrances”, a-t-il mis en garde.

“Il y a encore pour l’instant

des centaines, peut-être même des milliers de disparus”, a dé-claré pour sa part le directeur général du ministère du Touris-me et de l’Aviation.

“C’est très compliqué comme il n’y a presque pas de commu-nications”, a ajouté un respon-sable de l’agence bahaméenne des situations d’urgence, la NEMA.

Le PAM s’attend à ce que 14.500 personnes aient be-soin d’aide alimentaire sur l’île Abaco et 45.700 autres sur l’île de Grand Bahama.

Il s’agit toutefois de chiffres préliminaires, le PAM atten-dant les résultats de l’évaluation en cours pour disposer d’un chiffre plus précis.

En attendant, le PAM a acheté 8 tonnes de repas et va les transporter “bientôt” aux Bahamas pour les distribuer aux populations touchées. 85 tonnes seront envoyées au cours des trois prochains moins.

Pont aérien

Le PAM est par ailleurs en train de mettre en place un pont aérien depuis le centre de l’ONU à Panama pour acheminer des infrastructures de stockage, des groupes électrogènes et

des bureaux préfabriqués vers les deux principales îles des Bahamas afin d’y créer deux plateformes logistiques.

Le secrétaire général adjoint

pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, a annoncé que l’ONU avait débloqué un mil-lion de dollars de son fonds d’urgence pour apporter une première aide aux sinistrés.

L’Organisation internationa-le pour les migrations (OIM) a fourni 10.000 bâches pour rem-placer les toits emportés par l’ouragan Dorian dans les îles d’Abaco et de Grand Bahama.

De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se concentre sur la fourniture de

soins cliniques, de nourriture, d’eau potable et d’assainisse-ment aux survivants.

La France a annoncé le dé-ploiement, dans le cadre d’une

mission européenne, de plu-sieurs dizaines de soldats afin de participer aux secours. Et le président américain Donald Trump a promis l’aide des Etats-Unis, dont les garde-côtes sont déjà à l’oeuvre aux Bahamas.

L’OMS prévient que compte tenu des inondations et de la contamination possible du sys-tème de traitement des eaux, le risque de diarrhées et de mala-dies hydriques est élevé.

D’après AFP

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Des experts de l ’ONU sur le Yémen ont fait état mardi 3

septembre dans un rap-port d’une “multitude de crimes de guerre” qui au-raient été commis par les diverses parties depuis le début du conflit.

Le groupe d’experts sur le Yémen, créé par le Conseil des droits de l’homme des Na-tions unies en 2017, a identifié, dans la mesure du possible, les “personnes susceptibles d’être responsables de crimes internationaux et a transmis ces noms”, qui restent confi-dentiels, à la Haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet.

Plus de 600 témoignages

Le rapport doit être présenté ce mardi 10 septembre devant le Conseil des droits de l’homme, lors de sa prochaine session.

Un bon nombre des viola-tions commises “peut entraîner la condamnation de personnes pour crimes de guerre si un tribunal indépendant et compé-

Yémen : L'ONU déplore une "multitude" de crimes de guerre

tent en est saisi”, ont-ils indiqué dans un communiqué.

Malgré le manque de coo-pération dont ont fait preuve la coalition et le gouvernement du Yémen, le groupe d’experts

a pu mener plus de 600 entre-tiens avec des victimes et des témoins.

Ce deuxième rapport des experts de l’ONU détaille les crimes de guerre qui auraient été commis pendant le conflit au Yémen: attaques et tirs aériens qui visent de manière indiscriminée les populations civiles, utilisation de la famine comme arme de guerre, torture, viols, détentions arbitraires,

disparitions forcées, recrute-ment d’enfants de moins de 15 ans...

Depuis 2014, ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts dont de nombreux civils,

d’après des ONG. Il a plongé ce pays - le plus pauvre de la pé-ninsule arabique - dans la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU.

Une coalition menée par l’Arabie saoudite y intervient depuis 2015 pour soutenir les forces progouvernementales contre les rebelles qui se sont emparés de vastes zones de l’ouest et du nord du Yémen dont la capitale Sanaa.

“Cinq ans après le début du conflit, les violations contre les civils yéménites se poursuivent sans relâche, avec un mépris total pour le sort de la popula-tion et l’absence d’action inter-nationale pour responsabiliser les parties au conflit”, a déclaré Kamel Jendoubi, qui dirige le groupe d’experts.

Ventes d’armes

Les experts de l’ONU deman-dent aussi à la communauté internationale de s’abstenir de fournir des armes susceptibles d’être utilisées dans le conflit, avertissant que la “légalité des transferts d’armes par la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et d’autres Etats reste discutable”.

“Les Etats peuvent être tenus responsables de l’aide ou de l’assistance qu’ils fournissent pour la commission de viola-tions du droit international si les conditions de complicité sont remplies”, insiste le docu-ment, pointant que plusieurs Etats apportent un soutien direct ou indirect aux parties, comme la France, l’Iran, le Roy-aume-Uni et les Etats-Unis.

AFP

Une attaque aérienne contre une prison le 1er septembre a fait 100 morts

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9 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 338 - Lundi 9 Septembre 2019

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n La Corée du Nord demande à l'ONU d'y réduire son personnel

Pyongyang a de-mandé à l’ONU de réduire son personnel hu-

manitaire en Corée du Nord du fait de l’“échec” de ses programmes d’aide.

Dans une lettre datée du 21 août adressée au représentant des Nations unies dans le pays, un officiel nord-coréen écrit que “les programmes soutenus par l’ONU ont échoué à apporter les résultats désirés du fait de la politisation de l’aide de l’ONU par des forces hostiles”.

“Ces dernières années en particulier, l’aide de l’ONU dans le pays a été considérable-

ment réduite et la livraison de biens retardée, impactant lourdement la mise en oeuvre globale des projets des Nations unies”, déplore Kim Chang-min, secrétaire général du Co-mité national de coordination pour les Nations unies.

En 2017, à l’initiative des Etats-Unis, la Corée du Nord a été la cible de trois séries de sanctions internationales lourdes touchant son écono-mie, visant à lui faire arrêter ses programmes d’armement nucléaire et balistique. Des exemptions ont été depuis dé-cidées par l’ONU pour des biens liés à la fourniture de l’aide hu-manitaire.

Kim Chang-min demande ainsi à l’ONU de réduire ses ef-fectifs d’ici à la fin de l’année.

2 millions de bénéficiaires de l’aide humanitaire

Selon Pyongyang, le PNUD ne devrait plus compter qu’un ou deux représentants au lieu de six actuellement; l’OMS quatre contre six à l’heure ac-tuelle; et l’Unicef une ou deux personnes au lieu de 13.

“Le maintien des capacités aux niveaux actuels est essentiel pour assurer un soutien continu des Nations unies aux pro-grammes critiques de sécurité alimentaire, d’approvisionne-

ment en eau et de nutrition, ainsi qu’à la mobilisation de ressources”, a estimé de son côté le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.

“Il faut rappeler qu’en 2018, l’ONU et les ONG internatio-nales ont apporté une aide humanitaire à plus de deux mil-lions de personnes, notamment avec des projets liés à la sécurité alimentaire, la nutrition et la santé”, a aussi fait valoir le porte-parole.

Plus de dix millions de Nord-Coréens - soit près de la moitié de la population du pays - souf-frent de malnutrition, d’après l’ONU.

Agences

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uaPhoto : Un centre d’urgence contre la dengue mis en place par la Croix-Rouge

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

Plus de 950 Philippins sont morts de la

dengue, sur près de 230.000 cas depuis le début de l’année, a rap-porté l’ONU mercredi 4 septembre, citant les chiffres du ministère de la Santé.

Le gouvernement de Manille a déclaré une épi-démie de dengue le 6 août,

Philippines : La dengue fait 950 mortsen pleine saison des pluies.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute une augmentation des cas dans les semaines à venir, jusqu’à la fin des précipita-tions.

L’an passé à la même époque, les Philippines avaient enregistré 110.000 cas dont 582 morts, soit environ deux fois moins.

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Environ 250 conte-neurs saisis en In-donésie cet été ont déjà été retournés à

l’envoyeur et les autorités sont en train d’en examiner un mil-lier d’autres, a indiqué Deni Surjantoro, un porte-parole des douanes indonésiennes.

La décision de la Chine de cesser début 2018 l’importation de déchets plastiques a suscité le chaos sur le marché mondial du recyclage et obligé les pays développés à trouver de nou-velles destinations pour leurs déchets.

Capacités de recyclage limitées

Depuis, d’énormes quantités de déchets ont été réachemi-nées vers l’Asie du Sud-Est où les capacités de recyclage sont limitées et où les déchets s’empilent souvent dans des décharges, sont brûlés de façon artisanale ou finissent dans la mer.

Les importations de déchets plastiques, souvent mal triés, vers l’Indonésie ont ainsi bondi récemment, passant de 10.000

Déchets : L'Indonésie intensifie les retours à l'envoyeur

tonnes par mois fin 2017 à 35.000 tonnes par mois à la fin 2018, selon Greenpeace.

Devant l’ampleur du phéno-mène et les critiques, les auto-rités ont renforcé les contrôles et commencé ces derniers mois à renvoyer les cargaisons non conformes à leur expéditeur.

Sur l’île indonésienne de Batam, proche de Singapour, 49 conteneurs de déchets non conformes ont été saisis et renvoyé vers les Etats-Unis, l’Allemagne, la France, Hong Kong et l’Australie, a indiqué le porte-parole des douanes.

Contamination par des substances toxiques

Ces conteneurs cachaient un mélange d’ordures, d’embal-lages plastique et de déchets dangereux. Ces cargaisons ne correspondent pas aux déchets légalement exportables et “peu-vent être contaminées par des substances toxiques ou dange-reuses”, a noté le porte-parole.

Près de 200 conteneurs ont également été renvoyés depuis Surabaya, la deuxième ville d’Indonésie, vers les Etats-

Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, selon les données fournies par les douanes.

Parallèlement, les autorités de la région de Jakarta se pré-

parent à renvoyer quelque 150 conteneurs et en examinent un millier d’autres, a souligné Deni Surjantoro.

Jakarta autorise l’importa-tion de déchets recyclables, mais les cargaisons ne doivent pas contenir d’autres ordures non triées ou des déchets dan-gereux.

L’Indonésie, comme d’autres

pays d’Asie - Malaisie, Philip-pines, Sri Lanka ou Cambodge - multiplient ce type d’opérations pour ne plus être les décharges des pays riches.

En réaction, l’Australie s’est engagée à mettre fin à l’expor-tation de ses déchets recy-clables.

Selon le WWF, 300 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année, dont une bonne partie finissent dans des décharges et polluent les mers mettant en danger la faune. AFP

T E M P S F O R T ST E M P S F O R T ST E M P S F O R T SMonde

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Recyclage de bouteilles de plastique à Palu (Sulawesi)

L’Indonésie a renvoyé depuis le mois de juin plusieurs centaines de conteneurs de déchets non conformes vers leurs pays d’origine, alors que l’archipel d’Asie du Sud-Est renforce les contrôles pour ne pas devenir une décharge des pays plus riches.

Les géants des hy-drocarbures ont approuvé depuis

2018 pour 50 milliards de dollars d’investissements dans des projets que l’ONG Carbon Tracker juge in-compatibles avec l’accord de Paris sur le climat.

“Toutes les grandes compa-gnies pétrolières sont en train

Hycrocarbures : Des investissements incompatibles avec l'accord de Paris

de parier massivement contre l’objectif de limiter le réchauffe-ment à 1,5 C et investissent dans des projets incompatibles avec l’accord de Paris”, déclare An-drew Grant, l’auteur du rapport pour l’organisation britannique, publié jeudi 5 septembre.

Pour atteindre les objectifs internationaux de limitation du réchauffement climatique, la demande de combustibles fos-

siles devra diminuer, selon les scénarios établis par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Privilégier des projets moins coûteux

Si la demande baisse, seuls les projets les moins coûteux dégageront une rentabilité suf-fisante, selon Carbon Tracker.

Or l’ONG a identifié 50 mil-liards de dollars d’investisse-ments dans 18 grands projets récents qui ne peuvent pas être rentables dans un monde où le réchauffement climatique serait limité, en raison notamment d’une baisse de la consomma-tion d’énergie fossile.

Ces investissements sont notamment le fait “de grandes

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Le géant du prêt-à-porter Hennes et Mauritz (H&M) a annoncé jeudi

5 septembre suspendre ses achats de cuir au Brésil pour des raisons envi-ronnementales, quelques semaines après des déci-sions similaires d’autres marques telles que Tim-berland ou North Face.

“En raison d’importants in-cendies dans la partie brésili-enne de la forêt amazonienne et des liens avec la production bovine, nous avons décidé d’interdire temporairement le cuir en provenance du Brésil”, a annoncé H&M dans un com-muniqué.

“Des systèmes de garanties crédibles”

“L’interdiction restera en vi-gueur jusqu’à ce qu’il y ait des systèmes de garanties crédibles mis en place pour vérifier que le

cuir ne contribue pas aux dégâts environnementaux en Ama-zonie”, a ajouté l’entreprise.

Toutes les marques du grou-pe (H&M, Cos, & Other Stories, Monki, Weekday et Cheap

Monday) sont concernées par cette mesure.

Plus de 83.000 incendies ont été recensés cette année au Brésil, dont plus de la moitié en Amazonie. Outre la sécheresse, plus intense en cette période, la progression de la déforestation est la principale cause de ces

feux, selon les experts.Dans l’Amazonie brésilienne,

les régions déboisées et incen-diées laissent souvent place à des zones de pâturage, jusqu’à ce que les sols s’appauvrissent

et que les troupeaux soient dé-placés vers d’autres territoires, laissant des terres où le sol et la forêt mettront des décennies à se reformer.

Elevage extensif

L’élevage extensif de bovins,

Environnement : De grandes marques du prêt-à-porter boycottent le cuir brésilien

dont les pâturages ont quadru-plé de surface en une génération dans le bassin amazonien, est le principal moteur de la défores-tation, selon Mapbiomas, une plateforme collaborative.

Fin août, plusieurs marques avaient déjà annoncé suspendre leurs commandes de cuir au Brésil, dont Timberland, Vans, JanSport, North Face et Ki-pling, propriétés de l’entreprise américaine VF Corporation (VFC).

Le président brésilien Jair Bolsonaro a été sévèrement critiqué au niveau international pour la gestion des incendies par son gouvernement, qui a suscité une crise environ-nementale et diplomatique.

Greenpeace estime que la déforestation est responsa-ble de 65% du déboisement de l’Amazonie brésilienne, la plus grande forêt tropicale du monde, qui a perdu près de 20% de sa végétation d’origine, l’équivalent de la taille de la France. AFP

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entreprises européennes qui font de leur mieux pour rassu-rer les investisseurs sur le fait qu’elles répondent aux inquié-tudes sur le climat - BP, Shell, Total et Equinor”, souligne Car-bon Tracker dans son rapport.

Parmi eux figure par exemple un projet géant de gaz naturel liquéfié (GNL) au Canada, pour 13 milliards de dollars, piloté

par Shell.Pour les grandes compagnies

pétrolières et gazières, ainsi que pour leurs actionnaires, il existe ainsi un risque important que les actifs dans lesquels ils ont investi massivement perdent toute valeur à terme.

Risque de perte de valeur

Parmi les mastodontes du secteur, la major américaine

ExxonMobil est celle qui court le plus grand risque de voir ses actifs dévalorisés, selon les calculs de Carbon Tracker. Elle est suivie par l’anglo-néerlan-daise Shell, la française Total, l’américaine Chevron, la britan-nique BP et l’italienne Eni.

L’ONG interpelle ainsi les investisseurs, au moment où ces derniers ainsi que la société civile font de plus en plus pres-sion sur la direction des entre-prises pour qu’elles prennent en

HycrocarburesSuite de la page précédente compte l’urgence climatique.

“Les investisseurs devraient remettre en question les dépen-ses des entreprises pour la pro-duction de nouveaux combusti-bles fossiles. La meilleure façon de préserver la valeur pour les actionnaires et de s’aligner sur les objectifs climatiques est de se concentrer sur des projets à faible coût qui dégageront les meilleurs rendements”, estime Andrew Grant.

AFP

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n Niger : Marie Stopes rouvre ses centres fermés pour pratique illégale de l'IVG

L’ONG britan-nique Marie Stopes Inter-n a t i o n a l a

rouvert jeudi 5 septembre ses centres au Niger, fer-més depuis un an pour pratique illégale de l’IVG.

“Le cabinet (de Marie Sto-pes) exerçait depuis 2014 dans des conditions opaques. Après sa fermeture officielle, les inté-ressés se sont mis en règle”, a déclaré le gouverneur de Nia-mey, Assane Issaka Karanta, qui a assisté la cérémonie de réouverture du centre de la capitale.

Basé dans un quartier popu-laire à Niamey, le cabinet de Marie Stopes accueille “en

moyenne 700 patientes par mois” dont “la moitié pour des services planification fami-liale”, a expliqué Denis Ange-vin, représentant de l’ONG au Niger.

“Marie Stopes est désormais en règle”

Les deux cabinets de l’ONG, à Niamey et Maradi (centre), avaient été fermés en novem-bre 2018 pour “pratique de l’interruption volontaire de grossesse” (IVG) alors que “le protocole de partenariat” avec le Niger ne l’autorisait pas, selon les autorités sanitaires.

“Des inspecteurs de la Santé ont constaté que Marie Stopes est désormais en règle et ils ont

donné leur accord pour qu’elle rouvre son cabinet de Niamey”, a déclaré Ismagail Annar, direc-teur de cabinet du ministre de la Santé.

L’un des plus forts taux de croissance

démographique

Présente dans 37 pays, dont 17 en Afrique, Marie Stopes In-ternational promeut la contra-ception et l’avortement dans des conditions sûres, pour que les femmes puissent choisir d’avoir un enfant, et non subir leur grossesse, selon le site In-ternet de l’organisation.

Le Niger autorise l’avorte-ment lorsque la grossesse met la mère en danger.

Le pays détient l’un des plus forts taux de croissance démo-graphique au monde (3,9% par an), selon les statistiques offi-cielles. A ce rythme, le Niger pourrait compter 70 millions d’habitants en 2050 selon les Nations unies, contre 20 mil-lions aujourd’hui.

Les autorités ambitionnent de porter le taux de contracep-tion (pourcentage de femmes en âge de procréer utilisant la contraception) “à 50% d’ici 2020” (contre 12% en 2017, dernier chiffre connu) grâce à un “Plan d’action national pour la planification familiale” mis en oeuvre sur la période 2013-2020 et une loi “qui fa-vorise l’accès et la gratuité des produits contraceptifs”.

S A N T EAfrique

Une épidémie de chikungunya frappe environ 20.000 per-sonnes en Ethiopie, a annoncé mardi 3 septembre l’Institut

éthiopien de la santé publique (EPHI).Aucun décès n’a été signalé au cours de cette épidémie dont

l’épicentre se trouve dans la ville de Dire Dawa (est), poursuit l’EPHI.

L’institut a lancé des campagnes de démoustication en porte-à-porte.

Ethiopie20.000 victimes du chikungunya

Le gouvernement béninois a demandé au Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme l’octroi de

500.000 moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action, d’une valeur d’1,6 million de dollars, a-t-il annoncé mer-credi 4 septembre, à l’issue d’un Conseil des ministres.

Une récente étude réalisée par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) montre qu’au Bénin le paludisme est le premier motif de consultation, dépassant de loin les autres af-fections, avec un taux de 42,9% dans la population générale et un taux de 49,4% chez les enfants de moins de cinq ans.

Il est également le premier motif d’hospitalisation dans les formations sanitaires.

Bénin500.000 moustiquaires requises

L es Etats-Unis ont annoncé un nouveau financement de 21 mil-lions de dollars pour aider la RDC à lutter contre l’épidémie

d’Ebola, a rapporté Radio Okapi, citant un communiqué publié mercredi 4 septembre.

Depuis la déclaration de l’épidémie en août 2018, les Etats-Unis, via USAID, ont dépensé près de 158 millions de dollars pour la réponse en RDC, au Burundi, au Rwanda, au Soudan du Sud et en Ouganda.

En date du 4 septembre, l’épidémie d’Ebola a fait 2.052 morts sur 3.054 cas en RDC.

Ebola en RD CongoLes Etats-Unis ajoutent 21 millions de dollars

L’Allemagne fait don de 400.000 dollars pour soutenir la fon-dation et l’hôpital de Panzi, dirigés par le Dr Denis Mukwege,

prix Nobel de la paix, et qui soutiennent les victimes de violences sexuelles au Sud-Kivu (RDC).

La nouvelle a été annoncée mercredi 4 septembre par le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, lors de sa visite à l’hôpital de Panzi, rapporte Radio Okapi.

RD Congo400.000 dollars de Berlin pour l'hôpital de Panzi

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Ecole gratuite en RD Congo : Thisekedi tiendra-t-il sa promesse ?

E D U C A T I O N / E N F A N C E

L’engagement de Félix Tshisekedi concerne 50.000 écoles primaires

publiques et surtout des millions d’enfants privés d’éducation faute d’argent pour payer les frais.

“Je ne sais pas”. Lundi 2 sep-tembre, le président lui-même a reconnu qu’il ne pouvait pas dire si sa promesse était appli-quée dans l’ensemble du plus grand pays d’Afrique subsaha-rienne (80 millions d’habitants, dont la moitié ont moins de 20 ans).

“Ce sera une mesure qui sera vraiment définitive et intégrale dans quelques mois”, a ajouté M. Tshisekedi.

“C’est mon objectif primordial”

“On a pris les choses en route. On n’avait pas de gouver-nement, pas de budget. Ce sera fait. C’est mon objectif primor-dial”, a ajouté le président.

Interrogées sur la question du coût, qui représente 40% du budget actuel de l’Etat, les autorités bottent en touche. “On n’en a pas peur. Le Congo est capable de lever de tels fonds. Et on le fera”, a assuré le chef de l’Etat.

A Kinshasa, capitale de dix millions d’habitants, la gra-tuité de l’enseignement pri-maire semble une réalité dans

au moins deux établissements publics.

“Chers parents, l’enseigne-ment est gratuit”, lit-on sur un communiqué affiché à l’entrée de l’école primaire 1 Ngaba, un quartier populaire.

“L’année dernière, les pa-rents avaient payé 104.000 francs congolais (65 dollars) en trois fois”, précise le directeur, selon qui “le nombre d’élèves inscrits a doublé” depuis la gratuité.

“L’acompte de 20.000 francs

congolais (12,5 dollars) que j’ai eu à payer m’a été remboursé”, se félicite une mère de famille venue avec ses trois enfants.

“C’était devenu une charge énorme en raison de nos faibles revenus”, explique-t-elle.

“Je n’ai rien payé”

“Les élèves ne vont rien payer”, affirme Jean-Claude Ka-temboue, directeur de l’école primaire d’application (EPA 2) de la Gombe, un quartier résidentiel.

“Je n’ai rien payé et on ne nous a rien demandé”, confirme Mami Minga, qui accompagne

ses deux enfants (6 et 10 ans) jusqu’à leur salle de classe.

Comme chaque année en RDC, la rentrée scolaire se fait progressivement sur l’ensemble du territoire.

A Bukavu (est) et Kananga (centre), les élèves étaient nom-breux dans les écoles, contraire-ment à Lubumbashi (sud-est) où la rentrée a été timide.

Mise en garde

Avant la rentrée, le ministère de l’Enseignement primaire avait indiqué que la gratuité serait effective dans les écoles budgétisées, soit 30.773 sur 51.574.

La gratuité suppose que les enseignants ne soient plus payés par les parents, mais directement par l’Etat.

“Quand les parents suppor-tent les enseignants, il arrive que nous privilégions les en-fants des parents qui payent bien les frais scolaires”, recon-naît un professeur de tech-nologie.

L’enseignant lance cepen-dant une mise en garde à l’Etat pour le paiement des ensei-gnants: “Au cas où il ne respecte pas cette décision, il y aura des grèves et des protestations”.

AFP

E D U C A T I O N / E N F A N C EE D U C A T I O N / E N F A N C EAfrique

Ecole gratuite ou pas? La question taraudait les parents d’élèves qui ont repris le chemin des cours en RDC où le nouveau président a fait une promesse à 2,6 milliards de dollars: la gratuité de l’enseignement primaire dans les établissements publics.

Des enfants dans une école de RDC

Le rappeur Gims veut lancer un concert caritatif pour les enfants d'Afrique

Le rappeur Gims veut lancer en 2020 un album et un spec-

tacle télévisé au profit des enfants d’Afrique, avec la chaîne française TF1 et l’Unicef, a-t-il annoncé samedi 7 septembre.

La star francophone très ap-préciée en Afrique occidentale et centrale, notamment en Côte d’Ivoire et dans son pays d’origine la RDC, veut réunir pour ce projet plusieurs artistes: Jenifer, M. Pokora, Vitaa, Sli-mane, son frère Dadju et “des

surprises”.L’idée serait d’enregistrer

un album, accompagné d’un spectacle qui pourrait être en-registré chaque année dans un pays d’Afrique différent. Le tout au profit “des enfants” du con-tinent, via l’Unicef, a expliqué

l’artiste.Le chanteur a évoqué des

actions pour favoriser l’accès à l’eau potable, une cause ma-jeure de mortalité infantile dans de nombreux pays africains.

“C’est pour 2020”, a-t-il as-suré. AFP

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n Zimbabwe : "Camarade Bob" Mugabe, de libérateur à dictateur

Robert Mugabe, l’un des derniers “pères de l’indépendance” en Afrique, s’est

éteint vendredi 6 septembre à l’hôpital Gleneagles à Singa-pour.

Il se rendait régulièrement en Asie pour se faire soigner, le système de santé de son pays étant en totale déliquescence, à l’image du reste des services publics et de l’économie du Zimbabwe.

C’est son successeur Em-merson Mnangagwa, arrivé au pouvoir après un coup de force de l’armée en novembre 2017, qui a annoncé le décès du “père fondateur du Zimbabwe”.

“Le commandant Mugabe était une icône de la libération, un panafricain qui a dédié sa vie à l’émancipation (...) de son peuple”, a-t-il déclaré.

Un règne de 37 ans

Robert Mugabe avait pris les rênes de l’ex-Rhodésie, de-venue indépendante en 1980. Pendant son règne de trente-sept ans, l’un des plus longs sur le continent africain, il est passé du statut de père de l’indépendance et ami de l’Occident à celui de tyran qui a provoqué l’effondrement éco-nomique de son pays.

A sa chute en novembre 2017, sous la pression de l’armée, de son parti et de la rue, le plus vieux chef de l’Etat en exercice de la planète à l’époque a laissé un pays à l’économie exsangue, où le chômage dépasse les 90%.

Accueilli en libérateur en 1980, Robert Mugabe a d’abord mené une politique de récon-ciliation, au nom de l’unité du

pays, qui lui a valu des louanges générales, notamment dans les capitales étrangères. Mais rapi-dement, le héros a eu la main

lourde contre ses opposants. Ses abus contre l’opposition,

des fraudes électorales et sur-tout sa violente réforme agraire lui ont valu les condamnations de l’Occident.

Le “camarade Bob”, long-temps jugé insubmersible, a été progressivement lâché par les fidèles de son régime.

Un dirigeant “exceptionnel”

A l’image de son parcours et de son héritage, sa mort a sus-cité des réactions extrêmement contrastées.

L’Afrique du Sud, comme d’autres pays africains, et la Chine ont salué la mémoire d’un dirigeant “exceptionnel”.

Un “combattant de la libéra-tion et champion de la cause

de l’Afrique contre le colonia-lisme”, a souligné le président sud-africain Cyril Ramaphosa, dont le pays entretient des rela-

tions très étroites avec le Zim-babwe notamment en raison du soutien de Mugabe pendant de longues années à la lutte anti-apartheid du Congrès national africain (ANC).

Robert Mugabe “s’est opposé aux ingérences étrangères”, a insisté Pékin. Le président russe Vladimir Poutine a salué de son côté sa “grande con-tribution personnelle” pour l’indépendance du Zimbabwe.

Mugabe a “trahi les espoirs de son peuple”

Londres, en revanche, a rappelé que les Zimbabwéens avaient “souffert trop long-temps” sous son “règne auto-cratique”. Le Royaume-Uni espère que le pays puisse désor-mais “continuer à suivre un

chemin plus démocratique et prospère”.

Robert Mugabe a “trahi les espoirs de son peuple”, a affir-

mé Washington, dénonçant “ses violations des droits hu-mains et sa mauvaise gestion économique qui a appauvri des millions” de Zimbabwéens.

“Des dommages durables”

Pour Amnesty international, “tout en se présentant comme le libérateur du Zimbabwe, Robert Mugabe a infligé des dommages durables à son peuple”.

Le principal parti d’opposi-tion, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), fervent opposant à Ro-bert Mugabe, a estimé que, en dépit de ses “énormes différen-ces politiques” avec l’ancien président, Robert Mugabe avait “immensément contribué” “à la

D E M O C R A T I S A T I O NAfrique

Héros de l’indépendance du Zimbabwe, il a dirigé d’une main de fer son pays durant 37 ans, puis l’a plongé dans une crise économique sans fond: l’ancien président Robert Mugabe est décédé à 95 ans à Singapour, moins de deux ans après avoir été renversé.

De nombreux pays africains ont rendu un hommage appuyé et unanime au “libérateur” du Zimbabwe, tandis que le Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale qui a entretenu des relations exécrables avec le régime de Mugabe, a dénoncé son “règne autocratique”.

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uaRobert Mugabe, lors des célébrations de son 93e anniversaire, en février 2017

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Sidiki Abass, également connu sous le nom de Bi Sidi Soulemane, et Mahamat Al Khatim

avaient rejoint le gouvernement le 6 mars, en même temps que d’autres représentants des 14 groupes armés qui contrôlent encore 70% du territoire cen-trafricain.

Dans son communiqué an-nonçant sa démission, mercredi 4 septembre, Sidiki Abass a fustigé des fonctions “floues” et une “absence de concertation avec le chef de gouvernement”, le Premier ministre Firmin Ngrebada.

Conseillers militaires

Cette démission du respon-sable du groupe Retour Récla-mation Réhabilitation (3R) intervient moins de dix jours

Centrafrique : Deux chefs de guerre quittent le gouvernement

après celle de Mahamat Al Khatim, leader du Mouvement patriotique pour la Centrafri-que (MPC).

Les deux hommes étaient conseillers militaires, chargé des Unités spéciales mixtes de sécurité (USMS) dans les régions d’influence de leurs

groupes respectifs.La création de ces brigades

réunissant des membres des forces gouvernementales et de groupes armés dans le but d’as-surer la sécurité du territoire s’est avérée être un des points les plus complexes de la mise en oeuvre de l’accord de paix signé à Khartoum.

Pour le gouvernement, les combattants rebelles doivent d’abord participer au pro-gramme de désarmement et dé-mobilisation (DDRR) lancé en décembre 2018 avant d’intégrer ces unités mixtes.

Mais certains dirigeants des groupes signataires, dont Sidiki Abass, ont exigé que leurs hom-mes soient cantonnés après leur désarmement, en attendant leur intégration aux futures USMS. Une mesure qui n’était pas prévue dans le budget du

DDRR, en partie financé par les Etats-Unis et la Banque mon-diale, selon le ministre conseil-ler coordinateur du DDRR Jean Willybiro Sako. A ce jour, seuls une trentaine d’éléments des 3R ont été effectivement désarmés.

Violations de l’accord de paix

Le groupe 3R dirigé par Sidiki Abass a également été pointé du doigt à plusieurs reprises par le gouvernement centrafricain et la Mission des nations unies en Centrafrique (Minusca), pour des violations de l’accord de Khartoum.

En mai, 46 civils avaient été massacrés par des éléments des 3R à Paoua, dans le nord du pays.

AFP

D E M O C R A T I S A T I O NAfrique

Deux chefs de groupes armés centrafricains ont annoncé leur démission du gouvernement qu’ils avaient intégré dans le cadre de l’accord de paix signé début février.

Sidiki Abass

lutte pour la libération”.“Il nous a libérés des colons

et il nous a donné des terres”, a salué un habitant d’Harare.

Robert Mugabe avait lancé, au début des années 2000, une réforme agraire controversée, destinée à redistribuer à la ma-jorité noire les terres agricoles principalement aux mains des

MugabeSuite de la page précédente

Blancs. Cette réforme a précipi-té le pays, ancien grenier à céré-ales de l’Afrique australe, dans une terrible crise économique et financière.

“La risée du monde”

En Afrique du Sud, l’heure était au soulagement au sein de la très importante commu-nauté zimbabwéenne qui a fui le pays.

“Je suis contente qu’il soit mort”, explique une serveuse de 38 ans. “On ne voulait pas être ici, mais on est venu à cause de la situation que Mugabe a créée”.

Chômage de masse et infla-tion dantesque ont marqué les deux dernières décennies de l’ère Mugabe. Aujourd’hui encore, les Zimbabwéens se débattent au quotidien dans un pays rongé par le chômage,

les pénuries d’électricité et un manque criant de liquidités.

“Mugabe laisse un héritage mitigé”, a résumé un analyste zimbabwéen indépendant, Austin Chakaodza. “Il fut le libérateur de ce pays puis son destructeur. Il a mis en place des politiques qui ont fait du Zimbabwe la risée du monde”, a-t-il estimé.

Le JD avec AFP

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17 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 338 - Lundi 9 Septembre 2019

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n Burundi : L'ONU dénonce un "climat de peur" à l'approche des élections

D R O I T S H U M A I N S

Dans son rapport, la commission, créée par le Conseil des droits de l’homme

de l’ONU en 2016, décrit com-ment des autorités locales et des Imbonerakure, les membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD, la formation au pouvoir, intimident la population locale afin de la forcer à adhérer, soutenir ou contribuer au parti gouvernemental.

“Il est extrêmement dangereux de s’exprimer”

“Aujourd’hui au Burundi, il est extrêmement dangereux de s’exprimer de manière cri-tique”, relève le président de la commission, Doudou Diène, cité dans un communiqué.

Le rapport décrit l’instaura-

tion de ce “climat de peur et d’intimidation” et comment des Imbonerakure ont commis des meurtres, des disparitions, des arrestations et détentions arbitraires, des actes de torture, ainsi que des viols contre des membres de l’opposition poli-tique, réels ou présumés.

Le premier tour de la prési-dentielle, qui aura lieu le 20 mai de l’an prochain, a été couplé aux élections législa-tives et communales, alors que l’éventuel deuxième tour de la présidentielle a été fixé au 19 juin et la prestation de serment du président élu au 20 août.

La commission constate que le niveau de violence alarmant au Burundi est alimenté par une impunité généralisée.

“L’étouffement” des voix critiques “est ce qui permet au

pays de présenter une illusion de calme”, juge Lucy Asuagbor, membre de la commission.

Pour Françoise Hampson, également membre de la com-mission, il s’agit d’un “calme qui repose sur la terreur, comme le démontre la persistance des crimes contre l’humanité et des violations graves des droits de l’homme que nous avons do-cumentés”.

La crise de 2015 est “loin d’être résolue”

Le Burundi est en crise depuis que le président Pierre Nkurun-ziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat. Il avait été réélu en juillet de la même année.

Les violences et la répression qui ont accompagné la crise au-

raient fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 per-sonnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête.

Pour la commission, la crise de 2015, “loin d’être résolue, a évolué au point de toucher l’en-semble du pays”.

Le Burundi refuse de coo-pérer avec les enquêteurs et les autorités ont fermé le bureau du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

Les conclusions des enquê-teurs sont basées sur plus de 1.200 témoignages de victimes, de témoins, d’auteurs présu-més de violations des droits de l’homme et d’autres sources. Le rapport sera présenté le 17 septembre devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Afrique

La Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi a estimé mercredi 4 septembre dans un rapport qu’un “climat de peur” régnait dans ce pays, à moins d’un an des élections présidentielle, parlementaires et locales.

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18 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 338 - Lundi 9 Septembre 2019

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nRDC : 13 militants de Lucha interpellés

D R O I T S H U M A I N SAfrique

Treize militants du mouvement Lutte pour le change-ment (Lucha) ont

été interpellés vendredi 6 septembre à Kinshasa alors qu’ils manifestaient pour exiger la lumière sur une affaire de disparition présumée de 15 millions de dollars du trésor public en RDC.

“Treize de nos camarades ont été interpellés par la police (...) pendant qu’ils manifestaient. Nous exigeons leur libération”, a déclaré Stéphie Mukinzi, un

militant de Lucha.“La manifestation avait pour

objectif d’exiger” des éclair-cissements “sur la disparition

de 15 millions de dollars. Notre démarche n’est pas d’incriminer (...) elle n’est pas non plus une lutte acharnée contre un in-dividu, mais contre les ‘anti-valeurs’ dans notre pays”, a-t-il expliqué.

Le mouvement avait appelé

à “une marche pacifique”, qui a toutefois été interdite par les autorités.

Depuis quelques jours, une affaire de disparition présumée d’argent public d’un montant de 15 millions de dollars qui viserait des officiels, dont le directeur du cabinet du chef de l’Etat, Vital Kamerhe, secoue la présidence.

Selon plusieurs correspon-dances, le Trésor public a versé 100 millions de dollars à des sociétés pétrolières pour com-penser leur manque à gagner. L’état devait récupérer une “dé-cote” de 15% de cette somme.

Mais cette “décote n’a pas bénéficié à l’Etat”, note l’Ins-pection générale des finances (IGF) dans un rapport daté du 17 juillet.

L’argent a été versé sur le compte d’un “comité de suivi des prix des produits pétro-liers”, “une irrégularité” dont le rapport attribue la responsabi-lité à plusieurs officiels, parmi lesquels M. Kamerhe.

“Le président Tshisekedi avait promis de combattre la corruption, c’est le moment de nous le prouver”, a dit Stéphie Mukinzi.

AFP

Une trentaine des médias ont été fermés en RDC, a

rapporté mardi 3 septem-bre Journaliste en danger (JED), qui a également dénoncé la recrudescence d’attaques contre des jour-nalistes depuis le début de l’année.

“Une trentaine de médias sont fermés dans l’ensemble du pays, notamment dans le Kasaï (centre) et à l’Equateur (ouest)”, a indiqué Tshivis Tshivuadi, secrétaire général

de JED.“On leur reproche de n’avoir

pas payé les taxes de la Direc-tion générale des recettes ad-ministratives et domaniales (DGRAD)”, a-t-il expliqué. Cette régie est chargée de la col-lecte des taxes non fiscales.

JED “s’insurge contre le regain d’attaques enregistrées depuis quelques semaines con-tre des journalistes et des mé-dias”, écrit dans un commu-niqué cette ONG congolaise de défense des médias.

JED affirme avoir enregistré “au moins six cas d’atteintes

flagrantes à la liberté de l’infor-mation en RD Congo” en l’espa-ce de deux semaines.

Interpellations, détentions

L’ONG dit avoir ainsi docu-menté des cas d’interpellation, détention, admonestation de journalistes ou encore de “fer-meture arbitraire” de médias à Kinshasa et dans des provinces depuis l’investiture du pré-sident Félix Tshisekedi le 24 janvier.

Ce jour-là, le nouveau prési-

dent avait promis de faire de la presse le “quatrième pouvoir” en RDC.

Selon cette organisation partenaire de Reporters sans frontières (RSF), “des journalis-tes et médias ont été victimes des attaques ciblées en rapport avec leur travail”.

JED “appelle les nouvelles autorités de la RDC à prendre des mesures immédiates pour que cessent ces attaques ré-pétées”.

La RDC occupe la 154e place sur 180 dans le classement établi par RSF. AFP

RD Congo : Recrudescence des attaques contre des journalistes

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19 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 338 - Lundi 9 Septembre 2019

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Procès du putsch au Burkina : 20 ans de prison pour Diendéré, 10 pour Bassolé

Les généraux Gil-bert Diendéré et Djibrill Bassolé, accusés d’être les

cerveaux du coup d’Etat manqué de 2015 au Burki-na Faso, ont été condam-nés respectivement à 20 et 10 ans de prison lundi 2 septembre par le tribunal militaire de Ouagadou-gou.

Les deux hommes échappent ainsi à la prison à vie réclamée par le parquet.

M. Diendéré, 60 ans, ancien bras droit de l’ex-président Blaise Compaoré, a été recon-nu coupable d’“attentat à la sûreté de l’Etat”, de “meurtre” et “coups et blessures”. M. Bas-solé, 62 ans, ancien ministre des Affaires étrangères, a été re-connu coupable de “trahison”.

La dizaine de militaires membres du commando qui avait arrêté les membres du gouvernement de transition lors du coup de force ont aussi été condamnés: 19 ans de pri-son pour l’adjudant-chef Eloi Badiel, considéré comme le chef des opérations du putsch, 17 ans pour l’adjudant-chef Nébie, alias “Rambo”, qui avait reconnu avoir mené le groupe, et 15 ans pour les autres. Contre eux, le parquet avait requis 25 ans de prison.

Quant au lieutenant-colonel Mamadou Bamba, qui avait lu à la télévision le communiqué des putschistes, il a été condamné à 10 ans de prison dont cinq avec sursis. Le parquet avait requis 15 ans ferme à son encontre.

Condamnations de 10 à 30 ans par contumace

Mardi 3 septembre, huit autres accusés, jugés par con-tumace, ont été condamnés à des peines allant de 10 à 30 ans de prison.

Fatoumata Diendéré, l’épou-se du général Diendéré, a écopé

de 30 ans ferme. Elle était poursuivie pour “complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires”.

En fuite depuis la mise en échec du putsch, Traoré Abdoul

Karim André, présenté comme la “tête pensante” du Conseil national pour la démocratie, organe mis en place par les putschistes, a été condamné à 30 ans de prison, tout comme le colonel Mahamadi Déka, of-ficier de l’état-major particulier de la présidence du Faso au moment des faits et poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat.

De l’argent de la Côte d’Ivoire

Un ancien ministre de la Jeunesse et des Sports de l’ex-président Blaise Compaoré et ex-député, Kaboré Emile René, poursuivi pour com-plicité d’attentat à la sûreté de l’Etat et meurtre, a écopé de 30 ans également. Selon le par-quet, “il est indissociable de l’aile politique du coup d’Etat et a reçu de l’argent en provenance de la Côte d’Ivoire pour soutenir le putsch”.

Songotoua Zakaria, un ex-

militaire du régiment de sécu-rité présidentielle (RSP, l’unité d’élite de l’armée qui a perpétré le coup d’Etat), poursuivi pour “attentat à la sûreté de l’Etat et meurtre”, a été condamné à 20 ans, tandis que Zougnoma Is-

soufou, un autre soldat, a écopé de 10 ans.

Le 16 septembre 2015, une unité d’élite de l’armée burkina-bè, le régiment de sécurité prési-dentielle (RSP), avait arrêté le gouvernement de transition mis en place près d’un an plus tôt, après la chute de l’ex-président Blaise Compaoré.

Ce dernier avait été chassé par une insurrection populaire en octobre 2014 après 27 ans de pouvoir.

Le coup de force du RSP - garde prétorienne du régime Compaoré - contre le retour à la démocratie avait été mis en échec une douzaine de jours après par la population et des unités loyalistes de l’armée, mais au prix de 14 morts et 270 blessés.

“Un jour historique”

Les avocats de M. Diendéré disposent de 15 jours pour faire appel. Pour Me Mathieu Somé, “les éléments constitutifs des

infractions n’ont pas été établis” par le tribunal.

Aziz Dabo, proche de M. Bassolé et cadre de son parti politique, la Nouvelle alliance pour le Faso, s’est interrogé sur le verdict: “Comment quelqu’un qui n’a été ni auteur ni complice de ce coup d’Etat peut-il avoir trahi”?

Le tribunal n’a pas retenu les accusations d’“attentat à la sûreté de l’Etat, de meurtres et de coups et blessures volon-taires” qui pesaient sur le gé-néral Bassolé.

Du côté des parties civiles, certains se félicitaient de la bonne tenue du procès, d’autres étaient déçus, jugeant les peines trop légères.

“Pour les Burkinabè, c’est un jour historique”, a déclaré Me Prosper Farama, un des avo-cats, saluant “un procès équi-table et transparent” et “une victoire pour l’état de droit”.

Paul Ouangrawa, secrétaire de l’Association des blessés du coup d’Etat, s’est dit “satisfait” que le procès soit allé jusqu’à son terme et que “le droit” ait été “dit”. “Nous attendons maintenant de voir la suite, notamment sur les indemnisa-tions, car il y a eu des morts et des blessés”.

“Sentiment d’insatisfaction”

Blessé lors du putsch, Serge Bayala, un membre du Balai citoyen (une des principales organisations de la société civile burkinabè) a en revanche fait part de sa déception après le verdict.

“Le niveau de peine ne cor-respond pas au tiers des dégâts humains et matériels qui ont été commis”, a-t-il estimé, évo-quant un “sentiment d’insatis-faction et de désespoir par rapport à la justice qu’on atten-dait”.

Le verdict met un terme à ce

J U S T I C EAfrique

Djibrill Bassolé

(Suite prochaine page)

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nCameroun : Le procès de l'opposant à Paul Biya renvoyé à octobre

J U S T I C E

Le procès, qui suscite critiques et inquiétude dans la communauté internationale, s’est

ouvert vendredi 6 septembre au Cameroun, où le président Paul Biya, qui règne en maître absolu depuis 36 ans, est de plus en plus contesté et confronté à plu-sieurs crises: rébellion sépara-tiste des anglophones à l’ouest et recrudescence des attaques de Boko Haram au nord.

Les accusés encourent théo-riquement la peine de mort, même si celle-ci n’est plus ap-pliquée au Cameroun.

Le malaise à l’audience de l’un des prévenus, Christian Penda Ekoka, ex-conseiller économique du président Biya, a motivé le renvoi du procès, a expliqué Me Michel Ntchalé, l’un des avocats de Maurice Kamto.

“Kamto président”

Dès l’aube, un impression-nant dispositif de sécurité avait été déployé et empêchait l’accès du tribunal à des militants qui scandaient “Kamto président”, l’opposition ayant appelé à ve-nir massivement au procès.

Deux personnes qui cher-chaient à assister au procès ont été arrêtées, dont Sosthène Medard Lipot, un responsable

du Mouvement pour la renais-sance du Cameroun (MRC), le parti de M. Kamto, ont affirmé les avocats des accusés.

Depuis la proclamation de la victoire de M. Biya à la présiden-tielle du 8 octobre 2018, pour un septième mandat consécutif, des manifestations pacifiques ont été organisées dans plu-sieurs villes par le MRC, l’un des principaux partis d’opposition, arrivé deuxième avec 14,23% des suffrages selon les résultats officiels du gouvernement, mais qui estime toujours avoir rem-porté le scrutin.

“Alibi politique”

C’est à l’issue d’une de ces marches que le leader de l’oppo-sition et des centaines de sym-pathisants avaient été inter-pellés par les forces de l’ordre, fin janvier.

Après plus de sept mois d’emprisonnement, 89 person-nes doivent être jugées pour “hostilité contre la patrie”, “ré-bellion” et “insurrection”.

“Rien ne justifie que M. Kamto et ses partisans soient incarcérés depuis huit mois dans ces conditions”, a déclaré leur avocat français, Me An-toine Vey.

“Aucun n’a participé à des actes de violence, aucun n’a

appelé à des actes de violence ou à la rébellion. Il n’y a pas de raison à leur arrestation en dehors de l’alibi politique”, a ajouté celui qui a saisi, fin avril, le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Na-tions unies.

M. Kamto, 65 ans, et ses alliés avaient déclaré “être prêts à faire face à la justice pour que la vérité éclate dans cette affaire”.

Avocat au barreau de Paris et ancien ministre délégué à la Justice au Cameroun, M. Kam-to bénéficie également du sou-tien dans ce procès des ONG internationales et de certaines puissances occidentales.

En mars, les Etats-Unis avaient déclaré qu’il serait “sage de le libérer”, suivi de près par l’Union européenne, qui avait parlé de “procédure dispropor-tionnée”.

Les associations de défense des droits de l’homme avaient, elles, dénoncé la compétence du tribunal militaire à juger ces civils. “Les autorités doivent les libérer immédiatement et abandonner toutes les charges retenues contre eux”, avait exhorté fin juillet Amnesty in-ternational.

“Pression” sur Biya

Longtemps silencieuse, la France, ancienne puissance coloniale, était sortie de son mutisme fin mai, réclamant aussi leur libération. “On con-naît les qualités de M. Kamto, nous faisons pression fortement sur le président Biya pour qu’il puisse agir et élargir ces prison-niers”, a répété le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

Les avocats de l’opposant ont transmis au tribunal militaire une liste de 31 témoins, dont deux ministres, le patron de la police et d’autres hauts gradés de l’armée et de la police.

Parmi les accusés qui compa-raîtront aux côtés de M. Kamto et de Christian Penda Ekoka, figure un célèbre rappeur, Val-sero, connu pour ses textes critiques à l’égard du régime de Yaoundé.

AFP

Afrique

Le procès de Maurice Kamto, principal opposant au président camerounais Paul Biya et arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, a été renvoyé au 8 octobre dès son ouverture devant le tribunal militaire de Yaoundé, qui le juge notamment pour “insurrection” avec 88 de ses partisans.

Maurice Kamto

BurkinaSuite de la page précédente

procès marathon, hors normes, qui jugeait au total 84 accusés, dont six ont finalement été acquittés.

L’issue du procès pourrait permettre, selon les observa-teurs, d’amorcer un début de réconciliation au Burkina, tou-jours divisé depuis la chute de

Compaoré, en vue de l’élection présidentielle de 2020, et de ressouder les liens au sein de l’armée, fortement ébranlée par le putsch manqué et dont la hiérarchie a largement été mise en cause, alors que le pays subit depuis 2015 des attaques jihadistes fréquentes et meur-trières, ayant fait plus de 500 morts. AFP

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Compaoré, en vue de l’élection présidentielle de 2020, et de ressouder les liens au sein de l’armée, fortement ébranlée par le putsch manqué et dont la hiérarchie a largement été mise en cause, alors que le pays subit depuis 2015 des attaques Nos infos sont maintenant

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Antonio Guterres en RDC, le 1er septembre

Gutteres favorable au financement de la force G5 Sahel par l'ONU

S E C U R I T EAfrique

Le secrétaire gé-néral de l’ONU Antonio Guterres a souhaité un fi-

nancement par les Nations unies de la force africaine anti-terroriste du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burki-na Faso, Niger et Tchad).

“Je suis favorable à un fi-nancement des Nations unies avec des contributions obliga-toires pour la force du G5 Sa-hel”, a déclaré M. Guterres dans un entretien diffusé mardi 3 septembre sur Radio France

internationale (RFI). “Mais même ça aujourd’hui,

à mon avis, ce n’est pas suffi-sant”, a-t-il poursuivi. “Je suis entièrement convaincu que nous ne sommes pas en train de gagner la guerre contre le terrorisme au Sahel, qu’il faut renforcer cette opération”.

“J’attends des propositions concrètes” lors de la réunion à Ougadougou des pays d’Afrique de l’Ouest, le 14 septembre.

“Il faut regarder la menace du terrorisme à l’échelle du continent”, a conclu M. Guter-res.

ON

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Attaques d'autocars au Mali : 20 civils tués, 22 ex-combattants enlevés

Vingt-deux ex-c o m b a t t a n t s maliens, mem-bres d’une unité

militaire formée notam-ment d’anciens rebelles touareg et d’ex-membres de groupes armés pro-gouvernementaux, ont été enlevés par des hommes armés mercredi 4 septem-bre dans le centre du Mali, alors qu’ils circulaient à bord d’un autocar.

L’autocar dans lequel ils avaient pris place pour rejoin-dre Gao, plus grande ville du nord du Mali, a été braqué

par des hommes armés entre Douentza et Hombori, une zone du centre du pays où sévissent des groupes jihadistes, a expli-qué le chauffeur.

L’enlèvement n’a pas été re-vendiqué.

“Des terroristes”

Ces 22 éléments font partie du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), une unité mixte formée de soldats maliens et d’anciens rebelles qui forme l’embryon de la future armée malienne, reconstituée pour la rendre plus représentative, en particulier des populations

du nord.“Cinq hommes ont braqué

sur moi des armes. Je me suis arrêté, ils sont montés dans le bus et nous avons quitté la route principale pour une au-tre route. A sept kilomètres, le bus s’est enfoncé”, a raconté le chauffeur.

L’information a été confir-mée par un responsable de la société de transports Sonef, qui a précisé que la compagnie avait “décidé de suspendre le transport sur le trajet Bama-ko-Gao-Bamako en raison de l’insécurité”.

“Nous avons appris que ce sont des terroristes qui ont

mené l’opération (...) Ils veu-lent empêcher la réussite du processus de paix”, a déclaré un responsable de la “Plate-forme”, composée de groupes pro-gouvernementaux.

L a v e i l l e , a u moins 20 passagers ont été tués lors de l’explosion d’une mine artisana-le au passage de leur autocar, de la même compagnie, à une trentaine de kilomètres de Douentza.

L’explosion a également fait une dizaine de blessés.

La mine a été posée par des “terroristes”, a indiqué une source policière.

Agences

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Niger : 66 civils enlevés en juillet

Au moins 66 civils ont été enlevés durant le seul mois de juillet

dans le sud-est du Niger, proche du Nigeria où sévit le groupe jihadiste Boko Haram, a indiqué une source onusienne, jeudi 5 septembre.

“Au moins soixante-six civils, dont quarante-quatre femmes, ont été enlevés dans le seul mois de juillet 2019 dans la région de Diffa”, a précisé cette source.

Début août, l’ONU avait

annoncé que 179 personnes avaient été enlevées depuis janvier 2019 par des “groupes armés non étatiques” actifs dans cette zone, dont les jihadistes de Boko Haram basés dans le nord-est du Nigeria et dans des îles du lac Tchad, à cheval entre le Niger, le Tchad et le Nigeria.

Demandes de rançon

Selon les autorités de Diffa, ces rapts souvent suivis de de-mandes de rançon sont surtout “le fait de Boko Haram”, qui veut renflouer ses caisses as-

séchées par les mesures sécu-ritaires instaurées depuis 2015 pour l’éradiquer.

“Le mois de juillet corres-pond au retour des eaux de la Komadougou (rivière frontière entre le Niger et le Nigeria), ce qui paralyse les incursions suivies de pillages de Boko Ha-ram. Alors pour trouver vite de l’argent, il est plus facile de cibler des gens et de les enlever contre des rançons”, avance Mara Mamadou, une figure de la société civile de Diffa, pour expliquer le chiffre élevé d’enlè-vements en juillet.

Un ministre a toutefois ex-pliqué que beaucoup d’enlève-ments étaient perpétrés par des “bandits” n’ayant “rien à voir avec Boko Haram mais se faisant passer pour eux”.

Ces kidnappings sont sou-vent réalisés de nuit près de la rivière Komadougou, sur les îles ou sur les axes menant aux marchés, selon un élu local.

Certains otages sont remis en liberté après le versement de rançons qui peuvent “dépasser le million de francs CFA (plus de 1.500 euros)”, selon un autre élu. AFP

Afrique

Des hommes armés ont attaqué, mercredi 4 septembre, un convoi de Caritas dans le Sud-Ubangi (RDC), dérobant 82.500

dollars destinés à la paye d’enseignants, a rapporté la station des Nations unies Radio Okapi, citant des autorités administratives et religieuses.

“Arrivé à 4 km de la paroisse de Bobito, le convoi a été attaqué par des hommes à main armée”, a expliqué le responsable de Caritas dans le Sud-Ubangi, l’Abbé Edgard Nduma.

“Ils ont tiré sur les roues de derrière pour trouer et prendre le véhicule. Ils ont maîtrisé les gens qui étaient à l’intérieur et em-porté des sacs d’argent évalués à environ 132 millions de francs congolais”, a-t-il ajouté.

Deux employés d’Action contre la faim (ACF) ont été tués jeudi 5 septembre par des “hommes armés” non identifiés lors d’une

embuscade dans l’ouest de l’Ethiopie, a annoncé l’ONG.Les deux humanitaires, dont la nationalité n’a pas été dévoilée,

ont été attaqués peu de temps après avoir quitté le camp de réfugiés de Nguenyyiel, dans la région de Gambela, qui accueille des dizaines de milliers de Sud-Soudanais ayant fui la guerre civile dans leur pays.

“Deux employés ont été tués sur place”, a indiqué ACF dans un communiqué. “Action contre la faim a suspendu certaines de ses activités à Gambela, mais maintient les activités considérées comme aide vitale”.

L’organisation a précisé être en contact avec “les autorités, qui enquêtent au sujet de l’attaque”.

EthiopieDeux humanitaires tués dans une embuscade

RD CongoUn convoi de Caritas braqué

Un militaire burkinabè a été tué et cinq assaillants abattus jeudi 5 septembre dans une embuscade contre une patrouille au

nord du Burkina Faso.“Une patrouille militaire est tombée dans une embuscade dans

la localité de Diomsogui, dans le département de Kelbo. Un mili-taire a été tué et deux autres blessés au cours de cette attaque”, a déclaré une source sécuritaire.

“Lors de la riposte, cinq assaillants ont été abattus. Le reste (des éléments) du groupe armé a été mis en déroute”, a poursuivi cette source.

“Un important lot de matériel dont des armes a été récupéré par les forces de défense et de sécurité”, a souligné une autre source sécuritaire, proche de l’état-major général des armées.

Burkina FasoUn militaire, 5 assaillants tués dans le nord

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23 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 338 - Lundi 9 Septembre 2019

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Madagascar : Le pape François décrie la déforestation et la corruption

E N V I R O N N E M E N T

Devant les autorités politiques, civiles et religieuses malga-ches, samedi 7 sep-

tembre, le pape a recommandé de “créer des emplois et des ac-tivités génératrices de revenus qui respectent l’environnement et aident les personnes à sortir de la pauvreté”.

A Madagascar, qui abrite 25 millions d’habitants, neuf personnes sur dix vivent avec moins de deux dollars par jour. Et les activités du bois “assurent parfois leur survie”, a reconnu le pape argentin en visite sur l’île.

“Cela compromet l’avenir du pays”

Feux de forêts, braconnage, coupe effrénée de bois précieux, exportations illégales: les causes de “la déforestation excessive au profit de quelques-uns” sont multiples, a énuméré le pape. Et pour lui, “cela compromet l’avenir du pays”.

“Il ne peut pas y avoir de véritable approche écologique, ni un travail concret de sau-vegarde de l’environnement, sans l’intégration d’une justice sociale”, a insisté néanmoins le souverain pontife.

Plus généralement, le pape a

encouragé le pays à lutter con-tre “la corruption et la spécula-tion qui augmentent la disparité sociale”.

Il faut aussi “affronter les situations de grande précarité et d’exclusion qui produisent toujours des conditions de pauvreté inhumaine”, a prôné

François.Le pape a écrit une encyclique

très remarquée, “Laudato si”, consacrée aux questions en-vironnementales et sociales. En octobre, il a convoqué à Rome un “synode” (réunion internationale d’évêques) pour aborder les problématiques de

l’Amazonie, l’un des poumons de la planète avec la forêt tropi-cale du Congo.

“Environ 200.00 hectares par an de forêts sont perdus chaque année à Madagascar”, selon l’ambassadeur britan-nique dans le pays Philip Boyle.

Certaines projections évo-quent même “la disparition de la majorité de la forêt tropicale humide d’ici 2040”, a-t-il pré-cisé.

Reboisement

Le ministre de l’Environne-ment, Alexandre Georget, a réagi aux propos du pape, af-firmant que son pays était “prêt à relever le défi” pour “faire de Madagascar une île verte”.

“La dégradation des forêts est en régression par rapport à 2018”, a-t-il assuré. Le ministre a aussi évoqué une prochaine campagne de reboisement par, entre autres, “un bombarde-ment aérien de graines d’arbres dans les zones à reboiser” et précisé que “40.000 hectares” avaient été replantés en six mois.

En outre, le gouvernement entend sensibiliser les paysans contre les feux de forêt et de savane. AFP

Afrique

Le pape François a poussé un cri d’alarme face à “la déforestation excessive” de Madagascar, en suggérant aux autorités de créer des emplois respectueux de l’environnement et de lutter contre la corruption.

Le pape François

Les importantes inondations enregistrées au Niger depuis le début de la saison des pluies en juillet ont fait 42 morts et 69.381 sinistrés, a annoncé mardi 3 septembre le ministre

de l’Action humanitaire et de la gestion des catastrophes, Lawan Magadji.

La région de Maradi (sud) avec 17.534 personnes sinistrées est la plus impactée, a-t-il souligné.

Les autres régions affectées sont celles de Zinder (14.036 sinis-trés), Agadez (12.897), Dosso (11.231), Tillabéry (5.766), Diffa (2.842) et Tahoua (2.128).

Niger : Les inondations font 42 morts et 70.000 sinistrés depuis juillet

La capitale, Niamey, a enregistré 2.947 sinistrés.A l’échelle du pays, seuls 25.000 sinistrés ont pu être assistés, a

noté le ministre qui invite les ONG “à accroître leur aide”.Alors que de nouvelles fortes précipitations sont attendues

jusqu’à la “mi-octobre”, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) craint “une épidémie de choléra”. Cette maladie avait fait 73 morts en 2018, principalement dans la région de Maradi.

En 2018, les fortes pluies avaient causé la mort de 52 personnes, fait plus de 200.000 sinistrés et détruit 170.000 maisons, selon l’ONU. Agences

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24 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 338 - Lundi 9 Septembre 2019

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