le journal de l actualitÉ art et essai du cinÉma le lido ... · lundi 8 septembre à 20 h au lido...

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Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires N° 38 SEPTEMBRE/OCTOBRE 2008 LE JOURNAL DE LACTUALITÉ ART ET ESSAI DU CINÉMA LE LIDO ET DU MULTIPLEX GRAND ÉCRAN ÉVÉNEMENT OUVERTURE 15 oct ESTER TROUPE D'ELITE De José PADILHA Le 3 septembre (page 6) VICKY, CRISTINA, BARCELONA De Woody ALLEN Le 8 octobre (page 21) Sortie le 24 septembre 2008 Sortie le 24 septembre 2008

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Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires N° 38 SEPTEMBRE/OCTOBRE 2008

LE JOURNAL DE L’ACTUALITÉ ART ET ESSAI DU CINÉMA LE LIDO

ET DU MULTIPLEX GRAND ÉCRAN

ÉVÉNEMENTOUVERTURE

15oct

ESTER

TROUPE D'ELITEDe José PADILHALe 3 septembre (page 6)

VICKY, CRISTINA, BARCELONADe Woody ALLENLe 8 octobre (page 21)

Sortie le 24 septembre 2008Sortie le 24 septembre 2008

ZOOM n° 38 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2008

LeLeSilenceSilencededeLornaLorna

FESTIVAL DE CANNESSÉLECTION OFFICIELLE

QUESTIONS A JEAN-PIERRE ET LUC DARDENNE

Le personnage principal de votre fi lm, Lorna, est interprété par une actrice originaire du Kosovo. Comment l’avez-vous trouvée ?Un de nos assistants est allé faire un casting d’une centaine de jeunes femmes actrices professionnelles et non-professionnelles à Pristina, Skopje et Tirana. Parmi celles-ci, nous avons retenu Arta Dobroshi.Nous l’avions déjà vue quelques semaines plus tôt dans deux fi lms albanais. Nous sommes allés la rencontrer où elle vit, à Sarajevo, et durant une journée, nous l’avons fi lmée avec notre caméra DV : marchant, courant, chantant et dans des scènes proches de celles du fi lm. Ensuite, elle est venue à Liège et nous l’avons fi lmée jouant avec Jérémie Renier et Fabrizio Rongione. Elle était merveilleuse, simple et belle. Le soir, avant qu’elle ne reprenne l’avion pour Sarajevo, nous lui avons dit que c’était elle qui interpréterait le rôle de Lorna, qu’elle devrait revenir quelques mois avant le tournage pour répéter et apprendre le français.

À la différence de vos derniers fi lms tournés en super 16 mm, celui-ci est tourné en 35 mm avec une caméra moins mobile et

des cadres plus larges. Pourquoi ce choix ?Nous avons fait des essais avec 5 caméras numériques,

une 35 mm et une super 16 mm. Ce sont les images tournées de nuit avec la 35 mm qui étaient les plus proches de ce que nous cherchions. Par ailleurs, nous avions décidé que, pour ce fi lm, notre caméra bougerait moins, écrirait moins, serait plus là pour enregistrer.Le poids de la 35 mm, sa plus grande inertie étaient dès lors intéressants pour notre fi lm.

Tous vos fi lms précédents étaient ancrés dans la cité industrielle de votre enfance, Seraing. Là, vous décidez de situer votre histoire dans le cadre d’une grande ville, Liège.Nous nous sommes déplacés de 10 km. C’est vrai que Liège est une plus grande ville avec beaucoup de monde dans les rues la journée comme le soir. Pour Lorna arrivant d’Albanie, une grande ville d’Europe représente toutes les espérances. Nous voulions aussi voir Lorna parmi la foule, parmi les gens, physiquement proches d’elle mais ignorant tout de son secret.

Malgré la dimension dramatique du récit, il se dégage de votre fi lm une impression de sensualité, de douceur.C’est elle, c’est l’actrice, c’est Arta. Son visage, sa voix, sa démarche, son accent particulier quand elle parle français… Sans doute aussi la manière dont notre caméra regarde. Et le fi lm raconte aussi une histoire d’amour.

Entretien réalisé par William Sobel

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Un fi lm de Luc et Jean-Pierre DardenneAvec Arta Dobroshi, Jérémie Renier, Fabrizio Rongione.France/Belgique 2008. Durée : 1h45.Sortie depuis le 27 août 2008.

Prix du Scénario - Cannes 2008

SynopsisPour devenir propriétaire d’un snack avec son amoureux Sokol, Lorna, jeune femme albanaise vivant en Belgique, est devenue la complice de la machination de Fabio, un homme du milieu.Fabio lui a organisé un faux mariage avec Claudy pour qu’elle obtienne la nationalité belge et épouse ensuite un mafi eux russe prêt à payer beaucoup pour devenir belge.Pour que ce deuxième mariage se fasse rapidement, Fabio a prévu de tuer Claudy. Lorna gardera-t-elle le silence ?

ZOOM n° 38 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2008

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L’édito

Comme tous les ans à la même époque la France est partagée en deux, il y a d'un côté ceux qui redoutent ce moment où tout semble leur tomber sur le dos :

le rythme du travail à reprendre, les impôts, les frais de scolarité des enfants… À l'opposé, il y a tous ceux qui sont impatients de remettre la machine en marche, de repartir, sur de bonnes bases, pour une nouvelle année. Parfois, on ne sait trop où se situer. Pour nous la question ne se pose guère, nous sommes indiscutablement dans la deuxième catégorie. En effet, cela fait des années que c'est dans l'air, mais cette rentrée 2008 sera celle de l'ouverture de notre nouvel établissement le Multiplex GRAND ECRAN ESTER. Croyez-nous, nous sommes à la fois fiers et impatients de mettre à disposition de tous les cinéphiles ce nouvel outil qui nous permettra enfin de proposer une offre élargie de salles et de films. En effet, et c'est bien là l'essentiel, ce nouveau cinéma est avant tout un complément à ce qui existe déjà, il vient s'ajouter au parc de salles existant et non s'y substituer. Bien sûr, les cinéphiles les plus pointus ne vont pas manquer de nous dire que ce type d'établissement n'est pas fait pour eux, qu'ils n'y trouveront pas leur compte. Il s'agit indéniablement d'un jugement à la fois radical et caricatural. Je m'explique : le GRAND ECRAN ESTER n'est pas un navire de guerre conçu dans le but d'aller prendre des parts de marché la concurrence. C'est un multiplex indépendant (n'appartenant à aucun circuit national), à taille humaine (seulement 10 salles) que nous nous efforcerons de programmer de la façon la plus judicieuse possible. Ce ne sera nullement le temple exclusif des méga-productions américaines.Depuis bien longtemps nous avons évoqué ici, ou directement avec ceux d'entre vous qui viennent nous parler dans les halls, le problème que nous rencontrions pour vous proposer certains films. Si nous ne pourrons certainement pas faire évoluer le nombre de copies tirées pour un film, quoi que…, le fait d'avoir plus de salles nous permettra de tenir certains titres plus longtemps à l'affiche et d'accorder une meilleure exposition aux œuvres dites "d'auteur". En cela le GRAND ECRAN ESTER devrait aussi ravir les cinéphiles les plus intransigeants.Encore une fois, et nous vous l'avons montré depuis de nombreuses années, il y a de la place pour tous les cinémas, ce n'est pas parce que nous sommes aussi les diffuseurs d'un cinéma dit populaire que tout le reste ne nous intéresse pas, au contraire. La programmation du Lido, parfois difficile à mettre en place et à tenir, les soirées thématiques organisées avec des associations, les manifestations diverses, les festivals, ce journal que vous tenez entre les mains… sont autant d'éléments souvent bien plus difficiles à mettre en place et à faire exister qu'un Batman n° 18 ou, qu'une comédie grand public.Que vive tous les cinémas !Bonne lecture, et à bientôt dans nos salles obscures. Bruno Penin

INFOS LIDO• Prix des places :5,5 € séances de 15 h et 18 h

6 € le mercredi pour tous et étudiants tous les jours.

6,5 € tarif normal pour les autres séances

3 € pour le "cinéma des enfants"

Carte “Cinéphile” 6 places valables60 jours pour 28 €Carte “Cinévore” 10 places valables90 jours pour 36 €

INFOS GRAND ECRANCentre et Ester

• Prix des places :5 € le dim. matin (sauf Ester)

6,5 € Tarif réduit - pour les étudiants* à

toutes les séances - + 65 ans en AM sauf

dim et jours fériés - familles nombreuses1*

8,5 € Tarif normal3 € pour le cinéma des enfants

Abonnement GRAND ECRAN

6 places pour 35 €valables 60 jours

Abonnement UGC ILLIMITE

19,80 € /mois

Informations données à titre indicatif, sous réserve d’éventuelles modifications

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Enfin la rentrée !

ZOOM n° 38 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2008

(HAPPY-GO-LUCKY)(HAPPY-GO-LUCKY)

Un fi lm de Mike LeighAvec Sally Hawkins, Eddie Marsan, Alexis Zegerman.Grande-Bretagne 2008. Durée : 1h58.Meilleure Actrice - Berlin 2008

Sorti depuis le 27 août 2008

SynopsisInstitutrice, Poppy est une jeune femme aussi drôle et fantaisiste que rationnelle et déterminée. A l’écoute des autres, elle séduit tous ceux qui l’approchent, adore ses élèves et s’investit complètement dans son travail.Poppy vit en colocation avec une copine, Zoe. Ellesort beaucoup avec ses soeurs cadettes, et s’éclate en prenant des cours de fl amenco et de trampoline.Quand elle se décide à apprendre à conduire, sagentillesse et son sens de l’humour semblent mêmeamadouer son moniteur d’auto-école pourtant peuaimable et très cyclothymique.Tout va donc plutôt bien dans la vie de la positivePoppy, surtout quand elle rencontre, dans le cadre de son travail, Tim avec lequel elle se sent aussitôt sur la même longueur d’ondes.

MIKE LEIGHIl est d'usage d'associer Mike Leigh à Stephen Frears et à Ken Loach. Le rapprochement, par certains côtés ne manque pas de pertinence. Ils sont de la même génération, ils aiment situer leurs fi lms dans un contexte social précis et pendant les années soixante-dix, ils ont beaucoup travaillé pour la télévision avant de pouvoir continuer à œuvrer dans le cinéma. A la différence des réalisateurs du Free cinema qui les ont immédiatement précédés et qui tournaient presque exclusivement pour le grand écran (Lindsay Anderson, Karel Reisz, Tony Richardson), ils ne sont pas passés par la critique de cinéma. Pourtant leurs personnalités et leurs conceptions esthétiques sont à bien des égards très différentes. Là où Stephen Frears passe d'un genre à un autre avec un éclectisme revendiqué à la Huston ou à la

Hawks, sans collaborer au scénario et où un Ken Loach travaille pendant de longues périodes avec le même écrivain dans un registre de strict réalisme, Mike Leigh est un auteur complet avec un point de vue certes documenté mais qui allie l'humour voire la satire à des situations dramatiques, et contrairement à Loach préfère poser des questions plutôt que de donner des réponses et se veut artiste engagé (la colère contre les années Thatcher transpire dans ses fi lms) plutôt que militant.Nous ne connaissons en France de l'œuvre de Mike Leigh que la partie immergée de l'iceberg soit les dix fi lms de cinéma qu'il a réalisés de Bleak Moments (1971) à Happy-go-Lucky (2008). Mais il est aussi l'auteur depuis 1965 de vingt-trois pièces de théâtre et a mis en scène pour la télévision huit dramatiques entre 1973 et 1984 qui de Nuts in May à Meantime, de Grown ups à Four Days in July sont à situer au même niveau que ses fi lms. La distinction entre cinéma et télévision est en effet dérisoire et purement circonstancielle pour des artistes de cette envergure. My Beautiful Laundrette de Stephen Frears, par exemple, réalisé pour le petit écran est sorti dans les salles après avoir été remarqué dans un festival et fi gure désormais dans sa fi lmographie.

Extrait d’un texte de présentation du fi lm écrit pour le Festival de La Rochelle par Michel Ciment, critique de cinéma à la revue Positif qui collabore aussi au Masque et la Plume sur France Inter, il est également intervenu à plusieurs reprises au cinéma Le Lido, notamment dans le cadre de soirées Cinécritique.

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FENÊTRE SUR COURTSLundi 8 septembre à 20 h au Lido

LES PARADIS PERDUSDe Hélier Cisterne avec Marie Matheron, Philippe Duclos, Julie Duclos.France 2008. Fiction 30'.

Prix Jean VIGO 2008

Mai 68, une nuit, Isabelle, jeune lycéenne rentre chez elle sous le choc. Ses parents dépassés décident de l'emmener à la campagne pour fuir les troubles parisiens. Le lendemain, Isabelle n'a qu'une idée en tête, rejoindre Paris. Elle ne sait pas encore qu'elle prend une toute autre direction.

LES VŒUXDe Lucie Borleteau avec Cécile Frey, Xavier Depoix, Jean-Louis Coulloc'h.France 2008. Fiction 35'.Prix de la Jeunesse au Festival de Brive

« Colbrune est amoureuse de son voisin d'en face. Elle le veut. Alors un matin, elle traverse la rue… » librement adapté d'un texte de Pascal Quignard.

LES VEUVES DE QUINZE ANSDe Jean Rouch.France 1966. Documentaire 25'.

Les Yéyés français. Jean Rouch observe le comportement de deux très jeunes fi lles dans la société "yéyé" parisienne, dont nous suivons les aventures. L'une est sérieuse, l'autre pas.

le sel de la merle sel de la merUn fi lm de Annemarie JacirAvec Suheir Hamad, Saleh Bakri, Ryad Dias.France/Palestine 2008. Durée : 1h49.

Sortie nationale le 3 septembre 2008

SynopsisSoraya, 28 ans, née et élevée à Brooklyn, décide de rentrer s’installer en Palestine, le pays d’où sa famille s’est exilée en 1948.Dès son arrivée à Ramallah, Soraya cherche à récupérer l’argent de ses grands-parents gelé sur un compte à Jaffa mais elle se heurte au refus de la banque. Sa route croise alors celle d’Emad, un jeune palestinien qui, au contraire d’elle, ne souhaite qu’une chose, partir pour toujours.Pour échapper aux contraintes liées à la situation du pays mais aussi pour gagner leur liberté, Soraya et Emad devront prendre leur destin en main quitte à transgresser les lois. Dans cette course à la vie, ils nous emmèneront sur les traces de leur Histoire en Palestine perdue.

Eléments politiques et repères historiques pour mieux comprendre… La Palestine historique, sous mandat britannique, a été partagée en deux Etats par les Nations Unies en novembre 1947. L’Etat d’Israël est né le 15 mai 1948, l’Etat palestinien n’a jamais vu le jour : la Cisjordanie et Jérusalem-Est ont été annexés par la Jordanie, Gaza est passée sous contrôle égyptien.Durant la guerre de juin 1967, Israël a occupé la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est, cette dernière étant annexée à Jérusalem-Ouest et décrétée « capitale éternelle » d’Israël. L’Autorité palestinienne revendique un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza, avec Jérusalem-Est comme capitale. Ces trois entités sont considérées comme des « territoires occupés » par les Nations Unies. Aujourd’hui la majorité des Palestiniens vivent en exil et ont le statut de réfugiés (4,5 millions environ) – ils sont recensés comme tels par les Nations Unies et sont les habitants (ou leurs descendants) qui ont été dépossédés de leurs foyers lors de la guerre de 1948-1949. Ils sont concentrés dans trois pays arabes, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Une partie des réfugiés vit en Cisjordanie ou à Gaza.On compte 1,2 million de Palestiniens vivant en Israël et ayant la citoyenneté israélienne. On compte environ 1,5 million de Palestiniens à Gaza (dont 1 million de réfugiés) et 2,5 en Cisjordanie (dont 700 000 réfugiés). L’immense majorité d’entre eux ne peut se rendre ni en Israël, ni à Jérusalem. On compte environ 150 000 Palestiniens à Jérusalem-Est dont la majorité a refusé de prendre la nationalité israélienne, mais qui dispose de cartes spéciales.

Avant-première

En présence du réalisateur

Tarif unique 4 €

FESTIVAL DE CANNESSÉLECTION OFFICIELLE

UN CERTAIN REGARD

ZOOM n° 38 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2008

OURS D'ORFESTIVAL DE BERLIN 2008À L'UNANIMITÉ DU JURY PRÉSIDÉ PAR COSTA-GAVRAS

TROUPE D'ÉLITE

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Un fi lm de José PadilhaAvec Wagner Moura, André Ramiro, Caio Junqueira, Milhem Corta.Brésil/Argentine 2008. Durée : 1h55

Sortie nationale le 3 septembre 2008

Synopsis1997. Les milices armées liées au trafi c de drogue contrôlent les favelas de Rio. Rongée par la corruption, la police n'intervient plus sur le terrain. Les forces d'élite du BOPE (Bataillon des opérations spéciales de police) sont livrées à elles-mêmes dans leur lutte sans merci contre les trafi quants. Mais le maintien de l'ordre a un prix : il est de plus en plus diffi cile de distinguer le bien du mal, de faire la différence entre l'exigence de justice et le désir de vengeance.Le Capitaine du BOPE Nascimento est en pleine crise : en plus de risquer sa vie sur le terrain, il doit choisir et former son successeur, dans l’espoir de quitter cette vie de violence et de rester auprès de son épouse, qui s’apprête à donner naissance à leur premier enfant.Neto et Matias, deux de ses recrues les plus récentes, sont amis d’enfance : l’un est un as de lagâchette, l’autre refuse de transiger sur ses idéaux. A eux deux, ils seraient parfaits pour le poste. Séparément, il n’est pas sûr qu’ils puissent s’en tirer vivants…Le récit de TROP D’ELITE est basé sur les 19 ans que le scénariste Rodrigo Pimentel a passés comme offi cier dans la police militaire puis comme Capitaine au sein du BOPE.

U.S. DEPARTEMENT D’ETAT - LE 6 MARS 2007

Rapport de 2006 sur la situation des droits de l’homme au BRESIL.

Le taux de meurtres policiers demeure élevé.

Un rapport du Center for Studies of Security and Censorship (CSSC) à l’Université Candido Mendes estimait à environ 3,000 par an, le nombre de personnes tuées par la police de l’état de Rio de Janeiro State.

En dépit du fait que la torture est interdite par la loi et réprimée par des peines sévères, son usage par la police et les gardiens de prisons demeure un problème sérieux et répandu. Les polices fédérale, d’état et militaire bénéfi cient le plus souvent de l’impunité dans les cas de torture et autres abus.

Selon l’ONG Global Justice (GJ), le problème numéro 1 des droits de l’homme à Rio de Janeiro est la violence policière et son impunité. Bien souvent, les offi ciers de police ont recours à un déploiement de force disproportionné dans le cadre de leurs arrestations. Dans certains cas, le harcèlement et la torture de suspects a directement entraîné la mort de ceux-ci.

La loi interdit les arrestations et la détention arbitraires, ce qui n’empêche pas la police d’y avoir recours de façon routinière.

La loi circonscrit théoriquement les arrestations aux cas de fl agrants délits et aux personnes faisant l’objet de mandats d’arrêts.

Le système judiciaire met à disposition des aides juridiques pour les particuliers, mais les tribunaux sont submergés par les cas en attente et parfois sujets à la corruption, le trafi c d’infl uence et l’intimidation. Les citoyens ont toutefois la possibilité de se tourner vers les tribunaux pour les cas de violation des droits de l’homme.

Les journaux et magazines privés, mais aussi de plus en plus de publications électroniques, ont commenté avec vigueur les performances gouvernementales. La presse écrite et les médias audio-visuels débattent aujourd’hui quotidiennement de problèmes sociopolitiques et font du journalisme d’investigation.

La loi reconnaît la liberté de rassemblement et d’association. Pour l’essentiel, ces droits sont en pratique respectés par le gouvernement.

La moralité de personnalités publiques demeure un sujet de préoccupation. L’index de l’ONG Transparency International indique une aggravation sérieuse des problèmes de corruption.

L’intégralité de ce rapport peut être trouvé à l’adresse suivante :http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2006/78882.htm

ZOOM n° 38 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2008

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Un fi lm d’Emmanuel BourdieuAvec Natacha Régnier, Denis Podalydes, Amira Casar, Jacques Weber.France 2008. Durée : 1h37

Sortie le 3 septembre 2008

SynopsisPauline, une riche héritière, a été mariée contre son gré par son père à un de ses employés, François, qui l’avait mise enceinte. Quand, quelques mois plus tard, son mari lui annonce qu’il veut la quitter, Pauline, furieuse, laisse sur le téléphone de ce dernier des menaces de mort. Alexis Target, un ouvrier qui travaille dans la maison de Pauline, entend la jeune femme proférer ces menaces. François meurt, le soir même, dans un accident de voiture. Le jour de l’enterrement, Alexis revient voir Pauline en affi rmant qu’il a exaucé son souhait et a tué François. Alexis entre alors par effraction dans la vie de Pauline. Car lui aussi poursuit une vengeance...

INTRUSIONSINTRUSIONS

«S’il fallait le résumer en quelques mots, je dirais que c’est un fi lm sur la façon dont la vie fait de nous des monstres. Et, par conséquent, sur la familiarité que l’on peut ressentir face à des personnages monstrueux, parce qu’on sent qu’on peut leur ressembler. C’est ce qui me plait dans le cinéma de Cronenberg : il nous oblige à nous reconnaître dans la monstruosité de ses personnages. Dans cette histoire venimeuse, les personnages sont des prédateurs, et ils sont agis par la violence de leurs passions. Il y a un passage à l’extrême, hors limites, chez chacun d’eux. J’aurais pu dire aussi que Intrusions est un fi lm sur la violence infi nie de la passion.»

Emmanuel Bourdieu

Ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé et docteur en philosophie, Emmanuel Bourdieu a été assistant et chargé de cours de philosophie à l'Université Bordeaux III, et assistant en linguistique à l'Université Paris VII. Il a participé au colloque de Cerisy sur «La philosophie américaine».Lors de ses études, il rencontre Jeanne Balibar et Arnaud Desplechin, avec qui, complété de Mathieu Amalric, Emmanuelle Devos, Denis et Bruno Podalydès, il crée le groupe de jeunes cinéastes intellectuels Rive gauche.Emmanuel Bourdieu commence sa carrière de scénariste au théâtre avec la pièce Tout mon possible et Je crois, montées en 1998 par Denis Podalydès. Il écrit ensuite pour le cinéma, avec Arnaud Desplechin (Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle)), Esther Kahn, Un conte de Noël), Nicole Garcia (Place Vendôme) et Catherine Corsini (La Nouvelle Ève).Il passe à la réalisation en 1998 avec un court-métrage intitulé Venise, puis Candidature pour lequel il obtient le Prix Jean-Vigo (2001) et le César du cinéma du meilleur court-métrage (2003).Dans son premier long-métrage, simultanément sorti au cinéma sous le titre Vert paradis et diffusé sur Arte comme Les Cadets de Gascogne, il se base sur le travail sociologique de son père (Pierre Bourdieu), Le Bal des célibataires : Crise de la société paysanne en Béarn. En 2006, Les Amitiés maléfi ques reçoit le grand prix de la Critique au Festival de Cannes. En 2007, il collabore très activement à l’élaboration d’un scénario pour son ami Arnaud Desplechin, il s’agit du très apprécié UN CONTE DE NOEL. Cette même année il réalise son troisième long qui sort ce mois-ci sur nos écrans.

EmmanuelEmmanuelBOURDIEUBOURDIEU

MULTIPLEX GRAND ECRAN CENTREDimanche 28 septembre à 15 h et 17 h 30Lundi 29 et mardi 30 sept. à 14 h30, 17 h 30 et 20 h

LA JUNGLE D’ASIE DU SUD-ESTDe Blaise Droz

À l’écart des circuits touristiques, l’ancien Siam est aussi le pays de la jungle vierge et rebelle où vivent des éléphants sans chaînes ni cornacs. Pour observer ces énormes animaux, inutile de les chercher !Ils surgissent au moment où l’on s’y attend le moins, sortant d’une végétation que l’on croyait impénétrable. Une aventure captivante au cœur de la jungle, des images fortes, un vibrant plaidoyer pour la biodiversité.

ZOOM n° 38 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2008

Jeudi 18 septembre à 20 h au LIDOen partenariat avec Peuple et Culture 19 et Autour du 1er mai

Le cinéma s'insurge(4 fi lms autour de 68)

En présence de Michel Andrieu de l'ARC (sous réserve) et des acteurs régionaux de Mai 68

LE BRIGADIER MIKONODe Jean-Michel Humeau. 1978. Fiction. 11min. NetB.Production : Atelier de recherche Cinématographique (ARC)

L’histoire imaginaire du Brigadier Mikono, CRS et instrument de répression.Lors de la manifestation puis de la bataille qui suivit la récupération de la Sorbonne, le 11 juin…, l’équipe du «Brigadier Mikono», qui était sur place, eut dès le départ deux idées excellentes. La première était, au lieu d’accumuler en vrac des plans de matraquage, de suivre la progression tactique de ce que l’on nomme, en une association verbale aussi admirable que révélatrice, les «forces» de l’«ordre». La seconde fut de repérer, parmi les policiers, un gradé dont l’air conquérant et la moustache virile étaient particulièrement dignes d’intérêt… Outre l’originalité de son propos initial, le Brigadier Mikono a d’autres qualités, liées d’ailleurs directement à cette nouveauté. C’est d’abord un fi lm logique qui, brièvement mais pas si grossièrement que cette brièveté pourrait supposer, analyse et referme sur lui-même un mécanisme répressif. Ensuite, et c’est à ma connaissance le seul exemple parmi les fi lms de Mai, où l’événement et ses personnages sont abordés avec un humour qui fi nit par se révéler d’une admirable effi cacité.

Louis Seguin, Positif n°97

Montage d’archives INA sur Mai 68 en LimousinDe Dominique Albaret. Documentaire. 15 min. NetB.Production : INA et PEC

L’INA-Atlantique a proposé à Peuple et Culture Corrèze et à l’Association Autour du 1er Mai de remonter certaines images muettes des actualités de l’ORTF, tournées dans le Limousin en 68, en les enrichissant par des commentaires actuels d’acteurs régionaux.

SOCHAUX, 11 JUIN 1968Groupe Medvedkine* de Sochaux 1968/1970. Doc. 20 min.En juin 68, après 22 jours de grève, la police investit les usines Peugeot de Sochaux. Une sanglante répression s’ensuit qui fait 2 morts et 150 blessés. Pour commémorer l’anniversaire du massacre, des témoins, réunis au Centre Culturel du Comité d’Entreprise de Clermoulin, se souviennent.

*Une expérience de quelques années seulement, qui n'a pas fait école, mal connue en son temps, aujourd'hui presque oubliée, peut cependant laisser dans la mémoire de tous ceux qui y ont participé le souvenir d'heures exceptionnelles passées ensemble. C'est qu'en effet nous n'aurions jamais dû nous rencontrer, encore moins travailler ensemble : ça ne se faisait pas, ça ne se fait toujours pas, ou si rarement. De quoi je vous parle ? D'une utopie. De quelques dizaines d'ouvriers des usines Rhodiaceta de Besançon et Peugeot de Sochaux, d'un côté, d'une poignée de cinéastes, de réalisateurs et techniciens, de l'autre, qui ont décidé, à cette époque-là qui n'est justement pas n'importe laquelle, de consacrer du temps, de la réfl exion et du travail, à faire des fi lms ensemble.

Bruno Muel Images documentaires n°37/38

LE DROIT A LA PAROLEARC(1) Collectif. 1968. Documentaire. 52 min. NetB.A Paris, en mai 1968, l’Université devient le centre de la parole révolutionnaire. Les étudiants qui se veulent «pont entre le monde et la classe ouvrière en France», se heurtent aux réticences des travailleurs et leur tentative de dialogue vient se briser contre les portes des usines fermées par les syndicats.

(1) L'Atelier de Recherche Cinématographique. L'Arc est constitué de jeunes techniciens et cinéastes qui, dès 1967, s'organisent pour rendre compte de «l'Histoire en marche». Il s'agit de tourner, monter et diffuser très vite les images témoignant de ce qui se passe. Avec ce désir d'engranger le maximum d'images et de son tout en participant, en tant qu'individu à l'événement. Il ne s'agit donc plus de fi lmer de l'extérieur mais de l'intérieur en étant soi-même partie prenante de la réunion, de la manifestation, donc en étant militant et cinéaste, «manifestant fi lmant»

Tarif unique 4,5 €uros

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1968 / 2008

Un fi lm de Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy.Avec Dominique Abel, Fioana Gordon, Bruno Romy.Belgique 2008. Durée : 1h 17.

Sortie nationale le 10 septembre 2008

SynopsisFiona et Dom sont instituteurs dans une école de campagne. Ils partagent une passion pour la danse latino et sont très amoureux. Les week-ends, ils écument les concours de danse régionaux. Leur maison regorge de trophées.Une nuit, de retour d’un concours, ils tentent d’éviter un suicidaire maladroit, planté au milieu de la route. Leur voiture s’écrabouille contre un mur. Et leur vie bascule…

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ZOOM n° 38 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2008

RUMBA

LE THEMENotre fi lm raconte la quête burlesque d’un couple heureux, totalement abandonné par la chance, qui court après le bonheur perdu et s’en éloigne un peu plus à chaque pas. Il parle de la maladresse humaine, de la fragilité du bonheur et du besoin d’amour.Le destin cruel et malicieux qui s’acharne à faire trébucher nos héros dérisoires révèle le côté insubmersible de l’être humain, son optimisme sans cesse renouvelé, son espoir inépuisable.Que reste-il quand on perd tout ce qui fait notre bonheur ?Pour nos personnages au bout du voyage ce qu’il reste, c’est l’amour, égratigné, fragile, mais bien vivant.

LA POESIE BURLESQUENos références sont les clowns du cinéma muet, ces artistes excentriques qui ont pu jouer sur deux axes : un cinéma populaire, drôle, accessible et un cinéma d’auteur inventif et raffi né.Notre style est guidé par quelques choix : Un jeu physique et

visuel, centré sur le langage du corps. Une narration simple pour que le spectateur s’intéresse au jeu des acteurs plus qu’à la complexité du scénario. Un sens de l’auto-dérision : nous recherchons le rire, mais pas n’importe quel rire, pas un rire qui naît de la moquerie ou de la parodie, mais un rire de complicité avec nos personnages, un rire d’empathie, d’identifi cation.

LE CADRE ET LE JEUL’immobilité du cadre est importante dans notre style visuel.La fi xité met l’accent sur le cadre et le contenu de l’image. Elle permet de jouer avec les entrées, les sorties, les détails et les surprises des arrières-plans. Elle met le mouvement et le corps des acteurs en évidence.Le plan-séquence donne aux comédiens la possibilité de prendre un élan dans le jeu et d’apporter un souffl e humain à la narration.

Loin de nous plonger dans un sombre drame, RUMBA se situe dans l’esprit résolument optimiste qui caractérise le trio de réalisateurs depuis leur premier court métrage, MERCI CUPIDON.Sur les pas des grands burlesques d’antan, Abel, Gordon et Romy composent un univers stylisé et coloré, d’une poésie naïve, pour cette histoire d’amours contrariées ponctuée d’éclairs de comédie musicale.

MARTYRSUn fi lm de Pascal LaugierAvec Mylène Jampanoï, Morjana Alaoui, Catherine Béguin.France/Canada 2008. Durée : ncInterdit - 16 ans.

Sortie nationale le 3 septembre 2008

SynopsisFrance, début des années 70.Lucie, une petite fi lle de dix ans, disparue quelques mois plus tôt, est retrouvée errant sur la route. Son corps maltraité ne porte aucune trace d’agression sexuelle. Les raisons de son enlèvement restent mystérieuses. Traumatisée, mutique, elle est placée dans un hôpital où elle se lie d’amitié avec Anna, une fi lle de son âge.

15 ans plus tard.On sonne à la porte d’une famille ordinaire. Le père ouvre et se retrouve face à Lucie, armée d’un fusil de chasse. Persuadée d’avoir retrouvé ses bourreaux, elle tire.

Ce fi lm dont la sortie était initialement prévue en juin, n’arrive donc sur nos écrans que début septembre. Certains ont peut être suivi cette affaire qui a mobilisé le milieu en ce début d’été du cinéma et fait couler beaucoup d’encre dans les médias. En effet, lors d’un premier passage en commission de censure ce fi lm fut tout d’abord, en raison de sa violence, purement et simplement interdit au moins de 18 ans. Devant la levée de boucliers quasi-unanime qu’à suscité cette décision, c’est sous l’insistance de la Ministre de la Culture, Mme Albanel, que ce jugement a été révisé. Entre temps le distributeur du fi lm avait choisi de ne pas le diffusé avec son interdiction de base qui signifi ait la mort pure et simple de cette œuvre avant même sa présentation au public. Laissons donc fi nalement ce dernier juger.

Un fi lm de Michel HouellebecqAvec Benoît Magimel Patrick Bauchau, Andrew Seweryn.France 2008. Durée : 1h25.

Sortie le 10 septembre 2008

SynopsisFils d’un gourou d’une secte dérisoire, Daniel1 fait des mots croisés en attendant que sa vie prenne un sens. Il traine. Silencieusement. Indifférent fi nalement aux transports du monde actuel. À ses loisirs comme à ses peines.Daniel25 (vingt-quatrième descendant, par reproduction artifi cielle, de Daniel1) vit silencieusement dans une cellule souterraine, rivé sur les images satellite d’un monde extérieur désert, contaminé, dévasté par des guerres ethniques et religieuses qui ont conduites à des confl its nucléaires, des épidémies incontrôlables, et surtout, des catastrophes climatiques d’une ampleur inédite.Comment Daniel1 a-t-il rendu possible Daniel25 ? Peut-être en passant par une île, un territoire isolé sur lequel Daniel1 se posant enfi n des questions sur l’avenir du monde, admet l’hypothèse scientifi que et biologique d’une possible éternité humaine. Peut-être en étant le premier à accepter de disparaître au profi t d’un autre lui-même, un mutant, un « surhomme ». Un survivant à tout.Mais seul, quel est le sens de la survivance ?

LA POSSIBILITÉ D'UNE ÎLE

ENTRETIEN AVEC MICHEL HOUELLEBECQ

Faire un fi lm ça représentait quoi ? Un complément du livre ? Une autre interprétation de l’histoire ?C’est une interprétation. Même si on prend aussi le risque d’être déçu visuellement. Par exemple, la zone blanche avec des lacs dont je parle dans le livre est un endroit purement imaginaire. J’aurais bien aimé trouver un équivalent réel, mais il n’existait pas. Du coup, la zone fi nale du livre qui me plait beaucoup visuellement n’est pas dans le fi lm. Il a fallu trouver autre chose.

Vous avez volontairement occulté toute une partie du livre. Qu’est-ce qui a motivé votre choix ?En fait, c’est ce qu’on retenu mes lecteurs les plus sensibles : la partie poétique de la fi n. J’aurais pu faire quelque chose sur la décomposition du couple… J’aurais pu, tentation encore plus forte, faire quelque chose sur la rencontre et l’intense relation érotique avec Esther... J’ai fait une lecture pour le Festival des Inrocks et je n’ai lu que des passages de la troisième partie. C’était très beau. La troisième partie a une dimension poétique plus forte, indépendante du reste. Je pouvais donc tout axer sur elle. Ce que les gens retiennent est important. Un livre c’est une chose, ce que les gens en retiennent en est une autre.

Vous êtes en train de me dire que vous étiez soucieux de ce qu’allaient penser les lecteurs en regardant le fi lm ?Un peu, oui…

Habituellement le créateur impose ce qu’il a à dire.Mais parfois les gens vous disent la vérité sur ce que vous avez fait…Plus que vous-même. Je suis peut-être un créateur, mais je suis aussi un lecteur. Je sais bien ce qui me manquerait si j’allais voir l’adaptation d’un de mes livres préférés. Là, il ne s‘agit pas du tout d’une adaptation fi dèle, mais je pense que le lecteur

le plus profond trouvera que ça l’est. Par exemple Alina Reyes insistait beaucoup sur la troisième partie, sur le fait

qu’il y a une sidération visuelle insistante. Ce n’est donc pas tenir compte des lecteurs, c’est tenir compte de certains lecteurs….

Est-ce que cela a été compliqué de trouver les fonds pour faire ce fi lm ?Très !

Pourquoi ? Qu’est-ce qui est compliqué quand on s’appelle Michel Houellebecq ?Le fait que je sois très sincèrement haï par quasiment tout ce qui est culturel en France. Pour différentes raisons, mais le fait est là. Je n’ai donc eu aucune subvention. Je suis tricard partout, sauf dans le milieu de l’art contemporain ! Là on peut présenter un dossier sur mon nom, ça marche ! C’est très bizarre…

Vous vous êtes impliqué dans la production ?A un moment donné j’ai été appelé à investir. Mon agent est intervenu, et je suis devenu co-producteur à 50%.

Pourquoi vouloir faire un fi lm ? Vous n’êtes pas en mal de reconnaissance, vos livres se vendent. Ce n’est pas tellement une question d’ego. Je pensais que je pourrai faire un bon fi lm. J’ai le sens de l’image, du son… Je voulais essayer.

Un rêve d’enfant ?Non, j’étais un enfant qui lisait beaucoup mais qui ne regardait pas la télé.

Alors pourquoi un fi lm ?Même quand on écrit un livre, la chose en elle-même prend une telle dimension qu’elle pousse votre ego de côté et vous ordonne de la servir. Je sentais que ce serait un fi lm intéressant. A un moment donné, on entreprend les choses parce que si on ne les fait pas, quelque chose manque…

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Note d’intention par Daniel Leconte

Paris 7 février 2007… Palais de justice de Paris, 7 heures du matin. Les forces de l’ordre sont sur les dents… Devant les grilles, la foule des grands jours...A l’intérieur, dans la salle des pas perdus de la XVIIème chambre correctionnelle, des centaines de journalistes venus du monde entier et des dizaines de chaînes télés (françaises et étrangères) sont sur le pied de guerre… Ils attendent les trois coups du procès intenté par la Mosquée de Paris, l’UOIF (Union des Organisations Islamiques de France ) et la Ligue Islamique Mondiale contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo coupable à leurs yeux d’avoir reproduit trois caricatures du prophète Mahomet. Un dessin qui représente le prophète avec une bombe dans son turban… Un autre : plusieurs terroristes qui arrivent encore tout fumant au paradis et à qui le prophète lance : « Stop ! le stock des vierges est épuisé » tous deux parus dans un journal danois, le Jyllands-Posten. Il y a aussi le dessin de Cabu, en Une de Charlie Hebdo : « Mahomet débordé par les intégristes » et qui s’exclame effondré la tête entre les mains : « C’est dur d’être aimé par des cons… ». Murmures, mouvements de foule… Dans la salle d’audience, les ténors du barreau font leur entrée. Pour les plaignants, Maître Szpiner, le « conseil » de Jacques Chirac est l’avocat de la Mosquée de Paris. Avec lui, trois autres avocats engagés dans l’affaire. Pour Charlie Hebdo, Maître Kiejman, ancien ministre de François Mitterrand. Il est assisté de Richard Malka. Derrière le Président et ses assesseurs, les dessinateurs de Charlie, Cabu, Riss, Charb, Wolinski. Sur le banc des accusés, Philippe Val, le patron de Charlie. Dans le public, Cavanna. Le procès va durer deux jours. Deux jours pendant lesquels, les témoins viendront dire à la barre pourquoi ils sont là. Sont annoncés, Flemming Rose, François Hollande, François Bayrou, Elizabeth Badinter, Claude Lanzmann, Mehdi Mozaffari, Mohamed Sifaoui, Denis Jeambar etc. En tout, une douzaine de témoins français et étrangers…

Un grand débat, avec des acteurs à la hauteur des enjeux… Liberté de la presse contre délit de blasphème ! Coups de théâtres, effets de manches, échanges musclés,

verbalement s’entend, dans la salle d’audience les bons mots fusent :« Il faudra vous habituer » lance Maître Szpiner « nous ne sommes plus les indigènes de la République ». « Nous n’avons pas de leçons à recevoir de vous » répond Maître Kiejman « Vous avez organisé des manifestations contre les caricatures, vous n’en avez jamais organisées contre Ben Laden ».

L’humour, le meilleur antidote contre la peur quand la peur fait oublier les grands principes… « Nous ne réclamons pas de passe droit » poursuivent les avocats des plaignants, « nous exigeons seulement la fi n du deux poids deux mesures et l'égalité de traitement avec les autres religions ». Richard Malka évoque alors les 20 procès intentés par les « chrétiens », tous gagnés par Charlie Hebdo. Il montre les caricatures incriminées, ou encore la Une de Charlie « Bienvenue au pape de merde ». La salle se tord de rire : « Vous voulez vraiment une égalité de traitement ? » poursuit Maître Malka. « Jusqu'à maintenant, le traitement réservé aux chrétiens dans les pages de Charlie est dix fois plus injurieux que celui réservé aux musulmans. Mais si c'est ce que vous voulez, alors méfi ez-vous, on va vous prendre au mot »…

Un enjeu Universel… Considéré à tort au départ comme une affaire française, le procès se transforme très vite en enjeu planétaire avec au bout la réponse par le droit aux tentatives des extrémistes musulmans d’imposer par la force leurs interdits religieux. Après l’affaire Idoménée en Allemagne, le meurtre de Théo Van Gogh aux Pays Bas, après le renoncement de l’Europe à défendre ses principes quand au moment fort des caricatures danoises, ses ambassades étaient mises à sac au Proche Orient, ce procès est un test pour la France, pour l’Europe, pour toutes les démocraties.

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Film documentaire de Daniel Leconte.France 2008. Durée : 1h48.

Sortie nationale le 17 septembre 2008SynopsisPour avoir reproduit les douze caricatures danoises ayant déclenché la colère des musulmans aux quatre coins du monde, Philippe Val, le patron de Charlie Hebdo, journal satirique français, est assigné en justice par la Mosquée de Paris, la Ligue Islamique Mondiale et l’Union des Organisations Islamiques de France.

Un procès exceptionnel que Daniel Leconte suit en temps réel afi n de décrypter avec les acteurs clés, les enjeux politiques internationaux, médiatiques et idéologiques. Avec en images : avocats, témoins, médias, conférences de rédaction, manifestations de soutien… Avec aussi les prises de positions des intellectuels et des hommes politiques, les réactions de l’accusation et des pays musulmans…

Une réfl exion sur l’Islam, sur la presse, sur l’état de l’opinion dans la société française mais aussi une tentative de réponse aux défi s lancés par l’intégrisme à toutes les démocraties.

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LA BELLEPERSONNE

Christophe Honoré revient sur l’idée originale qui à conduit à ce fi lm : une libre adaptation de La Princesse de Clèves

D’où vous est venu le désir d’adapter La Princesse de Clèves ?C’est toujours comme une déclaration de guerre, lorsqu’on s’engage dans un fi lm. Il y a les causes profondes et les causes immédiates. Depuis longtemps, j’ai envie de fi lmer des adolescents, mais en évitant la nostalgie et la sociologie qui sont les deux périls de ce genre de fi lm. « Jamais cour n’a eu tant de belles personnes... » Tout a débuté avec ces quelques mots de Madame de Lafayette, mots qui ont entraîné dans mon esprit l’idée d’une autre cour, celle d’un lycée parisien, et d’autres belles personnes, la jeunesse d’aujourd’hui. Cette jeunesse grave et gracieuse, qui m’apparaît si éloignée de ma jeunesse

des années 80, dont je garde le souvenir net d’une absence résolue d’élégance. Souvent, les fi lms de lycée sont l’occasion de faire le lien avec sa propre adolescence. Ici, ma volonté était inverse. Je voulais les fi lmer eux, ceux d’aujourd’hui, avec cette part inévitable de distance que leur mystère m’impose. Je voulais fi lmer leur manière de faire avec un monde qui les agresse, les considère toujours plus ou moins comme des ennemis, sauvageons ou fi ls à papa et dans le même mouvement, les désigne comme des objets de désir et en font les canons de la beauté d’aujourd’hui. Les fi lmer pour ce qu’ils sont, et les confronter à ce qui a toujours fracassé la jeunesse, ces deux blocs plus forts que tout que sont l’amour et la beauté. Car cette histoire de Madame de Lafayette, semble écrite depuis toute éternité à l’usage des nouveaux prétendants. L’adolescence va bien à la Princesse de Clèves.

Et la cause immédiate?C’est lorsque j’ai entendu dire que les prescripteurs de ce roman étaient « des sadiques ou des imbéciles »*... Je ne peux m’empêcher d’être blessé et accablé par ce type d’ignorance. Que certains puissent défendre l’idée qu’aujourd’hui n’a rien à apprendre d’un roman écrit il y a trois siècles est le signe d’une méconnaissance de ce qui fait l’existence même et de la nécessité de l’art pour l’expérience humaine. Je me suis lancé dans l’aventure avec la hargne de celui qui veut apporter un démenti.* «Dans la fonction publique, il faut en fi nir avec la pression des concours et des examens. L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves... Imaginez un peu le spectacle !»Nicolas Sarkozy en meeting à Lyon (23 février 2006). Discours publié par l’UMP.

Un fi lm de Christophe HonoréAvec Léa Seydoux, Louis Garrel, Grégoire Leprince-Ringuet.France 2008. Durée : 1h28

Sortie nationale le 17 septembre 2008

SynopsisJunie, seize ans, change de lycée en cours d’année suite à la mort de sa mère. Elle intègre une nouvelle classe dont fait partie son cousin Mathias. Il devient son ambassadeur auprès de sa bande d’amis. Junie est vite courtisée par les garçons du groupe, elle consent à devenir la fi ancée du plus calme d’entre eux, Otto. Mais bientôt, elle sera confrontée au grand amour, celui de Nemours, son professeur d’italien. La passion qui naît entre eux sera vouée à l’échec. Ne voulant pas céder à ses sentiments, Junie s’obstine à refuser le bonheur, car il n’est à ses yeux qu’une illusion.

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Un fi lm de Laurent CantetAvec François Bégaudeau, Nassim Amrabt, Laura Baquela.France 2008. Durée : 2h08.

Sortie nationale le 24 septembre 2008

SynopsisFrançois est un jeune professeur de français dans un collège diffi cile. Il n’hésite pas à affronter Esmeralda, Souleymane, Khoumba et les autres dans de stimulantes joutes verbales, comme si la langue elle-même était un véritable. Mais l’apprentissage de la démocratie peut parfois comporter de vrais risques.

Entre les murs Possibilité de séances

scolaires, nous contacter

au 05 55 77 40 79

ENFIN !21 ans après Maurice Pialat et son SOUS LE SOLEIL DE SATAN, la France obtient enfi n cette fameuse Palme d'Or si convoitée. Le fait qu'elle ait été attribuée par un jury présidé par Sean Penn ne fait qu'en augmenter sa valeur.Comment ce projet s’est-il mis en place dans l’esprit de Laurent Cantet et de François Bégaudeau, acteur dans le fi lm mais également auteur du livre ayant servi de support?

Laurent Cantet. Avant le tournage de Vers le sud, j’avais eu l’idée d’un fi lm sur la vie d’un collège. Très vite, le projet s’était imposé de ne jamais sortir de l’enceinte de l’établissement. De plus en plus de gens parlent de « sanctuariser » l’école. Je voulais au contraire la montrer comme une caisse de résonance, un lieu traversé par les turbulences du monde, un microcosme où se jouent très concrètement les questions d’égalité ou d’inégalité des chances, de travail et de pouvoir, d’intégration culturelle et sociale, d’exclusion. J’avais notamment développé une scène de conseil de discipline, que je voyais comme une sorte de « boîte noire » du collège. À la sortie de Vers le sud, j’ai rencontré François qui présentait au même moment son nouveau livre, Entre les murs. Son discours était un contre-feu aux réquisitoires sur l’école d’aujourd’hui : pour une fois, un prof n’écrivait pas pour régler ses comptes avec des adolescents présentés comme des sauvages ou des abrutis. J’ai lu le livre, et j’ai eu immédiatement le sentiment qu’il apportait deux choses à mon projet initial : d’abord, une matière, une sorte d’assise documentaire qui me manquait, et que je m’apprêtais à constituer en allant moi-même passer du temps dans un collège ; et surtout, le personnage de François, son

rapport très frontal avec les élèves. Il a ainsi condensé et incarné les différentes facettes de profs que j’avais d’abord imaginés.

François Bégaudeau. Le livre voulait documenter une année scolaire, au ras de ses expériences quotidiennes. Il n’y avait donc pas de ligne narrative claire, pas de fi ction nouée autour d’une affaire particulière : il y avait bien des conseils de discipline, mais c’était tout au plus des faits parmi d’autres, qui suivaient chacun leur cours. Dans ce matériau, Laurent et son co-scénariste Robin Campillo ont tiré le fi l qui les intéressait. Le livre était une somme de situations, ils en ont prélevé quelques unes pour les agencer en fi ction ; il ne comportait pas de « personnages » à proprement parler, ils en ont constitués, parfois en opérant des greffes entre plusieurs gamins du livre.

Laurent Cantet. Nous voulions que ce fi l narratif n’apparaisse pas immédiatement, et que des personnages se dessinent progressivement, sans qu’on les ait vus véritablement venir. Le fi lm est d’abord la chronique de la vie d’une classe : une communauté de 25 personnes qui ne se sont pas choisies, mais qui sont appelées à se côtoyer et à travailler entre quatre murs pendant toute une année. Souleymane n’est d’abord qu’un élève de cette classe, à égalité avec les autres. Après une heure de chronique, une histoire « prend », dont il est lecentre, et c’est seulement rétrospectivement qu’on se rendcompte que tout était déjà en place.

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Un fi lm de Madonna avec Eugene Hutz, Vicky McClure, Holly Weston.Grande-Bretagne 2008. Durée : 1h20. V.O.

Sortie le 17 septembre 2008

SynopsisA.K., ukrainien charismatique, partage à Londres un appartement avec Holly et Juliette. Chacun d’entre eux poursuit un rêve bien précis qui n’a pas grand-chose à voir avec leur quotidien. A.K. veut être une star internationale de la chanson mais pour l’instant, il est gigolo sado maso. Holly, veut être danseuse de ballet mais pour l’instant, elle travaille dans une boîte de strip-tease. Quant à Juliette, elle rêve de sauver des orphelins africains mais pour l’heure, elle est vendeuse dans une pharmacie et tente de récolter des pièces jaunes. Les situations incongrues et cocasses s’enchaînent, toujours de façon comique. Pour pouvoir donner corps à leurs rêves, il leur faudra d’abord toucher le fond !

Filth and Wisdom dresse le portrait touchant et plein d’humour de trois personnages au caractère bien trempé et dans lesquels chacun pourra se reconnaître. Forcés d’accepter des petits boulots improbables afi n de boucler leurs fi ns de mois et de fi nancer leurs rêves, leur histoire est unique et en même temps universelle. Il s’agit d’un quotidien drôle et tragique à la fois, mais terriblement authentique!A.K., fi l conducteur du fi lm, est forcé de satisfaire les fantasmes sado-maso de ses clients afi n de fi nancer les répétitions de son

groupe, les Gogol Bordello. Un groupe qui n’a rien de fi ctionnel puisqu’il existe réellement avec Eugene Hütz (l’interprète de A.K.) à leur tête. Les chansons interprétées dans le fi lm sont d’ailleurs des chansons phares du groupe.Tout au long du fi lm, A.K. essaie de faire partager et apprécier

sa « sagesse » ukrainienne. Que ce soit dans son rôle de chanteur ou déguisé en Margaret Thatcher pour les besoins d’un client, il reste touchant.Le personnage de Holly n’est pas sans rappeler Madonna elle-même qui a étudié la danse et notamment la danse classique pendant des années avant de démarrer dans la chanson. Les diffi cultés rencontrées par les danseurs lui sont donc très familières.Quant au personnage de Juliette, qui voudrait être une Florence Nightingale des temps modernes et partir en Afrique aider les enfants, elle est la conscience sociale du trio et rappelle également les préoccupations actuelles de Madonna.Autour d’eux, Madonna a su reconstituer un environnement londonien typique avec des personnages hauts en couleurs

comme la famille indienne, le patron de la boite de striptease ou encore l’écrivain aveugle.

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‘‘La réalisation m’a toujours fascinée et j’admire la ca-pacité qu’ont certains cinéastes à raconter une bonne histoire. FILTH AND WISDOM représente mon baptême du feu : j’avais réellement à cœur d’écrire le scéna-rio, de créer les personnages et de m’impliquer dans chacune des étapes de la création du fi lm. Que ce soit dans le choix des décors ou le montage, j’ai dû rendre fous un bon nombre de techniciens en les bombardant de questions. Ce fut une expérience extrêmement enri-chissante qui m’a permis d’explorer et de lier ensemble les différentes sources d’inspiration que je trouve dans la littérature, la musique ou la danse.Au départ, FILTH AND WISDOM devait être un court-mé-trage. Mais je suis tombée amoureuse des personnages et j’ai voulu qu’ils aient plus de consistance, plus de vie. J’ai donc créé d’autres personnages, d’autres situations et le triangle A.K., Holly et Juliette a pris de plus en plus d’importance et de cohérence. Une fois le fi lm terminé, je me suis rendue compte que chacun des protagonis-tes représentaient une partie de moi : l’expérience a donc été à la fois artistique et thérapeutique.Des cinéastes tels que Godard, Visconti, Pasolini et Fellini sont depuis toujours une référence et j’espère qu’un jour j’aurai l’occasion de me rapprocher de leur génie.”

Madonna

ESTER

MultiplexPage 15

ZOOM n° 38 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2008

Ouverture

Mercredi

15OCT

Vue depuis le rond-point de la rue Aristide Briand

10 salles - 2000 fauteuilsÉcrans jusqu'à 20 mètres de base

800 places de parking gratuitVaste hall d'accueil - confi serie - espace jeux

Hall d'attente : vue générale Confi serie et zone d'attente assise

Multiplex GRAND ECRAN ESTER - zone du Parc d'ESTERhaut de la rue Aristide Briand - accès par A 20 sorties 30 et 31

Site internet : www.grandecran.fr

Ce nouvel établissement que nous attendons tous depuis longtemps ouvrira enfi n ses portes le 15 octobre prochain. Notre souci premier : continuer à vous proposer sur Limoges une programmation riche et variée. Bien sûr nous avons également souhaité mettre en avant votre confort notamment en privilégiant l’espace et la qualité de projection. Les quelques visuels présentés ci-dessus pourront vous permettre de vous faire une première idée de ce qui vous attend. Nous ne vous présenterons volontairement pas ici les salles, il faut bien garder quelques surprises ! Nous vous laissons le loisir de venir les découvrir très prochainement. Sachez néanmoins que nous avons fait en sorte de vous proposer des volumes qui vous permettrons d’apprécier au mieux les fi lms présentés en vous emmenant au cœur du spectacle. Ce Cinéma fonctionnera comme il se doit 7/7 jours avec un rythme de 4 séances quotidiennes.

KHAMSAUn fi lm de Karim Dridi.Avec Marc Cortes, Raymond Adam, Tony Fourmann, Medhi Laribi, Simon Abkarian.France 2008. Durée : 1h50.

Sortie nationale le 15 octobre 2008

Synopsis

Placé par mesure de protection dans une famille d’accueil, Marco, onze ans, fugue pour retrouver le camp gitan qui l’a vu naître.Rien ne semble avoir changé depuis son départ, les plongeons dans le chantier naval de l’Estaque, les parties de cartes nocturnes et les combats de coqs...Avec son cousin, le nain Tony, Marco rêve de faire fortune avec les combats de coqs. En attendant, il fait les quatre cents coups avec Coyote son ami d’enfance. Avec lui il rencontre Rachitique, un jeune Arabe d’une cité voisine.Très vite, le trio inconscient passe du vol de scooter au cambrio-lage de maison. Il a beau embrasser la petite main de fatma qu’il porte toujours autour du cou, la protection et le bonheur qu’elle est sensée lui apporter ne sont pas au rendez-vous.Marco ne souhaite qu’une seule chose : trouver sa place dans un monde qui se passe de lui.

«Nul besoin de grande tragédie sur l’enfance, les petits faits vrais suffi sent et leur accumulation peut élaborer à elle seule le récit d’un fi lm.»

François Truffaut

Entretien avec Karim DRIDI

Pigalle, le Panier de Marseille, les ruelles de Cuba, le monde de la boxe, aujourd’hui ce camp de Gitans… La plupart de vos fi lms nous plonge dans un microcosme, nous fait découvrir des minorités…Nous sommes dans une société multiraciale, multi ethnique et l’on refuse cette richesse-là, on en fait un handicap… Les Gitans sont français depuis des siècles, mais ils ont toujours été exclus, et bien après eux, il y a eu les Maghrébins. Et maintenant c’est au tour des gens de l’Est, des Asiatiques. Cette injustice subie par les minorités est le moteur de tous mes fi lms car elle est vraiment l’essence de ce que je suis : un métisse. Je ne veux surtout pas refaire LE TEMPS DES GITANS en France. Ce que je cherche à montrer c’est que mes personnages font partie de notre société française et qu’ils sont très éloignés des clichés exotiques des Tziganes que j’ai pu voir dans d’autres fi lms étrangers.

Comment fait-on pour fi lmer les gens « tels qu’ils sont » ? Comment vous êtes vous approché et approprié cette réalité du camp de Gitans ?En France, nous faisons fi nalement très peu de fi lms avec des non professionnels et encore moins avec des enfants. J’aime les chocs que provoque la rencontre entre les acteurs pros et les « vraies gens ». Quand la fusion fonctionne, ils s’ap-portent mutuellement des énergies complémentaires qui donnent à leurs inter-prétations une osmose particulière. On peut obtenir une très grande qualité de jeu des non professionnels, à la condition de se donner du temps. J’ai donc acheté une caravane pour pouvoir dormir dans le camp. Pendant un an et demi avant le tournage, j’ai fait plusieurs voyages à Marseille, j’ai vécu avec les mômes, je sor-tais avec eux, on allait à la plage, c’était assez ludique, comme avec mes propres enfants. J’observais leur manière de parler, de vivre ensemble. Je rentrais dans les familles, j’apprenais leurs liens de parenté pour pouvoir fabriquer des familles de cinéma à partir de cette réalité, je me disais que tel père réel ne me plaisait pas, qu’il fallait que j’en trouve

un autre ailleurs… Le scénario que j’avais écrit à Paris comportait forcément des clichés puisqu’à l’époque, je n’étais pas en contact avec cette réalité. Je l’ai donc mis à la poubelle et réécrit totalement une autre histoire, assez vite.

Et la préparation du fi lm ?Quatre mois avant le tournage, avec Véronique Ruggia et Sofi ane Mammeri, nous avons fait répéter les mômes. On appelait ça « l’atelier ». On leur faisait faire des séries d’improvisations qui me permettaient de forger les dialogues sur leur propre langage. Ils ont vraiment une langue, un phrasé, une manière de parler, d’inventer des mots, une musique…Il fallait prendre le temps de les écouter pour ensuite leur fabriquer un texte sur mesure. Non pas arriver en disant : « C’est moi le cinéaste, c’est moi le dialoguiste ». Quant à eux, ces répétitions leur permettaient de s’acclimater à la caméra, à la discipline d’un tournage. Elles ont été beaucoup plus diffi ciles à vivre que le tournage lui-même. C’était très abstrait pour eux, ils ne voyaient pas du tout où je voulais en venir. Déjà qu’un môme « normal » a du mal à se faire à l’idée de répétitions, à l’idée qu’on va tourner seulement dans trois mois… Alors comment le faire comprendre à des mômes qui sont pour la plupart déscolarisés, réfractaires à toute autorité, surtout l’autorité venue de l’extérieur, de « paysans », de non Gitans ? C’était un combat de tous les jours. J’en ai parfois pleuré et failli abandonner à plusieurs reprises. Mais je suis très content d’avoir tenu bon…

Vous n’avez jamais été tenté de prendre des « vrais acteurs » ?Des vrais acteurs de onze ans et demi, ca aurait été qui ? Ça ne m’intéressait pas de prendre des petits mômes de cours de théâtre pour leur faire jouer des rôles de Gitans. C’était ajouter une injustice à une injustice. Vraiment, j’ai eu beaucoup de chance de travailler avec des acteurs aussi talentueux que Marc, Tony, Mike ou Medhi. J’étais époustoufl é...Page 16

ZOOM n° 38 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2008

ZOOM n° 38 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2008

Page 17DE LA GUERREUn fi lm de Bertrand Bonello.Avec Asia Argento, Mathieu Amalric, Laurent Lucas.France 2008. Durée : 2h10

Sortie nationale le 1er octobreSynopsisÀ la suite d’une expérience troublante, Bertrand, la qua-rantaine, se laisse entraîner par un homme dans un lieu isolé et utopique. Il y rencontre Uma, une charismatique italienne, qui prône le plaisir permanent. Mais aujourd’hui, atteindre le plaisir est une guerre.Bertrand se laisse alors doucement aller et décide de devenir un guerrier.

Musicien classique de formation avant d'être cinéaste, Bertrand Bonello partici-pe aux albums de nombreux artistes tels que Françoise Hardy, Gerald De Palmas ou Carole Laure. Entre 1991 et 1997, il les accompagne durant leurs tournées respectives, tout en signant en parallèle trois courts métrages de fi ction et deux documentaires.

En 1998, Bertrand Bonello réalise son premier long-métrage, histoire d'amour tragique portée par Romane Bohringer et Laurent Lucas. Trois ans plus tard, il signe le sulfureux Le Pornographe, portrait d'un réalisateur de fi lms X vieillissant et névrosé. Une demande d'interdiction est faite à l'encontre du fi lm par l'association " promouvoir ", qualifi ant le

fi lm de " porno intellectuel ", mais elle ne sera pas suivie. Un dé-but de scandale qui n'empêchera pas le succès du fi lm : mettant à l'affi che Jean-Pierre Léaud et Ovidie, le fi lm sera présenté à la Semaine internationale de la Critique Cannoise et au Festival du Cinéma Féminin d'Arcachon. Le thème de l'identité sexuelle poursuit Bertrand Bonello avec Tiresia, portrait d'un transexuel brésilien, présenté au Festival de Cannes 2003.

Le cinéma de Bertrand Bonello se diversifi e : il est professeur à la Fémis, et apparaît comme acteur dans plusieurs fi lms, dont On ne devrait pas exister de HPG. Sa carrière cinématographique lancée ne l'empêche pas de rester fi dèle à la musique : il compose les bandes originales de tous ses fi lms et continue à se produire au sein du collectif Laurie Markovitch. En 2007, il réunit ses deux passions avec My New Picture : un projet qui part d'un album de musique et fait pour être décliné sous plusieurs formats (CD, fi lm, projection,...).

SÉRAPHINE Un fi lm de Martin ProvostAvec Yolande Moreau, Ulrich Tukur, Anne Bennent.France 2008. Durée : 2h05.

Sortie nationale le 1er octobreSynopsis

En 1912, le collectionneur allemand Wilhelm Uhde, premier acheteur de Picasso et décou-vreur du douanier Rousseau, loue un appartement à Senlis pour écrire et se reposer de la vie parisienne. Il prend à son service une femme de ménage, Séraphine, 48 ans. Quelque temps plus tard, il remarque chez des notables locaux une petite toile peinte sur bois. Sa stupéfaction est grande d’apprendre que l’auteur n’est autre que Séraphine. S’instaure alors une relation poignante et inattendue entre le marchand d’art d’avant-garde et la femme de ménage visionnaire.

Ce fi lm nous retrace une partie de la vie d’une artiste ayant réellement existé et que le grand public ne connaît que très peu.Séraphine a peint des tableaux aussi délirants que bouleversants : des compositions sublimatoires, divinatoi-res et hallucinatoires dans lesquelles foisonne le motif récurrent et génétiquement modifi é d’une feuille plus ou moins plume, plus ou moins œil. L’espace de la toile est ainsi chargé d'une multitude de ces motifs. Le résultat, cohérent et équilibré, vision exaltée dont le relief est restitué par l’agencement subtil des feuilles aux dimensions différentes.

Certaines de ses création baptisées “arbres” semblent vues du ciel et rendent une impression de vertige. Car Séraphine est une artiste mystique. Elle fréquente assidûment les églises et va même pour peindre jusqu’à voler l’huile sacrée des statues de la Vierge.Certains croient reconnaître dans ses œuvres colorées et fragmentées les vitraux de la Cathédrale de Senlis tandis que d’autres y voient l’inspiration de motifs textiles en vogue à l’époque. La vérité est que personne, même son mentor, ne saura jamais comment peignait Séraphine. Une chose semble sûre : la servante-artiste ne peignait pas d’après modèle mais d’après des visions.Le soutien du collectionneur allemand pour ses œuvres n’empêchera pas Séraphine de sombrer dans la folie : Démente, celle-ci fi nira par errer dans les rues en annonçant la fi n du monde. « Mes tableaux sont bénis, ils sont votre seule chance de salut »… hurlait-elle. Séraphine Louis mourra dans un asile d'aliénés en 1942.

ZOOM n° 38 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2008

2008 - 2009 1re PartieParce qu’elle nous plaît, mais surtout parce qu’elle vous plaît, cette sélection, qui vise à faire découvrir aux plus jeunes (d’âge ou d’esprit) cet agréable spectacle qu’est le cinéma quand il se vit en salle, est de retour. Comme toujours la programmation sera un mélange de fi lms connus, de reprises, de « pépites » à découvrir parfois ve-nues des quatre coins de notre belle planète. Si le cinéma se veut un art universel, celui destiné aux plus jeunes l’est encore plus, la langue n’est que rarement un problème et nous somme souvent surpris de tout ce que nos chères petites têtes blondes arrivent a capter. Quitte à ingérer une multitude d’images autant essayer de mettre à leur disposition le meilleur. C’est ce que cette sélection, sans oublier le pur divertissement, également bien légitime, essayera de faire tout au long de cette nouvelle saison qui débute le 13 septembre.

CHASSEURS DE DRAGONSFilm de Arthur Qwak et Guillaume Ivernel avec les voix de Vincent Lindon, Patrick Timsit, Philippe Nahon.Allemagne/France 2008. Durée : 1 h 22.

Zoé est une petite fi lle qui croit aux légendes, pas parce qu’elle est naïve mais parce que les légendes elle aime ça. Afi n d’aider son oncle le Seigneur Arnold à se débarrasser d’un terrible dragon, Zoé se met en tête de trouver des chas-seurs de dragons.Chasseurs de Dragons, est un très joli conte poétique où les villages s'envo-lent dans les airs et où les grands gaillards pratiquent le tricot.

Au LIDO le sam 13 sept à 15 hAu Multiplex GRAND ECRAN CENTRE le dim 14 sept à 10 h 30

LE VILAIN PETIT CANARD ETMOIFilm de Michael Hegner et Karsten Kiilerich avec les voix de Bruno Solo, M. Pokora, Leslie.

France 2006. Durée : 1 h 28.

Nous connaissons tous l’histoire du caneton qui se transforma en cygne, mais ce que la majorité des gens ignore, c’est que le vilain petit canard fut adopté bien malgré lui par Ratso, un rat des villes réfugié à la campagne.

C’est joyeusement bête et méchant. Tout ce qu’on aime.

Au LIDO le sam 27 sept à 15 h

Au Multiplex GRAND ECRAN CENTRE le dim 28 sept à 10 h 30.Page 18

MAX & COFilm de Samuel et Frédéric Guillaume avec les voix de Lorant Deutsch, Virginie Efi ra, Sanseverino.

France/Suisse 2008. Durée : 1 h 16.

Saint-Hilare vit sous la coupe de Bzzz & Co, usine de tapette à mou-ches, traversant une très mauvaise passe. Alors que les actionnaires inquiets, décident de compresser le personnel. Afi n de redresser les ventes, un dangereux savant se penche sur un projet de mouches mutantes, qui ne tardent pas à attaquer les habitants. Max va contrer leur plan machiavélique.

Un fi lm d’animation français techniquement effi cace et inventif.

Au LIDO le sam 20 sept à 15 h

AU Multiplex GRAND ECRAN CENTRE le dim 21 sept à 10 h 30

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ZOOM n° 38 - SEPTEMBRE-OCTOBRE 2008

ALVIN ET LES CHIPMUNKSFilm de Tim Hill

U.S.A. 2007. Durée : 1 h 30.

A l’approche de Noël, le sapin où vivent trois frères écureuils nommés, Alvin, Simon et Théodore, est abattu et installé avec ses petits occupants dans le hall d’une maison de disque. Dave, chanteur-compositeur venu proposer une de ses chansons, repart sans le savoir avec dans son sac trois joyeux rongeurs…

Dave découvre rapidement que les trois écureuils ne sont pas seulement doués pour semer la panique chez lui, ils peuvent aussi parler et surtout faire de la musique ! Il leur compose alors une chanson. Le succès est immédiat, et Alvin et les Chipmunks deviennent des stars...

Personnages bien connus des enfants ces trois affreux cabotins, prêt à vendre leur âme contre des friandises ou des cadeaux, vont nous emmener dans d’agréables aventures.

Au LIDO le samedi 4 octobre à 15 h.

AU Multiplex GRAND ECRAN CENTRE le dim. 5 octobre à 10 h 30.

WINX CLUBFilm de Iginio Straffi

Italie 2007. Durée : 1 h 25.

Il y a seize ans de cela, les plus puissants magiciens guerriers de la Dimension Magique se sont sacrifi és lors de leur combat contre le mal absolu. Aujourd’hui, le destin du royaume repose entre les mains d’une jeune fi lle, Bloom, la fée de la fl amme du Dragon. Accompagnée de ses amies du Winx Club, Bloom va devoir pénétrer dans les profondeurs de la dimension obscure pour affronter le mal, sauver ses parents et

enfi n percer le secret de ses origines. Bloom, Flora, Stella, Layla, Musa et Tecna pourront-elles vaincre les pires créatures de leurs cauchemars et trouver enfi n le dernier roi de Domino ? Bloom parviendra-t-elle à sauver le royaume perdu ? La grande aventure des Winx commence.

Transposition réussie d’une série plus particulièrement destinée aux toutes jeunes fi lles.

Au Lido le samedi 11 octobre à 15 h.

Au multiplex GRAND ECRAN CENTRE le dimanche 12 octobre à 10 h 30.

L’ILE DE NIMFilm de Jennifer Flackett, avec Gerard Butler, Jodie Foster, Abigail Breslin.

U.S.A. 2008. Durée : 1 h 40.

Nim est une petite fi lle de 8 ans vivant avec son père sur une île sauvage, petit paradis désert au milieu de l’Océan Indien. Entre ses amis imaginaires et ses animaux de compagnie, elle ne s’ennuie pas une seule seconde. Loesque son père est coincé en mer après un accident et qu’elle se retrouve seule à devoir défendre son île contre des pirates impitoyables, elle demande de l’aide au fameux Alex Rover, sans savoir que c’est un personnage fi ctif écrit par une romancière solitaire et agoraphobe. Celle-ci, émue par la détresse de Nim, décide de traverser le monde pour secourir une petite fi lle qu’elle n’a jamais vue.

L’Île de Nim est un vrai fi lm d’aventures qui saura ravir les jeunes spectateurs. Tous les ingrédients classiques du genre sont présents, des méchants pirates aux animaux sympathiques.

Au LIDO le samedi 18 octobre à 15 h.

Au Multiplex GRAND ECRAN CENTRE le dimanche 19 octobre à 10 h 30.

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Tarif unique 4,5 €uros le fi lm

RE-BELLE SI TU VOULAIS…Paroles ouvrières, paroles rebelles

Manifestation organisée en collaboration avec les associations MEMOIRE A VIF et CINECRITIQUE

Jeudi 9 octobre à 20 h 30 au LIDO

HARLAN COUNTY USADocumentaire de Barbara Kopple. U.S.A. 1977. Durée : 2 h V.O.

« Ce fi lm superbe, d'une facture formelle inédite, rend compte de la longue grève des mineurs du Kentucky qui dura 13 mois (1973/74). Il n'a pas du tout le côté générale-ment un peu brouillon des fi lms militants, où l'imperfection technique était presque de mise, retournée en sceau d'authenticité apposé à la cause. Il est d'ailleurs diffi cile de classer le fi lm dans un genre : fi lm politique ? Documentaire ? - encore bien moins reportage, le fi lm étant l'envers absolu du journalisme. Barbara Kopple a mené une enquête à tous les niveaux, le fi lm résultant du tressage subtil de ce matériau impur : le travail des mineurs, des interviews, des fi lms d'archives sur les grèves passées, reportages télévisés sur les élections des leaders de l'UMVA* ; et le fi lmage de sé-quences de la grève, en situation, dont elle rend compte directement, avec un effet d'instantané, de présence, très proche du suspens des fi lms policiers. Le montage de tous ces éléments ne suit pas les règles d'une temporalité classique, chronologique. Harlan County USA n'est pas un fi lm sur la « mémoire ouvrière » : les grévistes, leurs épouses, pour la plupart enfants et petits-enfants de mineurs, portent en eux d'avan-tage qu'une mémoire : un enseignement…* le puissant syndicat United Mine Workers of America

Elisabeth Boyer, L'art du cinéma N° 32/33/34

Vendredi 10 octobre à 20 h 30 au LIDO

LES CAMARADESFilm de Mario Monicelli avec Marcello Mastoianni, Renato Salvatori, Bernard Blier, Folco Lulli, François Perrier, Annie Girardot.Italie 1963. Durée : 2 h. V.O.

Les camarades, c'est l'histoire de la première guerre ouvrière au début de l'industrialisation de l'Italie, dans une usine de tissage à Turin.Monicelli colle au plus près de la réalité sociale, avec une belle reconstitution en noir et blanc qui évoque les documents d'époque. Le fi lm est d'une extrême sobriété, sans les effets romanesques trop souvent inhérents à ce genre de fi ction. Et, bien qu'il soit l'histoire d'une prise de conscience collective, il échappe aussi au didactisme du cinéma politique. Les intellectuels — l'inspecteur Guiseppe, le militant socialiste — y sont d'ailleurs quelque peu malmenés et tournés en ridicule, Monicelli retrouvant, à l'occasion, le ton de la comédie qui lui est habituel. En fait, ce que le ci-néaste cherche à éviter, c'est de se créer des héros sans faille. Tous ont leurs faiblesses, et même si, dans la seconde partie du fi lm, le centre d'intérêt se déplace un peu vers Giuseppe, il n'en fait pas le héros révolutionnaire, pur et dur, que l'on pourrait attendre. Ce sont des hommes qu'il nous montre, avec leurs faiblesses et leur grandeur d'âme, et c'est aussi de là que le fi lm tire sa force.

Monicelli est un réalisateur qui a constamment navigué entre deux types de fi lms : les comédies et les évocations de grands moments historiques où les problèmes sociaux, gardant néanmoins souvent une pointe d'humour. Pour Monicelli la vie est une farce cruelle que seul le rire permet de déjouer, en laissant un sentiment d'amertume.

Et également :

Samedi 11 octobre : au Théâtre de l'Union, CDN du Limousin A partir de 14 h 30 : projections de documentaires et débats sur les luttes sociales d'hier et d'aujourd'hui A 20 h 30 : BASTA YA ! Spectacle de la compagnie Jolie Môme

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VickyCristinaBarcelonaUn fi lm de Woody AllenAvec Scarlett Johansson, Rebecca Hall,Penelope Cruz, Javier Bardem.Espagne/U.S.A. 2008. Durée : 1 h 37.

Sortie nationale le 8 octobre 2008Synopsis

Vicky et Cristina sont d'excellentes amies, avec des visions diamétralement opposées de l'amour : la première est une femme de raison, fi ancée à un jeune homme respectable ; la secon-de, une créature d'instincts, dénuée d'inhibitions et perpétuellement à la recherche de nouvelles expériences sexuelles et passionnelles.Lorsque Judy et Mark, deux lointains parents de Vicky, offrent de les accueillir pour l'été à Barcelone, les deux amies acceptent avec joie : Vicky pour y consacrer les derniers mois de son célibat à la poursuite d'un master ; Cristina pour goûter un changement de décor et surmonter le traumatisme de sa dernière rupture.Un soir, dans une galerie d'art, Cristina “fl ashe” pour le peintre Juan Antonio, bel homme à la sensualité provocante. Son intérêt redouble lorsque Judy lui murmure que Juan Antonio entretient une relation si orageuse avec son ex-femme, Maria Elena, qu'ils ont failli s'entre-tuer.Plus tard, au restaurant, Juan Antonio aborde Vicky et Cristina avec une proposition des plus directes : s'envoler avec lui pour Oviedo, consa-crer le week-end à explorer les beautés de la ville, à boire du vin et à faire l'amour. Vicky est horrifi ée ; Cristina, ravie, la persuade de tenter l'aventure.

Comme le titre l'indique, l'un des personnages principaux du fi lm est la ville de Barcelone. « Lorsque j'ai commencé ce scénario, je n'avais d'autre intention que d'écrire une histoire dont Barcelone serait un personnage clé », confi e Woody Allen. « Je souhaitais célébrer cette ville que j'aime beaucoup, et ce pays que j'aime en totalité. Cette cité, d'une grande beauté visuelle, jouit d'une ambiance très romantique. C'est seulement dans des lieux comme Paris ou Barcelone qu'une histoire comme celle-ci peut se concevoir. » Si l'action se situe essentiellement dans la ville catalane — le cinéaste s'attarde notamment sur les bâtiments conçus par le fameux architecte Gaudi — certaines séquences ont été tournées à Oviedo et Avilès, deux villes des Asturies situées sur la côte septentrionale.

Avec Vicky Cristiana Barcelona, le plus fameux cinéaste new-yorkais poursuit son périple européen, après la trilogie londonienne composée de Match Point, Scoop et Le Rêve de Cassandre. Il est ensuite reparti en Amérique pour le tournage d'un nouveau fi lm avec Evan Rachel Wood. Notons qu'avant Vicky Cristina Barcelona, Woody Allen avait envisagé de tourner un fi lm à Paris, avec Micelle Williams et David Krumholtz, mais, le budget ayant été jugé excessif par la productif, ce projet a été abandonné.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le ménage à 3…Une atmosphère sulfureuse entoure le fi lm en raison du ménage à 3 qu'y forment, le temps de quelques séquences, Scarlett Johansson, Penelope Cruz et Javier Bardem. « Au sein de ce couple [Juan Antonio et Maria Elena], chacun perçoit chez l'autre quelque chose qu'il refuse de voir en lui-même. Cristina joue un rôle modérateur, elle fait offi ce de tampon entre Juan Antonio et Maria Elena. L'amour qu'ils ont tous deux pour elle leur donne une chance de s'apprécier l'un l'autre sans se détruire », estime Scarlett Johans-son. Penelope Cruz précise de son côté : « Maria Elena trouve tout à fait naturel et normal de vivre en même temps avec deux personnes. Cet arrangement, peu courant, la rassure.

Il paraît sensé à cette femme qui déborde de contradictions. Cristina n'est donc pas perçue par elle comme un danger, mais comme un facteur d'équilibre. »

Avec ce fi lm, Woody Allen bouscule les habitudes de ses spectateurs fi dèles : alors que ses fi lms s'ouvrent le plus souvent sur un air de jazz, c'est de la variété espagnole qu'on entend lorsque débute le générique. Le cinéaste revient sur le choix de la chanson Barcelona de Giula y Los Tellarini, employée à plusieurs reprises dans le fi lm : « Les gens m'envoient constamment des musiques, mais je n'ai guère le temps d'écouter quoi que ce soit. Un matin, avant de fi ler sur le tournage, j'ai pris cet enregistrement sans même regarder la pochette. Je l'ai écouté en voiture et je l'ai trouvé formidable et totalement approprié au fi lm. Tout le monde s'est frotté les mains — les artistes parce qu'on utilisait leur musique, et mon producteur parce que les droits coûtaient moins cher qu'un morceau de Gershwin. » La bande-son du fi lm comporte aussi, entre autres, un titre des grands noms de la guitare espagnole, Paco de Lucia.

FESTIVAL DE CANNESSÉLECTION OFFICIELLE

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Un fi lm de Michel Gondry, Leox Carax, Bong Joon-Ho.France/Japon/Corée/Allemagne 2008. Durée : 1 h 50.

Sortie nationale le 15 octobre 2008

INTERIOR DESIGNDe Michel Gondry avec Ayako Fujitani, Ryo Kase, Ayumi Ito.

Un jeune couple tente de s'installer à Tokyo. L'ambition du jeune homme est claire, devenir réalisateur. Quant à sa compagne, plus indécise, elle a le sentiment diffus de perdre le contrôle de sa vie. Tous les deux se noient dans cette ville sans repères, jusqu'à ce que la jeune femme, trop seule, devienne l'objet d'une étrange transfor-mation…

MERDEUn fi lm de Léos Carax avec Denis Lavant, Jean-François Balmer.

Une ignoble créature sème la panique et la mort dans les rues de To-kyo. Les média la surnomment « La Créature des Égouts ». L'armée fi nit par la capturer. Il s'agit d'un homme, d'une civilisation inconnue, que se fait appeler Merde. Son procès déchaîne les passions.

SHAKING TOKYOUn fi lm de Bong Joon-ho avec Teruyuki Kagawa, Yu Aoi, Naoto Take-naka.

Depuis plus de dix ans, il est hikikomori. Il vit enfermé dans son appartement, réduisant au strict minimum tout contact avec le monde extérieur. Lorsque la livreuse de pizza s'évanouit chez lui durant un tremblement de terre, l'impensable arrive, il tombe amoureux. Peu après il apprend que la jeune fi lle devient hikikomori à son tour. Osera-t-il franchir le pas qui sépare son appartement du reste du monde ?

NOTE D'INTENTIONLe mot grec rhapsodie désigne une « œuvre compo-sée de plusieurs morceaux présentés les uns après les autres ». Notre projet est une fantaisie en trois mouvements, trois réalisateurs autour d'un seul et même motif Tokyo. Peu importe si chaque pièce semble dissonante par rapport aux autres, puisque c'est l'assemblage des trois qui formera l'œuvre uni-que. Une « TOKYO RAPHSODIE », très précisément.

Les villes évoluent. Mais si Paris ou New York ont réussi à conserver un équilibre entre tradition et évolution, Tokyo est une ville condamnée à se développer sans cesse. La croissance économique a changé la ville à un rythme exponentiel. Cette métropole gigantesque est un décor de fi lm en soi. Ce n'est ni une ville calme ni une ville posée, elle déborde d'une énergie vertigineuse.

Vue de l'étranger, Tokyo est passée de ville exotique à « Tokyo », un ensemble complexe et fantasmé émanant d'un futur proche…

La raison pour laquelle nous voulons faire de ce fi lm un projet composite et on une longue histoire dépend directement de la nature de la ville et de ses habitants, le paysage urbain qui apparaît et disparaît brusquement et de manière inattendue, le comportement routier singulier des gens qu'aucune mode n'étonne plus vraiment. Il y a quelque chose d'absurde dans TOKYO !

Le choix de trois réalisateurs accomplis, dotés d'une sensibilité riche, fertile, et si différente permettra de capter l'esprit réel de TOKYO !

Les producteurs.

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Soirée spéciale en partenariat avec Attac 87Vendredi 24 octobre à 20 h au LIDO

Projection plus discussion autour du fi lm

BATAILLE A SEATTLE

Tarif 4,5 €

Un fi lm de Stuart Townsend avec Charlize Theron, Andre Benjamin, Martin Henderson.USA. 2007. Durée : 1 h 40.

SynopsisEn 1999, de gigantesques manifestations se sont opposées à la tenue de la conférence de la toute puissante Organisation Mondiale du Commerce à Seattle. Jamais l'opposition n'avait été aussi forte, aussi frontale et aussi violente…Bataille à Seattle nous plonge au cœur de ces événements à travers le point de vue de plusieurs personnes, manifestants, policiers, délégués de l'OMC, médecins. Ces cinq jours qui ébranlèrent le monde et marquèrent spectaculairement la naissance d'un altermondialisme planétaire livrent enfi n leurs secrets et leurs enjeux…

Le sommet de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), en 1999, est l'occasion de nombreuses manifestations tant à Seattle qu'en divers points de la planète. A Limoges, les citoyens sont au rendez-vous donné par plusieurs associations dont Attac87.

L'objectif est de braquer les projecteurs sur une or-ganisation, l'OMC, qui préfère d'ordinaire agir dans la discrétion, sinon l'opacité. Depuis sa création en 1995, elle échappe à tout contrôle démocratique. Elle ne dispose d'aucune légitimité élective pour décider en lieu et place des peuples, des nations et des Etats. Elle a toujours refusé de prendre en considération la dimension sociale des échanges, qu'il s'agisse d'emploi, de droits, de normes, de maîtrise technologique, de formation… Elle ne se soucie pas davantage de la protection de l'environnement et des milieux naturels. Elle milite pour accroître la libéralisation des échanges et généraliser la fi nanciarisation et la déréglementation sociale.En 1999, les négociations de l'OMC échouent ; le mouvement contre la mondialisation ultra-libérale et fi nancière est largement médiatisé.En 2208, à Genève, les dernières négociations se sont également soldées par un échec ; quant à l'altermondialisme, il est toujours vivant mais moins visible dans les média !

Dans un communiqué du 30 juillet 2008, Attac France propose :“Il est grand temps que les Etats qui veulent aller de l'avant se réunissent pour tracer un autre cadre que celui de l'OMC, afi n de fournir des règles justes au commerce. À cet égard, l'esquisse qui était contenue dans la Charte de La Havane de 1947 constitue une bien meilleure base que celle de l'OMC. Le mouvement alermondiasliste, qui s'appelle dans ce domaine “Our World is not for Sale” (“Notre monde n'est pas à vendre”) et sa bran-che européenne, dont Attac-France fait partie, sont prêts à participer à ce travail d'élaboration d'un nouveau cadre qui vise le partage, la justice, le respect des droits humains et de l'environnement.”

Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires. Parution toutes les 7 à 8 semaines entre septembre et juin.

Entièrement conçu et réalisé pour les cinémas Multiplex GRAND ECRAN et LIDO par Bruno PENIN.

Pour nous contacter : par courrier à l’adresse ci-dessus, par téléphone au 05 55 77 40 79, par e-mail : [email protected] - 11, place Denis-Dussoubs - 87000 Limoges

Cette revue est imprimée par Rivet Presse Edition - Limoges.

ZOOMZOOMZOOMDiscussion avec Attac87 après la projection

Attac 87Maison des Droits de l'Homme37, rue Frédéric Mistral - 87100 Limoges - Tél : 05 55 35 81 [email protected] www.france.attac.orgSe réapproprier ensemble l'avenir de notre monde…

Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires N° 38 SEPTEMBRE/OCTOBRE 2008

LE JOURNAL DE L’ACTUALITÉ ART ET ESSAI DU CINÉMA LE LIDO

ET DU MULTIPLEX GRAND ÉCRAN

Le nouveau

WOODYALLEN

PenelopeCruz

VICKY CRISTINA BARCELONA