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é MAI 2011 - LE JOURNAL DES RÉSEAUX 45 Rédaction : Joanna Peiron - Texte et Toile Comité de rédaction : représentants des Réseaux Conception : Journal de l’Action Sociale © Journal de lʼAction Sociale “Le devenir des enfants de l’Ase pose problème” page 53 Wikithionville, un espace de savoir et de rencontre page 49 Un exercice des tutelles désormais plus professionnel page 54 “Être à l’écoute, c’est s’effacer” page 50 “C’est en ramant ensemble dans la même direction qu’on peut réussir” page 51 CNLAPS Famille d’accueil, une vraie famille, pour toujours page 52 Un service de garde d’enfants à toute heure page 47 Un partenariat pour rapprocher la ville et l’entreprise page 48 Mai 2011 - N° 15 RASSEMBLER des acteurs qui, bien que différents, partagent des valeurs communes, comme celles de l’engagement, de l’ou- verture à l’autre, de la prévalen- ce du sens dans le projet ; RELAYER leurs préoccupations et leurs actions pour permettre à leurs partenaires de mieux les connaître et donc de mieux agir ensemble ; RÉAFFIRMER ainsi la conviction, aujourd’hui plus que jamais, de l’urgence de faire le pari du par- tage des savoirs et des compé- tences, pour affronter les défis d’une société très déstabilisée ; Tels sont les objectifs du Journal des RÉSEAUX. En somme, un journal en quête d’une nouvelle aire : celle de la confiance mutuelle et de l’humili- té au service du vivre-ensemble. LE JOURNAL D’UNE NOUVELLE R

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Page 1: LE JOURNAL D’UNE NOUVELLE R - wikithionville.fr · L’ADMR est le premier réseau français de service à la personne avec 3350 associations locales présentes sur l’ensemble

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MAI 2011 - LE JOURNAL DES RÉSEAUX 45

Rédaction : Joanna Peiron - Texte et ToileComité de rédaction : représentants des RéseauxConception : Journal de l’Action Sociale

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“Le devenir des enfants de l’Asepose problème”

page 53

Wikithionville, un espace de savoiret de rencontre

page 49

Un exercice des tutelles désormaisplus professionnel

page 54

“Être à l’écoute, c’est s’effacer”page 50

“C’est en ramant ensemble dans lamême direction qu’on peut réussir”

page 51

CNLAPS

Famille d’accueil, une vraie famille,pour toujours

page 52

Un service de garde d’enfants àtoute heure

page 47

Un partenariat pour rapprocher la ville et l’entreprise

page 48

Mai 2011 - N° 15

RASSEMBLER des acteurs qui,bien que différents, partagentdes valeurs communes, commecelles de l’engagement, de l’ou-verture à l’autre, de la prévalen-ce du sens dans le projet ;RELAYER leurs préoccupationset leurs actions pour permettreà leurs partenaires de mieuxles connaître et donc de mieuxagir ensemble ;RÉAFFIRMER ainsi la conviction,aujourd’hui plus que jamais, del’urgence de faire le pari du par-tage des savoirs et des compé-tences, pour affronter les défisd’une société très déstabilisée ;Tels sont les objectifs duJournal des RÉSEAUX.En somme, un journal en quêted’une nouvelle aire: celle de laconfiance mutuelle et de l’humili-té au service du vivre-ensemble.

LE JOURNALD’UNE NOUVELLE R

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ADMR - L’Association du service à domicileL’ADMR est le premier réseau français de service à la personne avec 3 350 associations locales présentes surl’ensemble du territoire national. Elle compte 110 000 bénévoles et emploie 100 000 salariés. Depuis sa créationen 1945, l’ADMR apporte au quotidien des services à domicile sur mesure à plus de 650 000 clients (familles,personnes âgées, personnes handicapées ou malades) et réalise 100 millions d’heures d’intervention par an.

Alliance Villes EmploiAssociation de collectivités territoriales, communes et établissements publics de coopération intercommunale (EPCI)impliqués dans les politiques de la formation, de l’insertion et de l’emploi, Alliance Villes Emploi est le réseaunational des 203 Maisons de l’emploi (MDE) et des 190 Plans locaux pour l’insertion et l’emploi (Plie).

CNLAPS - Le Comité national de liaison des associations de prévention spécialiséeLe Comité national de liaison des associations de prévention spécialisée (CNLAPS) a pour but la promotiondu secteur. Représentant 160 associations, il est un interlocuteur qualifié des pouvoirs publics au niveau de l’É-tat et des collectivités territoriales et contribue notamment aux travaux du Conseil technique de la préventionspécialisée. Il capitalise et fait connaître les savoir-faire des éducateurs de rue en matière d’éducation des jeu-nes, organise des formations et favorise les échanges à l’échelle européenne.

La Croix-Rouge françaiseFondée en 1864, La Croix-Rouge française est une association loi 1 901 reconnue d'utilité publique depuis1945. S’appuyant sur 51 000 bénévoles et 17 000 salariés, elle intervient dans cinq domaines : urgence-secou-risme, santé-autonomie, action internationale, formation et action sociale. Grâce à ses 900 délégations locales,100 délégations départementales et 22 régions, 630 établissements, La Croix-Rouge est présente sur l’ensembledu territoire français.

FCSF - Fédération des centres sociaux et socioculturels de FranceLa Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF) est née en 1922. Elle rassemble aujour -d’hui 40 fédérations départementales ou régionales, représentant plus de 1 000 centres sociaux. La FCSF rem-plit plusieurs fonctions, dont principalement l’assistance au réseau national et la défense du projet “centresocial” auprès des différents partenaires institutionnels.

Fnadepape - Fédération nationale des associations d’entraide des personnes accueillies en protection de l’enfance

La Fnadepape, créée en 1958, regroupe aujourd’hui 76 associations départementales d’entraide des personnesaccueillies en protection de l’enfance (anciennes associations d’entraide des pupilles de l’État) dont la vocationest de participer à l’effort d’insertion sociale des personnes admises ou ayant été admises dans les servicesd’aide sociale à l’enfance. La fédération relaie au niveau national les préoccupations de ces associations d’usa-gers et représente leurs intérêts dans les instances représentatives nationales. Elle interpelle les pouvoirspublics et développe des partenariats avec les autres associations et réseaux pour contribuer à l’évolution destextes et des pratiques en matière de protection de l’enfance.

Ones - Organisation nationale des éducateurs spécialisésL’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (Ones) est une association qui a pour objet d’encourager lareconnaissance de ce métier. Elle cherche à développer des espaces de partage et de réflexion autour de théma-tiques du secteur, a une fonction de vigilance et d’alerte sur l’évolution de la profession, de ses conditionsd’exercice, de son environnement. L’Ones garantit la liberté syndicale et politique à chacun de ses membres.

Unaforis - Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale

L’Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale (Unaforis) est néeen 2008 du rapprochement des deux principales fédérations qui regroupent les écoles et instituts de forma-tion en travail social : l’Association française des organismes de formation et de recherche en travail social(Aforts) et le Groupement national des instituts régionaux du travail social (GNI). Son but est de représen-ter les établissements adhérents auprès des pouvoirs publics, des conseils régionaux et des employeurs.

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MAI 2011 - LE JOURNAL DES RÉSEAUX 47

C omment concilier vie fami-liale et vie professionnelle ?Cette question se pose avec

une acuité croissante pour de nom -breux foyers. En cause, notamment, l’é-volution du marché de l’emploi, quidans bien des cas exige désormais dessalariés une disponibilité de tous lesinstants. Dans le secteur de la santé,dans les transports, dans les métiersdu commerce, on travaille de plus enplus en décalé, la nuit, le week-end…Pour répondre à ces nouvelles contrain-tes, la fédération ADMR du Maine-et-Loire fait évoluer son offre de garded’enfants en proposant d’intervenir audomicile des familles à des horairesatypiques. À présent, ce service repré-sente la majeure partie des 25000 heu-res de garde assurées chaque année.

Des équipes spécifiques

“Le plus souvent, notre offre est com-plémentaire à d’autres modes de garde”,précise Emmanuelle Beaumont,conseillère technique au sein de cettefédération. “Notre salariée, qui parfoisarrive dès 4 heures du matin, est pré-sente pendant que l’enfant dort, elleprépare son repas, l’aide à manger, faitsa toilette, l’habille, puis l’emmène chezson assistante maternelle, à la crècheou à la maternelle. Le soir, elle peutaussi assurer des activités d’éveil ou l’ai-der à faire ses devoirs.”Pour les enfants de moins de six ans,les familles peuvent bénéficier d’unsoutien financier dans le cadre de laprestation d’accueil du jeune enfant(PAJE), aide qui dans certains cas, enfonction du nombre d’enfants, du nom-bre d’heures et des revenus du ménage,

peut sensiblement abaisser le coûthoraire de ce type de garde.Pour assurer ces interventions, qui fontl’objet d’une majoration salariale, lesassociations locales font, dans un pre-mier temps, appel à leurs employéeshabituelles, sur la base du volontariat.Mais souvent, l’augmentation des besoinsrend nécessaire la constitution d’équi-pes spécifiques, en recrutant de nou-velles salariées, elles aussi diplôméeset/ou expérimentées, et dont la situa-tion personnelle et familiale est com-

patible avec un travail à des horairesatypiques.De fait, comme le précise EmmanuelleBeaumont, ce service innovant estamené à se développer. “Car, en paral-lèle des évolutions du monde du tra-vail, on constate aussi un isolementcroissant des familles et une augmen-tation du nombre de parents qui élè-vent seuls leurs enfants.”

Un service de garde d’enfantsà toute heurePour aider les familles à faire face à une demande accrue de flexibilité de la part des employeurs, lafédération des associations ADMR du Maine-et-Loire propose de garder les enfants à des horairesdécalés.

CONTACT - ADMR : 01 44655555www.admr.org

L’ADMR dans la caravane du Tour européendu bénévolat et du volontariatCe tour, créé à l’initiative de la Commission européenne, dans le cadre de l’annéeeuropéenne du bénévolat et du volontariat, fait étape dans les capitales de chaqueÉtat membre pour illustrer la présence forte du bénévolat et du volontariat danstous les secteurs de la société. La caravane de ce tour s’est donc posée à Paris,sur le Parvis de l’Hôtel de Ville, du 24 au 28 avril dernier. Le grand public a puainsi profiter de stands d’information, assister à des débats, participer à des ani-mations et avoir accès à des offres de missions bénévoles dans une ambiancepédagogique et festive.L’ADMR ne pouvait manquer cette manifestation, les associations de Paris etde sa région ayant besoin de conforter leurs équipes bénévoles. Elle a ainsi accueillisur un stand situé dans l’espace solidarité, un public nombreux à la recherched’informations sur ses buts, son fonctionnement et les missions qu’elle propose.Elle a aussi pris part à un débat intitulé “Le bénévole, créateur de lien social”.

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C réées l’une et l’autre en 1993,animées par nombre de convic-tions communes, l’Alliance

Villes Emploi et la Fondation agir contrel’exclusion (FACE) avaient vocationà coopérer. C’est désormais chose faite.Les deux réseaux ont signé, le 15 avril,à Paris, une convention visant à ren-forcer leur partenariat.“L’exclusion d’une partie de nos conci-toyens n’est pas acceptable”, a réaffirméà cette occasion Gérard Mestrallet,le président de la fondation FACE, quirassemble des clubs d’entreprises enga-gés dans des actions de proximité. Pourle PDG de GDF-Suez, cette conven-tion doit permettre “de produire et d’af-firmer un discours partagé sur lesapproches territoriales de l’emploi,et de formuler des propositionscommunes”. De son côté, Jean Le Gar-rec, le président de l’Alliance VillesEmploi, estime que cette signature per-mettra de “passer de l’intuition à laréalisation d’une démarche porteuse

d’un éclairage pour les années à venir”.Pour les deux réseaux, l’action en faveurde l’emploi doit s’organiser au niveaudu territoire, en cohérence avec lespolitiques nationales, régionales etdépartementales. Dans un but d’effi-cacité, les stratégies locales doiventprendre en compte l’ensemble des pro-blématiques associées. Elles doiventenfin mobiliser à la fois les entrepri-ses, comme c’est le cas au sein des clubsFACE, et des intercommunalités dotéesd’outils pertinents, tels que les Mai-sons de l’emploi et les PLIE.

Des simulations d’entretiend’embauche

La nouvelle convention s’articule autourde sept champs de coopération (lire l’en-cadré ci-contre) et devrait donnerune impulsion forte à des partena-riats locaux engagés de longue date.Entre autres exemples, celui initié enSeine-Saint-Denis par l’AssociationInitiative Emploi, créée en 2001 parles communes de Bagnolet, Montreuil,Noisy-le-Sec et Romainville afin de por-ter un PLIE. “À l’époque, nous nous som-mes rendu compte que notre terri-toire présentait une riche activité,avec de nombreuses entreprises, et denombreux acteurs dans le domaine

de l’insertion”, se souvient Thierry Arqui-zan, son directeur. “Le problème, c’estqu’il n’existait entre eux presqueaucun lien, notamment parce que lesentreprises, elles-mêmes, étaient iso-lées.” C’est ainsi que ce PLIE s’est tournévers FACE pour que la fondation l’aide,en 2004, à créer un club, qui aujour d’huicompte une cinquantaine d’entrepriseset fonctionne de manière autonome,avec ses financements propres.Depuis, des entrepreneurs se ren-dent régulièrement dans des établis-sements scolaires pour expliqueraux élèves comment fonctionne uneentreprise. Différentes initiatives sontégalement menées en faveur de l’accèsà l’emploi. “Les référents PLIE adres-sent par exemple des chômeurs de lon-gue durée à des entrepreneurs du sec-teur visé qui leur font passer, dans desconditions réelles, une simulation d’en-tretien d’embauche, puis les conseillentpour accroître leurs chances d’obtenirun boulot”, explique Thierry Arqui-zan. Étape suivante : un chef d’entre-prise parraine un demandeur d’em-ploi et l’aide dans ses démarches, enlui faisant bénéficier de ses réseaux.Des modules de formation d’une mati-née intitulés “Entreprise mode d’em-ploi” ont également été mis en placepour expliquer à des candidats àl’embauche ce qu’est un contrat,quels sont les droits et devoirs des sala-riés et de l’employeur… “Autant d’initiatives qui nous ont per-mis d’améliorer le taux de remise enemploi”, assure ce directeur de PLIE.

L’Alliance Villes Emploi vient de signer une convention avec la Fondation agir contre l’exclusion(FACE) afin de mieux conjuguer politiques nationales et dynamiques territoriales.

CONTACT - www.ville-emploi.asso.frAlliance Villes Emploi : 0143123040

Un partenariat pour rapprocher la villeet l’entreprise

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Une convention, septobjectifs prioritaires■ Valoriser des “politiquesterritoriales de l’emploi”■ Conduire des travaux derecherche appliquée■ Développer la prospective■ Favoriser les échanges de trèsbonnes pratiques■ Concevoir et mettre en œuvredes actions et projets communsinnovants■ Promouvoir la naissance de nou-veaux clubs FACE■ Rechercher et mobiliser des finan-cements au profit d’actions com-munes

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D epuis une vingtaine d’années,le centre social Le Lierre, àThionville (Moselle), mène

un travail d’éducation aux technologiesde l’information et de la communica-tion, les fameuses “TIC”. En paral-lèle, il s’intéresse aussi, de longue date,à l’histoire locale. C’est donc tout natu-rellement que ses responsables onteu l’idée de créer, il a un an et demi,une plate-forme collaborative, un “wiki”de territoire.Ainsi est né, sur le modèle de l’ency-clopédie en ligne Wikipedia, un siteInternet baptisé Wikithionville(www.wikithionville.fr). Un outil pour“rapprocher les gens, tout en les for-

mant au multimédia”, comme le pré-cise Thierry Léger, le coordinateur duprojet. “Il s’agit aussi de les aider à appré-hender les enjeux d’un espace publicqui, aujourd’hui, est de plus en plus vir-tuel et d’accompagner les nouvelles for-mes de liens sociaux qui s’établissentsur la Toile”, poursuit-il.

Une série de portraitsd’habitants

Bien évidemment, l’objectif est égale-ment de donner envie aux usagers d’ap-profondir leur connaissance du quar-tier et de la ville. À ce jour, 400 personnes(fréquentant ou non le centre social)participent au site, en accès libre. “Poury déposer un article, il suffit de créerun compte”, explique Thierry Léger,tout en précisant qu’une modérationintervient après-coup.À elle seule, la page d’accueil a reçu27 000 visiteurs uniques, tandis que160000 personnes ont regardé au moinsl’une des pages du site.

On y trouve notamment des informa-tions sur l’histoire de Thionville. Mais,parce que celle-ci est aussi faite de tra-jectoires personnelles, on peut décou-vrir, sous forme d’articles, de photosou de vidéos, quelque 70 portraits,autant d’occasions de se familiariseravec les préoccupations et les enga-gements professionnels, familiaux, asso-ciatifs ou encore artistiques des habi-tants. On y croise par exemple André,qui nous raconte son enfance durantla Seconde guerre mondiale, et Angela,née en Arménie, fille et petite-fille dedemandeurs d’asile, qui avec son vio-lon a accompagné Aznavour sur scène.Autre partie du site qui s’avère promet-teuse, à en croire le responsable vidéoet multimédia de ce centre social, unespace TV jeunes dans lequel ces der-niers sont invités à déposer de petitsfilms ou des reportages.

À Thionville, un centre social a créé son propre “Wikipedia” pour que les habitants s’approprient l’espacepublic numérique et approfondissent leurs connaissances de la ville.

Wikithionville, un espace de savoiret de rencontre

CONTACT - FCSF : 0153099616www.centres-sociaux.fr

Wikithionville permet d’accompagner les nouvelles formes de liens sociaux qui s’éta-blissent sur la Toile.

Le “wiki” présent lorsdu colloque “cultureet centres sociaux”L’expérience menée à Thionville aété présentée lors d’un colloque natio-nal qui s’est tenu le 7 mai à la Maisondes métallos, à Paris, sur le thème“culture et centres sociaux”. Inspirépar un autre “Wiki”, celui de Brest,ce “portail des voisins”, comme le ditson sous-titre, vise à développer lacitoyenneté par l’appropriation popu-laire de l’Internet.D’autres projets culturels ont été misà l’honneur lors de cette rencon-tre, notamment l’exposition d’artsplastiques “Derrière les paupières”,organisée en mars par la Fédérationdes centres sociaux du Vaucluse. Unegrosse vingtaine d’artistes ont, pourl’occasion, produit des œuvres parmilesquelles les usagers des centressociaux étaient invités à effectuerune sélection.

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S avoir taire ses propres bruitspour écouter l’Autre. C’est l’unedes règles qu’appliquent au quo-

tidien, de 10 heures à 22 heures ensemaine et de 12 heures à 18 heures leweek-end, les 45 bénévoles (retraités,femmes au foyer, étudiants, salariés,etc.) mobilisés au sein du service detéléphonie sociale de la Croix-Rouge.Réunis sur deux plateaux, l’un en régionparisienne, le second à Limoges, ilsrépondent de façon anonyme et gra-tuite à la détresse, à toutes les détres-ses.Créé en 1988, “Croix-Rouge écoute”privilégie une approche généraliste. “Lamajeure partie des 20000 appels reçusannuellement émanent de personnesatteintes de troubles psychiques, degens souffrant de solitude et/ou ren-contrant des problèmes sociaux oufamiliaux”, indique Rosine Duhamel,psychologue clinicienne et responsa-ble du service. En parallèle, une secondeligne s’adresse spécifiquement aux déte-nus, qui désormais disposent de télé-phones dédiés à l’intérieur de nom-breuses prisons (lire le Journal desréseaux de mars 2010).

Humanisme et impartialité

Sélectionnés à l’issue de trois entre-tiens, qui doivent permettre de s’assu-

rer notamment de leur solidité psycho-logique, les écoutants bénéficient d’uneformation en double écoute, six moisdurant. Puis, ils répondent aux appels,depuis les plateaux téléphoniques, enprésence d’un professionnel de la santémentale. Régulièrement, des séancesde débriefing sont organisées, afin d’é-

changer sur les pratiques et de s’assu-rer qu’elles correspondent à l’éthique etaux missions du service. “Il s’agit d’a-dopter la bonne posture, de se confor-mer aux principes de la Croix-Rouge,l’humanité, l’impartialité ou encorele respect de la dignité”, précise RosineDuhamel. “Le temps d’une conversa-tion, qui peut ne durer qu’une à deuxminutes mais peut aussi s’étirer sur troisquarts d’heure, nous ne cherchons pasà donner la solution. Celle-ci ne peutvenir que de la personne qui appelle.Nous pouvons uniquement l’aider à latrouver elle-même.”“Être à l’écoute, c’est s’effacer”, confirmeClaire, l’une des bénévoles, qui dit avoirénormément appris au sein de ce ser-vice de téléphonie sociale. “Il y a encoredeux ans, avant de commencer, je croyaisque la souffrance la plus forte était liéeau manque d’argent. Je sais maintenantqu’il s’agit de la solitude, une solitudeextrêmement tangible. Lorsque certainsme parlent au bout du fil, je sais qu’ilsn’auront pas d’autre conversation de lajournée”, raconte celle qui longtempsa dirigé sa propre société de tourismed’affaires. Son engagement, dit-elle,n’a rien avoir avec de la pitié ou de lacommisération. “C’est quelque chose deplus chaud, de plus vrai”, affirme-t-elle.

Croix-Rouge écoute : 0800 858 858

Depuis plus de 20 ans, encadrés par des professionnels de la santé mentale, les bénévoles de “Croix-Rouge écoute” répondent anonymement et gratuitement aux appels de personnes en souffrance.

“Sans don, pas d’action”La Croix-Rouge française a mené du 14 au21 mai, dans toute la France, sa 77ème quê tenationale, avec un nouveau slogan : “Sans don,

pas d’action”. Cette campagne intervient dansun contexte marqué par une précarité accrue.Selon l’Insee, 13 % de la population sont dé -sormais concernés par la pauvreté. Donner, c’est aider les quelque 52 000 béné-voles de la Croix-Rouge, répartis dans 900 délé-gations, à accompagner les personnes vulné-

rables, à sauver des vies ou encore ensei-gner les gestes qui sauvent.

A C T U A L I T É

“Être à l’écoute, c’est s’effacer”

CONTACT - www.croix-rouge.frCroix-Rouge française: 0144431375

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Les bénévoles de “Croix-Rouge écoute”bénéficient d’une formation de six mois.

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“Il y a bien sûr les colloques,les séminaires, les journéesd’études… Mais pour per-

mettre aux acteurs du secteur de fairedécouvrir aux élus et aux autres par-tenaires institutionnels les réalités deleur métier, rien de tel que les réunir,avec les jeunes, dans une situation pro-fessionnelle. D’où l’idée qu’ont eu lesresponsables de l’Association départe-mentale pour la sauvegarde de l’enfancedu Rhône (ADSEA 69) d’organiser unchallenge régional de barques.Baptisée Printemps de la Prév, cette ren-contre programmée le 18 juin prochainrassemblera 150 à 200 jeunes, ainsi queleurs éducateurs, sur la base nautiquede Saint-Romain-en-Gal, entre Givorset Vienne. Chaque association de pré-vention spécialisée de Rhône-Alpes pré-sentera son équipage composé d’un gar-çon, d’une fille et d’un éducateur. Unéquipage qui, encouragé par de nom -breux supporters, devra parcourir surle Rhône, en 2h30 environ, la distancede 15,5 kilomètres. Au total, ce sont unevingtaine de barques qui seront en com-pétition.

Une symbolique très parlante

“La symbolique de la barque est trèsparlante”, estime Marc Bonnet, le direc-teur de l’ADSEA 69. “Cela fait un peugalère. Mais cela nous dit surtout qu’ilne suffit pas d’être fort. C’est en ramantensemble dans la même direction qu’onpeut réussir.”Le Printemps de la Prév offre aussi uneoccasion de se familiariser avec l’envi-

ronnement, ainsi qu’avec un élémentimportant de la culture locale. Les barquessont aussi associées à l’idée de solida-rité puisque, de tout temps, elles ont étéutilisées pour les sauvetages.Avant de prendre part à la compétition,les équipages auront eu la possibilité des’entraîner dans différents clubs de larégion. Mais ils auront aussi sollicité desmécènes pour rassembler les 450 eurosnécessaires à leur inscription. “Unedémarche très instructive pour les jeu-nes”, souligne Marc Bonnet. Le reste desfinancements – l’ensemble du projetcoûte environ 20 000 euros – provientdes fonds de la politique de la ville, desservices de prévention spécialisée et descommunes.L’objectif de l’ADSEA 69 est de voir, àl’avenir, les autres associations de larégion prendre le relais pour faire duPrintemps de la Prév un rendez-vousannuel.

“C’est en ramant ensemble dans la mêmedirection qu’on peut réussir”La Sauvegarde du Rhône organise le 18 juin le Printemps de la Prév, un challenge régional de barquesqui mettra en compétition une vingtaine d’équipages composés d’éducateurs et de jeunes.

CONTACT - CNLAPS : 01422979 81www.cnlaps.fr

CNLAPS

Le 18 juin prochain, ce sont 200 jeunes avec leurs éducateurs qui partageront leursbarques, dans un esprit de solidarité et de confiance en l’avenir.

L’ADSEA 69, une longue histoire au service des jeunes

Créée en 1943, l’ADSEA 69 est à l’origine de services et d’établissements spécia-lisés dans l’accompagnement de jeunes et de familles en difficulté, puis de per-sonnes handicapées mentales. Elle compte, aujourd’hui, 18 structures répartiessur le département du Rhône, dans lesquelles sont suivies près de 9200 person-nes autour de trois secteurs d’activité : la protection de l’enfance, de l’adoles-cence et des adultes, le secteur médico-social et l’accompagnement des person-nes en situation de handicap. Son service de prévention spécialisée, ouvert dès1959, mobilise aujourd’hui 50 éducateurs, qui interviennent tous les jours del’année sur 18 communes de l’agglomération lyonnaise. Présents dans la rue,assurant des animations sociales, proposant des accompagnements éducatifsindividuels ou collectifs, ces professionnels sont en contact avec plus de 3 800jeunes âgés de 12 à 25 ans et présentant des risques de décrochage social, demal-être et de marginalisation.

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52 LE JOURNAL DES RÉSEAUX - MAI 2011

M arie-Claude a deux enfants,de 38 et 33 ans. Mais danssa tête et dans son cœur, sa

famille s’étend bien au-delà des liensdu sang pour englober plusieurs desjeunes gens qui, dans le cadre de l’aidesociale à l’enfance, ont été placés chezelle, dans la Meuse, et ont partagé avecles siens, pendant de très nombreu-ses années, moments de joie et d’ad-versité. “On ne peut pas éduquer sansdonner d’affection”, veut croire cetteassistante familiale, aujourd’hui âgéede 59 ans.Fort heureusement, ces liens perdu-rent, une fois la mesure de placementterminée. Lorsque, à l’approche de samajorité, il s’est vu convoqué chez l’as-sistante sociale, qui a commencé àlui dire qu’il allait devoir “prendre savie en main”, Nicolas a senti son cœurse serrer. Très vite, cependant, Marie-Claude l’a “rassuré”. “Ne t’inquiète pas,tu reviens quand tu veux, tu es ici cheztoi”, lui a-t-elle dit.De fait, si à 20 ans Nicolas vole de sespropres ailes, s’il s’est mis en ménageet possède un emploi dans une régiede propreté, il revient régulièrementvoir cette femme chaleureuse qu’il consi-

dère comme une mère. Il sait qu’elle esttoujours disponible pour lui lorsqu’iléprouve un coup de blues. “Elle m’amême appelé, il y a quelques semaines,pour me demander si je voulais partiravec elle en vacances dans le Sud de laFrance”, raconte le jeune homme, quiavec sa famille d’accueil a découvertl’Île de la Réunion, le Maroc, la Tunisieet la Thaïlande.

“Tout ce que je suis, je le doisà Marie-Claude”

Avant son placement, à l’âge de 11 ans,Nicolas était victime de maltraitance.“L’école, on n’y allait jamais. Et le soir,à table, on ne mangeait parfois que dupain et un oignon”, se souvient-il. “Toutce que je suis, je le dois à Marie-Claude,qui m’a appris à lire et écrire, et qui m’atoujours soutenu dans mes démarches.”Après avoir vécu depuis l’âge de troisans jusqu’à sa majorité aux côtés deMarie-Claude, Rebecca, 20 ans, a elleaussi le sentiment de rentrer chez ellelorsque, un week-end sur deux, cetteélève infirmière vient voir celle qu’elleappelle “Tata”.“Entre nous, on peut parler d’amour.

Les propres enfants de Marie-Claudem’ont toujours considérée comme leursœur”, assure-t-elle. À l’avenir, l’assis-tante familiale n’exclut pas d’engagerdes démarches juridiques pour adop-ter Rebecca, qui a perdu récemment samère biologique. La jeune femme saiten tout cas que le jour où elle aura desenfants, Marie-Claude sera “leur grand-mère”.À en croire Roland Willocq, le vice-président de la Fnadepape et présidentde l’Association départementale de laMeuse, 40 à 50 % des assistants fami-liaux conservent des liens étroits avecles enfants qu’ils ont pris en charge dansla durée. “Souvent, ces jeunes issus del’Ase rendent davantage d’affection àleur famille d’accueil que s’il s’agissaitde leurs propres parents ; ils soutien-dront celles-ci devenues âgées et dépen-dantes. Et quand, plus tard, à la Toussaint,ils se rendent au cimetière, c’est sur leurtombe, et non sur celle des parents bio-logiques”, affirme-t-il, fort de sa pro-pre expérience, tout en déplorant queles assistants familiaux soient invités àne pas s’attacher aux enfants qu’ilsaccueillent.“On part du principe que l’enfant quia été sorti de son milieu familial a voca-tion à y retourner, même s’il y a trèspeu de chances de voir la situation s’a-méliorer. Trop souvent, des mesuresprovisoires sont prises, on recule devantune vraie protection juridique. Ainsi,on hypothèque les chances de réussitede l’enfant”, dénonce Roland Willocq.

Certaines personnes placées conservent, une fois adultes, des liens solides et durables avec leurassistant familial.

CONTACT - Fnadepape: 0383299181www.fnadepape.org

L’assistante fami-

liale est devenue

une profession-

nelle rémunérée,

pour autant cela

n’obère pas le lien

affectif, qui sou-

vent ressemble,

lors de place-

ments longs, à de

véritables adop-

tions de cœur.

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Famille d’accueil, une vraie famille, pour toujours

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MAI 2011 - LE JOURNAL DES RÉSEAUX 53

JDR : Il est régulièrement questiondes difficiles conditions de sortiede l’aide sociale à l’enfance, au momentdu passage à la majorité. Qu’en est-ilréellement ?Jean-Marie Vauchez : On part du prin-cipe que la maturité intervient avecla majorité légale. Mais bien souvent,cette échéance couperet ne correspondpas au degré de maturation psycholo-gique de la personne. Pour cette rai-son, il a été créé un contrat jeune majeur,qui permet une prise en charge au-delàdes 18 ans, pour trois années supplé-mentaires. Mais cette mesure est appli-quée de manière très inégale d’un dépar-tement à l’autre. Certains conseilsgénéraux l’ont étendue jusqu’à l’an-née des 25 ans, d’autres la refusent quasisystématiquement. C’est un scandale.La situation diffère aussi selon que lejeune a été placé en famille d’accueilou en institution. La famille d’accueil,généralement, conserve avec lui desliens plus ou moins profonds, de manièrebénévole (N.D.L.R., lire la page de laFnadepape). Pour un établissement,en revanche, les choses sont plus com-pliquées, ne serait-ce que pour des rai-sons budgétaires. Souvent, les éduca-teurs maintiennent des contacts, à titrepersonnel, avec certains jeunes deve-nus adultes. La plupart des foyers orga-nisent aussi des journées des anciens.Mais le système est loin d’être satisfai-sant.

JDR : Que deviennent les jeunes quisortent de l’Ase, notamment ceux quiont fait l’objet d’un placement de lon-gue durée ?

J-M V : Leur devenir pose problème.Sans que l’on soit en mesure d’avancerdes chiffres précis, on peut dire qu’unebonne partie d’entre eux se retrouventà la rue ou dans des centres d’héber-gement et de réinsertion sociale (CHRS).Là encore, les situations varient d’undépartement à l’autre. Les services pari-siens de l’Ase, par exemple, placent envi-ron deux tiers des enfants en province,notamment dans le Vercors et les Hautes-Alpes. Cela a pour effet de les couperde leur milieu familial et de leur réseau

social. À la sortie, le jeune n’a pas grandmonde sur qui s’appuyer.

JDR : Que préconisez-vous ?J-M V : La sortie de l’Ase se travaille.Il faut, en amont, préparer le jeune àson autonomie, tout en l’aidant à tisserou renouer des liens avec sa famille oudes associations qui favoriseront soninsertion sociale. Le défaut du systèmefrançais de protection de l’enfance, c’estqu’en dépit de la loi de 2007, il restetrop basé sur l’alternative “placementou non-placement”. Alors que la plu-part des mesures sont de courte durée,il prévoit peu de solutions intermédiai-res, pourtant moins coûteuses, qui per-mettraient un vrai investissement dela famille et faciliteraient l’après-place-ment. Par ailleurs, il faut assurer, demanière égale sur tout le territoire, uneprise en charge dégressive, condition-nelle et surtout argumentée, jusqu’à 25ans. La difficulté, cela dit, provient aussidu fait que le jeune doit lui-même déci-der, à 18 ans, s’il accepte ou non cetteaide. Trop souvent, malgré les conseilsdes éducateurs, qui pressentent qu’ilva droit dans le mur, il va vouloir volerde ses propres ailes. Mais alors qu’ungamin qui a envoyé balader ses parentsle jour de ses 18 ans peut toujours reve-nir chez eux, lui n’a pas la possibilitéde se raviser, une fois refusé le contratjeune majeur. La porte est définitive-ment fermée, et c’est absolument dra-matique.

“Le devenir des enfants de l’Asepose problème”Trop souvent, à leur entrée dans l’âge adulte, les enfants qui ont été placés se trouvent “lâchésdans la nature”. Des solutions existent mais sont appliquées de façon inégale selon les départe-ments, dénonce Jean-Marie Vauchez, le président de l’Ones.

CONTACT - ONES : [email protected]

La question du devenir des enfantsadmis en protection de l’enfance, àl’issue mais aussi au cours de la priseen charge, sera au cœur des prochai-nes Assises nationales de la protectionde l’enfance, dont l’Ones est parte -naire, et qui auront lieu les 12 et 13décembre 2011 à Paris (voir page 19).

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54 LE JOURNAL DES RÉSEAUX - MAI 2011

M aîtrise du droit et des pro-cédures, gestion fiscale etpatrimoniale, connaissance

des publics et des pathologies, appro-che déontologique… Autant de com-pétences qui ne s’improvisent pas, ontestimé en 2007 les législateurs, aumoment de l’adoption de la loi réfor-mant le système des tutelles. Ce texteimpose à l’ensemble des mandatairesjudiciaires – à l’exception des man-dataires familiaux, qui gèrent au quo-tidien le budget et le patrimoine d’unde leurs proches – la détention d’uncertificat national de compétences. Uneformation ouverte uniquement à despersonnes titulaires d’un diplôme deniveau 3 (assistantes sociales, juristes,etc.). “La législation prévoit ainsi queles personnes déjà formées et exerçantde longue date des fonctions de man-dataire reçoivent un complément deformation, plus ou moins approfondi,de 18 ou 48 heures, suivant le type detutelle exercée et les caractéristiquesdu public pris en charge”, explique NicoleGuillope, directrice de programme etde pôle au sein de l’Institut régional dutravail social (IRTS) de Bretagne, àRennes.

Trois formations distinctesen fonction des publicsconcernés

Car ce sont en réalité plusieurs forma-tions différentes qui ont vu le jour àpartir du 1er janvier 2009. Deux d’en-tre elles, d’une durée de 180 heures,concernent essentiellement la pro-tection de l’enfance. Elles doivent aiderles mandataires à appliquer, dans un

cas, des mesures judiciaires d’aide à lagestion du budget familial (MJAGBF),qui visent généralement des famillestrès démunies, en voie d’exclusion,et, dans l’autre, des mesures d’accom-pagnement judiciaire (MAJ), mises enplace lorsque, au bout de deux ans, lesmesures d’accompagnement social per-sonnalisé (MASP), d’ordre administra-tif, n’ont pas porté leurs fruits.La troisième formation – la plus pous-sée, dans la mesure où elle comprend300 heures de cours, généralement éta-lées sur une année – est destinée auxmandataires judiciaires à la protectiondes majeurs, susceptibles d’interve-nir lorsque survient une altération desfacultés mentales (chez les handicapésmentaux, les personnes souffrant detroubles du vieillissement ou encoreles adultes plus jeunes présentant uncomportement qui ne leur permet pasde gérer convenablement leur budgetet leur patrimoine).À ce jour, on estime à quelques milliers

le nombre de personnes qui ont déjàobtenu ce certificat national de com-pétences. “Il s’agit très souvent de pro-fessionnels qui avaient besoin de semettre à niveau”, précise Nicole Guillope,dont l’IRTS a déjà formé quelque 300mandataires judiciaires.Cette formation semble avoir de beauxjours devant elle. Car si la loi de 2007avait pour objectif d’écarter du systèmeles personnes investies par le juge demandats pour lesquels elles n’avaientreçu aucune qualification, et de cana-liser le développement pléthorique destutelles, il ne faut pas s’attendre à unediminution spectaculaire du nombrede mesures, prévoit cette responsablede l’IRTS de Bretagne. “Il faut prendreen compte le vieillissement de la popu-lation et le relatif désengagement desfamilles”, anticipe-t-elle.

Un exercice des tutelles désormaisplus professionnelLa réforme intervenue en 2007 a rendu nécessaire la détention d’un certificat national de compé-tences, couplé à un diplôme de niveau III, pour assurer les fonctions de mandataire judiciaire.

CONTACT - UNAFORIS : 0153 34 14 741, cité Bergère 75009 Paris

La réforme des tutelles renforce significativement la formation des mandataires.

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