Lorsqu’il s’élancera, le 6 novembre prochain, au départ de la plus extrême

des courses à la voile, le Ven-dée Globe, le Genevois Alan Roura aura déjà battu un record: celui du plus jeune des 29 skip-pers qui s’affronteront sur les 44 000 kilomètres de la route menant des Sables d’Olonne… aux Sables d’Olonne, en passant par les caps de Bonne-Espé-

rance, Leeuwin et Horn. Il succè-dera à la légendaire navigatrice britannique Ellen McArthur, qui avait fini deuxième du Vendée Globe en 2000. Elle avait alors 24 ans, lui en a aujourd’hui 23.

Trois mois d’aventuresLe Vendée Globe, c’est une épreuve fort simple dans sa

conception. Il s’agit de réaliser le tour du monde d’ouest en est en solitaire, sans escale et sans assistance. Mais c’est aussi la plus exigeante, avec ses vents violents qui succèdent à des zones de calme plat, une route parsemée d’obstacles, en par-ticulier les blocs de glace à la dérive et d’épais brouillards, qui lui ont valu le surnom d’Eve-rest des mers. Et comme pour l’ascension du Toit du Monde, il y

a beaucoup d’échecs. Moins de la moitié des participants par-viennent habituellement à rallier l’arrivée.Alan Roura n’entend pas se mê-ler à la lutte pour la victoire. Son bateau ne peut pas rivaliser avec les bolides de la dernière géné-ration qui s’aligneront au départ. «Ma première victoire, ce sera d’être au départ. Place ensuite à trois mois d’aventures!», a-t-il affirmé devant la presse conviée

TOUT L’IMMOBILIER • NO 831 • 31 OCTOBRE 2016

n Le Genevois Alan Roura benjamin de la course

«Prendre le départ du Vendée Globe est déjà une victoire»Remettre le voilier à neuf en un temps record, faire du marketing et trouver les sponsors: une somme considérable de travail aura été nécessaire pour que le rêve d’enfant devienne réalité. (Voir aussi Tout l'Immobilier No 828, du 10 octobre 2016).

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L’esprit de familleLe courant a très vite passé entre la direction de la Fabrique et Alain Roura. «Cela se comprend aisément, note ce dernier, nous sommes de part et d’autre attachés à l’esprit de famille et nous attribuons une grande importance aux valeurs humaines». Du côté du navigateur, le goût pour le grand large lui a été inoculé très tôt, puisque petit enfant, il a embarqué avec toute sa famille sur un voilier pour naviguer plusieurs années durant entre l’Atlantique, les Caraïbes et le Pacifique. A 13 ans, il arrête sa scolarité et multiplie les petits boulots pour gagner quelque argent et assou-vir ainsi sa passion pour la mer. A 20 ans, il dispute sa première Mini-transat en solitaire puis se lance sur la route du Rhum, qu’il doit abandonner, et fait équipe avec Jacques Vabre à la Transat.Quant à la boulangerie Cornu, elle a vécu une vigoureuse expan-sion ces dernières années et dispose, aujourd’hui, à côté de la boulangerie fine de Champagne, de trois autres sites de production en Suisse (Morat et Arlesheim) et en France (Saint-Amarin, Al-sace). Elle occupe quelque 340 collaborateurs mais elle demeure une entreprise familiale avec l’arrivée de la troisième génération des Cornu. L’un de ses produits forts connus, ce sont les biscuits Roland (rachetés en 2008), bretzels et zwiebacks notamment. La valeur qu’elle attribue aux relations humaines se traduit égale-ment en dehors de l’entreprise, avec l’aide à de jeunes sportifs talentueux. Elle est ainsi présente dans le biathlon, avec les sœurs Gasparin, le snowboard (Patrizia Kummer), le motocyclisme (Robin Mulhauser) et depuis peu la voile (Alan Roura).

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Monocoque de l’ancienne générationCette première victoire, Alain Roura l’aura forgée en moins d’une année, puisque c’est début décembre de l’année dernière qu’il a acheté l’Imoca «SuperBi-gou» à Bernard Stamm, qui en était le concepteur et le pre-mier skipper. Il l’avait construit en 1997 pour participer préci-

sément au Vendée Globe, mais faute d’argent et de temps, il ne le terminera pas. Le voilier fera ses preuves par la suite et il possède, encore aujourd’hui, un des palmarès les plus four-nis de la flotte. Mais il s’agit d’un monocoque de l’ancienne génération qu’il a fallu restaurer entièrement, hormis la coque, et doter des équipements les plus modernes. «Remettre à neuf un voilier dans un délai aussi bref n’était pas gagné d’avance», admet le navigateur genevois, qui rend hommage à une petite équipe –ils sont quatre en tout et pour tout - particulièrement motivée et compétente. «Dans une opération comme celle-ci, le skipper exerce un peu tous les

métiers, chef d’entreprise, mé-canicien, électricien, et d’autres encore. Et à côté de l’aménage-ment du bateau, il y a les tâches liées à la recherche de sponsors et au marketing, les conférences de presse et les interviews, les présentations publiques ou en-core les discussions en classe».Summum de technologieAlain Roura ne cache pas qu’il hésiterait longuement avant de se relancer dans la réalisation d’un tel projet en ne disposant

pas d’une assise financière plus large. Mais implicitement, il admet que c’est un privilège de côtoyer aux Sables d’Olonne la crème des skippers qui pré-sentent en un seul lieu le sum-mum de la technologie marine. «Mon bateau est un peu moins rapide que les autres, mais c’est aussi un des plus légers. Il est très performant. Je dispose d’une belle monture». n

Etienne Oppliger

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Le District 11 de Cobaty se mouilleLe Congrès 2016 de la Fédération Cobaty s’est tenu voilà quelques jours aux Sables d’Olonne. Pas moins de 1050 personnes liées à l’acte de construire ont participé à cet important événement annuel, qui aura lieu l’an prochain à Genève, début octobre. Les responsables du District 11 de Cobaty, à savoir Norbert Mori (Ge-nève), Reto Defrancesco (Lausanne), Vincent Gaillard (Annecy), le président du District Edgardo Campane (Aoste) et le Commis-saire du Congrès 2017 Pierre Ageron (Annecy), ont eu l’occasion, comme leurs collègues cobatystes de partout, de renconter Alan Roura. En effet, celui-ci a été invité à se présenter (une surprise mise au point par le président fédéral de Cobaty Thierry Oppikofer, avec la complicité du Commisaire du Congrès de Vendée 2016 Guy Durand) lors de la soirée organisée au Village du Vendée Globe la veille de l’ouverture officielle, où Paul Meilhat (SMA) et Vincent Riou (PRB) tenaient la vedette. Les deux skippers, soutenus par de grands groupes français, ont accueilli avec sportivité le «petit jeune» helvétique.Dans l’esprit du Congrès de Genève/Annecy 2017, les cobatystes du District 11 ont décidé de soutenir Alan Roura, qui portera donc aussi les couleurs de Cobaty. A noter que la Fédération Cobaty organise chaque année une Coupe de voile, régate exigeante se déroulant en Bretagne, et dont l’édition 2013 avait été rempor-tée... par l’équipe du District 11! Les valeurs de responsabilité, de compétence et d’esprit d’équipe chères à la voile correspondent aussi à celles de Cobaty.

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AN• Alan Roura voguera aux couleurs de Cobaty.

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