le filament n°1

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Le Filament Le Filament Journal libre et indépendant paraissant le 1 Journal libre et indépendant paraissant le 1 er er et le 15 et le 15 Numéro 001 Numéro 001 1 er er mars 2010 mars 2010 ____________________________________ ______ Dans ce numéro : Pourquoi le filament 1 Editorial 2 CAN 2010 : Débâcle et éveil de conscience, par A. Kouakou 3 Devoir de Mémoire 5 Vérités et contrevérités 6 Santé : Les boissons 7 Vient de paraître (Livre à lire) 7 Ce que je pense : Du cinquantenaire des indépendances africaines, L. Sahiri. 8 Courriers des lecteurs 11 Lettre ouverte au Ministre du commerce, S. De Bogou 12 Humour : Repas en famille 14 Vie en Société, A. Tanoh 14 Sondage 15 Le Courrier du Golfe, F. Gnahoré 15 Le RHDP et l’héritage d’Houphouët Boigny, S. Grah 16 Libres propos : La nouvelle CEI, R. Gballou 19 Libres propos : Le nouveau gouvernement, D. F Agbo 20 Tableau d’honneur 21 Le Débat est ouvert : l’engagement 22 Larmes d’espoir pour Haïti Poème (Poème), S. Grah 23 ~~~~ « Le Filament Le Filament » Directeur de publication : Léandre Sahiri Direction de rédaction : Sylvain de Bogou Conseiller de la rédaction : Faustin Gnahoré Comité de Rédaction : Adjé Kouakou, Faustin Gnahoré, Alain Tanoh, Serge Grah, Sylvain de Bogou, Léandre Sahiri. Contact : [email protected] Pourquoi ce titre : « Le Le Filament Filament » ? Le filament, comme tout le monde le sait, désigne le fil conducteur qui, dans une lampe électrique ou dans une source à décharge ou à incandescence, produit de la lumière au passage du courant et conditionne le temps de vie d’une ampoule. On voit donc bien que le filament est indispensable dans le phénomène de production de la lumière. Or, la lumière, c’est ce qui éclaire ou sert à éclairer , c’est ce qui rend les objets visibles , c’est ce grâce auquel les ténèbres ne sont plus obscures. Par ailleurs, la lumière est indispensable à la perception du Le Filament. Page 1 sur 38 № 01 – 01 mars 2010

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Journal libre & indépendant paraissant le 15

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Le FilamentLe Filament Journal libre et indépendant paraissant le 1Journal libre et indépendant paraissant le 1erer et et

le 15le 15Numéro 001Numéro 001 11erer mars 2010 mars 2010 __________________________________________Dans ce numéro : Pourquoi le filament 1Editorial 2CAN 2010 : Débâcle et éveil de conscience, par A. Kouakou 3 Devoir de Mémoire 5Vérités et contrevérités 6 Santé : Les boissons 7Vient de paraître (Livre à lire) 7Ce que je pense : Du cinquantenaire des indépendances africaines, L. Sahiri. 8Courriers des lecteurs 11Lettre ouverte au Ministre du commerce, S. De Bogou 12Humour : Repas en famille 14Vie en Société, A. Tanoh

14Sondage

15Le Courrier du Golfe, F. Gnahoré

15 Le RHDP et l’héritage d’Houphouët Boigny, S. Grah

16Libres propos : La nouvelle CEI, R. Gballou 19Libres propos : Le nouveau gouvernement, D. F Agbo

20Tableau d’honneur 21Le Débat est ouvert : l’engagement 22 Larmes d’espoir pour Haïti Poème (Poème), S. Grah

23 ~~~~

« Le FilamentLe Filament »Directeur de publication : Léandre Sahiri Direction de rédaction : Sylvain de BogouConseiller de la rédaction : Faustin GnahoréComité de Rédaction : Adjé Kouakou, Faustin Gnahoré, Alain Tanoh, Serge Grah, Sylvain de Bogou, Léandre Sahiri. Contact : [email protected]

Pourquoi ce titre : « LeLe FilamentFilament » ?Le filament, comme tout le monde le sait, désigne le fil conducteur qui, dans une lampe électrique ou dans une source à décharge ou à incandescence, produit de la lumière au passage du courant et conditionne le temps de vie d’une ampoule. On voit donc bien que le filament est indispensable dans le phénomène de production de la lumière. Or, la lumière, c’est ce qui éclaire ou sert à éclairer, c’est ce qui rend les objets visibles, c’est ce grâce auquel les ténèbres ne sont plus obscures. Par ailleurs, la lumière est indispensable à la perception du monde qui nous entoure ; elle est source d'énergie et de vie ; elle est messagère des informations les plus lointaines qui nous parviennent du fond de l'univers… La Genèse affirme que la lumière fut créée le premier jour, avant toutes choses, du fait même de ses rôles multiples et divers : elle a toujours été un facteur essentiel de la formation et du développement de la vie sur terre, tant par le maintien d'une température ambiante favorable que par les réactions photochimiques qu'elle permet ; elle est le support informationnel le plus important pour l'homme, étant donné l'extrême richesse des perceptions visuelles qu’elle procure ; elle détermine une grande partie de l'action socio-psychologique, tels que le confort visuel, l’esthétique, les sentiments de sécurité ; elle constitue une source énergétique vitale, du point de vue de l’énergie solaire ; de nombreuses sciences et techniques et certains arts, notamment la chorégraphie, la photographie, l'optique, entre autres, ont pour objet l'étude ou la mise en œuvre des propriétés de la lumière. Et puis, la lumière est également associée aux notions de connaissance ou savoir,

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d’illumination, d'évidence, de réflexion, de discernement, voire de divinité... Et, c’est donc du fait que la lumière constitue sans doute un élément essentiel pour notre vie et pour l'activité de

l'ensemble de la biosphère terrestre, que nous avons choisi, comme titre de notre journal, ce qui demeure, son symbole fondamental, à savoir : le filament.

La Rédaction

EEditorialditorial par Léandre Sahiri

Le mois de janvier nous a apporté, comme d’habitude, son lot de vœux, de résolutions et de décisions.

Quant à nous, il nous a, en plus et surtout, inspiré l’idée de lancer ce journal « Le Filament », dont voici la première parution. Il s’agira, en quelque sorte, de combler le vide laissé par « L’Exilé Africain », et autres journaux indépendants et libres défunts.

Avant tout, précisons que « Le Filament » est un périodique indépendant et libre, paraissant le 1er et le 15 de chaque mois. Sa mission première est de vous offrir régulièrement des informations, des réflexions, des analyses, des témoignages, sur l’Afrique, et singulièrement sur la Côte d’Ivoire telles qu’elles étaient hier, telles qu’elles sont aujourd’hui, et telles que nous souhaitons qu’elles soient demain pour le bien-être des générations d’aujourd’hui et de demain.

De ce point de vue, nous sommes d’avis que, comme le dit Bernard B. Dadié, « il nous faut, inonder les gens de nouvelles, d’informations. Les gens doivent tout savoir. Il faut les tenir en haleine, les obliger à travailler, à s’informer, à se cultiver, à s’impliquer davantage dans la chasse aux abus, aux scandales, à laver les écuries et à flanquer dehors les mauvais chevaux »…

Dans cette perspective, « Le Filament » se veut, par-dessus tout, une tribune où pourront, librement, s’exprimer des opinions diverses, au-delà de nos différences et de nos divergences. Librement certes ! Mais, avec discernement. Et, dans le strict respect des uns, des unes et des autres, avec le souci permanent d’enrichir les débats et les échanges.

Tels sont les motifs et les objectifs premiers qui nous ont déterminés à éditer « Le Filament » et qui, dans chaque parution, nous guideront toujours dans le

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choix et la publication des textes.

Nous espérons vivement que « Le Filament » sera à votre goût et répondra à votre attente. Nous espérons également que, pour en améliorer le contenu et la présentation, pour en assurer le succès et la survie, vous contribuerez à sa réalisation, par vos écrits, ainsi que par vos critiques et vos suggestions.

Merci de vous joindre à nous et de nous soutenir, sous quelque forme que ce soit.

Merci de nous aider à diffuser « Le Filament », le plus largement possible, en l’offrant GRATUITEMENT, à vos amis, parents et connaissances, par tous les moyens, notamment par email, par fax, par photocopie, par courrier postal, etc.

Bonne lecture et à très bientôt.

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AmanienAmanien(Nouvelles du continent, une chronique de Adjé Kouakou)

CAN 2010 : Débâcle et éveil de

conscience.

La défaite facile des équipes africaines subsahariennes non moins auréolées de stars du football à la CAN 2010, relance encore une fois le débat sur le laxisme et la complaisance qui minent la gestion et la pratique du sport en général et du football en particulier en Afrique. Désormais, les sélectionneurs sur le continent des disciplines sportives voient la difficulté de leur tache s’amoindrir. En effet, il n’est plus nécessaire pour les entraîneurs de se creuser les méninges à rechercher de talents qui remplissent leurs critères pour être sélectionnés dans nos équipes nationales ; car, les soi-disant grands clubs Européens regorgent d’athlètes magiciens prêt-à-porter.L’analyse critique que nous oublions cependant de faire, c’est de nous poser la question de savoir comment ces équipes européennes en sont arrivées à faire de leurs clubs respectifs des références qui nous attirent tant ?Eh bien ! La qualité de ces équipes occidentales n’est pas tombée du ciel. C’est le résultat de travail acharné de la part de ceux qui sont en charge de ces équipes. L’exemple de la France est là pour nous le confirmer. La gestion du sport part d’une planification politique depuis les ministères des sports jusqu'à la mise en pratique de la planification par les

différentes fédérations. Ce qui voudrait dire, qu’il faut une réelle volonté des premiers responsables du sport en Afrique pour pouvoir vouloir mettre en place des plans directeurs qui passent nécessairement par la construction et le maintien d’infrastructures adéquates pour la pratique des sports à tous les niveaux, depuis le bas âge jusqu'à l’âge de la maturité, à travers des tournois inter-quartiers, dans les entreprises, les compétitions sportives dans les écoles, en vue d’en arriver à la pratique du sport de haut niveau.Toutes ces structures de sélection à la base devront être dotées de budgets consistant avec des gestions rigoureuses afin que les moyens dégagés servent effectivement aux athlètes au lieu d’enrichir illicitement quelques responsables malhonnêtes.Les Africains crient à qui veut les entendre qu’ils veulent leur indépendance, ce qui est légitime. Mais, l’indépendance des Africains ne veut absolument rien dire si la gestion de leur quotidien est pratiquement déterminée par le monde extérieur dans tous les domaines d’activité (social, économique, politique, sportif), etc.

Il est vrai qu’on peut, certes, avoir besoin de l’apport des intelligences venant d’ailleurs dans ce contexte nouveau de la globalisation. Cependant, au moment ou la plupart nos pays célèbrent le cinquantenaire de leurs ‘’indépendances’’, nous pensons qu’il est inadéquat que les Africains continuent d’être réduits au simple état de consommateurs, sans relâche et sans honte, de l’expertise

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de l’étranger, alors même que la main d’œuvre qualifiée africaine existe bel et bien.Par exemple, les marchés de construction de nos infrastructures dans tous les secteurs d’activité échouaient à 100%, hier, dans les mains des consortiums étrangers, notamment occidentaux. Aujourd’hui, c’est la Chine qui se taille la part bel du gâteau dans une coopération unilatérale avec l’Afrique, quand elle devrait être en réalité bilatérale.Les équipements même les plus simples à confectionner, tels que les maillots des équipes africaines de la CAN 2010, nous sont venus de l’étranger, alors que, aujourd’hui, force est de reconnaître que sur place en Afrique, nous avons des entreprises locales qui ne demandent qu’à obtenir des marchés pour démontrer leur savoir-faire. Le Mali, par exemple, n’a pas eu besoin de se faire confectionner les maillots par une soi-disant grande marque étrangère.

Et puis, entre nous, n’est-ce pas par la consommation croissante de son produit qu’une marque de vêtement acquiert la grandeur ? 99,99 % des labels qui ont habille nos athlètes à la CAN 2010 sont de ‘’grande marques’’ étrangères à l’Afrique. Alors question : a-t-on réellement besoin que nos athlètes soient habillés par les entreprises étrangères pour avoir le succès que nous espérons ?Eh bien non ! Car, avec la qualité individuelle des joueurs africains a l’image de Eto’o fils, Didier Drogba, Adebayor, Beni Mcarthy, Yaya Touré et bien d’autres, les équipes africaines peuvent remporter des trophées à l’échelle internationale, même avec des maillots confectionnés localement. Car, nos PME (Petites et Moyennes Entreprises) ont, elles aussi, besoin de gros marchés pour, non seulement créer des emplois sur place, mais aussi saisir l’opportunité pour améliorer la qualité de leurs produits dans le temps et devenir un jour, pourquoi pas, grand label. Venons-en maintenant aux « sorciers blancs » dans le football africain. Nous en avons eus et nous continuerons

d’en avoir peut-être encore et toujours, nous continuerons d’aller les chercher, et pourtant avec ces « sorciers blancs » qui viennent en Afrique, nous connaissons les résultats, malgré les fortunes qu’ils nous coûtent.

Alors donc, pourquoi ne pas essayer le remède des sorciers africains, à l’image de l’Egypte qui gagne. Pourquoi ne pas adopter une vraie politique de mise en place des structures fiables et de réinsertion de nos anciens athlètes ? Pourquoi ne pas donner a ceux-ci l’opportunité de se former, de fortifier, de mettre à jour leurs expériences et connaissances théoriques et pratiques, si tant est que, dans la réalité des faits, les ‘’sorciers’’ venus de l’occident ne changent en rien la donne du football africain.Africains, Africains, réveillons-nous, mettons-nous au travail, et surtout RIGUEUR, RIGUEUR, RIGUEUR.

(Adjé Kouakou Producteur et Présentateur de l’émission AMANIEN.

Voice of Africa Radio à Londres).

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Devoir de MémoireDevoir de MémoireParce qu’il nous faut nous souvenir. Parce que "tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur". Parce qu’il faut donner la réplique aux manipulateurs de l'histoire. Parce qu’il nous faut comprendre les événements anciens et récents. Parce qu’il nous faut éviter de répéter les erreurs d’hier. Parce que la mémoire n’est jamais figée. Parce que la mémoire vit toujours au présent, constamment réélaborée en fonction des interrogations, des préoccupations et des conflits de nos sociétés. Parce que les conflits mondiaux ont le triste privilège de rassembler l'éventail le plus large des atrocités que des êtres humains sont capables d’infliger à une autre partie de l'Humanité. Parce que c’est dans le passé, c'est-à-dire dans les souvenirs des expériences vécues, que l’on puise pour construire le présent et l’avenir. Nous avons le devoir de mémoire.Ainsi donc, par devoir de mémoire, nous lèverons un peu plus le voile sur notre histoire, dans chaque parution. L’objectif de cette rubrique initiée et dirigée par Faustin Gnahoré, est de mieux faire connaitre l’histoire de la Côte d'Ivoire, de l’Afrique. Intervenez ! Participez !...

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D’où vient le nom « Côte d’Ivoire » ?Les premiers Européens à aborder notre pays sont les navigateurs portugais qui, à cette époque, longeaient les côtes africaines, à la recherche de la route des Indes. Les ports de San-Pédro, Sassandra ou encore Fresco ont conservé les noms de marins ou de vaisseaux portugais. Ces navigateurs portugais baptisèrent le pays, « Côte des males gens » (ou «mauvaises gens») (des méchants hommes) à cause l'accueil qui leur était fait par les populations locales. Ce nom fut donné à tort, puisque les populations locales refusaient de se soumettre et aussi leur livraient bataille pour s’opposer aux pillages et aux razzias et autres actes de vandalisme. Le pays fut ensuite nommé « Côte des graines et de la malaguette » (nom donné au poivre de la Guinée), puis « Côte

des dents », en raison du commerce basé sur l'ivoire, outre la vente des fusils et la traite des Noirs, qui s’était vite mis en place.

Les négriers britanniques ont été également présents, mais pas pour longtemps, parce qu’ils s’étaient déjà établis dans les territoires voisins.

Le premier contact avec la France date de 1637, lorsque des missionnaires débarquèrent à Assinie et y construisirent un fort. La chasse aux esclaves, dans le cadre de la traite des Noirs fut alors intensifiée par les Français, au moyen des expéditions militaires, parfois de grande envergure. Lorsque la traite des esclaves fut interdite en 1848, les Français cherchèrent à exploiter le pays d’une autre manière. Ainsi, au

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milieu du 19ème siècle, ils signèrent des traités d’« amitié » avec les peuples lagunaires et installèrent des comptoirs de commerce pour faire parvenir en France les produits dont les Français avaient besoin pour leur confort et leurs industries. Puis, ils créèrent de grandes plantations de café et de cacao dans lesquelles ils employaient, gratuitement ou par des « les travaux forcés », la main d’œuvre locale. Le café et le cacao produits étaient immédiatement exportés et commercialisés en Europe. Arthur Verdier avait installé à Bassam une importante factorerie pour l’achat de l’huile de palme qui servait, en France, à la fabrication du savon et de l’huile, ainsi qu’au graissage des machines dans les usines.

Les Français se lancèrent également à la recherche des richesses de l’intérieur du pays, notamment l’or et le bois. Dans cet objectif, plusieurs Français, dont Treich-Laplène, le capitaine Binger entreprirent de parcourir, d’explorer l’arrière-pays et signèrent des traités avec les chefs des différentes régions.

Ces explorations ayant montré que notre pays constituait pour eux un eldorado, une véritable mine d’or, les Français appelèrent notre pays la Côte d’Or. Mais, vu que le pays voisin, l’actuel Ghana occupé par les Anglais portait le même nom (Gold Coast), les Français donnèrent le nom Côte d’Ivoire, à cause du commerce qui était très actif des dents d’éléphants sur la côte.

Ayant obtenu la signature de plusieurs traités, la France considéra que ce territoire lui appartenait. C’est ainsi que la Côte d’Ivoire devint, le 10 mars1893,

une colonie française, c'est-à-dire une propriété de la France, comme d’ailleurs la Guinée et le Dahomey (actuel Benin), par simple décret. Le capitaine Bouët-Willaumez était chargé de protéger les comptoirs. Binger en fut le premier gouverneur et Grand-Bassam la première capitale. (À suivre)

Dans nos prochaines parutions : La Côte d’Ivoire, colonie française ; Colonisation ou joug colonial ; La lutte anticoloniale et les résistances africaines ; la pacification ; les étapes de l’indépendance ; Le travail forcé : causes et pratiques ; Houphouët-Boigny et le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) ; La Déclaration d’indépendance de la Côte d’Ivoire, La conférence de Brazzaville (1944); La loi-cadre ; Les Syndicats et les partis politiques dans la lutte pour l’indépendance, Les « pères » des indépendances africaines, Les soleils des indépendances (Ahmadou Kourouma), etc.

Le savez-vous ?

Cavally, Sassandra, Bandama, Comoé… D’où viennent les noms des fleuves de Côte d’Ivoire ?

≤≥Que savez-vous du travail forcé en Côte d’Ivoire ?

≤≥Que vous inspirent les 50 ans des indépendances africaines ?

Ils ont ditIls ont dit

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(Vérités etVérités et contrevéritéscontrevérités).

¤« La   Lecture,   c’est   la  meilleure  façon  de s'enrichir  sans  voler  personne  ».   Arlette Laguiller, in La Revue Indépendante.

¤« La politique, c'est comme la boxe. Il faut frapper   et   frapper,   jusqu'à   mettre   vos adversaires   K.O  ».  Idi   Amin  Dada,  Leader ougandais et ancien boxeur.

¤ « L'essentiel n'est pas de parler haut, mais de parler juste ». Lionel Jospin, in Le Temps de répondre.

¤ « Nous préférons quelques bonnes paroles à   des   millions   de   dollars   donnés   d'une manière humiliante».  Gamal Abdel Nasser, Ancien Dirigeant égyptien (1918-1970).

(Proposez des « Vérités et contrevérités », avec ou sans commentaires, que vous souhaiteriez partager avec les autres).

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SantéSanté Les boissons

Même les boissons peuvent contribuer à rendre un dîner bon pour la santé, il faut savoir que, en fait,   une   bouteille   réutilisable     remplie   d’eau froide   est   une   excellente   idée   pour   bien hydrater   notre   corps,   ce   qui   favorise   la concentration.   Le   lait  ou   les  boissons  de  soya sont aussi d’excellents choix. En plus du calcium et de  la  vitamine D,  le   lait   fournit  au total  15 éléments  nutritifs   essentiels  pour   la   santé.   Le lait au chocolat est tout aussi nutritif que le lait blanc.   Par   contre,   puisque   le   lait   au   chocolat contient de la caféine et deux fois plus de sucre que le lait blanc, il est préférable de le choisir à certaines  occasions   seulement.   Les   jus  purs   à 100   %   sont   aussi   un   bon   choix   puisqu’ils contiennent beaucoup de vitamines. 

Attention : quand vous choisissez un jus, lisez les étiquettes   et   évitez   ceux   qui   contiennent   les termes   boisson,   punch,   cocktail   ou   breuvage, puisque ces jus contiennent surtout du sucre et de l’eau. 

Les boissons gazeuses et les boissons énergisantes sont aussi à éviter, puisqu’elles contiennent beaucoup de sucre et de caféine.Mélissa Boudreau, diététiste en santé publique. Régie régionale de la santé, Haut-Madawaska, Canada.

Ci-dessous les nouvelles rubriques pour les prochaines parutions :Interview / Entretien avec…

DossiersDossiersFaites-nous parvenir vos textes, réflexions et analyses sur les sujets suivants et bien d’autres: Les enjeux de l’élection présidentielle en C I / en Afrique. La crise ivoirienne. La fraude électorale. La relation entre vie quotidienne et élection. Les élections en Afrique. Côte d’Ivoire : cinquante ans d’indépendance, etc.

ReportageReportageVie des Africains de la Diaspora

Débat(Exemple : forces et faiblesses des 3

candidats (majeurs) à l’élection présidentielle en C I.

Libres proposLibres propos(Exprimez librement vos opinions)

Vient de paraître (Livre à lire)Vient de paraître (Livre à lire)   Cette rubrique est réservée pour faire découvrir les livres, anciens ou nouveaux que nous jugerons susceptibles de présenter un intérêt, à certains égards.

CE JOUR-LÀCE JOUR-LÀ(Rappels de faits historiques et politiques marquants).

AGENDAAGENDAAnnonces d’événements (conférences, sommets, colloques, salons, séminaires,

forums, etc.

Ce journal est également le vôtre, alors vous pouvez nous adresser vos trouvailles ou vos articles.

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Ce que je pense…Ce que je pense…Une rubrique de Léandre SahiriUne rubrique de Léandre Sahiri

Du Cinquantenairedes

Indépendances africaines.

Comme nous le savons tous, c’est en 1960 que la plupart des pays d'Afrique sub-saharienne ont obtenu leurs indépendances. Et donc, en cette année 2010, un demi-siècle plus tard, nous devons célébrer, à sa juste dimension, le cinquantenaire de cet événement d’importance capitale et de résonnance particulière pour nous Africains.

Pour ma part, je conviens avec nombre d’Africains et d’amis de l’Afrique que ce cinquantenaire doit être l’occasion pour nous de faire le bilan des cinquante années passées, de faire l’état de nos lieux à cette étape de notre Histoire, de poser la question de notre autonomie économique et politique, de trouver les moyens de mettre en place une monnaie commune à nos États hors du giron français, de réfléchir sur les stratégies à mettre en œuvre afin que le demi-siècle à venir soit celui d’une indépendance vraie pour l’Afrique.

A ce propos, quoique la situation de l’Afrique ne soit pas ce qu’elle était en 1960, quoique l’année 1960 soit vue dans les discours officiels comme un moment faste pour la liberté des peuples constitués en Etats neufs, ayant leurs attributs spécifiques (drapeaux, hymnes, constitutions, etc.) au même titre que les puissances coloniales d’hier, quoique la Coupe du monde de football qui aura lieu, en été 2010, en Afrique du Sud, soit tout à l'honneur du continent africain, nombre d’Africains, pour le moins éclairés, lorsqu’ils parlent des cinquante années des « soleils des indépendances » africaines, n’hésitent pas à appeler de tous leurs vœux « une deuxième indépendance », pour dire qu’il nous reste à conquérir notre vraie indépendance, y compris notre indépendance économique, sans laquelle notre souveraineté politique demeure aujourd’hui encore et toujours une pure illusion, on le sait.

Ces Africains se réfèrent sans doute au fait que le chômage des jeunes, diplômés, qualifiés ou non, demeure une épidémie, entre autres maux,. Ils mettent sans doute en avant, et je souscris à cette thèse, le fait que plus de 80% des populations africaines vivent sous le seuil de pauvreté, peinent à s'assurer un repas convenable par jour, à se soigner convenablement, à bénéficier des conditions adéquates d’éludes et de promotion. Ils estiment, et je souscris à cette thèse, que, de ces faits, le moment est venu de nous réapproprier et de maîtriser notre propre destin, de trouver en nous-mêmes et par nous-mêmes les moyens et les ressources de faire face à notre humaine condition, de

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lever la tête et de sortir du calvaire infernal de l’esclavage permanent insinué et institutionnalisé par le « Code noir » promulgué par le roi Louis XIV, en 1685.

Ces Africains préconisent, et je souscris à cette démarche, que l’année 2010 soit vue et vécue comme le point de départ d’une nouvelle ère pour nous Africains. Ces Africains considèrent, et je souscris à cette vue, que, cette année, l’opportunité nous est donnée de nous atteler à élaborer un projet sérieux de décolonisation et de développement, à induire avec intelligence les moyens de notre libération totale, à réviser tous les contrats léonins passés avec les pays occidentaux qui ont soin de penser et de décider en notre lieu et place, etc.

En tout cas, il nous faut reposer le problème crucial de nos indépendances : des indépendances ankylosées par la misère et le déficit moral dans la gestion des affaires publiques ; des indépendances empestées par des génocides, des rebellions et autres conflits plus ou moins ouverts où des Africains n’ont ni honte, ni scrupule à se révéler les « pires ennemis de l’Afrique », à étaler leur barbarie et leur inconscience ; des indépendances confisquées par une armée

étrangère sur nos territoires pourtant dits souverains ; des indépendances mises à mal par des assoiffés de pouvoir et autres gouvernants irresponsables aux pratiques d’arrière-garde ; des indépendances dévidées économiquement par une monnaie dont la maîtrise nous échappe , etc.

Ce sont ces états de fait ou ces constats ont, je pense, inspiré le président Laurent Gbagbo à proposer de faire, de cette année 2010, une année exceptionnelle, ainsi que de donner une grande envergure et une version distincte à la fête traditionnelle de notre indépendance. Et, pour atteindre cet objectif, le président Laurent Gbagbo a nommé, comme « Président de la Commission Nationale Préparatoire » de cette commémoration, M. Pierre Kipré qui est, à nos yeux, censé incarner à la fois un grand historien, un distingué universitaire et un éminent homme politique de notre pays.

En nommant M. Pierre Kipré comme « Président de la Commission Nationale Préparatoire », le président Laurent Gbagbo vise, je pense, à ce que soient proposées et organisées des manifestations et des activités qui sortent, absolument, du folklorique, du tintamarresque et qui se situent au-delà du cadre routinier habituel de l’«Indépendance Cha Cha Cha… ».

En nommant M. Pierre Kipré comme « Président de la Commission Nationale Préparatoire », le président Laurent Gbagbo s’attend, je pense, à ce que l’on fasse émerger cette manifestation de ce que Blaise

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Pascal appelle le « divertissement », à savoir : les bals populaires, les soirées dansantes, les défilés de mode, les matches de gala, etc., c'est-à-dire tout ce qui atteste que « l'homme africain n'est pas entré dans l'Histoire » (Nicolas Sarkozy), tout ce qui réduit l’Africain à sa plus simple expression : le « nègre Banania », préoccupé et occupés à s’amuser, à danser, à jouer, à rire ou à rigoler, au lieu de mener sa propre introspection. En vérité, il nous faut, saisir l’occasion de nous élever au-dessus des contingences immédiates et de nous comporter en êtres pensants » (Houphouët Boigny).

En nommant M. Pierre Kipré comme « Président de la Commission Nationale Préparatoire », le président Laurent Gbagbo s’attend, je pense, à ce que nous ne nous laissions ni séduire, ni distraire par l’idée du grand folklore que prépare la France et dont l’objectif inavoué est de nous détourner de poser les vraies questions, nous entrainer à ne pas rechercher les vrais remèdes à nos maux, nous encourager à continuer de nous préoccuper des choses viles, terre à terre, et non essentielles à nos vies. En vérité, la France s’apprête à célébrer, en grandes pompes, la Françafrique ou la Francophonie comme étant notre seul et unique salut, pour continuer à nous chosifier, à nous instrumentaliser, à nous expolier, à nous exploiter ; il s’agit de continuer à écrire notre histoire avec la même encre noire... A preuve, selon le programme officiel, « la France va honorer, cette année, ses anciennes colonies, notamment en faisant défiler des troupes africaines sur les Champs-Elysées, le 14 juillet, et en recevant, en

invités spéciaux, des ballets et chefs d’Etats africains pour les festivités ».

Et donc, bien évidemment, il ne s’agira pas de parler du contenu de nos indépendances. Comme on peut s’en rendre compte, on ne tirera pas le bilan politique, économique, social, culturel de nos cinq décennies d’indépendances ; on ne posera pas le problème de notre libération totale ; on ne célébrera pas les grands acteurs de nos indépendances, ni les savants et créateurs africains ; on ne dégagera pas les perspectives d’avenir pour nous-mêmes et pour les générations à venir. Non ! Et pourtant, ce sont là, de mon point de vue, les vraies préoccupations qui doivent, en ce moment, être les nôtres et qui doivent être au cœur de la célébration du cinquantenaire de notre indépendance.

Eu égard à ce qui précède, je voudrais, par-dessus tout, savoir gré aux autorités ivoiriennes et les féliciter, d’avoir mis au cœur de cette commémoration un Colloque international et pluridisciplinaire. En tout cas, je suis fier et fort heureux qu’une telle initiative soit venue de notre pays et que les moyens conséquents en aient été mis à disposition, du moins autant que je sache. J’ose espérer qu’il ne s’agira pas d’amuser la galerie, mais qu’on réunira, des experts, mais des vrais, autour du thème suivant : « Les 50 ans des indépendances africaines : bilan et perspectives d'avenir ».

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Je forme le vœu que soient invités tous ceux des Africains et toutes celles des Africaines et autres scientifiques, intellectuels…, - et ils sont légions- à même de conduire cette réflexion, d’alimenter positivement et sereinement les débats de ce colloque dont les actes devront être édités, publiés et largement diffusés.

Outre ce colloque dont le bien-fondé n’est plus à démontrer, il serait bien à propos de dégager les moyens pour organiser des activités et des manifestations pour « distinguer » les œuvres littéraires, artistiques, scientifiques et politiques publiées entre 1960 et 2010 et ayant profondément, du moins significativement, marqué nos esprits et nos vies dans la lutte anticoloniale, coloniale et postcoloniale. Il serait bien aussi de donner les moyens et l’opportunité à nos talentueux artistes de se faire connaître, de faire la promotion de leurs œuvres, au plan national et international, de donner l’occasion aux jeunes, de découvrir par le cinéma, par le théâtre, par des expositions…, nos savants et inventeurs, les héros des indépendances et autres grandes figures de notre histoire…, afin que cela leur serve de modèles, et surtout pour révéler au monde entier le génie créateur et inventif africain, pour combattre le complexe d’infériorité et les préjugés de tous genres. 

Il serait également bien pensé d’organiser partout des table-rondes et des conférences sur les thèmes suivants porteurs et d’actualité… Il y va du devenir de l’Afrique… c’est ce que je pense.

Léandre Sahiri. Dans le prochain numéro :« Ne laissons plus les nouveaux négriers enfoncer le monde africain dans la pauvreté, l’humiliation et les violations des droits de l’Homme », par Lanciné Camara, (journaliste, Président de l’Union des journalistes africains en France, Directeur de publication du magazine Le Devoir Africain).

Courrier desCourrier des lecteurslecteurs

Je me rendrai sur Abidjan cet été ; et de Londres, je voudrais y faire partir une voiture. Quelqu'un a-t-il des informations à me donner sur le délai, le coût, et les formalités. En fait, j'aimerais savoir comment je dois m'y prendre. Patricia

RÉPONSE : Adressez-vous à un service de fret ou visitez ce site où vous pourrez avoir des informations utiles : http://www.douanes.ci/Dedouanement/Guichetunique.htm

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Côte d’Ivoire :Lettre ouverte au

Ministre du commerce

Monsieur le ministre du commerce,

Afin que des responsabilités soient prises dans les meilleurs délais possibles, je viens m’adresser à vous pour attirer votre attention sur les mauvais traitements et les frustrations diverses, souvent en termes de vols et de taxes superflues, que nous, Ivoiriens de l’étranger, subissons, lorsque nous voulons participer au développement de notre pays, la Côte d’Ivoire.

En effet, tout objet, tout colis, tout matériel, que de nos pays adoptifs, nous envoyons par la poste, par le port et par l’aéroport est taxé à plus de cent pour cent (100%). Par exemple, au Port Autonome d’Abidjan, nos avoirs font l’objet de fouille spéciale. Nos affaires personnelles sont surtaxées et volées très souvent à l’aéroport. Les « transitaires » vêtus en

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pirates nous prennent des taxes plus élevées que les prix des objets. Les patrons de la douane eux, prennent non seulement leurs propres taxes, mais exigent de « mouiller la barbe des chefs », c'est-à-dire soudoyer les responsables de services.

Quant au service de la poste, n’en parlons pas ; car, il fait honte et montre la débauche qui frappe ce secteur important de communication de notre pays : de simples lettres sont éventrées et jetées à la poubelle, lorsque les malfrats n’y trouvent pas le trésor tant recherché ; certains se spécialisent dans le vol et les détournements. Au point qu’il y a une véritable crise de confiance, en ce qui concerne ce secteur important de notre économie. Il en est de même pour l’aéroport et les ports d’Abidjan et San Pedro.

Monsieur le Ministre, vous êtes le chef de ce département très névralgique du développement de notre pays. Vous devez assumer vos responsabilités, en assainissant les ports de San Pedro et d’Abidjan. L’aéroport d’Abidjan ne fait pas honneur à la Côte d’Ivoire. Le vol de passeports et de biens personnels, est monnaie courante. Vous êtes un serviteur de toute la nation, alors ne fermez point les yeux sur ces graves dérives, au risque de nous laisser croire que vous êtes vous-même, Monsieur le Ministre, trempé dans cette magouille qui n’honore personne, même si elle constitue une source capitale d’enrichissement pour certains individus.

Un pays se développe avec la participation de tous ses ressortissants, quel que soit leur lieu de résidence, quel que soit leur apport. Les Ivoiriens de

l’étranger ne sont pas moins Ivoiriens que ceux qui demeurent sur place. En plus, les Ivoiriens de l’étranger ne sont pas, non plus, forcement plus riches que ceux qui sont sur le terrain. Alors, pourquoi ces traitements qui vont parfois jusqu’aux humiliations et aux frustrations ?

Une nation qui veut se développer doit absolument compter avec sa diaspora. Nous en avons pour preuves évidentes les lobbys juif, indien, chinois…, qui, je ne vous apprends rien, sont des groupes qui font bouger et avancer les choses dans leurs pays respectifs. Alors, pourquoi pas ne serait-ce pas le cas pour la diaspora ivoirienne ? Pourquoi nos containers, nos voitures, nos camions et autres bagages sont –ils confisqués dans nos ports, bien que nous ayons payé les taxes normalement dues ? Pourquoi la douane et les transitaires exigent-ils impunément et sans vergogne des paiements extras de nous ? Est-ce à dire que vivre à l’étranger fait de nous des gens plus imposables que les Ivoiriens qui résident sur le territoire ? Comment pouvons-nous comprendre et admettre que, dans les activités commerciales de notre pays, les étrangers soient plus protégés par la loi douanière ivoirienne que nous ?

En tout cas, une chose est très claire : de notre exil, nous soutenons et voulons encore et toujours soutenir la Côte d’Ivoire dans tous les domaines de la vie. Nous sommes, certes, géographiquement loin de la Côte d’Ivoire, mais lorsqu’il s’agit de la vie courante de nos concitoyens sur place, notamment nos amis et nos parents, force est de reconnaitre que nos contributions sont bien souvent plus importantes

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que de raison. Aussi, ne méritons-nous pas d’être traités tels que nous le sommes actuellement.

Le malheur est que, pour ne pas agir, une belle excuse nous est jetée à la figure pour protéger les crapules qui s’enrichissent illicitement sur le dos d’honnêtes gens : la guerre. Mais, ce que l’on fait semblant de cacher et que nous n’ignorons pas, est que ces abus de pouvoir, ces vols, en un mot, ce « sale business » était de mise bien avant la guerre.

Monsieur le Ministre, mon cri est celui sinon d’un grand nombre de compatriotes, du moins de tous les Ivoiriens de l’étranger, las de cette situation, et qui attendent impatiemment que vous preniez vos responsabilités et votre courage à deux mains, pour assainir nos services postaux et aéroportuaires qui sont des secteurs très importants pour notre économie.

Sylvain De Bogou(Ecrivain, Journaliste).

 

Sylvain de Bogou passe en revue les articles parus dans la presse écrite. Sans faux-fuyant, ni faux-semblant. A partir du 15 mars prochain…

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HUMOURHUMOUR

Repas en famille

C'est pendant un dîner familial. Trois enfants sont à table avec leurs parents. - Mange ta soupe ! dit le père à l'aîné. - J'en veux pas, elle est dégueulasse. Tu peux te la foutre où je pense.... Le père, irrité, lui balance alors deux gifles monumentales. - Pourquoi tu le frappes? fait le cadet. S'il n’aime pas cette soupe, c'est son droit. Tu es toujours en train de le frapper. Lui aussi reçoit une paire de gifles. Alors, le jeune garçon de 6 ans, lève ses bras et se protège le visage. - Pourquoi fais-tu ce geste ? demande le père. Si tu es poli et respectueux avec ton papa, je n'ai aucune raison de te frapper... - Je sais, répond l’enfant. Mais, je me méfie, t'es tellement con.

Communiqué :Si vous avez dans vos tiroirs des textes, ou des publications, des témoignages, qui peuvent intéresser nos lecteurs, n’hésitez pas à nous les envoyer… D’avance merci.

Vie enVie en SociétéSociété   (Une rubrique d’Alain Tanoh Kablan, pour aborder tous les problèmes de société)

1A quoi servent les agents des services sociaux ?

*Partant de l’affaire tragique de Victoria Adjo Climbié maltraitée et assassinée par ses proches parents à Londres, en Angleterre, en 2000, jusqu’aux récents événements malheureux du bébé P. (Baby P.), les assistants des services sociaux,

du moins en Angleterre, sont bien souvent jugés comme des pestiférés, des diables qui interviennent dans les familles pour les déstabiliser. On n’hésite pas à avancer qu’ils sont inactifs, inefficaces et que leur présence dans les familles n’engendre que des disgrâces, des malheurs, voire des pertes de vie.

Et, pourtant, les assistants des services sociaux font chaque jour, un travail colossal intéressant pour sauver des milliers de vies humaines, pour « accompagner » les familles, les jeunes, les adultes, les personnes âgées et/ou malades pour ce qui est des aides financières, des prises en charges, des orientations dans les centres spécialisés ou d’intervention de l’assistance, pour venir en aide aux personnes les plus démunies afin d’améliorer leur situation sociale, économique, psychologique et culturelle. Non seulement ce travail de longue haleine passe sous silence, mais en plus et surtout ce sont les quelques erreurs commises qui sont, malheureusement et généralement, mises en exergue par les medias et qui sont a priori prises en considération par l’opinion publique. De plus, dans les pays africains, telle que la Côte d’Ivoire, ce métier très important est pratiquement ignoré ou négligé et il n’y a pas de structure viable pour exercer cette activité

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indissociable du bien-être social et du développement humain dont il constitue un pan considérable et indéniable. Voilà pourquoi, dans cette rubrique dénommée « Vie en société » nous expliquerons un peu plus le rôle des assistants sociaux, le travail qu’ils font au quotidien. Entre autres, nous répondrons aux questions relatives à notre vie en société, ce qui constitue la préoccupation fondamentale des agents des services sociaux. En effet, cette rubrique « Vie en société » traitera des problèmes sociaux. Par exemple, nous tâcherons d’expliquer en quoi consistent l’intervention dans les familles, le développement de l’enfant, etc. Nous aborderons les thèmes récurrents dans ce métier qui sont : l’impact négatif la violence conjugale, de la drogue et de l’alcool, les maladies mentales, la psychologie et le développement de l’enfant tel que l’autisme, la protection de l’enfance. Tous ces thèmes, aussi bien que ceux du développement international qui constituent notre centre d’intérêt fondamental et notre spécialité, seront abordées dans cette rubrique, parce que, disons-le tout net, une société où les droits des enfants sont violés, où les personnes invalides et âgées ne sont pas prises en charge, où les plus démunis ne bénéficient pas d’un minimum d’assistance, c’est une société malade. La preuve, c’est que, quand, par exemple, dans une ville, les malades mentaux (les fous) et les adolescents sont abandonnés à eux-mêmes dans la rue, sans assistance, ils constituent une menace et un danger réels pour tout le monde, notamment les biens et les personnes. Dans cette rubrique, nous indiquerons également, aux jeunes intéressés

par la formation d’agent des services sociaux, les démarches et les études appropriées. Dans le prochain numéro, en ouverture de cette rubrique, nous répondrons aux questions suivantes : Qu’est-ce qu’est un assistant des services sociaux et comment travaille-t-il ? Quels sont ses centres d’intervention ? En quoi ce métier mérite-t-il être développé et pris en considération en Afrique ? Comment, en Afrique, les « droits des enfants » sont perçus, vécus et mis en pratique ? Etc.

Alain Tanoh Kablan

SondageSondageEn vue d’améliorer le contenu et la présentation de ce journal, faites-nous part de vos critiques et suggestions. Et, merci d’avance de bien vouloir répondre aux questions ci-dessous :1. Comment avez-vous découvert ce journal ?2. Quels sont les articles qui vous ont plu ou qui vous ont déplu ? Dites pourquoi ?3. A votre avis, les Africains en général, et les Ivoiriens en particulier, seront-ils intéressés à lire régulièrement ce journal ? Si oui pourquoi ? Si non pourquoi ?4. Quel genre d’informations aimeriez-vous lire dans ce journal ? Faites-nous part de vos suggestions et propositions.

Le Courrier duLe Courrier du GolfeGolfe

(Une rubrique de Faustin Gnahoré, pour une réflexion critique sur les faits et les actes qui ont cours ou qui ont eu lieu dans pays du golfe de Guinée)

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Le RHDPet

l’héritage d’Houphouët Boigny

  « Les grands esprits ont toujours rencontré une opposition farouche des esprits médiocres » (Albert Einstein)

 

On se rappelle que le Président Laurent Gbagbo, a dissout, le 12 février dernier, la Commission Electorale Indépendante (CEI)... et le gouvernement.

Le RHDP et la dissolution de la CEI et du gouvernement

La dissolution de la CEI et du gouvernement a donné lieu, on le sait, pendant plusieurs semaines, au déchaînement des leaders du RHDP qui, par-delà toutes autres motivations, réclamaient et recherchaient à vendre au monde entier la « démission » du Président Gbagbo.

Avec une agressivité sans égal et dans une prose endiablée, une logorrhée infernale, un cynisme vénéneux, les leaders du RHDP ont pris le parti de se disculper et de se déculpabiliser dans le répugnant scandale des 429 000 pétitionnaires, en mettant en avant un « combat contre la dictature de Gbagbo ». On se rappelle les propos de M. Alphonse Djédjé Mady et ses mandants : « Le RHDP ne reconnait plus Monsieur Gbagbo comme Chef de l’Etat… Le RHDP exige la démission de Gbagbo… Le RHDP

ne participera pas au nouveau gouvernement si Mambé n’est pas rétabli dans sa fonction… ». Anaky Kobénan a même prophétisé : «Le pouvoir de Laurent Gbagbo tombera comme la muraille de Jéricho ». Et patati, et patata !...

Si de telles choses ont pu marcher avec certains et sous d’autres cieux, ce ne fut pas le cas avec M. Laurent Gbagbo ! Celui-ci ne s’en est pas laissé conter ; car, au final, M. Robert Beugré Mambé a été bel et bien remplacé, au grand soulagement de nombre d’Ivoiriens. Et, la terre a continué de tourner sur elle-même, comme d’habitude. Mieux, M. Laurent Gbagbo est toujours Président de la République de Côte d’Ivoire. Et le RHDP siège dans la nouvelle CEI et a négocié et obtenu, à l’abri des regards de ses militants, son entrée dans le nouveau gouvernement, après avoir conduit à l’abattoir « par tous les moyens », et en fin de compte pour rien, plus d’une dizaine d’Ivoiriens dans la fleur de l’âge, remplis de vaillance et d’espérance… Le ridicule, dit-on, ne tue pas. Et parfois, c’est bien dommage ! Car, avec de tels leaders, la misère morale ne fait plus scandale et la reconquête du pouvoir ne retient pas de s’adonner à des hérésies et à des outrances, pour ce que la fin justifie les moyens. Car, avec de tels leaders, l’Afrique ne saurait prétendre aller de l’avant.

 Ainsi donc, contrairement à ce qu’aurait pu croire l’opinion publique internationale, l’affaire Mambé n’a pas divisé les Ivoiriens. Loin s’en faut. Et ce, malgré toutes ces scènes regrettables de banditisme et de vandalisme qui ont pu avoir lieu et cours urbi et orbi.

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En effet, il y a des Ivoiriens, la majorité, qui, disposant de tout leur équilibre mental et de leur sens du discernement, demeurent encore consternés par ces spectacles lamentables orchestrés par les leaders du RHDP, où une certaine catégorie d’Ivoiriens, ont pris, consciemment ou inconsciemment, plaisir à torturer ou à se faire torturer, à incendier leurs propres maisons et les autobus de transport public, à détruire les édifices publics...

Disons-le une fois pour toutes, c’est bien à cause d’eux, les leaders du RHDP, que le processus de sortie de crise traîne et prolonge les souffrances des populations. Les leaders du RHDP, ayant pris conscience qu’ils ont surestimé, bien à tort, leur poids politique dans le pays, et sur la base de leur haine viscérale à l’encontre de M. Laurent Gbagbo, disposent de leurs positions sociales et politiques pour nous distraire, pour nous ramener en arrière, chaque fois que nous faisons un pas en avant. Les leaders du RHDP, pour ne pas avouer leur inaptitude à faire mieux que M. Laurent Gbagbo, préfèrent jouer le temps et les effets de manche pour donner le change, et faire porter, au seul Laurent Gbagbo, le chapeau des blocages récurrents observés ça et là dans la conduite du processus de sortie de crise. C’est pourquoi, derrière leur attitude irrévérencieuse, il faut voir une vérité que cache leur hétérogénéité : la peur des élections… Voilà, en fait, ce qui traduit et explique leurs comportements suicidaires de ces derniers jours, dans cette affaire Mambé…

De l’affaire Mambé…

 

Ce qui a écœuré et choqué, au plus haut point, dans cette affaire pitoyable, c’est l’attitude de M. Robert Beugré Mambé lui-même… Pour tester la lucidité du jugement qu’il porte sur lui-même, il suffit de chercher quelle définition ce héros de notre histoire moderne donne au terme « dysfonctionnement »…

Au bout du compte, on aura découvert un homme lige, complètement dysfonctionné, accroché à une prébende, incapable de se rendre compte de l’énormité de sa situation et de son acte. Dédaigneux et hautain, M. Mambé affirme « je ne démissionnerai pas », méprisant ainsi la vérité qui pourtant s’imposait à lui et le contraignait à demander pardon, à se terrer, ne serait-ce que par pure humilité ou par rigueur ou droiture morale, si tant est qu’il en eût jamais eues.

Mais, s’attendre à une telle attitude de la part de M. Mambé, c’était se méprendre sur cet individu sans foi pour qui il n’y avait pas de parjure. M. Mambé s’est vraiment contrefoutu des Ivoiriens. Non ! M. Mambé, prédicateur protestant et fils de pasteur, a perdu son âme. Il se débattait, tel un beau diable dans un bénitier, pour continuer, imperturbablement, à infliger ses manigances au peuple de Côte d’Ivoire. Au mépris des intérêts les plus essentiels, ceux de la Côte d’Ivoire qu’il prétendait servir, ce « militant » aura bien réussi, malgré les « soutiens », à inspirer un dégoût absolu de sa personne, en se salissant avec ses propres excréments, et en mourant de sa propre mort, tout au moins politique. Oui, en effet, c’est bien pire, et M. Youssouf Bakayoko

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devra en tenir bon compte, que d’être humilié par soi-même, et c’est bien triste d’ignorer que les soutiens souvent nous enfoncent dans la bêtise et le ridicule.

Par exemple, par leur soutien à M. Mambé, les leaders du RHDP eux-mêmes, dont la plupart ne tiennent toute leur carrière politique que de situations d’exception, sont, en effet, apparus au grand jour, tels qu’ils l’ont toujours été : des individus pathétiques et emblématiques de travers de plus en plus répandus dans notre pays, à savoir la mauvaise foi et la nostalgie béate d’un pouvoir perdu ; des conspirateurs opportunistes qui se sont servis de M. Mambé, à ses propres dépens, comme le mouton du sacrifice expiatoire sur l’autel de leurs ambitions. Et, dans leurs tombes, ils doivent bien se retourner et se demander, ces morts du RHDP, si cela valait vraiment la peine de risquer leurs vies pour de tels leaders qui entendent utiliser la CEI pour leur compte personnel et pour leurs intérêts électoraux. Parce que, pour des gens qui réclament, à cors et à cris, une élection « juste et transparente », on s’étonne de ne pas les voir militer pour que les membres de la CEI ne soient plus inféodés aux partis politiques ; on s’étonne de ne pas les voir plutôt revendiquer que cette institution soit dirigée par des personnes bénéficiant d’un minimum de présomption de neutralité et d’impartialité. Que non ! Pour le RHDP, c’est très transparent d’être arbitre et, en même temps, joueur.

De l’héritaged’Houphouët-Boigny

En tout cas, c’est cette incongruité qui, à elle seule, explique et résume la croisade

insurrectionnelle répandue comme un son de cloche repris en écho par les militants du RHDP de la diaspora, lesquels ont, manqué hélas ! de discernement et se sont comportés, une fois de plus, comme des moutons de panurge, faisant ainsi fi des enseignements et des expériences de leurs pays d’accueil.

Au-delà bien entendu de tout ce qu’on peut lui reprocher, M. Houphouët-Boigny était, avant tout, un esprit pragmatique. Cohérent et logique. Ce qui lui avait permis d’apprécier « sainement » la réalité politique de notre pays. Ah ! Si Houphouët-Boigny pouvait aujourd'hui voir la Côte d’Ivoire déchirée par les turpitudes de ses soi-disant  « héritiers » !... Ah ! Si Houphouët-Boigny pouvait aujourd'hui voir M. Laurent Gbagbo, laisser la voie de la logique du pouvoir et accepter certains compromis au nom de la paix, s’humilier pour la Côte d’Ivoire !...

C’est à se demander si cet attelage de prétendus Houphouétistes, dignes ou indignes « héritiers », n’ignoreraient pas tout du Président Houphouët-Boigny qui enseigne de nous élever au-dessus des contingences immédiates et de nous comporter en êtres pensants … 

Serge Grah (Journaliste, Ambassadeur Universel

pour la Paix).

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Libres ProposLibres ProposCette rubrique est la vôtre. Elle est vous réservée pour vous exprimer librement et vous prononcer sur les sujets d’actualité, pour faire partager vos opinions et vos thèses...

La nouvelle CEILa nouvelle CEI

La liste définitive de la Commission Electorale Indépendante (CEI) est connue depuis le vendredi 26 février dernier. Son Président est l'ancien ministre PDCI des affaires étrangères. Dans sa composition, la CEI comprend des membres d’institutions et des représentants de partis.Je me réjouis de ce nouveau format qui, à mon avis, garantit non seulement les intérêts de la Côte d’Ivoire et la continuité de l'Etat, mais aussi les considérations partisanes. Je déplore, toutefois, que des partis ou groupes armés, tels que le MPIGO, le MPCI et autres, soient encore présents, alors même que, selon leurs dires, ils sont censés ne plus exister. De même, des partis comme par exemple l’UDCY, l’URD…, qui mériteraient bien leur présence au sein de la CEI n'y figurent pas. Enfin, on peut aussi se demander si la société civile n'avait pas sa place dans la CEI. Mais…Espérons que, avec cette nouvelle ossature qui semble être acceptée, la crise Mambé sera définitivement derrière nous. Maintenant, au-delà des remous et des polémiques, il nous appartient à toutes et à tous de tirer, de cette crise, des enseignements pour avancer. Quel que soit le parti auquel on appartient, il nous faut également avoir le courage et l’honnêteté de reconnaître que Laurent Gbagbo a eu raison de sauvegarder la République par sa décision de dissoudre

la CEI et le gouvernement. Quoiqu’elle ait été vivement contestée par l’opposition, cette décision, semble avoir été approuvée par la majorité des Ivoiriens, y compris les religieux, qui, non seulement n’ont répondu aux mots d’ordre du RHDP, mais de plus ont condamné unanimement les actes de violence et de vandalisme ayant causé inutilement des morts et d’importants dégâts matériels.

Roger Gballou

CI-DESSOUS, LA LISTE DES CI-DESSOUS, LA LISTE DES MEMBRES DE LA NOUVELLE CEIMEMBRES DE LA NOUVELLE CEI

1 – Le Préfet Ndabian Eby Aman (Représentant P.R.) 2 – Gbané Bourahima (Rep. Assemblée Nat.) 3 – Dakaud Zahui Thomas (Rep. Conseil Economique et Social) 4 – Mme Bouabré Epse Amangoua (Rep. Cour Suprême) 5 – Tokpa Véhi Etienne (Rep. Conseil Sup. Magistrature) 6 – Fadiga Delafosse Mahoua (Rep. Le Barreau) 7 – Kouassi Kouamé Patrice (Rep. Le Barreau) 8 – Damana Adia Pickass (Rep. Ministère de l’Intérieur) 9 – Lago Daleba (Rep. Ministère de l’Intérieur) 10 – Oulaï Yvon (Rep. Ministère de l’Economie et des Finances) 11 – Kah Bastien (Rep. Ministère de la Défense) 12 - Tapé Kipré (FPI) 13 – Bayoro Dagrou Salomon (FPI) 14 – Youssouf Bakayoko (PDCI) 15 - Mme Dadiet Sangaret Lynda (PDCI) 16 – Soumahoro Amadou (RDR) 17 – Diarrasouba Soumalaye (RDR) 18 – Mohamed Charles (PIT) 19 – Gouanou Goué Séraphin (PIT) 20 –Auguste Sévérin Miremont (UDPCI) 21 – Mme Touré épouse Koné Awa (UDPCI) 22 – Anaky Jacob (MFA)

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23 – Mlle Kouassi Hortense (MFA) 24 - Clobin Miligui (UDCY) 25 – Bolou Max Gérard (UDCY) 26– Diarrasouba Youssouf (MPCI) 27 – Coulibaly Mamadou Gnenema (MPIGO) 28 – Col-Major Fofana Moussa (MPIGO) 29 – Dely Gaspard (MJP) 30 – Sess S. Mohamed (MPCI) 31 – Bamba Yacouba (MJP) 

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Le nouveau gouvernement

Le nouveau gouvernement Soro 2, vient d'être officiellement présenté à la Côte d'Ivoire, aux environs de 11 heures GMT. En ce jour (malgré tout) mémorable du 04 Mars 2010, date anniversaire de l'Accord Politique de Ouaga. Bon augure? Nous l'espérons bien. Toujours est-il que le Président Gbagbo aura mis 3 semaines pour voir constituer le gouvernement que, le vendredi 12 février 2010, il avait chargé le Premier Ministre Soro Guillaume de lui proposer, dans un délai de 3 jours. Les nombreuses tergiversations du RHDP nous auront valu ce délai très élastique; je croyais les avoir entendu dire, dans la

précipitation (quelle incurie politique!) qu'ils ne reconnaissaient plus Laurent Gbagbo comme Président de la République de Côte d'Ivoire! Mais, on s'est vite ravisé du côté de nos apprentis insurrectionnistes, qui ont fait tuer des Ivoiriens (pendant qu'ils étaient bien calés dans les sofas douillets de leurs salons climatisés) pour en arriver, finalement, à marchander ferme pour des postes ministériels. Ainsi va la Côte d'Ivoire!   Si, au final, tout ce bric-à-brac "mangécrate" peut servir à nous ramener la quiétude (pour un temps seulement, ça c'est sûr), c'est tant mieux pour nous tous. Mais, peut-on espérer grand'chose d'un nouveau gouvernement de partis politiques, là où une équipe de sortie de crise restreinte constituée de technocrates était attendue? Pas si sûr! Nous allons bien vite renouer avec les bravades, impertinences, activisme politique et autres pillages de caisses de la première écurie. Pourquoi a-t-on risqué alors d'envoyer mon pays aux enfers, finalement? Question. Seule consolation dans cette scabreuse et attristante affaire: Des têtes peu avenantes qu'on ne verra plus. Avec bonheur. Aussi bien du côté présidentiel que du RHDP.

DINDE Fernand AGBO

Les derniers événements que nous venons de vivre

nous amènent à nous demander : qui mérite d’être ministre en Côte d’Ivoire ? Y-a-t-il des critères ? A quoi peut servir un ministre qui

n’a pas pu terminer ses études et qui n’a pas les capacités intellectuelles,

ni les compétences professionnelles de son

ministère ?

Exprimez-vous !

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Tableau d'Honneur

De même que, dans les écoles, on affichait autrefois sur un tableau, sous les yeux de tous, les noms des premiers de telle ou telle discipline, nous avons institué cette rubrique « Tableau d'honneur » pour « épingler », mettre en lumière, les personnalités qui se sont distinguées ou se distinguent par leur intelligence et par la qualité exceptionnelle de leurs activités, de leurs professions ou de leurs inventions... Afin de mieux les faire connaître et pour que leurs vies et leurs réalisations servent de modèles.

Philip et Dale Emeagwali

Au tableau d'honneur, je vous présente le couple Philip et Dale Emeagwali. Pour les utilisateurs d’informatique, d’Internet et de multimédia que nous sommes tous aujourd’hui, nous serions impardonnables de ne pas connaître « l’étoile noire de l’informatique de pointe ». Il est noir et d’origine nigériane : Philip Emeagwali. C'est un génie de l’informatique, un génie dans le vrai sens du terme, adulé et respecté par les plus grands esprits de l'univers technologique, et « fier de servir de modèle et de source d'inspiration pour les générations futures de scientifiques ». Inventeur de génie, multidisciplinaire, Philip

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Emeagwali détient 6 brevets d’invention en sciences informatiques ; il possède 3 « Masters’s Degree » (en mathématiques, génie maritime, génie civil) et un Doctorat en Informatique. Inspiré par les formes complexes de la nature, Philip Emeagwali a recouru à la géométrie pour prouver que les abeilles utiliseraient la méthode la plus efficace possible pour construire leurs ruches. Et, Philip Emeagwali, il en a déduit qu'un ordinateur construit suivant le modèle de la ruche pourrait en améliorer l'efficacité. Ce fut bien le cas. Car, vous savez, il a, Philip Emeagwali, reçu en 1989, à San Francisco, le prix Gordon Bell pour avoir inventé « l’ordinateur le plus puissant du monde » (3,1 milliards de calculs par seconde avec seulement 65.536 processeurs). Cette invention a permis de résoudre, dans les milieux pétroliers, certains problèmes complexes liés aux fuites souterraines de pétrole dans les réservoirs...

Tenez ! Ce même Philip Emeagwali a inventé, en 1996, un nouvel ordinateur encore plus puissant : une première mondiale. Cela représentait trois fois la vitesse des superordinateurs du moment, à un cinquième du coût.

Et puis, Philip Emeagwali a aussi inventé, pour de nombreuses

firmes américaines et européennes, des logiciels permettant de résoudre divers cauchemardesques problèmes techniques et technologiques restés longtemps insolubles. Actuellement, il travaille, entre autres, au développement de superordinateurs capables de simuler les courants climatologiques sur une période d'un siècle, en vue d'enquêter sur le réchauffement de la planète. Je vous dis : ce savant-là, c’est un Noir…

Quant à son épouse, Dale Emeagwali, originaire de Baltimore, elle est docteur en Biologie moléculaire et microbiologie. Pour ses travaux de grande valeur universelle, elle a été élue, en 1996, « Scientifique de l’année » par la « National Technical Association » qui, ainsi, l'honorait pour ses contributions dans les domaines de la microbiologie, de la biologie moléculaire et de la biochimie...

Vous comprenez donc que Philip et Dale Emeagwali méritent, bel et bien, de figurer et d’inaugurer cette rubrique.

Léandre Sahiri (Extrait de « De mémoire de Klaniste », livre à paraitre bientôt).

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NB : Si vous connaissez des personnes qui méritent de figurer dans notre « Tableau d’honneur », n’hésitez pas à nous en faire part. D’autre part, pensez-vous que, à l’image ou en contrepartie de

« Tableau d'honneur », il serait utile et opportun de créer une autre rubrique dénommée « Tableau de déshonneur » ? Contribuerez-vous à alimenter cette rubrique ?

Le DébatLe Débat  est ouvert…est ouvert…Pensez-vous qu’un artiste, un intellectuel ou un écrivain… devrait se mêler ou pas de la politique ?

Voici la réponse de l’artiste-peintre ivoirien Justin Oussou :  « Non.   Je   pense qu’un artiste ne devrait pas se mêler de la politique. Ceux qui le font, je les considère comme   des   artistes   alimentaires.   En   fait, c’est   la  pauvreté  qui  pousse   les  artistes  à quémander   et   à   lécher   les   bottes   des hommes politiques. A priori, on croirait que je fais de la politique, mais je n’en fais pas; je   suis   un   observateur   de   la   vie   socio-politique. Je ne suis pas un acteur politique. Je   travaille   parfois   sur   des   thèmes politiques.   Je   m’inspire   de   la   politique, parce  que  c’est   le   rôle  de   l’artiste  que  je suis   de   témoigner   de   son   temps.   J’essaie d’immortaliser ce que les politiciens font de mon   temps.   C’est   cela   la   différence fondamentale entre certains artistes et moi. Un homme comme Alpha Blondy, à qui on demande   son   parti,   répond   ouvertement qu’il est du FPI. A mon avis, il ne devrait pas faire  cela.  Un artiste  doit   chanter  pour   la paix en Côte d’Ivoire ; il ne doit pas soutenir un président de République, ni un ministre, encore moins un parti politique. Le jour de l’élection, tu prends le bulletin du parti que tu veux, tu le mets dans l’urne. Mais, c’est ta   cuisine   interne   et   ça   ne   regarde personne,   c’est  privé.   Et   c’est   ainsi   qu’un artiste   doit   se   comporter.   Moi,   je   ne dévoilerais   jamais  mon parti  en  public.   Je pense que cela n’intéresse personne ».  (in Abidjan.net du jeudi 25 février 2010)

Jacques Roumain, quant à lui, soutient que « l’écrivain, l’artiste ou l’intellectuel doit se sentir, avant tout, un témoin et surtout un acteur du drame historique dans la société 

où il vit. Tandis que le destin de l’humanité est en jeu, dans une formidable révolution mondiale,   l’écrivain,   l’artiste   ou l’intellectuel   n’ont   pas   le   droit   ni   de   se refugier  dans   leur  propriété  privée,  ni  de continuer  à  s’adonner  à   leur  art  et  à   leur activité   sans   prendre   ouvertement position ».   (Cité   par   Auguste   Viatte,   in « Histoire   comparée   des   littératures francophones », Ed. Nathan, 1980).Dans   « Tribaliques »,   Henri   Lopès   écrit ;  « Si tu ne fais pas la politique, elle te fait ». Edouard   Herriot,   dans   ses   « Mots   et maximes »   nous   met   ainsi   en garde : « Méfiez-vous de ceux qui déclarent ne pas faire de politique. Ce sont les pires réactionnaires ».Le débat est ouvert. Faites part de votreLe débat est ouvert. Faites part de votre point de vue.point de vue.

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Poésie :Larmes d’espoirLarmes d’espoir

pour Haïtipour Haïti Et soudain les ténèbresun silence assourdissantpour crever les tympansdu cielrecouvrir la vie ayisienned’un épais nuage de douleur Un peuple entier enseveli partout alentourdes cris qu’on entend plusdes morts sans nomsans nombredes homme-ombresmordus par cette terre nataledéambulant vers nulle part

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et ces mômes qu’on marchandesur les corps encore chauds de l’aube endeuillée Ici un bébé tiréde dessous des décombresinespérée renaissance vers le ciel les bras levéspour embrasserde toutes ses forcesla Vie De mon ailleursje reste abasourdisans voixles yeux hagardsankylosé par ces imagesd’une douleur indiciblede tant de meurtrissures Haïti ! Haïti !mwen renmen1

et je veux t’aimer autrementque dans mes pleursêtre avec toi dans la joiepourtanten ce janvier de pierreset de larmesje veux crier au monde la peine qui me pèse pourquoi mon Dieu pourquoi as-tu abandonné ce peuple ? Deux cents ansque le malheur a fait son siègeau cœur de Haïtitrente-deux coups d’Étatdeux guerres civilescyclones et séismespar centainesbêtises inhumainesà n’en point finir Deux cents ans

1 « Je t’aime » en créole haïtien.

que les ayisiens souffrent le martyrepremier aujourd’hui dernier Ah ! L’ouverture de Toussaint ce chant guttural des matins ensoleillésde la fierté d’être Noiren écho a retenti dans le firmamentilluminant l’humanité de sa résilience aux effluves nauséeusesdu Code noir de Louis XIV Et ce peuplepris au piège du meurtrier tourbillon de son histoire vidée de sa sève nourricièreces tristes tontons emmurés dans une méprise sanglante Oh Terre ayisiennearrête ta colèreretiens tes pierrestes enfants n’ont que trop souffert

 Pour euxma plume aujourd’huiporte le deuilson encre en sanglots coule pour que jamais personne n’oublie Ta terre briséefait écho à mon âme brûléeavec toi je suis en transe  

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chevauché par notre ancêtre commun Ton Histoire m’enflammeces mots incandescentspour renouer le cordon ombilicalces mots qui font traînée de souvenirs et d’avenir Haïtipour toi j’ai senti le besoin d’écriretisser mes mots sur tes mauxétendre ma toile en faim de toipour que toutes les rivières des montagnes africainesredonnent vie à cette terre Ecrire notre Histoire à deux encresqu’elle entrouvredes chants nouveauxoù se sèment les nouvelles étoiles qui annoncent les moissons d’espérancespour que Haïti tu retrouves ta gloire et ta splendeurd’hier.

Serge Grah

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Prochaine parution : 15 mars 2010

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