le cap a eu son moment de gloire

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Le cap a eu son moment de gloire

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Page 1: Le cap a eu son moment de gloire
Page 2: Le cap a eu son moment de gloire

2 16 février 2013No 800

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

RÉDACTEUR EN CHEFGaëlle C. ALEXIS

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONDaphney Valsaint MALANDRE

RÉDACTIONDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Myria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNJunior Plésius LOUISPéguy Flore PIERRERaphaël FÉQUIÈREEnock NÉRÉLégupeterson ALEXANDRE

CORRECTIONJean-Philippe Étienne

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson ESTÈVEPhotographesFrederick C. ALEXISHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717

Une publication de Ticket Magazine S.A.

15 130FANS

Quelques heures après la publication dans les colonnes de Ticket Magazine du verdict du carnaval national 2013 tenu au Cap-Haïtien, les conversations s’alimentent sur les réseaux sociaux et partout dans le pays. Certains musiciens acceptent sans rechigner, d’autres critiquent, tandis qu’une autre catégorie accepte le classement mais explique les raisons de son échec.

« On est conscients de notre mauvaise prestation lors des deux premières journées », reconnaît Pierre Pelotat, guitariste et administrateur de l’orchestre Tropicana d’Haïti. Le musicien se lave les mains et explique que la sonorisation du groupe était confiée à Ben Constant, qui, selon lui, n’avait pas assez de matériels pour offrir simultanément ses services à plusieurs groupes. « L’administration de l’orchestre, consciente de l’échec des deux premiers jours, a dû solliciter d’autres matériels sonores en provenance de Santiago », confie-t-il.

Pierre Pelotat profite de l’occasion pour présenter ses félicitations aux fanatiques de l’orchestre pour leur fidélité malgré les difficultés rencontrées par le groupe sur le parcours. « Nous nous sommes rachetés le dernier jour et tout le monde a retrouvé le doux Tropic », déclare-t-il comme pour dire que tout n’a pas été si mauvais et que l’orchestre conserve encore son titre de ténor.

Tropicana explique sa performance au carnaval national

Sur le char vert et blanc où tanguent une trentaine de personnes, des danseu-ses, toutes de blanc vêtues, affichent des sourires entendus : « Vòlè, vòlè, vòlè, vòlè, vòlè... blofè, blofè, blofè blofè, blofè... tapajè, pajè, pajè, pajè, pajè... » Les mots de Boukman Eksperyans résonnent dans la nuit folle du Cap. La foule apprend vite, reprenant le refrain, se laissant entraî-ner par le rythme, tournoyant, sautant, criant. L’ambiance est survoltée.

Manzè soutient la cadence : « Merci Cap-Haïtien chéri !!! San ou, Boukman pa t ap la !!! » La chanteuse fait manifes-tement allusion au fait que le groupe a été boycotté par le comité organisateur, sous la coupe des hommes de Martelly. Au moment où un oiseau blanc sur-vole le char, Manzè reprend, résolue, un grand sourire accroché au visage : « Vòlè, vòlè, vòlè, vòlè, volè... blofè, blofè, blofè, blofè... » La foule exulte.

On est au premier jour gras. Lòlò, vêtu de blanc aux côtés d’une Manzè débor-dante d’énergie, se laisse submerger par sa propre musique. Chaque phrase est pesée. Le message est bien là. On le sent plus qu’on ne le comprend.

Si le premier soir a été un succès, nonobstant la fameuse panne d’essence qui a immobilisé le char du groupe en plein parcours, on ne peut en dire autant des autres prestations. Empêché par des

Boukman Eksperyans boycotté ?

policiers et des partisans de Tèt Kale de poursuivre sa route le deuxième soir, se-lon Lòlò, le char de Boukman Eksperyans a été bloqué le troisième soir par les chars de deux concurrents, Mass Konpa et Zatrap.

Lòlò, figure de proue de Boukman Eksperyans, n’en revient pas de constater toutes les embûches placées - volontaire-ment ou pas - sur le chemin du groupe. « Nous avons eu notre char au dernier mo-ment, explique-t-il, nullement découragé par toutes ces péripéties. Nous l’avons découvert d’ailleurs au Cap-Haïtien, sans peinture et privé de cabinet d’aisances. Le premier soir, grâce à nos efforts, nous avons réussi à intégrer le cortège et à suivre le parcours, malgré une panne d’essence et le boycott du comité orga-nisateur qui ne nous a donné aucune boisson. Le deuxième soir, lorsque nous nous apprêtions à reprendre le maca-dam, des policiers, dont ceux du SWAT, accompagnés de partisans du gouver-nement, nous ont ordonné de sortir du défilé et de nous garer à la lisière de la route. Il était 7 h pm ! Nous avons voulu discuter, mais ils n’ont rien voulu enten-dre car, selon eux, il s’agissait d’un ordre. Vers minuit, ils nous ont enfin autorisés à redémarrer. Ce qui était impossible car, aux dires du chauffeur, le char était encore en panne. »

Bien des coups bas ont été portés contre Boukman Eksperyans pendant les trois jours gras. Solide comme jamais, Lòlò, l’âme du groupe, revient sans trop de ran-coeur sur son expérience malheureuse.

Le troisième soir, en queue de cor-tège, Boukman Eksperyans tente de re-prendre les choses en main. Encore une fois, sans succès. « Nous avons commen-cé à jouer à la rue 24, confie Lòlò ; arrivés à la rue 8, deux chars, celui de Zatrap précédé de celui de Mass Konpa, nous ont empêché d’avancer. La prestation de la bande du député, qui a duré 1h 30 mn, a été donnée sur place. Je suis allé voir les musiciens, qui m’ont tout simplement répondu : « Nous n’avons rien contre toi, tu sais... » Et ils ont continué à jouer comme si de rien n’était. J’ai rebroussé chemin, dans l’espoir que nous pourrions reprendre le parcours, mais une fois près du char, j’ai remarqué que les pneus de ce dernier étaient crevés... »

Ce coup bas a bien failli provoquer une émeute, les partisans de Boukman étant en furie devant tant de bassesses. Heureusement, Lòlò a gardé tout son sang-froid : « J’ai calmé les choses en tuant dans l’œuf toute manifestation de mes partisans, car cela aurait pu dégénérer et entacher gravement le déroulement du carnaval. Pour une fois que le peuple s’amusait, je ne devais quand même pas attiser un quelconque grabuge. »

La voix du chanteur est calme, mais on sent qu’il est touché au vif. Il atta-que: « Nous prenons tout cela pour un manque de respect vis-à-vis de Boukman Eksperyans. Dans notre méringue carna-valesque, nous n’avons désigné per-sonne. Notre message concernait toute la société. S’il y a des gens qui se sentent concernés... Mais sachez que ce boycott n’arrêtera pas Boukman Eksperyans. Au contraire, nous sommes plus motivés que jamais, car ce qui s’est passé au Cap démontre qu’il y a péril en la demeure pour tout le peuple ! »

Martine Fidè[email protected]

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Enfin ! Les groupes retenusAux abords du parking de l’APN où

les techniciens mettent les dernières touches aux chars, Gilbert Bailly n’est pas trop bavard. Le président du comité du carnaval esquive certaines questions, même les plus banales, par exemple la liste officielle des groupes qui prendront part au défilé. Il nous a simplement dit que la liste est là, en nous indiquant de la tête le parking où peintres, ingénieurs de son et mécaniciens travaillent d’arrache-pied.

Entre les différents chars allégoriques on a pu rapidement identifier ceux sur lesquels vont défiler RockFam, T-Micky, Vwadèzil, Septentrional, Jackito, Mass Konpa, Team Lòbèy, Carimi, Kreyòl La, T-Vice, Anbyans, Djakout #1, Zatrap, Tro-picana, Koudjay et Barikad Crew. ‘’Blanc Lokal’’ nous a confirmé que celui de Boukman est en chemin, il sera ramené de Port-au-Prince. C’est donc là, les grou-pes choisis par les autorités. La presse a été tenue à l’écart, tout s’est fait par appels téléphoniques entre les groupes et le comité.

Décoration, expressions artistiques et sponsoring

Le boulevard du Carénage, le jour, capte l’attention par le mélange de couleurs des stands construits des deux côtés de la route. A la tombée de la nuit, des projecteurs placés çà et là éclairent le parcours que suivent des centaines de danseurs, groupes masqués, bandes à pied, chars allégoriques et musicaux, et surtout des dizaines de milliers de

carnavaliers. La diversité de couleurs, de chorégraphies, de déguisements et de costumes enchante. La décoration du stand présidentiel, de celui de BigO et de celui du ministère du Tourisme surclasse celle des autres. Certains chars musicaux tels celui de Rockfam et T-Vice, de par leur présentation, ont étonné. Chacun des chars allégoriques raconte une histoire bien définie ayant rapport avec le Nord. Les sponsors, eux, se sont fait le plaisir de supporter l’événement, mais aussi de se faire montrer à de potentiels clients. Secosa, Bakara, Prestige, Comme Il Faut et Bongù ont bien mené la danse.

Dispositifs de sécurité et abus de pouvoir

Heureusement, on n’a pas recensé le nombre exagéré de blessés et de morts qu’on relate habituellement au carnaval national de Port-au-Prince. Ce n’est pas qu’il n’y a pas eu de dérapages et de laisser-aller, mais les festivaliers, semble-t-il, accordaient plus d’importance à leur envie de s’amuser. Très présents sur le parcours, les agents de la Police natio-nale ont assuré. Même trop, avec des matraquages inutiles.

Dans le moulage des hommes en uniforme, des innocents qui passaient au mauvais endroit, des journalistes et même Pouchon de Djakout #1 sont vic-times. Ce dernier a été frappé en voulant rejoindre le président qui se défoulait devant le char de Djakout#1 avec Roro.

Les humiliés du CapZatrap et Boukman Eksperyans affir-

ment n’avoir été invités sur le parcours que jeudi soir. Lòlò, Manzè et les danseu-ses sont arrivés à bord du bateau de croi-sière Adriana. Très motivés et heureux d’être là, ils ne s’attendaient pas à passer les jours les plus humiliants lors d’un carnaval depuis 1990. Les pauvres, ils ont eu un problème de carburant le premier jour. Selon les informations fournies au quotidien Le Nouvelliste par Lòlò, son char a été mis à l’écart par des policiers en uniforme le deuxième jour alors que Boukman Eksperyans devait accompa-gner le char représentant la cérémonie du Bois-Caïman, comme l’avait annoncé Gilbert Bailly. Comme si cela ne suffisait pas, le troisième jour, toujours selon le lead vocal du groupe racine, on a crevé les pneus de son char. Les musiciens se sont senti humiliés au même point que les journalistes qu’on a tenu à l’écart du Palais Sans-Souci, lors du bal des Reines.

De l’autre côté, Zatrap s’est vu traiter en parent pauvre. Toujours en dernière position, le groupe, monté sur le char de ‘’ la présidence’’, a eu droit à une mauvaise sonorisation. Si l’on en croit les proches du groupe, Zatrap a été contraint de céder sa place sur le parcours le deuxième jour.

Le Cap a eu son moment de gloire

La majorité des carnavaliers sont arrivés au Cap samedi, vingt-quatre heures avant les trois jours de bamboches nationales. D’autres sont venus le jour même du lancement des festivités. Le Cap-Haïtien a eu droit à son carnaval. En quatre jours, la ville a reçu un nombre record de visiteurs et a probablement joui de la plus grande visibilité accordée à une province du pays pendant cet événement. Visiblement le carnaval 2013 est une preuve qu’on peut réussir à ven-dre une belle image d’Haïti malgré des imperfections qui révoltent sous un angle ou un autre.

Kato a brillé AloralTenu à l’écart du carnaval national

du Cap, Brothers Posse a été le groupe le plus traqué au Cap-Haïtien durant les jours gras. Des confrères nous ont appris que la méringue « Aloral » a été interdite dans le Nord. Un tap-tap publicitaire qui jouait la méringue, selon cette source, a été arrêtée par un policier et est repartie jouant un autre morceau. Toutefois, pen-dant le défilé, quelques fans ont porté des t-shirt frappés du nom du chanteur de Brothers Posse, Don Kato, ou du titre du carnaval, ‘’Aloral’’. Fresh La, le chanteur de Vwadèzil, a apporté son soutien à la cause de Brothers depuis son char.

Des performances qui ont marquéSeptentrional n’a pas eu à s’inquiéter

de Tropicana, son rival de toujours, ou de Anbyans, la révélation du carnaval cette année. La Boule de feu internationale a une méringue qui traine derrière elle la grande foule. Avec Septen, c’est comme le courant que suivent les poissons.

Shabba a été formidable, il a été le héros de la plus grande performance du carnaval du Cap pendant les trois jours gras. C’est le Messi de Djakout #1. Grâce à lui, le groupe peut s’attendre à tous les honneurs et retombées du carnaval. Le percussionniste a été comme possédé ; égal à lui-même, Shabba nous a rappelé Cappoix-la-Mort. C’est un gladiateur qui mérite les applaudissements du public en général et le respect de l’ennemi en particulier.

Oky Jems, à la tête de la jeune formation Anbyans, s’est révélé un bon capitaine qui a conduit son équipe comme il le fallait. Rockfam s’est montré maître d’une bonne animation. Barikad Crew a manqué à la tâche. T-Micky et Team Lòbèy, encore une fois, ont assuré.

Pour Kreyòl La, mettons l’emphase sur l’extraordinaire sens de leadership de Ti Djo. Jackito a été d’une méchanceté sans bornes, les autorités concernées devraient, d’après certains, l’arrêter pour nuisance au bon sens et trouble à la bonne ambiance publique.

Carnaval et retombées Le Cap-Haïtien n’a pas répondu à

toutes les attentes. Le carnaval dans une province ne se résume point à l’aspect artistique, les kilomètres du parcours et l’emplacement des stands. Mais tout ça, on le savait. Les restaurants n’ont pas pu nourrir tous leurs clients ; le ministère du Tourisme a manqué d’agressivité, de perspectives et de stratégies de pro-motion du Grand Nord. Il a manqué de guide pour les touristes, de propositions de visite des sites, ou d’autres activités qui pouvaient se tenir en dehors des heures du défilé. Certaines personnes peuvent dire : « Je suis venu au Cap-Haï-tien et je n’ai rien appris, sinon que c’est la cité de Henri Christophe. »

Plésius Junior LOUIS (JPL 109)[email protected]

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La croisière MV Adriana était au carnaval du Cap

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Article 30

Le sushi est l’un des plats emblématiques de la cui-sine japonaise à l’étranger. Il se prononce avec le son en français ‘‘souchi’’. Ce mets se compose de riz vinaigrette accompagné de poisson cru, cuit ou mariné, de crusta-cés, de légumes ou d’œufs.

De nos jours, les sushis ont tellement conquis le monde qu’il devient impor-tant de savoir com-ment les déguster.

Les produits

courants qui l’ac-compagnent sont :

Le Wasabi, une pâte verte que l’on dilue dans la sauce soja (shoyu), pour relever le goût du sushi.

Le Gari, un gingembre mariné qui sert à rafraîchir le palais entre chaque morceau.

Le Nori, l’algue marine la plus célèbre de la cuisine japonaise qui entoure certains sushis.

Présentation et serviceLes set de service orientaux sont de taille réduite.

COMMENT MANGER LES SUSHIS

Les condiments se servent dans les traditionnels jeux de service miniatures, mais souvent sont très origi-naux dans les cuillers orientales.

Les sushis sont très variés. Ils se servent avec des baguettes. Pour se servir du plat principal vers son plat individuel, on utilise la partie la plus large des baguet-tes.

Pour manger, on réserve la partie la plus fine des baguettes. On ne se sert pas dans l’assiette de service avec ses doigts.

Se servir de ses baguettes Elles se tiennent de la main droite de manière que

celle coincée entre le pouce et l’index soit mobile.

Savoir manger La façon populaire de manger consiste à mélanger

une petite quantité de wasabi avec un peu de sauce de soya dans un petit bol devant soi et le mettre sur le sushi pour lui donner de la saveur. Puis, on mange du gari entre chaque bouchée pour rafraîchir le palais.

Traditionnelle-ment, on mange le sushi en une seule bouchée en se servant de ses baguettes. À cet effet, on re-commande de petits sushis comme au Japon.

Remarque :En Amérique,

on les fait plus gros. Étant trop volumineux pour l’ouverture buccale, il est permis de les manger en deux bouchées, mais, ils risquent de s’effriter.

On peut aussi se servir de ses doigts.

ConvenancesQuel que soit le mets, on ne dépose pas les baguet-

tes à plat sur la table, mais sur des appuis ou sur une serviette pliée.

Produits d’accompagnementLe sushi s’accompagne de vin blanc, de saké (bière

japonaise) ou de thé vert.

Le saké est une

« bière de riz ». En ja-ponais, le mot « saké» a un sens très large, il désigne toutes les boissons alcoolisées.

Recommandations• Quandonreçoitàlamaison,onrecommande

pour l’entrée cinq ou six sushis par personne, et pour le plat principal, huit à douze selon leur taille.

• Danslecasoul’onmangeaveclesdoigts,onsesert de serviettes humides et chaudes pour les essuyer.

LE SAVIEZ –VOUS ? Dans les temps reculés, en Chine, aux environs du

deuxième siècle A.D., on découvrit que le riz fermenté produit de l’acide lactique qui favorisait la conserva-tion des aliments. Alors, on l’utilisa pour conserver les morceaux de poisson. On mangeait alors le poisson et on jetait le riz.

La méthode disparut de Chine vers le septième siè-cle, mais avait fait son chemin vers le Japon. Vers 1640, les habitants d’Edo (aujourd’hui Tokyo) eurent l’idée d’ajouter du vinaigre de riz afin d’accélérer encore plus vite le processus de fermentation. Les gens prirent goût à l’association poisson-riz-vinaigrette et le sushi prit naissance.

Après s’être emparé du sushi, les influences occiden-tales ont aussi fait leurs ajouts en particularisant ce mets avec certains de leurs ingrédients.

Pour contacter l’auteur :[email protected] twitter : dismoicommentrecevoir

Wasabi et soja (shoyu)

Vin blanc thé vert

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Samedi 16 février 20136

Goebbels Cadet : sur un air de jubilé

Gérald, comment vas-tu ? Oh ! Oh ! Ti Nazaire, quelles nouvelles ? Oh Jean-Marie n’est-ce pas que tu deviens

de plus en plus jeune ? Interjections ! Cris de joies, Accolades et poignée de main vigoureuse. Les expressions des émotions des retrouvailles varient. Au stade Sylvio Cator, l’atmosphère est à la joie des rencontres entre amis qui se sont perdus de vue.

Il est un peu plus de cinq heures quand le président de la Fédération haïtienne de football, Yves Jean-Bart, en compagnie de quelques membres du comité fédéral, offre le maillot de la sélection à un Goebbels Cadet ému en signe de gratitude du football haïtien. Place maintenant au spectacle sur le terrain.

Ici, il y a Gérald Romulus, Goeb-bels Cadet, Guy Sainvil qui, le temps d’un match amical, ont rechaussé les crampons, histoire d’offrir un dernier baroud d’honneur à l’ancien latéral gauche de la sélection nationale haï-tienne. Histoire d’accompagner un collègue dans ses « adieux au terrain ». Là, il y a Ernst Jean-Baptiste qui a disputé les éliminatoires de la Coupe du Monde en compagnie de Goebbels en 1981, mais encore d’autres étoiles plus jeunes comme Johnny Descolli-nes, Rosemond Pierre, Jean-Roland Dartiguenave, Chrismonor Thélusma, Charlite Eléazard, Oreste Louis qui, à côté de Roro Nelson, viennent eux aussi rehausser la sortie d’un grand.

Dans les tribunes, ils étaient peu, très peu nombreux à faire le déplace-ment. Pourtant, entre la curiosité des plus jeunes et la surprise des aînés, le va-et-vient restait incessant. Qui sur le terrain est Gérald Romulus ? Qui est Rosemond Pierre ? Quel dossard porte Goebbels Cadet ? Qui est « Ti Cochon » ? Pourquoi ce surnom de « Ti Cochon » ? Ah ! Est-ce monsieur qui est Guy Sainvil ? Pourquoi sur-nomme-t-on Romulus « Djab Bacca » ? Les questions des plus jeunes fusaient d’ici et là pendant que, du côté des aînés, Ernst Jean-Baptiste réussit encore ses passes de l’exté-rieur du pied ? Mais Gérald Romulus ne va pas vieillir ? Quelle vie ! Voilà que Goebbels Cadet est plus jeune que moi.

Pour mémoire, le match qui a eu lieu dans la soireé n’a servi qu’à démontrer que, autrefois, ceux qui évoluaient sur le terrain étaient de grands joueurs, que certains d’entre eux avaient encore de beaux restes et surtout pour le public une occa-sion de constater l’effet du temps sur les êtres. Aaaah ! Dans le temps, la frappe de Romulus aurait envoyé le gardien chercher le ballon dans ses filets. Ooooh ! Regarde le grand Guy Saint-Vil ! Aaaah ! La fameuse pointe

de vitesse de Rosemond Pierre. Oooh! Où est passée l’élégance naturelle de Descollines à qui ressemble tellement le suédois Zlatan Ibrahimovic ?

Quand l’arbitre accorda un pe-nalty à la formation de la présidence, c’est le public lui-même qui exige que ce soit Roro Nelson qui le trans-forme. Le géant chauve réussi son tir et donne un avantage qui va durer jusqu’à la fin de la partie à la for-

L’ancien latéral gauche du Racing Club Haïtien, Goebbels Cadet, surnommé « Ti Nazaire », a mis officiellement un terme à sa carrière le 7 février 2013 à l’occasion d’une rencontre qui mettait aux prises les amis de Goebbels et la formation de la présidence. Entre curiosité et retrouvailles.

mation de la présidence. Et c’est un Goebbels Cadet en pleurs qui laisse la pelouse à quelques minutes de la fin de la partie après avoir joué quelques minutes au sein de la formation de la présidence.

« Je suis né au sein d’une famille où ma mère avait 9 enfants alors que mon père est décédé alors que je n’avais que 10 ans. Je dois tout au football et c’est grâce au football

que j’ai pu aider ma mère avec les autres », raconte Goebbels Cadet, pour expliquer ses larmes en quittant le terrain.

« Je laisse le terrain comme joueur mais je compte mettre mon expérience au service des jeunes. Je souhaite rester aux abords du ter-rain comme entraîneur, car j’ai bénéficié de plusieurs stages comme entraîneur », continue

Stade Sylvio Cator : Goebbels Cadet raccroche officiellement parmi ses amis et ex-coéquipiers dont Alix Timer (à gauche) et Louisdor Labissière (à droite) (Photo : Yonel Louis)

Au Parc Saint-Victor du Cap-Haïtien, l’ex international reçoit une plaque des mains de la ministre des Sports Magalie Racine en présence, entre autres, de Théo Jean-Baptiste (à gauche)(Photo ; Yonel Louis)

JuBiLe

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Samedi 16 février 2013 7

Goebbels Cadet...

Jour J- (3) quatre, avant la ren-trée en lice de la sélection U-20 d’Haïti dans l’ultime phase des qualifications pour la coupe du

monde U-20 de la FIFA, Turquie 2013. En stage de perfectionnement en altitude à Morelia, il y a trois semai-nes, les Grenadiers ont disputé entre temps, trois tests matches. Ils ont présenté un bilan positif à quelques jours de leur rendez-vous les 18 et 20

celui qui a porté les couleurs nationales pendant 13 années (1979-1992).

« Je souhaite laisser une école de football ou une académie de forma-tion imbriquée dans une association qui s’occupera des jeunes footbal-leurs depuis l’âge de 6 ans afin de permettre que, comme moi, d’autres jeunes puissent émerger par le biais du football » a-t-il conclu.

Enock Néré

Qui est Goebbels Cadet

Né à Port-au-Prince le 4 janvier 1960, Goebbels Cadet a commencé à jouer au football à proprement parler à l’âge de 9 ans. Un an après ses débuts en football, son papa décède, et, tout jeune, le 4e de cette famille de 9 enfants prend la famille à sa charge. Il n’a que 10 ans et déjà contraint d’apporter à la famille le peu qu’il gagne. Intégrant le Racing Club Haïtien, il y fait toutes ses classes, mais aussi obtient les moyens d’aider ses parents. Il a 19 ans quand, en 1979, il fait ses premiers pas en sélection nationale. Il y joue pendant 13 ans mais aussi gagne ses galons au sein du Racing Club Haïtien jusqu’à intégrer l’équipe première. Défenseur latéral gauche capable de jouer milieu récu-pérateur ou ailier gauche, il marque 3 buts en sélection nationale dont un contre le Mexique en éliminatoires de la Coupe du Monde en 1981 d’une lourde frappe du pied gauche de près de 30 mètres. Le Mexique n’avait pu égaliser qu’à 3 minutes de la fin de la partie par Hugo Sanchez. Goebbels Cadet avait mis un terme à sa carrière internationale à 32 ans (1992) après l’élimination, à la différence de buts, de la sélection nationale haïtienne de football de la course à un billet qualificatif pour la Coupe du Monde des Etats-Unis de 1994, par les Ber-mudes en dépit d’une victoire 2-1 au stade Sylvio Cator (défaite 0-1 aux Bermudes).

Père de 5 enfants, Goebbels Cadet, qui habite depuis plusieurs années à Boston où il a continué d’évoluer, met un terme à sa carrière sur le terrain tout en caressant l’espoir de trans-mettre son savoir et son expérience à la génération future.

Bon stage pour les U-20 à Morelia février à Puebla face respectivement aux USA et du Costa-Rica.

Après avoir participé à la phase fi-nale de la coupe du monde de la FIFA, Allemagne 1974 avec les A et celle de 2007 avec les U-17, Haïti est tout prêt d’écrire une nouvelle page dans son histoire footballistique, avec cette fois, les U-20. Ces derniers n’ont besoin que deux victoires (l’une en phase de poule et l’autre en ¼ de final) pour rallier la phase finale du mondial U-20 de la FIFA, Turquie 2013.

Pour boucler les trois premières semaines passées en terre mexicaine, les protégés du technicien Cubain, Manuel Navarro Rodriguez ont dis-puté trois matches amicaux. Bilan : 2 victoires et un nul, 8 buts marqués et 4 buts encaissés.

Les coéquipiers de Luckner Horat Junior ont remporté le premier test match disputé le 4 février sur le score de (1-0) face à une équipe U-20 de la ville de Morelia. Jean Dany Thomas est était l’unique buteur. Au terme de la deuxième rencontre jouée le 7

février, ils s’étaient neutralisés (3-3) face à une autre équipe de la ville qui sert de leur camp de base. Johnley Chéry, Estama Benchy et un auto but d’un joueur adverse, ont été les buteurs de l’équipe haïtienne.

Dans le dernier test match disputé le 11 février, les U-20 ont fait une bouchée d’une autre équipe issue de la banlieue de Morelia. Au terme du temps réglementaire, ils se sont imposés par (4-1) avec un doublé de Jean Dany Thomas, un nouveau but de Johnley Chéry et un autre de saturné Cadjy (Jimmy).

S’exprimant sur les trois matches amicaux disputés par ses coéquipiers, le vice-capitaine des U-20 d’Haïti s’est dit apte à l’ultime phase de la compétition. « A mon humble avis, le problème d’altitude ne se pose pas encore. J’ose dire qu’on est habitué. Il nous faut à présent, un maximum de motivation pour affronter les USA et le Costa-Rica. Sans vous cacher, je suis persuadé qu’on est prêt pour les affronter », a commenté Luckner Ho-

rat Junior dans une longue interview accordée à paraître dans les colonnes du Nouvelliste ce week-end.

Le groupe des Grenadiers compte à présent 22 joueurs. La liste de 18 joueurs n’a toujours pas été commu-niquée par le sélectionneur des U-20, Manuel Rodriguez Navarro. Toutefois, Reynald Metellus et Duckens Nazon ont rejoint le groupe mardi 12 février. En revanche, James Jean-François n’a pas fait le déplacement. Il a été retenu par son club.

Ainsi, dans le groupe des 22, le technicien cubain n’aura qu’à choisir 18 et les 4 non-retenus feront leur come back en Haïti avant le départ de la délégation haïtienne à desti-nation de Puebla, le 16 février, soit deux jours avant le coup d’envoi de la compétition le 18, date à laquelle, Haïti disputera son premier match face à les Etats-Unis. Le second étant prévu pour le 20 février contre le Costa-Rica.

Légupeterson Alexandre /[email protected]

Avec Linouse Desravine (-48 Kg), Neslain Charles (-60 Kg) Robenson Beaucicaut (-73 Kg) et Jackly Jean-Baptiste (-81

Kg) au Grand Slam de Paris les 9 et 10 février 2013, le judo haïtien s’est jeté dans la grande et longue aventure pour sa qualification aux Jeux olym-piques de 2016. « Un test important pour nos athlètes qui devront se don-ner à fond tout au long de l’olympiade 2013-2016 », a indiqué Martin Télé-maque, le président de la Fédération

Le judo haïtien au Grand slam de Paris

haïtienne de judo, accompagné des athlètes haïtiens à Paris.

L’aventure continuera les 23 et 24 février 2013 avec notamment le Grand Prix d’Allemagne à Düsseldorf, a annoncé M. Télémaque dans une note de presse. Elle se poursuivra, plus près de nous dans le continent améri-cain, avec respectivement l’Uruguay les 16 et 17 mars 2013 et l’Argentine du 23 au 24 mars 2013 de la même année.

Si les calendriers internationaux

4 athlètes au Grand slam de Paris avec le président de la Fédération haïtienne de judo, Martin Thélémarque, au centre.

JuBiLe

sont déjà élaborés, la participation haïtienne reste encore hypothéti-que. « Faute de moyens financiers, Haïti risque de rater ces rendez-vous importants, alors que beaucoup de pays déjà mieux cotés qu’elle feront certainement le déplacement, confor-tant ainsi leur avance », s’inquiète Martin Télémaque. Ce dernier s’est montré reconnaissant à la Fédération française de judo qui a soutenu la participation haïtienne au Grand slam de Paris.

En attendant, les 4 athlètes haï-tiens participent actuellement à un stage international qui se déroule à l’institut de Judo, à Paris. Ce stage réunit presque tous les pays ayant participé au Grand Slam de Paris, les 9 et 10 février.

Rappelons que Linouse Desra-vine, Robenson Beaucicaut et Jackly Jean-Baptiste représenteront Haïti aux VIIèmes Jeux de la Francophonie qui se tiendront à Nice, en France, du 6 au 15 septembre 3013. Ils seront ac-compagnés de Bettyna Chéry.

Martin Télémaque, président de la Fédération haïtienne de Judo

NDLR : Vains ont été tous nos contacts avec Mr Télémaque pour en savoir plus sur la partici-pation d’Haïti à cet évènement , particulièrement les critères de qualification des athlètes et sur son programme annuel.

Page 8: Le cap a eu son moment de gloire

8 16 février 2013No 800

Dossiers Interdits

Par Gary Victor

Arrivé à cette partie de l’histoire, René Ouari s’arrêta comme pour souffler un peu. Il se leva, alla vers la fenêtre, ouvrit les battants. L’air frais de la montagne s’engouffra dans la salle. Cela me fit du bien. J’avais l’impression de respirer la puanteur dans cette entreprise funéraire où se déroulait principalement cette terrifiante affaire.

-Je ne vous cache pas que j’ai été assez surpris quand Bernard Sourbier m’a appelé pour me dire qu’il était aux mains d’un mal-frat d’un genre bien particulier.

-Un malfrat qui voulait récupérer son garde.

-Qu’un autre malfrat lui aurait subtilisé.-Qu’avez-vous fait alors ?Ouari regagna son fauteuil.-Il fallait parer au plus pressé. On ne pou-

vait pas laisser cette chose en liberté. L’idéal aurait été de trouver celui qui avait donné ce garde à cet homme. Mais nous n’avions pas le temps pour cela.

-Donc vous avez décidé de faire venir le malfrat à l’entreprise funéraire.

Ouari toussa nerveusement.

-Cela n’a pas été facile. Il a fallu d’abord faire partir la police, la foule et ensuite négo-cier avec le malfrat. Je ne voulais surtout pas qu’il arrive quelque chose à notre agent.

-Comment avez-vous négocié avec lui ?-En lui faisant comprendre que j’étais le

seul à pouvoir lui permettre de récupérer son bien, car si le garde n’était pas maitrisé au cours de la nuit, il ne serait plus à personne. Et alors, les dégâts pouvaient être considérables. Il allait s’en prendre à n’importe qui à com-mencer par ceux avec qui il avait eu un lien.

-Vous bluffiez un peu, là.-Il fallait bien. Mais quand on a expliqué à

Atis, c’était le nom du malfrat au corps tatoué, ce que ce garde avait fait au cours de la nuit, il a compris qu’il devait mettre un peu d’eau dans son vin.

-Alors vous faites partir la police, la foule s’écarte, car il n’y a plus grand-chose à voir… Comment faites-vous pour les cadavres lais-sés par le garde ?

-On a convaincu une autre entreprise funéraire de venir faire le nettoyage. On a dû payer le triple du prix. Pour les risques encou-

rus par les employés selon le responsable.-Vous ne pouvez leur en vouloir, dis-je à

Ouari.-Ce fut une soirée assez éprouvante et

assez cocasse, dit le chef de la SAD.Je le regardai sans comprendre.-Cocasse ! Une situation pareille.-Atis arrive avec ces hommes, ils sont cinq

vers les six heures, quelques minutes avant que le soleil se couche. J’avais fait circuler la rumeur que le démon qui avait massacré les employés de l’entreprise allait sévir dans les rues une fois le soleil couché. Inutile de vous dire qu’on était tranquille côté public. C’était mieux encore que pour l’éclipse. Sourbier menotté est sous la garde de l’un des hom-mes d’Atis. Je comprends bien vite que c’est un malfrat qui n’hésite pas à tuer dès qu’il en a l’occasion. Il me demande sans préambule où est le garde. Je lui réponds que je ne sais pas. Il pique une colère, braque son arme dans ma direction. : Vous ne savez pas ou il est et vous me faites venir ici. C’est un guet-apens. Je lui explique avec tout mon calme que le garde est présent, mais qu’il faut tout

simplement le forcer à se manifester de ma-nière non violente. Je lui demande comment on lui avait dérobé son garde. Il me dit qu’il n’a jamais su comment et que c’était un com-plot conçu par Ditil Jean, le prétendu trépassé sur la moto et le bòkò qu’il avait égorgé avec joie. Moi, j’avais ma petite idée sur la manière d’amener ce garde dangereux à se manifester. Mais il se passe quelque chose que je n’avais pas prévu.

Il se tut un instant comme pour ménager son effet.

-On entend un bruit. Quelque chose qui frappe frénétiquement sur du métal. Cela vient de la morgue. On avait replacé les cada-vres dans les caissons et le bruit provenait de celui de Ditil Jean.

-Que faites-vous alors ?-Je dois avouer qu’Atis, le malfrat, m’a

étonné. Beaucoup de gens auraient détalé. Quand je lui dis que le bruit provient du tiroir ou se trouve le cadavre de son ennemi, il avance seul, l’ouvre et devine qui bondit à sa gorge, bien vivant.

-Ditil Jean ?-Lui-même !-Je n’ose vous croire, Ouari.-Alors j’assiste un pugilat comme je ne

l’ai jamais vu. Ditil Jean arrive à désarmer Atis et les deux hommes en viennent aux mains, chacun d’eux accusant l’autre du vol du garde. Il semble d’après ce que j’ai entendu qu’Atis a soudoyé un bòkò pour lui fournir ce garde qui était auparavant destiné à Ditil Jean. Ce dernier s’est adressé ensuite à Sou-cou, un autre bòkò pour le récupérer.

-Que font entre temps les hommes d’Atis.-Ils n’interviennent pas. Ils ont le plus

grand respect pour leur chef, mais de voir un mort se réveiller et affronter ainsi quelqu’un, cela refroidit un peu les ardeurs des plus téméraires, si vous me permettez l’expression.

-Comment se termine cette rixe ?-Elle ne se serait terminée que par la mort

des deux combattants. Jamais je n’ai vu tant de haines, tant de volonté à vouloir en finir avec l’autre. Cela leur insufflait de l’énergie même quand la fatigue aurait dû les terrasser. C’est Aswafiang le garde qui est intervenu.

-Le garde est intervenu ?-Je dois avouer que je n’ai jamais eu

connaissance d’un cas pareil. Le garde a du puiser dans la haine des deux hommes pour se constituer une enveloppe physique. L’essentiel c’est qu’il est là. Un nègre immense, qui nous dépasse tous d’une bonne tête, les muscles saillants, le regard mauvais, visible-ment décidé à en découdre avec l’humanité. Il porte un révolver.

-Un garde avec un révolver !-Il en portait un, insista Ouari. Il a proposé

aux deux combattants de jouer à la roulette russe pour en terminer. Atis et Ditil Jean ont accepté pensant chacun avoir les faveurs du garde. Azwafiang, enlève cinq balles, fait tourner le barillet et tend l’arme à Atis.

-Tu commences, dit-il. -Non, dit Atis en désignant Ditil Jean. Lui.-Lâche, dit Ditil Jean.Ce dernier prend le révolver, colle le

canon sur sa tempe et tire. Rien ne part… C’est le tour d’Atis et ainsi de suite. Il ne reste plus qu’une balle et c’est le tour d’Atis. Celui-ci refuse de prendre le revolver.

-C’est ton tour, gronde le garde.-C’est un complot, lance Atis. Je m’arrête.-Lâche, dit Ditil Jean.Il pose le canon sur sa tempe et presse la

gâchette. Le coup part. Ditil Jean s’écroule, cette fois, bien mort, je pense.

-Alors là, pour un idiot, en voilà un, s’es-claffe Atis.

Ce qui se passe alors est indescriptible, monsieur Victor. Une vibration infernale. Je vois comme un sabre tournoyer autour de moi. Cela dure à peine deux ou trois secon-des. Quand tout redevient calme, il n’y a que moi, Sourbier vivant dans la pièce et aussi Ditil Jean qui nous regarde, vaguement souriant. Il est debout. Sans dire un mot, il me tend la main, me dit merci puis quitte la salle.

-Atis et les autres ? Où sont-ils passés ?-On a dû appeler à nouveau une autre

entreprise funéraire, conclut Ouari, lugubre. On a payé cette fois six fois plus cher. Pour les risques encourus par les employés selon le responsable.

ASWAFIANGRésumé épisode précédent : René Ouari a été appelé d’urgence à une entreprise funéraire au petit matin. On a retrouvé les cinq employés qui s’y trouvaient au cours de la nuit, assassinés, les corps sectionnés. Le coupable serait un garde dont deux bandits se disent, chacun, être le propriétaire.

II