le btp dans le cotentin
DESCRIPTION
Un secteur majeur de l’économie locale, durement frappé par la crise qui se trouve devant de nouveaux défis à relever pour rebondir sur un marché morose.TRANSCRIPT
LE BTP DANS LE COTENTIN
Octobre 2013
Sommaire
Un secteur majeur de l’économie locale p3 Durement frappé par la crise p8 Pas d’embellie sur le marché p15 De nouvaux défis à relever p19
Méthodologie p24
Avec 4 331 salariés en 2012 et 10.1% des effectifs
du secteur privé du Cotentin, le secteur du
Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) est un des
poids lourds de l’économie locale. Sa structure
semble très étroitement liée à la présence d’une
filière nucléaire de premier plan et de chantiers
d’envergure ayant favorisé l’implantation des
grands groupes du BTP. Comparés à d’autres
territoires, les établissements locaux sont plus
grands avec une prédominance des activités
d’installation électrique.
Durement frappé par la crise, le BTP dans le
Cotentin a perdu 502 emplois entre 2007 et 2012
soit une chute de 10.4% des effectifs. Si la baisse
est générale à toutes les zones observées
(France, Basse-Normandie et ses départements)
elle est néanmoins plus marquée sur la zone
d’emploi de Cherbourg. En cause, la crise certes,
mais aussi la fin de la phase des travaux liés au
BTP et au génie civil sur le chantier de l’EPR de
Flamanville avec des démobilisations
nombreuses en 2012. En 2013, la conjoncture
reste difficile dans la Manche.
Le niveau d'activité des entreprises est au plus
bas depuis le 1er
trimestre 2008 et les
trésoreries se dégradent.
Les chiffres de la construction neuve n’augurent
guère d’une reprise rapide de l’activité. Ce marché
demeure ancré dans une tendance baissière
avec une nette diminution des logements autorisés
et commencés en 2012 qui se poursuit en 2013
dans le Cotentin. En perspectives, les locaux non
résidentiels et l’arrivée des EMR pourraient
apporter une bouffée d’oxygène au secteur avec la
construction des deux usines dédiées à la
fabrication des pales et mâts d’éoliennes sur le
port de Cherbourg.
Dans ce contexte difficile, le BTP doit relever de
nouveaux défis. L’efficacité énergétique des
bâtiments est le principal vecteur de croissance du
secteur à court, moyen et long terme. Un défi qui
implique de nouveaux enjeux en matière
d’organisation du travail, de qualification et de
formation.
CCI CHERBOURG COTENTIN – Octobre 2013 2
Composition du secteur des bâtiments et travaux publics (BTP)
Avec le passage à la nomenclature NAF 2008 de l’Insee, la composition du secteur présentée ci-
dessus est désormais utilisée. Cependant, la classification habituelle en type de métiers (gros œuvre,
second œuvre et travaux publics) reste possible.
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UN SECTEUR MAJEUR DE L’ÉCONOMIE LOCALE
10,1%
11,7%
8,7%
9,5% 9,8%
8,2%
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2%
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14%Zone d'emploi de CherbourgMancheCalvadosOrneBasse-NormandieFrance
Part des emplois du BTP dans l'emploi salarié total en 2012 (secteur marchand)
En 2012, le bâtiment et les travaux publics
comptent 4 331 salariés et représentent 10.1%
des effectifs du secteur privé de la zone
d’emploi de Cherbourg. La part des effectifs du
BTP dans l’emploi salarié total est
comparativement plus importante dans le Cotentin
qu’en Basse-Normandie ou en France.
Néanmoins, la composition de la filière sur le
territoire diffère quelque peu des observations
faites en Basse-Normandie ou en France ; les
établissements sont plus grands avec une activité
prédominante, l’installation électrique.
Le secteur du bâtiment et des travaux publics
(BTP) regroupe les activités de construction et de
conception des bâtiments et des infrastructures.
Poids-lourd de l’économie française, il représente
en 2011 près d’1.5 millions de salariés et plus de
340 000 entreprises. Son chiffre d’affaires est
évalué à 170 milliards d’euros, 130 milliards
d’euros pour le bâtiment et 40 milliards pour les
travaux publics.
Dans le Cotentin, le BTP est également un secteur
majeur de l’économie locale.
Source : Urssaf, 2012
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50 salariés et plus 20 à 49 salariés 10 à 19 salariés 6 à 9 salariés
3 à 5 salariés 1 à 2 salariés Sans salarié
Répartition des établissements du BTP par tranche d'effectif salarié au 01/01/2011
GRANDES ENTREPRISES POUR GRANDS
CHANTIERS
13% des établissements du BTP de la zone
d’emploi de Cherbourg emploient 10 salariés
ou plus, un chiffre nettement supérieur à ceux
enregistrés dans les autres zones comparées ;
10.6% dans la Manche, 8% dans le Calvados,
7.7% dans l’Orne, 8.6% en Basse-Normandie et
6.6% en France.
La plupart des grands groupes industriels du BTP
(Vinci, Bouygues et Eiffage notamment) sont ainsi
représentés dans le Cotentin via des filiales ou des
établissements secondaires.
Autre particularité, la structure du secteur est
sensiblement différente de celle observée en
Basse-Normandie ou en France. Si comme partout
ailleurs le second œuvre emploie le plus de
salariés suivi du gros œuvre et des travaux
publics, les proportions ne sont pas les mêmes.
En effet, dans le Cotentin, les travaux publics ne
représentent que 9% des effectifs salariés contre
13 à 18% pour les autres territoires (Manche,
Calvados, Orne, Basse-Normandie et France).
Logiquement, la part du gros œuvre et plus
particulièrement du second œuvre est plus
importante sur la zone d’emploi de Cherbourg
qu’ailleurs.
Source : Insee, Sirene, démographie des entreprises et des établissements
ZE : Zone d’emploi
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Répartition des effectifs du BTP en 2012 par activité détaillée
Activité détaillée Zone d'emploi de Cherbourg
Manche Basse-Normandie France
411-Promotion immobilière 0,4% 0,2% 0,8% 1,6%
412-Construction de bâtiments 7,5% 8,7% 8,2% 9,3%
421-Construction de routes et de voies ferrées
4,4% 7,8% 7,3% 8,1%
422-Construction de réseaux et de lignes
0,6% 2,2% 2,0% 2,1%
429-Construction d'autres ouvrages de génie civil
0,1% 0,2% 0,3% 1,3%
431-Démolition et préparation des sites 3,7% 5,3% 5,3% 5,9%
432-Travaux d'installation électrique plomberie et autres travaux d'installation
32,8% 23,1% 23,5% 25,7%
433-Travaux de finition 24,8% 27,4% 27,4% 22,9%
439-Autres travaux de construction spécialisés
25,7% 25% 25,3% 23,0%
26%
65%
9% Gros œuvre
Second œuvre
Travaux publics
Répartition des effectifs du BTP part type d'activité en 2012 sur la zone demploi de Cherbourg
La spécificité du territoire est de proposer une offre
importante au niveau des métiers de l’installation
électrique, plomberie et autres travaux
d’installation qui représentent 32.8% des effectifs
salariés du secteur. L’installation électrique seule
totalise près de 1 000 salariés, soit 22.8% des
emplois du BTP sur le Cotentin, un chiffre de 10
points supérieur à ce qui est observé sur les autres
zones.
Cette structuration du BTP dans le Cotentin
semble très étroitement liée à la présence d’une
filière nucléaire de premier plan et de chantiers
d’envergure ayant favorisé l’implantation des
grands groupes du BTP.
Source : Urssaf, 2012
Source : Urssaf, 2012
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Principaux établissements du BTP dans le Cotentin
Raison sociale Effectifs Activité Groupe
SAS SPIE NUCLEAIRE 200 à 249 Travaux d'installation électrique Groupe Spie
SA SNEF 100 à 199 Travaux d'installation électrique Groupe SNEF
SAS TPC 100 à 199 Travaux de maçonnerie générale Vinci Construction
SAS CEGELEC BASSE NORMANDIE
100 à 199 Travaux d'installation électrique Vinci Énergies
SAS LEDUC 50 à 99 Construction d'autres bâtiments
SNC EIFFAGE CONSTRUCTION BASSE NORMANDIE
50 à 99 Construction d'autres bâtiments Eiffage Construction
SA COLAS ILE DE FRANCE NORMANDIE
50 à 99 Construction de routes et autoroutes
Groupe Colas>Bouygues
SARL TABARIN ET ENTZMANN 50 à 99 Travaux d'installation d'eau et de gaz
SAS ETABLISSEMENTS LE BARBANCHON
50 à 99 Travaux de peinture et vitrerie
SAS FORCLUM BASSE NORMANDIE
50 à 99 Travaux d'installation électrique Eiffage Énergie
SARL DELACOUR BATIMENT 50 à 99 Construction de maisons individuelles
SAS SOCIETE D'ELECTRICITE CONTROLE AUTOMATISME
50 à 99 Travaux d'installation électrique
SA MARC 50 à 99 Construction de réseaux pour fluides
SAS SARENS NORD OUEST 20 à 49 Location avec opérateur Groupe Sarens
SNC INEO RESEAUX NORD OUEST
20 à 49 Travaux d'installation électrique GDF Suez
DE NOMBREUX SOUS-TRAITANTS POUR LE
NUCLÉAIRE
La liste des principaux établissements du BTP
dans le Cotentin confirme une sous-traitance
marquée du secteur à la filière nucléaire.
En effet, les 4 établissements les plus importants
(Spie Nucléaire, SNEF, TPC et Cegelec) sont ainsi
des prestataires de premier rang pour les
donneurs d’ordre du nucléaire que sont Areva NC,
EDF ou DCNS.
Source : CCI Cherbourg Cotentin (CCICC), Fichier consulaire 2013, arrondissement de Cherbourg
De même, sur cette liste des 15 principales
entreprises du BTP, dix ont été identifiées comme
ayant une part de leur activité dans le nucléaire.
Enfin, il convient de noter la présence marquée
des branches « Énergies » des grands groupes
français du BTP ; Vinci Énergies, Eiffage Énergie
ou encore GDF Suez.
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Les salariés du BTP sont implantés en majeure
partie sur la Communauté Urbaine de Cherbourg
(CUC), 33% des effectifs, et sur la communauté de
communes de la Hague, à proximité d’Areva NC,
19%.
Source : CCICC, Fichier consulaire 2013, Arr. Cherbourg
Répartition des effectifs du BTP par communauté de communes en 2013
Viennent ensuite la communauté de communes du
bocage valognais qui profite de ses zones
d’activité, 11% des salariés du secteur, et le
secteur Douve et Divette, avec Martinvast et
Tollevast, qui concentre près de 9% des effectifs
du BTP.
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DUREMENT FRAPPÉ PAR LA CRISE
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2007 2008 2009 2010 2011 2012
Zone d'emploi de Cherbourg
Manche
Calvados
Orne
Basse-Normandie
France
Evolution de l'emploi salarié dans le BTP de 2007 à 2012 (Indice base 100 en 2007)
Entre 2007 et 2012, le secteur du BTP dans le
Cotentin a perdu 502 emplois soit une chute de
10.4% des effectifs sur cette période. Si la baisse
est générale à toutes les zones observées, elle
est néanmoins plus marquée sur la zone
d’emploi de Cherbourg. La Manche compte
environ 1 000 emplois en moins et une diminution
des effectifs de 7.1% entre 2007 et 2012, -7.2%
pour le Calvados, -12.1% pour l’Orne, -8.1% pour
la Basse-Normandie et -4.2% pour la France.
Dans un contexte où le Cotentin, tous secteurs
confondus, a été relativement épargné par la crise
sur cette période (seule hausse observée des
effectifs (1.8%) entre 2007 et 2012 parmi les zones
comparées), le secteur du BTP connaît lui
d’importantes difficultés.
Source : Urssaf, 2012
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5,0% Gros œuvre Second œuvre Travaux publics
Variation des effectifs du BTP en pourcentage entre 2007 et 2012 par activité et par zone
Ainsi, le gros œuvre enregistre une baisse des
effectifs de 16.5% entre 2007 et 2012, soit 224
emplois en moins. Avec le recul de la construction
immobilière, les activités de construction de
maisons et d’autres bâtiments ainsi que les
travaux de maçonnerie générale sont
particulièrement touchés.
Le second œuvre affiche une perte de 194
emplois entre 2007 et 2012, soit -6.5%, en grande
partie le fait d’une diminution significative des
effectifs dans les travaux d’installation électrique,
-12.6% et 138 emplois en moins.
Enfin, les travaux publics sont également à la
peine, 84 emplois perdus entre 2007 et 2012,
-17.9%. Les travaux de terrassement courants
participent pleinement à ce mauvais chiffre avec
une baisse de 36.2% des effectifs, soit une
différence de 67 salariés entre 2007 et 2012.
Comme partout ailleurs, le Cotentin subit de
plein fouet la crise et le repli des constructions de
logements neufs et de locaux d’activité qui est le
principal facteur de détérioration de l’activité dans
le bâtiment et les travaux publics.
Cependant, la baisse enregistrée sur le territoire
étant plus marquée, l’activité liée au grand
chantier l’EPR peut avoir eu une incidence sur
cette diminution des effectifs. En effet, la phase
des travaux liés au BTP et au génie civil touche à
sa fin sur le chantier de Flamanville. Les
démobilisations ont commencé pendant l’été 2011
avec une augmentation jusqu’en 2013 et un
nombre important de départs en 2012. Ce
phénomène a certainement accentué la baisse
d’activité du secteur localement.
Source : Urssaf, 2012
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LES PETITS ÉTABLISSEMENTS À LA PEINE
À partir de 2008, le nombre de radiations
d’entreprises du BTP s’est envolé dans le
Cotentin. En 2009, ce sont les créations qui ont
lourdement chuté sous l’effet conjugué de la crise
et de l’arrivée du statut d’auto-entrepreneur qui a
reporté une partie des créations sous cette
nouvelle forme juridique.
Le solde entre créations et radiations apparaît
négatif dès 2009 (-1), se poursuit en 2010 (-10),
amorce une légère reprise en 2011 (+1) pour
finalement rechuter en 2012 (-10). Ces éléments
attestent des difficultés du secteur, au total, 260
établissements du BTP ont fermé (liquidation ou
fermeture hors reprise) entre 2007 et 2012.
95.3% des 260 radiations concernent des
établissements de moins de 10 salariés. Les
grandes entreprises apparaissent relativement
épargnées même si récemment, en 2013, la
liquidation judiciaire d’une entreprise d’une
cinquantaine de salariés a rappelé la fragilité
actuelle de cette branche d’activité.
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2007 2008 2009 2010 2011 2012
Créations Radiations
Créations et radiations d'établissements du BTP entre 2007 et 2012 dans le Cotentin
Source : CCICC, Fichier consulaire 2013, Arr. Cherbourg
Hors auto-entreprises
LE POIDS DES AUTO-ENTREPRENEURS
Les statistiques sur les auto-entrepreneurs du BTP à l’échelle du Cotentin ne sont pas disponibles.
Selon les chiffres de l’Agence Pour la Création d’Entreprise (APCE) qui s’appuient sur les données Sirene de
l’Insee ; en 2012, les auto-entrepreneurs ont représenté 44% des créations du BTP dans la Manche. Un chiffre
inférieur à la moyenne départementale tous secteurs d’activité confondus où 55.9% des créations sont le fait
d’auto-entreprises.
En ce qui concerne le chiffre d’affaires, l’Acoss (Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale) a
estimé en 2011 à 847.5M€ le chiffre d’affaires des auto-entreprises du BTP au niveau national, ce qui
représente environ 0.6% du chiffre d’affaires total du secteur entreprises et auto-entreprises confondues.
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Solde d'opinions en % sur l'activité des entreprises du bâtiment de la Manche
CONJONCTURE MOROSE DANS LA MANCHE
La Fédération Française du Bâtiment (FFB) de
Basse-Normandie réalise chaque trimestre une
enquête auprès de ses adhérents (environ 1 100
entreprises ayant leur siège social en Basse-
Normandie et enregistrées sous les codes NAF 43
et 41 hors promotion immobilière). Les résultats et
graphiques présentés dans cette partie concernent
le département de la Manche.
Le solde d'opinion calcule la différence entre la
proportion de répondants ayant exprimé une
opinion positive ou négative. En juillet 2013, il
s’établit à -29.1% pour le département de la
Manche soit une large majorité d’opinions
négatives.
En Basse-Normandie, le niveau d’activité a ainsi
reculé de plus de 6% entre 2008 et 2011. Si
jusqu’en 2011 l’appareil de production avait été
plutôt épargné, le prolongement de la crise
conjugué à des trésoreries de plus en plus
dégradées a conduit certaines entreprises à moins
recruter, à réduire l’intérim ou dans certains cas à
arrêter leur activité.
Les entreprises artisanales et leurs dirigeants dans
la Manche n’échappent pas à ce contexte difficile.
Le solde de réponses concernant le niveau
d'activité est ainsi dans le rouge depuis le 1er
trimestre 2008.
Source : Fédération Française du Bâtiment de Basse-Normandie (FFB Basse-Normandie), 2013
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Pourcentage de répondants ayant déclaré des difficultés de trésorerie (Secteur du bâtiment - Manche)
Depuis 2008, les entreprises du bâtiment de la
Manche (comme l'ensemble du secteur en
général) ont vu leurs trésoreries se dégrader.
La visibilité sur les carnets de commandes est
en progression dans la Manche, 4.5 mois en
juillet 2013 contre 4.2 en avril 2013. Cependant, le
plan de charge se situe toujours en-dessous de sa
moyenne de long terme, 4.7 mois depuis 2001.
Les entreprises de moins de 10 salariés ont une
visibilité moindre avec un carnet de commandes
s’étalant sur 3.6 mois contre 4.7 mois pour les
entreprises de plus de 10 salariés.
En juillet 2013, plus de 47% des entreprises
déclarent rencontrer des difficultés, contre une
moyenne de long terme d'avant crise, de 27,5%.
Les entreprises artisanales sont davantage
exposées que les entreprises de dix salariés et
plus.
Source : Fédération Française du Bâtiment de Basse-Normandie (FFB Basse-Normandie), 2013
Il convient de noter qu’en janvier 2013 les chefs
d’entreprises bas-normands ont estimé leurs
carnets de commande insuffisants. Une
entreprise sur deux l’a ainsi considéré comme
étant « peu garni » pour cette période de l’année.
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Durée moyenne des carnets de commande en mois des entreprises du bâtiment de la Manche
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Evolution des effectifs du bâtiment de la Manche
Source : Fédération Française du Bâtiment de Basse-Normandie (FFB Basse-Normandie), 2013
En 4 ans, les statistiques de la FFB Basse-
Normandie font état d’une diminution de plus de
15% des effectifs du bâtiment (hors apprentis) de
la Manche (-13% au niveau régional).
Selon les prévisions des chefs d'entreprise, cette
tendance devrait se maintenir en 2013 et plus
de 700 emplois seraient ainsi menacés en
région Basse-Normandie.
Source : Fédération Française du Bâtiment de Basse-Normandie (FFB Basse-Normandie), 2013
CCI CHERBOURG COTENTIN – Octobre 2013 14
Dans les travaux publics, les résultats de la
dernière enquête trimestrielle d’activité de la
Fédération Régionale des Travaux Publics de
Normandie (FRTP) ne sont guère encourageants.
Sur l’ensemble du territoire normand, l’activité est
jugée très insuffisante dans le génie civil avec
des projets de l’État qui « ne sont pas maitrisés et
n'avancent pas et ceux des collectivités qui
pâtissent du manque de financement », selon la
FRTP. À l’échelle bas-normande, les travaux
réalisés sur le 1er
trimestre 2013 dans le domaine
des canalisations sont en forte chute. Même
constat pour les réseaux électriques perturbés
par les violentes intempéries du début d’année et
les travaux routiers dont « la baisse continue de
l'activité (…), le manque de visibilité et de projets,
très inhabituel en période préélectorale, est très
préoccupante ». La FRPT Normandie s’inquiète de
cette dégradation de l’activité qui s’accompagne
« de celle, lente mais continue, des effectifs
permanents ».
Des études au niveau régional :
La Fédération française du Bâtiment de Basse-
Normandie
http://www.bassenormandie.ffbatiment.fr
La Fédération Régionale des Travaux Publics de
Normandie
http://www.fntp.fr/normandie/travaux-
publics/pf_693691/accueil (Rubrique publication)
CRIEC Basse-Normandie
http://www.criec-bassenormandie.asso.fr
PEU DE RECRUTEMENTS ET D’INVESTISSEMENTS
Compte tenu d’une dégradation des effectifs, les projets de recrutement sont assez peu nombreux dans le
bâtiment. De ce fait, selon l’enquête de la FFB, la part des projets de recrutement jugés difficiles est en nette
baisse. En juillet 2013, 23.5% des entreprises bas-normandes rencontrent des difficultés de recrutement de
personnel contre une moyenne de long terme proche des 47%.
Les investissements sont également en diminution, seules 20.3% des entreprises du bâtiment de Basse-
Normandie ont investi au cours des 3 derniers mois. Les capacités de production sont sous utilisées, selon la
FFB : « une entreprise sur deux pourrait augmenter sa production tout en gardant les mêmes moyens
matériels et humains actuels ». Dans la Manche, cette proportion passe à plus de 60% pour les entreprises de
plus de 10 salariés « ce qui reflète la diminution d’activité dans le département ».
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PAS D’EMBELLIE SUR LE MARCHÉ
Le marché du BTP est traditionnellement
segmenté en trois principales activités de
production : les travaux publics (génie civil,
construction de routes, de réseaux…), la
construction neuve et l’entretien-rénovation pour
les entreprises du bâtiment.
Sur les 130 milliards d’euros de chiffre d’affaires
générés en 2011 par les entreprises françaises du
bâtiment, la FFB estime les proportions suivantes :
Logement : 79mds€ dont 37mds€ dans le
neuf et 42mds€ dans l’entretien-rénovation
Hors logement (locaux d’activité,
bâtiments industriels…) : 51mds€ dont
22mds€ dans le neuf et 29mds€ dans
l’entretien rénovation
412 MILLIONS DANS LE COTENTIN
La Maison de l’Emploi et de la Formation (MEF) du
Cotentin et le Centre Régional d’Information
Économique et de Concertation de la Construction
et des travaux publics (CRIEC) de Bretagne ont
évalué en 2009 à 412 millions d’euros le chiffre
d’affaires des entreprises du bâtiment (hors
chantier EPR) du Pays du Cotentin.
Selon cette étude, De l’analyse des marchés de la
Construction Durable au diagnostic de la montée
en compétence dans les métiers du Bâtiment et
des EnR à l’horizon 2014, ce chiffre d’affaires
représente plus d’un tiers du CA total des
entreprises du bâtiment de la Manche et 13% de
celui en Basse-Normandie. Près de 60% du CA
est réalisé dans le logement, une part quasi
identique à celle enregistrée au niveau national.
Enfin, l’entretien-rénovation pèse plus de la moitié
du CA contre 49% au niveau départemental ou
régional.
30%
29%
20%
21%
Logement(entretien-rénovation)
Logement (Neuf)
Hors logement(entretien-rénovation)
Hors logement(Neuf)
Chiffre d'affaires des entreprises du bâtiment du Pays du Cotentin en 2009 par activité de
production
Source : CRIEC de Bretagne, 2009
UN DIAGNOSTIC SECTORIEL DE LA MEF
L’étude de la MEF et du CRIEC de Bretagne
propose une analyse complète du secteur et
évalue l’impact du marché des énergies
renouvelables dans le secteur du bâtiment à
l’horizon 2014. Ce diagnostic est téléchargeable
sur le site de la MEF du Cotentin (Diagnostic
bâtiment et énergies renouvelables) :
http://www.mef-cotentin.com/
CCI CHERBOURG COTENTIN – Mars 2013 16
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200
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2009 2010 2011 2012 2013 2009 2010 2011 2012 2013
Logements autorisés Logements commencés
1er semestre 2ème semestre
Evolution du nombre de logements autorisés et commencés dans le Cotentin
PERSPECTIVES DÉLICATES DANS LA
CONSTRUCTION NEUVE
Avec près de 29% du chiffre d’affaires du secteur
réalisé dans cette activité en 2009, la construction
de logements neufs est un pilier essentiel du
marché du bâtiment.
Cependant, ce marché demeure ancré dans une
tendance baissière dans le Cotentin avec une
nette diminution des logements autorisés et
commencés en 2012 qui persiste en 2013.
En 2012 dans le Cotentin, les autorisations de
construire des logements (hors résidences) et
les mises en chantier sont en baisse de 16%
chacune par rapport à 2011. La dégradation la
plus significative se situe au niveau du nombre de
logements individuels mis en chantier qui chute de
25.5%. Seuls les logements collectifs commencés
enregistrent une hausse en 2012 par rapport à
2011 de 32.2%.
Cette baisse significative de l’activité
enregistrée en 2012 se poursuit sur le premier
semestre 2013. Avec un peu moins de 500
logements autorisés sur cette première moitié de
l’année 2013, le Cotentin enregistre une diminution
de 16.4% par rapport à la même période en 2012.
La baisse est plus marquée pour les logements
commencés qui chutent de 38.4% sur ce 1er
semestre 2013 par rapport au 1er
semestre 2012.
Les mises en chantier sont évidemment fortement
impactées par le repli des autorisations de
construire enregistrées en 2012. Compte tenu des
chiffres évoqués précédemment concernant les
autorisations en 2013, la tendance n’apparaît
guère à une reprise de l’activité.
Source : DREAL Basse-Normandie – Sitadel / Arrondissement de Cherbourg
CCI CHERBOURG COTENTIN – Octobre 2013 17
Concernant la commercialisation des logements
neufs dans le Cotentin, le nombre de ventes de
logements collectifs affiche une baisse
importante, -75%, sur l’année 2012 par rapport
à 2011 et descend à un niveau particulièrement
bas. L’encours augmente en raison de la
hausse constatée sur les mises en vente sur
2012 par rapport à 2011 et gonfle les stocks
des promoteurs.
Sur ce début d’année 2013, l’activité est quasi
nulle que ce soit en termes de mises en vente
et de vente. L’encours reste donc stable avec
une centaine de logements.
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50
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250
Mises en ventes Ventes Encours
2010 2011 2012
Nombre de logements commercialisés Nombre de logements collectifs commercialisés
LUEUR D’ESPOIR DU CÔTÉ DU NEUF NON RÉSIDENTIEL ?
Pour les locaux non résidentiels, le passage de la Surface Hors Œuvre Nette (SHON) à la surface de plancher
pour les permis de construire déposés ou modifiés depuis le 1er mars 2012 introduit une rupture dans les
séries visible à partir des résultats de juin 2012. En conséquence, les comparaisons avec les données
antérieures à l’échelle locale ne sont plus possibles depuis le 3ème trimestre 2012.
Cependant, l’arrivée des EMR pourrait offrir quelques perspectives aux professionnels du BTP. La
construction des usines dédiées à la fabrication des pales et des mâts d’éoliennes offshore sur le port de
Cherbourg pourrait débuter dès 2014. Pour rappel, les deux usines de Saint-Nazaire, dont les travaux ont
débuté récemment occupent 25 000m².
Il convient également d’évoquer la filière agroalimentaire avec le projet Nutrifish pour lequel la construction
d’un bâtiment de 3 000m² est prévue et Les Maîtres Laitiers du Cotentin qui envisagent l’implantation d’une
nouvelle usine à Méautis près de Carentan.
En savoir plus :
L’immobilier d’entreprise dans le Cotentin, Février 2013
Source : DREAL Basse-Normandie – ECLN / Arrondissement
de Cherbourg
CCI CHERBOURG COTENTIN – Octobre 2013 18
Chiffres-clés du logement dans le Cotentin
Nombre de maisons 75 420
Nombre d'appartements 24 366
Autres (Chambres d'hôtels, foyers…)
2 785
Résidences principales 83 198
Résidences secondaires et logements occasionnels
12 933
Logements vacants 6 440
L’ENTRETIEN-RÉNOVATION ÉGALEMENT À LA
PEINE
Le parc du Cotentin se compose d’un peu plus de
102 000 logements dont 73.5% de maisons et
23.7% d’appartements. Les résidences principales
représentent plus de 80% des logements et les
résidences secondaires 11.7%, soit une proportion
supérieure à la moyenne nationale en France
Métropolitaine, 9%, mais inférieure à la Basse-
Normandie, 14.9% ou la Manche. Avec 6 440
logements vacants en 2010, le Cotentin affiche un
taux de vacance de 6.3%, en-dessous des chiffres
nationaux, 7.1% ou régionaux, 6.7%.
La part des logements occasionnels (logements
ou pièces indépendantes utilisés
occasionnellement pour des raisons
professionnelles) est plus importante dans le
Cotentin qu’ailleurs, 0.9% contre 0.7% en France
Métropolitaine ou 0.5% en Basse-Normandie.
Le parc résidentiel du Cotentin se caractérise par
une forte représentation des logements HLM,
fruit d’une politique active des collectivités
territoriales notamment sur la Communauté
Urbaine de Cherbourg où 36% des résidences
principales appartiennent à cette catégorie.
Concernant la structure du parc de logements, le
diagnostic bâtiment énergie de la MEF indique
qu’en 2007, les constructions antérieures à
1949 représentent un tiers du parc de
résidences principales sur le Pays du Cotentin,
un chiffre dans la moyenne régionale.
30.6% des résidences font 100m² ou plus en 2010.
Les résidences de 40 à moins de 100m² sont les
plus nombreuses, 61.5% du parc de résidences
contre 60.1% en région et 59.8% en France
Métropolitaine.
Enfin, le CRIEC et la MEF ont estimé la surface
totale des locaux non résidentiels sur le Pays du
Cotentin à 2 641 000m² en 2008. Le parc tertiaire
public compte 826 000m² dont 46% dédiés à
l’enseignement et la recherche. Le parc tertiaire
privé totalise 1 815 000m² dont 36% pour les
commerces et 21% pour les bureaux.
Selon le Baromètre de l’entretien-rénovation publié
par le Club de l’Amélioration de l’Habitat (CAH), le
volume de travaux d’entretien-rénovation en
France s’inscrit en repli pour le 5ème
trimestre
consécutif. Sur le 1er
trimestre 2013, le recul des
travaux réalisés en termes de volumes est de
-1.5% par rapport au 1er
trimestre 2012. En
valeurs, l’indice se stabilise compte tenu d’une
hausse constatée des prix des travaux.
S’il n’existe aucune donnée à l’échelle locale, les
professionnels de la « Grande Région Nord »
(zone Normandie et Nord) font état d’une baisse
de l’activité plus marquée. En effet, le solde
d’opinions pour les travaux d’entretien-rénovation
des entreprises du Nord et de la Normandie est de
-19% contre -12% au niveau national.
D’après la dernière conjoncture de la FFB : « Le
marché de l’entretien amélioration est en moyenne
stable avec une forte dégradation constatée par
l’ensemble des entreprises artisanales de la
Manche ».
Source : Insee, RP 2010, exploitation principale
CCI CHERBOURG COTENTIN – Octobre 2013 19
DE NOUVEAUX DÉFIS À RELEVER
Le BTP connaît une période difficile et les premiers
éléments de conjoncture au niveau national ne
voient pas poindre la reprise avant fin 2014. Avec
un marché de la construction de logements neufs
en repli, le Cotentin ne devrait pas échapper à la
règle. Quelques perspectives pourraient
néanmoins apparaître sur le secteur non
résidentiel et industriel.
Dans ce contexte, le BTP voit émerger de
nouveaux défis et enjeux ; l’efficacité
énergétique, l’engagement dans les processus de
normalisation, la nécessité de travailler de concert
et la formation en font partie.
PAS DE REPRISE AVANT 2015 ?
La note de conjoncture de juin 2013 de l’Insee
prédit que l’activité dans le bâtiment cesserait
de reculer au 4ème trimestre 2013 : « La reprise
des mises en chantier depuis le début de l’année
2013 se ferait progressivement sentir au niveau de
l’investissement dans la construction neuve ». En
outre, l’institut indique que les dépenses dans
l’entretien-rénovation pourraient « être
temporairement dopées par anticipation de la
hausse du taux de TVA au 1er
janvier 2014 ».
Du côté des professionnels, les mauvais résultats
de 2013 ne laissent pas présager une reprise
rapide. "Nous ne voyons pas une sortie de crise
avant la fin de l'année 2014", a notamment
affirmé Didier Ridoret, le président de la FFB.
Le cabinet BIPE, cabinet d’études économiques,
tend au même point de vue dans sa note de
prospective 2013-2017 sur le BTP. Les livraisons
dans la construction neuve ne dépasseraient pas
350 000 logements en moyenne par an sur les
prochaines années.
De plus, le BIPE estime que « l’amélioration des
bâtiments est le seul segment dont le niveau
d’activité dépassera probablement en 2017 le pic
de 2007-2008 ». Les autres segments du
secteur de la construction devraient connaître
plus de difficultés : « la construction de
logements neufs souffrira en début de période de
la réduction des aides publiques (défiscalisation de
l’investissement locatif des ménages) et de
l’attentisme engendré par la baisse probable des
prix. De même, la production de bâtiments non
résidentiels sera handicapée par la diminution des
besoins d’investissements de capacité dans
l’industrie liée aux délocalisations, par l’obligation
de réduction de la dette publique qui pèsera sur la
construction d’équipements collectifs, et par la
nécessité d’écouler les stocks de bureaux vacants
accumulés en 2009 et 2010 ».
Le Cotentin devrait suivre les évolutions nationales
même si quelques perspectives se dessinent au
niveau des locaux non résidentiels, comme
évoqué plus haut, avec l’arrivée des énergies
marines renouvelables et la construction de deux
usines pour les Maîtres Laitiers du Cotentin et
Nutrifish. Si le projet aboutit, la récente vente du
fort de Querqueville à un investisseur privé
devrait également profiter au secteur notamment
dans la rénovation.
Côté logements, la Communauté Urbaine de
Cherbourg a récemment présenté son
programme local de l’habitat 2013-2018. Celui-ci
prévoit la programmation de 2 110 logements sur
le territoire de la CUC soit un rythme de
construction pour les années à venir proche de
celui des années écoulées (300 à 350 logements).
CCI CHERBOURG COTENTIN – Octobre 2013 20
LES ENJEUX DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE
Les lois du Grenelle de l’environnement ont fixé
les objectifs de la transition énergétique. Le
bâtiment est particulièrement concerné puisqu’il
génère 21% de gaz à effet de serre émis en
France. Il est également un secteur très
énergivore ; près de 44% de l’énergie finale
consommée en 2011.
Dans ce contexte, plusieurs cibles ont été définies
dans le cadre du Plan Bâtiment Durable :
Réduction de gaz à effet de serre par 4 en
2050 par rapport à 1990
Réduction des consommations
énergétiques de l’ensemble du parc de
bâtiments : -38% avant 2020
Rénovation énergétique : 500 000
rénovations lourdes par an d’ici à 2017
pour le secteur résidentiel et une
obligation de rénovation du parc tertiaire
public et privé avant 2020
Construction de bâtiments neufs :
généralisation du label Bâtiment Basse
Consommation (BBC) en 2012 et du
bâtiment à énergie positive (BEPOS) en
2020
Le secteur participe également au
développement des énergies
renouvelables et à la qualification des
professionnels
Différents dispositifs ont été mis en place pour
favoriser l’application du plan bâtiment
durable. La réglementation thermique 2012 (RT
2012) est désormais en vigueur pour la
construction neuve de logements. Concernant la
rénovation, des mesures incitatives comme le prêt
à taux zéro ou des crédits d’impôts ont été créées.
Les principaux éléments législatifs :
Plan bâtiment, site du MEEDAT
Site du Plan Bâtiment durable
Exigences réglementaires pour la construction des
bâtiments neufs, MEEDAT
Aides financières pour la rénovation énergétique
des bâtiments, MEEDAT
Autres incitations pour les bâtiments existants,
MEEDAT
Selon une étude de l’Agence de l’Environnement
et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) en
partenariat avec l’alliance Villes Emploi, la part du
chiffre d’affaires du bâtiment liée à l’efficacité
énergétique et aux énergies renouvelables devrait
croître de 47% à 330% selon les territoires,
notamment avec l’introduction de la RT 2012. D’ici
2014, 69 000 professionnels supplémentaires,
soit 42% de plus, devront être mobilisés pour
répondre aux besoins en matière d’efficacité
énergétique.
CCI CHERBOURG COTENTIN – Octobre 2013 21
Pour la Confédération de l'Artisanat et des Petites
Entreprises du Bâtiment (CAPEB), ce sont 600
milliards d’euros de travaux sur 40 ans qui
devront être réalisés pour atteindre les objectifs
du Grenelle de l’environnement.
En Basse-Normandie, plusieurs initiatives ont
comme intention de favoriser l’émergence de
projets et de travaux liés au domaine de l’énergie.
Défi’Bat propose des aides à la conception, à
l’investissement ou au suivi des performances
pour les opérations de réhabilitation de bâtiments
existants. Mis en place par l’ADEME et la région
Basse-Normandie, ce projet doit permettre de
doter la Basse-Normandie de bâtiments
exemplaires tant au niveau de l'efficacité
énergétique que de la qualité environnementale.
Le marché de l’efficacité énergétique est ainsi le
vecteur essentiel de croissance pour les
entreprises du BTP. Les points suivants
(normalisation, nécessité de travailler de concert et
formation) découlent directement de ce marché.
LA NORMALISATION COMME GAGE DE
QUALITÉ
Dans un environnement de plus en plus
concurrentiel, les professionnels du BTP prennent
conscience que la normalisation, la certification ou
la labellisation sont devenus des éléments de
différenciation importants.
L’Afnor a réalisé en 2009 une première étude sur
L’impact économique de la normalisation qui a
révélé que celle-ci contribuait à la croissance de
l'économie à hauteur de 0,81% soit 25% de la
croissance du PIB. 66% des entreprises
interrogées lors de cette enquête associent les
normes volontaires à un bénéfice pour leur
organisme plutôt qu’à un surcoût (34%). Elles sont
également 71.2% à penser qu’un engagement
dans un processus de normalisation permettrait de
mieux anticiper les futures règles du marché.
Ainsi, pour rester compétitives et se démarquer,
les entreprises du BTP sont vivement encouragées
à connaître et anticiper les évolutions
réglementaires et techniques.
Le programme d’accompagnement RAGE (Règles
de l'Art Grenelle Environnement 2012) « vise, en
particulier, à mettre à jour les règles de l’art en
vigueur aujourd’hui et à en proposer de nouvelles,
notamment pour ce qui concerne les travaux de
rénovation ». Les textes de référence issus du
programme sont destinés à alimenter les
nouveaux processus de normalisation et
serviront à l’élaboration de manuels de
formation.
http://www.reglesdelart-grenelle-environnement-2012.fr
Reconnaissances du savoir-faire de l’entreprise
souvent perçus comme un gage de qualité, les
labels et certifications sont de plus en plus prisés
des consommateurs. Ils peuvent s’appliquer aux
professionnels, aux bâtiments ou aux produits.
Récemment, le Plan Bâtiment Durable a engagé
un chantier dans ce domaine. Un observatoire des
signes de qualité a ainsi été mis en place ;
l’Agence Qualité Construction a été chargée de
son animation.
CCI CHERBOURG COTENTIN – Octobre 2013 22
La mention Reconnu Grenelle de
l’Environnement a également été créée. Elle
regroupe plusieurs appellations, qualifications et
certifications : Quali’bois, Qauli’Sol, Quali’PV,
Quali’Pac (Qualit’EnR), Qualifelec, Qualibat, Eco
artisan et Les pros de la performance énergétique.
La CAPEB a également initié une démarche
similaire avec ECO Rénovation® qui propose de
la même façon une offre globale de travaux de
rénovation énergétique basée sur le principe de
cotraitance et pilotée par un interlocuteur principal.
DES FORMATIONS À ADAPTER
L’ADEME a réalisé en partenariat avec le CAFOC
(Centre Académique de Formation Continue) de
Nantes une étude intitulée Besoins de formation
des enseignants et formateurs de la filière
Bâtiment/EnR au regard des enjeux du Grenelle
de l'environnement. Ce document alerte sur
l’inadéquation des formations du bâtiment et
sur la pénurie de professionnels formés aux
nouveaux enjeux liés à l’efficacité énergétique.
Pour que les enseignants et formateurs puissent
préparer les professionnels du BTP à répondre
aux exigences du Grenelle de l’environnement, le
rapport identifie plusieurs axes :
Renforcer l’information sur le Grenelle de
l’environnement
Rendre opérationnelle l’approche globale
Développer les compétences techniques
propres à chaque métier
Renforcer les compétences pédagogiques
des formateurs
L’information sur le Grenelle, ses enjeux et ses
impacts est un préalable. L’établissement de ponts
entre les métiers dès la formation devient
également essentiel « afin de favoriser la
coopération et les interactions entre les différents
corps de métier ».
LA NÉCESSITÉ DE TRAVAILLER ENSEMBLE
Les attentes des clients ont évolué et ceux-ci
acceptent de moins en moins des offres atomisées
entre différents corps d’état. Si les grandes
entreprises du BTP ont mis en place des stratégies
d’offre globale, les petits artisans connaissent plus
de difficultés à répondre à cette tendance.
Les différents syndicats et fédérations du secteur
incitent leurs adhérents à travailler ensemble
pour répondre à la demande mais aussi atteindre
des niveaux de performance énergétique élevés.
En Seine et Marne, la FFB a lancé le programme
Batireco qui regroupe des professionnels de
différents corps de métiers spécialisés dans le
domaine de la construction et de la rénovation
durables. Pour le client, un seul interlocuteur qui
se charge de proposer les offres les plus adaptées
à la demande et de coordonner toutes les
démarches.
http://www.batireco.fr/
CCI CHERBOURG COTENTIN – Octobre 2013 23
Le rapport pointe le fait « que ces mêmes
formateurs jugent l'offre de formation trop
parcellaire, souvent théorique et insuffisante. Ils
jugent aussi ne pas assez maîtriser les
orientations du Grenelle de l'environnement, ses
priorités pour le bâtiment et avoir une
connaissance partielle des questions de
performance énergétique ».
Pour répondre à ces problématiques, le dispositif
FEEBAT (Formation aux économies d’énergie
dans le bâtiment) a débuté en 2008. Co-
développées par diverses organisations
professionnelles, entreprises et instances de l’État,
ces formations doivent permettre aux
professionnels de réaliser des analyses
énergétiques globales et de proposer des
solutions intégrées d’amélioration énergétique.
Depuis 2008 jusqu’à juillet 2012, plus de 48 000
participants ont intégré le dispositif de formation
avec un taux de satisfaction de 93%. À l’issue des
formations, 56 % des participants souhaitent aller
vers la mise en place d’une approche globale.
http://www.feebat.org/
En Basse-Normandie et dans le Cotentin,
différentes actions ont été engagées en faveur de
la formation et de la promotion des métiers du
bâtiment.
Suite à son diagnostic sur la filière
bâtiment/énergie, la MEF du Cotentin a décliné 17
actions spécifiques pour « favoriser l’adaptation
des emplois et des compétences aux évolutions
induites par les mesures du Grenelle de
l’environnement ».
Ce programme a ainsi donné lieu à plusieurs
réalisations concrètes : journées d’informations sur
la RT2012, cycles de sensibilisation pour les
conseillers et médiateurs de l’emploi, étude de
faisabilité d’une Coopérative d’Activité et
d’Emploi (CAE) liée au développement durable,
brochures thématiques sur le groupement, la
construction durable…
Ouvert depuis 2010, le Pavillon des énergies
près de Saint-Lô est un centre de ressources,
d’information et de formation sur les thématiques
d’écoconstruction et d’énergies renouvelables.
Une dizaine de réunions d’information sont
organisées chaque année par les organisations
professionnelles ou des établissements de
formation. Le Pavillon des énergies est également
inscrit depuis 2012 dans le réseau régional
Praxibat qui a « pour ambition de mettre à
disposition des professionnels un outil complet de
formation aux techniques de l’efficacité
énergétique, en privilégiant l’opérationnel et en
favorisant l’apprentissage du geste juste lors de la
mise en œuvre sur le chantier ».
Des ressources au niveau local :
Les formations FEEBAT en Basse-Normandie
Les actions et brochures de la MEF
La boîte à outils de l’Ademe
Le Pavillon des énergies
http://www.btp50.fr/
http://50.capeb.fr/capeb-departementale/
http://www.frtpnormandie.fr
CCI CHERBOURG COTENTIN – Octobre 2013 24
MÉTHODOLOGIE
Établissements et effectifs :
Le périmètre de l’étude sauf mention contraire est repris page 2 du présent document.
Pour les effectifs salariés, la source Urssaf est utilisée. Le champ couvre l’ensemble des cotisants du secteur
concurrentiel qui comprend tous les secteurs d’activité économique sauf les administrations publiques, l’éducation
non marchande (établissements d’enseignement relevant de l’État ou des collectivités locales), la santé non
marchande et l’emploi par les ménages de salariés à domicile.
Conjoncture :
La Fédération Française du Bâtiment (FFB) de Basse-Normandie réalise chaque trimestre une enquête auprès de
ses adhérents (environ 1 100 entreprises ayant leur siège social en Basse-Normandie et enregistrées sous les
codes NAF 43 et 41 hors promotion immobilière). Les résultats et graphiques présentés dans cette partie
concernent le département de la Manche.
« Le solde d'opinion est défini comme la différence entre la proportion de répondants ayant exprimé une opinion
positive et la proportion de répondants ayant exprimé une opinion négative. Les questions des enquêtes de
conjoncture appellent en effet le plus souvent une réponse à trois modalités : « en hausse », « stable » ou « en
baisse ». À partir de ces réponses, on calcule, pour chaque question, le pourcentage de répondants (ménages ou
entrepreneurs) ayant signalé une hausse (réponses positives), un statu quo (réponses stables), ou une baisse
(réponses négatives), en tenant compte dans le cas des entreprises de l'importance relative à la fois de
l'entreprise et du sous-secteur concerné. Un solde d'opinion est ensuite établi pour chaque question : différence
entre le pourcentage de répondants ayant répondu positivement et le pourcentage de répondants ayant répondu
négativement », Source Insee
Chiffres de la construction neuve :
Les chiffres publiés et fournis par la DREAL sont issus de la base de données Sit@del2 qui rassemble les
informations relatives aux autorisations de construire (permis délivrés) et aux mises en chantier transmises par
les directions départementales des territoires (DDT) et par les communes instructrices. Ils sont exprimés en date
de prise en compte, c'est-à-dire à la date à laquelle l'événement (autorisation, ouverture de chantier, etc.) est
enregistré dans la base de données Sit@del2. Ces chiffres distinguent construction neuve (bâtiment totalement
nouveau) et construction sur existant (bâtiment s’appuyant sur une partie existante comme des transformations
de locaux en logements ou la construction de logement attenant au bâtiment existant). Les chiffres portent sur le
nombre total de logements répartis en logements ordinaires et logements en résidence. Au sein des logements
ordinaires, on distingue les logements individuels (purs et groupés) et les logements collectifs. Les logements en
résidences (résidences pour personnes âgées, pour étudiants, pour touristes, etc.) se caractérisent par la
fourniture de services individualisés (de loisirs, de restauration, de soins ou autres) en sus du gîte. Les foyers et
les hôtels qui ne comportent que des chambres et des services communs ne sont pas classés dans les
logements mais dans les locaux d'hébergement. L’ensemble des logements comprend donc les logements
individuels, les logements collectifs et les logements en résidence. Les annulations (nombre de logements dont
les permis ont été annulés (par décision administrative ou volontairement) au cours du mois) sont prises en
compte dans les résultats.
Analyse réalisée par Pierric Hourçourigaray (CCI Cherbourg Cotentin) en collaboration avec la Fédération
Française du Bâtiment (FFB) de Basse-Normandie, la Maison de l’Emploi et de la Formation (MEF) du
Cotentin et la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) de
Basse-Normandie.
Pour toutes informations complémentaires sur cette étude, contactez Pierric Hourçourigaray :
02-33-23-32-15
Sources : URSSAF, Insee, CCI Cherbourg Cotentin, FFB Basse-Normandie, DREAL Basse-Normandie
Publication de la Chambre de commerce et d’industrie Cherbourg Cotentin, Hôtel Atlantique, boulevard Félix
Amiot, BP 839, 50108 Cherbourg-Octeville Cedex
Directeur de la publication : Jean-Claude Camus
Toutes nos études sont disponibles sur www.ecotentin.fr