Timothée19' Année N o 5520 . — SaintL-E. NUMÉRO 5 CENTIMES t-

Vendredi 24 Janvier 1902— --'

ORGANE QUOTIQIEN DES STATIONS HIVERNALESJournal Politique, Littéraire et Mondain' de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse

ABONNEMENTSCannes, Alpes-Maritimes & Basses-Alpes . . Fr.Autres départementsEtranger & Union Postale r

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Avis de Décide, de Messe et de Remeretementa . 1 te ., la ligneLac roannsorits non medrde ne sont pet rendu . Lu loteror non aih.nohlé . sont reflué« Il

Lee Abonnements partent d=1er et 16 de cheque mois

Paraissant à midi et donnant les dernières dépêches

LE B DGET 1iE ,A IVELes prévisions du budget russe

-tour l'année 1902 prévoient 1800 .7millions de recettes ordinaires,1775.9 millions de dépenses ordinaires, soit un excédent de 24.8 millioesL'évaluation des recettes est supé-rieure de 70 6 millions aux chiffres

prévus de 1901, . qui avaient été de1730 millions ; les recettes des onzepremiers mois do 1901 ont donné unexcédent de 63 millions sur les pré-visions . Les principales plus-valuesprévues pour 1902 sont 9 4 millionssur les boissons, 35 .3 sur le réseaude l'Etat, 8 8 sur les douanes (l'im-portation du thé et du coton sont enprogression, celle des machinés, dela fonte et du fer en diminution), 8 .2sur les poids, 7 sur les sucres, 3 .4sur les taxes de commerce et del'industrie, 2 .4 sur les postes, on pré-voit une moins-value de 6 .7 sur le re-couvrement des prêts, 2 .8 sur lesdroits sur les mines (par suite d'undégrèvemen t ) ; 2 .4 sur les annuitésda rachat. Les dé p enses 'sont enprogression sur 1901, année dans la-quelle on avait jugé utile de les com-primer le plus possible en présencede l'incertitude des événements enExtrême-Orient ; l'augmentation estde 119 millions, les voies de commu-nication y entrent pour 52 .3 millionspar suite de l'amélioration du réseauferré, de la progression du tarif tra-cé, de la prisa en exploitation de li-gnes achetées : les dépenses pourl'amélioration du réseau, voies nou-velles, agrandissement des quais,pose de voies supplémentaires, ac-quisition de matériel roulant et mo-teur pour le réseau de l'Etat sont de101 millions en 1902 contre 95 en1901,

Au ministère des finances . il y a12 millions de plus pour les frais dumonopole de l'alcool étendu actuelle-ment à tout l'Empire, 4 pour lesavances aux compagnies du chef desgaranties (7 millions en tout) ; leservice de la dette exige 11 .5 mil-lions de plus par suite de l'empruntde 1901 et du rachat de diverses li-gnes de chemins de fer, le St Synode4 millions, le ministère de l'intérieur4 .7, l'agriculture 2 .5, l'instruction

publique 3 6 . Si l'on aditionne toutesles dépenses faites par les divers mi-nistères pour leurs écoles on voit quel'instruction publique reçoit en Rus-74,8 millions, le double de ce qui étaitaffecté en 1892.

Les dépenses extraordinaires sontétablies a 170 millions 6, sur lesquelsla construction du chemin de fer deSibérie ( achèvement de la partie quicontourne le Baïkal) absorbe 15 .7 ; laconstruction des lignes d'Orenbourga Iachkent (2000 verstes) du Nord,(1000 verstes) . de Bologne et Sedletzen Pologne (1000 verstes), 149 .8 mil-lions, enfin 5 millions serviront à in-demniser les propriétaires dépossé-dés du droit de vendre les licencesde débit de boisson.

Pour faire face aux dépenses ex-traordinaires, il y a le surplus du

budget ordinaire, 24.8 millions, lesrecettes extraordinaires, de 1 .8 mil-lions et il sera prélevé 144 millions

sur les disponibilités du Trésor ; aupremier janvier 1901, elles étaient de104 millions, elles ont été grossiespendant l'exercice par les excédentsde recettes, l'émission de rentes pourle rachat de la ligne Dombrowa, cequi les a portées à 221 millions, d'oùil faut déduire 56 .9 de dépenses ex-traordinaires pour les chemins defer, 18 6 dépensés pour la guerre enChine, 20 millions pour les recettes,1I,2 pour le paiement aux actionp aires de lignes rachetées, soit en-semble 106 .7 . Il restait un solde de114 millions que grossit le produit del'emprunt émis en 1901 . Au commen-cement de 1902, le trésor se trouvedisposer de 240 millions R . sur les-quels on prélèvera la différence entrele surplus du budget ordinaire et lemontant des depenses extraordinai-res . L'emprunt de 1901 e été motivépar la nécessité de se créer une ré-serve pour la construction de tout unensemble de voies ferrées.

Le rapport que M . de Witte pré -sente à l'Empereur pour commenterles chiffres du budget de 1902 et quiest le dixième, fait ressortir la situa-tion solide des finances russes . Lecapital de la dette russe s'é lève à6499 millions de roubles, l'avoir ma-tériel de l'Etat (dans lequel on nefait figurer ni les usines ni le do-maine agricole ni les foréts qui don-nent à elles seules 45 millions de re-venu net) représenté par les cheminset les créances de l'Etat sur les com-pagnies est de 4614 millions . Le ré-seau de l'Etat couvre toutes lescharges financières qui en découlentet laisse un bénéfice au Trésor. Leservice des emprunts exige 275 mil-lions, sur lesquels 90 millions seule-ment sont fournis par l'impôt, lereste provient du produit net du ré-seau de l'Etat . des annuités des com-pagnies et du domaine forestier.

M .de Witte insiste sur la situationtrès stricte entre les dépenses ordi-naires, annuelles, permanentes, quidoivent être couvertes sur les res-sources annuelles et courantes et lesdépenses en capital pour les cheminsde fer, les guerres et les événementscomme les disettes et les épidémies.Celles ci sont couvertes eu partiepar l'emprunt, en partie par les ex-cédents du budget ordinaire . De 1892à 1901 les recettes ont été de 13 .875millions et les dépenses de 12 .858millions, soit un surplus de 1 .205millions qui a été affecté en majeurepartie à la construction de cheminsde fer.

Les dernières récoltes ont été mé-diacres en Russie, celle de 1901 no-tamment ; la Russie s'est ressentieet de la crise générale en Europe etaussi de celle qui a affecté quelques-unes des branches de la production,notamment la métallurgie . Cepen-dant la situation financière est restéeforte ; on en trouve la force dans laprogression continue des recettes del'impôt indirect, et aussi dans le pro-grès de la consommation par têted'habitant

1863

eUOO

Thé

229 g .

385 g.Sucre

3 k. 291

4 k . 587

Pétrole

4 341

5 487Cotonnades 1 441

1 769Fer et acier 10 320

16 217

La consommation individuelle del'alcool est seule restée stationnaireà 2 litres et demi . M . de Witte croitque le bon marché des produits fa-briqués est avantageux à la massede la population et constitue le gagedu développement ultérieur des for-ces productives de la Russie ; les in-dustriels se feront peu à peu au ni-veau actuel des prix, l'augmentationde la demande dét;nees un nouvelessor à la production ; la demandedes produits des mines, des usines,des manufactures augmente ; lesstocks invendus, qui pèsent sur lemarché,ne sont pas assez importantspour se faire sentir pendant longtemps.

Le rapport de M . de Witte indiqueque l'or, à la banque et au tréeor,s ' é-lève à 830 millions de roubles, l'or encirculation à 695 millions, soit une

augmentation de 32 millions sur leschiffres de 1900 . L'émission fiduciai-re reste de 630 millions R dont 558millions en circulation . Chaque rou-ble-billet en circulation a pour cou-verture 1 rouble et demi er, or.

L'exécution du budget de 1901 etles chiffres de 1902 au milieu d'unresserrement du marché des capi-taux, malgré une série de mauvaisesrécoltes, montrent la stabilité desfinances mieux que les plus brillantssuccès à des époques de prospéritéuniverselle.

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LES PIRATES CHINOIS

On télégraphie de Hong Kong :Une chaloupe à vapeur était en train

de remorquer, le 19 janvier, sur le Si-Kiang, entre Dosing et Saï Nam, un na-vire contenant des passagers, lorsquedouze pirates qui se trouvaient à bordde ce dernier, se mirent à voler lesvoyageurs

Un garde-côte survint et fit six pri-sonniers. Les six autres pirates ayantaccosté la chaloupe anglaise,en maitri-aèrent l'équipage et abandonnèrentl'embarcation en emmenant deux ota-ges . Ils andoncèrent aux autres mem-bres de l'équipage que les deux otagesrecevraient le même châtiment que lessix pirates faits prisonniers.

COURRIER PÂII ENTAIRP

Commission du TravailLa Commission du travail e chargé

M . Groussier de rapporter le projet deloi déposé par le Gouvernement portantmodification à la loi du 12 juin 1893, surl'hygiène des travail leurs dans les éta-blissements industriels. Elle a désignéson président, M . Dubief, pour défendredevant la Chambre le rapport de M.Haussmann, récemment décédé, sur lamain d'oeuvre étrangère.

M . Dubief a été, en outre, chargé durapport sur la proposition de M . Pour-query de Boisserin, fixant une taxe àpercevoir sur les voyageurs de com-merce étrangers.

M . Charonnat a donné lecture à lacommmission de son rapport sur laproposition Lhôpiteau, tendant à rendreaux tribunaux ordinaires l'appréciationdes difficultés qui peuvent s'élever en-tre l'administration des Chemins de ferde l'Etat et ses employés, à l'occasiondu contrat de travail . Ce rapport a étéadopté.

Lesconeeil>t consultatifs du travailLa commission chargée d'examiner

la proposition de loi de M . Bérenger,relative à l'organisation des conseilsconsultatifs du travail, a entendu M.Millerand, ministre du Commerce, surcertains détails de l'organisation dèsConseils.

M . Millerand a exposé à la Commis-sion qu'il était d'accord avec elle surle principe de l'organisation des Con-seils, mais qu'il faisait des réserves surl'article 2, relatif aux délibérations sé-parées des patrons et des ouvriers etqu'il repoussait l'article 5 relatif au mo-de d'élection ; le projet Bérenger attri-buant l'électorat individuel aux patronset aux ouvriers, tandis que l'idée duGonvernement est d'attribuer l'électo-rat collectif aux organisations syndica-les.

Après ces explications, la Commis-sion et le ministre ont décidé qu'il yavait lieu de chercher un terrain tran-sactionnel sur lequel l'entente puisses'établir.

SàANCE DU 23 JANVIER 1902M . Fallières préside et ouvre la séan-

ce à 3 heures.M . Farinole demande que le Sénat

ordonne une enquête pour étudier la si-tuation économique de laCorse,qui est,parait il, lamentable . Tous les corsesabandonnent leur île, suivant l'orateur.

M.Waldeck-Rousseau répond qu'uneenquête est inutile et ne rendra pas lesbras qui manquent à l'agriculture, dansl'île.

La suite de la discussion sur ce sujetest renvoyée à aujourd'hui.

La séance est levée à 6 heures 4o.

CHAMBRE desDÉPOTÉSSh_ANCE DU .MATIN

M . Deschanel préside et ouvre laséance à 9 heures 25.

On reprend la suite de la discussiondu Budget des Affaires Etrangères.

Les articles 6, 7 etc sont adoptes.M . Dejeante propose de supprimer

le chapitre 9 relatif aux crédits pour lesétablissements français en Orient.

Jtt . Raiberti demande avec éloquencele maintien de ce chapitre.

M. Dubief, rapporteur, est de l'avisde M . Dejeante . Il tient, avec la com-mission, pour la suppression.

M. Delcassé, ministre des affairesétrangères, demande le vote de ce cha-pitre.

Il termine en disant :N'oublions pas que c'est à la religion

que nous devons notre influence, queles autres nations cherchent à nousenlever . (Applaudissements).

L'amendement Dejeante est repoussépar 327 voix contre 147.

Un amendement de MM. Raiberti etLemire rétablissant le chiffre demandépar le gouvernement est adopté par 312voix contre `203.

Après une intervention de M .Gervais,en faveur des oeuvres françaises de l'A-mérique du Sud, le budget des Affairesétrangères est adopté et la séance estlevée à 11 heures 40.

SÉANCE DE L'APRÈS-MIDIM. Cochery, vice-président, occupe

le fauteuil présidentiel.On commence la discussion du bud-

get des chemins de fer de l'Etat.9If . Plichon combat le rachat des

chemins de fer par l'Etat, dont M . Bour-rat, rapporteur, est partisan.

Cl . Bourras dit que l'intérêt de l'Etatest de racheter les chemins de fer.

M . . 7Mesureurdemande à la Chambrede renvoyer la question à la Commis-sion compétente

M. Rolle est d'avis que le gouverne-ment doit procéder à l'achat de toutesles voies ferrées.

M. Bourrat dépose une motion ten-dant à l'achat par l'Etat des réseaux duMidi et de l'Ouest.

Cette motion est adoptée après poin-tage, par 272 voix contre 26o,

Une motion de M . Hotte tendant aurachat des 4 autres grandes compa-gnies est rejetée par 303 voix contre214.

La séance d'aujourd'hui sera consa-crée aux interpellations Chambon, Ri-bot et Bourgeois . La séance est levée à6 heures 50.

Soldats Turcs en Tripolitaine

Une dépêche de Tunis annonce quetrente bataillons de troupes régulièreschoisies parmi les meilleures de l'arméeturque, se trouvent en permanencedans la Tripolitaine . Malgré la pénuriedu Trésor ottoman, la solde de ces trou-pes est plus ou moins régulièrementpayée . Les dépôts militaires et lesmagasins abondent en munitions deguerre, en armes, en provisions debouche . Celte précaution est de premiè-re importance, car, en cas de conflitavec une autre puissance, lisez avecl'Italie,comme la flotte turque ne comp-te pas, la Tripolitaine serait privée detoute communication avec le reste del'empire et ne devrait compter que surses propres ressources.

Comme ces troupes régulières neparaissaient pas suffisantes pour s'op-poser à un débarquement des Italiens,la Porte a eu l'idée de former des régi-ments de volontaires recrutés dans lepays même et exercés par des officiersde l'armée régulière.

Il y a plus encore : la Porte vient deformer dans la Tripolitaine des régi-ments de cavalerie dits „ régimentsHamidié e, à l'instar de ceux formés enArménie et composés de Kurdes.

La Liberté des citoyens

Le ministre de la justice a saisi laChambre d'un projet de loi tendant àassurer à la liberté des citoyens denouvelles garanties.

Ce projet tend en conséquence àremanier le chapitre 8, livre Ise, etdivers articles du code d'instructioncriminelle, pour limiter, dans toute lamesure compatible avec les nécessitésde la répression, les cas où la déten-tion préventive peut être autorisée etla réduire au temps le plus court pos-sible, lorsqu'elle est inévitable.

L'adoption de ce projet fortifierales lois de la défense et les garantiesde la liberté individuelle . Le projetdonne aussi à la partie civile le droitde discuter certains actes de l'instruc-tion concurremment avec le ministèrepublic et l'inculpé.

C'est, en réalité, le germe de laprocédure contradictoire qu'il estutile d'organiser devant le juge d'in-struction.

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