le 29 aout e littora - collection de journaux anciens

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LE 29 AOUT SERA CÉLÉBRÉ LE 3^ ANNIVERSAIRE DE LA LÉGION FRANÇAISE Et cette fête discrète aura lieu sou.-, le symbole de l'Unité Française. La flamme, qui sera allumée au Tombeau du Soldat Inconnu, sous l'Arc de Triomphe de l'Etoile, sera transportée à Dunkerque, au pied de la statue de Jean Bart. Après avoir passé par Verdun, elle sera amenée à Domrémy devant la maison natale de Sainte Jeanne d'Arc, puis elle sera conduite à Vichy et de là, après avoir été communiquée à Clermont-Fer- rand, Saint-Amand, Lyon et Limoges, tous les départements de la zone Sud en recueilleront une étincelle. Le mot d'ordre sera : UNISSEZ-VOUS ! Comme il faudrait qu'il soit entendu ce mot d'ordre ! Comme il serait nécessaire que des Français, abandonnant de sottes que- relles et des espoirs trompeurs, grou- pent leurs pensées en faisceaux et démontrent au monde que nous savons, dans le malheur, nous tendre la main pour raffermir notre courage. Le symbole de "l'Unité Française" pourrait-il, ce jour-là, devenir une réalisation miraculeuse. Comme ce serait beau ! Il y a des instants où il faut croire aux miracles et les appeler. Or, cette flamme qui partira de ce tombeau, source intarissable de tous les enthousiasmes, cette flamme qui s'en ira saluer la mémoire d'un grand Français, cette flamme qui se ravivera devant la statue de notre Sainte Na- tionale et qui, revenant de ces pieux pèlerinages, trouvera auprès de deux grands Français, le Maréchal Pétain et le Président Laval, une chaleur nou- velle, cette flamme pourra peut-être illuminer les esprits, réchauffer les coeurs, brûler les vicieuses combinai- sons et rayonner plus belle ei plus pure, aussi belle et aussi pure que dans la pensée de Jeanne d'Arc, de Jean- Bart et du Soldat Inconnu. J. B. AU COLLÈGE INTERNATIONAL DE CANNES Au début de la semaine, lundi et mardi, 1 activité du Collège International a été marquée par deux Conférences de M. le Professeur Mau- rice Mignon, Directeur du Centre Universitaire Méditerranéen, qui avalant attiré un nombreux public. Mais il faut signaler, parmi ces auditeurs, la présence de Mlle Hélène Vacaresco, la'célèbre femme de Lettres, qui a tant aidé les relations amicales entre la Roumanie et la France. Mlle Hélène Vacaresco a joliment honoré le Collège International de Cannes. Chaque jour, M. Guérin continue ses cours très appréciés sur r"ldéal Classique". Puis, lundi et mardi, M. Chaix-Ruy, Docteur ès-Lettres, Professeur du Lycée de Nice, donnera quatre conférences publiques sur Paul Bourget, soit : Lundi, à 9 h. 30 : "Bourget, discale de Sten- dhal". — A 10 h. 30 : "Le Rouse et le Noir" et "Le Disciple". Mardi, à 9 h. 30 : "Bourget, du Disciple au Démon de Midi". — A 10 h. 30 : "Paul Bourget et William James". DÉFENSE PASSIVE Avis très importeuit. — Le personnel de la Défense Passive est avisé que le signal "Alerte Circulation" donné par les sirènes et qui 1 oblige à s'abriter comme toute la population à 1 endroit il se trouve, est modifié ainsi qu'il suit : Ce signal alerte "Circulation" comportera désormais l'émission d'une série de trois sons continus d'une durée d'une minute chacun, sépa- rés par un intervalle d'une minute. Ce signal ne peut donc pas être confondu avec "l'alerte menace" qui, tout en obligeant la popu- lation à s'abriter, comme pour le précédent, appelle le personnel de la Défense Passive à son poste. Rappelons que le signal "alerte menace" est constitué par une longue série de sons montant et descendant, augmentant et diminuant de puis- sances, mais sans interruption. Le signal "fin d'alerte" est, dans tous les cas, un seul son continu et régulier d'une durée de trois minutes. rUKWlMI rR^JVI3WI!\C E LITTORAL FORTUNÉ ROBAUDY, FONDATEUR EN 1884 :TRATI0N ET RÉDACTION: 22, RUE HOCHE, CANNES TÉLÉPHONE : 904-86 HEBDOMADAIRE LITTÉRAIRE, MONDAIN ET SPORTIF DE CANNES ET DE L'ARRONDISSEMENT DE GRASSE Publie les Annonces Judiciaires et Légoles, les Avis des Tribunaux de Commerce, Actes de Sociétés, Ventes et Cessions de Fonds de Commerce, etc. R.C. Cannes 4362 55" ANNÉE NUMÉRO 13.452 JEUDI 5 AOUT 1943 LE NUMÉRO : 1 FRANC POUR LES ENFANTS L'époque est à l'égolsme. Chacun veut sa part et, sous l'effet des privations, on est tenté de réclamer même plus que sa part, sans souci du voisin qui n'a pas la sienne. Ces petites combinaisons sont lamen- tables, mais il ne faut à aucun prix qu'elles lèsent les enfants. Un médecin nous disait récemment que des constatations trop nombreuses apportaient la preuve' des privations subies par les gosses. C'est le rachi- tisme qui guette l'enfance actuelle et, parce que ce danger serait trop grave, il est nécessaire de préserver les petits les nôtres et ceux des autres, tous les petits, de cette infirmité et de bien d'autres. Mais les mesures à prendre ne peu- vent pas émaner des particuliers, il faut qu'elles soient dictées par l'au- torité et surveillées à tous les échelons de la Société. C'est seulement à ce prix que nous parviendrons à éviter les abus préjudiciables. Quand on parle des enfants, il faut convenir que tout le monde ne pense pas à eux. Les célibataires et les ménages sans enfants, malgré tous les sentiments de tendresse qui peuvent les animer, n'en- visagent pas cette question de la santé de l'enfance avec la même angoisse que les mères de familles. Hier, par exemple, courait le bruit que les entants, à partir de 3 ans, n'au- raient plus leur ration quotidienne de trois quarts de litre de lait. Cette nou- velle a, tout naturellement, semé l'in- quiétude dans beaucoup de familles où l'on se demande, si cette mesure est appliquée, comment on va alimenter des enfants dont la santé est affaiblie et qui auraient vraiment besoin de cet aliment précieux. Alors, si, en face de cette menace, on apprend que des trafiquants ont détourné du lait pour le vendre au Marché noir, vous avouerez que ces derniers mériteront une peine exem- plaire ainsi que ceux qui auront béné- ficié de ce trafic. Mais ce n'est pas que sur ce point qu'il faudrait appeler l'attention. On entend beaucoup parler, depuis quelques mois, de l'allaitement mixte qui permet à des mères de famille, in- capables de fournir aux tout-petits un suffisant allaitement au sein, de se faire attribuer des boîtes de lait concentré. Or, on a voulu nous affirmer que certaines personnes cherchent à se procurer des boîtes de lait et, bien mieux, qu'elles parviennent à les trou- ver sans trop de peine. Ce qui voudrairt 'dire que cette attribution de lait, au lieu de servir à alimenter les enfants, est revendue à des tiers et naturelle- ment revendue à des prix prohibitifs. Il y a une certaine difficulté à accor- der confiance à de telles insinuations, m^s, quand on nous en donne presque la preuve ou qu'on s'offre de nous la donner aussi lumineuse que possible, alors on frémit. Est ce que, sur ce chapitre, on ne pourrait pas appeler une surveillance ou pour corriger les abus qui doivent être assez rares ou pour pouvoir ren- seigner l'opinion publique, Je façon plus précise et plus officielle ? En aucun cas, et sur ce point tout le monde est d'accord, les enfants ne doivent être lésés. Mais, en certains cas — mettez-les très rares si vous voulez — il y a des enfants qui n'ont pas leur ration. C'est là qu'il faut exercer une sur- veillance sévère. Et c'est aussi qu'il faut bien regarder et bien réfléchir avant de priver officiellement des enfants. Jacques BUCHARD. ÉCHOS LA SAINT-PIERRE Vous en souvenez-vous ? Les pêcheurs étaient en liesse. Et inconsciemment toute la ville partageait leur joie, se mêlait à leurs jeux, accompagnait leurs dévotions. Cette année, parce qu'il jaut, en face des circons- tances, laisser ses joies, comme ses peines, dans le fond de son coeur, la Fête de Saint-Pierre se contenta d'un office religieux, présidé par le Revérendissime Père Abbé Mitre de Lérins. Là-haut, sur la colline du Suquet une grand messe, à laquelle assistaient M. François Danan, président de la Communauté des Pêcheurs, M. Félix Gard, vice-Président et un nombreux clergé, réunit de très nombreux fidèles. Puis, sur la Place de la Castre, le Revérendissime Abbé donna sa bénédiction pour ceux qui sont engloutis sous les flots. Et, à la fin de la journée, des petits enfants firent un tour de vire-vire, un vire-vire qui tourniquait sans musique et qui avait envie de damer quand même, rien qu'au souvenir des beaux jours enfuis. SUCCÈS AUX EXAMENS Nous sommes heureux de donner les noms des anciennes élèves de l'E.P.S. de Cannes qui viennent de passer brillamment leur première partie de baccalauréat, section moderne, élèves- maîtresses : Mlles Juliette Auzias, Suzel Bulliat, Josette Corte, Jeanne Datt, Jeannine Desolmes, Jeanne Deydier, Martine Ricardou, Odette Rou- veyrol, Yvette Sac et Renée Véglia. Nos sincères félicitations. M. PIERRE CHAUSSADE EST NOMMÉ SOUS-PRÉFET DE BRIVE Et cette nouvelle, qui marque un avancement mérité, a été accueillie avec des regrets car M. le Directeur du Cabinet du Préfet était très sympa- thiquement connu à Nice et, depuis plus de deux ans qu'il occupait ces fonctions, il s'était créé de très nombreuses et très profondes sympathies. Nous accompagnons de nos voeux, M. Pierre Chaussade. NAISSANCE Nous avons appris avec joie l'heureuse nais- sance de Marie-Thérèse Viala, fille de Mme et de M. Viala, pharmacien à Vallauris, et petite- fille de Mme et de M. Viller, le sympathique Re- ceveur de l'Enregistrement en retraite. Avec nos félicitations aux parents, nous adressons à la nouveau-née nos meilleurs souhaits de bonheur. DÉCÈS C'est avec regret que nous apprenons le décès de M. Jules Doucet, ex-agent de la Société des Auteurs et Compositeurs de Musique, officier de l'Instruction Publique, bien sympathiquement connu à Cannes. Les obsèques seront célébrées aujourd'hui vendredi, à 16 h. 30. La réunion se fera 19, rue Bivouac. Nous présentons aux familles atteintes par ce deuil nos condoléances bien sincères. NOUS NE MANQUERONS PAS DE PAIN La Direction Générale du Ravitaillement Général des Alpes-Maritimes corrununique : Il a été constaté, au cours de la distribution de pain du dimanche 1 er Août, un peu d'inquiétude et même parfois une certaine nervosité parmi les ménagères faisant la queue à l'entrée des boulan- geries. Cet état d'esprit est la conséquence de bruits sans aucun fondement, tendant à faire croire à la population du département des A.-M. que son ravitaillement en pain ne serait pas assuré. Le Préfet Régional met en garde le public contre de telles rumeurs qui ne reposent sur rien et sont de nature à créer des incidents toujours regrettables. Toutes les boulangeries avaient reçu, en temps opportun, un approvisionnement en farine suf- fisant pour que la double distribution de dimanche soit faite à tous les consommateurs. Si certains ont été privés de leur pain, c'est que d'autres en ont acheté des quantités dépassant largement leurs besoins. Toutes les boulageries ont été approvisionnées, hier lundi, en farine, pour que la distribution de pain d aujourd'hui soit également assurée par tous les boulangers. La soudure du blé est un fait acquis à la pro- duction ; la soudure du pain sera réalisée très rapidement à la consommation. Dans le département des A.-M., malgré les grosses difficultés qui sont à surmonter en matière de transports, la Direction Départementale du Ravitaillement Général et le Groupement des Farines ont tout mis en oeuvre pour que les quan- tités de blé ou de farine indispensables au ravi- taillement de la population soient en place, en temps voulu, dans toutes les boulangeries. Des convois de camions sillonnent les routes entre les départements des Hautes-Alpes et Basses-Alpes et la ville de'Nice et transportent les blés de la nouvelle récolte jusqu'à nos moulins. Ceux-ci tournent de jour et de nuit, dimanche compris pour préparer la farine au fur et à mesure des arrivages de blé. Les expéditions par voie ferrée provenant des départements lointains sont suivies au jour le jour, tout le long de leur itinéraire, afin de limiter au minimum les retards. A la Direction Départementale du Ravitail- lement Général et au Groupement des Farines, des permanences sont constituées qui suivent heure par heure, les mouvements de céréales ou de farine, vers Nice, et les mises en place chez les boulangers. A moins d'événements extraordinaires qu'il est impossible de prévoir, tous les consommateurs des A.-M. recevront chez leur boulanger, leur pain de chaque jour. La Direction Départementale du Ravi- taillement Général insiste toutefois auprès des consommateurs pour que les achats de pain en boulangerie soient strictement limi- tés à leurs besoins. Au surplus, à partir d'aujourd'hui les cartes d'alimentation seront exigées par les boulangers à tous les acheteurs de pain, en présence d'agents qualifiés. Aucune distribution enfin ne pourra être faite en échange de tickets de pain du mois de juillet, périmés depuis deux jours. Le pain fabriqué avec de la farine à 98 % ne peut pas, en effet, être conservé et aucun gas- pillage, dans les circonstances actuelles, ne doit être toléré. Nous ne pouvons moins faire que d'accorder toute notre confiance à la Direction Générale du Ravitaillement des Alpes-Maritimes, mais il faudrait qu'elle soit aidée par tous les habitants du département. Or, dans les queues qui attendaient ces jours derniers devant la porte des boulangeries, on entendait des réflexions de gens peu intéressants, ceux qui semblent être payés pour semer la pani- que et qui mériteraient bien d'être mis à l'abri. Que la police veuille bien se renseigner et elle nous débarrassera facilement de quelques-uns de ces galeux. PLOMBERIE — CHAUFFAGE — ZINGUERIE J.-B. PASTOR 19, rue Hoche et 6, rue des Serbes CANNES

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Page 1: LE 29 AOUT E LITTORA - Collection de journaux anciens

LE 29 AOUT SERA CÉLÉBRÉ LE

3^ A N N I V E R S A I R E DE LA LÉGION FRANÇAISE

Et cette fête discrète aura lieu sou.-, le symbole de l 'Unité Française.

La f lamme, qui sera allumée au Tombeau du Soldat Inconnu, sous l'Arc de Triomphe de l'Etoile, sera transportée à Dunkerque, au pied de la statue de Jean Bart. Après avoir passé par Verdun, elle sera amenée à Domrémy devant la maison natale de Sainte Jeanne d'Arc, puis elle sera conduite à Vichy et de là, après avoir été communiquée à Clermont-Fer­rand, Saint-Amand, Lyon et Limoges, tous les départements de la zone Sud en recueilleront une étincelle.

Le mot d'ordre sera :

UNISSEZ-VOUS !

Comme il faudrait qu'i l soit entendu ce mot d'ordre !

Comme il serait nécessaire que des Français, abandonnant de sottes que­relles et des espoirs trompeurs, grou­pent leurs pensées en faisceaux et démontrent au monde que nous savons, dans le malheur, nous tendre la main pour raffermir notre courage.

Le symbole de " l 'Uni té Française" pourrait- i l , ce jour-là, devenir une réalisation miraculeuse.

Comme ce serait beau !

Il y a des instants où i l faut croire aux miracles et les appeler.

Or, cette f lamme qui partira de ce tombeau, source intarissable de tous les enthousiasmes, cette flamme qui s'en ira saluer la mémoire d'un grand Français, cette flamme qui se ravivera devant la statue de notre Sainte Na­tionale et qui, revenant de ces pieux pèlerinages, trouvera auprès de deux grands Français, le Maréchal Pétain et le Président Laval, une chaleur nou­velle, cette f lamme pourra peut-être i l luminer les esprits, réchauffer les cœurs, brûler les vicieuses combinai­sons et rayonner plus belle ei plus pure, aussi belle et aussi pure que dans la pensée de Jeanne d'Arc, de Jean-Bart et du Soldat Inconnu.

J. B.

AU COLLÈGE INTERNATIONAL DE CANNES

Au début de la semaine, lundi et mardi, 1 activité du Collège International a été marquée par deux Conférences de M. le Professeur Mau­rice Mignon, Directeur du Centre Universitaire Méditerranéen, qui avalant attiré un nombreux public.

Mais il faut signaler, parmi ces auditeurs, la présence de Mlle Hélène Vacaresco, la'célèbre femme de Lettres, qui a tant aidé les relations amicales entre la Roumanie et la France.

Mlle Hélène Vacaresco a joliment honoré le Collège International de Cannes.

Chaque jour, M. Guérin continue ses cours très appréciés sur r"ldéal Classique".

Puis, lundi et mardi, M. Chaix-Ruy, Docteur ès-Lettres, Professeur du Lycée de Nice, donnera quatre conférences publiques sur Paul Bourget, soit :

Lundi, à 9 h. 30 : "Bourget, discale de Sten­dhal". — A 10 h. 30 : "Le Rouse et le Noir" et "Le Disciple".

Mardi, à 9 h. 30 : "Bourget, du Disciple au Démon de Midi". — A 10 h. 30 : "Paul Bourget et William James".

DÉFENSE PASSIVE

Avis très importeuit. — Le personnel de la Défense Passive est avisé que le signal "Alerte Circulation" donné par les sirènes et qui 1 oblige à s'abriter comme toute la population à 1 endroit où il se trouve, est modifié ainsi qu'il suit :

Ce signal alerte "Circulation" comportera désormais l'émission d'une série de trois sons continus d'une durée d'une minute chacun, sépa­rés par un intervalle d'une minute.

Ce signal ne peut donc pas être confondu avec "l'alerte menace" qui, tout en obligeant la popu­lation à s'abriter, comme pour le précédent, appelle le personnel de la Défense Passive à son poste.

Rappelons que le signal "alerte menace" est constitué par une longue série de sons montant et descendant, augmentant et diminuant de puis­sances, mais sans interruption.

Le signal "fin d'alerte" est, dans tous les cas, un seul son continu et régulier d'une durée de trois minutes.

r U K W l M I r R ^ J V I 3 W I ! \ C

E LITTORAL FORTUNÉ ROBAUDY, FONDATEUR EN 1884

• : T R A T I 0 N ET RÉDACTION: 22, RUE HOCHE, CANNES • TÉLÉPHONE : 904-86 HEBDOMADAIRE LITTÉRAIRE, MONDAIN ET SPORTIF DE CANNES ET DE L'ARRONDISSEMENT DE GRASSE Publie les Annonces Judiciaires et Légoles, les Avis des Tr ibunaux de Commerce, Actes de Sociétés, Ventes et Cessions de Fonds de Commerce, etc. R.C. Cannes 4362

55" ANNÉE NUMÉRO 13.452 JEUDI 5 AOUT 1943 LE NUMÉRO : 1 FRANC

POUR LES ENFANTS L'époque est à l'égolsme. Chacun veut sa part et, sous l'effet

des privations, on est tenté de réclamer même plus que sa part, sans souci du voisin qui n 'a pas la sienne.

Ces petites combinaisons sont lamen­tables, mais il ne faut à aucun prix qu'elles lèsent les enfants.

Un médecin nous disait récemment que des constatations trop nombreuses apportaient la preuve' des privations subies par les gosses. C'est le rachi­tisme qui guette l'enfance actuelle et, parce que ce danger serait trop grave, il est nécessaire de préserver les petits les nôtres et ceux des autres, tous les petits, de cette infirmité et de bien d'autres.

Mais les mesures à prendre ne peu­vent pas émaner des particuliers, il faut qu'elles soient dictées par l'au­torité et surveillées à tous les échelons de la Société. C'est seulement à ce prix que nous parviendrons à éviter les abus préjudiciables.

Quand on parle des enfants, il faut convenir que tout le monde ne pense pas à eux.

Les célibataires et les ménages sans enfants, malgré tous les sentiments de tendresse qui peuvent les animer, n'en­visagent pas cette question de la santé de l'enfance avec la même angoisse que les mères de familles.

Hier, par exemple, courait le bruit que les entants, à partir de 3 ans, n'au­raient plus leur ration quotidienne de trois quarts de litre de lait. Cette nou­velle a, tout naturellement, semé l'in­quiétude dans beaucoup de familles où l'on se demande, si cette mesure est appliquée, comment on va alimenter des enfants dont la santé est affaiblie et qui auraient vraiment besoin de cet aliment précieux.

Alors, si, en face de cette menace, on apprend que des trafiquants ont

détourné du lait pour le vendre au Marché noir, vous avouerez que ces derniers mériteront une peine exem­plaire ainsi que ceux qui auront béné­ficié de ce trafic.

Mais ce n'est pas que sur ce point qu'il faudrait appeler l'attention.

On entend beaucoup parler, depuis quelques mois, de l'allaitement mixte qui permet à des mères de famille, in­capables de fournir aux tout-petits un suffisant allaitement au sein, de se faire attribuer des boîtes de lait concentré.

Or, on a voulu nous affirmer que certaines personnes cherchent à se procurer des boîtes de lait et, bien mieux, qu'elles parviennent à les trou­ver sans trop de peine. Ce qui voudrairt 'dire que cette attribution de lait, au lieu de servir à alimenter les enfants, est revendue à des tiers et naturelle­ment revendue à des prix prohibitifs.

Il y a une certaine difficulté à accor­der confiance à de telles insinuations, m ^ s , quand on nous en donne presque la preuve ou qu'on s'offre de nous la donner aussi lumineuse que possible, alors on frémit.

Est ce que, sur ce chapitre, on ne pourrait pas appeler une surveillance ou pour corriger les abus qui doivent être assez rares ou pour pouvoir ren­seigner l'opinion publique, Je façon plus précise et plus officielle ?

En aucun cas, et sur ce point tout le monde est d'accord, les enfants ne doivent être lésés.

Mais, en certains cas — mettez-les très rares si vous voulez — il y a des enfants qui n'ont pas leur ration.

C'est là qu'il faut exercer une sur­veillance sévère.

Et c'est là aussi qu'il faut bien regarder et bien réfléchir avant de priver officiellement des enfants.

Jacques BUCHARD.

ÉCHOS LA SAINT-PIERRE

Vous en souvenez-vous ? Les pêcheurs étaient en liesse. Et inconsciemment toute la ville partageait leur

joie, se mêlait à leurs jeux, accompagnait leurs dévotions.

Cette année, parce qu'il jaut, en face des circons­tances, laisser ses joies, comme ses peines, dans le fond de son cœur, la Fête de Saint-Pierre se contenta d'un office religieux, présidé par le Revérendissime Père Abbé Mitre de Lérins.

Là-haut, sur la colline du Suquet une grand messe, à laquelle assistaient M. François Danan, président de la Communauté des Pêcheurs, M. Félix Gard, vice-Président et un nombreux clergé, réunit de très nombreux fidèles.

Puis, sur la Place de la Castre, le Revérendissime Abbé donna sa bénédiction pour ceux qui sont engloutis sous les flots.

Et, à la fin de la journée, des petits enfants firent un tour de vire-vire, un vire-vire qui tourniquait sans musique et qui avait envie de damer quand même, rien qu'au souvenir des beaux jours enfuis.

SUCCÈS AUX EXAMENS

Nous sommes heureux de donner les noms des anciennes élèves de l'E.P.S. de Cannes qui viennent de passer brillamment leur première partie de baccalauréat, section moderne, élèves-maîtresses : Mlles Juliette Auzias, Suzel Bulliat, Josette Corte, Jeanne Datt, Jeannine Desolmes, Jeanne Deydier, Martine Ricardou, Odette Rou-veyrol, Yvette Sac et Renée Véglia.

Nos sincères félicitations.

M. PIERRE CHAUSSADE

EST NOMMÉ SOUS-PRÉFET DE BRIVE

Et cette nouvelle, qui marque un avancement mérité, a été accueillie avec des regrets car M. le Directeur du Cabinet du Préfet était très sympa-thiquement connu à Nice et, depuis plus de deux ans qu'il occupait ces fonctions, il s'était créé de très nombreuses et très profondes sympathies.

Nous accompagnons de nos vœux, M. Pierre Chaussade.

NAISSANCE

Nous avons appris avec joie l'heureuse nais­sance de Marie-Thérèse Viala, fille de Mme et de M. Viala, pharmacien à Vallauris, et petite-fille de Mme et de M. Viller, le sympathique Re­ceveur de l'Enregistrement en retraite.

Avec nos félicitations aux parents, nous adressons à la nouveau-née nos meilleurs souhaits de bonheur.

DÉCÈS

C'est avec regret que nous apprenons le décès de M. Jules Doucet, ex-agent de la Société des Auteurs et Compositeurs de Musique, officier de l'Instruction Publique, bien sympathiquement connu à Cannes.

Les obsèques seront célébrées aujourd'hui vendredi, à 16 h. 30. La réunion se fera 19, rue Bivouac.

Nous présentons aux familles atteintes par ce deuil nos condoléances bien sincères.

NOUS NE MANQUERONS PAS DE PAIN

La Direction Générale du Ravitaillement Général des Alpes-Maritimes corrununique :

Il a été constaté, au cours de la distribution de pain du dimanche 1 er Août, un peu d'inquiétude et même parfois une certaine nervosité parmi les ménagères faisant la queue à l'entrée des boulan­geries.

Cet état d'esprit est la conséquence de bruits sans aucun fondement, tendant à faire croire à la population du département des A. -M. que son ravitaillement en pain ne serait pas assuré. Le Préfet Régional met en garde le public contre de telles rumeurs qui ne reposent sur rien et sont de nature à créer des incidents toujours regrettables.

Toutes les boulangeries avaient reçu, en temps opportun, un approvisionnement en farine suf­fisant pour que la double distribution de dimanche soit faite à tous les consommateurs. Si certains ont été privés de leur pain, c'est que d'autres en ont acheté des quantités dépassant largement leurs besoins.

Toutes les boulageries ont été approvisionnées, hier lundi, en farine, pour que la distribution de pain d aujourd'hui soit également assurée par tous les boulangers.

La soudure du blé est un fait acquis à la pro­duction ; la soudure du pain sera réalisée très rapidement à la consommation.

Dans le département des A.-M., malgré les grosses difficultés qui sont à surmonter en matière de transports, la Direction Départementale du Ravitaillement Général et le Groupement des Farines ont tout mis en œuvre pour que les quan­tités de blé ou de farine indispensables au ravi­taillement de la population soient en place, en temps voulu, dans toutes les boulangeries.

Des convois de camions sillonnent les routes entre les départements des Hautes-Alpes et Basses-Alpes et la ville de'Nice et transportent les blés de la nouvelle récolte jusqu'à nos moulins. Ceux-ci tournent de jour et de nuit, dimanche compris pour préparer la farine au fur et à mesure des arrivages de blé.

Les expéditions par voie ferrée provenant des départements lointains sont suivies au jour le jour, tout le long de leur itinéraire, afin de limiter au minimum les retards.

A la Direction Départementale du Ravitail­lement Général et au Groupement des Farines, des permanences sont constituées qui suivent heure par heure, les mouvements de céréales ou de farine, vers Nice, et les mises en place chez les boulangers.

A moins d'événements extraordinaires qu'il est impossible de prévoir, tous les consommateurs des A. -M. recevront chez leur boulanger, leur pain de chaque jour.

La Direction Départementale du Ravi­taillement Général insiste toutefois auprès des consommateurs pour que les achats de pain en boulangerie soient strictement l i m i ­tés à leurs besoins.

Au surplus, à partir d'aujourd'hui les cartes d'alimentation seront exigées par les boulangers à tous les acheteurs de pain, en présence d'agents qualifiés.

Aucune distribution enfin ne pourra être faite en échange de tickets de pain du mois de juillet, périmés depuis deux jours.

Le pain fabriqué avec de la farine à 98 % ne peut pas, en effet, être conservé et aucun gas­pillage, dans les circonstances actuelles, ne doit être toléré.

Nous ne pouvons moins faire que d'accorder toute notre confiance à la Direction Générale du Ravitaillement des Alpes-Maritimes, mais il faudrait qu'elle soit aidée par tous les habitants du département.

Or, dans les queues qui attendaient ces jours derniers devant la porte des boulangeries, on entendait des réflexions de gens peu intéressants, ceux qui semblent être payés pour semer la pani­que et qui mériteraient bien d'être mis à l'abri.

Que la police veuille bien se renseigner et elle nous débarrassera facilement de quelques-uns de ces galeux.

PLOMBERIE — CHAUFFAGE — ZINGUERIE

J.-B. PASTOR 19, rue Hoche et 6, rue des Serbes

CANNES