de la pra&ique Offerti! ve & Defeniîve. n i La forme en eft auilì diverfc, puis qu'elle fe reigle iêlonla fituation du lieu. La laforthe&

grandeur iê rapporte à la quantité des Regiments , qui y doivent eftre logez, ce qui grandeur fera enfeigné au chapitre fuivant. des ΊΗΛΤ~

C H A P I T R E III .

Oc la divifion des huttes de l'Infanterie, Cavallerie, & Vivandiers, comme aufii de la me far e des quartiers de chafque Regiment 7 &

toutes pece s y appartenantes.

AVantque de traicfcer de la divifion des lieux ordonnez pour les Regiments en Tour earn-un chafeun quartier, il faut premièrement monftrer le circuit du lieu, où e&perunecom-logé ordinairement une compagnie de ioo foldats, qui ièrt pour une reigle ge- Mnie *

nerale touchant le partage des quartiers en diverfes Regiments, contenants plu-^ fieurs enfeignes, ou compagnies.

Pour une enfeigné d'Infanterie on ordonne la longueur de 300 pieds de la mefu- La longueur re du Rhin , qui eft uiuée aux camps du Pays-bas, & demeure tousjours fans eftre du quartier changée. dune 'Φ-

La largeur eft diverfe felon la quantité des teftes fe trouvant foubs une enfei<me,dont Zm"lnfmm

c ' · \ y ' tene, nous tairons icy plus ample mention. La ^ f

Prennonspour exemple une compagnie montant à 100 teftes ; on ordonne pour icelle un parallellogramme ayant pour fa longueur 300 pieds , &pour fa largeur 24 pieds. De la longueurfaifant 300 pieds, on en prend 40 pieds de longueur de 24 de largeur pour le logis du Capitaine ; entre lequel & le commencement des huttes Le logis du des foldats on lailiè un eipace de 20 pieds de longueur, dont la largeur eft comme Capitaine. celle de toute la compagnie , en après les huttes des foldats fe commencent ayant de longueur 200 pieds, & pour largeur 24, comme nous avons desja dit,& felon la lon­gueur, les huttes des foldats font brafties,eftant divifées en deux files avec une rue en la maniere fuivante.

La largeur de 24 pieds eft divifée en trois parties eigales, dont celle du milieu eft Lalargeur large de 8 pieds & laiiTée pour la rue & paflàge des foldats, à chaique cofté de la rue delarue. seilend une file de huttes, dont chafeune n'eft pas plus large que 8 pieds, & peribnne ^largeur, n'oie pas eilargir ni amoindrir l'efpace ordonnée, auflï bien au devant qu'au derrie- deshtoteT. re , à fin que l'ordre ne foit preverti. Pour une perfonne on ordonne aulîi la lon­gueur de 4 ou 5 pieds, mais y en ayant deux en une hutte, on leur concede Teipace de 6 ou 7 pieds.

Et ces font les bornes, dont les huttes des foldats font limitées, & tellement or­données, qu'autant des gens peuvent eftre logez de l'un que de l'autre cofté.

Puisqu'il n eft pas permis aux foldats de faire de feu dans leurs huttes , ni d'y cui- Les huttes finer, on laifle encore derrière les huttes des foldats une place vuide pour les vivan- des vivan-diers. On meiure des dernières huttes des foldats 20 pieds pour une place vuide en- ^ters* tre les huttes des foldats & celles des vivandiers , d fin que le feu ne puiiTe pas en­dommager les huttes de foldats, d'autant que celles des vivandiers où il y a tousjours du feu, font fusjeftes à ce peril; derrière ledit eipace on loge les vivandiers, leur don­nant la longueur de 10 pieds pour leur huttes, & encore dix autres pour leur cuifi<-ne & le foyer: tellement que les huttes des foldats font encore plus allèurées contre le danger du feu.

Combien qu'en departiiiànt les huttes des foldats, comme nous avons ditcy def- Lahngueur fus, on ne donne pas davantage que 5 pieds de longueur pour chaique foldat, elles diverfedes font toutesfois ordonnées en diveriès façons , & on ne prend pourtant pas 10 pieds huttes de* pour deux longeant en une mefmc hutte, mais 6 ou 7 pieds feulement, à fin que ceux·** qui font mariez ayent encore une plus grande eipace qu'un foldat ièul : & s'il y refte encore quelque place, on la donne à celuy qui en a befoing.

Les portes ou forties des huttes font tellement ordonnées , quelles regardent Les portes la rue , Se que les portes de Tune file foient vis à vis des portes de l'autre file des des huttes huttes. d^ldats'

Q _ Les

H Z Troifiefmc Livre de la Fortification, Les huttes du lieute­nant & port-enfei-gne. Les huttes

des huttes des vivan­diers. Quand les en l eignes ont plm de 100 fol­dats.

Vufagc des tentes.

Vufagedes huttes.

Les huttes m doivent efire trop

Les deux huttes les plus proches du logis du Capitaine ont leur fortie vis à vis de la place vuide entre les huttes desfoldats &c le logis du Capitaine, defquelles lune fera pour le Lieutenant, & l'autre pour le Port-enfeigne.

Scmblablcment les portes des deux huttes dernières n'auront pas leur fortie comme les autres vers la rue , mais vis à vis des huttes des vivandiers, &.feront données aux

desfergeants deux Sergeants de la compagnie. Les forties Les forties des huttes des vivandières font ouvertes de ce cofté la , où elles re­

gardent les huttes des foldats, afin qu'on y puiile venir par une allée droitte Et c'eft la partition des huttes touchant une compagnie montant a 100 telles.

Mais à une compagnie de 150 ou 150 foldats on donne encore une file des huttes, tel­lement qu'une telle compagnie aura 3 files, 6c 2 rues, chafeune hutte demeurant en fa largeur, & longueur ordinaire, &la largeur entière du logis d'une telle compagnie fera de 40 pieds, comme'auffi la largeur du logis du Capitaine· Mais quant a la lon­gueur on n'y adjoufte pas la moindre choie, mais on retient la longueur donnée à la compagnie de 100 foldats.

Vne compagnie de 180 ou 200 foldats aura 4 files, &: 3 rues \ celles 250, 5 files de 4 rues, & ainii des autres a l'advenant : la longueur demeure tousjours femblable, à fçavoir de 500 pieds, comme celle là d'une compagnie de 100 foldats, & n'eftja­mais changée.

On menoit jadis avec foy des chariots chargez de tentes & pavillons, Iefquelles eftoient après cilevées , & eftendues es quartiers , mais maintenant on ne s'en fert plus, à caufe de beaucoup dincommoditez qu'elles fouloient caufer, dont celle cy n'eftoit pas la moindre, que les foldats n'eftoient pas bien aileurez fousicelles contre la pluye & le froid, tellement que les huttes font entrées en la place des tentes, chaf-que foldat les baftiflàn: luy melme , & le bois avec la paille font fournis despayfans circonvoifins.

En baftiilànt les huttes il le faut bien donner de garde, qu'elles ne foient efievées trop proche l'une de l'autre , mais il faut laifler un efpace convenable entre chaf-

7 que hutte , à fçavoir environ un pied & demi , ou 2 pieds, à fin qu'elles ne foient pocucs une ^ fort fusie&es au peril du feu , qui ayant par advanture endommagé quelques de lautre. Γ > -r n. n · j î 11 t > · r° >r 1 V

unes pourra plus aiiement eitre eiteint, quand on abatra celles la, qui eipriies de feu font feparées des autres, ce qui ne fe feroit iî aiiement, fi elles eftoient conjoinctes l'une a l'autre, puis que le feu pourroit plus facilement gafter toutes les huttes par or­dre , a caufe de la paille qui lembrafe aifement.

Les Capì- Les Capitaines iè font auffi fervi par cy devant de tentes, Iefquelles ils ont rejette, a tainesjefer- caufe de l'utilité que leur apportent les huttes, Iefquelles ils font auffi baftir pour eux: vent auffi n i a { s [cs tentes leur fervent pour l'cftable de la cuifine.

Le pourtrait du quartier d'une compagnie de 100 foldats eft reprefenté en la 107 figure·, AB & A D la longueur du quartier de 300 pieds: A C & BD,la largeur de 24 pieds : entre Iefquelles bornes fe tient fenfeigne de l'Infanterie. Le logis du Capitai­ne s'efrend de A en g, & de C en /;. A C , & g h font larges de 24 pieds. L'efpace entre le logis du Capitaine &: les huttes des foldats de g en a , 3c de h en d eft laifle vuide. D e c e n t , & de d en c, relient encore 200 pieds, là où les huttes des foldats font ba-ÙIQS ayants deux files, dont des largeurs a e, fd, bn^oc^ chafeune fait 8 pieds : entre les huttes fe trouve la rue ef, n 0, 8 pieds de large. La longueur b i &c c ̂ de l'efpace vuide entre les foldats & vivandiers monte à 20 pieds , &; la largeur bc ôc ii^à 24. Les huttes des vivandiers font placées entre la longueur il & \m faifant 1 o picds,& / B,/w D le heu laiiie pour la cuifine des vivandiers a auffi 10 pieds pour fa longueur.

Vn Regiment contient quelques compagnies , Tune citant plus forte , l'autre plus foible. Car ils contient fouvent 18,15,12,10,8 compagnies, plus ou moins, Ôc les compagnies ne font auffi par tout femblables. Parquoy leur quartiers font ordon­nez felon la quantité des compagnies·, tellement que l'on donne un plus grande eipa-ce à ecluy quia plus de compagnies, telle qu'il s'en puifle contenter, & à celuy qui n'en a pas tant, eft auffi donné une plus petite efpace fe rapportant ά fa proportion, en forte quii s'y puifte tenir commodément.

Pour le mertre en praclique nous nous reiglerons felon feipace affigné a une com­pagnie, comme nous avons enfèigné icv.

Soi:

de huttes.

La force d'un regi­ment.

eie la pra&ique Offenfive & Defenfive. 1Z3 Soit donc un Regiment autant fort, ou autant foible qu'il veut, la longueur don- Zahngueur

née de 300 pieds n'en eft toutesfois pas changée, mais demeure tousjoiirs eigale. La du quartier largeur au contraire eft changée autant de fois, qu'il eft neceiFaire. Pour «#£*-

Car un Regiment eftantplus fort qu'un autre il faut qu'il ait d'avantage de files, &tmenî-ce qui importe beaucoup pour la largeur.

Le quartier du Colonel de tous les Regiments quelque forts qu'ils foient eft tous- LB Colonel jours logé au milieu, c'eft à dire, fon Regiment eft di vile en deux parties efgales, & efllogéau l'une eft mife à la main droitte, & l'autre à la gauche. milieu.

La largeur du lieu au milieu des deux parties du Regiment, ordonné pour le quar- Largeur du tier du Colonel monte a óS pieds, fans les deux rues laiiTées entre le logis du Colonel quartier du .& les huttes de l'un & l'autre cofte. Colonel

Et puis que Ton retient par tout la mefme longueur comme il eft di t , iàns y chan- sa Ion-ger jamais quelque chofe , le logis du Colonel ne fera pas plus long que celuy d'un gueur. Capitaine, & fera donc de 40 pieds : car entre ledit logis, & les huttes des foldats on pourfuit l'ordre commencé, &laiiïe on une rue de 20 pieds.

En après refte la longueur de 20 o pieds efgale à la longueur entre laquelle les hut­tes des foldats font placées felon la largeur fuidite de 68 pieds ; lequel efpace eft divi-feen deux parties eigales, tellement que chafque partie contient 100 pieds ^ celle de devant de iö o pieds eft remplie des huttes neceflàires, celle de derrière eft laiiTée vui-de pou* le bagage du Colonel.

De l'efpace de devant au commencement des huttes des foldats on donne la Ion- Le ^ ^ guenr de 68 pieds, & la largeur de 40 pieds pour le logis du Colonel Lieutenant, & Colonel on donne le refte aux Officiers, àfçavoir au Prevoft du Regiment, Miniftre, Secretai- Lieutenant. re, Chirurgien, Se tous les autres Officiers, qui fuivent le train du Colonel ,· mais en­tre le logis du Colonel Lieutenant, & les logis des Officiers mentionnez il faut laiflèr une rue large de 10 pieds.

Le refte devient efgal avec les huttes des foldats , comme auffi la rue entre deux, & la rue entre les huttes des foldats & des vivandiers, derrière laquelle les vivandiers baftiiTent leurs huttes.

Et c'eft le logis du Colonel 3c de fes Officiel* , qui n'eft jamais changé , mais ie tient tousjours en une mefme forme.

Pour mettre auffi les enfeignes en bon ordre nous avons dit,que le Regiment doibt Pour ordon-eftre divifé en deux parties eigales, ce qui s'entend des enfeignes dont le nombre eft ner les en-cigal : car le nombre en eftant ineigal, on met d un des caftez une enièigne d'avanta- ictines-ge qu'a l'autre.

Les enfeignes font joineftes par ordre Tune prés de l'autre tellement que les huttes &les rues ont une diftance parallelle, & chafque enièigne tourne le dos a l'autre, n'y ayant aucune porte ou fortie vers les rues qui font entre les compagnies, à fin que l'une foit bien feparée de l'autre: la rue laiflée entre chafque compagnie fera large de 8 pieds.

Semblablement la diftance des logis des Capitaines aura la mefme largeur des rues La diflance faifant 8 pieds, felon laquelle la largeur de deux rues entre le logis du Colonel & ceux des ΪΗΛΥ-des Capitaines, comme auffi entre le Colonel Lieutenant &: les foldats,fe reigle, puis Uers. esCa~ qu'on laiilè la largeur de 8 pieds pour lefdites rues de l'un & de l'autre cofté. Les huttes des vivandiers n'ont pas de rues felon la longueur,d'autant qu'elles font bafties parallelles avec la largeur entière du Regiment cy deffiis mentionnée.

Soit pour exemple le pourtraift d'un Regiment repreiènté en la 107 figure, où il y a 6 enfeignes, dont une chafeune monte à 100 telles, tellement que le Regiment entier fait 600 foldats, qui fera logé felon la maniere donnée, parl'ayde delà divi-fion qui fefait entre 100 foldats. Pourtant on calcule premièrement la largeur du Regiment, puis que la longueur de 300 pieds eft desja cognuë, laquelle, comme il eft dit n'eft jamais changée.

La largeur de chaique enfeigne monte à 24 pieds, avec les huttes & la rue : fix fois 14 font 144 pieds, Scies rues lefquelles feparent les enfeignes l'une de l'autre, com­me auffi la rue qui eft entre le logis du Colonel & du Lieutenant Colonel, Se les lo­gis des Capitaines &les huttes des foldats. ont S pieds de largeur: 6 rues donc mul­tipliés par 8 feront 40 pieds, aufquelles il faut encore adjoufter la largeur du logis du

Q^2 Colo-

i i4 Troiiiefmc Livre de la Fortification* Colonel, qui fait 6% pieds, pour avoir 160 pieds pour la largeur B O & A N du Re­giment entier.

Quand les Mais quand un Regiment eft plus fort tellement qu'il a plus de compagnies, il faut Regiments que le quartier devienne plus large, comme par exemple un Regiment ayant 10 com-font plus pagnies, & chafque compagnie 100 foldats, la largeur du quartier fera 388 pieds, tel-forts- lemcnt que la largeur du quartier s'augmente tousjours felon la quantité des compa­

gnies, & eft proportionnée felon la forme d'une compagnie cy defliis monftrée. La Sceno- Pour mieux entendre cet exemple d'un Regiment de 6 compagnies, dont l'Ichno-graphie da graphie eft dcsja reprefentée, fervira la Scénographie de la n i figure, dans laquelle Regiment. j e s 6 compagnies font ordonnées Tune auprès de l'autre, tellement que trois fe

voient a la main droitte, & les autres trois à la main gauche du quartier du Colonel; Les logis des Les huttes & quartiers des Capitaines font aufli naifvement reprefentez, un chafeun Capuaines. e f t a n t J0g£ droittement devant fa compagnie. Les baftiments qui s'y trouvent font

premièrement leurs huttes, &c après une cuifine & eftable pour les chevaux : le refte eft laide pour y mettre le bois, foin, & autres neceflîtez. Mais à fin que tout foit bien afleuré, chafque Capitaine fait environner fon logis d'une trenchée haute de 5 pieds, Se d'un fofle large de 4 pieds, de profond de 4. Les logis des Capitaines font aufli ieparez par les rues comme nous avons dit cy defliis.

Le logis du II y a au milieu des logis des Capitaines une grande place, ou fe void le logis du Colonel Colonel avec la cuifine, &: l'eftable pour les chevaux, & une tente pour y mettre &

tenir à couvert toute forte des hardes & de bagage.Mais s'il eft beibing d'y dreflèr en­core d'autres huttes & tentes, on le pourra faire aifement, puis qu'il y a encore allez de place. Ce logis du Colonel eft auifi bien environné d'une ttenchée comme ceux des Capitaines, 6c feparé des autres par une rue de l'un & de l'autre cofte.

Les huttes des foldats qui font derrière les logis des Officiers font feparéesd'iceux par une grande rue, les deux premieres dcfquelles bafties devant les autres de chaique compagnie & ordonéespour les Lieutenants & Port-enfeigncs tournent leurs portes vers la grande rue, & les logis des Capitaines.

Devant les huttes dites font eflevez de grandes perches au travers pour y mettre les armes des foldais, u f^avoir its pic^uca &Ϊ6^ muuîquets.

Sous les perches dites on fait des puits pour en puïfer l'eau. Auflî viennent icy en confidcràtion les huttes des foldats, qui doivent eftre mifes

par tout en une ligne droitte, fans fe recourber, ni eftendre Tune devant l'autre, ni l la main droitte ni ala gauetfe, leuts portes & forties regardent la rue ordonnée entre chafque file des huttes, leiquelles elle fepare d'enfemble ôc les Capitaines Tun de l'au­tre , comme aufli du logis de leur Colonel, & les huttes des foldats de leur Colonel Lieutenant.

Au milieu des huttes des foldats au commencement de la grande rue fe trouve le lo^is du Colonel Lieutenant avec fa cuifine & l'eftable à che vaux, derrière lequelles les Officiers fufdits font logez, chafeun fe fortifiant felon fa commodité.

Les lo<ns des vivandiers fe rencontrent à la fin des huttes des foldats , derrière la rue extreme mis tellement en ordre, qu'ils n'excèdent l'un l'autre ni devant ni derrière.

Comme les forterefles bien ordonnées ne font pourveuës de l'Infanterie feule­ment, mais aufli de la Cavallerie qui fert pour faire des forties , la fortereflè eftant af-

rutilité de fie^ée. De melme peut on malaifement aflieger quelque place fans s'y fervir de la la Cavalle- Cavallerie, de laquelle on a befoing pour fecourir l'Infanterie, quand l'ennemy fait rie au camp. j c s forties ; outre cela il eft aufli neceflaire qu'on y ayt de la Cavallerie pour renvoyer

hors du camp à fin d'efpier l'arrivée de l'ennemy & le chemin , par lequel il prend fon paflàge. Elle peut aufli aller à l'encontre de l'ennemy pour le devancer en pren-nant à la hafte les paflàges, par lefquels il faut que l'ennemy pafle, & les defendant jufquesà ce que le fecours de l'Infanterie, qui ne peut marcher en fi grand hafte , y foit arrivé.

La Cavai- Qnfait communément des quartiers particuliers pour la Cavallerie a caufe de beau-krie afin C0Up d'incommoditez , qui font caufées quand le Cavallerie eft méfiée au quartier quartier m i l'infanterie. particulier. ^ c o m m c j e quartier de l'Infanterie a cfté ordonné felon quelques reigles cer­

taines.

de la practique Offeniive & Defend ve, 125 raines, ainfi la Cavallerie n'eft pas logée en un ras, mais on attribue une certainegran-deur & mcfure à chafque cornette & Regiment, laquelle on reçienc tousjours quand on mefurc le camp, & départit les quartiers.

Pour chafque cornette on ordonne la longueur de 500 pieds, mais la largeur n'eft Comment il par tout efgale,ains fe rapporte a la grandeur de la cornette, & eft ordonnée lèlon que îmt loier

la cornette eft ou plus grande ou plus petite. une cornei* Vne cornette contenant 100 chevaux a une place longue de 300 pieds, & large de

70 pieds, dans laquelle il faut qu'elle fe loge, & s'en contente. Le logis du Capitaine de Cavallerie eft large de 70 pieds , & long de 40 pieds, Le logis du

eftant une partie de la longueur de 300 pieds. Capitaine Entre le Capitaine & les huttes de la Cavallerie on laifle une grande ruß de zo de Cavaäe-

pieds , derrière laquelle les huttes de la Cavallerie font miles en ordre fur la Ion* rte· crueurdeioo pieds, tellement qu'il y vient deux files de huttes ayant pour leur lar­geur 70 pieds : la place des huttes de chafque cofté eft large de 10 pieds,apres laquelle demeure une ruelle de 5 pieds,en laquelle les huttes ont leurs portes ou iiluës. Pour les chevaux on laiflè fcfpace de 10 pieds de chafque cofté,tellement qu'entre les deux files de chevaux y a une rué* large de 20 pieds ; puis que la cornette eu de 100 çhc- L'efiaceJe vaux, 50 chevaux viendront pour l'un des coftez, &c 50 pour l'autre, de forte queçhaf- ch*ï°tH* que cheval a 4 pieds de longueur, & 10 pieds de largeur, qui eft ieipace auffi ordon- cj°™al> & née pour fon maiftre. flre*™**

Entre les huttes de la Cavallerie &des vivandiers y a une place vuide de 10 pieds pour la mefme caufe, de laquelle nous avons fait mention cy deflus en la delcription des quartiers de l'Infanterie. Apres laquelle les huttes des vivandiers font miles en leur ordre , ayant pour leur efpace une largeur femblable a celle de la cornette de 70 pieds & la longueur de 10 pieds, le refte de j o pieds eft laifle pour h çuifine , de forte que cefte cornette a pour fa longueur entière 300 pieds , Ôc pour fa lar­geur 70 pieds.

Mais y ayant une cornette plus grande de 100 a 140 chevaux, on ordonne pour fa Pour loger largeur une file des huttes davantage, de forte, que trois files de huttes s'y trouvent, um cornette dont la dernière qui demeure feule, eft feparée de la deuxiefme par une rue de 10 Îlmîorte-pieds, qui s'eftend entre les huttes de la deuxiefme file, & les chevaux de cette derniè­re & nouvelle file, après laquelle on ordonne, comme au paxavant 10 pieds pour les chevaux, 5 pieds pour la ruelle, ôc pour les huttes des Cavalliers auffi 1 o pieds : donc s'enfuit,que la largeur du logis d'une cornette de 140 telles fera 105 pieds,car les deux files ayant enfemble 70 pieds, quand onyadjoufteles deux rues l'une de 10 pieds, ôc l'autre de 5 pieds,avecf etpace laiflée pour les chevaux Scies Cavalliersfaifant 10 pieds, de forte que les deux rues avec ledit efpace donneront 3c pieds , viendront pour la largeur entière du quartier de la cornette 105 pieds, mais la longueur de 390 demeu­re tousjours femblable.

Chafque cheval a la tefte tournée vers la hutte de fon maiftre à fin que les Cavai- tes bgk des liers puiflent aller tout droit à leurs chevaux fins tourner a l'entour des huttes. chevaux.

L'efpace y eftant allez grande deforte qu'il n'eft pas befoing de joindre les huttes fi près l'une de l'autre, on ne les lèpare feulement lune de l'autre que d'un elpace d'un pied & demy, ou 2 pieds , mais on laifle auffi une rue ouverte &c large de 6 ou 8 Rues far U oieds entre les c ou 6 huttes àia fois, pour aller par icelles felon la largeur du Re- ReZiment

L J *■ σ entier. giment entier.

Les huttes, que Ton y efleve, font aucunement femblables à celles de l'Infanterie, horsmis qu'elles occupent une plus grande place : car les huttes de l'Infanterie font larges de 8 pieds lèulement, & celles de la Cavallerie de 10 pieds.

L'une des deux premieres huttes eft pour le Lieutenant, de l'autre pour le Cornet­te, Se les deux dernières font ordonnées pour le Quartier maiftre, de le Corporal.

Devant les chevaux entre les huttes &: les ruelles , on fait des creches avec des ais Crèches de-joindtes enfemble , ou avant que l'on puiflè faire cela on fiche des paux en terre, de ruant les

eftend on des toiles d'un pan a l'autre, que Ton nomme toiles de creches & d'autantc 7evaHX-que les chevaux ne font pas tous d'une mefme nature, ne fe pouvans fouffrir enfem­ble en un eftable , CHI les fepare de perches entre deux, a fin de ne s'endommager ni fe ruer.

Q 3 Y ayant

tilchnogra phie d'une cornette.

11.6 Troificimc Livre de la Fortification, Les huttes Y ayant apparence, que le camp demeurera quelque temps là où il eft affis, on fait pour les che- auffi d e s huttCS pour les chevaux , à fin qu'ils ne foient a defcouvett, principalement

quand il pleut &c fait fort froid ou chaud. Les huttes donc font fai&es ou d'eftrain comme celles des Cavalliers, mais ouvertes au devant & derrière, (pource que par ce moyen chafeun peut mieux avoir fa i l fur fon cheval ) de forte qu'elles foient feule­ment couvertes au deiTus & des deux coftez : lefquelles couvertures fe font auffi quel­quefois de toille, de laquelle les tentes font ordinairement faites.

Les Cavalliers eftant arrivez en ce lieu là, où ils font afleurez qu'ils fejourneront quelque temps, ils logent leurs chevaux dans les granges & maifons circonvoifines ce­pendant qu'ils font occupés à faire leurs huttes. Mais n'y ayant point de maifons ou autres commoditez, ils feront contraints de laifler les chevaux à defeouvert jufques à ce que les huttes eftant apreftées ils puiiTent auffi accommoder leurs chevaux

llchnographie d'une cornette entière eft reprefentée par les lettres A B C D en la io8 figure, AD rfeil le logis du Capitaine de Cavallerie large de 70 pieds, & long de 40 pieds : r afg eft la rue entre le Capitaine & les huttes des Cavalliers, a. b & gi la langueur de 200 pieds eft l'efpace ordonnée pour les huttes des Cavalliers, a^bc9 pgi bi9 eft la largeur des huttes dites de 10 pieds: kj, cd,op,qb eft la ruelle entre les huttes & les chevaux large de 5 pieds : m n, ef, eft la grande rue de la cornette entière entre les chevaux large de 20 pieds: è f,iw, eft la rue entre les huttes des Cavalliers, Se celles des vivandiers large de 20 pieds: t B, C«, eft la place des vivandiers longue de 20 pieds, dont la moitié la plus proche des huttes des Cavalliers eft ordonnée pour les huttes de vivandiers, & l'autre moitié pour la cuifine.

Les Regiments de Cavallerie fe font communément de trois ou quatre cornettes, & fe reiglent felon la proportion d'une cornette icy donnée touchant la divifiondes

# places pour les logis. Sçachant donc comment il faut loger une cornette feule, on ordonnera auffi fort

aifement le quartier pour un regiment entier, en obfervant feulement, que chafque cornette foit feparée de l'autre par une rue large de 20 pieds , & que les cornettes ayent tousjours une diftance parallelle Tune de l'autre.

Le Colonel de Cavallerie n'a pas une plus grande place que les Capitaines, d'au­tant qu'il n'eft pas appelle Colonel au regard de fon falaire, qui n'eft pas plus grand que ecluv des autres Capitaines, mais à caule de fon office3duquel il eft chargé en cam­pagne , à fçavoir qu'il a le commandement fur trois cornettes pour tenir meilleur or­dre. C'eft feulement fon advantage qu'il eft logé au milieu ^ &puis que fà cornette eft quelquefois plus grande que celle des autres, il advient auffi que fa place eft aug­mentée , &c devient plus grande pour le nombre des files , qui eft augmenté. Mais quand fa cornette eft eigale à celles des autres, fon logis ne devient pas plus grand que celuy des autres.

Soit pour exemple la 108 figure, laquelle repreiente l'Ichnographie d'un quartier pour un Regiment entier de Cavallerie ayant 3 Cornettes chafeune de 100 chevaux. Des rues, par lefquelles les cornettes font feparées , chafeune a pour fa largeur 20 pieds: de la'largeur de la place ordonnée pour chafque cornette fait 70 pieds, donc pour la largeur de trois Cornettes vient 210 pieds, auiqucls les deux rues (de 20 pieds chafeune) adjouftées donneront pour la largeur entière du Regiment A F B E 250 pieds, & la longueur cft comme il eft dit cy-deiïus, de 300 pieds.

La Scénographie du mefmc quartier cft reprefentée en la 112 figure, où on peut voir clairement, comment le Regiment entier eft logé. Au devant font les logis des Capitaines de Cavallerie environnez en la mefmc maniere, qu'il eftmonftré au quar­tier de l'Infanterie. Au dedans de la place environnée de tranchée on voit la hutte de chafque Capitaine avec feftable, & la cuifine.

En après fe rencontrent les huttes des Cavalliers, eftant de deux fortes, dont Tune monftre comme les chevaux font accommodez, quand la Cavallerie eft premièrement arrivée, & les huttes font premièrement faites: car ils font feparez par des pieux mis entre deux jufques ace qu'ils puiiTent auffi eftre couverts: comme il fe void en la cor­nette logée à la main droitte. Mais celle du milieu Se l'autre à la main gauche re-prefente les chevaux , qui font desja couverts quelques uns d'eftrain, & les autres de toille.

Auffi

La force d'un Regi­ment de Cavallerie Comment un tel Re­giment doibt efire logé. l.e logis dît Colonel.

ti lehne -graphie.

La S ceno-graphie.

Β.ί^

oc la prat ique Offcnfivc ecDefeniìve. nj Auili peut on voir clairement les rues, au milieu de chafque cornette , comme auiTi

celles, qui fepatent les cornettes d'enfemble, où il tant auili bien obferver , que routes îcs huttes foient miles en leur ordre convenable, à fin qu'une ne ibit plus grande que l'autre, Se que les rues ayent par tout une diftance efgale.

Derrière les huttes des Cavalliers font les huttes des vivàndiers.mifcs en leur ordre convenable.

Outre les quartiers cy mentionnez il y a encore des autres quartiers particuliers,qui Des qu*r-viennent au ili en coniideration, a fçavoir le quartier du General, le quartier du Gene- tiersP™**-ral de l'artillerie,£c le quartier des chariots, comme auili les autres quartiers, la deferì- cu *ers' ption de (quels iera comme s'enfuit.

On ordonne pour le General une place quarrée , comme celle pour les Regiments: Le logis du laquelle a pour la longueur 300 pieds , &: pour fa largeur 600 pieds, & les logis avec Gcneml' les tentes y font diipoicz pourle Genera le lcsfîens, ielon que la neceiïké le requiert.

De mcfme on donne pourle General de l'artillerie une placelonguede3oopieds,& Le logis dit larre de 4.8 o pieds, dans laquelle toutes fortes de munition font miiès, & les Officiers, Generai

^ k s manouvriers. dej mille. On baftit a nifi une redoute longue quarrée pour y mettre la poudre à canon, & ™φσβ des

les feux d'artifice , lefquels peuvent citre aifement endommagez par le feu. On cowvtrtufes les couvre de couvertures faites de poil , qui fervent auili bien contre lapluye,que de poil. contre le feu, puisqu'elles ne font pas fi aifement allumées, comme celles d'eftrain, ou de toille.

On ordonne autfi une place particulière longue & large de 300 pieds, pour les Of- Le quartier ficiers du camp entier, qui ne lont pas logez aux quartiers des Regiments. de officiers.

Les chariots font auili mis en une certaine place,à fin qu'ils ne donnent point d'em- Le marche. pefchement au camp. La longueur ordinaire de cette place eft de 300 pieds, mais la largeur eft ordonnée felon la quantité des chariots.

Le Marché, où font logez les Marchands, Taverniers, Manouvriers, Bouchers, &: Boulangers a la longueur de 300 pieds, & la largeur de 400,au milieu duqueleft laif-feeunc place vuide pourle marché,& les coftez font divilez enfiles des huttes,& rues. On ordonne communément 8 files de huttes, dont quatre font mifes à Pun, & qua­tre à l'autre cofté, chalque hutte a 10 pieds pour fa largeur, & entre Jes deux files de$ huttes on laide a la fois une rue large de 20 pieds. x

Les deux premieres files les plus proches du marché font ordonnées pour les Mer­ciers & Marchands de drap de foye , &: d'autres marchandées de grande valeur: les Taverniers prennent les autres : les troifieimes font pour les Manouvriers, & les qua-triefmes pour les Bouchers, &: Boulengers.

On laiiTe encore une place vuide pour y loger les eftrangers, qui n'a pas une cer- Le quartier raine mefure , £: cft changée diminuée ou augmentée , felon que la neceflîté le desefiYCin-requiert.

Ceft donc la defeription du quartier general au plus prés , & des autres particu­liers en commun.

Or il faut fçavoir 5 que les Regiments , Se quartiers particuliers ne font pas tousrLa diflance

join eis indifféremment enfemble, mails ils font feparez par une certaine mefure,&com- re&*~ munement par une rué' de 50 pieds, qui eft laiiTée entre chafque Regiment, comme ^"ItieTs auiii entre chafque quartier particulier.

Avant que départir & former un quartier general, il faut premièrement deferire Se Pour forcer marquer parfaitement fur le papier toutes les parties du quartier, afin que l'on ne le un qua^^ r 1» x λ general. fourvoyé en 1 ordonnant au camp. * ö

Nous le monftrerons icy par un exemple reprefenté en la 110 figure. Pour former Exemple donc un camp de 6 Regiments d'Infanterie , &: d'un Regiment à Cheval, avec des ponr former quartiers particuliers y appartenans, il faut premièrement cercher la place de chaf- un caml· que quartier comme s'enfuit.

Le Regiment A contient S compagnies·,de 7 compagnies chafeune a 100 teftes, &c la huictiefme 150 telles, de forte que felonies reigles cy deflùs données la longueur donnera 300 pieds, & la largeur 364 pieds.

Des 10 compagnies du Regiment B; chafeune monte a 100 teftes,tellement que fon quartier aura la longueur de 300 nieds,& la largeur de 388 pieds.

Le Re-

ii8 Troifieime Livre delà Fortification, Le Regiment C contenant 12 compagnies, chafcune montant à 150 teftes, aura un

quartier long de 300 pieds, & large de 644. Le Regiment D de 7 compagnies, dont chafcune eft de 100 teftcs fera long de 300

pieds, & large de 292. Pour le Regiment E de 8 compagnies, montant à xoo teftes viendront en longueur

300 pieds, de en largeur 314. Le quartier du Regiment F contenant 16 compagnies, dont chafcune monte à 100

teftes, aura pour ia longueur 500 pieds, & pour fa largeur 580. Le Regiment à cheval G de 4 cornettes de 100 Cavalliers requiert la longueur de

300 pieds, & la largeur de 340. Le quartier du General Heft large de 60 o pieds, & long de 3 o o. I, le quartier du Generai de l'artillerie s'eftend à 300 pieds en longueur , & 480

en largeur. La longueur & la largeqr de 40 o pieds, viendra pour le Marché K. L, le quartier des officiers contient 300 pieds de longucur,& 332 de largeur. M, le quartier des chariots contient 300 pieds de longueur, & 298 de largeur. Pour les eftrangers eft ordonné le quartier N ayant la longueur de 300 pieds, & !a

largeur de 400. ïlchnogra- Tout cela eftant marqué &c deicrit en ladite maniere, il eft auflî befoing de faire pine au l'Ichnographie du camp entier furie papier, pour le marquer après en campagne. camp. Qn ch0jflc do n c une certaine efchelle, de laquelle on fe pourra fervir fur le papier,

grande ou petite ielon que le papier le permet, & que Ton veut faire le pour-trai 6t. Selon la mefure de cefte efchelle on tire fur un papier quelques lignes parallel-les de 300 pieds, qui monftrent la longueur de chaique quartier,avec des autres lignes parallelles de 50 pieds entre deux, pour monftrer la diftance des rues, qui ieparent les quartiers & regiments divers, comme il fc void en la 109 figure.

En après on marque chafeun des fufdits quartiers & regiments fur un papier à parc félon la proportion de la mefmeefchelle,fuivant laquelle on a tiré les lignes iufdites,& le coupe on en forte,qu'il ait la commune longueur de 300 pieds, & la largeur felon la lifte deiîgnce , ou laquelle un regiment ou quartier doibt avoir, ( il vaut mieux de iè fervir d'une feuille de carte, ou de femblablc papier gros collé) & on marque auflî furie melme papier coupé ladite longueur Se largeur avec le nom du Regiment, ou de la perfonne à laquelle le quartier appartient, faifant le meime des autres quar­tiers. Ces petits papiers des quartiers eftans ainfi tous coupez & preparez,on les met & remet furie papier, avec les lignes parallelles fufdi&es, juiques a ce qu'on les voye felon qu'on defire, les y laiflant, comme ils fè font accommodez. Il ie faut toutesfois donner de garde, que le quartier du General prenne ia place au milieu, & qu'il aye auflî un eipace convenable au dehors de fon quartier, auflî bien au devant que de l'un & l'autre cofté. Ce qui elt reprefenté par la 110 figure, où le quartier du General vient à eftre logé au milieu en la place marquée de la lettre H, & la place L large de 432 pieds, & longue de 550 demeure vuide, & l'eipace O, de chafque cofté contient la largeur de200 pieds.

Les quattiers (ont ièparez par des rues de 50 pieds, & quelquefois elles font eilar-gies jufques à 100 pieds comme monftre icy la lettre P, entre le Marché & la place aflignée aux eftrangers.

Finalement on mefure la longueur &la largeur entière du quartier General, & la deicrit on fur le papier. La longueur entière fait icy quatre fois 3 o o pieds,avec trois fois 50 pieds pour les 3 rues , de forte que le tout eniemble monte a 1*350 pieds, & la lar­geur entière à i6$6 pieds.

Tour mar- Le pourtraid: eftant figuré fur le papier, & le quartier entier eftant deiîgné, il eft quer les fort aifé de le marquer après en campagne. quartiers en A qu'elle fin on apporte une chaifne départie en pieds du pays de Rhin, un Inftru-campagne, ^em ufité en la Fortification, ou pour le moins un Inftrument croifé à quatre angles

droicte & une quantité de Banieres de quartiers; ce font des baftons peinéts longs en­viron de <? d 10 pieds, chafeun avec une banderolle pour les mettre itir les angles âcs quartiers.

Eftant donc arrivé en campagne au lieu où il faut camper l'armée } on marque premie-

de la pratique Offenfive & Defcnfîve. u9 premièrement le circuit du quartier General de quatre lignes extérieures de forte que chafque coing du quartier face un angle droit*

Apres qu'on aura mefuré les quatre lignes fufdi&es, on met fur les angles droits quatre banieres de quartiers, &c commence on à marquer chafque quartier à part fe­lon la proportion marquée fur le papier: mais à fin qu'on ne le fourvoyé,on met fur le petit papier coupé le nombre de chafque quartier,duquelon marque auffi les baftons, par lefquels le mefme quartier eft limité en campagne^ & le nombre eft peinct ou gra­vé fur les baftons , il feroit auffi bon d'en avoir tousjours quatte enfemble d'un mef­me nombre,qu'on pourroit auili recognoiftre par les banderolles, en cas qu'elles fut fent d'une melme couleur. Tout cela eft reprefenté en la 109 figure, où les poinóts de-monftrent les baftons des quartiers , l'Ichnographic defquels eft demonitrée en la 110 figure.

Apres que cela eft achevé, & chafque cjuartier particulier eft marqué en campagne, Le devoir il faut que chafque Quartier- maiftre falle la partition de fon regiment, felon f id ino- dun QUAY-graphie monftree en la 107 figure, & felon le nombre des compagnies de fon regi- tier-mat-ment, à quoy il fe feit des quelques cordelles longues attachées aux quatre banieres $r*m

des quartiers, au long defquelles cordelles il mefure felon le plan donné 8 pieds pour l.i largeur des huttes ôc rues, fichant à chafque bout de huict pieds un rameau ou pe­ur baÎÎon en terre, auffi bien de Tun que de l'autre cofté,de forte que le Colonel vient loger au milieu, comme le plan le demonftre. Ces petits baftons ne font toutesfois fi­chez au bout des extérieures lignes du regiment: mais le Quartier- maiftre mefure pre­mièrement au devant & derrière les places appartenant aux Capitaines, Se la largeur des rues entre les Capitaines & les huttes des foldats, comme auffi la largeur entre les ioldats & les vivandiers, & après cela il fiche les baftons.

Eftant venu jufques là , il faut par après que les Sergeans faiîentla partition des Ledevoh huttes delà gendarmerie , qu'ils attachent des cordelles aux petits baftons fichez en d'unScr-terre, & du ren t entre iceux les huttes & les rués : chafque hutte a auffi fa place limi- &*nu

tee de quan e petits baftons fichez : & par ainfi le regiment entier fera divifé, & mar­qué en campagne.

Les autres quartiers à fçavoir de la Cavallerie, des Officiers, de l'artillerie &c. font marquez de la melme maniere.

Onlaifle àl'entour du quartier général une place parallelle de tous coftez & large Laplace de 200 ou 250 pieds, laquelle on nomme la place de l'alarme, à caufe que les foldats ^alarme· s'y ailemblent de tous quartiers, quand il y a quelque trouble ou elmotion : &: outre cela on eilend encor tout le quartier a l'entour à 6 ou 7 pieds pour fermer le quar­tier entier d'une trenchee.

Pour le fortifier on obferve la largeur donnée & l'environne on de redoutes, & Lssquar-a litres ouvrages ielon quii lera neceifaire, ce qui fera monftréplus amplement au cha- ti'rsfin*. pitre fuivant. &*&*-

Les foldats font ordinairement employez pour faire le foiïe &le parapet environ- Les foldats rant leur propre quartier,dautant que tels ouvrages leur fervent pour une defenfe5der- forÎfàn* nei e laquelle ils peuvent eftre en feureté,tellement qu'on n'y employe point de manou- leHrProP* vrifiseftrangers^&lesfoldatsfontcontrainélslefairefansenrecevoiraucunpa.yement. ^ * ***'

On affigne à chafque Regiment ce qu'il doibt travailler, tellement que l'un n'a pas Vowvrag* plus à travailler que l'autre : ce qui fe fait comme s'enfuit. La circonférence entière Φ diviß du quartier eftant mefurée avec toutes fes appartenance on cerche auflì parla calcu- e^trelesf0^ lation la fomme de tous les regiments enfemble,pour fçavoir a combien de centaines m%

ils montent. En après on cerche par la reigle de trois difant : la ibmme entière de tous les regiments doibt parfaire la Circonvallation entière faifant autant de pieds, com­bien travaillera le régiment N N. contenant autant d hommes. Le calcul eftant fait les regiments commencent le travail, qui eft achevé en bien peu de temps, d'autant qu'un chafeun cft tenu de l'achever, & de baftir la propre hutte.

Apres que les quartiers font fortifiez, &: que la Circonvallation, la ligne de conti­nuation cV de communication eft marquée, on y met des ouvriers de tous quartiers fe­lon ladite proportion , qui continuent leur ouvrage jufques à ce que le camp (bit for­tifié & ferme auffi bien au dedans qu'au dehors,

R C H A P I ·