l’on - rwanda documents project...fois: comme la dernière partie du voyage se fera d’une e,...

19

Upload: others

Post on 25-Dec-2019

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole
Page 2: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

l’on met le pied Tout comme moi, ceux avec lesquels je seraiY ¯ I ~ 1"

en contact sont conditionnés par une serle de facteurs qu tl estutile de tenter de cerner. Je regrette beaucoup de ne pas avoir.~ . J’été mieux préparé à ma tâche dans ce donhalne,

ai le

sentiment de devoir tout déchiffrer. Quels sorlt les véritablesenjeux de ce processus de paix ? Quels sont :~,es problèmesauxquels on doit s’attendre ? L’akazu, c’est qu~i«~ au juste ? Le

réseau Zéro, les escadrons de la mort - folkl~e ou réalité ?Comment se fait-il que Kanyarengwe, ancien~ ç611aborateur duprésident Habyarimana, se retrouve dans le camp opposé ? Qui

ont A athe Uwilingiyimana, Anastase Çasana, Faustin7vlunyaz~sa, Augustin Bizimana et autres mifi~i~tres de l’actuel

gouvernement ? D’où viennent-ils, quels sont leurs parcours" " "S ~;~respectifs, quelles sont leurs part~cular~te/!?:i~es différentes

questions - et bien d’autres encorerué les poser à

quelqu’un en mesure d’y répondre, avant~ ....partir pour le

Rwanda. Les spécialistes de cette région d’Afrique nemanquent pourtant pas dans nos universités et ailleurs.Plusieurs d’entre eux ont même proposé leurs services dans lecadre de la préparation du détachement Mi nuar, mais cesdémarches n’ont reçu aucun écho de la part: de l’état-majorïgénéral. À présent il est trop tard. Comme d’habitude, ce serale-principe de la débrouille et de la formation on the job. N’y

~3avait-il.vraiment pas moyen de faire autrement ?»etite heure d’escale au Caire est la bienvenue pour nous

les idées et nous dégourdir un peu les jambes .... autour

»n. C!est le seul. « trip » que nous pourrions nousLes trésors de l’Égypte ancienne, ce sera pour une

fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’unee, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take

»us survolons la nécropole de Gizeh et admirons, d’unun peu inhabituel, ses pyramides et son sphinx. Bref

ck sur lagrandeur des rois et des reines de lapuis je me replonge dans ma documentation. Je

33

Page 3: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

déploiement tardif de la Minuar, ainsi que l’inadéquation entrela mission et les effectifs alloués. Il est indéniable que lescontraintes budgétaires imposées par le Conseil de sécurité nesont pas de nature à remédier aux conséquences de ces erreursde base. Bien au contraire, elles vont encore amplifier leurcaractère invalidant, lndubitablement, les priorités sont malplacées. Préserver la paix restera toujours une opération moinsonéreuse que de tenter de réparer les dégâts causés par laguerre. ¯Aussi, en toute logique, devrions-nous pouvoir nousattendre à disposer des moyens suffisants pour atteindre notreobjectif, ce qui est loin d’être le cas. Ceux qui décident de fairedes économies sordides sur le compte de la paix sont-ilsconscients qu’au-delà de la réussite ou de l’échec de la mission,c’est aussi l’avenir de l’ensemble du peuple rwandais qui est enjeu, de même que la sécurité des Casques bleus engagés ? Jesuis consterné de ressentir cette fracture entre ce que nousvivons au quotidien sur le terrain et la vision de ceux qui nousimposent de telles contraintes sans très bien en apprécier lestragiques implications.

Si l’installation physique du QG Secteur peut être considérée.comme un problème en voie de résorption, celle de Kibat, parcontre, est loin d’être réglée. Ne voyant plus très bien comment,

:sans moyens supplémentaires, mettre un terme à saje saisis l’opportunité d’un contact téléphonique

i::i:avec le général Charlier pour lui expliquer la situation grand-,lesque dans laquelle nous nous débattons. Sa réponse,si elle ne débloque pas instantanément la situation, me

~i~isse: enfin entrevoir l’éclaircie tant espérée. Une autorisation

qui deviendra ensuite définitive, est accordée à!,installation du poste de commandement de Kibat ; de plus, sirew York persiste dans son refus d’assurer la couvertureancière du logement, je recevrai délégation pour signer les

us, l’état-major génêral se chargeant de régler lesde remboursement avec l’Onu. Cette délégation m’est

57

Page 4: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

donnée fin du mois de décembre. C’est un progrèsincontestable, mais cela ne signifie nullement que du jour aulendemain toutes ces péripéties ne seront plus qu’un mauvaissouvenir. Encore fautql trouver des maisons disponibles et

qu’elles le restent durant le temps nécessaire à Bruxelles pourétudier les contrats de location. J’avais hérité, à ma grandesurprise, de ce problème de logement à mon arrivée le4 décembre 1993. Je peux enfin mettre un terme à cette.saga le14 février 1994, par la signature d’un ultime contrat pour la

location de l’ancienne résidence de l’ambassadeur d’Allemagne,Sise boulevard de la Paix, en plein centre de Kigali.

Cet épisode fort peu motivant et très pénalisant s’achèveenfin. N’aurait-il pu vraiment être évité ? Est:il normal que descommandants d’unité ne sachent pas où s’installer et en soient

réduits à devoir chercher un toit, au lieu de se consacrer sansarrière-pensée à leur mission opérationnelle ? Poser la question,c’est en quelque sorte y répondre..le me demande aussi dansquelle mesure les conditions de vie pénibles imposées aux

hommes de Kibat ne sont pas à l’origine des écarts de conduitede certains. Il ne s’agit pas icï de trouver des excuses à cesattitudes, mais simplement d’essayer de comprendre lepourquoi d’un phénomène qui prit des proportions horsnormes, à un point tel qu’il interféra sur le déroulement desopérations. J’évoquerai à nouveau ce sujet par la suite. Quoi

qu’il en soit, cette course folle aux logements débouche sur unedispersion inévitable du personnel de Kibat dans quatorze

cantonnements différents ; avec comme corollaire

~ation d’un nombre non n~OE7- nnettes ~> pour assurer la sécurité de chacun d~

Eléments perturbateurs

En ce début de mission, j’avoue éprouver un sentiment assezmitigé. J’avais cru - mais sans doute était-ce un raisonnement

58

Page 5: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

pouvoir opérer certains ajustements avant d’entamer desopérations plus élaborées.

Ce round d’observation se révèle eneffet nécessaire. Sip | ¯ . .,, ,,j’éprouve de reeJles dlfficultes a mettre Rutbat au travail, Kibat

...,par contre ne demande qu’à entrer dans le vif du sujet. Le

comportement adopté suscite toutefois de très vives réactions,tant il est en total déphasage avec llambiance plutôt bon enfantqui règne dans les rues du centre-ville. Ces réactions sontd’autant plus symptomatiques qu’elles émanent de milieux très

différents, qui expriment de façon unanime leurincompréhension face à une attitude qualifiée d’agressive, de

belliqueuse ou d’inappropriée, Sans doute cette allureconvenait-elle dans les rues de Kïsmayo, il y a un an, maiscertainement pas dans celles de Kigali. Nous n’évoluons pas enterrain ennemi et, jusqu’à preuve du contraire, la population

locale n’est pas à considérer comme suspecte ou dangereuse. Iln’est évidemment pas question d’imposer aux hommes de

baisser la garde et de leur faire courir, ainsi, un risque injustifié.Mais des professionnels doivent être en mesure d’assurer leur

sécurité tout en adoptant, une attitude plus ouverte et plusconforme à la philosophie de la mission. Ce petit incident de

parcours n’est pas grave :en soi ; en d’autres circonstances, ilserait tout juste bon à ranger dans la rubrique des anecdotes. Lehic, c’est qu’il coïncide avec les premiers écarts de conduite qui

émaillent les sorties le soir, avec les remous suscités par~laprésence d’une compagnie à Notre-Dame de Cîteaux etl%xistence d’un noyau d’extrémistes déterminés qui passent ~ laloupe le moindre agissement des Casques bleus belges et ydonnent toute la publicité voulue. C’est le raisonnement que je

tiens au commandant de Kibat, afin de lui faire comprendre

direction prise n’est pas la plus adéquate et que l’objectifque nous devons atteindre est bien de gagner la confiance de la

population et non de nous la mettre à dos. Il ne suffit pas de

, encore faut-il agir avec doigté pour¯ déjouer

73

Page 6: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

l’antagonisme primaire de ceux qui ont décidé, une fois pourtoutes, de tourner le dos aux accords de paix d’Arusha.

Sa réaction, je l’avoue, n’est pas tout à fait celle quej’attendais. Il n’est pas tellement question pour lui de discuterdu pour ou du contre de telle méthode d’engagement par

rapport à telle autre, mais son opposition à tout ckangement,,°U * " Pest j stlfiee par le fait qu’il refuse que « ses paras » se

comportent comme de vulgaires « fantassins » et patrouillentlaarme à la bretelle pour ne pas effrayer les autochtones. Ceraisonnement assez simpliste m’est connu parmi les unitéS deIJ ~ "armee belge, il y a l’élite et puis le reste. La faiblesse de cette

thèse, c’est u’q elle ne repose sur rien de concret. En outre, iln’a jamais été question de faire patrouiller les hommes comme

des touristes, bien au contraire. Aussi, c’est plus forcé etcontraint que convaincu du bien-fondé de cette adaptation decomportement qu’il retransmet à son cadre les directives du

commandant de Secteur.Même si « Save City » reste une opération limitée quant à

ses objectifs et sa durée - dix jours à peine -, elle aura permisde préparerl’entrée en vigueur de la zone de consignation des

armes et d’élaborer, au sein de chaque bataillon, un systeme de

patrouilles assurant une couverture complète de la zoned’action du Secteur, ainsi qu’une fréquence de passagesgarantissant une présencer’eguhere’" des Casques bleus sur le

terrain. Par ailleurs, cette période aura été révélatrice, dans lechef de Rutbat et de Kibat, de spécificités, pas forcément

complémentaires, auxquelles il me faudra rester attentif.

consignation des armes- La KWSA

La i"~

p ece dans laquelle nous nous trouvons, le généralDaltaire, Henry Kesteloot et moi, est plutôt austère : unegrande table rectangulaire, quelques sièges, une décoration

passe-partout sur les murs. Nous sommes au cabinet du

74

Page 7: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

!ministre de la Défense, assis à ce que l’on appelle la table denégociation. Du côté gouvernemental sont présents Augustin

Bizimana, le ministre .... le c~e este Bagosora. sondirecteur de cabinet le colonel Déo ratias Nsabimana le chef L_d’état-majo____.,:r dês FAR et quç~!_ques_autres officiers, dont le "représentant.. ......du chef d’état-ma"or’ordede ._- - armëri ---- armeri _ ---s’agit" de ...........mettre au point, par contacts bilatéraux successifs, le protocoled’accord sur la KWSA. En quelque sorte, d’établir les règlesque les parties en présence s’engageront à suivre durant leprocessus de paix. Demain, je me déplacerai à Mulindi, enzone FPR, pour mener le même genre de discussion avec lesreprésentants du Front. Les réunions se dérouleront par la suitede façon conjointe, dans la petite localité de Ngondore-sur laligne de démarcation.

En regardant nos interlocuteurs, j’éprouve un sentiment deperplexité, lly a quelques jours à peine, j’essayais vainementd’en savoir un peu plus sur ce qui m’attendait au Rwanda etaujourd’hui, je suis face à des personnes qui occupent desfonctions importantes dans le .pays, avec lesquelles je serai encontact régulier et qui sont pour moi de parfaits inconnus. Que~’-Il on ne vmnne pas me &re que le ministre de la Défense, son ]directeur de cabinet et le chef d’état-major des FAR sont aussï ]des inconnus en Belgique I1 doit bien exister au Service--Jgénéral du renseignement à Evere, ou ailleurs, un documentquelconque les concernant. Négocier avec des interlocuteursdont la personnalité vous est totalement étrangère n’est sansdoute pas la méthode la plus indiquée pour obtenir lesmeilleurs résultats. Heureusement, le général Dallaire estprésent et il me met le pied à l’étrier. Il manie habilement et defaçon sereine la concession .et l’intransigeance. Manifestement,\il maîtrise son sujet et ne se laisse impressionnertout en faisant preuve de tact et de patience, parj aiPers°nne’interêt à Jcerner au plus vite le contour de l’épure; car je sais que je vaisêtre lâché en solo avec un minimum d’écolage. Ce que je

75

Page 8: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

percevais Comme un groupe homogène en début de discussionme paraît plus en nuances au fil des interventions. Les idéessont pas figées et le dialogue semble ouvert. Ùne chose ne iïndéniable : quand il estime que la négociation dérape,estle

~~~!!« ~ilcoIonel Bagosora joue le rôle de garde-fou. Certaines de ses

interventions font office de rappel à l’ordre ; « messieurs,

attentïon,, . vous allez trop loin ! », semble-t-il dire...L enjeu est tout aussi important pour la Minuar. Si le

principe de la KWSA est simple dans sa conception, toute ladifficultér’eslde" dans sa mise en pratique. Aussi avons-nousnteret a bzen evaluer la nature des exigences de nos partenaires

et à les maintenir dans des limites gérables, puisque noussommes directement concernés par le contrôle des dispositionsqui seront arrêtées. Si le Secteur Kigali existe, c’est

essentiellement en fonction de la KWSA. Sa mission, sesmoyens ont été conçus pour répondre au premier paragraphedu mandat défini dans la Résolution 872 : Contribuer à assurer laS" ’ pecunté de la vtlte de Kigali, notamment.à t’intérieur de la zone libre d’armes,établie par les parties, s’étendant clans la ville et dans ses alentours.L’objectif recherché est de réduire au maximum le niveaud’armement dans cette zone et de contrôler le mouvement et

:~l’emploi de tous les éléments armés s’y trouvant. Cettediminution significative du niveau d’armement doit créer lesconditions propices à la mise en place du gouvernement et des

ïnstitutions de transition, et aussi contribuer à la sécurité de lapopulation de Kigali. Le commandant du Secteur Ki alires ,. . ~ ~ g est

...... ~,u, at,on avec la genclar~ t la p0_!icçPour ce’faire, il dispose (initialemênt de ’ï- --

!:;o ’" ¯ , ) deux~nfanter~e et d un détachement d’-r, ........~~,~,~,~«s ~e~ o~se~ate~rs ~oomis~e.t ~es esco.~s~oç’ ar;é"r~et~ assurent le monitoring dans les installations des FAR, de la

gendarmerie et du bataillon FPR. Les bataillons d’infanterie,quant à eux, se voient confier les missions de patrouille, les

76

Page 9: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

Une collaboration à couteaux tirés

La Minuar dispose sur place d’un détachement de Rutbatpour le contrôle des entrées et sorties du CND, d’une équiped’observateurs en charge du monitoring du bataillon FPR,ainsi que d’autres observateurs prêts à fournir des escortes non

armées. Tout ce ;p.,eçffï~7o~~nte de faire face à une situationqu’il subit à/d~aut de parve~r ~ la maîtriser. Il faut dire que lecolonel ;oEharles Kayonga f,’embarrasse fort peu des

conting~/nces de la zone d/e/consignation. Le personnel,

contrairement à ce qui est~utorisé, est en possession de sonarme inai,~duelle~hargeur engagé et certaines armescollectives"~-~-~~position, prêtes à 1 emploi. Je ne denie pasle besoin d’une période de rodage. Je peux comprendre l’étatd’esprit du commandant de bataillon ; néanmoins lesdistorsions sont telles que j’ai peine à déceler la moindrevelléité de s’adapter ne fût<e qu’~ la philosophie de la zonede consignation. Face à ce constat de. carence, j’en suis réduità lui exprimer mon plus profond désaccord quant à laméthode suivie et à lui rappeler que le général Paul Kagamelui-mëme avait apposé sa signature au bas du protocoled’accord, engageant de la sorte l’ensemble du Front dans lerespect des clauses conjointement arrêtées. Je lui signifie doncqu’en vertu du mandat qui est le mien, je lui laisse jusqu’aulendemain 8 heures pour se conformer aux dispositions envigueur. Sa réaction ne me semble pas des plus positives mais,conscient de la nécessité d’une attitude ferme, je clos ladiscussion et l’assure de ma présence attentive demain, àl! . pheure fixee.

L’absence de réaction du personnel de la Minuar n’est pasle moindre de mes soucis. Je n’étais même pas informé decette situation au CND, alors que tous les éléments qui s’ytrouvent dépendent de mon Secteur. Cela ne plaide pas ennotre faveur et, avant d’exiger un travail correct de la part des

101

Page 10: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

autres, pas mal de choses devront être améliorées chez nous.Restons réalistes : le monde ne s’est pas fait en un jour.

SI je m" "Interesse à la manière dont le bataillon FPRs’organise, à quelques encablures de là, les dispositions prisespar la Garde pr’es~dentlelle" " me préoccupent tout autant. Encompagnie de l’équipe des observateurs attachés ~’-’~ité

et du commandant de bataillon, le major ProtaifMpïr;aya~elations du camp et me fais expliquer les mes~F,~sle cadre de la consignation dêsk,~e~"ettê

F "~" " °p emmre v~s~te est encourageante au regard de ce qu’il m’estdonne de constater, mais aussi instructive suite aux explicationstechniques reçues concernant le modus operandi de cette unité.

r" °Le p esldent de la République conserve le droit d’être

accompagné dans ses d~placements d’une triple escorte arméeet mon objectif est de parvenir à y intégrer une présence de laMinuar. Une jeep blanche arborant le fanion de l’Onu, parmiles « technïcals » de l’escorte présidentielle,, serait un signe

hautement symbolique aux yeux de la population. Mais avantd) y arriver, d’autres contacts avec l’entourage direct duprésident seront sans aucun doute nécessaires. « Point n’est

!:besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pourpersévérer » : la maxime de Guillaume le Taciturne reste

toujours d’une étonnante actualité.

Comme annoncé, le 30 décembre à 8 heures précises, je faismander Charles Kayonga pour passer, en sa compagnie,t’inspection de son bataillon. Le résultat est à peine moins

catastrophique que la veille. Le nombre et le type d armesdistribuées dépassent très largement le quota prévu et autorisépour les besoins d’autodéfense. Je tente de sonder ses

ïntentions, mais dois me rendre à l’évidence qu’à défaut d’un

électrochoc, le dialogue de sourds risque de se poursuivreindéfiniment. Qui plus est, il dénie à la Minuar toutecompétence pour lui rmposer quelque limitation que ce soitdans ses déplacements à l’extérieur du CND. En fait, il exige ni

102

Page 11: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

russe. L’expérience de cet officier, qui n’en est pas à sa premièremission Onu, contribue à améliorerl’efficacité" ; de notre

et à redorer quelque peu notre crédibilité, mëme si le,nnaît encore des failles. Il faut reconnaître que

Imagination ne fait pas défaut à nos partenaires. La techniqueest simple au demeurant. Il suffit de multiplier les demandesd’escorte de façon à saturer nos. possibilités et, devant

, l’incapacité de la Minuar de satisfaire le besoin, de créer un .......

incident et de¢.te, n-~~.3ortie en isolé. C’est en synthèse c«n,,oj’exprime, le ~ dans un rapport de situation fax-é"a-ùcentre des opér~vere : (...)une radicalisation grandissante FPR est perceptible. TOUT est sujet à discussion. Les incidents entre le Frontet la Minuar se multiplient. Tout est prétexte à confrontation, comme si leFPR tentait de se faire une idée de la timite jusqu’où il peut aller Le Chairman(Ie président du FPR) lui-même n’est pas exempt de cette paranoïa. (...)Le moins que l’on puisse dire, c’est que de telles conditions detravail laissent peu de place à la monotonie ; c’est au moinst’aspect positif que l’on peut en retirer !

Il est logique, dans pareil contexte, d’évaluer dans quellemesure les parties en présence se conforment aux engagementspris. Nous n’en sommes pas à évoluer dans un nid de scorpions,mais nous ne sommes pas non plus en présence d’une banded’enfants de ch�ur. Même si je suis loin de pouvoir garantir uncontrôle parfait de la part de mes observateurs, les moyens misen place au CND sont proportionnellement beaucoup plus

. ~~iimportants que ceux déployés dans les installations des Forces

gouvernementales. Bien qu’il n’y ait là aucune arrière-pensée, :::~cette répartition est nécessitée par le statut particulier dubataillon FPR et la présence d’autorités politiques. Je n’ai doncpas trop d’inquiétude quant à d’éventuelles irrégularités quipourraient se produire à l’intérieur du cantonnement. En

~ritablèT~a~son, malgré la proposition des autorités

Page 12: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

en interprétant un élément de phrase sorti de son contexte,que des militaires du FPR quittaient le CND la nuit et serendaient coupables de méfaits. Alors que ma présence avaitpour but de ramener le calme, voilà mes paroles manipuléespolitiquement et ma position à l’égard du FPR fragilisée,sinon compromise ! J’expérimente à mes dépens les risquesdu difficile métier d’équilibriste.

C’est à mon tour de contacter Jacques Bihozagara pour luifaire écouter le passage incriminé et lui permettre de se rendrecompte qu’il n’y avait pas la moindre accusation dans mespropos. L’affaire est ainsi tirée au clair, mais la question faitnéanmoins l’objet d"une discussion au sein des instances lesplus élevées du FPR puisque, un ou. deux jours plus tard,Charles Kayonga m’informe obligeamment que le généralKagame me conserve toute sa confiance. Le soulagement quej’éprouve est réel. L’alerte fut chaude. Si je maintiens macrédibilité auprès du FPR, c’est sans doute aussi parce quej’étais parvenu à gagner cette confiance indispensable àl’exercice de ma fonction. Du reste, un témoignage indéniablem’en est donné durant les troubles violents de la fin février. Àcette occasion, je suis sollicité discrètement pour allerm’enquérir de la sécurité des familles du président du FPR et ducolonel Lizinde. Situation étrange s’il en est... Alors que ceux-ci occupent une position en vue:au sein du Front, leurs prochesvivent à Kigali comme si de rien n’était ! Avec la prudence d’unSioux, je m’acquitte de cette requête - que je considère sousson aspect humanitaire -, prends les contacts nécessaires etpeux ensuite apaiser leurs inquiétudes.

Ironie du sort : fin mars, le commandant du détachementtunisien me fait part de la découverte de différentes brochesdans la clôture du CND. ~ défaut d’éléments concrets, je ne ~’peux que formuler des hypothèses. ~uelqu_e t~Iest vrai, des rumeurs de plus en plus insistantesfont état de Ceque des militaires du FP ntonnement de nuit

I11

Page 13: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

des armes et instruire des milices à leurr~-a--nïê~é~ïït-]~ ou intoxma 1on ? e OEu--VâfitI/ïi~êr i~làneri~e, une operatl~n est préparée afin de mettre, à l’aided! ¯ ~,appareds a intensification de lumière, le cantonnement FPRsous observation nocturne et d’intercepter ainsiles éventuels"« sorteurs ». Étant donné la relève de Kibat - dans le courantdu mois de mars -, cette opération reste en attente pour être

rfinalement p ogrammee, par le plus grand des hasards; la nuitdu 6 au 7 avril 1994. Pour les raisons historiques que l’0n sait,elle ne sera jamais executee.., une autre question qui restera

"sans réponse !Décrire la nature exacte de mes relations avec le FPR n’est

pas chose aisée. Il est indéniable qu’elles sont caractérisées pardes moments de forte tension, et ce serait déguiser la vérité quede prétendre qu’il est un partenaire facile. Même si notrecollaboration fut parfois « à couteaux tirés », cela ne signifienul|ement que le respect mutuel futabsent de ces relations. Siille FPR se trouve sur l’échiquier rwandais, ce n’est certes pas

;i pour y faire de la figuration, mais parce qu’après des d8cennies, d’exclusion il estime avoir un rôle à jouer dans le nouveau

Rwanda en construction. D’autre part, si la Minuar faitégalement partie de cet échiquier, c’est à la demande explicitedes parties en présence et dans le seul but de les aider àcheminer ensemble vers la paix. Cette mission générale est maseule référence et l’unique moteur de mes actions, afin qu’unjuste équilibre soit maintenu entre les protagonistes. Ce rôleal!arbitre n’est peut-être pas toujours bien perçu par les joueurs,mais il reste néanmoins la seule garantie que les règles du jeuseront les mêmes pour tous en cours de partie.

Par malheur, le 6 avril 1994, certains décidèrent d’imposerleurs propres règles et de se passer d~arbitre..., avec lesconséquences que l’on connaît pour des centaines de milliers

|^ . .detres humains.

112

Page 14: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

autrement, risque de faitlir à sa mission et ainsi compromettre la crEdibilitédes interventions de l’Onu.

Quelle attitude adopter à la lecture d’un tel document ? Iln’y a malheureusement rien à faire. Si ce n’est, bien entendu,avoir opté depuis le début pour une conduite irréprochable etprofessionnelle afin de ne pas prêter le flanc à la critique. C’estévident, les accusations proférées par les Interahamwe sont enpartie imaginaires, maison ne neut nier -,u ~oll .......

.. v H ~.ll~z~ ~OIi[ atlssl,helas, en partie réelles. J’ai relaté le regrettable incident dontfut victime le colonel Tikoka début décembre. C’estprécisément à cet incident qu’il est fait allusion dans le textecité, et même s’il ne s’agissait pas d’une altercation entre Belgeset Bangladeshis, tout lemonde "a Klgah" " est au courant que desmilitaires de la Minuar en sont venus aux mains dans lerestaurant de Landoald Ndasingwa. À cause de l’inconduitenotoire de quelques-uns, le scandale rejaillit sur tous et nuit à lacrédibilité de l’ensemble.

Tout en restant tributaires des impératifs de la mission, lessorties sont autorisées pour le personnel de la Minuar. Il estbien nécessaire pour les hommes de pouvoir décompresser detemps en temps et de se changer les idées, en tout bien touthonneur. Je ne suis pas partisan d’imposer à ceux qui ont uneconduite normale les conséquences de l’irresponsabilité desautres. Néanmoins, suite à la répétition des écarts de conduiteet à l’inanité de mes mises en garde verbales, j’estime le

C ~m°ment venu d’adopter une autre.méthode et d’adresser deI façon officielle, c’est-à-dire sous forme de document écrit, un ::i~

I ultimatum au commandant Kibat : Si des incidents de ce genre sereproduisent "e n ’ " " " " ̄ ¯[ , a besttera; pas a mterd;re tes sorties. Telle est laconclusion de mon ultime mise en garde, datée du~Dorénavant, la moindre incartade sera sanctionnée par lasuppression pure et simple de toute sortie pour l’ensemble dubataillon. À son commandant de prendre les mesures

:iinécessaires pour que cela ne se produise pas. La solution n’est

Page 15: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

pas bien compliquée. Il suffital’organiser les sorties sous lecontrôle du cadre et de proscrire toute escapade isolée. C’estune recette éculée, qui se pratique depuis des lustres et dont lerésultat est garanti.

Deux semaines plus tard, le 31 janvier, un nouvel incident. Iayant pour origine une sortie isolée en ville, va declencher une’ ’1

virulente campagne anti-Belges sur les ondes de RTLM. Jean-Bosco Barayagwiza, directeur de_la politique étrangère auministère des Affaires étrangères, membre influent de la CDR(parti extrémiste hutu) et administrateur de cette même RTLM,est agressé à son domicile par plusieurs hommes de Kibat. Enfin,c’est du moins ce qu’éructe cette station radio qui n’en est pas àune approximation près. Il n’y avait, dans le chef de ces derniers,aucune intention de cette nature. Ils souhaitaient obtenir del’intéressé des éclaircissements sur un incident auquel était mêléun véhicule habituellement stationné chez lui. Il faut recoa3naî~que faire__voler en é~ ïa-porte vitrée du»d~ile no_ur en faire sortir le propnoet~irè n . ,~~~~l~lus a~ Surtout quand l’hôte des lieuxs’appelle Barayagwiza i Détail que nos justiciers solitairesignoraient bien entendu. La campagne anti-Belges sur les ondesde RTLM atteint un tel paroxysme, allant jusqu’à inciter lesauditeurs à « se faire son Belge en rue », que l’ambassadeur deBelgique, Johan Swinnen, me-convoque d’urgence tant il craintdes réactions hostiles à l’égard des expatriés belges. Il n’a pas demots assez durs pour fustiger non seulement le comportement deceux qui sont à l’origine de cettecampagne mais, de façon plusgénérale, l’attitude deceux qui, depuis le début de la mission,ternissent le renom du-pays. Il n’entre pas dans ses intentions deréagir vers les Affaires étrangères, considérant qu’il s’agit d’unproblème entre la Minuar et un citoyen rwandais. Pour uncommandant de détachement, il n’est jamais gratifiant de subirles récriminations d’un ambassadeur, et ce d’autant moins quandil se bat personnellement depuis des semaines pour que la

143

Page 16: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

personnes en danger. Un simulacre de mise en place des- r p .institutions a lieu en début d’après-midi. Le p esldent de la

République rejoint le CND, mais ni le Premier ministre, ni lePremïer ministre désigné, ni les représentants du FPR ne sontprésents et la cérémonie- tourne court. Fort à propos, à l’issuede cette tentative avortée, une pluie diluvienne s’abat sur lacapïtale, neutralisant du même coup toute velléité d’endoecoudre de la part de manifestants, échauffés par denombreuses heures de grande tension:

Au cours des deux jours suivants, le climat insurrectionnelfaiblït, mais le mal estfait. Le flot des personnes,principalement des Tutsis, qui demandent protection à laMinuar et dans certaines paroisses ne fait qu’amplifier. Lesrésultats obtenus par les « bases de patrouill e » sont déjà del’histoïre ancienne, mais surtout., le volume des personnesdéplacées est tel qu’il nous faut prendre de nouvelles mesurespour relever ce nouveau défi humanitaire.

Le 26 février, la tension retombe enfin. Le niveau d’alerterepasse au stade Vert. En l’absence de signal politiqueprovenant de New York, le général Dallaire prend la décisionde dégarnir le Secteur de la zone démilitarisée pour renforcerle Secteur Kigali. Il s’agit pour moi d’un sérieux bol d’oxygènequi me permettra de récupérer l’effectif de 150 hommes, maisj’en suis encore loin. Un mois supplémentaire sera nécessaireavant que Byubat Golf soit à pied d’�uvre à Kigali.

Selon mon habitude, je tire cette fois encore lesenseignernents de ces journées d’émeute avec le généralNdindiliyirnana. La coordination entre Minuar et gendarmeriea bien fonctionné. Notre dispositif est sans doute perfectible,mais nous avons pu garder le contrôle des points sensibles de lacapitale et plus particulièrement des ronds-points. Néanmoins,nos moyens sont nettement insuffisants pour faire face à desévénements d’une telle ampleur. Nous ne pouvons être partoutà la fois, et particulièrement dans les cités où la présence des

198

Page 17: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

forces de l’ordre serait bien nécessaire. ~ présent, il nous

revient, en collaboration avec les autorités locales, de traiter enpriorité la situation des personnes déplacées. Nous ne sommespas les seuls à vouloir tirer la leçon des événements. Lesautorités politiques du FPR quittent Kigali pour Mulindi. Cèq"vide est très mal ressenti et diversementinterpréte. Quelleest/encore la justification de la présence; du bataillon FPR au CND,/

si l’aile politique en est absente ~. L’intervention du général L.~Dallaire sera nécessaire pour ramener les choses à la normale.Côté FAR, le signal est clair : dans les trois camps les plus ,~importants de la garnison, les militaires creusent de nouvellespositions dêfensives et remettent les anciennes en état. Même ¢~

P " * " " " ~- t -le presldent fait le point de la situation a 1 occas!on d’une (.réunion à laquelle participent ses collaborateurs directs et les

I

responsables militaires de la Minuar. Le déchaînement deviolence en a surpris plus d’un et il est grand temps de mettre

un terme à l’imbroglio politique., faute de quoi il y a de gros,risques de ne plus pouvoir maîtriser la situation.

C’est durant cette période tendue qu’il m’est donné d’avoirune bien étrange conversation avec le colonel Cussac. Étrangepar le sujet, abordé, certes, mais surtout au regard desévénements historiques que connaîtra le pays quelquessemaines plus tard. De passage au .QG Secteur pour ce quisemble être une visite impromptue, le colonel me demande àbrûle:pourpoint : Avez-vous.la certit de ue Ie FPR ne camou e .as des

2 La question me fait sursauter, .mais. leséléments que me fournit l’attaché militaire français m’incitent àprendre les choses au sérieux. L’ensemble de la position serapassée au peigne fin à la recherche d’indices, mais sans résultat.Décidériaent, ces étranges transports de bois ne cesseront pas---~de susciter interrogations et doutes.

199

Page 18: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

fruit de quatre mois de vie in situ et dans des circonstances très diverses,parfois très pénibles me~me. Elles ont au moins t’avantage de ne pas être laconclusion d’une expérience de quelques jours qui ne peut forcément intégrerqu’un nombre incomplet de paramètres d’appréciation. J’éprouve un

certain ....soulagement a avow exprime l’essentiel de ce qui a étémon quotidien ces derniers mois. La démarche n’est pas

anodine. . :, s’adresser directement au Chef de l’état-majorgeneral nest pas dans nos habitudes militaires, mais l’enjeujustifie la méthode.

-Mes devoirs de week-end terminés, c’est le c�ur léger queje me rends à l~aimable invitation des Sénégalais de laMinuar à l’occasion de leur fête nationale. La soirée est à

ll.l’image de idée que je me fais du Sénégal, suite au contactdes observateurs originaires de ce pays. J’apprécie au plushaut point leur jovialité et leur caractère chaleureux. ~ table,je me retrouve en compagnie du général Dallaire, de (’:

Mamadou Kane, un des dêux conseillers pôïitiques dê ?

IS’ - - -~ ~ ~ .... se’.k.~st détendue, le buffet africain est excellent, brefdes conditions propices à la discussion. La situation v ,, ,~4 c"ol;t:’~u^}[

du moment est évidemment abordée et cela permet au x,,

colonel Bagosora très en verve, de nous retracer /":"3: :" l

Nll.~mportance historique du clivage ethnique dans les relations

entre les communautes." Insistant sur l’antagonisme ancestralentre Hutus et Tutsis, il conclut que le FPR n’a pas lamoindre intention de participer au processus de paix par desmoyens démocratiques mais que sa seule et uniquemotivation est la c ^onquete du pouvoir par la force. Dans oesconditions, la seule possibilité pour le Rwanda deconnaître un jourla paix est de l’~liminer. De tels propos venant du colonelBagosora ne m’étonnent pas outre mesure. Ce quimf° Interpelle, par contre, c’est qu’ils soient tenus en présencedu commandant de la Force, d’ un conseiller du Représentantspécial et, accessoirement, du commandant du Secteur

q

213

Page 19: l’on - Rwanda Documents Project...fois: Comme la dernière partie du voyage se fera d’une e, mieux vaut donc se remuer en conséquence. Second take »us survolons la nécropole

Pour cause de lundi de Pâques, les traditionnelles réunionshebdomadaires sont reportées au mardi. Au cours de lacoordination à l’état-major de la gendarmerie, une opération de ii

¯ p . p ,. p . o o o o~

bouclage et de fouille est decldee par le general Ndmdlhylmana," " ’ e la zone de Nyakabanda. Lapour le 7 avril a 1 aub , dans

. p p ,p . p pprecedente s etalt deroulee au camp de Kacyiru mais visaitsurtout à mettre au point la technique opératoire. Que de temps

’ " Cperdu suite au refus de New York d autoriser e type

d’opération ! Nous ne sommes cependant plus très loin de

l’objectif que nous nous étions fixé au mois de jsont encore que les balbutiements, mais-ils vont dans la bonnedirection. Pour l’instant, la gendarmerie travaille en solo sous lasupervision de la Minuar, mais d’ici peu la partie « bouclage »devrait être exécutée par les bataillons du Secteur Kigali.

Le 5 avril 1994, le Conseil de sécurité accorde un sursissupplémentaire de quatre mois à la Minuar, mais avec unenouvelle évaluation de la situation dans six semaines. En

.... I t

d’autres mots, si à la mi-mai un progrès s~gmflcatff n es pas

réalisé, il sera mis fin à la mission. Cela nous laisse quelqueii

latitude, pour autant que le FPR assouplisse sa position àl’-égard de la CDR. Pour l’instant - nous sommes le 6 avril àKigali -, je procède avec D’officier « opérations » de lagendarmerie, Paul Rwarakabije, à la coordination det’opération de bouclage et de fouille de demain¯ Avecsatisfaction, je constate que le plan tient compte des leçons

" ° ntirées de la première expérience. En appui de cette operauo ,te Secteur Kigali fournira les moyens de transport, afind’amener à pied d’�uvre les gendarmes nécessaires aubouclage de la zone.

Cette réunion terminée, je rejoins le poste decommandement de Kibat où Jo Dewez donne un briefing deprésentation de son bataillon au général Dallaire. C’est

214