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Lait s go La revue des contrôles laitiers de la Fidocl Fidocl - 95, avenue G.Brassens CS 30418 - 26504 Bourg les Valence tél. : 04 78 19 61 90 [email protected] Un score améliorable En Holstein, 43 % de réussite à l’insémination première 8 6 4 2 0 -2 -4 60 90 Stade de lactation (jour) Ecart de TB (g/kg) 32 g/kg kg 37 g/kg 36 g/kg 29 g/kg 150 180 210 240 270 300 330 32 g/kg 30 120 Pour décider de la mise à la repro Un vêlage facilité Des rumens bien remplis et une bonne dynamique d’état Un déficit énergétique maîtrisé Un tarissement adapté Une lecture attentive des taux

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Lait s go’

La revue des contrôles laitiersde la FidoclF idoc l - 95, avenue G.BrassensCS 30418 - 26504 Bourg les Valence

tél. : 04 78 19 61 90

f i d o c l @ c m r e . f r

’Un score améliorable

En Holstein,43 % de réussite à l’insémination première

8

6

4

2

0

-2

-4

60 90

Stade de lactation (jour)

Ecart de TB (g/kg) 32 g/kg

kg37 g/kg

36 g/kg

29 g/kg

150 180 210 240 270 300 330

32 g/kg

30 120’ Pour décider de la miseà la repro

’ Un vêlage facilité

’Des rumens bien remplis et une bonne dynamique d’état

Un déficit énergétiquemaîtrisé

Un tarissement adapté

Une lecture attentive des taux

Automne 2012

La maîtrise de lareproduction est unpilier de la conduite

d’un élevage.

Une étude à partir de vos élevages

Evaluer les facteurs pénalisant la fertilité

E n 2004, Nec+Repro est une des premières étudesmenées en condition terrain sur la problématiquede la reproduction dans le cadre du PEP Bovins Lait

(Pôle d’Expérimentation et de Progrès de Rhône-Alpes).Son objectif était d’étudier l’influence de l’évolution dela NEC ( Note Etat Corporel) sur l’expression des chaleurset la régularité des cycles après le vêlage. 10 élevagesHolstein avec un niveau de production proche de 9 000 kgavaient été enquêtés dans l’Ain, le Rhône et l’Isère. Descycles réguliers et une chaleur de référence sont des signesfavorables pour augmenter la réussite à l’insémination.Des animaux en reprise d’état favorisent cette situation.

Une expérimentation commune aux 4principales races de Rhône-Alpes

C’est ainsi qu’une nouvelle étude terrain d’envergureprend forme. 4 lettres pour 4 races, Tarine, Holstein, Abon-

dance et Montbéliarde donnent le nom de THAM àcette expérimentation. Ce lait’s go mettra en évidenceles résultats obtenus en Holstein. Plusieurs indicateurssupposés influencer la réussite à la 1ère IA sont obser-vés pour connaître leurs dynamiques et cibler leurs seuilscritiques. Tout d’abord, « l’état de l’animal » à travers laNEC, la note de remplissage de rumen et l’état de santé(signes mineurs, locomotion) est noté par des techni-ciens-pointeurs une fois par mois. Les éleveurs ont en-registré les événements autour du vêlage (la facilité etla délivrance). Ensuite, les données du contrôle laitier(quantité de lait, TB, TP, leucocytes) sont collectées.

Eleveurs et techniciens investis dans cesuivi de la reproduction

Cette étude est pilotée par un pôle scientifique com-posé de l’ISARA, Vet’ Agro Sup, le centre d’élevage dePoisy, les centres d’insémination de la région et la Fidocl.Cette expérimentation est financée en partie par la ré-gion Rhône-Alpes dans le cadre du PEP Bovins Lait. Desformations pour harmoniser le pointage sont réalisées.Onze techniciens ont enquêté plus de 40 élevages etréalisé 366 visites.

Pour chaque race, 10 élevages se sont engagés dansle protocole de l’étude. Ainsi, l’étude repose sur près de300 à 400 vaches par race. En race Holstein, les carac-téristiques moyennes d’un élevage étaient de 71 vacheslaitières avec une production de 8 500 kg à 39,3 de TBet 31,8 de TP. L’âge au 1er vêlage était proche des 30 moisavec un IVV de 420 jours.

Jean-Philippe Goron,Isère Conseil Elevage, PEP bovins lait

HolsteinTHAM’

Un protocole rigoureux du tarissement à 5 mois après vêlage.

A nthony Letort est enseignant chercheurà l’ISARA de Lyon. Son travail, dans le ca-dre de l’étude THAM, s’est centré sur la

constitution d’une base de données solide. En-suite, sa passion et ses compétences pour lesstatistiques se sont exprimées dans le traitementdes données.

Pourquoi avoir réalisé cetteétude ? La question s’est posée de savoir pourquoi lestaux de réussite à la première insémination sontdifférents entre les races Holstein et Montbé-liarde. Quelles sont vraiment les causes d’infer-tilité de ces vaches laitières ? Nous connaissionsdéjà un facteur qui est le déficit énergétique avecla baisse du TP principalement. D’autres patho-logies rentraient également en compte. Il fal-lait faire le lien entre toutes ces pathologies etle déficit énergétique. C’est pourquoi cetteétude a vu le jour. Elle a révélé de nombreusesdonnées qu’il a fallu compiler et analyser pourpouvoir valoriser les résultats.

Où en est le projet aujourd’hui ? Les données sont pratiquement toutes traitéespour la Holstein et la Montbéliarde. Les profilsdes vaches à risques restent encore à être pré-cisés en utilisant les résultats contrôle laitier. Ce-pendant, il faudrait les tester sur de plus groséchantillons afin de pouvoir valider cet outild’aide à la décision. Le but étant de l’utiliser enélevage. Du travail reste encore à réaliser…

Quel est l’avenir de cette étude ? Le déficit énergétique prend plusieurs formes.La réussite à l’IA 1 est liée à ce déficit. Est-ceque les nouvelles analyses laitières vont arriverà traduire ce déficit énergétique ? Quel est lepoids de la génétique ? Pourra-t-on sélection-ner des vaches moins sujettes à la perte d’état ?Pourra-t-on être capable en une seule visite enélevage de diagnostiquer les problèmes en com-binant observations et analyses ? Le système descore à la vache permettrait de le faire. Des me-sures simplifiées pour l’éleveur et les techniciensdevraient être mises en place. Cependant, l’ob-

servation des notes d’état corporel reste encoretrès importante pour permettre une meilleureréussite à l’IA.

»Propos recueillis parAnne-Cécile Vallot,

Ain Conseil Elevage

Les Hosteins nous parlent.

Anthony Letort, ingénieur ISARA

Faire parler les observations des animaux«

2

Grille de notation Note d’Etat Corporel (NEC) et deRemplissage du Rumen (RR)

Grille de notation NEC

Grille de notation : Remplissage de Rumen

3

note 0 1 2 3 4 5

Très malade

ou famélique

« très

concave »

« concave » « convexe » Au maximum

du gras

Fosse

caudale

4 doigts +très profonde,

très divisé

4 doigtsSe divise en

deux creux

« 2 à 3

doigts »

« 1 à 2

doigts »

« 1 doigt » 0 doigt

Pointe

des fesses

Peau + os Os bien

net

triangle Vague

triangle

cercle Noyé, sans

contours

Vertèbres

de la queue

Parfaitement

dessinées

Bien

visibles

On peut

les

compter

On ne les

compte

pas

bourrelets Larges

bourrelets

Peau au

toucher

sur os

Peau collée Peau

presque

collée

Ne colle

pas

Petite

couche de

gras

Couche de

gras

Bonne

couche de

gras

note 0 1 2 3 4 5Profil-type Très malade

, famélique

« très

concave »

« concave » « Ni concave, ni

convexe »

« convex

e »

« maximum

du gras »

Liaison

colonne -

hanche

Très très

creux

Très creux creux Légèrement

creux

droite bombé

Pointe de

hanches

Peau + os Angles très

nets

Angles nets Angles flous Angles

arrondis

Très

arrondis

Apophyses

transverses

Dessin de

l’os net, visible

creusées à

plus de 1/2

creusées à

1/4

Non visibles non

visibles courbe

arrondie

invisibles,

creux du

flanc

comblé

Peau au

toucher

Collée à

l’osPeau presque

collée

Ne colle pas Petite couche de

gras

Couche

de gras

Bonne

couche de

gras

Note 1 2 3 4 5

Impression Très ceux Plutôt creux Assez plein plein Très plein,

sac rempli

Peau des

apophyses

Surplomb net Léger

surplomb

Vertical Oblique Arrondi

Corde du flanc Verticale,

nette

Oblique,

nette

Oblique, floue disparu disparu

Creux du flanc rectangulaire triangulaire « limites

floues »

disparu disparu

Profondeur du creux derrière la dernière côte

Sup. > à une largeur de main

Inf. < à une largeur de main

« deux doigts » À peine visible

disparu

Note arrière

Note avant

Automne 2012

HolsteinTHAM’

NEC : note 1

NEC : note 3 et RR : note 3

RR : note 1

© In

stitu

t de

l’élev

age

© In

stitu

t de

l’élev

age

© In

stitu

t de

l’élev

age

La NEC est unindicateur de santé

du troupeau.

Automne 2012

P our déterminer la note d’état corporel, certaineszones sont à observer et des grilles existent (voirpage 3). Les conseillers d’élevage formés à la no-

tation sont là pour vous aider à les réaliser.

De l’arrière à l’avant de la vache,différentes zones d’observationRéaliser une note d’état précise demande un certain en-trainement. Il est préférable que la vache soit bloquéeau cornadis pour avoir une concentration suffisante del’œil sur l’animal. Cette notation visuelle peut être conso-lidée par le toucher de l’animal et la comparaison desanimaux entre eux. Pour chaque vache, il faut se positionner à droite de l’ani-

mal. Deux notes sont réalisées une note à l’avant et unenote arrière. La moyenne des 2 sera la note finale. Trois zones d’observation concernent la note arrière : ledétroit caudal, la pointe des fesses et les vertèbres de laqueue.La note avant s’établit également sur 3 parties de l’ani-mal : la liaison colonne-hanche, la pointe des hancheset les apophyses transverses.Elles sont attribuées sur une échelle de 0 à 5. Il est pos-sible de noter au demi-point.

Vaches maigres ou vaches grasses Plus le squelette de la vache est apparent et plus la noteest proche de 0. A l’inverse, plus le squelette est invisi-ble et plus la note se rapproche de 5. Une vache notée 1 est maigre. Son détroit caudal est largeet profond. Son ligament sacrotubéral se distingue enforme de lame. Le triangle de la pointe des fesses res-sort avec des contours vifs. Les deux pointes de hanchessont saillantes. Les apophyses transverses sont marquéessur toutes leurs longueurs. A partir d’une note de 2, les zones d’observations ontdes contours qui s’arrondissent et la peau commence àse décoller du squelette.A l’inverse une note de 4 est une vache grasse. Son dé-troit caudal est totalement comblé. Des bourrelets degraisse apparaissent. Les apophyses transverses et leshanches se fondent dans la masse de la vache. L’objectif en élevage, c’est de repèrer les vaches maigreset les grasses ainsi que les vaches dans une spirale né-gative vis-à-vis du reste du troupeau.

Pierre Gonin, Isère Conseil Elevage

La Note d’Etat Corporel (NEC) : un savoir faire

Le squelette de la vache : un premier repère

Des zones d’observations précises.

L’ Institut de l’Elevage propose une courberepère basée sur l’observation des ani-

maux en 1980. Al’époque, la holstein serapprochait de la « fri-sonne » avec des taux deréussite à l’IA1 (TRIA1) à60 %. Aujourd’hui, dansl’expérimentation pourdes animaux avec un po-

tentiel de 9 000 kg, le TRIA1 est de 43 %.

Une différence sensible entre pri-mipares et multiparesEn effet, une primipare présente une courbe lé-gèrement supérieure à celle d’une multipare. Uneprimipare va vêler avec une note autour de 3,3.Elle descendra jusqu’à 2,3 et remontera plus ra-pidement qu’une multipare. Deux raisons ex-pliquent cette différence : une génisse a plusfacilement de l’état au vêlage et aura un pic delactation moins élevé.

Chaque élevage écrit sacourbeAutour de cette courbe moyenne,il y a beaucoup d’hétérogénéité en-tre les élevages. 3 types d’élevagese dégagent. D’abord, Les élevages où la NEC auvêlage est élevée. Les vaches vêlentgrasses à 3,7 de note d’état. Ellessubissent une perte de poids trèsimportante (1,5 points de 0 à 30jours). On peut parler d’acétoné-mie. Aucune reprise d’état ne se faitdurant la période 30 – 90 jours. Ensuite, dans les élevages où laNEC est faible dès la mise bas, laperte d’état de 0 – 30 jours sera élevée. De 30 j.à 90 j, la NEC est inférieure à 2, avec des ani-maux maigres et fragiles. Enfin, des élevages grâce à une conduite adap-tée du tarissement, autour du vêlage et en dé-but de lactation arrivent à inscrire leurs animaux

dans cette courbe moyenne.Par contre, au sein d’un même élevage, la ré-ponse des animaux n’est pas homogène.

Une perte d’état de 0 à 30 jours de 1 pointet une reprise d’état vers 90 jours.

NEC des vaches de l’expérimentation THAM

½ point en dessous des repèresInstitut de l’Elevage

«

»Aurélie Holtz,Isère Conseil Elevage

4

La Holstein aévolué en 30

ans desélection.

HolsteinTHAM’

D écrire une courbe, adaptée aux animauxque nous observons, est réalisable avecl’ensemble des données que nous pos-

sédions.

Une courbe basée sur 4 repèresCes 4 phases d’observations permettent d’éva-luer l’évolution de la NEC de l’animal.La première indication se situe à la mise-bas. Cettenote au vêlage est le reflet des notes de fin delactation et de tarissement. Le deuxième jalonest la perte 0-30 jour. Il témoigne de l’intensitédes mobilisations corporelles en début de lac-tation. La troisième borne est symbolisée par lemoment de la reprise d’état. Ce jalon fixe le tempspendant lequel l’animal a mobilisé ses réserves.La quatrième marque est la note minimale ob-tenue, note en dessous de laquelle la fragilitédes animaux est amplifiée.

Les Holstein « plus »nous écriventun scénario gagnant : ni tropgrasses, ni trop maigresLes termes ni trop grasse, ni trop maigre auxdifférents phases en sont son label. La note auvêlage doit s’ajuster à 3 pour préserver un po-tentiel de production et éviter des animaux trop

gras à la mise bas. La perte 0-30 j. se stabilise à moins de 1point pour empêcher les amai-grissements trop vigoureux.Cette perte doit se réaliser, sy-nonyme de vitalité. Les deuxderniers repères sont les té-moins de la durée du déficiténergétique. Dans cette notionde temps, la Holstein « plus »ré-pond avec une note minimalede 2 et une reprise d’état entre60 et 90 jour. Son potentiel deproduction est dans la moyennenationale vers 9 000 kg en 305 j.

Une deuxième courbepour les animaux lesplus productifsPar contre, la notation des animaux les plus pro-ductifs nous montrent que ces repères dans letemps sont trop ambitieux. Il faut certainementaccepter que ces animaux puissent descendreen dessous de cette note minimale de 2 et re-tarder le moment de la reprise. C’est pourquoinous proposons une deuxième courbe pour lesanimaux avec un potentiel de production de

11 000 kg en 305 j. La note minimale est bais-sée à 1,8 et le stade de reprise est programméentre 90 et 120 j.Quid des animaux avec des productions encoreplus élevées ?

S uivant les caractéristiques des vaches, la courbede NEC peut être très différente. La mise à la re-production et le TRIA1 seront influencés par cette

dynamique. 4 types de vaches ressortent de l’étude.

Une Holstein plutôt maigre (courbejaune)

La note au vêlage se situe à 2,2 et la perte d’état seprolonge durant la période 0-30 jours. La reprise de poidsest peu significative. Les NEC sont inférieures à 2 avec

des squelettes apparents. Ses vaches sont pénalisées dansleur potentiel de production et expriment des taux pro-téiques (TP) très faibles. Le TRIA1 fléchit à 39 %.

Une Holstein avec un TB1 élevé (courbemauve)

Une très forte perte d’état durant les 30 premiers joursentraine des taux butyreux (TB) élevés aux premierscontrôles. Un TB1 élevé commence à 40,6 g/kg et seramarqué à 45 g/kg. Ses vaches en acétonémie sub-cli-nique mobilisent des corps gras. L’efficacité du rumenest très faible. Le TRIA1 chute fortement à 15 %.

Une Holstein forte productrice (courberouge)

La perte d’état est autour de 1 durant le premier moisde lactation. Du fait d’une production élevée (produc-tion maximum moyenne de 47 kg), la perte de poids sepoursuit jusqu’à 90 jours. Le TP baisse. L’intervalle dela mise à la reproduction est plus élevé. Le TRIA1 des-cend à 28 %. Il est conseillé d’attendre une reprise depoids pour remettre à la reproduction ces animaux.

La Holstein « plus » (courbe bleue)C’est la vache à rechercher dans les élevages car tous

les signaux sont au vert pour la mise à la reproduction.La reprise d’état se fait rapidement après vêlage. Le TBest inférieur à 40 g/kg. Le rumen a un bon remplissage.La production est modérée. Ce compromis entraine unTRIA1 excellent à 78 %.

Yannick Blanc, Drôme Conseil Elevage

NEC, lait, tauxbutyreux (TB) et taux

protéique (TP) : descritères corrélés aux

performances dereproduction.

Utiliser la NEC et les résultats du contrôle laitier

Des profils de vaches à identifier

Reconnaissez-vous les Holsteins « plus » dans votre élevage ?

Du management pour inscrire vos Holsteindans ces courbes repères.

Gilles Martin, élevé ingénieur ISARA-Lyon

La courbe repère Holstein THAM 2012«

»

HolsteinTHAM’

Propos recueillis parGuillaume Jullien,

Loire Conseil Elevage

Automne 20125

Automne 2012

Le Remplissage du Rumen (RR), une nouvelle notion

Moteur de l’énergie

T HAM est une des premières expérimentations oùdes notations régulières de remplissage de rumen(RR)ont été réalisées. L’objectif est de confronter les don-

nées de RR avec les courbes de NEC et les paramètreslaitiers. Le RR a une liaison avec la capacité d’ingestionet la capacité à valoriser un niveau élevé en énergie. C’estun juge pertinent des pratiques d’alimentation.

La notation du RR, le mode d’emploiLa note de RR s’obtient en observant la vache debout,en ayant comme point de repère le creux du flanc ducôté gauche de l’animal. Ce creux du flanc va faire ap-paraitre sur la vache un triangle plus ou moins pro-noncé. L’amplitude du triangle va déterminer la note derumen. Une grille de notation a été réalisée de 1 à 5.Une vache qui a une note de rumen de 1 présente untriangle très prononcé qui tend même vers un rectan-

gle. A partir de 3, la vacheen vue arrière présente uneforme de pomme à gaucheet de poire à droite. Ainsi,un rumen à 4 est un rumenoù le triangle est à peineperceptible.

Dès 30 joursaprès vêlage,reprendre un RRimportantLe profil optimum de notede RR chez une vache en dé-but de lactation est le sui-

vant : être à une note de 4 au tarissement, à 3 avant vê-lage et ne pas descendre en dessous de 2 au vêlage. Lareprise d’activité du rumen va être également un pointfondamental. En effet au moment du vêlage, la placeest limitée par l’utérus de la vache. Il va donc être im-portant pour le rumen de reprendre du mouvement trèsrapidement. L’ingestion et la valorisation des fourragesseront favorisées. Ainsi, la note optimum est de 3, quinzejours après le vêlage qui traduira une vache active, enforme idéale pour la mise à la reproduction.

Les Holstein THAM, des RR insuffisantscause d’infertilitéA 3 stades différents, les notes des animaux ont été com-parées, au vêlage, à 30 j. après la mise bas et à l’insémi-nation. Les notes au vêlage ne sont pas exploitables carles variations autour du vêlage sont trop brutales. Le ru-men le plus proche de 30 jours après la mise bas est lameilleure approche.Les résultats sont surprenants car 45 % des animaux ontdes RR très faibles (inférieurs ou égale à 2). A l’insémi-nation, seulement 60 % des animaux arrivent au scoreoptimum de 3. Une corrélation s’établit entre RR bas etTRIA1 qui descend à 30 %.Les exploitations suivies distribuaient des rations à vo-lonté. La réponse des animaux est différente. Les condi-tions de réussite débutent dès le tarissement, avant etaprès le vêlage et continuent par le premier mois de lac-tation. Sur cette période de 3 mois, un rationnement àvolonté, de qualité et hygiénique ainsi que des condi-tions optimales de confort sont indispensables.

Daniel Peillon, Loire Conseil Elevage

Juger de la capacitéd’ingestion des

animaux est unenécessité.

D e bonnes pratiques au tarissement in-fluenceront favorablement l’ingestiondes vaches en début de lactation.

Qu’est-ce que pour vous unrumen efficace ?

L’objectif est d’avoir une note de rumen la plushaute possible au tarissement soit supérieure à4. Tout d’abord, il faut maximiser la quantitéde fourrages ingérée c'est-à-dire donner un ac-cès permanent à la ration. Cette alimentationdoit être accessible facilement à l’auge avec unnombre suffisant de place. Le fourrage doitavoir un encombrement suffisant tout en res-tant très appètent. Cependant, il ne faut pas quela vache reprenne de l’état au tarissement. Pourmaximiser l’ingestion, il est utile de repousserle fourrage régulièrement dans une journée. L’op-timal serait d’avoir 6 stimulations par jour.

Quels sont les intérêts d’avoirdes rumens bien remplis ?

Une vache en début de lactation a des besoinsplus élevés que ses apports car elle est pénali-sée par sa capacité d’ingestion limitée. Un ru-men bien rempli au tarissement augmente cettecapacité.

Comment maintenir une flore rumi-nale du tarissement au vêlage ?

Pour avoir un écosystème microbien adaptéà la ration des laitières, il faudrait proposer auxtaries un peu de fourrage de la ration des lai-tières sur tout le tarissement. En plus de l'éco-système microbien, le développement des pa-pilles ruminales doit être stimulé. Cette stimu-lation est sous influence de l'ingestion deconcentrés énergétique. Ainsi il faut égalementprévoir l'apport progressif d'un concentré éner-gétique, type céréale, 3 semaines avant vêlageau moins. La maîtrise de cette transition alimen-taire est capitale.

Comment réduire le déficit éner-gétique sur les démarrages enlactation ?

Une mobilisation des réserves corporelles estobligatoire en début de lactation. Elle corres-pond à la perte d’un point de NEC. Si ce défi-cit est plus important, une attention particulièredoit être portée sur la conduite du tarissementet ensuite, sur la qualité de la ration du débutde lactation. Le propylène glycol pourra être uti-lisé sur les animaux les plus fragiles pour leursredonner de l’appétit.

Quelles sont les répercutionsd’un mauvais tarissement ?

Un mauvais tarissement amène des risques desanté sur l’animal et sur sa production. Sur desvaches hautes productrices, une cétose sub-cli-nique peut faire perdre 2 kg de lait par jour soit300 à 400 kg de lait sur une lactation. D’autresimpacts peuvent être soulignés : une diminu-tion de 25 à 50 % du taux de réussite à l’IA, desrétentions placentaires plus importantes et unrisque de déplacement de caillette.

Un bon tarissement permet un volume depanse important, des papilles développées, uneflore microbienne adaptée et un équilibre mi-néral.

Vos Holstein ont-elles des rumens remplisrapidement après le vêlage ?

»Propos recueillis par GuillaumeJullien, Loire Conseil Elevage

6

«Loïc Commun, Vet’Agro Sup

Des taries bien gérées, le premier levier

HolsteinTHAM’

Des vaches taries ou desgénisses avec un maximum devolume de panse

Des Holstein observés sous tous les angles

Beaucoup de signes mineurs malgréune bonne locomotion

P atrice Dubois, expert alimentation et re-production, nous livre ses impressions surl’ensemble des critères notés dans THAM.

Un défi, conserver la qualité origi-nelle dans la locomotion desHolsteinDes Holstein avec de vrais bons pieds, cela neme surprend pas. Attention, cependant, car auxUSA, les boiteries sont un des facteurs les plusaggravants des problèmes de santé des Holstein.L’agrandissement de la taille des troupeaux doitaller de paire avec la qualité de confort, qualitédéfinie par l’ergonomie de la logette, le confortau sol, le nombre de places et la facilité de cir-culation pour préserver cette bonne locomotion.Ce sera un véritable challenge.

Des Holstein dynamiques, lesanticiperL’apparition d’une ribambelle de signes mineurssur la Holstein n’est pas le fruit du hasard. Il fautpenser qu’aujourd’hui une partie des Holsteinn’est pas capable de maîtriser l’intégralité dudéficit énergétique que la production lui impose.

Poils terne et piqué, encolure détendue, tran-sit rapide et vache souillée à l’arrière en sont lessignes visibles. Des témoins que vous devezidentifier rapidement. Anticiper la réponse desanimaux pour modifier ces pratiques est la com-pétence de tout bon manageur. Une Holsteinen forme, laitière et féconde, est une vacheavec une NEC modérée ( note entre 2 et 3), unRR affiné ( entre 3 et 4), des pieds sains ( notezéro) et des signes mineurs absents.

L’énergie de l’audit d’élevageL’étude THAM a permis aussi de proposer unegrille synthétique de notation des vaches dutroupeau.Noter entre 20 et 40 animaux selon la taille devotre élevage constitue une base solide. Les 4notations retenues sont celles de THAM à sa-voir : NEC, RR , locomotion et signes mineurs.Nous aurions pu remplacer les signes mineurspar une note de bousologie. Pour être dans levert, l’objectif est d’obtenir 80 % des animauxen forme comme défini précédement. Le rouges’allumera à partir du moment où seulement60 % des animaux répondront aux cahiers descharges.

Ce travail de notation situe uniquement votreélevage. En cas de score défavorable, il faudrafortement bousculer vos pratiques ou conditionsd’élevage. S’appuyer sur un œil extérieur pourfaire un vrai tour d’élevage sera fondamentalpour redonner l’énergie nécessaire à la Hol-stein et avant tout l’énergie dans votre travailquotidien.

Patrice Dubois, Rhône Conseil Elevage

Reconnaitre les Holstein alliant lait, santé et reproduction«

80% de vos Holstein doivent ressem-bler à cette vache

»Propos recueillis par Julien Delabre,

Haute-Loire Conseil Elevage

P ouvoir peser le poids des boiteries sur le TRIA1 étaitindispensable. Appréhender l’impact d’une mul-titude de signes dits mineurs sur la reproduction

semblait aussi intéressant.

Une approche rapide de la locomotionEn vue arrière, à chaque passage du pointeur, la vachea été notée zéro, un ou deux. Zéro est une vache avecune démarche facile, deux est une vache boiteuse et uncorrespond à une vache qui commence à présenter unelocomotion affectée. Avec 80 % des animaux ayant une bonne locomotion,

les problèmes d’aplomb ne ressortent pas dans les éle-vages enquêtés. Cependant, il est intéressant de posi-tionner son élevage sur ce critère. Des bâtiments incon-fortables ou la présence de maladies contagieuses peu-vent très rapidement dégrader la qualité des pieds desanimaux

Savoir repérer une multitude de signesmineurs car ils sont le témoin de pro-blèmes majeursDans cette vision globale de la vache au cornadis, de nom-breux signes apparaissent. Prendre le temps de les no-ter apporte des renseignements sur la santé des animaux.L’appellation « signes mineurs » regroupent notammentles dénominations : poils terne et piqué sur le dos, ar-rière train et base de la queue souillés récemment, en-colure détendue, œdème mammaire prolongé et grosjarret. Quantifier le nombre de vaches atteintes est par-lant.Une notation simple est réalisée avec zéro pour aucunsigne, un pour un signe et deux pour plusieurs signes.30 % des Holstein THAM présentent des signes mineursprolongés. Ces vaches se retrouvent dans les courbes deNEC défavorables ou avec des RR faibles. L’apparition deces signes est précoce. Les détecter permet d’anticiperles problèmes et proposer des solutions.

Vincent Brunel, Haute-Loire Conseil Elevage

THAM a permisd’élargir le champ

des zones observéessur les animaux.

Une multitude de signes mineurs.

Automne 20127

HolsteinTHAM’

Automne 2012

L a courbe définie par l’institut de l’élevage traduitl’évolution du TB en fonction du stade de lactation.

Le TB varie dans l’avance-ment en lactation des ani-mauxPour un TB moyen de 40 g/kg sur la lacta-tion terminée, il débute à 7 jours après vê-lage à 46. Il chute de manière prononcée,jusqu’à 15 j et descend à un minimum de38 vers 30 j. Une phase basse de plateaus’opère à 38, de 30 à 75 j.A partir de là, une remontée lente s’effec-tue. Le niveau 40 est atteint à 180 j. Ensuite,cela s’accélère pour atteindre 45 à 300 j.

Un TB au premiercontrôle (TB 1) doit

être compris entre 35 et 40Le TB1 est le nom donné au premier TBmesuré pour une vache quel que soit lenombre de jour après le vêlage.En race Holstein, le TB1 moyen est de38,2 g/kg. Cela correspond à un TB moyende 40 g/kg observé pour une lactation com-plète. La Holstein THAM moyenne se ma-rie parfaitement dans la courbe repère.Par contre, la distribution est très large.7 % des animaux ont des TB1 inférieurs à30 g/kg et surtout 15 % des animaux ontdes TB1 supérieurs à 45 g/kg.La classe dominante reste celle entre 35et 40 g/kg avec seulement 35 % des ani-maux. Ce faible pourcentage interpelle.

Des TB 1 élevés, source d’infertilitéLes Holstein THAM avec des TB1 supérieurs à 45 g/kgaffichent des TRIA1 de 15 %. L’intensité de la mobilisa-tion des réserves et surtout une intensité trop forte setraduira dans le lait par des niveaux de TB hauts. Ce phé-nomène peut se prolonger et certains animaux présen-teront un TB2 élevé également. Animaux gras au vêlage,perte d’état élevée, creux du flanc un triangle prononcéseront la traduction animale. Des animaux nonchalantsavec de faibles productions pourront aussi avoir uneconcentration du lait anormalement forte.

Florence Fargier, Rhône Conseil Elevage

Le taux butyreux (TB)

Un indicateur précoce de l’entrée en lactationLa lecture des TB

individuels redevientd’actualité.

8

6

4

2

0

-2

-4

60 90

Stade de lactation (jour)

Ecart de TB (g/kg) 40 g/kg

kg45 g/kg

46 g/kg

38 g/kg

150 180 210 240 270 300 330

40 g/kg

30 120

Seulement 40 % des vaches sont dans la bonne fourchette.

L es productions par vache sont toujours àla hausse.

Pour l’étude THAM, les vaches prises en compteont une moyenne de 35 kg de lait pour les mul-tipares au pic, sachant que la moyenne régio-nale est de 32 kg. Pour les primipares THAM, laPLmax s’établit à 29 kg soit 2 kg au-dessus demoyenne régionale.

Des productions élevées et dis-persées

Le graphique ci-contre nous montre que 40 %des vaches ont une production comprise entre30 et 40 kg de lait. 25 % des vaches produisentplus de 40 kg de lait. La production moyennepour la Holstein THAM est de 35,2 kg de lait.

De plus, dans les élevages où La moyenne estplus faible, la production laitière par vache peutmonter jusqu’à 40 kg. Au contraire, les élevagesoù la moyenne est plus forte peuvent étaler lesproductions de 25 à plus de 45 kg de lait.

THAM confirme l’im-pact de la production surla reproduction. Les ani-maux les productifs ontdes TRIA1 de 28%.

Il faut quantitéet qualité

Si nous ajustons pro-duction, UF mobilisableet densité de ration, celanous permet de calculerdes niveaux d’ingestion. Ces chiffres sur des ra-tions ensilage maïs et herbe, sont à étudier at-tentivement, exemple :

Une Holstein à 9 000 kg devra produire 41 kgà 4 semaines et ingérer 20,7 kg de matière sècheavec 6,2 kg de concentrés pour une densité deration de 0,92 UF/kg de MS. Puis 36 kg à 11 se-maines et ingérer 23,1 kg de matière sèche avec6,9 kg de concentrés pour une densité de rationde 0,92 UF/kg de MS. Ce challenge est réalisable.

Une Holstein à 11 000 kg devra produire50 kg à 4 semaines et ingérer 22,2 kg de ma-tière sèche avec 7,8 kg de concentrés pour unedensité de ration de 0,94 UF/kg de MS. Puis 48 kgà 8 semaines et ingérer 26,0 kg de matièresèche avec 9,1 kg de concentrés pour une den-sité de ration de 0,94 UF/kg de MS. Ce challengesemble irréel. La patience est de mise pour met-tre à la reproduction les vaches les plus produc-tives. »Yves Alligier, Loire Conseil Elevage

Les Holstein THAM 2012

Des « formules un » du lait«Un échantillon de vaches productives.

8

La courbe théorique, le bon modèle

HolsteinTHAM’

Le taux protéique (TP)

Symbole de la balance énergétique en débutde lactation

L e Gaec du Mollard comprend 90 Holsteinavec une production laitière de 11 000 kg.Le nouveau valorisé s’est inspiré des pre-

miers résultats de THAM.

Que pensez-vous pensez du nou-veau valorisé ?

Le nouveau valorisé permet d’apporter denombreuses données qui sont très utiles ausuivi du troupeau. C’est un document très par-lant avec les codes couleurs qui permet de voirrapidement les vaches à problèmes. Cepen-dant, il reste très condensé. La lecture du do-cument est moins rapide que l’ancien. Il a falludu temps pour se l’approprier. Quant au valo-risé troupeau, il donne d’autres indications quipermettent de se comparer à des groupes et devoir si l’alimentation est bien maitrisée. Ces gra-phiques sont clairs et rapidement lisibles.

Comment l’utilisez-vous ?J’ai retenu notamment que les 4 points des

alertes « alimentation » devaient se situer dansle vert. Ceci est le signe que la ration fonc-tionne. Stabiliser la ration 12 mois sur 12 moisest un vrai challenge. A chaque transition et nou-velles rations, nous pouvons avoir rapidementun regard critique. Je regarde attentivement aussiles TB et TP moyens pour les animaux en débutde lactation dans l’onglet analyse par stade. Monconseiller d’élevage me sensibilise aussi sur le %de TP faible à l’année sur le document Histo-rique. Il a l’impression que plus ce pourcentageest élevé et plus le pourcentage TRIA1 sera fai-ble. Avoir une vision globale m’aide ensuite àtravailler à l’animal, au cas par cas.

Comment gérez-vous la reproduc-tion avec ce nouveau valorisé ?

Dès qu’une vache est en chaleur, je regardesi son TP est bon. Une vache avec un TP supé-rieur à 28 peut être mise à la reproduction. Maisl’autre point également important est l’évolu-tion du TP. Cet indicateur permet de faire le point

sur les vaches qui peuvent être mises à la repro-duction. Apres tout dépend de la durée de lalactation, de la quantité de lait et de son étatgénéral. De toute façon, il n’y a pas de mystère,si la vache a un TP bas, ce n’est pas la peine d’es-sayer de la mettre à la reproduction. Je préfèreattendre que la vache reprenne de l’état plutôtque de mettre une dose inutilement.

Gaec du Mollard, Etrez (01)

Le nouveau valorisé, un outil d’aideadapté à la reproduction

Le valorisé, une photo du troupeau.

»Propos recueillis parAnne-Cécile Vallot, Ain Conseil Elevage

C onnaître la courbe repère d’évolution du TPest important. Situer ses animaux par rap-port à cette grille est le début de l’analyse

des pratiques d’élevage.

Un niveau minimum suffisant et uneremontée rapide

La courbe décrit l’évolution du TP au cours d’unelactation pour un TP moyen sur la lactation de32 g/kg.

Il débute à 36 g/kg au vêlage puis chute de fa-çon considérable jusqu’à 30 jours pour atteindreau minimum de 29 g/kg. Nous appellerons ce ni-veau le TP minimum (TP mini). La reprise du TP com-mence vers 50 j. avec une progression de 0,7 g/kgpar mois. Il atteint 32 g/kg au 150e jour de lacta-tion. Et il remonte petit à petit pour être à 37 g/kgà 300 jours.

Une disparité importanteentre élevages et entrevaches

Nec+Repro avait confirmé queles TP mini à risque pour la fertilitéétaient des TP inférieurs à 28 g/kg.

40 % des Holstein de l’étudeTHAM ont des TP mini inférieurs àce seuil.

20 % des animaux conservent desTP mini entre 28 et 29 g/kg. 35 %des vaches consolident des TP minientre 30 et 32 g/kg. Enfin, 5 % des

bêtes affichent des TP mini très élevés. Une diffé-rence marquée s’opère entre élevage. Un élevageprésente 70 % des animaux avec des TP mini ex-trêmement bas. A l’inverse, un élevage est capa-ble de produire 70 % des animaux dans la bonneplage de valeur.

TP mini, un traceur du manqued’énergie valorisée

Les vaches en début de lactation avec des TP miniinférieurs à 28 g/kg se retrouvent avec des TRIA1de 28 %. Le TP reflète la capacité des animaux àutiliser l’énergie de la ration. C’est un marqueurefficace de l’ampleur du déficit énergétique doncdu potentiel de la ration à la fois en quantité eten qualité.

Karyl Thevenin, Ain Conseil Elevage

Une Holstein avec un squeletteapparent est souvent associée

à un TP faible.

8

6

4

2

0

-2

-4

60 90

Stade de lactation (jour)

Ecart de TB (g/kg) 32 g/kg

kg37 g/kg

36 g/kg

29 g/kg

150 180 210 240 270 300 330

32 g/kg

30 120

La courbe théorique,un exemple à suivre.

40 % de TP trop faible, une conduite alimen-taire à améliorer.

Automne 20129

«

HolsteinTHAM’

Automne 2012

P our l’expérimentation, les éleveurs devaient noterles conditions de vêlage et les non-délivrancespour connaître l’impact sur les résultats de repro-

duction.

30 % des vaches commencent leur lac-tation dans de mauvaises conditionsFaire le point de manière objective sur ces 2 critères estle commencement du travail sur la reproduction. Noter

ces évènements et en garder une mémoire est le premiertravail réalisé par les éleveurs de THAM. Un premier en-seignement est que 70 % des vaches vêlent seules et que73 % des vaches sont délivrées. 70 % des animaux com-mencent leurs lactations dans de bonnes conditions. Cepourcentage semble faible malgré tout. A l’inverse, 6 %des mises-bas sont jugées difficiles et 13 % des animauxfont des rétentions placentaires. Ainsi, ce bilan de santédes vaches Holstein THAM est plutôt dégradé si on seréfère aux objectifs (moins de 8 % de vaches non déli-vrées et moins de 5 % de vêlages difficiles).

La non délivrance est source d’infertilité En race Holstein, la réussite à la première inséminationest de 43 % sur 338 vaches à moins de 100 jours de lac-tation. Les non délivrances influencent beaucoup les ré-sultats de reproduction. En effet, la réussite à l’insémi-nation tombe à 22 % lorsque la vache est mal délivrée.Il faut constater aussi que les animaux non délivrés ontdes courbes de NEC plus faibles.La gestion des taries reprend tout son importance. Ledéficit énergétique peut se produire avant le vêlage etengendrer cette pathologie.Limiter les interventions au vêlage permet de réduire si-gnificativement les risques de non-délivrances. De bonnesconditions de vêlage avec une intervention limitée assu-rent une bonne reprise de l’activité sexuelle et une in-volution utérine rapide. La gestion du tarissement rede-vient d’actualité. Sur 10 vêlages, si une vache ne se délivre pas, il faut réagir.

Philippe Andraud,Puy de Dôme Conseil Elevage

Autour de la mise-bas

Des vêlages faciles et des vaches délivrées,une nécessité

Le péri-partum est uneétape clé dans l’entrée

en lactation.

L ors de l‘expérimentation précédente,NEC+Repro, un dosage progestérone avaitété effectué chaque semaine sur les vaches

en début de lactation. Les enseignements ac-quis sur la cyclicité des Hostein restent toujoursimportants et d’actualité.

Quels sont les principaux ensei-gnements de Nec+Repro ?73 % des femelles sont cyclées normalement,entre 30 et 80 jours après vêlage, contre 27 %avec anomalies (essentiellement anoestrus et cy-clicité irrégulière). Lorsque la cyclicité est dite« normale », 56 % des vaches ne sont pas vuesen chaleur régulièrement. La problématique estdonc double : il faut travailler sur l’expressionet l’observation des chaleurs sur femelles cycléesmais également sur la détection la plus précocedes anomalies de cyclicité.Les leviers pour l’éleveur sont la notation despremières chaleurs. Ce temps passé à noter lesévènements qui débutent par l’observation desanimaux est la base d’un suivi de reproduction.Ensuite, nous sommes là en appui pour réali-ser fouille ou échographie sur les vaches nonvues en chaleur à 50 jours.

Quels facteurs d’élevages influen-cent la reproduction ?Les causes d’une mauvaise reproduction sonttrès différentes d’une exploitation à l’autre. Lareprise de cyclicité peut dépendre des conditionsde vêlages qui vont provoquer des problèmesde non délivrance et des infections utérines. L’hy-giène au vêlage et les interventions plus oumoins fréquentes aux vêlages agissent sur lesrésultats de reproduction.Les conditions de l’IA sont très importantespour une bonne reproduction. Pour cela, je lerépète, la notation des chaleurs va permettrede juger d’une bonne reprise de cyclicité. Si ons’appuie sur une chaleur de référence combi-née à une reprise de NEC, la réussite à l’IA seraoptimisée.

Quels objectifs de reproductionpouvons-nous fixer à nos Holstein ?Dans un élevage les problèmes de reproductiondoivent être analysés en prenant en compte lespratiques de l’éleveur. Des vaches qui ont unmauvais taux de réussite à l’IA1 mais qui rem-plissent en 2e IA ne vont pas générer des pertes

économiques trop importantes pour l’éleveur,à condition qu’elles soient mises à la reproduc-tion assez tôt. Ce qui va déranger l’éleveur ce sont les VL à 3 IAou plus : c’est donc le rôle du technicien d’agirsur ces vaches qui sont souvent mises à la re-production au mauvais moment (TP bas, noted’état faible, vaches non cyclées…). Rester dansles repères du tableau est important.

»Propos recueillis parGuillaume Jullien,

Loire Conseil Elevage

Jacky Martin, responsable des inséminateurs Eliacoop

Rétablir une cyclicité normale après mise-bas, un leitmotiv«

Des objectifs réalistes pour laconduite de la reproduction.

10

Les animaux non délivrés ont aussi des courbes de NEC plus faibles.

Objectif

Intervalle V IA1

V fécondées en IA1 ≥ 50 %

V à 3 IA ou + ≤ 30 %

Nombre d’A/IAf ≤ 2,1

Intervalle V-IAF ≤ 140 jours

IVV ≤ 420 jours

60 jours 120 jours

HolsteinTHAM’

Un scoring des Holstein THAM

Demain, une prédiction simple et rapide àpartir des données du contrôle laitier ?

T HAM définit une philosophie équilibrée de la conduite

d’un troupeau. Le management doit allier production,

santé et reproduction pour dégager du revenu.

Pour synthétiser l’expérimentation, nous pouvons redé-

finir les 4 lettres de THAM à travers les temps forts d’une

bonne gestion de la reproduction.

Un Tarissement adéquat pour préparer l’animal à la

réussite de sa future lactation.

Une Hygiène au vêlage parfaite pour conserver une ma-

trice prête à être fécondée.

Un Appétit après mise-bas pour l’énergie nécessaire à

la production.

Une Mise à la reproduction réfléchie pour obtenir

une insémination gagnante.

THAM

4 lettres, pour 4 étapes importantes de la reproduction

»

T HAM nous apprend que la mamelle parle. Les com-posantes du lait peuvent reflèter le bon ou le mau-vais début de lactation d’une vache. Attribuer un

score au Holstein THAM pour évaluer leurs chances deréussite à l’IA a été possible.

Scoring expérimental, le mode d’emploiL’intérêt du scoring est d’essayer de prédire précocement(50 jours) l’aptitude de la vache à bien remplir. Un sco-

ring a été établi à partir des don-nées mensuelles du contrôle laitier(premier et deuxième contrôle). Ala note optimale de 20, est retran-ché un certain nombre de pointsfonction de paramètres laitiers dé-favorables. Les critères pris encompte sont le TB, le TP et les leu-cocytes. Nous retrouvons le TB1 >40,6 g/kg, signe d’acétonémie. Ilest confirmé par le TB2 > 42,6g/kg. A l’inverse, le TB2 < 35,4 g/kgfait son apparition. Il consolide leTP2< 27,4 g/kg, témoin d’un dé-ficit énergétique marqué. A l’op-posé un TP2 > 31,2 g/kg démon-tre un manque de production. Lesleucocytes sont aussi des mar-queurs, les leuco2 > 110 corréléà mammites cliniques ou sub-cli-niques et maladies métaboliqueset les leuco2 < 21 associé à unmanque de défense immunitaire.

En dessous de 10, danger pour uneHolstein THAMLe scoring a été établi sur les 338 Holsteins enquêtées.Les résultats obtenus montrent qu’une vache inférieureà 10 a une réussite à l’IA qui chute à moins 30 %. Aucontraire, la fertilité est meilleure lorsque le score dépasse10, prêt de 70 % de vaches fécondent dès la premièreIA. Nous avons voulu confirmer ce score de prédiction surune base de 500 nouvelles vaches. La solidité se confirmesur les scores faibles mais pas sur les scores élevés.

Une méthode à utiliser en diagnostic detroupeauCertains élevages ont des débuts de lactation bien mai-trisés (score supérieure à 10) cependant les résultats dereproduction ne sont pas forcément bons. Le manage-ment de la reproduction est à revoir. Une mauvaise sur-veillance des chaleurs ou un environnement peu adaptépeuvent être les causes d’une réussite à l’IA faible. Le second type d’élevage à risque possède des résultatsreproductions corrects malgré une mauvaise gestiondes débuts de lactation (score inférieure à 10). Ces ré-sultats sont obtenus grâce un investissement très fortdans la gestion de la reproduction. Mais la conduite dela période tarissement début lactation est à améliorer. Cumuler un score élevé ( c’est-à-dire des belles courbesde taux) et une gestion rigoureuse de la reproductionsont les demandes de la Holstein d’aujourd’hui.

Patrice Dubois, Rhône Conseil Elevage

La qualité du lait estmodifiée en fonction

de la forme de lavache.

Scoring, un outil encore en test.

Automne 201211

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HolsteinTHAM’