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Lagrène Biréli

Extrait du Guitare Classique @ NET

http://www.guitareclassique.net

Lagrène Biréli- Le salon des guitaristes -

Date de mise en ligne : samedi 8 novembre 2008

Guitare Classique @ NET

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Lagrène Biréli

Biréli Lagrène est né le 4 septembre 1966 à Soufflenheim, une commune du Bas-Rhin située à 45 Km au nord deStrasbourg, et y a vécu ses premières années dans une famille où la musique manouche jouait un grand rôle. Sonpère, Fiso Lagrène, fut un guitariste réputé avant-guerre, ses oncles et cousins sont musiciens. L'Alsace estd'ailleurs un creuset de musiciens de jazz manouche comme Mandino Reinhardt, Dorado Schmidt, TchavoloSchmidt ou Marcel Loefler.

Biréli Lagrène commence donc à jouer de la guitare à l'âge de quatre ans. Il s'imprègne du jazz manouche enreprenant, à partir de huit ans, les morceaux de Django Reinhardt (Apprenant ensuite que ce dernier a partiellementperdu l'usage de la main gauche, le jeune guitariste passe trois ans à apprendre à jouer à deux doigts !).Rapidement et naturellement - manifestation évidente du talent -, le très jeune guitariste est capable de reprendre,note pour note, les chorus du maître, interprétant son répertoire avec une technique déconcertante mais surtout, ilaborde cette musique avec une approche déjà personnelle.

À 12 ans, Biréli Lagrène est déjà un guitariste d'une très grande dextérité. Il participe à des festivals de musiquetzigane et remporte son premier prix à Strasbourg. Puis il passe à la télévision lors d'un festival. Rapidement, lanotoriété du jeune prodige de la guitare manouche se retrouve des deux cotés du Rhin. À 13 ans, il est engagé -avec son frère aîné Gaiti - pour une tournée en Allemagne. Cette tournée lui permet, en mai 1980, d'enregistrer enpublic un premier album, intitulé " Routes to Django ", qui sort en Allemagne la même année et le révèle comme unsuccesseur parmi les plus doués. Lui, dont Joseph Reinhardt affirmait qu'il avait hérité de la main droite de son frère(flat-picking).

Pour Biréli Lagrène, cet intérêt pour le maître de la guitare manouche n'est, en rien, exclusif ou réducteur. " Djangom'a aidé à aller voir ce qui se passe ailleurs " explique t-il. À cette époque, il écoute de très nombreux guitaristes, deCharlie Christian à B.B. King en passant par Pat Martino, mais demeure éloigné de la guitare électrique qui, leprécise t-il alors, ne lui apporte pas le son qu'il recherche.

Il joue dans des clubs de Jazz, participe à des émissions de radio, passe à l'émission de télévision allemande " Bio'sBahnhof " et fait d'objet d'un article dans l'hebdomadaire " Stern ". La réputation naissante de Biréli Lagrène atteint lecercle des grands du jazz et c'est ainsi qu'il accompagne, en 1980, le violoniste Stéphane Grappelli en tournée. Ellele conduira jusqu'aux États-Unis, où il aura l'opportunité de jouer avec le clarinettiste et chef d'orchestre BennyGoodman (1909-1986) et le saxophoniste Benny Carter (1907-2003) à New York, où il participera à plusieursfestivals, dont le " Kool Jazz Festival ". Une des grandes leçons que retiendra le jeune guitariste de l'expérimentévioloniste sera que, minimiser l'impact et les conséquences d'une erreur de jeu, donne une grande liberté sur scène.

En avril 1981, Biréli Lagrène enregistre, au Tonstudio Bauer de Ludwigsburg et dans les conditions du direct, undeuxième album, intitulé " Biréli Swing '81 ". Le jeune guitariste se produit aussi au festival de Jazz de Francfort lamême année.

En mars 1982, Biréli Lagrène compose avec le bassiste Jan Jankele (qui l'accompagne depuis ses débuts) puisinterprète " Erster Tango " (" Premier Tango "), un titre de la bande originale du film de Rainer Werner Fassbinder "Querelle ". Les deux musiciens se retrouvent, en mai 1983, pour l'enregistrement à Stuttgart, de l'album du " JanJankele Quartett ", intitulé " Zum Trotz " et dont Biréli Lagrène a composé sept des douze titres.

En 1984, il rencontre, à New York, Larry Coryell ainsi que Vic Juris, au club de jazz " Fat Tuesday's ", à l'occasiond'un hommage rendu à Django Reinhardt. Au cours de ce même séjour New Yorkais, Biréli Lagrène partage, le 22juin, la scène du " Carnegie Hall " avec le guitariste Diz Dizley, Jan Jankeje et Vic Juris, pour un concert qui feral'objet d'un enregistrement (" Live At The Carnegie Hall ", paru sur JazzPoint). Cette rencontre avec les sommités du

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Jazz américain lui permettra de faire une autre tournée aux États-Unis, avec Vic Juris, en 1985.

L'année 1985 représente une étape importante pour Biréli Lagrène, en ce qu'elle marque sa rencontre avec lebassiste américain Jaco Pastorius, dont il devient le complice et auquel il doit une part non négligeable de sonévolution musicale.

Le bassiste, musicien d'une richesse illimitée, sera pour Biréli Lagrène un révélateur. En effet, cette rencontre puiscette collaboration avec Jaco Pastorius vont l'ouvrir à de nouveaux horizons musicaux, faisant évoluer son style, quis'oriente alors vers la fusion. Ils réalisent donc, en mars 1986, une tournée de trois semaines qui les conduira d'Italie(Naples, Riccione, Rome, Milan et Venise) en Allemagne en passant par l'Autriche et au cours de laquelle sontenregistrés les deux albums en public intitulés " Live in Italy " (avec Thomas Böröcz) et " Stuttgart Aria " (avecVladislaw Sendecki, Jan Jankeje, Peter Lübke et Serge Bringolf). Deux enregistrements remarquables, danslesquels on note - entre bien d'autres choses - la facilité et l'étonnante liberté rythmique que permet, à Biréli Lagrène,son extraordinaire technique de la main droite (par exemple, sur " Teen Town "). Une seconde tournée européenne alieu, à l'issue de laquelle est enregistré, en décembre 1986 à Rome, un dernier album en public, intitulé " Heavy 'nJazz " (avec Serge Bringolf).

Suite à la brutale disparition - survenue le 21 septembre 1987 - de Jaco Pastorius, auquel il voue une grandeadmiration, Biréli Lagrène délaissera quelque peu la basse. Il rendra un hommage en souvenir du bassiste sur unescène strasbourgeoise, " La Salamandre ", le 23 septembre 1999.

Biréli Lagrène joue avec Al Di Meola (qui le qualifie de " véritable monstre talent "), puis avec le pianiste américainMichel Camilo... Il joue ensuite en trio avec Jack Bruce et Ginger Baker - en occupant la place qui était celle d'EricClapton au sein de " Cream " - à l'occasion d'une reformation ponctuelle du power trio

En 1986, Biréli Lagrène fait une tournée avec Larry Coryell et Misroslav Vitous, ils enregistrent un album, " Lagrène& Guests ".

Vic Juris et Biréli Lagrène font une tournée en Europe, enregistrant l'album live " Biréli Lagrène Ensemble featuringVic Juris ". À la fin de cette tournée, ils sont rejoints par le guitariste britannique John Etheridge.

En 1987, Biréli Lagrène part en tournée au Japon avec Larry Coryell et le bassiste Stanley Clarke. En juillet de cettemême année, il enregistre l'album " Inferno ". L'année suivante voit l'enregistrement de " Foreign Affairs ", danslequel il joue de la basse sur le titre " Timotheé " (du prénom de son fils, auquel l'album est dédié). Ces deuxdernières productions, enregistrées aux studios RPM de New-York, sont dans un style tendant résolument vers lerock. Toujours en 1988, il fait la rencontre du fils de Challain Ferret (guitariste de Django Reinhardt), Paul ChallainFerret. En juillet de la même année, il participe avec " The Gil Evans Orchestra " à l'enregistrement de l'album "Tribute To Gil ", qui sort l'année suivante.

En 1989, le " Biréli Lagrène Electric Band ", formé de Jürgen Attig (à la basse), Kuno Schmidt (au clavier) et AlainNau (à la batterie) fait une tournée avec Al Di Meola et Larry Coryell. Il participe aussi au festival de Jazz deMontreux.

En 1990, Biréli Lagrène joue, lors des festivals d'été, en duo avec Mike Stern, puis à nouveau avec Al Di Meola. Il estaussi invité sur l'album de Laurent Cugny et du Big Band Lumière, " Santander ".

Cette même année 1990, marque un retour aux sources avec l'album " Acoustic moments ". C'est une production qui

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illustre à merveille l'étendue du talent du guitariste. Ainsi - et comme le titre de l'album l'indique évidemment - tousles morceaux qui le composent sont joués à la guitare acoustique. Tous, sauf le dernier, que Biréli Lagrène a voulucomme un clin d'oeil au ... hard-rock. Par ailleurs, l'album permet aussi de noter l'habilité du musicien et son jeu à labasse électrique, assez imprégné du son de Jaco Pastorius, sur le titre " Bass Ballad ".

L'année 1991 est marquée, pour Biréli Lagrène, par sa prestation au festival de Montreux.

En 1992, il fait une tournée japonaise et européenne avec Victor Bailey et Lenny White, puis une autre, mondiale,avec le contrebassiste Chris Minh Doky et le batteur André Ceccarelli et enregistre avec ces derniers son album "Standards ", qui marque son retour au be-bop. Biréli Lagrène y fait montre du don et de la maîtrise qui est la siennede tous les artifices du jeu guitaristique traditionnel hérité de Django Reinhardt et de Wes Montgomery : jeu en solo,en octave, en accord.... En témoigne, le traitement de " C'est si bon ", un titre qu'il gratifie d'une série de " sweepings" que ne renierait pas Frank Gambale.

Biréli Lagrène se joint parfois au " Gipsy trio " de Christian Escoudé, en alternance avec Babik Reinhardt (le fils cadetde Django) et, en janvier 1993, il se produit au Festival Django d'Oslo avec Jimmy Rosenberg - autre jeune prodigedu jazz manouche - et Angelo Debarre. Au milieu d'un solo, il s'interrompt et en riant et dit qu'il a du mal à seconcentrer tellement Jimmy lui rappelle - en mieux, à ses dires - ce qu'il faisait lui-même à son âge. Biréli Lagrènereçoit, cette même année, le Django d'Or du meilleur musicien de jazz français.

Biréli Lagrène compose, en 1994, un concerto pour guitare et orchestre symphonique de trente-huit musiciens,intitulé " Concerto grosso " et dont la première est donnée à Boulogne-sur-Mer puis, après réarrangement, àStrasbourg. Il retourne ensuite aux sources du jazz manouche en s'associant avec Babik Reinhardt pour former unquartet avec Simon Goubert (batterie) et Jean-Marc Jafet (contrebasse). Il jouera aussi aux cotés du pianisteMaurice Vander (1929- ) et du contrebassiste Pierre Michelot (1928- ), deux figures historiques du Jazz français.

En cette même année, Biréli Lagrène signe, avec le label Dreyfus jazz, un premier album, salué par la critique, " Livein Marciac " (1994). C'est un merveilleux album, enregistré par le " Biréli Lagrène Trio " au festival " Jazz In Marciac "dans le Gers, dans lequel rayonne l'inventive connivence du guitariste avec André Ceccarelli et Chris Minh Doky, etoù se manifeste sa formidable technique, son goût musical et son talent pour l'improvisation. En effet, le respect desstandards du jazz qu'il interprète, va de paire, pour Biréli Lagrène, avec l'emploi, dans ses improvisations, decitations musicales qui démontrent - si besoin était - une culture musicale très étendue (jazz, classique, rock...). Onretrouve ainsi " A Night In Tunisia " dans " Softly As In A Morning Sunrise " ; ou encore " Lettre à Élise " dans "Donna Lee ". Aussi, la richesse d'interprétation rend l'écoute - et plus encore, la réécoute - de cet enregistrement enpublic toujours captivante.

En 1995, et après une tournée au Brésil et aux États-Unis, la sortie de l'album " My favorite Django ", constitue de lapart de Biréli Lagrène un vibrant et talentueux hommage à Django Reinhardt et, incidemment, un retour au jazzmanouche.

En 1996, Biréli Lagrène fait une tournée avec Didier Lockwood, puis, en 1997, il rejoint le quartet de l'accordéonisteRichard Galiano, dans deux des disques duquel - " Viaggio " (1993) et " New York Tango " (1996) - il avait joué. Enfévrier 1997, il participe, avec Billy Cobham et Richard Bona, à l'enregistrement de l'album " Spaces Revisited " deLarry Coryell.

" Blue Eyes " (1998), troisième album sous le label Dreyfus Jazz, voit l'aboutissement d'un projet cher à BiréliLagrène : enregistrer un opus consacré aux chansons de Frank Sinatra. " C'est une espèce d'hommage caché, desalut discret... je suis un fan de Sinatra depuis l'âge de 12 ans ". Avec André Ceccarelli, Chris Minh Doky et Maurice

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Vander, Biréli Lagrène livre un album de pure musicalité.

En cette même année 1998, Biréli Lagrène forme un duo avec Christian Escoudé. Mais un autre duo sur scène etsur disque s'annonce.

L'association avec Sylvain Luc trouve son origine dans une interview accordée par Biréli Lagrène à un magazine(French Guitare, n° 4) et dans laquelle il évoque le guitariste basque en termes chaleureux : " Il possède une trèsbelle technique, c'est un guitariste monumental ". Très touché, Sylvain Luc - après quelques hésitations - contacteBiréli Lagrène, qui l'invite chez lui et ils passent ainsi deux soirées, en compagnie de Babik Reinhardt. En octobre1998, Sylvain Luc le convie à son tour à jouer avec lui pour une soirée à l'occasion des soirées carte blanche du "Sunset ", le club de la rue des Lombards à Paris. Les deux guitaristes évoquent une même sensibilité musicale, uneémulation à jouer ensemble sans compétition et une admiration réciproque :

Sylvain Luc et Biréli Lagrène se retrouvent, l'année suivante, pour l'enregistrement de " Duet ". Ils y interprètent unrépertoire où se côtoient Cindy Lauper (" Time After Time ", d'abord revu par Miles Davis), Django Reinhardt ("Douce ambiance "), Stevie Wonder (" Isn't She Lovely "), Benny Goodman (" Stompin' at the Savoy "), HenriSalvador (" Syracuse "), Georges Brassens (" Les amoureux des bancs publics "), les Beatles (" Blackbird "), ÉmileStern (la " Ballade irlandaise " chantée par André Bourvil) ou encore Michel Petrucciani (" Looking Up "). Sur cedernier titre, Biréli Lagrène joue de la basse, dans un style fort proche de celui de Jaco Pastorius.

La virtuosité des deux guitaristes aurait pu faire craindre à certains une surenchère technique. Les deux musiciens'en sont bien gardés : " On ne voulait pas faire un disque de guitaristes, seulement d'amoureux de musique ".

Le duo se produit au festival " Jazz in Marciac ".

En 1999, il forme le " Biréli Lagrène quartet " avec Jean-Yves Jung au piano, Diégo Imbert à la contrebasse etFranck Agulhon à la batterie.

Biréli Lagrène accompagne ensuite Niels-Henning Ørsted Pedersen et Didier Lockwood dans les concerts que cedernier donne en hommage à Stéphane Grapelli. Cet hommage fait ensuite l'objet d'un album paru sous le nom deDidier Lockwood et justement intitulé " Tribute to Stéphane Grappelli ", qui est enregistré en 1999 et qui paraîtl'année suivante.

En décembre 1999, Biréli Lagrène convie deux grands rythmiciens, Dominique Di Piazza (basse) et DennisChambers (batterie) au studio Recall dans le Gard. De ce trio de virtuoses autodidactes naît le groupe " Front Page". L'album éponyme - sorti en octobre 2000 - et qui marque le retour de Dominique Di Piazza, évolue entre le funkaméricain et le jazz manouche.

L'idée a pris forme en quelques mois, et l'album a été enregistré sur cinq jours. Biréli Lagrène et Dominique DiPiazza, qui se partagent douze des treize compositions (" Valbonne Song " étant composée par Chris Boyer), les ontélaborées en s'échangeant des cassettes environ trois semaines avant l'enregistrement. Les trois musiciens ontrépété les titres durant trois jours et les séances d'enregistrement - dans les conditions du direct - n'ont duré quedeux jours.

Le trio est parfaitement cohérent et la musique qu'il crée est remarquable. Les structures des morceaux sontoriginales et variées et la virtuosité des trois protagonistes (rejoints par John McLaughlin sur le titre " Joseph ") estimpressionnante. " Front Page " sera l'album de l'année aux " Victoires de la musique " en 2000.

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En 2000, Biréli Lagrène se produit à la Nuit des Tziganes, puis aux " Nuits de la Guitare " de Patrimoniu (Corse) avecRomane, Tchavolo Schmidt, Stochelo Rosenberg, Angelo Debarre, Florin Niculescu (au violon), Gheorge Jonica (àl'accordéon) et Gilles Naturel (à la contrebasse). Il termine l'année en jouant au festival Django Reinhardt de NewYork.

En 2001, Biréli Lagrène revient aux sources et au jazz manouche en formant " Gipsy Project ". Il s'agit d'uneformation reprenant exactement la composition du " Quintet du Hot Club de France " (de Django Reinhardt etStéphane Grapelli) et qui se compose, outre Biréli Lagrène, de Florin Niculescu (violon), Holzmano Lagrène et HonoWinterstein (guitares) et Diego Imbert (contrebasse).

L'album " Gipsy Project " sort en novembre 2001. Le choix des quinze titres qui le composent révèle aussi unevolonté de ne pas privilégier les oeuvre les plus connue (c'est ainsi que " Nuages " ou " Minor Swing " n'y figurentpas). Parmi ces titres, deux sont issus de la première période du " Quintet du Hot Club de France ", " Viper's Dream "et " Limehouse Blues ". Une version longue puis une autre courte sont données de " Daphné " (1940), interprété,dans la version originale, avec l'accordéoniste Gus Viseur et, dans cet album, avec Richard Galliano. " Si tu savais ",de Georges Ulmer, ou encore " Vous et moi ", l'un des très rares morceaux enregistré par Django Reinhardt auviolon (Bruxelles, 1942) et dont le choix n'est certainement pas sans rapport avec la passion que nourrit BiréliLagrène pour cet instrument. Le titre le plus original de l'album (et le seul dont la durée excède cinq minutes) estpeut-être " Je suis seul ce soir ", popularisé par Léo Marjane, interprété par Django Reinhardt en 1942 avec le grandorchestre de Fud Candrix, et dont le thème donne lieu ici à un merveilleux échange entre Biréli Lagrène et FlorinNiculescu. Enfin, " La Mer " et les versions de " Swing 42 " et de " What Is This Thing Called Love ", renvoient auxultimes séances, réunissant à Rome en 1949, Django Reinhardt et Stéphane Grappelli.

L'album reçoit le prix du public aux " Djangos d'Or " 2002, alors que Biréli Lagrène y est sacré " meilleur musicien deJazz français ".

La tournée qui suit est marquante. Le " Gipsy Project " se produit sans discontinuer. Le quintet passe ainsi au 36èmefestival de jazz de Montreux, le 17 juillet 2002, accompagné de Stochelo Rosenberg, Thomas Dutronc, DoradoSchmitt, Sylvain Luc et Richard Galliano. Il partage ensuite la scène avec le quartet de Didier Lockwood, à l'occasiondu 42ème festival international de jazz " Jazz à Juan " à Antibes - Juan-les-Pins le 22 juillet, puis du 25ème festival "Jazz In Marciac " le 12 août 2002. À l'occasion de ce dernier concert, Stochelo Rosenberg, Dorado Schmitt, ThomasDutronc et Sylvain Luc se joignent à la formation. Lors de ce même concert à Marciac, Biréli Lagrène joue de laguitare électrique (Comme Django Reinhardt l'a parfois fait après-guerre, et d'abord lors de son unique tournéeaméricaine, en 1946) et interprète " Donna Lee " et " Autumn Leaves " (probablement dans la version la plus rapidedepuis celle de Miles Davis à Antibes).

Dans ce quintet, Florin Niculescu est flamboyant et habile dans l'art du contrepoint avec Biréli Lagrène. La sectionrythmique, sobre dans l'esprit du swing manouche, est excellente. Biréli Lagrène prolonge et développe l'approchede Django Reinhardt. Une virtuosité époustouflante, des citations inattendues et ludiques (George Gershwin, ColePorter,...etc), une grande sensibilité et musicalité marquée.

Un second album du " Gipsy Project ", dans lequel Biréli Lagrène et son quintet poursuivent leur lecture du répertoirede Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, paraît en octobre 2002. Intitulé " Gipsy Project & Friends ", il a étéenregistré en janvier 2002, suite au succès immédiat du premier disque, et donc avant la très longue tournée duquintet. Outre Florin Niculescu, Holzmano Lagrène, Hono Winterstein et Diego Imbert, on note les participations deStochelo Rosenberg sur " Les yeux noirs ", de Thomas Dutronc sur " Ma première guitare " et d'Henri Salvador sur "Envie de toi " (avec des paroles de Bernard Dimey), l'une des belles réussites du disque. Le quintet aborde desthèmes connus, tels que " Djangology " ou " Minor Swing ", et d'autres, qui le sont moins, comme " Artillerie lourde "et " Place de Broukère ", deux des ballades que recèle l'album et parmi lesquelles on peut citer " Bei dir war es

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immer so schön ", " Où es-tu mon amour ? " dans lequel se déploie le lyrisme de Florin Niculescu, " Laura " avec unebelle introduction à la guitare, ou encore le très beau " Songe d'Automne ".

Sur scène, la composition actuelle du quintet se distingue de ce qu'elle était à ses débuts par le fait que Jean-YvesDubanton occupe désormais la place de Thomas Dutronc (qui avait lui-même remplacé Holzmano Lagrène) etassure donc, avec Hono Winterstein, les guitares rythmiques. Quant à Florin Niculescu, il est parfois remplacé auviolon par Martin Weiss.

Le " Gipsy Project ", en jouant dans le son et dans l'esprit - qui exclut l'imitation - du " Quintet du Hot Club de France", fait vivre le jazz manouche et, en touchant un large public, il sort cette musique de la confidentialité dans laquelleelle s'est trop longtemps retrouvée. Le quintet poursuit sa tournée mondiale qui, après les États-Unis et le Canada,l'amène à nouveau en Europe.

Babik Reinhardt (disparu le 10 novembre 2001) voyait en Biréli Lagrène le successeur le plus fidèle à l'esprit musicalde son père, en cela justement qu'il ne cherche pas à le copier mais, au contraire, parce qu'il ne connaît pasd'interdits musicaux. Et, en effet, les deux guitaristes ont en commun cette volonté de faire avancer l'instrument.

Ces renseignements ont été extraits du site http://www.lagrene.com

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