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CPPAP N° 0520 G 79 622 L’abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e Église de France L’Église et la COP21 LE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE N° 11 • DéCEMBRE 2015 Histoire de l’Église Irénée et la bonté du Créateur Événement Le Jubilé de la Miséricorde CHRS FORBIN : UN ACCUEIL RÉNOVÉ POUR LES SANS-ABRI Le 25 septembre, les locaux rénovés du Centre d’hébergement et de réinsertion sociale Forbin de la Fondation Saint Jean de Dieu ont été inaugurés. À cette occasion, Mgr Georges Pontier a béni la statue de saint Jean de Dieu dans le jardin de l’Accueil de nuit.

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cppap n° 0520 G 79 622

L’abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e

Église de FranceL’Église et la COP21

LE MENSUEL DU DIOCÈSE DE MARSEILLE

N° 11 • DéCEMbRE 2015

Histoire de l’ÉgliseIrénée et la bonté du Créateur

ÉvénementLe Jubilé de la Miséricorde

CHRS FoRbin :Un accUeil rÉnovÉ poUr les sans-abri

Le 25 septembre, les locaux rénovés du Centre d’hébergement et de réinsertion sociale Forbin de la Fondation Saint Jean de Dieu ont été inaugurés. À cette occasion, Mgr Georges Pontier a béni la statue de saint Jean de Dieu dans le jardin de l’Accueil de nuit.

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à n o s f i d è l e sa n n o n c e u r s

Mardi 1er décembreRencontre provinciale des évêques et vicaires généraux à la Sainte-Baume

Mercredi 2 décembreConférence des Tutelles de l’Enseignement catholique

Jeudi 3 décembreCOP 21 : célébration à Notre-Dame de Paris

Vendredi 4 décembreConseil épiscopal

Samedi 5 décembreJournée avec les diacres

Du 6 au 10 décembreVoyage-Mission en Irak

Vendredi 11 décembreConseil épiscopal

Dimanche 13 décembreOuverture du Jubilé de la Miséricorde à La Major

Lundi 14 et mardi 15 décembreConseil permanent à Paris

Mercredi 16 décembreAu Séminaire Saint-LucAu Mistral, conférence « Suite au Synode sur la famille »

Jeudi 17 décembreGala de Marseille Espérance

Vendredi 18 décembreConseil épiscopal

Mardi 22 décembreVœux aux prêtres et diacres au MistralRencontre des séminaristes

Mercredi 23 décembreVœux avec le personnel de l’archevêchéMesse de Noël à l’hôpital Édouard-Toulouse

Jeudi 24 décembreVeillée et messe de Noël à La Major

Vendredi 25 décembreMesse de Noël à la Maison d’arrêt des femmes

L’agenda de Mgr Pontier

Mardi 1er décembreRencontre provinciale des évêques et vicaires généraux à la Sainte-Baume

Vendredi 4 décembreConseil épiscopalCommission diocésaine de l’œcuménisme

Samedi 5 décembreConférence et messe à Saint-François-Xavier

Dimanche 6 décembreMesse à l’église Saint-Nicolas de MyreRencontre fraternelle des prêtres au Mistral

Mardi 8 décembrePèlerinage de l’Œuvre de la Viste à N.-D. de la Garde

Mercredi 9 décembreCommission Jubilé de la MiséricordeBureau du Conseil presbytéralCommission Cathédrale

Jeudi 10 décembreRéunion du Secteur SudCA de l’Université catholique de Lyon

Vendredi 11 décembreRéunion sur l’Enseignement supérieur catholiqueConseil épiscopal

Samedi 12 décembreColloque Nostra ætate à l’ICM

Dimanche 13 décembreConfirmations pour le secteur des Berges de l’HuveauneOuverture du Jubilé de la Miséricorde à La Major

Lundi 14 et mardi 15 décembreRéunions à Paris

Mercredi 16 décembreAu Séminaire Saint-LucAu Mistral, conférence de Mgr Pontier « Suite au Synode sur la famille »

Vendredi 18 décembreConseil épiscopal

Samedi 19 décembreRencontre de la communauté des Dominicaines de la MarieSéance de signature à la Librairie Saint-Paul

Mardi 22 décembreVœux aux prêtres et diacres Rencontre des séminaristes

Mercredi 23 décembreVœux avec le personnel de l’archevêché

Jeudi 24 décembreMesse de Noël au Centre d’hébergement de la MadragueMesse de minuit à La Ciotat

Vendredi 25 décembreMesse de Noël à la Maison d’arrêt des hommes

L’agenda de Mgr aveline

Annuaire diocésain de Marseille 2016Outre les coordonnées des personnes engagées dans le diocèse, les informations concernant les paroisses et les adresses des lieux de culte, deux nouveaux cahiers thématiques sont proposés dans l'annuaire 2016 : la pastorale des jeunes (aumôneries, œuvres, patronages, établissements scolaires et mouvements éducatifs) et la pastorale de la santé (mouvements d’apostolat de laïcs et aumônerie des

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Les événements tragiques qui affectent actuellement notre pays confèrent à cet Avent 2015 une gravité particulière à laquelle l’ouverture du Jubilé de la Miséricorde apporte un contraste fort

et salutaire. Plus que jamais, le sourire de l’enfant de la crèche nous appelle à la fraternité et à la confiance, à l’espérance et à la miséricorde.

Dans une conférence sur « Le Mystère de Noël », qu’Édith Stein (1891-1942) prononça le 31 janvier 1933, dans une Allemagne en train de céder à la folie du nazisme, la jeune femme, « prussienne et juive », comme elle aimait à se définir, pressentait bien la douleur qui commençait à s’abattre sur son peuple. Dans cet hiver troublé, elle voulait communier à cette ambiance simple et joyeuse de Noël, dont la force d’amour dépasse de loin le seul cercle des chrétiens : « Quand les jours se font courts, quand les premiers flocons d’un véritable hiver se mettent à tomber, timidement, silencieusement montent en nous les premières pensées de Noël. De ce simple mot se dégage un tel charme que nul cœur ne peut lui résister. Même les fidèles d’une autre foi, les incroyants, ceux pour qui l’histoire de l’enfant de Bethléem ne signifie rien, se préparent à la fête et se demandent comment, ce jour-là, faire jaillir autour d’eux une étincelle de joie. »

Mais elle savait bien que la joie de Noël n’est pas réductible à une superficielle euphorie de consommation, à l’arrière-goût souvent triste et empâté. Elle est plutôt une invitation à se mettre courageusement en route, comme les bergers et les mages, puis comme les disciples, en acceptant peu à peu que le Prince de la paix soit aussi un signe de contradiction. La liturgie du temps de Noël, fait remarquer Édith Stein, nous en prévient à sa façon : « Déjà, au lendemain de Noël, l’Église dépose ses ornements blancs pour revêtir la pourpre du sang et, au quatrième jour, le violet du deuil. Étienne, premier martyr à suivre le Seigneur dans sa mort, et les saints Innocents, les nourrissons de Bethléem et de Juda impitoyablement massacrés, font cortège à l’Enfant

de la crèche. Qu’est-ce que cela signifie ? Où donc est l’allégresse des cohortes célestes, où est la tranquille félicité de la nuit sainte ? Où est la paix sur la terre ? »

Au Carmel de Cologne, où elle entra le 15 octobre 1933, Édith Stein, qui devait mourir quelques années plus tard déportée à Auschwitz, prit le nom de sœur Teresia benedicta a cruce, sœur Thérèse bénie par la Croix, suggérant ainsi l’étonnant contraste de toute vie chrétienne. « Les mystères du christianisme forment un tout indivisible. Si l’on se plonge dans l’un, on est conduit à tous les autres. C’est ainsi que le chemin qui commence à Bethléem mène immanquablement au Golgotha, de la crèche à la croix. »

Canonisée par Jean-Paul II le 11 octobre 1998, Édith Stein, proclamée patronne secondaire de l’Europe, peut nous aider à célébrer ce Noël 2015 dans l’espérance solidaire et invincible de la foi. Tout homme, toute femme, sans exception, est un frère, une sœur, pour qui le Christ est né. Et pour qui, miséricordieux comme le Père, il donnera sa vie, afin qu’en toute existence humaine, en dépit du mal et des larmes, rayonne un jour « la vive flamme d’amour » que le sourire de l’enfant de Bethléem est venu allumer sur la terre.Joyeux Noël à tous !

+ Jean-Marc Aveline Évêque auxiliaire de Marseille

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Directeur de la publication : pierre Grandvuillemin. Rédactrice en chef : Dominique paquier-Galliard. Ont collaboré à ce numéro : CDES, CEF, J. Chagnaud, A. Guillem, B. Lorenzato, J.-L. Ragonneau, N. Tourseiller, J.-L. Vissière et R. Zilio. Photo de couverture : Dominique paquier-Galliard.

Réalisation : Bayard Service Édition Méditerranée40 avenue de Lascours — parc d´activités de Napollon — 13400 Aubagne.Tél. : 04 42 98 14 10. Secrétariat de rédaction : Émilien Droniou.Maquette : B. Renault et É. Droniou. Publicité : Bayard Service Régie. Tél. : 05 62 74 78 20. Imprimerie : J.F. Impression – 34000 Montpellier

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4 égLISE à MARSEILLE

Histoire du diocèse

En réalité, derrière les retranchements pro-gressivement édifiés de la mer du Nord aux Vosges, les deux adver-

saires refont leurs forces et se pré-parent aux luttes futures.

Une initiative du PapeÀ l’approche du premier anniver-saire de la déclaration de la guerre, Benoît XV publie le 28 juillet une Lettre adressée aux Peuples belligé-rants et à leurs Chefs. Au-delà d’un style très daté, ce texte de deux pages, courageux, clairvoyant, est loin de la langue de buis. Qu’on en juge : « Nous vous conjurons, vous que la Divine Providence a prépo-sés au gouvernement des nations

belligérantes, de mettre un terme à l’horrible carnage qui, depuis un an, déshonore l’Europe. C’est le sang de vos frères celui que l’on répand et sur terre et sur mer. Les régions les plus belles de l’Europe, ce jardin du monde, sont semées de cadavres et de ruines. […] L’équilibre du monde, la sécurité, la tranquillité des nations reposent sur la bienveillance mutuelle et sur le respect des droits et de la dignité d’autrui, bien plus que sur le grand nombre des soldats et les formidables enceintes de forteresses. »Hélas, cet appel reste sans écho. Pire, ici ou là, le Saint-Père est accusé de pacifisme.

Une lettre de Mgr FabreQuelques jours plus tard, les cinq

cardinaux français adressent une lettre aux évêques de France. Rappelant que « notre cause est la cause de la justice, puisque nous combattons pour sauvegarder l’intégrité de notre territoire et notre indépendance nationale », ils ajoutent : « [...] mais quelles que soient nos chances humaines de succès, il ne faut pas oublier que c’est Dieu qui distribue la victoire

et inflige la défaite. […] Nous venons donc, à l’occasion de la fête de l’Assomption de la Sainte Vierge, Patronne de la France, vous pro-poser de convoquer vos diocésains au pied des autels de Marie. […] Nous la prierons de hâter la fin de cette guerre san-glante et de nous obtenir de son divin Fils, avec le triomphe de nos armes, le bienfait d’une paix durable. »Le 5 août, Mgr Fabre, évêque de Marseille, adresse « Une lettre cir-culaire au clergé et aux fidèles ordon-nant des prières solennelles pour implorer le secours de la Très-Sainte Vierge à l’occasion de l’Assomp-tion ». Un Triduum préparatoire aura lieu dans toutes les paroisses les 12, 13 et 14 août et « le jour de l’Assomption sera tout entier consa-cré à la récitation du Rosaire dans les églises et chapelles du diocèse ».

L’Emprunt nationalLe financement des opérations militaires est un souci permanent pour le gouvernement. Après la demande faite aux Français, en juillet 1915, de céder leur or en

échange de billets de banque, le 25 novembre est lancé l’Emprunt de Défense nationale à l’aide d’affiches « patriotiques » (notre photo). Le jour même, la Semaine religieuse apporte son soutien à ce lancement et précise que « s’agis-sant du salut de la Patrie, le succès est assuré ». Quelques jours plus tard, le rédacteur en chef annonce la réussite de l’emprunt au vu de « l’empressement patriotique de toutes les classes de la société » aux guichets des banques. Il y voit « une manifestation de “l’Union sacrée”, à laquelle, on le sait, les catholiques sont demeurés inébran-lablement attachés ».

Bilan meurtrier des combatsMême si la ligne de front bouge peu, l’apparition des gaz asphyxiants et du fusil-mitrailleur provoque une hécatombe de combattants.

La rubrique « Suite des événements » de la Semaine religieusede Marseille du 27 juillet 1915 résume la situation militaire, avec un certain optimisme : « L’impuissance de l’ennemi est de plus en plus manifeste et nos soldats ne perdent rien, ni de leur endurance, ni de leur activité. »

LA GRANDE GUERRE ET LE DIOCèSE DE MARSEILLE (4)

Second semestre 1915 : l’enlisement

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Fantassins équipés de masques à gaz.

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À chaque parution, la Semaine religieuse publie une liste des morts à l’ennemi : au cours du second semestre 2015, on dénombre 337 prêtres et séminaristes pour l’ensemble de l’Église de France et 549 laïcs pour notre diocèse. Au début juillet, on estime à 23 000 le nombre des prêtres, religieux et élèves des Grands séminaires sous les drapeaux, pour l’ensemble des diocèses.Le clergé marseillais est à nouveau touché par la disparition de trois séminaristes. Antoine Jassois, élève du Grand séminaire, parti au front le 25 juin, succombe le 25 juillet. Joseph Castelin, frappé d’un éclat d’obus le 6 août, décède trois jours plus tard. Le 30 octobre, Alfred Jourdan trouve la mort dans une tranchée qui s’effondre.Le 12 septembre, événement exceptionnel, le maréchal des logis Charles-Félix Coste est ordonné prêtre dans la chapelle du Grand séminaire de la rue Wulfrand-Puget, « après s’y être préparé sur les champs de bataille ».

Le soutien du diocèseAu fil des pages de la Semaine religieuse, de brèves informations mentionnent le soutien du diocèse à ceux qui combattent ou aux victimes.Mgr Fabre reçoit les prêtres mobi-lisés de passage à Marseille ou en permission.Sous la rubrique « Ceux de chez nous à l’honneur », sont passés en revue les prêtres et les religieuses (notre photo) honorés d’une cita-tion et de la Croix de guerre.Le 10 octobre à l’église Saint-Joseph, est célébrée la messe du

départ de la classe 1917, réunis-sant les conscrits mobilisables courant décembre et leurs familles. Dans son homélie, l’abbé Icard répond à la question de savoir ce qui fait le bon soldat : la discipline, le courage et le patriotisme.L’œuvre du « Sou porte-bonheur » dans le quartier de la Major, celle du « Sou quotidien » de la paroisse Saint-Laurent et l’ouvroir de Saint-Victor envoient des lots de vête-ments et d’articles divers aux com-battants. Au Chartreux, les Sœurs de la Présentation de Tours s’enga-gent à servir de mères aux enfants qu’on voudra bien confier à leur œuvre de l’Orphelinat de guerre.

La colline en périlÀ l’automne, une affaire sans rap-port avec la guerre fait l’objet de plusieurs articles dans la Semaine religieuse, sous la signature d’Odysse Richemont, journaliste au quotidien Le Soleil. Le titre est accrocheur : « La Colline de N.-D. de la Garde est en péril ! » Il vise l’ex-ploitation des carrières de pierre en cours depuis une dizaine d’an-nées autour de la Bonne Mère. Le contenu est violent : « Sur quatre fronts, la mine et le pic s’acharnent

avec rage contre la colline bien-aimée, lui font de cruelles échancrures, des plaies atroces. L’attaque est générale, simultanée et opiniâtre. » Or, à l’automne 1915, les tirs de mines risquent d’ébranler les structures de la basi-lique. Les articles d’Odysse Richemont et ses interven-tions auprès du Maire de Marseille, du Conseil géné-ral et du Préfet finiront par susciter le lancement d’une procédure de classement du site qui aboutit en 1917.Ces souvenirs permettent de mesurer combien la protection de l’environ-nement a progressé depuis un siècle : aujourd’hui la mutilation qu’a connue la colline chère aux Marseillais ne serait certainement plus possible.

La fin d’annéeÀ Rome, le 6 décembre, se tient un consistoire au cours duquel sont créés six cardinaux. Dans son allo-cution, Benoît XV, mentionnant les massacres qui ont déjà fait 500 000 victimes en Arménie, lance un nouvel appel pour la recherche

de la paix : « Chacun devrait consentir de bon gré des concessions, même au prix de certains sacrifices, pour ne pas assumer devant Dieu et devant les hommes l’énorme respon-sabilité de la continuation de cette tuerie sans exemple. »En France, le Parlement orga-nise pour Noël la « Journée du Poilu » (notre photo), dans le but de sensibiliser les civils aux problèmes

rencontrés sur le front et de récol-ter des fonds pour la poursuite des combats. À Marseille, Mgr Fabre « invite Messieurs les Curés à favori-ser de tout leur pouvoir cette Œuvre patriotique ».L’année s’achève par un nouveau drame qui frappe notre ville. Le 28 décembre, on apprend que, la veille de Noël, le paquebot Ville de La Ciotat, venant du Japon, a été torpillé et coulé au large de l’île de Crête par un sous-marin allemand. Bilan : 81 disparus.

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6 égLISE à MARSEILLE

Église de France

L’Assemblée a été marquée par l’échange sur le sujet des migrants. Invité par les évêques de France, le cardinal Francesco Montenegro, archevêque d’Agrigente,

diocèse sur le territoire duquel se situe l’île de Lampedusa, a notamment souligné la grande générosité des habitants de Lampedusa envers les migrants : « Les habitants ont ouvert plus que leur porte : leur cœur. » Pointant la désunion de l’Europe sur l’accueil des migrants — « mettre ensemble des égoïsmes ne fait pas l’union » —, il a montré Lampedusa comme le modèle d’un monde nouveau dans lequel les pauvres accueillent les pauvres. En écho au cardinal Montenegro, Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France, interpelle : « “Qui nous fera voir le bonheur (psaume 4) ?” Sûrement pas les peurs, les rejets, les murs dressés, les replis sur soi. Nous invitons les catholiques et tous les hommes de bonne volonté à choisir l’accueil, la fraternité et la confiance. »

Défis environnementaux et solidaritéDans la perspective de la COP21, les évêques ont fait le point sur l’engagement des catholiques. Outre les défis environnementaux et politiques, ils ont souligné l’importance du regard religieux à porter sur la Création, rappelant ainsi que « tout est lié, la lutte contre la destruction de la nature et la lutte contre la pauvreté », rappelant encore que l’appel à la conversion écologique est aussi un appel à une conversion spirituelle : individuelle et collective. En référence à l’en-cyclique Laudato Si’, ils ont souligné l’impor-tance de l’approche renouvelée que constitue le concept d’écologie intégrale. Partageant leurs

expériences, ils ont confirmé la volonté d’en-gagements concrets de la part de nombreux catholiques dans les diocèses (voir ci-contre).Les évêques ont décidé d’engager l’Église de France dans un projet de soutien à des étudiants irakiens en exil à Erbil, contraints d’aller étu-dier à Kirkouk. « Aider les jeunes à poursuivre leurs études dans leur pays est essentiel pour la reconstruction de l’Irak » : c’est à cette demande de Mgr Youssif Thomas Mirkis, archevêque de Kirkouk et Souleymanieh, que l’Église de France répondra par une action d’appel à la générosité au profit de ces étudiants. Cette campagne sera lancée début décembre et visera à couvrir les besoins de 380 d’entre eux, avec un montant de 1 140 000 euros.

Synode, missel romain, vie consacréeL’Assemblée plénière a aussi été l’occasion pour les évêques d’échanger à propos du Synode sur « la vocation et la mission de la famille dans l’Église et le monde contemporain » qui s’est déroulé en octobre à Rome. Ils ont aussi fait le point sur l’état d’avancement de la traduction du missel romain. Au cœur de cette année sur la vie consacrée, ils ont entendu les responsables

de la Conférence des Religieux et Religieuses de France sur les liens qui les rattachent aux personnes consacrées et religieuses de leur dio-cèse. Le sujet des jeunes et des vocations, ou encore les diocèses d’outre-mer étaient aussi à l’ordre du jour des travaux des évêques durant cette semaine.Par ailleurs, Mgr Norbert Turini, évêque de Perpignan, a été élu président du Conseil pour la communication, et Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Amiens, membre du Comité Études et Projets.Enfin, le principe de l’élaboration d’un accord de branche professionnelle concernant l’ensemble des salariés de l’Église catholique (12 000 per-sonnes) a été adopté.À l’occasion de leur assemblée, les évêques ont rencontré le Secours catholique à la Cité Saint-Pierre et ont rendu grâce à l’occasion des 70 ans de la fondation de cette institution par l’Abbé Rhodain et des 60 ans d’existence de la Cité Saint-Pierre.

Conférence des évêques de France

Dossier sur le site www.eglise.catholique.fr

Migrants, COP21, action commune pour les chrétiens d’Orient. Du 3 au 8 novembre, les 118 évêques en activité ont vécu à Lourdes un temps fort d’échanges et de décisions.

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Mission en IrakDu 6 au 10 décembre, Mgr Georges Pontier, président, Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général de la Conférence des évêques de France, Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise et membre du Conseil permanent de la CEF, et Mgr Pascal Gollnisch, directeur de L’Œuvre d’Orient, effectueront une mission en Irak pour manifester la solidarité de l’Église de France avec les chrétiens de ce pays. Ils devraient y rencontrer notamment Mgr Louis Raphaël Sako, patriarche des Chaldéens, et Mgr Youssif Thomas Mirkis, archevêque de Kirkouk et Souleymanieh.

Assemblée plénière  des évêques de France

Le patriarche Sako et Mgr Mirkis ont rencontré Mgr Pontier et les vice-présidents en septembre à Paris.

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A u mois d’octobre, des patriarches, des car-dinaux et des évêques représentant les confé-

rences épiscopales des cinq conti-nents ont signé un appel aux négo-ciateurs de la Conférence de Paris sur le changement climatique. Ils demandent qu’elle aboutisse à un « accord à la fois équitable, juri-diquement contraignant, et syno-nyme de véritable transformation des modèles de société ». Ils espè-rent « un accord fédérateur, global et transformationnel, basé sur les principes de solidarité, justice et par-ticipation. Un accord qui fera passer le bien commun avant les intérêts nationaux. Un accord qui sera éga-lement exécutoire pour protéger notre maison commune et tous ses habitants ». L’appel s’achève par une prière pour la Terre.

Une opportunité de dialogueDe son côté, Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre et président du conseil Famille et Société de la Conférence des évêques de France, a souligné les trois enjeux de cette conférence.Le premier est évidemment celui des conséquences de l’élévation de

la température sur le climat, avec son lot de catastrophes météorolo-giques majeures. Le second concerne les efforts que les États sont prêts à mettre en œuvre — ou pas — pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre. Enfin, la France fera-t-elle partie des « leaders » qui pourraient entraîner les autres ?Grâce à la problématique du climat et de par leur dimension universelle, les religions bénéfi-cient désormais d’une « légitimité nouvelle » sur les questions de société, a commenté Mgr Brunin. La COP21 est donc « une oppor-tunité de dialogue avec les acteurs politiques », les autres Églises chrétiennes et les autres reli-gions. Il s’est réjoui que l’Église se positionne non pas « en rup-ture ou en opposition » mais en « partenariat ».Laudato Si’, l’encyclique du pape François sur l’écologie intégrale, y est pour beaucoup. Son principe du « tout est lié » (crise environ-nementale, économique, sociale et politique) a donné à l’écologie une place de choix dans la pensée sociale de l’Église. Mgr Brunin a aussi relevé l’appel à la conver-sion écologique et la posture de

dialogue promus par le texte papal. Citant quelques noms d’associations (Alliance, Mouvement catholique pour le cli-mat, Nos Voix, entre autres), Mgr Brunin est revenu sur les prises de parole des instances religieuses (CECEF, COMECE, Saint-Siège…) pour mettre en avant la dimension internationale de la mobilisation des religions.La parole de l’Église catholique en France sera pastorale, faisant la promotion d’une « spiritualité éco-logique » auprès des communautés chrétiennes et cherchant à sensibi-liser l’opinion publique aux enjeux déjà évoqués. La mission de plai-doyer reviendra aux associations (Secours catholique, CCFD-Terre Solidaire), alors que la délégation du Saint-Siège se chargera de la dimension politique.

La COP21 sur le terrainEt après la COP21 ? « À chacun d’impulser un rapport à la nature plus juste pour l’avenir », répond Mgr Brunin. La Conférence à Paris ne sera pas un aboutissement. C’est davantage le moment favo-rable — Kairos — pour imaginer

« la vie bonne » et repenser une dynamique de croissance et de développement.De nombreux diocèses sont impliqués dans la sensibilisation des fidèles au concept de l’écolo-gie intégrale proposé par le pape François. Des conférences, des pèlerinages et des célébrations ont préparé le terrain.Parmi les temps forts annoncés, une célébration œcuménique le 3 décembre à la cathédrale Notre-Dame, en présence du cardinal André Vingt-Trois, du patriarche Bartholoméos de Constantinople et du secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises, le pasteur Olav Fykse Tveit. Et le 5 décembre, des jeunes de tous les diocèses qui se sont mobilisés témoigneront à Montreuil et ren-contreront des personnalités du monde entier engagées elles aussi pour un avenir meilleur.

Conférence des évêques de France

Plus d'informations

sur le site cop21religions.org

40 000 participants, experts, responsables associatifs, diplomates et chefs d’État, sont attendus à Paris du 30 novembre au 11 décembre à la COP21, la conférence de l’ONU sur le climat. Parmi eux, des responsables religieux.

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L’Église catholiqueengagée dans la COP21

Le patriarche Sako et Mgr Mirkis ont rencontré Mgr Pontier et les vice-présidents en septembre à Paris.

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Dossier

Des nouveaux locaux pour le CHRS ForbinLe 25 septembre, les locaux rénovés du Centre d’hébergement et de réinsertion sociale Forbin de la Fondation Saint Jean de Dieu ont été inaugurés. Visite du plus ancien accueil de nuit d’Europe.

«Accueillons toujours, on verra ensuite ! » proclamait Frère Élisée Coriou en rouvrant l’Accueil de nuit après la

Première Guerre mondiale. Oui, mais c’était en 1919… Aujourd’hui, le CHRS Forbin ne peut plus se contenter de « voir venir », et d’ac-cueillir « comme il veut ». Il doit se conformer à des règles strictes.

Des travaux d’humanisationLes locaux avaient été refaits en 1999, mais s’ils étaient propres, les améliorations étaient insuf-fisantes. Ils comportaient encore des dortoirs de 12 personnes. « En 2009, à la demande des services de l’État, nous avons présenté un dos-sier pour réaliser des travaux d’humanisation, explique le directeur, Georges Kammerlocher. Ils ont démarré en 2013 et ont duré 26 mois, sans fermeture. » Les anciens bâtiments ont été entièrement rénovés. Un bâtiment neuf, avec 68 chambres individuelles, a été construit, des chambres avec accès pour les personnes han-dicapées ont été créées.« Aujourd’hui, les personnes entrent dans un lieu propre, avec des chambres majoritairement indi-viduelles ou à deux et exceptionnellement trois lits. Les sanitaires sont intégrés dans 70 % des chambres. Les autres comportent un lavabo avec les douches à l’étage. Cela permet plus d’intimité et respecte la dignité des personnes. »

Les dispositifs d’accueilChaque jour, près de 300 personnes sans-abri — des hommes de 18 à 65 ans — sont accueillies au 35 rue de Forbin, près de La Joliette. L’Accueil est ouvert tous les jours de l’année de 13 h 15 jusqu’au lendemain 9 h. Ceux qui se présentent bénéficient d’un hébergement, d’un dîner et d’un petit-déjeuner — le repas de midi étant réservé aux personnes en insertion, aux malades ou aux grands marginaux —, d’un vestiaire, d’une bagagerie et de soins infirmiers si nécessaire. Les hébergés paient une contribu-tion de 50 centimes par jour.Jusqu’à présent, il existait plusieurs dispositifs d’accueil.Un hébergement d’urgence pour des personnes itinérantes ayant besoin du gîte et du couvert pour refaire leurs forces.Un hébergement transitoire avec un accom-pagnement vers la réouverture des droits et l’élaboration d’un projet individuel. Pour les grands marginaux ou des personnes ayant des problèmes de santé ou psychologiques, cet hébergement pouvait durer plusieurs mois.Des chambres individuelles d’insertion pour des personnes plus près de la sortie, en cours de réalisation d’un projet d’emploi ou de formation.

Un regard bienveillant et vigilantDepuis janvier 2015, les personnes sans-abri ne peuvent plus se présenter de leur propre ini-tiative. Toutes les places sont attribuées par le 115, qui reçoit les appels et les répercute au PC du SAMU Social. D’autre part, depuis cet été, la mission d’hébergement d’urgence du CHRS a été réaffirmée par ses financeurs. L’accompagnement social et les services transitoires ne sont donc plus reconnus. Toutefois, les 35 places d’insertion ont été préservées.Marie est auxiliaire socio-éducative. Avec ses quatre co-équipiers, elle reçoit les personnes pour le premier accueil. « Le plus important est de créer du lien, de mettre les personnes en confiance. Nous les enregistrons, nous leur présentons les lieux et leur expliquons le règlement intérieur. La

personne peut exprimer ses besoins. Nous mettons à sa disposition un stock de produits d’hygiène et d’entretien, sous forme de petits contrats, pour la responsabiliser. On la sollicite sous forme de rendez-vous pour vérifier l’état des lieux. On essaie de voir ce qu’on peut construire au quotidien. » L’équipe a toujours sur les hébergés un regard bienveillant et vigilant.C’est le 115 qui pose la durée du séjour (9 jours renouvelables, puis il faut rappeler le 115). Pendant cette période, l’équipe éducative essaiera de poursuivre le travail d’accompagnement : « On va tenter d’amorcer les choses, de les inciter à faire des démarches, de s’assurer que la personne va avoir un référent extérieur, puisqu’en interne, nous ne pouvons plus faire que l’accueil, le diagnostic et l’orientation. Cela perd du sens par rapport au tra-vail que nous avons réalisé ici jusqu’à présent. » La crainte de l’équipe, c’est que les personnes soient orientées vers un accueil de jour qui n’aurait pas plus de moyens, parce que déjà saturé.

Quelqu’un à qui parlerMomo fait partie des personnes fragilisées qui vont pouvoir, pendant trois mois, se poser et amorcer des démarches administratives. Il est arrivé au CHRS Forbin « par hasard ». Depuis, il y a fait plusieurs séjours. Originaire du Nord, il a un CAP, un BEP et un Bac Pro. Il avait un appartement et travaillait dans la restaura-tion. Suite à des difficultés familiales, il a été expulsé de son logement. À suivi une errance de dix ans. Il a dormi dans sa voiture, puis s’est retrouvé dans la rue. « Je me suis laissé aller, j’ai craqué. » Il n’a plus de papiers, car on les lui a volés, ne touche pas le RSA, n’a aucun droit. Aujourd’hui, accompagné par l’équipe du CHRS, il espère que l’horizon va s’éclaircir : l’Accueil de jour Marceau, où il avait été reçu il y a plusieurs années, a conservé des photoco-pies de ses papiers, une possibilité pour l’assis-tante sociale de lui faire ouvrir ses droits. Son rêve ? « Travailler comme électricien et avoir un chez-moi… Dehors, on est exposé aux agressions. Déjà, dormir ici, en sécurité, pouvoir se laver tous

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La statue de saint Jean de Dieu inaugurée dans le jardin de l’Accueil de nuit.

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À gauche, célébration présidée par Mgr Pontier le 25 septembre. Ci-contre, les frères de Saint Jean de Dieu. 9

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les jours, c’est un grand pas, et je trouve des gens sympathiques avec qui je peux parler. »

Sécurité et écouteBénédicte assure, avec ses collègues assistantes sociales, la permanence de diagnostic. « Nous écoutons et évaluons la situation des personnes pour déterminer vers quel service social extérieur les orienter. Ce nouveau système est frustrant. Les accueillis ont l’impression d’être trimballés, de devoir raconter leur vie à plusieurs personnes. Auparavant, nous avions des places de stabilisation, avec un accompagnement quotidien, et un service d’urgence accompagnée qui permettait de suivre les plus fragilisés. » Or le public n’a pas changé, et on le précarise. C’est ce qui inquiète les travailleurs sociaux du CHRS Forbin qui continuent, malgré tout, à s’occuper des personnes pour lesquelles un suivi était entamé. Pour Bénédicte, c’est une question d’éthique : « Nous sommes censés être hospitaliers et il faut que nous gardions à cœur les valeurs de l’Ordre de Saint Jean de Dieu : hospitalité, respect, qualité, responsabilité. La barre est placée haut et nous devons nous donner les moyens de défendre ces valeurs. »

Un accompagnement globalBénédicte accompagne aussi, avec deux autres assistantes sociales et une éducatrice, les per-sonnes orientées par le Service Intégration Accueil Orientation (SIAO) vers le dispositif d’insertion du CHRS Forbin. « Nous les recevons pour évaluer si notre structure est bien adaptée à leurs besoins. » Ces hébergés sont des personnes qui ont des ressources, certains ont un emploi,

souvent précaire, sont en formation ou étudiants… Ils ont une allocation logement et reversent 20 % de leurs ressources au CHRS. « Nous rédigeons ensemble un contrat de séjour, généralement de six mois renouvelables, qui est ensuite signé avec le directeur. L’engagement commun sert de base à l’ac-compagnement global de la personne. Les objectifs concernent leur situation sociale et administrative, la santé, l’emploi, leur budget… pour préparer une sortie positive. Ils sont précis, datés, et nous faisons des points réguliers. L’éducatrice travaille en com-plémentarité sur le quotidien. Nous organisons des réunions avec les personnes pour échanger, leur per-mettre de s’exprimer. On essaie de les aider au mieux, et on ne peut pas le faire malgré eux, mais avec eux. »

La présence des FrèresLes quatre frères de la congrégation de Saint Jean de Dieu qui assuraient une présence et des actes de soin à l’asile de nuit ont rejoint la communauté de Saint-Barthélemy en 2013, juste avant le début des travaux.Mais, tous les matins, Frère Didier arrive rue de Forbin entre 5 h 30 et 6 h, avant que le haut-parleur ne sonne le réveil ! Sa mission ? « Tout et rien : je suis partout et nulle part ! » Si Frère Didier n’a pas de poste fixe, il est polyvalent : « Je suis la roue de secours ! En début de journée, on se répartit les tâches. Il y a beaucoup de travail le matin. » Il peut assurer la permanence dans la « bulle » à l’entrée, contrôler les listes du 115, aller, avec Frère Bernard, chercher les provisions à la Banque alimentaire, intervenir s’il y a un problème avec les hébergés : « Quand la pression monte, je peux élever la voix ! » Il est un point de repère dans la maison.En quinze ans de présence à l’Accueil de Forbin, Frère Didier a vu des évolutions : « Les per-sonnes hébergées sont de plus en plus jeunes. Nous accueillons des Français et des étrangers d’environ 75 nationalités différentes. La cohabitation n’est pas toujours facile. Nous constatons aussi qu’un grand nombre de personnes ont des problèmes psy-chologiques. » Il reconnaît qu’« il faut être blindé » pour entendre et accompagner ces souffrances.

L’essentiel, estime-t-il, « c’est de les mettre à l’abri, avec nos petits moyens, de leur donner une chance. »Mais Frère Didier qui, comme les religieux de son Ordre, a fait un quatrième vœu, celui de l’hospi-talité, se désole de ne plus pouvoir, aujourd’hui, accueillir chaque personne qui se présente : « Avant, nous offrions un accueil inconditionnel, comme saint Jean de Dieu. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus ouvrir la porte à tout le monde… »

Rendre l’espéranceLe 25 septembre, lors de l’inauguration des locaux, en présence du maire de Marseille, de l’archevêque, du préfet à l’égalité des chances et de nombreux invités, le président de la Fondation Saint Jean de Dieu a estimé qu’« à travers l’évolution de nos pensionnaires, c’est un état social de notre pays qui se dresse sous nos yeux, au quotidien ». De son côté, Frère Jesús Etayo, supérieur général, a noté que « cette œuvre est une réponse à la fois courageuse, auda-cieuse et créative pour rendre l’espérance à ceux qui y arrivent, pour qu’ils puissent reconstruire un projet de vie ou, au moins, rencontrer une main amie qui les accompagne et les soutienne ». S’adressant aux personnes hébergées, il a insisté sur le charisme de l’Ordre, l’hospitalité. C’est la valeur par excellence à laquelle sont attachés tous les collaborateurs qui œuvrent au quoti-dien au CHRS Forbin.

Dominique Paquier-Galliard

Apportez votre contribution pour le 24 décembrePour préparer les cadeaux de Noël qui seront offerts aux personnes accueillies le 24 décembre, lors de la fête à laquelle participent traditionnellement l’archevêque et le maire de Marseille, certains produits seraient les bienvenus : produits d’hygiène, mousse à raser, savon, dentifrice, brosses à dents, chaussettes, chocolat, confiserie…Si vous voulez apporter votre contribution, vous pouvez contacter le secrétariat au 04 91 13 71 03.

Un accueil créé en 1872L’Accueil de nuit Saint Jean de Dieu a été créé en 1872 par François Massabo, un commerçant marseillais, pour venir en aide aux hommes que les épreuves de la vie poussaient à la rue. Il leur offrit un endroit où dormir en sécurité et au chaud dans un entrepôt, rue Marengo.S’il n’accueillit que trois personnes la première nuit, il en vint dix la suivante, puis cent, puis plus de 300 à la fin de la première année.En 1897, souhaitant que son œuvre lui survive, François Massabo la confia aux Frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu qui la poursuivent aujourd’hui.Après plusieurs déménagements, l’Accueil de nuit s’est installé rue de Forbin en 1900.

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Le Jubilé de la Miséricorde :  un temps favorable pour l’Église

Qu’est-ce qu’un Jubilé ?C’est une tradition qui nous vient de la foi juive : « Tu compteras sept semaines d’années, sept fois sept ans, c’est-à-dire quarante-neuf ans. […] Vous déclarerez sainte cette cin-quantième année et proclamerez l’af-franchissement de tous les habitants

du pays. Ce sera pour vous un jubilé : chacun de vous rentrera dans son patrimoine… » (Lévitique 25, 8.10).En 1300, le pape Boniface VIII proclama la première année sainte, pour célébrer l’anniversaire de l’In-carnation du Seigneur : il invita tous les chrétiens à se rendre

en pèlerinage à Rome pour prier sur la tombe des Apôtres Pierre et Paul et recevoir le pardon. Depuis, tous les 25 ans, l’Église célèbre une « année sainte », un « jubilé » pour le Seigneur. Mais le pape peut aussi décider d’autres « années saintes » en dehors du rythme de ces 25 ans. C’est le cas cette année avec le Jubilé de la Miséricorde.

Pourquoi un Jubilé de la miséricorde ?Le 11 avril 2015, par la bulle Misericordiae vultus (le visage de la Miséricorde), le pape François a offert à l’Église entière l’occasion de vivre une « année sainte » ou jubilé, exceptionnellement consa-crée au mystère de la miséricorde divine : elle s’ouvrira le 8 décembre prochain et finira le 20 novembre 2016, fête du Christ-Roi.« Nous avons toujours besoin de contempler le mystère de la miséri-corde. Elle est source de joie, de séré-nité et de paix. Elle est la condition de notre salut. Miséricorde est le mot qui révèle le mystère de la Sainte Trinité. La miséricorde, c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre. La miséri-corde, c’est la loi fondamentale qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie. La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être

aimé pour toujours malgré les limites de notre péché » (pape François).

Comment vivre le Jubilé de la miséricorde dans le diocèse de Marseille ?L’année sainte, comme son nom l’indique, vise à nous faire pro-gresser dans la sainteté, c’est-à-dire dans la relation vivante avec le Seigneur. Pour cela, la tradition du jubilé nous offre un véritable programme.D’abord, le pèlerinage, où l’on prie pour soi et pour les autres avec tout son corps : ce pèlerinage de l’année sainte a pour but de passer la « Porte sainte », signe du passage à une vie nouvelle et de l’engage-ment à la conversion, soit à Rome, soit dans notre diocèse, à la cathé-drale ou dans les quatre autres lieux jubilaires : Saint-Victor, Notre-Dame de la Garde, le Sacré-Cœur et Saint-Jean-de-Garguier.Puis, les œuvres de miséricorde : être proche de ceux qui sont dans le besoin, soutenir les malades,

« Voici le moment favorable pour changer de vie ! Voici le temps de se laisser toucher au cœur », annonçait le pape François dans la Bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, le 11 avril dernier. « J’ai voulu ce Jubilé comme un temps favorable pour l’Église, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace. » Du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016, l’Église catholique célébrera une Année sainte de la Miséricorde. Ce Jubilé débutera par l’ouverture de la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre, à Rome, par le pape François. À Marseille, comme dans tous les diocèses du monde, la Porte sainte sera ouverte le dimanche 13 décembre à la cathédrale.

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Le Jubilé de la Miséricorde :  un temps favorable pour l’Église

Programme du jubiléMardi 8 décembreOuverture de l’Année sainte à Rome par le pape François

Dimanche 13 décembreOuverture de la Porte sainte à La Major à 16 h

Dimanche 20 décembreOuverture des Portes saintes dans les autres lieux jubilaires : -Saint-Victor- Notre-Dame de la Garde- Sacré-Cœur- Saint-Jean-de-Garguier

Dimanche 17 janvier 2016Ouverture de la Semaine de l’Unité

Du 2 au 7 févrierOctave de la Chandeleur à Saint-Victor

Mercredi des Cendres 10 févrierMesse des artistes au Sacré-Cœur à 12 h 15

Dimanches 14, 21 et 28 février, 6 et 13 marsPrédications de Carême à Notre-Dame de la Garde à 15 h 30

Vendredi 4 et samedi 5 mars« 24 heures pour Dieu » : temps fort dans les paroisses,les secteurs et les lieux jubilaires

Samedi 19 marsJubilé des pères de famille

Dimanche des Rameaux 20 marsJubilé des jeunes

Dimanche 3 avrilDimanche de la Miséricorde

Samedi 21 et dimanche 22 maiAnniversaire de l’abolition de l’esclavageet Forum œcuménique des œuvres de miséricorde

Vendredi 3 juinJubilé des prêtres au Sacré-Cœur

Dimanche 13 novembreCélébration de clôture du Jubilé à La Major

visiter les prisonniers, prier pour quelqu’un que l’on aime ou que l’on a du mal à aimer, servir les plus démunis, lutter pour la justice, devenir artisan de paix et de récon-ciliation, consoler les affligés... Nombreux sont les lieux dans le diocèse où la miséricorde est déjà à l’œuvre. C’est une bonne occasion pour les connaître et les soutenir.Ensuite, la célébration de la miséricorde, notamment dans le sacrement de Réconciliation. Des propositions seront faites, surtout pendant le temps du Carême, à tra-vers la lecture des « paraboles de la miséricorde », des prédications à Notre-Dame de la Garde et la célébration des 24 heures pour le Seigneur, les 4 et 5 mars. La tradi-tion du Jubilé, c’est aussi l’indul-gence : le trésor de tout ce que les chrétiens de tous les temps ont fait de bien est offert à tous pour que nous soyons aidés sur le chemin de notre conversion.Enfin et surtout, une prière assidue à laquelle nous sommes tous appe-lés : cela passe par la participation à l’Eucharistie, la méditation de l’Écriture, la prière silencieuse. C’est une belle occasion pour sti-muler la prière en famille, autour d’icônes de la miséricorde qui cir-culeront dans tout le diocèse.

Un jubilé, c’est donc un chemin joyeux de conversion à vivre per-sonnellement et en Église.Bonne année sainte à chacun !

+ Georges Pontier + Jean-Marc Aveline

Le remède  de la miséricorde

L e Jubilé de la Miséricorde sera ouvert par le pape François le 8 décembre, en la fête de l’Immaculée-Conception. Ce jour marquera également le cinquantième anniversaire de la clôture

du concile Vatican II, le 8 décembre 1965. Lors de l’ouverture de ce concile, le 11 octobre 1962, le pape Jean XXIII avait voulu donner le ton des débats en invitant l’Église à recourir au « remède de la miséri-corde » et à mettre en valeur « les richesses de sa doctrine ».Cinquante ans après la fin du Concile, ce texte, dont les dernières lignes résonnent de façon particulière dans le climat violent et incer-tain des événements actuels, est une belle invitation à entrer avec confiance dans l’année jubilaire qui commence.

« Mais aujourd’hui, l’Épouse du Christ préfère recourir au remède de la miséricorde, plutôt que de brandir les armes de la sévérité. Elle estime que, plutôt que de condamner, elle répond mieux aux besoins de notre époque en mettant davantage en valeur les richesses de sa doctrine. […] L’Église catholique, en brandissant par ce Concile œcu-ménique le flambeau de la vérité religieuse au milieu de cette situa-tion, veut être pour tous une mère très aimante, bonne, patiente, pleine de bonté et de miséricorde pour ses fils qui sont séparés d’elle. À l’humanité accablée sous le poids de tant de difficultés, elle dit, comme saint Pierre au pauvre qui lui demandait l’aumône : “De l’argent et de l’or, je n’en ai pas, mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ, le Nazaréen, marche” (Actes, 3, 6).Certes, l’Église ne propose pas aux hommes de notre temps des richesses périssables, elle ne leur promet pas non plus le bonheur sur la terre, mais elle leur communique les biens de la grâce qui élèvent l’homme à la dignité de fils de Dieu et, par là, sont d’un tel secours pour rendre leur vie plus humaine en même temps qu’ils sont la solide garantie d’une telle vie.Elle ouvre les sources de sa doctrine si riche, grâce à laquelle les hommes, éclairés de la lumière du Christ, peuvent prendre pleine-ment conscience de ce qu’ils sont vraiment, de leur dignité et de la fin qu’ils doivent poursuivre.Et enfin, par ses fils, elle étend partout l’immensité de la charité chrétienne, qui est le meilleur et le plus efficace moyen d’écarter les semences de discorde, de susciter la concorde, la juste paix et l’unité fraternelle de tous. »

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12 égLISE à MARSEILLE

C omme un vaisseau fantôme avançant dans la nuit, ou une église flottante, notre bus a parcouru la route de Marseille à Padoue au rythme des

prières et des chants des deux chorales : les Capverdiens de La Belle-de-Mai et les Gabonais du Bon-Pasteur. Nous n’avons pas fermé l’œil de la nuit. Une vraie veillée.

Trois jours bénisÀ 8 heures du matin, une vision : la basilique de Saint-Antoine, majestueuse et solennelle, visitée chaque année par quatre millions de pèlerins. Et une surprise : le recteur invite les responsables de la communauté capverdienne à choisir une statue de saint Antoine comme don de la basi-lique. En bons Marseillais, nous choisissons la plus belle ! Au cours de la célébration la plus solennelle de la journée, elle est bénie et confiée à notre groupe. Que de joie et d’émotion ! Devant tout le peuple rassemblé, notre prière en por-tugais et le chant Toi Notre Dame gagnent les cœurs. « Ils nous ont mis à l’honneur, confie une participante portugaise. Pour la première fois, je me suis sentie importante ! »Les rues de Padoue et d’autres lieux visités ne nous oublieront pas ! Notre passage est

signalé par un drapeau orange de cinq mètres : « Marseille et ses mille visages ». Derrière mar-chent nos cinquante pèlerins : Capverdiens, Français, Gabonais, Maltais, Congolais, Portugais… tous marseillais ! Trois jours bénis, un beau témoignage d’interculturalité et de com-munion vécue… et apprise à un peuple italien accueillant et attentif.

Une grâce et une chanceÀ Venise, où tout le groupe débarque du bateau en chantant, des Anglais nous approchent, curieux de connaître les raisons de notre manif… Luisa, guide bénévole du diocèse, nous fait res-ter le nez en l’air pendant plus d’une heure pour contempler l’histoire et la saveur théo-logique des 8000 mètres carrés de mosaïque d’or qui recouvrent voûtes, parois, coupoles et murs de Saint-Marc, appelée justement « la basilique d’or ». L’atmosphère envoûtante et magique d’une Venise sous un soleil d’été à la mi-octobre, bondée de touristes et de gondoles,

transporte notre groupe dans un autre univers. Mais notre passage, tel une vague noire, et nos chants derrière la grande banderole orange font tourner des regards surpris sur nous. C’est notre revanche… et c’est magique ! Dans le fameux sanctuaire de Monte Berico à Vicence, au milieu d’une assemblée très nombreuse, notre groupe est invité à faire sa prière et à chanter devant tous. « Ils sont venus de Marseille pour honorer notre Madonna ! » explique en souriant le P. Lino qui nous accueille.

Pour notre groupe, composé de migrants au tra-vail sur les chantiers ou dans le nettoyage, ce pèlerinage a été une grâce et une chance. Chacun a contribué de sa poche, deux cents ou quelques dizaines d’euros, selon ses possibilités. Beaucoup nous avaient envoyés à saint Antoine comme messagers de leur foi et nous avaient montré leur solidarité. C’est ainsi qu’on bâtit la communion des saints, n’est-ce pas ?

Renato Zilio

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Événement

Marseille et ses mille visages à la découverte de sanctuaires italiensAu mois d’octobre, un groupe de pèlerins marseillais du secteur Saint-Lazare-Plombières, emmené par le P. Renato Zilio, scalabrinien, est parti à la découverte de trois sanctuaires italiens à Padoue, Venise et Vicence.

Vous envisagez de vous mettre en chemin vers Compostelle ? L’Association provençale des pèlerins de Compostelle est à votre disposition pour vous informer et vous aider dans votre préparation. Elle vous propose de vous rencontrer pour vous conseiller dans le choix de l’itinéraire, des hébergements, de la documentation nécessaire, et pour la confection de votre sac.

Elle peut aussi vous remettre la crédentiale (le passeport du pèlerin) et, si vous le désirez, vous inviter à une bénédiction à l’église des Accoules avant votre départ. Les anciens pèlerins pourront à leur retour devenir hospitaliers bénévoles (accueillants) dans l’une des haltes du chemin.L’association œuvre aussi pour la sauvegarde des chemins et organise des « cafés

et des balades jacquaires ». Elle tient une permanence le deuxième lundi de chaque mois de 17 h 30 à 19 h 30.

Contact : 06 86 36 94 35  (réponse assurée)  ou provencaledespelerins @hotmail.fr 34, rue du Refuge 13002 Marseille www.marseille-arles-compostelle.com

Prendre les chemins de Compostelle

À l’église des Accoules, de chaque côté du porche, deux bornes de l’Association indiquent que Marseille est à 1 667 km de Saint-Jacques de Compostelle et à 1 060 km de Rome.

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Le monde est confronté à des chan-gements majeurs qui ne pour-ront être dépassés que si tous les

hommes de bonne volonté, et tout par-ticulièrement les chrétiens, prennent conscience de leur caractère irréversible et s’attachent à retrouver le sens perdu de leur condition.

parmi les défis majeurs du XXIe siècle, le changement climatique n’est pas le plus simple. Les chefs d’État du monde entier vont se retrouver à paris à la cop 21 pour, tout au moins espérons-le, s’engager fermement sur une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Rien n’est acquis à ce jour. car cette ambition indispensable remet fondamentalement en cause notre modèle de développement conçu sur la compétition, la concurrence, la société de consommation et la croissance économique. Elle appelle à savoir construire une autre économie moins consommatrice d’énergie, plus ouverte sur l’environnement, sensible aux ressources de la biodiversité, généreuse pour les plus défavorisés. ainsi, Jean-Baptiste de Foucault, ancien commissaire au plan, valorise la frugalité.

L’entrée en force des pays d’asie sur la scène internationale, aussi bien au niveau économique que politique, modifie fondamentalement la géopolitique du

monde. La chine, l’Inde, les pays qualifiés d’émergents, sont devenus les nouveaux maîtres du jeu, alors que les pays de la « vieille Europe » entendent conserver leurs avantages en refusant toute mesure susceptible de remettre en cause les avantages acquis de leurs performances passées.

Le drame des migrants, résultat de guerres fratricides, se heurte à la fermeture des frontières qui ne sont que des fermetures de solidarité. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants tentent par tous les moyens, au risque de leur propre vie, de quitter des pays en guerre. plutôt que de mettre en place les mesures nécessaires pour les accueillir dans la dignité, l’Europe construit des murs de la honte soi-disant pour se protéger du malheur des autres. Le message récent de Mgr pontier sur les réfugiés doit être compris par tous.

Les inégalités de conditions de vie des ménages, de capacité des collectivités territoriales, de résultats des entreprises pour ne parler que des pays dits riches, entre les « gagnants » et les « perdants », les « inclus » et les « exclus », les « hauts revenus » et les « bas salaires », remettent en cause notre capacité collective à « faire société ». Le court terme remplace la réflexion et l’immédiateté, la capacité à réfléchir à une échéance proche que

nous refusons de voir. L’Internet et le numérique ne remplaceront pas le dialogue ou le regard.

La tentation est grande, dès lors, de considérer l’avenir trop incertain et de se rabattre sur toutes les formes de proximité du court terme, familiale et territoriale, pour ne pas avoir à remettre en cause des évidences devenues fausses d’un progrès matériel indéfini.

Les chrétiens ont un devoir d’espérance. Il est tout entier dans la promesse du Salut authentifié par la résurrection du christ. Le pape François, dans une encyclique qui fera date, appelle à la conversion qui implique une nouvelle lecture de nos devoirs. conversion écologique, conversion économique, conversion sociale relèvent toutes de l’espérance chrétienne. Elles portent le sens que nous impose le monde d’aujourd’hui. Elles appellent à des initiatives majeures que personne ne peut anticiper. L’économiste Bernard perret concluait ainsi son intervention aux dernières Semaines sociales de France : « Si l’avenir est porteur d’un sens et d’une beauté dont ne pouvons même pas concevoir la grandeur, alors, oui, cela vaut vraiment la peine de se mobiliser pour le rendre possible. »

le billet du COMité diOCéSAiN éCONOMiQue et SOCiAl

Un devoir d’espérance  

Charles de Foucauld, frère universel

À l’occasion du centenaire de sa mort, les membres de la

famille spirituelle Charles-de-Foucauld souhaitent faire redé-couvrir la figure spirituelle de Charles de Foucauld et sensibiliser à son message de fraternité.

Temps d’adoration, le 1er décembre à Saint-Pierre – Saint-PaulÀ Marseille, la famille spirituelle Charles-de-Foucauld se réunira, le mardi 1er décembre, pour un temps d’adoration à 17 h 30 et

une messe à 18 h 30, suivie d’un apéritif partagé à la paroisse Saint-Pierre – Saint-Paul, 161 bd de la Libération (1er).

Spectacle, le 11 décembre à l’École de ProvenceDans le cadre de l’Année du cen-tenaire, elle vous invite à un spec-tacle, Charles de Foucauld, frère universel le vendredi 11 décembre de 19 h 30 à 21 h à l’École de Provence, 42 bd Émile Sicard (8e).Mis en scène par Francesco Agnello (le metteur en scène de

la pièce Pierre et Mohamed) et interprété par Damien Ricour et Francesco Agnello, ce spectacle a été présenté cet été au Festival d’Avignon.

Prix des places : 10 euros, et 5 euros pour étudiants et chômeurs. Métro Rond-Point du Prado. Bus 41 ou 19.

Contact : Chantal Abel 04 91 85 22 63.

Dr

égLISE à MARSEILLE

Vie du diocèse

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14 égLISE à MARSEILLE

Histoire de l’Église

L’optimisme irénéenSa vision de l’homme est opti-miste. L’homme est créé à l’image de Dieu et tend vers la pleine ressemblance avec lui. Destiné à voir Dieu, il s’accoutume ici-bas à le porter et à vivre avec lui. De son côté, Dieu s’accoutume à vivre avec sa créature. Ainsi, depuis tou-jours, l’homme se trouve dans ses mains, à savoir « son Verbe et sa Sagesse », le Fils et l’Esprit. Jamais l’homme ne lui a échappé. Toujours, Dieu n’a cessé de l’envelopper de sa délicieuse miséricorde.« Jamais, en effet, Adam n’a échappé aux Mains de Dieu auxquelles par-lait le Père lorsqu’il disait : “Faisons l’homme à notre image et à notre res-semblance.” C’est pourquoi l’homme est la merveille de Dieu : “La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu.” »

L’amitié divinePour parler de la miséricorde, un mot revient chez Irénée, celui de « l’amitié » de Dieu. Dieu le Père veut faire de nous ses amis en son Fils Jésus le Christ. L’Évangile rap-porte la parole du Seigneur à ses disciples : « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis. »

Au début de la création, Dieu a modelé l’homme, l’a fait à son image et ressemblance, et lui a remis tous ses dons. En effet, si Dieu créé l’homme, ce n’est pas pour en faire un esclave à sa disposition, c’est, au contraire, pour l’aimer et déposer en lui tout son amour.« Au commencement, ce ne fut pas parce qu’il avait besoin de l’homme que Dieu modela Adam, mais pour avoir quelqu’un en qui déposer ses bienfaits. »En effet, Dieu n’a pas besoin de nous, il a tout ce qu’il lui faut, sinon il ne serait pas Dieu. Rien ne lui manque : « Il est riche, parfait, et sans besoin. » Son désir est d’enri-chir l’homme, de lui faire du bien.Ce qui est fondamental chez Irénée, c’est que Dieu a créé l’homme pour mettre en lui tous ses dons.Si Dieu n’a besoin de rien, de son côté l’homme a besoin de tout. Si Dieu n’a besoin de rien, il demande à l’homme de le servir en ses créa-tures et de le suivre : « Dieu sollicite le service des hommes par bonté et miséricorde pour combler de bienfaits ceux qui le servent avec persévérance. Car autant Dieu n’a besoin de rien, autant l’homme a besoin de la com-munion de Dieu. »

Certes l’homme est pécheur, il a besoin du pardon, du salut, donc de la miséricorde : « Il fallait que le Médiateur de Dieu et des hommes, par sa parenté avec chacune des deux parties, les ramenât l’une et l’autre à l’amitié et à la concorde, en sorte que, tout à la fois, Dieu accueillît l’homme et que l’homme s’offrît à Dieu. »Grâce à l’Incarnation du Fils de l’homme, Dieu nous a rétablis dans l’amitié.

Le bienfait de l’IncarnationDès l’origine, l’homme est créé à la ressemblance de Dieu, mais celui-ci ayant rompu l’alliance ne pouvait voir de qui il était l’image. La ressem-blance s’était perdue. Il fallait donc que le Sauveur la rétablisse par sa venue en ce monde. En effet, tant que le Verbe de Dieu ne prit chair en ce monde, l’homme ne pouvait pas voir à qui il ressemblait. On le disait « image de Dieu », mais le Fils de Dieu ne s’était pas encore rendu visible, lui l’image parfaite du Père grâce à laquelle l’homme fut fait.« La vérité de tout cela apparut lorsque le Verbe de Dieu se fit homme, se rendant semblable à l’homme en rendant l’homme semblable à lui, pour que, par la ressemblance avec

le Fils, l’homme devienne précieux aux yeux du Père. Dans les temps antérieurs, en effet, on disait bien que l’homme avait été fait à l’image de Dieu, mais cela n’apparaissait pas, car le Verbe était encore invisible, lui à l’image de qui l’homme avait été fait : c’est d’ailleurs pour ce motif que la ressemblance s’était facilement per-due. Mais, lorsque le Verbe de Dieu se fit chair, il confirma l’une et l’autre : il fit apparaître l’image dans toute sa vérité, en devenant lui-même cela même qu’était son image, et il rétablit la ressemblance de façon stable, en rendant l’homme pleinement sem-blable au Père invisible par le moyen du Verbe dorénavant visible. »

L’admirable sacrementLe Christ a pour mission de réca-pituler tous les hommes et de les faire participer à l’incorruptibilité. Cela est possible grâce à l’Eucharis-tie célébrée dans l’Église. En effet, dans cet admirable sacrement, l’homme reçoit la vie même de Dieu et devient en quelque sorte immortel : « Nos corps qui partici-pent à l’Eucharistie ne sont plus cor-ruptibles puisqu’ils ont l’espérance de la résurrection. »

Bernard Lorenzato

Irénée et la surabondante bonté du Créateur

LES PèRES DE L’éGLISE ET LA MISéRICORDE (4)

Originaire d’Asie mineure, Irénée, dont le nom signifie « pacifique », est né entre 120 et 140. Il a reçu la catéchèse auprès de l’évêque Polycarpe, à Smyrne. On le trouve ensuite comme prêtre dans l’Église de Lyon, puis évêque de cette cité à la fin de la persécution de 177. Pour la formation de ses fidèles, il rédige un petit catéchisme qu’il intitule La démonstration apostolique, puis il écrit son ouvrage Contre les hérésies. Dans celui-ci, Irénée développe sa vision de l’homme, sa présentation du Christ et sa réflexion sur l’Église.

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Index annuel15égLISE à MARSEILLE

Chaque titre est suivi de deux nombres séparés par un trait de fraction. Le premier indique le numéro du bulletin mensuel, le second la (ou les) page(s).

Table des matières de janvier à décembre 2015

éDitoRial��Alors�que�commence�une�année�nouvelle…� 1/3��La�force�de�l’amitié� 2/3��Une�Église�diocésaine�en�Carême� 3/3����������������������������La�mémoire�et�le�pardon� 4/3�� Pentecôte�:�l’Esprit�fait�des�frères� 5/3��Le�secret�de�La�Major� 6/3��À�l’orée�d’une�nouvelle�année�pastorale� 8/3��Un�de�Baumugnes��� 9/3��� Famille�:�appelée�à�la�sainteté� 10/3��La�crèche�et�la�croix� 11/3

officiel�� �Nominations� 2/23������������������������������������������������� Prêtres�et�diacre�jubilaires�en�2015� 2/23��Nominations� 3/6��Nominations� 4/22��Nomination� 5/7��Nominations� 7/22���Nominations� 8/6��Calendrier�diocésain�2015-2016� 8/22��Nomination� 9/2��Nomination� 10/23��Quêtes�impérées� 11/22

pRovince��Un�nouvel�évêque�à�Digne� 2/14�� �L’oratoire�N.-D.�de�Tibhirine��à�Bonifacio� 2/14�� Jubilé�à�N.-D.�du�Laus� 4/19�� �Chemin�de�la�consolation��à�la�Sainte-Baume�� 10/11

famille Diocésaine��DécèsP.�Marius�Martinez� 1/23P.�Georges�Pizet� 2/23P.�Paul�Roumanet� 3/23P.�Gérard�Piétri� 4/23P.�Dominique�Léon� 4/23P.�Yves�Négrier� 5/23P.�Ambroise�Boucherie� 5/23P.�Jean�Saldumbide� 7/23P.�Pierre�Abeberry� 7/23P.�Pierre�Fontez� 8/23P.�Bernard�Combes� 9/23P.�Jacques�Marty� 9/23P.�Jean-François�Vincent� 10/23P.�Michel�Labergère� 11/23

��DistinctionMgr�Pontier,��chevalier�de�la�Légion�d’honneur� 5/2

église De fRance�� �Décès�de�Mgr�Lacrampe� 6/23��Rencontre�de�la�Mission�ouvrière� 7/14��Assemblée�plénière�de�Lourdes� 11/6��L’Église�catholique�et�la�COP21� 11/7

église univeRselle�� �Mgr�Mirkis,�archevêque�chaldéen�de�Kirkouk�1/15�� Journée�mondiale�du�Migrant� 2/13��Hommage�à�Mgr�Roméro� 6/13�� Sœur�Sophie�aux�Philippines� 7/6-7��L’Église�en�Tunisie� 10/6-7

témoin��Anne-Soline,�professeur�d’amour� 4/10-11��Belle�année�pour�Julie�et�Ricardo� 8/14�� Sophie�Alexis,�vierge�consacrée� 9/10-11

actualité�� Parvis�rénové�à�La�Bouilladisse� 1/12��Un�nouvel�autel�à�Eoures� 1/12��Consécration�de�l’église�de�Plan-de-Cuques�1/13��La�Lumière�de�Bethléem�à�Marseille� 2/6��Hommage�à�Mickael� 2/6��Débat�:�Au�nom�de�Dieu�?� 2/7��Le�Denier�de�l’Église�2015� 3/7��Des�nouvelles�de�Romain�Louge� 4/6�� Journée�mondiale�de�la�prière� 4/6�� Fin�de�vie�:�un�enjeu�de�fraternité� 4/7�� Pour�un�printemps�de�la�rencontre� 5/14��Les�Midis�du�Mardi�à�St-Mauront� 5/15��Les�dialogues�de�Saint-Fé� 5/15��Les�25�ans�de�Marseille�Espérance� 6/6��Génocide�arménien�:�Marseille�se�souvient� 6/6�� SOS�voyageurs�recrute� 6/7�� Interview�de�Mgr�Pontier�sur�l’actualité� 9/8-9�� Sœurs�de�N-D�de�la�Compassion� 10/12��Monastère�des�Petites�Sœurs�de�l’Agneau�10/12

DossieR��Rencontre�de�la�vie�consacrée� 1/7��Les�Petites�Sœurs�de�l’Agneau� 1/8-9��Voyage�solidaire�à�Safi� 2/8-9��Carême�avec�le�CCFD�–�Terre�Solidaire� 3/8-9�� Il�y�a�100�ans,�le�génocide�arménien� 4/8-9

��L’Apostolat�de�la�mer�à�Marseille� 5/8-9��Le�Forum�Jeunes�Pros� 6/8-9��Ordinations�à�La�Major� 7/8-11��Les�femmes�missionnaires� 8/8-9��Collecte�nationale�du�Secours�catholique� 10/8-9��La�rénovation�du�CHRS�Forbin� 11/8-9

événements�� 89e�Semaine�sociale�de�France� 1/5���Clôture�de�l’Année�mariale� 1/6��Mémoire�de�la�Grande�Guerre� 3/11�� �1915�:�le�génocide��assyro-chaldéen-syriaque� 3/12-13�� �Le�Secours�catholique�avec�le�pape�François� 5/6��Collégiens�et�lycéens�à�Rome� 6/12��Lieux�saints�partagés�au�Mucem� 7/15�� Faire�mémoire�de�l’esclavage� 7/15��Le�Week-end�3D� 8/7��Les�70�ans�de�la�FSCF� 9/6-7��Le�mouvement�des�Jeunes�Européens� 9/14�� Foi�et�Lumière�à�Rome� 9/15��Les�familles�avec�le�pape�à�Philadelphie� 10/10��Le�Jubilé�de�la�Miséricorde� 11/10-11�� Pèlerinage�scalabrinien�en�Italie� 11/12

vie Du Diocèse�� Ils�racontent�la�guerre�d’Algérie� 1/10�� Journée�mondiale�du�Migrant� 1/10�� Service�évangélique�des�malades� 1/11��La�Société�de�Saint-Vincent-de-Paul� 1/11��D’un�Synode�à�l’autre� 1/14��Billet�du�CDES� 1/14�� �Les�Franciscaines�Missionnaires��de�Marie�quittent�N.-D.�de�la�Garde� 2/10-11��Opération�pelotes�de�laine� 2/12��Billet�du�CDES� 2/15��Décès�de�Mgr�Édouard�Bouquier� 3/6��La�vie�consacrée�célébrée�à�Saint-Victor� 3/10��Billet�du�CDES� 3/15�� Se�former�à�Photoshop� 4/12��Les�CPM�au�service�des�fiancées� 4/12��L’Espace�éthique�méditerranéen� 4/13��Billet�du�CDES� 4/13��Les�sœurs�quittent�Saint-Jean-de-Garguier� 5/7��Billet�du�CDES� 5/12��La�mission�dans�un�ensemble�scolaire� 5/12��Ateliers�des�découvertes�à�N-D�de�la�Garde� 6/10��Les�mariés�à�la�Bonne�Mère� 6/11��Homme�et�femme,�dialogue�de�Salut� 6/14

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16 égLISE à MARSEILLE

Index annuel

��Billet�du�CDES� 6/15�� Sr�Rémuzat,�clôture�du�procès�diocésain� 7/12��Remerciements�à�l’économe�diocésain� 7/12��Challenge�des�cathédrales� 7/13��Billet�du�CDES� 7/13��Un�foyer�de�jeunes�filles�au�Carmel� 8/6�� Saint�Philippe�Néri�fêté�à�Saint-Ferréol� 8/10��Un�patronage��renait�à�Sévigné� 8/11�� Invitation��de�la�Mission�Ouvrière� 8/12��Billet�du�CDES� 8/12�� Parcours�biblique�2015/2016� 8/13��Dimanche�de�la�mer� 8/13�� Session�liturgique�:�la�prière�des�heures� 8/13��Rencontres�et�vocations� 9/12���Adoration�à�Saint-Barnabé� 9/12��Billet�du�CDES� 9/13��Les�50�ans�du�MCC� 9/13�� Sœurs�N.-D.�de�la�Compassion� 10/12�� Petites�Sœurs�de�l’Agneau� 10/12��Billet�du�CDES� 10/13�� JALMALV�et�la�fin�de�vie� 10/13��Les�Amis�de�La�Major� 10/14��Aubagne�fête�Saint-Sauveur� 10/15��Billet�du�CDES� 11/13

temps foRts��La�Chandeleur�à�Saint-Victor� 2/24����������������������������Récollection�diocésaine� 3/24�� Semaine�sainte�et�Pâques� 4/24�� Forum�des�jeunes�professionnels� 5/24��������������������������������������������� Fêtes�à�l’Estaque�et�Allauch� 8/24�� �Festival�Open�Church��et�les�Rencontres�inattendues� 9/24��Colloque�Religion�et�Torture� 10/24��Après�les�attentats�de�Paris� 11/24

vie De la cité��Messe�du�Vœu�des�Echevins� 7/2-3

HistoiRe Du Diocèse�� Jules�Isaac,�un�historien�dans�la�guerre� 4/14-15��������������������������La�Grande�Guerre�et�le�diocèse�(3)� 8/4-5��������������La�Grande�Guerre�et�le�diocèse�(4)� 11/4-5

commentaiRes�� Si�tu�veux�la�paix� 1/17-18��Les�cendres� 2/17-18��En�route�vers�le�Synode�de�2015� 3/17-18��Mettre�en�récit�la�résurrection� 4/17-18��La�vie�consacrée� 5/17-18��La�prière,�une�rencontre�avec�Dieu� 6/17-18��Etre�témoin�de�la�miséricorde� 7/17-18��L’encyclique�Laudato si’� 8/17-18��La�famille�:�d’un�Synode�à�l’autre� 9/17-18��Vivre�l’hospitalité� 10/17-18��La�miséricorde� 11/17-18

HistoiRe De l’église��Aelred�de�Rievaulx� 1/16��Guillaume�de�Saint-Thierry� 2/16��Guerric�d’Igny� 3/16��Amédée�de�Lausanne� 4/16��Baudoin�de�Ford� 5/16��Adam�de�Perseigne� 6/16��Galand�de�Reigny� 7/16��Miséricordieux�comme�le�Père� 8/16��Trois�documents�du�IIe�siècle� 9/16��Clément�de�Rome�et�la�miséricorde� 10/16�� Irénée�et�bonté�du�Créateur� 11/14

inteRReligieuX�� �Rencontre�avec�le�patriarche��de�l’Église�syriaque�catholique� 7/4-5��Mosaïques,�édition�2015� 7/5�� 50�ans�de�relations�entre�juifs�et�chrétiens� 8/15

Œcuménisme�� �Semaine�de�prière�pour�l’Unité� 1/24�� �Catéchisme�de�l’Église�apostolique��arménienne� 2/19��La�Semaine�de�l’Unité�à�Marseille� 3/14��Radio�Dialogue�rejoint�RCF� 5/13

soliDaRit� Sebastian,�partenaire�du�CCFD� 5/10��Deux�animateurs�du�Secours�catholique� 5/11

patRimoine��Le�temps�des�pastorales� 1/19��Constantin�et�le�concile�d’Arles� 3/19��Les�Arméniens�et�la�Provence�(1)� 5/19��Les�Arméniens�et�la�Provence�(2)� 6/19��Les�Arméniens�et�la�Provence�(3)� 7/19��Les�Arméniens�et�la�Provence�(4)� 8/19��Les�Arméniens�et�la�Provence�(5)� 9/19��L’orgue�de�l’Œuvre�Allemand� 10/5��Les�Arméniens�et�la�Provence�(6)� 10/19

cultuRe et méDias��Les�livres�du�mois� 1�à�11/20-21

tiRé-à-paRt�� �Se�former�dans�la�foi�(avec�le�n°�8�de�septembre)

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RubriqueégLISE à MARSEILLE fiche commentaires 22

C’est le 8 décembre que le pape François ouvrira l’Année sainte de la Miséricorde, au cours de laquelle nous serons invités à intérioriser cette manifestation

de l’agir divin qu’est la miséricorde. Prenons donc le temps de nous familiariser avec elle.

Au confluentde deux courants de pensée

Pour Israël, la miséricorde est exprimée à l’aide de deux termes hébreux. Le premier (rahamim) est utilisé pour désigner « l’at-tachement instinctif d’un être à un autre ». Ce sentiment se développe dans le sein maternel (rehem), dans les entrailles d’un père ou d’un frère… Il se dit immédiatement en actes. Le second terme (hesed) signifie « faveur imméritée, amabilité, bienveillance » et « grâce de Dieu, miséricorde » (cf. Karl Kasper, La miséricorde, p. 51). Il vise donc une relation qui s’épanouit dans la durée et ne se réduit pas à des actions ponctuelles. La miséricorde, au croisement de la compassion

« Comme on peut le remarquer, la miséricorde est, dans l’Écriture, le mot-clé pour indiquer l’agir de dieu envers nous. Son amour n’est pas seulement affirmé, mais il est rendu visible et tangible. d’ailleurs, l’amour ne peut jamais être un mot abstrait. Par nature, il est vie concrète : intentions, attitudes, comportements qui se vérifient dans l’agir quotidien. La miséricorde de dieu est sa responsabilité envers nous. il se sent responsable, c’est-à-dire qu’il veut notre bien et nous voir heureux, remplis de joie et de paix. »

Pape François, Misericordiae vultus, 9

et de la fidélité, est une clef pour parcourir l’histoire du salut, telle qu’en témoignent l’Ancien et le Nouveau Testament.

Une expérience fondatriceLa libération d’Égypte, dans le récit de laquelle le mot est absent, est présentée comme un acte de miséricorde divine : « J’ai vu la misère de mon peuple en Egypte et je l’ai entendu crier sous les coups de ses chefs de corvée. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer… » (Exode 3, 7-8). Cette délivrance ne trouve pas sa fin en elle-même ; elle s’inscrit dans une histoire à venir dont l’Alliance est le sceau : « C’est moi le Seigneur, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servi-tude : tu n’auras pas d’autres dieux face à moi… » (Exode 20, 1 ss.). Un lien de tendresse unit le peuple à son Dieu : « Je serai votre Dieu et vous serez mon peuple » (Lévitique 26, 12). C’est ce lien qui l’emportera sur toutes les désaffections de l’homme, rien ne pourra le défaire : « Le Seigneur est un Dieu de tendresse et de grâce, lent à la colère et abondant en miséricorde et fidélité, gardant sa miséricorde à la millième génération, supportant faute, transgression et péché, mais sans les innocenter, punissant la faute… jusqu’à la troisième et la quatrième générations » (Exode 34, 6 ss.). Les conséquences atteignent le pécheur jusqu’à la qua-trième génération, mais la miséricorde est offerte jusqu’à la millième !

La miséricorde, l’agir divin dans notre quotidien

m.

Puja

tti/c

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Cette expérience fondatrice va rythmer les relations de Dieu avec son peuple jusqu’à la venue du Fils. Cette miséricorde divine, l’homme en fait l’expérience, c’est elle qui lui permet de vivre… Dès lors, il se doit d’en vivre avec l’autre, le frère, le prochain, et même l’en-nemi : « Souviens-toi des commandements, et ne garde pas rancune à ton prochain ; souviens-toi de l’alliance du Très-Haut et passe par-dessus l’of-fense » (Siracide 28, 7).

Le visage de la miséricorde divineCet agir divin, fait de sollicitude et de tendresse pour l’homme, est allé au terme de sa mani-festation : « À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé par les pro-phètes, mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils » (Hébreux 1, 1). La miséricorde divine a épousé notre humanité, en venant habiter en elle. Tous les actes de Jésus, toutes ses paroles, traduisent la miséricorde du Père pour chacun de ses fils, à commencer par les plus pauvres, les exclus ou les rejetés, les infréquentables… Par sa manière d’être avec eux, il leur permet de découvrir que non seu-lement ils sont aimables si… mais qu’ils sont déjà aimés sans conditions. Face aux intran-sigeances des pharisiens, il ouvre largement les portes de la miséricorde : « Si cet homme était un prophète, il saurait qui est cette femme… une pécheresse… » — « Tu vois cette femme… ses péchés si nombreux ont été pardonnés parce qu’elle a montré beaucoup d’amour » (Luc 7, 36-50). Il peut ainsi faire découvrir à ceux qui accueillent sa parole que ce don de la miséri-corde est une invitation à vivre avec et pour

les autres, même en bousculant les barrières que les hommes ne cessent d’élever.Une question est posée à Jésus par un légiste, c’est-à-dire un spécialiste de la Loi : « Qui est mon prochain ? » Par son métier, par son savoir, il connaît la réponse : le prochain est tout membre de son peuple, à l’exclusion de l’étran-ger. Jésus, avec la parabole du Bon Samaritain (Luc 10, 29-37), propose un élargissement de cette conception. Il ne fait pas un grand dis-cours théorique ; il met l’homme en face d’une réalité possible : dans une région infestée de bandits, un homme est attaqué et laissé pour mort. Du fait du lieu, cet homme est un juif. Viennent à passer, descendant de Jérusalem où ils ont dû remplir leurs offices, un prêtre et un lévite, des coreligionnaires. Ils sont purs… ils se détournent. Toucher un moribond les rendrait impurs. Arrive alors un Samaritain, c’est-à-dire

quelqu’un d’infréquentable… Celui-ci non seu-lement s’arrête, prend du temps, oublie pour un moment ses soucis ou ses affaires, soigne le blessé, se détourne de son chemin pour le conduire à l’auberge… Bref, l’infréquentable fait passer l’autre avant lui-même, avant toutes les considérations ethniques ou religieuses, avant toute idée préconçue… Aucune barrière ne l’ar-rête : il veut le bien, la vie pour l’autre. Alors Jésus peut poser la question essentielle : « Lequel des trois s’est montré le prochain de l’homme blessé ? » La réponse est évidente pour le légiste, elle s’impose à lui : « Celui qui a fait preuve de bonté ! » Autrement dit, les particularismes, le juridisme, les lois et les règles, éclatent devant l’annonce de la Bonne Nouvelle que propose Jésus. Avec les mots du légiste, c’est l’œuvre même de Dieu qui est décrite : Dieu est Père de miséricorde, Père de tous les hommes. Il veut le salut pour tous, il veut que tous partagent son intimité. Il aime au point d’accueillir chacun avec ce qu’il est… De même que Dieu se penche sur tout homme, quel qu’il soit, pour qu’il goûte la vie, de même, si nous voulons vivre dans sa suite, nous devons ouvrir les portes de nos étroitesses pour aider l’autre à marcher vers ce qu’il est, à trouver son excellence.

En se faisant homme, le Fils nous apprend à être fils : « La raison d’être de la venue du Christ en notre monde, c’est de faire de nous des fils de Dieu en nous faisant participer à sa propre filia-tion » (Yves de Montcheuil). Nous sommes par lui appelés à être « le visage de la miséricorde divine ».

Jean-Luc Ragonneau, s.j.

• « […] Si je t’ai tout dit en ma Parole, qui est mon Fils, je n’en ai point d’autre que je te puisse maintenant répondre ou révéler qui soit davantage que cela ; regarde-le seulement parce que je t’ai tout dit et révélé en lui, et que tu y trouveras plus que tu ne demandes et plus que tu ne saurais souhaiter.Si tu le regardes bien, tu y trouveras tout, parce qu’il est toute ma parole et ma réponse, toute ma vision et toute ma révélation, par laquelle je vous ai déjà parlée, répondue, manifestée et révélée, vous le donnant pour frère, pour compagnon, pour maître, pour prix et pour récompense.

Si tu veux que je te dise un mot de consolation, regarde mon Fils, qui m’est si obéissant et soumis pour mon amour dans sa souffrance, et tu entendras ce qu’il te répondra… Jette seulement les yeux sur lui et tu y trouveras des mystères très cachés avec la sagesse et les merveilles de Dieu qui sont encloses en lui. »

Saint Jean de la Croix• « Puisque nous croyons à l’Incarnation, alors admettons que Dieu habite en tout homme et recherchons en lui le visage du Christ. Alors, respectons l’Autre dans sa chair, parce qu’elle est chair de Dieu. Comment, sinon,

ne pas rejeter puis supprimer l’Autre, dont l’altérité même nous est agression : le malade, l’infirme, le malformé, le handicapé, l’exclu, le marginal, le différent, le fou, le débile, le gâteux, le monstrueux…Alors, encourageons et applaudissons le gagneur, l’élite, le leader : toute société en a besoin. Mais aucune société, aucun chrétien ne peut s’arrêter à ceux qui réussissent et laisser tomber les échoués. Si nous croyons à l’Incarnation, renonçons à la chimère du parfait, du propre, du tout beau. »

François-Bernard Michel, La chair de Dieu

• « Il y a des moments où nous sommes appelés de façon encore plus pressante à fixer notre regard sur la miséricorde, afin de devenir nous aussi signe efficace de l’agir du Père. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu ce Jubilé extraordinaire de la Miséricorde comme un temps favorable pour l’Église, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace. »

Pape François, Misericordiae vultus

Des commentaires

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19égLISE à MARSEILLE

La charité inventive  de l’abbé Fouque

Mgr Bernard Ardura, postulateur pour la cause de béatification de l’abbé Fouque, signe un Prier 15 jours avec l’abbé Jean-Baptiste Fouque, le saint Vincent de Paul marseillais (Éd. Nouvelle Cité)qu’il a présenté lors du colloque sur la vie consacrée organisé par l’ICM au mois d’octobre.

Comment l’abbé Fouque a-t-il incarné cette double exigence : l’amour de Dieu et l’amour des autres ?Cet homme de foi croyait fermement que « tout est possible à celui qui croit ». Son cœur était animé d’une charité égale à sa foi. Toute sa vie a été donnée à Dieu et aux autres. Les autres, c’étaient les plus pauvres, les plus petits. Au moment où Marseille connaissait un grand développement économique, l’abbé Fouque a créé une résidence pour les jeunes filles qui servaient comme bonnes dans les maisons bourgeoises, il a ouvert un restaurant féminin pour les employées des bureaux et des grands maga-sins qui ne pouvaient pas rentrer chez elles. Il a commencé par accueillir un jeune garçon abandonné dans le presbytère de La Trinité – La Palud. Ainsi est née l’Œuvre pour l’enfance délaissée. Il a accueilli des orphelins, des enfants condamnés par la justice, des apprentis. Il a créé une maison pour les personnes âgées, La Salette Montval, puis l’hôpital Saint-Joseph, et encore l’œuvre de Montfavet pour les enfants handicapés… Il a vécu concrètement l’idéal de l’Évangile.

En quoi est-il un modèle pour aujourd’hui ?Il n’avait pas de talents particuliers… sinon une foi extraordinaire ! Et une proximité avec Dieu auquel il s’adressait, au milieu des difficultés : « Mon Dieu, soyez raisonnable ! » C’est un modèle et un stimu-lant pour celles et ceux qui veulent vraiment être au service de Dieu et de leur prochain. Dans cet ouvrage, j’ai voulu montrer comment cet « inven-teur » d’institutions a incarné profondément, avec enthousiasme, les trois vertus théologales. Lorsque l’Église béatifie et canonise, c’est pour donner en exemple des personnes proches. Les œuvres de l’abbé Fouque lui ont survécu. Elles sont plus nécessaires que jamais. Sa béatification serait pour l’Église, et aussi pour la ville de Marseille, une sorte de réveil et un appel à une plus grande générosité et à l’attention envers les plus fragiles.

Propos recueillis par Dominique Paquier-Galliard

Culture et médias

Alors que s’ouvrent les portes du Jubilé dans notre diocèse, deux ouvrages récemment parus constituent une excellente introduction à cette Année sainte.

Frédéric Ozanam, prophète de la MiséricordeÉd. Chemins de dialogue, 2015, 144 pages, 16 euros. Disponible à la librairie Saint-Paul ou à l’ICM, 11 impasse Flammarion (1er).

C’est à l’initiative de l’association Chemins de dialogue, rattachée à l’Institut catholique de la

Méditerranée, qui avait organisé un « colloque Ozanam » il y a deux ans, que le livre Frédéric Ozanam, prophète de la Miséricorde voit le jour. Il permet de plonger facilement dans sa vie passionnante et foisonnante.Fréquentant les plus grands comme les plus pauvres, s’adressant avec le même désir missionnaire à Chateaubriand et Lamartine qu’aux familles démunies de la rue Mouffetard, il fait en effet partie de ces saints à qui le Ciel confia des milliers de talents qu’il fit fructifier au-delà de l’imaginable. Polyglotte, docteur en droit, agrégé de lettres, professeur à La Sorbonne, journaliste polémique, historien autodidacte, inventeur du droit social français et de la littérature comparée, initiateur des conférences de Carême à Notre-Dame-de-Paris, engagé en politique, Ozanam était un esprit brillant. Mais il n’en resta pas pour autant enfermé dans des cercles d’intellectuels. Au contraire, il épousa avec autant de vigueur la cause des plus pauvres, en créant les conférences Saint-Vincent-de-Paul, qui poursuivent son œuvre magnifique aujourd’hui. « Ne parlons pas tant de charité, faisons-la ! » s’ex-clamait-il avec vigueur, secouant les chrétiens embourgeoisés, sollicitant les ministres déconnectés, visitant les malades abandonnés. Il mourut épuisé à l’âge de 40 ans. Cet ouvrage très accessible présente, à partir d’angles différents, la réflexion foisonnante autant que l’engagement radical au service des plus fragiles de celui dont Jean-Paul II, qui le béatifia en 1997, affirma : « Il a cru en l’amour que Dieu a pour tout homme. »

Aymeric Guillem

Deux ouvrages pour entrer dans l’Année sainte de la Miséricorde

Samedi 5 décembre12 h 10 : messe à l’église Saint-Vincent-de-Paul-Les Réformés.14 h 30-16 h 30 : dédicace du livre Prier 15 jours avec l’abbé Jean-Baptiste Fouquepar Mgr Bernard Ardura à la Librairie Saint-Paul.17 h 00 : messe à l’église de La Trinité-La Palud.

Dimanche 6 décembre10 h 30 : messe à la paroisse des Chartreux. Exposition sur l’abbé Fouque et ses œuvres à l’église des Chartreuxjusqu’à fin janvier 2016.19 h 00 : messe à l’église Saint-Ferréol.

Lundi 7 décembre9 h 00 : messe dans la crypte de Notre-Dame de la Garde.14 h 00-17 h 00 : colloque « L’humanitaire, est-ce utile ? » à l’amphithéâtre de Vernejoul de l’hôpital Saint-Josephavec Mgr Bernard Ardura, le professeur Jean-François Mattéi et des représentants de la fondation Hôpital Saint-Joseph, du Secours catholique, de Médecins du Monde et d’Humaniterra.

Mardi 8 décembre16 h 30 : messe à la chapelle de l’Hôpital Saint-Joseph présidée par le P. Pierre Brunet, vicaire général.

Programme des Journées de l’abbé Fouque

D.P

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20 égLISE à MARSEILLE

Marseille la NapolitaineMichel Ficetola, Massaliote culture 2015, 368 p., 50 euros.

Cet ouvrage est le fruit du travail collectif, dirigé par Michel Ficetola, auquel se sont joints Luc Antonini,

Albert Lubovitch, Patrick Fancello et Pierre Echinard, de l’Académie de Marseille. Michel Ficetola, Marseillais

et Napolitain d’origine, est membre du Comité du Vieux-Marseille. Linguiste reconnu, il est l’auteur d’une quinzaine de livres sur Marseille et le parler marseillais. Amoureux de sa ville, il brosse un portrait à grands traits, riche et coloré, de la Marseille napolitaine, à travers les grandes figures locales. L’abbé Pierre Vitagliano, fondateur de l’Œuvre des orphelins, le P. Alain Ottonello, curé de La Major, Mgr Jean-Michel di Falco-Léandri, évêque de Gap, trouvent leur place parmi les familles Scotto, Falco, Zampa, Tasso, et bien d’autres encore. L’auteur retrace l’histoire de l’immigration italienne à travers un parcours biographique abondamment illustré par plus de trois cents clichés d’époque, des documents personnels et des témoignages familiaux. Le lecteur y trou-vera également un lexique des mots marseillais et des expressions populaires d’origine napolitaine, ainsi qu’une riche iconographie sur les quartiers d’antan et les vieux métiers marseillais. L’amateur de la petite et la grande histoire marseillaise s’en trouvera comblé.

Natacha Tourseiller

Goya – L’énergie du néantMichel del Castillo, Fayard 2015, 350 p., 23 euros

Tout le monde connaît Francisco Goya (1746-1828), aussi bien pour sa Joconde (La maja desnuda) que

pour ses scènes militaires (exécution sommaire des insur-gés madrilènes, le 3 mai 1808, par les soldats de Napoléon) et pour ses dessins ténébreux et tourmentés, bizarrement intitulés Caprices. Brillamment écrite, la biographie au

sous-titre troublant que nous propose Michel del Castillo met en scène un personnage complexe, énigmatique, ambitieux, qui, parti de son village ara-gonais, s’est hissé, grâce à son talent et à des protections influentes, jusqu’au sommet de la société puisqu’il est devenu, consécration suprême, peintre de cour. Mais il portait en lui des obsessions morbides qui expliquent, dans ses dernières œuvres, la présence de chauves-souris, de démons et de sorcières. On appréciera le souci qu’a eu l’auteur de replacer l’artiste dans son contexte social et historique : le livre évoque avec réalisme cette Espagne du XVIIIe siècle où les carrosses dorés circulent parmi des foules faméliques, où la vie libre de la reine Marie-Louise et de la duchesse d’Albe (toutes deux peintes par Goya) scandalise le peuple, où les esprits éclairés (ilustrados), hostiles aux traditions et à l’Inquisition, lisent les philosophes français et rêvent de réformes. La politique brutale de Napoléon leur portera un coup fatal et ces afrancesados (francisés) devront s’exiler : Goya les retrouvera à Bordeaux où il finira sa vie après avoir peint une superbe Laitière qui est sans doute son dernier tableau.

Jean-Louis Vissière

Culture et médias

Les livres du mois

L’Héritage des chrétiens de ProvenceUn magazine édité par La Provence, 148 pages, 3,50 euros. En vente en kiosques et sur la boutique de laprovence.com

Le second numéro de La Provence – Histoire propose de découvrir « L’Héritage des chrétiens de Provence ».

Il parcourt 2 000 ans d’histoire avec, notamment, la tradition des saints légendaires, les Pères arlésiens de l’Église, l’abbaye Saint-Victor, la Provence, carrefour

entre les mondes chrétien et musulman, les papes d’Avignon, les Vaudois du Luberon, la renaissance des Dominicains, les répercussions en Provence de la loi de Séparation de 1905, la religion comme ciment des Arméniens, Jacques Loew et les prêtres-ouvriers, les chrétiens d’Orient et réfugiés de Méditerranée… On peut lire aussi un entretien avec Odon Vallet et découvrir les « dix merveilles » que la chrétienté a offertes à la Provence, avec des renseignements pratiques pour faciliter leur visite. Ce dossier est complété par la rubrique « Les Archives des Provençaux » et par un agenda qui recense les rendez-vous du Jubilé de la Miséricorde dans notre région. Parmi les autres sujets au menu de ce numéro : « Dossier climat/réchauffement : compte à rebours en Provence », « 1515, le voyage provençal du vainqueur de Marignan » ou encore « Le long chemin vers la Métropole de Marseille ».

Saint Joseph, image du PèreJean-Michel Sanchez, Jean-François Froger, Jean-Paul Dumontier, Éditions grégoriennes, 2015, 128 p., 35 euros

Défini dans l’Évangile comme un « homme juste » (Mt 1, 19), saint Joseph est, pour tous les croyants,

un modèle de vie dans la foi. Ce beau livre, illustré d’une très riche iconographie, explore la figure de saint Joseph qui nous montre une paternité reçue de Dieu et qui est aussi modèle des travailleurs et patron de l’Église universelle.

Librairie Saint-PaulOuverte en continu du mardi au samedi de 10 h à 19 h au 28 bis cours d’Estienne d’Orves (1er). Tél. : 04 91 15 77 77.En décembre, ouverture les lundi 7, 14, 21 et 28 de 14 h à 19 h.

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21

Ils ne sont ni théologiens, ni spécialistes, tiennent-ils à pré-ciser, mais « de simples parois-siens ». Yann Guez, Jean-Jacques

Fortunat et Frédéric Sagué sont pères de famille, grands-pères pour deux d’entre eux, et ils sont par-tis d’un double constat. De moins en moins de fidèles catholiques assistent à la messe dominicale, en Europe en tout cas, et l’âge moyen des assemblées est plutôt élevé… Et pourtant, « depuis plus de 2000 ans, des millions de catholiques vont à la messe le dimanche, ce qui laisse penser qu’elle est quand même une valeur sûre ! » Comme ils ne sont pas du genre à se lamenter, ils ont décidé d’agir, « de se bouger », comme le demande le pape François.

La messe mode d’emploiIls se sont donc lancés dans un travail de recherche. Et, au terme d’une enquête de trois ans auprès de prêtres, de religieux, de théologiens,

d’historiens, ils avouent avoir redé-couvert la messe et être les premiers bénéficiaires de cette expérience : « Nous avons nous-mêmes fait de gros progrès ! »Dans ce petit ouvrage écrit dans un style très accessible, ils expli-quent ce qui se passe pendant la messe avec leurs mots, « non pas pour la “désacraliser”, mais pour la mettre à la portée de tous, en parti-culier ceux qui trouvent que c’est rin-gard, qu’on s’y ennuie, qu’ils n’ont pas le temps… Et aussi ceux qui y vont plus par habitude que par conviction. » Pour nos trois paroissiens, qui se sont parfois demandé s’ils avaient raté quelque chose dans la transmis-sion de la foi à leurs enfants, il s’agit aussi de témoigner.Dans cette « messe mode d’em-ploi », les auteurs plantent d’abord le décor : « On présente les acteurs… invisibles, mais bien présents : les trois personnes de la Trinité. Puis les acteurs visibles, prêtres, diacres, fidèles, et le

contexte : l’année liturgique, les ornements, l’envi-

ronnement. Dans la seconde partie, on décrit le déroulement de la célébra-tion et les quatre temps liturgiques : accueil, Parole, Eucharistie et envoi. » La symbolique des rites est expli-quée, le lien est fait entre l’Ancien et le Nouveau Testament, l’étymologie des termes est donnée. Un vrai tra-vail pédagogique, qui a été relu par des spécialistes.

Prêts à témoignerCet ouvrage, qui invite le lecteur à se poser des questions sur sa propre façon de vivre la célébration

eucharistique, est un acte de foi de la part de ses auteurs. Ils sont prêts à venir témoigner auprès des mou-vements et paroisses du diocèse, et même au-delà ! Enthousiastes, ils ne veulent surtout pas être « des donneurs de leçons », mais « aider à mieux vivre la messe. Et si quelqu’un nous dit : ça m’a donné envie de retourner à la messe, nous serons contents, nous aurons gagné notre pari ! »

D. P.-G.

Faites cela en mémoire de moi,

Ed. Saint-Jude, 60 p., 6 euros.

Contact : Yann Guez – 06 80 67 37 29

[email protected]

Qu’est-ce que la messe ? Pourquoi y aller ? Comment donner à des croyants éloignés le goût d’y retourner ? Ce sont des questions que trois paroissiens de Saint-Giniez se sont posées et auxquelles ils tentent de répondre avec ce petit ouvrage destiné à un large public : Faites cela en mémoire de moi .

La messe : trois paroissiens mènent l’enquête

Jean-Jacques Fortunat, Yann Guez et Frédéric Sagué aux côtés du P. Julien Fleury, curé de Saint-Giniez.

Dr

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22 égLISE à MARSEILLE

Église en mouvement

 Rencontres��Samedis 5 et 19 décembre

Les rendez-vous de la Librairie Saint-Paul • Signature par Mgr Ardura de son livre

Prier 15 jours avec l’abbé Fouque, le saint Vincent-de-Paul marseillais. Samedi 5 de 14 h 30 à 16 h 30.

• Signature par Florence Prudhomme, auteure de Rwanda, l’art de se reconstruire. Samedi 5 de 17 h à 19 h

• Signature par Mgr Jean-Marc Aveline pour le livre Cathédrales de Provence. Samedi 19 de 15 h 30 à17 h 30.

À la Librairie Saint-Paul, 28 bis cours d’Estienne d’Orves (1er).Contact : 04 91 15 77 77.

��Dimanche 6 décembre« Se ressourcer dans les calanques : silence et méditation biblique » suivi d’un pique-nique tiré du sac pour ceux qui le souhaitent. De 10 h à 12 h 30. RV parking au départ de la route de Morgiou, bus 22. Contact 06 12 97 84 13.

��Lundi 7 décembre« Les frontières ont-elles encore un sens ? », avec Robert Botteghi,ingénieur territorial. À 20 h 30 au Centre de l’Église réformée, 8 boulevard Magnan (9e). Contact : 04 91 41 13 76.

�� Jeudi 10 décembreRencontre Art et foi, animée par Hélène Gaudin, à partir de l’Annonciation et de la Vi-sitation. De 14 h à 16 h dans la salle paroissiale Sainte-Eusébie de Montredon, 30 traverse de Carthage. (8e).

��Vendredi 11, dimanche 20  et samedi 26 décembre« Goûter la Parole avec le corps », récitatifs bibliques avec l’Association « Parole et Gestes ». Le 11 décembre à Saint-François-Xavier (18 h-19 h 30), le 20 décembre à la Maison Cabot-Rouvière (19 h 30-21 h) et le 26 décembre à la salle paroissiale de Mazargues (10 h 30-12 h). Contact : 06 12 97 84 13.

�� Jeudi 17 décembreGroupe de prière Notre-Dame de Vie. À 20 h 30 au Cours N.-D. de France, 35 rue Théophile Décanis (6e). Contact : 06 87 34 89 70.

 Jeunes��Lundi 7 décembre

Les jeunes (15-35 ans) prient à Marseille, en lien avec la communauté de Taizé. À 20 h à l’église Saint-Ferréol (1er). Contact : [email protected]

��Samedi 12 décembreRencontre du MEJ de 14 h 30 à 18 h 30 à la Maison Vitagliano, 5 rue Antoine Pons (4e). Contact : 04 86 77 14 65 - [email protected]

Célébrations��Vendredi 4 décembre

Veillée « Chants et prières », avec Jean-Claude Gianadda. À 20 h à l’église des Chartreux, 26 place Edmond Audran (4e).

��Samedi 5 décembreAccueil des nouveau-nés et de leurs familles à 11 h à N.-D.de la Garde. Contact : 04 91 13 40 80.

��Vendredi 11 décembre« Servons la Fraternité », messe pour la Diaconie, pour tous les acteurs de la solidarité à Marseille. À 12 h 15 (11 h 30 pour la préparation) à l’église de La Trinité, 35 rue de la Palud (1er).

Retraites��Samedi 5 

et dimanche 6 décembre« La solitude… Un poids ? Une chance ? », week-end « Cana espérance » proposé par la communauté du Chemin Neuf pour les per-sonnes séparées, divorcées, non remariées. Du samedi 14 h au dimanche 16 h 30 au Centre N.-D. du Roucas, 341 chemin du Roucas-Blanc (7e). Renseignements et inscriptions : 06 37 30 40 19 et 06 74 74 62 82.

��Du samedi 26 décembre  au vendredi 1er janvier« Et le Verbe s’est fait chair », par le P. Lucien Cotte. Du samedi 19 h au vendredi 14 h au Foyer de Charité Sufferchoix, à Lambesc. Contact : 04 42 57 14 86.

��Mercredi 2 décembre« Anti-judaïsme, antisémitisme, Shoah : le laborieux examen de conscience des Églises catholiques européennes », avec Claire Reggio, historienne. À 19 h au Tempo, 71 rue Sylvabelle (6e).

��Vendredi 4  et samedi 5 décembreColloque La Baume-Christus : « Vivre de l’esprit dans un monde connecté ».• Projection du « cyberfilm » Matrix, suivie d’un débat, le vendredi de 20 h 30 à 22 h. • « Regards croisés » avec le P. Rémi

de Maindreville, s.j, rédacteur en chef de la revue Christus, le P. Pascal Sevez, s.j, directeur de l’École de Provence, et Mme Valérie Dufayet, professeur de philo-sophie, le samedi de 9 h 30 à 12 h 30. • Table ronde, le samedi de 14 h à 17 h 30, à La Baume, 1770 chemin de la Blaque à Aix-en-Provence. Contact : 04 42 16 10 30.

��Samedi 5 décembre« L’intégration des Arméniens à Marseille », avec Jean-Pierre Nigoghossian, ancien délégué PACA à la recherche. De 15 h 30 à 17 h 30

à la salle paroissiale de N.-D. du Mont, 6 rue Eydoux (6e). Contact : 09 52 19 35 99.

��Lundi 7 décembre« Une maison commune à sauvegarder », avec Fabien Revol, professeur à l’Université catholique de Lyon, conférence organisée par l’Institut Frédéric Ozanam. À 18 h 30 au Centre Le Mistral, 11 imp. Flammarion (1er).

��Samedi 12 décembre« Justinien et Théodora », par Henri Prabis, professeur agrégé d’histoire. De 10 h 30 à 12 h au lycée Saint-Joseph Les Maristes, 22-24 rue Sainte-Victoire (6e).

��Mardi 15 décembre« Vatican II et les juifs », avec Jean-Marc Chouraqui, professeur d’histoire du judaïsme, et le P. Simon Hanrot, s.j. De 18 h 30 à 20 h à La Baume.

�� Jeudi 17 décembre« Saint Dominique et les Cathares », avec Julien Théry, enseignant à l’Université de Montpellier. De 17 h 30 à 19 h au Centre Cormier, 35 rue Edmond Rostand (6e). Contact : 04 96 10 07 19.

Conférences

• Besoins de l’Église universelle : dimanche 6 mars

• Lieux saints : vendredi saint 25 mars

• Séminaires : dimanche 17 avril

• Moyens de communications sociales : dimanche 8 mai

• Enseignement catholique : dimanche 5 juin

• Chantiers de l’Archevêque : dimanche 25 septembre

• Quête pontificale pour la Mission-OPM : dimanche 16 octobre

• Pastorale diocésaine : mardi 1er novembre

• Secours catholique : dimanche 20 novembre

Quêtes impérées 2016Ces quêtes sont fixées aux dates suivantes :

Page 23: L’Église Le Jubilé Irénée et la bonté et la COP21 de …marseille.catholique.fr/IMG/pdf/eam_decembre_2015.pdfdu Centre d’hébergement et de réinsertion sociale Forbin de

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 Concerts�� Jeudi 3 décembre

Concert Noëls cubains. À 19 h à l’église Sainte-Eusébie de Montredon, place Engalières (8e).

��Mardi 8 décembre« Les auditions du marché », mini-concert par Jean-Pierre Rolland, professeur au conservatoire d’Aix-en-Provence. De 12 h 30 à 13 h à l’église N.-D. du Mont (6e).

��Vendredi 18 décembreLes Noëls provençaux de Nicolas Saboly.À 20 h à l’église Sainte-Eusébie de Montredon, place Engalières (8e).

 Formation��Samedi 12 décembre

« Nostra aetate : le désir "réorienté". Désir de Dieu, désir de l’autre »,journée d’études organisée par l’ISTR. Trois conférences avec le P. Christian Salenson, le P. Michel Fédou et le P. Xavier Manzano et deux tables rondes. De 9 h à 16 h 30 au Centre Le Mistral, 11 impasse Flammarion (1er). Contact : 04 91 50 35 02.

�� Le P. Michel Labergère est décédé le 13 novembre à l’EHPAD-Résidence Notre-Dame. Ses obsèques, présidées par Mgr Pontier, entouré de Mgr Aveline et de prêtres du diocèse, ont été célébrées le 16 novembre en l’église Sainte-Bernadette à Beaumont.Né à Versailles le 29 juin 1922, le P. Labergère fait ses études chez les Frères maristes avant d’entrer au Grand Séminaire de sa ville natale. Ordonné prêtre pour le diocèse d’Oran le 21 décembre 1953, il est successivement professeur au Petit Séminaire d’Oran (1953-56), vicaire à la paroisse Sainte-Marcienne de Mostaganem (1956-57) puis curé de Saint-Aimé (1957-62).De retour en métropole, le P. Michel Labergère deviendra aumônier militaire en 1965. Il servira dans la Marine nationale à Brest, Toulon, Hyères, Madagascar, Papeete, et à bord des porte-avions Foch et Clémenceau. En 1987, il est muté à l’Hôpital Lavéran, à Marseille. Il quitte l’aumônerie militaire en 1992. Le P. Michel est alors nommé au service de la paroisse Sainte-Bernadette. Pendant cette période, il sert également à la paroisse de Montolivet de 2001 à 2005. En 2014, il s’était retiré au Foyer Saint-Just.Au cours de la messe des funérailles, son ami le P. Raphaël Vitale lui a rendu un émouvant hommage : « Je rends grâce au Seigneur pour la vie de partage vécue avec toi à Sainte-Bernadette durant 8 ans. Tu as été un frère dans la fidélité, le respect, la délicatesse. Ta présence m’a apporté beaucoup par ce que tu étais, un homme fidèle à sa vie, ses engagements et son engagement dans l’Eglise à laquelle tu as consacré ta vie. Tu m’as surtout apporté dans les moments difficiles du ministère. Toi, tu savais parler avec franchise et surtout une très grande ouverture d’esprit. Tu avais une très grande lucidité sur les réalités de la vie, tu aimais les gens. »

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Page 24: L’Église Le Jubilé Irénée et la bonté et la COP21 de …marseille.catholique.fr/IMG/pdf/eam_decembre_2015.pdfdu Centre d’hébergement et de réinsertion sociale Forbin de

égLISE à MARSEILLE 24

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s o m m a i r e2 Agendas3 éditoLa crèche et la croix

4-5 Histoire du diocèseLa Grande Guerre et le diocèse (4)

6-7 église de FranceAssemblée plénière de LourdesL’Église catholique et la COP21

8-9 DossierLa rénovation du CHRS Forbin

10-11-12 événementLe Jubilé de la MiséricordePèlerinage scalabrinien en Italie

13 Vie du diocèseBillet du CDESAnnée Charles de Foucauld

14 Histoire de l’égliseIrénée et la bonté du Créateur

15-16 Index 201517-18 CommentairesLa miséricorde

19-20-21 Culture et médias22 église en mouvement23 Famille diocésaine24 Temps fortsAprès les attentats de Paris

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Temps forts

Le mal n’aura pasle dernier motLe 15 novembre, deux jours après les attentats de Paris et de Saint-Denis, Mgr Jean-Marc Aveline a présidé une messe pour la paix et pour la France en la basilique du Sacré-Cœur.

Mgr Aveline a invité l’assemblée à « ne pas en rester à ce que nous voyons, mais à approfondir ce

que nous croyons. Ce que nous voyons, c’est que depuis des années, des hommes et des femmes qui nous considèrent comme des ennemis ont décidé de faire basculer notre pays dans une guerre d’un nouveau genre que le pape François appelle très justement “une troisième guerre mondiale par morceaux”, et cela en semant chez nous la terreur. […] Ce que nous voyons aussi depuis deux jours, c’est la volonté affichée par la majeure partie de la population de notre pays, toutes religions confondues — et notre assemblée de ce soir en est un signe éloquent — de réagir, de ne pas céder à la peur, ce qui serait la meilleure façon de donner la victoire aux terro-ristes. […] La peur est toujours mauvaise conseillère. Livrée à elle-même, elle risque de se transformer subrepticement en peur de l’autre, peur de l’étran-ger, peur du différent, peur du migrant, et attiser ainsi une soif de vengeance en devenant une peur qui divise et déchire le tissu déjà bien trop fragile de notre grande nation. »Pour échapper à cet engrenage, Mgr Aveline a proposé trois balises. « La première est celle d’une confiance indéfectible envers Dieu notre Père. […] La prière, qui est le lieu intime de ce rendez-vous avec le Père, a été le centre de gravité de la vie de Jésus. Elle doit l’être aussi de la nôtre. » […]La deuxième balise est celle des béatitudes : « Pratiquer la justice, être artisan de paix, garder

un cœur ferme et doux, un cœur de pauvre qui sait partager, écouter, résister, apprendre à être misé-ricordieux comme le Père. La balise des béatitudes n’est pas promesse de facilité, mais invitation à la responsabilité. » […]La troisième balise est celle de la fraternité : « Dieu nous demande l’hospitalité (“Je me tiens à la porte et je frappe”) mais nous invite aussi à pratiquer nous-mêmes l’hospitalité les uns envers les autres. C’est la racine de toute fraternité. »Et notre évêque auxiliaire a invité chacun à accueillir en soi l’amour que Dieu lui porte. « Cet amour est désarmant, et si tu l’accueilles pour de bon, tu découvriras peu à peu qu’il y avait beaucoup de choses à désarmer en toi, beaucoup de peurs à convertir et de blessures à guérir. Mais si tu te laisses ainsi désarmer de l’intérieur, alors tu pourras devenir un artisan de paix, un défenseur des pauvres, un frère pour tous, à cause du Christ Jésus. »

Vidéo et texte de l’homélie de Mgr Jean-Marc

Aveline sur le site du diocèse.

Déclaration de Marseille EspéranceTous ensemble, face à l’horreur qui a frappé notre pays, et en particulier notre jeunesse, nous souhaitons témoigner aux victimes, aux blessés, à leurs familles, leurs proches, notre profonde compassion, notre solidarité. Après le choc terrible de ces attentats, nous ne pouvons pas laisser à la mort, à la dévastation, et à l’inquiétude profonde qui nous atteint, le dernier mot. Dans cette tempête, nous, Marseillais de toutes cultures, de toutes confessions, de toutes origines, voulons garder le cap de l’espérance. Nous dénonçons toutes sortes de violences exercées de manière irresponsable à l’égard de quiconque à cause de son appartenance, réelle ou supposée, à telle communauté ou à telle religion. Ce n’est pas ainsi qu’on bâtit l’avenir.Nous portons tous la responsabilité de cette vie commune que nous devons continuer à mener, avec vigilance et humanité. Là est la clé de notre avenir commun.

Marseille, le 19 novembre 2015

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