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Presses de l’Université du Québec Walter AMEDZRO ST-HILAIRE L’ADAPTATION ORGANISATIONNELLE DANS LES THÉORIES MANAGÉRIALES ET SOCIALES Extrait de la publication

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Presses de l’Université du Québec

Walter AMEDZRO ST-HILAIRE

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L’ADAPTATION ORGANISATIONNELLE DANS LES THÉORIES MANAGÉRIALES ET SOCIALES

,!7IC7G0-fcjbag!ISBN 978-2-7605-2910-6

www.puq.ca

adressant aussi bien au néophyte qu’à l’initié qui s’interroge sur les conditions d’adaptation organisationnelle dans la recherche

qualitative et quantitative managériale et sociale, ce livre se veut à la fois une introduction, une critique et une réflexion sur les concepts-clés des théories managériales et sociales classiques qui rendent compte de la relation entre les organisations et leur environnement. Ces modèles fournissent chacun une interprétation et une caractéri-sation de l’environnement qui permettent d’anticiper et de définir les réactions d’une organisation à des contraintes environnementales.

La première partie de l’ouvrage fait le point sur un concept-clé indispensable à la compréhension des comportements des acteurs : la rationalité. La seconde partie expose l’évolution des théories mana-gériales et sociales en matière d’adaptation organisationnelle.

Tout en abordant de façon claire et synthétique la problématique de l’adaptation organisationnelle, l’auteur tente, dans cet ouvrage, d’ex-pliquer comment les courants émergents se démarquent des théories classiques dans leur conception des mêmes notions. Il s’applique enfin à faire ressortir les apports de chaque courant à la théorie organisa-tionnelle contemporaine.

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Administrateur, politologue et auteur, professeur à temps partiel à l’Université d’Ottawa, Walter AMEDZRO ST-HILAIRE est chercheur à l’École des Hautes Études commerciales (HEC) de Montréal, à l’École nationale d’administration publique (ENAP) à Québec et au Centre de recherche sur la gouvernance des ressources naturelles et du territoire de l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Il est aussi directeur du Global Journal of Strategies and Governance.

Ses centres d’intérêt se concentrent sur la recherche en stra-tégies organisationnelles et expertises internationales qui tiennent compte des changements de paradigmes imposés par la « nouvelle économie ».

Épine10,4 mm

178 p. / 120 M

Extrait de la publication

Extrait de la publication

L’ADAPTATION ORGANISATIONNELLE DANS LES THÉORIES MANAGÉRIALES ET SOCIALES

La Loi sur le droit d’auteur interdit la reproduction des œuvres sans autorisation des titulaires de droits. Or, la photocopie non autorisée – le « photocopillage » – s’est généralisée, provoquant une baisse des ventes de livres et compromettant la rédaction et la production de nouveaux ouvrages par des professionnels. L’objet du logo apparaissant ci-contre est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit le développement massif du « photocopillage ».

PRESSES DE L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450 Québec (Québec) G1V 2M2 Téléphone : 418-657-4399  •  Télécopieur : 418-657-2096 Courriel : [email protected]  •  Internet : www.puq.ca

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Angle des rues Jilali Taj Eddine et El GhadfaMaârif 20100 CasablancaMaroc

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Extrait de la publication

2011

Presses de l’Université du QuébecLe Delta I, 2875, boul. Laurier, bur. 450 Québec (Québec) Canada G1V 2M2

Walter AMEDZRO ST-HILAIRE

L’ADAPTATION ORGANISATIONNELLE DANS LES THÉORIES MANAGÉRIALES ET SOCIALES

Extrait de la publication

1 2 3 4 5 6 7 8 9 PUQ 2011 9 8 7 6 5 4 3 2 1

Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés © 2011 Presses de l’Université du Québec

dépôt légal – 1er trimestre 2011 bibliothèque et Archives nationales du Québec / bibliothèque et Archives canada imprimé au canada

Intérieur Mise en pages : info 1000 motS

Couvertureconception : AnnAbelle viAu

nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du canada par l’entremise du Fonds du livre du canada pour nos activités d’édition.

La publication de cet ouvrage a été rendue possible grâce à l’aide financière de la société de développement des entreprises culturelles (sOdec).

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Amedzro st-Hilaire, Walter

L’adaptation organisationnelle dans les théories managériales et sociales

comprend des réf. bibliogr.

isbn 978-2-7605-2910-6

1. changement organisationnel. 2. Adaptation sociale. 3. Gestion - Aspect social. i. titre.

Hd58.8.A43 2011 658.4'06 c2010-942608-8

Table des matières

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

Les spécificités des théories et recherches managériales et sociales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Partie 1Concepts fondamentaux et éléments d’attache à l’analyse de l’adaptation organisationnelle . . . . . 7

ChaPitre 1La rationalité et la recherche managériale et sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

La rationalité économique classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Critique de la rationalité classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

La réévaluation de la théorie économique : un survol de quelques approches émergentes . . . . . . . . . . . . 18

Le postmodernisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18L’institutionnalisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20Les théories critiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Conclusion sur la rationalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

Extrait de la publication

viii L’adaptation organisationnelle dans les théories managériales et sociales

ChaPitre 2Les perspectives empiriques disponibles . . . . . . . . . . . 27

Les limites de la rationalité classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Des approches conceptuelles trop partielles de l’objet société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Les approches économiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31Les approches politiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41Les approches sociologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

Conclusion : des perspectives empiriques peu adaptées . . . 47

Partie 2L’adaptation organisationnelle dans les théories managériales et sociales . . . . . . . 49

ChaPitre 3L’adaptation organisationnelle dans les modèles de l’organisation dominée par son environnement sociétal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

L’adaptation technico-économique des organisations . . . . . 53Modèles de l’environnement : incertitude et dépendance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53La théorie de la dépendance envers les ressources . . . 57La théorie de la démographie des organisations . . . . . 61

L’adaptation socioculturelle des organisations . . . . . . . . . . . 68Modèles de l’environnement : champs organisationnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69Conséquences de l’adaptation socioculturelle . . . . . . . 72

Contributions théoriques des modèles de l’organisation dominée par son environnement sociétal . . . . . . . . . . . . . . . . 75

ChaPitre 4Les modèles de l’organisation créatrice de son environnement sociétal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

L’environnement réticulé (perspective des réseaux) . . . . . . . 78Panorama . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78L’approche structuraliste des organisations . . . . . . . . . 81L’approche de l’encastrement (embeddedness) . . . . . . . 84L’approche de l’intéressement (enrôlement) . . . . . . . . . 89Critique des théories de l’environnement réticulé . . . . 94

La perspective de l’environnement négocié . . . . . . . . . . . . . . 97Ordre négocié de Strauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98

Extrait de la publication

Table des matières ix

Théorie des conventions (économie de la grandeur : Boltanski et Thévenot) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105Systèmes d’action concrets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111Structuration : la dialectique agence/structure (Giddens) . . . . . . . . . . . 118

Conclusion sur les théories de l’environnement négocié . . . 124

ChaPitre 5Nouvelle frontière entre l’organisation et son environnement sociétal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127

Une construction sociale de l’environnement résultant des interactions organisationnelles . . . . . . . . . . . . 128

Les parties prenantes (the stakeholders) : un nouvel enjeu organisationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131

De l’éthique à la responsabilité sociale des entreprises dans la théorie des organisations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136

L’adaptation organisationnelle et l’influence d’un cadre normatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139

Conclusion générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141

Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159

Extrait de la publication

Introduction

La question des relations entre les organisations et leur environ-nement sociétal est essentielle à la compréhension de la dyna-mique des organisations, à l’analyse de leur performance de même qu’à la caractérisation du système sociétal dans lequel se trouvent ces organisations . L’analyse des organisations modernes dans un contexte de profondes mutations accélérées nécessite, d’une part, de caractériser l’environnement sociétal dans lequel elles baignent, de déterminer les transformations que subit cet environnement et de l’autre, elle appelle à une mise en évidence de la réaction de ces organisations face aux mutations socio-économiques environnementales contemporaines . Mais, fonda-mentalement, comment les approches managériales et sociales traitent-elles de la gestion de l’incertitude et des risques décou-lant des transformations des environnements sociétaux, l’adap-tation organisationnelle étant étroitement liée à la performance des organisations et à la structure de la communauté ?

Extrait de la publication

2 L’adaptation organisationnelle dans les théories managériales et sociales

De nombreux cadres d’analyse ont été développés pour tenter de rendre compte de cette relation entre les organisations et leur environnement . Toutefois la question a été véritablement posée dans les années 1960 par les théoriciens de la contingence (Lawrence et Lorsch, 1967 ; Burns et Stalker, 1961) . Avec leurs travaux apparaît l’idée que l’environnement constitue un facteur de contingence influençant la structure organisationnelle et la performance de l’organisation . Ils soutiennent que l’environ-nement recèle une multitude d’éléments, externes à l’entreprise et synthétisés par l’incertitude de l’environnement . En 1965, Joan Woodward démontre, à la suite d’une recherche menée sur 100 entreprises industrielles dans l’Essex (Grande-Bretagne), que la structure organisationnelle relève des différences technolo-giques entre entreprises . Elle en déduit que le système technique est le facteur de contingence principal qui détermine la structure organisationnelle . De façon générale, deux hypothèses majeures se dégageaient des propos de ces théoriciens de la contingence :

→ il n’existe pas de modèle unique de l’organisation perfor-mante, et toutes les structures organisationnelles ne sont pas équivalentes en termes d’efficacité ;

→ les organisations performantes se reconnaissent à leur capacité d’adopter le modèle organisationnel leur permet-tant de s’adapter le mieux possible aux contraintes et exigences environnementales découlant des facteurs de contingence .

Il en résulte que la structure d’une organisation se trouve déterminée par les éléments de contingence caractérisant son environnement . L’organisation n’apparaît plus comme un système global et homogène . En fonction du degré de turbu-lence et de complexité de son environnement, tout ou partie des éléments structurels de l’organisation évolue et s’adapte . Ainsi, une organisation s’adapte à son environnement par un double mécanisme de différenciation et d’intégration des éléments de contingence de sa structure . Confrontées à des environnements variés, les organisations se diversifient en conséquence . Cepen-dant, l’efficacité organisationnelle demeure la variable principale à optimiser . Les cadres d’analyse privilégiés caractérisent alors les organisations comme des systèmes régis par des décideurs mus par une rationalité maximisatrice .

Introduction 3

La question de la relation entre les organisations et leur environnement, donc de l’adaptation organisationnelle, a évolué et s’est complexifiée au fil du temps . En 1972, John Child démontre que par le biais des choix stratégiques, les organisations sont capables d’altérer, d’influencer ou de façonner leur environ-nement afin d’accroître leur performance . De nouvelles formes relationnelles ont été observées par la suite entre les organisa-tions et leurs environnements (Brunsson, 1989 ; Vidaillet et al ., 2003) . En outre, le développement et l’adoption de l’Internet et des nouvelles technologies de l’information et de la communication ont bouleversé la vie interne des organisations, les rapports entre les marchés, les pratiques des agents économiques ainsi que la façon même de concevoir les phénomènes organisationnels et économiques . Ces transformations ont fait émergé l’importance de l’information et de la communication et mis en lumière l’exis-tence de normes et de valeurs partagées par la communauté et se démarquant de la recherche pure et simple du profit et de l’efficacité .

De ce fait, l’environnement réductionniste mis en avant par les courants classiques de la théorie des organisations devient de moins en moins adapté à l’analyse moderne de la relation entre l’organisation et son environnement . L’environnement moderne est reconnu comme étant plus complexe et les acteurs y œuvrant sont multiples . Il est en constante évolution d’un point de vue quantitatif, mais aussi qualitatif, c’est-à-dire dans ses structures mêmes . Un nouveau cadre d’analyse s’impose donc, intégrant, d’une part, le changement et, d’autre part, l’ensemble des éléments économiques, sociaux, politiques, écologiques et éthiques qui forment la complexité des environnements contemporains .

Néanmoins, de nombreux courants théoriques classiques dominent encore la littérature actuelle et demeurent très utilisés . Bien qu’opérant avec un objet d’analyse relativement homogène, et considérant l’environnement avec parcimonie et de façon réduc-tionniste, ces courants classiques fournissent les bases indispen-sables à la compréhension de cette relation entre l’organisation et son environnement . Ils servent également de base pour saisir tout le potentiel des courants théoriques en émergence et leurs implications pour les questions qui nous intéressent .

Extrait de la publication

4 L’adaptation organisationnelle dans les théories managériales et sociales

Cet ouvrage est une revue des concepts clés des théo-ries managériales et sociales classique qui rendent compte de la relation entre les organisations et leur environnement . Ces modèles fournissent chacun une interprétation et une caractéri-sation de l’environnement qui permettent d’anticiper et de définir les réactions de toute organisation confrontée à des contraintes environnementales .

La première partie de l’ouvrage fait le point sur un concept clé indispensable à la compréhension des comportements des acteurs : la rationalité . Cette dernière sera discutée et les grandes lignes de l’évolution de ce concept seront retracées à travers les divers courants de pensée ayant contribué à une meilleure repré-sentation de ce concept .

La seconde partie expose dans ses grandes lignes l’évolu-tion des théories managériales et sociales en matière d’adaptation organisationnelle . Les rapports (ainsi que les facteurs sous-tendant ces rapports) entre l’organisation et l’environnement, soit l’adaptation organisationnelle, tels qu’ils sont perçus par les différents modèles, sont révisés .

Tout en abordant de façon claire et synthétique cette problématique de l’adaptation organisationnelle dans toute son essence, l’ouvrage explique en profondeur, au fur et à mesure, comment les courants émergents se démarquent des théories classiques dans leur conception des mêmes notions . Il s’applique enfin à faire ressortir les apports de chaque courant à la théorie organisationnelle contemporaine .

LES SPÉCIFICITÉS DES THÉORIES ET RECHERCHES MANAGÉRIALES ET SOCIALES

Une façon de cerner le champ d’une discipline est d’en connaître le contenu théorique . Depuis sa création et son implantation dans les systèmes académiques, la gestion sociétale montre une énorme dépendance à l’égard des autres disciplines, que ce soit dans son enseignement, dans sa méthodologie, dans son champ d’étude ou dans l’élaboration de ses théories . Influencées par les autres disciplines et sciences, ces recherches ont emprunté leurs outils méthodologiques pour les appliquer en relations indus-

Extrait de la publication

Introduction 5

trielles . Cette multidisciplinarité s’est traduite par une pluralité de méthodes de recherche . Il en a résulté, en effet, une sura-bondance d’approches leur permettant de construire et de déve-lopper une théorie ou d’analyser un fait social, surabondance qui caractérise les relations industrielles . Les différentes théories de gestion sociétale se sont diversifiées, aussi bien en termes d’approche, de modèle proposé que d’objet d’étude .

Cependant, comme le précisent Audet et Larouche, « les théories connues… sont plutôt de l’ordre des modèles concep-tuels, c’est-à-dire, qu’elles se contentent d’expliquer les idées plutôt que les faits » (Audet et Larouche, 1988, p . 25) . Et malgré tout, il leur est impossible de prédire ou d’anticiper les fluctua-tions entre diverses variables propres au champ des stratégies et les politiques industrielles . Les meilleures opportunités de développement de théories dans le domaine résident dans les principaux problèmes conjoncturels . Le problème du jour aide à préciser la question de recherche, puis en utilisant les méthodes propres à d’autres disciplines, une théorie est dégagée :

The initial case studies provided the institutional understanding or foundation on which the question could be framed in a fashion that captured the actual practices involved ; the relevant social sciences helped place the problem in a broader perspective and compare it to similar questions found in those literatures ; and social science research techniques were employed to develop a formal set of propositions, a research design and measurement strategy, and a set of statistical procedures appropriate to test the model. Out of this came a rather modest theory of multilateral bargaining in city governments (Kochan, 1993, p . 366) .

Il est très difficile de recenser les théories en management des organisations, ou de les classer pour les raisons suivantes : chaque intervenant a son système de référence propre, les théo-ries du domaine se caractérisent par une diversité incroyable d’approches et, enfin, l’élaboration de ces théories ne suit pas une logique commune et endémique à la gestion . On peut au mieux tenter de les regrouper, de façon non exhaustive, selon les approches et les paradigmes qui les caractérisent . Les diffé-rentes approches guidant l’élaboration des théories de l’adapta-tion organisationnelle se distinguent par plusieurs aspects, mais surtout par la place accordée à la l’objet société, par le centre ou le sujet principal d’étude . Delà, on peut regrouper les approches

6 L’adaptation organisationnelle dans les théories managériales et sociales

en adaptation organisationnelle en deux grandes classes : les approches objective et subjective . Toute approche repose sur un certain nombre de postulats et vise à élaborer et tester expéri-mentalement une théorie de relations industrielles valable aux yeux de tous, utile pour les décideurs politiques ainsi que pour la gestion et le travail des organisations .

PARTIE

1

Concepts fondamentaux et éléments d’attache

à l’analyse de l’adaptation organisationnelle

Extrait de la publication

Extrait de la publication

Ch a pi t r e

1La rationalité

et la recherche managériale

et sociale

Comprendre la complexité des organisations, de même que leur comportement, nécessite au préalable de comprendre comment les concepts clés forgés au fil du temps et leur évolution rendent compte de la réalité . L’un des concepts les plus importants dans la théorie du comportement organisationnel est celui de la ratio-nalité économique . La rationalité économique est une hypothèse de comportement individuel fournissant un ensemble de canons permettant de juger des actions d’un individu . Elle est souvent évaluée en fonction du but poursuivi par l’agent, des moyens mis en œuvre et du résultat de ses actions .

Au fil du temps, les théories des organisations ont proposé différents types de rationalité : limitée, contextuelle, procédu-rale, substantive… Pour nos besoins, la rationalité économique classique sera notre point de départ . Elle sera critiquée par les approches dites postmodernes, institutionnalistes et critiques contemporaines . Le but est de montrer qu’il existe différentes façons de concevoir la rationalité, et que les théories qui se fondent sur la seule rationalité maximisatrice sont au mieux incomplètes

Extrait de la publication

10 L’adaptation organisationnelle dans les théories managériales et sociales

pour nos propos . Le postulat de rationalités multiples ne fait toutefois pas l’unanimité et nous verrons tout au long de notre revue, les effets de cette controverse sur les positions théoriques disponibles .

LA RATIONALITÉ ÉCONOMIQUE CLASSIQUE

La rationalité des acteurs économiques est au cœur de la théorie des organisations et en a soutenu l’expansion dans les années 1940-1950 . Elle permet d’expliquer et de rendre compte des comportements des agents économiques . Dans la théorie économique classique, l’agent économique est un être rationnel, cherchant à maximiser son profit, son bien-être, ses objectifs ou l’utilité qu’il retire d’un produit, d’un service, d’une activité… Le rationalisme comprend deux modèles : le modèle comporte-mental, où les acteurs économiques cherchent à maximiser un ensemble de valeurs assumé comme un vecteur, et le modèle néoclassique, où la valeur à maximiser est unique .

L’individu rationnel est maximisateur, c’est-à-dire qu’il effectue les choix qui maximisent sa satisfaction . Ce principe de rationalité implique que les individus soient mus par un désir, purement égoïste, de tirer le maximum des situations qu’ils rencontrent . Autrement dit, les agents économiques sont munis de fonctions ou objectifs permettant de mesurer le profit qu’ils retirent d’une situation, en tenant compte des contraintes impo-sées par cette situation et des ressources dont ils disposent . Ce faisant, ils sont capables de déterminer le profit à réaliser dans telle ou telle situation, d’adopter les comportements qui leur permettront de maximiser leur bénéfice et d’atteindre une utilité optimale . Cela suppose que toutes les actions sont engendrées par une planification et une délibération effectuées en toute conscience . L’inconscient n’a donc pas de place dans la génération des actions . L’agent économique est considéré comme capable d’effectuer tous les calculs nécessaires à la réalisation de choix optimaux . Il est capable d’appréhender, au cas par cas, toutes les variables susceptibles de l’informer sur la situation, celles susceptibles d’influer ladite situation de même que les implica-tions de chaque choix . Ensuite, il analyse toutes ces variables puis en tire le choix optimal .

Extrait de la publication

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L’ADAPTATION ORGANISATIONNELLE DANS LES THÉORIES MANAGÉRIALES ET SOCIALES

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adressant aussi bien au néophyte qu’à l’initié qui s’interroge sur les conditions d’adaptation organisationnelle dans la recherche

qualitative et quantitative managériale et sociale, ce livre se veut à la fois une introduction, une critique et une réflexion sur les concepts-clés des théories managériales et sociales classiques qui rendent compte de la relation entre les organisations et leur environnement. Ces modèles fournissent chacun une interprétation et une caractéri-sation de l’environnement qui permettent d’anticiper et de définir les réactions d’une organisation à des contraintes environnementales.

La première partie de l’ouvrage fait le point sur un concept-clé indispensable à la compréhension des comportements des acteurs : la rationalité. La seconde partie expose l’évolution des théories mana-gériales et sociales en matière d’adaptation organisationnelle.

Tout en abordant de façon claire et synthétique la problématique de l’adaptation organisationnelle, l’auteur tente, dans cet ouvrage, d’ex-pliquer comment les courants émergents se démarquent des théories classiques dans leur conception des mêmes notions. Il s’applique enfin à faire ressortir les apports de chaque courant à la théorie organisa-tionnelle contemporaine.

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Administrateur, politologue et auteur, professeur à temps partiel à l’Université d’Ottawa, Walter AMEDZRO ST-HILAIRE est chercheur à l’École des Hautes Études commerciales (HEC) de Montréal, à l’École nationale d’administration publique (ENAP) à Québec et au Centre de recherche sur la gouvernance des ressources naturelles et du territoire de l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Il est aussi directeur du Global Journal of Strategies and Governance.

Ses centres d’intérêt se concentrent sur la recherche en stra-tégies organisationnelles et expertises internationales qui tiennent compte des changements de paradigmes imposés par la « nouvelle économie ».

Épine10,4 mm

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