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Autobiographie. Souvenirs de Georgette Chauchereau

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Georgette CHAUCHEREAU

La Villa des papes

Souvenirs

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Collection de Mémoires

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J'ai fait un rêve il y a deux ou trois jours : mon père était assis sur une petite chaise (une chaise d'enfants de l'époque) devant la porte de la maison. La casquette sur les genoux. Il attendait. Il est resté là, comme ça à attendre, pendant les trois jours où les allemands entouraient la maison avec leurs camions. Il m'a dit : « S'ils m'emmènent, je me laisserais faire, comme ça ils vous laisseront tranquilles. »

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© Collection de Mémoires, 2012

Le code français de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du dit code.

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Sommaire

1. Les grands-parents..............................................................132. Tout le temps en train de chanter........................................143. Un grand vélo pour ce petit bonhomme..............................144. Il y avait un homme que papa allait chercher.....................155. Mon père avait quatre sœurs...............................................166. Ça m'a dégoûté de manger du lièvre...................................177. Un cheval, une charrue et une vache en cadeau..................198. Et puis les moutons.............................................................209. Les bauges...........................................................................2110. Les veillées........................................................................2211. Et après il y a eu cette guerre, là.......................................2312. Sept ans de malheur..........................................................2613. On avait la carte de viande, la carte de pain.....................2714. De l'huile de coude............................................................2815. Les soldats allemands encerclent la ferme........................2916. Tu va te planquer là, bien dans le fond.............................3317. Une famille de braves gens...............................................3418. La fin de Bijou..................................................................3619. La Villa des papes.............................................................3620. Doryphores à l'américaine.................................................3721. Fièvre aphteuse mais pas contagieuse...............................3822. Fabrication du beurre........................................................3923. Lessive..............................................................................4224. École obligatoire...............................................................4425. On avait un âne qui s'appelait Julot...................................4626. Les gamins de l'assistance publique..................................4727. Comme les gamins de la maison.......................................4828. J'ai trois frères...................................................................5029. Disparition du certificat d'études......................................5530. Les poêles du Père Proposito............................................5631. Les vélos de Noël..............................................................57

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32. Avec nos sabots de bois.....................................................5833. Punition.............................................................................5934. A bicyclette........................................................................5935. Plaisirs d'enfants................................................................6036. Arlette à tête de fer............................................................6037. Le train de sardines...........................................................6238. Le restaurant des grands-parents.......................................6239. Puis le café........................................................................6440. Le clan des portugais........................................................6641. Le banquier sur sa pétrolette.............................................6642. Les vignettes pour les vieux..............................................6743. Naissance d'Alain puis de Colette.....................................7044. Le jardin potager...............................................................7145. Naissance de Claudine......................................................7246. Puis Michèle, et Guylène..................................................7447. Du café au Balto................................................................7448. On m'a même dit...............................................................7549. Du beau travail chez Maingourd.......................................7750. Les feux de cheminées......................................................7851. Tentatives de cambriolage.................................................8152. Dans la réserve de tabac....................................................8353. Le tabac à priser et à chiquer............................................8454. Les accrocs du tabac.........................................................8755. Les pompiers en voyage....................................................8956. Mon grand voyage............................................................8957. Les pommiers de Tonton Maurice....................................9358. La promenade des poulets.................................................9459. Poursuivies par une boule de feu......................................9660. L'orage encore...................................................................9761. Naissance royale...............................................................98Post-scriptum.........................................................................105Crédits photos........................................................................108

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Bernard et Gabrielle Bodier

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1. Les grands-parents

Je n'ai connu que mon grand-père maternel, côté Goujon.Ma grand-mère est décédée jeune. Ils habitaient, là où ma

mère est née, vers Château-Renault. Ma mère a été prise en charge par Julia, une des sœurs de Maman, vers l'âge de quatorze ou quinze ans. Ma mère avait trois sœurs : Julia, Léone et Gabrielle, et trois frères, Marcel, Marceau et Maxime.

Je me souviens de Maxime parce qu'il avait une grosse moto. Nous n'étions pas encore à Pescheux mais à la petite maison en haut de Pescheux, La Guillonnière.

Il arrivait sur sa grosse moto, ça faisait du bruit, et moi j'étais toute gamine, j'avais neuf ou dix ans, ça me faisait peur. Il garait sa moto sous un abri et moi je ne m'en approchais pas. On n'était pas bien hardi à l'époque. C'est qu'on n'en voyait pas beaucoup des motos en ce temps-là.

Mon grand-père Goujon vivait chez ses enfants, une semaine chez les uns, une semaine chez les autres. Il était très grand et plutôt maigrichon. Il venait à travers champ.

Du côté de Papa j'ai connu mon grand-père, Bodier, et ma grand-mère. Mon grand-père était un tout petit bonhomme.

C'était un tout petit bonhomme, plus petit qu'Alain, mon fils, plus petit que Robert, mon mari, et tout maigre.

Tandis que ma grand-mère était une forte femme. Assez grande, et puis forte mais je l'ai plus connue dans son fauteuil que debout parce qu'elle n'était plus bien vaillante.

Ils habitaient à Santenay, à 5 km d'Herbault. Ils devaient avoir un lopin de terre et un lopin de vigne.

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2. Tout le temps en train de chanter

Quand j'étais gamine, j'étais tout le temps en train de chanter. Il y avait deux petites jeunes filles, de treize ou quatorze ans, qui aimaient venir me retrouver quand je gardais les vaches, pour m'écouter chanter. C'était leur plaisir de m'écouter chanter.

Un jour on m'avait envoyée assez loin garder les vaches. Les deux jeunes filles étaient venues m'écouter et j'avais chanté toute la journée. Le soir, j'étais rentrée assez tard et à la maison... je trouvais que ce n'était pas comme d'habitude.

– Qu'est-ce qu'il y a ? ai-je demandé.– C'est ta grand-mère... elle est morte...

J'ai pleuré, j'ai pleuré, j'ai pleuré... et plus jamais je n'ai chanté ensuite. Jamais, jamais.

Les petites jeunes filles venaient me retrouver et elles voulaient que je chante. Je leur disais :

– Non, non, non. Parce que quand j'ai chanté ma grand-mère est morte alors je ne chanterai plus jamais.

Et je n'ai plus chanté du tout, même jeune fille, même ensuite.

3. Un grand vélo pour ce petit bonhomme

Le grand-père avait un vélo. Un grand vélo pour ce petit bonhomme, ça faisait bizarre. Et quand on le voyait arriver de La Guillonnière, descendre la côte le long du bois de sapin, on disait :

– Ah voilà le grand-père ! Oh la la, il faut qu'on fasse atten-tion.

On avait peur du grand-père. Pourtant il était gentil comme tout. Et il était marrant sur son grand vélo.

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4. Il y avait un homme que papa allait chercher

Ce grand-père devait avoir quatre ou cinq filles et un fils, mon père. Il y avait peut-être aussi un autre enfant... On ne savait pas, on ne questionnait pas trop.

Aujourd'hui les enfants savent tout, ils questionnent sur tout, mais nous on ne nous disait rien à cette époque-là.

Il y avait pourtant un homme qui venait chez nous que Papa allait chercher à Blois, dans une maison pour personnes handi-capées ou quelque chose comme ça. Cet homme venait passer une semaine et après Papa allait le reconduire, en vélo bien entendu parce qu'il n'y avait pas de voiture à ce moment-là.

Ça nous amusait, il était gentil comme tout ce gars-là. Il s'appelait Ernest. On n'a jamais bien su qui c'était. Pour nous c'était notre tonton, alors je crois que c'était un frère à Papa.

Il était marrant. Il mangeait avec nous. Maman mettait toujours le pain sur la table. On mangeait. Quand nous avions fini de manger, il sortait un grand torchon de sa poche, et il coupait un morceau de pain, assez conséquent tout de même. Puis il cassait des petites bouchées. Et il murmurait quelque chose à chaque bouchée. Des prénoms peut-être. Je crois qu'il y avait onze bouchées, toujours le même compte. Il les déposait dans son torchon qu'il repliait précieusement et remettait dans sa poche.

Ça devait être les prénoms des copains qui étaient avec lui à la guerre de 14-18 et qui étaient morts. C'était pour eux. Je ne sais pas ce qu'il en faisait après de ce pain. Peut-être le donnait-il aux oiseaux ? Je n'en sais rien.

Mais tous les jours il lui fallait son morceau de pain. Maman laissait le pain sur la table pour lui. Il se coupait un morceau de pain et puis : une bouchée pour Untel, une autre pour Untel...

Papa nous avait dit qu'à la guerre, certains avaient été gazés, comme le parrain de mon frère Lucien qui longtemps après avait encore des crises d'étouffement, d'autres... et puis il y en avait dans les hôpitaux.

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Alors il se souvenait d'eux ainsi. Tous les jours, c'était sa façon de se souvenir de ses copains. C'est drôle...

Moi ça me questionnait :– Mais qu'est-ce qu'il fait avec ce pain ?Un jour Papa avait du nous le dire.Je me revois avec Lucien mon frère, et Papa, dans les allées

du cimetière de Blois, derrière un corbillard tiré par un cheval. C'était sans doute pour l'enterrement d'Ernest. C'était sûrement le frère de Papa pour qu'on y aille. Mon frère ne s'en souvient pas. On ne réalise pas bien ce que c'est, ce qui se passe quand on est enfant. On devait avoir neuf ou dix ans. On était allé à Blois à vélo évidemment.

5. Mon père avait quatre sœurs

Rose habitait à Tours. Léontine habitait près d'Amboise à Pocé sur Cisse. Alice habitait à Cangey. Et Lucienne était un peu... bizarre.

Le mari de Rose travaillait à la chocolaterie Meunier à Tours. Elle était l’aînée et je crois qu'elle voulait tout régenter. Ce qui fait qu'elle ne s'entendait pas bien avec mon père mais elle venait quand même une fois par an, à Noël. Elle nous amenait des sucreries, des chocolats. Oh les bonbons ! Qu'est-ce qu'ils étaient bons ! Il faut dire qu'on ne mangeait pas souvent de bonbons à cette époque-là.

C'est chez Léontine qu'est mort le Grand-Père, c'est pour ça qu'elle a toutes les photos. D'ailleurs je suis allée chez la fille de Léontine dernièrement, avec Magaly et Colette et il y avait la photo de mon grand-père et de ma grand-mère. Comme je la voulais, Magaly l'a prise en photo avec son appareil mais je l'ai tellement bien rangée que maintenant je ne la retrouve plus !

Il est mort là-bas le tout petit bonhomme. A quatre-vingt trois ans, il partait de Santenay à vélo pour aller chez sa fille Rose à Tours (45 km) ! Ah tout le monde n'avait pas de voiture

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comme aujourd'hui à cette époque. En route il s'arrêtait à Pocé, chez sa fille Léontine. Il couchait là avant de reprendre la route pour aller chez Rose. Ça devait être une étape... mais c'est là qu'il est mort.

Je ne sais pas si c'était en allant ou en revenant. Avec son vieux vélo. Il était grand son vélo, et lui qui avait des toutes petites pattes... Hi... Hi... Ça faisait drôle de le voir tout petit sur ce grand vélo. Je le revois toujours...

Alice travaillait chez des gens, comme dame de compagnie. Elle était mariée et avait un fils Jean. Un jour j'ai vu mon père partir, en vélo bien sûr puisqu'on n'avait pas de voiture. Il avait reçu un télégramme. Il avait l'air inquiet, et Maman avait l'air inquiète également.

– Qu'est-ce qu'il y a ? ai-je demandé.– C'est Jean, il est malade... il est bien malade... on ne sait

pas ce qu'il a.

Il ne pouvait plus parler, plus rien, d'un seul coup. Il avait douze ans, c'était leur fils unique. Et en quelques jours il est mort. Sa mère est morte à peine un an plus tard, presque pareil.

Rose, Léontine, Alice... et Lucienne qui était un peu bébète. Elle a eu des enfants quand même. C'est la grand-mère à André, le père de Didier.

6. Ça m'a dégoûté de manger du lièvre

Mon grand-père passait à travers champs pour venir passer une semaine chez nous. Des fois c'était aussi bien que par les chemins, parce qu'avec les ornières que faisaient les roues des voitures à cheval, ce n'était pas toujours facile. Un jour il arrive et ma mère propose d'aller tuer une poule pour le repas. Le Grand-Père lui alors répond :

– Oh mais ne t'inquiète pas, j'ai amené de quoi manger !

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Et il sort un beau lièvre de sa gibecière. La Mère, contente, commence à le dépouiller et s'arrête dégoûtée :

– Ah, mais il est plein d'asticots ! Ah mais je ne veux pas de ça. Je ne vais pas faire cuire ça, non ?! Je ne vais pas manger des asticots.

(N'importe comment, on enlève les asticots et c'est bon quand même).

– Ah, tu ne veux pas le faire cuire, et bien donne-moi une casserole et moi je vais me le préparer, qu'il lui a répondu.

Et il se l'est fait cuire. En enlevant les asticots ça ne craint plus rien après, eh eh eh ! Ça m'a dégoûté de manger du lièvre de tout temps.

A ce moment-là j'étais encore gamine parce que nous étions encore à la maison La Petite Guillonnière. Je devais avoir neuf ou dix ans. C'était certainement un lièvre que les chasseurs n'avaient pas ramassé et qu'il avait trouvé sur le bord du chemin, ou dans les bois.

Ah, on n'était pas difficile dans le temps. Ce n'était pas comme aujourd'hui à regarder toutes ces dates pour savoir si c'est bon à manger. Parce que maintenant c'est un peu de la bêtise les jours où c'est périmé. Et même que ce n'est pas encore périmé qu'on n'en veut déjà plus ! Deux ou trois jours avant, on n'en veut déjà plus.

Et ils jettent tout ça, ils l'ont montré l'autre jour à la télé. Des tonnes et des tonnes de nourriture que les magasins jettent. Et ils ne veulent pas les donner aux ouvriers. Les ouvriers n'y ont pas droit. Bon il y a des endroits où il le donne quand même, mais ce n'est pas souvent. Il y a même quelqu'un qui s'est fait renvoyé d'un magasin parce qu'il avait ramassé deux ou trois salades qui devaient partir à la poubelle. Mais après c'est passé en jugement et ils ont été obligés de le reprendre.

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7. Un cheval, une charrue et une vache en cadeau

Quand mes parents se sont mariés, ils se sont installés à La Petite Guillonnière. Mon grand-père leur avait donné un cheval. Il s'appelait Bijou. Un cheval, une charrue, une vache et une chèvre. Avec ça on avait du lait et on pouvait faire du fromage. Et puis peut-être quelques poules, et ils ont commencé comme ça. Ils sont restés un moment là-bas.

Il y avait des terres, avec cette petite ferme, que Papa labou-rait avec son cheval, Bijou. Et puis après il a eu une jument, Bichette. Ensuite la famille s'agrandissait avec les vaches. Avec une vache on en avait eu deux qui en avaient fait trois ou quatre. C'est comme ça qu'ils se sont agrandis.

Pareil pour les chèvres. Et pour nous il n'y avait toujours qu'une chambre et la cuisine. Et l'alcôve, c'est tout ce qu'on avait pour se loger. Et la famille s'est agrandie aussi et quand Bernard (Mimi) est né, la maison commençait à ne plus être assez grande.

Il y avait une autre ferme pas loin, c'était Pescheux. Cette ferme appartenait a des gens âgés qui étaient à la retraite. C'étaient plutôt des riches, ce n'étaient pas des malheureux. Ils avaient tout ce qu'il leur fallait. La ferme était à louer, alors mes parents l'ont prise. Et on s'est agrandi comme ça, avec les vaches...

Bijou et Bichette ont eu une petite fille, qui s'appelait Cocotte. Mais elle est tombée folle ou elle s'est fait piquée par quelque chose. Il a fallut l'abattre parce qu'elle nous aurait tués. Ça lui est arrivé d'un seul coup. Les terres étaient éloignées les unes des autres, et le Père l'emmenait pour tirer quand il y avait des côtes ou des travaux difficiles pour lesquels il fallait plusieurs chevaux. Elle était attelée devant et aidait les autres à tirer la voiture. C'était dans les bois, alors est-ce qu'elle s'est fait piquée par quelque chose ? On n'a jamais su ce qu'elle avait eu mais il a fallut l'abattre.

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Donc nous sommes descendus nous installer à Pescheux. Nous avons eu un peu plus de vaches. Et mon père a dû acheter des chevaux supplémentaires pour labourer les nouveaux champs : des percherons, de beaux chevaux.

Nous avons eu jusqu'à soixante moutons. C'était mon travail de m'occuper des moutons. Et j'y tenais à mes moutons. J'ai-mais mieux ça que les vaches. Tirer les vaches ça m’agaçait. Tirer le lait à la main... Il fallait les tirer matin, midi et soir pour avoir du lait. C'était du travail. Après on est arrivés à vingt ou vingt-cinq vaches, huit chevaux, sept ou huit chèvres. Il n'y avait pas beaucoup des chèvres, juste assez pour faire des fromages.

8. Et puis les moutons...

Quant arrivait le moment de la naissance des agneaux, je passais presque la nuit avec eux, parce qu'il fallait que je les surveille. Et quand il y avait des jumeaux, il fallait leur donner le biberon. Je leur donnais le lait des vaches avec le biberon. J'avais ma bouteille avec le lait dedans. Ils me connaissaient bien les agneaux qui tétaient. Ils accourraient quand j'arrivais pour avoir leur lait, et les autres étaient jaloux.

Moi ça me plaisait les moutons. Quand j'arrivais avec mon biberon, il y en avait tout autour de moi. C'est tellement mignon les moutons.

Mon frère aîné et parti en 36 au régiment. A ce moment-là, ils faisaient dix-huit mois de régiment, mais il n'est revenu qu'en 45 ! [lire § J'ai trois frères]. Mon père a été obligé de prendre du personnel pour faire les champs, car il y avait grand à travailler, plus les chevaux et les vaches à s'occuper. Ça faisait du boulot. Les vaches, il fallait les emmener dans les champs pour manger. Il y avait bien un parc, mais il n'était pas grand. Toutes ces vaches-là il fallait les emmener dans les champs qui étaient moissonnés. On allait garder les vaches, et les moutons.

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