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Mission éducation & activités parascolaires - Août 2013 - Togbota (Bénin) Agée de 22 ans, je viens d’obtenir mon diplôme d’ingénieur en Génie Biologique et je m’apprête à rentrer en master 2 Management et Administration des Entreprises à l’IAE de Clermont-Ferrand. Ayant un mois et demi de vacances entre ces 2 formations j’ai choisi de partir en mission avec Urgence Afrique (UA). Je suis déjà partie au Togo avec UA en juillet 2011 en mission environnement. Ayant trouvé cette expérience très enrichissante, j’attendais d’avoir l’opportunité de repartir en Afrique. J’ai donc choisi de partir à Togbota au Bénin en mission éducation et activités parascolaires. La vie à Togbota Tous les lundis matins vers 9h nous quittons Cotonou pour nous rendre à Togbota et tous les vendredis vers 13h30 nous repartons de Togbota pour Cotonou. Pour accéder à Togbota depuis Cotonou, il faut compter environ 2 heures de trajet, d’abord sur une voie pavée, puis sur une piste en terre de plus en plus étroite, et enfin une petite traversée du fleuve en pirogue. A Togbota, le dépaysement est total ! Les enfants accourent pour nous saluer : « Yovo yovo bonsoir, ça va bien merci ! » « Yovo comment t’appelles-tu ? » (Yovo = « le blanc » en fon). La vie au village au milieu des poules, coqs, chèvres, moutons, cochons et sans le moindre véhicule motorisé m’est très agréable. Loin de l’agitation de Cotonou, l’ambiance qui règne à Togbota est paisible. Lena Lefèvre Roméo, René et nos bagages pour la traversée en pirogue A l’arrivée au bout de la piste, le trajet se poursuit en pirogue

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Mission éducation & activités parascolaires -

Août 2013 -

Togbota (Bénin)

Agée de 22 ans, je viens d’obtenir mon diplôme d’ingénieur en Génie Biologique et je m’apprête à rentrer en master 2 Management et Administration des Entreprises à l’IAE de Clermont-Ferrand. Ayant un mois et demi de vacances entre ces 2 formations j’ai choisi de partir en mission avec Urgence Afrique (UA). Je suis déjà partie au Togo avec UA en juillet 2011 en mission environnement. Ayant trouvé cette expérience très enrichissante, j’attendais d’avoir l’opportunité de repartir en Afrique. J’ai donc choisi de partir à Togbota au Bénin en mission éducation et activités parascolaires.

La vie à Togbota

Tous les lundis matins vers 9h nous quittons Cotonou pour nous rendre à Togbota et tous les vendredis vers 13h30 nous repartons de Togbota pour Cotonou. Pour accéder à Togbota depuis Cotonou, il faut compter environ 2 heures de trajet, d’abord sur une voie pavée, puis sur une piste en terre de plus en plus étroite, et enfin une petite traversée du fleuve en pirogue.

A Togbota, le dépaysement est total ! Les enfants accourent pour nous saluer : « Yovo

yovo bonsoir, ça va bien merci ! » « Yovo comment t’appelles-tu ? » (Yovo = « le blanc » en fon). La vie au village au milieu des poules, coqs, chèvres, moutons, cochons et sans le moindre véhicule motorisé m’est très agréable. Loin de l’agitation de Cotonou, l’ambiance qui règne à Togbota est paisible.

Lena Lefèvre

Roméo, René et nos bagages pour la traversée en pirogue

A l’arrivée au bout de la piste, le trajet se poursuit en pirogue

Nous logeons dans la case des bénévoles avec Constance (animatrice à la case des

enfants où vont les plus petits) et Léonel (technicien à la ferme solidaire). Cette case est située entre la case des enfants où nous prenons tous nos repas et l’école. Les toilettes et la douche sont à proximité. La borne fontaine située entre la case des bénévoles et la case des enfants nous permet de remplir facilement notre sceau pour la douche, de faire la vaisselle… Mélanie la cuisinière nous prépare de très bons repas : spaghettis, riz, semoule, gari, aloco, pirron, haricots blancs, maïs, thon, poisson, œufs, poulet… En dessert nous mangeons de délicieux fruits : ananas, bananes, oranges, noix de coco…

Les 3 premiers jours à Togbota sont consacrés à la visite du village : nous découvrons les 2 quartiers de Togbota (Agué et Oudjra), nous rencontrons de nombreux villageois, nous sommes invités à maintes reprises à boire un verre de Sobadi (alcool local artisanal), nous visitons le dispensaire, la ferme solidaire… Ces premiers jours passés à explorer le village nous permettent de nous familiariser avec ce nouvel environnement avant de commencer notre mission.

Case des enfants Fontaine, Case des bénévoles, Ecole

Repas sur la terrasse de la case des enfants

Mission éducation

Les enfants étant en vacances au mois d’août, nous leur proposons du soutien scolaire sur la base du volontariat. Nous avons choisi d’accueillir les enfants du CP au CM2. Le crieur public a informé les enfants et leurs parents que nous serons à l’école de Togbota Agué tous les matins de 8h à 12h du mardi au vendredi. Nous nous répartissons par niveau scolaire : avec Florine, je m’occupe des CI (année avant le CP) et des CP ; Arnaud s’occupe des CE1, Mathilde des CE2 et Angélique des CM1/CM2. Pour mieux préparer les activités proposées, il aurait été préférable de savoir avant de partir quel niveau scolaire nous allions avoir.

Le premier jour nous nous retrouvons tous avec énormément d’élèves (65 en CP par exemple) et il est très difficile de travailler. Heureusement, moins d’élèves viennent par la suite. Mais le problème est qu’ils viennent à l’école de manière très irrégulière et il est donc impossible de suivre chaque enfant. Ainsi nous avons entre 2 et 15 CI/CP chaque jour. Seuls Hervé et Charles, 2 CI, viennent quotidiennement. Malgré tous les efforts de Rodrigue (coordinateur au village), il est malheureusement difficile de mobiliser les enfants. Certains doivent aider leurs parents au champ mais d’autres ont l’air de rester chez eux sans faire quoi que ce soit de particulier...

Un autre problème est la ponctualité (mais ceci est probablement dû au mode de vie africain où l’horaire est rarement respecté…) ! L’école commence à 8h ; certains enfants sont là en avance, quelques uns arrivent à l’heure et d’autres arrivent au fur et à mesure de la matinée et récupèrent donc les exercices en cours.

Les enfants sont globalement très gentils et attachants mais ils ont du mal à se concentrer à l’école et ont tendance à se disperser. Certains bavardent, d’autres se lèvent, d’autres encore s’assoient (ou s’allongent) sur les tables, quelques uns s’endorment, d’autres nous disent qu’ils ont faim… Nous leur demandons bien évidemment de rester attentifs mais ils nous écoutent peu : ils savent que les yovos (« homme blanc » en fon) ne tapent pas avec le bâton et donc qu’ils ne risquent pas grand chose. Heureusement, Roméo et René (souvent aidés de Rodrigue ou d’autres jeunes comme Augustin) sont présents à chaque instant pour canaliser l’attention des enfants qui sont bien plus obéissants face aux menaces des méouis (« homme noir » en fon).

Togbota Agué Fabrication du Sodabi

Le niveau scolaire des enfants au sein d’une même classe est très hétérogène. En CP par exemple certains ne savent même pas réciter l’alphabet dans l’ordre alors que d’autres savent reconnaître les lettres dans le désordre. Avec Florine nous avons donc souvent proposé des activités différentes en fonction du niveau des enfants. Au cours du mois d’août nous avons travaillé sur l’alphabet, sur l’écriture des lettres (minuscules / majuscules), sur l’apprentissage des couleurs en faisant du coloriage (ils adorent ça !), sur l’apprentissage de vocabulaire basique (parties du corps humain, fruits…) à partir d’images plastifiées (les enfants sont particulièrement attentifs au cours de cette activité et retiennent bien les mots), sur l’apprentissage des chiffres et sur les additions pour les plus doués. Les enfants adorent les activités où un polycopié avec lequel ils peuvent repartir chez eux leur est distribué. Pensez-donc à imprimer en France des exercices ou coloriages que vous pourrez leur distribuer et n’oubliez pas d’amener des taille-crayons.

Mission activités parascolaires

Du lundi au jeudi après-midi de 15h à 17h nous faisons des jeux avec tous les enfants sur le terrain de foot devant l’école : jeu de la tomate, loup quelle heure est-il ?, le filet du pêcheur, le jeu du facteur (ou poules/coq, version béninoise du jeu), jeu du béret, épervier, foot… Nous faisons aussi parfois dans une salle de classe de la peinture, du dessin ou des perles. Logiquement, les enfants sont bien plus enthousiastes (et bien plus nombreux) pour les

Charles, Hervé et Pauline (CI/CP) à l’école de Togbota Agué

activités de l’après-midi que l’école du matin. L’après-midi aussi, Rodrigue, René, Roméo ou d’autres jeunes du village sont présents pour traduire les consignes des jeux et nous aider à encadrer les enfants.

J’avais prévu des activités manuelles du type origamis, scoubidous ou création de jeux de société que je n’ai pas pu proposer aux enfants car ils étaient systématiquement trop nombreux pour que je puisse leur montrer comment faire et les encadrer. J’ai donc laissé tout le matériel apporté à la case des enfants et j’espère qu’il sera utile à Constance.

Tourisme

Nous profitons du retour à la villa les weekends pour nous reposer, nous décrasser et

laver notre linge, mais aussi pour découvrir Cotonou et d’autres villes du Bénin (le guide « Le Petit Futé » nous est très utile). A Cotonou, il est très facile de se déplacer grâce aux zem (moto taxi) qui sont omniprésents. Pour se rendre dans les autres villes, il suffit de monter dans un taxi-brousse (2 personnes à l’avant sur le siège passager et 4 sur la banquette arrière, on est serrés mais ça se fait !!!).

A Cotonou, il n’y a pas énormément de choses à faire/voir : le hall des arts et le grand marché de Dantokpa pour les souvenirs, la plage, et sûrement la fondation Zinzou (qui était fermée en août). A Cotonou nous mangeons quasiment tout le temps à La Bouffette (miam !) sur la voie pavée non loin de la villa et parfois au Principal sur l’autre voie pavée non loin de la maison.

Jeu de la tomate sur le terrain devant l’école

A la journée, nous découvrons : Grand Popo et la Bouche du Roy jusqu’à laquelle nous allons en bateau, Ouidah (ancien fort portugais, temple des pythons, marché, route des esclaves) et Porto-Novo (musée Honme – ancien palais royal, marché, grande mosquée, jardin des plantes et de la nature, musée Da Silva).

Sur un week-end nous allons à Abomey (logement « Chez Monique », visite du musée d’Abomey – palais royal), à Bohicon (visite du vilage souterrain d’Agongointo) et à Dassa (logement « Chez Armand », balade sur la colline historique et la magnifique colline nature).

Le Bénin est un pays avec de nombreux endroits très intéressants, alors n’hésitez pas à l’explorer !

Remerciements

Je tiens tout d’abord à remercier Florine, Arnaud, Mathilde et Angélique avec qui j’ai partagé mon quotidien pendant 1 mois pour leur gentillesse et leur dynamisme. Merci également à Aurélia pour toute la préparation de la mission en France. Merci à Eugène et Rodrigue pour la gestion de la mission et leur disponibilité sur place. Merci à Mélanie pour ses excellents repas. Merci à Jacques pour les trajets en pirogue et pour nous avoir accompagné à 6h du matin à la recherche des singes à ventre rouge ! Merci à Constance (Tata) pour son énergie, son dynamisme et sa joie de vivre. Merci à René et Roméo pour leur aide quotidienne mais aussi pour tous les excellents moments que j’ai passé avec eux. Et pour finir, un grand bravo à Léonel pour son travail à la ferme solidaire et un énorme merci pour tous les instants partagés avec lui.