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La psychologie de la santé et ses modèles : Contribution à l’ETP
Laurent MullerMaître de conférences en Psychologie de la Santé
EA4360 APEMACApproches psychologiques et épidémiologiques de la maladie chronique
EPSaM - Equipe de Psychologie de la santé de MetzUniversité de Lorraine - Plateforme de Metz
LA PSYCHOLOGIE DE LA SANTÉ [1]
Emergence des maladies chroniques au début du 20ème siècle dans les pays industrialisés
Le modèle biomédical de la maladie s’avère insuffisant dans le contexte des maladies chroniques
Développement de la psychologie de la santé pour répondre aux nouvelles problématiques de santé
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LA PSYCHOLOGIE DE LA SANTÉ [2]
Promotion et prévention en santé
Prise en charge du patient et de son entourage
Etude des troubles psycho-sociaux influençant l’apparition des maladies et accélérant ou ralentissant leur évolution
➡Développement et utilisation d’un modèle bio-psycho-social de la maladie et de la santé
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Un modèle intégratif et multifactoriel en psychologie de la santéBruchon-Schweitzer, 2002
LES MODÈLES DE CHANGEMENT DE COMPORTEMENTS EN SANTÉ
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Établissement du but
Planification
Poursuite du but
Problèmes ?
Atteinte du but
Maintien du but dans le temps
Révision
NON
OUIDésengagement
OUI
LES MODÈLES DE CHANGEMENT PAR ÉTAPES
Modèle transthéorique (Prochaska et DiClemente, 1984)
Modèle des processus d’adoption de précautions pour la santé (Weinstein, 1988)
Théorie du conflit (Janis et Mann, 1968)
Approche des processus d’action pour la santé (Schwarzer)
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MTT
MPAP
TC
Préréflexion Réflexion Préparation à l’action Action Maintien
Absence de connaissances
Prise de connaissances
Risque important chez
les autres
Susceptibilité personnelle
Décision de prendre des précautions
Mise en place du comportement
Evaluation d’un nouveau défi
Evaluation d’alternatives
comportementales
Sélection de la meilleure
alternative
Application de l’alternative
comportementale
Adhérence au nouveau
comportement
Les étapes du changement
CRITIQUE DES MODÈLES DE CHANGEMENT PAR ÉTAPES
Ces modèles semblent une base intéressante pour proposer des interventions
Mais ils décrivent des variables qui sont supposées influencer la progression entre les étapes du changement sans que les liens entre ces variables et les stades soient réellement démontrés (Armitage & Conner, 2000)
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MTT
MPAP
TC
HAPA Phase motivationnelle du changement de comportement
Phase volitionnelle du changement de comportementin
tentio
n
com
porte
men
tale
Compor
tem
ent
effe
ctif
Préréflexion Réflexion Préparation à l’action Action Maintien
Absence de connaissances
Prise de connaissances
Risque important chez
les autres
Susceptibilité personnelle
Décision de prendre des précautions
Mise en place du comportement
Evaluation d’un nouveau défi
Evaluation d’alternatives
comportementales
Sélection de la meilleure
alternative
Application de l’alternative
comportemntale
Adhérence au nouveau
comportement
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LES MODÈLES DE LA PHASE MOTIVATIONNELLE
La détermination du comportement
Les modèles socio-cognitifs
Les représentations de la maladie
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On se persuade mieux, pour l’ordinaire, par les raisons
qu’on a soi-même trouvées, que par celles qui sont venues
dans l’esprit des autres.
Blaise Pascal
LA DÉTERMINATION DU COMPORTEMENT
Les comportements de santé dans la majorité des cas sont activés par une source externe
Le but de santé est posé pour et non par le patient
Il n’est pas autodéterminé et la question de son intégration dans la hiérarchie de l’action est posée
Plus un but de santé est intégré (s’aligne avec les autres buts personnels, évite les conflits), plus sa régulation sera fructueuse
La théorie de l’autodétermination (Deci & Ryan, 2002) décrit la qualité de cette intégration
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Comportement
Motivation
Styles de régulation
Causalité perçue
Processus régulatoires
non déterminépar le soi
déterminépar le soi
Amotivation
Pas de régulation
Motivation intrinsèque
Régulation intrinsèque
Régulation externe
Régulation introjectée
Régulation identifiée
Régulation intégrée
Motivation extrinsèque
impersonnel externe un peu externe
un peu interne interne interne
Non intentionnelSans valeursManque de contrôleIncompétence
ComplianceRécompenses et punitions externes
Contrôle de soiImplication personnelleRécompenses et punitions internes
Importance personnelleValeurs conscientes
CongruenceSynthèse avec le Soi
IntérêtJoieSatisfaction inhérente
Motivation contrainte
Motivation autonome
Source : Deci & Ryan, 2002
LES MODÈLES SOCIO-COGNITIFS
Les modèles socio-cognitifs du changement de comportement partagent l’idée implicite que l’être humain est rationnel et qu’il maximise l’utilité d’un comportement en termes de résultats positifs
Cette conception rapproche donc les processus cognitifs des processus motivationnels
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LES MODÈLES SOCIO-COGNITIFS
Quatre principaux modèles :
La théorie sociale cognitive (Bandura, 1977)
Le modèle des croyances sur la santé (Rosenstock, 1974)
La théorie de l’action raisonnée (Fishbein & Ajzen, 1975)
La théorie du comportement planifié (Ajzen, 1985)
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LA THÉORIE SOCIALE COGNITIVE
La TSC postule que les individus s’engagent dans des comportements en fonction des résultats qu’ils ont l’espoir d’obtenir
Ces attentes vis à vis de l’action engagée reflète la fonction motivationnelle du renforcement
Les êtres humains vont s’efforcer d’obtenir les conséquences positives anticipées d’un comportement si parallèlement ils se perçoivent personnellement efficaces
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LA THÉORIE SOCIALE COGNITIVE
Concept si important qu’il a été introduit dans nombre d’autres théories
Burke et al. (1997) : les interventions basées sur le renforcement de l’efficacité personnelle perçue apparaissent comme les plus robustes pour faciliter les changements de comportements de santé (comme l’arrêt du tabac, la pratique de l’exercice physique, la mise en place d’un régime alimentaire...)
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Personne Comportement Résultat
Attentes d’efficacité
Attentes de résultats
➡ Affectent le niveau et le type de buts qu’adopte une personne
➡ Affectent par conséquent les performances réalisées dans les objectifs plus généraux
L’EFFICACITÉ PERSONNELLE PERÇUE
Quatre domaines concernant les perceptions d’efficacité :
les compétences («puis-je préparer des repas appétissant à faible teneur lipidique ?»)
Le social («puis-je refuser une cigarette qu’on m’offre lorsque je suis à une soirée ?»)
L’émotionnel («puis-je perdre du poids quand je suis stressé?»)
L’habitude / la routine («puis-je m'abstenir de fumer en buvant du café?»)
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LE MODÈLE DES CROYANCES SUR LA SANTÉ
La représentation cognitive des émotions, en particulier la peur, joue un rôle majeur
Hypothèse sous-jacente : La mise en place de comportements de santé est motivée par la perception chez l’individu d’une menace pour sa santé
2 pré-requis :
La personne doit être motivée à rester en bonne santé
La personne doit posséder une culture médicale sur la façon de maintenir sa santé
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Variables démographiques (Age, sexe, ethnie)
Variables socio-psychologiques (Personnalité, classe sociale,
pression des pairs)
Perception de la vulnérabilité à la maladie
Perception de la gravité de la maladie
Perception de la menace
Probabilité d'adoption de la conduite recommandée
Perceptions des coûts et des gains de l'action de santé
Incitations à l'action - Campagne de prévention - Articles de journaux - Maladie présente chez un membre
de la famille ou un ami
Les variables du HBM et leurs relations
LE MODÈLE DES CROYANCES SUR LA SANTÉ
Résultats contradictoires sur l’importance de ces facteurs dans la mise en place de comportements de santé
«Obstacles nets» : rapport coût/bénéfice semble avoir un impact important
Variables nécessaires au changement de comportement mais insuffisante pour que le changement s’amorce
Pour Godin, plus utile pour l’étude des comportements de santé préventifs ponctuels (dépistage) que pour la compréhension des changements de comportements
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LES THÉORIES DE L’ACTION RAISONNÉE ET DU
COMPORTEMENT PLANIFIÉ
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Croyances relatives aux conséquences probables du
comportement considéré&
Valeurs de ces conséquences
Croyances normatives (croyances sur ce que les autres
veulent me voir faire)&
Degré d’adhésion du sujet à ces normes
Croyances de contrôle sur le comportement
&Valeurs de ces contrôles
ATTITUDES
NORMES SUBJECTIVES
CONTRÔLE COMPORTEMENTAL PERÇU
INTENTION COMPORTEMENT
Dans 50% des études, le contrôle comportemental
perçu explique sensiblement plus le
comportement que ne le fait l’intention (Godin & Kok,
1996)
LES REPRÉSENTATIONS DE LA MALADIE
Les buts de santé sont posés pour et non pas par les patients
Ceci suppose une acceptation et une redéfinition de la part du patient => adoption de comportements souvent en décalage avec ceux attendus par les professionnels de santé
Pour expliquer les facteurs susceptibles d’affecter quantitativement et qualitativement l’intention du comportement, Leventhal (2003) a introduit dans son Modèle du sens commun la notion de représentation de la maladie.
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LES REPRÉSENTATIONS DE LA MALADIE
Elles ont deux propriétés :
Contenu :Identité de la menace
Structure temporelle de la maladieCause de la maladie
Conséquences réelles ou fictivesContrôle (ou traitement)
Organisation : agencement des différents éléments de leur contenu
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CONCLUSION SUR LES MODÈLES DE LA PHASE MOTIVATIONNELLE
La phase motivationnelle permet :
de définir un but et ses paramètres
de conduire à la formation d’une intention vis à vis de ce but
Sheeran et al. (2005) concluent que les modèles socio-cognitifs sont relativement satisfaisants pour prédire l’intention comportementale mais échouent pour déterminer si la personne va transformer cette intention en comportement effectif
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CONCLUSION SUR LES MODÈLES DE LA PHASE MOTIVATIONNELLE
Décalage entre intention et comportement : la «boîte noire» ?
De nouveaux modèles sont nécessaires (Fishbein, 2003)
Nécessité de prendre en compte la phase volitionnelle du changement de comportement et ses facteurs spécifiques
Non prise en compte des buts personnels de l’individu : il faut tirer partie des opportunités fournies par la poursuite de buts personnels pour intégrer un nouveau comportement de santé dans la vie quotidienne.
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SévéritéVulnérabilitéNature :
- Causes- Conséquences- Durée- Identité- Contrôle
Informations sur le problème
Croyances personnelles
Théories profanes
Préréflexion
Connaissances du problème
~Représentations
du problème
Réflexion
Concept de SoiButs personnels
Valeurs personnelles
Perception de la nécessité d’un changement
comportemental
ATTITUDESenvers le nouveau
comportement- Dimension cognitive- Dimension affective- Croyances comportementales
NORMES
- Normes subjectives- Croyances normatives- Rôles sociaux - Norme morale
CONTRÔLE PERÇU
- Perception du contrôlecomportemental- Croyances de contrôle- Efficacité personnelle
Expériences passées
Renforcements
Traits de personnalitéExtraversion
Car. consciencieuxRéactance
INTENTION COMPORTEMENTALE
Intégration du but de santé dans la structure de buts personnels de l’individu
Besoins fondamentaux :- Appartenance- Compétence- Autonomie
Motivation Autonome vs Contrainte
Nature et Intensité de l’intention
comportementale
Réflexion Préparation Action Maintien
INTENTION COMPORTEMENTALE
Intégration du but de santé dans la structure de buts personnels de l’individu
Besoins fondamentaux :- Appartenance- Compétence- Autonomie
Motivation Autonome vs Contrainte
Nature et Intensité de l’intention
comportementale
Planification - Action - RévisionChangement
decomportement
Contrôle de l’actionFeedback
Contrôle de Soi
Planification de l’actionAction planning
Anticipation des obstaclesCoping planning
- Attentes d’efficacité personnelle- Attentes de résultats
Expériences passées
Traits de personnalité
Soutien social
QUELS PROBLÈMES DANS LA PHASE VOLITIONNELLE
Pour Gollwitzer et Sheeran (2006), il existe 4 situations pouvant entraver l’adoption d’un comportement :
l’inhibition de l’initiation du comportement (oubli ou ne repère pas le bon moment)
la déviation de l’objectif comportemental (distractions, tentations, obstacles, habitude)
le désengagement (évaluation négative de l’adoption d’un comportement, pense que l’objectif est atteint)
la poursuite d’objectifs multiples (épuisement des ressources d’autorégulation qui sont limitées)
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QUELS PROBLÈMES DANS LA PHASE VOLITIONNELLE
Pour résumer :
Problème de feedback sur la stratégie, la progression vers le but, les circonstances favorables
Problème de contrôle de Soi pour l’autorégulation du comportement
Problème de préparation de l’action
Problème d’anticipation des obstacles et de la planification des stratégies face à ces obstacles
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CONTRÔLE DE L’ACTION
Les mécanismes de feedback sont essentiels pour fournir une évaluation de la progression vers le but, des obstacles, de la qualité de la stratégie utilisée, des efforts nécessaires à fournir...
Ils sont essentiels pour renforcer l’individu dans son action (persistance) ou pour réviser la stratégie adoptée
Maes & Karoly (2005) : les interventions utilisant cette technique sont efficaces pour l’adoption de comportements de santé
Le feedback peut être explicite ou implicite. Dans ce dernier cas il nécessite une recherche active de feedback de la personne. Il faut alors développer des compétences en recherche de feedback
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LES ÉCHECS D’AUTORÉGULATION ET LE CONTRÔLE DE SOI
Le contrôle de soi joue un rôle majeur lorsqu’il s’agit de résister aux envies et aux tentations
Il doit aussi permettre de lutter contre les habitudes et les réponses semi-automatiques
Modèle de la force du contrôle de soi (Baumeister et al., 1998) : le contrôle de soi serait une ressource limitée et l’épuisement de cette ressource serait responsable des échecs d’autorégulation
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L’ÉPUISEMENT DES RESSOURCES DU CONTRÔLE DE SOI
L’épuisement des ressources du contrôle de soi (ego depletion) revoie à la réduction temporaire de la capacité du Soi à s’engager dans une action volitionnelle
Analogie du muscle : il exerce sa force dans une situation donnée au cours d’une période de temps limitée. Une fois ce laps de temps écoulé, le muscle se fatigue et devient incapable de fournir un effort supplémentaire.
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L’ÉPUISEMENT DES RESSOURCES DU CONTRÔLE DE SOI
3 hypothèses dans le modèle de la force du contrôle de soi :
Hypothèse de récupération
Hypothèse de conservation
Hypothèse de l’entraînement
Intérêt de l’hypothèse d’entraînement : dans le domaine des comportements de santé, les recherches suggèrent que l’entraînement dans des tâches de contrôle de soi améliore les ressources de contrôle de soi et réduit les échecs d’autorégulation (Hagger, 2010)
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L’IMPORTANCE DES PLANS DANS LES CHANGEMENTS DE
COMPORTEMENTS EN SANTÉ
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UN BUT, PLUSIEURS CHEMINS : L’IMPORTANCE DES PLANS
Un but désigne une représentation d’un état ou d’une conséquence désirée. Il ne précise pas les stratégies à activer pour l’atteindre. Principe d’équifinalité (il existe plusieurs façons d’atteindre un objectif)
Plan : simulation mentale d’un enchaînement d’actions visant à atteindre un but. Permet de déterminer où, quand, comment, (à quelle fréquence), la personne met en place son action répondant à la poursuite du but fixé. La planification s’appuie sur les expériences passées (succès/échecs), les croyances, les attentes de résultats...
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DE L’INTENTION DU BUT À L’INTENTION D’IMPLÉMENTATION
Les intentions du but spécifient ce que les gens veulent faire à travers une période de temps donnée, ...
...alors que les intentions d’implémentation (ou activation de l’intention) facilitent le passage de l’intention vers l’action, la transition entre la cognition et l’action, en détaillant les circonstances sous lesquelles se déroulera l’action (où, quand et comment).
Cette stratégie permet à un individu d’associer une occasion future à une comportement précis, ce qui contribuera à déclencher la réalisation de ce comportement lorsque la situation critique se présentera.
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PLANIFICATION DE L’ACTION
En formant des intentions d’implémentation, les individus déterminent par anticipation les situations ou les états internes qui constitueront de bonnes opportunités pour agir et qui conduiront au déclenchement de la réponse comportementale envers le but
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INTENTIONS D’IMPLÉMENTATION
Elles sont structurées dans des plans «si-alors» : «Quand (si) la situation X se présente, (alors) je ferai l’action Y en réponse à cette situation»
L’activation des intentions crée une représentation mentale anticipée de situations précises facilement accessibles à l’esprit lorsqu’elles sont rencontrées. Le comportement relié à ces situations se déclenche plus rapidement et plus facilement car il y a un effort cognitif moindre.
Transformation de la poursuite d’un objectif sous contrôle conscient, requérant de grands efforts, en un objectif relié à des situations environnementales, à des contextes, qui constituent des déclencheurs.
La réponse devient automatique et il y a moins besoin de faire appel au contrôle de soi. L’action est déclenchée sans intention consciente comme peut l’être toute opération liée à une habitude, à la différence près que le contrôle automatique implicite dans l’implémentation d’intentions est créé au départ par un acte volontaire.
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INTENTIONS D’IMPLÉMENTATION
Elles atténuent les problèmes cruciaux de la phase volitionnelle car elles évitent que l’on soit facilement distrait ou qu’on abandonne rapidement face aux difficultés rencontrée
➡Elles délèguent le contrôle du comportement dirigé par les buts aux conditions environnementales. Quand les circonstances anticipées sont rencontrées, l’action est alors initiée rapidement et sans effort
➡Elles sont déclenchées de manière inconsciente comme toute opération liée à une habitude
En santé, la formation d’intentions d’implémentation du but montre une augmentation de la mise en oeuvre effective des comportements visés (Sheeran et al, 2005)
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BÉNÉFICES DE L’ACTIVATION DES INTENTIONS
Activité physique
Régime alimentaire
Dépistage du cancer
Observance médicamenteuse
Consommation excessive d’alcool
Tabagisme
Etc.42
MAINTIEN DU CHANGEMENT DANS LE TEMPS
Spécificité des buts de santé : leur aspect chronique
de Wit (2006) : en santé, le maintien du comportement tient plus de l’exception que de la règle générale
Question du maintien : transformation des comportements auto-régulés en comportements semi-automatiques
=> Intérêt de cette transformation : Suppression du besoin de contrôle de soi
Les intentions d’implémentation permettent de surmonter l’épuisement des ressources.
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LIMITES DES INTENTIONS D’IMPLÉMENTATION
On a changé de mauvaises habitudes de santé en de bonnes habitudes : plus de contrôle de soi sur le comportement
Revers de la médaille : moins vigilant aux obstacles potentiels
Les intentions d’implémentation atteignent leur limite dans les périodes de stress, les transitions de la vie, ou les changements transitoires. Il faut donc anticiper les obstacles potentiels, identifier les situations à risque personnelles potentielles, et planifier en détail les réponses adaptatives, les stratégies de coping, qui permettront de faire face à ces obstacles, de les surmonter.
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PLANIFICATION DU COPING
A court terme (avant réponse automatique), permet de résister aux distractions, aux tentations, au manque d’énergie, ou de dépasser les obstacles et difficultés en anticipant les réponses à fournir dans de telles situations.
A long terme (la réponse est automatique), permet d’anticiper les changements environnementaux susceptibles de rompre l’habitude (changement de travail, départ en vacances, etc.)
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BÉNÉFICES DE LA PLANIFICATION DU COPING
Pratique de l’exercice physique chez des femmes sédentaires. Vise à lutter contre la fatigue, le manque de temps, les humeurs négatives, le mauvais temps, les situation sociales. Les femmes qui formulaient plus de plans de coping rechutaient moins souvent.
Réadaptation cardiaque. Les plans d’action sont plus efficaces à court terme alors que les plans d’adaptation sont plus fructueux sur le long terme.
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LA PLANIFICATION PRÉPARATOIRE
Permet la planification d’actions préparatoires ou instrumentales spécifiques en vue d’atteindre un but plus général en prédéterminant une séquence d’actions consécutives dont l’objectif est l’atteinte du but visé (acheter des fruits, prendre les fruits sur son lieu de travail, manger le fruit à la place du barre chocolatée...)
Abraham and al. (1999) ont trouvé que la planification d’actions préparatoires spécifiques (ex. : planifier l’achat de préservatif, suggérer et négocier l’utilisation de préservatif) permet d’augmenter l’utilisation du préservatif chez les personnes qui avaient une intention préalable.
Les plans préparatoires semblent plus efficaces que les intentions d’implementation d’après une étude sur la consommation de fruits et légumes. (Osch et al. 2010)
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QUELQUES EXEMPLES :GODIN, 2012
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Exemple de canevas d’entretien (extrait) :- Quel comportement désirez-vous adopter dans les quatre prochaines semaines ?- Quand et où projetez-vous de le faire ?- Quel serait pour vous un obstacle majeur à la réalisation de votre comportement ?- Comment pensez-vous que vous pourriez surmonter celui-ci ?- Quelle solution de rechange pourriez-vous adopter si vous n’étiez pas en mesure de réaliser votre comportement au moment planifié ?
Une fois cette réflexion effectuée, la personne est appelée à reformuler son plan sous la forme SI X survient, ALORS je vais...
QUELQUES EXEMPLES :GODIN, 2012
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QUELQUES EXEMPLES :MULLER, 2009
Une recherche visant la consommation d’au moins 5 portions de F&L chez des étudiants
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Guide d'entretien implémentation des intentions 1A. En semaine : [QUAND] Où prenez votre petit-déjeuner ? [OU et précisions sur le QUAND] Que prenez-vous habituellement au petitdéj ? (question sur la composition)
• Si Fruits : Consommez-vous systématiquement un Fruit au petitdéj. ! Si oui : Lequel ? Allez-vous continuer à consommer ce fruit au pétitdéj. ! Si non : Serait-il possible d'envisager une consommation systématique
de fruits au petitdéj? • Si non : Pourquoi ? Peut-être essayer de trouver solution avec la
personne. o Si pas solution ou si personne ne veut pas, on passe à la
question suivante car on n'est pas là pour obliger. o Si oui, quelle solution ? quel fruit ? où le trouver?
Comment vous motiver (comment allez-vous faire pour trouver la motivation ? - Mais vous êtes sûr que vous allez… ) ? Puis on indique sur la feuille.
• Si oui, comment ? puis on indique sur la feuille. • Si pas fruits : Pourquoi ? Peut-être essayer de trouver solution avec la personne.
o Si pas solution ou si personne ne veut pas, on passe à la question suivante car on n'est pas là pour obliger.
o Si oui, quelle solution ? quel fruit ? où le trouver? Comment vous motiver (comment allez-vous faire pour trouver la motivation ? - Mais vous êtes sûr que vous allez… ) ? Puis on indique sur la feuille.
1B. Le w.e., au petit déjeuner : Est-ce qu'on se trouve dans la même configuration qu'en semaine ? Si oui : est-ce que la personne est prête faire la même chose ? Si cette chose est consommation fruit : on note sur la feuille puis on passe à la question suivante. Si cette chose est pas de consommation de fruit, on passe à la question suivante. Si non : on reprend la même démarche d'entretien que ci-dessus. 2A. En semaine, au repas de midi : IDEM 2B. Le w.e., au repas de midi : IDEM 3A. En semaine, au repas du soir : IDEM 3B. Le w.e., au repas du soir : IDEM 4A. En semaine, lorsque vous avez une petite faim : IDEM 4B. En w.e., lorsque vous avez une petite faim : IDEM
Durant'les'7'prochains'jours,'en'semaine':'!!Au!petit5déjeuner!que!je!prends!habituellement![Où'?]'...........................................................,!je! consommerai!.............................................................................................................................!.......................................................................................................................................................!......................................................................................................................................................!![PRÉCISEZ'LES'FRUITS'ET/OU'LÉGUMES'AINSI'QUE'LEUR'NOMBRE]'''
*****''Pour!le'repas'de'midi!que!je!prends!habituellement!:!! ! [Où'?]!.........................................................!! ! je! consommerai! ..................................................!......................................................................................................................................................![PRÉCISEZ'LES'FRUITS'ET/OU'LÉGUMES'AINSI'QUE'LEUR'NOMBRE]'!!
*****!!!!Au!repas'du'soir!que!je!prends!habituellement!:!! ! [OU'?]!.........................................................!! ! je! consommerai! ..................................................!......................................................................................................................................................![PRÉCISEZ'LES'FRUITS'ET/OU'LÉGUMES'AINSI'QUE'LEUR'NOMBRE]'!!
*****!!!!Au!goûter!que!je!prends!habituellement!:!! ! [OU'?]!.........................................................!! ! je! consommerai! ..................................................!......................................................................................................................................................![PRÉCISEZ'LES'FRUITS'ET/OU'LÉGUMES'AINSI'QUE'LEUR'NOMBRE]'
QUELQUES EXEMPLES :GODIN, 2012
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CONCLUSION
Nécessité d’intégrer les facteurs des deux phases du changement de comportement dans le cadre d’interventions
De telles recommandations sont proposées par de nombreux auteurs (Maes et Karoly, 2005 ; Michie et al., 2011)
Développement de mesures des facteurs motivationnels et volitionnels pour la mise au point de programme psycho-pédagogique «sur mesure»
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EXEMPLE DE RECOMMANDATIONS (MAES ET KAROLY, 2005) [1]
(1) exploration des perceptions personnelles quand au risque, aux coûts et aux bénéfices, au soutien social disponible… ;(2) exploration des représentations du problème de santé ;(3) encourager l’individu à formuler des buts personnels ;(4) aider la personne à réfléchir à ses problèmes actuels de comportement, ses causes et ses conséquences ; (5) assister la personne dans la construction de plans d’action ;(6) demander à la personne de construire un calendrier par étapes pour l’atteinte du but ;(7) demander à la personne de réfléchir au soutien social qui pourrait l’aider dans la poursuite de son but ; (8) améliorer l’efficacité personnelle perçue de la personne; (9) demander à la personne de surveiller avec attention ses émotions positives et négatives associées à la poursuite du but ;(10) inciter la personne à se récompenser lorsque des progrès sont effectués ;
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EXEMPLE DE RECOMMANDATIONS (MAES ET KAROLY, 2005) [2]
(11) donner des compétences à la personne pour contrôler les sources de distraction ou les émotions négatives ;(12) demander à l’individu de rapporter et de discuter des conflits potentiels avec d’autres buts personnels ;(13) réassurer la personne qu’une rechute n’est pas un échec mais une opportunité pour apprendre ;(14) apprendre à la personne ce qu’il convient de faire en cas de rechute ;(15) informer la personne qu’elle devrait reformuler un but d’une façon plus accessible s’il pense qu’il l’est moins dans sa forme actuelle.
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