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LA PRESSE EN REVUE... VENDREDI 17 MARS 2017 Gérard Diez La Presse en Revue SOMMAIRE 1) Un positionnement qui questionne 2) Une campagne « intello » 3) Les mesures de Hamon 4) Le PS tourne en rond 5) Il appelle au retrait de JLM I ) Jean-Luc Mélenchon, un positionnement idéologique qui interroge Jean-Luc Mélenchon, en mars à Rome.@ AFP

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LA PRESSE EN REVUE...

VENDREDI 17 MARS 2017

Gérard Diez La Presse en Revue

SOMMAIRE

1) Un positionnement qui questionne2) Une campagne « intello »3) Les mesures de Hamon4) Le PS tourne en rond5) Il appelle au retrait de JLM

I ) Jean-Luc Mélenchon, un positionnement idéologique qui interroge

Jean-Luc Mélenchon, en mars à Rome.@ AFP

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Ancien ministre de Lionel Jospin, fondateur du Parti de gauche, soutenu par le parti communiste, Jean-Luc Mélenchon est un homme venu de la gauche mais dont la campagne dérive vers le populisme.

L'ÉDITO POLITIQUE

Jean-Luc Mélenchon en meeting à Marseille, sur la plage du Prado, ouvrant les bras à l’autre rive de la Méditerranée. "Notre chance c’est le métissage !", lance-t-il à la foule sous les youyous. À la tribune, il célèbre "les arabes et les berbères" qui ont apporté en Europe "la science, les mathématiques ou la médecine" au temps où "l'obscurantisme jetait à terre l'esprit humain". Ça, c’était Jean-Luc Mélenchon en campagne présidentielle version 2012. En 2017, il n’ouvre plus les bras, il déclare, ce sont ses mots : "Une fois que les gens sont là, que voulez-vous faire? Les rejeter à la mer? Non, c'est impossible. Donc il vaudrait mieux qu'ils restent chez eux."

L’attachement à la patrie et au drapeau. Ses alliés communistes s’étranglent et avec eux une partie des écologistes. Jean-Luc Mélenchon a changé. Il met en avant, aujourd’hui, non plus les valeurs internationalistes et d’ouverture de la gauche mais l’attachement à la patrie et au drapeau.

"L’ère du peuple". On lui reprochait en 2012 ses accents populistes, aujourd’hui, il a totalement basculé. Lui-même théorise ce glissement dans un livre écrit en 2014, L’ère du peuple. "L’ère du peuple", ça rappelle "Au nom du Peuple", le slogan de campagne de Marine Le Pen, celle qui l’a devancé à la présidentielle de 2012, qui l’a étrillé à Hénin-Beaumont la même année et qui a poursuivi son ascension alors que le Parti de gauche de jean-Luc Mélenchon stagne.

Des propositions communes avec le FN. Mettre le peuple en avant permet de transcender les clivages politiques et de dissoudre les étiquettes droite/gauche. Marine Le Pen applique cette méthode avec succès depuis des années, Jean-Luc Mélenchon s’y est converti sur le tard. Je ne dis pas que Jean-Luc Mélenchon est "égal" à Marine le Pen. Il n’est pas xénophobe, il ne vient pas de l’extrême-droite, mais il joue le peuple d’abord comme Marine Le Pen. Au point d’ailleurs que l’on retrouve des propositions communes chez l’un et chez l’autre, sur la retraite à 60 ans, la défense des services publics, le protectionnisme et l’europhobie.

Populiste tous les deux, mais avec, si on en croit les sondages, des fortunes diverses. Jean-Luc Mélenchon ne décolle pas des 12-13% d’intentions de vote, loin, très loin, d’une place qualificative pour le second tour et de la présidente frontiste qui fait la course en tête.

II) En parallèle du PS, Benoît Hamon mise sur une «campagne intello»

Par Lénaïg Bredoux

Le candidat socialiste s’est entouré de nombreux chercheurs dans son équipe de campagne pour contribuer au programme présenté ce jeudi 16 mars. Une rupture de plus avec le quinquennat de François Hollande.

La scène est peu banale, dans un monde politique où l’on se vante parfois de ne plus lire de livres. Vendredi 10 mars, Benoît Hamon présente son projet de traité budgétaire pour la zone euro à la Maison de l’Europe, à Paris. Le dossier est aride, mais crucial. Il cède finalement la parole à l’un de ses conseillers, celui qui a tenu la plume pour ce projet. Et surprise : ce n’est ni un haut fonctionnaire, ni un apparatchik socialiste. Il n’a pas été membre d’un cabinet ministériel sous Lionel Jospin, et ne figure pas sur la liste de la promotion Voltaire ou Senghor de l’ENA. Il est mondialement connu, certes, mais il est universitaire. Il s’agit de l’économiste Thomas Piketty.

Ce même jour, quand l’auteur du Capital au XXIe siècle (Seuil, 2013) prend le micro pour répondre à la presse, il s’empresse de rendre hommage à d’autres universitaires. « Jamais, à ce niveau de responsabilité, un homme politique n’a présenté un projet aussi détaillé de traité, y compris sur le plan juridique », insiste Piketty, en présentant Stéphanie Hennette-Vauchez, professeure de droit public à l’université Paris Ouest-Nanterre La Défense, Guillaume Sacriste, maître de

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conférences en science politique à Paris I, et Antoine Vauchez, sociologue et directeur de recherche au CNRS. On les avait repérés dans la salle quand, au beau milieu des journalistes, ils avaient applaudi le discours de Benoît Hamon. « Interrogez-les, ils ont beaucoup travaillé », lance Piketty.

Conférence de presse pour une Europe désirable. Avec Benoît Hamon et Thomas Piketty.

https://youtu.be/TUuKyl4qYPM

Depuis le début de sa campagne pour la primaire, le candidat socialiste a choisi de s’entourer de chercheurs, en les mettant en avant, pour incarner un des visages de son « futur désirable ». Son organigramme est depuis devenu pléthorique, mais y figure toujours en bonne place la « gouvernance citoyenne » avec, par exemple, le climatologue Jean Jouzel, les économistes Julia Cagé et Thomas Piketty, la philosophe Sandra Laugier et la sociologue Dominique Méda. Plusieurs d’entre eux avaient d’ailleurs pris la parole lors de la convention d’investiture du candidat Hamon, à la Mutualité début février, contribuant (un peu) à casser les codes d’une cérémonie convenue. Ils ont aussi participé au programme qui doit être présenté ce jeudi 16 mars.

« Tout le discours de Benoît Hamon vise à montrer que nous sommes face à de nombreuses transitions, et qu’il faut penser à moyen et long termes, explique le politiste Nicolas Matyjasik, chargé de coordonner le projet du candidat avec l'eurodéputé Guillaume Balas. Comme disait Marx, s’il faut transformer le monde, il faut d’abord le comprendre. C’est ce qui manque parfois en politique. » « Le “futur désirable”, c’est une politique pour tracer des lignes d’horizon, dit encore ce spécialiste des politiques publiques, rencontré entre deux réunions au QG parisien de campagne. Les chercheurs peuvent éclairer les prises de décision, et imaginer des solutions hors des cadres traditionnels imposés par le néolibéralisme et le capitalisme traditionnel… »

Nicolas Matyjasik est lui-même professeur à Sciences-Po Lille et a travaillé à l’Institut de la gestion publique et du développement économique qui dépend du ministère des finances. C’est d’ailleurs à Bercy qu’il a rencontré Benoît

Hamon, ministre d é l é g u é à l’économie sociale et solidaire (ESS), de 2012 à 2014. « Il m’avait demandé d’organiser un colloque sur l’ESS » , r a c o n t e M a t y j a s i k . L ’ é v é n e m e n t , organisé en 2013, a finalement fait l’objet d’un livre

collectif, préfacé par le ministre de l’époque. Hamon écrit déjà : « Nous sommes dans une période de bouleversements, de grands questionnements, de flou quant au fonctionnement de l’économie et de la société. Face à un monde nouveau, rien ne serait pire que de se résigner à l’inaction ou se contenter de recettes toutes faites, d’idées éculées et de concepts vieillissants. Aujourd’hui, les cartes sont rebattues, la crise secoue les certitudes et il nous faut en tirer des leçons pour penser différemment. »

Loin de l’image qui lui colle parfois à la peau d’un apparatchik de congrès socialiste, « Hamon est très intéressé par les sciences humaines et sociales, assure Matyjasik. Il lit, il réfléchit. Entre sa carrière politique, le think tank qu’il avait créé [La Forge, aujourd’hui disparu – ndlr], l’ESS, tout cela s’est agrégé… ». Sans compter le petit groupe qui s’est appelé « Les Grecs », en opposition aux Gracques, ces hauts fonctionnaires d’inspiration libérale, et qui a « nourri la réflexion ». « Ils se sont mis en mouvement en janvier 2016, pour produire de la réflexion », rapporte Matyjasik. On retrouve deux animateurs des « Grecs » dans l’équipe de campagne, tous deux passés par le cabinet de Hamon à Bercy : Hadrien Bureau et Emma Ghariani.

« Il y a tout un écosystème autour de Benoît Hamon, qui se connaît bien », explique l’économiste Thomas Porcher, qui est passé de l’équipe de Duflot pendant la primaire écologiste à celle de Hamon.

« La plupart se suivent depuis l’appel à une primaire de toute la gauche, publié il y a plus d’un an dans Libération : figuraient déjà parmi les premiers signataires Thomas Piketty, Julia Cagé, Dominique Méda, Thomas Porcher, Antoine Vauchez… On retrouve aussi les économistes Aurore Lalucq, de l’Institut Veblen, ou « l’école lilloise » avec Nicolas Postel.

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La plupart d’entre eux avaient déjà appelé à voter pour François Hollande en 2012, mais ils s’étaient éloignés depuis. Croisés au fil du quinquennat, plusieurs juraient même que plus jamais on ne les reprendrait à contribuer à la campagne du PS.

Extrait de l'organigramme de Benoît Hamon

L’économiste Julia Cagé a donné rendez-vous au café qui fait face au QG de Benoît Hamon, dans le centre de Paris. Elle travaille depuis plusieurs semaines sur la finalisation du revenu universel de Benoît Hamon. En 2012, elle avait la signé la tribune des économistes pour Hollande, mais sans trop de conviction. C’était, dit-elle, un « vote par défaut ». Mais elle était à la Bastille le jour de la victoire du socialiste. « J’avais ce rêve de gauche… J’ai voté pour la première fois en 2002. »

« En réalité, il y a eu une responsabilité en amont des intellectuels qui n’ont pas été assez exigeants avec François Hollande. On l’a soutenu sur un programme un peu flou. Et on s’est fait avoir. » Là, juge Cagé, « Benoît Hamon redonne de l’espoir. Car si Valls avait gagné la primaire, j’aurais voté Mélenchon ». D’ailleurs, prévient-elle, elle ne travaille pas pour le PS : « Ce n’est pas un engagement par rapport au parti. C’est derrière une personne, et des idées. »

La sociologue Dominique Méda qui, comme Piketty, avait déjà été de la campagne de Ségolène Royal en 2007, n’est pas non plus « hyper intéressée par les appareils ». Mais elle l’a soutenu à la primaire : « La candidature de Benoît Hamon me semblait symboliquement importante : il tenait ensemble la question écologique et la question sociale et il faisait donc prendre au PS un tournant écologique radical. Cela me paraît essentiel. »

« À cause de la deuxième partie du quinquennat, je m’étais dit que je ne voterais plus pour le PS, dit aussi l’économiste Thomas Porcher. Mais Hamon porte un programme de rupture, avec une vraie prise de risque. Bien sûr, il y a eu les trahisons de François Mitterrand et de François Hollande. Certains disent “jamais deux sans trois”. Mais là, j’ai le sentiment qu’on ne peut plus nous refaire le coup. Pas avec un programme

aussi fort, pas après ce quinquennat. En tout cas, si Hamon gagne et qu’il trahit, je crois que je ne voterais plus jamais. En attendant, je laisse une chance supplémentaire. »

D’autres sont moins radicaux, mais tous partagent la même

l’appareil socialiste. C’est pour Hamon qu’ils travaillent, même s’ils le connaissent depuis quelques mois seulement. Julia Cagé a découvert Benoît Hamon cet automne. « C’était pour parler médias », l’autre champ de compétences de l’économiste, auteure de Sauver les médias (Seuil, 2015). « C’est le seul qui a pris position sur la grève à I-télé ; ça m’a plu. Et puis c’est une personne intelligente, gentille. Il veut vraiment faire entrer des idées dans la campagne… On peut penser », vante Cagé.

Le chercheur en sciences politiques François Gemenne, chargé de l’écologie et des migrations, a rencontré Hamon par l’intermédiaire de la députée PS Barbara Romagnan. « Beaucoup de gens dans la campagne sont venus comme ça, pas parce qu’ils étaient socialistes mais par quelqu’un de leur entourage, explique-t-il. Fin novembre, on s’est vus une heure et demie, on a parlé de la crise des réfugiés et il a repris ma proposition sur les visas humanitaires. J’ai été plaisamment surpris qu’il aille écouter les chercheurs. Notamment sur l’immigration, c’est très rare. »

« Le rôle des chercheurs est avant tout de servir la société »

Sandra Laugier, professeure de philosophie à Paris I, coordonne le « forum des idées » dans la campagne et promeut la « gouvernance civile et citoyenne ».

Elle a rencontré Hamon via son conseiller Nicolas Matyjasik en octobre et a, elle aussi, accepté d’intégrer l’équipe « parce que c’est cette campagne, et parce que c’est Benoît Hamon », dit-elle. Élogieuse sur le candidat (« ultra sympa », « direct »), elle y voit « l’occasion de montrer que le fonctionnement d’une équipe de campagne peut être exemplaire de ce qu’on veut comme fonctionnement démocratique », explique la

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coauteure de Le Principe démocratie – Enquête sur les nouvelles formes du politique (La Découverte, 2014).

Sandra Laugier rêve ainsi de voir partout en France s’organiser des réunions pour débattre et enrichir le programme, et que chacun s’approprie la campagne dans une forme d’“empowerment” citoyen pour la présidentielle. « Ce n’est pas encore “occupy PS” mais cela devrait être ça ! » Au QG de campagne, elle organise des débats rassemblant des intellectuels et des militants – le 2 mars, c’était à propos de la taxe robots du candidat.

Benoît Hamon lance le "Forum des idées"

https://youtu.be/gace5ctwcKM

Une cinquantaine de personnes étaient assises en rond sur des chaises blanches, sans estrade ni prééminence trop évidente, pour contribuer à une « campagne fondée d’abord sur des idées, et sur l’intelligence collective », où l’on ferait le pari de « la conversation ». On y a parlé polysémie des robots (Raja Chatila, directeur de recherche au CNRS), des « prophètes qui annoncent n’importe quoi » (Dominique Cardon, historien), « des peurs de la société » (Laurence Devillers, auteure de Des Robots et des Hommes) et de la « transformation du contenu du travail » (Dominique Méda, philosophe et sociologue). « Est-ce vraiment des appareils ? », s’est interrogée Sandra Laugier, en modératrice. On y a débattu de la taxe – certains ont expliqué qu’il vaudrait mieux parler de taxation de la valeur ajoutée. D’autres ont lancé le débat sur les données. Ou

sur la définition du travail. « Ces propositions de la campagne sont aussi des outils pour penser », a conclu Laugier devant des militants parfois déboussolés, qui manquent d’argumentaires classiques pour défendre le programme du candidat.

Dans Le Savant et le Politique en 1919, Max Weber définissait déjà « deux façons de faire de la politique » : « Ou bien on vit pour la politique ou on vit de la politique. » Mais les deux profils, intellos et apparatchiks, peuvent-ils cohabiter dans une même campagne ? Les chercheurs autour de Hamon rêvent en tout cas d’articuler leurs travaux avec la vie publique. « Comme intellectuels, cela fait partie de notre rôle de participer à la politique. On a aussi du temps pour ça », estime Julia Cagé, économiste à Sciences-Po Paris. La jeune femme a étudié Sartre. « Je suis fascinée par la figure de l’intellectuel engagé. Mais j’ai arrêté de le théoriser. » Elle dit simplement : « J’ai envie d’une gauche qui gagne et qui change le monde. C’est le pouvoir de la politique d’améliorer la vie des gens. Et c’est aussi pour ça que je fais de l’économie et de la recherche. »

« Le rôle des chercheurs est avant tout de servir la société et le bien public, estime également François Gemenne, chargé de l’écologie et des migrations dans l’équipe de campagne. Dès que je suis sollicité par un parti démocratique, nous avons le devoir de l’assister. » L’universitaire belge, qui n’a pas le droit de vote à la présidentielle, n’a pas « d’exclusive » a priori – il doit d’ailleurs participer prochainement à un débat organisé par les Jeunes avec Macron. « Benoît Hamon utilise nos noms. En échange, on peut faire exister une série d’idées qu’on trouve importantes. C’est un deal qui me va », explique Gemenne.

« Dans cette campagne, le monde intellectuel pas médiatisé voit aussi une chance d’être visible et de mettre en œuvre ses idées », confie Sandra Laugier, très critique de la figure de l’intellectuel médiatique, « en surplomb » et donc dans un rôle « forcément de droite, qui accentue la domination masculine, et se confond avec l’image charismatique de l’homme politique ». « Ces figures sont en train d’être ébranlées », dans le champ politique comme dans celui de l’université, estime la philosophe. « Depuis les attentats notamment, de nombreux collègues qui pensaient qu’il n’était pas bien de s’engager, ont envie de faire quelque chose. L’idée revient qu’être utile, c’est normal et c’est bien », dit-elle.

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Pour l’instant, les universitaires que nous avons interrogés jurent que, dans l’organisation parfois brouillonne de la campagne, ils conservent une vraie liberté et, pour certains, un accès direct au candidat ou à la direction de campagne. Ils n’ont pas l’impression d’être des alibis ou des faire-valoir, même s’ils ont commencé à se frotter aux réunions du comité politique auxquelles ils sont conviés. « C’était antipathique », dit joliment l’un d’eux. « Ce qui me refroidit par avance, c’est l’appareil du PS », avoue Julia Cagé, qui « déteste les réunions interminables qui ne décident rien ».

« Mais pour l’instant, on n’est pas contraint par l’appareil, témoigne l’économiste. Nos notes ne sont pas validées 20 fois avant d’arriver au candidat. Là, on est en direct. Il y a un vrai respect de notre travail. Ça donne envie de bosser ! » « C’est étonnamment peu organisé mais c’est un souhait que ce soit spontané, confirme François Gemenne. On m’a dit de faire ce que je voulais, et d’apporter des idées. »

« J'ai l'impression que les chercheurs retrouvent une certaine place et que, pour une fois, ils ne sont pas instrumentalisés mais ont une certaine liberté pour amener leurs idées, dit aussi Dominique Méda. C'est essentiel. Il y a une réserve immense de savoir

et de connaissances dans nos universités et chez nos chercheurs. Si nous arrivons de surcroît à faire le lien avec les mouvements citoyens et avec les différents mondes du travail, ce sera un très grand progrès. »

C’est d’ailleurs la grande faille de l’organigramme de Benoît Hamon : si plusieurs figures de la société civile sont également engagées à ses côtés, comme l’ancien magistrat Éric de Montgolfier ou Salah Amokrane (ancien des Motivé-e-s), peu d’associatifs et de syndicalistes ont trouvé leur place. « On y travaille », jure Nicolas Matyjasik. Pour le reste,

il assume « une organisation non directive » des groupes de travail : « On veut créer des espaces de réflexion, débattre, puis on raffine en éléments plus politiques, puis on soumet à l’arbitrage du candidat. » Avec un espoir : « L’intérêt, c’est aussi ensuite de poursuivre le mouvement. Il faudra capitaliser sur l’envie. » À moins qu’elle ne s’arrête, brutalement, le 23 avril au soir.

mediapart.fr

III) Programme de Benoît Hamon: les principales mesures

Principales mesures du programme pour l'élection présidentielle du candidat socialiste Benoît Hamon, dévoilées jeudi lors d'un point-presse à Paris:

Benoît Hamon le 12 mars 2017 à Fort-de-France

Principales mesures du programme pour l'élection présidentielle du candidat socialiste Benoît Hamon, dévoilées jeudi lors d'un point-presse à Paris:

ECONOMIE/TRAVAIL

- Création d'un revenu universel d'existence pour ceux dont les revenus sont inférieurs à 2.250 euros net, dans une première étape.

- Lancement d'un plan de 100 milliards d'euros sur cinq ans pour la rénovation urbaine et thermique

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- Porter l'effort de recherche et développement à 3% du PIB

- Priorité au Made in France: réserver 50% des marchés publics aux PME/PMI/TPE; les entreprises qui délocaliseront devront rembourser les aides publiques

- Accompagner la création de 500.000 emplois dans l'économie sociale et solidaire

- Augmentation du Smic et des minimas sociaux

- Abrogation de la loi Travail et remplacement par une nouvelle loi qui renforcera notamment le compte pénibilité

- Réforme du RSI

- Création d'un "statut de l'actif" pour ceux ne bénéficiant pas de la protection du code du travail ou du régime général de la Sécurité sociale

FISCALITE

- création d'une contribution sur les robots destinée à alimenter un Fonds de transition travail.

- modulation de l'impôt sur les sociétés selon le réinvestisssement des bénéfices

- Taxe sur les bénéfices détournés des multinationales pour mettre fin à l'optimisation fiscale

- contribution sur les super-profits des banques à hauteur de 5 milliards d'euros

- La taxe foncière tiendra compte des emprunts pour les primo-accédants

ECOLOGIE

- Porter à 50% la part des énergies renouvelables d'ici 2025, objectif 100% en 2050

- Interdiction des perturbateurs endocriniens

- Au moins 50% de repas bio ou issus de circuits courts servis dans la restauration collective

- sortie du diesel à l'horizon 2025

- constitutionnalisation des biens communs (eau, air...)

DEMOCRATIE

- conférence pour une VIe République à l'été 2017

- mise en place du 49-3 citoyen (1% du corps électoral pourra inscrire à l'ordre du jour du Parlement une proposition de loi, ou soumettre une loi à référendum)

- reconnaissance du vote blanc

- droit de vote des étrangers extra-communautaires aux élections locales

- nouvelle loi anti-concentration dans les médias

EDUCATION

- recrutement de 40.000 enseignants en cinq ans

- seuil maximum de 25 élèves par classe du CP au CE2, 20 élèves en zone d'éducation prioritaire et Outre-mer

- refonte de la carte scolaire pour améliorer la mixité sociale

- mise en place d'un service public du soutien scolaire

- instruction obligatoire dès l'âge de trois ans

- investissement d'un milliard d'euros supplémentaires par an dans l'enseignement supérieur et la recherche, création de 7.500 emplois dans les universités et laboratoires de recherche

SANTE

- reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle

- création de 1.500 maisons de santé pour lutter contre les déserts médicaux

- suppression des franchises médicales

- légalisation de l'usage du cannabis pour les majeurs

- plan d'amélioration des conditions de travail à l'hôpital

SECURITE/JUSTICE

- création de 5.000 postes supplémentaires dans la police et la gendarmerie

- expérimentation du récépissé de contrôle

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d'identité

- prime pour les forces de sécurité travaillant en zone de sécurité prioritaire

- suppression de la Cour de justice de la République

- augmentation des moyens de la justice et de ceux des services pénitentiaires d'insertion et de probation

DEFENSE

- le budget défense porté à 2% du PIB

- demande qu'une partie du budget de la défense soit exclu du calcul du déficit

LOGEMENT

- mobilisation des réserves foncières des collectivités

- construction de 150.000 logements sociaux par an

- renforcement de l'encadrement des loyers dans les métropoles, création d'une garantie universelle des loyers

- plan "zéro bidonville", avec la création de 15.000 places d'hébergement

- Plan national de renouvellement urbain doté de 10 milliards d'euros

EUROPE

- Proposition d'un traité de démocratisation de la gouvernance dans la zone euro

- proposition d'un plan d'investissement de 1.000 milliards d'euros fléché sur la transition écologique et économique

- Demande d'une révision de la directive travailleurs détachés

- proposition d'un traité de l'énergie

- amélioration de la coopération en matière de défense

SOCIETE

- création d'un corps de contrôle anti-discriminations

- ouverture de la procréation médicalement assistée aux femmes seules et aux couples de femmes

- création d'un droit à mourir dans la dignité

- création de 4.500 places d'hébergement spécialisé pour les violences faites aux femmes

- augmentation de 10% de l'allocation aux adultes handicapés

- augmentation de 10% du minimum vieillesse

- instauration d'un service public de la petite enfance avec 250.000 places d'accueil à horaires adaptés

- droit aux allocations familiales dès le premier enfant

MAIS AUSSI

- reconnaissance de l'Etat palestinien

- instauration du visa humanitaire pour l'accueil des réfugiés

- instauration d'une garantie de service public, avec un panier de services à moins de 30 minutes de chaque bassin de vie

- création d'un fonds pour l'égalité réelle outre-mer de 2,5 milliards d'euros sur cinq ans

- l'effort public en matière de culture porté à 1% du PIB

- soutien à la candidature de Paris aux JO-2024

LAPRESSEENREVUE.EU

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IV) Hamon-Valls, la rupture n'est pas qu'inévitable, elle est souhaitable

Claude Askolovitch

En refusant de parrainer le candidat socialiste, l'ex-Premier ministre confirme que toutes les critiques des frondeurs à l'égard de sa politique étaient justifiées. Maintenant, que va-t-il devenir?

Eric FEFERBERG / AFP

Donc Manuel Valls ne parraine pas Benoît Hamon et l’on s’affole d’une banalité. Valls, socialiste de droite, le mot «socialiste» étant ici une précision partisane sans assignation idéologique, ne veut pas faire allégeance à Hamon, socialiste de gauche? Enfin! Entre ces personnages n’existe plus que la rancune et la conviction que l’autre est l’erreur, voire la trahison. On ne parraine pas l’erreur. On ne vote pas pour elle. C’est la suite, si l’homme est sérieux.

J’ose espérer que, battu, Hamon serait allé chez Mélenchon, refusant la trahison droitière et autoritaire. J’espère qu’en définitive, Valls n’apportera pas son suffrage à la confusion écolo-gauchisante, j’espère qu’il le dira: on se place, ici, dans la logique de ces adultes, qui gagnent à nous traiter comme tels.

On peut se raconter des choses, le passé commun, le tutoiement, tant de souvenirs, des congrès, Solférino, le siège du parti, pas la bataille, la parole donnée lors de la primaire de soutenir le vainqueur, ce contrat passé avec un peuple de gauche… Allons bon, les contrats! Comme si les électeurs de la primaire avaient été autre chose que les témoins d’un divorce, invités à arbitrer les haines fondées d’une famille aux abois! Et puis, les gens sont libres; si des électeurs de Valls, quoi

qu’il en dise, veulent croire en Hamon, grand bien leur fasse! Ce qu’en dit le chef ne les engage pas. En revanche, cela le confirme et confirme ce que l’on sait depuis longtemps.

En finir avec la synthèse

Ce moment est émouvant, comme le sont les vérités qui s’entêtent. Tout ce qui est arrivé, depuis cinq ans, n’est pas une illusion. Ni le 49-3, ni le barrage fait aux migrants, ni la l’allégeance aux forces de l’ordre, ni la déchéance de nationalité, n’ont été des inventions de l’esprit. Ni le sabotage parlementaire de l’action gouvernementale, la délégitimation systématique du Premier ministre, faux socialiste pour les frondeurs, qui prétendait lui, simplement, réconcilier son camp avec l’économie réelle des entreprises… C’est arrivé.

Passer par dessus, dans un «embrassons-nous Folleville politique», serait écoeurant et désuet, comme une motion de synthèse au temps de François Hollande! Restons simple: Hamon professe le refus et la correction de ce qu’ont construit, depuis plus de vingt ans, les socialistes de gouvernement; Valls prétendait incarner l’aboutissement de cette logique; lui et les siens rejettent cette défaite. La droite du PS n’imaginait pas qu’elle puisse être battue, et que revienne, dans la maison aseptisée, le parfum des utopies.

Le feuilleton de la bulle

Au demeurant, la seule justification du replâtrage aurait été électorale. Les élus roses, se tenant chaud, faisant bloc, auraient protégé leurs sièges, leur territoire, l’aura du Parti. Mais justement: le PS est dans un tel état qu’il n’est plus une protection. Chacun fait comme il peut, dans un ressourcement politique –c’est le pari Hamon– ou dans une transhumance macronienne –c’est le choix raisonnable de nombre d’élus, qui ont pris au demeurant l’habitude du réalisme libéral, et pensent survivre à l’ombre du vainqueur annoncé– donc Macron, qui freine plutôt les ardeurs des ralliés potentiels, plus soucieux d’embrasser le peuple de droite que Fillon déconcerte.

Dans tout cela, Valls a un problème d’utilité politique. Il n’a pas la chance de Hollande, que la retraite va prolonger. Lui a une vie encore, et qu’en faire? Pour l’instant, un peu de mouvement. Rappelons-nous l’évidence. On discute, à gauche, des vélléités d’un vaincu. Valls y trouve un avantage. Il était, impopulaire, battu, hors champ, en retrait? On suppute ses choix. On se demande

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ce qu’il fera? Il existe donc. Cela n’apparaît que dans le feuilleton de la bulle. Pas grand-monde n’attend, dans l’électorat, son feu vert. Mais c’est mieux que le silence.

Doublé par Le Drian

Valls a été un moment de la gauche, étrange, une transhumance interrompue. On ne sait pas comment l’employer. La droitisation de la gauche s’est poursuivie sans lui, autrement, par Macron, plus libéral que lui, économiquement mais aussi sociétalement, moins autoritaire, moins vertical. Le ressourcement du PS se fait sans lui. Où se situer? Qui le demande? Il dénigre Hamon? Mais Hamon a peut-être besoin que Valls le dénigre, pour bien marquer la rupture? Il devrait rejoindre Macron? Macron, qui a pris un espace et prolongé ses transgressions d’antan –la fin du vieux socialisme, le dépassement de la frontière entre la droite et la gauche– et n’a pas besoin de s’alourdir d’une impopularité, l'a ainsi renvoyé dans ses cordes ce mardi:

«Je n'ai pas fondé une maisons d'hôtes, pardon de vous le dire. Nous avons créé un mouvement politique et je suis candidat à la présidence de la République», a-t-il tranché.

Macron est un pragmatique à mémoire. Entre eux deux, il y a eu des violences, des coups, du mépris, des médisances. Valls servira Macron, peut-être, un jour, si celui-ci a besoin d’afficher une dureté régalienne? Il sera alors devenu le Chevènement de l’usurpateur; une caution virile de l’homme qui lui a volé le mistigri de la modernité. Ce n’est pas joyeux. Le Drian peut apporter l’armée à Macron –dans les constructions d’apparence qui font la politique. Mais Valls possède-t-il la police, et est-ce désiré?

La politique du monde d'avant

Imaginons, pour les amants de construction politique, ce scénario. Il est à la cuisson. Manuel Valls fait mouvement. Il récuse Hamon. Il ne peut se donner à Macron. Il prépare donc sa scission du Parti socialiste, organise son groupe, accepte que le PS est fini, il l’a longtemps cru, et en quête un morceau. Il adjure les socialistes en route vers Macron de freiner leur mouvement, de procéder à une marche par étape, de faire bloc avec lui, et d’aller ensemble, ensuite, négocier un pacte, comme Bayrou, avec les marcheurs? Être une composante du nouveau monde, en oubliant qu’il se construit contre vous. Mais pourquoi le suivraient-ils, les notables socialistes quand il serait si simple de faire allégeance, directement,

au nouveau Monsieur?

On en est là. Dans une vérité politique qui accouche de mille manœuvres, tellement françaises. Il n’est interdit à personne de se vouloir un destin, puisque l’obstination fut, si longtemps la marque des élus. C’était avant?

Claude Askolovitch

V) Présidentielle: Montebourg appelle au retrait de Mélenchon

Discret depuis sa défaite au premier tour de la primaire de la gauche, Arnaud Montebourg, désormais engagé au côté de Benoît Hamon, considère que le candidat de la France insoumise doit retirer sa candidature.

Arnaud Montebourg a appelé jeudi Jean-Luc Mélenchon à abandonner la course à l'Elysée pour permettre à la gauche représentée par le socialiste Benoît Hamon "d'être au deuxième tour" de l'élection présidentielle.

J'appelle au retrait de la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour nous permettre d'être au deuxième tour, nous en avons besoin, nous sommes devant le mur de l'histoire", a déclaré sur France Inter le candidat malheureux à la primaire de la gauche élargie.

Valls critiqué, Mélenchon poussé vers la sortie

Arnaud Montebourg a également critiqué le refus de Manuel Valls, battu au second tour de la

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primaire par Benoît Hamon, de donner son parrainage au candidat socialiste.

"Manuel Valls comme moi a été battu. L'engagement signé sur la papier était de soutenir le vainqueur. Je regrette que quand on signe un engagement on le transforme en chiffon de papier. C'est exactement ce que fait l'ancien Premier ministre, et il le fait en accentuant la dislocation de la gauche", a-t-il affirmé.

"On a déjà perdu le Parti communiste, maintenant on va perdre le Parti socialiste, qu'est ce qu'il restera en face pour défendre le monde du travail?", a demandé Arnaud Montebourg.

France Inter @franceinter@montebourg :"J'appelle au retrait de la candidature de @JLMelenchon pour nous permettre d'être au deuxième

Arnaud Montebourg avait assuré Benoît Hamon du soutien de ses troupes. Ici les deux anciens ministres de Manuel Valls à Paris le 27 janvier 2017.afp.com/PHILIPPE LOPEZ

Il appelle au retrait de Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise que les sondages placent cinquième au premier tour, derrière Benoît Hamon. Il estime que "son intelligence, son extrême culture et sa vision de la société française" devraient lui permettre de prendre cette décision.

"Nous avons les moyens de convaincre l'un de s'effacer au profit de l'autre dans l'intérêt de la France", a ajouté Arnaud Montebourg. Ce dernier est chargé des relations internationales dans la campagne de Benoît Hamon.

LAPRESSEENREVUE.EU

L'EXPRESS.fr avec AFP

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