la perluette variante du mot esperluette …...helderlin, sax ténor et soprano, grégory teyssier,...

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Bulletin de liaison de la bibliothèque départem ental e de l’Yonne N°7 JUIN 2007 PAGE 1-2 LA PAGE DES BIBLIOTHÈQUES La bibliothèque d’Accolay PAGE 3 AGENDA Manifestation Expositions Animations Journées de formation PAGES 4-5 DOSSIER À la découverte du manga PAGES 6-7 EN GROS PLAN Mangas Livres sonores Comité de lecture jeunesse sénonais PAGE 8 VIE DU RÉSEAU Douce nuit à Charbuy Formation rock Un saut réussi dans la poésie D èS le début des années 70, Acco- lay disposait d’un petit point-lec- ture, quelques ouvrages dans une salle attenante à la poste, derrière la mairie. Aujourd’hui, la bibliothèque actuelle – entièrement rénovée en 2006 – occupe encore ces mêmes locaux. C’est en 1993 que la bibliothèque a été vraiment relancée sous l’impulsion de Christiane et Gérard Calmettes. À cette époque, elle fonctionne toujours dans la même salle de 48 m², spacieuse pour un village de 435 habitants, mais qui sert également de salle de réunion. Chris- tiane et Gérard Calmettes n’ont d’autre choix que de présenter les livres sur des étagères grillagées et fermées par des ca- denas, ce qui n’est pas du meilleur effet, et feront pendant de nombreuses années avec les moyens du bord : un morceau de moquette, deux bancs et quelques bacs en plastique pour les enfants. Motivés et actifs, ils n’auront de cesse de faire évoluer les choses, d’abord en demandant la desserte d’Accolay par le bibliobus dès 1993, puis en obtenant un dépôt de CD de la Bibliothèque départementale en 1994 pour attirer les jeunes, et un budget d’achat de livres de la municipalité. Ils ont surtout proposé de nombreuses animations, Gérard Calmettes, écrivain avant tout, mettant à contribution ses talents de conféren- cier pour faire partager au public ses préférences littéraires : Giono et L’homme qui plantait des arbres, Lamartine qui lui inspirera deux de ses livres les plus remarquables : Lamartine, voix de la République (éd. de l’Ar- mançon) et Lamartine, la vigne et la maison (C. Pirot). La bibliothèque d’Accolay (SUITE P. 2) LA PERLUETTE VARIANTE DU MOT ESPERLUETTE QUI DÉSIGNE LE SIGNE TYPOGRAPHIQUE & REPRÉSENTANT LE MOT « ET ».

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Page 1: LA PERLUETTE VARIANTE DU MOT ESPERLUETTE …...Helderlin, sax ténor et soprano, Grégory Teyssier, guitare électrique et acoustique ; • le 12 juin à 18h30 à la bibliothèque

Bulletin de liaison de la bibliothèque dépar tementale de l’YonneN°7 JUIN 2007

PAGE 1-2LA PAGE DES BIBLIOTHÈQUES

La bibliothèqued’Accolay

PAGE 3AGENDA

ManifestationExpositionsAnimationsJournées deformation

PAGES 4-5DOSSIER

À la découvertedu manga

PAGES 6-7EN GROS PLAN

Mangas Livres sonores Comité de lecture jeunesse sénonais

PAGE 8VIE DU RÉSEAU

Douce nuit à CharbuyFormation rockUn saut réussi dans lapoésie

Dès le début des années 70, Acco- lay disposait d’un petit point-lec-

ture, quelques ouvrages dans une salle attenante à la poste, derrière la mairie. Aujourd’hui, la bibliothèque actuelle – entièrement rénovée en 2006 – occupe encore ces mêmes locaux.

C’est en 1993 que la bibliothèque a été vraiment relancée sous l’impulsion de Christiane et Gérard Calmettes. À cette époque, elle fonctionne toujours dans la même salle de 48 m², spacieuse pour un village de 435 habitants, mais qui sert également de salle de réunion. Chris-tiane et Gérard Calmettes n’ont d’autre choix que de présenter les livres sur des étagères grillagées et fermées par des ca-denas, ce qui n’est pas du meilleur effet, et feront pendant de nombreuses années avec les moyens du bord : un morceau de moquette, deux bancs et quelques bacs en plastique pour les enfants. Motivés et actifs, ils n’auront de cesse de faire évoluer les choses, d’abord en demandant la desserte d’Accolay par le bibliobus dès 1993, puis en obtenant un dépôt de CD de la Bibliothèque départementale en 1994 pour attirer les

jeunes, et un budget d’achat de livres de la municipalité.

Ils ont surtout proposé de nombreuses animations, Gérard Calmettes, écrivain avant tout, mettant à contribution ses talents de conféren-cier pour faire partager au public ses préférences littéraires : Giono et L’homme qui plantait des arbres, Lamartine qui lui inspirera deux de ses livres les plus remarquables : Lamartine, voix de la République (éd. de l’Ar-mançon) et Lamartine, la vigne et la maison (C. Pirot).

La bibliothèqued’Accolay

(sUITE P. 2)

LA PERLUETTE VARIANTE DU MOT ESPERLUETTE QUI DÉSIGNE LE S IGNE TYPOGRAPHIQUE & REPRÉSENTANT LE MOT « ET ».

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LA PERLUETTE • N° 7 • JUIN 2007

AGENDA

FIC

HE

TEC

HN

IQU

E

Monique Lagarde, qui as-surait déjà quelques per-manences, se souvient éga- lement du film Les bâtis-seurs de cathédrales de leur fils Joël Calmettes, docu-mentariste connu.

Il faudra attendre encore quelques années pour que la municipalité relaye l’ac-tion de ces bénévoles. C’est en février 2002 que séve-rine Robin est recrutée sur un contrat emploi jeune, qui vient d’être pérennisé. Elle consacre 9 à 10 heures par semaine à la bibliothèque. sa présense a permis une re-crudescence de la fréquentation par les jeunes. Dans le même temps, Monique Lagarde ayant mis fin à son ac-tivité professionnelle a pu s’investir davantage pour faire vivre la bibliothèque et permettre à Christiane et Gérard Calmettes de se retirer.

Une dernière étape est franchie en 2005, lorsque la com-mune décide la rénovation intérieure de la bibliothèque dans le cadre d’une opération “Cœur de village”. Entiè-rement remise à neuf, la salle est aujourd’hui équipée de mobilier adapté et fonctionnel (gamme Trait d’union de chez Equip’buro). Les enfants ont adopté immédiatement le podium coloré qui occupe le centre de la pièce et qui leur permet de s’installer pour écouter une histoire lue par séverine ou par des plus grands qui prennent ce rôle très au sérieux.

séverine et Monique assurent désormais trois permanen-ces hebdomadaires. Elles n’ont pas le même parcours mais voient cela plutôt comme un avantage : elles se complètent pour les achats, les conseils aux lecteurs, s’accordent pour les diverses activités de la bibliothèque. séverine s’occupe plus particulièrement du traitement des livres et accueille les deux classes d’Accolay, soit 40 enfants de la grande

Population : 435 habitants Superficie : 48 m²Collections : 2 400 documentsLecteurs : 62 inscritsOuverture hebdomadaire : 5 hAdresse : rue de la Mairie, Cidex 709, 89460 Acolay

La bibliothèque municipale d’Accolay (suite de la p.1)

LA PAGE DES BIBLIOTHÈQUES

section maternelle au CE2, tous les samedis. Monique est une fidèle des stages de la BDY : elle avoue revenir enchantée de ces forma-tions, mais son enthou-siasme retombe quand elle est confrontée au manque de place.

En effet, depuis l’année dernière, la salle des fêtes a dû être réaménagée pour accueillir l’ouverture de la deuxième classe. De ce fait,

les animations ne sont plus possibles, la commune ne dis-posant pas d’autre salle. La bibliothèque s’oriente mainte-nant vers des présentations à thème qui ne nécessitent pas beaucoup d’espace.Les deux bibliothécaires se déclarent cependant satis- faites, même si elles ne peuvent pas envisager de projet plus ambitieux. Elles ont plaisir à venir dans un local clair et agréable, et si leurs inscrits ne sont pas très nombreux ce sont de “gros lecteurs” qui dévorent en moyenne 37 livres par an, un chiffre supérieur à la moyenne nationale qui est de 33. Enfin, pour elles, une dernière évolution serait nécessaire pour moderniser la bibliothèque : l’infor-matisation. souhaitons-leur de réussir cette entreprise.

Christine BILLARD

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LA PERLUETTE • N° 7 • JUIN 2007

AGENDA

MANIFESTATION NATIONALE

Lire en fête aura lieu du 19 au 21 oc- tobre. Cette 19e édition a choisi de renouveler la même thématique qu’en 2006 : “Une ville, une œuvre” ; un événement nocturne, La Nuit de l’écrit, aura lieu en ouverture le ven-dredi 19 octobre. Renseignements : www.lire-en-fete.culture.fr

EXPOSITIONS

• Le cirque : du 26 mai au 26 juillet, à Avallon.

• Désert : du 5 au 24 juin à Chéu.• Un siècle de jazz : du 12 juin au 8

juillet à Champignelles.• Les fêtes populaires à Villeneuve-sur-

Yonne : exposition présentée en juillet et août à la bibliothèque dans le cadre de “Villeneuve-sur-Yonne passé, présent et avenir”.

• Vive le vélo : exposition durant tout le mois de juillet à Bléneau.

• Cuisines de France : du 15 septem-bre au 21 octobre, à Villiers-sur-Tholon.

• Travaux des ateliers d’adultes d’Evely-ne Bouvier, en septembre-octobre à Villeneuve-sur-Yonne.

ANIMATIONS

Apéro-concerts jazz, organisés par

la Bibliothèque départementale de l’Yonne :• le 8 juin à 18h30 à la bibliothèque

d’Appoigny, avec le duo William Helderlin, sax ténor et soprano, Grégory Teyssier, guitare électrique et acoustique ;

• le 12 juin à 18h30 à la bibliothèque de Charbuy, avec le duo Michaël sévrain, claviers, Emeric Deschar-rières, sax.

La bibliothèque municipale d’Accolay (suite de la p.1)

LA PAGE DES BIBLIOTHÈQUES

ÉMERIC DESCHARRIÈRES

LE DUO HELDERLIN / TESSIER

La bibliothèque de Bléneau présente une série d’animations au cours du mois de juin :• Semaine des Arts, du 16 au 24 juin. • Concert : le 24 juin à 18h30, avec la

participation des élèves de l’école de musique de Puisaye et les musiciens de l’Union musicale de Bléneau saint-Fargeau, au profit de l’asso-

ciation Théo et Thaïs qui vient en aide à une crèche au Brésil.

• Théâtre : le 16 juin à 15h, représen-tation des élèves de l’atelier-théâtre et de l’atelier d’éveil de l’association Artefact, suivie à 20h30 d’une re-présentation de l’atelier théâtre adulte (Les Amazones), qui don-nera une seconde représentation le 17 juin à 20h30.

• Initiation à la peinture : le 18 juin à partir de 17h30.

• Soirée surprise le 19 juin.• Chants des pirates le 20 juin à 15h ;

pièce de théâtre interprétée par des ados du secteur jeunes à 18h ; lec-ture à voix haute à 21h.

• Fête de la musique le 21 juin.• Défilé de mode avec des matériaux

recyclés le 22 juin à 18h30, et un spectacle La nature chante à 19h30.

• Les trois petits contes en chocolat (om-bres chinoises) le 23 juin à 10h30.

Une artiste en résidence au collège : Manon Tricoire, du 8 au 29 juin à Villeneuve-sur-Yonne.

JOURNÉES DE FORMATION DU 2ème SEMESTRE 2007

Journées thématiques• Les albums pour la jeunesse, 27 et 28

septembre.• Lecture à voix haute, 8, 9 et 10 oc-

tobre.• Rôle et utilité du périodique en bi-

bliothèque, 18 et 19 octobre.• Visite de la Maison Jules-Roy à Vé-

zelay et rencontre avec Gérard Calmettes autour de l’écrivain, 22 octobre (jour-anniversaire du cen-tenaire de Jules Roy).

• La communication écrite en biblio-thèque, 12 et 13 novembre.

Un bulletin d’inscription figure dans le programme détaillé qui sera envoyé fin juin ou sur notre site.

3èmes Assises professionnelles de la lec-ture publique, le 6 décembre à Vil-leneuve-sur-Yonne. Au programme : les livres pour la jeunesse et les édi-tions universitaires.

MICHAËL SÉVRAIN

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LA PERLUETTE • N° 7 • JUIN 2007

En japonais, manga désigne la bande dessinée en général. En français c’est une bande dessinée japonaise. Le mot manga, souvent traduit littéralement par image déri- soire, est composé de ga, dessin, et man, divertissant ou sans but. On peut ainsi le traduire par esquisse rapide ou image malhabile.

HISTORIQUE

Le manga trouve ses origines dans la période Nara, avec l’apparition des premiers rouleaux peints japonais : les emakimono. Les peintures y sont associées à des textes calligraphiés qui assurent le récit d’une histoire que l’on découvre au fur et à mesure que se déroule le rouleau.En 1814, le peintre Hokusai nomme les images de gri-maces qu’il a commencé à dessiner hokusai manga. Le manga ne connaît sa forme actuelle qu’au début du XXe siècle sous l’influence des revues commerciales venant des États-Unis. sous l’occupation américaine les comic-strips sont produits et diffusés en grand nombre dans la presse japonaise.Influencé par Walt Disney, Tezuka Osamu, le célèbre man-gaka, donne naissance au manga moderne. Il introduit le mouvement par des effets graphiques comme des traits ou des onomatopées et par l’alternance des plans et des cadrages comme au cinéma. L’animation étant le véritable

DOSSIER

objectif de Tezuka, il crée la première série d’animation japonaise pour la télévision en 1963, connue en France sous le nom d’Astro, le petit robot.

Les mangas vont grandir avec leurs lecteurs, se diversi-fier et aborder des sujets plus sérieux, des scénarii plus complexes. Cela va devenir un véritable phénomène de société car il touche toutes les classes sociales et toutes les générations par son prix bon marché, la diversification de ses sujets. En tant que miroir et modèle social, il traite de tous les thèmes imaginables.

En France, en 1978, les mangas ont mauvaise réputation à cause de la diffusion de dessins animés japonais : Can-dy, Albator, Goldorak qui sont une imitation du dessin animé original doté d’un mauvais doublage. Le manga va gagner ses lettres de noblesse au début des années 2000 en remportant des prix : • en 2003, meilleur scénario pour Quartier lointain de Taniguchi, décerné par le festival international de la BD d’Angoulême ;• en 2004, Urasawa Naoki est récompensé pour la série 20th Century Boys ;• en 2005, Le sommet des dieux du même Taniguchi est primé pour le meilleur dessin ; Ebine Yamaji est sélec-tionné pour le prix du meilleur premier album et Naka-zawa Keiji pour le prix du patrimoine.

LE PHÉNOMÈNE MANGA

En 2006 la France est, avec 10 millions d’exemplaires an-nuels, le plus gros consommateur de mangas au monde après le Japon.Au Japon les mangas paraissent tout d’abord dans des magazines bon marché, en millions d’exemplaires. Ils se

1

3 2

45SENS DE LECTURE D’UN MANGA EN LANGUE JAPONAISE(PLANCHE DU MANGA BLIZZARD NOIR DE YOSHIHIRO TATSUMI, UNTHRILLER DE 1956).

À la découverte du manga

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LA PERLUETTE • N° 7 • JUIN 2007

DOSSIER

lisent un peu partout et se retrouvent parfois abandonnés dans les trains, les rames de métro, les cafés…Un maga-zine peut être lu par plusieurs personnes.Principalement édité en noir et blanc le manga se lit de droite à gauche, comporte au moins 200 pages d’assez mauvaise qualité. Lorsqu’un manga remporte un certain succès, il est édité en volumes reliés et entame une se-conde carrière. Dans certains cas, un manga à succès peut se voir adapté en dessin animé.

LES REVUES ET LES THÈMES

Les revues de manga sont généralement destinées à une catégorie d’âge précise : • Seinen pour les jeunes hommes et adultes ;• Shonen pour les jeunes garçons adolescents ;• Shojo pour les jeunes filles ;• Redisu pour les femmes adultes, etc ;et traitent de certains genres particuliers :• Nekketsu qui veut dire sang brûlant désignant les man-gas shonen défendant des valeurs telles que le courage, l’amitié, le dépassement de soi ;• Shitei manga de type humoristique pour petits et grands ;• Jidaimono manga historique ;• Shojo-ai : romance sentimentale entre femmes ;• Shonen-ai : romance sentimentale entre hommes, etc.

Parmi les thèmes traités : • Le travestissement, la métamorphose, la confusion autour de l’identité sexuelle des personnages. Par exem-ple, dans Princesse Saphir d’Osamu Tezuka : la princes-se saphir n’a de féminin que le corps, elle est éduquée comme un garçon et devra accomplir sa destinée, assurer la succession de la couronne. Dans Pretty face deYasuhiro Kano : Masashi, véritable terreur et karatéka accompli, est victime d’un accident de car dont il est le seul survi-vant. Après un an de coma, un chirurgien esthétique lui refait un visage d’après une photo trouvée dans son porte-feuille : il s’agit de la photo de son amie Rina...• La fascination pour l’adolescence (l’âge entre deux). Dans Contes d’adolescence de Yuu Watase : Asuka Iguchi part à la recherche de son père. Elle s’installe chez ses demi-frères qui ne connaissent pas non plus leur père. Elle prend la tête d’un groupe de voyous de son école. • Le quotidien : scènes de vie familiale, scènes de rues, vie de couple (sous forme brève). Dans Nana d’Ai Yazawa : deux jeunes filles japonaises se rencontrent par hasard dans le train et deviennent colocataires. Ou dans Tensai

Family Company de Tomoko Ninomiya, on a le portrait d’une famille japonaise recomposée.

• L’adaptation des grands récits de la littérature mondiale (grandes figures légendaires, biographies) : par exemple La vie de Bouddha d’Osamu Tezuka.

• La science-fiction : Nausicaa de la vallée des vents de Hayao Miyazaki présente une fresque d’héroïc fantasy où une princesse, Nausicaa, décide de s’engager pour sauver le monde.

• L’allusion aux bombardements atomiques, aux cataclys-mes, tremblements de terre, tsunamis… Dans Gen d’Hi-roshima de Keiji Nakazawa : en 1945, un petit garçon et sa famille tentent de survivre à Hiroshima.

• Le cyberpunk : robots qui représentent une façon dé-tournée de parler des malaises de la société japonaise. Dans Cyborg Kurochan de Naoki Yokouchi : Kurochan, chat de garde d’un vieux couple de retraités voit sa vie paisible troublée par l’intervention d’un savant fou qui le transforme en cyborg afin de s’en servir comme arme ultime pour conquérir le monde.

• Le récit fantastique : goût pour le surnaturel, les esprits, les fantômes. Tensui, l’eau céleste de Kazuichi Hanawa est l’histoire d’une amitié entre une fillette et un kappa, petite créature aquatique issue du folklore nippon. Les Japonais sont très influencés par des auteurs comme Edgar Allan Poe, Guy de Maupassant…

Afin de découvrir ou redécouvrir tous ces mangas nous vous proposons une valise thématique composée d’une centaine de volumes : Bandes dessinées d’Est en Ouest, manga et comics (Japon et Etats-Unis). Prêt sur réservation dans les mêmes conditions que les expositions.

Isabelle de sAINT-ÉTIENNE

À la découverte du manga

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LA PERLUETTE • N° 7 • JUIN 2007

breuses diapos projetées, elle a pris le temps de nous ex-pliquer les codes graphiques, de nous exposer les codes de reconnaissance à décrypter selon son âge, son sexe, son intérêt. Enfin, elle nous a présenté les incontournables et les intemporels.Pour finir, j’ai compris qu’il y a forcément un(e) manga pour moi en fonction de mes goûts propres, et j’ai dû attraper son virus car j’en parle, j’en lis… et je diffuse sa bibliographie à tours de bras. Je sais déjà que d’autres ont été contaminés aussi.Le seul point négatif : une journée, c’était trop court. Il y a encore tellement de choses que je voudrais voir, décryp-ter, comprendre, même si les outils qui m’ont été fournis me permettent de débroussailler seule le terrain.En conclusion, pour une novice (voire une “anti”) comme moi, je n’y ai trouvé que des avantages. »

DES LIVRES SONORES POUR TOUTES LES OREILLES

Les livres audio ont trouvé naturellement leur place dans le secteur jeunesse, où de plus en plus d’éditeurs en pro-posent pour les enfants qui ne savent pas lire ou ceux qui ont du mal à se concentrer sur un texte. Ils sont deve-nus ce trait d’union nécessaire entre un public habitué au monde audiovisuel et l’écrit. Chez les adultes, par contre, ils souffrent d’un déficit d’image (ce qui est un comble !), considérés à tort comme un sous-produit du livre ou un produit médicalisé. Mais les livres audio, ce n’est pas seulement pour les personnes âgées et les malvoyants ! De plus en plus de personnes en découvrent les usages : les automobilistes qui ne veulent pas “écouter idiot” pendant de longs trajets en voiture, les femmes qui veulent profiter du temps consacré aux tâches ménagères avec autre chose qu’un fond sonore mu-sical. C’est une autre manière d’explorer la littérature, la poésie et même les documentaires et les sujets d’actualité. En outre, ce secteur a bénéficié du succès rencontré ces dernières années par les lectures à haute voix et les lec-tures-spectacles. C’est pourquoi la Bibliothèque départementale a décidé de répondre à cette demande croissante en consacrant une partie de son budget d’acquisition de CD pour étoffer son fonds de textes lus. Alors, tous à vos casques ! vos oreilles en redemanderont !

LE COMITÉ DE LECTURE JEUNESSE DU SÉNONAIS :

un exemple de coopération

Depuis longtemps, les bibliothécaires du sénonais avaient envie de créer un comité de lecture comme celui de la

EN GROS PLAN

Mangas • Livres sonores • Comité de lecture jeunesseUNE JOURNÉE DE FORMATION

POUR SE FAMILIARISER AVEC LES MANGAS

Le 12 avril, dans la grande salle du Centre culturel de saint-Georges, la BDY et l’association Plaisirs de lire pro-posaient à un public interprofessionnel de documenta- listes, libraires et bibliothécaires de délaisser les préjugés personnels pour une approche professionnelle des man-gas, afin de mieux connaître la diversité de la production et de développer des compétences en matière d’acquisi-tion et d’analyse de ces BD. Réactions d’une stagiaire, Florence Deck :« Je suis arrivée avec un a priori négatif : je n’aime pas les mangas. Ce n’est que de la violence, c’est moche, et ça se lit à l’envers en plus ! Enfin, peut-être prête quand même à revoir mon opinion puisque je m’étais inscrite à ce stage…

Et puis, Agnès Deyzieux, l’intervenante, qui est visiblement une passion-née de BD, et surtout de mangas, nous les a présenté(e)s avec un tel enthousiasme qu’il est de- venu communicatif. D’abord, elle nous a fait un rapide historique de l’arrivée des mangas en France, et j’ai compris pourquoi je faisais partie de ceux qui n’aimaient pas. Ensuite, avec de nom-

• AGNÈS DEYZIEUX, INTERVENANTE DE LA JOURNÉE DE FORMATION • 40 PROFESSIONNELLES ONT ASSISTÉ À LA JOURNÉE DE FORMATION SUR LES

MANGAS

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LA PERLUETTE • N° 7 • JUIN 2007

EN GROS PLAN

Mangas • Livres sonores • Comité de lecture jeunesse

Bibliothèque départementale (présenté dans n° 3 de La Perluette, février 2006) sans oser franchir le pas. C’est un stage de formation organisé par la BDY en octobre 2006 : Le roman pour les 8-12 ans, qui a été l’élément dé-clencheur en leur permettant de se retrouver. L’idée a fait son chemin, et après une réunion préparatoire en janvier 2007, un comité de lecture jeunesse s’est mis en place et s’est réuni le 29 mars dernier à la bibliothèque d’Armeau.

COMITÉ DE LECTURE JEUNESSE DU SÉNONAIS (PHOTO MARYLINE JOIGNEAU)

Qui participe à ce comité ?

Les bibliothécaires bien sûr, professionnels ou bénévoles travaillant dans des villes importantes comme dans de petites communes : Armeau, Gron, saint-Clément, sens, soucy et Villeneuve-sur-Yonne. Mais aussi une docu-mentaliste, celle du lycée sainte-Colombe à sens, et une libraire, la responsable du rayon jeunesse de la librairie Calligrammes – collaboration assez exceptionnelle pour être soulignée – ce qui apporte un autre éclairage à l’ana-lyse des livres.

Comment fonctionne-t-il ?

Le comité de lecture jeunesse se réunit à Armeau, le jeudi matin, toutes les 6 semaines, ce qui permettra d’effectuer un rodage avant l’été pour un fonctionnement optimum à la rentrée de septembre. C’est Colette Jambu, de la bi-bliothèque des Champs Plaisants à sens, qui centralise les suggestions de titres de chaque participant, cette sélection étant complétée par la librairie Calligrammes qui fournit un dépôt de 30 livres pour un mois et demi. Le choix des livres, qui doivent être parus dans l’année, couvre l’ensemble de la production éditoriale dans les catégories albums, romans (la littérature pour adolescents étant par-

ticulièrement prisée par deux membres du comité), contes et documentaires.

Les seules contraintes sont les suivantes : chaque livre doit avoir été lu par deux personnes pour qu’il puisse y avoir un échange de point de vue ; et chacun doit respecter la grille d’analyse élaborée en commun. Cette grille repose sur quatre points essentiels :• la forme : la qualité de l’illustration, du texte et leur adéquation (pour les albums) ;• le contenu : vraisemblance de l’histoire, fiabilité des informations pour les documentaires ;• définition d’une tranche d’âge ;• les possibilités d’exploitation en bibliothèque.Lors de chaque réunion, les participants présentent les 2 ou 3 livres qu’ils ont lus et dont ils ont rédigé une analyse écrite. C’est Colette Jambu qui regroupe ensuite les analyses et les envoie à chaque bibliothèque ou centre de documentation qui les utilise pour éditer des biblio-graphies.

Pourquoi un comité de lecture ?

De l’avis de tous, un comité de lecture c’est avant tout une aide pour les acquisitions, pour se repérer dans la produc-tion éditoriale. D’autant que les bibliothèques de petite taille sont souvent gérées par une personne isolée dans sa structure, très avide d’informations et d’échanges. Colette insiste aussi sur le moment de partage que constituent ces comités. Même si les objectifs premiers sont bien définis – collaborer à des choix de livres, éditer et diffuser des bi-bliographies – les termes “ensemble” et “convivialité”sont les maîtres mots de ce travail de coopération et en font partie intégrante.

Les trois premiers coups de cœur

Le 29 mars, le comité de lecture a choisi de mettre en avant :• Grignotin des Bois et Mentalo de la Vega, de Delphine

Bournay (Ecole des loisirs), à partir de 6 ans ;• Monstre ne me mange pas, de Carl Norac et Carll Cneut

(Pastel), à partir de 5 ans ;• Le combat d’hiver, de Jean-Claude Mourlevat (Galli-mard), pour les adolescents.

Un comité de lecture pour adultes doit également se met-tre en place prochainement. Il réunira les bibliothèques de Maillot, saint-Clément, sens, soucy et Villeneuve-sur-Yonne.

Christine BILLARD

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LA PERLUETTE • N° 7 • JUIN 2007

&

VIE DU RÉSEAU

La Perluette

Directeur de la publication : Henri de Raincourt

Rédactrice en chef : Christine BillardConception graphique : André BelleguieRédaction : Christine Billard, Florence Deck,Liliane Robé, Isabelle de Saint-Étienne

Diffusion : Bibliothèque départementale de l’Yonne10, rue du Moulin89000 Saint-Georges-sur-Baulche. Tél. 03 86 48 20 30Fax 03 86 48 02 41 Mél : [email protected] web : www.yonne-biblio.org

Impression : Italic ImpressionsDépôt légal : 2ème trimestre 2007ISSN : 1774-4407Tirage : 900 ex.

nuit, qui s’est terminée dans la convi-vialité autour d’un verre offert par la municipalité. Et ne dit-on pas que “de la parole jaillit la lumière” ?

FORMATION ROCK

Pour la deuxième fois (après une journée sur le jazz animée par Fran-çois Arnold en décembre dernier), la formation musique a été délocalisée à l’École nationale de musique d’Auxer-

UNE DOUCE NUIT À CHARBUY

Le festival Temps de paroles, organi-sé par la Voix des mots, a été invité pour la deuxième année consécutive à faire halte dans l’Yonne. Ce festival, né en Côte d’Or, essaime la parole partout où il passe, considérant que “la voix est la pente naturelle de la poésie, dont il convient de retrouver la dimension orale”. Cette année, le thème choisi était le noir. La BDY a souhaité marquer un événement d’importance - les 10 ans de Cro-qu’livres, l’association qui gère la bi-bliothèque de Charbuy - en lui pro-posant le 31 janvier, dans le cadre du festival, une lecture intitulée Douce nuit : cinq nouvelles de Dino Buz-zati sur le thème du noir, toutes plus drôles les unes que les autres, car l’auteur du K et du Désert des Tartares n’a pas oublié l’humour… noir ! Les 40 personnes présentes ont apprécié le jeu des trois voix d’Yves-Jacques Bouin, Colette Niollet et Joëlle Dou-haire. C’était vraiment une douce

re. Une trentaine de personnes ont assisté, le 15 mars, à l’intervention de Bernard Poupon, bibliothécaire et discothécaire, responsable du secteur musique de la médiathèque de Mon-treuil. spécialiste de la question, il a fait découvrir aux stagiaires les ten-dances actuelles du rock. A l’issue de cette journée, l’assistance a partagé le verre de l’amitié offert par Patrick Bacot, directeur de l’ENM.

LES PIEDS DANS LE PLAT LA TÊTE LA PREMIÈRE :

UN SAUT RÉUSSI DANS LA POÉSIE

Le Printemps des poètes a été l’oc-casion pour la première fois d’un partenariat entre L’Yonne en scène

et la Bibliothèque départementale. Quatre bibliothèques du réseau : Aillant-sur-Tholon, Toucy, Chevan-nes et Monéteau, ont été volontaires pour accueillir du 10 au 15 mars un spectacle de poésie : Les pieds dans le plat la tête la première. Avec une moyenne de 40 spectateurs, ce spec-tacle a remporté un réel succès tant auprès des bambins hauts comme trois pommes que de leurs aînés. Cela débute dès l’entrée dans un hall d’accueil obscur où le public est

DE GAUCHE À DROITE : JOËLLE DOUHAIRE, YVES-JACQUES BOUIN ET COLETTE NIOLLET

“mis en condition” par le metteur en scène Jean-Pascal Viault. Puis on pénètre dans l’espace scénique proprement dit, une sorte de cham-bre noire où repose la comédienne Cécil Viollet qui va se réveiller et nous éveiller en même temps de sa voix grave et étrange aux sonori-tés et à la musicalité des poèmes de Christophe Tarkos, Jacques Prévert,

François de Cornière, Jean Tardieu et Charles Cros. Il suffit de se laisser porter par les mots, dans une am-biance propice au rêve et à la relaxa-tion. Certains petits spectateurs sont même entrés dans le jeu jusqu’au bout en se laissant aller à une véritable sieste poétique : une première d’après l’équipe de L’Yonne en scène !