la mort assistée…je veux qu’on m’aide à mourir … · web viewÉtymologiquement « mort...
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La mort assistée…je veux mourir dignement.Anita Pelletier , Inf.a., M.A. professeure, École des sc. Infirmières, Univ. Laurentienne.
Guy Racine, M.Ed.. éducateur d’adulte à la retraite..
- Présentation des animateurs
Bienvenue chez les mourants. Avant de nous approcher de ces derniers, laissez moi d’abord
vous présenter l’infirmière qui va nous accompagner. Il s’agit pour ceux qui ne la connaissent
pas de mon épouse, Anita Pelletier, qui est infirmière de formation et qui est présentement
professeur en sciences infirmières à l’Université Laurentienne de Sudbury.
Et moi, je vous présente mon époux, Guy Racine, ancien membre de l’équipe régionale ainsi
que de l’Association provinciale et nationale des soins palliatifs. Guy est un éducateur d’adultes
à la retraite.
- Présentation de l’atelier
Mais au-delà de nos caractéristiques personnelles et professionnelles, au-delà même de nos
croyances, nous ne disons de nos certitudes car il n’y a pas de certitudes dans ce domaine, nous
sommes d’abord et avant tout des gens qui, comme vous, se posent des questions sur la mort,
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Sommaire
L’euthanasie ou, si vous préférez, la mort assistée est considérée
présentement comme le plus grand problème de bioéthique
contemporain. L’atelier avait but d’aider la réflexion sur ce sujet et à
mieux comprendre les enjeux en cause.
sur notre propre mort et celles de nos proches. Et c’est justement pour nous permettre de
réfléchir ensemble à ces questions que le présent atelier a été inscrit au programme.
- Plan
1. Que veut-on dire?
2. Présentation de cas et partage
3. Difficultés du débat
4. POUR et CONTRE : les arguments
5. « GRACE ET GLORIA »
6. Un dernier partage et conclusion
- Que veut-on dire ? Que veut-on dire quand on parle d’euthanasie , de suicide assisté, d’aider à mourir, de mourir
dans la dignité ?
Un des problèmes que nous avons avec ces mots, c’est qu’ils n’ont pas toujours la même
signification. Prenez le mot «euthanasie», il n’a plus le même sens qu’il avait lorsqu’il a été
inventé au XVIIème siècle en Angleterre. À ce moment-là, il était utilisé pour désigner ce qu’on
appelle aujourd’hui les soins palliatifs.
Actuellement, il désigne : « l’acte ou l’ensemble des méthodes qui donnent la mort pour abréger
l’agonie d’un malade incurable dans le but d’écourter ses souffrances et son agonie », que cet
acte soit fait avec ou sans le consentement du malade,qu’il soit fait directement par l’absorption
ou l’injection d’un produit mortel ou indirectement par l’omission d’un traitement approprié.
Enfin quand le geste est posé par le malade lui-même, avec l’aide de quelqu’un, on parle de
suicide assisté.
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En fait, aujourd’hui, on utilise de moins en moins le mot euthanasie qui fait peur et qui est trop
identifié à l’acte de provoquer la mort, on le remplace par les expressions « aide à mourir » et «
mourir dans la dignité », qui sont des expressions sans doute séduisantes mais ambigues. Cela
veut dire quoi exactement mourir dans la dignité et aider quelqu’un à mourir. Nous en parlerons
tantôt.
Pour le moment, contentons nous de rappeler que la mort est une réalité qui dérange et qui
souvent laisse désemparés non seulement le mourant,mais aussi ses proches et même le
personnel soignant. Et cela plus qu’auparavant. Dans le passé la mort était un mystère avec
lequel, grâce à certains rites, les gens s’étaient habitués à vivre tandis qu’aujourd’hui dans une
société plus matérialiste qui a perdu ses rites, dans une société où il est de plus en plus question,
comme le disait récemment le président des thanatologues du Québec, de « fast food funéraire »,
la mort est devenue un embêtement, un problème, surtout si elle tarde à venir.
Marie de Hennezel dans son livre sur la dimension humaine du débat sur l’euthanasie: « Nous
ne sommes pas dit au revoir » a très bien décrit l’attitude de la société actuelle devant la mort.
« Notre époque a évacué la mort. Nous avons perdu nos rites, des choses aussi simples
que de veiller un mourant, dans la paix d’une chambre, ont disparu. On n’ose plus
prononcer le mot de mort, ni accepter de voir mourir nos proches. Les bien-portants ont
du mal à briser le mur de silence qui les sépare de ceux qui font route vers le dernier
port. On ne sait pas trouver les mots justes, les gestes apaisants qui pourraient permettre
aux mourants de s’en aller plus facilement. Alors de plus en plus, on meurt loin de chez
soi, à l’hôpital. D’ailleurs les logements sont souvent trop exigus pour accueillir un
grand malade, les familles sont dispersées et ne jouent plus leur rôle de soutien dans les
moments forts de la vie. Quant aux médecins généralistes, ils se dérobent souvent et
préfèrent confier la « gestion de la mort » à l’hôpital.
.On meurt donc là, dans ce lieu qui relève plus d’une usine à soin que d’un lieu d’accueil.
Les médecins et les infirmières y ont été formés à guérir. La mort de leur patients les
laissent démunis. Elle réveille en eux un sentiment d’échec et d’impuissance. Ils sont
tentés de poursuivre les traitements pour apaiser leur conscience professionnelle, alors
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que les malades voudraient terminer leurs jours paisiblement, soulagés de leurs douleurs.
Ils y sont parfois encouragés par des familles aux abois,.Mais arrive un moment où cette
souffrance devant une fin que tout le monde pressent, mais dont personne ne peut
parler,devient intolérable, le mourant ou sa famille, réclame qu’on en finisse.
Cette demande signe presque toujours un échec. On n’a pas su arrêter à temps les soins
inutiles, instaurer un dialogue confiant où la mort puisse être parlée, veiller à ce que le
patient se prépare sereinement et sans douleur è cette ultime étape de sa vie. Bref on n’a
pas su l’accompagner. t devant son angoisse, sa solitude on décide de mettre fin à
l’ultime étape de sa vie. Parce qu’on ne sait lus quoi faire. C’est ainsi que l’euthanasie se
pratique de manière discrète, camouflée, dans la culpabilité et le désarroi. Ces
morts-là sont elles humaines ? Est-ce donc la mort que nous souhaitons pour nos proches
ou pour nous-mêmes »
( DE HENNEZEL, MARIE (200) Nous ne sommes pas dit au Revoir, la dimension
humaine du débat sur l’euthanasie. Paris, Éditions Robert Lafont, pp. 17,18, 19
)
- Présentation de cas
Avec l’assentiment du médecin, un jeune couple décide de ne pas recourir à une
intervention chirurgicale pour leur bébé atteint du syndrome de Down, entraînant
ainsi sa mort. (source : inconnue).
Une femme souffrant d’un cancer de la gorge savait que sa mort était proche et elle
était très angoissée à l’idée de mourir étouffée. Avec son consentement, son mari et
son fils demandèrent au médecin de l’endormir quand ils lui diraient.. Le médecin
refusa et deux jours plus tard, elle mourut étouffée. (Source inconnue).
Récemment, les journaux québécois ont rapporté le cas d’un jeune homme qui aidé
son oncle à se pendre. Ce dernier avait une maladie incurable et égénérative
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( l’ataxie de Friedrich ). (Journal La Presse, mai 2007).
- Échange en petits groupes .
- Plénière.
Ce qui est difficile ce n’est pas tellement d’affronter la mort, mais d’affronter tout ce qui
l’accompagne : la souffrance, la dépendance, la déchéance. Certains au nom de la dignité et de la
liberté réclament le droit de décider du moment où tout cela doit finir; d’autres, au nom de cette
même dignité, prônent plutôt un meilleur accompagnement des mourants, un accompagnement
sans acharnement thérapeutique et soutenu par un soulagement plus adéquat de la douleur. Un
tel accompagnement, lorsqu’il est bien fait, réduit de 90% les demandes d’euthanasie.
- Difficulté du débat
Ce qui rend difficile le débat c’est qu’il se fait souvent dans la confusion et de façon
plus émotive que rationnelle.
« Souvent abordée dans la confusion et l’approximation, opposant les
dénonciateurs du «meurtre» aux défenseurs de la «mort dans la dignité»,
cette
question exacerbe les passions et rend difficile tout débat argumenté et serein sur
ce sujet qui conditionne pourtant l’avenir de nos sociétés. »
- Arguments pour et arguments contre
- Arguments pour :
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Fin de la souffrance et de l'acharnement thérapeutique
la maladie est une épreuve difficile à surmonter donc ne pas trouver une solution à la
pathologie est encore plus dure
Respect de la dignité humaine : Les mourants dans les sociétés modernes sont
souvent abandonnés à l'hôpital et leurs souffrances sont peu prises en compte par les
médecins. La maladie est socialement perçue comme une dégradation ; la maladie
peut entraîner une dépendance très importante ou totale de l'aide d'autrui et engendre
un sentiment d'inutilité sociale. Enfin elle peut provoquer une altérations des facultés
psychiques (raison et volonté en particulier) sur lesquelles reposent les valeurs
morales de l’Occident.
Respect de la liberté de choix du malade qui sait mieux que quiconque ce qu'il désire.
L'Homme est seul titulaire des droits associé à son corps, seul maître de sa vie ; c'est
la simple application de la liberté individuelle. Il doit être le seul à décider de ce
qu'il veut faire de son corps mais aussi de son esprit, c’est-à-dire de ce qui fait qu'il
existe en tant qu'Homme
Élimination de la clandestinité et des dérives, le geste étant mieux encadré,
- Arguments contre
risque de dérapage : (pente savonneuse )
o pressions sur les malades, spécialement les plus pauvres, à cause du coût élevé
des soins pour les proches. C’est facile d’aider un être faible et démuni à vouloir
un suicide assisté. Si notre vieux papa doit mourir de toute façon dans trois
mois, pourquoi dépenser une fortune en soins sans compter les héritiers qui
peuvent en profiter pour accélérer un héritage.
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o difficulté de changer d'avis à partir d'un certain point, quand le patient est
devenu inconscient, la décision peut être prise par quelqu'un d'autre.
Interférence fréquente entre la souffrance du patient et celle de l'entourage .
Préoccupation de bien portants plus que des malades eux-mêmes. Peur de voir se
dégrader quelqu’un qu’on aime. Qui demande quoi ?
Sens véritable de la demande de mort assistée. Elle masque souvent la peur d’une
agonie solitaire, sans tendresse, sans affection. La relation est plus importante que les
changements d’image.
Possibilité de dissimulation de meurtre ;
Risque de dérive
eugénisme, sélection des individus par rapport à une conception de la vie bonne ,
peut devenir un instrument de domination sociale ;
Inutilité : Une partie des médecins estime que les progrès en matière d'anti-douleurs
et de tranquillisants (soins palliatifs) rendent l'euthanasie inutile.
Interdit par de nombreux pays et par de nombreuses religions : Toute discussion sur
l’aspect éthique là-dessus fait inévitablement appel aux croyances (La Bioéthique p.
460).
- Les interdits
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- Que disent les lois ?
L’euthanasie n’est pas une réalité nouvelle. On en retrouve les traces à différentes
époques dans l’histoire de l’humanité, moins dans la vie ordinaire que dans les périodes
de crises, d’épidémies et de guerres. Pourtant tout en étant présente, l’euthanasie n’avait
pas, si l’on peut dire, de reconnaissance officielle, elle ne faisait l’objet d’aucune
législation l’autorisant ou la proscrivant.
Présentement tolérée plus ou moins ouvertement dans plusieurs pays, l’euthanasie et le
suicide sont décrétés dans les pays suivants :
( Pays ) ( Euthanasie ) ( Suicide assisté )
Pays-Bas légale légal
Belgique légale légal
Suisse légale illégal mais dépénalisé
Etats-Unis illégale illégal (sauf en Orégon)
Canada illégale illégal
- Que disent les religions ?
- Islam : Non à l’euthanasie.
Oui à la mort naturelle.
- Christianisme:
Nom à l’euthanasie.
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Oui à l’utilisation de sédatifs (même si cela hâte la mort).
Pour le christianisme, il n’y a pas d’euthanasie quand on respecte le refus
de traitement d’une personne ou sa demande d’y mettre fin. on laisse
mourir une personne naturellement en s’abstenant de donner un traitement
médical ou en l’interrompant lorsque à les inconvénients sont
disproportionnés par rapport à ses bienfaits.
- Et vous ? ( échange avec l’auditoire )…
- Plénière
Personnellement, je viens d’avoir 77 ans et je suis de plus en plus conscient qu‘un jour ce sera
mon tour de partir et de prendre mon dernier train. Quand cela arrivera je n’en sais rien mais ce
que je sais c’est quand il sera arrivé en gare, je veux bien qu’on m’aide à y monter et je le
souhaite ardemment mais je ne voudrais pas qu’on devance trop l’heure de l’embarquement en
prétextant que mon billet est déjà acheté et que mes bagages sont prêts.
Je ne voudrais pas surtout sentir dans le regard et l’attitude des personnes qui seront autour de
moi qu’ils en ont assez de moi, de mes souffrances et de celles que je leur cause. Je ne voudrais
pas surtout sentir dans leur regard et leur attitude que je ne suis plus digne d’être l’un des leurs,
je ne voudrais pas qu’ils jugent de ma dignité uniquement par mon image extérieure si laide
soit-elle. La dignité n’est pas d’abord une question d’image mais quelque de fondamental qui
appartient à toute personne quelque soit son état de dégradation physique ou mentale.
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C’est d’abord dans le regard de l’autre que se situe notre valeur. C’est pour cela que lorsque
s’établit une relation profonde entre le malade et ses proches, une relation fondée sur la sincérité
et le respect, les demandes d’euthanasie ou de suicide assisté deviennent de plus en plus rares.
- Grace et Gloria
La pièce « Grace et Gloria » met en scène la relation entre Grace,une vieille femme en phase
terminale, et Gloria, une bénévole plus jeune appartenant à un milieu de vie très différent. La
relation qui se développe entre elles est un magnifique exemple de
- Objectifs des soins palliatifs - Soulager la souffrance
- Améliorer la qualité de vie
- Satisfaire les besoins du malade et la famille
- Aider à l’accomplissement des tâches de fin de vie - Présenter la mort non pas comme un échec mais comme une étape de croissance
- Conclusion
« Je m’oppose à l’aide au suicide. Cela dit, j’ai de la compassion pour ceux qui en
arrivent à cette extrêmité. » (Cardinal Turcotte)
Bibliographie
INTERNET :
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- Euthanasie (encyclopédie Wikipedia) Excellent www.wikipedia.org/wiki/euthansie
- Législation par pays (encyclo.Wikipedia) Excellent www.wikipedia.org/wiki/legislation
- L’agora (Le chant du cygne) Excellents articles www.agora.qc.ca/biblio/mort.html
- Le suicide assisté, un geste humain nécessaire. Boisvert et Doucet Très bien www.culture-et-foi.com/dossiers
- Rapport du groupe de réflexion éthique sur l’euthanasie et les soins palliatifs www.eapcnet.og/ethanasie
- L’euthanasie et l’aide au suicide ( 2 cas ) www.occb.on.ca/french - Non à la légalisation de l’euthanasie ( D. Blondeau ) www.scom.ulaval.ca/auxfils
LIVRES :
- MONTERO, Etienne, ARS, Bernard (dir.) (2005) L’euthanasie, les enjeux du débat. Paris,
PRESSE DE LA RENAISSANCE.
- DE HENNEZEL, Marie (2000) Nous nous ne sommes pas dit au revoir, la dimension humain du débat sur l’euthanasie. Paris, Éditions Robert Laffont.
- DE HENNEZEL, Marie ( 2005) La mort intime, Albin Michel. Préface de François Mitterand.
- DE HENNEZEL, Marie ( 2005) Mourir les yeux ouverts, Albin Michel,
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NOTES :- Dignité propre de tout être humain tout au long de sa vie, la douleur, la
souffrance ou la faiblesse ne peuvent l’en priver.
Pour le plus grand nombre, mourir dignement, c’est mourir sans souffrances et être traité avec respect
mais pour quelques uns cela n‘est pas suffisant, la dignité c’est de ne pas vivre dans un état de dépendance ou de dégradation physique, mourir dignement signifie pour eux maîtriser son destin, décider du moment de sa mort et l’imposer aux autres.
- Qui souffre de quoi ?
Une préoccupation de biens portant plus que des malades eux-mêmes. ( S.H. p. 28 ) Peur également de voir se dégrader quelqu’un qu’on aime (M. de H. 115) Demande de mourir masque souvent la peur d’une agonie solitaire, sans tendresse, sans affection La relation est plus importante que les changements de son image. (M. de H. 115 )
Changer l’homme plutôt que changer la loi, changer notre attitude face à la mort (MdeH p.255)
90% des demandes d’euthanasie disparaissent avec les soins palliatifs (MdeH. P.22 )
Les soins palliatifs ne peuvent tout résoudre (M. de H )
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importance de l’évaluation de la souffrance tout comme la discussion de l’intention éthique qui permet d’établir l’intention qui préside à la prescription.
Étymologiquement « mort douce et sans souffrance » Science de l’euthanasie (aération de la chambre etc ) M. de H.p.29 Recouvre ce que nous entendons aujourd’hui par soins palliatifs
Aujourd’hui non plus la qualité de la mort mais l’acte de mettre fin la vie ou la décision de s’abstenir de prolonger la vie.
Toute discussion sur l’aspect éthique là-dessus fait inévitablement appel aux croyances (La Bioéthique p. 460
Point de vue personnel
Personnellement, je viens d’avoir 77 ans et je suis de plus en plus conscient que la fin
du voyage approche, et qu’un jour ce sera mon tour de prendre mon dernier train.
Quand cela arrivera je n’en sais rien mais ce que je sais c’est quand le trainl sera arrivé
en gare, je veux bien qu’on m’aide à y monter. je le souhaite ardemment mais je ne
voudrais pas qu’on devance trop l’heure de l’embarquement en prétextant que mon
billet est déjà acheté et que mes bagages sont prêts.
Je ne voudrais pas surtout sentir dans le regard et l’attitude des personnes qui seront
autour de moi qu’ils en ont assez de moi, de mes souffrances et de celles que je leur
cause. Je ne voudrais surtout pas sentir dans leur regard et leur attitude que je ne
suis plus digne d’être l’un des leurs, je ne voudrais pas qu’ils jugent de ma dignité
uniquement par mon image extérieure si laide soit-elle.
C’est d’abord dans le regard de l’autre que se situe notre valeur. C’est pour cela que
lorsque s’établit une relation profonde entre le malade et ses proches, une relation
fondée sur la sincérité et le respect, les demandes d’euthanasie ou de suicide assisté
deviennent de plus en plus rares.
Ce sont là des questions devant lesquelles je ne peux demeurer indifférent tant comme individu que citoyen et surtout comme croyant.
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D’abord comme individu. Soyons réalistes et arrêtons de nous nous conter des histoires pour la plupart d’entre nous, nous approchons de la fin du voyage, du moins,c’est mon cas et à 75 ans, j’en suis de plus en plus conscient et j’ aimerais bien quand le train que je dois prendre sera arrivé, je veux bien qu’on m’aide à y monter et je le souhaite, mais je ne voudrais pas qu’on devance trop l’ heure de l’embarquement en prétextant que mon billet est déjà acheté et que mes bagages sont prêts.
Comme citoyen, je n’ai pas le droit de demeurer silencieux et ensuite me plaindre si je n’ai pas essayé, à la mesure des mes moyens, de contribuerà l’édification d’une société où la dignité n’est pas d’abord une question d’image mais quelque de fondamental qui appartient à toute personne quelque soit son état de dégradation physique ou mentale.
Comme croyant, c’est-à-dire comme quelqu’un qui est capable de voir plus loin que les apparences et qui que croit que la mort fait partie de la vie, je voudrais comme l’a dit quelqu’un, je voudrais mourir en vie, autrement dit je ne voudrais pas subir ma mort mais en faire, dans la mesure du possible, un acte de croissance, mon dernier.
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