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Couverture : Classique[A l’italienne (210x148)]

NB Pages : 82 pages

- Tranche : 2 mm + nb pages x 0,055 mm) = 6.51 ----------------------------------------------------------------------------

La mer revient toujours

Frédéric Payen

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La mer revient toujours

Frédéric Payen

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Livre I

Réminiscences

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Non, je ne dirai plus les effluves les fleuves Irrigant mes narines, Et coulant dans mes veines Je ne les dirai plus

Non, je ne dirai plus les fleurs, les fruits Les frondaisons humides Etamines, pistils Je ne les dirai plus

Je ne dirai plus la mouette, l’oiseau Les ailes un peu brûlées Rémiges écartelées Je ne les dirai plus

Non, je ne dirai pas mon corps, mes mains, Qui déchirent le ciel

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Pinceaux, couteaux Ciseaux Je ne les dirai pas

De la lumière En toute chose Et la peinture Des mots Eclose.

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A ma muse, encore…

Quand elle est là mes mots courent sous ma plume Chargée d’encre et de miel elle glisse posthume Je voulais raturer d’un trait net et tranchant L’amour et le désir qui nous faisaient vivants.

Quand elle est là s’envolent les doutes et les peurs D’un regard, d’un sourire, s’éclaire mon visage Elle disperse les ombres, les dissipe en nuages Et illumine enfin le chemin de mon cœur.

Je vis chaque moment de bonheur et d’espoir Comme le dernier instant de plaisir et de gloire J’ai oublié de dire que j’étais jeune assez Pour donner du plaisir à une femme aimée

Quand j’étais tout jeunot je claironnais tout haut Par-dessus tout mon goût et des femmes et du vin

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Ayant vieilli d’un coup, j’ai oublié soudain Que je n’étais qu’un faune un joueur un héraut

J’ai voulu, semble-t-il, sublimer un peu vite Ce pour quoi je suis fait une quête infinie D’amour et de plaisir, amoureux de la vie A la bouche le vin, la salive et l’invite

Je voudrais voir briller dans ses yeux attendris Le ciel bleu étincelle où j’ai cru être mort Celui qui me rappelle quand elle est là, je suis Teinté de vert de gris je voudrais être encore.