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Communiqué de presse
Pour publication immédiate
La maltraitance envers les aînés, un problème de société
Le 14 juin 2017 – Le jeudi 15 juin prochain soulignera la journée mondiale de lutte contre les mauvais
traitements envers les aînés. « Il représente le seul jour de l'année où le monde entier exprime son opposition
à l'abus et aux souffrances infligées aux générations plus âgées. La maltraitance des personnes âgées est un
phénomène qui affecte les droits de la santé de millions de personnes âgées à travers le monde, et mérite
l'attention de la communauté internationale. »
Dans le cadre du projet de loi 115, le gouvernement du Québec définit la maltraitance comme « un geste
singulier ou répétitif ou d’un défaut d’action appropriée qui porte atteinte de façon sérieuse à l'intégrité
physique ou psychologique, qui cause du tort ou de la détresse à la personne et qui se produit dans une
relation où il devrait y avoir de la confiance ».
La maltraitance peut prendre plusieurs formes : physique, psychologique, sexuelle, organisationnelle,
matérielle, financière, la violation des droits de la personne, la négligence ainsi que l’âgisme. Selon le Rapport
sur l’isolement social des aînés de 2014 du Conseil national des aînés, au Canada, les trois principaux
facteurs de risque sociaux sont l’âgisme (38%), suivi des problèmes d’intégration culturelle ou sociale (17%) et
ensuite des mauvais traitements envers les personnes âgées (13%).
Il est nécessaire de spécifier que les prévalences correspondent uniquement aux cas de maltraitance connus.
Les victimes peuvent être réticentes à révéler leur problématique, car dans une multitude de cas, l’abuseur est
un membre de la famille ou un proche. De plus, elles peuvent craindre la rupture des liens, la détérioration de
la situation de maltraitance, mais également elles peuvent ressentir des sentiments multiples comme
l’humiliation, la colère ou la culpabilité. La dépendance envers un donneur de soin ou un proche en raison de
la perte d’autonomie ainsi que l’inaccessibilité ou la méconnaissance des ressources disponibles dans les
milieux de vie constituent également des obstacles à la dénonciation.
La maltraitance peut porter atteinte au niveau physique, sexuel ou émotif. Les conséquences chez les victimes
sont variables. Les symptômes peuvent être d’ordre physiques, psychologiques, comportementaux, matériaux
ou moraux, par exemple, des blessures, la détresse psychologique, les problèmes de sommeil, le changement
des habitudes de vie et ainsi de suite. Les répercussions peuvent altérer la vie de l’individu impliqué. C’est
ainsi qu’il est crucial de cibler les signaux d’alarme et agir immédiatement en signalant aux ressources comme
les policiers, les lignes téléphoniques et les organismes. La dénonciation permet d’agir concrètement afin de
favoriser le bien-être des aînés.
Plusieurs ressources sont disponibles pour venir en aide aux victimes. Depuis l’ouverture de la ligne
téléphonique: Aide abus aînés (1-888-489-2287), plus de 25 000 appels ont été traité. En 2013 et 2014,
l’identité de l’appelant était principalement un membre de la famille (36,85%), suivi d’un aîné victime de
maltraitance (31,54%). La région de l’Outaouais compte 2,38% des appels selon les régions du Québec. Le
groupe d’âge le plus affecté par la maltraitance correspond aux individus âgés entre 80 et 89 ans, ce qui
représente 35,48% des groupes d’âges entre 50 ans et 100 ans et plus. La majorité des appels proviennent
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des domiciles (62,31%) et ensuite des résidences d’hébergement privée (23,01%). Bref, la ligne téléphonique
offre des services professionnels dans la province du Québec, sans frais, 7 jours sur 7.
La Fédération de l'Âge d'Or du Québec (FADOQ), la Sûreté du Québec et le Centre universitaire en
gérontologie sociale du CIUSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal ont mis en œuvre depuis 2010 au
Québec le programme Aîné-avisé contre l’abus et la fraude. Il s’agit d’un programme de prévention et de
sensibilisation accessible à la population. Effectivement, il y a des séances d’information, des trousses d’outils,
des animations par exemple qui permettent l’élaboration de moyens préventifs afin d’éclairer les aînés, les
citoyens et les intervenants par rapport à la problématique actuelle. Voici quelques moyens préventifs de la
maltraitance envers les aînés au Canada : la formation continue, la supervision, le devoir de signalement, les
inspections, la protection lors des signalements ainsi que l'éducation au sujet des droits.
Le directeur général de la Table de concertation des aînés et retraités de l’Outaouais, monsieur Marc
Desjardins rapporte « La lutte contre la maltraitance est un combat de société ou nous sommes gagnants de
s'associer les uns avec les autres pour contrer ce fléau. Ensemble, de manière concertée, les solutions sont
plus viables et fortes pour le mieux-être et le bien-être des aînés ». Les cinq tables des aînés et retraités de
l’Outaouais demeurent unies dans leur combat pour les aînés victimes de maltraitance. Elles sollicitent la
participation active des citoyens. Tous ensemble pour faire une différence!
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Source : Véronique Fugère, agente de recherche TCARO
Marc P. Desjardins, directeur général de la TCARO
819-771-8391 poste 233
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Informations supplémentaires
Le vieillissement de la population accroît le risque des situations de maltraitance envers les
personnes âgées. C’est ainsi l’importance de mobiliser la population aux formes d’abus, aux
répercussions des victimes dans le but de favoriser la dénonciation pour ensuite améliorer la
qualité de vie des aînés dans un milieu sain et sécuritaire. Il y existe des mobilisations reliées aux
droits des individus, notamment en situation de maltraitance. Il est question des droits universels et
sociaux ainsi que des droits spécifiques de prévention et de protection des personnes âgées. La
maltraitance n’inclut pas seulement les manques individuels, mais également les restrictions
organisationnelles.
La maltraitance peut prendre forme de violence ou de négligence. La première correspond à
recourir à la force ou l’intimidation, tandis que la deuxième correspond à l’absence de réponse
adéquate aux besoins de l’individu. Les distinctions entre les formes (violence et négligence) ainsi
que les types de maltraitance (physique, psychologique, sexuelle, financière, etc.) seront
élaborées. (voir annexe A).
Selon le Conseil national des aînés, l’enjeu de la violence envers les aînés est susceptible de se
produire dans tous les milieux. Toutefois, certains facteurs rendent l’individu plus susceptible à la
maltraitance, notamment les personnes plus âgées, les femmes, l’isolement, la dépendance
envers un autre individu, les milieux institutionnels ainsi que des problématiques de santé, par
exemple une déficience physique ou cognitive. Les facteurs déterminants pour lutter contre la
maltraitance envers les aînés sont la sensibilisation, la formation, la recherche, la disponibilité des
ressources ainsi que le transfert de connaissances et la diffusion de l’information.
Les professionnels et les membres d'un établissement doivent signaler, dans les plus brefs délais
des situations de maltraitance, lorsqu'ils ont des motifs fondés, dans la perspective de protection
envers les individus en état de vulnérabilité. L'imposition au signalement est applicable aux gens
tenus du secret professionnel, mis à part les avocats (Assemblée nationale, 2013, p.5). Le
signalement obligatoire correspond à la dénonciation de la violence ou la négligence selon des
motifs raisonnables à une autorité chargée d'entamer une enquête ainsi qu’un suivi. Il s'agit d'un
devoir légal de dénoncer des atteintes à la personne, notamment lorsque celle-ci est en situation
de vulnérabilité, par exemple en fonction de son âge ou son état de santé. Lorsque les
professionnels et les dispensateurs de soins et services ne signalent pas lorsque requis, ils sont
susceptibles de pénalités telles que la faute professionnelle, une amende et même la prison. Le
signalement obligatoire peut être effectué sans le consentement ou avec le consentement de
l'individu victime de maltraitance. De ce fait, dans certains cas, le droit à la confidentialité et le
secret professionnel peuvent être enfreints. Le signalement obligatoire, notamment dans les
milieux d'hébergements consiste à la responsabilité de protéger les résidents en signalant, grâce
au dépistage précoce des problématiques.
Dans un autre ordre d’idée, la ministre responsable des aînés, Mme Francine Charbonneau
collabore avec des partenaires dans le but de créer le prochain plan d’action gouvernemental pour
contrer la maltraitance des aînés (2017-2022). « Vous êtes issus de différents milieux, mais vous
partagez le même objectif et représentez parfaitement cette dynamique de partenariat qui anime
nos organisations. C’est avec votre appui et celui de l’ensemble de la population que les
personnes aînées du Québec pourront vivre dans une société plus juste, sécuritaire et
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bienveillante, une société qui favorisera leur épanouissement à l’abri de la maltraitance », a
déclaré la ministre Mme Francine Charbonneau. Celle-ci a ajouté que le deuxième plan d’action
résultera des efforts additionnels et il sera spécifique selon les divers milieux d’habitation tel qu’à la
maison, dans les résidences privées ou les établissements. Le prochain plan d’action va
également promouvoir la bienveillance à l’intention des aînés. De ce fait, elle sera une résultante
des démarches nationales, régionales et locales effectuées depuis la mise en œuvre du premier
plan d’action, afin de continuellement améliorer la documentation et les interventions.
Le plan d’action gouvernemental de 2010 à 2015 a été prolongé jusqu’en 2017. Il est composé de
39 mesures, où 12 ministères et organismes gouvernementaux participent en commun pour lutter
contre la maltraitance des aînés au Québec. Depuis 2010, la Ligne Aide Abus Aînés a reçu plus de
25 000 appels. Il y a 19 coordonnateurs pour les régions du Québec et il y a la mise en place d’une
Chaire de recherche au sujet de la maltraitance envers les aînés dans la perspective de mise à
jour et du développement des informations à ce sujet.
Au mois de mai dernier, la ministre a produit un nouvel appel de projet pour le programme de
soutien financier Ensemble contre l’intimidation. Celui-ci a pour but de soutenir les actions qui
peuvent favoriser la prévention de l’intimidation et accroître l’aide aux victimes, aux proches et aux
témoins par exemple. Il est à spécifier que durant l’année 2016, le ministère de la Famille a investi
approximativement deux millions de dollars pour appuyer la réalisation de 64 projets. En 2017 et
2018, un million de dollars supplémentaire sera ajouté afin de permettre la mise en œuvre de plus
de projets dans les régions au Québec.
« Ce programme de soutien financier participe à la réalisation d’actions concrètes pour prévenir
l’intimidation et lutter contre celle-ci, dans l’intérêt de l’ensemble de la population. La contribution
de tous est primordiale, et je me réjouis du succès de ce programme qui témoigne de la volonté,
du dynamisme et de l’engagement des organismes québécois. » exprime la députée de
Repentigny et porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de lutte contre
l’intimidation, Mme Lise Lavallée.
La prévention de la maltraitance vise à diminuer, jusqu’à cesser la continuation de cet enjeu dans
les milieux de vie des personnes âgées. Elle valorise la diffusion de valeurs prioritaires comme le
respect de la dignité humaine. Elle implique également le partage de connaissances, notamment
en impliquant les acteurs sociaux à la lutte contre cet enjeu social. Elle permet d’établir un climat
où la dénonciation serait faite de manière plus naturelle, grâce aux ressources des milieux et de la
compréhension du phénomène. Le but est de rompre le silence et agir rapidement afin de cesser
la maltraitance (Ministère de la Famille et des Aînés, 2010, p. 49). Il y a trois mesures prioritaires
de prévention, dont la promotion du vieillissement actif, la lutte contre l’âgisme et la promotion de
la bientraitance.
Dans les cas de maltraitance, il est primordial d’agir et rechercher de l’aide afin de remédier à la
situation. Il peut être question de s’adresser à une personne de confiance, obtenir une consultation
de la part d’un avocat, d’un policier, d’un médecin, d’un travailleur social, une ligne d’écoute
téléphonique, une maison d’hébergement, un centre communautaire et plus encore. Il y existe une
panoplie de professionnels et d’organismes œuvrant afin de contrer la maltraitance envers les
personnes âgées. La reconnaissance de l’abus et la dénonciation sont des éléments essentiels
pour cheminer vers un processus d’aide approprié. Afin d’épanouir les outils personnels des
individus, il y a une liste de ressources (voir annexe B).
La maltraitance envers les personnes âgées, ça existe ! N’hésitez pas à en parler ! Osez agir !
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Références
Alberta Protection for Persons in Care Office. (2012). Statistical Reports, 2011-12. (On line) :
http://www.health.alberta.ca/documents/PPC-Stats-OutcomesType-2011-12.pdf
Assemblée nationale. (2013). Projet de Loi 399 : Loi visant à enrayer la maltraitance de personnes
vulnérables hébergées dans le réseau de la santé et des services sociaux. Québec :
Gouvernement du Québec.
Beaulieu, M., Manseau-Young, M-E., Pelletier, C., & Spencer, C. (2015). La maltraitance envers
les personnes aînées en milieu d’hébergement. État de situation sur sa prise en charge et mise en
perspective d’une approche visant le signalement obligatoire. 116 p.
Ce n’est pas correct ! Repéré dans : https://www.cenestpascorrectqc.org
FADOQ. (2016). Aîné-Avisé, contre la fraude et la maltraitance. Repéré dans :
http://aineavise.fadoq.ca/fr/Accueil/
Gouvernement du Canada. (2014). Rapport sur l’isolement social des aînés 2013-2014. Le Conseil
national des aînés. ISBN/ISSN : 978-0-660-22996-6.
Gouvernement du Québec. (2016). Guide de référence pour contrer la maltraitance envers les
personnes aînées. ISBN : 978 550-74472-6. Édition : Le Centre d’expertise en santé de
Sherbrooke.
Gouvernement du Québec. (2016). Actualité : Lutte contre la maltraitance envers les personnes
âgées. Repéré dans : https://www.mfa.gouv.qc.ca/fr/ministere/centre-
presse/Nouvelles/Pages/nouvelle-2016-05-20-3.aspx
Gouvernement du Québec. (2013). Vieillir en sécurité. Repéré dans :
http://archives.aqdr.org/v_publications/vieillir_en_securite/vieillir_en_securite.pdf
Laforest, M., & Beaulieu, B. (2013). Aider les professionnels de santé et de services sociaux de
première ligne à détecter la maltraitance envers les aînés. Institut national de santé publique du
Québec. Ministère de la Santé et des Services sociaux.
La ligne Aide Abus Aînés. (2017). Documents et rapports. Repéré dans :
http://www.aideabusaines.ca/documents-et-rapports/
ONU. Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées (15 juin). Repéré
dans : http://www.un.org/fr/events/elderabuse/
Radio-Canada. (2017). Maltraitance des aînés : Québec souhaite instaurer la dénonciation
obligatoire. Repéré dans : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1026479/maltraitance-envers-aines-
quebec-instaure-denonciation-obligatoire-chsld
Vie et vieillissement. (2016). La maltraitance sous l’angle de la loi et des droits. Revue trimestrielle
de l’Association québécoise de gérontologie. Volume 13, No 4. Enregistrement NO 40050080.
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Annexe A : Les formes et les types de maltraitance
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Gouvernement du Québec. (2016). Guide de référence pour contrer la maltraitance envers les
personnes aînées. ISBN : 978 550-74472-6. Édition : Le Centre d’expertise en santé de
Sherbrooke. P. 14, 15, 16.
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Annexe B : Ressources
Gouvernement du Québec. (2013). Vieillir en sécurité. Repéré dans :
http://archives.aqdr.org/v_publications/vieillir_en_securite/vieillir_en_securite.pdf. P. 24.