la liberalisation du sous-secteur de … · désespérément à court de personnel qualifié pour...

44
1 LA LIBERALISATION DU SOUS-SECTEUR DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU SENEGAL : OBSTACLES, ATOUTS, TENDANCES Parrain scientifique du projet : Monsieur Isaac Yankhoba NDIAYE, Agrégé des facultés de Droit, Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (FSJP/UCAD) – B.P. 5005 – Dakar/Fann – Sénégal Equipe de Recherche Babacar Thiaw – FSJP – Socio-économiste, Coordonnateur Yaya Bodian – Assistant/FSJP Biaye – Assistante/FSJP Malamine Dramé – Informaticien/Statisticien PAYS DE RESIDENCE : Sénégal Avril 2007 Financement : Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education (ROCARE) A travers le programme Centre d’Excellence Régionale de l’UEMOA et du Soutien du Ministère des Affaires Etrangères des Pays Bas ROCARE / ERNWACA • Tel: (223) 221 16 12, Fax: (223) 221 21 15 • BP E 1854, Bamako, MALI Bénin • Burkina Faso • Cameroun • Côte d’Ivoire • Gambia • Ghana • Guinée • Mali • Mauritanie • Nigeria • Niger • Sénégal • Sierra Leone • Togo www.rocare.org

Upload: dangnhi

Post on 13-Oct-2018

213 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

1

LA LIBERALISATION DU SOUS-SECTEUR DE

L’ENSEIGNEMENT

SUPERIEUR AU SENEGAL :

OBSTACLES, ATOUTS, TENDANCES

Parrain scientifique du projet : Monsieur Isaac Yankhoba NDIAYE, Agrégé des facultés de Droit, Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de L’Université

Cheikh Anta Diop de Dakar (FSJP/UCAD) – B.P. 5005 – Dakar/Fann – Sénégal

Equipe de Recherche

Babacar Thiaw – FSJP – Socio-économiste, Coordonnateur Yaya Bodian – Assistant/FSJP Biaye – Assistante/FSJP Malamine Dramé – Informaticien/Statisticien

PAYS DE RESIDENCE : Sénégal

Avril 2007

Financement : Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Edu cation (ROCARE) A travers le programme Centre d’Excellence Régionale de l’UEMOA et du

Soutien du Ministère des Affaires Etrangères des Pays Bas

ROCARE / ERNWACA • Tel: (223) 221 16 12, Fax: (223) 221 21 15 • BP E 1854, Bamako, MALI Bénin • Burkina Faso • Cameroun • Côte d’Ivoire • Gambia • Ghana • Guinée •

Mali • Mauritanie • Nigeria • Niger • Sénégal • Sierra Leone • Togo www.rocare.org

2

INTRODUCTION La croissance économique et la compétitivité des entreprises, que ce soit au plan local ou international, pour toute économie, passent nécessairement par des impératifs de productivité et de qualité des ressources humaines. De ce fait, l’adaptation du système éducatif, en particulier de l’enseignement supérieur, surtout dans les économies en transition, demeure un enjeu important. L’enseignement supérieur a un rôle propre et essentiel à jouer, car les institutions qui le dispensent influent sur le système tout entier et par lui (directement ou non) sur l’ensemble de la société. Un système d’enseignement supérieur bien conçu est un indispensable facteur de développement. La haute qualification des ressources humaines est devenue une priorité, d’autant que le paradigme technologique devenu dominant à travers le monde oblige à la maîtrise de l’information et du savoir. Malgré cela, beaucoup de pays pauvres sont toujours désespérément à court de personnel qualifié pour la planification économique, la Recherche-Développement et la gestion des entreprises. Sur un autre plan, le niveau supérieur absorbe souvent une part disproportionnée des budgets de l’éducation ; il est coûteux, exige davantage de livres et d’équipement, alors que la réalisation des objectifs généraux ci-dessus présentés exige une augmentation des ressources affectées au sous-secteur. Partout cependant, les contraintes n’ont pas pu empêcher la diversification de l’offre d’éducation. D’abord, on note l’ouverture, au sein même des structures universitaires publiques, de « fonctions de service », sortes de filières « privées », qui se présentent le plus souvent comme des réactions à la création rapide d’écoles et d’instituts supérieurs privés destinés à répondre à la demande d’éducation potentielle ou exprimée par les jeunes. Les écoles privées sont généralement situées dans le secteur tertiaire (comptabilité, management, secrétariat, administration, tourisme, gestion hôtelière, etc…) et s’orientent de plus en plus vers des sections du secteur secondaire (froid, électronique, électricité, bâtiment, industrie, etc..).

3

Le Sénégal a, depuis 1996, élaboré une politique sectorielle de l’enseignement supérieur et de la recherche universitaire qui propose une stratégie de développement d’un enseignement général, technologique et professionnel et une recherche de qualité.

Cette stratégie prévoit aussi le développement d’un enseignement supérieur privé performant pour désengorger les institutions publiques et promouvoir de nouvelles filières professionnelles.

Depuis lors, l’enseignement supérieur privé est devenu un sous-secteur important du système éducatif sénégalais et une réalité dans la carte de l’enseignement supérieur.

Avec la mise en œuvre du Programme Décennal de l’Education et de la Formation (PDEF) (2000), les Pouvoirs Publics ont commandité et disposent à l’heure actuelle d’un ensemble d’études exploratoires dont les plus importantes ont été exécutées par le Centre de recherches Economiques Appliquées (CREA/UCAD). L’on peut citer parmi ces études : - Revue des dépenses publiques dans le secteur de l’éducation (1998) - Le financement de l’éducation au Sénégal (1999) - Dépenses publiques de l’éducation et équité au Sénégal (1999) - Coût efficacité dans l’enseignement moyen et secondaire au Sénégal (2000) L’objectif visé à travers ces études était de développer un processus d’analyse sectorielle qui permette d’identifier les acquis et de mesurer les dysfonctionnements du système éducatif sénégalais en vue d’identifier des politiques et stratégies pertinents en coût efficacité afin d’augmenter significativement les rendements internes et externes.

Ces études ont ciblé tous les ordres d’enseignement, du préscolaire à l’Université. Le secteur privé à travers de ses différentes composantes a également été ciblé ; bien qu’on ait une idée assez précise de son poids dans l’éducation, de ses rendements internes, de sa distribution entre les zones urbaines et rurales et du rôle stratégique important qu’il peut jouer dans l’objectif de scolarisation universelle, force est de reconnaître qu’une bonne partie de ce secteur, en particulier celle qui concerne le supérieur privé, demeure une « boîte noire » : il y a une réelle insuffisance d’informations quant à son état réel.

Aujourd’hui, l’on compte pas moins de cinquante (50) universités, écoles ou instituts privés d’enseignement supérieur recensés et agréés par les

4

pouvoirs publics. Ces établissements privés sont souvent prisés par les parents d’élèves déçus par l’Université et qui n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants en Europe mais n’en sont pas moins désireux d’assurer l’avenir de leur progéniture. Les dits établissements connaissent ainsi un véritable boom depuis 1996, année où a été, pour la première fois, élaborée une véritable politique sectorielle de l’enseignement supérieur et de la recherche universitaire. La démarche des autorités depuis a été de proposer dorénavant une stratégie de développement général technologique et professionnel et une recherche de qualité. Dans ce cadre général, l’Etat a fait le choix de favoriser l’émergence d’un sous-secteur de l’enseignement supérieur privé performant dans le but de désengager les institutions publiques et de promouvoir de nouvelles filières professionnelles.

Ces établissements cohabitent avec des institutions créées par des groupements confessionnels et dépendant pour la plupart de l’église catholique qui, après une présence assez ancienne dans l’enseignement secondaire s’est intéressée à l’enseignement supérieur, même si cet intérêt reste assez marginal.

En 1999/2000, les Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé comptaient déjà plus de 5000 étudiants, soit environ 21 % de l’effectif de l’Université de Dakar et à peu près le même effectif que l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Lesdits établissements offraient déjà vingt-deux filières de formation professionnelle et trois de formation universitaire. A côté des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé se sont parallèlement développées des activités de formation à distance ainsi que le télé-enseignement telles que le Campus numérique francophone de Dakar (CNFD) et l’Université virtuelle africaine (UVA). L’objectif des universités virtuelles étant d’apporter une valeur ajoutée aux enseignements des universités du Sud en les accompagnant dans le processus d’appropriation des techniques de l’information et de la communication (TIC). A ce jour, il est permis d’affirmer que tous ces établissements contribuent à répondre à une demande sans cesse croissante de formation technologique et professionnelle et que l’offre publique n’arrive pas à satisfaire. Ils s’intègrent donc parfaitement dans la politique de maîtrise des effectifs initiée par le gouvernement en accord avec la Banque Mondiale dans le cadre du Projet d’Appui à l’Enseignement Supérieur mis en place en 1994 et aussi du PDEF (2000).

Les contraintes au développement du sous-secteur de l’enseignement supérieur privé restent cependant nombreuses. Elles sont le fait aussi bien du cadre institutionnel (statut juridique et fiscal, rapports avec les

5

institutions publiques, etc …) que de l’environnement pédagogique (capacités, contrôle et évaluation, etc.).

Or donc, la demande plus forte de formation professionnelle associée à l’introduction de plus en plus croissante des nouvelles technologies dans les systèmes de production ont accéléré le bouleversement de la situation. La conséquence immédiate de ce bouleversement a été la privatisation croissante, à la fois par l’établissement des universités privées et par l’introduction au sein même des établissements publics de frais de scolarité plus lourds ainsi que d’autres frais (ce sont les « fonctions de service ») pour des services et/ou des activités précédemment gratuites ou subventionnées.

Au Sénégal particulièrement, les réalités économiques mais surtout démographiques ont été déterminantes dans l’accélération du processus de privatisation. Tout le monde s’accorde ici pour considérer que l’enseignement supérieur devra encore plus, les années à venir, s’adapter à la jeunesse de la population, à la féminisation de la population active, et aux conditions nouvelles de mobilité des populations.

La jeunesse de la population a déjà eu des effets remarquables sur le problème qui nous occupe. L’Etat du Sénégal investit déjà près de 40 % au budget dans le secteur de l’Education et les jeunes représentent aujourd’hui plus de 55 % de la population globale (cf. dernier recensement de 1988- Ministère de l’Economie et des Finances- Direction de la Statistique). C’est cette même situation qui a amené les promoteurs privés à investir, avec l’aval des pouvoirs publics, le sous-secteur de l’enseignement supérieur : l’appareil de l’ Etat comme les promoteurs privés ayant un intérêt réciproque manifeste dans une telle alliance. Le développement de l’enseignement supérieur privé au Sénégal s’explique d’abord et de notre point de vue par plusieurs déterminations, dont deux principalement.

Le premier déterminant est le constat de crise profonde des politiques d’enseignement jusqu’ici mises en place. En effet, l’on se rappelle que dès 1981, les pouvoirs publics avaient appelé tous les acteurs du secteur de l’éducation, aux assises des Etats généraux de l’Education, et de la Formation : Pour mettre en lumière les insuffisances et dysfonctionnements d’un enseignement qui, à leurs yeux, « (…) préparait plus à la maîtrise du verbe et de la théorie qu’à celle de la pratique et des techniques (…) des méthodes et contenus (qui) n’écartent pas toujours le piège de l’intellectualisme. »

6

Ce constat d’échec de la politique d’enseignement est d’abord visible à travers l’inéquation persistante entre structures de formation et structures de production.

Le deuxième déterminant est lié au contexte économique marqué par les programmes de redressement économique qui signifient « politique du moins d’Etat » et qui s’est traduit par la fermeture du débouché traditionnel de la fonction publique aux diplômes de l’enseignement supérieur avec l’apparition de ce véritable phénomène de société que sont les « maîtrisards chômeurs ». La classe d’âge 18-20 ans représentant 58 % des 8,8 millions d’habitants, le chômage atteindrait 63,61 % des jeunes de 15 à 34 ans selon la Direction de la Prévision et de la Statistique du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan.

I – HYPOTHESES DE TRAVAIL ET METHODOLOGIE

A- HYPOTHESES DE TRAVAIL a) Les institutions d’enseignement supérieur public conservent encore, malgré certains aménagements récents, une conception « traditionnelle de la formation », ce qui se répercute dans les contenus comme dans les méthodes de transmission des savoirs et des savoir-faire qui n’ont le plus souvent qu’un rapport éloigné de la réalité des besoins sur le marché du travail ;

b) Si dans les aspects administratifs et de gestion, les structures privées d’enseignement supérieur connaissent, pour certaines tout au moins, un meilleur management que leurs sœurs du public, il n’en demeure pas moins que leurs critères d’admission comme leurs systèmes d’évaluation ne répondent pas toujours à des normes qui privilégient la rigueur ; c) Le cadre institutionnel qui régit la création desdits établissements d’enseignement supérieur privé n’est pas encore clairement défini ou même harmonisé ; d) La relative jeunesse (la plupart des établissements ont été créés durant les cinq (5) dernières années) des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé, rend assez aléatoire une analyse fine des rendements basés sur des séries et/ou des cohortes fiables ; e) La libéralisation de l’offre globale d’éducation et de l’enseignement supérieur en particulier doit contribuer, à terme, à l’expansion des opportunités de formation.

7

B-- METHODOLOGIE DE L’ETUDE

L’objectif général que nous nous étions fixé quant à la présente recherche était d’examiner la problématique de la libéralisation du sous-secteur de l’enseignement supérieur au Sénégal ; de déceler dans quelle mesure l’introduction de l’investissement privé dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur pouvait être une réponse adéquate à la stratégie du développement de l’enseignement supérieur telle que définie par les pouvoirs publics. Il s’est donc agi pour nous :

- de traduire nos objectifs en variables d’information explicatives, mesurables et opératoires - de sélectionner les méthodes d’enquête et d’analyse les plus pertinentes

pour cerner ces variables. Aussi, avons-nous procédé de la manière suivante :

1. – Une exploitation approfondie de la documentation te chnique existante , notamment les études générales sur les processus de privatisation au Sénégal, sur le système d’éducation en général et le sous-secteur de l’enseignement supérieur en particulier, les Annales de la division de l’enseignement privé du Ministère de l’Education Nationale, les archives des deux universités (Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB)), les statistiques des autres établissements d’enseignement supérieur privé et les sections « privées » de deux instituts de la faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) de l’UCAD, de même que l’exploitation des résultats tirés de l’étude sur le suivi des diplômés de l’enseignement supérieur au Sénégal (SAMB-THIAW-DIONG– Projet AUA/UCAD –n° 7 – 2001).

2. - Une enquête par entretien auprès des responsables des établissements d’enseignement supérieur, que ceux-ci appartiennent au secteur privé ou soient impliqués dans les nouvelles filières « privées » des établissements publics. 3. - Une enquête par questionnaire (s) auprès d’un échantillon de trois cents (300) étudiants et/ou diplômés fréquentant ou ayant fréquenté les établissements d’enseignement supérieur privés. Dans la mesure où la présente étude a une visée complémentaire, parce que s’inscrivant dans le prolongement d’études antérieures déjà mentionnées, nous avons décidé d’opter pour un échantillon raisonné mais aussi stratifié qui prend en

8

compte des populations de niveaux d’enseignement différents mais aussi d’occupations différentes. L’échantillon de 300 personnes qui a été retenu a été constitué au prorata de la répartition des effectifs dans les établissements d’enseignement supérieur ciblés : 2/3 (soit 200 personnes) et dans les sections « privées » de l’UCAD pour le dernier tiers (soit 100 personnes). Pour cette dernière catégorie d’étudiants nous avons interrogé (idem pour la première catégorie) aussi bien des étudiants en formation que d’anciens étudiants qui ont trouvé du travail. Les enquêtes destinées aux sortants qui ont trouvé du travail ont porté à chaque fois, sur 25% de chacun des effectifs considérés. Enfin nous précisons que l’enquête n’a pu couvrir que la région de Dakar et a porté sur un échantillon de trente (30) établissements.

4. - Une enquête de type « Focus-group » sous la forme d’un atelier de restitution. Cette étape a été organisée en étroite collaboration avec la coordination nationale du ROCARE. C’est dans ce cadre que nous avons organisé une journée de réflexion à laquelle ont été invités des responsables académiques et administratifs du secteur de l’éducation mais aussi des responsables des secteurs traditionnels de l’économie nationale, des promoteurs privés comme des responsables syndicaux de formateurs et d’étudiants. Traitement informatique Outre les outils méthodologiques réalisés et qui ont servi de supports pour les enquêtes et les entretiens (questionnaires, guides d’entretien..), nous avons bénéficié de l’appui des autorités et aussi de celui de la faculté des Sciences et Techniques (Département Informatique). Nous avons également pu mobiliser les équipements nécessaires (micro-ordinateurs, logiciels de traitement et de gestion de bases de données, logiciels de saisie et de traitement de l’information) et les ressources humaines pour :

- la confection et la multiplication des documents de collecte prévus ; - la saisie, le traitement et l’analyse des données collectées ; - la représentation graphique et numérique des données ; - la confection du rapport.

Les données collectées seront enfin été confiées à un informaticien par ailleurs spécialiste des statistiques éducatives qui a procédé, sur la base d’un plan d’analyse au nettoyage et au traitement statistique des données, ce qui va nous a permis de disposer d’une base d’analyse fiable.

9

PRESENTATION DU RAPPORT

Le rapport s’articule autour des axes suivants : - Présentation des éléments de contexte spécifiques à l’Enseignement Supérieur au Sénégal - Présentation et analyse des résultats obtenus à partir de l’enquête - Recommandations pour le renforcement des bases à long terme de

l’enseignement supérieur privé au Sénégal.

II- ELEMENTS DE DIAGNOSTIC INSTITUTIONNEL DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU SENEGAL Le Sénégal est le premier pays francophone d’Afrique subsaharienne a avoir bénéficié d’un système d’enseignement moderne. Mais, alors qu’à ses débuts, l’enseignement n’était accessible qu’à une infime minorité d’élèves en provenance de l’ensemble des colonies françaises d’Afrique, il devint, dès la fin des années 1940, un phénomène de plus en plus massif. Après l’accession à l’indépendance en 1960, l’expansion de la scolarisation prit une nouvelle ampleur qui s’est maintenue pendant toute la première décennie. Pour former la main-d’œuvre qualifiée dont le pays avait besoin (Chaû et Caillods, 1976), les dirigeants de l’Etat nouvellement indépendant ont mis un accent particulier sur le développement de l’enseignement secondaire et de l’enseignement supérieur. Mais un tel choix supposait l’existence d’un personnel enseignant qui ne pouvait provenir que de l’étranger (de la France notamment). Même si seule une partie des coûts de l’assistance technique était prise en charge par l’Etat du Sénégal, elle ne pesait pas moins lourdement sur son Budget.

A la fin des années 1960, apparurent les premiers signes d’essoufflement du système éducatif sénégalais. En effet, pour des dépenses d’éducation représentant 25% des dépenses publiques totales de fonctionnement et 7% du PIB, le taux brut de scolarisation primaire ne dépassait guère 37% (Châu et Caillods 1976). En outre, pendant que l’économie éprouvait un besoin pressant de main-d’œuvre qualifiée, de plus en plus de diplômés de l’enseignement secondaire et surtout du supérieur étaient réduits au chômage et au sous-emploi.

C’est donc pour faire face à ces difficultés que le Gouvernement a, en 1971/1972, lancé la première réforme de l’éducation au Sénégal. Celle-ci visait les objectifs suivants :

10

- améliorer la qualité de l’enseignement, - limiter l’accès à l’enseignement secondaire et réorienter les effectifs vers l’enseignement technique et professionnel, - adapter les programmes éducatifs aux besoins de l’économie.

Au vu des résultats obtenus et tenant compte du contenu des réformes ultérieures et des contraintes actuelles du système éducatif, il est permis de dire qu’on est encore loin des premières attentes.

On ne peut comprendre la situation actuelle de l’enseignement supérieur privé au Sénégal sans la lier au contexte créé par une forte pression démographique, par la montée de la demande sociale en matière d’enseignement supérieur et de formation, de santé et d’emploi, et par le resserrement des contraintes économiques et financières qui pèsent sur le pays. C’est cet environnement, fait d’exigences souvent contradictoires, qui donne surtout un sens à un examen du contenu et des résultats de la politique et des stratégies mises en œuvre pour le développement de l’enseignement supérieur privé au Sénégal.

2- 1 CARACTERISTIQUES DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR P UBLIC

AU SENEGAL

L’enseignement supérieur public au Sénégal se caractérise particulièrement par des coûts élevés, ce qui justifie l’importance des questions de qualité et d’efficacité internes qui s’y posent. Plus le système est inefficace, plus les coûts sont élevés et la capacité d’accueil de nouveaux étudiants réduite. L’on peut citer parmi les facteurs limitants :

- La forte concentration des effectifs dans le premier cycle et la

détérioration des taux d’encadrement

L’impréparation relative des bacheliers aux études supérieures classiques, la non application de critères de sélection à l’entrée des facultés et les nombreuses dérogations accordées aux redoublants ont entraîné une forte concentration des effectifs dans le premier cycle. Cet engorgement est allé croissant puisque la promotion des étudiants inscrits en 1e année des facultés de l’UCAD était de 68% des effectifs globaux en 1994/95, contre 54% en 1991/92. En y ajoutant les effectifs de 2e année, la proportion s’élève à 77%. Cette concentration des effectifs dans les deux premières années d’étude des facultés explique la faiblesse des taux de progression et le niveau élevé des taux de redoublement.

La détérioration du ratio étudiants par professeur des facultés et des UER est allée de pair avec la croissance des effectifs des étudiants. En 1995/96,

11

le taux d’encadrement à l’UCAD varie de 10 étudiants par enseignant en Médecine à 58 en Economie par exemple.

- Une efficacité interne généralement médiocre

L’engorgement des universités et la détérioration consécutive du taux d’encadrement sont généralement considérés comme la cause majeure de l’inefficacité croissante du système d’enseignement supérieur au Sénégal. Cette baisse de qualité se traduit par des taux de progression et de rendement interne de plus en plus médiocres. Calculés pour la période 1991-95, le taux moyen de progression de la 1e année à la 2e année varie de 22% en Economie à 39% en Médecine. Mais, il s’élève à 55% en Pharmacie (Diagne et Daffé, Le Financement de l’Education au Sénégal, Codesria - 2001).

- Inadéquation du système éducatif aux besoins en compétences de l’économie

Un autre problème majeur du système de formation supérieur au Sénégal est son inadaptation aux besoins du marché du travail. La formation dispensée demeure encore très générale, ne produisant des qualifications qu’après plus de quatorze années de formation.

Alors que l’agriculture occupe la majorité de la population qui vit en milieu rural, les formations techniques agricoles et para-agricoles sont négligées et les capacités en formation des quelques institutions spécialisées dans ces domaines peu utilisées. Le recrutement des techniciens formés dans ces écoles a, jusqu’à récemment, reposé presque exclusivement sur le secteur public. Il est symptomatique que la formation dans les métiers de la pêche industrielle par exemple soit si négligée, alors que les produits halieutiques constituent l’une des premières sources de devises étrangères, tout en jouant un rôle important dans l’alimentation de la population. Enfin, les formations techniques se distinguent de moins en moins de l’enseignement général en raison de la faible place réservée aux enseignements pratiques.

C’est compte tenu de toutes ces contraintes que le Gouvernement, reprenant les objectifs déjà déclarés dans le document de projet du Projet d’Amélioration de l’Enseignement Supérieur (PAES), a assigné les priorités qui suivent au nouveau Projet de Développement de l’Education et de la Formation (PDEF). On peut les résumer comme suit :

- L’amélioration de la qualité de l’enseignement et de la recherche grâce à la modernisation des programmes, à la mise en place de mécanismes

12

internes d’évaluation, à la diversification et à une intégration plus poussée des filières de formation ; - La réduction des coûts unitaires et la rationalisation de la gestion des ressources allouées à l’enseignement et à la recherche ; - Le développement de l’enseignement supérieur privé. 2-2 CARACTERISTIQUES DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR P RIVE AU SENEGAL 2-2-1 Analyse du cadre législatif et réglementair e L’Etat du Sénégal, en tant que gardien et caution du droit à l’éducation, a promulgué et adopté la loi 91-22 du 16 février 1991, portant Loi d’orientation sectorielle, qui lui confère des prérogatives majeures en matière d’éducation et de formation. Ladite loi stipule en son article 3 que « l’éducation nationale est placée sous la responsabilité de l’Etat qui garantit aux citoyens la réalité du droit à l’éducation par la mise en place d’un système de formation… » ; de même en son alinéa 3 du même article, il est stipulé que « l’initiative privée, individuelle ou collective peut, dans les conditions prévues par la loi, concourir à l’œuvre d’éducation et de formation ». C’est tenant compte des considérations ci-dessus que l’Etat accorde des subventions directement versées aux établissements agréés ou encore des bourses aux étudiants inscrits dans lesdits établissements. Dans l’un comme dans l’autre cas, force est de constater que jusqu’à présent la contribution de l’Etat reste minime. Nous reviendrons plus en détail sur cette question plus loin. Il peut sembler ainsi, tout au moins sur le plan législatif et réglementaire, que l’Etat ait cerné les enjeux du développement du sous-secteur de l’enseignement privé en général et de l’enseignement supérieur privé en particulier et encourage surtout les sociétés privées mais surtout celles qui sont de son ressort, telles que les sociétés nationales ou semi-publiques à envoyer leurs agents dans les établissements privés du supérieur pour des formations complémentaires payantes. Toutefois, il reste beaucoup à faire du fait des exigences du développement du secteur de l’enseignement supérieur privé qui nécessite la mise en place d’un cadre législatif plus précis. De fait, après l’adoption de la loi d’orientation de 1991, l’Etat a eu à adopter en décembre 1994 une autre loi portant organisation de l’enseignement privé. Mais depuis cette date cette loi n’a pu être appliquée faute de décrets d’application et

13

d’arrêtés y relatifs. Ces textes n’ont jamais été publiés. La conséquence logique d’une telle situation est une confusion générale. Qu’en est-il alors du cadre juridique de l’établissement d’enseignement supérieur au Sénégal ? L’on peut arguer du fait, sans se tromper, que les statuts sont et demeurent flous. L’établissement d’enseignement supérieur privé est une société civile par son objet qui est de dispenser un enseignement ou une formation conformément à l’article 632 du Code civil. . La nature juridique de l’établissement d’enseignement supérieur privé doit ainsi se conformer aux dispositions du code des obligations civiles et commerciales (Cocc). Il est fait dans ce code la distinction entre société civile et société commerciale. Du point de vue réglementaire, les établissements d’enseignement supérieur privés dépendent ou de la Direction de l’Enseignement Supérieur du Ministère de l’Education Nationale ou ressortissent de la tutelle de la Direction de la Formation Professionnelle (Ministère du Travail et de la Formation Professionnelle) parce que préparant à des diplômés d’Etat….. Au total, on peut considérer que le cadre juridique et fiscal est très peu adapté…Les établissements d’enseignement supérieur privés sont le plus souvent soumises à des tracasseries administratives diverses qui portent préjudice à leur fonctionnement normal. 2-2-2 Bilan des activités des Etablissements d’Ense ignement Supérieur Privé Il peut paraître paradoxal et peut-être un peu prématuré de vouloir dresser un bilan exhaustif du sous-secteur de l’enseignement supérieur privé bien que la plupart des observateurs avertis considèrent qu’il s’agit là d’un secteur émergent, malgré l’extrême hétérogénéité de ses structures. On compte bien parmi ces structures des établissements qualifiés de « 3e type », le plus souvent opérationnels dans la « récupération » d’étudiants qui ont quitté les facultés sans diplôme. L’appartenance du sous-secteur de l’enseignement supérieur privé au secteur privé est évident du fait du statut clair de ses unités, à savoir celui d’entreprises privées, soumises aux droits et aux obligations des entreprises d’une manière générale. Ce statut permet d’ailleurs aux établissements du sous-secteur de mieux appréhender les contraintes des

14

besoins du monde de l’entreprise, principal utilisateur des produits des établissements d’enseignement supérieur privés. Il est clair cependant que les taux réduits d’effectifs enregistrés en général dans les établissements du sous-secteur, contrairement au constat souvent observé dans les structures du public (facultés), et par conséquent les taux d’encadrement souvent raisonnables, sont des facteurs qui expliquent le fait que lesdits établissements font preuve en général d’une grande flexibilité et sont souvent aptes à remédier rapidement aux éventuels problèmes administratifs ou pédagogiques, du moins de manière formelle. Sur un autre plan, et tenant compte des perpétuelles mutations aujourd’hui observées dans le monde, on peut avancer l’idée que les établissements d’enseignement supérieur privés ont jusqu’ici fait preuve d’une grande capacité de réaction et d’adaptation à la demande par la mise en œuvre de politiques d’ouverture sur le monde, sur la sous-région en particulier, et par conséquent par le développement de programmes internationaux de coopération avec des universités ou instituts du Nord (cf. les entretiens et enquêtes obtenus auprès des autorités des universités suivantes : Suffolk-University (USA), Université Dakar-Bourguiba, Université du Sahel….) III – PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DE L’EN QUETE 3-1 Les Caractéristiques des Etablissements d’Ens eignement Supérieur privé

Notre enquête a porté sur trente (30) établissements et instituts privés d’enseignement supérieur agréés par le Ministère de l’Education Nationale (Direction de l’enseignement privé) et par le Ministère chargé de la formation professionnelle, sur un total de cinquante établissements déclarés et agréés. Nous avons également pris en compte deux sections « privées » de l’Université Cheikh Anta Diop, à savoir la section « Tourisme » de l’Institut Supérieur de Gestion et l’IFACE , un institut « privé » de formation aux métiers de l’entreprise. Toutes ces deux structures sont rattachées à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion et constituent des filières payantes à l’intérieur de l’Université de Dakar. Ces filières ont été codifiées à partir de 1991 par un arrêté rectoral qui définit trois types de fonctions de service selon leur degré d’utilisation des équipements de l’UCAD et trois niveaux de contribution au budget des structures variant de 10% à 50 % des recettes.

15

D’après les ministères concernés, l’effectif total des établissements d’enseignement supérieur privés agréés est de quarante-deux (42). Il s’agit là d’un effectif fortement changeant dans la mesure où presque chaque année d’autres établissements voient le jour. A titre d’exemple on parle par exemple de la prochaine création à Dakar d’une Ecole de Médecine privée. Parmi les établissements d’enseignement supérieur privés agréés, on compte trois (3) qui ont se réclament du statut d’université. Il s’agit de l’Université « Dakar-Bourguiba » créée par un ancien professeur de l’Université Cheikh Anta Diop, de l’Université du Sahel qui appartient à des hommes d’affaires et de l’antenne de la Suffolk-University de Boston (USA) et aspirent à instituer des enseignements dans des disciplines variées. Si, historiquement le privé catholique à beaucoup précédé le privé laïc et reste prédominant dans la création des grands complexes scolaires pour l’élémentaire et le secondaire, l’enseignement supérieur privé présente surtout un caractère laïc (près de 83 %). Les établissements d’enseignement supérieur privé sont essentiellement implantés en milieu urbain et principalement à Dakar. On ne compte que trois établissements qui sont implantés l’un à Thies (à 70 km de Dakar) et l’autre à Kaolack (à 240 km de Dakar), et le dernier implanté à Ngazobil (région de Thies) qui présente un caractère confessionnel marqué puisqu’il s’agit d’un centre de théologie. La conjoncture socioculturelle, avec la profusion d’écoles coraniques sur financements arabes (Arabie Saoudite et pays du Golfe principalement) semble n’avoir que très peu d’influence dans la création des établissements d’enseignement supérieur privé : l’on ne compte qu’un seul Institut de formation islamique implanté à Dakar et dont les activités sont gratuites. A l’Université Dakar-Bourguiba comme à l’Université du Sahel, on trouve ainsi des enseignements traditionnellement dispensés dans les universités publiques, telles que les sciences juridiques et/ou économiques, les sciences pures (mathématiques, sciences physiques et chimie, informatique…). L’Université de Suffolk quant à elle est davantage spécialisée dans le management et se présente surtout comme une voie royale pour accéder à l’enseignement supérieur aux Etats-Unis. Cette université a en effet un accord naturel de partenariat avec la maison-mère qui se trouve aux Etats-Unis et qui accepte d’accueillir les meilleurs éléments, après deux années d’étude à Dakar.

16

Pratiquement tous les autres établissements, qu’ils s’appellent « école », « groupement » ou autre « collectif » sont des instituts qui, pour la plupart, dispensent un enseignement dans un domaine spécifique. Exception faite de la Suffolk-University, organisée comme une filiale de l’Université de Boston, les établissements d’enseignement supérieur privé ont besoin de locaux. Les données relatives au statut des déclarants-responsables et à leurs droits vis à vis des locaux occupés révèlent que sur les 30 établissements concernés par notre enquête : -46,3 % disposent de bâtiments qui sont leur patrimoine propre ; -37 % sont dans la même situation de personnes civiles installées chez elles et donc libres de restructurer les espaces occupés ; Les établissements en location occupent généralement des bâtiments qui étaient conçus comme des locaux d’habitation. Il découle de cet état de fait qu’ils présentent de graves anomalies qui peuvent influer négativement sur la qualité des enseignements.. L’architecture des établissements en location ne permet le plus souvent pas d’y faire la distinction entre bloc pédagogique (salles de classe ou de Travaux dirigés ou Pratiques et bloc administratif. Une telle fonctionnalité n’existe que dans le supérieur catholique ou dans les trois universités privées qui constituent le peloton de tête du supérieur privé laïc. Près de 11% des établissements qui sont en location ont été au moins une fois obligés de changer d’adresse soit pour la recherche de locaux plus fonctionnels, soit pour une implantation dans des zones d’accès plus facile, soit enfin pour une raison économique (montant élevé de la location). Il reste enfin, que la tutelle (Ministère de l’Education et Ministère Chargé de la formation professionnelle) exercent très peu de missions de supervision pédagogiques et d’incitation au respect des normes de recrutement de personnel qualifié. Les seuls contrôles qui s’exercent sont ceux qui sont demandés lors de la demande d’agrément et concernent surtout des normes architecturales voire d’environnement sécuritaire et paisible. De ce point de vue, il nous paraît plus qu’utile pour l’Etat, de finaliser les documents annexes de la Loi d’Orientation de l’Education Nationale afin d’initier et de faire appliquer, avec toutes les parties prenantes du sous-secteur de l’enseignement privé, des normes qui déterminent à la fois la carte des implantations pour corriger les disparités, des recrutements pour veiller à leur régularité. Il ne s’agit en somme ni plus ni moins que de créer un cadre institutionnel cohérent et un environnement pédagogique

17

professionnel qui rationalisent et valorisent les conditions d’efficacité et de développement du sous-secteur de l’enseignement supérieur privé. 3-2 Les effectifs des Etablissements d’Enseignemen t Supérieur Privé La majeure partie des établissements d’enseignement supérieur privé qui sont l’objet de la présente étude ont été le plus souvent créés par des promoteurs (souvent de hauts cadres techniques de l’informatique ou d’autres professions libérales) ou des sociétés patronales voire des groupements confessionnels qui prolongent leurs activités dans la formation professionnelle et disent répondre ainsi aux besoins du marché de l’emploi. Les établissements d’enseignement supérieur privé ont accueilli en 1999/2000, toutes filières confondues, près de 5000 étudiants soit 21% des effectifs de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) réunis. De fait l’établissement d’enseignement supérieur privé observe mieux que l’établissement public la limitation des effectifs pour des raisons multiples (disponibilité des locaux, disponibilité des enseignants, coût des facteurs, coût de frais de scolarité, etc…). Les données collectées par la mission justifient amplement ce constat comme on peut le constater dans les tableaux de la page qui suit.

Nature de l’établissement et effectif moyen par cla sse dans l’enseignement supérieur privé

(tous niveaux et toutes filières considérés)

Dans les filières « privées » de l’UCAD

Dans les trois Universités privées

Dans les autres Etablissements

privés

Effectif moyen par classe 27

40 35

Effectif maximal

35 65 45

Effectif moyen par classe et par année d’étude

18

Dans les formations privées à l’UCAD

ISG/TOURISME IFACE

Dans les trois

universités privées

Dans les

autres établissements

privés 1e 1ère Année 40 35 45 25

2ème Année 25 30 35 20 3ème Année 8 - 20 15 4ème Année 10 - 20 10

N.b : L’IFACE forme des étudiants en 2 ans ; ces derniers ont la possibilité de passer ensuite en

année de licence à la faculté des scienc es économiques et de gestion après un examen d’entrée.

3-3 Les caractéristiques socio-démographiques des é tudiants Nous rappelons que les caractéristiques socio-démographiques sont constituées par les variables biographiques Sexe, Age, Situation matrimoniale, etc… Concernant la répartition des étudiants par âge et par sexe, les données désagrégées tirées de l’enquête permettent de constater que le nombre d’étudiantes inscrites est supérieur par sexe à celui des étudiants : 54,10% contre 45,90%. Ce chiffre reflète la répartition par sexe de la population nationale du Sénégal (52% de femmes contre 48% d’hommes) et tend à une équité entre les sexes comme le préconise le programme de réforme de l’enseignement supérieur au Sénégal. Quant à la moyenne d’âge des étudiants inscrits, elle est de 23 ans même si parfois on rencontre un minimum de 18 et un maximum de 43 ans. Cet âge moyen est le même que celui fixé par le Ministère de l’Education Nationale comme étant l’âge maximum d’entrée dans les universités publiques.

Distribution par âge des effectifs

Formation payante

Groupes d'âge UCAD

Autre établissement

Total

Effectifs 2 2 % 100,0% 100,0%

Moins de 20 ans

% 2,0% ,7%

19

Effectifs 31 108 139 % 22,3% 77,7% 100,0% 21-25 ans

% 31,0% 54,0% 46,3% Effectifs 39 84 123 % 31,7% 68,3% 100,0% 26-30 ans

% 39,0% 42,0% 41,0% 31-35 ans Effectifs 18 3 21

% 85,7% 14,3% 100,0% % 18,0% 1,5% 7,0% Effectifs 4 5 9 % 44,4% 55,6% 100,0% 36-40 ans

% 4,0% 2,5% 3,0% Effectifs 6 6 % 100,0% 100,0%

41 ans et plus

% 6,0% 2,0% Effectifs 100 200 300 % 33,3% 66,7% 100,0% Total

% 100,0% 100,0% 100,0%

La majeure partie des étudiants qui fréquentent les Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé (83 %) ont déclaré avoir déjà fréquenté l’Université et beaucoup (54%) y ont passé au moins deux années, voire plus (34%). Cette situation s’explique par la faiblesse des taux de réussite à l’Université, surtout dans le premier cycle avec l’instauration du système des « cartouchards », qui fait qu’un étudiant n’est autorisé à redoubler que deux fois au premier cycle. Cette situation mérite une attention particulière. En effet on peut dire que la faiblesse du taux de rendement interne dans les universités publiques explique peut-être le fait que l’enseignement supérieur privé soit d’ores et déjà devenu une réalité du paysage éducatif sénégalais. Comme on peut le constater dans le tableau qui suit, la situation matrimoniale des étudiants laisse apparaître une nette prédominance de célibataires.

Situation matrimoniale des étudiants

Formation payante

Sexe Situation matrimoniale UCAD

Autre établissement

Total

Masculin Célibataire Effectifs 68 142 210

20

% 32,4% 67,6% 100,0% % 68,0% 71,0% 70,0% Effectifs 10 5 15 % 66,7% 33,3% 100,0% Marié

% 10,0% 2,5% 5,0% Effectifs 19 47 66 % 28,8% 71,2% 100,0% Célibataire

% 19,0% 23,5% 22,0% Effectifs 3 6 9 % 33,3% 66,7% 100,0%

Féminin

Marié

% 3,0% 3,0% 3,0% Effectifs 100 200 300 % 33,3% 66,7% 100,0% Total

% 100,0% 100,0% 100,0%

Il est généralement admis que l’école d’une manière générale et l’enseignement supérieur encore plus font reculer l’âge du mariage. Il ressort de l’enquête que pour les étudiantes mariées, la totalité des frais de scolarité comme les autres charges sont totalement assurés par les maris. Il semble d’après les enquêtes que ce soit là une des conditionnalités posées par les parents pour la réalisation du mariage… 3-4 Les filières de formation La Concertation Nationale sur l’Enseignement Supérieur avait mis en exergue l’importance des filières nouvelles professionnelles publiques ou privées qui s’appuient sur des programmes dits de « compétences » . Dans ce cadre on peut dire que les Etablissements d’Enseignement Supérieur privé participent au désengorgement des établissements d’enseignement supérieur public d’une part mais aussi à la diversification des filières de formation professionnelle supérieure d’autre part.

Distribution des effectifs par rapport aux différen tes filières

21

8,3

48,3

24,7

1,7

8,33,3 2,0 3,3

0

10

20

30

40

50

60

Info

rmat

ique

Ges

tion

-C

ompt

abili

té -

Fin

ance

s

Mar

ketin

g -

Man

agem

ent -

Com

mun

icat

ion

Mai

nten

ance

-In

dust

rie

Com

mer

ce -

Tra

nsit

Tou

rism

e -

Hot

elle

rie

Dro

it et

Sci

ence

séc

onom

ique

s

Sci

ence

s et

tech

niqu

e

Les résultats de l’enquête laissent apparaître une demande sans cesse croissante de formation technologique et professionnelle. L’on dénombre à l’heure actuelle 33 filières de formation professionnelle et 03 filières de formation universitaire professionnalisée. Les filières du secteur tertiaire sont les plus importantes ; elles représentent 90% des filières de formation. L’intérêt porté aux formations courtes représente un aspect important en ce sens que celles-ci posent les jalons des nouvelles démarches qui se dessinent en matière d’insertion et d’emploi. Ces formations préfixent de nouvelles articulations avec le monde socio-économique. C’est ainsi qu’on note que les formations en « Gestion-comptabilité » alliées au « Marketing-management-communication » occupent à elles seules 73% des effectifs, alors que les formations en sciences pures par exemple ne représentent que 3,3 % des effectifs, et encore moins pour ce qui concerne la « Maintenance-industrie » qui ne compte que 1,7%.

3-5 Les frais de scolarité Les données recueillies nous apprennent que les étudiants acquittent une moyenne mensuelle de 25000 frs de frais de scolarité. Mais les frais varient généralement entre FCFA 10 000 et FCFA 80 000 par mois en 1996/1997. 6,7% des établissements offrent une formation à moins de FCFA 25 000 par mois, 70,6% entre FCFA 20 000 et FCFA 40 000 par mois et 22,7 % payent plus de FCFA 50 000 par mois. Les coûts répertoriés ne prennent bien sûr pas en compte les frais de transport ni les autres charges telles que les frais d’inscription ou d’assurance qui sont estimés en moyenne à environ l’équivalent de trois à quatre mois de frais de scolarité. Les étudiants assurent donc des charges supplémentaires variables selon les établissements fréquentés.

22

Tableau des coûts de formation selon les établissemen ts

Formation payante Mensualité (Combien payez-vous par mois ?)

UCAD Autre établissement

Total

Effectifs 14 14 % 7,0% 4,7% Moins de 10 000 F

% 4,7% 4,7% Effectifs 1 5 6 % 1,0% 2,5% 2,0% Entre 10 000 et 20 000 F

% ,3% 1,7% 2,0% Effectifs 26 53 79 % 26,0% 26,5% 26,3% Entre 20 000 et 30 000 F

% 8,7% 17,7% 26,3% Effectfs 51 82 133 % 51,0% 41,0% 44,3% Entre 30 000 et 40 000 F

% 17,0% 27,3% 44,3% Effectfs 22 46 68 % 22,0% 23,0% 22,7% Plus de 50 000 F

% 7,3% 15,3% 22,7% Effectfs 100 200 300 % 100,0% 100,0% 100,0%

Total

% 33,3% 66,7% 100,0%

DISTRIBUTION SELON LES NIVEAUX DE COÛT DE FORMATION

4,72,0

26,3

44,3

22,7

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

Moins de 10000 F Entre 10000 et 20000 F Entre 20000 e t 30000 F Entre 30000 et 40000 F Plus de 50000 F

3-6 Les bourses et allocations d’étude

23

Dans le cadre de la promotion des établissements d’enseignement supérieur privé (EESP), le gouvernement du Sénégal a décidé d’apporter un appui à la formation aux étudiants régulièrement inscrits par l’attribution de bourses et d’allocations d’étude. Cet appui représente environ FCFA 126 000 000, soit moins de 4% du budget global des bourses et allocations d’études accordées par les ministères de l’Education nationale et celui chargé de la Formation professionnelle.

Ont une bourse

17%

N'ont pas de bourse

83%

Pour l’année universitaire 1999/2000 le nombre de boursiers s’élève à 349 soit 17% des étudiants inscrits dans les Etablissements d’enseignement supérieur privé agréés par le Ministère de l’Education Nationale et 4,30% des étudiants boursiers sénégalais. 3-7 Les diplômes Les diplômes préparés au niveau des Etablissements d’Enseignement Supérieur Prvié sont très variés. Cependant les formations aux métiers du tertiaire dominent dans la plupart des cas. Les examens préparés par les établissements le sont sur la base des programmes officiels édictés par les pouvoirs publics. Il en est surtout ainsi pour tous les examens qui préparent aux BTS. Il s’agit par conséquent de diplômes d’Etat organisés en relation avec les partenaires de l’Enseignement Supérieur, y compris le Patronat et certaines grandes entreprises. Les examens des BTS par exemple sont organisés par le Ministère chargé de la formation professionnelle(Direction de la Formation Professionnelle) et/ou en partenariat avec d’autres Ministères chargés de l’organisation de certains examens techniques spécifiques. 70,83% des établissements recensés dans notre échantillon comportent des filières qui préparent aux examens d’Etat (BTS notamment) et 29,16%

24

des établissements offrent des formations sanctionnées par des diplômes d’écoles. Les établissements qui se réclament du statut d’universités privées préparent toutes aux formations classiques dispensées dans les universités publiques. La différence fondamentale avec ces dernières tient au fait que les structures de régulation des enseignements et de promotion des enseignants, telles que le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES) par exemple ne reconnaissent pas les diplômes délivrés. Ceci pose certes un problème de reconnaissance et de validation des enseignements. Il n’est pas rare dans ce cadre de rencontrer des étudiants qui finissent leurs études dans ces structures privées et qui cherchent à revenir dans les structures publiques. Nous n’avons pas recensé un seul de ces établissements qui ait eu à signer un acte formel de partenariat avec une des deux universités publiques, quand bien même, nous aurons l’occasion de revenir sur la question, lesdits établissements recrutent l’essentiel de leurs enseignants parmi ceux qui dispensent des cours réguliers au niveau de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Les données recueillies n’enregistrent aucun type d’enseignement de 3e cycle même si l’ensemble des structures de « rang » universitaire déclarent avoir dans leurs projets l’organisation de tels enseignements à moyen terme. Comme nous le soulignions dans une étude précédente, notamment celle qui portait sur le « suivi des diplômés de l’enseignement supérieur : cas de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar », la situation qui voudrait que la maîtrise soit l’optimum de formation est encore plus marquée dans les établissements d’enseignement supérieur privé que dans les établissements d’enseignement supérieur public.

Evolution des effectifs et taux de réussite (2e année – Tourisme)

ISG/FASEG/UCAD

Promotions 95 96 97 98 99 Effectifs 30 25 28 35 30 Admis 25 18 20 19 25

Taux ( ° /.) Total effectifs : 148 Total admis : 107

Taux de réussite moyen : 72.29 %

25

3-8 L’encadrement et la gestion pédagogique et admi nistrative Dans la presque totalité des cas enregistrés, les Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé ont recours à des enseignants de profession, presque tous provenant du secteur public et qui y sont employés comme « vacataires ». Les autres, des spécialistes qui ont souvent été mis à la retraite, y prolongent une activité dans le cadre de la formation professionnelle. Le taux d’encadrement moyen constaté dans le Supérieur Privé est de 01 professeur pour 15 étudiants. Néanmoins, il faut préciser que le nombre d’enseignants vacataires (95%) est nettement supérieur au nombre d’enseignants permanents. Hormis l’université de Suffolk, où l’on compte plus de 85 % de personnel enseignant permanent, la situation est totalement à l’inverse dans les autres établissements. La moyenne y est de quatre enseignants permanents par établissement. Il ressort de l’examen des modalités de regroupement des étudiants en classe que ceux-ci sont par table moins serrés et plus à l’aise que dans les structures publiques : 85 % des étudiants du privé sont assis à deux par table tandis que 15 % le sont à trois par table. De telles modalités d’occupation de l’espace par les étudiants et donc d’amélioration de leurs conditions d’étude ne sont envisagées par exemple dans les universités publiques qu’à la fin du PDEF, c’est-à-dire vers 2010. Il convient cependant de souligner que si tous les responsables pédagogiques rencontrés se disent respectueux des programmes – en dehors de l’Université de Suffolk par exemple, les deux autres ont strictement calqué leurs programmes et crédits d’heures sur ceux des universités publiques -, nous avons noté que tel n’était pas toujours le cas pour ce qui concerne les autres établissements qui disent privilégier et promouvoir une organisation apprenante « 38%). Il est utile de souligner que dans un pays confronté à une aussi forte demande en formation, qui prône le développement de ses ressources humaines pour faire face à de nouveaux défis, la gestion pédagogique des établissements doit être repensée pour devenir plus respectueuse des nouvelles exigences de l’espace et du temps et adaptée à la complexité du monde actuel. En ce qui concerne le personnel administratif et technique dont les rôles deviennent de plus en plus importants dans les établissements du supérieur privé, on peut envisager, contrairement aux enseignants pour qui la règle semble être de faire appel à ceux du public comme « vacataires »,

26

que l’augmentation des recrutements dans leurs rangs devient une nécessité absolue.

Appréciation des services des personnels par les en quêtés

Formation payante

L’encadrement UCAD

Autres établissements

Total

Effectifs

13 60 73

% 17,8% 82,2% 100,0% Excellent

% 13,1% 30,9% 24,9% Effectifs

72 118 190

% 37,9% 62,1% 100,0% Bon

% 72,7% 60,8% 64,8% Effectifs

14 16 30

% 46,7% 53,3% 100,0%

Personnel enseignant

Passable

% 14,1% 8,2% 10,2% Effectifs 99 194 293 % 33,8% 66,2% 100,0% Total

% 100,0% 100,0% 100,0% Effectifs

20 35 55

% 36,4% 63,6% 100,0% Excellent

% 21,5% 18,5% 19,5% Effectifs 29 71 100

% 29,0% 71,0% 100,0% Bon

% 31,2% 37,6% 35,5% Effectifs 27 67 94

% 28,7% 71,3% 100,0%

Personnel administratif et technique

Passable

% 29,0% 35,4% 33,3%

27

Effectifs 17 11 28

% 60,7% 39,3% 100,0% Médiocre

% 18,3% 5,8% 9,9% Effectifs 5 5

% 100,0% 100,0% Mauvais

% 2,6% 1,8% Effectifs 93 189 282 % 33,0% 67,0% 100,0% Total % 100,0% 100,0% 100,0%

3-9 Les équipements et le cadre général de travail

Appréciations des moyens des établissements

Formation payante

Moyens de l’établissement UCAD

Autre établissement

Total

Effectifs

67 115 182

% 36,8% 63,2% 100,0% Oui

% 79,8% 71,9% 74,6% Effectifs

17 45 62

% 27,4% 72,6% 100,0%

Les moyens de l'établissement sont- il suffisants ?

Non

% 20,2% 28,1% 25,4% Effectifs 84 160 244 Total % 34,4% 65,6% 100,0%

28

% 100,0% 100,0% 100,0% Les moyens de l'établissement sont- il bons ?

Oui Effectifs 72 126 198

% 36,4% 63,6% 100,0% % 93,5% 84,6% 87,6% Effectifs

5 23 28

% 17,9% 82,1% 100,0%

Non

% 6,5% 15,4% 12,4% Effectifs 77 149 226

% 34,1% 65,9% 100,0% Total

% 100,0% 100,0% 100,0%

La faible présence de la recherche dans les activités des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé s’explique par l’absence d’un corps professoral disponible de façon permanente et aussi par l’absence manifeste de lignes de crédit pouvant permettre un financement adéquat des activités de recherche.

Appréciations générales sur les équipements scienti fiques

Formation payante Equipements scientifiques UCAD

Autres établissement

Total

Effectifs 7 14 21 % 33,3% 66,7% 100,0% Excellent

% 10,8% 11,5% 11,2% Effectifs 24 54 78 % 30,8% 69,2% 100,0% Bon

% 36,9% 44,3% 41,7% Effectifs 22 35 57 % 38,6% 61,4% 100,0% Passable

% 33,8% 28,7% 30,5% Effectifs 9 16 25 % 36,0% 64,0% 100,0% Médiocre

% 13,8% 13,1% 13,4% Effectifs 3 3 6 Mauvais % 50,0% 50,0% 100,0%

29

% 4,6% 2,5% 3,2% Effectifs 65 122 187 % 34,8% 65,2% 100,0% Total

% 100,0% 100,0% 100,0%

Appréciations générales sur les équipements techniq ues

Formation payante Equipements techniques généraux UCAD

Autres établissements

Total

Effectifs 9 3 12 % 75,0% 25,0% 100,0% Excellent

% 12,3% 2,3% 5,8% Effectifs 31 72 103 % 30,1% 69,9% 100,0% Bon

% 42,5% 54,1% 50,0% Effectifs 25 55 80 % 31,3% 68,8% 100,0% Passable

% 34,2% 41,4% 38,8% Effectifs 7 3 10 % 70,0% 30,0% 100,0% Médiocre

% 9,6% 2,3% 4,9% Effectifs 1 1 % 100,0% 100,0% Mauvais

% 1,4% ,5% Effectifs 73 133 206 % 35,4% 64,6% 100,0% Total

% 100,0% 100,0% 100,0%

Appréciations générales des équipements informatiqu es

Equipements Formation payante Total

30

informatiques UCAD

Autres établissements

Effectifs 5 28 33 % 15,2% 84,8% 100,0% Excellent

% 6,3% 15,2% 12,5% Effectifs 27 66 93 % 29,0% 71,0% 100,0% Bon

% 33,8% 35,9% 35,2% Effectifs 32 75 107 % 29,9% 70,1% 100,0% Passable

% 40,0% 40,8% 40,5% Effectifs 14 12 26 % 53,8% 46,2% 100,0% Médiocre

% 17,5% 6,5% 9,8% Effectifs 2 3 5 % 40,0% 60,0% 100,0% Mauvais

% 2,5% 1,6% 1,9% Effectifs 80 184 264 % 30,3% 69,7% 100,0% Total

% 100,0% 100,0% 100,0%

5.2-LES CINQ (5) ATOUTS D’UN SECTEUR EMERGEANT

31

5.2.1- une appartenance au secteur privé Le statut d’entreprise privée, soumise aux droits et obligations des entreprises permet aux Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé de mieux appréhender les contraintes mais surtout les besoins du monde de l’entreprise, principal utilisateur des produits des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé. 5.2.2- Des effectifs réduits Contrairement à la situation qui prévaut dans les Etablissements d’Enseignement Supérieur Public, caractérisé par l’existence de classes surchargées dans les facultés, les Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé offrent un taux d’encadrement satisfaisant. 5.2.3- Une grande flexibilité Le statut privé des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé qui se traduit par le recrutement d’un personnel administratif en fonction de besoins précis de même que le statut de « vacataires » du corps professoral permettent une grande flexibilité dans la gestion et la possibilité de remédier rapidement aux éventuels problèmes administratifs et/ou pédagogiques. 5.2.4 Une capacité d’adaptation Dans un environnement en perpétuel mouvement et confrontés à un secteur en mutation, les Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé ont jusque là fait preuve d’une grande capacité de réaction rapide et d’adaptation. 5.2.5 Une ouverture sue le monde Pour asseoir une véritable crédibilité dans le partenariat aussi bien avec l’Etat qu’avec les parents d’élèves, les Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé ont particulièrement mis l’accent sue le développement de programmes internationaux de coopération avec des universités et écoles étrangères du Nord. 5.3.LES 10 CONTRAINTES DES ETABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR PRIVE (EESP) 5.3.1- Absence de stratégie spécifique pour le secteur

32

Les Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé déplorent souvent le fait que leur domaine d’activité qui représente des potentialités et opportunités intéressantes, notamment en terme d’entrées de devises (taux important d’étudiants étrangers), ne fasse pas l’objet de dispositions particulières. 5.3.2- Cadre juridique et fiscal peu adapté Bien qu’ayant été adoptée depuis le mois de décembre 1994, la loi portant organisation de l’enseignement privé n’est toujours pas appliquée faute de décrets d’application. Cet obstacle recoupe la contrainte de confusion quant à la tutelle du secteur. En effet, certains établissements sont sous la tutelle de la direction de la formation professionnelle, parce que préparant à des diplômes d’Etat du genre Bac plus 2 (BTS), d’autres sous la tutelle de la direction de l’enseignement supérieur. Enfin, sur le plan fiscal, les textes relatifs à l’exonération de la TVA, méritent d’être clarifiés et précisés par l’administration fiscale. 5.3.3- Lenteurs administratives et défauts d’organisation Il s’agit moins de la réglementation elle-même que de la façon dont elle est appliquée, notamment en ce qui concerne les procédures d’organisation des examens. Au même titre que les entreprises du secteur privé, les responsables des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé, de leur propre avis, sont souvent victimes de tracasseries administratives diverses qui portent préjudice à leur bon fonctionnement (opérations de dédouanement des matériels, délais de perception des impôts par les administrations du Ministère de l’Economie et des Finances, etc…). 5.3.4- Absence de programmes de recherche Si les dirigeants des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé sont conscients de la place de la recherche, il n’en demeure pas moins que cette dernière occupe une place mineure dans l’enseignement supérieur privé. Tous sont conscients qu’une tette situation entraîne la remise en cause des approches couramment acceptées et n’encourage pas la rigueur dans les processus d’évaluation. La faible présence de la recherche dans les activités des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé s’explique par l’absence d’un corps professoral permanent et des financement adéquats.

33

5.3.3- Un corps professoral composé essentiellement de vacataires(95%) les diverses enquêtes laissent apparaître que le corps professoral des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé est essentiellement composé d’intervenants vacataires. Une des principales explications à ce phénomène est la place importante accordée aux praticiens. Mais dans un souci de normalisation, les responsables d’Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé sont conscients de la nécessité de mettre en place un corps de professeurs permanents. 5.3.6- Absence de référentiel des diplômes et besoin de crédibilité On peut dire sans se tromper que jusqu’à présent les Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé ont choisi librement les contenus pédagogiques et les dénominations de leurs titres et diplômes. Face au développement de ce secteur, il semble urgent selon les dirigeants des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé de mettre en place un référentiel et une structure de codification et d’organisation et des enseignements dispensés et des titres et diplômes délivrés. 5.3.7- Offre de financement très limitée A l’image de l’ensemble du secteur privé sénégalais, le secteur de l’éducation souffre d’un manque de financement. Le nombre de lignes de crédits ouvertes au secteur de l’éducation est demeuré limité. Aujourd’hui les besoins portent essentiellement sur le financement d’espaces universitaires et de centre de formation modernes. 5.3.8- Coût élevé et qualité défectueuse de certains facteurs de production (télécommunications, électricité, etc…) Au moment où les Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé tentent d’introduire et de vulgariser les nouvelles technologies de l’information et de la communication, ils doivent faire face à un coût encore très élevé des télécommunications de la production d’électricité. 5.3.9- Appuis directs presque inexistants malgré la caractère éminemment social de l’activité des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé La formation dispensée au sein des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé a, pour les pouvoirs publics, un coût de revient souvent inférieur à celui d’une formation universitaire. A cet effet, les Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé contribuent au

34

désengagement des universités, mais ne bénéficient pas d’appuis directs substantiels de la part de l’Etat et de ses démembrements. Selon les dirigeants des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays africains, les frais d’étude de certains étudiants pourraient être pris en charge directement par l’Etat. 5.3.10- Développement de programmes privés au sein des universités publiques : La « fonction de service »

Face à la demande croissante en matière de formation, des structures privées sont apparues logées au sein des universités. Il s’agit là souvent d’initiatives d’universitaires qui bénéficient de la couverture des responsables des facultés ou des écoles nationales ; ces structures occupent aujourd’hui une place importante dans le paysage universitaire. Se basant sur un arrêté du 14 novembre 1990 relatif à la « fonction de service » à l’université, ces nouvelles entités « privées » évoluent dans un environnement autonome sans obligations clairement définies, tout en bénéficiant de l’infrastructure publique, notamment celle de l’Université. Les tarifs dans ces établissements sont souvent identiques à ceux en vigueur au sein des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé. 5.4- QUELS OUTILS POUR LE RENFORCEMENT DES BASES A LONG TERME Objectif1 :Mise en place d’un cadre juridique fiscal par la publication des textes. Objectif 2 : Mise en place des organes de contrôle et d’évaluation des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé afin que l’Etat puisse mener à bien sa mission de régulation et veiller à l’émergence de programmes d’enseignement et de recherche pertinents. Objectif 3 : Renforcement des capacités des Etablissements d’Enseignement Supérieur Privé afin de créer de nouveaux pôles de formation et de recherche et de nouveaux débouchés pour les jeunes bacheliers. Objectif 4 : Mise en place de cadres formalisés de concertation impliquant Etat, enseignants, étudiants, personnels administratifs et techniques et parents afin que tous les acteurs puissent jouer pleinement leur rôle pour un développement harmonieux du sous-secteur de l’enseignement supérieur privé.

35

Objectif 5 : Mise en place d’un environnement spécifique plus favorable afin de permettre le développement d’un sous-secteur porteur pour l’économie sénégalaise et promouvoir en Afrique la traditionnelle image de « pôle d’excellence » du Sénégal.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Banque Mondiale : (1997) – Projet de développement des Ressources Humaines – Mission de supervision - Mimeo, avril. Châu, T.N. et F. Caillods- 1976 : « Financement et Politique éducative : le cas du Sénégal.- Paris, - Institut International de Planification de l’Education (IIPE) Diagne, A et Daffé, G. (1996) – « Rendement interne et coût d’un diplômé à l’UCAD »- Centre de Recherches Economiques Appliquées,- Faculté des Sciences Economiques et de Gestion – UCAD. IREDU/CNRS – Colloque sur l’Offre d’Education.- Dijon – 25-26 octobre 1979. Le Sénégal à l’heure de l’information ,-Technologie et Société. – sous la direction de Momar Coumba Diop.- Karthala-UNRISD - 2002 Documents of “Innovations in Higher Education in Africa” – a Policy Forum –organised by the Ford Foundation – october 1 –3, 2001 in Nairobi, Kenya. Ministère de l’Education Nationale – CIEM (1990)- Aspects méthodologiques de l’Enseignement Supérieur, février. Ministère de l’Education Nationale – Direction de l’Enseignement Supérieur (1996) – Lettre de Politique du sous-secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche universitaire, avril. Ministère de l’Education Nationale – Direction de la Planification et de la Réforme de l’éducation. Statistiques scolaires et universitaires (1998/1999).

36

Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan – Direction de la Prévision et de la Statistique – (1993) – « Enquête sur les Priorités ». Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan – Xe Plan de Développement Economique et Social. Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Formation Professionnelle – Direction de la Formation Professionnelle (1996) – Statistiques de la formation professionnelle. Orivel, F. (1995) – Problèmes et Perspectives des systèmes éducatifs en Afrique subsaharienne – IREDU/CNRS- Mimeo /Dijon, France. Psacharopoulos, G. et M. Woodhall (1988) – Education pour le Développement : une analyse des choix d’investissement – Economica – Paris Rasera, J.B. (1995) – Performances du PDRH 2 et perspectives. Rapport de Mission pour la Mission Française de Coopération et d’Action Culturelle, juin. Samb, M. Thiaw, B. et Diong, M. “Etude sur le suivi des diplômés de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD-Sénégal) dans le Milieu du Travail »- Rapport de recherche n°7 – AUA- 2001 « Sénégal : Revue des dépenses publiques dans le secteur de l’éducation »-CREA/UCAD/UPE/MEN –Unité de Politique Economique- Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan – sous la direction de Abdoulaye Diagne, Gaye Daffé, Abdoul Aziz Wane (1998). Univers Professionnel et Motivation des Enseignants – Rôle de la satisfaction ou de l’insatisfaction – Thèse pour le doctorat de 3e cycle par M.Ansoumana Sané –nov. 2001 sous la direction de Jean Marc de KETELE Données du CUCI concernant 3 entreprises SUP’INFO-SARL ETSHOS-SARL ISI-SARL(INSTITUT SUPERIEUR D’INFORMATIQUE)

37

AUTRES DONNEES ANNEXES

Données sur trois unités privées pures

Valeurs Moyennes

TI- CHIFFRE D’AFFAIRES 2 211 115 894

70 371 965

RE- Autres achats 1 172 551 158

5 751 719

RJ- Services extérieurs 63 343 913 21 114 638 RK- Impôts et taxes 26 681 173 889 391 RL- Autres charges 11 448 721 3 816 240 RP- Charges de personnel 101 573 258 33 857 753 TN- VALEUR AJOUTEE 121 569 961 40 523 320 RW- Total des charges d’exploitation

233 329 207 77 776 402

TW- Total des produits d’exploitation

219 270 181 73 090 060

TX- RESULTAT D’EXPLOITATION

-14 059 026 -4 686 342

UZ- RESULTAT NET -14 059 026 -4 686 342

Formation payante Année d’obtention du Bac (ou

diplôme équivalent) UCAD Autre

établissement

Total

1982 Effectifs 1 1 % 100,0 100,0% % 1,0 ,3% 1983 Effectifs 3 3

% 100,O 100,0% % 3,0 1,0%

1987 Effectifs 2 5 7 % 28,6 71,4 100,0% % 2,0 2,6 2,4%

1989 Effectifs 1 1 % 100,0 100,0% % 1,0 ,3%

1990 Effectifs 1 1 % 100,0 100,0% % 1,0 ,3%

1991 Effectifs 3 3 % 100,0 100,0% % 1,6 1,0%

1992 Effectifs 6 % 100,0 100,0% % 6,0 2,1%

38

1994 Effectifs 7 1O 17 % 41,2 58,8 100,0% % 7,0 5,3 5,9%

1995 Effectifs 10 10 % 100,0 100,0% % 5,3 5,9%

1996 Effectifs 4 3 7 % 57,1 42,9 100,0% % 4,0 1,6 2,4%

1997 Effectifs 20 20 % 100,0 100,0% % 10,6 6,9%

1998 Effectifs 7 30 37 % 18,9 81,1 100,0% % 7,0 15,9 12,8%

1999 Effectifs 7 24 31 % 22,6 77,4 100,0% % 7,0 12,7 10,7%

2000 Effectifs 3 13 16 % 18,8 81,3 100,0% % 3,0 6,9 5,5%

Année d’obtention du Bac (ou diplôme équivalent)

Formation payante Total

UCAD Autre établissement

11989 Effectifs 3 3 % 100,0% 100,0% % 3,0% 1,0%

11990 Effectifs 3 3 6 % 50,0% 50,0% 100,0% % 3,0% 1,6% 2,1%

1992 Effectifs 1 3 4 % 25,0% 75,0% 100,0% % 1,0% 1,6% 1,4%

1993 Effectifs 3 3 % 100,0% 100,0% % 1,6% 1,0%

1994 Effectifs 6% 6 % 100,0% 100,0% % 6,0% 2,1%

1995 Effectifs 1 1 % 100,0% 100,0% % 1,0% ,3%

1996 Effectifs 10 10 % 100,0% 100,0% % 10,0% 3,5%

1997 Effectifs 8 8 % 100,0% 100,0%

39

% 4,2% 2,8% 1998 Effectifs 3 5 8

% 37,5% 62,5% 100,0% % 3,0% 2,6% 2,8%

2000 Effectifs 5 5% % 100,0% 100,0% % 2,6% 1,7%

Licence Année d’obtention du Bac (ou

diplôme équivalent)

1987 Effectifs 1 1

% 100,0% 100,0% % 1,0% ,3% 1995 Effectifs 3 3 % 100,0% 100,0% % 3,0% 1,0% 1996 Effectifs 6 6 % 100,0% 100,0% % 3,2% 2,1% 1997 Effectifs 3 3 % 100,0% 100,0% % 1,6% 1,0%

Maîtrise Année d’obtention du Bac (ou

diplôme équivalent)

1972 Effectifs 3 3

% 100,0% 100,0% % 3,0% 1,0% 1983 Effectifs 5 5 % 100,0% 100,0% % 2,6% 1,7% 1985 Effectifs 3 3 % 100,0% 100,0% % 3,0% 1,0% 1987 Effectifs 1 1 % 100,0% 100,0% % 1,0% ,3% 1990 Effectifs 1 1 % 100,0% 100,0% % 1,0% ,3% 1994 Effectifs 12 25 37 % 32,4% 67,6% 100,0% % 12,0% 13,2% 12,8% 1995 Effectifs 6 6 % 100,0% 100,0% % 6,0% 2,1%

40

DPECS Année d’obtention du Bac (ou diplôme

équivalent)

1997 Effectifs 5 5

% 100,0% 100,0% % 2,6% 1,7% 1998 Effectifs 1 1 % 100,0% 100,0% % 1,0% ,3% Effectif

s 100 189 289

% 34,6% 65,4% 100,0% % 100,0% 100,0% 100,0%

41

LISTE DES ETABLISSEMENTS AGREES

________________

• IFPPM (Institut Itinérant de Formation Professionnelle et de Prévention Médicale )

17 Rte des Niayes Tel :628 90 82 • SUP BFA ( Institut Africain de Banque Finance Assurances ) Groupe ESIG 10 Rue Masse Diokhane x A. A. Ndoye Tel. 821 61 54 • CIAM (Centre International de Management en Afrique° 28 Rue A. A.

Ndoye BP 22392 Tel. 823 74 75 • AFI Jet d’eau Bourguiba - près dispensaire municipal -Tel. 824 71 10 • JUNIOR INFORMATIQUE s/c ESIC • ESIG (Ecole Supérieure Internationale de Gestion des Affaires et du

Développement) -10 Rue Mass Diokhane x A. A. Ndoye Tel. 822 61 54 • IFPAA (Institut de Formation Professionnelle et d’Assistance pour

l’Afrique) Direction 82 Rte du Front de terre, près de Zakkat House- Tel. 684 95 86 • COSEFOR (Collectif sénégalais pour la formation) Av Cheikh Sidaty Aidara ex Niary Tally Tel. 824 74 01 • ABX (Centre de formation professionnelle And Bolo Xamle) 43 Rte du Front de terre près boulangerie de la cité BP 16172 Dakar Fann Tel. 827 29 49 • CEMIS (Centre d’Etudes Supérieures en Management et en

Informatique Daniel Sufer) - 2 Av. Birago DIOP Point E- Tel. 824 74 67 • ISEIT (Institut Supérieur d’Enseignement Industriel et Tertiaire) Av. Cheikh Anta DIOP face hopital Fann BP 15714 Tel. 824 71 29

42

• IBS (International Buisness School) 99 Rue A.A NDOYE x Jean Jaurès face ASECNA Tel 823 17 18 BP 9086 Dakar

• ISI (Institut Supérieur d’Informatique) 1 Av Cheikh Anta Diop face commissariat de police Médina Tel 822 19 81 BP 2870 • INSEFS (Institut Supérieur d’Etudes et de Formation Statistiques) BP 16805 Dakar Fann Tel. 825 95 85 / 635 36 57 • ISEG (Institut Supérieur d’Entreprenariat et de Gestion) Sacré Cœur 1 Tel. 825 29 74 / 649 12 37 • IACOM (Institut Africain de Commerce et de Marketing) Sicap Amitié II - en face Cinéma « El Mansour » Tel. 824 27 76 • HEG (Ecole des Hautes Etudes de Gestion) Bd Gueule Tapée Tel. 822 51 18 BP 12698 Dakar • IUP (Institut Universitaire Professionnel de Dakar) Villa n°2029 Liberté 3 BP 5362 Tel. 824 36 84 • IST (Institut Supérieur des Transports) 1 Av Faidherbe BP 21354 Tel. 822 80 80 • ISCAE (Institut Supérieur de Commerce et d’Administration des

Entreprises) Canal 4 zone B BP 11050 Tel. 824 70 90 • ISSIC (Institut Supérieur des Sciences de l’Info et de la Communication) Point E Fax : 825 14 25

• IPG- ( Institut Privé de Gestion) Sacré-Cœur 1- BP 10155 Tel. 824 38 89 • ITC (Institut des Techniques Commerciales) Face lycée Maurice Delafosse • Groupe HECI (Route des Almadies)

43

Tel. 820 24 80 • Centre de Formation Professionnelle « Khalifa Serigne Mansour SY » Quartier Fith Mith Guédiawaye 4 / 4 Tel . 877 15 50 • IAM (Institut Africain de Management) 7606 Mermoz BP 15391 Tel. 825 16 16 • ETSHOS ( Ecole Technique Supérieure des Hôtesses et Secrétaires) Av Cheikh Anta DIOP Face Hôpital Fann Tel. 824 78 08 • ISM (Institut Supérieur de Management) Point E Face Direction Statistiques • IPAM ( Institut Panafricain de Marketing) 33 Rue Jules Ferry BP 21066 Tel. 823 13 23 • MGP ( Institut Supérieur de Formation en Gestion A. Projets) 673 HLM x Ch. A. Bamba Tel. 825 86 53 • ORBIT INFORMATIQUE Rue 29 x Blaise DIAGNE face Maison de la culture Tel. 823 54 75 • Institut Supérieur Privé d’Informatique et de Management • Groupe scolaire CARTER - Av Ch. A. Bamba x Castors Tel. 825 39 57 • Institut Supérieur de Technologie Industrielle Sacré Cœur II Tel. 824 38 39 • SUP de Co (Ecole Supérieure de Commerce) 7, Av. Faidherbe Tel. 822 80 80 • IFP (Institut de Formation Professionnelle) Allées Papa Guèye Fall Tel. 821 39 95 • UNIVERSITE du SAHEL 33, Sotrac Mermoz BP 5355 Tel. 824 99 75

44

• UDB (Université Dakar- Bourguiba) Av. Bourguiba- Dakar • SUFFOLK UNIVERSITY – Zone de l’Université – Route de OuaKam • IFACE (FASEG / UCAD)- Université Cheikh Anta Diop de Dakar • Commerce International ( ISG / FASEG)- Université Cheikh Anta Diop

de Dakar • TOURISME ( ISG /FASEG ) – Université Cheikh Anta Diop de Dakar • PLS ( Les Professionnels du Tertiaire)