la la perma perma- culture - furet du nord

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PERMA- CULTURE MOIS PAR MOIS Catherine Delvaux LA

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LA PERM A- CULTUREMOIS PAR MOIS

Catherine Delvaux

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AVANT-PROPOS

Permaculture : ce mot que nous n’utilisions pas il y a 10 ans, que nous ne connaissions d’ailleurs pas, a envahi le quotidien de ceux qui s’intéressent de près au jardinage et à la production nourricière. Il n’en reste pas moins flou pour la plupart. Certains y voient un ensemble de techniques et de bonnes pratiques permettant de cultiver son jardin de manière vertueuse. On est sur le bon chemin, mais cette définition est immensément réductrice.La permaculture vise beaucoup plus large. Elle prend exemple sur une très vieille dame dont on ne connaît même pas l’âge exact. 4 milliards d’années très probablement. La nature. Cette vieille dame a fait un excellent boulot en recherche et développement et le retour d’expérience de 4 milliards d’années ne peut nous être que profitable. La nature l’a prouvé : elle est durable. Elle gaspille peu, maximise la consommation d’énergie, recycle ses déchets, sait être souple, adaptable, inventive et produit en abondance. La permaculture n’est ni plus ni moins que la reconnaissance de cet excellent travail, et la mise en pratique de ces principes de bon sens, au service d’une sécurité alimen-taire accrue de notre communauté. Mais il faut au passage déconstruire une énième idée reçue sur la permaculture : ce n’est pas une méthode d’hyper-productivité. Le mythe de la « permabondance » a la vie dure. Il est vrai qu’il est très vendeur. L’autarcie totale n’est pas possible, du moins pour la majorité des jardiniers. Il nous manquera toujours des mètres carrés, des techniques, des machines, pour produire la base de notre alimentation, les céréales. Produire chaque année 10 quintaux de blé panifiable n’est pas à la portée du jardinier de base. Nous avons besoin du reste de la communauté pour répondre à tous nos besoins. Collaboration et entraide sont deux élé-ments clés du fonctionnement de tout être vivant… et de la permaculture.

Adopter un système permaculturel, c’est accepter de faire mois après mois une démarche concrète. C’est passer à une consommation plus réfléchie, c’est abandonner les tomates en janvier, les fraises en décembre, c’est accep-ter de manger des légumes racines en hiver, c’est prendre du temps en été pour conserver les récoltes, c’est recycler, réutiliser au lieu de jeter, accepter de remettre en question ses habitudes, sa façon de jardiner, et plus largement

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de consommer et de vivre. Ce retour au bon sens n’a rien de romantique et n’est pas forcément toujours plaisant. Mais c’est le prix à payer pour avoir la satisfaction de vivre plus intelligemment, sans dégrader notre environ-nement et les ressources futures nécessaires à nos enfants et aux enfants de nos enfants. Autre point important à souligner, le régionalisme est une composante essentielle de la permaculture. Au-delà des principes de base, elle ne se définit pas de manière précise : à chacun d’adapter la conduite de son jardin aux particularités régionales, locales, familiales.

La permaculture n’est ni miracle, ni arnaque : sa force est de puiser aussi bien dans la science, l’écologie, l’agronomie, l’économie, l’aménagement du territoire, les sciences environnementales, que dans les savoirs ancestraux de tous les continents. Elle donne un cadre pour concevoir des systèmes effi-caces pour produire tout en prenant soin de la planète et du vivant, présent et à venir.

Cet ouvrage se veut un guide pour mettre ceux qu’une autre voie économi-quement viable intéresse, au départ d’un long et passionnant chemin.

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JANVIER6 minutes. C’est ce que l’on a gagné en lumière au 1er janvier, depuis le jour le plus court de l’année passée, le 21 décembre. Et ces six précieuses petites minutes font toute la différence. Elles nous donnent envie de sortir et de gratter la terre, de repartir pour un nouveau cycle de culture. Au 31 janvier, nous aurons gagné 1 heure et 9 minutes. On en fait des choses en 69 minutes ! On peut planter, semer, nettoyer le potager, tailler, et même récolter des poireaux… C’est ça qui est bien quand on jardine : chaque nouvelle année est la première !

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À FAiRe AU POTAGeRLE POINT DE DÉPART DE TOUTDessinez le plan de votre futur jardin (voir pages 16-17).

TOUS AUX ABRIS• Protégez du froid les fèves déjà semées en les buttant et en rap-portant par-dessus des feuilles mortes bien sèches, que vous main-tiendrez en place par des branches.• Surveillez les ails. Si vous les perdez, vous les remplacerez le mois prochain par de l’ail rose, qui sera récolté vers la mi-juillet.• Rajoutez une épaisseur de feuilles mortes au pied des légumes encore en place.

IL Y A ENCORE À MANGER• Récoltez les laitues d’hiver comme ‘Rougette de Montpellier’, une petite salade qui ne craint pas les frimas.• Récoltez romaines, épinards, mâche, poireaux.• Prélevez les derniers choux de Bruxelles.

LES SEMIS… TOUS SOUS ABRI• Semez du cerfeuil, à repiquer en février.• Semez des choux-fleurs au chaud, à repiquer en février.• Semez des batavias en fin de mois, à repiquer fin février. ‘Dorée de Printemps’ par exemple se sème de janvier à août. Elles germent à partir de 14-15 °C. Une véranda peu chauffée peut faire l’affaire.• Semez des laitues de printemps : ‘Barcelona’ et ‘Reine des Glaces’ se récolteront 2 mois après leur semis.• Semez sous abri des carottes, des radis, des fèves.• Semez du cresson de jardin (Barbarea verna), à ne pas confondre avec le cresson de fontaine (Nasturtium officinale). Cette bisan-nuelle de la famille des choux a une saveur poivrée, plus accentuée que celle du cresson de fontaine, mais elle reste intéressante en mélange et surtout, elle est riche en vitamines A, B, C, E et PP et en sels minéraux (calcium, fer, iode, magnésium, manganèse, phosphore, zinc, soufre…).

Semis de choux : semez le double de ce dont vous avez besoin.

Le cresson de jardin a une racine pivot qui pousse à la verticale : décompactez profondément le sol avant de semer.

L’ASTUCE GRAINES

Congelez les graines dont vous n’allez pas vous servir, pour ne pas les perdre. Mais attention, quand vous les décongèlerez, il faudra les semer dans la foulée, car vous ne pourrez plus les recongeler.

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LES ROMAINS,

PREMIERS PERMACULTEURS ?

Les terroirs dans l’Antiquité romaine étaient eux aussi divisés en zones. On y trou-vait la maison (domus), les espaces jardinés (hortus), le champ cultivé (ager), la terre non cultivée vouée au pacage (saltus) et la forêt (sylva). Historiquement, le saltus a été un élément indispensable du fonc-tionnement des systèmes polyculture-élevage. Il par-ticipait au transfert de ferti-lité : en effet, broutée par les animaux domestiques, sa biomasse était valorisée, collectée et transportée sur les parcelles cultivées.

Pour ou contre…L’URiNe AU jARDiN

Une nouvelle tendance se dessine : recycler l’urine produite sur son jardin. Dans l’absolu, c’est assez logique… dans la pratique, c’est un peu plus compliqué…

Pour• L’urine est un engrais liquide riche en azote. Elle contient aussi du phosphore, du potassium, du soufre et des oligo-éléments. Tous ces nutriments sont rapidement assimilables par les plantes.• L’urine stimule les défenses du pêcher contre la cloque.• C’est la valorisation d’un déchet.• C’est un engrais gratuit et renouvelable.• En recyclant l’urine au jardin, on économise l’eau des toilettes.

Contre• L’urine est interdite en agriculture bio car elle peut être char-gée de substances complexes et mal maîtrisées (hormones, médicaments).• Elle est difficilement dosable, sa composition diffère d’une per-sonne à l’autre et un excès d’azote favorise les maladies des plantes.• L’idée de consommer des légumes arrosés à l’urine peut forte-ment déplaire.• Si on ne vit pas à plein temps dans son jardin, c’est difficile. Et pour les femmes, c’est délicat à gérer.• On peut craindre la transmission de maladies. Si l’on veut détruire d’éventuels pathogènes, il faut la stocker 6 mois à l’abri de la lumière et de la chaleur.• Il faut attendre 1 mois entre la dernière application et la récolte.

Le compromisSi vous désirez recycler l’urine, apportez-la directement sur le compost, par petites doses. L’azote accélère la décomposition, l’action est douce. Les éventuels pathogènes sont détruits et il y a moins de risques de surdosage. Sachez qu’en France, la directive nitrates, adoptée en 1991, limite les apports d’azote à 170 kg/ha et par an. Rapporté au potager, cela fait 17 g d’N/m2. Soit 3 l d’urine/m2 et par an.

Un personne produit environ 500 l d’urine par an, de quoi fertiliser jusqu’à 170 m2.

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La plante et son insecteLA ViOLeTTe eT Le TABACLa violette (entre autres Viola riviniana, V. canina, V. odorata et V. reichenbachiana) est la plante-hôte du tabac d’Espagne (Argynnis paphia), un grand papillon orangé avec des marques noires, commun dans les bois et les jardins boisés. Sa chenille ne se nourrit que des feuilles de cette violette. Les femelles pondent leurs œufs un à un sur l’écorce d’arbres situés près d’un tapis de violettes. Les œufs éclosent en fin d’automne et les chenilles hivernent dans leur cocon de soie. En mars, elles se dirigent vers des violettes et se nymphosent. La chenille marron mesure près de 4 cm, on la reconnaît facilement à ses deux bandes dorsales parallèles jaunes, et à ses épines marron clair, dont une paire sur la tête qui ressemble à des antennes. La violette accueille d’autres papillonss comme le Grand collier argenté (Boloria euphrosyne), le Petit collier argenté (Boloria selene), la Petite violette (Boloria dia), le Moyen nacré (Fabriciana adippe), et le Grand nacré (Speyeria aglaja)

Les violettes poussent bien au pied des haies, dans toutes sortes de sols sauf ceux très acides ou très humides.

On reconnaît entre autres le tabac d’Espagne à ses quatre stries noires parallèles sur les ailes antérieures.

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Idéalement, les pommes de garde doivent être conservées à 10 °C, dans l’obscurité et ne pas se toucher.

Les cacahuètes (non salées) contiennent 50 % de lipides.

À FAiRe AU VeRGeRLA MAIN TENDUE AUX AMIS À PLUMES• Nourrissez les oiseaux, si utiles au verger. Les graines de tournesol, riches en lipides, sont appréciées par de nombreuses espèces. Mettez chaque jour à leur disposition de l’eau fraîche. • Posez des nichoirs pour qu’ils s’habituent à leur présence et les repèrent.• Éliminez le gui des arbres fruitiers en le coupant à ras, ou en éliminant les branches les plus atteintes.• Récoltez et mettez en jauge les greffons pour les greffages de mars.• Supprimez tous les fruits momifiés et les branches desséchées par la moniliose des pruniers.• Nettoyez les rangs de framboisiers, taillez, éliminez les rejets qui s’aventurent trop loin. Taillez cassis et groseilliers.

UN PEU DE MISE EN ORDRE• Taillez les arbres fruitiers hors période de gel.• Griffez la terre au pied des arbres et des arbustes.• Triez les pommes au fruitier.• Aiguisez les tranchants de vos bêches, de vos lames et de vos

outils à désherber.• Aérez le compost en le brassant. Épandez du compost à demi-mûr au pied des arbustes nouvellement plantés.

LES MAINS DANS LA TERRE• Transplantez les plantes qui doivent changer d’endroit.• Continuez les plantations à racines nues ou en mottes des petits fruits et des fruitiers.

Le coin du composteN jANVieR, je Me ReNSeiGNe40 % de ce que nous jetons à la poubelle ou à la déchetterie (épluchures de légumes, coquilles d’œufs, marc de café, tontes de gazon, rameaux issus de la taille, feuilles mortes, etc.) pourraient être transformés en un amendement de choix pour le jardin ! Voici 8 bonnes raisons de démarrer un compost.1. Je participe à la réduction des déchets urbains et de leur traitement.2. Je recycle toute la matière organique que je ne consomme pas et

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Sacrée racine ! Elle peut mesurer 50 cm de long. Autant dire que quand le raifort s’implante quelque part… c’est pour longtemps !

LES ORIGINES DU COMPOST

Compost vient du latin com-poste, qui signifie « mêlé, mélangé » et a donné aussi compote. Le mot « composter » est apparu au xive siècle, preuve de l’ancienneté de la pratique. On a d’ailleurs retrouvé en 1969, en Espagne, un manuscrit du xiie siècle de la Commanderie des Tem-pliers d’Alcanegre décrivant le compost de broussailles pratiqué par les Templiers !

je rends à la terre ce qu’elle m’a donné.3. Je réduis la pollution de l’air. Composter 500 g de matières organiques (et donc ne pas les envoyer à la décharge) évite la pro-duction de 3 m3 de biogaz, surtout du méthane, l’un des princi-paux gaz responsables de l’effet de serre.4. Je transforme complètement ma terre sur le long terme : elle va devenir plus sombre, plus grumeleuse, plus facile à travailler, dès la 3e année.5. J’augmente la fertilité de ma terre, qu’elle soit argileuse ou sableuse. On nourrit le sol, seule vraie manière de nourrir les plantes.6. L’apport de compost donne des plantes en meilleure santé, plus résistantes aux maladies.7. Je n’ai plus besoin d’acheter des engrais chimiques, ni des amen-dements organiques.8. Je dispose d’un paillage gratuit et renouvelable.

Une plante, 2 fonctionsLe RAiFORT , CONDiMeNT eT ANTiFONGiQUeArmoracia rusticana, alias raifort, cranson, moutarde des Allemands, cran de Bretagne, radis de cheval, wasabi alsacien… est une Brassicacée vivace fort utile en permaculture. Un seul plant peut suffire à la consommation de plusieurs familles.1. C’est tout d’abord un condiment puissant : la racine râpée du raifort a une saveur très forte, piquante et poivrée (moins forte cependant que le wasabi). Mais contrairement au piment, l’effet sur la langue s’estompe assez vite. On en met dans les sauces, les vinaigrettes, les beurres maniés…2. C’est aussi un antifongique. Les feuilles et les racines utilisées en infusion agissent préventivement contre la moniliose, cette maladie cryptogamique attaquant les arbres fruitiers et spécialement ceux de la famille des Rosacées (pom-mier, poirier, cerisier, prunier, pêcher, cognassier, abricotier et amandier). Il est aussi utile dans la lutte contre la fonte des semis, une maladie fon-gique qui provoque la pourriture presque ins-tantanée des semis.

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Je cultive mes protéines vertesPRODUiRe DeS AMANDeS

Le + permaC’est un arbre précoce, qui donne des fruits nourrissants pouvant se conserver pour les mois creux.

La culture de l’amandierUne grande partie des amandiers est autostérile : avec un seul arbre, il n’y aura pas de pollinisation. Il vous faudra planter deux variétés différentes à moins de 10 m de distance. L’amandier fleu-rit très tôt en saison, dès février dans le Sud. Les fleurs et les jeunes fruits sont donc à la merci des gelées de fin d’hiver, ou même de températures très fraîches qui empêchent les abeilles de sortir. Dans les régions situées hors de la zone de culture naturelle de l’amandier, il faut donc adopter des variétés à floraison tardive. La récolte se fait à partir de la 3e ou 4e année. Dans de bonnes conditions, on récolte de 8 à 12 kg pour les fruits à coque sèche et jusqu’à 50 kg pour les fruits à coque verte.

VARiÉTÉ FLORAiSON FRUiTS RÉCOLTe POLLiNiSATeURS

All in OneFev-mars

(Sol peu calcaire)Coque tendre 

Fin août-septembre

Autofertile

Aï Début marsCoque

demi-tendreSeptembre

Texas, Ferragnès, Ferraduel

Lauranne Mars Coque dureAoût

à septembreAutofertile

Ferragnès Mi-marsCoque

demi-tendreSept.-octobre Aï, Texas

Ferraduel Mars Coque dureMi-sept./Fin sept.

Ferragnès

VARIÉTÉS D’AMANDIERS POSSIBLES AU NORD DE LA LOIRE

COMPOSITION DE 100 G D’AMANDES

nom latin : Prunus amygdalusfamille : Rosacéesnom courant : amandierorigine : Proche-Orientexigences : plein soleil, à l’abri du vent, emplacement non gélif en mars ; sol caillouteux,

pauvre, calcaire, drainant, non asphyxiant, pH 7 à 8rendement : dans de bonnes conditions, on récolte de 8 à 12 kg pour les fruits à coque sèche et jusqu’à 50 kg pour les fruits à coque verte.

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L’amandier se caractérise par la dureté de la coque du fruit : tendre, demi-tendre, mi-dure ou dure.

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1 amande 2 petit pois 3 pois chiche 4 quinoa

5 lentilles 6 soja 7 haricots 8 brocoli

9 noyer 10 épinard 11 fève 12 noisette

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Le + permaRecouvrement du sol rapide, peu de problèmes, rendements importants, bonne conservation en hiver.

La culture de la patate douceCette vivace tubéreuse aime le soleil et la chaleur et soleil. Mais on peut aussi la cultiver dans la Manche, quitte à l’abriter sous serre pour gagner quelques degrés.

Janvier : coupez en 2, 4 ou 6 morceaux. Posez les morceaux côté chair sur du terreau humide. Mettez dans une pièce chaude, très lumineuse. Posez une cloche par-dessus. Il faut plusieurs semaines, parfois 2 mois, pour avoir de beaux plants.

Mars : quand ces derniers sont munis de jolies petites feuilles et de racines, repiquez en godets, dans du terreau très humide. Enrichissez le sol en compost ou fumier bien décomposé, décom-pactez-le à la grelinette et arrosez. Pour le réchauffer, on peut poser une bâche biodégradable, en non-tissé noir, pour accumuler des calories.

Mai : on plante ensuite en mai tous les 60-80 cm, dans un sol entre 20 ou 30 °C. Après la plantation, on paille. Et l’on arrose très régu-lièrement, abondamment à chaque fois.

Octobre : les tubercules se récoltent quand le feuillage commence à jaunir, à la fourche-bêche, comme des pommes de terre. Toute la masse du feuillage peut servir au paillage ou au compost.

ET POUR

MA COMMUNAUTÉ ?

Créez une page Facebook, et prévenez les jardiniers du voisinage. Cette page vous permettra de créer du lien toute l’année et de développer les atouts du voisinage : partage de connaissances, de savoir-faire, de graines, de plants, de livres, d’abonnements, échange de services (arro-sages, récolte des légumes si vous êtes absent), ou travail en commun.

nom latin : Ipomoea batatasfamille : Convolvulacéesnom courant : patate douceOrigine : quelque part entre le Yucatan et l’embouchure de l’Orénoque

exigences : soleil, chaleur et eaurendement : entre 1,3 kg et 2,5 kg/pied.

J’ai envie d’un légume inhabituelLA PATATe DOUCe

La patate douce n’est pas apparentée à la pomme de terre, malgré son nom. Mais elle fournit comme elle une énergie de longue durée, grâce à l’amidon qu’elle renferme.

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Et si… j’ADOPTAiS DeS CANARDS COUReURS ?

En permaculture, les animaux, sauvages ou domestiqués, font partie de l’écosystème général. Adopter des canards coureurs, si drôles avec leur démarche de parapluie à deux pattes, est un moyen de régler le problème des limaces. Ils sont plus efficaces que les poules, et les canes donnent des œufs.

TESTÊtes-vous prêt à accueillir des canards coureurs dans votre jardin ? Accueillir des animaux est un engagement sur plusieurs années (minimum 10 ans si les canards sont heureux chez vous, voire 15 ou 20 ans pour des mâles sans prédateurs et bien soignés). Cela mérite donc réflexion. Répondez honnêtement aux 7 questions suivantes :• Disposez-vous de 40 m2 minimum de surface enherbée par canard ? ❏ OUI ❏ NON• Disposez-vous d’une mare naturelle ? À défaut, d’un endroit éloi-gné de la maison (à cause de la boue) où installer une ou plusieurs piscine(s) d’enfant ? ❏ OUI ❏ NON• Si vous n’avez que des bassines à leur offrir, acceptez-vous d’en changer l’eau tous les jours, toute l’année ? Idem pour l’eau de boisson ? ❏ OUI ❏ NON• Êtes-vous prêts à investir dans du matériel adapté : distribu-teur d’eau et de nourriture, abri adapté et sécurisé, nourriture spécialisée ? ❏ OUI ❏ NON• Pensez-vous pouvoir nettoyer l’abri dès qu’il est sale ? ❏ OUI ❏ NON• Pouvez-vous vous investir quotidiennement (de manière géné-rale, cela demande plus de temps que pour les poules), dans leur entretien, le nettoyage du point d’eau et de l’abri, la mise en sécu-rité tous les soirs de l’année, quelle que soit la météo, leur surveil-lance sanitaire ? ❏ OUI ❏ NON• Avez-vous un duck-sitter consciencieux pour les vacances (ami, famille, voisin…) ? ❏ OUI ❏ NON

Si vous répondez non à l’une de ces questions, posez-vous un ins-tant et demandez-vous si cette cohabitation sera heureuse, dans les deux sens…

Contrairement aux poules qui se précipitent le soir au poulailler, il faut apprendre aux canards à revenir chaque soir à l’abri.

LE LIEU DE VIE IDÉAL

DU CANARD COUREUR

Un pré enherbé avec des arbres (fruitiers), et un bassin pour la baignade. Une clôture de 1,20 m de haut (électrifiée si possible, contre les prédateurs), à petites mailles à la base pour éviter la fuite des canetons. Sur ce terrain, il faut des buissons pour l’ombre et des abris pour la journée. Un abri sécurisé et bien hermétique est vive-ment conseillé pour la nuit.

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CANARD COUREUR : LES + ET LES –

On l’aime parce que…• Il est léger, et fait peu de dégâts dans les légumes.• Ses ailes courtes ne lui permettent pas de s’envoler (sauf en cas de grande frayeur… la peur donne des ailes !). Pas besoin d’une haute clôture : 1 m suffit.• Il est très rustique, peu malade et résistant aux parasites.• La cane pond de bons œufs et il n’est absolument pas agressif.

Mais il va falloir faire avec…• Il a besoin d’eau, et à défaut de mare, d’une grande bassine par individu ou par couple, bassine dont il faut changer l’eau une fois par jour. Sa profondeur doit être suffisante pour qu’il puisse plon-ger tout le corps dans l’eau. Si les parois sont abruptes, tapissez-les de grillage fin pour éviter les noyades des canetons.• Il aime la boue et salit très vite son eau (plus vite, à poids égal, que des mandarins par exemple). Il y aura donc forcément de la boue autour du bassin… Un dallage tout autour peut être utile. Si l’on a des poules en plus (avec lesquelles il s’entend d’ailleurs très bien), il faut aménager un espace au sec pour elles.• Comme son nom l’indique, c’est un canard actif qui a besoin de bouger, de fouiller, de chasser. L’idéal est d’avoir une pâture.

Le canard coureur a besoin de congénères pour se sentir rassuré. Un coureur indien seul déprime.

RÉGIME VARIÉ

Le canard coureur indien consomme de l’herbe, des escargots, des limaces en abondance, des vers de terre, des insectes. Il mange aussi du blé. Une gamelle avec du pain trempé lui fera plaisir, tout comme les épluchures de cuisine. En période de croissance, de ponte ou de mue, des compléments vitaminés sont bienvenus. Donnez aux canetons un mélange de pain émietté, d’œufs durs écrasés et de blé, ainsi que des granulés spéciaux (pas ceux pour poussins, pas adaptés). Ces canards ont besoin de gravier calcaire. Et très important, il leur faut de l’eau claire à volonté !

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COMMENT CONSTRUIRE LE PLAN D’UN JARDIN EN PERMACULTURE ? en permaculture, le design est le processus de conception en amont, qui permet de définir ce qui va être mis en place, à quel endroit, de quelle manière, pour que tout soit en lien. Le design est au service des trois mantras de la permaculture : prendre soin de la planète, prendre soin des autres et partager l’abondance.

ZONE 1 : jardin d’aromatiques et planches à salades, terrasse, point d’eau, réserve d’eau, coin repas, hamac, garage, petite serre, vermicomposteur.

LES BONS PLANS POUR DESSINER SON JARDIN

• Vous obtiendrez le plan de votre parcelle sur le site cadastre.gouv.fr. Imprimez-le.

• Francetopo.fr vous donnera une cartographie de votre environnement, avec les routes, les forêts.

• Geoportail.gouv.fr, dépendant de l’IGN, fournit une photo aérienne de votre terrain et vous permet de calculer les longueurs très facilement. Un véritable outil de travail.

ZONE 3 : amarantes, fèves, champignons, tournesols et courges, fruitiers, zone enherbée pour les poules ou les canards, ruches.

Raisonnez en zones pour positionner les éléments du jardin :On définit en permaculture ces zones en fonction de leur fréquence d’utilisation et d’intervention à partir de la maison (ZONE 0) : ZONE 1 : Plusieurs fois par jour (aromatiques...)ZONE 2 : Une fois par jour ou plusieurs fois par semaine (potager, basse cour, petits fruits...)ZONE 3 : Une fois par semaine ou plusieurs fois par mois (verger, prés, ruches, coin compost...)ZONE 4 : Une fois par mois ou moins (plantes sauvages, champignons, haie fruitière...)ZONE 5 : Nature sauvage, pas d’interventions.

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COMMENT CONSTRUIRE LE PLAN D’UN JARDIN EN PERMACULTURE ?

ZONE 0 : la maison, le cœur du système.

ZONE 2 : tomates et pommes de terre, petits fruits, cabanon des poules, grande serre, abri à bois, puits.

ZONE 4 : plantes autochtones, mare, zone de sous-bois, nichoirs, brise-vent, haie comestible, clôture.

ZONE 6 : l’extérieur du jardin, la communauté, le voisinage.

ZONE 3 : coin compost, cabanon de jardin, table à rempoter, atelier, ruches.

ZONE 5 : coin nature, sans intervention.

MESURER FACILEMENT

LES DISTANCES

Un télémètre laser (portée 200 m) d’exté-rieur est très utile. Ceux pour l’intérieur, moins chers, ont une faible portée.

La technique du mois

LE MYSTÈRE DE LA ZONE 00

La zone 00 (non admise par tous), est celle de notre paysage intérieur. Nous avons besoin de temps en temps de nous retirer au calme, pour faire le point, réfléchir, penser à de nouvelles ma-nières de travailler. Certains trouvent que c’est pousser un peu loin le concept du zonage…

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MARSJamais le mot nature n’a eu autant de sens qu’en mars. En effet, il vient du latin nascor, naître, vivre. N’est-ce pas ce que ressent le jardinier en mars, ce mois qui grignote de la lumière au soleil, qui le retient chaque jour un peu plus, qui remonte l’horizon ? Mars, c’est un déclic d’air et de lumière, un pétillement discret, une respiration qui s’élargit, un frisson qui désengourdit le corps et la nature tout étonnés de renaître. On aime le rouge-gorge qui a résisté à l’hiver sans migrer vers le sud, les pousses des groseilliers à fleurs qui poissent et sentent le bonbon, les premiers papillons, les citrons, qui sortent aux premiers redoux, ivres et titubants.

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MARS

À FAiRe AU POTAGeRON SE TIENT PRÊT• Commencez à endurcir les jeunes plants produits ou achetés, en les sortant en milieu de journée quand il fait doux, ou en ouvrant grand les châssis. N’oubliez pas de les rentrer à l’abri le soir et/ou de refermer les châssis en fin d’après-midi.• Faites germer des pommes de terre.• Broyez les engrais verts et incorporez-les très superficiellement aux quelques centimètres supérieurs du sol.• Divisez, plantez et débuter les artichauts.

ET HOP EN TERRE !• Plantez en pleine terre : topinambours, oignons, ail, échalotes (plantez sur butte en sol très humide), ciboulette, oseille, rhu-barbe, sarriette, aromatiques (thym, sarriette, ciboulette, roma-rin, sauges, estragon), choux, laitues.• Plantez les asperges.• Repiquez de la livèche dans les régions de climat doux.• Plantez les jeunes laitues en godets ou en motte.

PRENEZ-EN DE LA GRAINE• Semez au chaud (l’idéal sous serre chauffée) tomates, courges, concombre, aubergines, piment, melon.• Semez à température fraîche (dehors en climat doux, ou sous une serre ou une véranda non chauffée) maïs, tournesol, capucines, choux, épinards, laitues, blettes, poireaux, betteraves, persil.• Semez en pleine terre radis, laitues, navets, fèves, petits pois, panais.• Semez des plantes inhabituelles au chaud : coqueret du Pérou (très facile même dans le Nord), gombo…

DEVENEZ LOUEUR• Posez des nichoirs en début de mois. Rappelez-vous que c’est la taille du trou d’entrée qui détermine l’espèce qui viendra nicher. Les mésanges charbonnières demandent par exemple un trou de 30-32 mm de diamètre, le moineau friquet, 32-35 mm, la sittelle 40-45 mm.

UN TERREAU DE SEMIS MAISON

Mélangez 1/3 de terre de taupinière tamisée, 1/3 de terreau de feuilles tamisé et 1/3 de sable pas trop fin ou de vermiculite. Passez à four chaud 30 minutes pour désinfecter car le produit final doit être indemne de spores ou bactéries.

Attention aux poils de la tige des plants de tomate : enterrés, ils donnent de belles racines !

Le collet des salades repi-quées doit « flotter » un peu.

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Pour ou contre…CULTiVeR SUR BUTTe

Pour : une butte en or• La terre va se réchauffer plus vite, exposée aux premiers rayons du soleil. On optimise l’exposition (soleil ou mi-ombre).• La butte permet de cultiver même là où la terre est mauvaise.• Dans les petits jardins, la butte permet d’augmenter la surface de culture (on passe de la 2D à la 3D).• Quand on a mal au dos, c’est plus facile à récolter.• La terre reste toujours meuble. On ne piétine pas l’humus, on ne le tasse pas et les plantes bénéficient d’un sol plus profond, plus aéré et plus riche.

Contre… le bon, la butte et le truand• Contrairement à l’idée reçue, la butte n’est pas l’emblème de la permaculture. Tout au plus un symbole, un signe d’appartenance à la tribu des permaculteurs. Elle ne faisait pas d’ailleurs partie des principes fondateurs de la permaculture, posés par Bill Mollison, et est apparue dans les années 80.• La butte représente beaucoup de temps et de travail, à monter et à entretenir. On doit charrier des centaines de kilos de matière organique. Le ratio énergie dépensée/énergie récoltée dépend du type de sol et n’est pas forcément intéressant.• Elle n’est pas nécessaire quand le sol est riche et vivant.• Une butte doit se remonter tous les 3, 4 ou 5 ans, selon sa com-position et la manière dont elle a été entretenue.• Les buttes grouillent de vie… et entre autres d’araignées, de fourmis, de souris et de campagnols !• Quand on arrose, on a un gradient d’humidité : le sommet, riche en humus, est bien arrosé, les pentes sont plus sèches.• On enfouit de la matière organique fraîche, ce qui est contraire à la nature même de la décomposition naturelle en surface.• Si elle est mal faite, la butte s’assèche très rapidement (surtout avec de la terre sableuse).

Le compromisQuand le sol est bon, la butte n’a pas grande utilité. Mais elle peut être intéressante là où le bois est un déchet facile à trouver, et là où le froid limite l’activité biologique de surface (en montagne par exemple), ou bien dans des sols impropres à la culture (gorgés d’eau, trop secs, lessivés…). Si vous décidez d’en monter une, allez page 38.

Si on fait une butte, on ne prend que la terre et les matériaux qui sont sur place.

LES PRINCIPES

DE LA BUTTE

Il existe un nombre infini de modèles de butte (hauteur, largeur, côtés soutenus ou non par des planches), mais le principe est toujours le même :

- On utilise des matériaux locaux. - On équilibre les apports carbonés et azotés. - La butte est toujours couverte, sauf au début du printemps pour laisser le sol se réchauffer. Le paillage est aussi toujours local. - Le sol n’est jamais retourné mais aéré à la grelinette.

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MARS

La plante et son insecteLe SOUCi eT LeS PUNAiSeS PRÉDATRiCeSLe souci est la plante hôte de certaines punaises prédatrices (Macrolophus, qui ressemblent de loin à des syrphes). Ces punaises s’attaquent aux aleurodes, acariens, thrips, chenilles pucerons. Elles sont d’ailleurs utilisées depuis 30 ans pour la protection bio-logique intégrée de la tomate contre les aleurodes. Elles piquent les tiges et prélèvent la sève, tout en se nourrissant aussi du pollen des fleurs. Elles trouvent aussi souvent sur les fleurs leur repas du jour, principalement des collemboles, mais aussi des aleu-rodes, des cicadelles. Si les soucis ne poussent pas exactement à l’endroit où il y a un problème, faites comme les maraîchers : coupez des tiges de soucis portant des Macrolophus, transportez-les dans une caisse (avec un fond étanche pour ne pas perdre de larves), et disposez-les dans la végétation des plantes à protéger. C’est en fait un lâcher classique d’auxiliaires. Il n’y a pas besoin d’un grand nombre de punaises. Le GRAB (Groupe de Recherche en Agriculture Biologique) estime que 2 macrolophus par m2 de culture sont suffisants.

Il faut installer les soucis en début de saison, pour que les Macrolophus aient le temps de s’installer avant l’automne.

La punaise Macrolophus pyg-maeus est un grand prédateur des aleurodes, pucerons, thrips, larves de mouches mineuses (melons, poivrons, courgettes, aubergines, frai-siers). Macrolophus caligino-sus, elle, cible les aleurodes.

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À FAiRe AU VeRGeR

BINETTE EN MAIN• Désherbez le pied de tous les petits fruits rouges, à l’aplomb des rameaux, sans abîmer les racines. Paillez ensuite avec du compost mûr.• Épandez du compost à demi-mûr au pied des autres fruitiers.

PRÉPAREZ L’AVENIR• Préparez le sol pour les semis de fleurs de mai.• Bouturez les kiwis, les figuiers, les groseilliers, la vigne.• Plantez des fraisiers. Protégez les jeunes plants du froid avec un voile d’hivernage.• Continuez à planter des fruitiers en motte ou en conteneur.

IMPORTANT, L’ENTRETIEN• Arrosez s’il fait sec, surtout les jeunes plantations de moins de 2 ans.• Faites un surfaçage des petits fruits en pot : cela consiste à rem-placer les quelques centimètres supérieurs de vieux terreau par du terreau neuf.• Protégez du gel les floraisons des fruitiers palissés contre la mai-son en fixant un voile d’hivernage.• Dans le Sud, apportez de l’engrais aux oliviers.

SÉCATEUR EN MAIN• Taillez abricotiers, kiwis, pommiers, poiriers, petits fruits (cas-sissier, groseillier, ronce à fruits, framboisier), citronniers.• Terminez la taille d’entretien de ceux qui n’ont pas encore fleuri.• Taillez pêchers et pruniers en fleurs : vous verrez mieux quels sont les bourgeons à bois.

Le coin du composteN MARS, je M’ÉQUiPeEn permaculture, l’aire de compostage est un élément vital du jar-din, pas un simple tas caché au fond du jardin. Elle doit avoir une surface suffisante pour stocker les matériaux, installer plusieurs composteurs, pouvoir circuler et travailler à l’aise. L’idéal serait même qu’elle dispose de son propre cabanon pour ranger tout le matériel et les outils indispensables.• Le montage du composteur. Montez vous-même 3 cases avec une dizaine de palettes de récupération en bois non traité.

Les fraisiers doivent être renouvelés tous les 3 ans.

La taille de fructification du pêcher se fait début mars dernière limite, et supprime la moitié du volume de branches.

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LE BON VOLUME

Installez l’aire de compos-tage à l’abri du vent et du soleil estival, car ils ont une action asséchante. Une haie ou un bosquet d’arbustes offrent l’abri et l’ombre adéquats. Si ces arbustes perdent leurs feuilles à l’automne, le compost pourra bénéficier du soleil d’hiver alors profitable. Dis-posez sur le sol des cases, sur la terre nue un tapis de branchages de 20 cm d’épaisseur pour assurer une bonne aération du tas.

Les feuilles de consoude ‘Bocking 14’ contiennent 4 fois plus de potasse que du bon fumier.

Regardez leur marquage : le seul qui vous garantit un bois sans danger est l’indication HT. Le bois a été juste chauffé pour éli-miner les pathogènes. Si vous voyez l’indication MB, le bois a été traité au bromure de méthyle. À éviter absolument.Pour un jardin de 500 m2, 3 cases de 1 m3 suffisent pour un jardin composé d’une pelouse, de massifs, d’une haie de feuillus variés de 50 m environ et d’un potager pour une famille de quatre per-sonnes. Le volume des débris va diminuer des deux tiers au cours de la fermentation. Un bac de 500 litres donnera au final de 150 à 250 kg de compost mûr.• Les outils : vous aurez besoin d’une fourche bêche, d’un croc et d’une pelle, éventuellement d’un aérateur, d’un ébrancheur pour les gros rameaux, d’un broyeur, d’un tamis, d’une bâche (des vieux cartons, une vieille moquette, une toile de jute sont moins esthé-tiques, mais font l’affaire !), d’une brouette et/ou d’un grand sac pour transporter les matériaux.

1 plante, 2 fonctionsLA CONSOUDe, eNGRAiS eT MeLLiFÈReLa consoude (Symphitum officinale) est une « plante-engrais », riche en potasse, en phosphore et en oligo-éléments (bore). On l’utilise en extrait fermenté (voir page 66) pour produire des aromatiques savou-reuses, des tomates, des pommes de terre et pour soutenir la flo-raison des rosiers. La sélection ‘Bocking 14’ fixe deux fois plus de potasse que l’espèce. Voici quatre manières d’enrichir votre terre en potasse avec la consoude :• Intégrez-la au compost pour l’enrichir.• Paillez avec la consoude pour produire un humus stable.• Préparez infusion, macération ou purin pour remédier ponc-tuellement à une carence.• Plantez-la au pied des fruitiers. Ses longues racines remontent les éléments minéraux et ne font pas concurrence à celles des fruitiers.

La consoude est aussi hautement attractive pour les abeilles. L’extrémité de la corolle est davantage colorée, comme pour indiquer l’entrée de cette fleur un peu difficile d’accès. Les bour-dons par exemple forent avec leurs mandibules une entrée par l’extérieur en grignotant les parois, pour s’offrir le nectar désiré, ouvrant ainsi le passage à d’autres insectes.

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PRIX TTC FRANCE : 16,90 €

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En matière de jardinage, la permaculture est sans conteste l’une des voies les plus enthousiasmantes de ces 10 dernières années. Paraissant parfois un peu compliquée, car multiple dans ses aspects, elle n’est pourtant que bon sens paysan, économie de moyens et de travail. Elle ne vise qu’un seul but : produire suffisamment, sans dégrader ni hypothéquer nos ressources que sont la terre, l’air, l’eau et le vivant.

Cet ouvrage, qui décomplexifie la permaculture, guidera le jardinier tout au long de l’année en lui indiquant, mois par mois, les travaux à effectuer, les plantes les plus utiles à cultiver, les techniques les plus efficaces… Il lui donnera en outre les moyens de juger ce qui est bon pour lui, sans à priori, pour choisir les façons de faire les mieux adaptées à son environnement et à sa situation.