la grappe d’autan - institut français de la de la vigne

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La Grappe d’Autan n°68 - février 2008 Edito Dossiers Malherbologie : identification des adventices hivernales du Domaine Expérimental Viticole Tarnais ......................... p 2-5 Objectif 0 herbicide : L’IFV Midi-Pyrénées teste l’intérêt d’un enherbement maîtrisé sous le rang ......................... p 5-6 Colloque viticulture durable et environnement - Bilan Carbone® : le verre incriminé ......................... p 7-8 Suppléments : Formation Plantes Bio- indicatrices des 10 et 11 avril Fiche : L’azote en viticulture Jean-François Roussillon Président de la Station Régionale Sommaire Bulletin d’information de la Station Régionale Midi-Pyrénées de l’IFV www.itv-midipyrenees.com La structuration avance en Midi-Pyrénées... V’Innopôle Sud-Ouest est créé ! Grâce à la volonté de chacun et dans un souci de cohérence et d’efficacité sont regroupées depuis le 1er janvier, au sein d’un même pôle de recherche, la Station Régionale ITV Midi-Pyrénées, la SICAREX Sud-Ouest et la section ENTAV. 12 ingénieurs et techniciens sont désormais au service du Bassin Sud-Ouest et de nos entreprises régionales. Intégré au réseau national de l’Institut Français de la Vigne et du Vin, et partenaire privilégié des Chambres d’Agriculture départementales, V’Innopôle Sud-Ouest développe dorénavant ses activités sur l’ensemble de l’Agro chaîne qui mène de la vigne au vin. Une attention particulière est donnée au matériel végétal en ce début d’année. Le renforcement des équipes permet le maintien et le développement des missions qu’assurait la SICAREX Sud-Ouest. Prémul- tiplication, Multiplication, Conservation et Sélection du matériel végétal constituent des enjeux majeurs pour notre Viticulture Régionale et sa compétitivité. Nos concurrents (du nouveau monde) nous envient ce savoir-faire. Nous en avons encore eu la preuve der- nièrement au Chili. Sachons le conserver. L’équipe de V’Innopôle Sud-Ouest saura mettre en oeuvre ses moyens pour maintenir et développer ce patrimoine qui est notre richesse.

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Page 1: La Grappe d’Autan - Institut Français de la de la Vigne

La Grappe d’Autan

n°68 - février 2008

Edito

Dossiers

Malherbologie : identification des adventices hivernales du Domaine Expérimental

Viticole Tarnais

......................... p 2-5

Objectif 0 herbicide : L’IFV Midi-Pyrénées testel’intérêt d’un enherbement

maîtrisé sous le rang

......................... p 5-6

Colloque viticulture durable et environnement - Bilan

Carbone® : le verre incriminé

......................... p 7-8

Suppléments :

Formation Plantes Bio-indicatrices des 10 et 11 avril

Fiche : L’azote en viticulture Jean-François RoussillonPrésident de la Station Régionale

Sommaire

Bulletin d’information de la Station Régionale Midi-Pyrénées de l’IFV

www.itv-midipyrenees.com

La structuration avance en Midi-Pyrénées...V’Innopôle Sud-Ouest est créé ! Grâce à la volonté de chacun et dans un souci de cohérence et d’effi cacité sont regroupées depuis le 1er janvier, au sein d’un même pôle de recherche, la Station Régionale ITV Midi-Pyrénées, la SICAREX Sud-Ouest et la section ENTAV. 12 ingénieurs et techniciens sont désormais au service du Bassin Sud-Ouest et de nos entreprises régionales.

Intégré au réseau national de l’Institut Français de la Vigne et du Vin, et partenaire privilégié des Chambres d’Agriculture départementales, V’Innopôle Sud-Ouest développe dorénavant ses activités sur l’ensemble de l’Agro chaîne qui mène de la vigne au vin.

Une attention particulière est donnée au matériel végétal en ce début d’année. Le renforcement des équipes permet le maintien et le développement des missions qu’assurait la SICAREX Sud-Ouest. Prémul-tiplication, Multiplication, Conservation et Sélection du matériel végétal constituent des enjeux majeurs pour notre Viticulture Régionale et sa compétitivité. Nos concurrents (du nouveau monde) nous envient ce savoir-faire. Nous en avons encore eu la preuve der-nièrement au Chili. Sachons le conserver.

L’équipe de V’Innopôle Sud-Ouest saura mettre en oeuvre ses moyens pour maintenir et développer ce patrimoine qui est notre richesse.

Page 2: La Grappe d’Autan - Institut Français de la de la Vigne

la Grappe d’Autan n° 682

Brèves...Brèves...

Les 10 et 11 avril prochain, l’IFV Midi-Pyrénées organise 2 journées de forma-tion sur les plan-tes bio-indicatri-ces avec la société Promonature.

Pour tous renseigne-ments, inscriptions, consultez le pro-gramme ci-joint.

Le chili c’est déjà fini ! ! Ce voyage d’étude qui a conduit 33 professionnels de Midi-Pyrénées à la découverte du vignoble chilien a été riche en enseigne-ments !!

Nous reviendrons dans la prochaine Grappe d’Autan sur les points forts de ce voyage.

Les dégustations des vins d’essai 2007 devraient débuter fin mars. Nous vous tien-drons au courant très prochainement

Dossier : Malherbologie

Malherbologie :

Identification des adventices hivernales sur le Domaine Expérimental Viticole Tarnais

Le 22 novembre dernier, nous avons reçu au V’innopôle Jean-Marc Béraud, ingénieur agronome, membre de l’AFPP (Association Française de Protection des Plantes), pour une formation con-sacrée à la reconnaissance des adven-tices du vignoble.

La matinée théorique, en salle, était ba-sée sur la présentation des principales adventices rencontrées en viticulture et l’après-midi, pratique, sur l’identi-fi cation sur le terrain des adventices présentes sur les vignes du Domaine Expérimental Viticole Tarnais.

Nous avons été surpris de retrouver, sur à peine quelques centaines de m2, pas moins de 70 espèces différentes !

Voici un résumé de l’intervention de Jean-Marc Béraud, et des photos des 10 espèces principales identifi ées sur le vignoble.

Annuelles, bisannuelles, plu-riannuelles ou vivaces

Hormis les petites espèces ligneuses, les lianes, arbustes ou arbres qui sont anecdotiques en viticulture, il existe 4 types de mauvaises herbes :

• Annuelles : ce sont les espèces dont la partie végétative meurt totalement à la saison défavorable. Elles survivent sous forme de graines.

• Bisannuelles : ces espèces germent au printemps, et développent une rosette de feuilles durant une longue période végétative. Elles viennent à fl eur au printemps suivant après avoir « reçu » une certaine quantité de froid et donnent des graines dans les mois qui suivent. Leur cycle complet dépasse donc 12 mois.

• Pluriannuelles : ces espèces renou-vellent pendant plusieurs années leur appareil aérien par des bourgeons de remplacement implantés au ras du sol. Elles s’étendent par taches. Elles peuvent parfois se régénérer par éclats suite à un travail du sol (Rumex et Pissenlit). De plus, elles produisent des semences qui constituent une autre source d’infestation.

Elles s’implantent dans les vignobles d’abord sur le rang, non travaillé, puis dans l’inter-rang en cas de non travail du sol.

• Vivaces : ces plantes herbacées se reproduisent végétativement grâce à leur appareil souterrain vivace : stolons, rhizomes, tubercules, ou bulbes. La plupart produisent également des graines.

Les adventices en viticul-ture : plus de 100 espèces recensées en France...

Afi n d’évaluer les principales espèces de mauvaises herbes au vignoble et d’identifi er celles qui peuvent poser des problèmes de désherbage, Jean-Marc Béraud a réalisé en 2003 une prospec-tion dans 5 domaines français répartis dans 5 régions viticoles différentes.

Lors des observations au printemps 2003 à Bordeaux, les 68 espèces identifi ées appartenaient à 26 familles botaniques.

Cette étude a montré que sur les 103 espèces répertoriées 34 étaient des an-nuelles, 19 des bisannuelles et 50 des pluriannuelles et des vivaces.

En grande culture, c’est l’inverse : l’essentiel des espèces retrouvées est annuel et la diversité y est moins im-portante.

Quand on diminue les techniques d’en-tretien mécanique comme c’est le cas en viticulture, les espèces vivaces et pluriannuelles deviennent rapidement les plus préoccupantes.

Il est important de pouvoir associer ou non une espèce à une famille botani-que, la sensibilité des espèces aux her-bicides étant le plus souvent différente quand elles sont éloignées sur le plan botanique, même si les plantes peuvent être visiuellement confondues.

Certaines espèces possèdent des ca-ractéristiques remarquables qui leur sont propres et permettent de les identifi er simplement et rapidement.

Page 3: La Grappe d’Autan - Institut Français de la de la Vigne

Quelques exemples d’adven-tices identifi ables en moins d’une minute

• exemple n°1 : les géraniums

Cotylédon réniforme de couleur rouge s’il a pris le gel : pas d’hésitation possible il s’agit d’un géranium !! Les feuilles arrondies, palmées, présentent souvent des points rouges au fond de chaque échancrure, à l’exception du géranium mou.

NB : les cotylédons sont les 2 premiè-res feuilles qui naissent de l’axe de

l’embryon.

• exemple n°2 : les renouées

A la base du limbe, on peut observer une membrane blanchâtre appelée Ochrea caractéristique de la famille des Polygonacées.

Les espèces les plus fré-quemment rencontrées sur le Domaine Expérimental Vi-ticole Tarnais

Voici les 10 adventices les plus fréquem-ment rencontrées sur le Domaine Ex-périmental Viticole Tarnais et quelques photos caractéristiques pour apprendre à les reconnaître, au stade plantule (à droite) et adulte (à gauche).

• Erigéron ou vergerette de Sumatra

Photos Columa Vigne

Assez polymorphe, plus ou moins cré-nelée, peut être confondue avec plu-sieurs autres espèces éloignées.

• Sénéçon commun

Photos Columa Vigne

Se développe dans tous les habitats. Espèce nitrophile.

• Pissenlit

Photos Columa Vigne

Racine pivotante hypertrophiée. Tige produisant un latex. A ne pas confon-dre avec la chondrille à tige de jonc (ou salade à buches également comestible au stade jeune).

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Dossier : Malherbologie

la Grappe d’Autan n° 68

Journée Technique «Viticulture dura-ble et environ-nement» du 20 décembre 2007 : vous pouvez retrou-ver en ligne les actes de colloque ainsi que les diaporamas des interventions .

Rendez-vous sur notre site rubrique publications et res-sources / colloque

Un nouveau cahier itinéraire de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (ENTAV/ITV Frace) est doréna-vant disponible.

Il traite de la pulvé-risation en viticul-ture durable et du choix du matériel et des réglages.

Pour se le procurer en Midi-Pyrénées, rapprocher vous de votre syndicat !!

Les Notes Nationales Mildiou, Oïdium et Botrytis sont en ligne sur le site de la Station Régionale ITV Midi-Pyrénées : Page d’accueil bloc «en bref».

Brèves...Brèves...

Géranium à feuilles rondesPhoto IFV Midi-Pyrénées

Renouée persicaire au port érigé et son ochrea poiluePhoto Internet

Page 4: La Grappe d’Autan - Institut Français de la de la Vigne

la Grappe d’Autan n° 684

Dossier : Malherbologie

• Véronique de Perse

Photos Columa Vigne

Espèce couvrante en hiver (risques de gelées prin-tanières). Peu concurrentielle. A ne pas confondre avec la véronique à feuilles de lierre.

• Helminthie fausse vipérine

Photos Columa Vigne

Préférence pour les sols argilo-calcaires.

• Géranium à feuilles découpées

Photos Columa Vigne

Préférence pour les sols frais. A ne pas confondre avec le géranium à feuilles rondes ou le géranium mou.

• Porcelle enracinée

Photo IFV Midi-Pyrénées

Rosettes plaquées au sol et forte racine pivotante («enracinée»), fleurs jaunes au bout d’un long pé-doncule dépourvu de feuilles.

• Epilobe tetragone

Photos Columa Vigne

Préfère les sols humides, limoneux ou argilo-limo-neux, tige quadrangulaire. A ne pas confondre avec l’épilobe hirsute, plus grande, à la tige circulaire, fréquente en bord de fossé.

• Renouée des oiseaux

Photos Columa Vigne

Espèce nitrophile à port rampant.

Page 5: La Grappe d’Autan - Institut Français de la de la Vigne

Dossier : Malherbologie

5la Grappe d’Autan n° 68

• Laiteron rude

Photo Columa Vigne

Espèce nitrophile, feuilles entières à bords piquants, à ne pas confondre avec le laiteron maraîcher dont les feuilles sont découpées. Tige produisant un la-tex.

La détermination des adventices aux premiers sta-des est souvent difficile et sujette à confusions du fait d’une polymorphie souvent déroutante (coqueli-cots par exemple).

Ainsi, nous avons trouvé sur le site une espèce origi-nale, à protéger, que le stade précoce ne nous a pas permis d’identifier avec certitude : petite centaurée de la famille de gentianes ou orchidée ? La patience est aussi une vertu botanique, dans l’attente de la floraison.

Dans tous les cas, nous avons été agréablement surpris par la biodiversité présente sur les vignes du DEVT.

Pour en savoir plus rendez-vous sur le site www.afpp.net et retrouvez une présentation alpha-bétique de 30 espèces avec fiche et photo. Vous pourrez également commander le CD Rom «Flore des vignobles de France».

Si la botanique vous intéresse, nous vous attendons les 10 et 11 avril au V’innopôle pour 2 journées de formation sur les plantes bio-indicatrices (voir docu-ment ci-joint).

Contact : Jean-Marc BéraudAssociation Française de Protection des Plantes

42 rue Raymond Jaclard94 140 ALFORTVILLE

tél. 01 41 79 19 [email protected]

Orchidée ou petite centaurée? Rendez-vous à la floraison Photo IFV Midi-Pyrénées

Objectif 0 herbicide :

L’IFV Midi-Pyrénées teste l’intérêt d’un enherbement maîtrisé sous le rang

Alors que l’enherbement de l’inter-rang s’est géné-ralisé dans nos vignobles, le désherbage chimique demeure la pratique la plus fréquemment utilisée sous le rang. Normes réglementaires et pression environnementale croissante, la liste des herbicides proposés aux viticulteurs ne cesse de diminuer.

L’alternative première à la non utilisation des her-bicides sous le rang est le désherbage mécanique. Etudié par l’IFV Midi-Pyrénées depuis 2 ans, cette technique bien qu’efficace peut s’avérer dans cer-tains cas peu pratique et contraignante. L’état hydri-que du sol n’est pas toujours adapté à un travail op-timum des outils. Par ailleurs, les outils provoquent des déplacements de terre qu’il faut compenser. Une des solutions est de travailler l’inter-rang pour renvoyer la terre sous le rang. Dans le cas de vignes enherbées cela signifie de détruire l’enherbement.

Face à ce constat, l’IFV Midi-Pyrénées a décidé d’étudier une autre technique qui peut se révéler économiquement intéressante : l’enherbement total de la vigne.

A la recherche d’espèces ou de mélan-ges peu concurrentiels pour la vigne et peu poussants

La candidate idéale pour un enherbement sous le rang serait une espèce qui :

• s’implante facilement et rapidement• assure une bonne couverture du sol• soit résistante dans le temps• ne pousse pas en hauteur et reste rase• soit peu concurrentielle pour la vigne

Après avoir interrogé les semenciers au sujet des semis disponibles, nous avons sélectionné 6 mélan-ges que nous avons adapté en fonction du type de sol, de leur niveau de réserve et des objectifs de production. L’essai a été mis en place sur 4 sites : la Ferme Expérimentale d’Anglars à Cahors, une par-celle du Frontonnais, le Domaine Expérimental de Mons et une parcelle dans le Gaillacois.

Page 6: La Grappe d’Autan - Institut Français de la de la Vigne

Dossier : Enherbement sous le rang

la Grappe d’Autan n° 686

Sans rentrer trop dans le détail, les mélanges testés se composent principalement de ray-gras anglais, de fétuque ovine ou de fétuque rouge et de pâturin des prés. D’autres espèces plus anecdotiques comme le plantain corne de cerf viennent compléter ces mélanges. Une espèce de dactyle a également été testée sur Malbec, du trèfle souterrain sur Sauvignon Blanc et de la koelerie sur Colombard.

L’enherbement de l’inter-rang naturel ou semé est comparé d’un point de vue technico-économique au désherbage chimique et au désherbage mécanique.

Objectif : maintien du rendement, de la qualité du raisin tout en étant viable économiquement

Afin d’évaluer l’incidence de l’enherbement total sur la vigne, la fertilité, la vigueur, le stress hydrique (potentiels de tige), et les rendements sont mesurés sur chaque modalité.

La qualité des raisins issus des différentes modalités est suivie par contrôles de maturité, et dosage de composés aromatiques sur certains cépages. Les raisins sont vinifiés dans les mêmes conditions et les vins sont dégustés.

L’analyse économique des systèmes est réalisée sur la Ferme Expérimentale d’Anglars dans le vignoble de Cahors et sur le Domaine de Mons dans le Gers, qui présentent 2 niveaux de densité de plantation différents. Le nombre et la durée des interventions au champ, les stratégies, l’amortissement du ma-tériel, le gasoil sont autant de paramètres pris en compte.

Les premiers résultats...

A Fronton et dans le Gers, les premiers résultats obtenus en 2007 montrent peu de différence entre l’enherbement semé et le désherbage chimique, ou le travail du sol au niveau des rendements.

En revanche, l’enherbement semé à Gaillac et l’enherbement naturel à Fronton ont présenté des rendements légèrement inférieurs sans que cela soit significatif.

Cependant, il ne faut surtout pas oublier que les conditions météorologiques humiIldes de 2007 sont peu représentatives d’une année type.

La première étape de ce projet est engagée et va permettre d’étudier la faisabilité de la technique. Dans un deuxième temps, il sera important de met-tre au point des outils spécifiques permettant la pré-paration du sol, le semis et le roulage interceps.

L’enherbement sous le rang va également être testé à l’échelle de l’exploitation viticole au cours d’un projet mené en collaboration avec l’Agence de l’Eau Adour-Garonne. Sur plusieurs sites de Midi-Pyré-nées (Lycée viticole et fermes expérimentales), une analyse technico-économique des pratiques alterna-tives au désherbage chimique sous le rang, incluant l’enherbement sous le rang, va être réalisée.

Contacts :Laure Gontier

[email protected]

Christophe [email protected]

IFV Midi-PyrénéesV’innopôle

Brames AïguesBP 22

81 310 LISLE SUR TARNtél. 05 63 33 62 62fax. 05 63 33 62 60

Le plantain corne de cerf : le candidat idéal pour un enherbement sous le rang ?

Photo IFV Midi-PyrénéesEnherbement semé en juin 2007 : vignoble de Fronton

Photo IFV Midi-Pyrénées

Page 7: La Grappe d’Autan - Institut Français de la de la Vigne

7la Grappe d’Autan n° 68

Dossier : Bilan Carbone®

Colloque Viticulture Durable et Environnement

Bilan Carbone® : le verre incriminé

Plus d’une centaine de participants a assisté à la journée technique organisée par l’IFV Midi-Pyrénées à Toulouse le 20 décembre dernier sur le thème de la «Viticulture Durable et de l’Environnement». La grande diversité des exposés a ouvert de nombreu-ses pistes de réfl exion sur les enjeux de demain.

Parmi les différents intervenants, Sébastien Kerner de l’IFV Champagne a présenté le Bilan Carbone®, une expression très à la mode en ce moment. Nous vous proposons à travers cet article un rapide ré-sumé de son intervention.

Effet de serre et réchauffement clima-tique ?

Sous l’effet des Gaz à Effet de Serre ou GES (CO2, H2O liée à l’évaporation, méthane, protoxyde d’azo-te, halocarbures, hydrocarbures fluorés et ozone troposphérique), l’atmosphère terrestre se compor-te comme la vitre d’une serre, laissant entrer une large part du rayonnement solaire, mais retenant le rayonnement infrarouge réémis. Toutes les activités humaines, dont l’activité de la filière vitivinicole, participent à l’augmentation des concentrations en GES dans l’atmosphère.

Cette augmentation «épaissit» la vitre de la serre et est donc à l’origine de l’augmentation des tempéra-tures, et donc du réchauffement climatique. Il existe une corrélation établie entre l’évolution de la tempé-rature et la concentration en CO2 dans l’atmosphère. Selon les experts, afin de ne pas atteindre une aug-mentation de 2°C aux conséquences dévastatrices, il faut absolument stabiliser la concentration du CO2 bien au-dessous de 550 ppm.

Connaître, évaluer ses rejets pour pouvoir les limiter...

La méthode Bilan Carbone® est une méthode per-mettant de quantifier la contribution à l’effet de serre d’un individu, d’une collectivité ou d’une en-treprise. Outre l’aspect «diagnostic», elle peut éga-lement être utilisée comme outil d’aide à la décision en matière d’investissements ou de comparaison d’itinéraires techniques. En revanche, la méthode ne peut en aucun cas, être considérée comme un outil de notation des exploitations, en raison des caractéristiques spécifiques de chacune.

Le Bilan Carbone® prend en compte de manière exhaustive l’ensemble des émissions imputables à l’exploitation comme le transport des intrants, la construction des bâtiments, la gestion des déchets et eaux usées et l’amortissement des immobilisa-tions.

Au sein d’un programme regroupant 6 filières agroalimentaires (GESSICA), l’IFV a été chargé de réaliser le Bilan Carbone® de 5 domaines vitivini-coles. Le principe de la réalisation d’un Bilan Carbo-

ne® repose sur la collecte et la saisie sur un tableur spécifique de données chiffrées, liées à l’activité de l’exploitation sur la durée d’une année jugée repré-sentative de l’activité en termes de production et de ventes.

Résultats : les postes à impact nul à négligeable...

Une étude réalisée par le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC) a montré que le CO2 prélevé par la vigne pour la photosynthèse était équilibré par le CO2 restitué par la respiration, la fermentation des moûts, le brûlage ou la dégrada-tion au sol après broyage des bois de taille ainsi que le brûlage des charpentes après arrachage. Les autres postes à impact nul ou presque, au regard des quantités utilisées, sont les suivants :

• le CO2 hors énergie, utilisé pour l’inertage des moûts

• l’utilisation de plastique dont les fi lms étirables

• les levures et produits oenologiques d’origine mi- nérale ou végétale

• le liège pour les bouchons en raison du faible poids et du faible facteur d’émission

• le papier imprimé pour les étiquettes et contre- étiquettes

• les déchets directs

• les eaux usées

Fioul, bouteilles en verre, déplace-ments de personnes : 3 postes à lourd impact...

Voici les 3 postes dont l’impact est le plus lourd :

• le fi oul pour la carburation des tracteurs viticoles (de 11 à 21% de la contribution totale suivant les domaines)

• l’utilisation des bouteilles de vin pour le condition-nement (de 17 à 27% de la contribution totale)

Le verre bouteille : de 17 à 27% de la contribution totale des exploitations à l’effet de serre !!

Page 8: La Grappe d’Autan - Institut Français de la de la Vigne

la Grappe d’Autan n° 688

Dossier : Bilan Carbone®

• l’utilisation de carton imprimé (jusqu’à 13%)

• le fret routier vers les clients (jusqu’à 20% de con-tribution sur certains domaines)

• l’électricité (de 1 à 11%). La conception et l’isolation des bâtiments infl uent très largement sur l’énergie nécessaire à leur climatisation

Comment agir pour améliorer le Bilan Carbone® de l’exploitation viticole ?

Plusieurs voies de réduction peuvent être avancées. Parmi celles-ci :

• la récupération et la valorisation calorifi que dans une chaudière à plaquette classique des bois de taille et des charpentes si elles se substituent à la consom-mation de fi oul ou de gaz

• le stockage ou valorisation sous forme de bicarbo-nate par exemple, du CO2 libéré par les fermenta-tions, qui représente tout de même 0.1% des émis-sions nationales

• le raisonnement des itinéraires techniques viticoles de manière à alléger les programmes de traitements : moins de produits dont la production est loin d’être neutre en matière de production de gaz à effet de serre, moins de passages et donc moins de fi oul

• l’utilisation même partielle de biocarburants comme alternative à la consommation de combustibles fos-siles

• l’allègement des bouteilles de verre, voire la substi-tution du verre par d’autres matériaux

• l’utilisation du train à la place de la voiture ou de l’avion pour les déplacements domicile-travail et les déplacements professionnels

• substituer le transport routier des marchandises par le ferroutage par exemple

• privilégier l’utilisation de piquets en bois, plutôt que des piquets en acier galvanisé

• préférer l’azote au dioxyde de carbone pour l’iner-tage

• limiter les émissions liées aux longs transports de marchandise à l’étranger par exemple

• remplacer, même partiellement, le conditionnement en carton par des caisses en bois

• favoriser le bouchage liège, matériau naturel qui contribue à l’entretien d’une forêt, véritable puits de carbone

En conclusion

La limitation des GES s’impose à toutes les activités humaines. Les pistes de réduction sont nombreuses et dépendent directement de la conception de l’ins-tallation, de l’organisation interne, des itinéraires techniques vitivinicoles, des choix commerciaux et des contraintes économiques. Il paraît souhaitable que les différentes régions viticoles puissent intégrer prochainement cette thématique dans la gouvernance de leurs appellations.

Action pour la planète ? Argument commercial ? Qu’on se le dise !! Les enjeux d’une réduction des gaz à effet de serre au niveau de l’exploitation sont nombreux.

Vous pouvez retrouver les diaporamas de la journée technique sur notre site internet.

Contacts :

Sébastien [email protected]

Joël [email protected]

IFV Champagne17 rue Jean Chandon Moët

BP 2004651 202 EPERNAY Cedex

tél. 03 26 51 50 90 fax. 03 26 51 50 89

la Grappe d’AutanBulletin bimestriel de l’IFV

Station régionale MPV’innopôle - BP 2281310 PEYROLE

Tél. 05 63 33 62 62 Fax 05 63 33 62 60

Directeur de la publicationJean-François Roussillon

Rédacteur en chefEric Serrano

Secrétaire de RédactionLiliane Fonvieille

Comité de rédactionBrigitte Barthélémy

François DavauxFlora Dias

Thierry DufourcqChristophe Gaviglio

Olivier GeffroyLaure Gontier

Philippe SaccharinVirginie Viguès

Ce bulletin ne peut être multiplié que dans son intégralité.

Les BIB, canettes plutôt que la bouteille en verre pour un impact moindre sur le

Bilan Carbone® ?

Des caisses en bois à la place des caisses en carton imprimé sur les vins «haut de gamme» pourquoi pas ?

Page 9: La Grappe d’Autan - Institut Français de la de la Vigne

Les Plantes bio-indicatrices :

Outil de diagnostic des sols viticoles

ORGANISE AVEC

LES 10 ET 11 AVRIL 2008 AU V’INNOPÔLE (81) UNE FORMATION SUR

Depuis leur apparition, les plantes ont colonisé des milieux de vie variés, se sont adaptées aux sols, aux conditions climatiques et même aux pratiques agricoles. Quel lien y a-t-il entre la présence de coquelicot et les pratiques agricoles passées ? Pourquoi ma parcelle est-elle envahit par les liserons ? Que nous indique le pissenlit quand il est abondant dans les prairies ? Les réponses à ces questions existent.

Objectifs de la formation• Appréhender les bases de la botanique• Etudier les notions élémentaires d’écologie• Faire le lien entre le système naturel et les pratiques agricoles• Comprendre le fonctionnement des sols agricoles

Programme et contenu de la formation1er jourMatin en salle • Présentation des stagiaires et de la formation

• Notion d’évolution des espèces, initiation à la botaniqueAprès-midi terrain • Savoir d’où vient la plante pour apprendre ce qu’elle nous indique sur

un sol • Présentation de cas concrets d’évolution de la fl ore sur une parcelle agricole

2ème jourMatin en salle • Etude des plantes bio-indicatrices pour faire des diagnostics

• Que nous indiquent les plantes sauvages présentes appelées «mauvaises herbes» • Méthodologie pour faire des diagnostics de sols

Après-midi terrain • Application sur des parcelles viticoles

Méthodes et outils pédagogiques :• Vidéo-projecteur, document stagiaire• Exposé en salle le matin et cas pratique sur les parcelles viticoles l’après-midi

Intervenant :Lionel BUNGE, Promonature

Durée et Horaires :2 jours, les 10 et 11 avril 2008 de 9h00 à 17h00

Tarifs :150 € TTC / stagiaire pour les 2 jours de formation (2 repas du midi inclus)

Attention : pour le bon déroulement de la formation sur le terrain, les places sont limitées

Page 10: La Grappe d’Autan - Institut Français de la de la Vigne

Les 2 repas du midi sont compris dans le tarif. Le tarif ne comprend pas l’éven-tuelle nuit d’hôtel qui reste à la charge du stagiaire.

COÛT POUR LES 2 JOURNEES DE FORMATION : 150 € TTC / Stagiaire

Voici quelques possibilités d’hébergement à proximité du lieu de la formation :

• Chambres d’Hôtes à Gaillac (15 km) : 05 63 57 61 48• Hotel La Verrerie à Gaillac (15 km) : 05 63 57 32 77• Hotel IBIS à Lavaur (30km) : 05 63 83 08 08

BULLETIN D’INSCRIPTION

• Nom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

• Prénom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

• Fonction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

• Entreprise (raison sociale) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

• Adresse complète. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . .

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• Tél. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

• Mobile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

• Fax. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

• E-mail (les confi rmations d’inscription seront envoyées par e-mail) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Pour s’inscrire, il suffi t de renvoyer ce bulletin accompagné du règlement par chèque à l’ordre de IFV MIDI-PYRENEES avant le 31 MARS 2008 à l’adresse suivante :

IFV MIDI-PYRENEESV’innopôle

Brames AIguesBP 22

81 310 LISLE SUR TARN

Pour plus d’informations : 05 63 33 62 62

LES 10 ET 11 AVRIL 2008 AU V’INNOPÔLE (81)FORMATION LES PLANTES BIO-INDICATRICES :

OUTIL DE DIAGNOSTIC DES SOLS VITICOLES

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FICHE 5

FERTILISATION DE LA VIGNEUn point sur les préconisations

Organismes associés

Financeur

Du fait de son rôle majeur dans le fonctionnement de la vigne et de ses effets importants sur la qualité des raisins (c’est l’élément minéral dont les effets sont les plus rapides et les plus notables sur la vigne), la gestion de l’azote revêt un aspect capital dans la maîtrise quantitative et qualitative des raisins.

L’AZOTE EN VITICULTURE

L’azote est un des constituants majeurs des plantes. Il joue ainsi un rôle primordial dans leur physiologie par l’intermédiaire des molécules dont il est l’un des composants : acides aminés (édification, métabolisme), acides nucléiques (génétique), chlorophylle (énergie), hormones de croissance (développement).

BESOINS DE LA VIGNE EN AZOTE

Les besoins de la vigne sont modestes et se situent en moyenne autour de 20-30 kg d’azote par hectare et par an pour une charge modérée en raisins de cuve. Dans le cas d’un objectif à plus forte production (vins de table ou de pays, eaux-de-vie), ces besoins peuvent être doublés.Ils peuvent être satisfaits, tout au moins en partie, par l’azote fourni par la minéralisation de la matière organique du sol. C’est la principale source d’alimentation pour la plante. Elle dépend des conditions climatiques (température et humidité) et du type de sol (taux d’argile, pH, …). Voir fiche 3 : La matière organique.

Les dynamiques de nutrition de la vigne et de minéralisation du sol peuvent être représentées schématiquement comme suit, sachant que l’effet millésime est particulièrement important sur la minéralisation (qui augmente quand la température et/ou l’humidité augmentent).

IMPORTANCE DE l’AZOTE

Du débourrement au début de la floraison, l’azote nécessaire à la pousse végétative est fourni, pour la plus grande partie, par les réserves contenues dans les racines et accumulées à la fin du cycle végétatif précédent. Ce n’est qu’à partir de la floraison que la vigne absorbe l’azote du sol de façon notable.

RécolteDébourrement Floraison

Azote absorbé par la vigne

Azote libéré par le sol

Stade petits pois

CYCLE DE LA VIGNE

Nouaison

Véraison

Sources :Conradie, 1980Gaudillère, 2004

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Ces effets sont la conséquence du rôle de l’azote sur l’équilibre hormonal de la vigne. En cas d’abondance, ce dernier va favoriser l’édification du végétal en mobilisant les sucres issus de la photosynthèse comme source d’énergie, au détriment de l’accumulation dans les baies et les parties pérennes (vieux bois, tronc, racines).

Sy

mpt

ômes

• Jaunissement des feuilles• Nanisme des feuilles• Chute précoce des feuilles• Vigueur faible• Rendement faible (fertilité, taille des grappes)• Aoûtement imparfait• Carence azotée des moûts

• Feuilles plus vertes• Grandes feuilles• Entassement du feuillage• Vigueur forte• Coulure (en fonction du cépage)• Arrêt de croissance tardif

Cons

éque

nces

• Pérennité de la souche• Fermentescibilité des moûts• Rendement faible

• Surcoût économique (nombre de rognages)• Sensibilité aux maladies cryptogamiques (en particulier Botrytis) accrue• Augmentation de la taille des baies (dilution des composés de la baie) • Difficultés de maturation• Couleur des vins moindre• Augmentation de la teneur en amines biogènes• Augmentation de la teneur en précurseurs du carbamate d’éthyle

SYMPTOMES ET CONSEQUENCES

Le bilan au niveau de l’élément azote est difficile à établir du fait de la complexité des phénomènes mis en jeu, comme le montre le schéma suivant.

Exportation

Dénitrification

Lessivage

NO3- NH4

+

MO fraîche

Feuilles, bois taille Apport fumier, compost...

Volatilisation NH4

Humus

Bactéries, légumineuses

Vignes

Minéralisation

Réorganisation

N atmosphériqueFixation symbiotique

Couvert végétal

Assimilation

CARE

NCE

EX

CE

SC

hambre d’agriculture de la G

ironde

Cham

bre d’agriculture de la Gironde

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L’observation est actuellement l’outil le plus utile, le préalable indispensable pour déterminer la nutrition azotée de la vigne, par l’intermédiaire de l’évaluation de la vigueur. Le nombre de rognages, le développement de la pourriture grise, la couleur des feuilles, la grosseur des sarments, le niveau d’entassement du feuillage, l’importance des entre-coeurs peuvent être des indicateurs (voir symptômes et conséquences) de la vigueur de la parcelle. Sauf cas de carence, la quantification et l’interprétation sont toutefois rendues délicates par le caractère subjectif de cette évaluation.

Il est donc nécessaire de réaliser des mesures pour en avoir une idée objective : diamètre du sarment, poids moyen du sarment ou poids des pétioles. Ces mesures sont simples mais difficiles à systématiser. De plus elles nécessitent des référentiels régionaux.Les autres outils à la disposition du viticulteur viennent en complément : analyse foliaire, analyse de terre (taux de matière organique et C/N), mesure de l’indice chlorophyllien.

OUTILS D’AIDE A LA DECISION

• Type de sol• Aération, tassement, hydromorphie• Teneur en matières organiques du sol• Type de matière organique apportée ("faim d’azote")• Entretien du sol :

- enherbement : en fonction des espèces, de la surface enherbée- le travail du sol modifie la cinétique de fourniture en azote

• Conditions climatiques : - température

- pluviométrie (régime hydrique du sol).

FACTEURS INFLUENCANT LA DISPONIBILITE EN AZOTE

GESTION DE L’AZOTE

Eléments à prendre en compte

La gestion de la fertilisation azotée doit également se raisonner à partir des éléments suivants :

• entretien du sol : - enherbement : il va concurrencer la vigne au niveau des prélèvements d’azote.

Si cet effet est souvent recherché afin de diminuer la vigueur, son implantation, dans un objectif uniquement, par exemple, d’amélioration de la portance, peut nécessiter des apports azotés complémentaires, à la vigne ou au chai

- travail du sol : il a tendance à accélérer la minéralisation de la matière organique (et donc la libération d’azote par le sol) en augmentant l’aération et en rendant

les matières organiques plus accessibles à la biodégradation (déprotection). • sol :

- analyse de terre (et climat) pour le k2 (coefficient de minéralisation : taux de matière organique dégradée annuellement), voir Fiche 3 : La matière organique

- profondeur exploitée par les racines (idée du volume de sol exploré par la vigne).

• sensibilité à la pourriture grise : éviter les apports d’azote dans les parcelles sensibles.

La fertilisation azotée doit être intégrée au raisonnement global de la fertilisation de la vigne, en relation avec l’entretien du sol.L’azote ayant un effet important sur la plante du point de vue qualitatif, il convient de trouver le juste équilibre entre développement optimal de la vigne et qualité des raisins.La spécificité de la gestion azotée vient également du fait qu’elle est à réfléchir annuellement, contrairement aux autres éléments principaux comme P et K.La gestion de l’azote est à raisonner en priorité par l’intermédiaire de la matière organique. L’apport d’autres formes azotées n’est à envisager que si la gestion de la matière organique est correcte et qu’une carence est diagnostiquée.Enfin, il convient de bien garder à l’esprit qu’une carence est toujours plus facile à corriger qu’un excès.

Tas de fumier

Institut Français de la Vigne et du Vin

Parcelle enherbée

Institut Français de la Vigne et du VinInstitut Français de la Vigne et du Vin

Pourriture grise

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• apports d’amendements organiques : les amendements organiques contiennent plus ou moins d’azote. Il convient d’en tenir compte dans le raisonnement. Par exemple, un fumier de bovins frais contient en moyenne 5 kg d’azote par tonne de produit brut. A la dose de 30 tonnes par hectare, il apporte donc 150 unités à l’hectare. Même si cet azote est libéré progressivement, l’apport est loin d’être négligeable.La forme de la matière organique apportée est également à prendre en compte. Ainsi un amendement ligneux bien composté, libèrera très peu d’azote chaque année.

Formes d’apport minéral

C’est sous cette forme essentiellement que l’azote est absorbé par le système racinaire de la vigne. L’azote minéral est présent sous trois formes.

Le nitrate NO3-

Les nitrates sont assimilés facilement et rapidement par les plantes.Ils sont très solubles. En effet, ils ont la même charge électrique que celle du complexe argilo-humique et ils ne sont donc pas retenus par le pouvoir adsorbant du sol. Par conséquent, si les nitrates ne sont pas fixés par la végétation ou les micro-organismes du sol, ils sont rapidement lessivés.La vitesse à laquelle l’azote nitrique migre en profondeur dépend de la pluviométrie et de la texture du sol : la profondeur de migration est, selon que le sol est argileux ou sableux, de 3 à 8 fois la hauteur de pluie (soit 3 à 8 cm pour 10 mm de pluie).Comme cette forme est très lessivable et directement assimilable en masse par la vigne, elle doit être apportée, si besoin est, au moment où les besoins sont les plus importants.

L’azote ammoniacal NH4+

Cette forme d’azote minéral est peu assimilée par les végétaux mais sert de nutriments aux micro-organismes du sol. Par contre l’azote ammoniacal est lui relativement retenu par le pourvoir adsorbant du sol car, étant chargé positivement, il a la capacité de se lier avec les argiles ou la matière organique. L’azote ammoniacal est donc très peu lessivé par les eaux de pluie par rapport aux nitrates. Il est susceptible par contre d’être nitrifié (transformation en nitrate) par les bactéries du sol plus ou moins rapidement selon les conditions.Cette forme a donc une action plus lente que la forme nitrate.

L’urée CO (NH2)2

L’urée est utilisée en tant que fertilisant foliaire car elle est soluble et facilement absorbée par les feuilles.

Azote des moûts

Analyse du moût : les analyses d’azote (ammoniacal, assimilable ou total) donnent une bonne idée de la fermentescibilité des moûts. Toutefois, la relation entre ces teneurs et la nutrition azotée de la vigne n’est pas toujours établie, les conditions du millésime pouvant jouer de façon importante sur le niveau d’azote des moûts (climat, rendement, maturité). De plus, il y a découplage entre azote des moûts et azote du végétal. L’azote des feuilles est le résultat de l’absorption et de la croissance de la plante durant la première partie du cycle végétatif. L’azote des baies est principalement le résultat de l’absorption d’azote durant la phase estivale. Ces analyses ne présagent donc en rien de l’alimentation azotée de l’ensemble de la plante.L’apport d’azote par voie foliaire est intéressant pour augmenter la teneur en azote des moûts ainsi que la composante fruitée de certains vins, en condition de carence azotée des moûts.

En conclusion, il convient d’insister sur l’importance de la gestion des matières organiques avant toute chose. Le raisonnement de la fertilisation azotée ne vient que dans un deuxième temps. De nombreux facteurs interviennent dans ce raisonnement : vigueur, sol, climat, entretien du sol... Il est important d’estimer au mieux leur influence car une mauvaise gestion de l’azote conduit immanquablement à une sanction immédiate en terme qualitatif, surtout en cas d’excès.

© Institut Français de la Vigne et du Vin : novembre 2007

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Moût en fermentation

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