la gnose originelle egyptienne ii

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LA GNOSE ORIGINELLE EGYPTIENNE IIJ. VAN RlJCKENBORGH

Avant-proposHomme qui es-tu? D'o viens-tu? O vas-tu? Depuis l'aube de l'apparition de l'homme dans le champ de vie dialectique 1, le sphinx mystrieux pose ces questions, graves s'il en fut, tous les voyageurs qui, sur l'interminable fausse route, errent dans le dsert de la vie terrestre; et leur conscience, leur orientation et leurs actes y apportent une rponse qui dcide de leur vie ou de leur mort. Prive de la connaissance vraie, vivante et directe de l'unique source de l'tre et du but rel de son existence, l'humanit, par aveuglement, illusion ou imposture, s'est gare dans les tnbres et est condamne subir continuellement la souffrance et la mort. Mais au milieu de la crise pleine de sinistres prsages qui annonce la fin du jour cosmique actuel, afin de montrer le chemin de la connaissance divine libratrice la foule de ceux qui cherchent une issue avec dsespoir, la Gnose lve de nouveau sa voix et fait retentir avec force et puissance l'appel du commencement. Depuis la vivante ralit divine, la Gnose proclame nouveau la haute origine et la vocation sublime de l'homme, et indique ceux qui ont encore des oreilles pour entendre, l'antique et unique voie de salut qu'elle garde encore ouverte, notre poque, pour tous les hommes de bonne volont. Et tous ceux qui, touchs au fond du cur par l'irrmdiable dsarroi qui s'engendre luimme et o se perdent encore une fois dsesprment le monde et l'humanit, reconnaissent intrieurement la ncessit formelle d'un revirement fondamental et immdiat et s'y sentent appels, percevront avec joie et reconnaissance, dans la profonde sagesse de la Gnose Egyptienne Originelle et son exigence absolue, la rayonnante lumire du chemin menant la vrit et la vie. C'est leur service que la jeune Fraternit gnostique accomplit son travail dans ce monde; c'est eux qu'est destine cette publication. Elle les mettra en mesure d'approcher d'aussi prs que possible l'esprit de l'apprentissage gnostique et leur donnera comme un avant-got de la grce de ce chemin. Puisse un nombre d'hommes toujours croissant saisir l'appel de la Gnose alors qu'il en est encore temps, et y rpondre positivement pour leur salut ternel et celui de l'humanit entire.J. VAN RlJCKENBORH

1

Voir le glossaire.

Troisime Livre Le grand mal de l'homme est qu'il ne connat pas Dieu1. O courez-vous, hommes qui tes obscurcis parce que vous vous tes enivrs de paroles vides de Gnose, de paroles d'ignorance totale, que vous ne supportez plus et que dj vous vomissez? 2. Arrtez-vous, devenez lucides : regardez de nouveau avec les yeux du cur! Et si vous ne le pouvez pas tous, au moins ceux qui le peuvent. Car le flau de l'ignorance submerge la terre entire, met en pril l'me emprisonne dans le corps et l'empche d'entrer dans le havre du salut. 3. Ne vous laissez pas emporter par la violence du courant, mais que ceux qui sont audessus de vous et en tat d'atteindre le havre du salut, utilisent le contre-courant pour y pntrer. 4. Cherchez celui qui vous prendra par la main et vous guidera Vers les portes de la Gnose, d'o rayonne la lumire limpide, o ne rgnent nulles tnbres, o personne n'est ivre, o chacun reste lucide et lve les yeux du cur vers celui qui veut tre connu. 5. Mais sachez-le bien : nul ne peut entendre sa voix, prononcer son nom, les yeux de chair ne peuvent le contempler ; seule l'me-esprit en est capable. 6. C'est pourquoi, dchirez d'abord le vtement que vous portez: tissu d'ignorance, cause du flau, chanes de corruption, prison tnbreuse, mort vivante, cadavre dot de sens, tombe que vous emportez partout avec vous, voleur qui habite en vous, qui vous montre sa haine par tout ce qu'il aime et sa jalousie par tout ce qu'il hait. 7. Tel est le funeste vtement dont vous tes couverts, ce vtement qui vous empche de respirer, vous abaisse et vous identifie lui, pour que vous ne puissiez jamais plus voir, et qu'au spectacle de la beaut de la vrit et du bien qu'elle recle, vous ne puissiez plus har ce flau et dcouvrir les piges et les embches qu'il vous dresse. 8. Car il rend vos sens insensibles, vous enferme dans un amas de matire et vous emplit de dlices impies, afin que vous n'entendiez pas ce qu'il faut que vous entendiez et ne voyiez pas ce qu'il faut que vous voyiez.

Quatrime Livre Discours d'Herms en l'honneur de Dieu1. Dieu, la puissance de Dieu et la divine nature sont la gloire de l'univers. 2. Dieu est le commencement, l'ide originelle, le pouvoir de croissance et la substance matrielle de toute crature ; la sagesse pour la manifestation de toute chose. 3. La puissance divine est principe, naissance et croissance, nergie, destin, mort et rgnration. 4. Il y avait dans l'abme des tnbres sans limites et de l'eau, et le souffle crateur qui commenait d'agir ; tout se trouvait dans le chaos par la puissance de Dieu. 5. Aussitt que surgit la lumire sainte, les lments fondamentaux sortirent de la substance humide, se densifirent, et tous les dieux runis sparrent les uns des autres les aspects de la nature parvenus maturit fconde. 6. De l'indtermin et du sans forme, les lments lgers s'levrent tandis que les lments lourds se dposrent sur le sable humide de telle sorte que l'univers dans ses composantes se diffrencia sous l'action du feu et, ordonn par le souffle de la cration, fut tenu dans un mouvement incessant. 7. L'univers se constitua en sept cercles, et les dieux apparurent sous forme d'astres avec toutes leurs constellations. La nature dans tous ses aspects, avec l'aide des dieux qui l'habitaient, se forma en une structure ordonne, et le cercle qui l'entourait s'enveloppa d'un nuage astral auquel le souffle divin imprima un mouvement circulaire. 8. Chaque dieu selon sa puissance propre produisit ce qui lui avait t confi : ainsi naquirent les quadrupdes, les reptiles, les animaux aquatiques et les animaux ails, les graines fcondes, l'herbe et toutes les fleurs. Et la semence de la renaissance tait enferme en chacun. 9. Les dieux suscitrent de mme les gnrations d'hommes, pour que ceux-ci pussent connatre les uvres de Dieu et tmoigner des activits de la nature, 10. et crotre enfouie, et dominer de faon absolue sur tout ce qui se trouve sous le ciel, et apprendre reconnatre le bien ; donc prosprer tout en croissant et se multipliant. 11. Et les dieux crrent les mes, qui furent semes dans la chair par le destin, sur l'ordre des dieux de l'intrieur des cercles, afin qu'elles parvinssent connatre exactement la vote cleste, la course des dieux du ciel, les uvres divines et l'activit de la nature; 12. qu'elles apprennent connatre le vrai bien, et la puissance divine qui tient en mouvement la roue du destin ; 13. et donc distinguer le bien du mal, et acqurir entirement l'art sublime de l'accomplissement des uvres du bien. 14. Et tel est leur chemin depuis le commencement : tandis qu'elles font des expriences, elles prennent conscience de ce que leur destin dpend de la marche circulaire des dieux ; elles finissent par tre dlivres et laissent derrire elles sur la terre de grands monuments voquant les uvres sublimes qu'elles accomplissent une fois libres. 15. Et tout ce qui, au cours des temps, jette de l'ombre et rpand des tnbres : la naissance des cratures de chair pourvues d'me, la gnration la faon des jeunes animaux, l'ensemble des uvres humaines, tout ce qui dcrot, sera rgnr par le Destin, par la rgnration des dieux et des cycles de la nature quand leur nombre sera atteint. 16. Car le divin est l'univers cosmique fondu en unit, rgnr par la nature. Car la nature elle aussi est ancre dans la toute-puissance de Dieu.

III

Veille, car tu ne connais ni le jour, ni l'heureUne fois encore, nous attirons l'attention de nos lecteurs sur l'enseignement universel sculaire, dont tmoignent les crits d'Herms Trismgiste qui sont notre disposition. Les deux premiers livres d'Herms ont servi de base notre analyse antrieure de la Gnose Originelle Egyptienne. Nous continuerons notre rflexion avec les troisime et quatrime livres. Nous ne nous attarderons pas chercher savoir si les textes que nous avons choisis forment vritablement les troisime et quatrime livres des crits originaux. Les publications des crits hermtiques en diffrentes langues parues au cours des sicles, sont innombrables, mais on ne peut parler d'un ordre dfini. Les chercheurs sont unanimes reconnatre, pourtant, qu'il dut y avoir des centaines, voire des milliers d'crits hermtiques gars au cours des sicles. Les quelques livres qui subsistent ont t classs de diffrentes manires selon la comprhension des diteurs. C'est pourquoi nous avons dcid de suivre notre propre intuition. Nous allons examiner maintenant un petit crit, un bref discours d'Herms, qui a pour titre: Le grand mal de l'homme est qu'il ne connat pas Dieu, pour approfondir ensuite le Discours d'Herms en l'honneur de Dieu. Il est possible que vous reconnaissiez le contenu de ces textes, car les questions traites dans ces deux livres d'Herms vous ont t prsentes pendant vos annes d'apprentissage. Mais ce n'est pas une raison pour les laisser de ct. Bien que vous ayez sans doute dj saisi ces choses intellectuellement, elles viennent encore une fois vers vous, en un appel renouvel, sous l'action d'un puissant projet, car le temps de la dclaration est venu. Le dbut du discours d'Herms n'est pas particulirement flatteur: O courez-vous, hommes qui tes obscurcis parce que vous vous tes enivrs de paroles vides de Gnose, de paroles d'ignorance totale, que vous ne supportez plus et que dj vous vomissez ? Arrtez-vous, devenez lucides : regardez de nouveau avec les yeux du cur ! Et si vous ne le pouvez pas tous, au moins ceux qui le peuvent. Car le flau de l'ignorance submerge la terre entire, met en pril l'me emprisonne dans le corps et l'empche d'entrer dans le havre du salut. Dans l'Ecole Spirituelle actuelle, nous avons beaucoup parl ces dernires annes du nouveau champ astral, du nouveau rgne gnostique prpar afin de remplir sa tche. Tous les lves qui se sont joints la jeune Fraternit gnostique y sont directement relis. Et maintenant un avertissement leur est donn, justement parce qu'ils se trouvent dans cette situation trs spciale ; un avertissement universel, sculaire, qui vient vers eux du fond des ges. Car la sagesse dont nous pouvons tmoigner est vieille de plus de 400 000 ans. C'est un avertissement donn tout groupe qui se trouve ou va se trouver dans la mme situation exceptionnelle ; un avertissement destin chaque jeune fraternit gnostique. Un avertissement dont l'ide essentielle est d'viter que le mal interdise l'lve d'atteindre le havre du salut. Si donc vous aspirez vritablement participer la vie intrieure de la Gnose, vous pouvez tre certain qu'il y aura lutte pour vous en empcher. Et si, en tant qu'lve, vous persvrez vraiment, vous n'viterez pas le combat. En fait ce combat est une preuve tangible que le candidat est entr dans le premier stade du dveloppement de la nouvelle conscience. Rappelez-vous seulement la tentation de Jsus le Seigneur dans le dsert, au commencement de son travail. Le flau de l'ignorance submerge la terre entire. Ce qui est appel ici flau, c'est l'lixir de vie de la nature dialectique, de la contre-nature: l'atmosphre gnrale de la

nature dialectique dont vit la cration entire. Nous n'examinerons pas comment cet lixir vital de la contre-nature, ce souffle de mort, est apparu; comment ce flau de l'ignorance a commenc : le lecteur intress trouvera des renseignements sur le sujet dans notre littrature. Limitons-nous pour le moment au fait que ce mal de la contre-nature, l'lixir de vie de la nature dialectique, existe. Etres ns de la nature, nous baignons dans une sphre vitale funeste toute manifestation du salut. Nous respirons dans cette sphre vitale de mort et par notre naissance dans la nature nous y sommes totalement lis ; on peut mme considrer cette liaison comme absolue. Que chacun d'entre nous applique soi-mme les choses dont nous venons de parler et considre qu'il s'agit d'une affaire personnelle. Que personne ne pense aux autres mais que chacun tourne son attention d'abord et avant tout vers luimme. C'est la nature et l'tat de notre sang qui dterminent l'identification l'lixir de la mort. En lui se manifeste tout le pass du microcosme. Les occupants successifs de notre microcosme s'y expriment ainsi que les facteurs hrditaires, donc les occupants successifs ds microcosmes de nos parents. Toutes ces voix parlent dans le sang; et tout ce que ces anctres innombrables ont fait ou nglig, exerce une influence notoire sur l'tat du sang. C'est sur cette base que nous attirons les forces, thers et autres influences identiques notre sang et qui vont le nourrir ; car le semblable attire le semblable. Considrez les organes du corps producteurs de sang, la moelle par exemple. Ces organes sont constitus de cellules, et ces cellules d'innombrables atomes ; et vous savez que chaque atome est un monde en soi. Donc si le courant sanguin est une rivire de mort, et c'est le cas, si le fluide sanguin prsente une similitude absolue avec la contrenature, et c'est encore le cas, alors le principe mme de tout ceci rside aussi dans notre tre entier. Pas seulement dans notre sang, mais en tout notre tre ; jusque dans nos os dit la Bible ; oui, jusque dans chaque fibre, chaque cellule de notre corps. Cela est un fait inluctable, auquel personne n'chappe et dont il faut tenir compte. Notre corps, notre personnalit appartiennent un ordre de secours destin dans sa totalit servir l'homme originel, prsent dans notre microcosme l'tat d'lment rudimentaire que la philosophie de la Rose-Croix actuelle nomme l'atome originel, l'atome christique ou la rose du cur. Notre personnalit de l'ordre de secours a pour tche de se consacrer entirement l'tre originel prsent dans le microcosme, car c'est seulement par la transfiguration, la runification avec l'tre originel qui habite en nous, que nous pourrons entrer dans le havre du salut. Pour accomplir cette mission confie par Dieu, nous disposons dans l'tat actuel de notre personnalit de deux organes avec lesquels commencer puis mener bonne fin le retour vers la maison du Pre : nous voulons parler du sanctuaire du cur et du sanctuaire de la tte. La tte et le cur ont tous deux un mtabolisme propre et se distinguent par l nettement du reste de la personnalit. La structure des atomes du cur et de la tte est diffrente de celle des atomes des autres organes. Ds la naissance, les processus mtaboliques de la tte et du cur, tout au moins une grande partie, sont autant que possible spars des processus de conservation du corps, afin que soit sauvegarde la possibilit de lancer un appel l'homme naturel et de l'veiller sa mission : s'lever dans l'tre originel; se donner, s'offrir totalement l'homme originel, l'homme divin prsent dans le microcosme. De ce processus, le cur septuple est le sige, le sige d'Isis, la Mre de la Vie, le lieu o est gard l'atome originel. Le lieu par o doit trouver accs la lumire septuple, la lumire aux sept rayons, la lumire de l'Esprit-Saint. C'est pourquoi le cur est comparable la porte de lumire de Bethlem. La tte septuple, comme vous le savez peut-tre, est appele dans la Gnose chinoise la

ville de jade, et dans l'Evangile, Jrusalem. Dans l'Apocalypse on insiste sur la ncessit de faire de Jrusalem, la nouvelle Jrusalem, la ville de Dieu. Dans cette ville se trouve le cur cleste, la salle pourpre, la salle du trne du Dieu-en-nous. Du cur d'Isis, du cur de la Mre de la Vie, ce Dieu-en-nous doit tre dlivr afin de prendre place sur son trne dans la salle pourpre. Si vous tes capable de devenir intrieurement conscient de ce qui doit tre fait ou vit pour accomplir la mission confie par Dieu, alors surgit l'ennemi, le flau de l'ignorance. Ce mal, dit Herms, submerge la terre entire. Cet ennemi s'vertue vous empcher d'entrer dans le havre du salut. Il n'y a donc absolument pas de quoi se bercer de mysticisme. Vous avez plutt prendre en main ce travail sur vous-mme avec dcision, en toute lucidit, dans une claire vision intrieure. Car la rvlation du salut gnostique est destine et s'adresse chacun d'entre vous, dans la vie, trs personnellement. Aussi votre devoir est-il, si vous comprenez cet appel et voulez y rpondre positivement, de travailler avec persvrance sur votre vie personnelle aussi longtemps que possible. Si vous agissez ainsi vous aurez ensuite le droit de travailler au salut des autres et de dire: O courez-vous, hommes qui tes obscurcis parce que vous vous tes enivrs de paroles vides de Gnose, de paroles d'ignorance totale ? L'ivresse, l'obscurcissement des sens, est une anomalie du centre de conscience. L'humanit entire est maintenue dans cet tat d'obscurcissement de la conscience par le courant sanguin ordinaire qui, au rythme des battements du cur, est envoy dans la ville de jade, le sanctuaire de la tte. Cet obscurcissement permanent provoque la longue une dgnrescence qui dtriore les diverses fonctions vitales de la personnalit et finit par les dtruire. Tant qu'un corps de l'ordre de secours n'a pas atteint ce degr de dgnrescence fondamentale qui limine dfinitivement toute possibilit d'ouverture la lumire libratrice, une chance demeure que cesse, l'espace d'un instant, l'obscurcissement de la conscience caus et maintenu par la circulation sanguine; par exemple l'occasion d'une exprience trs forte agissant comme un choc. C'est dans une occasion de ce genre que le cur et la tte peuvent tre utiliss leur vraie mission. C'est pourquoi dans une telle situation, dans un tel moment, Herms dit: Ne supportez plus les paroles d'ignorance, vomissez-les. Dans cet tat de lucidit, avec les yeux de votre double cur, le cur d'Isis et le cur de Pomandres, vous pouvez voir clairement ce qu'il vous reste faire. La force de lumire de la Gnose, l'lixir vital du salut, pntre sans cesse l'lve et agit sans cesse dans son systme. Pourtant cette force-lumire est toujours endommage par le flau de l'ignorance. Lorsque par exemple vous avez assist une confrence pendant quelques jours dans un de nos foyers gnostiques, vous vous tes charg de cette forcelumire ; celle-ci va vibrer un certain temps dans votre sang, dans votre tre ; mais trs vite et trs facilement, sans que vous vous en aperceviez, vous vous retrouvez de nouveau absorb par le mal de l'ignorance et clou la terre. C'est ainsi que chaque fois la force-lumire se perd cause du flau de l'ignorance, et il peut arriver que la lampe de votre vie manque d'huile pure, juste au moment o cela serait ncessaire. Il n'est certainement pas impensable qu' l'avenir, il y ait dans votre vie de plus en plus de moments o rsonnera l'appel : Allez la rencontre de l'poux! et o vous devrez montrer si vous portez le vtement des noces. Songez ce propos la parabole des vierges sages et des vierges folles. Les vierges sages possdaient suffisamment d'huile pour leurs lampes tandis que les vierges folles, au moment psychologique, en ont totalement manqu. A ceux qui dsirent entrer dans la salle des noces en htes bienvenus, il est dit: Veille, car tu ne sais ni le jour ni l'heure.

IV La prison du sangDans Paul, Eptre aux Romains, 7, nous lisons: Nous savons en effet que la loi est spirituelle; mais moi, je suis charnel, vendu au pch. Car je ne sais pas ce que je fais: je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais. Or, si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par l que la loi est bonne. Et maintenant ce n'est plus moi qui le fais, mais c'est le pch qui habite en moi. Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est--dire dans ma chair: j'ai la volont, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le pch qui habite en moi. Je trouve donc en moi cette loi: quand je veux faire le bien, le mal est attach moi. Car je prends plaisir la loi de Dieu, selon l'homme intrieur; mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon entendement et qui me rend captif de la loi du pch, qui est dans mes membres. Misrable que je suis ! Qui me dlivrera du corps de cette mort ? Grces soient rendues Dieu par Jsus-Christ notre Seigneur. Tous ceux en qui l'me nouvelle n'est pas encore rellement ne, qui n'ont pas encore fait monter la force de lumire de la Gnose dans le cur cleste, c'est--dire dans l'espace ouvert derrire l'os frontal, se trouvent continuellement dans l'obscurcissement, donc en tat d'ivresse par rapport leur tat de conscience et leur tat de vie. Herms nomme flau de l'ignorance, la substance narcotique cause de tout ceci. Le flau de l'ignorance submerge la terre entire et corrompt dans le corps toute disposition de l'me nouvelle. La substance narcotique provient donc de l'atmosphre et imprgne notre sang, oui, chaque atome de la personnalit l'exception des organes de la tte et du cur, tout au moins les parties qui ne sont pas encore totalement sous l'emprise de la nature de la mort. Le flau de l'ignorance cherche aussi carter compltement la tte et le cur de leur haute vocation en se les soumettant, mais si tel n'est pas encore votre cas, si grce au srieux de votre apprentissage vous n'avez pas encore franchi le seuil fatal, le flau de l'ignorance ne russira tout au plus qu' obscurcir quelque peu les parties vitales du cur et de la tte pour prvenir, pour neutraliser une activit rellement positive au sens librateur. Nous nous trouvons donc contraints comme le dcrit Paul de faon saisissante dans l'Eptre aux Romains: En vertu de la lumire qui me touche, je me dirige vers cette lumire, et je veux faire le bien, mais la force qui apparat dans mes membres, dans mon sang, me domine et en consquence j'accomplis le mal. Il est clair que ce n'est pas l'homme fondamentalement et structurellement saisi par ce flau que la Gnose Universelle d'Herms parle en ces termes: Deviens lucide le malheureux ne le peut dj plus. Herms admoneste les hommes obscurcis: Arrtezvous, devenez lucides: regardez de nouveau avec les yeux du cur ! Et si vous ne le pouvez pas tous, au moins ceux qui le peuvent! Que chacun se le tienne pour dit avant que son obscurcissement ne le conduise au dsquilibre mental. A ce grand tournant de la marche des temps il faut rpter nergiquement cet appel: Arrtez-vous, devenez lucides: regardez de nouveau avec les yeux du cur ! Vomissez les paroles d'ignorance dont vous vous tes enivrs, sortez de l ! Et si vous ne le pouvez pas tous, au moins ceux qui le peuvent. Ne comptez pas les uns sur les autres. Venez-en l'acte vital nouveau spontan qui vous librera ! Il est possible que certains lves croient que ces belles paroles et ce devoir magnifique

concernent ceux qui se trouvent encore en dehors de l'cole gnostique des mystres. Tel est leur raisonnement: Ces paroles ne s'adressent pas nous car, nous, nous avons ragi l'appel de la Gnose et, voyons, nous faisons dj partie de l'cole des mystres. Puisse-t-il tre vrai que tout ceci ne vous concerne pas ! En lanant cet appel, Herms ne s'adresse pas la masse pas plus que Paul ne s'adresse aux hommes en gnral dans l'Eptre aux Romains. Non, tous deux parlent un groupe de gens part. S'adressant ce groupe Herms dit expressment : Et si vous ne le pouvez pas tous, donc en tant que groupe, au moins ceux qui le peuvent. En appeler ainsi la masse serait compltement absurde. Elle ne comprendrait pas, et surtout cela la rendrait furieuse. Imaginez que vous vous adressiez ainsi au type d'homme occidental qui se croit suprieur, habitu depuis sa naissance s'entraner intellectuellement et mystiquement, entirement ax sur la manipulation de la matire, l'occidental qui s'affaire fivreusement presque jour et nuit sur le terrain social, conomique et politique ; imaginez que vous disiez un homme de ce type: Vous avez l'esprit obscurci, ne vous enivrez pas, convertissez-vous ! prcisment en Occident, o au cours des heures consacres aux activits mystiques, on prononce le mot Dieu et le nom de Jsus-Christ d'innombrables fois; un tel appel s'adressant la masse n'aurait aucun sens. Ceux qui tentent srieusement de s'arracher l'emprise de la nature de la mort, sont pour cette raison l'objet de l'intervention massive du flau de l'ignorance. Au contraire ceux qui se maintiennent dans la nature et se laissent entraner par la violence du courant n'auront rien renier. Car ils sont vritablement et compltement uns avec la nature. Le flau de l'ignorance est dans votre sang et si vous tentez de vous y soustraire, vous, homme tourn vers la Gnose, vous faites crotre une forte tension. Tension qui cre un grand danger dans votre vie. Si vous ne vous ressaisissez pas compltement et radicalement l'poque o nous sommes, vous deviendrez anormal, plus anormal que l'homme moyen de la nature, et vous le resterez. Car l'homme de la nature se perd compltement dans l'illusion de la nature. Il ne fait qu'un avec elle. Et peut-tre que vous aussi vous vous perdez dans l'illusion de la nature tout en vous croyant gnostique. C'est pourquoi, nous le rptons: Ne vous enivrez pas, devenez lucides, examinez-vous srieusement. Dans le systme du cur et celui de la tte votre sang circule, le fleuve de mort qui obscurcit et emprisonne toutes les parties vitales du cur et de la ville de jade, en sorte que le bien que vous aimeriez faire en vertu de l'attouchement de la lumire de la Gnose vous ne le faites pas, non, et vous faites mme souvent le contraire et donc pratiquez le mal. Ainsi vous endommagez votre corps, les portes du salut restent loin de vous, tandis que le nouveau champ astral s'tend sur le royaume gnostique. Vous tes donc continuellement affligs du mal de l'ignorance, et si vous n'intervenez temps cela ne fera que crotre, non pas consciemment ni de propos dlibr, ni par mchancet avoue, mais vous tes sans cesse repris, presque jour et nuit, par votre type sanguin ; votre sang vous drogue, vous obscurcit, et l rside la difficult. En raison de votre naissance dans cette nature, vous sjournez, vous vivez en pays ennemi; c'est pourquoi, de par votre tre mme, votre moi reste sur la dfensive pour se conserver. Partout c'est la haine, la dispute, la discorde, l'individualisme exacerb. Votre sang est parfaitement adapt cet tat de choses; votre conscience naturelle doit s'y conformer. Par votre type sanguin, le type hrit de votre famille, vous connaissez et adoptez certains critres. Vis--vis des choses qui animent votre vie, vous trouvez ceci bien, cela mal, ceci positif, cela ngatif; vous avez des critres prcis des actes corrects et incorrects, donc des vues certaines sur beaucoup de choses, et par consquent des sympathies et des antipathies.

Or il se trouve que votre stock de principes relatifs au bien et au mal, au positif et au ngatif, ce qui est correct ou incorrect, votre stock de principes personnels, diffre totalement de celui des autres. Chacun vit et agit selon la culture personnelle et c'est ainsi qu'on entre en conflit. Mais vous avez trouv l'Ecole et aspirez au nouvel tat de vie, l'tat d'me vivante. Vous avez eu connaissance de cette vie loute diffrente par la doctrine d'Herms, par l'enseignement gnostique, par la vie des grands. Et la lumire de la Gnose, qui veut vous faire entrer dans le havre du salut, vient vous, pntre en vous. Mais vous tes dans la vie pratique. Les hommes vous parlent. Vous les voyez agir, vous observez leurs faits et gestes, leur apparence, leur seule prsence, oui, dj ... Si une personne ne vous plat pas, alors le feu impie se met faire rage en vous. Sa faon de parler, d'agir, ses faits et gestes, oui, sa seule prsence mme, s'opposent votre type sanguin, heurte votre culture personnelle, celle de votre sang. Aussitt votre conscience s'obscurcit. Votre type sanguin s'exprime dans toute sa force. L'antipathie que l'autre veille en vous fait bouillonner dans votre sang le flau de l'ignorance. Il vous empoigne jusqu'au trfonds de l'tre. Et vous vous opposez l'autre en paroles, en penses ou en action. Permettez-nous de vous le dire, vous redevenez alors la bte humaine primitive. Dans cet obscurcissement, dans cet tat d'ivresse, vous ne pouvez pas agir autrement. A ce moment-l vous tes un animal dpourvu de raison. Et si vous ne l'avez pas encore compris, les rsultats vous le feront bientt dcouvrir. Car, de cette faon, vous crez irrvocablement la discorde. Il n'y aura plus de paix ni en vous, ni autour de vous. La tempte qui svit dans le sang soulve parfois des vagues trs hautes aux effets dsastreux. A un moment vous n'y comprenez plus rien et, regardant une tierce personne vous dites: Comment peut-on ragir ainsi, je n'avais pas de mauvaises intentions ! Non, selon vos propres critres, selon votre culture sanguine vous n'aviez pas de mauvaises intentions. Votre faon d'agir vient en effet de l'intrieur de vous-mme, oui, et on pourrait la comparer celle d'une bte froce. La bte froce s'assied sur sa proie en ronronnant et en agitant la queue, et elle lui plante ses dents aigus dans la gorge. C'est ainsi que, par ignorance, vous vivez continuellement dans l'obscurcissement, dans l'ivresse. C'est un tat de pure dmence, de grande stupidit, et pourtant - et cela nous l'ajoutons dans un souffle - vous portez les caractristiques de la filiation divine sur le visage. Et toute resplendissante que soit en vous la filiation divine, vous n'en reniez pourtant pas moins la lumire. C'est pour cela qu'Herms Trismgiste vous admoneste avec des paroles dures : Il faut dchirer le vtement sanguin que vous portez. Si vous ne le faites pas, votre apprentissage n'a aucun sens. Si vous ne changez votre type sanguin, vous resterez l'homme que vous avez toujours t. Chanes de corruption, prison tnbreuse, mort vivante, cadavre dot de sens, tombe que vous emportez partout avec vous, voleur qui habite en vous, qui vous montre sa haine par tout ce qu'il aime et sa jalousie par tout ce qu'il hat. C'est cela qu'il faut anantir! Herms vous supplie: voyez clairement les piges que le flau de l'ignorance vous dresse: Tel est le funeste vtement dont vous tes couverts, ce vtement qui vous empche de respirer, vous abaisse et vous identifie lui pour que vous ne puissiez jamais plus voir, et qu'au spectacle de la beaut de la vrit et du bien qu'elle recle, vous ne puissiez plus har ce flau et dcouvrir les piges et embches qu'il vous dresse. Car il rend vos sens insensibles, vous enferme dans un amas de matire et vous emplit de dlices impies, afin que vous n'entendiez pas ce qu'il faut que vous entendiez et ne voyiez pas ce qu'il faut que vous voyiez. Ce langage est clair. C'est pourquoi, pas de malentendu ! De mme qu'il est question

d'un Dieu-en-vous, dans votre microcosme , de mme il est question du mal-en-vous. Et par ce mal qui vit en vous, vous reniez le Dieu en vous, prisonnier du microcosme. Acceptez-le, bien qu'il ne soit pas agrable d'y penser. Acceptez le fait que le flau que vous subissez vient de l'intrieur de vous-mme et non d'une personne extrieure. Comprenez que, sans votre coopration, personne ne peut vous faire de mal. Le mal qui se manifeste en vous et le mal qu'un autre vous fait sont parfaitement conformes aux forces du mal qui vivent en vous. Le flau est en tous ; c'est le propre de la personnalit. Il vous gouverne, il vous gouvernera, et vous en tirez, hlas, de la satisfaction tant que vous agissez de par votre culture sanguine. Si vous ne vous ressaisissez pas vous-mme compltement, radicalement, vous restez en suspens dans la mme situation, situation qui vous rabaisse et vous maintient trs bas. Il faut que le fleuve de vie coule travers la ville de jade, travers le sanctuaire de la tte. Alors le pouvoir des sens est rendu rceptif la lumire, la matire se dissipe et les dlices impies disparaissent. Herms n'a pas ici en vue la licence ou la corruption sexuelle. Il n'en est pas question dans ce discours si profondment srieux. Le mot dlices a deux significations, comme dans le Psaume 36 : Il s'abreuvent au torrent de tes dlices et ailleurs : Dieu a en nous ses dlices. Les dlices impies indiquent ici en particulier le plaisir, la satisfaction que l'on retire de ses propres actions et penses en tant que tmoignages de sa propre culture sanguine ; les actions et penses qui rsultent du type sanguin, et le maintien joyeux de cette vie. Qui se livre son type et sa culture sanguine est sensoriellement compltement prisonnier, fait le mal en croyant faire le bien et en est satisfait. Telle est l'ivresse fatale des dlices impies. Vous ne pouvez pas reprocher Herms Trismgiste de parler obscurment. Si vous comprenez profondment combien le flau de l'ignorance est inhrent l'tat d'tre n de la nature et entrane l'obscurcissement de la conscience caractrisant la vie dialectique, vous vous demandez: comment chapper cet tat?

V Karma -Nmsis et le chemin de la dlivranceComment chapper l'emprise du type sanguin personnel et l'obscurcissement de conscience qui en rsulte ? Herms rpond en ces termes: Ne vous laissez pas emporter par la violence du courant mais que ceux qui sont au dessus de vous et en tat d'atteindre le havre du salut, utilisent le contre -courant pour y pntrer. Cherchez celui qui vous prendra par la main et vous guidera vers les portes de la Gnose, d'o rayonne la lumire limpide, o ne rgnent nulles tnbres, o personne n'est ivre, o chacun reste lucide et lve les yeux du cur vers celui qui veut tre connu. Mais sachez-le bien : nul ne peut entendre sa voix, prononcer son nom, les yeux de chair ne peuvent le contempler ; seule l'me-esprit en est capable. C'est pourquoi, dchirez d'abord le vtement que vous portez : tissu d'ignorance, cause du flau, chanes de corruption, prison tnbreuse. Faudra-t-il donc chercher un professeur, un matre, un adepte qui nous prennent comme lve suivant la recette habituelle applique partout dans la vie ordinaire? Faudra-t-il procder en nouant des liens personnels ? Faudra-t-il chercher une autorit suivre? Non! Il s'agit de celui que nous ne pouvons voir que par l'me-esprit. Il s'agit de celui dont la voix ne peut tre perue par le sens de l'oreille, celui dont le nom ne peut tre prononc par le sens et le pouvoir de la langue, celui qui ne se rvlera pas nous par l'une ou l'autre mthode de la sphre rflectrice. Il s'agit de celui qu'on nomme Pomandrs, l'alter ego, l'Autre, l'Esprit ! Ce guide, introuvable sur le plan de la vie dialectique, c'est lui que vous devez chercher. Qui veut vous prendre par la main. Cet Autre, vous ne pouvez que le sentir, le contempler de faon trs spciale par l'meesprit, grce l'union de la conscience enflamme dans l'esprit et du cur purifi par la Gnose. Si vous ouvrez votre cur la lumire des lumires, la rose du cur s'ouvre, et sa couleur et son parfum vous consolent. Et si vous suivez cette lumire selon sa nature et son but travers tous les obstacles, et si vous l'introduisez dans le circuit de l'organisme, directement contre le courant sanguin obscurcissant, alors, nous l'avons dj expliqu, vous affermissez le noyau de lumire dans le cur cleste, dans la cavit situe derrire l'os frontal ; vous prparez de la bonne manire la chambre haute, la chambre pourpre de la ville de jade ; et dans la chambre haute, Pomandrs ressuscit de son sommeil de mort prend place sur son trne et clbre avec vous la Sainte Cne. La clbration de la cne n'a de sens, en vrit, que si le repas a lieu dans la chambre haute. Le Dieu-en-vous, Pomandrs, vous conduit ensuite aux portes de la Gnose, aux portes de la Tte d'Or, d'o rayonne la lumire limpide, o ne rgnent nulles tnbres; o personne n'est ivre, o chacun reste parfaitement lucide. Si vous voulez franchir ces portes, librez le royaume en vous, dchirez le vtement de l'ignorance, le vtement du reniement quotidien. De ce vtement nous avons parl avec insistance. Voil la tche fondamentale et permanente du vritable apprentissage de l'Ecole Spirituelle actuelle. Vous devez donc l'excuter chaque jour avec tout votre srieux. Il faut anantir votre propre type sanguin, votre culture sanguine personnelle, donc votre individualit dialectique, qui explique votre caractre entier et tous vos faits et gestes ; il faut donc changer tous les jours. Par votre conduite habituelle, journalire, par vos actions habituelles qu'expliquent votre

type sanguin, vous reniez le Dieu-en-vous. Nous n'avons pas ici en vue des conduites extraordinaires, des choses particulirement mauvaises. Non, nous insistons sur votre comportement ordinaire de tous les jours, le comportement qu'expliquent votre caractre, votre nature, votre type sanguin. Le comportement est le foyer du pch, la cause de ce qui se fait de plus monstrueux, dit Herms. Et quand nous parlons avec vous, dans l'Ecole de la Rose-Croix d'Or, de l'endura, de la neutralisation de l'ego de la nature, de la transfiguration qui est: s'lever dans l'Autre, il ne s'agit pas d'un dogme superficiel, vident, d'un quelconque moyen pour atteindre le but; non, mais tout ceci a un sens extrmement profond qui implique votre tre sanguin. Vous ne pouvez pas rejeter, par simple dcision de la volont, le flau du reniement qui vient de votre type sanguin en disant: Je ne le ferai plus. Non, cela demande une lutte ardente. Car votre type sanguin est absolument un avec l'univers dialectique. Le flau de l'ignorance, le flau du reniement viennent de l'atmosphre, ils ne font qu'un avec la nature et l'ordonnancement cyclique de l'univers dialectique. Si vous voulez apprendre voir en profondeur, consultez le quatrime livre du trsor d'Herms. L'espace immense, y lisons-nous, l'espace immense du septime domaine cosmique, l'espace appel le jardin des dieux n'tait jadis, avant l'aube de la cration, qu'infinies tnbres, c'est--dire le non-cr, le chaos; ou, comme le dit si bien la Bible, l'abme. Dans ces tnbres, seule se trouvait l'eau de la vie, la substance primordiale cosmique, Abraxas, ce qui veut dire: proprit de l'espace. Au jour de la cration, la sainte lumire surgit des tnbres, les proprits de la substance primordiale se donnrent libre cours, et les multiples forces naturelles dnommes par Herms, dieux ou recteurs, sortirent de la nature des tnbres. Dans le champ de l'espace encore indiffrenci, perceptibles et sensibles devinrent les sept manations, les sept forces, les sept rayons de l'esprit septuple de la manifestation universelle, grce auquel Dieu, le Logos, est li sa cration et sa crature. Il est vident que sous l'influence des rayons de la septuple lumire, dans la multitude infinie de leur nombre et de leur forme, la cration entire se dploya dans sa robe somptueuse aux splendides couleurs, et l'univers, ordonn par le souffle crateur, fut mis en mouvement par une rotation des radiations spirituelles divines. Les forces plantaires, les esprits plantaires et leurs systmes crrent de leur puissance propre ce qui leur fut assign. C'est ainsi que les diffrents rgnes de la nature par exemple se dvelopprent sur notre plante. En toutes choses, si diffrentes de forme qu'elles fussent, la semence de la renaissance fut enferme. Dans cette vie qui se dveloppait en tous sens, porte par les radiations de l'esprit universel, l'ensemble de ce qui se trouvait dans le jardin des dieux devait s'veiller sa propre origine, l'esprit universel lui-mme. C'est ainsi que, du sein de l'ternit, naquirent des entits autrefois nommes hommes au sens vritable de ce mot. Le mot homme se traduit en nerlandais par le mot mens2 ce qui est driv du mot Manas. Manas signifie penseur, celui qui connat la vrit et la sagesse divines, qui connat le vritable plan de Dieu. Ces entits, ces hommes du commencement, furent chargs d'accomplir la loi divine, d'excuter l'uvre divine dans l'immense univers du septime domaine cosmique ; de mettre effectivement en pratique leur connaissance du plan divin, avec ce que les dieux de la nature, les recteurs, mettaient leur disposition clans le jardin des dieux. Il leur fut donn de se multiplier par division de l'esprit, un dieu manant d'un dieu, un esprit manant d'un esprit pourrait-on dire. Ainsi l'univers entier du septime domaine cosmique fut-il rempli de magnificence.2

En anglais man, en allemand Mensch.

Or il est une loi de la nature, partout valable, qui lie tout l'ensemble du vaste univers, loi qui unit en un seul pouvoir les multiples crations, forces, mouvements et phnomnes. On pourrait dfinir cette loi de la nature comme la force clef. C'est un pouvoir puissant et redoutable. Cette force originelle, cette loi fondamentale de la cration, est dfinie dans la mythologie comme Nmsis. Nous dirons que cette force originelle est et demeure immuable, inviolable. C'est pourquoi la pense grecque la reprsentait comme la desse de la justice vengeresse, qui punit le vice et poursuit tout crime, tout dlit. L'autre dnomination de cette force originelle est karma. Cette force originelle de l'univers est, en tant que principe, absolue et immuable. C'est pourquoi l'Enseignement Universel dit de Karma-Nmsis, comme on la nomme: Karma-Nmsis cre les mortels et les peuples. Mais une fois crs, ce sont eux qui font de Karma-Nmsis soit une furie, soit un ange qui rcompense. En vrit, sage est celui qui honore Nmsis. Cette force originelle de l'univers, le Logos de la nature, est dans son intransigeance inbranlable la gardienne absolue du grand plan de Dieu. L'esprit divin rayonne un plan dans l'abme ; la force de l'esprit rveille les forces de la nature, l'univers se met en mouvement et se manifeste. Et maintenant apparat l'organe de contrle, Nmsis, la gardienne du plan de Dieu ; force intransigeante, d'o n'mane ni sagesse, ni bien, ni mal, ni rien de positif ou ngatif; force qui prserve uniquement la volont du Logos malgr toutes les influences dviantes ou contrariantes. Tout bien considr, quelle beaut surprenante ! Le plan divin est gard ternellement, il est inviolable, il s'accomplira. Cependant il y a un danger redoutable ! Car Nmsis qui rectifie la loi transgresse apparat alors comme la vengeance, la fatalit. C'est sous cette dernire appellation que nous la connaissons le mieux dans la vie dialectique: la fatalit, le destin aveugle. C'est pourquoi une desse aux yeux bands la reprsente. Vous comprenez peut-tre maintenant ce qui se produisit dans le lointain pass. Une partie de l'humanit abandonna la sagesse, qui est de l'esprit, et se mit faire des expriences de faon arbitraire. Aussitt Nmsis apparut pour rectifier: Dieu ne peut pas laisser prir l'uvre de ses mains. La loi naturelle rectificatrice entra en jeu. C'est ainsi que le feu impie s'alluma dans le vaste univers. Le feu du Destin rpondit la transgression de la loi. A ce tournant, l'homme fut spar de l'esprit. Dans cet tat, il n'tait plus un homme, il n'tait plus Manas, le penseur, que de nom. Dpourvu de sagesse, il se mit servir les diffrents dieux de la nature. Mais chaque divinit plantaire, chaque force naturelle plantaire diffre l'une de l'autre. Elles ne peuvent accomplir que leur propre mission cratrice. Vous pouvez vous reprsenter comment l'humanit corrompue dtruisit compltement et continuellement la relation d'quilibre qui unit entre elles les forces plantaires au service de l'homme et donc comment la fatalit, Nmsis, rectifie. C'est ainsi que prissent les mondes par le feu ; que l'impit appelle l'impit et des forces pour combattre la nature. De la sorte notre vie se passe dans une atmosphre de catastrophe, dans le flau de l'ignorance, l'ignorance de l'tat d'homme originel. Dans l'tre aurai de chaque microcosme s'inscrivent les comptes non rgls du Destin, de Nmsis, dettes qu'il faudra payer jusqu'au dernier centime. Et quand vous vous en acquittez sur le chemin fatal qui traverse la nature de la mort, vous contractez gnralement de nouvelles dettes. Nous connaissons bien Karma-Nmsis ! Comment sortir du circuit des condamns ? Nmsis ne nous aide pas. Elle ne l'a jamais fait, elle ne peut pas le faire. Elle rectifie, c'est tout. Elle se venge. Mais elle se venge sans haine. Cependant il existe une voie de dlivrance. L'Ecole Spirituelle actuelle ne perd jamais l'occasion d'en parler. Ce faisant elle ne prche pas, elle ne tient pas de propos difiants, elle ne prsente pas de doctrines particulires. Non, elle vous montre continuellement

que si vous voulez chapper au circuit fatal, il faut parcourir rellement le chemin de la dlivrance, commencer par dchirer le vtement de l'ignorance, par annihiler votre type sanguin. Voil le point crucial. Le chemin universel de la dlivrance vous est indiqu sans cesse. Suivez-le donc ! Dchirez pour commencer le vtement que vous portez, celui du reniement quotidien. Ce faisant, vous ferez la paix avec Nmsis, desse de la justice vengeresse.

VI LA REALISATION DU PLAN DE DIEURevenons encore une fois Nmsis, la desse de la justice vengeresse, la loi de la nature, celle que nous appelons ici-bas la fatalit, le destin chez qui nous avons un compte ouvert comme tous nos semblables. Le relev des sommes dues en vue de leur acquittement permanent nous parvient sans discontinuer et entretient une sphre active dans notre sang, dans toute notre vie: fatalit, menace, souffrance et malheur, faiblesses, maladie et mort. Du ct de Nmsis, aucun plaisir sadique nous harceler de la sorte, cette desse a les yeux bands. C'est d'une manire impersonnelle qu'elle rectifie et qu'elle continuera le faire aussi longtemps que nous ne reprendrons pas le chemin de l'homme vritable. Rflchissant tout cela, vous vous reprsenterez peut-tre la souffrance inexprimable que l'on prouve sur cette plante, le malheur qui s'tend sur toute la terre, la misre inhrente tous les rgnes de la nature. Oui, la totalit de la plante sur laquelle nous demeurons souffre d'une manire insupportable et le feu de Nmsis ne cesse de faire rage ! Et c'est maintenant le moment de vous montrer l'orientation extraordinaire de la Gnose universelle au milieu de toutes les orientations connues en ce monde. Gnralement on se demande : Qui tes-vous? A quelle glise appartenez-vous ? Qu'est-ce qui vous intresse? Quelles sont vos occupations? Avez-vous du got pour la philosophie, ou l'occultisme? C'est bien ainsi que l'on bavarde, n'est-ce-pas? Parce que l'on est sous le flau de l'ignorance, parce que les vhicules de la personnalit et l'tat d'tre entier sont compltement cristalliss. Parce que notre individualit ne possde plus le moindre semblant, la plus petite ombre de la splendeur de l'homme originel vritable. C'est pourquoi nous cherchons tout au plus passer le temps au milieu des douleurs et souffrances humaines les plus atroces. Nous essayons de nous cacher derrire ces passetemps, nous faisons semblant. Mais il faut comprendre que, pour satisfaire aux exigences de Nmsis, pour tre en rgle avec elle, il n'y a qu'un chemin, il n'y a qu'une mthode appliquer : la mthode, le chemin de la Gnose universelle. Il n'existe pas d'autre solution ! La Gnose ne vous demande pas seulement de clbrer un culte ou de rester assis dans un temple d'un air grave ; d'tre membre fidle d'un groupe, de faire des prires ou d'observer des recommandations et exercices. La Gnose ne vous demande pas seulement votre intrt. Elle demande votre tre entier. D'aller le chemin ou pas, tout ou rien. Mais est-il encore possible d'tre un jour en rgle avec Nmsis ? Avec la loi originelle de la nature universelle ? La dgnrescence gnrale n'est-elle pas si avance qu'un rtablissement soit absolument exclu ? Objectivement, si c'tait le cas, le cours de votre vie serait extrmement tragique et dramatique. Nous disons objectivement car vous n'en sentiriez plus, vous n'en prouveriez plus le tragique ni le dramatique. Vous prendriez la vie telle qu'elle est, comme tant d'hommes le font. En obissant comme tout le inonde la loi de conservation de soi, la loi vous obligeant vous dfendre des griffes et des dents .... Vous considreriez et accepteriez l'emprise de Nmsis comme allant de soi; vous diriez: C'est la vie ! Si c'tait votre cas, la Gnose n'aurait plus rien vous dire. Elle n'aurait plus jamais rien vous dire ! Car vous ne pourriez plus sortir de votre obscurcissement, vous ne pourriez plus tre lucide. La Gnose devrait alors attendre votre mort, la totale dissolution de votre personnalit dans le microcosme. Et lorsqu'en temps voulu, le microcosme serait de nouveau en possession d'une autre personnalit, la Gnose tenterait encore une fois de le

toucher. Mais combien de temps s'coulera-t-il avant qu'il en soit ainsi? C'est pourquoi Herms dit: Que ragisse celui qui en est encore capable. Une Ecole Spirituelle gnostique rassemble gnralement ceux qui souffrent dans l'ego, comme l'exprime le Tao Te King de Lao Tseu. Dans ce qui prcde nous vous avons dit des choses qui vous ont peut-tre fait mal. La question est de savoir si nous vous avons bless jusqu' vous faire souffrir dans l'ego. Beaucoup endurent des souffrances insupportables, mais plus fort que toute douleur gmit l'ego, le moi dialectique, qui tente par n'importe quel moyen de fuir l'insupportable. Et quand l'Ecole se doit de dire des vrits qui font mal l'tre naturel pour amener l'lve l'entendement librateur, il peut se faire que certains endurcissent leur moi contre les indications de la Gnose, essayant d'chapper ainsi la douleur. Lorsque nous disons que beaucoup souffrent dans l'ego, nous voulons dire par l qu'ils sont pleins de douleur et dnus de tout espoir jusques et y compris dans l'tat dialectique le plus lev, dans tous les aspects du moi et de la conscience. Ce genre d'homme prouve tel point le cours des choses dialectiques comme une tragdie, comme un drame, comme absolument inhumain, qu'il se rvolte et cherche en sortir. Il ne connat certainement pas encore Nmsis, la rectificatrice, mais intuitivement il conoit que l'orientation de vie gnrale est absolument fausse. Alors, l'ego souffrant de plus en plus, il se met chercher le chemin. Et quand il l'a trouv, il n'hsite plus. Il le suit directement, compltement, et accepte toutes les consquences. Car il sent qu'aller le chemin est la solution, la seule possibilit, le retour joyeux au Pre. Si tel est votre cas, les dernires paroles du quatrime livre vous concernent : Tel est leur chemin depuis le commencement : tandis qu'elles font des expriences, elles prennent conscience de ce que leur destin dpend de la marche circulaire des dieux; elles finissent par tre dlivres et laissent derrire elles sur la terre de grands monuments voquant, les uvres sublimes qu'elles accomplissent une fois libres. Et tout ce qui, au cours des temps, jette de l'ombre et rpand des tnbres: la naissance des cratures de chair pourvues d'me, la gnration la faon des jeunes animaux, l'ensemble des uvres humaines, tout ce qui dcrot, sera rgnr par le Destin, par la rgnration des dieux et des cycles de la nature quand leur nombre sera atteint. Car le divin est l'univers cosmique fondu en unit, rgnr par la nature. Car la nature elle aussi est ancre dans la toute-puissance de Dieu. Essayons d'analyser ces paroles pour que vous ayez un point d'appui et qu'aprs les choses graves et les faits inquitants que nous vous avons exposs, vous ayez une claire vision du chemin que la jeune Gnose suit avec ses lves. Il ne s'agit pas ici d'exprience et de sagesse au sens ordinaire du mot. Le sanctuaire de la tte et le sanctuaire du cur sont le sige d'une vie trs spciale, trs particulire. Une vie qui sommeille peut-tre encore mais n'en est pas moins prsente. Votre cur septuple a le pouvoir, comme Isis la Mre, de manifester cette vie, de vivre cette vie, d'accder cette vie. Et ds votre accession la vie, votre cur cleste dans le sanctuaire de la tte, la chambre pourpre de la ville de jade, reoit la grce d'avoir part l'unique sagesse, la sagesse absolue. Vous pouvez entreprendre immdiatement cette naissance de Bethlem, remporter cette victoire du Golgotha, si seulement vous acceptez de dchirer, immdiatement, le vtement de l'ignorance, le vtement du reniement, votre tre sanguin, l'habit de votre culture sanguine dans lequel vous vous barricadez comme dans une forteresse. Votre caractre entier, l'ensemble de vos faons d'agir et de penser, votre tre issu de la matire doit passer sur le billot. C'est la cause du flau, les chanes de corruption, la prison tnbreuse, la mort vivante, le cadavre dot de sens, la tombe que vous emportez partout avec vous. Il faut dtruire dans leur principe, en commenant immdiatement,

toutes les consquences de vos conflits avec Nmsis, qu'elles viennent de vous ou de ceux qui vous ont prcds dans le microcosme. Le nouveau matin vous fait signe. Le nouveau rgne gnostique est devenu ralit, une puissante exprience vcue qui ne cesse de s'tendre. Voulez-vous y avoir part? Voulezvous y cooprer? Vous le pouvez la seule condition d'acqurir un tout nouvel tat d'tre. Lorsque vous aurez ouvert toutes grandes les portes de la vie qui sommeille encore en vous. C'est pour cette raison que nous nous sommes adresss votre conscience en toute franchise. Car il s'agit d'tre prt temps pour les noces qui seront clbres, les noces de l'Agneau, les noces alchimiques de notre Pre, Frre Christian Rose-Croix. Ouvrez le cur septuple la lumire de la Gnose. Essayez le plus rapidement possible de faire circuler cette lumire en vous par une attention constante et oriente. Vivez d'une manire nouvelle avec tous vos semblables. Quand vous faites cela, quand vous faites circuler la lumire, Pomandrs, libr, se lve de son tombeau et prend place sur le trne dans le cur cleste. Et ds cet instant l'esprit, le Dieu en vous, prend la direction de votre vie. Comprenez bien surtout que nous ne vous adressons pas un sermon, que nous n'essayons pas de vous prsenter encore une fois des notions de notre enseignement. Mais il faut que vous saisissiez et gardiez en vous consciemment ce savoir : le temps de l'accomplissement, le temps de la moisson de celle priode est arriv. Si vous voulez parcourir le chemin de la Gnose, il est clair que vous devez rtablir l'harmonie entre vous et Nmsis, entre vous et la loi originelle de la nature du jardin des dieux. Telle est la seule manire de briser le cercle de la marche des ons, des dieux de la nature; le mouvement circulaire dont vous tes prisonnier. Les ons de la nature demeurent, ils existeront jusque dans l'ternit et continueront d'accomplir leur tche. Mais si vous parvenez vous mettre en harmonie avec la loi originelle, les ons de la nature, toutes ces forces qui vous entourent, qui vous oppressent et vous tiennent prisonnier, seront rduits rien ainsi que leur influence pernicieuse et leur force d'opposition. Le renouvellement des temps n'a pas lieu seulement des poques dtermines, suivant la course des sept rayons dans le monde, mais il peut se produire directement, chaque instant, en tout homme qui cherche vraiment et trouve l'unique vie, l'unique sagesse, et se met vivre en harmonie avec Nmsis. La philosophie hermtique vous donne un vaste aperu des consquences qui se produiront si vous, et toujours plus d'hommes avec vous, vous mettez en marche sur le chemin de la libration et du rtablissement. En accdant au monde de l'tat d'me vivante, vous serez directement libr de la roue de la naissance et de la mort. L'me ne sera plus lie la chair de la nature dialectique. Et quand beaucoup se seront arrachs la roue de la vie et de la mort, les naissances de cratures de chair pourvues d'me, la conservation de la nature par la gnration et toutes les uvres humaines artificielles annexes, dclineront. La terre, plante aux tristes aspects dialectiques, se dpeuplera progressivement. Etant donn que la nature tend toujours satisfaire les besoins de ses cratures, au dbut de cette priode, le nombre des cycles de la nature une fois atteint, la plante entrera dans une re de repos, une re de rtablissement, d'quilibre avec le Logos. Toute la matire grossire disparatra, et tout ce que la nature rend obligatoire et ncessaire cessera d'exister. Si vous allez le chemin, si vous le suivez ensemble en tant que groupe, ce dveloppement sera acclr. Fatum, Nmsis, produira de nouveaux ons naturels, et le mouvement circulaire de la nature prendra un nouveau cours. Notre plante mre s'veillera rgnre de cette re de repos, tout l'ancien aura disparu. Car la terre entire

sera de nouveau en quilibre avec la loi originelle, avec Nmsis, la desse de la justice divine. Alors, sur notre plante tnbreuse, en ses tnbreux habitants, le plan de Dieu s'accomplira selon sa nature vritable. La terre redeviendra la sainte Terre. Un lieu strictement vou l'uvre divine, dont parle ainsi la Bible: La terre entire sera remplie de la magnificence de Dieu Les naissances, et toutes les uvres divines sur terre, seront rtablies au sens absolu du terme. Non pas les cratures de chair pourvues d'me, au sens dialectique, mais des tres qui seront des mes vivantes et hriteront de toute la terre afin de consacrer ce lieu de travail entier sa mission. Par le renouvellement des dieux et des cycles de la nature, le Destin transformera tout ce qui, au cours des temps, jetait de l'ombre et rpandait des tnbres, tout ce qui entranait le dprissement en s'opposant la mission divine. Et tout cela trouvera l'quilibre avec le Logos. Car le divin est l'univers cosmique fondu en unit, rgnr par la nature. Car la nature elle aussi est ancre dans la toute-puissance de Dieu.

VII LE CRI DU CUR DE LA GNOSE UNIVERSELLEDans les chapitres prcdents nous avons vu que, selon l'expression de la Bible, la joie rgne dans le ciel lorsqu'un pcheur se convertit. Quand l'humanit dchue reprend les anciens chemins du salut et cherche de nouveau la vie et la sagesse; quand l'humanit retrouve cette vie et cette sagesse, alors la nature dialectique n'a plus de raison d'tre ! Aprs une priode de repos et de rtablissement du cosmos terrestre, cette nature disparat compltement, de sorte que la totalit de l'espace du septime domaine cosmique peut de nouveau s'appeler, dans toute son tendue, le jardin des dieux. C'est pour cela que la Gnose est le chemin, la vrit et la vie. Essayons de concevoir en profondeur la signification immense des choses et des valeurs auxquelles nous confronte la philosophie hermtique. Le chemin de la Gnose ne signifie pas seulement votre dlivrance, mais en mme temps celle du monde et de l'humanit. C'est pourquoi considrons la parole de Paul dans son Eptre aux Romains, chapitre 8: Aussi la cration attend-elle avec un ardent dsir la rvlation des fils de Dieu. Car la cration a t soumise la vanit ... elle souffre les douleurs de l'enfantement. C'est une parole vritablement hermtique. La cration entire dpend compltement et totalement de vous et de nous: ceci est un axiome. De par notre nature, nous tous, chacun individuellement et tous ensemble, nous tenons entre nos mains le sort du monde et de l'humanit. C'est pourquoi nous osons parler aussi du nouveau rgne gnostique. Car nous n'envisageons pas seulement notre propre dlivrance; nous nous rendons parfaitement compte et faisons l'exprience que la Gnose est l pour le monde et l'humanit. Voil pourquoi il faut avoir profondment conscience de l'immense signification de la Gnose et de notre relation elle, comprendre que l'appel que nous vous adressons n'a pas pour but de vous demander simplement votre participation. Notre appel porte jusqu' vous le cri du cur de la Gnose universelle, le cri du cur de la cration entire. Le cri du cur pour aider, par la force active et entire de l'action, la rvlation des enfants de Dieu. Et il va de soi que si cet appel trouve un cho en vous, tout commence en vous. Car comment pourriez-vous aider un homme tomb devenir enfant de Dieu si vous vous dbattez vous-mme encore dans les gouts de la dialectique ? Nous voulons enfin attirer de nouveau votre attention sur le seizime verset du quatrime livre d'Herms, o il est dit que le divin en vient se manifester lorsque l'univers cosmique, fondu en unit, est renouvel par la nature. L'Enseignement Universel, la langue sacre de tous les temps, parle de multiples faons de cette tche particulire, de la fusion en unit, tche qui s'impose priodiquement avec force. Elle s'accomplit par un changement de l'atmosphre, par l'apparition de la lumire, du Christ dans l'atmosphre : l'apparition du Fils de l'Homme sur les nues du ciel. Le nouveau champ astral qui s'est tendu sur le nouveau rgne gnostique est un symptme du futur renouvellement de la nature, se manifestant dans les frres et les surs qui s'accordent totalement ses vibrations ; ainsi la nouvelle nature pourra de nouveau exister dans la divinit. Le nouveau rgne gnostique est l'ombre qui prcde la gloire venir. Et c'est cette lumire qu'il faut considrer les vnements de ces dernires annes, les vnements de la vie de l'Ecole Spirituelle actuelle. Nous pensons ici par exemple la construction et la conscration de nouveaux centres de force de la jeune Fraternit gnostique. Avec l'aide de la chane gnostique universelle qui se manifeste dans le nouveau champ

astral, vous pouvez mener bien le grand processus de libration, de transmutation du mortel, de l'impie, en immortel, en divin; pour l'accomplissement de la vritable mission de votre vie et par l'engagement au service de Dieu, du monde et de 1 ' humanit. Et ce qu ' il faut pour cela en premier lieu, c'est dchirer le vtement que vous portez, le vtement de 1' ignorance, le vtement du reniement. Confiez-vous la lumire de la Gnose et ouvrez les sept chambres du cur. Portez la hache dans votre comportement, portez la hache dans votre type sanguin et commencez aujourd'hui mme, sans dtour. Et si vous avez dj commenc, continuez la tche avec des forces et des efforts renouvels; c'est en cela que consiste tout l'apprentissage. Plantez l'pe dans votre propre nature pour dchirer le vtement de l'ignorance, pour dchirer le vtement du reniement.

VIII CINQUIEME LIVRE EXTRAIT D'UN DISCOURS D'HERMES A TAT1. Je fais cet expos, mon fils, d'abord par amour des hommes et en humble dvouement Dieu. Car il n'y a pas pit plus vraie que de considrer les choses essentielles et de tmoigner sa gratitude celui qui en est l'auteur, ce que je ne cesserai jamais de faire. 2. Mais si rien ici n'est rel ni vrai, Pre, que faut-il faire alors pour vivre de la juste manire ? 3. Vis au service de Dieu, mon fils ! Qui est vritablement pieux aimera la sagesse au plus haut degr ; car sans amour de la sagesse il est impossible d'atteindre la pit la plus haute. Celui qui a acquis la vision profonde de l'essence du tout et appris comment, par qui et en faveur de qui l'ensemble est mis en ordre, rend grce de tout Dieu, le Dmiurge, le Matre constructeur du monde, tel un Pre infiniment bon, qui comble de bienfaits et protge fidlement. 4. Confessant sa gratitude, il sera pieux, et par sa pit il saura o est la vrit et qui elle est; et grce cette vision profonde, sa pit ne cessera de s'affermir. 5. Jamais, mon fils, l'me, bien qu'elle soit dans le corps, ne redescend en sens inverse quand elle allge le fardeau de ses dettes pour saisir vraiment le bien et le vrai. 6. Lorsque l'me apprend qui l'a appele l'existence, elle s'emplit d'un amour immense, oublie tout mal et ne peut plus se sparer du bien. 7. Tel doit tre, mon fils, le but de la pit. Si tu y reviens, si tu vis de la juste manire et meurs bienheureux, ton me saura o diriger son vol en toute certitude. 8. Tel est, mon fils, l'unique chemin vers la vrit, que nos anctres ont aussi parcouru et dont ils ont reu le bien. 9. Sublime et trac est le chemin mais difficile et ardu pour l'me tant qu'elle est dans le corps. 10. L'me doit d'abord diriger la lutte contre elle-mme, provoquer une profonde scission et abandonner une partie la victoire sur elle-mme. Un conflit nat en effet entre une partie et les deux autres: la premire tente de s'chapper tandis que d'en bas les deux autres tentent de l'attirer. La consquence est lutte et grande dpense de force entre la partie qui veut s'chapper et celles qui tentent de la retenir. 11. Que ce soit l'une qui gagne ou les deux autres, cela ne revient toutefois pas au mme. Car la premire partie aspire fortement au bien tandis que les autres habitent les domaines de la perdition. 12. L'une, pleine de tristesse, dsire retrouver la libert ; les autres chrissent l'esclavage. 13. Quand les deux sont vaincues, elles restent enfermes en elles-mmes, inactives et isoles, abandonnes par celle qui rgne. Mais si c'est la premire qui est vaincue, elle est faite prisonnire par les deux autres, dpouille de tout et punie par la vie qu'elle mne ici-bas. 14. Vois, mon fils, ce qui te guide sur le chemin de la libert : tu dois d'abord, avant de mourir, renoncer ton corps et vaincre la vie engage dans la lutte ; puis, ayant remport cette victoire, retourner vers l'en haut. * * *

15. Et maintenant, mon fils, je vais rsumer les choses essentielles par de brves sentences : tu comprendras ce que je dis si tu te souviens de ce que tu as dj entendu. 16. Tout ce qui existe est en mouvement ; le non-tre seul est immobile. 17. Tous les corps sont soumis au changement ; mais tous les corps ne sont pas dissolubles. 18. Toutes les cratures ne sont pas mortelles ; toutes les cratures ne sont pas immortelles. 19. Le dissoluble est prissable ; l'immuable est ternel. 20. Ce qui renat toujours, toujours prit; mais ce qui s'est form une fois pour toutes, n'est jamais ananti et ne devient pas autre chose. 21. En premier est Dieu; en second, le Cosmos, et enfin. l'Homme. 22. Le Cosmos est pour l'Homme, l'Homme pour Dieu. 23. La partie sensitive de l'me est mortelle, la partie raisonnable, immortelle. 24. Toute ralit manifeste est immortelle mais cependant tranformable. 25. Tout tre est double, rien de ce qui est n'est en repos. 26. Toutes choses ne sont pas mues par une me ; mais il y a une me qui meut l'tre entier. 27. Tout ce qui est sensible exprimente par la souffrance ; tout ce qui exprimente souffre. 28. Tout tre sujet la douleur est aussi sujet la joie, savoir, la crature mortelle; qui connat la joie ne connat pas ncessairement la douleur, savoir la crature immortelle. 29. Tout corps n'est pas sujet la maladie ; tout corps soumis la maladie est soumis la dissolution. 30. Le Nous est en Dieu ; la raison est en l'homme ; la raison est dans le Nous. Le Nous est insensible la souffrance. 31. Rien de vrai dans le corps mortel ; rien de faux dans le corps immortel. 32. Tout ce qui vient l'existence est soumis au changement, mais tout ce qui vient l'existence n'est pas prissable. 33. Rien de bon sur terre; rien de mal dans le ciel. 34. Dieu est bon; l'homme mchant. 35. Le bien opre volontairement; le mal involontairement. 36. Les dieux destinent les uvres bonnes aux bonnes fins. 37. Le bon ordre est justice sublime; le bon ordre est loi. 38. La loi divine est le temps; la loi humaine est le mal. 39. Le temps est la rotation du monde ; le temps est le destructeur de l'homme. 40. Dans le ciel tout est immuable ; sur terre tout est changeant. 41. Rien n ' est soumis ni subordonn dans le ciel ; rien n ' est libre sur la terre. 42. Point d'ignorance dans le ciel ; point de connaissance sur la terre. 43. Le terrestre n'a pas part au cleste. 44. Tout ce qui est dans le ciel est sans tache et sans souillure; tout ce qui est sur terre est condammable. 45. Le divin n'est pas mortel; n'est pas divin qui est mortel. 46. Ce qui est sem ne germe pas toujours ; ce qui nat a toujours t sem. 47. Pour le corps corruptible il y a deux priodes de temps : de la conception la naissance et de la naissance la mort. Pour le corps incorruptible il n 'est qu 'un temps qui commence la cration. 48. Les corps corruptibles croissent et dcroissent. 49. La matire corruptible oscille entre deux contraires formation, destruction. La matire incorruptible accomplit le changement en elle-mme ou en ce qui lui est

semblable. 50. Pour l'homme, la naissance est le commencement de la mort ; et la mort le commencement de la naissance. 51. Ce qui na t meurt donc aussi ; ce qui meurt est donc aussi n. 52. Des choses essentielles, quelques-unes sont dans les corps, quelques-unes dans le monde des ides, quelques-unes dans le monde des forces. Le corps est aussi dans le monde des ides, mais l'ide et la force sont aussi dans le corps. 53. Le divin ne participe pas au corruptible et le mortel ne participe pas au divin. 54. Le mortel n'entre pas dans un corps immortel ; mais l'immortel peut entrer dans les parties mortelles. 55. Les forces divines qui se manifestent ne se dirigent pas vers le haut mais vers le bas. 56. Rien de ce qui se passe sur terre n'a d'utilit pour ce qui se passe dans le ciel, mais tout ce qui se passe dans le ciel est de la plus haute importance pour ce qui appartient la vie terrestre. 57. Le ciel est la demeure des corps incorruptibles ; la terre est le sjour des corps corruptibles. 58. La terre est dpourvue de raison, le ciel est conforme la raison divine. 59. Les harmonies clestes sont le fondement du ciel ; les lois terrestres sont imposes la terre. 60. Le ciel est le premier lment, la terre le dernier. 61. La Providence est l'ordre divin, le destin, le serviteur de la Providence. 62. Le hasard est mouvement aveugle et dsordonn, force illusoire, apparence trompeuse. 63. Qu'est-ce que Dieu? Le bien immuable et inflexible. Qu'est-ce que l'homme ? Un mal qui tourne sur soi. 64. Si tu gardes ces sentences dans ta pense, tu n 'auras pas de difficult retrouver intrieurement les explications que je t'ai donnes en dtail ; car ces sentences en sont le rsum. 65. Evite pourtant d'en parler et d'en discuter avec la foule ; non pas que je veuille lui interdire tes trsors, mais parce qu 'elle ne fera que rire de toi. Qui se ressemble s'assemble ; mais qui diffre se hait. Les paroles que je t'ai dites n'attirent qu 'un tout petit nombre d'auditeurs, peut-tre pas mme un seul parmi ce petit nombre. Ces paroles ont en outre cette particularit : elles excitent encore plus les mchants au mal. C'est pourquoi il faut prendre garde la foule, elle ne comprend ni la force libratrice ni la splendeur de l'enseignement. 66. Que veux-tu dire Pre ? 67. Ceci, mon fils : la vie humaine animale est excessivement porte au mal. En elle le mal est inn ds sa venue au monde et elle en tire satisfaction. 68. Si cette nature animale apprend que le monde a t cr un jour, et que tout se passe conformment la Providence et au Destin, puisqu'en effet c'est la fatalit 3 qui gouverne tout, ne sera-t-elle pas bien pire ? Car si cette nature animale mprise l'univers parce qu'il a t cr un jour et attribue la cause du mal la fatalit, elle finira par ne plus s'abstenir d'aucune uvre mauvaise. 69. C'est pourquoi il faut que tu sois vigilant son gard afin que, dans son ignorance, elle agisse le moins mal possible par crainte de ce qu'elle ne peut pas comprendre intrieurement.

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Karma-Nmsis

IX LA LOI ORIGINELLE DES MYSTERES GNOSTIQUESLe dbut du cinquime livre d'Herms Trismgiste est un tmoignage du vritable amour pour Dieu et pour l'humanit entire, comme axiome, comme formule de vie vritablement libratrice. Il ressort de ceci que le fameux rcit vanglique que l'on trouve dans la Bible et qui se rapporte au texte ci-dessus est, sans aucun doute, hermtique. Quelqu'un vint Jsus et demanda: Quel est le premier et le plus important de tous les commandements ? Et Jsus rpondit : Aimez Dieu par-dessus tout et votre prochain comme vous-mme. En ceci rside, selon Jsus le Seigneur, toute la loi et les prophtes. Telle est la clef de la porte qui mne la vie libratrice. Il s'agit donc d'un axiome hermtique. Nous vous plaons maintenant devant cette exigence irrfutable afin de l'tudier de plus prs et, partir d'elle (car c'est cela qui importe), de vous examiner vous-mme. Aimez Dieu par-dessus tout et votre prochain comme vous-mme. Satisfaites-vous cette loi originelle des mystres gnostiques ? Peut-tre rpondrez-vous cette question par une plainte, plainte aussi vieille que le monde dialectique. Nous en avons un cho dans le deuxime verset de notre texte : Mais si rien ici n 'est rel ni vrai, Pre, que faut-il faire alors pour vivre de la juste manire ? En effet comment l'homme pourrait-il appliquer cette loi originelle alors que le monde est ce qu'il est? Et en ce qui concerne la nature de notre ordre mondial dialectique, vous n'avez pas besoiti que l'on vous fasse un dessin ! Nous l'avons par ailleurs dj fait maintes fois ! Les jours que nous vivons prsent sont obscurcis par tant de nuages menaants que cela suffit justifier votre plainte. Car vous la connaissez bien, elle fait partie de votre tre. Chacun la connat par exprience. Lorsqu'un homme dcide de suivre fidlement les instructions de la loi originelle gnostique, il dcouvre rapidement, en lui et autour de lui, de puissantes entraves son accomplissement. Lorsqu'on pense, par exemple, l'amour port au moi, l'amour de soi qui vous gouverne continuellement ; la haine qui est la consquence de cette conservation de soi ; ces critres de vie si diffrents, pour lesquels la plupart des hommes prouvent de l'aversion; quand on pense la multiplicit des diffrentes orientations qui vous remplit d'angoisse, alors il est bien certain que si vous voulez appliquer spontanment un amour parfait du prochain vous vous heurtez bien des doutes et d'insurmontables obstacles. Que doit-on faire maintenant pour tre en harmonie avec la Loi originelle gnostique et obtenir la clef de la vie libratrice ? Herms dit que nous qui vivons dans le monde des phnomnes devons essayer de percer jusqu' l'arrire-plan de ces apparences. C'est alors seulement que nous comprendrons notre prochain et que nous pourrons l'aider au mieux. Vous devez tendre percer jusqu' l'arrire-plan des choses auxquelles l'homme est appel et lu. Vous devez arriver savoir pourquoi et comment il advint que l'homme chuta et fut abaiss jusqu' la condition qui est la sienne actuellement. Quand un jour vous possderez cette sagesse, non un savoir intellectuel, mais une sagesse intrieure de premire main, telle une qualit imprgnant tout votre tre, sagesse que vous ne pourrez plus perdre et qui ne vous quittera plus jamais, alors vous aimerez

vritablement votre prochain, c'est--dire l'humanit tout entire, et en mme temps vous concevrez la noblesse de votre tre le plus profond. Mais pour pouvoir percer jusqu' cette sagesse, cette possession intrieure, il faut, comme le dit Herms, devenir pieux; mener une vie consacre au service de Dieu: Qui est vritablement pieux aimera la sagesse au plus haut degr ; car sans amour de la sagesse il est impossible d'atteindre la pit la plus haute. En premier lieu, vous devez donc vous demander ce que signifie tre pieux, cela en tant que chemin, en tant que moyen d'atteindre la sagesse, donc en tant que mthode pour vous lever jusqu' la Gnose originelle. Peut-tre que la rponse vous semblera un peu simpliste et que vous allez dire : Oui, je sais trs bien ce qu'est la pit. Et sans vous y arrter davantage vous serez tent de passer l'tude des aspects suivants de la philosophie hermtique. Pourtant une vie pieuse, savez-vous bien ce que c'est en ralit ? Si vous le savez si bien et si vous conformez votre vie ce savoir, permettez-nous de vous demander le rsultat. Alors, comme le dit Herms, vous vous trouveriez dans la sagesse absolue, dans la conscience mercurienne. Car tre pieux est la clef qui ouvre la porte de la sagesse. Et quand vous parlez de vie pieuse ne pensez-vous pas ce que l'on entend communment par vie religieuse? Depuis des sicles les mystiques nous ont abreuv de considrations lyriques sur la pit. On voque alors, par association, la vie en cellule accompagne de mortifications et autres pnitences, ou la vie dvote de personnes remplissant consciencieusement leurs devoirs religieux. L'humanit compte de telles personnes par millions. Il en a toujours t ainsi. Mais o est la sagesse l dedans, la sagesse libratrice qui doit ncessairement rsulter d'une vie pieuse ? Celui qui a acquis la vision profonde de l'essence du tout et appris comment, par qui et en faveur de qui l'ensemble est mis en ordre, rend grce de tout Dieu, le Dmiurge, le Matre constructeur du monde, tel un Pre infiniment bon, qui comble de bienfaits et protge fidlement. Confessant sa gratitude, il saura o est la vrit et qui elle est ; et grce cette vision profonde, sa pit ne cessera de s'affermir. Quand nous parlons d'apprentissage srieux, nous savons bien que la plupart des lves de la jeune Gnose possdent le srieux exig. Car quand la Direction de l'Ecole dcouvre que certains candidats n'ont pas les qualits requises, elle les invite quitter l'Ecole. Or, entre l'apprentissage srieux ordinaire des lves de la jeune Gnose et une vie religieuse mene dans une glise ou une secte, il n'y a aucune diffrence de valeur. Ce n'est qu'une base de dpart, un commencement. C'est la pose de la premire pierre. Mais ce qui est regrettable c'est que la plupart des candidats s'arrtent cette premire pierre, en restent l ou s'asseoient dessus avec l'ide totalement errone qu'une certaine religiosit ou qu'un apprentissage extrieurement srieux conduira la vie libratrice ou apportera la sagesse. Quiconque s'accroche certaines formes ou expressions religieuses ou quiconque s'identifie compltement un srieux apprentissage ordinaire mais sans plus, cristallise forcment ; et cause de cette cristallisation il peut de moins en moins tre touch par la lumire libratrice. Un apprentissage srieux sans plus, et il est frquemment conu ainsi, recle un grave danger. Car lorsque la premire pierre est pose, il faut absolument entreprendre une construction. La construction doit se dresser dans l'espace. Il faut que quelque chose qui jusqu'alors n'existait pas se ralise vraiment. Et lorsque la construction est acheve, il faut l'utiliser. C'est pourquoi, la religiosit et la dvotion ordinaires sont tout fait diffrentes d'un comportement pieux. Comme vous l'avez vu, le cinquime livre d'Herms est une partie d'un dialogue entre Herms et Tat, ou Tatius. La notion Tat, ou Tatius, renvoie celle de royaut ou d'appel

la royaut, donc au vritable devenir humain suprieur. Il est dit Tatius que la clef qui donne accs au devenir de l'homme vritable rside dans la conqute de la pit. Voil le secret de l'apprentissage gnostique: possder intrieurement le courage de persvrer malgr tous les obstacles, toutes les entraves, tout ce qui essaie d'enrayer le travail; persvrer sans tenir compte de ce que l'on peut dire, en toute situation, au milieu des difficults qui s'accumulent. Si vous n'avez pas ce courage, si vous ne possdez pas le pouvoir de persvrer, d'avancer ainsi, jamais vous ne parviendrez la sagesse, jamais vous ne parviendrez l'amour de l'humanit au sens de la loi originelle de la Gnose. Le commandement aimez Dieu par-dessus tout signifie: continuez, malgr tout, mme si cela drange ou contrarie vos habitudes troites. Alors la sagesse entrera en vous, la sagesse qui est de Dieu. Si vous dmontrez pareil courage de faon consquente, le courage de la conviction, on peut dire que vous avez pass la porte. Si vous tentez vraiment l'aventure avec la puissante force-lumire de la Gnose, en une sincrit absolue, et que vous cartez rsolument toutes les difficults et tous les obstacles sans leur donner d'importance, vous avez pass la porte. Alors la sagesse de Dieu entre en vous. Et cette sagesse et l'amour ne font qu'un ; l'amour absolu qui est pour tous et en tous. Songez aux deux premiers courants de la lumire septuple universelle. Le courant qui suit directement celui de la manifestation de la plnitude divine, c'est l'amour universel. Si vous avez compris cela, vous savez que vous avez reu la clef du bien universel. La Gnose s'approche de vous et vous tend la clef du mystre de la vie libratrice. Et si vous avez bien compris, vous savez alors que rien ne peut vous retenir d'aller le chemin la seule condition que vous persvriez, sans dvier, en vous appliquant une vie pieuse. Mais si vous ne voulez pas utiliser cette clef, vous n'atteindrez rien ; vous n'aurez fait qu'un simple apprentissage bourgeois en tant que Madame Une telle ou Monsieur Un tel. Votre apprentissage n'aura alors t qu'un dcorum et un maquillage destins camoufler votre misrable existence dialectique. Ces problmes, si du moins il vous plat d'appeler cela des problmes, sont trs anciens. Pensez par exemple l'Eptre de Jacques, o l'accent est mis expressment sur l'acte, cet lment de votre apprentissage qui vous met en mesure de toucher au but. Pourtant ne vous y trompez pas une fois de plus. Car nombreux sont ceux qui pourraient s'illusionner en se croyant non seulement religieux mais, en mme temps, pieux. Par exemple vous pourriez dire: N'avons-nous pas montr qui nous tions toutes ces annes passes ? N'avons-nous pas t fidles en tous points ? N'avons-nous pas donn notre argent, nos biens, notre temps, notre nergie, et notre sant? A cela nous devons rpondre: Aussi magnifique que soit votre don, n'avez-vous jamais cherch de compromis? N'avez-vous jamais consciemment remis plus tard des choses absolument ncessaires? N'avez-vous jamais laiss sans rponse, pour toutes sortes de motifs bourgeois, la voix intrieure alors que vous aviez le sentiment qu'elle vous disait: c'est l que tu devrais tre? La Gnose vous demande votre tre entier ! La Gnose ne fait aucun cas de la condition bourgeoise. Elle ne le peut ni ne le doit. Et ne se pourrait-il pas que ce ft prcisment au moment o vous ngligiez de faire ce qui vous tait demand que la pit ait d se manifester en vous ? C'est pourquoi dans la Bible ces choses sont particulirement soulignes. Ecoutez ce que Jsus dit ses disciples (Matthieu 10, 37-39): Celui qui aime son pre ou sa mre plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n'est pas digne de moi. Celui qui conservera sa vie la perdra, et

celui qui perdra sa vie cause de moi la trouvera. Et si vous prfrez des citations de la littrature mondiale, pensez au principe bien connu d'Ibsen: Tout ou rien. Avez-vous le courage de vous lancer? Car c'est de courage que vous avez besoin pour cela: du courage de la pit et non de l'hypocrisie. Pas de petits prtextes. Voil ce que vous demande la Gnose. Tel est le fondement du dialogue d'Herms et de Tatius. Tatius tait un vrai chercheur qu'Herms n'a pas tent d ' intresser avec des lucubrations mystiques. Herms place l'pe de sa bouche exactement sur le point faible de l'homme qui cherche : il faut que le cur s'ouvre la lumire gnostique. C'est l'aspect que l'Ecole Spirituelle de la jeune Gnose prsente inlassablement ses lves. Et vous ne pouvez le faire que dans la pit vritable ; celle dont nous venons de parler. Ainsi seulement vous pourrez ouvrir votre cur aux radiations de l'esprit septuple. C'est par cette indication que commence le cinquime livre d'Herms Trismgiste. C'est avant tout en menant une vie vritablement au service de Dieu que vous pourrez vous acquitter auprs de Nmsis. Si vous refusez un tel comportement la fatalit continuera vous poursuivre malgr votre apprentissage prtendument srieux ; et vous continuerez tomber d'un ennui dialectique dans l'autre. A peine un malheur surmont, un chagrin vient d'ailleurs. C'est ainsi dans la nature dialectique. Mais si vous ouvrez votre cur la lumire de la Gnose en vritable pit, la lumire y pntre directement et vous vous retrouvez dans la sagesse; alors que sans sagesse, il n'est pas question de pit. Voulez-vous tre vraiment un lve de l'Ecole gnostique: entrez alors, en franchissant la frontire, dans le cercle de l'ternit. Et ce n'est que lorsque vous aurez franchi la frontire que vous serez sur le tapis. Vous pourrez alors vous relier au triangle et au carr, l'Esprit-Saint septuple.

X L'IMITATION DU CHRISTCelui qui vit un apprentissage rel, concret, pieux, celui qui admet donc en lui l'esprit septuple dans le sanctuaire du cur et en tire les consquences, plein du courage de la pit, grandit journellement en sagesse et en grce au cours de la profonde transformation de la naissance de l'me. Dans l'Ecole Spirituelle, lorsque certaines formules sont frquemment redites lors des confrences et des services de temple, il y a toujours le risque que naisse chez les lves une certaine forme d'accoutumance. Ces formules sont alors rptes. Avec respect et sincrit naturellement, mais dans cet tat d'tre, elles sont exprimentes et vcues tout au plus d'une manire religieuse. Et la religiosit au sens dialectique ne peut jamais tre libratrice. Elle est tout au plus un commencement, la pose de la premire pierre. Elle porte toujours en elle ce que nous pourrions appeler la sparation spatio-temporelle: la sparation entre l'homme religieux et le Logos, entre l'homme religieux et le but, entre temps et ternit, entre maintenant et aprs, entre mort et vie, entre ici et l-bas. Or la vritable pit fait disparatre aussitt toute sparation. En effet, lorsque vous tes pieux, lorsque vous persvrez dans votre apprentissage, vous travaillez directement la dlivrance du Dieu en vous. Vous attirez alors immdiatement le but vous, dans le prsent. L'ternit de l'tat immuable d'me vivante descend dans le temps. De lointaine, la libration devient immdiate, instantane. La mort du moi de la nature se transforme aussitt en vie de l'homme-me. Le ici du monde dialectique devient existentiellement la transfiguration dans l'tat d'me vivante. Alors la mort journalire reprsente une rsurrection journalire, une Pque concrte. Un homme pieux au sens gnostique est donc tout autre chose qu'un homme religieux. Un homme religieux est un homme qui reconnat et accepte telle ou telle divinit, tout comme un citoyen reconnat et accepte un gouvernement. Il rend son Dieu un certain culte, lui tmoigne une reconnaissance de bon ton, accomplit envers lui ses devoirs ; mais pour le reste il demeure li la terre, terrestre. Il participe aux solennits de son Eglise, connat ses ftes religieuses et commmoratives, clbre la mort et la rsurrection de Jsus le Seigneur, mais qu'il puisse l'imiter dans sa mort et participer sa rsurrection, qu'il doive participer sa rsurrection, ne lui vient pas l'ide. Pourtant c'est justement cela qui dtermine la ralit ou la faillite du vritable apprentissage gnostique. La philosophie hermtique tente de vous rendre profondment conscient du fait que par le courage de la pit, vous tenez en main votre propre salut, votre propre batitude. Qui le voit, qui le vit concrtement, qui le met en pratique prouvera une reconnaissance inexprimable pour le Constructeur divin. Tel est le principe originel de l'auto-francmaonnerie vritable. Tout homme est en mesure de maonner, sur l'unique pierre d'angle, la construction imprissable de son propre salut. Vous devez prendre conscience qu'il est donn tout homme, quelles que soient les circonstances, de parcourir le chemin de retour. Tous sans exception en ont la capacit. Mais la constatation thorique de cette possibilit n'a rien en soi de librateur. Il faut confirmer la thorie par la pratique ! Il faut donner vie aux possibilits qui nous sont offertes, par le courage de la pit. Et cela dit, cessez de vous plaindre, disant que c'est difficile et compliqu. Car en fait ce n'est absolument pas difficile ni compliqu. Si vous en aviez le courage, vous pourriez confirmer votre certitude par l'exprience. Et la gratitude qui suit l'exprience de la vrit vivante affermirait constamment l'orientation en Dieu, de

faon toujours plus positive, plus dynamique et plus inbranlable. Quelqu'un vient parfois nous dire: Ah, qui suis-je? Que puis-je ? Je ne suis qu'un ... mettant ici tel ou tel lieu commun. Si vous parlez comme cela, c'est que vous tes rest celui que vous avez toujours t. Vous possdez en vous toutes les possibilits de libration depuis votre naissance. Ecoutez donc maintenant ce que la sagesse d'Herms veut vous faire comprendre : Jamais, mon fils, l'me, bien qu'elle soit dans le corps, ne redescend en sens inverse quand elle allge le fardeau de ses dettes pour saisir le bien et le vrai. Lorsque l'me est ne en vous, grce votre pit, et qu'elle a grandi dans votre existence mortelle, la consquence en est que s'ouvre le cur cleste et qu'augmentent la comprhension et la connaissance de premire main relatives la bont unique et la vrit unique ; et il vient un moment, dit Herms, o le rsultat de la pit aura un tel rayon d'action, une telle force que vous ne pourrez plus redescendre en sens inverse. Lorsque l'me apprend qui l'a appele l'existence - lorsqu'elle rencontre Pomandrs dans l'espace ouvert - elle s'emplit d'un amour immense, oublie tout mal et ne peut plus se sparer du bien. Car lorsque l'me retourne ainsi l'origine, ressuscite ainsi dans l'origine, elle ne peut plus rien d'autre qu'aimer, puisque l'amour est l'essence de l'tat d'me vivante. C'est ainsi que l'on atteint le but de la vraie pit. La vraie pit a pour but, grce ;i la naissance de l'me et ses consquences, de ressusciter dans la nature de la mort sans plus appartenir la nature de la mort. C'est donc la clbration de la Pque vritable, une fte de Pque intrieure, ternelle: tre dans le monde mais plus du monde. La parole tre dans le monde mais plus du monde acquiert ainsi pour vous une signification profonde et actuelle. Cela ne veut pas dire tre vgtarien, ne plus fumer, ne pas boire d'alcool, etc. Cette parole n'a pas un sens exclusivement religieux. Mais elle veut vous faire prendre conscience du fait que, si vous utilisez vos possibilits, il vous est donn d'tre dj totalement libre bien que vivant encore dans la nature de la mort. Et tout ceci provient de la pit. Si vous avez atteint le but de la vraie pit, si vous revenez cet tat, si vous vivez de la juste manire et mourez bienheureux, votre me saura o diriger son vol en toute certitude. Tel est, mon fils, l'unique chemin vers la vrit, que nos anctres ont aussi parcouru ; et tous ceux qui l'ont parcouru au cours de l'histoire du monde ont, sans exception, reu le bien. Nous possdons tous sans exception les possibilits d'exercer la vraie pit. Et le rsultat des ef