la force parle calme

8/18/2019 La Force Parle Calme

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La Force par le Calme

© Mitar Gavric - FOTOLIA

Yoritomo Tashi


en 12 leçons

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B. DANGENNES

LA FORC !AR LCALM

en 12 leçons

d’après les doctrines japonaises

de Yoritomo Tashi


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!remi"re Leçon #

Le ma$tre % to&s"#était, dit le sage $oritomo%Tashi, au& temps disparuso' la multitude des dieu& incarnait dans chacune de ses

personnalités, les vertus ou les passions humaines.

"hacun d#eu& prétendait détenir le secret du (onheurdes )tres, dont les jours s#écoulaient sur la terre.

Tous assuraient *ue leur pouvoir était prépondérant.

+t la vote a-urée retentissait parois du (ruit derevendications, aussi véhémentes *ue péremptoires.

/n seul point, cependant, réunissait toutes lesappro(ations. /n principe uni*ue centralisait toutes lesadhésions. "elui du rle de la orce, dans la domination dela puissance.

1ussi les célestes rivau& résolurent%ils de s#enrapporter à la décision du juge supr)me, dont les attri(utionsconsistaient dans l#art de peser judicieusement les mes deceu& *ui délaissaient le chaos terrestre pour entrer dans unevie supérieure.

'!&issance( ne ve&t pas )ire '*iolence(

34l est incontesta(le *ue la suprématie m#est ac*uise dedroit, dit l#un des immortels, et je puis à l#instant vousdémontrer ma orce inégala(le.5

6 ce moment un éclair ulgurant -é(ra la nue. /nelueur sanglante teinta l#a-ur am(iant et un racas,insouponné jus*ue%là, glaa tous les dieu& d#épouvante.

8es nuées *ui les portaient sem(laient s#entrecho*ueret s#entrouvrir comme des goures, pr)ts à happer une

proie, et, pendant *uel*ues (r9ves parcelles d#éternité, les personnages célestes pens9rent douter de leurinvulnéra(ilité.



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6 peine le détenteur de la oudre avait%il laissé tom(ersa actice col9re, *ue le dieu des temp)tes parla :

3;a orce, dit%il, est encore plus redouta(le. uis l#escadron grossit et grandit, sem(lant se ruer àl#assaut des plus hautes montagnes ? il menaait d#escaladerle ciel.

+t (ientt, des mains se tendirent vers le dieu destemp)tes, dans une attitude implorante... 4l it un geste :1lors la vague, soudain calmée, s#épandit en largesondulations, *ui, paresseusement, vinrent mordre le sa(ledes gr9ves, en un mouvement (erceur.

@ans le silence oppressé *ui suivit, une voi& s#élevaalors :

38a puissance, disait cette voi&, ne gAt pas seulementdans la maniestation de la orce (rutale, *ui ne peut *uedétruire et non créer.

3+lle réside surtout dans l#art de soumettre les hommeset de les maintenir volontairement, sous une loi, dont ilsrecherchent la douceur, au lieu d#en redouter la violence.5

Le calme +&i sait si ,ien )iscipliner sesimpressions

1pprochant une lte de ses l9vres, il en tira des sons sicaptivants *ue tous rest9rent en e&tase.


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8es notes sem(l9rent d#a(ord voltiger, comme autantde papillons légers. >uis la mélodie s#élargissant, emplitl#espace a-uré, tantt triste et lasse, tantt vi(rante et orte,se tordant en une plainte déchirante pour s#épanouir entriomphale splendeur.

8ongtemps apr9s *ue le dernier son ut éteint, lesimmortelles aces relét9rent le charme, dont le pouvoiravait su(jugué tous les dieu&.

Tous C Don. 4l était un de ces incréés, dont l#attitudeimpénétra(le n#avait pas varié.

4l n#avait point été é(loui par les éclairs.8#assaut des vagues n#avait point amené en ses yeu&

placides la moindre trace d#in*uiétude.

8#enchantement des sons ne sem(lait point avoirsuscité en lui l#émoi dont tous vi(raient encore.

8e juge se tourna vers lui :

E +s%tu donc, dit%il, aecté de la surdité et de

l#aveuglement, *ui sont uni*uement, jus*u#à présent,réservés au& méprisa(les mortels C

E F#entends et je vois.

E +t tu n#as pas été trou(lé C Ton cGur n#a pas (attu plus vite sous l#empire de l#épouvante C Ton me n#a pasrémi sous l#inluence de l#enchantement C

E Tu te trompes, juge supr)me H mon cGur a (attu,mon me a rémi.

E +t ton visage ne s#est assom(ri d#aucun relet, nes#est illuminé d#aucun rayon C

E Don, car je suis le "alme, celui *ui sait si (iendiscipliner ses impressions, *u#elles lui sont asservies,tandis *ue vous tous n#en )tes *ue les maAtres dérisoires,

puis*u#il vous est impossi(le de les dominer.


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6 *uoi sert%il de commander au& éléments, si unemélodie peut, en provo*uant l#e&tase, aire tom(er la oudredes mains amollies par l#admiration attendrie C

Juelle peut )tre la puissance déinitive de celui *ui, possédant le pouvoir de ascination, trem(le devant la col9redes choses C

4l se tut.

Le calme est notre ma$tre % to&s

1lors le juge supr)me des mes parla :3"#est à lui, dit%il, *u#appartient la toute%puissance.

3+n lui gAt la vérita(le orce.

34l ait mieu& *ue de commander au& éléments : ilordonne à ses passions de aire silence.

34l ne se livre pas au& vaines démonstrations d#uninutile pouvoir, *ui (ientt chancelle devant l#apparition

d#un pouvoir contraire.34l résiste à toutes les suggestions, dont l#origine lui

sem(le vaine et indigne de rapper un esprit averti.

3+n revanche, il les peroit toutes et en retire la sommed#émoi *ui lui sem(le souhaita(le.

3>uis*ue vous vous ie- à mon jugement, je vous le disen vérité :

38e Calme est notre maAtre à tous .58es millénaires *ui depuis, ce jugement, se sont

eondrés dans l#a(Ame du temps, n#en ont point aai(lil#intégrité lucide et orte.

Kui, l#anti*ue légende nippone dit vrai : 8e calme estnotre maAtre à tous.


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Kn pourrait m)me assurer *ue, de toutes les entitésdont il est *uestion dans ce récit sym(oli*ue, le calme est laseule dont la puissance se soit airmée.

"#est elle *ui contre(alance les méaits descataclysmes, attirés sur nous par la col9re des orces *ue,trop souvent, nous déclarons inintelligentes, alors *u#ellessont seulement les inévita(les consé*uences des erreurs, *uien ont préparé l#av9nement.

"#est elle encore, E ainsi *ue nous le verrons au coursde cet ouvrage E *ui vient atténuer les déprimants eets ducharme nuisi(le ou amollissant.

Le calme est le r.&late&r )e l/moi passionnel

38e calme, dit $oritomo, n#est pas seulementl#atténuation de l#eervescence physi*ue, il est encore lerégulateur de l#émoi passionnel.5

>ar ce dernier mot, il ne serait pas é*uita(le d#admettreseulement les mouvements intérieurs, déterminés par

l#attirance des se&es.8a passion est ici prise dans son sens le plus large.

+lle concerne aussi (ien l#enthousiasme e&agéré pourl#art, *ue l#admiration e&cessive pour la créature ? et levieu& philosophe nippon s#attachait, il aut (ien le dire, plusvolontiers au& états de l#me *u#à ceu& du cGur.

8a sensi(ilité, néanmoins, n#est jamais (annie de sesécrits.

;ais c#est une sensi(ilité supérieure, toniiée par lavolonté et la maAtrise de soi%m)me.

"e *u#il désigne sous le nom d#eervescence physi*ue, ce sont les maniestations trop emphati*ues, ouencore E et surtout E celles *ui dépassent le (ut *u#on leur ad#a(ord assigné.


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Il est in)ispensa,le )e savoir .ar)er son calme

4l est peu d#enthousiastes *ui ne se trouvent pas, à un

moment donné, dupes de leur e&altation.+mportés par un élan mal calculé, ils se voient souvent

transportés en des parages, *u#ils n#ont pas désiré visiter etsont jetés dans des aventures, dont ils étaient loin desouponner la possi(ilité d#aventures *u#il leur autcependant admettre, com(attre et m)me la plupart du tempssu(ir, car les esprits dénués de calme sont malha(iles à sedéendre victorieusement.

4ls sont toujours dupes de l#ardeur intempestive *u#ilslaissent (ouillonner en eu& et *ui, ainsi *u#un trop généreu&vin, versé sans mesure, leur enl9ve la nette vision deschoses, en y su(stituant celle d#un cerveau, enclin au&antasmagories des apparitions actices.

Maut%il s#étonner de voir les décisions, prises sousl#empire de cette e&altation, donner lieu à une série degestes, en désaccord avec le pur raisonnement C

0e pas conon)re lactivit avec la.itation

"#est là ce *ue le vieu& Nhogun réprouve lors*u#il dit :

3Trop de gens sont enclins à conondre l#activité avecl#agitation.5

+t il ajoute :

38#activité est la solution agissante : c#est la mise en

Guvre des com(inaisons mentales, suscitées par unedéli(ération judicieuse, accomplie dans le calme des mes, paciiées par la volonté.

38#activité est toujours éconde, car elle ne se produit jamais en vain.

3N#il en était ainsi, elle perdrait son nom pour adoptercelui d#agitation.


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38#agitation répond à un (esoin instincti, commun àtous ceu& *ui conondent volontiers l#acte réle&e avecl#acte réléchi.

38e premier est une dégénérescence de la vitalitéonctionnelle.

38e second est l#e&pression m)me de cette vitalité,mise au service de l#intelligence.

38#agitation est, dit $oritomo *uel*ues lignes plusloin, l#agitation est souvent aussi la ranon payée par la

paresse au& remords *u#elle suscite.

Les cons+&ences pro,a,les )e l/a.itation

34ls sont nom(reu& ceu& *ui partent sans (ut, s#arr)tentsans motis, o(li*uent à gauche sans savoir pour*uoi etreviennent sur leurs pas pour s#élancer à droite, jus*u#aumoment o' haletants et tom(ant de atigue, ils voient avecterreur la nuit traAner au ciel les som(res draperies, *ui vontleur dissimuler la route du retour.

3"ependant, du milieu de leur détresse, se dresse leantme d#une appro(ation, dont ils connaissent (ien lemensonge, mais *ue leur ragilité d#esprit leur ait envisageravec complaisance.

34ls sont intimement persuadés de la vanité des eortsaccomplis ? cependant ils sont heureu& de se tromper eu&%m)mes et d#apaiser les murmures de leur conscience, par cesem(lant d#activité, dont ils deviennent parois les dupes et

*ui n#est, en réalité, *u#une concession aite à leur veuleriemorale.5

Dous connaissons tous, en eet, ces mauvais disciplesde l#énergie, *ui inissent par s#illusionner, en produisantune activité impuissante, puis*ue non raisonnée, et *ui, enréalité, n#est *u#un vol commis au préjudice des orcesvitales, *ui, pour devenir eectives, doivent )tre conduites


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par les ordres d#une volonté directrice, ayant traversé toutesles phases de la ructueuse déli(ération.

Le calme est le r.&late&r )e lmoi passionnel

8a conception du mieu& et le désir proond d#y parvenir, sont les prémisses de toute résolution loua(le.

;ais pour aire accorder l#aspiration mentale et laréalisation, il est indispensa(le de se pénétrer du conseil de$oritomo, lors*u#il dit :

38e calme est le régulateur de l#émoi passionnel.5"#est, en eet, l#émoi passionnel *ui détermine la

plupart des actes.

Déanmoins, cette détermination, si elle o(éitsimplement à l#élan initial, court grand ris*ue d#)tre rappéed#incapacité.

>rise sous l#empire de l#émoi passionnel, elle seraentachée de déormation, certaine.

8#admiration ou la haine, *ui ne sont pasenrégimentées par le calme, sous la (anni9re duraisonnement, ris*uent ort de prendre, au cours du temps,des proportions *ui, considérées impartialement, seraient denature à stupéier celui%là m)me *ui les a conues dans laougue de la jeunesse, ou l#engouement éphém9re, né d#unconcours spécial de circonstances.

8e vieu& sage dit donc vrai, lors*u#il prévoit les

dangers de l#émoi passionnel.8e pire de tous est celui *ui guette ceu& dont l#esprit

inconsistant ne peut se plier à la discipline du raisonnement.

4ls errent à la poursuite de la chim9re, se dépensent enagitations improductives et éparpillent la vitalitéonctionnelle dont ils disposent, en gestes mal com(inés, le


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plus souvent inutiles, *uel*ueois contradictoires et tropré*uemment encore, essentiellement nuisi(les.

Linstallation )& calme en soi laisse enten)re lesr&me&rs )e la vie intrie&re

34l aut, dit encore $oritomo, savoir compter parmi lesamants de la vie intérieure, pour connaAtre les sourires de laortune et apprendre à pr)ter l#oreille au& appels de lagloire.5

Kr, le meilleur moyen connu de pr)ter l#oreille, est

d#organiser autour de soi, E sinon le silence, *ui serait parait E tout au moins le calme, dont il est le ils (ien aimé.

8#installation du calme en soi laisse entendre lesrumeurs de la vie intérieure, vie (ien autrement agissante*ue celle, dont les gestes irréléchis ne sont *ue l#indicationgrossi9re.

"ette vie intérieure, gen9se de tous les actes éconds etde toutes les (elles réalisations, sugg9re à celui *ui sait la

considérer, les plus i9res pensées et les plus no(les moyensd#accomplissement.

"elui%là peut, comme le dieu de la légende, entendre envain tonner la oudre des orages, tendant à (ouleverser lavie des peuples et la sienne.

4l peut comme lui tenir t)te à la temp)te, déchaAnée parles événements contraires.

4l peut, enin, résister au& séductions *ui le guettentau& détours des grands chemins de la vie.

4l marche d#un pas assuré, vers un (ut clairement précisé, sous l#égide du calme.

6 l#a(ri de cette om(re propice, il trouve en luil#apaisement, générateur de cette lucidité d#esprit, *ui estl#apanage de tous ceu& *ue la réussite a mar*ués de sonsigne victorieu&.


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3e&4i"me Leçon #

5n acc&m&late&r)/ner.ie

Lart )acc&m&ler lner.ie

Trop nom(reu& sont ceu& dont on pourrait dire avecl#anti*ue philosophe nippon :

3"es hommes ignorent l#art d#accumuler le seul (ien

vraiment désira(le : l#énergie.54l n#est pas nécessaire de méditer longuement cette

phrase, pour essayer d#en comprendre le sens.

"es ignorants sont ceu& *ui se dépensent en eortsdésunis, en gestes inutiles pour le moins et nuisi(les la

plupart du temps, car ils ont pour eet de détourner sans proit une partie de la orce active, *ui ne devrait )treemployée *u#à la com(inaison et à l#e&écution des actes,dont on attend le plus ertile accomplissement.

N#il l#on songe *ue cha*ue geste entraAne unedéperdition de orce, on pensera, avec le sage philosophe,*ue ceu& dont les muscles sont les révélateurs de leurémotion, sont moins aptes *ue les autres à l#ac*uisition du

pouvoir, *ui puise sa source dans l#accumulation des orces.

Nans la discipline de l#automatisme, il n#est point decontrle personnel.

Nans la suppression de cette inutile dilapidation, lacriti*ue des impulsions émotionnelles devient imparaite etles tentatives de répression des gestes révélateurs ne peut)tre *u#inopérante.


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Lacc&m&late&r )ner.ie le pl&s eicace

3Dotre me, dit le Nhogun, doit )tre le vase clos, au

ond du*uel s#accumule l#énergie sous toutes ses ormes,sous tous ses aspects.

36 l#état de (loc ou de parcelles, nous devonssoigneusement la conserver, ain de la laisser s#agglomérer,

jus*u#au moment o' elle est en état de su(ir les chocs les plus sérieu&, sans ris*uer de s#émiettent.5

8#accumulateur d#énergie, dont l#action est la pluseicace, est sans contredit le calme.

Qrce au calme, il nous est possi(le de conserver notreénergie à la disposition de nos orces agissantes.

Qrce à lui, nous pouvons su(ordonner l#esprit à lamati9re, en nous interdisant les maniestations e&térieures,aussi vaines *u#imprudentes, car, ainsi *u#il est dit aucommencement de ce chapitre, elles ont le tort de livrer lesecret de notre 3moi5 intime.

Limp&lsion nest +&&n .aspilla.e )/ner.ie

"ette soumission de l#esprit, *ui est le premier préceptede l#étude concernant le calme, est parois le point le plusdiicile à déterminer, pour ceu& *ui sont novices dans laculture de l#énergie.

8a sensation représentative de la cause émotionnelle setraduit souvent, pour les déaillants de la volonté, par ungrossissement e&agéré, *ui, suivant la pente de leurs étatsmomentanés, tend à montrer les choses sous un aspectininiment trop riant, ou les représente environnés detristesses ou de dangers imaginaires.

@ans le premier cas, leur enthousiasme se déchaAne etles porte en avant, sans leur donner le loisir de pressentir leso(stacles, ou m)me les impossi(ilités, *ue leur su(itengouement ne leur a point ait entrevoir.


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@ans l#autre cas, au contraire, les diicultés seules lesin*ui9tent. "#est en pensant à eu& *ue $oritomo dit :

34l est des gens pour les*uels le grain de sa(le devientune montagne, tandis *ue, pour certains autres, cettemontagne m)me se transorme en atome.5

>our ceu& *ui ne savent pas organiser le calme en eu&,les lois des relativités ont peu de valeur. 8a plupart dutemps, elles leur échappent compl9tement, car l#étude de lacomparaison, *ui doit précéder toute déli(ération leur est

peu amili9re, sinon inconnue.

Il est impossi,le a&4 imp&lsis )attein)re )&premier co&p la vrit

8a représentation de l#4dée ne peut donc, d9s le dé(ut,*u#)tre appro&imative, dans ces cerveau& mal préparés à lareconnaissance loyale de la vérité.

31vant *ue la suggestion réelle ne soit installée dansl#esprit des impulsis, dit le Nhogun, ils ont eu à com(attre

l#hydre sans cesse renaissante du mensonge initial,concernant les impressions.5

+n eet, l#émoi suscité par une pensée neuve, n#est point classé d#em(lée par les impulsis, sous la ru(ri*ue *uilui appartient.

4l est toujours disproportionné à la valeur de l#idée *ui,selon l#état d#esprit momentané, prend des proportions *uine lui appartiennent pas, ou n#est point considérée selon

l#importance *ui lui est propre.8es énergies éparses ne sont point en mesure de ournir

chacune séparément la somme, d#attention nécessaire à laclassiication de l#idée.

+lles agissent ainsi de aon heurtée et souventcontradictoire et jettent au hasard leur poids dans la (alance


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de la sensi(ilité *ui se trouve ainsi pencher hors de propos,et surtout, hors de proportion.

>our toutes ces raisons, il est impossi(le au& impulsisd#atteindre du premier coup la vérité, *ui n#apparaAtvolontiers *ue lors*u#elle est délivrée des inutiles agitations*ui lui (arrent la route en se pressant sur son chemin.

1ussi, voit%on toutes ces victimes de l#erreur, peiner etsourir, sans avancer d#un pas sur le chemin du succ9s autede savoir capitaliser les énergies am(iantes *ui, divisées àl#inini, ne peuvent devenir des éléments suisants pour lesy porter.

6vi)emment cest )e lor7

3@ans un pays lointain et mal connu des hommes, dit$oritomo, se trouvait une montagne, dont les lancss#entrouvraient pour livrer passage à de minces ruisseau&,*ui sem(laient autant de mouvants ru(ans, rampant vers lalumi9re.

3"ependant, *uoi*ue l#astre du jour ne dispenst pointses rayons dans l#om(re éternelle, projetée par lescontreorts de la montagne, ces ruisseau& n#en sem(laient

pas moins mirer des gouttelettes de soleil.

3"ette particularité éveilla la curiosité de 2 voyageurs*ui se rencontr9rent au pied du mont géant.

3Tous 2 s#émerveill9rent à la vue des paillettes *uisem(laient entraAnées par la course de l#onde et dont

l#apparition ugitive trouait par instant la matité du sa(le,*ue les eau& caressaient de leur incessante coulée.

3@ésireu& d#éclaircir le myst9re, ils plong9rent leursmains dans le ruisseau et purent constater *ue cha*ue

poignée de sa(le contenait au moins une parcelle minusculede la mati9re (rillante.

E ;ais... c#est de l#or, dit l#un.


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E Kui, c#est de l#or, airma gravement l#autre. +t il se prit à réléchir proondément.

Non compagnon continua pendant *uel*ues momentsle jeu *ui les avait séduits, puis, se redressant en secouant samain ruisselante :

E Rvidemment, dit%il, c#est de l#or. ;ais à *uoi peut%ilnous servir C 4l se trouve là en *uantité si minime *ue c#est à

peine si nous pouvons le distinguer.

E Juel usage pouvons%nous aire de ces parcelles à peine percepti(les C

E 4l audrait en rassem(ler une grande *uantité et lesréunir en (loc, répli*ua celui *ui méditait.

8avoir rlchir et rester calme

8e second voyageur éclata de rire :

E Qrand merci, dit%il, je ne tiens pas à passer ma viedans ce désert. Fe veu& aire une ortune plus rapide. Kn m#a

assuré *ue, dans ces parages, on rencontrait des animau&,dont le pelage était tr9s prisé. Kr, je suis un chasseur ha(ileet mes l9ches sont toutes meurtri9res. Fe vais donc tcherde m#orienter pour trouver cet endroit si ructueusement

peuplé pour moi.

E Fe sais ce *ue vous voule- dire, reprit gravementl#autre. ;ais ce *ue je sais aussi, c#est le sort réservé au&chasseurs imprudents, *ui s#y aventurent sans en connaAtreles dangers.

38a contrée dont vous parle- est a(solumentdéserti*ue ? on n#y rencontre aucune source, aucunevégétation. +n admettant *u#il vous soit possi(le de aireune riche récolte de ces ourrures d#un pri& inestima(le,avant *ue la aim et la soi ne vous aient terrassé, il voussera impossi(le de transporter votre (utin.


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3;oi aussi, je suis (on chasseur ? moi aussi j#ai étéalléché par l#appt d#une ortune *ui sem(le s#orir sousormes de dépouilles aisément con*uises.

3>ourtant vous me voye- ici, tout dépourvu, maisheureu& d#avoir échappé à la tragi*ue aventure *ui me seraitadvenue, si je n#en avais point pressenti et pesé lesinévita(les consé*uences.

E Sous )tes un timide, répartit avec mépris soninterlocuteur.

E Don, je suis seulement un adepte du calme et je sais

réléchir. E +h (ien moi, je suis (rave. Fe ne réléchis pas.

E @étrompe-%vous. Sous )tes simplement unenthousiaste, c#est%à%dire un téméraire.

E 1lors, vous ne m#accompagne- pas C Sous leregrettere-, lors*u#au retour, vous me verre- chargé d#uneortune.

E élas H j#ai (ien peur de ne jamais vous revoir, carvous coure- à votre perte certaine.

8avoir acc&m&ler )es orces

3uis il coupades (ranches, organisa des tamis grossiers, mais suisants etse mit en devoir de iltrer le sa(le de la rivi9re.

3Tous les jours des milliers de parcelles s#ajoutaientau& milliers de la veille.

38ors*u#il en eut ormé un (loc dont le poids ne pouvait )tre dépassé sans e&céder ses orces, il prit la routedu retour.


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36 peine avait%il marché jours, *u#un o(jet conusrappa sa vue : il s#approcha : >r9s d#un amas de peau&

provenant d#animau& rares, gisait un tas d#os (lanchis. 6des détails du costume, dont les lam(eau& pouvaient encore)tre identiiés, il reconnut inailli(lement les restes duchasseur rencontré jadis.

34l avait d succom(er rapidement au& tortures de laaim, de la soi et à l#agression de toutes les circonstanceshostiles, *ue l#adepte du calme avait su envisager.

3Juant à ce dernier, il revenait riche d#une ortune, dueuni*uement à la mise en prati*ue des principes *u#ilrévérait : 8#accumulation des orces.

34l s#était dit *ue l#or est une indénia(le puissance et ils#était eorcé d#en rassem(ler les (ri(es éparses, (ri(es,dont chacune, prise séparément, pouvait )tre considéréecomme une *uantité négligea(le, mais dont l#accumulationreprésentait une des orces les moins discutées en cemonde.5

0e pas parpiller les eorts

+t, doctement, $oritomo commente en ces termes cettesym(oli*ue histoire :

38es accumulateurs d#énergie, sont sem(la(les à cecollectionneur de parcelles auri9res.

34ls savent *ue les eorts éparpillés n#ont aucunevertu, car ils disparaissent, entraAnés par le lot de la vie *ui,

comme le ruisseau du conte, les emporte vers desdestinations inconnues et vagues, lors*u#il ne les a(andonne point, comme autant d#inimes et imparaites nullités.

34ls ont appris le pouvoir du calme *ui leur permet lerecueillement nécessaire pour édiier les plans propices àcette agglomération.


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Les a)eptes )& calme sont s9rs )attein)re lar&ssite

3"omme le chercheur d#or, ils méditent d#a(ord ets#évertuent ensuite à relier leurs actes au& résolutions issuesdes décisions adoptées.

34ls connaissent aussi les méaits de la servitudementale, *ui les soumet au joug des entraAneurs, dont leraisonnement se trouve e&clu.

3Ni séduisant *u#un projet puisse paraAtre, ilscommencent d#a(ord par l#envisager sous toutes ses aces,

en aisant, autant *ue possi(le, a(straction de leurinclination ou de leur désir personnel.

3"#est dans le calme seulement *u#il leur sera donnéd#en discerner les menaces.

3"#est dans la sérénité d#une me, ermée au&suggestions passionnées, *u#ils entreverront les moyens les

plus ha(iles de parvenir à la réalisation.5

+t il conclut :

38es adeptes du calme, accumulateur d#énergie, sontcertains de se trouver tous un jour nantis du (loc d#or des

(eau& accomplissements.

3Juant au& enthousiastes, leurs dépouilles jalonnentles routes o' ils se sont engagés sur la oi d#une e&altationactice *ue rien ne justiiait, si ce n#est leur lég9reté de

jugement et leur dé(ilité d#me.5

"es appréciations, pour dater du U444e

si9cle, n#en sont pas moins pleines d#actualité.

;aintenant encore E et plus peut%)tre *ue jadis, El#accumulation des énergies éparses est un acteur certain deréussite.


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Le calme est &ne con)ition e4i.e po&r com,attresans )aillance

;ais il n#est pas donné à tous de pouvoir découvrir cesénergies et tous ne savent point en discerner les *ualitésessentielles.

"e privil9ge échoit seulement au& adeptes de lavolonté, au&*uels cette aculté con9re le titre de détenteursdu calme.

Nans le calme, il n#est point d#e&amen sinc9re.

Nans le calme, il est impossi(le d#éloigner la cohuemalaisante des insinuations perides et des espoirsmensongers.

Nans le calme, il est vain de s#e&ercer à la méditation.

Nans le concours du calme enin, il est trop diicile deaire taire les clameurs de la vanité, d#opposer une digueau& sollicitations de la témérité et d#installer en soi lavolonté de résistance, *ui seule peut aire t)te à la meute desenthousiasmes intempestis.

"#est le calme seulement *ui laisse à ceu& *ui lecultivent la orce d#me nécessaire pour s#entoureruni*uement d#inluences désira(les.

Qrce à l#apaisement, si heureusement provo*ué,l#intelligence, servante de la pensée, s#active à des (esognesuni*uement utiles.

8es émotions, dment disciplinées, se rangent sous les

ordres du raisonnement et les arguments contradictoiress#entrecho*uent, sans causer de trou(le.

8a somme d#énergie accumulée régente la pensée, latoniie et l#élargit, tandis *u#elle maintient l#activité

physi*ue dans une immo(ilité, *ui interdit toute déperditionde orce.


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1lors, comme l#homme du conte, le penseur peut tirerde ses réle&ions la résolution *ui lui sem(le la plusavora(le.

"omme lui il écarte les pi9ges des imaginaires promesses ? comme lui il prévoit les o(stacles *u#ellesdissimulent ? comme lui enin, il entrevoit clairement l#acte*u#il doit accomplir et la préimagination, découlant de toutsérieu& e&amen, l#aide à en éluder l#improviste ou à lecom(attre sans déaillance.


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Troisi"me Leçon #

3iscipline etA&tomatisme4l est des gens *ui, par suite de leur déaut de volonté,

se trouvent en état complet d#inériorité vis%à%vis de maintsde leurs sem(la(les.

"e sont eu& dont $oritomo dit :

38es muscles de ces hommes sont les révélateurs deleurs pensées.5

4l veut ainsi désigner les impulsis, *ui ne sont pointmaAtres de leurs gestes, et *ui, du reste, ne s#appli*uent

jamais à les contrler.

Limp&lsion est &ne ),ilit morale

8eur physionomie est le miroir id9le de leursétonnements, de leur (lme, de leur appro(ation ou de leur

impatience.1vec eu& l#aveu n#est pas nécessaire.

4ls se livrent par leur mimi*ue, aussi (ien et mieu& parois, *ue par les plus copieuses conidences.

8eur 3moi5 intime est une orteresse si mal déendue*ue chacun y peut pénétrer, pour peu *u#il soit doué de la

perspicacité *ui anime les partisans de la volonté.

8es o(servateurs supericiels et les étourdis m)mes, setrouvent parois initiés pres*ue involontairement au myst9rede leur pensée.

4l leur est impossi(le de ressentir un émoi, sans*u#aussitt leurs muscles le commentent, en leur imposantdes mouvements *u#ils ne songent gu9re à réréner et *uiinterpr9tent leur état d#me aussi minutieusement *ue

pourraient le aire les plus e&plicites discours.


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+st%il nécessaire d#insister sur le désavantage évident*ue comporte une telle ai(lesse C

8a su(ordination de l#activité physi*ue à l#activitécéré(rale est une mar*ue certaine de la dé(ilité morale, dontse trouve atteint celui *ui selon l#e&pression trop connue,n#est pas maAtre de ses impulsions.

4l est déjà ort regretta(le de ne pouvoir régner sur sesémotions intimes, mais il l#est encore davantage de setrouver dans l#impossi(ilité de ne point les révéler à toutvenant.

4l est encore (on d#ajouter *ue ces émotionss#accroissent par la vertu de la mimi*ue, *ui, en lestraduisant, les intensiie.

"ette remar*ue était déjà mise en valeur dans les tempslointains o' le Nhogun disait :

34l est (on *ue l#on sache et l#on ne saurait asse-répéter *ue toute émotion, mimée pendant un certain temps,init par s#emparer de l#me de celui *ui s#est plu à

l#interpréter à l#aide des gestes *ui, ha(ituellement, lasoulignent.5

Les )an.ers )e la mimi+&e

+t, à l#appui de ce dire, il nous ait la savoureuserévélation suivante :

3Tous ceu&, dit%il, *ui ont vu se lever *uel*uescentaines de ois la lune, ont connu un acteur tragi*ue, engrande aveur à la cour du ;iVado : Then%8y.

34l jouait toujours les rles terri(les et savait aire passer dans l#esprit des spectateurs l#épouvante *uedéchaAnaient son aspect et le son de sa voi&.

3;aintes ois ses rivau& avaient cherché à s#initier ausecret de son art ? mais il les avait toujours éconduits,


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assurant *ue cette aculté lui était propre et *u#aucune étude préala(le ne la lui avait ait ac*uérir.

3"ependant, on remar*uait *u#il aectait de rester àl#écart de ses camarades et s#isolait avec un serviteur,

jus*u#au moment o' il entrait en sc9ne.

3/n jour, une négligence du valet permit à un indiscretde se auiler pr9s du tragédien, sans )tre aperu de lui.

3Juel ut son étonnement en l#entendant vomir lesimprécations les plus terri(les et se livrer au& gestes les plusmenaants vis%à%vis de ce serviteur, *ui ne paraissait m)me

pas l#entendre.36 un moment cependant ce dernier leva les yeu&,

s#aperut *ue la pointe d#un poignard posé en plein soleil,allongeait son om(re vers une raie, peinte sur le plancher,et, tr9s posément dit : 3;aAtre, l#heure est venue.5

1ussitt le tragédien s#empressa et, tout d#une traite,courut vers le lieu du spectacle, o' il arriva dans un tel étatde ureur *u#il terrorisa tous ceu& *ui réécoutaient.

3>endant ce temps, le serviteur, menacé par l#indiscretde voir révéler sa négligence, dévoilait le secret de sonmaAtre.

34l consistait à créer, par une série de gestes et de paroles, adé*uates à l#état *u#il voulait peindre, l#émoispécial à cet état.

38es col9res *u#il traduisait devant le pu(lic n#étaient point eintes, et l#me atroce *u#il dévoilait était (ien l#me,

heureusement éphém9re, néanmoins réelle, *u#il possédait pendant le temps de son apparition sur le thétre.

3"e jour%là, il représentait un guerrier terri(le etdévastateur, semant l#épouvante autour de lui.

3"#est pour*uoi il invectivait le serviteur, s#appli*uantà l#acca(ler de autes imaginaires et à créer en luil#irritation, *ui, peu à peu, le possédait tout entier.


2B


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3;ais il y avait des jours o' son rle lui aisaitreproduire l#état d#me d#un )tre de (onté.

31lors il s#attendrissait, en contant à ce id9le serviteurd#imaginaires sacriices et des (ienaits sans nom(re, dont ilse igurait )tre l#auteur.

34l lui parlait de ses projets philanthropi*ues, inventaitdes oenses, dont il se prétendait victime et insistait sur la

joie *ue le pardon systémati*ue aisait leurir en lui.

3@#autres ois, il criait sa peine, car son physi*ue et sastature ne le destinant point au& rles d#amoureu&, il

n#incarnait gu9re, dans les pi9ces sentimentales, *ue celuidont les soins sont dédaignés et dont les attentions sont le plus souvent considérées comme importunes.

34l disait à *uel point son me était remplied#amertume, maudissant le sort, *ui ne lui avait point donnéle don de trouver grce devant celle *u#il aimait.

3Nuivant les cas, il créait en lui une douleur calme etdigne, aite d#un sentiment si proond et si élevé, *u#il

l#emplissait d#une résignation, à la ois douloureuse et pathéti*ue.

3Ku (ien il s#emportait en menaces erayantes contrele rival *ui lui (arrait la route, s#enivrant peu à peu de ses

projets de vengeance.

3+n m)me temps, il avait soin d#e&agérer les gestessoulignant ces états d#me, et, de la sorte, parvenait, nonseulement à se les assimiler ictivement, mais à les ressentir

réellement.5"es o(servations ont également été aites par des

savants contemporains, *ui, tous, ont insisté sur les dangersd#intensiier par la mimi*ue, un état aecti *u#il est paroisregretta(le, ou m)me dangereu& d#entretenir.


2I


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L/A&tomatisme est le rs&ltat visi,le )e loprationps:choph:siolo.i+&e

8#inluence mutuelle du moral et du physi*ue se trouvetrop souvent mal étudiée.

Ku, plutt, on a le grand tort de ne voir dans cetteréciprocité *ue l#indice d#une tendance ne concernant *ueles esprits inérieurs.

8e pro(l9me est plus vaste et mérite d#)tre mieu&considéré, car il touche tous les )tres.

31ucun homme, dit $oritomo, si ro(uste *ue soit sa présomption, ne peut échapper au& dangers del#automatisme, se produisant en dehors de la disciplineinstaurée par la volonté du calme.5

Kn sait *ue par ce mot 3automatisme5 on entendsurtout ces mouvements, *ui dépendent, pres*ueenti9rement de l#instinct et classent ceu& *ui n#en sont pasmaAtres, dans la catégorie des déaillants de la volonté.

8#automatisme est le résultat visi(le de l#opération psychophysiologi*ue, consistant dans l#enregistrement del#impression par l#appareil céré(ral, *ui le transmet à uncentre, avant de le renvoyer à l#organe e&écuteur.

Kn remar*ue *ue plus la mentalité de l#homme s#él9ve, plus la tendance à l#automatisme perd de sa prépondérance.

8es simples, les naWs, les hommes *ue leur éducation alaissés tr9s pr9s de la nature, sont tous enclins à produire desgestes irraisonnés, dont l#eet ponctue leur pensée en

l#e&tériorisant.

@e ceu&%là on peut, sans se tromper, dire *ue leursmuscles sont de vérita(les révélateurs.

>lus l#homme s#éloigne de l#état naturel, plus il devientmaAtre de ses gestes.


2L


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4l sait réprimer ceu& *ui pourraient paraAtredéso(ligeants et l#éducation lui ait un devoir de déro(er sesimpressions de dégot, de répulsion ou tout simplementd#antipathie.

LA&tomatisme # maniestation )e linstinct

;ais les adeptes de la volonté seuls savent raréier lesgestes, traducteurs de leur état intime.

4ls savent scientii*uement d#o' leur vient la puissancede vouloir et ils ne man*uent pas d#y aire appel, lors*u#il

s#agit de discipliner l#instinct.Kr l#automatisme n#est *ue la maniestation de

l#instinct.

Tout le monde E ou du moins, tous ceu& *ui se sontoccupés peu ou prou de *uestions psychophysiologi*ues Econnaissent ce *ue l#on ignorait du temps de $oritomo,c#est%à%dire le rle joué par les neurones, dans les eorts dediscipline mentale.

Kn sait maintenant *ue les neurones sont des cellulesd#o' partent les e&pansions i(rillaires ormant les ners.

"#est donc dans ces centres nerveu& *ue dé(ute touteaction volontaire, avant de se diuser et de se propager

jus*u#au& centres, producteurs d#action.

N#il y a concordance, c#est%à%dire déection de lavolonté, l#acte s#accomplit aussitt la ormation de l#image.

Limportance )e la )iscipline )ans les actes

@ans le cas contraire, si l#appel à la volonté se produit,il intervient des impulsions amenant le phénom9ne *ue l#onnomme inhi(ition, *ui signiie l#arr)t des impulsionsréprouvées.


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"et arr)t produit par évocation de la volonté, permet demettre en Guvre les provisions de orces contraires, ain desu(stituer à l#acte instincti, celui *ue la raison sugg9re, ou

parois encore de muer la su(stitution en suppressioncompl9te.

38a supériorité d#un homme, dit $oritomo, sereconnaAt à la acilité avec la*uelle il mue l#intention d#actespontané en acte volontaire5.

Kn remar*uera com(ien cette phrase est e&plicite danssa concision voulue.

$oritomo ne parle pas de l#acte spontané ? il en indi*ueseulement l#intention.

"#est airmer la puissance de la discipline surl#automatisme, puis*ue, d#apr9s lui, elle ne laisse pointentamer l#acte et le modiie d9s sa conception.

4l ne veut point douter de cette possi(ilité deréalisation, à la*uelle il nous donne un peu plus loin lesmoyens de prétendre.

3"elui *ui sait sinc9rement vouloir, dit%il, peut, en tr9s peu de temps, parvenir à se rendre maAtre de ses impressionsinitiales.

34l peut en i&ant sa pensée et en intensiiant son désir,créer une impression asse- orte pour *u#elle annihile toutesles autres.

34l doit encore su(stituer l#eort de son intelligence àla tendance vers une sensi(ilité, dont l#o(jet est négligea(le

et peu digne de lui.5

"#est là ce *ue nos modernes psychologues désignentsous les titres d#états intellectuels et d#états aectis.

8es derniers concernent e&clusivement les penchants,les sentiments amiliers, ceu& *ui constituent la nature E et

parois la lie E de notre matérialité.


2O


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;al disciplinés, ils représentent cet entraAnementaveugle au*uel o(éissent les ai(les, en aisant cet aveu silamenta(le à recueillir :

3"#est plus ort *ue moi.5

8es états intellectuels, au contraire, sont les élémentsd#inormation, de perectionnement, de détermination, *ui,sous l#empire de la volonté, agissent ainsi *ue le dit le

philosophe nippon, en su(stituant l#eort de l#intelligence àla tendance vers une sensi(ilité, *ue la raison et la sagesses#entendent à (lmer.

"#est cet eort *u#il loue, sous le nom de discipline,lors*u#il cél9(re le pouvoir du calme.

38a discipline *ue la volonté impose à l#e&u(érance,dit%il, est une des con*u)tes les plus envia(les del#intelligence radieuse sur l#instinct o(scur.

3Krdonner à ses gestes la discipline de l#a(stention ?inliger au& paroles pr)tes à s#échapper la discipline dusilence, c#est le ait des mes supérieures, trop i9res pour se

livrer au premier venu et ne consentant à se dévoiler *uedevant ceu& *u#elles jugent dignes d#apprécier leur (eauté.5

Lhomme )oit se tenir constamment en tat )e)ense mais )ans le calme

+t le cté prati*ue de cette philosophie plus de 7 oiscentenaire, cette adaptation de la orce idéale au& e&igencesde la vie, *ui en op9re l#éternel rajeunissement, cette usion

de la psychologie et de la matérialité se ont jour dans leslignes suivantes :

34l serait vain de se le dissimuler : la vie est une lutteconstante.

3>our les uns, c#est un champ de (ataille o' ils doiventse mesurer avec l#ennemi ace à ace.


2P


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3>our d#autres, c#est une grande route, ré*uentée pardes (andes, constituées dans le (ut de détrousserimpitoya(lement tous les voyageurs sans déense.

3>our certains E *ue, (ien à tort, parois, on nomme privilégiés E c#est un sentier leuri, *ui sem(le dénué dedangers, mais dont cha*ue (uisson, étoile de corolles, rec9leune em(uscade, o' guettent l#envie tortueuse, la vanitéim(écile ou la cupidité tentaculaire.

38#homme avisé doit donc se tenir constamment enétat de déense.

3Kr le moyen le plus eicace de victorieuse résistanceest le calme, générateur des résolutions préservatrices.

3Ni l#homme calme est contraint de parer l#atta*ueouverte d#un ennemi visi(le, il en triomphera d#autant plusaisément, *u#il lui sera possi(le de pressentir ses coups etd#organiser une action contradictoire, dont l#imprévu lesurprendra et le mettra en déroute.

3Nur les grands chemins, il courra moins de ris*ues de

devenir la proie des détrousseurs, car, dans le calme *u#il asu créer en lui, les (ruits du dehors ont une répercussion,inconnue des e&altés, dont les propres éclats couvrent toutesles rumeurs environnantes.

34l lui sera donc donné de pressentir l#approche des (andits et d#éviter leur rencontre.

3Fus*ue dans les sentiers inviteurs et leuris, la sérénité*ui l#ha(ite, maintiendra son attention en éveil et, *uelle

*u#elle soit, l#apparition, issue des toues diaprées, n#auraaucun pouvoir visi(le sur son me.5


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;&atri"me Leçon #

L&ci)it )es perceptions34l y a de longues années, nous conie $oritomo,lors*ue j#étais le plus ervent disciple de 8ong%o, lerenommé philosophe, *ui ut un admira(le pasteur d#mes,

je me promenais lentement avec lui, à travers les sentiersmal tracés de la campagne environnante.

Tout en écoutant respectueusement ses paroles, dont jecherchais à m#assimiler la orte su(stance, car ellestraduisaient toujours des pensées, à la ois délicates etlourdes d#aperus proonds, *ui le plus souvent étaient toutnouveau& pour moi.

3@e temps en temps, je m#enhardissais et hasardais une*uestion, à la*uelle il répondait toujours avecempressement, heureu& de voir mon jeune esprit s#ouvrir ausoule du sien, comme une leur naissante déploie ses

pétales, sous la ti9de (rise *ui la caresse et la viviie.

Linl&ence )& calme s&r la l&ci)it

3;aAtre, lui dis%je un jour, vous ave- derni9rement parlé de l#inluence du calme sur la lucidité. >ense-%vousvraiment *ue ce dernier état soit enti9rement dépendant du

premier C

38ong%o ne répondit rien, mais il pressa le pas, jus*u#au détour du sentier, *ue (ordaient *uel*ues (uissonsde daturas.

38à, derri9re sa ceinture de (am(ous, un étang miraitl#a-ur du ciel et le vol des oiseau&, *ui le traversaient en se

poursuivant.

3Toujours sans parler, il me prit la main et, s#aidant deson sa(re pour écarter les tiges rigides, il m#amena jus*u#au

(ord de l#étang.


!


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3@ans la limpidité immo(ile, nos images se relétaientsi paraitement, *ue leur renversement devenait pres*ueimpressionnant.

3"ouche%toi, me dit le maAtre, et regarde mieu&.

38a sensation trou(le disparut et je pus o(serverminutieusement ma personne, dans ce miroir, dont le soleilatténuait les relets pers.

3;ais (ientt 8ong%o, me touchant à l#épaule,montra de son inde& tendu, un lacon gristre, *ui vint voilerle dis*ue resplendissant. +n m)me temps un rémissement

parcourut les roseau&, *ui s#inclin9rent vers la nappetransparente.

38#eau immo(ile se it (ougeuse. @es vaguelettesimprim9rent une ondulation au& o(jets, *ue (ientt, leurcol9re accrue sem(la lageller.

3@ans une m)lée chaoti*ue, mon image, celle du ciel etcelle des oiseau& uyant l#orage proche, sem(laientconondues.

E Jue vois%tu C dit le philosophe, ou pour mieu&, dire,*ue distingues%tu C Juel est l#oiseau *ui passe en cemoment au%dessus de nos t)tes C

E Fe ne le reconnais *u#à son cri, répondis%je, car dansle (ouleversement des ondes, aucune image ne peut )trenettement aperue.

E "#est (ien, dit%il, rel9ve%toi. Tu connais maintenantl#inluence du calme sur la lucidité.

38e hasard, *ue l#état du ciel m#avait ait pressentir,s#est ait, poursuivit%il, complice de ma démonstration.

3Tu as d#a(ord pu voir le relet id9le des choses, ou, pour mieu& dire, ce *ui t#a sem(lé )tre le relet id9le.

3;ais cependant tu as été trou(lé de la déormation*ue le renversement apportait à ce relet.


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31lors, appelant le raisonnement à ton aide, tu asréta(li la vérité. ;ais comment aurais%tu pu le aire si tun#avais point connu la cause de l#irréguli9re apparence C"omment aurais%tu su parer l#erreur venant du mensonge durelet, si tu n#en avais point surpris les causes C

3Ni d#autres e&périences ne t#avaient point démontré taréelle apparence, comment aurais%tu, sans trou(le, accueillil#image renversée *ui, pourtant, était à n#en pas douter latienne C

3;ais sur mon avis tu t#es penché et la tromperie durelet te ut révélée en ce *ui te concerne ? cela te conduisit,à apprécier celle de la réle&ion des o(jets immo(iles, et, enm)me temps, à réta(lir la réalité des aspects.

3+clairé sur l#illusion des apparences, il t#a été donnéde les contempler tout, à loisir, tant *ue le calme del#atmosph9re n#en a point altéré les contours, ni (ouleverséles ormes.

Le calme est l/&ni+&e a.ent )e la nettet

3;ais (ientt elles cess9rent d#)tre captives de l#ondeet, sous l#haleine urieuse du dieu de la temp)te, sem(l9rentvouloir s#en évader en se conondant dans une poursuite, *uiles m)lait et les rendait méconnaissa(les.

3+t comme l#ouragan déchaAnait toute sa violence,8ong%o reprit d#un pas vi le chemin de sa maison en meaisant signe de le suivre.

3/ne ois à l#a(ri, il m#interrogea : E 1s%tu compris la leon C

E Fe l#esp9re, maAtre savant entre tous, cependant...

E "ependant, tu serais heureu& d#en entendre lecommentaire C...



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3Rcoute : l#étang, tel *ue nous l#avons vu d#a(ord, estle sym(ole de la limpidité d#esprit, nécessaire à la créationdu calme, générateur de lucidité.

3Tu m#as demandé *uelles étaient les mutuellesdépendances de ces 2 états : les aits ont répondu pour moi.

38e calme, tu as pu t#en convaincre, est l#uni*ue agentde la netteté, sans la*uelle il est impossi(le de percevoir leschoses, sous leur aspect vérita(le.

3"ependant un e&amen supericiel ne suit pastoujours. 4l peut, ainsi *ue tu l#as reconnu, amener des

constatations trou(lantes.3"elui *ui ne sait pas se pencher au (ord du miroir de

sa conscience, ain d#enregistrer les causes déormatricesdes sentiments *u#elle rév9le, ne pourra jamais se vanter deconnaAtre cet état de calme parait, *ui permet d#entrer encontact avec les vérités, destinées seulement à devenirl#apanage de ceu& *ui savent les découvrir.

34l ne connaAtra de son me *u#une reproduction,

aussée par le phénom9ne de la réle&ion ou celui de laréraction.

3;ais si, dans la sérénité mentale dont il s#environne,il étudie les causes de cette déormation o(ligée, ilapercevra acilement la vanité de l#o(servation premi9re etla modiiera, par une impérieuse volonté de loyauté dansl#e&amen.

3Déanmoins, cette étude ne peut avoir lieu *ue dans

l#apaisement d#une me, dépouillée des emportements de la passion.

38a col9re, l#irritation, les impulsivités produisirent ennous les eets *ue la ureur des éléments ait apparaAtre surla limpidité de l#étang.

38a limpidité de notre jugement se trou(le ? les pensées*ui nous hantent, au lieu de rev)tir la orme précise *ui nousles ait distinguer et nous permet de les contempler


B


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minutieusement pour les identiier, ne se montrent *u#àdemi.

3+t disparaissent aussitt, su(mergées par d#autres pensées, non moins inormes, et le tout s#enchev)tre, seheurte, se chevauche, dans une m)lée ine&trica(le, du seinde la*uelle ne peuvent sortir *ue le désordre et l#erreur.5

Lirritation est l/ori.ine )e l/impercepti,ilit

+n poursuivant la lecture des pages, si vi(rantes encored#actualité intellectuelle, composant les manuscrits du vieu&

Nhogun, on y trouve de nouvelles considérations sur cetteleon de choses, celles%là dues enti9rement à l#initiative de$oritomo lui%m)me.

1pr9s avoir ait allusion à la visite au (ord de l#étangsym(oli*ue, il ajoute :

38a comparaison de mon vénéré ;aAtre serait encore plus rappante, si l#on voulait (ien l#étendre, de la surace del#étang à ses proondeurs.

34l n#est pas d#étendue li*uide, si pure soit%elle, nerecelant, en l#o(scurité de ses a(Ames, une couche épaisse devase *ui, dans le calme de l#atmosph9re, se masse,s#agglom9re, au point de rien laisser deviner de sa présence.

3;ais vienne l#orage : les molécules immondes sedésagr9gent et remontent en masses serrées à la supericiee&térieure, *ui cesse d#)tre limpide et ne rel9te plus *ue desimages altérées, (ousculées et salies par la (oue mo(ile dans

la*uelle elles se mirent.3+n m)me temps, remontent au jour, de nom(reuses

impuretés, des o(jets innomma(les, vestiges areu& dechoses *ui urent (elles, ou épouvanta(les dé(ris de ormes

plus épouvanta(les encore. Rvocations d#horreurs, dedrames ignorés, ou pis encore, de (onheurs à jamais perdus.


I


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34l en est ainsi de notre me, au moment de la col9re :Tout ce *ue nous avons de déectueu& en nous se ait jour.

6 travers le limon des mauvaises passions, *u#entemps normal nous nous eorons de reréner et *ui,cependant, dorment au ond le plus intime de l#)tre, toutesles laideurs morales se ont jour. +lles apparaissent à lasurace, entraAnées par le remous *ue provo*ue l#irritation.

38#onde de notre conscience cesse d#)tre limpide ?nous avons (eau nous pencher et l#interroger, nous ne

pouvons rien dém)ler, dans la poussée d#idées hétérocliteset de sentiments outranciers, *ui viennent en trou(ler latransparence.

36 ce moment, nous ne sommes plus maAtres des pensées secr9tes, *ue nous croyions avoir à jamaisenchaAnées, au ond de notre 3moi5 instincti. "e 3moi5 làseul su(siste. "e 3moi5 seul r9gne. "e 3moi5 seul parle etagit.

3Juelle lucidité peut%on attendre d#une me, en proie àun pareil tumulte C

3Juelle notion claire peut%on percevoir de sentiments*u#il est impossi(le de déinir C

3Juelles réalisations peut%on prévoir, lors*uel#aspiration intérieure ne se silhouette *u#au traversl#o(scurité, provenant du (ouleversement des pensées et dela conusion des projets.

3"omment reconnaAtre la voi& propice, au milieu des

clameurs de l#impatience et de la col9re C3"omment distinguer la vérité, sous les oripeau& des

passions *ui la recouvrent C 5

@ans cet élo*uent plaidoyer, $oritomo émet encore uncommentaire *ui ne man*ue pas de saveur.


L


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0cessit )&ne .ran)e orce )/oursuivant, la comparaison, il insinue l#idée deméiance, *ui ne peut man*uer de venir altérer les

propensions à la lucidité, de ceu& *ui se laissent entraAner par leurs impulsivités.

8e proond psychologue *u#il est, évo*ue l#étal moralde ceu& *ui ont vu leur me en proie au& tourmentes de lacol9re ou des impatiences, provo*uées, soit par un étataecti, soit par des circonstances, *ue la raison ne sait pasdompter, ou par des puérilités, *ue la nervosité ne permet

pas de dédaigner.

3"omme ceu&, dit%il, *ui, en un jour d#orage, ont vu laclarté de l#étang (rouillée par la vase des (as%onds et *ui,apr9s avoir entrevu avec horreur les immondices lottantes,ne trouvent plus en eu& la joie d#antan à contempler cetteonde lors*ue, de nouveau, le soleil y (rise ses rayons.

3"omme ceu& *ui, sachant ce *ue l#eau transparenterecelée d#impuretés, ne se hasardent *u#en trem(lant à y

étancher leur soi, ceu& *ui, sous le coup d#un (ouleversement non réprimé, ont pu lire dans leur me, sesentent erayés des possi(ilités mauvaises *ui s#y tiennenttapies.

38#agitation, *uelle *ue soit sa cause, ait remonter augrand jour de la conscience toutes les tares *ue l#on connaAtmal, celles *ue l#on ne veut pas s#avouer et celles encore*ue l#on s#imaginait à jamais disparues.

34l est donc (esoin d#une grande orce d#me pour ne point se sentir angoissé, en se voyant tel *ue l#on nevoudrait pas )tre.

3Juel*ues%uns, épouvantés de ce *u#ils appellent 3leurme étrang9re5 conoivent d#eu&%m)mes une terreurmor(ide, dont le résultat am9ne une invinci(le idée dedéiance propre.


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3@#autres, plus légers, haussent les épaules disant :3@écidément, c#est plus ort *ue moi, je n#éviterai jamais leretour de ces états.5

3"e *ui, pour les esprits dé(iles, est une sorte dedélivrance : 4ls se li(9rent ainsi de l#eort, en aectant deconstater son inanité.5

De croirait%on pas *ue ces pensées, plusieurs oiscentenaires, ont été émises de nos jours C

Tout cela n#est *ue trop vrai et le sym(ole de l#étangdevrait )tre médité par tous les esprits légers, se laissant

acilement entraAner au& impulsivités, détruisant l#harmonie,indispensa(le à l#entrée de la lucidité.

6 travers le (ouillonnement de leurs passions, ils ne peuvent lire en eu&, car les caract9res leur apparaissent àtravers la déormation de l#enthousiasme ou de la haine.

8e pis est *ue seules les passions indésira(les, se ont, par la orce de l#e&pansion, ouvertement connaAtre.

Ju#advient%il alors C

"omme le visiteur épouvanté de l#étang, révélateur desom(res myst9res, ils détournent les yeu& et cessent decontempler leur conscience.

"ependant ils savent... ils savent à n#en pas douter *ueles tendances mauvaises y reposent à l#état latent.

4ls savent encore *u#un jour ou l#autre, elles semontreront au grand jour et *u#ils n#auront pas le courage

de les en emp)cher./n mot, une émotion, une déception, tout est préte&te

pour déchaAner l#orage *ui les era de nouveau apparaAtre et, (ien loin de se reprocher le renouvellement de cette vision, (ien loin de s#en prendre à leur propre ai(lesse, *ui livreainsi à autrui les secrets les plus intimes de leur 3moi5.


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4ls se contentent d#ouvrir les (ras en signed#impuissance, en murmurant : "#est plus ort *ue moi."omment pouvais%je prévoir un tel concours decirconstances C 5

Kr il est (on de le savoir et de l#airmer (ien haut :"elui au*uel l#ha(itude du calme donne la lucidité, c#est%à%dire le pouvoir de regarder en soi%m)me et d#y lire lesordres de sa conscience, ne peroit pas seulement la véritéen ce *ui le touche.

4l la rencontre encore en ce *ui concerne l#étude desimpressions étrang9res au& siennes.

@es vérités, échappant au vulgaire, le rappent.

@es o(jets, hors de la portée des sens se laissent pressentir par lui et il se penche sur l#me des autres commeautreois le Nhogun sur l#étang limpide et révélateur.


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Cin+&i"me Leçon #

Les = +&alits ma$tressesTous ceu& *ui ont lu les ouvrages, tirés des doctrinesde $oritomo, n#ignorent point com(ien il aime à créerautour des idées *u#il émet, une atmosph9re, à la*uelle il aattaché lui%m)me le nom 3d#idéale matérialisation5.

;algré le contraste *ue ces 2 mots éveillent, malgrél#antith9se *u#ils sem(lent renermer, ils sont cependant la

pure traduction de l#état d#esprit *u#ils conc9dent, ainsi *uede celui *u#ils ont mission de provo*uer.

"ette recherche consiste à amener, sous une ormesym(oli*ue, l#apparition d#un raisonnement, *ui, partantd#un principe o(jecti, conduit, sans transition trop visi(le,au& déductions su(jectives, *ue le conteur s#eorce de airesurgir.

"#est, en m)me temps *u#une agréa(le leon, unea(ondante source de réle&ions immédiates, génératricesd#autres, plus proondes, *ui préparent l#esprit à rentrée duraisonnement vain*ueur.

1"re +&alit # la rserve

"#est de ce langage imagé *ue se sert le vieu& philosophe, pour décrire l#une des supériorités *ue le calmecon9re à ceu& *ui savent le maintenir en eu&.

38#me de l#homme calme, dit%il, est sem(la(le à un

livre ermé à triple serrure, ne livrant son secret *u#à celui*ui en poss9de la cle.

3"ette cle, ajoute%t%il, ne se trouve jamais au& mainsdu vulgaire, car le détenteur ne la livre *u#à (on escient.

3+lle n#est point, du reste, l#o(jet tangi(le *ue le plusinsigniiant des )tres peut manier : c#est une cle idéale,


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dont les gens de jugement sagace peuvent seuls devenir leseicaces servants : la aculté d#interprétation.

38#me de l#homme calme est hors des atteintes deseractions et demeure re(elle à toutes les tentatives (analesou ine&pertes.

3@e plus, ce livre si rigoureusement clos, est écrit dansune langue, *ui n#est point connue des proanes ? aussi

pourrait%il vainement s#ouvrir devant un )tre d#espritsupericiel, il ne lui appartiendrait point de le déchirer.

38a raison de ce myst9re gAt dans la diiculté

*u#éprouvent les mes dé(iles, à poursuivre l#étude, *ui,seule, les mettrait en contact avec le secret.

3Kn ne doit pas ou(lier non plus *ue les révélations nesont o(tenues *ue dans l#état de recueillement.

38a connaissance, *ui est la gen9se de la sagacité, n#est jamais l#apanage des ai(les et l#on ne la poss9de *ue si l#onveut (ien témoigner la volonté e&presse de l#ac*uérir, ensecondant cet acte de volition par des résolutions énergi*ues

et réléchies.5

;&est-ce +&e la sa.acit >

@#apr9s $oritomo, la sagacité est, en m)me temps laraison et l#eet de l#installation du calme.

38a sagacité, dit%il, est une aculté précieuse, *uiconsiste dans une aptitude, ac*uise par la volonté etdéveloppée par l#énergie, dont l#action, comme on le sait,est le prolongement de la volonté X!Y ? le principal mérite dela sagacité est de savoir distinguer ce *ui est désira(le de ce*ui peut )tre déavora(le.

38ors*ue la sagacité est parvenue à son entierdéveloppement, elle permet encore de deviner, sur desindices, l#état vérita(le des choses et la proportion *u#ellesdoivent adopter dans le r9glement de la conduite à venir.


B!


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3+lle con9re le don de percevoir les nuances les plussu(tiles des sentiments, aussi (ien ceu& *ui agitent l#me del#homme calme, *ue ceu&, dont l#eervescence use autravers de l#attitude, des paroles, voire m)me des réticencesd#autrui.5

Les hommes calmes ne sont pas )es in)irents

6 ceu& *ui s#étonneraient de voir le docte nipponassem(ler les mots d#agitation et de calme, s#adressant à uneme uni*ue, il est (on de répondre, en dissipant l#erreur tropcommune, tendant à assimiler le calme à l#indiérence.

Don, les hommes calmes ne sont pas des indiérents.

1insi *ue les enthousiastes, ils se passionnentvolontiers pour tout ce *ui leur sem(le appartenir audomaine de la (eauté, de la vérité et de la justice.

4ls ont les m)mes ardeurs, les m)mes désirs de mieu&,les m)mes admirations.

;ais ils s#appli*uent à n#en rien laisser transparaAtre.

4ls savent com(ien ils perdraient de leur orce ene&tériorisant leurs émotions et ils les gardent avec soin ducontact des investigations (anales et de l#immi&tion dessympathies vulgaires.

4ls savent aussi *ue les résolutions eicaces ne peuvent)tre connues hors de l#apaisement le plus jalousementorganisé, apaisement ait de la négation systémati*ue desenthousiasmes et du erme propos du maintien de lasérénité.

8#esprit volontairement paciié peut seul éta(lir dans le3moi5 intérieur, le silence nécessaire à la perception desmoindres murmures de la conscience propre, tout en

permettant de recueillir ceu& *ui composent les diérentessonorités de sentiments che- autrui.


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2n)e et ?e +&alits # Le )iscernement et la sa.acit

$oritomo insiste encore sur l#inluence de l#énergie,

maintenant les résolutions.38es initiés, dit%il, ou ceu& *ui sont dignes de le

devenir, ont toujours partie de la phalange des énergi*ues.

3"#est seulement au moment o' l#me, toniiée parl#ha(itude de la discipline, sera amiliarisée avec la

puissance du calme, *u#il lui sera donné de posséder les B*ualités maAtresses, dont la premi9re, apr9s la réserve, est laconnaissance, désignée aussi sous le nom de discernement ,

préparant l#apparition de la sagacité.

=e +&alit # La perspicacit

3+t ces acultés ne sont *ue les avant%coureurs de la*uatri9me *ualité maAtresse : 8a perspicacité.

38a perspicacité est une sorte de vue intérieure, *uidéjoue les pi9ges du mirage et distingue la vérité sous lemensonge dont les apparences se plaisent parois à larecouvrir5.

5n homme p&ni mortellement % ca&se )e sonimp&lsivit et )e sa mconnaissance )es =+&alits

+t, id9le à sa méthode d#enseignement, $oritomo nousait le récit suivant :

3Nur la route *ui m9ne au& proches environs de ToVyo,il est un (ois de lataniers, dans le*uel les voyageurss#arr)tent volontiers, pour jouir de l#om(re propice, avantd#aronter de nouveau l#aridité des chemins v)tus de

poussi9re et écla(oussés de (rlants rayons.

3/n homme, *ui revenait che- lui apr9s une a(senceasse- longue, s#y était assis dans le (ut de recouvrer*uel*ues orces, en étendant ses mem(res atigués ? en


B


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m)me temps il dégustait en pai& la derni9re portion de ri-,composant les provisions du voyage.

3;ais, apr9s s#)tre rassasié, la sensation de (ien%)treut si douce, *u#il se laissa aller au sommeil, malgré sarésolution de ne point s#arr)ter plus longtemps car le (ois

passait pour )tre un endroit, dangereu& au& a(ords de lanuit, à cause des vaga(onds *ui venaient y chercher unreuge, et, à l#occasion, guetter une proie, sous la ormed#un marchand attardé.

3@epuis *uel*ues heures déjà, le dis*ue (rillant del#astre, apr9s s#)tre mué en un glo(e sanglant, était disparudans un incendie actice, et la lune, (rus*uement dé(us*uéede l#a(ri des lataniers, éclairait le sommeil proond duvoyageur, *uand un homme vint à passer son Vimono (rodéd#or luisait dans l#entre(illement de son manteau et il

portait une lourde sacoche.

31pr9s un mouvement de recul et un geste de déensees*uissés, il sourit et se rapprocha du dormeur.

3"#était un de ses voisins et il n#eut pas de peine à

deviner *ue ce dernier avait été terrassé par la atigue, car ille connaissait asse- pusillanime et ne doutait pas de larayeur *u#il aurait à son réveil, en se voyant isolé dans lanuit, au milieu du (ois, si justement redouté.

3"ette idée l#amusa tellement *u#il résolut de s#orir lespectacle du désarroi du poltron, ou(liant le souci de sa

propre sécurité.

34l se dissimula donc derri9re les minces colonnes des

ar(res et s#appr)tait à provo*uer le réveil du voisin en luilanant de minces (ranchages, lors*u#un (ruit insolite lui itdresser l#oreille : des pas étoués résonnaient ai(lement.

3=ientt, sous la lumi9re d#argent, il reconnut unmalandrin *ui s#appr)tait à mettre à mal l#imprudentdormeur.


BB


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3Non courage et son amitié le port9rent vers lui et il y parvint au moment o' l#éclair d#un poignard s#enonaitdans les v)tements de l#homme sans déense.

38e (ras du malaiteur, violemment tiré en arri9re, ne put accomplir le geste déiniti.

3/ne égratignure seulement pi*ua le dormeur, *ui sedressa aolé, tandis *ue le meurtrier uyait et *ue lecompatissant voisin s#empressait aupr9s du (lessé.

3;ais celui%ci était environné de peur. Na nature pusillanime ne lui permettait pas de discerner autre chose

*ue les poussées de l#instinct : @éaillant, hagard, incapa(lede réunir ses pensées, il ne vit point l#homme uir.

4l ne songea pas à l#invraisem(lance de l#atta*ue d#unhomme riche, jus*ue là juste et (on envers lui, pauvre h9re,dont le (utin entier ne représentait pas ce *ue son opulentami pouvait dépenser en une journée.

34l ne vit pas la lueur de compassion, (rillant dans lesyeu& du sauveur, il n#entendit pas les paroles secoura(les

*u#il lui prodiguait.3Non désordre mental était à son com(le. +n lui, la

(rute seule su(sistait et, d#un geste, ne dépendant *ue del#automatisme, il enona son poignard dans le cGur decelui *ui l#avait sauvé de la mort, se couvrant ainsi du sangde son (ienaiteur.

38e jour était déjà levé lors*u#il entra dans la ville. Nadémarche insolite, les taches pourpres *ui étoilaient ses

ha(its le signal9rent à l#attention. @ans le m)me moment,on découvrit le cadavre du riche marchand. 4l n#en allut pasdavantage pour perdre le poltron.

34l eut (eau raconter l#agression dont il avait étévictime, tout le monde prit son récit pour une a(le, d#autantmieu& *u#au cours de la nuit le marchand avait était délestéde tout son or.


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34l dut donc su(ir le supplice du pal et mourut sansavoir compris *ue son déaut de calme, en apportant en luiun (ouleversement e&agéré, l#avait rendu mentalement aussiaveugle *ue ceu& dont les yeu& sont ermés à la lumi9re du

jour.5

Jue de gens sont sem(la(les à cet aolé millénaire H

"om(ien d#mes ragiles incapa(les de réprimer lesimpétueu& commandements de l#instinct, deviennentvictimes de la prépondérance de leurs propres impulsions H

1insi *ue le Faponais, prisonnier de ses impressions

supericielles, ils se laissent aller à des mouvements *uasi%réle&es, car ils sont en dehors de tout raisonnement ne seralliant pas o(scurément à l#idée de déense ou à celle de laconservation de l#individu.

Ni cet homme dont le Nhogun nous conte la lamenta(lehistoire avait été un disciple du calme, il eutincontesta(lement évité son sort.

Les hommes calmes savent @tre ma$tres )e le&rraisonnement m@me )ans les sit&ations les pl&scriti+&es

3+n tout premier lieu, dit le philosophe, il aurait aitappel à l#énergie physi*ue *ue l#on sait )tre une dépendancede l#énergie morale.

+t, le raisonnement lui ayant montré le danger de selivrer endormi, il se serait levé, aurait continué sa route et

aurait ranchi le seuil de sa demeure, avant *ue ladisparition de l#astre (rillant ait invité les malaiteurs à proiter de la pale lumi9re d#une lune complice.

3;ais les agités et les ai(les ne prévoient rien etsu(issent sans résistance les impressions agréa(les *ui lesenveloppent et les amollissent encore.


BL


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3"ependant, en admettant *u#il ait commis cette premi9re aute, il est certain *u#il n#et point été orcémentvictime de la atale erreur, car, m)me dans les situations les

plus criti*ues, les partisans du calme savent )tre maAtres deleur raisonnement.

31u lieu de ondre sur son sauveur, il aurait été rappéde l#invraisem(lance de l#agression.

3"omment, lui, pauvre tcheron, aurait%il pu tenterl#avidité d#un homme *ui regorgeait de richesses C

3"omment aurait%il mérité sa haine su(ite, alors *ue de

(ons rapports, charita(lement condescendants d#un cté,tr9s révérencieu& du sien, n#avaient cessé d#e&ister entreeu& C

31insi *ue des traits de eu, ces réle&ions auraienté(loui l#homme cline, *ui, tout en se tenant sur ses gardes,à cause de l#étrangeté de la rencontre, aurait écouté lese&plications du marchand.

34mposant silence au tumulte de ses pensées, il aurait

peru la uite du (rigand et, laissant tom(er son poignard,aurait tendu à son sauveur une main amie et reconnaissante,scellant ainsi une amitié dont les maniestations ne

pouvaient *u#ajouter à sa prospérité et à celle de sa amille.5

+t apr9s *uel*ues autres développements, $oritomoajoute :

3"et homme ut puni mortellement pour avoirméconnu la vertu des B *ualités maAtresses :

38a réserve, *ui tout en aisant celui *ui la prati*ue,maAtre de ses secrets, lui permet la lucidité.

38e discernement *ui rejette les actes inconsidérés.

38a sagacité *ui instruit de ceu& *u#il est (ond#eectuer.


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3+nin la perspicacité, *ui, dans le calme, créé, vouluet maintenu *uoi *u#il arrive, ait découvrir les indices les

plus rles et en orme le aisceau de la déduction,génératrice de tout jugement, *ui ne peut )tre entachéd#erreur, puis*u#il a été conu dans la sérénité d#une me,dégagée des sollicitations passionnelles.


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8i4i"me Leçon #

Les co&te&rs )& silenceKn a dit souvent E on a m)me répété à satiété E *ue la parole avait été donnée à l#homme pour e&térioriser ses pensées.

@es humoristes, il est vrai, ont travesti cet a&iome, enassurant *ue l#homme n#avait été doué de l#arte&clusivement humain de s#e&primer, *ue dans le (ut dedéguiser ses pensées, soit en les au(lant des oripeau& de lachim9re, soit en les rev)tant d#ornements actices ousimplement conventionnels.

8avoir co&ter en soi le silence

$oritomo pense *ue la parole est seulement (ienaisante, *uand elle est employée comme uneillustration, destinée à commenter une idée *ue l#on veutviviier, avant de la soumettre à l#appréciation du vulgaire,ou *uand on se propose d#e&poser un principe.

+n un mot, il la croit surtout eicace lors*u#il s#agitd#amalgamer la pensée d#un autre à la sienne propre, en lesréunissant dans la m)me contemplation.

+n dehors de ces raisons didacti*ues, le Nhogunrecommande la plus grande so(riété de paroles et il aitl#apologie du silence, en tenant compte cependant desrelativités *u#il ne aut jamais négliger.

34l est, dit%il, une phrase *ui devrait )tre inscrite du (out d#un pinceau trempé d#or, au ronton de chacune desécoles o' les néophytes viennent s#instruire dans la sciencede l#énergie morale :

3Nache écouter en toi le silence.5

+st%ce à dire *ue le philosophe condamne ses él9ves aumutisme le plus a(solu C


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4l n#en est rien et cette croyance serait des pluserronées.

+n célé(rant le dieu Nilence, $oritomo veutsimplement conirmer ce *ue les prover(es ara(es ont sisouvent insinué, en comparant le silence au métal le plus

précieu&.

3Rcouter en soi le silence, dit%il, c#est pr)ter l#oreille aumurmure de la conscience, car le silence intérieur est uncomposé de rumeurs su(tiles, *ue seuls les attentis sontcapa(les de saisir.

38e silence intime est ait d#un chuchotement de l#me,*ui ne se peroit *u#au milieu du calme.

8avoir ma$triser ses paroles

38a parole est surtout l#agent de transmission des pensées.

3+lle les e&tériorise, les commente, les rend tangi(les.

3+lle leur donne un corps, les rev)t des atours gracieu&ou de l#armure (elli*ueuse *ui leur conviennent.

3;ais elle pourrait se comparer à un sa(re, dont les 2tranchants également aiguisés en rendraient le maniementdangereu&, aussi (ien pour son possesseur *ue pour celui*u#il menace.

"om(ien de parieurs inconsidérés se sont mortellement (lessés, alors *u#ils pensaient seulement atteindre

l#adversaire H3/ne large dose de sagacité est indispensa(le à ceu&

dont la mission consiste dans l#enseignement par la parole,car, avant tout, elle doit porter en elle une su(stance asse-riche pour ructiier dans les esprits.


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Ninon, elle devient un (ruit vain, inutile parois,importun souvent, dont le moindre déaut est de contenir ensoi des principes dangereu&.5

8avoir chapper a&4 paroles vi)es )e sens

1pr9s avoir (lmé les gens trop diserts, ceu& *uimar*uent une tendance à leurir leurs discoursd#ampliication, ceu& *ui s#enthousiasment au son de leur

propre voi& et ceu& *ui, pris de la passion de jouer un rle,ranchissent trop aisément les (ornes de la vérité, $oritomonous conduit dans la campagne et nous arr)te dans unendroit déserti*ue, au (ord d#un impétueu& torrent.

31u pied d#un mont, désigné sous le nom de ;ontagneverte, dit%il, (ouillonne un torrent, *ui, dans sa marcheinconsidérée, escalade les pierres et s#en va.

3=utant contre les racines des ar(res *ui, autreois,urent porteurs de pampres et maintenant, sous l#incessanteagression de l#eau en eervescence, ne sont plus *ue delamenta(les s*uelettes.

3Nur son passage, tout est dévasté : les pierres surles*uelles il roule sont nues et ne porte aucune trace devégétation a*uati*ue. Juant au mugissement de ces eau&

(rutales, apr9s avoir causé une sorte de curiosité, il devientune atigue toujours croissante.

31u& environs, pas un )tre vivant. Kn n#y voit paAtreaucun troupeau. Dul oiseau n#y chante son hymne à lanature.

3Kn éprouve, dans cette contemplation, l#impressiond#une orce inutilement déployée, car des rochesinaccessi(les déendent l#a(ord du torrent, *ui ne peutm)me orir au voyageur altéré le réconort d#un verred#eau, puisé dans le creu& de la main.

3>ourtant, celui *ui descendrait vers le Nud, netarderait pas à rencontrer un mince cours d#eau, coulant


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silencieusement à travers 2 haies d#iris d#or, jaillissanti9rement des lances de leur euillage.

38es mousses *ui en tapissent les (ords incitent aurepos et, de rapides i(is, passant dans le soleil comme autantd#éclairs de saphir, le traversent, en *u)te du (utin, attendu

par les couvées, (lotties dans les roseau&.

3>lus loin encore, le voyageur se trouverait au milieude ri-i9res, emprisonnées dans les ilets (rillants d#une eauclaire, *ui les enveloppe comme d#autant de tentaculesargentées et lentement (ougeuses.

38à, dans le recueillement de la nature en travail,s#éla(ore l#Guvre super(e de vie.

38e torrent, stupide et inutile, est devenu, grce àl#initiative humaine, d#a(ord le ruisselet au& rives leuries,orant au nomade la (ienaisante li(ation, en m)me temps*ue le repos des mousses raAches.

3>uis sa orce aveugle et inutile ut canalisée pour le plus grand (ien des hommes, dont elle soutient l#e&istence,

en ertilisant les champs, dont ils tirent leur nourriture.3Qrce à la volonté humaine le torrent rugissant,

em(l9me de stérilité, est devenu l#instrument silencieu& dela prospérité des alentours.5

+t le Nhogun ajoute :

3"#est là l#image de maints discoureurs, dont les paroles vides de sens, pourraient )tre comparées au lu&impétueu& des eau&, *ui, tant *u#elles ne sont pas

canalisées, s#élancent en (onds désordonnés et engrondements vains.

38e torrent, (ruyant et inutile, ait penser à ces gens*ui, heureu& de paraAtre jouer un rle, parlent ort, tout en

produisant des gestes sans (ut.

34ls vivent dans une agitation telle, *u#il leur estdiicile de ne la point e&térioriser par des mots, dont


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l#esprit n#est pas toujours clair, m)me pour eu&, car la plupart du temps leurs phrases préc9dent leur pensée, *ui,tr9s souvent m)me, n#est *u#à peine participante.5

Les ? a&tes capitales po&r &n )isciple )& calme

8onguement encore, $oritomo nous entretient de laorce animant ceu& *ue, dans son langage imagé, il nomme :les écouteurs de silence, les comparant au ruisseau reposant,du*uel éclat la vie aima(le d#a(ord, puis le principeécondant, *ui est à l#e&istence mentale ce *ue le ri- est àcelle du corps.

;ais cet état (ienaisant ne se produit pas sansl#intervention d#une volonté tr9s précise, *ui, non seulementdétermine son apparition, mais encore devient indispensa(leà son erme maintien.

De parler *u#à propos et tenir captis les mots *uidésireraient s#envoler hors de la prison des l9vres, c#est, àcoup sr, un eort merveilleu& et (ien digne de la con*u)te*u#il prépare.

;ais *ue d#énergie pour dompter les maniestationsintempestives et parvenir à se aire le gelier de ses propres

pensées H

3/n jeune disciple nommé 8ao, rempli d#un ardentdésir de perectionnement, mais n#ayant point encoreranchi la période des impétuosités, vint me trouver un jour,dit le Nhogun :

E ;aAtre, annona%t%il, j#ai a(ondamment proité de vosleons ? j#ai compris *uel pouvoir l#homme calme peute&ercer sur ses contemporains et je suis ier d#avoir o(tenula pleine maAtrise de moi%m)me. 1ussi viens%je vous prierde vouloir (ien constater la réalité de ma con*u)te.

E ;on ils, répondis%je, il est (on de se mettre en gardecontre la présomption.


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34l y a (ien peu de temps *ue votre jeune esprit utouvert au& (eautés de l#initiation. D#ou(lie- pas *u#il s#agitlà d#une aculté ormida(le, dont la possession déinitiveait planer au%dessus des contingences ha(ituelles, aussi

(ien des plus considéra(les comme des plus minimes.

E Fe le sais, répondit le néophyte, et je suis pr)t à su(irtoutes les épreuves *u#il vous sem(lera (on de m#inliger.

36 ce moment entra Tchu%8i, un autre de mesdisciples, *ui s#émerveilla de l#assurance du premier.

E Sous )tes certain, dis%je à celui%ci, de ne point

commettre une aute contre le calme C Sous vous croye-asse- ort pour supporter sans (roncher les émotions les plusviolentes C

E F#en suis sr. 8a vote du ciel s#écroulerait sur mat)te *ue je ne témoignerais apparemment aucun émoi.

E =ien, installe-%vous sur cette natte, garde- le silenceet attende-%vous à su(ir une ormida(le épreuve.

3F#appelai alors Tchu%8i et lui dit à voi& (asse,*uel*ues mots *ui le plong9rent dans la stupéaction. >uistout haut :

E 1lle-%vous asseoir pr9s de votre condisciple, vous proitere- aussi de la leon.

38e jeune 8ao, *ui était d#une puissante amille, portaitun somptueu& Vimono au& longues manches, dont lese&trémités richement (rodées s#étalaient sur la natte o' ilavait pris place.

3Tchu%8i, o(éissant à mes ordres, marcha vivementvers lui, comme pour s#asseoir à ses ctés et, de sa sandale

poudreuse, écrasa l#une de ses manches, sur la*uelle il selaissa ensuite lourdement tom(er.

3;ais 8ao ne le laissa pas accomplir son mouvement,et, le repoussant violemment, il dégagea sa manche en


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s#écriant : ;aladroit H tandis *u#une vague de col9reempourprait son ront.

E D#e&périmentons pas plus avant, dis%je. 8#épreuveest aite.

3Sous ave- 2 ois oensé le calme : vous )tes sorti dumutisme *ue vous devie- à tout pri& garder et vous vous)tes laissé vaincre par l#impatience et la col9re.

3"e sont là 2 autes capitales pour un disciple ducalme.

3;ais il en est une troisi9me *ue vous n#ave- pas suéviter :

3Sous vous )tes laissé surprendre.

3Kh H j#en suis persuadé, l#entrée d#un (ourreau vousmenaant de son sa(re vous aurait peut%)tre trouvéimpassi(le et dédaigneu&.

38#annonce d#une terri(le nouvelle, le déchaAnementd#un cataclysme n#auraient peut%)tre pas entamé la cuirasse

de roideur, dont vous vous étie- rev)tu.38ors*ue je vous ai annoncé une ormida(le épreuve,

vous ave- certainement pensé à ces épouvantails, dontcertaines sectes se servent pour éprouver le courage de leursinitiés, *ui les consid9rent avec d#autant plus de sérénité*u#ils en connaissent la vanité.

3;ais vous ne pouvie- vous attendre à la ridicule etmes*uine ve&ation dont vous ave- été l#o(jet, ve&ation *ui

vous ut inligée sur mon ordre et dont, en aucun cas, il neaut garder rancune à Tchu%8i.

3+nin, vous ave- ait preuve de présomption, ensupposant *u#il vous était possi(le de garder uneimpassi(ilité, *ue la plus inime contrariété devait mettre enuite.5


II


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;&el+&es conseils po&r com,attre les imp&lsivits

+n lisant cette anecdote, il est diicile de ne point

admirer en m)me temps *ue la philosophie souriante duvieu& nippon, ses *ualités aiguZs d#o(servation.

Don, la vertu du calme ne consiste pas uni*uementdans l#impassi(ilité avec la*uelle on supporte un désordregrave ou une douleur proonde.

8es (ouleversements ou les événements tragi*ues nesont gu9re *u#une e&ception dans la vie, m)me dans celle deceu& dont on remar*ue l#inortune.

+n outre ces pertur(ations ne se produisent gu9re sansdivers prodromes, *ui laissent au& vaniteu& le loisir de secréer une attitude.

"ertains de ces derniers, *ue les plus

la force parle calme

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