la « finance indéfinie », une menace dont il faut sortir · de la façon dont on perçoit...

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La « finance indéfinie », une menace dont il faut sortir _ Peter Thiel est connu comme l’un des grands entrepreneurs de la Silicon Valley, il a fondé PayPal et Palantir, il a été l’un des premiers investisseurs de Facebook, SpaceX, LinkedIn. Il vient de publier un livre (De Zéro à un, Comment construire le futur, JC Lattès) dans lequel il livre un certain nombre de réflexions originales et pertinentes, notamment sur la finance. La réussite se fonde-t-elle d’abord sur la chance ou sur le talent ? Question éternelle pourrions-nous dire. Pas tant que cela, en fait, nous explique Peter Thiel. De nos jours on a souvent tendance à indiquer la chance, mais cela n’a pas toujours été le cas, et c’est tout l’intérêt de son analyse. Pour Thiel la chance est un facteur à maîtriser, il cite le philosophe américain Ralph Waldo Emerson (1803-1882) : « Les hommes superficiels croient en la chance, aux circonstances, les hommes forts croient dans la cause et l’effet. » Dans le chapitre intitulé « Vous n’êtes pas un billet de loterie », il développe cette idée. Tout dépend de la façon dont on perçoit l’avenir : est-il clairement défini ? On cherchera alors à le comprendre et à le façonner. Est-il brumeux et incertain, régi par l’aléatoire ? On se découragera et on renoncera à essayer de le maîtriser. La distinction est fondamentale car, selon lui : « Les attitudes indéfinies envers l’avenir expliquent ce que notre monde actuel a de plus dysfonctionnel. » Car il n’en a pas toujours été ainsi. Depuis le XVII e siècle jusqu’aux années 1960, c’est l’optimiste défini qui mène le monde occidental. Les scientifiques, les ingénieurs, les médecins, les hommes d’affaires rendent le monde plus performant, plus efficace, plus sain, plus riche. Jamais l’humanité n’avait connu un tel progrès continu, une telle accélération. Le programme spatial Appolo, qui a permis aux États-Unis d’envoyer pour la première fois des hommes sur la Lune, apparaît comme le dernier témoignage flamboyant de cette époque. L es Associés Gérants ainsi que tous les collaborateurs de la banque Delubac & Cie vous souhaitent une très bonne année 2017. Depuis sa création, la banque Delubac & Cie n’a cessé depuis plus de 90 ans de se réinventer au service de ses clients et des besoins de l’économie. Elle conjugue l’excellence dans le conseil, la réactivité opérationnelle et la proximité. Elle offre un service sur-mesure aux clients, professionnels ou particuliers. NUMÉRO 26 I JANVIER / MARS 2017

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La « finance indéfinie »,une menace dont il faut sortir_Peter Thiel est connu comme l’un des grands entrepreneurs de la Silicon Valley, il a fondé PayPal et Palantir, il a été l’un des premiers investisseurs de Facebook, SpaceX, LinkedIn. Il vient de publier un livre (De Zéro à un, Comment construire le futur, JC Lattès) dans lequel il livre un certain nombre de réflexions originales et pertinentes, notamment sur la finance.

La réussite se fonde-t-elle d’abord sur la chance ou sur le talent ? Question éternelle pourrions-nous dire. Pas tant que cela, en fait, nous explique Peter Thiel. De nos jours on a souvent tendance à indiquer la chance, mais cela n’a pas toujours été le cas, et c’est tout l’intérêt de son analyse.

Pour Thiel la chance est un facteur à maîtriser, il cite le philosophe américain Ralph Waldo Emerson (1803-1882) : « Les hommes superficiels croient en la chance, aux circonstances, les hommes forts croient dans la cause et l’effet. » Dans le chapitre intitulé « Vous n’êtes pas un billet de loterie », il développe cette idée. Tout dépend de la façon dont on perçoit l’avenir : est-il clairement défini ? On cherchera alors à le comprendre et à le façonner. Est-il brumeux et incertain, régi par l’aléatoire ? On se découragera et on renoncera à essayer de le maîtriser. La distinction est fondamentale car, selon lui : « Les attitudes indéfinies envers l’avenir expliquent ce que notre monde actuel a de plus dysfonctionnel. »

Car il n’en a pas toujours été ainsi. Depuis le XVIIe siècle jusqu’aux années 1960, c’est l’optimiste défini qui mène le monde occidental. Les scientifiques, les ingénieurs, les médecins, les hommes d’affaires rendent le monde plus performant, plus efficace, plus sain, plus riche. Jamais l’humanité n’avait connu un tel progrès continu, une telle accélération. Le programme spatial Appolo, qui a permis aux États-Unis d’envoyer pour la première fois des hommes sur la Lune, apparaît comme le dernier témoignage flamboyant de cette époque.

Les Associés Gérants ainsi

que tous les collaborateurs

de la banque Delubac & Cie

vous souhaitent une très

bonne année 2017. Depuis sa création,

la banque Delubac & Cie n’a cessé

depuis plus de 90 ans de se réinventer

au service de ses clients et des besoins

de l’économie. Elle conjugue l’excellence

dans le conseil, la réactivité opérationnelle

et la proximité. Elle offre un service

sur-mesure aux clients, professionnels

ou particuliers.

numéro 26 i janvier / mars 2017

Mais depuis les années 1980, c’est l’optimiste indéfini qui a pris la suite. Pour lui le futur sera meilleur, mais il ne sait pas exactement pourquoi ni comment, et il n’échafaude pas de plans spécifiques. Il s’attend à profiter de l’avenir mais ne voit aucune raison de le conce-voir concrètement. Au lieu d’élaborer un nouveau produit, l’optimiste indéfini, réorganise des produits déjà inventés : le traitement l’emporte sur le contenu, la combinatoire sur l’inventivité, l’optionalité sur la direction.

Comment cela se traduit-il dans notre monde actuel, notamment dans le domaine de la finance ? Peter Thiel avance la très intéressante notion de finance indéfinie, dont il donne la description suivante :« Le caractère indéfini de la finance peut se révéler bizarre. Songer à ce qui se passe quand des patrons qui ont connu la réussite cèdent leur entreprise. Que font-ils de cet argent ? Dans un monde financiarisé, cela se déroule comme suit :

- Les fondateurs ne savent qu’en faire et ils le confient à une grande banque.- Les banquiers ne savent qu’en faire, ils diversifient en répartissant ces capitaux dans un portefeuille d’investisseurs institutionnels.- Les investisseurs institutionnels ne savent que faire des capitaux gérés et les diversifient en amassant un portefeuille de titres.- Les entreprises concernées s’efforcent de pousser le cours de leur action à la hausse pour générer de nouvelles sources de liquidité. Ensuite elles distribuent des dividendes ou se lancent dans des opérations de rachats de leurs propres titres, et le cycle se répète. »

Personne au sein de la chaîne, à aucun moment, ne sait que faire de cet argent dans l’économie réelle. Dans un monde indéfini, les acteurs préfèrent se réserver une optionalité illimitée : l’argent est plus précieux que tout ce que l’on pourrait en faire. Ce n’est que dans un avenir défini que l’argent est un moyen tendu vers une fin, et non une fin en soi. Pour Thiel « La finance incarne la pensée indéfinie parce que c’est le seul moyen de gagner de l’argent quand on ne sait absolument pas comment créer de la richesse. »

Mais l’entrepreneur nous met en garde : l’optimisme indéfini est-il seulement possible ? Pour lui ce système ne fonctionne pas, « comment l’avenir peut-il devenir meilleur si personne ne le planifie ? » demande-t-il justement. D’ailleurs, Thiel n’en parle pas, mais nous arrivons au bout de cette logique avec les taux zéro, et même parfois négatifs. Cet écrasement de la courbe des taux d’intérêt, ce passage en territoire négatif d’emprunts souverains (Allemagne, Suisse, France, Japon) sur des échéances de plus en plus longues, cet évanouissement du rendement de l’argent rend le cash inintéressant, les liquidités tournent en rond.

Comment sortir de cet indéfini paralysant ? Il faut privilégier la conception sur le hasard, nous dit Peter Thiel, prenant l’exemple de Steve Jobs qui a imaginé et exécuté des plans pluriannuels de nouveaux produits pour Apple. La capacité à se projeter dans l’avenir est fondamentale, « notre monde indéfini, à court terme, sous-estime souvent la planification à long terme. » La réussite appartient à ceux qui sont capables de se doter d’un plan bien défini.

Pour le monde de la finance, il s’agit de porter le regard plus loin et de mieux investir l’économie réelle, en sachant détecter les entreprises qui portent une vraie vision de leur avenir et de ne pas se limiter à l’aspect formel de leurs comptes. Au-delà, ce changement de paradigme constitue une nécessité vitale, mais ce ne sera pas aisé : « Il nous faut rouvrir la voie vers un avenir défini, et le monde occidental aura besoin de rien de moins qu’une révolution culturelle pour y parvenir. »

la lettre de la Banque Delubac & Cie i numéro 26 i janvier / mars 2017

Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs.

Sources : Delubac AM, Morningstar, Bloomberg.

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Performances au 25 novembre 2016

Expertise actions européennes Code Isin Valorisation 2016 1 an 3 ans 5 ans

Fonds actions européennes

Delubac Pricing Power Part P FR0010223537 quotidienne -3,59 % -6,55 % 21,38 % 94,13 %

Msci Europe dividendes réinvestis -2,96 % -7,02 % 13,58 % 74,44 %

Expertise multi-gestion Code Isin Date 2016 1 an 3 ans 5 ans

Fonds de fonds patrimonial

Delubac Patrimoine FR0007027131 chaque vendredi 2,13 % 0,00 % 10,30 % -

20% MSCI AC World + 80% Eonia Capitalisé 1,62 % 0,75 % 8,30 % -

Fonds de fonds actions européennes

Delubac PEA FR0010461723 chaque vendredi -1,59 % -2,87 % 24,95 % 85,76 %

Msci Europe dividendes réinvestis -2,96 % -7,22 % 14,05 % 74,44 %

Expertise obligataire Code Isin Date 2016 1 an 3 ans 5 ans

Fonds obligations d’entreprises des pays de l’OCDE

Delubac Obligations part P FR0007050901 chaque vendredi 2,11 % 0,81 % 7,43 % 29,39 %

Markit iBoxx Euro Liquid Corporates 3,55 % 3,00 % 9,82 % 27,25 %

la lettre de la Banque Delubac & Cie i numéro 26 i janvier / mars 2017

Les OPCVM gérés par Delubac AM_Delubac AM développe son savoir-faire en gestion d’actifs depuis 2000 au travers d’une gamme de fonds diversifiée en termes de classes d’actifs, de zones géographiques et de niveaux de risque. L’offre de gestion de Delubac AM s’adresse à l’ensemble des investisseurs privés et professionnels avec un objectif de valorisation de l’épargne en toute transparence.

Paris10, rue Roquépine 75008 Paris 01 44 95 86 20

Le CheyLardSiège Social 16, place Saléon Terras 07160 Le Cheylard 04 75 29 02 99

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la lettre de la Banque Delubac & CieÉditeur : Banque Delubac et Cie 10, rue Roquepine - 75008 Paris Producteur : Agence Point d’exclamation Diffusion trimestrielle / Tirage à 10 000 exemplaires N° ISSN : ISSN 2269-8930